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Libération,
1er novembre 1999, par Anne Loussouarn.
[Texte intégral]
Les autorités ont sévèrement durci l'arsenal législatif anti-Falungong
Toute la semaine dernière, les adeptes du Falungong
ont mené une campagne de protestation muette jamais vue en Chine.
Les autorités chinoises ont renforcé l'arsenal législatif
contre les «cultes vicieux» en adoptant samedi un texte appelant
les organes policiers et judiciaires à «faire preuve d'une vigilance
sans faille à l'égard des activités des sectes».
Une nouvelle loi qui vise tout particulièrement le Falungong, la secte
mystique de qigong qui défie le régime depuis plusieurs mois, un
phénomène que les législateurs ont qualifié de «sans
précédent dans les cinquante ans d'histoire de la République
populaire par sa taille, son influence, le nombre de publications illégales
et les dégâts portés à la société».
Peine de mort.
Durant toute la semaine dernière, les adeptes ont mené une campagne de protestation muette jamais vue en Chine en se faisant arrêter passivement sur la place Tiananmen, alors que le comité permanent de l'Assemblée - la chambre d'enregistrement du pouvoir - siégeait pour examiner le nouveau texte de loi. Le texte précise l'article 300 du code pénal, déjà existant, sur les «cultes vicieux» et les sociétés secrètes accusées de troubler l'ordre social. Selon le Quotidien du peuple, l'organe du Parti communiste, les dirigeants de la secte pourraient être poursuivis pour «meurtre, blessures corporelles volontaires, viol, viol de mineurs, escroquerie, menace pour la sécurité nationale».
Les autorités ont préparé le terrain cette semaine en étiquetant pour la première fois le Falungong «secte vicieuse» dans un commentaire du Quotidien du peuple, une définition ouvrant la voie à la condamnation des premiers adeptes dans le cadre légal dépoussiéré ce week-end. Le pouvoir a renouvelé sa détermination à différencier les «masses trompées», qui seront «éduquées», et les responsables, qui sont passibles de peines allant de trois à plus de sept ans de prison et, dans les cas les plus graves, de la peine de mort. Le gouvernement, qui cherche par une campagne de propagande massive à assimiler le Falungong à des cultes meurtriers comme le Aum Shinri Kyo au Japon (responsable de l'attaque au gaz mortel dans le métro de Tokyo en 1995), a clairement sous-estimé la ferveur des adeptes, qui ont convergé par milliers vers Pékin pour présenter des pétitions aux autorités, bravant menaces et détention, et indifférents au dispositif policier exceptionnel mis en place sur la place Tiananmen.
Alors que des centaines d'entre eux se faisaient arrêter sur la place, lieu hautement symbolique pour le pouvoir, la police a également passé au peigne fin la capitale et ses banlieues, où se sont regroupés des milliers d'adeptes de tout le pays, souvent des femmes. Plus de 3 000 personnes auraient ainsi été interpellées, alors que 17 tenanciers ayant hébergé des adeptes du Falungong ont été mis à l'amende ces deux dernières semaines.
Procès prévus.
Créé en 1992 par Li Hongzhi, réfugié aux Etats-Unis, le Falungong est l'une des innombrables sectes de qigong qui prône exercices respiratoires et méditatifs sur fond de croyances traditionalistes mêlant bouddhisme, taoïsme et solutions quelquefois farfelues contre la décadence de la société et les valeurs modernes. La secte a profondément surpris les autorités en réunissant plus de 10 000 adeptes, le 25 avril, en face de Zhongnanhai, le saint des saints du pouvoir. Une démonstration de capacités organisationnelles - confirmée par l'organisation la semaine dernière d'une conférence de presse clandestine malgré le système policier en alerte maximale - qui a réveillé chez les dirigeants la crainte traditionnelle des sociétés secrètes. Le cadre légal ayant maintenant été posé, les premiers procès auront lieu très prochainement.
L'agence Chine nouvelle a confirmé hier les arrestations formelles de quatre dirigeants du groupe - Li Chang, Wang Zhiwen, Ji Liewu et Yao Jie -, accusés d'avoir divulgué des secrets d'Etat, tandis que le chef d'accusation retenu contre le dernier d'entre eux est d'avoir monté un commerce «illégal». Selon le Centre d'information pour les droits de l'homme et le mouvement démocratique en Chine, le premier procès d'un dirigeant du Falungong devrait avoir lieu la semaine prochaine à Shijiazhuang (province du Hebei), suivi d'une trentaine d'autres d'ici à la fin du mois de novembre.
BULLES , n° 64, 3ème trimestre 1999
La Cour Administrative Fédérale a statué le 26 juin 1997 que la communauté religieuse des Témoins de Jéhovah (TJ) ne pouvait pas prétendre à une reconnaissance par lÉtat comme Personne morale de droit public. Motif : « une telle coopération ne se conçoit pas sans un minimum de respect mutuel ». Selon lEncyclopédie allemande Grand Brockhaus : « les personnes morales de droit public sont des organismes dotés dattributions souveraines, destinées à assurer laccomplissement de fonctions étatiques sous tutelle de lÉtat ».
Cour Administrative Fédérale, communiqué de presse n° 29/1997 du 26 juin 1997.
Recours des TJ devant la Cour Constitutionnelle Fédérale de Karlsruhe, engagé le 13 août 19971. La Cour Administrative Fédérale a souligné que par la non-participation de leurs membres (TJ) aux élections politiques, pour raison de croyance, la communauté des TJ ne témoigne pas à légard de lÉtat démocratique de la loyauté indispensable à une coopération durable. Sur ce les TJ engagent un recours constitutionnel.
Pourquoi cette insistance en vue dobtenir la reconnaissance par lÉtat comme personne morale de droit public. Motif allégué par les TJ : « Cest pour conserver la plus grande indépendance possible par rapport à lÉtat ». La procédure auprès de la Cour de Karlsruhe nest pas encore close.
On retiendra quun adepte TJ a confirmé oralement en audience devant la Cour Administrative Fédérale, quun TJ qui sobstine à participer à des élections politiques ne peut demeurer dans la communauté.
Leur revendication concernant cette personnalité morale, essentiellement motivée par une meilleure séparation entre Église / État, est un « exemple de tromperie des plus éhontés » ... Ainsi il faut savoir que lattribution de cette personnalité morale de droit public entraîne le droit de faire collecter limpôt religieux par lÉtat qui le redistribue ensuite aux communautés.
Commentaire : CQFD !
REGARDS SUR, n°9, septembre,octobre 1999, par
le CCMM-Guadeloupe
[Texte intégral]
Les Apôtres de l'amour infini viennent de faire l'objet d'une vaste opération policière au Canada.
Tout a commencé le 14 avril dernier.
Une centaine de policiers de la Sûreté du Québec ont investi durant plus de six heures le monastère de cette secte situé dans les Laurentides sur une superficie de 326 acres. Ils recherchaient Jean Gaston Tremblay, âgé de 70 ans, alias Jean Grégoire de la Trinité qui se fait également appeler "pape". Il fait l'objet d'une vingtaine d'accusations : attentats à la pudeur, agressions sexuelles, grossière indécence et voies de fait contre cinq adolescents pensionnaires du monastère entre 1964 et 1975. Etaient également recherchés Reynald Huot, 59 ans, connu sous le nom de père André et deux femmes Ruth-Ann Guzal, 47 ans, alias soeur Hélène et Lise Garand, 57 ans, alias soeur Lise. Pour ces deux dernières, il ne s'agit pas de crimes sexuels mais de voies de fait sur des fillettes âgées entre 4 et 11 ans. Dans le cas de Guzal, les crimes reprochés ont eu lieu entre 1969 et 1975, pour Garand entre 1968 et 1970.
Au total ce n'est pas moins d'une trentaine d'ex-pensionnaires qui ont porté plainte et une cinquantaine de chefs d'accusations qui ont été déposés au palais de Justice de Saint Jérôme contre les religieux des Apôtres de l'amour infini.
A leur arrivée sur les lieux, les policiers n'ont trouvé aucun des 4 apôtres. Finalement, c'est le jeudi 28 avril que le "pape" Jean Grégoire de la Trinité s'est livré aux enquêteurs, revenant de Paris, après avoir séjourné en Guadeloupe. Quelque temps auparavant, sur Lise et sur Hélène s'étaient elles aussi livrées à la police.
Qui sont les Apôtres de l'Amour Infini ?
Le mouvement des Apôtres de l'Amour Infini a été fondé dans les années 1950 par Michel Collin, prêtre français à Lille. Ce membre de la congrégation du Sacré Cur déclare que Jésus Christ lui est apparu. Il s'autoproclame Pape Clément XV, disant s'inspirer de "messages non connus et gardés secrets" de la Vierge.
En 1962, Gaston Tremblay ancien frère de la Charité rejoint Clément XV qui le sacre évêque. Les membres de la secte, quelques centaines de religieux et de laïcs, construisent un monastère dans les Laurentides où ils vivront coupés du monde. Les règles vestimentaires y sont strictes. Les religieux se reconnaissent à leur soutane de couleur marron, les religieuses ont des habits de couleur bleu marine.
En 1967-1968, les premiers démêlés avec la justice commencent suite à de nombreuses plaintes sur la garde de 70 enfants.
Gaston Tremblay dans les années 1970 s'oppose à Clément XV et se fait couronner pape par ses fidèles, il prend alors le nom de Grégoire XVII. Le père Jean Grégoire est condamné en 1978 à six mois de prison puis à deux ans en 1979.
C'est en 1971 que la secte débarque en Guadeloupe. Elle va acquérir deux propriétés, l'une à Pointe Noire et l'autre à Deshaies et aménager une chapelle à Pointe à Pitre et une à Pointe Noire qui est leur quartier général.
Elle a connu deux affaires judiciaires.
Tout d'abord en mars 1978. Le 24 mars, quatre religieuses s'apprêtent à embarquer à destination du Canada. L'une d'elle, sur Anne-Andrée, n'est âgée que de 15 ans. Dépourvue d'autorisation parentale, elle sera refoulée au contrôle de police de l'air et des frontières. Le cri d'appel de la mère jette un fort discrédit sur la secte qui voyait jusque là des fidèles affluer après avoir fait croire à des apparitions de la Vierge à la petite Andrée. La maman déclare en effet que : "les soi-disant apparitions de la Vierge qu'elle a eues (NDLR sa fille) sont fausses ... que j'ai découvert que c'est du théâtre." La petite Anne sera remise à ses parents sur décision de justice, le Père Serge et la Mère Madeleine seront inculpés pour détournement de mineur.
La deuxième affaire éclata en 1984, la sur Petito fut incarcéré pour extorsion de fonds.
Regards sur n°9, septembre, octobre 1999 par le CCMM La Réunion.
[Texte intégral]
Le drame vécu par un médecin réunionnais a révélé la forte implantation dans le département d'une association appartenant à la mouvance Nouvel Age guérisseuse.
Ce médecin s'est retrouvé dans le bureau d'un juge pour une réunion de conciliation, à l'issue de laquelle les enfants sont restés confiés à leur mère. Une enquête sociale devra cependant déterminer si une dérive sectaire ne leur fait pas courir un risque.
Depuis des années l'épouse du médecin fréquentait de nombreux groupes d'ésotérisme, de méditation, de psycholog ie ou de yoga, sans que son mari veuille intervenir, pour respecter sa liberté. Mais ces mois derniers, elle avait complètement changé d'attitude et de comportement : refus de toute responsabilité ; absences répétées de la maison pour assister à des séminaires ou des stages, occasions de dépenses exorbitantes ; enfin réticences voire hostilité vis à vis des thérapies officielles. Alerté par un proche de sa femme, sur son appartenance à une secte, le médecin est alors entré en relation avec D......, la déléguée régionale du CCMM à La Réunion.
La nouvelle attitude de l'épouse était en effet inspirée par l'enseignement d'un zélateur de Martin Brofman, le fondateur du "CORPS MIROIR!", secte répertoriée dans les deux rapports d'enquête parlementaire sur les sectes de 1995 et 1999. Notre déléguée CCMM en évalue à près de 40 personnes les adeptes ou sympathisants à La Réunion, et indique : "Le Corps Miroir est particulièrement bien représenté dans le milieu médical et paramédical. Etant donné son message, c'est inquiétant. Car il prétend que grâce à lui tout peut être guéri, y compris le sida ; les membres amputés peuvent repousser".
"Ecoute ton corps" titrent les propagandistes de "Corps Miroir" : cet unique conseil ne manque pas d'intérêt, mais tout le reste n'est qu'une terrible imposture.
Regards sur n° 9, septembre, octobre 1999
[Texte intégral]
Faute, sans doute, de pécune, le mouvement raëlien tente une expérience moderniste : collecter de l'argent frais en vendant un produit financier.
C'est ce qui ressort d'une proposition faite aux adeptes de cette "religion athée" au cours de l'été.
Chacun pourrait placer 1000 $ dans un fond à l'appellation prometteuse : "INFINIFUND".
On ne sait trop si les souscripteurs devront attendre l'infini pour être remboursés ou si les bénéfices envisagées seront eux-aussi, infinis.
Apparemment c'est la seconde hypothèse qui semble avoir retenu l'attention des responsables raëliens puisque le promoteur de l'"INFINIFUND" envisage sérieusement de rémunérer les dépôts à hauteur de 7 % et, pour le surplus, de partager les bénéfices entre les souscripteurs et la secte elle-même.
Regards sur n° 9, septembre, octobre 1999
M. Alain Garay, avocat rémunéré
des Témoins de Jéhovah, vient de faire paraître en Angleterre
un ouvrage consacré à "L'activisme anti-sectes, de l'assistance
à l'amalgame".
En Angleterre, car devant le peu d'intérêt
d'un ouvrage de complaisance, ce livre aurait été refusé
(M. Garay dit "censuré") par rien moins que 28 éditeurs
français.
Cette publication n'aurait qu'un caractère anecdotique si le préfacier n'en était, une fois de plus M. Emile Poulat. Certes, ce dernier n'est pas Témoin de Jéhovah, c'est un ancien Dominicain. Mais la sympathie qu'il manifeste depuis si longtemps à l'égard de la "spiritualité" sectaire rend sa contribution éminemment suspecte.
L'ennui, c'est que M. Emile Poulat qui pourrait
s'exprimer à titre individuel comme tout un chacun, exhibe ses fonctions
universitaires passées ou présentes. On voit bien quelle est l'intention
: donner une apparence de validité scientifique à ses propos, et
en faire rejaillir le bénéfice sur l'ouvrage de M. Alain Garay.
Une fois de plus, le CCMM s'interroge. Comment les pouvoirs publics peuvent-ils engager une lutte contre les sectes tout en continuant à rémunérer ou à pensionner un "directeur d'études à l'école des hautes études en sciences sociales et directeur de recherches au CNRS", selon les termes qui figurent dans la publicité faite sur Internet pour l'ouvrage de M. Garay ?
Regards sur n° 9, septembre, octobre 1999
On ne lit pas avec assez d'attention les communiqués diffusés par certains thésards pour annoncer la date de leur soutenance ou, plus généralement, pour faire savoir leur brillante accession au doctorat. Il est vrai que ces communiqués sont rarement repris par les médias. Sauf au "Monde"où il figurent après les notices nécrologiques..
Ainsi, le 18 juin , "Le Monde" annonçait l'habilitation à diriger des recherches, soutenue le 10 du même mois à Paris V (René Descartes) par M. Régis Dericquebourg. Il y avait longtemps que l'on n'avait pas entendu parler de cet ami des sectes, actuellement maître de conférences à l'Université Charles de Gaulle (Lille III).
Objet de l'habilitation souhaitée par M. Dericquebourg ? Une synthèse de travaux consacrée à "la construction d'un objet de recherche (sic) : les religions de guérison".
On ne pouvait s'attendre à moins.
Mais qui donc à délivré cette habilitation ? le jury des "inévitables" MM. Jean Baubérot, Antoine Faivre, Jean Séguy et Jean-Paul Willaime, la fine équipe du groupe autodéclaré "des sociologues des religions et de la laïcité".
Pas de risque de rencontrer
dans ce groupe un universitaire effectuant des recherches en vue de définir
les voies et moyens de combattre ce fléau.
Mais peut-être faudra-t-il
qu'à l'instar des chercheurs scientifiques du CNRS, une déontologie
des recherches en sciences humaines soit établie par concertation interne
et que les choix prioritaires d'études ne restent pas sans liaison avec
les nécessités de la vie sociale.
Il s'agit -aussi- du bon usage des impôts versés par chaque citoyen.
Parions que les contribuables seraient quelque peu étonnés d'apprendre à quoi servent certains budgets dits de recherche.
AFP, 2 novembre 1999
[Extraits]
Le juge chargé du dossier du suicide collectif présumé de 16 membres de l'OTS, en 1955 dans le Vercors (Isère) a informé les parties civiles de sa décision de clore l'instruction. [.....] Il reste 20 jours aux parties..... pour se manifester en demandant des actes complémentaires avant la clôture du dossier......
Une expertise informatique a également permis de décoder une liste entre l'AMORC (Ancien et mystique ordre de la rose-croix) et l'Ordre du temple solaire, comportant, au moins, 130 noms d'adeptes communs aux deux organisations. Ainsi le nom de Joseph Di Mambro, l'un des dirigeants de la secte, figure sur cette liste jusqu'en 1989, selon M°Vernay, alors que l'interessé niait cette appartenance, attitude commune à d'autres membres encore vivants de l'Ordre du temple Solaire, selon l'avocate.
Soixante quatorze personnes ont péri lors de suicides présumés collectifs de membres de la secte, en octobre 1994 en Suisse et au Canada, puis, en décembre 1995 en France et en mars 1997 au Canada.
AFP , 2 novembre 1999
[Extraits]
Maître Jacques Barillon, avocat des familles de victimes dans l'affaire de l'Ordre du Temple Solaire a estimé lundi que la justice "n'avait pas eu les moyens de mener toutes les investigations possibles" pour que soient poursuivis "ceux qui un rôle dans la commission de ces crimes".
"Les familles de victimes prennent acte du fait que le juge d'instruction considère que l'information judiciaire est terminée" a souligné l'avocat.
C'est incontestablement un constat d'échec de la justice qui n'a pas eu les moyens de mener, dans ds conditions optimales, toutes les investigations possibles pour que soient identifiés, poursuivis, arrêtés et condamnés ceux qui, à quelque titre que ce soit, ont joué un rôle dans la commission de ces crimes en série, tant en France qu'à l'étranger" a écrit l'avocat qui est aussi Président de l'Association Internationale de Défense des victimes de l'Ordre du Temple Solaire.........
L'avocat récuse vivement la thèse que "d'aucuns persistent à proclamer", selon laquelle les victimes de l'OTS, notamment dans le Vercors, procèdent d'un suicide collectif : elle est non seulement contraire à la vérité du dossier, elle fait gravement injure à la mémoire d'innocentes victimes"
Le
Soir, 2 novembre 1999
[Texte intégral]
La police de Pékin traque dans les rues et les petits hôtels de la capitale les adeptes du «Falungong»
La police est restée en état d'alerte maximum dimanche à Pékin, au lendemain de l'adoption d'une loi visant à renforcer la répression contre les sectes et à fournir l'arsenal juridique nécessaire pour condamner prochainement une série de responsables du Falungong.
Alors qu'un calme précaire régnait sur la place Tiananmen où, pour la septième journée consécutive, la police était omniprésente, contrôlant les identités et interpellant au total une vingtaine de personnes soupçonnées de faire partie de la secte interdite, on apprenait que les autorités avaient entrepris de passer les petits hôtels de la capitale au peigne fin pour tenter de dénicher des adeptes venus de province.
Selon le quotidien «Pékin Soir», près de 200 adeptes du Falungong ont été priés de quitter Pékin dernièrement et les propriétaires des hôtels où ils étaient descendus se sont vu infliger des amendes.
Des centaines, voire des milliers d'adeptes du Falungong ont convergé sur la capitale ces derniers jours pour protester contre la loi visant à renforcer la répression contre les sectes, et plus particulièrement le Falungong. Des dizaines d'entre eux qui protestaient silencieusement ont été interpellés par la police, la plupart du temps sans opposer de résistance.
Le mouvement d'inspiration bouddhiste qui revendique 80 millions d'adeptes (2 millions, selon les autorités) a été interdit le 22 juillet, trois mois après avoir défié le régime en organisant une manifestation monstre à Pékin.
De nouveaux adeptes arrivent chaque jour (...) le gouvernement a pris une mauvaise décision en interdisant le Falungong. En tant que citoyens, nous avons le droit et le devoir de lui dire qu'il a pris une mauvaise décision, a déclaré dimanche Liu Dongmei, une enseignante de 34 ans, originaire de Dalian (nord-est), venue à Pékin pour protester.
Aux termes de la nouvelle loi, les membres-clés du Falungong seront «sévèrement punis» tandis que la clémence sera appliquée aux adeptes ordinaires qui acceptent de renier la secte.
Parmi les chefs d'inculpation qui pourront être retenus contre les dirigeants de sectes figurent le meurtre, les blessures corporelles volontaires, le viol, le viol de mineurs, l'escroquerie, la menace pour la sécurité nationale.
L'agence Chine nouvelle a confirmé les arrestations formelles de quatre dirigeants du groupe - Li Chang, Wang Zhiwen, Ji Liewu and Yao Jie -, précisant que les trois premiers sont accusés d'avoir divulgué des secrets d'Etat, le dernier étant accusé d'avoir dirigé un commerce «illégal».
Aucune date
n'a été annoncée pour le procès de ces dirigeants,
mais selon le Centre d'Information pour les droits de l'homme et le mouvement
démocratique en Chine, le premier procès d'un dirigeant du Falungong,
celui de Xu Xinmu, devrait avoir lieu la semaine prochaine à Shijiazhuang
(nord), suivi d'une trentaine d'autres d'ici à la fin du mois de novembre.
(AFP.)
Le
Parisien , 3 novembre 1999, Mickaël Bosredon
[Texte intégral]
Lundi prochain, Alain Vivien viendra présenter au conseil général son projet de réseau départemental anti-sectes. Une première en France. Aussi « le Parisien » lance une enquête sur les quatre sectes recensées en Seine-et-Marne.
Premier volet avec les témoins de Jéhovah. Les TJ, comme on les appelle, sont particulièrement connus et puissants en Seine-et-Marne. Avec 13 salles du royaume implantés sur le département, c'est le mouvement sectaire le plus représenté. Particulièrement discrets, les adeptes ne dérangent pas vraiment la vie locale. A en croire en tout cas les maires des villes ou villages où ils existent.
Pourtant l'année dernière, ils avaient fait parler d'eux, en voulant construire à Brie une salle du royaume de 2 000 places. Jean-Marie Baudry, conseiller municipal de Brie, s'était fermement élevé contre cette venue. Après son tapage, et celui de différents parents d'élèves de la commune, le maire s'était résigné à leur refuser la vente des terrains municipaux. L'affaire est toujours entre les mains du tribunal administratif. « Je n'ai rien contre la philosophie des Témoins de Jéhovah, précise Jean-Marie Baudry, mais je m'élève contre leur côté anti-républicain et anti-démocratique. Ils pronent la non participation au vote, refusent le service militaire sous toutes ses formes, même l'objection de conscience, et surtout, refusent toute transfusion sanguine, même pour leurs enfants. Ce qui met en danger leur santé. »
Alain Vivien joue sur le même ton, en rappelant que cette secte américaine se retranche « derrière le fait que les Etats-Unis n'ont pas ratifié la convention internationale des droits de l'enfant. Or, j'exige des adeptes qu'ils puissent assurer en priorité la sécurité et la santé des mineurs, ce qui n'est pas encore le cas. » Leur message (ils prévoient la fin du monde depuis près d'un siècle, et assurent que seules 144 000 âmes seront sauvées) (1) trouve de l'écho, si on se réfère à l'importance des adeptes en France (130 000 adeptes).
Depuis quelques temps, les TJ cherchent à se rapprocher du statut d'association cultuelle, en voulant se conformer à la législation française. Ce qui leur vaudrait de sortir de la liste noire des sectes en France. Et d'éponger leur fameuse dette. Demain « le Parisien » présentera la Soka Gakkaï, implantée à Chartrettes.
(1) Commentaire
En fait, ce sont 144 000 TJ,
les "oints" (ou "esclaves fidèles et avisés")
qui sont destinés à monter au ciel, selon la doctrine
jéhoviste.
Tandis que les autres TJ, la "grande foule", ceux qui auront obéi
aux durs préceptes de Jéhovah, échapperont la fournaise qui
devrait, selon la secte, s'abattre sur terre d'ici peu, et vivre sur une planète
devenu paradisiaque pour une durée de mille ans...
Le Temps, 3 novembre 1999, par Isabelle Guisan
[Texte intégral]
Anne-Marie Jaton est une femme opiniâtre soutenue par un avocat genevois qui ne l'est pas moins, familier qui plus est des éditeurs et des médias romands.
Le résultat? Un livre, OTS, en quête de vérité, qui sort aujourd'hui aux Editions Slatkine grâce aux contacts de Me Barillon et avec le soutien d'une campagne de presse dans Le Matin.
Depuis les drames de
Salvan et de Cheiry, Anne-Marie Jaton, une secrétaire vaudoise d'Epalinges
à la retraite, n'a cessé de s'activer dans l'Association de défense
des victimes de l'Ordre du Temple solaire. Cette occupation l'a absorbée
à plein temps pendant cinq ans, pour soutenir les proches de victimes (d'autres
sectes aussi) et tenter d'en savoir plus elle-même sur des drames
qui
ont coûté la vie à un de ses frères, sa belle-sour,
son neveu et sa nièce.
Indignés par le non-lieu rendu à
la fin de l'an dernier en Suisse, qui a conclu à un suicide collectif à
Salvan et Cheiry, Anne-Marie Jaton et Me Barillon - également défenseur
de familles françaises - souhaitent provoquer réactions et interrogations
quelques semaines avant le terme de la procédure française. La toute
récente mise en examen de Michel Tabachnik pour recel et
association
de malfaiteurs (LT d'hier) n'apaise pas la colère d'Anne-Marie Jaton, atterrée
de voir ce qu'elle considère comme des assassinats restés impunis:
«Si on ne trouve pas celui qui a tenu le pistolet, qu'on juge au moins
les auteurs des ndoctrinements aberrants qui ont amené les gens vers la
mort.»
Dans son livre, elle cite quelques textes ésotériques nés sous la plume du chef d'orchestre. Pour le reste, OTS, en quête de vérité, 350 pages écrites sobrement cet été, est une analyse «fouillée, précise et rigoureuse», selon Me Barillon. Il fait surtout le point sur toute l'affaire à partir de documents trouvés chez le frère d'Anne-Marie Jaton, sur la base de rencontres avec des proches de victimes en Suisse et en France, d'entretiens avec des juges, des journalistes et un proche du dirigeant de l'OTS, Jo Di Mambro.
Le livre n'est pas une enquête systématique, il ne contient pas de révélations fracassantes qui puissent faire rebondir les enquêtes. Mais il donne la parole à des proches qui n'ont pas été entendus par la justice et dont le récit sert un des propos du livre: montrer que l'OTS recrutait dans tous les milieux et prendre ainsi conscience que tout un chacun peut être endoctriné. Anne-Marie Jaton souhaite aussi relever la collaboration lacunaire entre les justices française, canadienne, australienne et suisse, à propos des avoirs financiers et immobiliers de l'OTS notamment: «Comment peut-on conclure à un non-lieu en l'absence de tant de documents et de renseignements nécessaires?» Et elle s'interroge sur la peur manifestée par les anciens adeptes rencontrés par les proches des victimes dont certains ont reçu récemment des menaces anonymes à l'occasion de la sortie du livre: «Pourquoi ces menaces? Pourquoi les anciens adeptes ont-ils encore si peur qu'on parle si les dirigeants de l'OTS ont disparu et s'il agit d'un suicide?»
Charlie Hebdo, 3 novembre 1999, par Samia Faraoui
[Texte intégral]
A Téhéran, quand vous regardez, à la télé, une chaîne américaine interdite, grâce à la parabole planquée dans la plante verte de la véranda, il arrive soudain que l'image des Spice Girls se brouille pour laisser place à un moustachu en treillis muni d'une Kalachnikov.
Il s'agit du piratage mensuel des Moudjahidin du peuple, l'opposition clandestine, qui émet depuis des camps d'entraînement militaires en Irak, d'où elle rêve d'instaurer en Iran un État à la fois marxiste et islamique. Les mêmes opposants que Chevènement a fait coffrer la semaine dernière - ce qui ne se fait pas dans une démocratie - et qui, du coup, sont passés aux yeux de l'opinion publique française pour de doux démocrates.
Les Iraniens, eux, ne sont pas dupes. Quand ils voient apparaître les tronches des moudjahidin à la télé, ils zappent, pour éviter d'entendre leurs rengaines idéologiques.
De toute façon, l'ayatollah Khomeyni, en 1979, s'est déjà chargé d'appliquer leur projet « révolutionnaire » en nationalisant toutes les entreprises pour les mettre sous la tutelle de Fondations islamiques corrompues. Ce sont également les femmes moudjahidin qui ont lancé la vogue de l'uniforme islamique que le régime a rendu obligatoire : foulard sur les cheveux, imperméable et pantalon.
Mais comme ils ont subi une répression féroce du régime, les moudjahidin refusent d'admettre que la république islamique actuelle ressemble comme deux gouttes d'eau à leurs projets d'avenir pour l'Iran. Vingt ans d'exécutions massives et de tortures diverses ont donc achevé de rendre opaque une organisation qui fonctionnait déjà comme une secte.
Leur leader, Massoud Radjani, aime à cultiver - parfois par la force - son image de gourou éclairé, et à répéter à ses disciples : « Je ferai de vous des hommes nouveaux. Donnez-moi tout ce que vous possédez, marchez par mes jambes et parlez par ma langue ».
Dangereuse pour la santé mentale et physique de ses militants, cette organisation, longtemps soutenue par les États-Unis, ne représente en Occident que 2000 personnes sur les 2 millions d'Iraniens en exil. Mais ce sont les plus voyants et les plus actifs.
Le Parisien , 6 novembre 1999,
par Mickaël Bosredon
[Texte intégral]
JUILLET 1997, scandale au château de Montramé, à Soisy-Bouy. Guy-Claude Burger, gourou de la secte Orkos, fondateur de l'instinctothérapie (le manger cru), est interpellé dans le cadre d'une affaire de pédophilie. Beaucoup d'adeptes et d'anciens adeptes racontent alors les pratiques pédophiles du gourou...
Aujourd'hui Benjamin Etié, le directeur de la société Orkos (elle commercialise des fruits et légumes bio) nie tout. « Le dossier sur Guy-Claude Burger est vide. Et on ne peut que se scandaliser de la lenteur de l'instruction : cela fait plus de deux ans que M.Burger est en détention préventive. »
L'instruction touche d'ailleurs à sa fin. Au château, acheté 4 millions de francs dans les années 80, on s'est remis, bon an mal an, de ce coup terrible pour la réputation d'Orkos. « Oui, ça a été très dur » se souvient Benjamin Etié. « Notre nom a été cité partout. Difficile de trouver des acheteurs après ça. Mais on se remet doucement. » La commercialisation de « produits bio », en provenance de Thaïlande, Indonésie, Malaisie, affichait encore un chiffre d'affaires de 22 millions de francs en 1998. Les adeptes du « manger cru » reviennent peu à peu sur le site de Montramé, en cure.
Plusieurs condamnations
Loin d'être un poids, la personnalité de Guy-Claude Burger est toujours vivante à Montramé. « Nous avons régulièrement des contacts avec lui » affirme le jeune (22 ans) directeur, arrivé en 1993 dans la secte. « Secte ? » s'insurge Benjamin Etié. Il ne sait même pas qu'Orkos figure dans le dernier rapport parlementaire sur les groupes sectaires. Classement dû en partie à la personnalité de Burger. Il avait déjà été condamné, en 1978, à quatre ans de prison en Suisse pour « attentats contre mineurs » et « débauche contre nature ». Il développe à cette époque une « métapsychanalyse » qui explique, notamment, qu'il faut assouvir les pulsions incestueuses des enfants.
Plus tard, il est condamné à trois mois de prison avec sursis, et 50 000 francs d'amende, pour « exercice illégal de la médecine » : une de ses adeptes vient d'être retrouvée morte en état de malnutrition... Dangereuse l'instinctothérapie ? Pourtant Burger en parle comme d'un remède miracle. « La désintoxication qui se produit grâce à l'instinctothérapie » explique-t-il, « peut guérir des maladies, notamment cancéreuses. » Benjamin Etié assure d'ailleurs avoir vu des cas de cancer résolus grâce à l'instincto...
La date du procès de Guy-Claude Burger devrait être bientôt connu. Il est aujourd'hui âgé de 70 ans.
Yahoo,
6 novembre 1999.
[Texte intégral]
KIGALI, 6 nov (AFP) - Les sectes religieuses annonçant la fin du Monde ou promettant une rédemption collective prolifèrent au Rwanda à l'approche de l'an 2000 au sein d'une société encore traumatisée par le génocide de 1994.
Après le génocide, le nombre des églises chrétiennes "est passé de huit à 300, profitant de la libéralisation religieuse du nouveau régime rwandais", explique à l'AFP le Pasteur André Karamaga, président des Eglises presbytériennes et docteur en théologie.
Majoritairement catholique, le Rwanda a vu se développer, en particulier depuis le génocide, des sectes "millénaristes" et d'autres dérivées du protestantisme.
Certains "nouveaux chrétiens" diffusent des messages de fin du monde qui rencontrent un certain écho dans une population traumatisée par les massacres qui ont fait de 500.000 à 800.000 morts parmi les Tutsis et les Hutus modérés d'avril à juillet 1994.
"Ces nouveaux groupes se fondent sur le traumatisme et la
fragilité des gens, beaucoup se sont formés dans les camps de réfugiés
ou sont arrivés
avec les Tutsis de la diaspora", précise
le pasteur Karamaga, ajoutant: "Des prédicateurs sont venus ici
en apportant de l'aide humanitaire et ils en ont profité pour fonder des
groupes".
Certaines sectes "utilisent les symboles du livre de l'Apocalypse pour recruter de nouvelles ouailles grâce à la peur de la fin du monde, donnant une interprétation erronée des textes", selon lui.
Au marché central de Kigali, par exemple, des prédicateurs n'hésitent pas à interpeler les clients et les promeneurs.
"Beaucoup de gens que je connais, qui ne priaient pas assidûment, le font maintenant chaque jour. Ils pensent qu'avec l'an 2000, il vaut mieux être prêt à tout", raconte David, employé d'une organisation humanitaire.
Plus grave, les médias officiels ont récemment rapporté l'arrestation pour des prières nocturnes de 40 personnes qui se réclament de la secte des "Voyageurs du paradis", à Kibuye (ouest).
Les autorités leur ont demandé de cesser de prier en cachette, ce qu'ils ont refusé. Ils ont alors été arrêtés pour avoir violé une loi interdisant les réunions nocturnes de plus de trois personnes.
A Byumba (centre), un autre groupe a été récemment mis en prison. Les "Croyants du Christ" assurent qu'un message divin, récemment révélé dans la perspective de la fin du monde toute proche, leur commande de s'abstenir de manger certains aliments comme de détenir des papiers d'identité.
Menés par quatre femmes, ils refusent les petits pois, le maïs ou la farine de maïs qu'on leur donne en prison et ne se nourrissent depuis plusieurs semaines que de haricots bouillis sans sel ni huile.
Ils refusent également les traitements médicaux et n'utilisent pas de savon. L'un d'entre eux, hospitalisé, est mort après avoir retiré sa perfusion.
"Une nuit, j'ai prié tout le temps et à 4h00, Dieu a annoncé qu'il allait soigner une femme souffrant du ventre depuis trop longtemps. C'était moi et, depuis, je n'ai plus mal, c'est un miracle", s'enthousiasme Béatrice, membre d'une "Eglise vivante".
Pour certains "prophètes",
la recherche du profit est une des principales motivations. "J'ai demandé
à un homme pourquoi il prêchait des choses superficielles qui ne
correspondent pas au message de Dieu, il m'a répondu qu'il fallait bien
qu'il travaille", témoigne André
Karamaga.
Le Parisien , 8 novembre 1999, par Mickaël Bosredon
[Texte intégral]
Prévention
Réunion "au sommet" ce matin à l'hôtel du département de Seine et Marne.
Alain Vivien, président de la mission interministérielle de lutte contre les sectes, se déplacera à la salle des séances pour une conférence-débat sur le thème des sectes. A l'ordre du jour ? La création d'un réseau de lutte contre les sectes à l'échelon départemental. Une première en France. Elle devrait se montrer complémentaire de la cellule de veille préfectorale, lancée en 1997, et dirigée en ce moment par Patrick Pincet, directeur de cabinet du préfet.
Certains élus enthousiastes
Au sein de la cellule du conseil général, des élus, des administratifs, des membres d'associations, et peut-être même des maires, auront pour mission de surveiller le phénomène sectaire en Seine-et-Marne. A ce jour, quatre sectes sont officiellement implantées sur le territoire du plus grand département d'Ile-de-France : Orkos, Soka Gakkaï, Mandarom et Témoins de Jéhovah. Alain Vivien relève également " une présence de scientologues autour de Meaux ".
Le CCMM (Comité contre les manipulations mentales) devrait être directement impliqué dans ce réseau. Il compte dorénavant deux représentants en Seine-et-Marne : François Limoges, qui tient sa permanence à la mairie de Saint-Fargeau-Ponthierry, et Jean-Marie Baudry, conseiller municipal à Brie-Comte-Robert, qui devrait se charger du secteur du nord de Melun.
Quant aux conseillers généraux, deux d'entre eux se montrent pour le moment enthousiastes pour participer à ce réseau : Lionel Walker, de Saint-Fargeau-Ponthierry, et Monique Delessart de Pontault. Reste à convaincre les maires. Notamment ceux des communes abritant des mouvements sectaires. Ce qui pourrait prendre plus de temps.
Libération, 9 novembre 1999, par Caroline Puel
[Texte intégral]
Officiellement, 111 adeptes de Falungong ont été arrêtés et inculpés. «Des
milliers d'adeptes sont actuellement détenus et une centaine ont été
envoyés en camp de travail au cours des deux dernières semaines.»
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Après une première vague de répression «modérée» à l'égard de la secte Falungong (responsables interpellés, adeptes mis en garde et renvoyés chez eux), le gouvernement chinois durcit le ton à l'encontre de ce mouvement, accusé de vouloir renverser le régime communiste. Hier, les autorités ont, pour la première fois, fourni des indications chiffrées en confirmant l'arrestation d'au moins 111 adeptes de la secte.
Une fois inculpés, suivant des motifs aussi variés que «la pratique d'une religion hérétique pour saper l'application de la loi, l'organisation de rassemblements visant à troubler l'ordre social, des pratiques commerciales illicites ou l'obtention illégale de secrets d'Etat», ces adeptes devraient être traduits devant des tribunaux et condamnés à des peines de prison. Aucun procès n'a encore eu lieu - celui qui était prévu dimanche à Haikou, dans le sud du pays, a été reporté à vendredi.
Camp de travail.
Mais, selon le centre d'information sur les droits de l'homme, basé à Hong-kong, «des milliers d'adeptes sont actuellement détenus» et «une centaine de Falungong de base de la province de Jilin (nord-est) ont été envoyés en camp de travail au cours des deux dernières semaines». Cette peine administrative, qui peut être infligée sans procès, est d'une durée maximale théorique de trois ans. Le centre d'information estime que des procès secrets pourraient également avoir lieu, loin de l'attention des médias internationaux.
Un malaise important flotte autour de cette «affaire Falungong». Depuis que la secte a révélé son importance au grand jour, voilà plus de six mois, les points d'interrogation se multiplient, mais restent pour l'instant sans réponse. D'abord, la question de fond: qui sont réellement les Falungong? Des fanatiques dangereux qui n'hésitent pas à mettre en péril la société chinoise et l'équilibre de son régime, comme l'affirment les autorités, ou une secte pacifiste qui prône la sérénité et la bonté, comme tentent de l'expliquer ses adeptes?
Sans bouger.
Lors de la première manifestation, le 25 avril dernier, la capacité de mobilisation des adeptes avait impressionné tous les observateurs. Onze heures durant, plus de dix mille personnes étaient restées sans bouger, certaines en méditation, alignées le long du mur d'enceinte de Zhongnanhai, la résidence des hauts dirigeants chinois, en plein centre de Pékin. Refusant pour la plupart de répondre aux questions des journalistes, elles s'étaient retirées dans le calme à la tombée de la nuit, après que leur délégation eut été reçue par les services du Premier ministre. Toutes les rencontres effectuées à ce jour avec des membres de la secte laissent une impression troublante. Ces Chinois, de toute origine sociale, en majorité des femmes, montrent une attitude pacifiste et morale.
Beaucoup n'ont entendu parler qu'a posteriori de la manifestation du 25 avril et ont été sidérés d'apprendre, le 22 juillet, que leurs exercices de respiration et méditation, qu'ils faisaient jusqu'alors ouvertement dans les parcs, étaient désormais interdits. Ils s'estiment victimes d'une injustice et cherchent à attirer l'attention des autorités suprêmes pour obtenir une réhabilitation, c'est alors qu'ils se font arrêter.
Menace. La réaction des autorités paraît disproportionnée par rapport au risque réel. Quel danger de déstabilisation redoute donc le pouvoir? Il faut assurément replacer l'«affaire Falungong» dans le contexte d'un régime habitué à fonctionner depuis plus de cinquante ans avec un parti unique, où la stabilité sociale est inscrite en tête des priorités, et où tout mouvement organisé apparaît comme une menace. Les autorités ont-elles pu vraiment craindre que le gourou Li Hongzhi utilise un jour son influence à des fins politiques? Qu'il rassemble les laissés-pour-compte de la Chine des réformes et tout un petit peuple lassé de la corruption?
Le lourd passé chinois chargé d'histoires de sociétés secrètes et de sectes qui ont mis en péril, voire renversé des dynasties, lors de l'époque impériale, a certainement compté.
Mais n'y aurait-il pas eu manipulation des adeptes? C'est sans doute la question la plus grave et la moins éclaircie. S'agit-il de rivalités au sein de la communauté scientifique divisée sur les mérites du qigong? D'une mesure de vengeance orchestrée par d'autres sectes, jalouses du succès que remportait Falungong? L'«affaire Falungong» ne pourrait-elle pas servir à régler d'autres comptes, dans le cadre de la permanente guerre des clans politiques? A qui pourrait alors nuire ou profiter cette affaire?.
Libération, 9 novembre 1999, par Anne Loussourian
[Texte intégral]
Ils
convergent vers la capitale afin de lever le «malentendu».
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Pékin correspondance:
Xie, You, Zheng et Zhang ne se connaissaient pas le mois dernier. Cela fait plusieurs années que ces quatre paysans aux vêtements tachés de terre pratiquent le Falungong (littéralement «la Roue de la loi»). Ils font partie des nombreux adeptes qui ont convergé sur la capitale depuis que la secte a été mise hors la loi par le gouvernement fin octobre. Ils partagent maintenant la même couverture, dorment à la belle étoile dans les champs des environs de Pékin pour éviter les contrôles d'identité dans les hôtels. Le soir, ils pratiquent la méditation pour se réchauffer quand la température tombe.
Bienfaits. Une clandestinité forcée qui crée une forte solidarité. «L'un de mes frères a été condamné à un an sans procès dans ma province», raconte, Xie, originaire du Liaoning. Il relate que, depuis deux ans, de plus en plus de voisins se sont mis à pratiquer le Falungong et qu'ils sont maintenant «entre 100 et 200» sur 2 000 villageois, ce qui, selon lui, «n'est pas beaucoup, car [leur] village s'y est mis assez tard».
Mademoiselle Liu, elle, s'inquiète. «Il ne faut pas éradiquer le Falungong. C'est bon pour les gens, ça les transforme en bonnes personnes. C'est dommage de priver d'autres gens de ses bienfaits», explique en s'animant cette jeune professeur d'université à Dalian. Elle précise avoir été «menacée de vingt jours de rééducation dans un centre de désintoxication pour drogués» par son université si elle continuait à pratiquer ouvertement.
«Mobilisation».
Selon les adeptes, les membres du Falungong continuent à arriver dans la capitale. Suivant une tradition ancrée dans la culture populaire chinoise, ils veulent s'adresser directement aux dirigeants suprêmes, afin que ceux-ci réparent les injustices locales. «Ma carte d'identité a été confisquée par les policiers du village pour m'empêcher de venir à Pékin dire la vérité. Je suis venu à vélo et en voiture avec d'autres», explique Gao, avant de préciser que «certains de Jiamusi (à la frontière sino-russe, ndlr) ont fait deux semaines de vélo pour venir», les gares routières et ferroviaires étant très contrôlées par les policiers. Cette mobilisation a confirmé aux yeux des autorités le côté «vicieux», dont le Quotidien du peuple a récemment accusé la secte.
Choc.
Une jeune étudiante en langues tente d'expliquer cet afflux: «C'est parce que tout le monde a la Loi (celle de la Roue de la loi, ndlr) dans le cur. Notre maître nous a appris la Loi mais pour les choses précises nous décidons personnellement. La Loi nous conduit à savoir comment nous comporter.» Tous ont un discours identique, quelles que soient leur origine et classe sociales. Entre l'idéologie communiste et le Falungong, le choc est frontal. La ferveur des adeptes trouble le Parti communiste, qui a perdu sa capacité à mobiliser les foules. Les adeptes, qui s'appellent «disciples de la Grande Loi», parlent tous avec enthousiasme de l'enseignement de «maître Li», qui, selon des témoignages répétés, leur a donné les clés «pour être une bonne personne avec une bonne morale». Un jeune étudiant en informatique de Harbin dit essayer d'appliquer les trois principes de «vérité, bonté, patience» (Zhen, Shan, Ren), pierre angulaire de l'enseignement de Li Hongzhi, le gourou réfugié aux Etats-Unis. Pour Ma, le biologiste, ce serait même la clé pour un corps sain. «Ceux qui ne pratiquent pas le Falungong ne peuvent éviter de tomber malade. Il n'y a qu'en pratiquant la Grande Loi que l'on peut être en bonne santé», assure-t-il. Beaucoup d'adeptes sont d'autant plus attirés par le Falungong qu'ils espèrent y trouver un palliatif des lacunes du système de soins en Chine.
Même comportement.
La pression sociale qu'exercent entre eux les Falungong, afin d'être «une bonne personne», peut quelquefois remarquablement unifier les comportements. C'est ainsi que des dizaines d'entre eux se rendent ces jours-ci au Bureau des plaignants de Pékin, espérant expliquer le «malentendu» dont ils se sentent victimes et réclamant justice. Ils sont alors interpellés. Autre exemple: un groupe d'une dizaine d'adeptes, rencontré avec une télévision étrangère, a tout d'abord refusé d'être filmé de face, par peur des représailles policières. Après une remarque de l'un d'entre eux, estimant qu'«une bonne personne ne devait pas avoir peur de se montrer», ils ont tous découvert leur visage....
Le Parisien, 10 novembre 1999 par Mickaël Bosredon
[Texte intégral
Lundi au conseil général .Peu de monde, lundi, pour la venue d'Alain Vivien au conseil général de Seine et Marne. Les élus et les maires ont visiblement d'autres soucis en ce moment que le phénomène sectaire.
Cette visite du président de
la mission interministérielle de lutte contre les sectes, était
pourtant programmée de longue date ( le Parisien du 7 novembre).
Le conseil général a en tout cas profité de cette conférence-débat
pour lancer un réseau de lutte antisectes. En fait, il s'agira d'élargir
la cellule existant déjà à la préfecture depuis 1998,
en faisant participer des conseillers généraux et des maires. Les
membres associatifs y seront aussi conviés. « Il s'agira d'une
structure informelle, a précisé Patrick Pincet, directeur
du cabinet du préfet, où chacun jouera un rôle d'informateur.
» Lionel Walker, maire et conseiller général de Ponthierry,
s'est montré intéressé. Dommage cependant que le débat
de lundi n'ait pas trouvé plus d'écho. Alain Vivien avait choisi
la Seine-et-Marne du fait de ses racines dans ce département. On peut aussi
supposer qu'avec un président comme Jacques Larché, il avait là
l'occasion de rencontrer un interlocuteur « de choix » : le
président du conseil général est aussi président de
la commission des Lois au Sénat.
Le Falun Gong
chez Jacques Larché .
« Ne pourrait-on pas légiférer, a-t-il lancé à l'adresse de Jacques Larché, pour faire évoluer la loi en matière de statut cultuel, que réclament nombre d'associations à dérives sectaires... » Le président en a visiblement pris bonne note. Comment utiliser la loi pour combattre le phénomène sectaire, tel a d'ailleurs été le thème de ces deux heures de débat.
Droit associatif, Code de l'urbanisme, droit du travail,
de l'hygiène... Alain Vivien a rappelé l'étendue des possibilités
qui s'offrent aux maires ainsi qu'à la préfecture, pour empêcher
les implantations sectaires dans le département, qui compte quatre mouvements
considérés comme tels. Implantations qui
se poursuivent puisque,
de source ministérielle, le Falun Gong chercherait à débarquer
dans le canton de Rebais, territoire du président du conseil général.
Qui n'était d'ailleurs pas au courant.
Problème : ce mouvement
n'est pas classé secte par le rapport parlementaire. Mais il l'est en Chine,
où il représente un contre-pouvoir jugé indésirable
par les autorités chinoises. Est-il dangereux en France ? Il risque fort
de se poser un problème législatif, si la préfecture veut
l'empêcher d'acquérir un domaine en
Seine-et-Marne.
----------------
Commentaire : Je ne pense pas que le mot "secte" tel que l'entend l'Assemblée nationale française,ait le même sens dans une démocratie que dans un régime tel que celui de la Chine.Mathieu Cossu.
Le Parisien, 10 novembre 1999, par Stéphane Albouy
[Texte intégral]
Arnaque
«Nous avons payé pour faire de la publicité à nos entreprises et nos enseignes se retrouvent aujourd'hui dans un guide qui fait la promotion d'une secte. » Comme ce commerçant de l'est du Val-d'Oise, qui préfère garder l'anonymat par peur de représailles, ils sont des dizaines à avoir été abusés.
Dans le courant de l'année 1998, grandes surfaces, hôpitaux et petits commerçants du département ont reçu la visite de commerciaux de la Cepp (Consortium européen de publicité professionnelle). Les démarcheurs proposaient à leurs interlocuteurs de figurer dans « le Guide individuel de l'entreprise ». Les prix étaient très attractifs et la publication septembre dernier. devait être diffusée dans les principaux comités d'entreprise de la région. L'affaire prend une autre tournure au mois de
« Nous avons reçu un courrier du centre Roger-Ikor (NDLR : association de lutte contre les sectes, agréée par le ministère de la Jeunesse et des Sports) qui nous demandait pourquoi une secte bénéficiait de notre soutien, explique un petit commerçant. Nous sommes tombés des nues parce que la plupart d'entre nous n'avaient pas reçu le guide après parution. »
Une représentante du centre Roger-Ikor explique : « Le rapport parlementaire de 1996 a bien répertorié la Méthode Silva de contrôle mental, présentée dans le guide auquel ces commerçants ont acheté des emplacements publicitaires, comme étant une secte. Il suffit de lire quelques lignes parues dans celui-ci pour le vérifier (voir document). C'est un mouvement qui regroupe quelques centaines d'adeptes en France et qui vient des Etats-Unis. » La méthode Silva s'adresse aux chefs d'entreprise et elle est censée leur expliquer comment « améliorer leurs perceptions, leur mémoire, leur pouvoir de décision et de discrimination », avec pour objectif de « neutraliser les causes de la non-motivation d'un employé, de réduire les plaintes, de diminuer l'absentéisme, de remédier aux blocages de la production, de vendre à l'avance ». Tout un programme.
En Seine-et-Marne, où « le Guide individuel de l'entreprise » a provoqué un véritable tollé (lire ci-dessous), le directeur du CEPP, Maurice Fillon, plaide la bonne foi et assure être « abasourdi par toute cette affaire ». « Nous achetons des textes sans droit d'auteur pour illustrer nos publications, explique-t-il. Cette fameuse Méthode Silva, nous l'avons trouvée et achetée dans les rayons d'une grande enseigne. Aujourd'hui, on m'accuse de faire de la publicité à une secte mais qu'on m'explique d'abord pourquoi on peut trouver de tels livres en vente libre. »
La mission interministérielle de lutte contre les sectes a été chargée d'une enquête sur cet étrange dossier.
L'Express, 11 novembre 1999, par François Koch.
[Résumé]
Le journaliste pose la question de savoir si la secte apocalyptique et millénariste va durablement investir la commune de Saint Paul de Vence. La secte vient, en effet, d'édifier une "maison du royaume" de 300 mètres carré prévue pour 230 adeptes.
"J'ai recherché en vain les moyens de m'opposer au projet d'une assiociation repertoriée comme secte par l'Assemblée nationale" se défend le Maire, René Buron.
Jean Claude Cazenove, premier adjoint au Maire, démissionnaire , ingénieur des Ponts et XChaussées a relevé pas moins de huit irrégularités qui, selon lui auraient d^conduire le Maire à refuser cette construction, aussi a-t-il déposé, en octobre, un recours en excès de pouvoir.
"La justice administrative tranchera, déclare Monsieur Buron, lorsque les règlements d'urbanisme sont respectés et c'est le cas selon moi, le Maire est désarmé pour refuser le permis de construire à une secte".
Maître Cohen-Seat, conseil de Monsieur Cazenove, estime au contraire qu'"une commune peut toujours invoquer le risque de trouble à l'ordre public lorsqu'il s'agit d'une organisation sectaire".
C'est, en effet, ce qui s'est produit à Remomex, petit village des Vosges, où le Maire a refusé aux Témoins de jéhovah, l'installation d'un centre régional pour 2000 adeptes. Le recours de la secte a été rejeté par le tribunal administratif de nancy.
Et le journaliste de conclure : "Les annonciateurs de la fin du monde se sont vu opposer moins de résistance à Saint paul de Vence"
Commentaire : Et nous ne pouvons que le regretter. Mathieu Cossu.
Le Parisien, 16 novembre 1999.
[Texte intégral]
Le dossier des Témoins de Jéhovah ravive l'attention du maire de Brie, André Aubert.
Le projet des TJ ? L'implantation d'une salle de 2 000 places à la sortie de Brie, route de Férolles, non loin de la RD 216 en direction de Chevry-Cossigny.
Un permis de construire refusé par le maire en septembre 1998. L'élu monte au créneau. Il affirme qu'il ne « s'est pas résigné à leur refuser la vente de terrains municipaux après le tapage des détracteurs du projet » car le permis de construire sollicité par les Témoins de Jéhovah s'appliquait à un terrain purement privé.
Par ailleurs, son refus était fondé « exclusivement sur l'incompatibilité de leur projet avec les règles d'urbanisme applicables, et non sur la nature sectaire de leur mouvement, un motif parfaitement illégal que les opposants à l'implantation me pressaient pourtant d'adopter », insiste l'élu pour répondre à ses détracteurs.
Var- Matin, 22 novembre 1999, par Ph. DUBERNARD.
[Texte Intégral]
La propriété sise sur la commune de Jausiers (A.-H.-P.) dans la vallée de l'Ubaye aurait été achetée par l'époux de la fondatrice et gourou de la secte indienne " Sahaja Yoga " qui compterait plusieurs milliers d'adeptes notamment en Inde et en Europe.
Propriété depuis une trentaine d'années du comité d'entreprise de la Caisse régionale d'assurances maladies du Sud-Est, le château des Magnans, à Jausiers, aurait été vendu à une secte indienne par l'intermédiaire d'un homme d'affaire iranien.
Ancienne propriété de la CRAM Sud-Est
Edifiée au siècle dernier par Louis Fortoul, un habitant de la vallée de l'Ubaye qui avait réussi à faire fortune au Mexique, la demeure est inspirée du style des châteaux de Louis II de Bavière.
Au décès de son propriétaire, le château avait été transformé en hôtel avant d'être racheté par le comité d'entreprise de la Caisse régionale d'assurances maladie du Sud-Est qui, après d'importants travaux, le transforma en centre de vacances destiné à son personnel au début des années soixante-dix.
Depuis quelques années, le château ne recevait plus aucun groupe et la CRAM s'était finalement décidée à vendre la propriété en fixant le prix de vente à 10 MF.
Les acquéreurs ne s'étant pas bousculés, le prix avait été revu à la baisse et la propriété avait été vendue aux enchères en octobre dernier.
Pour 1,5 MF, un entrepreneur de Digne-les-Bains avait fait l'acquisition des lieux ainsi que des meubles avant qu'une surenchère de 10 % n'oblige à une seconde vente publique.
Bien qu'intéressé par le château, dont il entendait faire un nouveau centre de vacances, l'artisan dignois avait été contraint de jeter l'éponge au profit d'un acheteur parisien d'origine iranienne qui était monté jusqu'à 2,5 MF.
Un intermédiaire qui, selon l'Association de défense des familles et des individus (ADFI), aurait agi pour le compte de M. Chandika Prasad Srivastava, ancien secrétaire général de l'agence spécialisée des Nations-unies pour les affaires maritimes, résidant à Rome.
D'origine indoue, le nouveau propriétaire aurait épousé en 1947, une certaine Nirmala Salve Devi, qui après avoir abandonné des études de médecine fonda en 1970 la secte indienne " Sahaja Yoga ".
Une association particulièrement bien implantée en Inde et en Angleterre ainsi que dans quelques autres pays européens tels que la Belgique, l'Allemagne, la Suisse ou l'Italie.
En France, la secte, qui figure dans le rapport parlementaire des députés Alain Gest et Jacques Guyard, compterait quelques centaines d'adeptes dispersés sur l'ensemble du territoire de Lille à Nice et de Bordeaux à Strasbourg.
Un centre de relaxation
" La vente est tout à fait légale et la commune ne peut donc rien faire. Il faut attendre et voir ", indiquait hier l'un des adjoints au maire de Jausiers, préoccupé par d'éventuelles actions de " prosélytisme dans la commune ".
Pour l'heure, la municipalité et les habitants de la vallée s'avouent très inquiets et surveillent de très près les abords du château où quelques " visiteurs " s'affèrent déjà à prendre des mesures en vue d'éventuels travaux.
Quant au nouveau propriétaire, il a simplement indiqué qu'il entendait réaliser aux Magnans " un centre de relaxation ".
Un projet dont il pourrait s'entretenir avec Jean-Pierre Aubert, maire de Jausiers et membre du Conseil d'État, dès son retour d'Inde prévu pour le printemps.
Relevé sur un autre site, 23 novembre 1999, par Cyril Malka
Certains d'entres vous connaissent "Livets Ord" de Upsala en Suède ?
Cette secte à des relations avec ce qui s'appelle ici "Københavns Bibeltræning Center" (Centre d'entraînement Biblique de Copenhague).
L'un des prêtres de ce mouvment s'appelle Christian Hedegaard. Il a écrit un livre dans lequel on peut lire que les dessins animés sont des concrétisations des démons etc. Que les chrétiens ne doivent ni fumer, ni boire ou être malades...
Un père de famille m'a contacté. Toute sa famille (femme et 5 enfants) ont vendu la maison (pendant son absence) et sont partis... C'est l'argent de la vente de sa maison qui a financié ce livre (mon client est em-ba-llé!)
Les "messes" durent trois heures. D'abord, on chante, pendant à peu près une heure: Alleluia, on psalmodie et crie.
Puis c'est la quête, on explique qu'à l'époque biblique, lorsque les gens donnaient un dinar, il s'agissait d'une paye journalière, c'était donc beaucoup. Et que seuls ceux qui payent seront sauvés.
Ce sont donc des billets entre 100 et 1000 francs qui tombent dans le panier.
Puis on celèbre la messe, on entre en trance, on exorcise, on parle en langues, crie, les yeux révulsés, allongés sur le sol etc.
Tout ce cirque dure trois heures, les enfants au premier plan en font partie. Surtout les garçons sont bien surveillés, à propos.
Et tout ceci se passe dans l'église catholique de Nykøbing Falster, dans le sud du Danemark.
L'un des deux prêtres est Martin Bergsø, un prêtre catholique. Ce prêtre a même décidé qu'à partir du premier janvier 2000, Ça serait KBC qui s'occupera du catéchisme à l'église.
Les enfants sont terrorisés par tout, ils ont peur des démons, et ne veulent bien entendu plus voir leur père qui est un "suppôt de Satan" et démonique. (.....)
Du fait que ceci se passe dans l'église catholique, mon client a porté plainte à l'évêque du Danemark (nous n'en avons qu'un!), Ceslaw Kozon.
Un rapport, en ma possession, a été écrit décrivant ces choses. L'évêque a reçu une copie du livre (avec un grand merci à l'église catholique dedans!) et RIEN n'a été fait... Absolument RIEN!
Libération, 25 novembre 1999, par Frédérique Amaouas
]Texte intégral]
Un corps momifié a été retrouvé lors de la perquisition contre Life Space.
La police japonaise a lancé hier un raid massif contre la secte Life Space, ravivant dans l'opinion le souvenir de la sinistre secte Aum Shinrikyo dont le gourou est toujours sous les verrous, attendant d'être jugé pour les douze assassinats commis en son nom dans le métro de Tokyo il y a quatre ans.
Les enquêteurs soupçonnent des membres de Life Space, fondée il y a moins de vingt ans, d'avoir kidnappé un homme de 66 ans gravement malade du cerveau alors qu'il se trouvait en traitement dans un hôpital de la région d'Osaka. Son corps a été retrouvé momifié dans une chambre d'hôtel louée au nom de la secte près de l'aéroport international de Narita.
Les principales installations de la secte à travers le Japon ont été perquisitionnées en même temps hier matin par la police. Un centre d'hébergement de la petite ville d'Oarai (ouest du Japon) où vit Koji Takahashi, le gourou, un homme de 61 ans à la longue barbe blanche, a également été fouillé par les enquêteurs.
La secte est soupçonnée d'être à l'origine de multiples enlèvements d'enfants et de la mort d'au moins deux fidèles dans des circonstances épouvantables. En 1995, un jeune homme avait été retrouvé mort après avoir participé à un «séminaire de découverte de soi-même» organisé par la secte. Il aurait succombé après avoir été plongé dans un bain d'eau bouillante.
L'organisation a été condamnée à verser 28 millions de yens (1,4 million de francs) à la famille, ce qui ne l'a pas empêché de poursuivre ses activités en toute légalité.
La législation sur les sectes est en effet très permissive au Japon. Depuis les agissements de Aum Shinrikyo, on attend toujours les réformes promises par les gouvernements successifs pour renforcer le contrôle des autorités sur ce genre d'organisation.
Un projet de loi en ce sens est en discussion à la Diète en ce moment. Ce vide juridique est probablement à l'origine de la mort, l'année dernière, d'un homme de 43 ans dans les locaux de Life Space. Atteint d'une grave maladie rénale et sans doute endoctriné par la secte, il avait refusé de se faire hospitaliser.
D'après les médecins légistes, le corps momifié retrouvé près de Narita était celui d'un homme mort depuis plusieurs mois. Deux fidèles de Takahashi en assuraient la garde. Contre toute évidence, le fils de la victime, membre de Life Space, a affirmé à la presse que son père était... vivant au moment de la perquisition par la police.
Le raid contre la secte Life Space a aussi permis de retrouver des enfants non scolarisés et complètement coupés du monde.
Mardi, après des mois de procédure judiciaire, un grand-père a obtenu la garde de sa petite-fille de 6 ans qui vivait ainsi depuis des mois dans une communauté d'une vingtaine d'enfants gérée par la secte dans des conditions d'hygiène précaires. Le grand-père a dû se battre contre les parents, membres de Life Space, pour obtenir la tutelle de l'enfant après l'avoir kidnappée. C'est la gamine elle-même, à bout, qui avait appelé son grand-père au secours.