Actualités sur les sectes en juin 2001

Elan Vital (*) Il était une fois Elan Vital
Elan Vital (*) La Femme, le gourou et le psychanalyste
Elan Vital (*) Ancien amoureux de Maharaji, désormais insoumis
Elan Vital (*) La reconversion hasardeuse du gourou Maharaji
Elan Vital (*) La manipulation religieuse d'Elan Vital, une parmi d'autres
Elan Vital (*) Ex-premie ou ex-primé ?
Elan Vital (*) La fronde des «ex-premies» contre le Seigneur de l'Univers
Elan Vital (*) Le jour où j'ai vu Maharaji au Palais des Congrès
Elan Vital (*) Chronique de la fortune de Maharaji
Elan Vital (*) Une SARL pleine d'élan
Moon Moon inaugure en grande pompe le siège américain de sa secte à Montevideo
Sectes Une nouvelle secte "malfaisante" découverte en Chine
Scientologie Une lettre au Directeur International de la Scientologie
Le Patriarche Affaire du " Patriarche " : nouveau rebondissement
Sectes La chasse aux gourous
Sectes Aliénation sectaire et contrôle social
Sectes Les Etats-Unis envisageraient de donner asile aux jumeaux mascottes karens
Sectes La secte des Cao Dai vit une lune de miel avec les autorités communistes
Mormons Quand les mormons tissent leur toile
Mormons Une mise au point
Sectes Six mois ferme pour avoir privé sa fille de traitement antipaludéen
Négationnisme Le négationnisme ronge toujours Lyon-III
Témoins de Jéhovah La garde des enfants
Sectes "le plus inquiétant, c'est les enfants"
Moon Le Maire de Janville-sur-Juine appelle ses administrés à la vigilance
Raël Le clonage humain au secours des extraterrestres
Anthroposophie Le combat des écoles Steiner
Scientologie Un Américain anti-scientologie cherche refuge au Canada
Sectes Les sectes prêtes à riposter
Sectes La guerre contre le clonage
Scientologie (*) Communication à la Society for the Scientific Study of Religion, San Diego, California
Falungong Pékin renforce son arsenal réglementaire contre le Falungong
Sectes (*) LOI no 2001-504 du 12 juin 2001 tendant à renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales
Aum La secte Aoum doit rester sous surveillance policière, décide un tribunal
Apôtres de l'amour infini Arrêt des procédures
Sectes La société Stratégique perd son procès contre quinze députés
Sectes Massimo Introvigne tente de s'opposer une fois de plus à la loi française
Contre-réforme catholique Communiqué de l'Evêque de Troyes
Contre-réforme catholique Le Vatican frappe d'interdit l'abbé Georges de Nantes
Sectes Paris a accueilli une réunion de travail sur les sectes en Europe
Contre-réforme catholique Interdit papal pour l'abbé adepte du bisou mystique
Eckankar Réunion sectaire à Charleroi
Sectes Le fruit défendu contre Satan !
Sectes Mise en garde contre les sectes qui ordonnent à leurs adeptes d'observer l'éclipse sans lunettes spécial
Raël Raël " prêche " contre l'Eglise
Raël L'administration Bush favorable à une criminalisation du clonage humain
Le Mandarom La préfecture assigne le Mandarom pour détruire la statue du Mandarom
Ordre du temple Solaire OTS Le tribunal de Grenoble rend son jugement lundi
Le Mandarom Une dizaine d'"aumistes" sur "la terre sacrée du messie"
Falungong Des adeptes du Falungong manifestent à Los Angeles
IVI Une secte au palais des congrés
Sectes Des voix s'élèvent contre un fléau
Ordre du Temple Solaire (OTS) Tabachnik relaxé
Ordre du Temple Solaire (OTS) Relaxe de Michel Tabachnik: extraits du jugement
Ordre du Temple Solaire (OTS) Michel Tabachnik clame son innocence, après sa relaxe
Ordre du Temple Solaire (OTS) Tabachnik relaxé - Le doute subsiste sur l'influence de l'idéologue sur la fin des adeptes.
Ordre du Temple Solaire (OTS) Tabachnik déclaré non coupable
Contre-réforme catholique L'abbé Georges de Nantes aurait préféré que sa soutane sale se lave en famille !
Sectes Entre Patriarche et mangeurs tout cru
Scientologie Le chef de Narconon Russie quitte la scientologie
Sectes Scientologie, Falungong, etc. Le phénomène sectaire inquiète
Sectes Les liaisons dangereuses des universités lyonnaises
Scientologie La section IDF de l'Eglise de scientologie en correctionnelle en décembre
Sectes Violation de la liberté religieuse: précisions d'ACS à propos de la France
Scientologie La juge Moracchini à nouveau mise en cause dans sa gestion du dossier de la Scientologie
Raël Pas de clonage sans autorisation
Témoins de Jéhovah Les témoins de Jéhovah en Géorgie veulent saisir la Cour européenne

 

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web.



   Uruguay : Moon

Moon inaugure en grande pompe le siège américain de sa secte à Montevideo

AFP, 1er juin 2001

[Texte intégral]

Uruguay - Le "révérend" Sun Myung Moon, leader de l'Eglise de l'Unification, a inauguré le nouveau siège américain de sa secte à Montevideo, dans un palais du XIXème siècle, en présence du président uruguayen Jorge Batlle et de ses prédécesseurs Julio Sanguinetti et Luis Lacalle. "A la lumière de la souveraineté de Dieu, unissons-nous pour un monde de paix, d'amour et d'harmonie", a déclaré le révérend milliardaire lors de l'inauguration du siège de la Fédération universelle pour la paix et l'unification, mercredi soir dans un luxueux palais datant de 1876 et rebaptisé Jardin national d'Uruguay.

Le révérend Sun Myung Moon, 81 ans, s'est entretenu en privé pendant une vingtaine de minutes avec l'actuel chef de l'Etat uruguayen, ainsi que MM. Sanguinetti et Lacalle, mais rien n'a filtré de cette entrevue. Le gourou des moonistes prétend qu'il a été contacté par Jésus Christ en 1935 pour fonder ce qui est devenu l'Eglise de l'Unification. Créée en 1954, la secte revendique aujourd'hui quelque 200.000 membres à travers le monde. Elle est notamment célèbre par ses mariages de masse organisés dans d'immenses stades.

Politiquement classée très à droite, ouvertement anti-communiste, cette organisation a aussi été mise en cause pour ses pratiques commerciales, ses manipulations de l'opinion publique et ses fraudes fiscales. Le "révérend" coréen, qui a vécu aux Etats-Unis où il a été détenu dans les années 80 pour fraude fiscale et réside à présent dans son pays d'origine, séjourne souvent en Uruguay où il a commencé à investir en 1981, en pleine dictature militaire (1973-1985).

Une fausse alerte à la bombe a quelque peu perturbé la soirée de mercredi à laquelle participaient, selon le journal Ultimas Noticias appartenant à la secte, "les autorités les plus représentatives des entreprises internationales que possède le Groupe de l'Unification et les leaders spirituels qui accompagnent la gestion mondiale du révérend Moon".

Outre le président Batlle et ses deux prédécesseurs, plusieurs ministres, des parlementaires et des représentants du pouvoir judiciaire, ainsi que des dirigeants politiques, des hommes d'affaires et des diplomates étaient aussi présents.

Le luxueux palais, acquis en 1998 par l'Eglise de l'Unification, a abrité par le passé la délégation diplomatique française jusqu'en 1888, puis jusqu'en 1994 l'ambassade d'Argentine en Uruguay. Il a été entièrement restauré et son étage supérieur aménagé pour héberger le "révérend" et sa famille.

Le groupe Moon est présent au niveau international dans le secteur de la communication, où il détient notamment le Washington Times et l'hebdomadaire latino-américain Tiempos del Mundo, ainsi que dans la fabrication d'armes et de produits alimentaires. En Uruguay, il figure parmi les plus importants investisseurs du pays avec plus de 300 millons de dollars et emploie quelque 1.400 personnes. Il est notamment présent dans le capital de l'hôtel de luxe Radisson Victoria Plaza, l'usine métallurgique Tong-Il, le quotidien Ultimas Noticias et, en association avec l'Etat uruguayen, dans Banco de Credito, deuxième banque privée du pays.

Dans son premier éditorial de l'ère Moon, le 18 septembre 1981, le journal Ultimas Noticias s'était sans hésiter mis au service du président Gregorio Alvarez, général en retraite et dernier dirigeant de la junte militaire uruguayenne de 1981 à 1985.



   Chine : Sectes

Une nouvelle secte "malfaisante" découverte en Chine

AFP, 1er juin 2001

[Texte intégral]

PEKIN- Une secte "malfaisante" aux ramifications nationales a été découverte par la police chinoise qui a libéré une trentaine d'enfants détenus par l'organisation, a-t-on appris vendredi de source officielle. Quatre responsables d'un pensionnat de la secte Falanhui, ou "société de la loi bleue", ont été arrêtés fin mai dans la municipalité de Chongqing, a indiqué le quotidien Yangcheng Wanbao daté de jeudi.

Trente-deux enfants âgés de 10 à 17 ans ont été "sauvés" à cette occasion et renvoyés dans leur famille, a ajouté le quotidien, précisant que plusieurs sont des orphelins originaires de provinces voisines. Des parents ont expliqué aux policiers que des adeptes de la secte les avaient convaincus d'envoyer leur enfant dans "une école gratuite où ils recevraient une bonne éducation".

Selon le journal, la police a été informée le 16 mai de l'installation récente d'un pensionnat privé dans une zone montagneuse proche de la ville de Yunyang. "Les enfants psalmodiaient en classe d'étranges formules incompréhensibles. La police a immédiatement dépêché une enquête secrète qui a établi qu'il s'agissait d'une secte malfaisante", a rapporté le Yangcheng Wanbao.

L'expression est utilisée systématiquement par Pékin à l'encontre du Falungong, un mouvement d'inspiration bouddhiste combattu depuis deux ans par le régime communiste, qui a arrêté des dizaines de milliers d'adeptes parmi les 80 millions revendiqués par la secte.

Interrogé par l'AFP, le service de sûreté politique de la police de Yunyang a estimé que le Falanhui avait des ramifications nationales mais que le nombre de ses adeptes était inconnu. "Certains adeptes se sont échappés et sont actuellement recherchés", a déclaré un policier. Selon le Centre d'information sur les droits de l'Homme et la démocratie, au moins 17 mouvements spirituels forts d'au moins 100.000 membres sont considérés comme des "sectes malfaisantes" par Pékin. Outre le Falungong, d'autres mouvements de qigong (gymnastique) comme le Zhonggong, le Xianggong ou le Guanyin Famen ont été secrètement réprimés, ainsi que des organisations chrétiennes, estime le Centre d'information basé à Hong Kong



   Suisse : Scientologie

Une lettre au Directeur International de la Scientologie

Lu sur les news, 1er juin 2001

[Texte intégral]

Monsieur le Directeur International de l'Eglise de Scientologie,

Monsieur David Miscavidge,

Durant le programme de purification (une thérapie scientologue exigeant la prise de mégadose de vitamines et 4 à 6 heures de sauna journalières) sachez que j'ai été victime d'une inflammation de mon larynx, une inflammation non prise en compte par les thérapeutes scientologues, et qui, sans traitement aux antibiotiques, est devenue chronique, m'obligeant à interrompre ma carrière de musicien flutiste/saxophoniste.
 
De plus, sachez qu'en 1989, lorsque je suis arrivé à Clearwater (votre succursale de Floride), pour y suivre un cours destiné à soigner mon problème de gorge (cours Ned for OT), très fatigué par un voyage sans escale, vos employés n'ont rien trouvé de mieux que de me contraindre à rester dans un petit local sans fenêtre, sans aucun repas, sans pouvoir téléphoner à ma famille, et cela de 11h00 du matin à plus de minuit, dans l'unique but d'exercer sur ma personne toutes sortes de contraintes pour me faire payer une carte de membre patron de l'IAS (l'association internationale des scientologues) à 40'000 $ ... et qui, selon leurs dire, me garantissait de meilleurs services ...
 
Ensuite Peter Amquist, votre vendeur (registrar) en chef, a écrit sur son tableau noir une fausse promesse de donation de ma part pour la somme de 10'000 $ que je devais lui verser, selon lui, avant le prochain jeudi midi ... Ne voulant pas trop allonger ma missive, et pour résumer au mieux les méthodes de vos employés, sachez encore que lorsque je suivais le cours OT6, deux gardes armés sont venus me sortir de force de la salle de cours pour me conduire devant la responsable du département de l'éthique, une responsable qui par toutes sortes de contraintes, la dernière étant de m'interdire la possibilité de continuer mes cours, voulait me faire signer mon affiliation au réseau des entrepreneurs scientologues avec une promesse de versements de royalties de ma part à la société WISE ...
 
Par conséquent, - refusant toutes ces contraintes, des contraintes toutes illégales - expulsé par vos employés - souffrant d'une maladie qui a ruiné ma carrière de musicien, et cela par vos négligences - ayant dû subir les cours des niveaux OT1 à OT6, des pseudos "cours" puisqu'en fait ils se sont avérés être de véritables scéances d'exorcismes auxquelles je n'étais absolument pas intéressé, ni préparé, je vous ai demandé, ainsi que ma femme, en septembre 1989 le remboursement intégral des sommes versées. De nombreux scientologues sont alors venus à notre domicile pour nous convaincre qu'il y avait eu des erreurs de thérapie et de faux rapports sur ma personne ..., ajoutant toutefois que, si je le souhaitais vraiment je serai remboursé intégralement.
 
Des propos tenus entre autres par les médecins Albert Franceschetti à Genève, Bernard Uthemann à Blonay, et par les avocats scientologues Gisèle de Benoît et Maître Roger Budin.
 
Par conséquent, je vous somme par la présente de me rendre ce qui m'est dû, et vous informe avoir entamé une procédure civile avec des dommages et intérêts.
 
D' autre part, j'aimerais connaître votre réponse à mon précédent fax vous demandant d'annuler la totalité des règlements contraires aux lois européennes et suisses, et spécialement cette étonnante règle d'éthique où vous incitez vos adeptes à ne pas respecter la lois, les conseillant même de tuer vos adversaires par une nuit sombre, une incitation au crime qui devra bientôt être poursuivie d'office par plusieurs juges.
 
Jean-Luc Barbier - président
Association d'aide aux victimes de la dianétique et de la scientologie, case postale 224, 2900 Porrentruy 2, Suisse AVDS@anti-scientologie.ch
 
copies : conseil fédéral suisse chef du département fédéral de justice et police

 

Jean-Luc Barbier - président
Association des Victimes de la Dianétique et de la Scientologie .case postale 224 2900 Porrentruy 2 Suisse AVDSN@hotmail.com
copies : conseil fédéral suisse chef du département fédéral de justice et police



   France : Le Patriarche

Affaire du " Patriarche " : nouveau rebondissement

Journal du mois de l'UNADFI, 1er juin 2001

[Texte intégral]

L'ancien député RPR de Haute-Garonne Jean-Paul Séguéla, conseiller de Charles Pasqua au ministère de l'Intérieur pour les questions de toxicomanie jusqu'en 1995 a été mis en examen et écroué hier soir pour " recel d'abus de confiance et blanchiment aggravé " dans l'affaire de l'association le H Patriarche ". Jean?Paul Séguéla, ancien doyen de la faculté de médecine, de Toulouse est soupçonné d'avoir bénéficié à hauteur d'environ 6 millions de francs, en particulier sous forme de prêts jamais remboursés, de détournements de fonds reprochés au fondateur de (association d'aide aux toxicomanes le " Patriarche- Marcel Engelmajer.

Marcel Engelmajer est recherché depuis deux ans par la justice française dans le cadre de deux dossiers confiés à la juge d'instruction toulousaine Nicole Bergougnan, qui a délivré deux mandats d'arrêts internationaux en novembre 2000 et janvier 2001, d'une part pour " abus de biens sociaux et emploi de travailleurs clandestins " d'autre part pour " viols et tentatives de viols sur mineures de moins de 15 ans ".

Les enquêteurs cherchent à déterminer la destination de fonds, d'un montant de 10 à 20 millions de francs notamment collectés par des pensionnaires en vendant la revue de l'association.

La seconde instruction a été ouverte à la suite de plusieurs plaintes déposées par d'anciennes pensionnaires de centres du cc Patriarche ", qui affirment que Lucien Engelmajer leur avait fait subir des viols ou tentatives de viols. Lucien Engelmajer a toujours vivement nié ces accusations.

Le quotidien La Dépêche indiquait hier matin que Jean-Paul Séguéla, qui a perdu son dernier mandat électif en mars dernier avec la mairie de Bessières (nord de la Haute-Garonne), s'était rendu lundi à la convocation de la division financière du SRPJ de Toulouse et avait été placé en garde à vue.

Commissions rogatoires dans toute l'Europe De source proche de l'enquête, on indique que sa mise en examen reflète les progrès de l'enquête sur les opérations financières suspectes de l'association. Les commissions rogatoires exécutées dans toute (Europe ont permis de retrouver des comptes sur lesquels avaient transité plus de 100 millions de francs suisses en Suisse, au Liechtenstein, au Luxembourg. De mêmes sources on confirme la mise en examen par la juge Bergougnan et l'incarcération lundi pour " recel d'abus de bien sociaux " d'un banquier de l'association, Jean-Yves Le Garrec. Selon la Dépêche ce résident suisse demeurant à Gimont (Gers) aurait permis le transit de fonds d'Espagne et de France vers la Suisse.

Lucien Engeimajer, un moment repéré au Brésil, serait actuellement en fuite en Amérique Centrale. II a dirige l'association de 1974 à 1998, avant d'être mis à l'écart et n'a pas reparu en France depuis. Cet ancien marchand de meubles, avait créé " Le Patriarche " après l'ouverture d'un premier centre d'accueil de toxicomanes en 1972 à La Boëre (Haute-Garonne), fondé sur un sevrage absolu, une rupture avec le monde extérieur et une prise en charge de toxicomanes par d'anciens toxicomanes. Jusqu'en 1996, l'association a bénéficié en France de subventions publiques. " Le Patriarche " avait ensuite essaimé dans 17 pays, sous l'appellation d'" Organisation internationale Lucien Engelmajer ", accueillant dans ses centres quelque 100.000 personnes.

L'association s'appelle désormais Dianova.


   Belgique : Sectes

La chasse aux gourous

Le Vif L'Express, 1er juin 2001 par Dorothée Klein

[Texte intégral]

Remous : la volonté de la ministre de la Santé de réglementer la profession de psychothérapeute pourrait en réduire fortement le nombre

À la Fédération belge des psychologues (FBP), nous recevons régulièrement des plaintes, reconnaît Nady van Broeck, la présidente. Des clients reprochent à leur thérapeute de ne pas avoir su conserver une certaine distance, d'avoir noué une relation trop intime avec eux, sexuelle, parfois, ou d'avoir violé le secret professionnel, par exemple. En cas de faute grave, nous ne pouvons qu'exclure le membre de notre fédération. C'est peu comme sanction, d'autant que beaucoup de psychothérapeutes ne sont pas psychologues et que, s'ils le sont, ils ne sont pas forcément affiliés à la FBP. "

Actuellement, les patients n'ont en effet aucune garantie quant aux diplômes de leur psy, à l'exception des psychiatres (médecins spécialistes) et des psychologues (licenciés en psychologie). Tout le monde peut placer sur sa façade une plaque de psychothérapeute. Ainsi certains ont effectué une spécialisation postuniversitaire. Mais d'autres se sont contentés d'un vague stage.

Dès 1997, la Commission d'enquête sur les sectes avait soulevé le problème. Elle avait notamment épinglé les agissements suspects d'un médecin de Diepenbeek, qui réclamait des honoraires élevés pour des séances de yoga mâtinées de massages et de pratiques exorcistes, ou ceux d'un vicaire de la région de Charleroi, qui prônait " l'abandon total ". " Tout cela n'a certainement pas contribué à améliorer la crédibilité des psychothérapeutes ", remarquait, le 18 mai dernier, Bob Cools, attaché au cabinet de Magda Aelvoet (Agalev), ministre de la Santé, lors d'un forum organisé par la Fondation Julie Renson. Cette association devait récolter, pour le 31 mai, les réactions du terrain au projet de la ministre de réglementer le titre de psychothérapeute.

La réflexion a débuté voici quelques années. Au moment de l'affaire Dutroux et des témoins X, la Commission nationale contre les abus sexuels d'enfants avait déjà proposé de créer, comme pour les médecins, un ordre des psychothérapeutes. En 1998, un groupe de travail a été mis en place par Marcel Colla (SP), alors ministre de la Santé. Il était composé de représentants d'associations (Fédération belge des psychologues, Association européenne de psychothérapie et Association flamande des psychiatres-psychothérapeutes), de grandes écoles thérapeutiques (psychanalyse, cognitivo?comportementaliste, systémique et thérapie non directive), ainsi que de spécialistes de la psychothérapie infantile.

A la fin de l'an dernier, ce groupe a donné un avis qui n'a toutefois pas fait l'unanimité. Pour beaucoup de ces experts, le psychothérapeute est un praticien de niveau universitaire qui poursuit sa recherche. Dans cette optique, la formation proposée en psychothérapie est une spécialisation postuniversitaire assez exigeante. Dispensée à temps partiel pendant trois ans, elle comprend une formation théorique et technique, une pratique supervisée et un travail personnel, où l'on se met dans la situation du patient. La pierre d'achoppement ? Pour le groupe de réflexion, elle devrait être réservée aux psychiatres et aux licenciés en psychologie. Les sexologues et les pédagogues pourraient y avoir accès moyennant, préalablement, un complément de formation.

Une conception quelque peu restrictive qui priverait de leur gagne-pain des dizaines, voire des centaines d'assistant, sociaux, d'infirmiers ou de sociologues ? Actuellement, les psychothérapeutes ont en effet des formations différentes: " Dans le métier, il y a beaucoup de criminologues, d'anthropologues ou même de mathématiciens, remarque Francis Martens, président de l'association des psychologues praticiens d'orientation psychanalytique (APPPsy). Ils ont souvent changé d'orientation après avoir traversé une crise de vie, à 30 ou à 40 ans. Ils ont alors suivi eux-mêmes une thérapie et se sont formés dans une école de psychothérapie. Il ont ainsi acquis une maturité personnelle, à laquelle ne peuvent prétendre bien des jeunes licenciés ou docteurs en psychologie."

Au cabinet de Magda Aelvoet, Cools le reconnaît: " Le groupe de réflexion a donné une définition très stricte du psychothérapeute. " Comme s'il ne fallait pas tout mélanger, et réserver ce titre à celui qui traite les pathologies psychiatriques de malades mentaux. A l'hôpital, le psychologue, l'infirmier ou l'assistant social qui propose un soutien psychosocial à un malade en phase terminale ou à une famille qui doit faire le deuil d'un enfant ne fait pas de la psychothérapie au sens strict, poursuit l'attaché de la ministre . Mais pour valoriser ce type d'accompagnement qui est aussi important, la ministre a proposé de reconnaître le titre de " counsellor." Cette appellation anglo-saxonne désignerait l'aide apportée à toute personne qui traverse une crise : adolescence, chômage, divorce, etc.
" Ce terme de "counsellor" ne correspond pas aux usages en vigueur en Belgique, regrette le Dr Willy Szafran, neuropsychiatre et psychanalyste, professeur à l'ULB et à la VUB. Il n'est pas compris du grand public. En outre, cette distinction accrédite l'idée qu'il existerait deux sortes de psychothérapie : l'une, élitiste, l'autre, plus terre à terre. En réalité, chez nous, le "counselling" est pratiqué par les psychothérapeutes. "

La frontière est d'ailleurs floue. " Les gens qui consultent un psy le font souvent spontanément, sans passer par un médecin, observe-t-on à la Fondation Julie Renson. Certains se considèrent comme de grands malades, alors qu'ils ont simplement besoin d'accompagnement. D'autres, au contraire, minimisent leurs troubles, bien qu'ils souffrent d'une pathologie grave. "
Minorisé au sein du groupe de réflexion, le Dr Szafran suggère, pour sa part, d'abandonner la distinction entre psychothérapie et " counselling " et d'ouvrir la formation de thérapeute à tout diplômé d'une haute école ou d'une université, comme il le fait déjà au sein de l'Association européenne de psychothérapie, qui propose un postgraduat de quatre ans. Autre proposition : pour Martens, dans un souci de transparence, les personnes spécialisées en psychothérapie pourraient simplement être tenues de préciser leur formation de base. " Au psychologue psychothérapeute, le patient qui a besoin de médicaments préférera un psychiatre psychothérapeute, le seul habilité à en délivrer ", renchérit Nady Van Broeck. Les autres clients pourront choisir, en fonction de leur sensibilité, entre un infirmier psychothérapeute, un philosophe psychothérapeute, etc.

Des suggestions pour éviter le corporatisme ? Actuellement, en effet, seuls les médecins psychiatres disposent d'un code Inami. Les psychologues convoitent depuis longtemps cette possibilité de remboursement pour le patient. Même s'il est exclu, pour le moment, d'étendre le principe du remboursement, il est clair que les psychologues ont tout intérêt à limiter le titre de psychothérapeute à un club restreint, pour plaider plus facilement leur cause ensuite.

Ces arrière-pensées nourrissent-elles aussi le projet de réglementation relatif à la psychologie clinique ? En effet, en septembre dernier, Magda Aelvoet a demandé à un groupe d'experts de plancher sur le sujet. Cela concerne les professionnels qui proposent un psychodiagnostic, des tests ou une aide psychologique dans un service hospitalier, dans un centre de santé mentale ou dans un cabinet privé. Un avant-projet de loi fait actuellement l'objet de consultations entre les ministres concernés.

" Voici quelques années, le titre de psychologue a été protégé, explique Nady Van Broeck. Mais cela n'oblige en rien le licencié en psychologie d'observer un minimum de déontologie. Ainsi, l'avant-projet propose la constitution d'un Conseil national de psychologie clinique. Il pourrait recevoir les plaintes de patients et remettre un avis au ministre qui aurait un droit de sanction. " Le problème ? " Le risque existe que tout acte clinique, même le plus anodin, ne puisse plus être posé que par des médecins ou des psychologues formés à la clinique, affirme Martens.Ce serait un appauvrissement considérable du secteur. "

Nady Van Broeck, qui est aussi professeur en psychologie clinique à l'UCL, le reconnaît: " Mais quand j'explique à mes étudiants comment poser un bon psychodiagnostic, il ne faut pas oublier qu'à l'heure actuelle je suis déjà dans l'illégalité. " En 1967, en effet, la législation sur l'art de guérir a réservé toute forme de diagnostic ou de traitement aux médecins. A l'époque, les psychologues, qui, historiquement, étaient issus de la faculté de philosophie et non de celle de médecine, avaient refusé de faire partie des professions paramédicales. Depuis, la psychologie clinique s'est développée hors la loi. Et la remettre dans le chemin du droit est décidément une gageure.



   France : Sectes

Aliénation sectaire et contrôle social

Combat face au sida, avril 2001 par Gilles Alfonsi

[Texte intégral]

Aliénation sectaire et contrôle social : deux faces de la manipulation mentale ? Peut-on parler des sectes autrement qu'en formulant un jugement moral ? Quels pourraient être les fondements d'une approche politique du phénomène sectaire ? Il faudrait à la fois être capable de dire ce qu'est l'aliénation sectaire et proposer une visée émancipatrice pour lui faire face. Gilles Alfonsi

En quoi le discours et les pratiques sectaires se distinguent-elles des discours religieux ou même d'un engagement militant quelconque ? Les réponses des politiques, des organisations anti-sectes et des intellectuels divergent. Les uns mettent l'accent sur la dimension "totale" de l'engagement dans une secte. Ils sous-entendent une différence de nature avec l'engagement religieux classique. D'autres affirment au contraire la ressemblance entre l'investissement d'une nonne auprès du Christ dans un couvent et celui d'un adepte consacrant sa vie à un Gourou.

Y a-t-il donc une différence de nature entre ces engagements ou seulement une différence de degré ? Les témoignages habituellement médiatisés montrent bien sûr que les groupes sectaires profitent financièrement et, parfois, physiquement, de leurs adeptes. Que ceux-ci sont parfois fanatisés. Que des abus terribles sont commis dans des groupes secrets, à l'abri de tout contre-pouvoir et des contrôles officiels. Mais l'on peut rétorquer que les fanatiques sont peu nombreux, les abus marginaux et les personnes "volontaires".

Dans une secte comme Elan Vital , des principes de fonctionnement "démocratiques" sont énoncés, la participation est volontaire, la sérénité est de rigueur. Son Conseil d'administration mise tout sur la normalité : Elan Vital serait une association comme les autres, circulez, il n'y a rien à voir. Il est insuffisant, face à ces stratégies de banalisation, de se contenter de rappels sur l'histoire de tel ou tel mouvement et sur ses abus. Il faut être capable de dire en quoi ces mouvements posent problème, au-delà des dimensions médiatisées à l'occasion d'un drame. Il faut examiner leurs fonctions dans notre société.

Vous avez dit "manipulation mentale" Un débat est en cours entre les parlementaires, les associations et les représentants religieux sur l'opportunité de pénaliser la "manipulation mentale". Les uns, représentants de "sous"-cultures reconnues ou de milieux alternatifs "raisonnables" considèrent que le champ potentiel d'application d'une telle notion est tellement large qu'il pourrait... les concerner ! Les autres pensent qu'il est nécessaire de créer un délit spécifique permettant d'affronter juridiquement des groupes qui développent des pratiques dangereuses pour les personnes elles-mêmes et/ou pour la société. D'autre part, à l'évidence, l'ensemble des démarches faisant appel à une recherche ou une implication spirituelle ne mérite pas d'être combattu : une telle quête relève de la liberté de chacun ; elle est un puissant élément structurant des identités individuelles ; elle est un facteur de socialisation. Reste que cela ne doit pas empêcher une réflexion sur l'ensemble des modes de contrôle social existant dans notre société. On ne voit pas pourquoi les responsables d'un mouvement sectaire seraient poursuivis tandis que les responsables d'une communauté religieuse manipulant ses ouailles à des fins politiques ne le seraient pas. Deux stratégies sont dès lors possibles pour le législateur. Soit il considère que la manipulation mentale est un combat citoyen, qui ne doit pas relever de la justice mais du débat dans la société civile et que d'autres canaux, indirects, doivent permettre à chacun de ne pas recourir à des organisations néfastes. Soit il légifère, en considérant que toutes les formes de manipulation mentale doivent pouvoir être juridiquement combattues, ce qui d'ailleurs n'exclut pas d'autres formes de lutte à leur encontre.

L'aliénation sectaire Au royaume de la manipulation mentale, des formes variées de contrôle social et de normalisation, l'aliénation sectaire pourrait cependant avoir une place spécifique. Plus que le degré de manipulation, c'est le type même de processus en jeu qui fait son originalité : elle se caractérise non seulement par un comportement conforme aux attentes du groupe, mais par un engagement exclusif qui condamne tout autre investissement. Ce n'est pas le discours du groupe qui est en cause - les mouvements sectaires manient souvent fort bien le langage -, mais la représentation concrète de l'expérience : elle seule peut apporter le Salut, par exclusion des autres formes spirituelles, ce qui en fait l'unique solution possible, une solution totalitaire. Dans l'aliénation sectaire, l'adepte est le garant et le responsable de sa propre implication : celle-ci est non seulement consentie mais revendiquée, souhaitée avec passion. Sa force est moins d'instrumentaliser, de l'extérieur, la personne que de lui permettre de créer l'illusion, de permettre l'auto-illusion - dans laquelle il devient possible d'être, à ses propres yeux, sur le chemin de la Paix intérieure ou du bonheur. Il ne suffit pas de renvoyer au retour à la réalité ou de vouloir briser les illusions.

C'est faire abstraction du fait que l'aliénation sectaire peut - partiellement ou pour un moment - combler un besoin - "vital" - de sécurité. Cependant, cette sécurité, la satisfaction tirée de l'emprise sectaire ou la gestion d'une angoisse existentielle ont une contrepartie : l'absence de recherche et de construction d'autres alternatives de vie ; le fait de renoncer à d'autres projets possibles.

L'aliénation sectaire est l'aliénation à un ordre préétabli, rigide, mais aussi un renoncement à s'inscrire dans le jeu démocratique, fût-ce en participant à des contre-pouvoirs ou en s'inscrivant dans la recherche d'alternatives politiques. Elle ne supporte pas la contradiction. Maîtriser sa vie, décider, ce qui implique d'avoir le choix, suppose au contraire une liberté d'esprit... Au sens propre, l'aliénation sectaire pose donc un problème de démocratie, un problème au politique lorsque celui-ci destine son action à la construction d'une société où chacun soit, à tout moment, aussi maître de son destin que possible. Le temps et l'aliénation On décèle dans les discours des anciens adeptes un sentiment de gâchis et de perte de temps. Or, le temps est une condition de l'épanouissement. Il n'y a pas d'homme libre qui n'ait le temps, précisément, de s'émanciper. Aux tentatives d'organisations qui prétendent, en définitive, régenter le temps des citoyens qu'ils recrutent, ne faut-il pas opposer, plutôt qu'un discours qui diabolise et qui exclut, une démarche qui facilite en toutes circonstances la maîtrise que chacun peut avoir de son temps, de sa vie ?



   Etats-Unis : Sectes

Les Etats-Unis envisageraient de donner asile aux jumeaux mascottes karens

AFP, 1er juin 2001

[Texte intégral]

BANGKOK - Les Etats-Unis envisagent d'accorder l'asile aux deux gamins mascottes de "l'Armée de Dieu" après leur reddition en Thaïlande au début de l'année et la débandade de cette petite milice de l'ethnie karène insurgée contre la junte birmane, selon les autorités thaïlandaises.

"Jusqu'à présent, seule l'ambassade des Etats-Unis a montré de l'intérêt (pour les jumeaux) et les a interrogés", a expliqué le chef du district de Suan Phung, près de la frontière thaïlando-birmane, où les adolescents vivent avec parents et proches sous la surveillance de la police des frontières thaïlandaise. "Un représentant de l'ambassade américaine les a rencontrés le 11 mai, mais il faut que des responsables de l'immigration (américains) les interrogent avant de prendre une décision. Le processus n'est pas encore terminé", a toutefois ajouté le chef du district, Payakphan Phokaew. L'ambassade américaine n'était pas joignable samedi.

Le Conseil national de la sécurité de Thaïlande a demandé au ministère de l'Intérieur de contacter un pays tiers pour un possible accueil du groupe des jumeaux qui comprend 24 personnes, dont des femmes et des enfants. Luther et Johnny Htoo, des jumeaux adolescents, se sont livrés en janvier à des soldats thaïlandais, avec une vingtaine de leurs partisans, dans la province occidentale de Ratchaburi, limitrophe de la Birmanie.

Leurs partisans prêtaient aux énigmatiques jumeaux des pouvoirs surnaturels, comme celui d'être immunisés miraculeusement contre les balles. D'obédience protestante fondamentaliste,

"l'Armée de Dieu" (God's Army) était née en 1997 d'une scission des militants les plus radicaux de l'Union nationale karène (KNU), la principale guérilla encore en activité contre la junte de Rangoon. Elle s'apparentait, selon certains experts, à une secte. Alliée à des activistes étudiants birmans en exil, elle était basée le long de la frontière birmane, en face de la province thaïlandaise de Ratchaburi, son territoire s'amenuisant comme une peau de chagrin depuis la chute de son QG de Kamaplaw fin 1999



   Viet-Nam : Sectes

La secte des Cao Dai vit une lune de miel avec les autorités communistes

AFP, 3 juin 2001 par Luke

[Texte intégral]

Hunt Tay Nin (Vietnam) - Si les autorités vietnamiennes sont fréquemment critiquées pour le traitement qu'elles réservent aux autorités religieuses, la secte syncrétiste des Cao Dai, autrefois ennemie jurée des communistes, a su tisser des relations harmonieuses avec le régime de Hanoï. "Les choses ont beaucoup changé en dix ans. Nous n'étions pas autorisés à tenir certains services religieux, mais maintenant, nous en avons la possibilité", affirme M. Le Van Khiem, un disciple de la secte qui regroupe plusieurs centaines de milliers de fidèles dans le sud du Vietnam.

M. Khiem ajoute que le gouvernement a donné des fonds destinés à rénover les édifices dignes de hollywood qui couvrent une centaine d'hectares près de la ville de Tay Ninh, dans le sud-ouest du Vietnam, à la frontière du Cambodge. L'écrivain Graham Greene avait qualifié dans "Un américain bien tranquille", son roman de 1955 sur les origines de la guerre du Vietnam, le Caodaisme de "prophétie de pacotille". "Le Christ et Bouddha regardent du haut d'une cathédrale une fantasia digne d'un Walt Dysney asiatique, des dragons et des serpents en technicolor", écrivait-il dans son livre célèbre. Dans la cathédrale de la secte, appelée "Saint siège", les fidèles s'agenouillent pour prier leurs saints devant un oeil en plâtre de trois mètres de diamètre. "Nous prions pour l'âme des défunts" explique un prêtre sur fond de chants de style bouddhiste. "Nous prions pour leur paix". Les principaux saints du caodaisme comprennent le père de la république chinoise Sun Yat Sen, le poète français Victor Hugo et le poète vietnamien Nguyen Binh Khiem. Moise et Jésus sont considérés par la secte comme la première et seconde incarnation humaine d'un lien avec Dieu et Nguyen Binh Khiem est censé être la troisième réincarnation. De nombreux "cardinaux" et "papes" - hommes ou femmes au statut égal - règnent sur les quelques 300.000 fidèles de la secte.

Fondée dans les années 1920 par un fonctionnaire colonial français, la secte des Cao dai a joué un rôle important pendant les guerres qui ont opposé communistes, français, américains et leurs alliés durant des décennies dans l'ancienne Indochine. Les Cao Dai disposaient d'armées privées connues pour leur haine des communistes et combattaient aux côtés des français d'abord, puis des américains jusqu'à la fin de la guerre du Vietnam en 1975. Mais depuis 1997, année de reconnaissance officielle de la secte, les choses ont changé. Les touristes visitent par milliers le "saint siège" coloré des Cao Dai, et des étoiles scintillent au dessus des guides qui escortent les étrangers débarqués d'autocars venus de l'ancienne Saïgon pour assister d'un balcon du deuxième étage à l'une des quatre "messes" quotidiennes. "Nous accueillons quotidiennement de 100 à 200 touristes venus des Etats-Unis, de France, d'Allemagne, ou de pologne", précise M. Khiem.

Contrairement aux autres sectes bouddhistes non-officielles dont les dirigeants sont souvent considérés comme des dissidents et en but aux tracasseries des autorités, les Cao Dai ont été reconnus officiellement comme religion en 1997. "Les Cao Dai sont donc autorisés à pratiquer leur foi comme toutes les autres religions", affirme M. Le Hong Dien, responsable local de la Culture et des Affaires religieuses. "Il y a encore dix ans les visiteurs du Saint-Siège des Cao dai se comptaient sur les doigts d'une main", se rappelle un résident étranger de la région. .



   Canada : Mormons

Quand les mormons tissent leur toile

La Presse, 4 juin 2001, par Remi Lemée

[Texte intégral]

La chemise est blanche, impeccablement repassée, amidonnée. L'homme est jeune, avenant, le cheveu court, le sourire perpétuel. Son compagnon lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Vous les avez probablement rencontrés au détour d'une rue, avalant les kilomètres, leur petit livre à la main.

Les mormons sont connus pour leur travail de moine, si l'on peut dire. Plus d'une cinquantaine de milliers de missionnaires parcourent la planète de porte en porte pour baptiser les morts de l'humanité, condition sine qua non pour que «nos ancêtres atteignent le paradis». Ces infatigables globe-trotters du baptême en profitent pour distribuer Le livre de Mormon, la bible de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.

Si aujourd'hui, ces prophètes des temps virtuels sont généralement accueillis avec le sourire, il n'en a pas toujours été de même. Le fondateur, Joseph Smith, fut massacré en 1844 à Nauvoo dans l'Illinois, par une foule l'accusant de polygamie. La polygamie sera d'ailleurs pendant longtemps une pierre d'achoppement avec le gouvernement fédéral américain. Pour échapper aux persécutions, les mormons s'installeront aux abords du Grand Lac salé, dans l'Utah. Dès lors, Salt Lake City deviendra la capitale des mormons.

L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours est riche. «Les contributions volontaires des membres de l'église sont le fondement financier de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours», explique Kim Farah, du département des affaires publiques de l'Église, qui ajoute que la totalité des contributions provient des 10% reversés par les fidèles sur leurs revenus.

Selon Kim Farah, «les contributions permettent de construire près de 400 lieux de réunion chaque année, de rénover les églises», ou encore de construire des centres pour recevoir les «600000 étudiants des 128 nations», qui assistent aux cours que dispensent les mormons. Toujours selon la porte-parole du département des affaires publiques, «l'église a des intérêts financiers limités et n'a pas de prise de contrôle majoritaire dans des entreprises américaines d'envergure nationale ou internationale».

En aucun moment, les mormons n'ont répondu de manière chiffrée à nos questions sur les revenus, le chiffre d'affaires de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Notre question sur la richesse et les revenus de l'église a récolté un expéditif «No».

Problèmes éthiques

Pourtant, ce n'est ni sur ses avoirs, ni sur des soupçons de polygamie que l'Église mormone est désormais attaquée. C'est plutôt sur le terrain de l'Internet. Jusqu'à tout récemment en effet, les disciples de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers Jours copiaient et microfilmaient les registres d'état-civil. Ils allaient ensuite enfouir ces derniers dans leur gigantesque abri antiatomique de Salt Lake City. Or, voilà que depuis peu, les mormons ont décidé de transposer le patrimoine de l'humanité sur le réseau des réseaux, ce qui n'est pas sans poser quelques problèmes éthiques.

Ainsi, sur le site familysearch.org, vous pouvez retrouver vos ancêtres. Quatre ou cinq pages peuvent être microfilmées par minute et cela prend de deux à cinq minutes pour indexer un nom. Plus de 400 millions de noms ont été indexés minutieusement par les mormons. Le Québec n'est pas en reste. L'index généalogique international, l'une des bases de données disponibles sur familysearch.org, contient 2400000 événements pour le Québec (naissances, baptêmes, mariages, décès...). Le site ne désemplit pas et bat tous les records d'affluence.

Si familysearch.org est une mine d'or pour les généalogistes, c'est en revanche un danger certain pour les renseignements personnels. Les premiers à s'en soucier ont été les autorités françaises. Depuis 1987, le gouvernement français et l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours avaient passé un accord: les mormons microfilmaient les registres de baptêmes dans l'Hexagone et donnaient un double de leurs travaux aux Archives de France. Opération intéressante pour la poussiéreuse institution, qui obtenait gratuitement la généalogie des Français.

Un fichier religieux

Mais l'automne dernier, les Français ont commencé à s'inquiéter. Le directeur des Archives de France découvrait Internet et déclarait au quotidien Libération: «Pourquoi l'Église met-elle ces données sur le Web? Dans quelle finalité et dans quel contexte? La convention passée en 1987 ne prévoyait pas la révolution des nouvelles technologies». L'accord prévoyait bien un microfilmage, mais ne faisait en aucun moment mention du Web. Tout de suite, les Européens ont vu des dérives possibles. Que deviendrait ce fichier s'il tombait en de mauvaises mains?

Le site familysearch.org a connu plus de trois milliards de connexions lors de sa première année d'existence. Depuis peu, l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours vend des logiciels de généalogie spécialisés et commercialise des CD-ROM comportant les noms de nos ancêtres. Si vous désirez savoir si un de vos aïeux européens a immigré aux États-Unis, le CD-ROM Mormon immigration index devrait vous donner la réponse. Paul Nauta, du département de la famille et de l'histoire de l'église, balaie la discorde: «L'accord de coopération entre le Gouvernement de France continue, le microfilmage continue et il n'y a pas eu de conflit».

Il y a un autre souci, éthique celui-là. La manie des mormons de baptiser les morts fait que vos ancêtres sont peut-être devenus mormons, alors qu'ils étaient catholiques, musulmans, athées... Votre tante Agathe et votre oncle Gaston, bons catholiques, n'auraient peut-être pas aimé changer de religion après leur mort!

Sites à consulter

Les ex-mormons
Les mormons
Real Mormon History



   Canada : Mormons

Une mise au point

Un message de Peter FORMANN, 5 juin 2001

[Texte intégral]

Bonjour,

Je voulais vous dire et donc porter à votre connaissance que l'état des finances et l'utilisation de l'argent des membres "mormons" font l'objet d'un état annuel lors des conférences semi annuelle à Salt Lake City et ce rapport financier est publié dans le magazine "le liahona" anciennement l'étoile.

Seuls, les dons dit "dont de jeûne" sont localement utilisés pour aider des familles nécéssiteuses dans les différentes paroisses du monde entier par les évêques locaux et ne sont pas rapportés sur ce magazine.

Tous les chiffres statistiquement parlant sont donnés dans le journal "Church news" chaque mois, ainsi que tous les changements notables liés à cette obédience.

D'autres parts tous les dons, et toutes les "dîmes" donnés par les membres de cette église sont destinés aux fins suivantes :

- construction des chapelles
- achat de terrains pour les constructions
- construction de temples (104 en service actuellement)
- aides humanitaires internationales
- budget de fonctionnement de l'église
- aides humanitaires locales et ponctuelles

Selon le rapport annuel du 14 avril 2001 sur le magazine "Church news" :

nombre de pieu année 2000 : 2581
nombre de paroisses année 2000 : 25915
nombre de missions année 2000 : 334
nombres de districts année 2000 : 621
nombre total de membres en 2000 : 11 068 861
nombre de missionnaires en 2000 : 89734
nombres de convertis en 2000 : 273973
nombre de temples en activité en 2000 : 104

ces chiffres sont réels et proviennent de la conférence générale du 31 mars 2001.

Mes suggestions sont que vous devriez publier dans votre site le plus d'informations possibles sur l'église mormone telle qu'elle et aujourd'hui tout en gardant les informations historiques que vous avez mais en soulignant peut être l'évolution de cette obédience au long des années vers cette importance de la famille et des principes familiaux et moraux qui sont si souvent bafoués aux jours d'aujourd'hui en mentionnant également toute l'aide humanitaire distribuée régulièrement dans le monde.

Je suis membre de cette église et j'ai une fonction financière que j'ai exercé sur plusieurs continents, et je peux vous dire que c'est sans risque pour moi que je vous donne ces quelques renseignements et ceux que vous pourriez me demander ultérieurement.

Je suis totalement d'accord avec vous d'avertir les gens sur ce à quoi ils s'engagent lorsqu'ils sont contactés par des missionnaires mormons, et cela devrait être en vigueur par les missionnaires mais ce n'est pas leur mission.

Je vous félicite de lutter contre le danger sans cèsse grandissant des sectes et cela contribut à renforcer les valeurs morales et familiales dispensées par l'église mormone.

Peter FORMANN
VINSON.FISHER@wanadoo.fr



   France : Sectes

Six mois ferme pour avoir privé sa fille de traitement antipaludéen

AFP, 5 juin 2001

[Texte intégral]

VALENCE - Le tribunal correctionnel de Valence a condamné mardi à six mois de prison ferme, un père de famille qui avait refusé un traitement antipaludéen pour sa fille de 13 ans avant un séjour à Madagascar à l'automne 1999, où elle a contracté le paludisme.

Lors de l'audience le 4 mai, le procureur de la République avait requis six mois ferme à l'encontre de Gérard Rehlinger, un ancien maçon de 47 ans, qui comparaissait pour manquement à l'obligation de soins et blessures involontaires.

Ce dernier avait invoqué les préceptes de l'institut de santé globale, une communauté installée à Taulignan (Drôme) dont il est membre actif, et qui refuse tout médicament. La jeune fille avait contracté la maladie durant son séjour de deux mois à Madagascar et avait été rapatriée en France, où sa mère l'avait alors fait hospitaliser à Montpellier pour y suivre un traitement lourd.

Lors d'une première audience, le 6 mars, M. Rehlinger avait été condamné par défaut à huit mois de prison ferme et à la déchéance de ses droits familiaux, mais il avait fait opposition au jugement, en faisant valoir qu'il n'avait pas reçu sa convocation.



   France : Negationnisme

Le négationnisme ronge toujours Lyon-III

Libération, 5 juin 2001 Par Olivier Bertrand

[Texte intégral]

Après un mémoire sur «la race», enquête sur les liens de la fac avec l'extrême droite.

«Je me suis laissé entraîner dans une spirale par des profs qui ont laissé des étudiants démolir leur avenir sans jamais payer.» Pascal Garnier, étudiant «repenti»

Elles veulent en finir avec l'ambiguïté. Cette semaine, plusieurs associations lyonnaises vont demander au ministère de l'Education nationale la mise en place d'une commission d'historiens, chargée d'étudier le poids de l'extrême droite au sein de l'université Lyon-III (Jean-Moulin). L'ampleur des dérapages négationnistes et néonazis des années 1990 n'est pas encore connue (1), mais l'on sait que des enseignants d'extrême droite continuent d'assurer, en plus de leurs cours, le recrutement et la promotion de leurs amis (lire ci-contre). En outre, un collectif d'associations (2) va également réclamer l'annulation du diplôme de maîtrise de Pascal Garnier, aujourd'hui militant de la Ligue savoisienne et «repenti de l'extrême droite», selon ses termes. Ce serait le deuxième cas après celui de Jean Plantin, dont la maîtrise avait été annulée en novembre 2000 par Lyon-II (3). La maîtrise de Garnier, truffée de références antisémites, a reçu la mention bien en 1990 de la part des professeurs qui avaient validé le DEA de Plantin. Le parcours des deux étudiants montre l'étonnante porosité entre l'université et les milieux d'extrême droite, ainsi que le rôle ambigu joué par leur directeur de recherche commun, un mandarin dont la réputation ne le rendait guère suspect de sympathies négationnistes.

Bière et chants nazis. Dès son arrivée à Lyon-III, au début des années 80, Pascal Garnier croise un grand nombre d'enseignants marqués politiquement. Notamment Pierre Vial, qui anime le courant néopaïen du Front national, Jean-Paul Allard, qui a validé en 1985 la première thèse négationniste française, ou encore Jean Varenne, cofondateur du Grece (Groupement de recherche et d'étude pour la civilisation européenne), mouvement des intellectuels de la nouvelle droite. Ce dernier recrute Garnier au Grece. En ville, l'élève retrouve en outre certains de ses maîtres dans des mouvements d'extrême droite. Il appartient également à Edelweiss, un groupuscule fondé par Pierre Vial : randonnées en montagne, soirées à boire de la bière en chantant des chants nazis et entraînement au tir dans les monts du Lyonnais.

Pour sa maîtrise, Pascal Garnier se rapproche de Régis Ladous, un professeur plus proche de la démocratie chrétienne que de la droite dure. Ladous peine à expliquer ce choix et surtout les raisons pour lesquelles il a accepté ce drôle d'étudiant. «Quand je suis arrivé à la fac, j'étais très con, reconnaît-il. Il n'y a pas d'autre mot. Je croyais qu'un garçon de 20 ans ne devait jamais être considéré comme perdu. Eh bien, non. Un garçon de 20 ans peut être aussi dangereux et aussi fossilisé qu'un vieux salaud de 60 ans. Mais convenez que ce n'est pas facile à reconnaître, quand on a voulu être enseignant.» Pascal Garnier travaille avec Ladous sur «Le thème de la race dans l'Emancipation nationale», journal collaborationniste de Jacques Doriot. Il empile les réflexions antisémites et fait longuement l'éloge de Georges Montandon, «raciologue» français qui se livrait à des expertises pour les SS pendant la guerre, dans les «cas douteux d'aryanité». Pascal Garnier décrit le personnage comme un «esprit nuancé et subtil». Il décroche la mention bien du jury qui validera plus tard le DEA de Plantin.

L'année suivante, Garnier n'obtient curieusement que 3/20 à son DEA, pour un mémoire pourtant moins sulfureux que la maîtrise. Son directeur de recherche prétend que l'étudiant a présenté un travail qui n'avait rien à voir avec celui qui avait été préparé. «A mon avis, estime Garnier, en parlant de ses professeurs, il a pris peur : l'affaire Notin venait d'éclater à Lyon (4), il fallait devenir prudent. Mais avant ça, plus les sujets étaient sulfureux et plus Ladous était intéressé.» L'enseignant répond qu'il a «appris à ne pas craindre les voisinages sulfureux, à condition que cela reste des voisinages». Mais, du voisinage à l'encerclement...

En 1992, Régis Ladous participe à la tenue d'un colloque, coorganisé à Lyon par le Cesnur, mouvement italien fondé en 1988 pour étudier les «nouveaux mouvements religieux», formule pudique qui désigne les sectes. L'époque est au syncrétisme. Mouvements d'extrême droite, intégristes religieux et responsables de sectes se rapprochent, avec parfois la bienveillance d'universitaires. A la tribune, on retrouve des professeurs lyonnais, mais aussi un militant néonazi, responsable du mouvement radical Nouvelle Résistance.

«Dérives». Régis Ladous assure qu'il s'est écarté du Cesnur après trois colloques, dès qu'il a constaté les «dérives» de son directeur, Massimo Introvigne, un avocat proche des mouvements catholiques traditionalistes de l'extrême droite italienne. Mais auparavant, Ladous aura aidé le Cesnur, comme Garnier ou Plantin, dans leur quête de légitimité universitaire. Son nom apparaît en effet dans les statuts du Cesnur, déposés en 1990 à Foggia. Il a fait partie du «comité scientifique» du Cesnur de 1990 à 1993, avec une poignée d'autres professeurs européens et américains, comme ce chercheur californien parti en 1995 enquêter au Japon sur l'attentat au gaz sarin attribué à la secte Aum dans le métro de Tokyo. Le voyage avait été payé par la secte elle-même.

«Si tout cela est vrai, Régis Ladous doit à présent s'expliquer sur ces éléments, estime Pierre Hémon, secrétaire national de Ras l'front. Nous voulons comprendre s'il a été manipulé ou s'il était conscient de ce qu'étaient les étudiants et associations qu'il a soutenus.» Les ambiguïtés du professeur compliquent en effet nettement la lutte contre le négationnisme à Lyon. Car Régis Ladous appartient par ailleurs à l'association René-Cassin, engagée à l'université contre l'extrémisme et le négationnisme. Jusqu'à la révélation de l'«affaire Plantin», il dirigeait également l'Institut d'histoire du christianisme, une institution lyonnaise dont le précédent directeur travaille aujourd'hui auprès du Vatican. De nombreux mandarins s'étonnent, mais sont embarrassés. Récemment, le président de Lyon-III a demandé à Régis Ladous de réunir à nouveau le jury qui avait validé le DEA de Plantin. Une décision que la plupart des associations luttant contre l'extrême droite analysent comme une diversion, pour ne pas répondre aux questions plus structurelles posées par l'encombrante présence de cette composante au sein de l'université. Régis Ladous refuse d'obtempérer, estimant que Plantin sortirait gagnant d'un bras de fer.

«Spirale». Pendant que leur ex-directeur d'études se débat, Jean Plantin est devenu éditeur et Pascal Garnier a continué quelques années sa route au sein de l'extrême droite. Plusieurs fois, Garnier a croisé ses anciens professeurs dans les universités d'été de Synergies européennes, mouvement né d'une scission du Grece. Il a intégré la Ligue savoisienne en 1997, tout en continuant ses activités à l'extrême droite jusqu'à l'été 1998. Avant de décrocher. Aujourd'hui, il estime s'être «laissé entraîner dans une spirale par des professeurs qui ont laissé des étudiants démolir leur avenir sans jamais payer. C'était mon voyage au bout de l'extrême droite».


(1) Plusieurs mémoires ont disparu de l'université, dont la bibliothèque a depuis été incendiée, en juillet 1999.
(2) Hippocampe (association étudiante), la Ligue des droits de l'homme et l'association Laïcité et République demandent l'annulation de la maîtrise de Pascal Garnier et s'associent à Ras l'front, SOS Racisme, le cercle Marc-Bloch, l'Union des étudiants juifs de France et l'Unef-ID pour réclamer celle du DEA de Plantin.
(3) Cet étudiant négationniste a été condamné le 13 mars 2001 par la Cour de cassation pour «contestation de crimes contre l'humanité».
(4) En 1990, l'enseignant Bernard Notin avait publié un texte négationniste et antisémite dans une revue financée par le CNRS.



 



  Belgique : Témoins de Jéhovah

La garde des enfants

Web, 6 juin 2001 , par Jacques Luc

[Texte intégral]

Le tribunal de Liège vient de décider ce qui suit :

Lorsqu'un couple se sépare ou divorce et qu'un seul des partenaires est Témoin de Jéhovah, la garde du ou des enfants sera automatiquement confiée à celui qui n'est pas témoin de Jéhovah, et ce jusqu'à ce que l'enfant ou les enfants atteigne(nt) l'âge de 12 ans.

Lorsque le conjoint Témoin de Jéhovah bénéficie de son droit légal de visite et accueille l'enfant chez lui pour une courte période (par exemple le week end), il lui sera interdit de l'amener aux réunions ou en prédication, et ce jusqu'à ce que l'enfant atteigne l'âge de 12 ans.

Ce n'est que dans le cas où le non Témoin de Jéhovah est totalement inapte à la garde de l'enfant que ce dernier sera confié au conjoint Témoin de Jéhovah mais toujours avec les restrictions qui viennent d'être mentionnées.



   France : Sectes

"le plus inquiétant, c'est les enfants"

Lyonmag, 6 juin 2001 pris sur le site de Roger Gonnet

[Texte intégral]

Présidente de l'Adfi Lyon, une association qui lutte contre les sectes, Yvette Genosy fait le point sur les mouvements sectaires présents dans la région. Les sectes les plus actives à Lyon ?

Yvette Genosy : L'église de Scientologie et les Témoins de Jéhovah. C'est pour ces deux mouvements que nous avons le plus d'appels au secours. Mais aussi la Nouvelle acropole qui est toujours implantée sur les pentes de la Croix-Rousse même si elle fait un peu moins parler d'elle. Et il y a aussi Moon qui a fait deux réunions à Lyon depuis le début de l'année. Une troisième est encore prévue en juillet.

Ce sont les seuls mouvements présents ?

Y.G - Non, mais c'est difficile de connaître l'activité exacte des autres sectes qui n'ont pas de siège officiel. Exemple, on sait que les raëliens sont très actifs mais ils n'ont pas d'adresse. Même chose pour la Soka Gakkai qui organise des réunions chez les gens. En plus, les sectes avancent de plus en plus masquées.

C'est-à-dire ?

Y.G - Depuis certains procès, les sectes ont changé leur façon d'approcher les gens. Exemple, on voit de plus en plus de stages de formation qui sont en fait organisés par des sectes. Raël, par exemple, emploie beaucoup cette technique. Le contenu de ces stages ? Ce sont des formations qui sont proposées dans des lieux idylliques, pendant le week-end. On promet aux gens de leur apprendre à s'exprimer plus facilement, à mieux se défendre et à développer leur personnalité. Ça prend des allures anodines mais il faut se méfier. On a beaucoup de cas à Lyon car les chefs d'entreprise ne contrôlent pas ces stages.

D'autres nouvelles formes de recrutement ?

Y.G - proposer ensuite à leurs élèves d'aller plus loin... Et on dérape rapidement de la simple séance de yoga à des séances de relaxation, de méditation...

Mais ces religions orientales sont reconnues !

Y.G - Le vrai problème, c'est que ces pratiques ne sont pas adaptées au monde occidental. C'est particulièrement vrai pour Krishna. En Inde, Krishna ne pose aucun problème. Mais en Europe, beaucoup d'adeptes finissent par se suicider. Même chose pour le Karmaling à Grenoble qui est pourtant reconnu par les bouddhistes. Beaucoup de pratiquants se sont retrouvés en hôpital psychiatrique.

Il y a vraiment une menace sectaire ?

Y.G - Oui, c'est évident même si aujourd'hui les gens sont mieux informés et qu'ils ont appris à se méfier. Mais ce qui nous inquiète le plus aujourd'hui, c'est l'avenir des enfants d'adeptes.

Pourquoi ?

Y.G - Parce qu'aujourd'hui, on voit arriver la deuxième génération d'adeptes. Ce sont des enfants qui ont grandi auprès de leurs parents piégés par une secte. Ces jeunes n'ont donc pas d'autres repères que la secte. Ce qui rend encore plus difficile de les en sortir. C'est pour ça que je ne comprends pas que le concept de manipulation mentale ait été supprimé de la nouvelle loi qui vient d'être adoptée par le parlement. Le plus grave, c'est que la Ligue des droits de l'homme se soit opposée à ce délit de manipulation mentale

Mais il y aussi Mgr Billé qui a fait pression ?

Y.G - Quand on voit les problèmes qu'il a avec le mouvement de mère Myriam dans la Loire qui est une véritable secte, il ferait mieux de s'occuper d'abord de balayer devant sa propre porte. C'est la même hypocrisie que pour les scandales de prêtres pédophiles.



   France : Moon

Le Maire de Janville-sur-Juine appelle ses administrés à la vigilance

Le Parisien, 5 juin 2001 par Stéphanie Auguy

[Texte intégral]

 

Des membres de la Fédération des familles pour la paix, une association affiliée à la secte Moon, tenteraient de recruter des adeptes dans des communes du Sud-Essonne où ils sont fortement implantés. " Cela s'est fait par l'intermédiaire de la Fédération des familles pour la paix, une succursale de l'église dite de l'Unification du christianisme mondial, l'autre nom de la secte Moon ", prévient Francis Chalot, le maire de Janville-sur-Juine.

Les membres de cette association ont distribué, pendant les vacances de Pâques, des prospectus accompagnés de petits cadeaux, des bonbons et des gâteaux. Objectif : inciter les Janvillois à prendre contact avec eux. Dans la foulée, les mêmes habitants ont également reçu une invitation à participer à un dîner-débat sur le thème du couple et de la sexualité dans un restaurant des Ulis.

Des prospectus et des invitations " Chacun est libre de choisir ses croyances, tient à préciser Francis Chalot, et jusqu'à présent les adeptes étaient très bien intégrés dans la commune. Le problème, c'est le prosélytisme. Aucun délit n'a été commis, mais mon travail est de rester vigilant en termes de prévention et d'informer les habitants de la nature exacte de cette organisation. Des personnes affaiblies ou à la recherche d'un soutien pourraient être sensibles au discours moralisateur tenu, sans savoir ce qui se cache derrière. "

L'Association pour l'unification du christianisme mondial, une organisation évangélique dirigée par le révérend Moon, répertoriée dans le rapport des parlementaires sur " les Sectes en France ", compterait en Essonne près de 150 adeptes, basés aux Ulis et à Janville-sur-Juine.

En 1995, date du rapport, on dénombrait 500 membres en France et 180 000 dans le monde. " La secte Moon est en phase d'expansion sur le plan international, assure un membre de l'Adfi (l'Association de défense des familles et des individus contre les sectes). Mais en France, elle reste peu active. Depuis plusieurs années, nous pensions même qu'elle était en déclin. Pourtant, en ce moment, quelques signes dévoilent un regain d'activité de la part des adeptes. "

En Essonne, aucune tentative ouverte de recrutement ne semblait avoir eu lieu depuis dix ans. " Les membres de la secte, poursuit-on à l'Adfi, se manifesteraient en ce moment par le biais d'associations locales actives. "

Ces organisations proposent à la population de réfléchir sur des sujets souvent sensibles tels que la pédophilie, la drogue ou la morale. Selon le rapport sur les sectes, le principe de fondation de la secte Moon repose sur " l'échec de Jésus à créer une famille parfaite. Il revient au révérend Moon de créer cette famille... en acquérant une puissance économique qui lui permette de vaincre Satan ".



   France : Raël

Le clonage humain au secours des extraterrestres

Le Monde, 7 juin 2001 par Jean-Yves Nau

[Texte intégral]

Selon le mensuel franco-québécois "Médecine/Sciences", le projet de la secte des raéliens visant à créer en laboratoire le double génétique d'un être humain a, malheureusement, de fortes chances d'aboutir

Revue internationale de haut niveau spécialisée dans les avancées de la biologie et de la génétique, le mensuel franco-québécois Médecine/Sciences ne craint pas, à échéance régulière, de traiter des questions éthiques soulevées par le décryptage moléculaire et la maîtrise du vivant.

Après avoir, en 1997, dès la création de Dolly, exposé - sous la plume du professeur Axel Kahn - les principales raisons éthiques qui s'opposent au clonage reproductif dans l'espèce humaine, Médecine/Sciences revient sur cette question dans sa livraison de mai. Sous le titre "Attention, clones à l'horizon !", le professeur Bertrand Jordan (Marseille-Génopole), l'un des meilleurs généticiens français, fait le point des développements récents dans le domaine du clonage et fournit une série d'informations, inédites autant qu'inquiétantes, sur le projet de la secte des raéliens.

L'histoire de l'"Eglise raélienne" a commencé en décembre 1973 dans le Massif central, lorsque Claude Vorilhon, alors jeune journaliste français, dit avoir été abordé par un extraterrestre qui l'a appelé Raël et qui lui aurait confié un message "s'adressant à toute l'humanité". Cette Eglise est notamment fondée sur la croyance dans l'existence de plusieurs mondes habités, des visiteurs de l'espace et d'extraterrestres. Pour les membres de ce mouvement (qui refuse d'être qualifié de secte et qui compterait 50 000 membres à travers le monde), les acquis de la biologie, et notamment de la biologie moléculaire, sont autant d'éléments plaidant en faveur des thèses du fondateur, contre la théorie évolutionniste.

Avec la création de Dolly et la démonstration ainsi faite de la possibilité du clonage des mammifères adultes, les raéliens furent pleinement confortés dans leurs convictions scientistes et religieuses. En 1997, ce mouvement annonçait la création de "la première compagnie de clonage humain". Domiciliée aux Bahamas, cette société avait pour but de soutenir les recherches scientifiques sur le clonage des êtres humains et de proposer dès maintenant ces procédés "aux parents potentiellement désireux d'avoir un enfant qui serait le clone de l'un d'eux" (Le Monde du 21 avril 1997). Quatre ans plus tard, où en est-on ? Les raéliens s'approchent-ils de l'immortalité qu'offre, à leurs yeux, la pratique du clonage ? "Cette idéologie, les moyens financiers non négligeables dont dispose le mouvement, mais aussi et surtout son caractère sectaire sont en l'occurrence de sérieux atouts, souligne le professeur Jordan. La matérialisation du projet raélien est liée à la rencontre avec un couple américain qui a perdu un enfant l'an dernier à dix mois, à la suite d'une erreur médicale. Bien que jeunes (ils n'ont pas atteint la quarantaine), les parents, qui ont déjà deux autres enfants, tiennent absolument à recréer ce bébé afin qu'il poursuive sa vie prématurément et injustement interrompue."

"JE FRÉMIS" L'auteur explique aussi que ces parents sont prêts à y consacrer des sommes importantes provenant notamment du procès qu'ils ont gagné contre l'hôpital où est décédé leur enfant. Ils ont pris contact avec les raéliens en juin 2000. Et quoique n'appartenant pas à la secte, un accord a pu être trouvé : c'est leur enfant que les raéliens tentent actuellement de cloner. Le professeur Jordan précise que la directrice scientifique de la société créée en 1997 (dénommée Clonaid) est une chimiste française, Brigitte Boisselier, qui a longtemps travaillé pour Air liquide. Parmi les atouts dont dispose la secte, il faut compter avec les dizaines de jeunes femmes prêtes, d'une part, à donner leurs ovocytes pour pratiquer le clonage et, d'autre part, à offrir leur utérus pour la gestation de l'embryon cloné. "Je frémis (et je ne suis sûrement pas le seul) à l'idée qu'un jour la grande presse puisse annoncer la naissance du premier clone humain et présenter cet événement comme un éclatant succès de la secte raélienne - et, quelque part, comme une preuve de ses théories délirantes et une incitation à leur accorder crédit", conclut le professeur Jordan.



   France : Anthroposophie

Le combat des écoles Steiner

L'Express,, 7 juin 2001 par Barbara Romero

[Texte intégral]

Accusées de sectarisme, elles répliquent

Les écoles Steiner s'apparentent-elles à une secte ou non? Ces établissements - 17 en France - dont la pédagogie s'appuie sur l'anthroposophie, la théorie de Rudolf Steiner (1861- 1925), ont été classés comme tels en 1999 par le rapport de la commission parlementaire sur les sectes.

Son président, Jacques Guyard, qui a accusé, sur France 2, ces écoles d'être des sectes, a été condamné pour diffamation et devait être jugé en appel le 7 juin.

Sitôt le rapport publié, un commando de 70 inspecteurs de l'Education nationale avait déboulé sans s'annoncer dans les écoles. Et la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils) avait alors recommandé une extrême vigilance face à la "galaxie anthroposophique". "Mais nous n'avons jamais dit que l'anthroposophie était une secte, précise Anne Fournier, de la Mils. Nous voulions juste prévenir les parents qu'il ne s'agissait pas de simples écoles alternatives."

Président de la Fédération des écoles Steiner, Jacques Dallé s'insurge: "Cette année, de nouveaux inspecteurs sont venus. Ils se sont désolidarisés des conclusions des premiers."

Inspecteur général, Daniel Groscolas, qui doit remettre ses conclusions à la fin du mois, émet des réserves sur la qualité des enseignants et de la pédagogie, ainsi que sur le taux de vaccination. "Mais rien n'alimente la thèse de relations sectaires dans les écoles Steiner", affirme-t-il.

Une pétition de 24 000 signatures vient d'être remise à Jack Lang pour réclamer le respect du pluralisme scolaire.

Même les antisectes de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu soutiennent les écoles Steiner. "Je n'ai jamais eu aucune plainte", affirme sa présidente, Janine Tavernier. Qui y a inscrit ses enfants, puis ses petits-enfants.



   Canada : Scientologie

Un Américain anti-scientologie cherche refuge au Canada

Agence Reuters Canada, 7 juin 2001 par Julie Rémy

[Texte intégral]

Un ingénieur américain décrit comme un "expert en explosifs" et reconnu coupable par une cour californienne d'avoir menacé l'Église de Scientologie a demandé jeudi le statut de réfugié aux autorités canadiennes, ont indiqué des responsables gouvernementaux.

Keith Henson, un résident de Palo Alto âgé de 58 ans, a été arrêté lundi dernier à Oakville, en Ontario, et détenu dans une prison en banlieue de Toronto après qu'un membre canadien de l'Église de scientologie ait averti la police que l'homme avait un dossier criminel et une expertise en explosifs. Un juge californien l'a reconnu coupable d'avoir entravé les droits de croyance religieuse des membres de l'Église - reconnue comme une religion aux États-Unis mais considérée comme une secte en France.

Henson était notamment accusé d'avoir écrit des messages haineux sur son site internet. Il ne s'est pas présenté en cour le 16 mai dernier pour entendre sa sentence, qui pourrait atteindre jusqu'à un an d'emprisonnement, et son absence pourrait se traduire par six mois de prison supplémentaires. À l'issue d'une audience tenue dans la prison où il a été détenu pendant une semaine, un arbitre canadien a permis jeudi sa libération conditionnelle, a indiqué un porte-parole du ministère canadien de l'Immigration.

Les conditions pour sa libération impliquent qu'il ne peut communiquer, directement ou indirectement, avec les membres de l'Église de scientologie, et qu'il ne peut s'approcher des locaux de l'organisation. Il doit également contacter la police tous les mois et coopérer si sa déportation est ordonnée, a précisé le porte-parole. L'avocat d'Henson a refusé de préciser les raisons invoquées dans sa demande de statut de réfugié mais l'ingénieur a indiqué dans une entrevue au quotidien The Hamilton Spectator qu'il avait reçu des menaces de mort sur internet et qu'il avait peur de retourner en Californie. Son avocat, Guidy Mamann, a dit à Reuters qu'il étudierait les documents déposés au tribunal californien. "Plusieurs questions restent en suspens dans ce procès. Il y a eu beaucoup de fausses informations diffusées à propos de M. Henson et mon travail est de l'aider à obtenir une justice à la fois ici au Canada et aux États-Unis", a-t-il dit.

Un membre de l'Église de scientologie à Toronto a dit à Reuters qu'il était très inquiet de la présence au Canada de Henson, qui possède selon lui "des connaissances poussées en explosifs" et déteste profondément la scientologie. "C'est un potentiel (Timothy) McVeigh", a-t-il dit en faisant référence au jeune homme reconnu coupable pour l'attentat à la bombe d'Oklahoma City, le plus meurtrier de l'histoire américaine. Mamann a réfuté ces allégations. "M. Henson n'est pas un spécialiste en bombes. Il ne constitue une menace pour personne", a-t-il dit à Reuters.

Ce dernier a dit au Hamilton Spectator que son conflit avec l'Église de scientologie avait débuté il y a six ans lorsque le groupe a tenté de faire fermer son site web parce qu'il critiquait leurs activités. Il a reconnu avoir dit qu'il voulait "les détruire complètement".



   France : Sectes

Les sectes prêtes à riposter

Le Point, 8 juin 2001 par Ugo Rankl

[Texte intégral]

Une loi permettant de dissoudre une formation qualifiée de sectaire a été adoptée la semaine dernière à l'unanimité par l'Assemblée nationale.

Ce texte s'appuie essentiellement sur deux dispositions. On a toiletté la vieille notion datant du Code Napoléon d'" abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de faiblesse ".

Cela signifie que si un gourou reste libre de délivrer son message, il tombe sous le coup de la loi s'il en tire profit ou s'il met en péril la sécurité physique, morale ou matérielle de ses adeptes.

Deuxième disposition : le droit octroyé aux associations antisectes de se porter partie civile.

L'Association de défense des familles et de l'individu (ADFI) et le Centre de documentation, d'éducation et d'action contre les manipulations mentales (CCMM) pourront ainsi se substituer à des individus trop fragilisés par une expérience sectaire pour obtenir condamnations et réparations.

Cette dernière innovation irrite tout particulièrement les sectes, qui savent faire pression sur d'anciens adeptes pour qu'ils renoncent à toutes poursuites. Cette extension du pouvoir des associations antisectes suscite une forte contre-réaction. En effet, la sphère sectaire a elle-même créé ses groupes de défense.

Le plus actif en France, l'Omnium des libertés, dirigé par Joël Labruyère, s'est contenté pour le moment d'abreuver les journaux d'une littérature juridico-philosophico-scientifique peu convaincante.

Par contre, l'Omnium ne cache pas sa volonté d'être présent sur le terrain judiciaire, chaque fois que l'ADFI ou le CCMM se porteront partie civile. On peut donc s'attendre à de sérieuses empoignades devant les tribunaux qui, finalement, devront trancher la sempiternelle question : qu'est-ce qu'une secte ?



   Canada : Sectes

La guerre contre le clonage

Le Québécois Libre, 9 juin 2001 par François Tremblay (1)

[Texte intégral]

La montée de l'anticapitalisme – l'opposition à la liberté dans les échanges, surtout entre citoyens de pays différents – doit certainement nous inquiéter. Cependant, l'antitechnologisme, qui fait partie de ce mouvement contre le progrès, devrait aussi nous inquiéter. Les deux sont évidemment inter-reliés: le commerce stimule l'avancée de nouvelles technologies, qui réciproquement rendent le commerce plus efficace et les produits plus appréciés.

Personne, sauf les anarchistes les plus dérangés, ne mettrait en doute le fait que la technologie a amélioré notre niveau de vie de plusieurs ordres de grandeur. Les racines du mouvement ne résident pas directement dans ce fait, mais plutôt concernent la désirabilité des effets secondaires de ce niveau de vie. Les effets sur l'environnement, la sécurité, et la liberté humaine (plus précisément la plus grande liberté que quelques technologies nous donnent, comme la cryptographie) sont les plus décriés.

Levée de boucliers

La nouvelle guerre contre le clonage et les pratiques médicales basées sur la génétique est le premier retentissant coup de canon dans la lutte antitechnologiste. Presque tous les pays du monde ont joint la lutte, à part quelques îlots de liberté en Asie, en Amérique du Sud et en Afrique, qui se referment rapidement sous la pression des pays plus développés.

La question des découvertes génétiques en général est beaucoup plus vaste que la simple question de copier la génétique d'un être humain, même si c'est le clonage qui a toute l'attention. Les implications se ramifient dans des domaines comme la fabrication d'organes, les traitements géniques et autres modifications génétiques, les aliments transgéniques, etc.

L'information génétique d'un individu est contenu dans son ADN, et cette molécule est donc la clef du processus. Pour le clonage, le processus consiste à implanter un ovule dans la femme, ovule dont l'ADN a été préalablement substitué par la séquence à « cloner ». La création d'organes serait rendue possible par le clonage de cellules humaines. Évidemment, l'ADN même peut être modifié, comme dans le cas des aliments transgéniques, pour produire des plantes plus résistantes aux changements de températures, ou de plus gros fruits.

Au Canada, l'avant-projet de loi d'Allan Rock interdit le clonage humain, ainsi que la plupart des pratiques génétiques, sauf le clonage animal et le clonage de cellules humaines à des fins thérapeutiques. En mai, lors de la réunion annuelle de l'Organisation Mondiale de la Santé, le Canada s'est présenté comme pionnier dans la guerre contre le clonage, en proposant un accord interdisant ces pratiques génétiques.

Aux États-Unis, cinq États ont déjà rendu le clonage illégal et un projet de loi américain rendrait illégaux le clonage et l'immigration de clones. L'entreprise raëlienne appelée Clonaid, qui entend offrir un service de clonage pour 200 000 $ et se préparait à effectuer le premier clonage humain, s'est vue expulsée des Bahamas et opère maintenant aux États-Unis dans un secret relatif.

Si la guerre contre le clonage se poursuit de plus belle, ce qui semble être le cas, nous pouvons anticiper que ses résultats seront aussi peu convaincants que ceux de la guerre contre la pauvreté ou la guerre contre la drogue. Ou comme le disait sarcastiquement Harry Browne lors de sa dernière campagne électorale, rendre le clonage illégal résultera en quinze Bill Clinton et dix Al Gore dans les cinq prochaines années.

« Allan Rock justifie ses lois comme protégeant "la dignité et l'intégrité humaines". Ceci est bizarre: est-ce que d'avoir un jumeau identique est une atteinte à l'intégrité humaine? »

Plus que tout autre marché noir, un marché noir du clonage serait extrêmement dangereux, vu la complexité scientifique du processus. Si nous persistons dans cette voie, nous pourrions faire face à une crise médicale mondiale, non seulement par les barrières que cela créerait pour la médecine génétique, mais par les catastrophes possibles dues aux manipulations génétiques effectuées par des acteurs de marché noir. Assisterons-nous à une mafia de clones?

L'état de nature

Nous faisons face à un domaine complexe, et la tendance générale à simplifier le débat par des phrases creuses est regrettable. Bien sûr, les manipulations génétiques ne sont pas sans danger, même si elles sont faites dans la légalité – il serait obtus de penser autrement. Mais ceci est vrai de n'importe quelle technologie. Quiconque ayant vu son travail effacé par un « crash » d'ordinateur pourrait en témoigner dans une certaine mesure. Même la technologie la plus potentiellement destructrice que l'on peut imaginer, la bombe nucléaire, nous apporte les bienfaits de l'énergie nucléaire: il serait peu aisé de trouver quelque technologie qui soit carrément bonne ou mauvaise, quelles que soient les actions des individus qui la manipulent.

L'opinion scientifique sur le sujet jusqu'à maintenant est simple: le clonage est encore une technique peu efficace, peu étudiée, qui pourrait encore être très dangereuse (le taux de succès n'a pas encore excédé 10%), et les détails moléculaires du processus ne sont pas encore bien compris. La solution à ces problèmes, cependant, n'est pas de le rendre illégal, mais plutôt d'encourager la recherche. Comme le but du mouvement antitechnologiste est de revenir à l'état de nature, ou du moins de s'en rapprocher, une telle alternative n'est pas envisageable.

Oui, le clonage a des mauvais côtés, mais si on n'écoutait que les arguments des politiciens, on pourrait croire que les arguments contre le clonage sont tellement ridicules qu'il ne doit pas y avoir vraiment de mauvais côtés! Tandis que les moins éduqués d'entre nous évoquent des scénarios apocalyptiques d'armées de clones et de terribles mutations, les plus éduqués clament qu'il ne faut pas changer la nature humaine.

Comme exemple de ce comportement, Allan Rock justifie ses lois comme protégeant « la dignité et l'intégrité humaines ». Ceci est bizarre: est-ce que d'avoir un jumeau identique est une atteinte à l'intégrité humaine? De même, des députés américains se plaignent que la reproduction est en train de devenir « un processus manufacturier », ce qui revient à dire que la reproduction n'est plus le processus hasardeux qu'il a toujours été. Présumément, dans le monde pastel des politiciens, la nature humaine de la reproduction est plus importante que la mortalité due aux maladies génétiques.

Il y a certainement des questions philosophiques intéressantes dans la manipulation génétique. Qu'est-ce qu'un être humain? Devons-nous prendre le contrôle de notre propre évolution, et comment? Ce sont des questions profondes, mais d'évoquer constamment la nature humaine pour empêcher toute discussion est doctrinaire.

Sur quoi se base-t-on pour rejeter le droit au clonage et autres techniques? À qui appartient l'ADN d'un individu? La question est fondamentale, tout autant que pour l'avortement – ce n'est pas un hasard que les deux sont liées à la reproduction. Si le corps de l'individu appartient à celui-ci, alors il n'y a aucune objection au clonage.

Ce n'est qu'en partant de la fausse prémisse que les individus appartiennent à l'État, au-delà des droits et libertés auxquels nous sommes sujets, que nous pouvons trouver normal de débattre de questions comme les lois contre le clonage. Me nier ma liberté la plus fondamentale n'est pas une protection de ma « dignité » – non Monsieur Rock, la sujétion de mon corps à l'État n'est pas digne.

(1) -François Tremblay étudie en programmation à l'UQAM. On peut lire ses écrits à Pensée libertarienne.



   Chine : Falungong

Pékin renforce son arsenal réglementaire contre le Falungong

AFP, 11 juin 2001

[Texte intégral]

PEKIN - La Chine a mis en place lundi une nouvelle réglementation visant à renforcer sa répression contre la secte Falungong qui continue à défier le régime deux ans après son interdiction.

L'agence officielle China Nouvelle a fait état d'une nouvelle directive prise par les autorités judiciaires et visant principalement à combattre les activités de prosélytisme de la secte, qui se sont multipliées dernièrement.

Pour remplacer les interpellations spectaculaires d'adeptes manifestant sur la place Tiananmen à Pékin, qui ont décimé le mouvement des deux dernières années, le Falungong a entrepris ces derniers mois de distribuer des tracts dans les boîtes aux lettres des quartiers résidentiels et de dénoncer publiquement les policiers particulièrement brutaux face aux adeptes emprisonnés. Selon la nouvelle directive, les adeptes qui seront reconnus coupables d'avoir attaqué le président chinois dans leurs tracts ou d'avoir dénoncé des policiers pourront être poursuivis pour diffamation. La directive renforce également les sanctions contre les adeptes accusés de fournir des informations sur la répression de la secte, une activité assimilée à de l'espionnage ou à du vol de secrets d'Etat. "Les adeptes d'une secte malfaisante qui volent, espionnent, vendent ou fournissent illégalement des secrets d'Etat à des organisations étrangères, détiennent des documents confidentiels chinois et refusent de révéler comment ils ont obtenu ces documents, pourront être poursuivis aux termes de l'article 111 du code pénal", relève la directive. L'article 111 prévoit des peines pouvant aller jusqu'à la détention à perpétuité pour la violation de secrets d'Etat.

Selon un porte-parole de la secte, basé à Hong Kong, la mise en vigueur d'une nouvelle directive semble indiquer que la capacité de résistance de la secte continue à préoccuper sérieusement les autorités chinoises. "Elles ont adopté des tactiques particulièrement dures, des méthodes inhumaines mais elles ne sont pas parvenues à éradiquer les adeptes et leur ténacité", a déclaré Kam Hung-cheung à l'AFP. "Cela prouve également que la répression ne parvient pas à atteindre ses objectifs", a-t-il ajouté.

Le Falungong, une secte d'inspiration bouddhiste combinant des exercices physiques et de méditation, avait été mis hors la loi en juillet 1999, trois mois après une manifestation de 10.000 de ses membres autour du siège du régime chinois dans le centre de Pékin. Depuis cette date, plusieurs dizaines de milliers d'adeptes ont été interpellés par la police, des centaines condamnés à des peines de prison fermes et des milliers envoyés dans des camps de rééducation par le travail sans jugement.



   Japon : Aum

La secte Aoum doit rester sous surveillance policière, décide un tribunal

AFP, 13 juin 2001

[Texte intégral]

TOKYO - La justice japonaise a décidé mercredi que la secte Aoum, responsable d'attentats mortels au gaz sarin en 1994 et 1995, devait rester sous la surveillance de la police en raison de sa capacité potentielle de nuire. "Aujourd'hui, la Cour de district de Tokyo a rejeté la requête (d'Aoum) demandant qu'il soit mis fin aux contrôles policiers", a indiqué un porte-parole du tribunal. La secte avait déposé un recours contre une décision gouvernementale de mise sous surveillance policière estimant qu'elle violait la Constitution qui garantit la liberté de culte. "Il reste nécessaire de savoir ce que sont leurs activités présentes et futures", a déclaré le président du tribunal Masayuki Fujiyama, cité par l'agence Jiji.

La police a mené plusieurs perquisitions dans des locaux de la secte depuis sa mise sous surveillance policière en janvier, par crainte qu'elle puisse frapper une nouvelle fois. Une demi-douzaine de membres de la secte -- qui s'est rebaptisée Aleph et a officiellement fait amende honorable -- ont été condamnés à mort ces deux dernières années pour avoir participé à une attaque au gaz sarin en 1995 dans le métro de Tokyo (12 morts) et à une autre à Matsumoto (centre) en 1994 (7 morts).

Le gourou Shoko Asahara, en détention depuis mai 1995, est jugé depuis en tant que commanditaire de la plupart des crimes commis par Aoum. "Il est raisonnable de penser que la secte Aoum Vérité Suprême pourrait préparer de nouvelles attaques mortelles massives, en fonction des souhaits d'Asahara", a estimé le juge. Aoum n'a pas immédiatement réagi à la sentence mais Jiji juge probable qu'elle fasse appel.

La secte avait échappé de justesse à une dissolution après les attaques au gaz sarin et compte encore 650 membres à plein temps et plus de 1.000 adeptes, selon des données officielles.



   Canada : Apôtres de l'amour infini

Arrêt des procédures

Cyberpresse, 9 juin 2001 par Jean-Paul Charbonneau

[Texte intégral]

Saint-Jérôme - Les procédures judiciaires contre le "pape", des Apôtres de l'amour infini Jean-Grégoire de la Trinité, de son vrai nom Jean-Gaston Tremblay, et trois de ses lieutenants ont abruptement pris fin hier à Saint-Jérôme, quand le procureur général a décrété un arrêt des procédures.

Cette décision s'explique principalement par la disparition d'éléments de preuve, qui s'explique elle-même par la longue période de temps qui sépare les mises en accusation des faits reprochés. Dans ces conditions, les accusés n'auraient pas eu droit à une défense pleine et entière. Après plus de 30 ans d'étude de différentes plaintes d'agressions sexuelles contre des enfants confiés à cette congrégation par leurs parents, une centaine de policiers de la Sûreté du Québec avaient pris d'assaut, tôt le 14 avril 1999, le monastère de la secte à Saint-Jovite, en ressortant bredouilles quelques heures plus tard:

Tremblay n'était pas sur place ni Reynald Huot (le père André), Ruth-Ann Guzal (soeur Hélène) et Lise Garand (soeur Lise), contre qui des mandats d'arrestation avaient été émis. Par contre, les policiers avaient trouvé dans l'immense propriété de la congrégation 14 enfants qui ont par la suite été confiés au centre jeunesse des Laurentides.

Dans les jours suivants, Tremblay, 70 ans, contre qui avaient été portées 20 accusations de grossière indécence, d'attentat à la pudeur et de voies de fait à l'endroit de cinq adolescents pensionnaires à ce monastère entre 1964 et 1975, ainsi que Guzal, 46 ans, et Garand, 57 ans, s'étaient livrés à la SQ. Quant à Huot, 59 ans, il est toujours en cavale; 24 accusations avaient été déposées contre lui pour sodomie, attentat à la pudeur, grossière indécence et voies de fait à l'endroit de huit adolescents entre 1964 et 1971. Aucune accusation à connotation sexuelle n'avait été déposée contre Guzal et Garand.

Dès le début du processus judiciaire, l'avocat des accusés, Michel Massicotte, a réclamé de son collègue de la Couronne, Jean-Pierre Boyer, de prendre connaissance de tous les documents de la SQ qui ont conduit aux mises en accusation. La poursuite a été incapable de répondre à toutes les demandes de la défense parce que certaines pièces avaient été détruites.

Me Massicotte a déposé, le 31 août 2000, devant la Cour supérieure une requête en arrêt des procédures, alléguant notamment que le comportement des autorités policières, des autorités civiles ainsi que des plaignants eux-mêmes était abusif et rendait impossible la tenue d'un procès équitable. Dans sa requête, Me Massicotte note aussi qu'un des dénonciateurs avait, dans une lettre envoyée aux Apôtres de l'amour infini, écrit que moyennant un dédommagement de 25000$ il était prêt à faire amende honorable publiquement.

L'avocat soutient aussi que la Couronne lui a fourni des documents de preuve, mais qu'elle a refusé ou négligé de lui remettre d'autres pièces essentielles à la défense. Avant même le débat de fond sur la requête de la défense, Me François Brière, adjoint au substitut en chef pour le district judiciaire de Terrebonne, et son collègue Boyer ont fait des représentations au bureau du procureur général à Québec afin qu'un abandon soit décrété.

Précisons que le ministère public a un an pour revenir sur sa décision.



   France : Sectes

La société Stratégique perd son procès contre quinze députés

AFP, 8 juin 2001 par Ugo Rankl

[Texte intégral]

La société Stratégique, citée comme "liée à la scientologie" dans le rapport de la commission d'enquête parlementaire sur l'influence des sectes, a perdu mercredi le procès qu'elle avait engagé contre ses dénonciateurs, apprend-on jeudi auprès du Tribunal de Paris.

La société Stratégique avait réclamé un million de francs (152.500 EUR) de dommages-intérêts, et chacun de ses six dirigeants avaient demandé 250.000 francs (38.110 EUR) aux quinze membres de la commission d'enquête dont le rapport avait été publié le 10 juin 1999 .

La 1ère chambre du Tribunal de grande instance présidée par M. Jean-Claude Magendie a rappelé que la Constitution interdisait que soit poursuivi un parlementaire pour des opinions ou votes émis dans l'exercice de ses fonctions. Elle ajoute qu'aucune action ne peut être intentée du fait des "discours tenus dans le sein de l'Assemblée nationale ou du Sénat" ni du fait des "rapports ou de toute autre pièce imprimée par ordre de l'une de ces deux assemblées".

Le Tribunal, suivant l'argument des quinze députés, a donc jugé que les termes du rapport étaient couverts par l'immunité parlementaire, qui "se justifie, conclut-elle, par l'impérieuse nécessité d'assurer une totale liberté d'expression aux membres des assemblées pour garantir l'indépendance de la représentation nationale".



   Italie : Sectes

Massimo Introvigne tente de s'opposer une fois de plus à la loi française

Site de Roger Gonnet, 15 juin 2001

[Texte intégral]

Critique du manifeste du CESNUR - Introvigne qui tente de s'opposer à la loi "anti-sectes" votée le 30 mai 2001

"La France vote sa loi anti-secte le 30 mai 2001.
Les 7 choses que vous pouvez entreprendre immédiatement: Un Manifeste par Massimo Introvigne "

"Ils l'ont fait ! Malgré les protestations nationales et internationales (incluant celles des plus hauts responsables des églises catholique romaine et protestante en France), le Parlement français a voté le 30 Mai le texte de la loi anti-sectes déjà approuvée par le Sénat. Il a suffit d'une discussion étonnamment rapide, lors d'une journée à l'emploi du temps bien rempli (notamment avec un débat sur l'adoption de la nouvelle loi sur l'avortement) pour gravement entamer la liberté de religion de plusieurs milliers de citoyens français.
Les parlementaires anti-sectes professionnels ont fait leur numéro habituel, Mr. Brard s’en prenant en particulier aux critiques des autorités Catholiques et Protestantes comme bafouant le principe de séparation de l'Eglise et de l'Etat, et reprochant aux représentants de l'église catholique leurs "relations avec Mr Introvigne, propagandiste zélé du laisser-faire pour les sectes".
Les attaques anti-américaines étaient moins subtiles qu'à l'ordinaire, accusant l'administration américaine d'être infiltrée à la fois par la scientologie et par "Moon". Un parlementaire candide suggérait même que si cette loi avait existé plus tôt, les suicides et meurtres du temple Solaire auraient certainement été évités ! Nous avons examiné avec attention cette loi, qui comporte toujours la notion de lavage de cerveau, quoique maquillée sous un autre nom et introduite par l'amendement d'un paragraphe existant."

La question qui se pose maintenant est : qu'est ce qui peut être fait par les universitaires internationaux des mouvements religieux et les activistes des libertés religieuses ? Voici mes suggestions présentées dans une courte liste:

1. Essayer de comprendre la loi dans le contexte Français. Plutôt que de signer des pétitions proposées par l'un ou l'autre des mouvements religieux, les universitaires devraient d'abord faire leur travail et essayer de comprendre le contexte historique, culturel et légal français. Les travaux d'universitaires français comme Danièle Hervieu-Léger, Émile Poulat et Jean Bauberot pourraient jouer un rôle crucial. Nous avions commencé cette discussion lors de la conférence 2001 à Londres et cela pourrait être un point de départ pour de futurs travaux. Comprendre le contexte pourrait également donner la seule possibilité d'un véritable dialogue avec les éléments les plus modérés parmi ceux qui s'occupent en France du soi-disant "danger des sectes"."

"2. Faire confiance aux juges français et européens. Nous plaçons nos espoirs les plus immédiats dans les juges français et européen . En effet les juges français ont prouvé qu'ils étaient peu enclins à renforcer les lois anti-sectes, et certaines dispositions du texte de loi pourraientplacer la France en difficulté devant la Cour Européenne des droits de l'homme. Il ne faut pas regarder comme de mauvais goût d'apporter notre soutien aux actions légales qu'un certain nombre de NMR ne manqueront pas d'entreprendre. Au contraire, il faut regarder comme de mauvais goût lemanque de soutien envers ces actions. Là ou tout a échoué, une action légale persévérante pourrait réussir."

"3. Torpiller l'application de la loi en la déclarant inapplicable. Alors quele texte de loi parle de "groupes sectaires" et fait allusion au lavage de cerveau ou à la manipulation mentale, expliquer encore et encore que rien de tout cela n'existe. Les "sectes" et la "manipulation mentale" sont des concepts flous, sans signification universitaire ou légale. En tant que tel, toute loi employant ces concepts brumeux est clairement inapplicable. Un certain nombre de juges en France pourraient être assez sensibles à ces arguments, sous réserve qu'ils soient expliqués calmement et logiquement."

"4. Ne pas donner à manger aux loups. Les groupes religieux qui enfreignent le droit commun (et non la loi spéciale contre les sectes) devraient bien évidemment être poursuivis. Ne les défendez pas, confondant la liberté religieuse avec une excuse pour des crimes de droit commun. En revanche, les mouvements accusés de délits imaginaires comme de faire du "lavage de cerveau" ou "d'être une secte" devraient être vigoureusement défendus, même pour les moins ragoûtants d'entre eux. Le fait que nous n'apprécions pas certains mouvements n'entre pas en ligne de compte: personne ne peut être rendu coupable d'un crime imaginaire. Nous pourrions avoir la tentation de faire une distinction entre les "bonnes sectes" et les "mauvaises sectes", et de jeter les deuxièmes en pâture aux loups. Cependant, cela ne fera que nourrir les loups, et qui sera le suivant?"

5. "Publier ou périr": faire connaître les travaux universitaires internationaux en France. Un certain nombre des meilleurs travaux en sociologie des religions ont été publiés pour la première fois en Français. En revanche, les données de première main sur les mouvements religieux n'ont jamais été systématiquement collectées, et il n'y a aucune encyclopédie complète des groupes religieux actifs en France. Il n'y a pas de travaux universitaires monographiques publiés sur la plupart des mouvements listés comme "sectes", mais seulement de la littérature qui, soit en fait l'apologie- publiée par les mouvements eux-mêmes - soit présente des documents exposant les thèses des anti-sectes. La littérature scientifique de langue anglaise sur les controverses à propos du lavage de cerveau et la guerre des sectes n'a pratiquement pas été traduite. Des arguments qui sont bien connus dans les pays de langue anglaise apparaissent comme plutôt nouveaux en France. La situation est : "publier ou périr". Aussi la traduction en Français de travaux scientifiques sains sur les mouvements religieux et leur diffusion devrait-elle être vue comme absolument prioritaire..

6 Soutenir prudemment les pressions internationales. Les anti-sectes français ont joué sur le sentiment anti-américain en dépeignant les sectes comme "le cheval de Troie des Etats-Unis en Europe" (ce titre ne provient malheureusement pas d'une quelconque feuille de chou mais d'un étrange article dans le respectable Monde Diplomatique). Par ailleurs, les pressions internationales ont nettement réussi à freiner les campagnes anti-sectes dans un certain nombre d'autres pays. Cela réussira finalement aussi en France, si toutefois cette action n'est pas présentée comme uniquement "américaine", et qu’elle est faite avec tact et dans le respect des traditions nationales françaises. Une action diplomatique tranquille serait plus efficace que des publicités pleine page contre la France dans le Herald Tribune.


"7. Ignorer les accusations de faire "l'apologie des sectes". Si vous mettez en œuvre les points précédents, vous serez accusés de faire "l'apologie des sectes". Les services secrets français ont été très actifs pour répandre des rumeurs (et développer des sites Internet) visant à discréditer des universitaires internationaux et des activistes de la liberté religieuse, en les présentant comme de simples mercenaires à la solde des sectes. En retour, plutôt que de répondre point par point aux accusations concernant vos sources de revenus ou votre vie privée, ignorez plutôt tous ces mercenaires qui sont, eux, à la solde des services secrets français, quand bien même ils seraient revêtus d'une sorte d'habit universitaire. En effet, non seulement ils sont complètement discrédités sur le plan international, mais ils ont de plus prouvé leur remarquable inefficacité."

Lire les commentaires de Roger Gonnet sur ce texte



   France : Contre-réforme catholique (CRC) (1)

Communiqué de l'Evêque de Troyes

"Eglise dans l'Aube", 16 juin 2001 par Michel Marjollet

[Texte intégral]

"Pour couper court à toute autre rumeur", L'évêque de Troyes, après une longue réflexion, publie dans le bulletin diocèsain, "Eglise dans l'Aube" de juin 2001, un communiqué confirmant une réponse du Tribunal de la Signature Apostolique rejetant un recours de l'abbé Georges de Nantes pour "manque de fondement", datée du ...7 octobre 2000.
Il était temps pour les familles victimes des "comportements moraux inadmissibles" de Georges de Nantes

"Il arrive que le comportement paranoïaque d'un leader débouche sur une dynamique sectaire; mais il s'agit de pathologies individuelles. (Un exemple en est donné par l'Abbé de Nantes.)" Dr Jean-Marie Abgrall, psychiatre, criminologue, expert près la cour d'appel d'Aix en Provence et les tribunaux. (-La mécanique des sectes - Ed. Payot et Rivages - p. 31) http://www.geocities.com/CapitolHill/3329/mecaniqu.htm

Copie du communiqué :

L'évêque de Troyes communique :

Suite à un certain nombre de questions posées récemment, concernant Monsieur l'abbé Georges de Nantes, pour couper court à toute autre rumeur, l'évêque de Troyes communique ce qui suit :

I. Par décret du 1er juillet 1997, l'évêque de Troyes, en vertu du canon 1720, décidait :

1. La suspense a divinis infligée à Monsieur l'abbé de Nantes le 25 août 1966 demeure en vigueur.
2. L'accès au sacrement d'eucharistie et de pénitence lui est interdit dans le diocèse de Troyes.
3. Cette suspense et cet interdit ne seront levés que lorsqu'il aura signé une rétractation en bonne et due forme des affirmations et attitudes qui ont conduit à les établir, se mettant en accord avec le précepte qui lui a été donné le 9 mai 1997.
4. Cette suspense et cet interdit ont effet sur l'ensemble du diocèse de Troyes, y compris les divers locaux de la "Maison S. Joseph", à S. Parres-les-Vaudes.

II. Contre ce décret et le décret antérieur du 9 mai1997 , imposant un précepte pénal à l'abbé de Nantes, celui-ci a institué un recours hiérarchique devant la Congrégation de la Doctrine de la Foi. Celle-ci, le 24 mars 1998, a répondu "ne pas accueillir l'appel".
III. L'abbé de Nantes, par une lettre du 24 mai 1998 et un libellé du 27 mai 1998, a déposé un recours contre ces deux mêmes décrets au Tribunal de la Signature Apostolique.

Celui-ci, le 7 octobre 2000, a lui aussi répondu que le recours de l'abbé Georges de Nantes manque de fondement et doit être rejeté dés le début.

Dés lors les sanctions établies par le décret de l'évêque de Troyes en date du 1er juillet 1997 continuent à être en vigueur.


Fait à Troyes le 21 avril 2001.
+ Marc STENGER
Evêque de Troyes

Il est rappelé que :

- La "suspense a divinis" consiste principalement à interdire de donner les sacrements (sauf s'il y a danger de mort).
- L'"interdit" consiste principalement à interdire de les recevoir.

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(1) Contre-Réforme Catholique ou Communauté des Petits Frères et Petites Sœurs du Sacré-Cœur ou Centre de Renaissance Catholique des Laurentides (Canada)

 



   France : Contre-réforme catholique (CRC)

Le Vatican frappe d'interdit l'abbé Georges de Nantes

AFP, 18 juin 2001

[Texte intégral]

Le Vatican a confirmé la sanction "d'interdit" prise par l'évêque de Troyes contre l'abbé Georges de Nantes, le fondateur de "la contre-réforme catholique", a-t-on appris lundi auprès du diocèse de Troyes (Aube).

L'abbé de Nantes avait déjà été suspendu "a divinis" par Rome en 1966. La mesure d'interdit, qui prive la personne qui en est frappée de l'accès aux sacrements d'eucharistie et de pénitence, est la dernière étape avant l'excommunication.

La "contre-réforme catholique" a été classée comme secte par la mission parlementaire de lutte contre les sectes en 1996. Son fondateur, âgé aujourd'hui de 77 ans, accuse notamment le pape Jean Paul II d'avoir tué son prédécesseur Jean Paul Ier. Il affirme aussi avoir des entretiens directs avec la Vierge Marie et entretient des liaisons "mystiques" avec certaines de ses adeptes.

Dans les années 1960, l'abbé de Nantes pouvait compter sur des milliers de fidèles allergiques à l'évolution de l'Eglise catholique selon les enseignements de Vatican II. Il serait encore entouré de quelques dizaines de "religieux" et de "religieuses" en France et au Canada et de 200 ou 300 familles, selon un collectif de familles de victimes.

Plus de détails



   France : Sectes

Paris a accueilli une réunion de travail sur les sectes en Europe

AFP, 18 juin 2001

[Texte intégral]

Paris a accueilli les 14 et 15 juin une réunion de travail sur "les activités illégales des organismes à caractère sectaire en Europe", à laquelle ont participé les représentants de 22 gouvernements européens, a annoncé lundi la mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS). Les participants étaient "des représentants d'autorités nationales, notamment d'organismes publics de veille en matière sectaire", a précisé la MILS.

La réunion leur a permis "de procéder à un très libre et très complet échange d'informations et de réflexions sur les diverses situations et expériences nationales", a ajouté la MILS en indiquant que "des perspectives de concertation et de coordination (...) ont été évoquées".

Le communiqué indique que les participants sont convenus "de se réunir régulièrement à l'avenir".

Interrogée par l'AFP, la MILS n'a pas précisé le nom des pays participants ni le thème des discussions.



   France : Contre-réforme catholique (CRC)

Interdit papal pour l'abbé adepte du bisou mystique

Libération, 18 juin 2001 Par Nicolas de la Casinière

[Texte intégral]

Georges de Nantes, gourou d'un groupe dissident de l'Eglise, échappe à l'excommunication.

Nantes correspondance. Le bulletin diocésain L'Eglise dans l'Aube vient de sortir un scoop: la sanction infligée par le tribunal suprême de la Signature apostolique, vulgairement appelé "tribunal du pape", à l'abbé Georges de Nantes, 77 ans, à la tête depuis 1970 de la Contre-Réforme catholique.

Ce groupe dissident de l'Eglise, régulièrement épinglé par les rapports parlementaires sur les sectes, aurait drainé jusqu'à 25000 cathos traditionalistes dans les années 70, mais ne capterait plus que 200 à 300 familles et une petite cinquantaine de religieux en Champagne.

Antisémite, zélateur du pétainisme et du fascisme, Georges de Nantes est désormais frappé par un interdit de célébrer, donner et recevoir les sacrements en tout lieu. C'est la plus forte sanction avant l'excommunication. En latin. Datée du 7 octobre 2000, d'abord communiquée à Georges de Nantes en latin, puis en français en janvier 2001, la décision de Rome rejette son appel contre l'interdit qui le frappe depuis 1997 non en tant que prêtre mais comme simple chrétien.

Pour lui laisser le temps de s'amender, la sanction n'a été rendue publique que le 14 juin par l'évêché de Troyes, dont dépend la communauté de Saint-Joseph à Saint-Parres-lès-Vaudes (Aube). Selon le droit canon, l'interdit retombe sur tous ceux qui persisteraient à suivre l'abbé disqualifié. Les motifs de la condamnation du Vatican sont triples: le dogme du gourou qui l'a conduit à un comportement hérétique, son opposition à la hiérarchie catholique et le scandale à caractère sexuel, pour "avoir pris le risque de traduire ses doctrines erronées - conception sensualiste de l'Eucharistie et un présumé mariage mystique entre le Christ et Marie - en comportements moraux inadmissibles de la part d'un prêtre", comme l'écrit à Rome la Congrégation pour la doctrine de la Foi. "Selon l'abbé Georges de Nantes, il y aurait deux religions catholiques, celle de Rome et la sienne. Grâce à des entretiens privés qu'il prétend avoir eus avec la Vierge Marie, il prédit le retour prochain de Jean Paul Ier ressuscité à la tête de l'Eglise", confie Hélène Collet, ancienne adepte.

Le plus insupportable pour les familles des victimes est sa pratique du "baiser mystique", un délire érotomane où il tente d'entraîner les femmes. "N'ai-je pas le droit de chercher votre bouche en toute liberté, [...] soutenant votre corps et tournant vers mes lèvres vos lèvres affamées", a-t-il écrit, insistant: "La vraie mystique est érotique, [...] pétrie du désir de jouir de l'être aimé, de ses aveux et de son don amoureux."

"Epouses spirituelles". Autoproclamé directeur spirituel des religieuses dont il a fondé la communauté en 1971, il se dit représentant sur terre d'un éternel masculin avec qui peuvent s'unir celles qu'il déclare petites "épouses spirituelles et éternelles", à l'image du couple éternel de Marie et Jésus. Le septuagénaire pratique des caresses de ses doigts sur les lèvres en donnant la communion aux adeptes féminines, sollicite le baiser qu'il dit mystique, voire des "attouchements" selon un religieux repenti, Hilaire de Crémiers.



   Belgique : Eckankar

Réunion sectaire à Charleroi

DH-Net.be, 19 juin 2001, par BB.

[Texte intégral]

Le mouvement Eckankar veut tenir meeting dans les locaux du centre culturel

Deux petites dames bien gentilles pénètrent lundi dans nos bureaux, pour voir si elles peuvent apposer sur la vitrine une affiche invitant à une conférence au centre culturel de Charleroi. `Ben, euh oui, pourquoi pas, mais qui organise? Eckankar? C'est quoi ça ? et les deux dames de nous laisser un petit folder avant de disparaître... Déjà le titre de la conférence "Avancer ou reculer? Le choix est à l'intérieur de vous" est pour le moins sibyllin, voire ésotérique. Mais bon, il en faut pour tout le monde.

Tout aussi curieux, l'intitulé du folder de présentation: "La religion de la Lumière et du son de Dieu". Mais, pour paraphraser l'agent Mulder, la vérité est ailleurs. À l'intérieur du folder en fait. Où l'on retrouve, presque à la caricature, tous les ingrédients d'une secte. Des promesses d'une vie meilleure d'abord, obtenue facilement bien entendu: "Eckankar peut vous procurer l'expérience personnelle et immédiate de la lumière et du son de Dieu, (...) qui vous rapprochera de Dieu et vous assurera une vie plus heureuse et satisfaisante". Vient ensuite une base pseudo-religieuse, empruntant pêle-mêle des éléments au bouddhisme, à l'hindouisme et au christianisme.

Quelques pratiques pas trop compliquées encore: "Un exercice spirituel peut consister simplement à se détendre et à chanter le mot Hu (prononcer You), un ancien nom de Dieu". Il y a bien sûr un chef spirituel: le mahanta, le maître Eck vivant. En fait, un américain à la bouille sympathique tout droit sortie d'Aly Mac Beal et qui a pour nom Harold Klemp. Enfin, cerise sur le gâteau, il y a bien sûr un temple somptueux dans le Minnesota et un numéro de compte en banque sur lequel on peut faire ses versements et acheter les enseignements du maître sur tous supports, contre paiement en dollars. On accepte aussi les cartes de crédits...

Une petite visite sur Internet révèle très rapidement nos soupçons. Il s'agit bien d'un mouvement sectaire, repris dans plusieurs listes, dont celle adoptée par le parlement français en 1996.

Des témoignages de gens ayant assisté à des réunions d'Eckankar aussi, qui parlent d'état de transe, de présence d'enfants troublant. Mais comment ce mouvement peut-il se retrouver ainsi au grand jour au centre culturel de Charleroi? "Je dois bien admettre que nous n'avons pas de règlement précis à ce sujet" explique le secrétaire Luc Delval. "Nous mettons nos salles à disposition de toute une série de mouvements sur simple demande, mais c'est vrai qu'il n'y a pas de contrôle. Tout simplement peut-être parce qu'un cas comme celui-ci ne s'était pas encore posé. Mais nous en parlerons en Conseil d'administration ce soir (ndlr: hier soir) et nous pourrions réagir". Et si le conseil du centre devait ne pas annuler la manifestation, la ville de Charleroi, contactée par nos soins, pourrait, elle aussi, faire interdire le rassemblement.



   France : Sectes

Le fruit défendu contre satan !

Lu sur le Web, 20 juin 2001, un message de Morlach

[Texte intégral]

Le fabricant d'informatique Apple a interdit à "l'Église de Satan" d'utiliser son slogan "Think different". l'Église de Satan, mouvement fondé dans les années 1960, accueillait le visiteur de son site internet par une photo du fondateur du mouvement surmontée du slogan d'Apple.



   Angola : Sectes

Mise en garde contre les sectes qui ordonnent à leurs adeptes d'observer l'éclipse sans lunettes spéciale

AFP, 20 juin 2001

[Texte intégral]

Les autorités angolaises ont mis en garde mercredi contre les sectes religieuses qui ont ordonné à leurs adeptes d'observer l'éclipse sans lunettes spéciales pour favoriser une meilleure harmonie avec Dieu et affirmé que jeudi serait le jour de la fin du monde.

"La commission chargée de l'éclipse de soleil a appris que certaines sectes religieuses avaient propagé l'idée au sein de la population que le 21 juin serait le jour de la fin du monde et que les gens devraient regarder le soleil sans lunettes parce qu'un messie descendra du ciel", selon un communiqué officiel. Le texte, signé par le ministre de l'Education et coordonnateur de la commission de l'éclipse Antonio Burity da Silva, demande aux Angolais "de ne pas transformer cet événement scientifique spectaculaire en obscurantisme et en disgrâce".

L'Angola, dominé par des religions animistes, compte quelque 600 groupes religieux comprenant les sectes et les églises. Un quart de ces groupes sont reconnus par l'Etat. Pour sa part, le ministère de la Santé a annoncé qu'il avait mis en place des équipes de secours composées de spécialistes, dont des ophtamologistes, pour apporter une assistance médicale d'urgence aux personnes pouvant être affectées par l'éclipse. "Tout ceux qui se sentiront mal pendant ou après l'éclipse auront une assistance médicale immediate", a déclaré l'ophtamologiste angolaise Sylvia Van-Dunem lors d'une conférence sur l'éclipse et la santé.

Les autorités ont équipé les hôpitaux et les centres médicaux des provinces couvertes par l'éclipse, notamment Luanda, Huambo, Bié, Kwanza-Sul, pour offrir l'aide nécessaire aux personnes ayant besoin d'aide médicale, selon Mme Van-Dunem.

En Angola, l'éclipse couvrira le 21 juin une bande de 200 km et sera visible à Huambo (600 km au sud de Luanda), Bié (700 km au sud de Luanda) et Moxico (1.300 km à l'est de Luanda). L'éclipse sera très visible dans la ville cotière de Sumbe (province de Kwanza-Sul, à 270 km au Sud de Luanda), qui va accueillir 3.000 touristes et scientifiques, dont 200 étrangers, dont la sécurité a été garantie par les autorités gouvernementales.

 



   France : Sectes

Raël " prêche " contre l'Eglise

La Dépêche, 20 juin 2001, par Bruno HUET.

[Texte intégral]

"Dans les vingt dernières années, des milliers de prêtres catholiques ont été condamnés à travers le monde pour abus sexuel (...). Ceci ne représente que la partie visible de l'iceberg car pour un prêtre condamné, il y a fort à parier que des dizaines de prêtres catholiques continuent leurs activités pédophiles en toute impunité. "

Dans un tract distribué dans de nombreuses rues et boîtes aux lettres de Lourdes à la fin du mois de mai, le mouvement raëlien appelle les catholiques à ne plus envoyer leurs enfants au catéchisme car, estiment les responsables de cette secte " les risques d'abus sexuels de la part des prêtres catholiques étant statistiquement plus grands que dans la population normale. "

Sous le couvert d'une association baptisée Association pour la dénonciation des prêtres catholiques pédophiles (Nopedo), le mouvement raëlien semble vouloir faire du prosélytisme au travers de cette singulière croisade. Et tous les moyens sont bons. Outre la diffusion de tracts, le mouvement raëlien a ouvert un numéro de téléphone vert et un site Internet. Site sur lequel on recense l'ensemble des condamnations pénales prononcées par des tribunaux à l'encontre des prêtres pour abus sexuels, attouchements ou viols.

Prudents, les raëliens ne mentionnent jamais le nom des coupables. Classés dans le mouvement sectaire dans deux rapports de l'Assemblée nationale en date de 1993 et 1999, les raëliens revendiquent 55.000 adeptes dans le monde. La députée Chantal Robin-Rodrigo, qui a participé à la deuxième commission d'enquête parlementaire et qui a donné lieu à la publication du rapport " Les sectes et l'argent ", se montre préoccupée après la diffusion de ce tract. " Des actes de pédophilie commis par un prêtre, un instituteur, ne sont pas excusables, mais je ne peux accepter que l'on fasse un amalgame entre la religion catholique et une secte. "

LES RAELIENS PLUSIEURS FOIS CONDAMNES Chantal Robin-Rodrigo rappelle que les raëliens prônent un éveil sexuel des enfants. Raël, lui-même, écrit sur l'éducation familiale, scolaire et sexuelle: " L'éducation d'un enfant ne doit pas être faite obligatoirement par les parents. Il serait même préférable que cette éducation soit faite par des personnes spécialisées qui contribueraient, bien davantage que certains parents, à l'épanouissement de leurs enfants. " Sur l'éveil sexuel, les propos sont plus précis encore: " Il serait souhaitable que l'éducation sexuelle... soit donnée dans des centres par des spécialistes s'en occupant... avec une éducation sensuelle pour qu'ils comprennent comment y trouver du plaisir. "

Le mouvement raëlien et ses adeptes ont déjà eu plusieurs fois l'occasion de comparaître devant les tribunaux. En 1997, deux adeptes sont déclarés non coupables de viol sur mineur par la cour d'assises du Vaucluse mais ils sont condamnés à cinq et trois ans de prison pour agression sexuelle. La même année, un tribunal suisse rejette la requête du mouvement raëlien à la suite d'un article paru dans un journal, article qualifiant la secte de " dangereuse et portée sur la pédophilie et l'inceste ".

Enfin, en mars 2000, un raëlien est condamné à quinze ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Corrèze pour viols et agressions sexuelles. Sans compter un redressement fiscal de 1,8 millions de francs. " Ce sont des fous furieux ", estime la députée des Hautes-Pyrénées avant de rappeler qu'un projet de loi, déjà adopté en troisième lecture par l'Assemblée nationale, permettra très prochainement de mieux combattre les phénomènes sectaires. " La loi About-Picard, explique Chantal Robin-Rodrigo, autorise la dissolution civile des mouvements sectaires devant les tribunaux, dès lors que deux condamnations au minimum aient été prononcées à l'encontre de la personne morale ou de ses dirigeants. "

A Metz, où des tracts similaires ont été distribués, l'évêque Pierre Raffin a déposé une plainte auprès du parquet de Metz. Mgr Jacques Perrier, l'évêque de Tarbes-Lourdes, lui, a décidé de ne pas poursuivre le mouvement.

Quant aux raëliens, ils poursuivent leur quête en vue de construire une ambassade, histoire d'accueillir les extraterrestres.



   Etats-Unis : Raël

L'administration Bush favorable à une criminalisation du clonage humain

AFP, 21 juin 2001, par Francis Temman

[Texte intégral]

WASHINGTON - L'administration Bush veut faire du clonage humain un crime et a apporté son soutien à un projet de loi parlementaire bannissant toute forme de clonage d'êtres humains, y compris la production et l'utilisation d'embryons humains clonés à des fins thérapeutiques.

Le secrétaire à la Santé Tommy Thompson et le président George Bush "sont opposés à toute tentative de cloner un être humain", a déclaré le secrétaire adjoint à la Santé, Claude Allen, lors d'une audition mercredi devant une sous-commission de la Chambre des représentants. "Nous sommes opposés à l'utilisation de techniques de transfert nucléaire de cellules somatiques, que ce soit pour aider à la reproduction humaine ou pour mettre au point des thérapies cellulaires ou tissulaires", a précisé le responsable, en notant que le clonage "posait des questions morales et éthiques troublantes pour l'humanité".

C'est la première fois que la nouvelle administration républicaine affirme de manière aussi nette sa position sur cette question controversée. L'administration Clinton avait décrété en 1997 un moratoire de cinq ans sur les expériences de clonage humain financées par l'argent public mais, jusqu'à présent, la loi fédérale n'interdit pas un financement privé de telles recherches.

Un consortium international de médecins dirigé par le gynécologue italien Severino Antinori, une scientifique française membre de la secte des Raëliens, Brigitte Boisselier, ainsi qu'un médecin de Chicago, Richard Seed ont annoncé publiquement leur intention de cloner un être humain.

Depuis, le débat fait rage aux Etats-Unis entre les milieux religieux et conservateurs qui réclament l'interdiction du clonage pour des raisons morales et la communauté scientifique qui presse l'administration d'autoriser au moins le financement fédéral des recherches publiques sur le clonage thérapeutique. Cette dernière technique consiste à pouvoir produire en série grâce à des embryons clonés des cellules souches, des cellules indifférenciées dans lesquelles les chercheurs placent beaucoup d'espoir car elles présentent la particularité de pouvoir évoluer en des cellules spécialisées (sang, muscles, neurones...). Elles pourraient donc un jour être utilisées pour des greffes ou des remplacements d'organes ou le traitement de maladies mortelles pour l'instant incurables.

Or les parlementaires américains vont devoir prochainement se prononcer sur deux projets de loi consacrés au clonage humain et récemment introduits au Congrès. Le premier (Human Cloning Prohibition Act) déposé par le représentant républicain de Floride David Weldon est le plus drastique. Il prévoit de criminaliser toute tentative de créer un embryon humain par clonage, que ce soit à des fins reproductrices ou thérapeutiques. Le texte prévoit une peine pouvant aller jusqu'à dix ans d'emprisonnement et une amende d'au moins un million de dollars. "Nous soutenons les visées de ce projet de loi qui interdit le clonage humain", a affirmé le secrétaire-adjoint à la Santé.

Le second texte (Cloning Prohibition Act), introduit par le représentant républicain de Pennsylvanie, James Greenwood, est un peu moins restrictif puisqu'il n'interdit le clonage humain que dans les cas où il y a intention d'insérer l'amas de cellules embryonnaires dans l'utérus d'une femme pour débuter une grossesse. Ce dernier texte laisse donc la porte ouverte à la production d'embryons clonés à des fins thérapeutiques, ce qu'a justement déploré M. Allen, ajoutant qu'il s'agissait là d'une "préoccupation majeure de l'administration". Dans une lettre à un groupe anti-avortement, le président Bush avait affirmé récemment être "opposé à tout financement fédéral des recherches sur les cellules souches qui implique la destruction d'embryons humains vivants". Il réaffirmait en revanche son soutien à ce type de recherches mais seulement à partir de cellules souches prélevées sur des adultes.



   France : Le Mandarom

La préfecture assigne le Mandarom pour détruire la statue du Mandarom

AFP, 21 juin 2001

[Texte intégral]

DIGNE-LES-BAINS - La préfecture des Alpes-de-Haute-Provence a assigné en justice la secte du Mandarom, établie près de Castellane, pour obtenir le départ des fidèles du temple et pouvoir procéder à la démolition de la statue de leur défunt gourou Gilbert Bourdin, a-t-on appris jeudi auprès de la préfecture et de la secte.

Les aumistes ont été assignés à comparaître le 5 juillet prochain, a précisé la préfecture. Après l'arrêt de la Cour de cassation rendu en juin 2000 et ordonnant définitivement la destruction de la statue controversée, le préfet a également demandé à la justice de fixer à 500.000 F (76.200 EUR) par jour l'astreinte qu'auraient à payer les aumistes s'ils entravaient les travaux de démolition, selon la même source.

Cette demande intervient après une récente mise en demeure - restée sans réponse - aux différentes associations et fondations propriétaires de la "Cité sainte de Mandarom Shambhasalem", "siège mondial de la religion aumiste", qui domine le lac artificiel de Castillon (Alpes-de-Haute-Provence) et où vivent une dizaine de personnes.

La statue de béton à l'effigie du fondateur de la secte décédé en 1998, haute de 33 mètres, trône au milieu d'une vingtaine d'édifices de toutes tailles et symboliques de toutes les religions. Elle avait été inaugurée en août 1990. Mais après une longue bataille judiciaire, la Cour de cassation a ordonné sa démolition en juin 2000, fixant la date limite d'exécution au 19 novembre suivant sous peine d'astreintes.



   France : Ordre du temple Solaire (OTS)

Le tribunal de Grenoble rend son jugement lundi

AFP, 20 juin 2001

[Texte intégral]

Le tribunal correctionnel de Grenoble prononcera lundi son jugement à l'encontre du chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik, poursuivi pour "participation à association de malfaiteurs" dans le cadre des tueries-suicides de 74 adeptes de l'Ordre du Temple Solaire (OTS) de 1994 à 1997 au Canada, en Suisse et en France.

Michel Tabachnik, seul prévenu dans cette affaire mais qui a comparu libre durant les neuf jours de son procès, a indiqué récemment à la presse suisse qu'il hésitait à assister au prononcé du jugement. Avant l'ouverture du procès, il avait entretenu le suspens sur son éventuelle venue.

Le procureur de la République, Pierre-Marie Cuny, a requis le 27 avril cinq ans de prison contre le chef d'orchestre. Le jugement qui sera prononcé lundi peut faire l'objet d'un appel immédiat qui aurait pour effet de suspendre la condamnation. Le prévenu était sorti affecté du procès, "une épreuve terrible pour moi", avait-il expliqué, affirmant: "Je n'ai strictement rien à me reprocher".

Dans son réquisitoire, le procureur avait déclaré: "Michel Tabachnik n'est pas le seul responsable. C'est un responsable, c'est une position qui justifie une sanction". Ses 21 Archées, écrits doctrinaux pour l'élite, ont mis les futures victimes sous influence, selon l'accusation, les entraînant dans "une dynamique mortifère". Ils ont été "l'arme psychique" du crime, avait estimé dans sa plaidoirie Me Francis Vuillemin, avocat de l'UNADFI, association anti-sectes.

Présenté comme l'affidé de Jo Di Mambro, le gourou autoritaire de l'OTS, Michel Tabachnik aurait été de tous les préparatifs, reconnaissant sa participation à une réunion d'adeptes de l'OTS quelques semaines avant les drames suisses de Cheiry et de Salvan en septembre 1994. Me Francis Szpiner a pourtant plaidé que son client "avait totalement pris ses distances avec le noyau dur de l'OTS" dès 1992.

Le libre arbitre des adeptes, dont plusieurs ont laissé des lettres-testaments indiquant leur volonté de quitter leur enveloppe charnelle, a peu pesé dans les débats, l'accusation arguant, sans être contredite par la défense, qu'il y avait bien eu assassinats. Le 22 décembre 1995, dans un forêt du Vercors, au lieu-dit le Puits d'Enfer, les 16 personnes retrouvées calcinées sur le bûcher avaient ainsi chacune entre une et cinq balles dans le corps.

Parmi eux, les trois enfants de deux couples d'adeptes ainsi que la femme et le fils cadet de Jean Vuarnet, ancien champion français de ski. Me Szpiner, à qui était revenu le dernier mot dans ce procès, avait pour sa part déclaré que son client était "le cobaye de la répression pédagogique en ce qui concerne les sectes". "Ce procès ne peut être la réponse à toutes les souffrances, à toutes les questions, Tabachnik n'a pas donné le sésame pour l'au-delà", avait-il martelé.



   France : Le Mandarom

Une dizaine d'"aumistes" sur "la terre sacrée du messie"

AFP, 22 juin 2001

[Texte intégral]

CASTELLANE (Alpes-de-Haute-Provence) - Seule une dizaine d'"aumistes" vivent encore au milieu des temples et statues bariolées de la "cité sainte du Mandarom" à Castellane où ils "méditent les enseignements de sa sainteté le seigneur Hamsah Manarah qui quitta son véhicule de chair en 1998". S'ils affirment être 500 dans le monde, ces adeptes qui se saluent par des "aum" ("le son du bonheur") sont bien loin de former "une élite spirituelle capable de planétariser l'âge d'or", comme le souhaitait leur gourou, Gilbert Bourdin, mort à l'hôpital à 74 ans.

Les touristes, eux, sont nombreux à emprunter le chemin pierreux menant aux 17 hectares de la "ville lumière" bricolée, dont l'entrée est gardée par deux statues d'archanges brandissant des armes en plastique pour "terrasser symboliquement les forces du mal". Certains paient 30 francs (4.57 EUR) pour visiter le siège de "la religion de l'unité des visages de Dieu, basée sur la répétition du son aum", un cocktail d'hindouisme, de bouddhisme et de catholicisme auquel s'ajoute le souci de repousser les forces du mal extra-terrestres.

Le 22 août 1990, Gilbert Bourdin s'autoproclamait "messie cosmoplanétaire attendu par toutes les traditions", en convoquant tous les médias. "Ce qui dérange le plus en France, c'est l'idée que Dieu s'incarne", commente aujourd'hui la porte-parole du Mandarom, Christine Amory, qui ponctue son discours de petits rires. "Pourtant, moi-même, quand j'aurai beaucoup travaillé, dans des milliards d'années, je pourrai aussi incarner le messie", dit ce docteur en physique, en manipulant le "vajra, symbole d'illumination" qu'elle porte autour du cou.

Lémuriens et atlantes "Nos moines et moniales se lèvent à 6H00, prient huit heures par jour, et ont l'après-midi libre pour faire du karma yoga et entretenir le site", rapporte-t-elle au pied de la statue géante du messie dont "l'accès est interdit depuis qu'une adepte a fait une chute mortelle à l'intérieur". Elle invite à lire le "Périple d'un yogi et initié d'occident". Le gourou y apparaissait baigné d'une lumière orangée, à genoux sur une peau de bête. "En cas de guerre, le messie allège la population astrale de la pression considérable des forces belligérantes. Exemple: pour la guerre du Golfe, renvoi de dix milliards de lémuriens et de trois milliards d'atlantes", écrivait celui qui avait "terrassé l'anti-Dieu".

Une adepte de 60 ans habitant le Sud-Ouest, "Vedhyas Sinrata", l'affirme: "Sa sainteté, arrivée au sommet de la pyramide, n'avait plus d'ego. Un soufi nous a dit: votre maître s'est sacrifié pour vous. Gardez la joie. Regardez ce qui est caché". Son mari "Dhyotana", qui dit avoir été "maire de Pau et responsable qualité dans une société pétrolière",acquiesce.



    Etats-Unis : Falungong

Des adeptes du Falungong manifestent à Los Angeles

AFP, 1er juin 2001

[Texte intégral]

LOS ANGELES (Etats-Unis) - Une trentaine d'adeptes de la secte Falungong ont manifesté pacifiquement vendredi devant le consulat de Chine à Los Angeles afin de demander que Pékin cesse de persécuter les membres de cette secte.

Les manifestants se sont installés en position de méditation devant le bâtiment, en brandissant des pancartes réclamant du gouvernement chinois de mettre fin aux tortures et assassinats, selon eux, d'adeptes du Falungong.

"Il y a une augmentation croissante du nombre de partisans du Falungong morts en détention", a affirmé Gina Sanchez, une des manifestantes. Selon elle, pour le seul mois de juin, 20 membres de la secte arrêtés par la police sont morts en détention, dont un décapité.

Aucun diplomate du consultat de Chine n'a pu être joint pour commenter ces déclarations. La Chine a mis en place ce mois-ci une nouvelle réglementation visant à renforcer sa répression contre la secte Falungong qui continue à défier le régime deux ans après son interdiction.

L'agence officielle China Nouvelle a fait état d'une nouvelle directive prise par les autorités judiciaires et visant principalement à combattre les activités de prosélytisme de la secte, qui se sont multipliées dernièrement.



   France : IVI

Une secte au palais des congrés

Le Parisien , 20 juin 2001

[Texte intégral]

Moins d'un mois après la venue très controversée du gourou d'Elan Vital, le palais des congrès de Versailles accueille ce week-end le mouvement IVI, Invitation à la vie, répertorié en 1995 dans le rapport parlementaire sur les sectes.

Dépositaire d'une mission divine pour ses admirateurs, dangereuse manipulatrice pour ses détracteurs, sa fondatrice, Yvonne Trubert, prétend par la prière, " l'harmonisation " et les
" vibrations " guérir toutes les maladies, y compris le cancer, la leucémie ou le sida. " Il s'agit malheureusement d'une tromperie dangereuse et répréhensible ", dénonce l'Association de défense de la famille et de l'individu (Adfi).



   France : Sectes

Des voix s'élèvent contre un fléau

La Depêche , 25 juin 2001, par J.Ch.Thomas

[Texte intégral]

FOIX (09) : Hier à l'université de Foix, Alain Vivien a répondu à l'invitation de la fédération Léo- Lagrange pour évoquer le phénomène des sectes devant les travailleurs sociaux.

Près de 30 à 40 associations en Midi-Pyrénées, dont une dizaine en Ariège, sont identifiées comme des sectes. Ce chiffre est livré par Simone Rich, déléguée régionale du centre contre les manipulations mentales, vice- présidente du centre info-sectes de Midi-Pyrénées qui accueillait hier à l'amphithéâtre universitaire Alain Vivien, ancien ministre, président de la mission interministérielle de lutte contre les sectes. Des chiffres qui font immédiatement froid dans le dos et qu'il convient de préciser dans le cadre de la définition d'une secte: cet espace fait de certitudes indiscutables qui demande une adhésion fusionnelle, une rupture avec l'environnement, un culte du gourou, une soumission irréfléchie, une contribution financière de plus en plus lourde, une sur-activité qui empêche de penser, un langage codé et interne au groupe, une diabolisation du hors-groupe, une rupture avec les valeurs démocratiques.

Une conférence fermée au public Pour évoquer ce sujet délicat, hier à Foix, le parti-pris a été choisi de n'accueillir au sein de la conférence que des personnes invitées (travailleurs sociaux, responsables d'institutions et d'associations) afin d'éviter des débats stériles sur les croyances. Pour Alain Vivien, il s'agissait d'éviter les dérapages car " on a déjà vu des réunions saccagées ". Et il ajoute que toutes les catégories d'âge sont touchées.

Si un proche soudainement se met en rupture de liens familiaux et amicaux, change d'habitudes alimentaires, il faut mettre sa propre attitude au diapason de ce changement " dans le respect de celui qui dérive et se documenter sur son nouveau milieu ". Connaître, comprendre, agir: voilà succintement les indications qui ont surgies de la réunion d'hier.



   France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Tabachnik relaxé

TF1 , 25 juin 2001

[Texte intégral]

OTS : Le tribunal correctionnel de Grenoble a choisi la relaxe pour Michel Tabachnik, seul prévenu dans l'affaire de l'Ordre du temple solaire (OTS).

Le chef d'orchestre franco-suisse était poursuivi pour "participation à association de malfaiteurs" dans le cadre des tueries-suicides qui avaient fait 74 morts entre 1994 et 1997. Michel

Tabachnik est libre. Le chef d'orchestre franco-suisse, qui n'était pas présent pour l'énoncé du jugement, vient d'obtenir la relaxe de la part des magistrats. Poursuivi pour "participation à association de malfaiteurs" - une première en France pour un membre d'une secte- il risquait la prison ferme.

Le procureur de la République, Pierre-Marie Cuny, avait en effet requis une sanction de cinq ans d'emprisonnement, estimant que Tabachnik avait "créé une dynamique homicide", qui aurait amené 74 adeptes de la secte à la mort entre 1994 et 1997 au Suisse, au Canada et en France. Il ajoute qu'il n'est "pas le seul responsable. C'est un responsable, c'est une position qui justifie une sanction".

L'avocat du prévenu peut être satisfait. Maître Francis Szpiner avait demandé la relaxe, considèrant que son client n'a été qu'un "compagnon de route" de l'OTS et que ses écrits n'ont rien à voir avec les drames.

Parmi les faits reprochés à Michel Tabachnik, figurent deux discours de juillet et septembre 1994. Le musicien y a annoncé la fin de l'Ordre du temple solaire. Mais lors du procès, il avait expliqué qu'il ne s'agissait que de métaphores.

Maître Szpiner a soulevé que si son client était condamné pour ses écrits, le principe de la liberté de penser serait atteint.



   France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Relaxe de Michel Tabachnik: extraits du jugement

AFP , 25 juin 2001

[Texte intégral]

GRENOBLE - Extraits du jugement prononcé lundi par le tribunal correctionnel de Grenoble relaxant le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik et le déclarant non coupable du chef de "participation à association de malfaiteurs".

(NDLR: un des points important du débat a été l'annonce par M. Tabachnik de la fin de la secte, qui a été interprété par certains comme la preuve qu'il était le chef caché de l'organisation) (Pendant la) "réalisation des actes préparatoires concrétisant le projet criminel, Michel Tabachnik est resté éloigné des activités de la secte et n'est réapparu que pour annoncer aux membres de l'O.T.S. lors de deux réunions successivement tenues à Avignon les 9 juillet et 24 septembre 1994 la fin du Temple et de l'Ordre Templier et proposer la constitution d'une nouvelle organisation l'Alliance + Croix.

Cet acte fondamental qui ne pouvait être que posé par le maître de l'organisation ou par une personne autorisée par lui, spécialement mandatée à cet effet, était manifestement dans l'esprit des personnes qui organisaient et préparaient activement les assassinats un acte de portée symbolique à l'intention des adeptes survivants destinée à donner une signification aux actes criminels qui allaient être commis en cohérence avec le doctrine de la secte.

Michel Tabachnik a été l'émissaire choisi à cet effet par Jo Di Mambro (NDLR: le chef de la secte) pour délivrer ce message en sa présence et en celle de Luc Jouret (NDLR: le gourou de la secte), ce qui suffisait à en asseoir la légitimité et à lui conférer l'autorité nécessaire. Le fait qu'il ait accepté en la circonstance d'être le porte-parole des maîtres de la secte et d'engager ainsi son crédit peut s'expliquer autant par la manifestation, en conscience du but criminel poursuivi, d'une volonté de sa part d'apporter un concours actif destiné à attribuer aux crimes à venir la portée symbolique recherchée que comme l'expression d'un souhait d'apporter son concours à une évolution du mouvement répondant aux conceptions personnelles qu'il avait exposées dans le texte "Epiphanie 91".

L'information et les débats n'ont pas permis de mettre en évidence d'éléments suffisamment probants, dépourvus de tout aspect hypothétique, pour pouvoir opter entre les deux termes de cette alternative.

Ce doute bénéficie au prévenu qui sera ainsi renvoyé des fins de la poursuite. En suite de cette relaxe, et sans qu'il y ait lieu d'examiner les moyens d'irrecevabilité soulevés, les constitutions de parties civiles seront rejetées.

PAR CES MOTIFS le tribunal statuant en matière correctionnelle contradictoirement, publiquement et en premier ressort - Rejette les moyens de nullité et d'incompétence proposés - Déclare Michel Tabachnik non coupables des faits qui lui sont reprochés et le renvoie des fins de la poursuite -

Déboute les parties civiles de leurs constitutions et de leurs demandes



    Suisse : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Michel Tabachnik clame son innocence, après sa relaxe

AFP , 25 juin 2001

[Texte intégral]

GENEVE - Le chef d'orchestre franco-suisse Michel Tabachnik s'est déclaré lundi "complètement innocent" du drame de l'ordre du temple solaire (OTS) qui a fait 74 morts, après sa relaxe par le tribunal de Grenoble. "Je suis complètement innocent de tout ce qui est arrivé", a souligné à la télévision suisse-romande Michel Tabachnik, considéré comme l'idéologue de cette secte ayant des ramifications en Suisse, au Canada et en France notamment. "Ce n'est pas parce qu'on croit au Coran qu'on est un terroriste algérien", a-t-il commenté. "Ce n'est pas parce qu'on croit en Dieu et à la Bible que, pour autant, on a massacré les Amérindiens d'Amérique du sud et qu'on a massacré les Protestants à la Saint Barthélémy", a-t-il ajouté.



   France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Tabachnik relaxé - Le doute subsiste sur l'influence de l'idéologue sur la fin des adeptes.

Libération, 25 juin 2001 par Marc Pivois

[Texte intégral]

Savait-on, à l'issue des deux semaines du procès de l'Ordre du temple solaire (OTS) à Grenoble en avril, quel avait été le rôle, ou plutôt l'influence exercée par Michel Tabachnik sur les membres de cette société secrète? Considérable, sans aucun doute.

A-t-on su si cette influence était telle qu'elle a conduit 74 adeptes à tuer leurs compagnons et/ou à se donner la mort lors des suicides collectifs de 1994 à 1997, au Canada, en Suisse et dans le Vercors? Oui, non, peut-être... Affaire de conviction, d'intime conviction.

Relaxé. Hier, le tribunal correctionnel de Grenoble a rendu son jugement à l'encontre du chef d'orchestre franco-suisse soupçonné d'être sinon le gourou, du moins "l'idéologue" de l'OTS. Autrement dit, ses 21 "archées", textes fondamentaux mais obscurs, n'ont pas influencé les futures victimes. Pas plus que ses participations, comme orateur, aux deux conférences de Valence, où la "fin de l'Ordre" a été clairement et solennellement évoquée, n'ont contribué à la "dynamique mortifère", selon l'accusation. Même si, une semaine plus tard, les premiers transits, 53 morts, commençaient. Commando. Etonnant procès, où l'on vit plus souvent le président deviser sur l'ésotérisme avec le prévenu qu'instruire, un avocat plaider une demi-heure pour la médecine par les plantes; un autre, très présent durant les débats pour défendre la thèse du commando extérieur, décider in fine de ne pas plaider parce qu'on ne l'écoutait pas assez; enfin, un troisième avocat changeait de client quelques jours avant l'audience pour défendre brillamment la thèse opposée à celle qu'il tenait jusqu'alors.

Silence. Le procureur de la République, en revanche, est resté silencieux durant les débats. Mais au moment de requérir, Pierre-Marie Cuny réclamait cinq ans de prison pour Tabachnik. Reste ce chef d'accusation: "Association de malfaiteurs", vague, inadapté. Comment interpréter, juridiquement, l'acceptation du chef d'orchestre de se faire le porte-parole de Di Mambro, véritable gourou de l'OTS, aux conférences de Valence? "L'information et les débats n'ont pas permis de mettre en évidence d'éléments suffisamment probants, dépourvus de tout aspect hypothétique, pour pouvoir opter entre les deux termes de cette alternative [...] Ce doute bénéficie à l'accusé", indique le jugement du tribunal correctionnel. "Ce résultat prouve qu'il reste des magistrats capables de résister à la pression médiatique", a commenté Francis Szpiner, avocat de Tabachnik.



   France : Ordre du Temple Solaire (OTS)

Tabachnik déclaré non coupable

Le Parisien, 25 juin 2001 par Jean-Louis Ruchon

[Texte intégral]

Le chef d'orchestre Michel Tabachnik a été relaxé hier par le tribunal de Grenoble dans le cadre des " tueries-suicides " de soixante-quatorze adeptes de la secte en Suisse, au Canada et en France. Cinq ans de prison avaient été requis.

Le tribunal correctionnel de Grenoble a déclaré " non coupable " Michel Tabachnik, le chef d'orchestre franco-suisse qui avait comparu neuf jours durant en avril dernier, accusé de " participation à une association de malfaiteurs " dans l'affaire de l'Ordre du temple solaire (OTS). Soixante-quatorze adeptes ou proches de cette secte avaient trouvé la mort au cours de suicides ou meurtres collectifs commis au Canada, en Suisse et en France entre 1994 et 1997.

En décembre 1997, la découverte dans une clairière du Vercors, non loin de Grenoble, des corps de seize personnes parmi lesquelles trois enfants, avait constitué le point de départ d'une enquête au cours de laquelle le juge grenoblois, Luc Fontaine, avait mis en examen Michel Tabachnik. Il s'était notamment basé sur l'enseignement dispensé par celui-ci au sein de l'OTS. Le magistrat instructeur estimait qu'il avait pu influencer les adeptes dans le sens d'une " dynamique mortifère ".

" Avec la loi antisecte, il n'aurait pas échappé à son châtiment " Au terme des audiences, le procureur de la République avait réclamé cinq ans de prison ferme à l'encontre du seul prévenu d'un procès particulièrement médiatisé auquel ce dernier avait assisté de bout en bout. " Il ne craignait pas un jugement défavorable. Il est venu, il s'est expliqué devant ses juges, il leur a fait confiance et il a eu raison. " Me Francis Szpiner, l'avocat de Tabachnik, a affiché toute sa satisfaction face à la relaxe de son client.

Il n'en est pas de même pour Me Francis Vuillemin. Le représentant de l'Unadefi (l'association qui lutte contre les sectes) parle d'une immense déception : " Nous allons immédiatement faire appel. Cette relaxe montre à quel point le droit pénal français avait besoin de la la loi antisecte récemment adoptée par le Parlement et qui réprime l'abus de la faiblesse psychologique ou physique d'autrui. Avec cette loi, Michel Tabachnik n'aurait pas échappé à son châtiment. "

Avocat de la famille Vuarnet, Me Alain Leclerc, qui, tout au long du procès, a soutenu la thèse du complot et d'une intervention extérieure dans le drame du Vercors, n'est pas surpris par un jugement qui, dit-il, s'inscrit " dans la logique évidente d'une instruction insuffisante. Si nous en sommes là, c'est à cause d'une instruction incomplète et orientée sur un suicide collectif alors qu'il ne s'agit absolument pas d'un suicide collectif ". Alain Vuarnet, dont la mère et le frère figurent au nombre des victimes du massacre du Vercors, renchérit : " L'instruction a été truffée de manquements, d'incohérences et de contradictions (...). Pour ce qui est des responsables, la justice n'a pas voulu travailler sur le volet du crime perpétré par l'extérieur. Aujourd'hui, nous sommes tous orphelins de la vérité. "



   France : Contre-réforme catholique

L'abbé Georges de Nantes aurait préféré que sa soutane sale se lave en famille !

Message, 26 juin 2001 de Michel Marjollet

[Texte intégral]

Contre-Réforme Catholique ou Communauté des Petits Frères et Petites Sours du Sacré-Cour ou Centre de Renaissance Catholique des Laurentides (Canada)

Georges de Nantes, gourou de la secte CRC, est furieux depuis la révélation de la confirmation de son "interdit" par la plus haute autorité vaticane. Pour lui, cette sanction aurait dû demeurer secrète, artifice dont il use habituellement pour nourrir son comportement paranoïaque.(lire sa dernière publication R É S U R R E C T I O N datée de juillet 2001) "De quoi je me mêle !" lance-t-il à un journaliste qu'il qualifie d'incompétent.

Georges de Nantes ne pardonne pas aux médias qui n'ont fait que leur travail : "Je doute que les informateurs de monsieur Laville [Journaliste d'Est-éclair] aient reçu cette permission [de publier la confirmation de l'"interdit"]. En tout cas, lui-même n'en fait pas état, et il intervient dans " l'affaire Georges de Nantes " avec le sans-gêne habituel aux médias, et une totale incompétence (ci-après, p. 4). De quoi je me mêle !"

Curieusement Georges de Nantes occulte les accusations relatives à ses pratiques sexuelles perverses dévoilées dans Libération du 18/06/01 (Interdit papal pour l'abbé adepte du bisou mystique ). Serait-ce une forme d'aveu ? Très rusé, de Nantes ne souhaite pas prendre le risque de susciter des rapprochements avec des faits similaires vécus par ses bonne-soeurs, lectrices assidues de sa revue "R É S U R R E C T I O N ". D'autres plaintes pour "Bisou mystique" pourraient en effet tomber.

Pour mémoire : http://www.palain.org/crc/index.html



   France : Sectes

Entre Patriarche et mangeurs tout cru

La Dépêche, 26 juin 2001 par Dominique Delpiroux

[Texte intégral]

TOULOUSE : Alain Vivien, président de la mission interministérielle fait le point sur la situation en Haute- Garonne

Entre Patriarche et mangeurs tout cru " Tout d'abord, je déplore que la cellule de vigilance demandée par le Premier ministre n'aie pas été mise en place en Haute-Garonne par le précédent préfet!", remarque Alain Vivien.

Le président de la mission interministérielle de lutte contre les SECTES est donc passé faire visite à Hubert Fournier, nouveau préfet de région, lors de sa visite à Toulouse, vendredi. Le soir, il était l'invité d'Info-Sectes Midi-Pyrénées, et du Cercle Condorcet, pour une conférence au Sénéchal sur le thème " Les sectarismes contemporains aspects français et internationaux. "

Alain Vivien est plutôt optimiste. " Les sectes absolues ont du mal à recruter. Elles sont en perte de vitesse, ce qui ne veut pas dire qu'elles soient moins agressives... Quant aux sectes de type " new- age ", elles sont sur le déclin... " Mais cela ne doit pas empêcher la vigilance; et pour ce qui concerne la Haute-Garonne, Alain Vivien présente un panorama de sectes qui sont sous haute surveillance. " Moon et la Scientologie sont présents, mais les adeptes sont extrêmement peu nombreux. Ces derniers temps, nous nous sommes intéressés à la Communauté catholique latine, car nous savons qu'elle avait accueilli un moment Luc Jouret, dont chacun sait aujourd'hui le rôle qu'il a joué dans l'Ordre du Temple solaire. "

Nature et découverte innocenté ! Impossible de venir à Toulouse sans évoquer le Patriarche, Lucien Engelmajer: " Celui-ci a trouvé refuge à Bélize, aux Caraïbes, indique Alain Vivien. Et les autorités locales ne mettent guère d'enthousiasme à exécuter le mandat d'arrêt international lancé par la France!"

En Midi-Pyrénées, on a aussi vu la " commission des citoyens pour les droits de l'homme ", qui est en fait, selon l'expression d'Alain Vivien " le faux nez de la Scientologie ", distribuer ses brochures auprès de policiers!

Enfin, le président observe avec intérêt les agissements d'un petit groupe d'écologie très active, prônant la consommation de tous les aliments crus, du côté de Rieumes... A noter enfin qu'Alain Vivien tort le cou à une légende. " On disait ça et là que le magasin Nature et découverte était piloté par une secte. Nous avons enquêté sur la question, et nous n'avons rien trouvé. Nous pensons plutôt qu'il s'agit d'une rumeur malveillante lancée, pourquoi pas, par des concurrents!" Qui voulait priver ce magasin de ses adeptes!



   Russie : Scientologie

Le chef de Narconon Russie quitte la scientologie

Message, 26 juin 2001 de Roger Gonnet

[Texte intégral]

Ce 26 juin 2001, Vladimir Ivanov, chef de l'association "Narkonon" de Russie, la "Fondation pour le salut des enfants et adolescents drogués" et de la "Fondation Russie-sans-drogues", qui fut le promoteur acharné de l'organisation hubbardienne, vient de donner un interview en direct sur la radio Ekho Moscovite, et annoncé qu'il avait rompu avec l'organisation scientologue.

Monsieur Ivanov a qualifié la scientologie de "secte criminelle" n'ayant aucun rapport avec une religion, et faisant cyniquement son beurre sur le dos des gens et sur leurs souffrances. Il ne s'agit pas des expressions les plus virulentes utilisées par M. Ivanov a pour définir la secte. Ivanov a dit qu'il n'était plus un "sataniste", et a demandé pardon aux nombreuses personnes qu'il a recrutées en scientologie. Il a annoncé qu'à partir de maintenant, aucune des organisations dont il s'occupe n'aurait de rapport avec la scientologie ou à Narconon.

M. Ivanov a aussi exprimé que la technologie de Narconon pourrait être efficacement utilisée hors de la scientologie et de narconon. Cette déclaration, qui révèle que M. Ivanov n'est pas entièrement libéré de ses liens avec le Hubbardisme, le place dans la catégorie des "squirrels", les "écureuils", qualification que les scientologues appliquent à ceux qui se servent "illégallement" de la technologie hubbardienne hors des murs scientologues - et bien sûr - sans payer les commissions exigées par l'organisation.

Aujourd'hui, nous avons pu lire sur le site web "narconon russie" , parmi les lettres de félicitations adressées à la scientologie et à Hubbard, et parmi des attaques hystériques et vicieuses de la secte envers ses ennemis, le message que voici: "Tout en prétendant être une organisation religieuse à but non lucratif, l'église de scientologie est en réalité une organisation commerciale agressive qui méprise et viole carrément les droits de l'homme et les lois de la fédération de Russie. D'autres informations seront données ce jour sur la radio Ekho Moskvy" à 14 h, et sur la radio "Govorit Moskva" à 16 h 35. Il ne fait pas de doute que le départ de la secte d'un de ses membres les plus actifs, visibles et notoires, représente un évènement de grande importance. M. Ivanov se vantait récemment d'avoir été parmi les premiers à amener la scientologie en Russie. Il se peut aussi que M. Ivanov se soit rendu compte que son appartenance à la scientologie était l'une des raisons l'empèchant de mener à bien ses ambitions politiques: il s'est présenté plusieurs fois comme député, sans pouvoir être élu. Peut-être s'est-il rendu compte qu'il n'est pas possible de combattre les drogues dans et avec la scientologie. Seul le temps permettra de savoir les raisons de cet extraordinaire évènement et la façon dont évoluera la situation."



   France : Sectes

Scientologie, Falungong, etc. Le phénomène sectaire inquiète

Le Courrier International, 27 juin 2001

[Texte intégral]

La Chine mène une véritable guerre contre les sectes, l'Europe tente d'en limiter l'expansion, le Japon ose à peine agir, tandis que les Etats-Unis leur laissent une grande liberté. La culture politique de chaque pays suffit-elle à expliquer ces différentes attitudes ? "D'un côté, il y a des sectes. Et puis de l'autre, il y a des sectes apocalyptiques ou millénaristes." Ainsi s'exprimait, voici deux ans, William Pfaff, éditorialiste de l'"International Herald Tribune".

Cette distinction fonctionne au Japon, en Chine, mais pas en France. "Une première mondiale", c'est ainsi que la loi antisectes de mai 2001 a été caractérisée par son rapporteur, la députée Catherine Picard. Pour "The Guardian", "la France est le premier pays au monde à tenter de limiter juridiquement l'influence des sectes", au grand déplaisir de la scientologie et du révérend Sun Myung Moon.

Toutefois, les autorités catholiques et protestantes ont critiqué l'usage du mot "secte" dans la loi, car il serait "juridiquement indéfinissable". Un député français, Jean-Pierre Bard, a rétorqué qu'une religion n'est pas mieux définie : "Nous savons ce qu'est une secte. Il nous fallait un instrument pour les combattre. Aujourd'hui nous l'avons", a-t-il dit. Des définitions quasi légales ont été formulées par des commissions d'enquête parlementaires et par l'UNADFI, la principale association antisectes de France.

Mais en matière de première, l'Allemagne a peut-être devancé la France lorsqu'elle a, il y a environ quatre ans, juridiquement restreint les activités des scientologues. Cette attitude a suscité aux Etats-Unis la réprobation du Congrès et du Département d'Etat. Car, en 1993, les scientologues se sont vus reconnaître par la Cour suprême américaine le statut de religion légale. Si la nouvelle loi française a laissé de marbre les élus et journalistes américains, c'est sans doute parce qu'ils sont actuellement préoccupés par la répression chinoise à l'encontre de la secte du Falungong.

C'est l'énième épisode du grand drame de la violation des droits de l'homme par la Chine, un drame dont le scénario est écrit à Washington. Inversement, le sort du Falungong émeut bien peu en France. Une comparaison est donc à faire entre la situation chinoise et française, car aujourd'hui, ces deux pays se considèrent comme des piliers de l'antisectarisme. Bien sûr, la loi française ne réserve aucune punition pour les sectaires. Seul est sanctionnée l'activité délictuelle, définie de manière large, des adeptes responsables. Les décrets officiels chinois débouchent, eux, sur une répression policière et carcérale élevée au rang de croisade nationale.

Mais le langage du député français Jean-Pierre Brard ressemble à celui employé par les autorités chinoises. Des mots comme "maléfique, malsain, manipulateur" reviennent souvent. L'association officielle antisecte chinoise, elle, a fait une discrète visite en France, où elle a pu rencontrer quelques champions français de l'antisectarisme. La désignation même de "secte" (cult) justifie la répression menée par le gouvernement chinois, note le "Times" de Londres.

Les dirigeants chinois aussi savent ce qu'est une secte. On dirait presque qu'ils utilisent à leur insu une définition française ! La Chine se retrouve dans une posture diplomatique maladroite. Elle cherche des soutiens à cette croisade à contre-courant dans un Extrême-Orient truffé de sectes. Tung Chee-hwa, chef exécutif de Hongkong, et James Murdoch, fils de Rupert et PDG de News Corp en pleine expansion en Chine, ont tous deux dénoncé le Falungong pour satisfaire Pékin. En clair, l'Etat chinois se sent défié par les sectes, l'Etat français non. William Pfaff nous rappelle dans l'"IHT" que la Chine a souvent été secouée par des sectes révolutionnaires, comme les Taiping et les Boxers au XIXe siècle : "La question est de savoir à quel genre de secte appartient le Falungong." Les gouvernants pékinois ont clairement répondu.

Le Japon, enfin, est lui aussi confronté à un problème de "cultes". L'oeuvre assassine de l'Aum Shinrikyo ­ cette secte apocalyptique à consonance bouddhique a frappé aux gaz toxique en 1994 et 1995 ­ a débouché sur une législation renforcée. Toutefois, l'Aum Shinrikyo reste légale sous un autre nom. D'autres sectes nipponnes n'ont rien de maléfique, au contraire : elles sont considérées comme de simples "groupes religieux". C'est le cas de la secte Soka Gakkai, décrite notamment par le "Japan Times" comme le volet religieux d'un parti politique présent à la Diète et au gouvernement ! Chose, bien sûr, inconcevable en France. "Asiaweek" classe le Japon aux antipodes de la "sectophobie".

La France laïque et républicaine, elle, mérite sans doute le titre de pays occidental le plus avancé dans la sectophobie. A moins que ce ne soit l'Allemagne...



   France : Sectes

Les liaisons dangereuses des universités lyonnaises

L'Humanité, 27 juin 2001 par Serge Garde

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Lorsque le scandale Plantin éclate à Lyon, en avril 1999, plusieurs professeurs sont accusés de complaisances avec l'extrême droite.

Parmi eux, Régis Ladous, directeur de la maîtrise de Jean Plantin, se défend, en rappelant la tribune libre qu'il avait cosignée dans le Monde, le 9 avril 1999, condamnant le révisionnisme. Le professeur Ladous bénéficia d'ailleurs du soutien d'universitaires réputés (1) mettant judicieusement en garde contre les amalgames et les chasses aux sorcières. Ils accordaient leur soutien " à la personne et au travail scientifique " du professeur Ladous, qu'ils disaient " tous " savoir " étranger au monde sectaire du négationnisme ".

Ce qu'ils ignoraient sans doute, c'est que Régis Ladous est l'un des responsables du CESNUR (Centre d'études des nouvelles religions), passerelle entre les sectes les plus dangereuses et les droites extrêmes dans le monde. Plusieurs documents internes du CESNUR présentent Régis Ladous comme membre de son " Boarding of Directors ".

Pour le CESNUR, les sectes ne sont que de " nouveaux mouvements religieux " qu'il convient de protéger contre les méfaits du laïcisme et des législations qui limitent leur pouvoir de nuisance. Créé en 1988 à Turin par l'avocat Massimo Introvigné, il s'est illustré en France par ses interventions systématiques en faveur des sectes traduites en justice : Témoins de Jéhova, Scientologie, Ordre du Temple solaire, etc. Moon, secte AUM (responsable d'un attentat meurtrier dans le métro de Tokyo en 1995), toutes les sectes savent pouvoir compter sur le CESNUR.

Même l'incroyable Société transylvanienne Dracula, dont Massimo Introvigné est le correspondant italien. Logique retour des choses, le CESNUR bénéficie d'aides très concrètes de ces organisations sectaires, pour des voyages et des " études ". Massimo Introvigne n'a jamais nié ses liens avec Tradition-Famille-Propriété, une secte brésilienne dévouée aux grands propriétaires, hostile au communisme et à toute réforme agraire. Introvigne entretient, via le CESNUR, des relations avec Alleanza nazionale, l'ex-MSI, le parti néo-fasciste italien. Et avec la Fondation Nova Res Publica de Sylvio Berlusconi.

Quant aux liens entre Massimo Introvigne et Régis Ladous, ils sont tels que le professeur lyonnais a respectueusement dédicacé un de ses livres au fondateur du CESNUR. Au moment où Plantin débutait sa carrière d'éditeur révisionniste, Lyon accueillait, du 6 au 8 avril 1992, " Le défi magique ", un colloque coorganisé par l'université Lyon 2 et... le CESNUR. Régis n'y est pas intervenu en tant que dirigeant du CESNUR, mais en qualité de professeur à Lyon 3.

Parmi les autres intervenants, l'inévitable Massimo Introvigne, Bruno Gelas, président de Lyon 3, et plusieurs figures emblématiques du CESNUR. Parmi elles, Christian Bouchet, figure notoire de l'extrême droite paganiste et néonazie, pilier de l'Ordre du Temple d'Orient, une secte tournée vers le satanisme, la magie sexuelle et le fascisme, par haine du judéo-christianisme. Bouchet a fondé, en 1998, Unité radicale, fusion de groupuscules fascisants (dont le GUD et Jeune Résistance) qui prônait un soutien actif au Front national. Bouchet est aussi le promoteur des groupes musicaux qui polluent, par leurs idées pro-nazies, le hard-rock.

Autre pilier du CESNUR, Jean-François Mayer, ancien activiste d'extrême droite en France, diplômé à Lyon 3 et aujourd'hui professeur à Fribourg en Suisse. Le CESNUR fonctionne comme un trait d'union entre les sectes et l'extrême droite, à partir ses bases universitaires. · Lyon, mais aussi à Paris. Le président du CESNUR-France, Antoine Faivre, se trouve être professeur à l'Ecole pratique des hautes études en sciences religieuses, à la Sorbonne. Tout ce petit monde se connaît, se coopte, s'édite et s'entraide. Ainsi l'activiste Christian Bouchet est-il devenu docteur en ethnologie, en 1994, après avoir soutenu une thèse dirigée par Robert Amadou, professeur à Paris 7, chroniqueur dans l'Originel, une feuille ésotérique dans laquelle sévissent Introvigné et... Christian Bouchet. Régis Ladous est édité, entre autres, par Jean-François Mayer. Nous n'avons pas pu obtenir de commentaires du professeur Ladous à ce sujet, mais son collègue lyonnais François Laplantine, coorganisateur du colloque de Lyon, nous a déclaré : " Nous avons cessé toute relation avec le CESNUR en 1992, quand on s'est aperçu, après coup, de leur orientation idéologique. Quand on a compris qui " ils " étaient, toute relation devenait impossible. " Dans un tel contexte, l'obtention d'une maîtrise par l'étudiant révisionniste Plantin peut difficilement être qualifiée de détail de l'histoire universitaire.

1) Maurice Agulhon, Marc Ferro, Pierre-André Taguieff, etc.



   France : Scientologie

La section IDF de l'Eglise de scientologie en correctionnelle en décembre

AFP, 28 juin 2001

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PARIS, - La section Ile-de-France de l'Eglise de scientologie, poursuivie avec son président Marc Walter notamment pour "tentative d'escroquerie", sera jugée devant le tribunal correctionnel de Paris les 6 et 7 décembre 2001, a annoncé le tribunal jeudi.

La section IDF de l'Eglise de scientologie et son président sont poursuivis pour "tentative d'escroquerie, traitement d'information nominative concernant une personne physique malgré l'opposition de celle-ci et entrave à l'action de la Commission nationale informatique et liberté".

L'enquête avait été ouverte après le dépôt d'une plainte d'un ancien adepte qui continuait à recevoir les publications de l'organisation en dépit de ses demandes d'être retiré du fichier. Me Olivier Morice, avocat de l'UNADFI (Union nationale de la défense de la famille et de l'individu), partie civile, avait déclaré en avril dernier que ces poursuites pour tentative d'escroquerie contre la secte étaient une première, alors que Me Mourad Oussedik, avocat de la scientologie, avait parlé d'"affaire sans importance".

La section IDF de l'Eglise de scientologie, la plus importante de France, rassemble environ 20.000 membres sur un total de 50.000 dans le pays. L'Eglise de scientologie a été fondée en 1954 par l'Américain Ron Hubbard (1911-1986), écrivain de science-fiction. Une autre instruction, ouverte en 1989 pour "escroquerie", est par ailleurs toujours en cours à Paris. Une enquête a été ouverte après la disparition de plusieurs pièces de ce dossier en 1998



   Italie : Sectes

Violation de la liberté religieuse: précisions d'ACS à propos de la France

AFP, 29 juin 2001

ROME - La branche italienne de l'organisation catholique "Aide à l'église en détresse" a précisé vendredi dans un communiqué de son directeur Attilio Tamburini, qu'ACS n'avait "pas eu l'intention de présenter la France comme un des six pays dans laquelle la liberté religieuse est la plus violée". M. Tamburini regrette sans le nier le "malentendu" né jeudi, lors de la présentation du rapport 2001 sur la liberté religieuse dans le monde à la presse, et souligne qu'il "n'a jamais envisagé de mettre sur le même plan la France, et les pays où il y a une persécution ouverte ou des formes sévères de restrictions à la liberté religieuse".

L'un des membres de la secrétairerie d'ACS, Andrea Morgi, avait justifié jeudi le mauvais classement de la France par sa loi sur les sectes adoptée il y a un mois et qui pourrait avoir, à son avis, des retombées également sur la vie des monastères ou sur l'organisation des communautés chrétiennes ou d'autres religions. Le rapport montre, notamment sous forme de planisphère, 189 pays représentés dans des couleurs différentes en fonction du niveau de liberté religieuse garanti. La Chine arrive en tête de ce classement négatif. Elle est suivie par l'Indonésie, le Soudan, le Nigeria et le Turkmenistan. "La France est citée pour l'an 2000, année de référence du rapport, comme cas limite d'un pays de pleine démocratie dans lequel, selon le jugement de la Conférence épiscopale et la Fédération des Protestants français, on pouvait penser qu'en 2000, une loi anti-secte aurait pu être introduite, avec des restrictions au plein exercice de la liberté de conscience", conclut M. Tamburini.



   France : Scientologie

La juge Moracchini à nouveau mise en cause dans sa gestion du dossier de la Scientologie

Le Monde, 30 juin 2001 par Franck Johannès

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Le volet de 1983 et celui de 1989 n'ayant pas été joints, une partie de l'affaire risque d'être prescrite

La juge d'instruction Marie-Paule Moracchini, déjà poursuivie devant le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) après la disparition d'une partie du dossier de la Scientologie, a de nouveaux soucis. Elle a omis de joindre une partie de la procédure au reste de l'instruction, et un pan entier du dossier s'en trouve donc probablement prescrit. Il est difficile de le vérifier, et le statut du dossier, dont elle est formellement toujours chargée, est assez incertain : quelques pièces traînent dans l'instruction, le reste a été archivé sans donner lieu à un renvoi devant le tribunal ou un non-lieu, ce qui est juridiquement inhabituel.

L'affaire n'est pas simple. En 1983, un ancien adepte de l'Eglise de scientologie porte plainte pour "escroquerie" et "publicité mensongère" contre l'association, et le juge Etienne Guilbaud est chargé de l'instruction. Trois autres plaintes suivent l'année suivante et sont jointes en février 1984 à la procédure : le dossier hérite du numéro 83.222.20019. C'est ce dossier qui aujourd'hui pose problème. Or Marie-Paule Moracchini instruisait à l'époque de son côté, et depuis 1987, une autre affaire sur la Scientologie pour "escroquerie" et "faux", qu'elle a d'ailleurs clôturée deux ans plus tard par un non-lieu.

En 1988, le juge Guilbaud se dessaisit de son dossier au profit de sa collègue, qui hérite ensuite en avril 1999 d'une nouvelle information sur la Scientologie pour "escroquerie" et "exercice illégal de la médecine". Marie-Paule Moracchini devait joindre ses dossiers, celui de 1983 et celui de 1989, dans une même procédure par une "ordonnance de jonction", et elle a oublié de le faire. La magistrate a juré du contraire, notamment le 20 janvier 1999 lors de son audition par l'inspection des services judiciaires, mais ce document ne figure quoi qu'il en soit pas au dossier. "La simple mention manuscrite "OJ"-ordonnance de jonction- sur une chemise papier ne saurait se substituer à une ordonnance", a sévèrement noté la chambre de l'instruction, le 25 juin.

UN TOME ET DEMI MANQUANT- Le premier coup de tonnerre est arrivé en novembre 1997, lorsque l'avocat d'un ancien adepte, qui estimait que la juge Moracchini n'instruisait plus, a saisi la chambre de l'instruction, qui contrôle les magistrats instructeurs. La chambre a constaté le 5 mars 1998 qu'il manquait un tome et demi du dossier, censé en contenir dix. L'affaire avait fait grand bruit : l'inspection des services judiciaires avait constaté que la cotation du dossier était "inachevée, erronée", et qu'effectivement les investigations de la juge s'étaient "pratiquement interrompues à partir du mois de mai 1993" . Mme Moracchini a été dessaisie du dossier le 18 octobre 2000 et la garde des sceaux a engagé contre elle des poursuites disciplinaires. Après quelques ultimes péripéties, ce qui restait du dossier a atterri sur le bureau de la juge Colette Bismuth-Sauron, qui a saisi à son tour la chambre de l'instruction pour y voir clair et purger d'éventuelles nullités de procédure. Me Olivier Metzner, l'avocat de plusieurs scientologues, a sauté sur l'occasion pour demander la nullité des pièces de 1983 : la chambre de l'instruction a bien dû convenir le 25 juin que faute d'ordonnance de jonction, Mme Bismuth-Sauron ne pouvait pas instruire les plaintes les plus anciennes et a annulé plusieurs interrogatoires. Jolie victoire pour Me Metzner et les scientologues, qui laisse la procédure dans un état surréaliste : Mme Moracchini, dessaisie de l'instruction, est donc théoriquement toujours en charge de la partie du dossier de 1983. Quelques pièces surnageaient jusqu'ici dans la procédure de Mme Bismuth-Sauron, mais où est passé le reste ?

Le bureau d'ordre du palais, qui suit les procédures, a répondu le 27 juin : bien que l'instruction ne soit pas close, "l'affaire 83.222.20019 est archivée". Me Olivier Morice, l'un des avocats de la partie civile, en guerre ouverte et depuis des années avec la juge Moracchini, a dénoncé ce "dysfonctionnement majeur" et regrette même "que les justiciables ne puissent pas engager la responsabilité directe des magistrats". Le CSM, saisi à deux reprises du cas de Marie-Paule Moracchini, avait prévu de la convoquer en audience publique "au dernier trimestre" 2001, mais l'audience pourrait être reportée s'il devait examiner cette nouvelle affaire.

Mme Moracchini n'a souhaité faire aucun commentaire.

 



    Etats-Unis : Raël

Pas de clonage sans autorisation

Commentaire de Xavier Martin Dupont, 30 juin 2001

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Selon une dépêche de ABC NEWS les raëliens promettent de ne pas se livrer à un clonage d'être humain sans en avoir reçu l'autorisation. Ce" recul" est commenté par Xavier Martin Dupont

Effectivement les raëliens semblent reculer et Brigitte Boisselier s'est engagée à ne mener aucune expérimentation en matière de clonage jusqu'à ce que le caractère légal de ces expériences soit déterminé. Dans le même temps le législateur US prépare une loi destinée à interdire toute forme de clonage. Comment expliquer ce revirement ?

- Nous sommes en présence d'un gigantesque bluff . Madame Boisselier n'a pas les moyens de ses ambitions, logique alors qu'elle signe tous les engagements qui lui sont demandés par le FDA. Ajoutons que la procédure envisagée par Raël pour faire passer le clonage en force sont les tribunaux, on peut donc imaginer qu'il attend pour "attaquer", le tout est de savoir quoi ? Si la loi anti-clonage est adoptée je ne vois pas qu'elles bases juridiques les raëliens pourraient invoquer pour rendre légal ce qui ne le serait pas. La Cour Suprême US n'a pas exactement les mêmes pouvoirs que notre conseil constitutionnel.

Autre point l'article en question évoque l'existence d'un Grand Jury (Syracuse N.Y) au sujet du laboratoire raëlien. S'il existe un grand jury cela implique que le district attorney enquête - ou à enquêté - sur les activités de "Clonaid" : pour l'heure les raëliens serrent les fesses en se disant que s'ils ne font pas trop de vagues, le maelström judiciaire les épargnera, c'est que hors clonage Raël a sans doutes quelques autres intérêts à défendre aux USA. Nous savons qu'au Canada tout est bouclé, Raël ne peut pas se permettre la moindre vague dans le pays qui accueille le cour de son organisation. En ce qui concerne les USA on peut se demander si la " divine " mission du clonage ne constituerait pas un obstacle justement aux USA terre de " mission ", d'où une valse hésitation.



   Georgie : Témoins de Jéhovah

Les témoins de Jéhovah en Géorgie veulent saisir la Cour européenne

AFP, 30 juin 2001

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TBILISSI - La communauté des témoins de Jéhovah en Géorgie compte saisir la Cour européenne des droits de l'Homme pour protester contre les fréquentes attaques dont font l'objet ses membres, a annoncé samedi l'un de leur porte-parole à Tbilissi. "Nous demandons que les organes gouvernementaux géorgiens réagissent aux actions illégales dont fait l'objet la communauté des témoins de Jéhovah", a déclaré le porte-parole, Christian Presber.

Des membres de l'organisation ont été attaqués et leurs maisons incendiées à plus de 70 reprises au cours des deux dernières années, a-t-il affirmé. "Les organes d'application de la loi en Géorgie n'ont ouvert aucune enquête criminelle suite à ces scandales", a ajouté M. Presber.

Le 17 juin dernier, un groupe de témoins de Jéhovah réunis pour prier à Tbilissi a été sauvagement battu par un groupe d'intrus non identifiés qui a brûlé et saccagé l'endroit où ils se trouvaient.

Les témoins de Jéhovah, une communauté chrétienne issue des Etats-Unis qui considère les partis et les chefs politiques comme des suppôts involontaires de Satan, ont été interdits en Géorgie en février dernier par la Cour suprême du pays.