Branwashing in Scientology's Rehabiltation Project Force, (RPF) october 2.000.
(780) 492-2204 , répondeur 24/24
(780) 492-7196 :
E-mal<Steve.Kent@alberta.ca>
L'organisation de Scientologie, ses méthodes, ses pratiques commerciales
, et par dessus tout ses victimes et leur sort continuent de susciter l'intérêt
du public. Au cours des dernières années différents reportages
dans les médias ont aussi mis en lumière un aspect particulier
de l'organisation, le " Rehabilitation Project Force " ou RPF.
En particulier les récits d'anciens membres, qui ont souffert du RPF
aux USA, en UK et au Danemark ont permis à l'auteur de produire cette
brochure. Le Prof. Stephen A. Kent peut ainsi décrire ce qu'il considère
comme des pratiques inhumaines dans le RPF. Si le terme " brainwashing
" (lavage de cerveau), si souvent associé par le public à
l'Organisation de Scientologie,peut s'appliquer à quelque chose,alors
il s'applique certainement au RPF, comme cette brochure le montre.
Le RPF fait partie de la " Sea Organisation " (connue aussi sous
l'appellation Sea Org) de l'Organisation de Scientologie. Sea-Org a été
établie en 1967 , et selon L.Ron Hubbard, le fondateur de l'Organisation
de Scientologie,il est la " seule garantie pour la survie de cette planète
". Les membres de la Sea-Org portent des titres et des uniformes pseudo-navals
, et le corps est entièrement organisé selon un mode militaire.
La Sea-Org déclare que son but est de " maintenir la Scientologie
comme organisation opérante ", et que les membres , selon sa propre
publicité,ont " signé un contrat perpétuel de service
pour la Scientologie et pour ses objectifs ". Service perpétuel
signifie littéralement , que chaque membre de ce corps signe un contrat
pour un milliard d'années.
Quand la définition de la Sea-Org est exprimée en ces termes
à l'intérieur de l'Organisation de Scientologie, ce n'est nullement
une surprise que Hubbard ait envisagé des châtiments spéciaux
pour des membres de ce corps,qu'il considérerait comme critiques ou
désobéissants.Il s'en suit que le RPF créée par
Hubbard n'est pour l'essentiel rien de plus qu'un " camp d'éducation
" du genre de ceux en fonctionnement sous les régimes totalitaires.
Cette brochure prolonge le travail effectué par le Ministère
de l'Intérieur pour l'information exacte sur l'Organisation de Scientologie.Le
RPF , mieux que toute autre chose,révèle le véritable
visage de la Scientologie. Seuls ceux qui savent ce qui arrive ou peut arriver
aux gens qui sont dans l'Organisation de Scientologie pourront résister
à la tromperie de ses brillantes publications.
Ainsi j'espère que ce livret d'informations retiendra l'intérêt
de nombreux lecteurs.
Ursula Caberta, Directrice du groupe d'étude sur la Scientologie
au Ministère de l'Intérieur.(Länd de Hambourg).
RESUME
Cette étude a pour objet les systèmes de réclusion et
les camps dont se sert la Scientologie comme de soi-disant installations de
réhabilitation pour des membres " déviants " de son
" élite ", la Sea Organisation. Ces systèmes, connus
parmi la collectivité comme le Rehabilitation Project Force (RPF),
placent ceux qui sont obligés d'y prendre part dans des conditions
de rudes châtiments physiques, de confessions forcées, d'isolement
social, de travail pénible,d'étude intensive de la doctrine,
et tout ceci faisant partie de tentatives du commandement pour ramener des
membres à l'acceptation de l'idéologie. L'isolement dont les
assignés font l'expérience, combiné à des formes
de maltraitance physique, à l'étude intensive de l'idéologie,
et aux confessions forcées,justifient les scientifiques de parler du
RPF comme d'un système de lavage de cerveau .
1. L'assignement forcé à résidence
Robert Vaughn Young m'a raconté :
2. Attestations de maltraitances physiques
En tant qu'institution internationale demandant à ses membres reclus
une totale conformité,le Rehabilitation Project Force de la Scientologie
(RPF) a peu d'équivalents parmi les organisations idéologiques
contemporaines, qui opèrent dans le monde occidental. Bien que des
organisations controversées connues comme The Family (ou Children of
God )aient agi selon des procédés analogues pendant les années
1980 (voir Kent et Hall,1997), le RPF a existé depuis environ un quart
de siècle. Fondé en janvier 1974 le RPF est un système
de rude travail physique, de confessions forcées, et d'étude
intensive de l'idéologie dans un environnement du genre carcéral.
La Scientologie insiste sur ce que le système est conçu pour
corriger des problèmes affectant des membres du goupe directeur, de
façon à leur permettre de rester dans l'organisation d'élite
: la Sea Org., et d'y agir efficacement. Des esprits critiques et beaucoup
d'anciens membres disent avec insistance que son but est de briser la volonté
des détenus de façon a affaiblir les capacités des gens
pour agir en dehors des contraintes idéologiques de l'organisation.
Ils avancent aussi que cela procure à la Scientologie pour un prix
minime une réserve de main d'uvre maugréante parce que,
contraints -forcés elle ne reçoit presque aucun salaire.Quoi
qu'il en soit, des journaux ont publié des reportages sur le système
depuis au moins 1984,avec des histoires parues dans des médias américains,
britanniques, danois et allemands. Cependant, aucune publication universitaire
n'existe à son sujet, alors que même la manière d'opérer
a une signification directe quant à un sujet que beaucoup de sociologues
considèrent comme résolu : à quel point certains groupes
idéologiques utilisent les techniques de " lavage de cerveau "
sur leurs adeptes.
Cette étude discute de ce que le lavage de cerveau(c'et à dire
: " l'élimination systématique, scientifique et coercitive
de l'individualité dans l'esprit d'autrui "(Scheflin et Opton
1978 :40) est un concept social scientifiquement adéquat pour analyser
le fait que la Scientologie impose des systèmes de ré-endoctrinement
à l'intérieur de situations d'enfermement dont les détenus
font l'expérience au RPF , les conditions les plus sévères
étant le RPF du RPF. L'étude bâtit son argumentation en
se servant des document de base,que le fondateur de la Scientologie, L. Ron
Hubbard a écrit ou diffusés, aussi bien que de documents ayant
valeur légale, de transcriptions d'interviews, et de reportages dûs
à des médias. Ces documents et d'autres items aident à
définir les contextes historiques et d'organisation , d'où le
RPF est sorti, et ils procurent de larges vues sur les manières d'agir
actuelles en plusieurs lieux ,pendant des périodes définies.
L'usage que fait l'étude des publications de la Scientologie depuis
le milieu des années 1950 jusqu'aux dernières années
1960, qui ont trait spécifiquement aux techniques de lavage de cerveau
sont d'intérêt spécial pour les universitaires, et pour
les membres du public ,qui sont en recherche sur le lavage de cerveau . Non
seulement , en effet, la locution " lavage de cerveau " est un terme
approprié et scientifique en matière sociale, et à utiliser
quand on décrit le RPF, mais encore, c'est une locution qui coincide
avec les propres descriptions de la Scientologie relatives à la manière
d'obtenir un changement forcé d'attitude à l'intérieur
d'environnements clos. .
Le " débat sur le lavage de cerveau "au sein des sciences
sociales s'est déroulé principalement au cours des années
1980 et des premières années 1990, lorsque plusieurs organisations
professionnelles, des professeurs et des universitaires ont réagi contre
des tribunaux américains, qui acceptaient des arguments selon lesquels
des groupes idéologiques très exigeants "contraignaient
" des membres à se convertir. Beaucoup de ces attaques sur le
plan sociologique ont visé la psychologue Margaret Singer, PhD, qui
s'est servie du modèle persuasion coercitive/lavage de cerveau pour
expliquer devant des tribunaux comment des personnes en litige avaient adhéré
et s'étaient comportés dans les groupes qu'elles étaient
à ce moment-là en train de poursuivre, ou contre lesquelles
elles se défendaient.
Les attaques provenant de sociologues concluaient que le terme de lavage de
cerveau n'était valide que si le groupe en question se servait de l'incarcération
et de maltraitances physiques sur des membres(voir Anthony,1990 :304 ;cf Zablocki,1998
:231-232) dans des situations de consentement obtenus sans information préalable
(Young et Griffith, 1992 :93). Cette triple exigence était minimale,
étant donné que le système de lavage de cerveau doit
aussi comporter un programme intensif d'endoctrinement, couplé à
des confessions de " péchés " antérieurs (Les
confessions de soi-disant péchés sont un élément
déterminant lors de la renonciation des gens à des croyances
précédemment adoptées, mais qui sont devenues inacceptables
étant donné les actions qui sont consécutives à
celles-ci) Puisque ni les partisans, ni les détracteurs du terme [lavage
de cerveau] ne fournissaient de preuves solides que ces actions même
sous une forme minimale survenaient d'une manière uniforme dans la
plupart des actions de
" groupes convertisseurs ", les sociologues et d'autres en ont conclu
que " lavage de cerveau " n'était pas un terme satisfaisant
pour décrire comment et pourquoi des gens adhéraient à
des idéologies nouvelles ou controversées.
Parmi ces conditions pour user du terme " lavage de cerveau ", celle
de beaucoup la plus importante était " la coercition physique
extrême " (Anthony et Robins,1992 :20,25n.11). Si une telle condition
existait, alors elle permettrait à la fois aux chercheurs et aux tribunaux
de particulariser le lavage de cerveau vis à vis des autres formes
de persuasion coercitive.
Comme Robins et Anthony l'ont conclu : " Sans une force physique comme
celle d'une frontière matérielle, il n'y a pas de point-limite
rendant possible que la persuasion contraignante soit assez forte pour contrecarrer
la volonté libre ",comme l'implique le concept de lavage de cerveau(Anthony
et Robins,1992 :21).
Un aspect crucial du lavage de cerveau , objet de la controverse, a été un effort pour spécifier quand les tribunaux pouvaient permettre à des individus de se servir du concept comme d'une excuse pour des actions déviantes ou illégales. Le chercheur Dick Anthony (travaillant souvent avec son associé Tom Robins) a beaucoup promu l'étude théorique en ce domaine, et ils ont servi d'experts consultants à des avocats défendant l'Eglise de l'Unification, la Scientologie, la Société Internationale pour la Conscience de Krishna(ISKSON),la Méditation Transcendentale,et la Community Chapel contre des allégations de lavage de cerveau émises par d'anciens membres devenus opposants(Anthony et Robinss,1992 :6n.1).Anthony et Robins concluaient que quelques tentatives pour utiliser le lavage de cerveau dans le but de justifier des exonérations de charges en vertu des protections inhérentes au Premier Amendement de la Constitution Américaine présupposent qu'il s'agit d'un sur-déterminisme (hard determinism), impliquant que les gens sont enfermés dans des systèmes idéologiques dont elles sont obligées d'adopter les doctrines(Anthony et Robins,1992 :23). Anthony et Robins déclarent que les explications de comportement humain faisant intervenir le sur-déterminisme " ne recueillent pas l'assentiment général ,ni même substantiel parmi les assemblées scientifiques compétentes "(vraisemblablement celles des sociologues et des Psychologues), et " qu'elles ne doivent plus être prises au sérieux dans le monde universitaire "(Anthony et Robins,1992 :25).En conséquence Anthony et Robins espèrent qu'à l'avenir les chercheurs se concentreront " sur le champ libre des idées ", plutôt que sur soit une réglementation gouvernementale accrue, soit sur des décisions juridiques lors de procès(Anthony et Robins,1992 :26). En d'autres termes, ces sociologues respectés croient que la recherche pour savoir si certain groupes pratiquent le lavage de cerveau a abouti à la conclusions qu'ils n'existent pas, du moins pas selon un mode de contrainte dure[hard deterministic]..Cette conclusion élimine tout besoin de discussion quant à [l'opportunité] d'une intervention gouvernementale ou judiciaire contre des groupes, dont les soi-disant pratiques maintenant controuvées de lavage de cerveau sur leurs adeptes,[qu'ils auraient ainsi] transformés en robots commettant des actes déviants ou criminels. En tant que sociologue Benjamin Zablocki a conclu en critiquant ses collègues qui avaient mis " sur la liste noire "le concept de lavage de cerveau, et qui, en le faisant, avaient ignoré son utilité pour expliquer le " coût de sortie " , que les gens ressentent lorsqu'ils s'efforcent de quitter des organisations à forte exigence idéologique(Zablocki 1997 :1998).
ait remarquable , cependant, au cours de la majeure partie de ce débat,
la Presse générale, quelques documents d'audiences au tribunal,
et au moins une décision de cour d'Appel ont décrit l'enfermement
forcé, la maltraitance et le consentement obtenu sans information préalable,
dont les membres de la Sea Org ont fait l'expérience dans le système
RPF de la Scientologie et dans ses installations. Ces descriptions étaient
celles d'un système de lavage de cerveau employé comme des tentatives
de retenir des adeptes plutôt qu'à titre d'essais pour les gagner.
C'est peut-être pour cette raison que des sociologues ont négligé
de tenir compte de ces déclarations.
La première déclaration publique sur le RPF semble être
apparue le 25 janvier 1980 dans la déposition sous serment (affidavit)
de l'ancien membre Tonya Burden de Las Vegas,Névada,qui l'a décrit
comme " un camp de concentration de la Scientologie "(Burden,1980
:8), et d'où elle s'était échappée après
avoir été soumise au système pendant trois mois (Burden,
1980 :9-10).L'ancien membre Gerry Armstrong a soutenu la description générale
des conditions décrites par Burden dans un affidavit de1982, déclarant
qu' " il avait observé personnellement des gens (y compris Tonya
Burden) au RPF dormant par terre dans des pièces de stockage, dans
la chaufferie, et dans d'autres conditions infra-humaines
"(Armstrong,1982
:3).
Armstrong et deux autres anciens membres, Laurell Sullivan et William Franks
ont parlé durement du RPF dans un article en Floride en 1984, le Clearwater
Sun.
Franks l'a appelé " une chose horrible "(cité dans
Shelor,1984 :1B), et Sullivan a dit comme ce système était "
rude ", ayant dû " travailler par 120° de chaleur [dans
le désert de Californie], avec une sévère colite "(cité
par Shelor,1984 :2B). Cette même année, le Sunday Times Magazine
de Grande Bretagne a rapporté des descriptions du RPF données
par trois anciens Scientologues : Bent Corydon,Jay Hurwitz et David Mayo,
l'avant dernier ayant passé du temps dans le système.
Hurwitz a dit que pendant les cinq premiers jours lui-même et d'autres
avaient été tenus enfermés sous bonne garde : "
On nous apportait notre nourriture et nous dormions par terre. Nous avions
à nous servir du même WC en présence les uns des autres
"(Barnes,1984 :38).
Hurwitz était au RPF de Gilman Hot Springs,Californie au cours de l'été
1982, en même temps que dix-huit autres membres du groupe de direction
de la Scientologie(Barnes,1984 :38-39).
En 1984 aussi, un tribunal Anglais a déclaré dans son jugement
écrit, que deux ans plus tôt, au Quartier Général
de la Scientologie à East Grinstead on avait demandé à
une femme d'effectuer au moins douze heures par jour de travail physique,
à remettre en place des briques,à vider des bennes, etc.,ce
qui aggravait un mauvais état chronique de mon dos (Royal Courts of
Justice 1984 :27). Cette même histoire est réapparue dans l'excellent
livre écrit par l'Anglais John Atack (1990 :341), puis dans un article
de journal en 1994 (Bracchi, 1994).
De retour aux USA en1985, l'ancien Scientologue Howard (Homer) Schomer repondait
en déposant pour une enquête relative au temps qu'il avait passé
sur le navire Apollo, en disant :
" Oui nous vivions séparés du reste de l'équipage
sur le navire. Nous ne pouvions pas leur parler , sauf si d'abord ils nous
adressaient la parole. Nous dormions à fond de cale, et la plupart
du temps sur des matelas supposés avoir été débarqués,
mais personne ne s'en était chargé ; heureusement , si non nous
aurions dormi par terre. Nous mangions après le reste de l'équipage,
et nous mangions les restes.. Bien des fois ce pouvait être des ufs
frits ou quelque chose d'autre, mais comme il n'y avait pas assez de restes,
nous faisions du riz.
Il ne nous était permis de dormir que sept heures par nuit. Nous devions
avoir cinq heures pour l'étude, puisque nous devions devenir "
proficient auditors ", ce qui en termes de Scientologie signifie "
counsilors ", ou " therapists ",de telle sorte que nous puissions
nous tirer nous-mêmes de l'ornière où nous nous étions
fourvoyés. Le reste du temps nous travaillions sur les ponts, à
les récurer, à peindre le navire, à le laver, et à
nettoyer les sièges des toilettes , vous savez. Voilà ce que
nous avons fait. "(Schomer,1985 :21).
Même en tenant compte de ce que cette expérience s'est déroulée
sur un navire en 1974,elle est encore remarquablement en correspondance avec
l'histoire ultérieure de la Scientologie, et ceci en diverses parties
du monde.
Un autre ex-membre, Don Larson, a rapporté ceci en 1986 au magazine
Forbes :" Il a conduit à lui seul environ 300 Scientologues récalcitrants
aux " Rehabilitation Project Forces " dans des centres de la Scientologie
répartis dans le monde , ceci au cours d'une période de 14 mois,
jusqu'à son départ en fin 1983
.Dans ces systèmes
sadiques de détention, des membres du staff étaient habituellement
contraints à de durs travaux physiques, mangeant des restes à
partir de poubelles, et dormant par terre. Assurément certains étaient
gardés là contre leur volonté ".(Behar,1986 :318).
L'année après l'article de Forbes, le biographe britannique Russel Miller (1987) a publié son récit de la vie de Hubbard, qui contenait presque une douzaine de passages sur le RPF.Un résumé du récit de Vicki Aznaran sur son temps passé dans le tristement célèbre système RPF de Happy Valley en Californie est paru le 22 décembre 1988 dans le numéro du St Petersburg Times ; et Bob Lobsinger, rédacteur en chef du Journal Oklahoma, a réimprimé l'histoire dans le numéro du 6/7/1989 du Newkirk Herald Journal (Koff ,1989). Bien qu'Aznaran elle-même ait expédié une douzaine d'autres personnes au RPF pour méfaits envers l'église " et " qu'elle ait personnellement traîné dans ses tâches au RPF dans son ascension de l'échelle scientologue, .ce temps était différent, a-t-elle dit. Une grave infection utérine lui a donné de la fièvre, et les gardes devaient ne pas la laisser consulter un médecin"(Koff,1989 :6).
En 1989 la Cour d'Appel de Californie a noté que " sans arrêt
pendant trois semaines ", l'ex-scientologue Larry Wollersheim avait été
" harcelé et tourmenté " pour entrer au RPF, ce que
le juge a mentionné comme " une preuve que Wollersheim avait accepté
une part de son auditing sous la menace et sous la contrainte physique "(Cour
d'Appel de ,Californie,1989 :9274).(3). Les récits de Franks, deSullivan,et
de Hana Whitfield ,autre ex-membre du staf de la Sea Org sont parus à
nouveau dans une collection sur l'organisation que le Los Angeles Times a
publiée en 1990(Welkos et Sappel,1990). L'article indiquait :
" Le RPF procure à l'église une main d'uvre pour
la maintenance de bâtiments,pour desherber, pour vider les ordures,
pour nettoyer les toilettes, et pour effectuer toutes les autres choses que
les cadres estiment nécessaires à leur réhabilitation
" (Welkos et Sappel,1990 :25).
Au cours de la même année que celle de la collection du Los Angeles
Times, l'étude approfondie de l'ex-membre du groupe Jon Atack contenait
des informations de valeur sur le RPF (Atack,1990 :206,341,358, etc ; voir
aussi Atack,n.d ;9-10).
Dans un article de décembre1994, les Allemands ont lu l'article où les ex-membres RPF Robert Vaughn Young et Stacy Young en ont parlé dans une interview publiée dans le magazine Focus (interviewvers Gruber et Kintzinger, 1994 :79). Robert Vaughn Young décrivait le RPF comme un " prison camp " (straflager) et un " goulag " , dans un article qu'il a écrit pour le numéro de septembre de Der Spiegel, 1995 (Young 1995 :107 ; voir Kent,1999a :158-159). L'année suivante le RPF retenait l'attention dans une étude sur la Scientologie produite par l'ex-membre Bent Corydon(1996). Au cours de l'été suivant, 1997,les Allemands étaient informés une fois de plus sur les " camps de concentration modernes " (" modernes Konzentrationslager "), quand l'ex-scientologue danoise Susanne Elleby a décrit ce qu'elle avait subi au RPF à Copenhague.(interviewer :Kintzinger,1997 :52)
Au cours de la même année, le journaliste Manheim et l'auteur
Peter Reichelt ont procuré aux Allemands des émissions comportant
une information étendue sur les opérations RPF en Californie,
y compris le fait que le sommet de la hiérarchie scientologue avait
manifestement envoyé l'un des fils de Hubbard (Arthur) au RPF, puis
l'avient récupéré après qu'il se soit échappé
(Reichelt,1997 :284-285,voir 273-285 ; A. Tabayoyon,1994 :21 para.#104). Au
début de1999 Reichelt et sa collègue, Ina Brockmann, on produit
un documentaire pour la télévision allemande ,qui montrait des
Scientologues en train de bloquer la route quand les deux chercheurs essayaient
de conduire leur voiture vers les installations de Happy Valley (près
deSan Jacintho), Californie (Brockmann et Reichelt,199)., une scène
que les téléspectateurs américains du Nord avaient vu
deux mois plus tôt sur le programme de télévision ABC
News, 20/20 (ABC ,1998). Six jours avant l'émission de 20/20, la chaîne
de télévision américaine Arts and Entertainment (A&E)
a présenté une émission de deux heures " Investigating
Reports ", qui contenait plusieurs récits dramatiques sur le RPF.
On ne sera pas surpris que le Parlement Allemand ait chargé une commission
d'étudier des " sectes et des groupes psychologiques ", et
notamment de collecter de l'information sur le RPF dans une section traitant
de l'action sociale et de la manipulation (Enquête Kommission,1998a
:77n.135 ;198b :150n.35).
Le récit le plus récent paru dans les médias sur le RPF
a été un long article paru dans le journal diffusé dans
la région où sévit l'installation de Happy Valley. Il
juxtapose des récits d'ex-scientologues , qui ont été
dans le système RPF de Happy Valley à des démentis de
ces maltraitances exprimés par des responsables de la Scientologie
(Thurston, 1999).Le plus intéressant dans cet article ce sont les commentaires
de l'ex-membre Mary Tabayoyon, qui y parlait de son expérience du RPF
, comme " très dégradante. On lui hurlait constamment des
accusations sur ce qu'elle était en train de faire ou de sentir. Il
n'y avait aucune espèce de réhabilitation pour moi . C'était
un cauchemar "(cité par Thurston, 1999 :A ").Dans l'ensemble
ces sources issues de la Justice ou des médias suggèrent fortement
que le RPF est un système de lavage de cerveau, correspondant aux exigences
définies par Anthony (1990) et par Young et Griffith(1992), mais aucun
sociologue n'a continué la recherche.
Peut-être qu'une des raisons pour lesquelles des sociologues n'ont
pas examiné les pratiques du lavage de cerveau réside dans les
obstacles méthodologiques que présente cette étude, obstacles
qu'ils doivent surmonter pour obtenir l'information appropriée. D'abord
la Scientologie a pris des dispositions extra-judiciaires vis à vis
des ex-membres victimes du RPF, et ces dispositions incluent des engagements
à ne pas parler de manière critique et publique contre l'organisation.
Je connais au moins cinq personnes (deux Américains, deux Canadiens
et un de Nouvelle-Zélande), qui ont signé de tels engagements.
Deuxièmement, la Scientologie garde comme des secrets les sections
de documents essentiels définissant les pratiques RPF. Ces documents
apparaissent dans les textes 3434, qui contiennent au moins cinquante-six
sujets distincts, et dont seulement un petit nombre ont fui jusqu'aux chercheurs.
C'est pourquoi il demeure impossible de suivre le développement du
système RPF au travers des documents parmi les plus fiables de l'organisation.
Cela signifie que la meilleure source d'information pour les universitaires
demeure les récits des ex-membres.
Troisièmement, les ex-membres qui sont passés au RPF sont difficiles
à trouver, et une fois trouvés, ils répugnent à
parler à un chercheur. La difficulté de trouver des anciens
détenus au RPF provient en partie du fait que le but du système
est de nourrir le remord chez des membres de la Sea Org pour les ramener dans
l'organisation ; et selon certains récits que je cite, certains sont
brisés sur le plan émotionnel Il s'en suit que beaucoup d'informateurs
potentiels demeurent en Scientologie sous la menace d'être excommuniés
ou renvoyés au RPF pour avoir parlé de manière négative
du temps passé là. Plus encore , en tant que détenus
au RPF ils passent d'innombrables heures à confesser leurs prétendus
péchés et crimes, et ils craignent que l'organisation se serve
de leurs auto-accusations , s'ils se mettaient à parler. Bien entendu,
les " RPFers " qui achèvent leur parcours doivent écrire
et signer une déclaration avant de quitter, laquelle loue et exalte
les merveilles du RPF. Pour toutes ces raisons je n'ai pu me servir pour mon
information, que d'un seul Scientologue actif , qui avait été
" usager "du RPF. Sous le nom " SB " cette personne a
situé son histoire au RPF dans les nouvelles du groupe ,alt.religion.scientology,
puis il fait suivre son récit initial de réponses à des
questions que d'autres lui posent. Pour ce membre de la Scientologie, et pour
d'autres membres actifs, je demeure inquiet du fait que toute critique,et
toute déclaration négative que des informateur pouvaient avoir
faites à propos de leurs expériences aient pu vraisemblablement
avoir de fâcheuses conséquences pour eux. " SB " ,
cependant connaissait les risques, et ses commentaires étaient offerts
à la lecture pour tout un chacun.
Pour cette étude, cependant, j'ai interviewvé huit personnes qui avaient été au RPF en différentes régions du monde. De plus j'ai réuni des documents judiciaires, des dépositions sous serment, et des correspondances provenant de quinze autres. Par surcroît j'ai interviewvé une personne qui témoignait sur le RPF en action(mais sans avoir participé à l'action), et j'ai réuni des récits, au moyen de correspondances personnelles, d'écrits anonymes provenant d'un " newsgroup ", et de documents judiciaires, ceux-ci provenant de dix personnes supplémentaires, qui déclaraient aussi avoir vu des détenus du système. En plus de l'information reçue de ces 34 personnes, j'ai recueilli des originaux de documents et de publications de la Scientologie, qui traitent du RPF, à propos de récits le concernant parus dans la Presse générale. Parmi les documents que j'ai réunis il y a des copies de passages du dossier RPF de Suzanne Schernekau (maintenant Elleby), qu'elle a pris avec elle en quittant le système. J'ai vu aussi la video que Peter Reichelt a prise à Clearwater, Floride, en août 1998, qui montre des membres du RPF au travail dans les installations de la Scientologie (voir Tongi, 1998).(4). L'image qui s'impose à partir de ces sources varie selon des détails (parfois importants), mais l'image d'ensemble concernant la marche du système demeure remarquablement cohérente.
Cinq activités tendant au contrôle des personnes , et qui sont
imbriquées les unes dans les autres, semblent universelles selon l'information
disponible à partir de sources scientologues. Ces activités
sont : 1 La détention forcée,2, la maltraitance physique, à
travers des pratiques telles que l'exercice pénible, la demande de
corvées physiques, l'alimentation pauvre,le temps limité accordé
à l'hygiène, et les conditions de sommeil inadéquates,etc.
;3 la maltraitance relationnelle, par des restrictions à la communication
orale et écrite avec autrui, l'abaissement, le salaire très
réduit,etc. ;(4) l'étude intensive de l'idéologie ;(5)les
confessions forcées de prétendus " péchés
". Le but de ces activités est l'alignement des détenus
RPF sur l'idéologie de la Scientologie, telle qu'elle est définie
par ses leaders..Cette mise en conformité se produit suivant le système
,qui a éliminé la capacité ou les désirs des gens
de critiquer les doctrines des leaders , qui supervisent leur bourrage de
crâne(implementation).
Précisément un opuscule de 1995, écrit presque sûrement
par Hubbard décrivait les techniques psychopolitiques pour subjuguer
les gens et les populations à un pouvoir totalitaire ; et quelques
unes des techniques sont annonciatrices des consignes RPF, que par la suite
il a ordonnées et approuvées pour en user contre son propre
corps d'élite.
La brochure était intitulée, Brainwashing, une synthèse
du manuel russe sur la psychopolitique, et une présentation était
" publiée comme un service pour le public, par l'église
de Scientologie "(auteur probable Hubbard,1955 : dos de couverture).
L'introduction est présentée comme étant un discours
de Lavrenti Béria, le fameux chef de la police secrète soviétique
aux " étudiants américains de l'Université Lénine
" sur la manière de subvertir les sociétés en imposant
les " psychopolitics " à des populations sous prétexte
de " guérison mentale "([auteur probable] Hubbard,1955 :3).
La totalité du texte est une imposture[fraudulent] (Kominsky,1970),
et toutes les indications montrent que Hubbard en est l'auteur.(5). En tous
cas, Hubbard a écrit pour ses adeptes un livre sur le " brainwashing
" (Hubbard,1955a :309-310 ;1955c :312-313 ;1956 :328).Il y proclame :
" Sans que la philosophie de base du " laveur de cerveau "
(brainwasher)soit comprise, les auditors auront du mal à " manier
" les clients soumis aux techniques "(Hubbard,1955a :309). Plus
probablement il essayait à la fois de discréditer la psychiatrie,
et de vanter son organisation devant le Gouvernement Américain (avec
le motif que la Dianétique et la Scientologie pouvaient inverser les
effets du lavage de cerveau communiste, et que par là elles étaient
de puissantes armes politiques). Certainement que le désir de Hubbard
de sécuriser la Dianétique et la Scientologie en tant qu'armes
contre le communisme expliquerait pourquoi il a écrit au FBI à
propos de ce livret à la mi-décembre 1955.(6). Cela expliquerait
aussi pourquoi l'église de Scientologe a publié la mince brochure
" comme un service pour le public "(dos de couverture de Hubbard[auteur
probable],1955).
Obsédé par les moyens de prendre le contrôle et de subjuguer
les gens et les nations, le " Brainwashing manual " est macchiavélique.
Le plus probable est que les idées fondamentales que Hubbard[vraisemblablement
lui] a écrites dans le brainwashing manual sont devenues les directives
et les manières d'agir dans le RPF environ vingt ans plus tard .Par
exemple, la définition -même de la psychopolitique dans le manuel
indiquait que " L'art et la science d'assurer et de maintenir la domination
sur les pensées et les dévouements d'individus, de cadres, de
bureaux et de masses, et la réalisation de la conquête des nations
ennemies s'obtenait par la " guérison mentale "(Hubbard[auteur
probable],1955 :6).
Plus loin le texte présentait une stratégie concernant les subversifs,
consistant en la destruction des individus s'opposant à l'Etat, et
cette stratégie incluait la destruction de n'importe quelle forme d'individualité
susceptible de favoriser des doutes contre l'idéologie à imposer
: " Les principes d'individualisme tortueux, de détermination
personnelle, et de créativité personnelle sont ,dans les masses,
antinomiques au bien du Grand Etat. Ces forces obstinées et non-alignées
ne sont rien de plus que des maladies , qui apportent le dissentiment, la
désunion , et , à terme, la destruction du groupe auquel l'individu
est rattaché " (Hubbard[auteur probable],1955 :9).
Après avoir identifié l'individualité comme une menace
pour "le Grand Etat ", la solution était simple : "
C'est la mission de la psychopolitique de fixer d'abord l'obéissance
et les buts du groupe, puis de maintenir la ligne de conduite par l'éradication
de la capacité d'action des personnes et des personnalités qui
peuvent servir à la dissidence contre le groupe
La psychopolitique
rend possible de supprimer cette partie de sa personnalité, qui, par
elle-même massacre l'être propre de la personne, autant que le
groupe auquel la personne est rattachée " (Hubbard[auteur probable],1955
:10).
Pour l'essentiel l'Etat doit énoncer ses propres buts comme les seul acceptables, puis détruire. les parties de la personnalité des gens qui pourraient les conduire à des modes d'expression individualistes, qui seraient étrangers à l'alignement sur ces buts. Ce plan pour le conformisme totalitaire s'est mué en la réalité du RPF.
Pendant les dernières années 1960 Hubbard a discouru sur le
lavage de cerveau au moins quatre fois dans différentes allocutions
et écrits, et ces considérations avaient toujours trait aux
techniques de base de destruction de la personnalité, et au réalignement
sur les buts
expliqués dans le " brainwashing manual " de 1955. Le livre
" All about Radiation " est à cheval sur les années
1950 et1960, étant donné que Hubbard puisait ses commentaires
à partir du " Congrès sur la Radiation Nucléaire
et la Santé ", de 1957 , et qu'il a publié ses commentaires
la même année. Ceux-ci ont été réédités
dans le livre de 1967. Cette publication incluait un chapitre intitulé
: " Qu'est-ce que le lavage de cerveau ".
" Le lavage de cerveau est un mécanisme très simple. On
conduit une personne à admettre que quelque chose pourrait être
d'une certaine façon, puis on le mène par l'introversion et
par l'auto-critique à admettre cette façon. C'est alors seulement
, qu'un homme croit vraiment que le fait erroné était une vérité.
Par une gradation de martelage, par le pilonage et la torture, les "
brainwashers " sont capables de faire que les gens croient que ces gens
[c'est à dire les victimes] ont vu et ont fait des choses qu'ils n'ont
assurément jamais faites". (Hubbard,1957 :84 ;cité aussi
dans Hubbard,1976b :55).
Comme il l'avait indiqué en1955, que les gens pouvaient être " brainwashed " (croyait-il) en leur donnant un but ou un fait extérieur(external), puis en les écrasant par le stress jusqu'à ce qu'ils y croient.
Le 20 décembre 1969, ce qui était environ deux ans après la réédition de All about Radiation , Hubbard s'est exprimé à nouveau sur le lavage de cerveau, mais il a ajouté une rouerie. Maintenant il le définissait comme la " sujétion d'une personne à l'endoctrinement systématique, ou à une mise sous dépendance mentale (pressure)avec pour objectif de lui faire changer de point de vue ou confesser un crime "(Cité dans Hubbard 1976b :55). Cependant Hubbard n'a pas simplement indiqué qu'il savait comment des gens forçaient autrui à changer leur mentalité sur des points vitaux, mais de plus il a pensé que des gens donneraient des confessions (probablement fausses) ,si leurs ravisseurs (captors)persistaient à leur laver le cerveau en les soumettant à un stress sévère. Là encore ces aperçus ont fructifié dans l'environnement RPF.
Des coups d'il supplémentaires sur la connaissance répertoriée
de Hubbard sur le lavage de cerveau se trouvent dans un article du journal
scientologue Freedom de mars 1969. Lors de la publication initiale, l'article
intitulé " Brainwashing " ne révélait pas son
auteur, et c'est seulement en 1992 que les chercheurs ont pu vérifier
qu'il provenait de Hubbard lui-même
(voir Church of Scientology International,1992 :757). L'article comportait
un long extrait d'un écrivain politique conservateur, Robert G.Ridgway
(suivi à la fin par les commentaires de Hubbard), et un passage des
commentaires de Ridgway. Il contenait un paragraphe avec le sous-titre "
nervous breakdown ".Il décrivait les techniques destinées
à écraser les individus , puis à les reconstruire suivant
les buts définis par le groupe. " La première partie de
la technique de lavage de cerveau est une dépression nerveuse artificiellement
induite, qui brise la ligne d'ensemble de l'expérience antérieure
de l'individu, et qui le précipite à la dérive dans une
mer de suggestibilité . Ceci est provoqué par l'épuisement
, la confusion, la douleur physique continuelle, par la crainte et l'anxiété.
Cela détruit l'individualité humaine et l'identité en
fracturant les modèles fixés, et en usant des fragments utiles
de ceux-ci, en les cimentant par la suggestion ,pour reconstruire une personnalité
entièrement différente. La mémoire est brouillée.
La logique est désorganisée et la capacité de jugement
est distordue étant donné l'absence de références
et de discipline. La personne a perdu le contrôle de son esprit ; c'est
alors que la suggestion est la plus efficace. La victime st reconnaissante
de se trouver réorientée. Elle est reconnaissante de toute orientation
ou directive qui lui est donnée..
Cela a été fait en Corée envers les pères Américains,
et envers leurs fils au Vietnam (Ridgway, cité dans [Hubbard] ,1969
:[4] .
Similaire aux écrits de Hubbard datant de la décade précédente,
cet article spécifiait la nécessité de détruire
l'individualité (c'était accompli là en provoquant des
dépressions nerveuses), puis de conformer la personnalité bouleversée
à l'objectf et à la direction officiellement donnés.
Hubbard (nous le présumons) avait produit un exposé similaire
sur la manière de briser les gens dans le Brainswashing manual de1955,
bien qu'il y ait insisté sur le rôle que peuvent jouer les formes
d'abaissement dans le processus de la dépression. Le manuel déclarait
:
" Il y a un tournant dans l'abaissement qui fait descendre à un
point où l'endurance d'un individu est presque à bout, et n'importe
quel acte survenu brusquement envers lui le met en état de choc. De
même , un soldat maintenu prisonnier peut être trompé,
contre-dit, diffâmé et rabaissé jusqu'à ce que
le plus minime mouvement de la part de ceux qui l'ont capturé le fasse
trembler. De même le plus petit mot de la part de ceux-ci le mènera
à obéir, ou à changer ce à quoi il est fidèle
et ses croyances. Soumis un abaissement suffisant, un prisonnier peut être
conduit à tuer son compatriote compagnon de détention. Des expérimentations
sur des prisonniers Allemands ont démontré il y a longtemps
après seulement soixante-dix jours de nourriture réduite, de
manque de sommeil, et d'hébergement presque insupportable, que[sic]
le plus petit mouvement envers le prisonnier pouvait mener au delà
de son seuil d'endurance à un état de choc, et l'induire à
recevoir comme sous hypnose n'importe quoi de ce qu'on lui dit.. C'est ainsi
qu'il est possible dans tout un camp de prisonniers, comptant jusqu'à
des milliers, de plonger dans un état d'obéissance tout à
fait servile, et sans avoir la peine de s'adresser à chacun d'eux personnellement,
pour invertir leurs fidélités, et pour implanter en eux les
ordres propres à s'assurer de leur conduite à venir, même
en s'adressant à leurs propres congénères "(Hubbard[auteur
probable] :1955 :41-42).
À nouveau, des techniques incluant des tentatives de changement de comportement au moyen de stress sévères sont devenues des réalités dans les RPF, que Hubbard a établis moins de cinq ans après avoir publié un article sur le lavage de cerveau, qui contenait les commentaires de Ridgway sur les dépressions nerveuses.
Au cours de la période-même où Hubbard écrivait
sur le lavage de cerveau , dans les dernières années 1960, il
a établi un certain nombre de structures organiques
à l'intérieur de la Scientologie, conçues à la
fois pour punir les déviants perçus comme ceux dont les performances
de travail étaient insuffisantes , et afin de disposer de gens pour
les jobs nécessités par les besoins de l'organisation. Ayant
été en mer depuis la fin de 1967 (Atack,1990 :176-177), les
punitions de Hubbard et les systèmes de travail reflétaient
les besoins et les nécessités de la vie maritime. Le 4 janvier
1968, par exemple, Hubbard a crée ce qu'il a appelé la "Mud
Box Brigade ", qui était la punition infligée à
tout membre de la Sea Org,dont Hubbard décrétait qu'il était
un " parasite (freeloader)qui fainéante à son poste et
se laisse aller au vent "(cité dans Hubbard,1976 :341).Les travaux
rébarbatifs comprenaient le nettoiement de l'endroit où les
ancres du navire traînaient dans la boue(the mud boxes) avec le mazout,
l'eau croupie, le fond de cale etc. "(cité par Hubbard 1976b :31).C'étaient
des affectations difficiles , sales et plutôt dangereuses, mais après
quelques années elles ont été le lot des détenus
du système de punitions internes au RPF :le RPF du RPF.
Certainement vers le début de 1969,Hubbard avait mis en place deux
corvées : la Deck Project Force (DPF, corvée de pont), et la
Pursers Project Force (PPF,celui du commissaire de bord), mais il les a supprimés
le 25 mars 1969 (Hubbard, 1969). Visiblement le DPF avait conduit des membres
de la Sea Org à différents travaux sur le navire, et le PPF
avait mené des gens à des tâches touchant aux frais pour
le navire et pour son ravitaillement (voir Hubbard, 1976b :429). De même,
quelque temps avant le début d'avril 1969, Hubbard disposait d'une
corvée de services domestiques appelé le Stewards Project Force
(SPF[Hubbard,1972a ;1976b :501]). Il avait aussi un programme appelé
le Estates Project Force(EPF),qui , comme nous le reconstituons partir d'un
document ultérieur, consistait en travaux tels que peinture et balayage
(Hubbard,1977 :1). Jusqu'à l'apparition du RPF, le EPF recevait aussi
des membres de la Sea Org pour ce que la Scientologie appelait du "rechapement
" [ retreading=vulcanisation,ndt]. Ces structures nécessitaient
une surveillance constante et causaient d'évidents problèmes,
ou fournissaient leur travail sans enthousiasme(c'est à dire, souffraient
de " robotisme "[Conseils d'Administration des Eglise de Scientologie,1977
:1]).
Un ancien Scientologue de haut rang, Jesse Prince a rapporté à
quoi ressemblait la vie dans l'EPF de Los Angeles vers fin 1976, début
1977. Son entrée dans ce système faisait partie de son enseignement
doctrinal et de son entraînement comme recrue de la Sea Org.Voyant les
choses avec recul, les différences les plus grandes entre le EPF et
le RPF étaient que les assignés au EPF , ni n'avaient à
courir en tous sens , ni n'avaient à porter un brassard de couleur
pour montrer leur situation dans le système (Interview de Kent avec
Prince, 1998 :7). Le " programme " normal de EPF comportait des
travaux de rénovation (toitures, pose d'isolation etc,)pendant plus
de dix heures par jour (interview de Kent avec Price,1998 :5), plus cinq heures
d'étude par jour. l'étude quotidienne incluait la lecture des
publications et autres documents classiques de la Sea Org Executive Directive
de Hubbard.(interview de Kent avec Prince, 1998 :10,12), qui identifient les
ennemis de la Scientologie (interview de Kent avec Prince ,1998 :11), et qui
faisaient recevoir de l'instruction sur l'importance et les (prétendus)
objectifs supérieurs de la Sea Org elle-même (interview de Kent
avec Prince ,1998 :11). Chacun des trois repas durait une demi-heure. Pour
sarcler nos " plantes " ou espions , dont Hubbard craignait qu'ils
puissent s'efforcer d'infiltrer la Sea Org, les EPFers subissaient toujours
des sessions d'interrogatoire (appelées sec-check, ou security checks,
que j'évoquerai plus loin [interview de Kent avec Prince, 1998 :7].
De plus au cours du programme les gens de trente à quarante ans subissaient
des châtiments physiques (tels que mises au piquet, tractions des bras
ou course) pour avoir commis de prétendues infractions (Interview de
Kent avec Prince,1998 :8_9).
Vers le début de 1972, Hubbard avait visiblement réinstitué
le DPF, et cela avait une fonction dépassant le seul entraînement.
En plus des nouvelle recrues ,le DPF recevait des membres de la Sea Org qui
posaient problème à l'autorité. Dans la logique et le
langage particuliers de la Scientologie, ces gens avaient " intériorisé
", c'est à dire que " la personne est en train de trouver
à l'extérieur un projet contraire, qui correspond à son
propre projet (ce qui est de la reasonableness)[l'esprit raisonneur,ndt],
et son attention devient fixée sur son propre projet contraire, plutôt
qu'à son objectif. "(Hubbard,1976b :437), citant un Flag Order
du 23 septembre 1969[insistance dans l'original]. Carrément, ces gens
étaient en train de se poser des questions sur des aspects de la vie
de la Sea Org, et ils trouvaient des choses dans le monde extérieur,
qui renforçaient leurs doutes intérieurs. C'est pourquoi le
DPF avait à " réhabiliter et à rétablir leur
attention pour l'extérieur[d'eux-mêmes] " en les affectant
à des tâches (Hubbard,1972a :voir 1976b :133).
Encore un coup, tout simplement, le but du programme était de faire
qu'une personne arrête son introspection et qu'elle ré-apprenne
à accepter les ordres que l'organisation et ses leaders donnaient.
Avec cet objectif présent à l'esprit, Hubbard a imposé
aux membres du DPF un système de récompenses et de punitions
appelé " éthique ", qui était équivalent
à celui auquel les membres ordinaires de la Sea Org étaient
soumis. Au DPF la personne chargée de " l'éthique "
avait le titre de " Deck Project Force Master-at-Arms [DPFMAA] , "
Et il ou elle était chargé de soumettre à l' " éthique
" des membres du DPF en retirant du secteur leurs orientations contraires
et autres intentions, et en faisant que chaque membre du DPF fournisse des
productions conformes à une honnête statistique en croissance
"(Hubbard ,1976b :133) ;citant un Flag Order du 20 février 1972).
En d'autres termes le MAA avait à éliminer toutes idées
non-alignées aux buts de la Scientologie, ceci par la mise en uvre
du système " éthique " de récompenses/punitions.
Retards,médiocres performances de travail, attitude négative,
etc., étaient des actions " out-ethics "qui autorisaient
le MAA à affecter le fautif à une situation éthique inférieure,
ce qui entraînait des pénalités de degrés croissants
de sévérité. Le fautif avait à effectuer ces pénalités
par de longues heures de travail supplémentaires après les 8/10
heures de travail quotidien (voir Conseils d'Administration des Eglises de
Scientologie,1973). L'accomplissement de ces sanctions était supposé
apprendre aux gens les conséquences de ne pas avoir de continuels accroissements
de leurs résultats de travail, ce qui était supposé en
relation avec des intentions personnelles divergentes par rapport aux objectifs
de la Scientologie. Dans les consignes d' " éthique " du
MAA, nous pouvons entendre l'écho des idées de Hubbard sur le
lavage de cerveau, telles qu'il les avait formulées en 1955, puis élaborées
au cours des dernières années 1960. Ce membre du staff avait
pour rôle de démolir les gens, en s'efforçant de les faire
renoncer à leurs doutes intérieurs, avec l'intention de leur
faire adopter complètement les buts de l'organisation.
Visiblement le régime de durs travaux sous de rudes conditions du DPF
ont continué jusqu'aux premières années 1980, étant
donné que le compte-rendu de Birgitta Dagnell sur son temps dans le
DPF au Danemark comporte de remarquables similarités avec les compte-rendus
de RPF. Selon sa propre déclaration, elle se trouvait parmi les 82
membres du Gardian Office envoyés au DPF en Danemark, par la nouvelle
direction de l' " Office of Special Affairs " en 1982. Les conditions
concentrationnaires, la nourriture minable, les heures de travail épuisant,,
les affectation incluant " le nettoiement des toilettes et des corridors
",ainsi que des chambres d'hôtel, ou certains travaux de peinture
et de construction (Dagnell ,1997 :3) étaient les mêmes que celles
des détenus du RPF en d'autres parties du monde. Tels étaient
les " gang-bang sec checks "(dont je traiterai plus loin), et la
demande que " nous nous reconnaissions réellement mauvais et mal
intentionnés "(Dagnell,1997 :4). Elle en avait eu l'expérience
pendant ce qu'elle pensait devoir être des séances d' "
auditing ".
Le RPF a été bâti directement sur le modèle "
brainwashing " punitif pourrait-on dire, que le DPF avait développé.
Les motivations de Hubbard pour établir le système en janvier
1974 incluaient une vengeance personnelle. Ayant débarqué en
fin 1973 pour monter à motocyclette à Ténérife
, aux Iles Canaries, Hubbard s'est renversé et a souffert de blessures.
Pendant qu'il se rétablissait à bord du navire amiral, Hubbard
a accusé de l'accident des membres de l'équipage sans les nommer,
dont il croyait qu'ils n'exécutaient pas ses ordres avec assez de diligence.
Comme résultat il a ordonné la création du RPF (7), avec
l'intention d'y assigner quiconque avait une " counter-intention "
à ses ordres et à ses désirs,
ainsi que tous les
fauteurs de troubles et les renégats "(Miller,1987 :321 ; voir
l'interview de Kent avec Pignotti, 1997 ;6 ;et interview de Kent avec Ernesto,1997
:2).
Les chercheurs ne disposent pas d'exemplaires des trois premiers Flag Orders
(c'est à dire les règlements de la Sea Org), qui établissent
le RPF, mais ils ont bien le quatrième ,qui est du 30 mai 1977, qui
est la seconde révision de la version du 7 janvier 1974. Quelque temps
après l'avoir commencé et fin mai 1977 le RPF a rempli les fonctions
punitives précédemment assurées par l'EPF, et vraisemblablement
le DPF. Des membres de la Sea Org ont été envoyés au
RPF s'ils avaient des notations péjoratives (appelées "
rock-slams "[talonnage sur écueil,ndt], quand ils étaient
" conseillés " ou "audités" au confessional
de la Scientologie, et soumis à la machine à détecter
le mensonge, le E-meter (qui donne des indications sur la conductivité
galvanique de la peau). Un tel indicateur, ou ses sauts d'aiguille révélaient
soi-disant " un intention pernicieuse cachée à propos du
sujet ou de la question objet de la conversation ou de l'auditing(Hubbard,1975
:357). D'autres recevaient des assignations au RPF pour leurs médiocres
résultats au travail ou à leurs postes, pour leurs mauvaises
notations personnelles(vraisemblablement telles que dépression, mauvaise
humeur, ou doutes sur Hubbard et sur ses techniques),ou pour être ouvertement
facteurs de troubles (Conseils d'Administration des églises de Scientologie,1997
:1).
Avec un luxe de détails le document sur le RPF exposait le cadre de
l'assignation forcée à résidence, de la maltraitance
physique et sociale, du ré-endoctrinement intensif, et des confessions
forcées ,qui étaient(et qui sont) au centre du système.
Les assignés ne pouvaient pas quitter l'installation et ne pouvaient
circuler entre les bâtiments qu'accompagnés par des agents de
sécurité (Conseil d'Administration des églises de Scientologie,1997
:10). La maltraitance physique avait lieu à l'intérieur d'endroits
requerrant parfois le travail dangereux auquel ils étaient assignés.
Précisément , les assignés avaient à effectuer
onze fonctions d'entretien : le nettoiement intérieur et extérieur
des bâtiments ; le nettoyage des salles de bain ;la peinture en général
; les rénovations intérieures des bâtiments ; le nettoiement
des magasins, des accès des cages d'escaliers ; d'autres " grandes
surfaces " jouxtant les lieux de sommeil, la cuisine, ou les réfectoires
; " le nettoiement du garage " ; " le nettoiement d'ascenseurs
et de cages d'ascenseurs " ; le nettoyage de la salle des machines et
de la chaufferie ; la manutention occasionnelle de mobilier ;et l' "évacuation
des ordures ". Ils pouvaient aussi avoir des assignations de la part
de certain personnels Scientologues (C.A des églises de Scientologie,1977
:3). Ils étaient sensés avoir sept heures de sommeil (C.A. des
églises de Scientologie,1977 :4), et on ne leur permettait de faire
appel à un " Scientology Medical Officer" (qui n'avait pas
besoin d'être médecin) que s'ils avaient de la fièvre,
ou s'ils avaient ne blessure requerrant des médicaments ou un traitement
(C.A. des églises de Scientologie,1977 :6). Les assignés étaient
autorisés à manger des repas normaux , sauf s'ils en étaient
privés par des membres de la Sea Org non-assignés au RPF (C.A
des églises de Scientologie,1977 :9).L'emploi par eux des salles de
bain et des douches était limité (C.A. des églises de
Scientologie,1977 :11),et " à la charge du RPF ", les assignés
pouvaient disposer " d'un nombre minimum de ventilateurs mobiles "
pendant leur temps d'étude et dans les lieux de sommeil " où
AUCUNE autre ventilation n'était facilement disponible " (C.A.des
églises de Scientologie,1977 :11 [caractères en capitales dans
l'original]. En additionnant l'ensemble les temps que les assignés
avaient pour effectuer les tâches variées, nous pouvons en déduire
que quotidiennement les assignés étaient sensés disposer
de sept heures de sommeil, de cinq heures pour l'étude et l'auditing,
qu'ils avaient une demi-heure pour chacun des trois repas, qu'ils passaient
trente minutes par jour à la toilette ou pour l'hygiène, et
qu'ils effectuaient du travail physique pendant dix heures par jour.
Les questions concernant la maltraitance sociale étaient nombreuses.
Les assignés avaient à porter des vêtements noirs ou des
bleus-de-chauffe bleu-foncé (c'est à dire une sorte de lourd
treillis [C.A. de l'église de Scientologie,1977 :1]). Ils étaient
empêchés de toutes activités normales en société
dans les installations ou dans la communauté (C.A. de l'église
de Scientologie,1977 :2-3,11), et tout problème que cette restriction
pouvait causer à propos de relations extra-Scientologues devaient faire
l'objet d'un rapport immédiat aux supérieurs (C.A. de l'église
de Scientologie,1977 :3). Comme le déclarait succinctement le règlement,
" [un] membre du RPF est un membre du RPF et de rien d'autre au dehors,
jusqu'à ce qu'il soit libéré (C.A. des églises
de Scientologie,1977 :3). S'agissant des assignés , " suivant
le stade de progression la paie était soit d'un quart ou de la moitié
de celle des membres normaux de la Sea Org, " sauf privation ou amende
suite à mesure de justice " (C.A. des églises de Scientologie
,1977 :9 ;voir 9-10).(8). Les locaux de sommeil des assignés étaient
isolés de ceux des autres membres de la Sea Org, et ils étaient
sensés être conformes quant à l'incendie, à la
santé, et aux règlements de sécurité (C.A. des
églises de Scientologie,1977 :10). Les assignés ne pouvaient
pas parler à des membres ordinaires de la Sea Org, à des Scientologues
vivant au dehors, ou à des personnes du public , sauf s'ils en recevaient
l'ordre pour éviter l' " impolitesse "
(C.A. des églises de Scientologie,1977 :10). Un époux ne pouvait
avoir de visite conjugale avec son ou sa partenaire qu'une nuit par semaine
en un lieu autorisé suivant que les progrès de la personne mise
au RPF étaient satisfaisants.(C.A des églises de Scientologie
1977 :10). De même, les épouses ne pouvaient visiter leur partenaire
ou leurs enfants d'âge solaire qu'une fois par jour pendant les repas,
ou la nuit si leur progression était satisfaisante, et si elles s'abstenaient
d'évoquer leur situation au RPF. Les assignés pouvaient convenir
de rencontres supplémentaires aux repas avec des enfants d'âge
préscolaire (C.A. des églises de Scientologie,1977 :10).
L'étude intensive de l'idéologie de Hubbard était une
partie de base du système, avec " cinq heures d'étude ou
d'auditing " par jour allouées aux détenus (C.A des e.
de SC,19774, voir6).
Certaines preuves indiquent que les détenus dans le milieu des années
1970 pouvaient remplir le programme en plusieurs mois, mais les compte- rendus
plus tardifs indiquent que les assignés y mettaient fréquemment
plus d'un an, et qu'ils subissaient des condamnations plus d'une fois dans
leur parcours de Scientologues. Le Scientologue " S.B. " par exemple,
avançait que lorsqu'il était entré au RPF de Los Angeles
(probablement vers la fin des années 1980, ou début 1990), "
quelques RPFers en étaient à leur quatrième année,
quand je suis arrivé et je ne pouvais tout simplement pas le croire
"(" S.B ",1998b :1).
Le 24 avril 1974 un Flag Conditions Order a institué le RPF du RPF.
Ce système recevait des gens qui étaient au RPF, mais qui ne
progressaient pas de manière satisfaisante, ou qui pensaient que leur
affectation au RPF était une plaisanterie. Comme Hubbard l'a rapporté
dans son " management technology "dictionary : " La première
affectation au RPF du RPF était donnée parce que la personne
considérait leur[sic] affectation au RPF comme amusante, une récompense[award,sic],
et qu'ainsi elle était incapable de reconnaître un besoin de
se racheter, ou incapable de tout moyen pour l'effectuer. Jusqu'à temps
que la personne reconnaisse ce besoin, et leur[sic] propre initiative comme
nécessaire pour être admise dans les actions de rachat du RPF,
les interdits du [RPF'sRPF]s'appliquaient. (Hubbard,1975 :451,[caractères
gras dans l'original]).
Les gens au RPF's RPF étaient séparés des détenus
du RPF dans leurs affectations de travail, de réfectoire , de sommeil,
d'horaires, et d'autres activités. Ils n'étaient pas payés,
ne recevaient pas d' "auditing ", ne devaient pas dormir plus que
six heures par jour, et ils écopaient " en éthique "
de doubles punitions pour leurs méfaits. Compte tenu de ce que le RPF's
RPF commençait sur un bateau, les détenus de ce système
n'étaient autorisés à travailler que " dans les
cales de la salle des machines ". Plus encore, ils n'étaient autorisés
à communiquer qu'avec la personne chargée du RPF, et ils ne
pouvaient entrer vraiment au RPF, qu'après avoir fait amende honorable
vis à vis de tous les membres du RPF "(Hubbard,1975 :451[caractères
gras sur l'original]).
Fait surprenant, ce résumé sur le RPF'sRPF est disponible dans
le dictionnaire de la Scientologie, auquel le public a facilement accès.
Cependant il n'est pas étonnant que cette même information n'apparaisse
pas sur les documents les plus récents à large diffusion, sur
son site-Web mondial. Sponsorisé par l'église de Scientologie
internationale, Il n'est fait nulle mention du RPF'sRPF parrainé par
l'église de Scientologie Internationale, et il[le site] décrit
le RPF en des termes qui le font apparaître comme un programme pour
bâtir la confiance, et la réinvigoration personnelle. Selon le
site Web, le RPF est "une seconde chance " pour " des membres
de la Sea Org, qui autrement auraient été tentés de démissionner
après de graves et/ou continuelles violations envers l'église",
" une occasion de faire l'expérience d'une " complète
réhahilitation " après des " burn out "(aberrations)personnelles.
(église de Scientologie Internationale,1996).Les participants au système
reçoivent quotidiennement " à la fois de l'instruction
et du conseil religieux pour traverser des zones difficiles dans leurs vies
personnelles. " Aussi ils " travaillent huit heurs par jour en équipe
, à des tâches qui améliorent les installations de l'église
par laquelle ils sont employés, et ils améliorent l'équipe
de travail et la coordination parmi les participants ;Le travail permet à
l'individu de retrouver sa confiance en lui-même[sic] avec sa fierté
du résultat ". Les membres de la Sea Org., qui sont sensés
avoir rempli le programme " attestent de son énorme bénéfice
, et ils expriment leur contentement d'avoir été capables de
s'être procuré le rachat au lieu de la démission "(Church
of Scientology International,1996). Cette description du RPF à l'intention
du public contraste d'une manière tragique avec les compte-rendus à
son sujet , que beaucoup d'anciens participants procurent après n'avoir
plus été sous la domination directe des règles de la
Scientologie , qui punissent les personnes critiquant l'organisation ou ses
doctrines. Chacun des sujets que cite la page -Web le mentionne sous un jour
favorable :étude, conseil religieux/auditing, " huit heures "
de travail par jour, qui restaurent la confiance et la fierté, les
conditions d'emploi et de paie, et les signes d'avancement de la part des
cadres reçoivent une appréciation bien différente de
la part des ex-membres de la Sea Org , qui ont procuré l'information
pour mon étude.
Tandis que les histoires sur le RPF, que rapportent les anciens membres
montrent de remarquables constantes dans le temps et par de là les
distances, des variations existent selon les installations, le personnel,
les demandes immédiates des organisations. Pratiquement tous les récits
illustrent comment le RPF a essayé de dominer le corps de ses détenus
au moyen de diverses exigences, d'excès et d'obligations de travail
pendant qu'en même temps il s'efforçait de dominer leur esprit
au moyen d' "auditings" prolongés , d'étude de cours,
de confessions et de succès allégués.
Voici ce que j'ai rassemblé en tout comme dépositions sous serment,
interviews ; messages Internet, et correspondances : deux compte-rendus de
l'Apollo (le navire sur lequel Hubbard a vécu de 1967 à 1975)
; sept du complexe Hotel Fort Harrison, à Clearwater ; Floride, un
de La Quinta,California ; un de Indio , California ; quatre de Gilman Hot
Springs, Californie ( que les informateurs appelaient ou bien " Hemet
", d'après le nom de la ville voisine, ou Gold d'après
son nom scientologue ; trois du camp Happy Valley près de Gilman Hot
Springs et de Soboda Indian Reserve ; sept du complexe Cedars à Los
Angeles, un d'un navire innominé basé près de Los Angeles
; un de East Grinstead, Sussex, England ; un du RPF primitif à Copenhague
; et un du système actuel de Copenhague. Six informateurs provenaient
du RPF'sRPF, dont un du système actuel de Copenhague. Six informateurs
provenaient du RPF'sRPF, dont un de l'Apollo ; deux du Complexe de Fort Harrison
; un du complexe de Cedars, et deux soit de Gilman Hot Springs, soit de Happy
Valley.
L'enfermement, qui est une des conditions nécessaires d'après
les scientifiques en sociologie pour se servir du terme " brainwashing
", est apparue explicitement dans dix compte-rendus sur le RPF , et dans
deux sur le RPF'sRPF. Assurément sept des informateurs donnaient des
histoires sur leurs tentatives (parfois réussies) d'échapper
au système et aux gardiens chargés de les en empêcher.
Ces compte-rendus forment un triste contraste avec l'insistance de la Scientologie
quant à une " participation " volontaire au système
RPF.
A partir du 30 mai 1977, tous les Scientologues entrant dans le système
étaient sensés signer une déclaration légale donnant
vraisemblance à ce que la personne ait été dans le système
volontairement[voir Conseil d'Administration des églises de Scientologie
,1977 :9]. Un formulaire non-daté " RPF waiver "(" sortant
du RPF ")montre nettement qu'une telle déclaration légale
indiquait : " Je soussigné
.admets ici que l'individu
a pu se racheter lui-même[sic], et devenir un membre productif du staff.
Ayant été pleinement informé de ce que j'ai fait , ou
de ce dont j'ai été accusé pour mériter mon affectation
au RPF, j'admets de plus que j'entre dans ce " program " de mon
plein gré et suivant mon propre choix. Je comprends que je peux décider
à tout moment pendant ce " program " de le quitter, sachant
que si j'agis de la sorte, c'est le règlement de l'église de
Scientologie de me considérer démissionnaire or de me chasser
de l'église de Scientologie. "
" Sachant que je suis transféré de plein droit à
la Rehabilitation Project Force, je comprends que si je choisis de ne pas
commencer ce "program ", j'accepte l'alternative d'être porté
démissionnaire de l'église de Scientologie.
J'admets de plus que je commence ce programme sous ma propre responsabilité,
et que je ne peux tenir personne d'autre responsable d'accidents ou d'incidents
au RPF " (anonyme,n.d.).
Le document devait être signé, daté, et visé par
un témoin . Bien entendu, comme le formulaire le suggère, quelques
personnes apparemment ont pris la fuite
de la Sea Org au cours de leurs affectations au RPF, et le Scientologue "
S.B " s'est sorti du RPF'sRPF dans le temps inhabituellement court de
deux semaines après avoir indiqué qu'il voulait agir ainsi (SB,1998c
:1).
Cependant, forcés de choisir entre l'expulsion d'un groupe auquel des
gens avaient dévolu leur vie, ou le bannissement de ce qu'ils considéraient
être " la seule voie vers la liberté totale ", le "
choix " des gens pour entrer au RPF semble bien peu volontaire. Plus
tragiquement cependant beaucoup d'anciens détenus insistent sur le
fait que leur entrée et leur persistance dans le système RPF
ont été coercitifs. Par exemple l'expérience de Denis
Erlich au RPF et au RPF'sRPF dans Fort Harrison en fin 1978 a commencé
assurément avec deux "gardiens ", qui l'ont escorté
dans le système. Il ne leur a pas résisté parce qu' "
il était implicite que si vous aviez voulu sou battre, ils vous auraient
fait sortir la merde à coups de pied [sic](interview de Kent avec Erlich
,1997 :9). De l'autre côté du continent , à peu près
à la même époque, Pat avait(a-t-elle relaté) "
deux grands costauds "Pat, disant de manière démonstrative
:" Tu vas continuer au RPF
"(Interview de Kent avec Pat 1996a
:19).
Jesse Prince a indiqué qu'il avait été dans la Sea Org
seulement pendant un temps court, lorsque " cinq grands mongoloïdes
idiots ",comme il les appelait lui-même avec colère, "
m'ont physiquement traîné, mes pieds râclant le sol ",
pendant qu'il " envoyait des coups de pied et hurlait "(Interview
de Kent avec Prince, 1998 :15). Ce RPF était au septième étage
des bâtiments nouvellement acquis de Cedars Sinai Hospital à
Los Angeles ; et comme les travaux de rénovation y continuaient, cette
structure " était entourée de barbelés, et était
parcourue de patrouilles avec des chiens de berger allemands. Donc il n'y
avait pas d'échappatoire ",ou en tous cas pas d'évasion
facile, étant donné ce qu'a dit Prince en revenant sur le sujet
pour rapporter qu'une poignée de gens s'en sont tirés(Interview
de Kent avec Prince,1998 :15). L'ancien membre David Mayo a rapporté
une histoire aussi dramatique dans une déposition sous serment, en
insistant sur le fait que " le 29 août 1982,David Miscavidge et
d'autres , agissant sous les ordres de L. Ron Hubbard, m'ont kidnappé,
puis m'ont tenu captif, et ont abusé de moi physiquement et mentalement
pendant six mois "(Mayo,1994 :2-3).
D'autres personnes ont dit qu'ils avaient été forcés
soit de se tenir eux-mêmes en détention, , soit d'en voir d'autres
enfermés. Sur la côte ouest, Jesse Prince affirme qu'il a vu
une cage métallique au RPF'sRPF dans les sous-sols du bâtiment
de Cedars Sinai, où les détenus " étaient enfermés
la nuit pour s'assurer qu'ils ne tentent pas de s'évader "(Interview
de Kent avecPrince,1998 :18). Sur la côte Est , Erlich plaisantait à
propos de son affectation au RPF,et, suivant le règlement de Hubbard,
il avait été jeté au sous-sol de Fort Harrison. Gardé
là pendant dix jours, Erlich déclare qu'il avait passé
le premier ou les deux premiers jours " enfermé dans une cage
de fil de fer "(Interview de Kent avec Erlich,1997 :8). Quand Nefertiti
(ce qui est le nom d'emprunt d'un ancien membre) s'est trouvée elle-même
au RPF'sRPF dans le même sous-sol quelque dix ans plus tard, elle a
rencontré une femme ,qui, dit-elle était " dans la trentaine,
avec de la fièvre,, le corps entièrement trempé de sueur,
portant des chaînes. Elle avait une chaîne d'environ trente pouces
attachée à ses deux chevilles, de sorte qu'elle devait faire
de petits pas rapides (Nefertiti ,1997 :3). Tonya Burden a juré "
en connaissance des peines et conséquences d'un faux témoignage
"(Burden ,1980 :12),qu'elle avait observé personnellement une
personne enchaînée à des tuyaux dans la chaufferie du
bâtiment Fort Harrison pendant une période de plusieurs semaines
"(Burden, 1980 :10). De même , dans une déposition sous
serment, Hanna Whitfield a juré que, pendant qu'elle était au
RPF à Fort Harrison, Lyn Froyland avait été affectée
au RPF'sRPF, et qu' " elle était enchaînée là
à un tuyau dans la chaufferie[au sous-sol], pendant des semaines ,
sous bonne garde. Elle y prenait les repas, et était autorisée
à des pauses pour aller à la toilette, mais sans autre hygiène
"(Whitfield,1994 :42).
Le compte-rendu le plus complet de détention provient de l'ancien
membre André Tabayoyon, qui a écrit sur l'installation de Gilman
Hot Springs, où travaillaient des membres du RPF. Ils avaient un système
de sécurité qui comportait " le périmètre
de défense, des barrières ultra-coupantes, l'éclairage
du périmètre de défense, des alarmes électroniques,
des microphones dissimulés, des alarmes de sol, des détecteurs
de mouvements et des caméras cachées, qui étaient installés
dans toute l'étendue, et même en dehors de la base "(Tabayoyon,1994
:8[para #28]). Tabayoyon a rapporté qu'il travaillait au système
de sécurité de la base en 1991, mais déjà en janvier1983,
la détenue récalcitrante Julie Mayo avait trouvé la voie
de sa libération barrée par une défense gardée
à Gilman Hot Springs..Saisissant ce qui aurait pu avoir été
la seule possibilité de s'évader, Julie Mayo a attendu le seul
matin où le garde ouvre la grille , pour permettre à quelqu'un
de traverser la rue pour le petit-déjeuner, et elle a filé vers
la route, sans être vue, avant que ce soit refermé (J.Mayo 1996
:8-9). Si le compte-rendu de Jesse Prince est exact, alors, beaucoup des membres
du staff de la Scientologie étaient lourdement armés, comme
l'étaient les gardes du RPF de Happy Valley(interview de Kent avec
Prince,1998 :49).
D'autres histoires d'évasions indiquent que les victimes du RPF étaient
très réellement emprisonnées dans des conditions auxquelles
elles n'avaient pas consenti que leurs geoliers les gardent (ou en ayant consenti
en étant beaucoup moins informés). Vicky Aznaran par exemple,
"et deux autres victimes se sont échappées de Happy Valley
en direction de Sobo[b]a Indian Reservation, où elles ont été
poursuivies par des gardes de Happy Valley à motocyclette. Vicky et
les autres victimes ont été récupérées
par des résidents de la réserve , qui les ont fait monter sur
un camion et qui les ont emmenées dans un motel de la ville de Hemet(Aznaran
et Aznaran,1998 :12)).
L'ancien membre Pat s'est évadée grâce à plusieurs
ruses très raffinées. D'abord elle a inventé une histoire
propre à convaincre les gardes de lui permettre d'employer le téléphone.
Puis elle a appelé un ami non-Scientologue, et elle lui a donné
des instructions précises indiquant où son ami devrait être
la nuit suivante(interview de Kent avec Pat,1997b :3).
La nuit suivante, elle a concocté une seconde histoire grâce
à quoi elle se trouvait près de la rue où son ami l'attendait.
En manipulant le garde qui était avec elle, Pat a manuvré
pour prendre assez de distance de lui et pour monter dans la voiture : "
[j'ai]claqué la portière et j'ai dit:"Go!". Mon ami
a vérrouillé les portières et il a foncé
.C'était
un moment affreux,affreux ; et là j'étais dans cette voiture,
ne sachant pas où aller, avec 40 cents dans mon porte-monnaie
mais
je ne pouvais pas rester là plus longtemps ; je ne pouvais pas rester
là une minute de plus. Je ne pouvais pas supporter un seconde de plus
de dégradation "(interview de Kent avec Pat,1997 :4).
Pendant que la voiture rugissait en s'éloignant, des Scientologues
qui en étaient témoins ont hurlé contre elle. Evidemment
comme punition pour avoir laissé Pat s'évader, l'homme chargé
de la garder a fini au RPF'sRPF(interview de Kent avec Price,1998 :31). Suivant
Jesse Prince (qui avait été dans ce RPF à ce moment-là),
un seul affecté au RPF a essayé de quelque façon de franchir
les défenses de barbelés qui entourent les nouvelles installations
à Los Angeles(qui étaient en rénovations), et s'est échappé
(interview de Kent avec Prince,1998 :25). On comprendra qu'un autre évadé
soit retourné à l'intérieur des limites du bâtiment
plusieurs jours après, et qu'il ait tué par balles son épouse
(interview de Kent avec Prince,1998 :29).
Des récits supplémentaires d'évasions existent ;tous
indiquent que beaucoup de gens se trouvaient dans le système RPF contre
leur volonté. Pourtant quelques personnes ont permis par eux mêmes
qu'ils soient renvoyés dans le système( ou dans un programme
voisin) par les équipes de récupération de la Scientologie
ayant mission de les ramener. Ainsi qu'Anne Rosenblum l'a raconté ,
par exemple, elle s'est échappée du RPF de Fort Harrisson à
Clearwater , en se glissant hors de l'infirmerie et en sautant par dessus
un mur(Rosenblum,n.d :6). Elle a fui vers la maison d'un ami Scientologue,
qui évidemment a averti l'organisation, et (avec le concours de quatre
" escorts " scientologues) l'a convaincue de retourner et de quitter
la Sea Org selon les procédures habituelles de la Scientologie. Dans
un état émotionnel bouleversé, elle est retournée
à Fort Harrison, et elle est restée sous bonne garde, et elle
a subi force séances d'interrogatoire en vue d'être relâchée
par l'organisation (9). Il est advenu que Hubbard accorde une amnistie générale
au détenus du RPF à ce moment-là, ainsi elle et plusieurs
autres ont accepté cette offre. Elle a indiqué que l'organisation
l'a poursuivie ainsi que les autres au moyen de vérifications de sécurité.
" concernant le fait de garder avec nous des données de la Scientologie
;quelles étaient nos intentions quand nous quittions etc.. ".
Des Scientologues examinaient leurs bagages à la recherche de tout
ce qu'ils auraient essayé d'emporter, tel que la déclaration
sous serment qu'elle avait signé, et qui énumérait tous
ses soi-disant crimes " commis au long de la vie ", que l'organisation
avait sélectionnés à partir de leurs dossiers d'auditing
prétendument confidentiels (Rosenblum,n.d :7).
" Je me suis évadé une nuit par le lit de la rivière.
Je l'avais prévu depuis longtemps. J'ai été à
Hemet, et ils[c'est à dire des membres du groupe de récupération
de la Scientologie]m'ont trouvé dans un motel. C'est là que
vous tombez au pouvoir de l'organisation ; et sans qu'aucune main ne se soit
tendue vers moi, j'ai été obligé de retourner au RPF
"(interview de Kent avec Young,1994 :22).
Lors d'une seconde tentative, cependant, il n'a pas eu autant de chance. Il
a été pris(interview de Kent avec Young,1994 :22). Evidemment
Hanna Whitfield s'est aussi échappée du RPF (à Clearwater),
mais elle aussi est rentrée soumise à la pression des Scientologues
, qui l'ont trouvée.(Whitfield,1989 :7).
Le constant opposant à la Scientologie Laurence (Larry) Wollersheim
a aussi été pris en essayant de s'évader du RPF, qui
était établi sur un navire en 1974.(Vraisemblablement ce navire
était dans la région de Los Angeles, et presque certainement
c'était l'Excalibur, qui était amarré à un quai
près de Long Beach [voir Wakefield,1990 :2 ; Schomer,1985 :23]
Comme une décision de Justice l'a déclaré en sa faveur
: " Finalement Wollersheim a senti qu'il ne pouvait pas supporter plus
longtemps le système [RPF] . Il a tenté de s'évader du
navire parce que, comme il l'a attesté plus tard " j'étais
en train de mourir et de perdre l'esprit ". Mais son essai d'évasion
a été découvert. Plusieurs membres de la Scientologie
l'ont attrapé et retenu captif. Ils l'ont relâché seulement
quand il ait accepté de rester, de continuer l'"auditing "
et d'autres " pratiques religieuses " d'usage sur le navire "
(Cour d'Appel de Californie,1989 :9274).
Le Tribunal a fait usage de cet exemple comme "preuve " que Wollersheim
" acceptait certains de ses " auditings " sous la menace et
la contrainte physique "(Cour d'Appel de Californie,1989 :9274).
Bien qu'il puisse être imprudent de généraliser à
partir de ces compte-rendus , et de suggérer que tous les assujétis
aux systèmes RPF y aient été contre leur volonté,
il est certain que certains d'entre eux n'avaient pas consenti ni choisi d'être
là.10.
Sans aucun doute la maltraitance physique dont beaucoup de gens ont fait l'expérience dans différentes installations du RPF a été un facteur de leur désir de s'évader. J'hésite pour dire que tous les gens ont fait l'expérience de maltraitances physiques, étant donné qu'un seul des informateurs, qui a été dans le RPF de Fort Harrison Hotel a dit que le quotidien " n'était pas embêtant " et qu' " il avait eu assez de sommeil "(interview de Kent avec Ernesto,1997 :16,17). Il a admis pourtant qu'il n'était pas affecté au travail physique dur, mais que seulement il nettoyait et qu'il vidait les ordures(interview de Kent avec Ernesto,1997 :16). De même le Scientologue " SB " a écrit : " être au RPF n'était pas terriblement dur pour moi. J'étais en bonne forme physique, et réellement je me plaisais d'avoir la chance d'effectuer un rude travail physique " "(SB,1998a :2). Plus tard cependant, il a répondu à un message en concédant : " Je ne voudrais pas mentir, le RPF est un travail sacrément dur, et vous êtes presque certainement véridique [en disant] que certains anciens (et actuels) assignés au RPF se sentent soumis à des abus et terrorisés (SB,1998f :2). Assurément, d'autres ont fait l'expérience d'une grande variété de (ce qu'ils ont considéré être) de la maltraitance physique.
La course forcée était de pratique universelle au RPF, mais
les leaders l'employaient aussi comme punition spécifique. Selon une
personne qui était sur l'Apollo, Hubbard employait le " running
program " comme punition envers un membre dont il pensait " qu'elle
avait besoin d'un peu de discipline ". Il ordonnait au membre "
de courir cinquante tours de pont promenade. [le membre] en faisait une vingtaine
, et il déclarait[qu'] en avait couru cinquante. Je me souviens qu'il
s'en tirait comme ça "
(interview de Kent avec Ernesto,1997 :5). Avec l'institution du RPF la course
rapide est devenue une punition classique.
Le lieu de la peine de course faisait varier celle-ci, bien sûr. Monica
Pignotti,qui était au RPF sur l'Apollo (en même temps que le
fils de Hubbard , Quentin, maintenant décédé ).
(Pignotti,1989 :19) a écrit une description particulièrement
claire de la peine de " running " ,dont elle a fait l'expérience
au cours des premiers mois de 1975 :
" Nous avions à récurer toute la salle de bain, y compris
les murs porteurs et les plafonds. Après que nous ayons nettoyé
l'endroit, on passait l'inspection au gant blanc. Si le gant revenait sale,
la personne qui avait a nettoyer l'endroit avait à courir de tours
de la proue à la poupe du navire (environ 1/5 de mile par parcours).
Une fois ,comme mon " senior " n'était pas content de la
manière dont j'avais nettoyé la salle de bain, il m'a donné
l'ordre de " faire un tour ". J'ai protesté parce que je
pensais que c'était injuste, alors la réponse a été
: "Ne me Q&A [question/réponse]pas. Fais deux tours. J'ai
à nouveau fait objection, et il a dit : "fais trois tours ".
Cela a continué jusqu'à ce que je sois au dessus de dix tours,
qu'effectivement j'ai dû effectuer.(Pignotti,1989 :23).
Selon le langage technique de la Scientologie, Pignotti avait été
mise " on rocks and shoals "(textuellement :rochers et échouement,
ndt), une punition pour membres de la Sea Org.(Hubbard,1976b :449).
A partir de son expérience à Fort Harrison, Anne Rosenbaum a
indiqué que la punition " rocks and shoals " consistait souvent
en mises au piquet et tractions sur les bras en plus de courir des tours "
en montant/descendant la rampe du garage " (Rosenblum,n.d :2) Denis Erlich
a aussi rapporté qu'il "avait eu à monter/descendre en
courant au bâtiment du parking " (interview de Kent avec Erlich,1997
:16). Dans le Complex Cedars à Los Angeles, les rocks and shoals consistaient
à " courir dans les escaliers " ou à " courir
tout autour du complexe "(interview de Kent avec Pat,1997a :27) . Les
tours en courant étaient aussi une pratique essentielle pour le rachat
des violations des soi-disant " ethics " de la Scientologie pour
les assignés au RPF dans le système de Copenhague (Scherkenau/Elleby,1990g
:2 ;1990h ;1990k ;voir1990i). Assurément les punitions par la course
les plus dures ont eu lieu dans les installations soit de Gilman Hot Springs
, soit de Happy Valley, où précédemment des membres de
haut rang de la Sea Org avaient à courir soit autour d'un arbre, soit
d'un poteau pendant douze heures par jour(voir l'interview de Kent avec Prince
,1998 :45 [sur Happy Valley]). Julie Mayo a indiqué qu'elle "
avait été dans un running program pendant 12 heures par jour,
les sept jours de la semaine, et qu'elle avait à courir autour d'un
arbre soumise à toutes les conditions extrêmes du désert
"(J. Mayo,1996 :7). Son mari a rapporté qu'il " a été
forcé de courir autour d'un arbre dans le désert par des températures
de plus de 110 degrés F. pendant 12 heures par jour, sept jours par
semaine pendant trois mois
".
(D. Mayo,1994 :3). Vicky Aznaran a fait une déclaration similaire,
d'avoir dû " courir autour d'un poteau de téléphone
orange de 7h. du matin jusqu'à 9h30 du soir, avec dix minutes de pause
chaque demi-heure, et des arrêts de trente minutes pour le déjeuner
et le dîner "
(Aznaran et Aznaran,1998 :9). A l'évidence l'âge des assignés
au RPF n'influait pas sur leur obligation de courir, étant donné
que le Scientologue " SB " a mentionné que le " shuffle
"[" traîneur de pieds ",ndt] du RPF était traité
comme beaucoup d'autres assignés au RPF incapables de courir autant,
mais qui au moins devaient donner l'impression qu'ils couraient "(SB,1998b
:1).
Le travail pénible était un aspect essentiel des systèmes RPF,consistant habituellement en entretien et en rénovation. Sur l'Apollo, les assignés au RPF effectuaient nombre de travaux de nettoiement, grattage et peinture ; récurage des ponts etc. ;(interviews de Kent avecDale,1997 :6). Pendant qu'elle était au RPF'sRPF, Monica Pignotti avait à " descendre et à nettoyer la boue des fonds de cale. C'était mon travail toute la journée et j'avais à évacuer toute cette crasse, puis à peindre. J'y ai été pendant cinq jours "(interview de Kent avec Pignotti,1997 :26). Un autre sale (et dangereux aussi) travail de nettoiement , qui était dévolu à une personne u RPF'sRPF était le " routine cleaning of " Rat'sAlley ",probablement la plus infecte chose que vous puissiez imaginer, et je veux dire ça littéralement. J'ai vu des adultes s'évanouir à cause de l' odeur ".(SB,1998 :1). " Rat's Alley " avait acquis son surnom à cause (selon le Scientologue " SB ") de son faible éclairage, de l'étroit tunnel en dessous d'une cambuse , et qui contenait des tuyaux d'évacuation et un tas d'autres tuyaux, dont certains étaient extrêmement chauds. Quand les Scientologues avaient acquis le bâtiment , il avait été infesté de rats, mais maintenant des restes de nourriture et des flaques d'eau faisaient que le coin était infesté de cafards. Les assignés au RPF'sRPF qui nettoyaient l'endroit devaient rouler sur des planches à roulettes, tant l'espace était réduit, mais même ainsi " c'était si bas en certains endroits, qu'il n'était pas rare que vous restiez coincé entre votre kart et un tuyau d'eau chaude . Croyez-moi, j'ai sur le dos deux cicatrices dues à ça ! "(SB,1998h :2). Vraiment l'odeur était si fétide dans Rat's Alley, que le Scientologue " SB "(qui était malade à ce moment-là) : " réellement j'ai eu un petit évanouissement pendant environ deux minutes et je me suis affaissé sur mon kart. Mon jumeau [c'est à dire co-équipier] m'a vu et m'a secoué pour me ranimer, et j'avais bon nombre de cafards sur moi. Mon coéquipier , [qui avait 16 ou 17 ans à cette époque] en avait récolté quelques uns dans les cheveux pendant qu'il roulait à travers une flaque d'eau plus profonde, que sa tête était un peu basse et qu'il roulait à travers la crasse poisseuse en attrapant quelques cafards"(SB,1998h :2).
Dans un " newsgroup " ultérieur situé sur alt.religion.scientology,
" SB "disait que " l'eau stagnante était si infecte,
que c'est à peine concevable "(SB,1998,i :2) .
En dépit de ces conditions épouvantables, "SB " a
indiqué qu'une fois il a nettoyé dans " Rat's Valley "
pendant cinq heures.(SB,1998h :3).
Alors qu'un compte-rendu provenant du RPF de East Grinstead parlait de "
gratter la croûte de foyers de cuisinières ou de pierres peintes
"(Forde,1996 :3), et d'activités comme l'évacuation des
ordures (Royal Courts of Justice,1984 :27), et de nettoyage de salles de bain
(Pignotti 1989 :23 ; Rosenblum,n.d. :1) et de cages d'escaliers (Nefertiti,1997
:10) travaux qui étaient beaucoup plus ordinaires,Vicky Aznaran a assurément
creusé des fossés(Aznaran et Aznaran,1998 :11), et Pignotti
faisait partie d'une équipe RPF dont on a pris des photos pour des
images qui ont paru dans la publication de 1978 , " Qu'est-ce que la
Scientologie ?"(voir Eglise de Scientologie de Californie,1978). Gerry
Armstrong a aussi fait de l'emballage (Superior Court of the State of California,1984
:1462), mais il a aussi effectué d'autres tâches ordinaires du
RPF comme la rénovation de bâtiments.
Dans la période autour d'avril 1979, Armstrong a travaillé dans
une équipe qui rénovait une maison où devait habiter
Ron Hubbard (Superior Court of the State of California,1984 :1475). Andre
Tabayoyon (1994 :24[para.#116-117,120-121]) parle du "travail d'esclave
" du RPF, lors de la construction et de la rénovation de nombreuses
habitations et bâtiments à l'usage de leaders de la Scientologie
, et de leurs stars de cinéma. Des membres de la Sea Org au RPF danois
on effectué des rénovations dans les bâtiments de la Scientologie
à Copenhague, dont nous avons connaissance à partir des compliments
que les équipes RPF ont reçus pour leurs réalisations.
Un compliment (du 23 novembre 1989) félicitait les membres du RPF en
disant : "Les plafonds, les murs, les menuiseries, et le tapis est [sic]fait
de bonne qualité " (probablement l'hôtel Nordland[TCO Estates,1989]).
De même un autre(du 21 septembre 1990 )reconnaissait que les assignés
au RPF avaient bien fait leur travail pour peindre la chaufferie et les tuyaux
dans le bâtiment où dormait le staff(Crivellaro,1990). Le membre
du RPF Suzanne Scherkenau/Elleby s'est même plainte des travaux mal
faits que les ouvriers du Estates Project Force laissaient lors des rénovations,
et que les assignés au RPF devaient compléter (Scherkenau/Elleby,1990b).
Les compte-rendus les plus frappants à propos de rénovation
sont venus de Jesse Prince et de Pat, dont les équipes RPF (ils l'ont
déclaré dans des interviews séparés) étaient
impliquées dans des travaux de rénovation d'un vaste bâtiment
en Californie méridionale au cours des années 1970. Voici ce
que Pat a résumé : " La pression augmentait chaque jour
à mesure des rénovations. Chaque jour qui passait il y avait
une plus forte pression pour que les rénovations soient faites
jusqu'à
ce que ça atteigne un point où nous avions à travailler
trente heures , à part trois heures [de pause](je le jure devant Dieu).
Nous avons travaillé par équipes pendant trente heures d'affilée.
"
Interview de Kent avec Pat,1997a :25) : " Nous avions à
travailler tant d'heures, Steve, que, je me souviens d'avoir croisé
des gens, et d'avoir été dans une pièce sombre avec une
visseuse traînant contre un mur. La pièce était complètement
obscure, j'avais a y passer, et je me suis arrêtée parce que
j'ai vu des étincelles jaillissant de cette chose, et j'ai dit : qu'est-ce
qui arrive ? Alors la personne m'a jeté un regard éberlué
en me disant : " Oh ! moi , je ne sais pas ;je ne regarde que les étincelles
". Je veux dire que nos étions abrutis d'une telle fatigue.
Je me souviens d'avoir essayé de construire une phrase et d'en avoir
été incapable. Vous savez ;dire, et savoir que je devais dire
" J'ai besoin de ce tourne-vis ", et d'avoir dit : " J'ai besoin
de cette protection pour le sandwich qui n'est pas rouge "[
]J'étais
complètement incapable d'être cohérente ".(interview
de Kent avec Pat,1997a :26).
Prince a indiqué qu'il a été dans ce schéma de
travail pendant huit mois, "et les gens tombaient littéralement
d'épuisement comme des mouches "(interview de Kent avec Prince,1998
:16).Les équipes de travail portant sur trente heures de Pat et de
Jesse n'étaient pas habituelles ; Robert Vaughn Young a parlé
de douze heures de travail quotidien
(interview de Kent avec Young,1994 :18) ; mais Monica Pignotti a rapporté
qu'une fois elle avait dû travailler " pendant trente-six heures
sans sommeil " parce que Hubbard avait donné l'ordre de nettoyer
tout le navire (interview de Kent avec Pignotti,1997 :14).
La lourde charge de travail aurait dû garantir un régime riche
en calories, mais plusieurs des anciens assignés au RPF se sont plaints
de la qualité de la nourriture. En dépit de ce que Tonya Burden
a décrit comme un travail de 18 heures par jour, elle a indiqué
que souvent elle " ne recevait que du riz, des haricots et de l'eau "
pour ses repas(Burden,1980 :10).Assurément Néfertiti mangeait
ce qu'elle appelait " la soupe pour les cochons ", avec quelque
fois seulement de la poudre de lit(Néfertiti,1997 :9).Pat s'est plainte
que " Nous étions nourris d'aliments réellement affreux
",que nous considérions constamment comme " répétitifs
et mal préparés ",et qui comportaient des " déchets
ce qui était à jeter "(Interview de Kent avec Pat, 1997a
:24). Pignotti a rapporté que la coutume était que son équipe
RPF mangeait après que le reste du staff ait fini, mais les déchets
qu'ils consommaient venaient de la cuisine, et pas les éléments
servis dans les assiettes des gens(interview de Kent avec Pignotti,1997 :14
;voir interview de Kent avec Dale,1997 :6).
Cependant Margery Wakefield, qui était au RPF du navire qui était
à quai à Long Beach, Californie, a indiqué : " Quelquefois
nous avions à manger la nourriture que les autres gens avaient laissé
dans leurs assiettes(Wakefield,1990 :2). La nourriture insuffisante peut avoir
contribué à ce que Wollersheim ait perdu Quinze livres pendant
ses six semaines au RPF
(Cour d'Appel de Californie,1989 :9269). De même la soi-disant expérimentation
par la Scientologie d'un régime à base d'une mixture protéique,
combiné avec un dur travail, peut expliquer pourquoi Jesse Prince a
perdu 40 livres au cours de sa première expérience au RPF(interview
de Kent avec Prince,1998 :1920). Parmi les compte-rendus d'anciens assignés
au RPF, seul le Scientologue " SB " a rapporté " En
fait, nous mangions à moitié correctement. La vérité
est que quelquefois nous avions des faveurs spéciales grâce à
la cuisine de l'équipage, parce qu'ils savaient que nous étions
ceux qui nettoyions l'endroit et que nous les aidions "(SB,1998i :1).
Usés par un dur horaire de travail, et potentiellement affaiblis
par des régimes atypiques, les membres du RPF étaient exposés
à la maladie. Sur l'Apollo, les membres du RPF avaient évidemment
du mal à tenir leurs vêtements secs(interview de Kent avec Dale,1997
:6). A terre, beaucoup de victimes du RPF avaient des difficultés similaires
; mais là l'humidité résultait de la transpiration due
au port de vêtements de travail en climats chauds. Hana Whitfield par
exemple s'est plainte d'avoir à porter de lourdes blouses ou des vêtements
de chauffe sous le climat chaud de Floride (Whitfield,1989 :5-6). En dépit
du besoin impérieux de douches et de bains, Whitfield a révélé
que " Nous n'étions pas autorisées à nous doucher
plus de 30 secondes "(Whitfield,1989 :6). Pendant qu'elle était
au RPF,Nefertiti a été témoin des problèmes que
la transpiration intense pouvaient provoquer chez les femmes, et elle a ajouté
une histoire très évocatrice à sa collection sur l'expérience
de détention : " Nous souffrions tous de forte transpiration.
Je me souviens de cette jeune femme affectée d'une importante [sic]infection
, qui s'était développée sous ses seins. Au lieu de guérir,
la plaie s'était étendue à un tel point qu'elle avait
atteint son ombilic (Néfertiti,1997 :9).
Néfertiti n'a pas été la seule ancien membre à
rapporter avoir vu une femme au RPF porteuse d'une grave dermatose. L'ancienne
membre Lori Taverna a rapporté à des autorités officielles
de Clearwater,Floride, qu'elle " avait vu quelques personnes paraissant
très malades, y compris une[qui]avait des plaies sur tout le corps
, des plaies ouvertes "(Commission des Hearings (auditions,ndt) de la
Ville de Clearwater,1982 :2-151). Spécialement, les assignés
au RPF du complex Sinai Cedars au cours des dernières années
1970 étaient forcés de transpirer, parce que (selon Jesse Prince)
"Nous devions pendant une heure par jour porter des vêtements caouchouctés,
des vêtements caouchouctés de transpiration, et courir une heure
d'affilée, et transpirer dans ces foutus vêtements ".(Assurément
cette imposition était préexistante au " Purification Rundown
" de la Scientologie, qui emploie les saunas comme une partie du système
déclarant débarrasser le corps de résidus chimiques et
de radiations [interview de Kent avec Prince, 1998 :20].). Un autre problème
médical et d'hygiène que les femmes avaient était "
de ne pas avoir assez d'argent pour acheter une boîte de Tampax "(Néfertiti,1997
:11).
Les conséquences sanitaires pour les gens étaient nombreuses,
variées, et quelquefois menaçantes pour la vie. David Mayo par
exemple, a dit " On m'a refusé un traitement médical ou
dentaire ", pendant qu'il était au RPF, et après mon évasion
j'ai perdu six dents, et ça a demandé des milliers de$ de soins
dentaires pour sauver le reste de mes dents " (Mayo,1994 :3). Très
gravement Andre Tabayoyon s'est souvenu de son travail sur une " machine
dangereuse ", quand il était au RPF'sRPF, et d'avoir vu un co-équipier
en détresse "enfoncer son doigt dans la machine, qui lui a happé
le doigt "(Tabayoyon,1994 :10
[para.#42]). En rappelant quelques unes des conséquences des postes
de travail de 20 heures dans le programme de travaux pour la rénovation
de Cedars Sinai Jesse Prince a indiqué que " Certaines personnes
en venaient à ce qu'ils appelaient psychotique, simplement une sorte
de perte de leur esprit. Ils ne pouvaient plus concevoir où ni qui
ils étaient[ou] ce qu'ils étaient entrain de faire, et on devait
les placer en isolement, parce qu'ils étaient fous " (interview
de Kent avecPrince,1998 :16). Un homme à l'évidence épuisé
,qui travaillait avec des outils électriques à côté
de Prince, a marché vers lui " un morceau de son doigt était
enlevé, et il a dit :regarde ce qui vient d'arriver "(interview
de Kent avec Price ,1998/17).
Au delà de ces questions concrètes et immédiates relatives
à l'hygiène et aux soins médicaux, beaucoup de gens ont
parlé de questions relatives au sommeil. Ils se plaignaient rétrospectivement
de leurs conditions d sommeil, de l'état des matelas, de l'aération
des locaux, de la surpopulation, et des lieux inappropriés au sommeil.
A partir de différents moments et de différentes localisations,
les gens ont parlé de l'état déplorable des matelas sur
lesquels ils devaient dormir. Se souvenant des conditions de sommeil sur l'Apollo
Dale racontait que " on nous donnait des matelas, mais les matelas qu'on
nous donnait étaient vieux, des matelas dégoûtants qui
auraient
dû être nettoyés
beaucoup puaient
"
(interview de Kent avec Dale,1997 :6). Repensant à cette époque
des horaires de travail exténuants, Pat se souvenait que " Quand
nous avions fini les trente heures où nos avions été
debout, nous devions aller nous coucher. Nous devions aller vers le comble
de l'un des bâtiments où il faisait froid, et où il y
avait ces matelas humides, dégoûtants, sur lesquels nous n'avions
qu'à nous affaler et à dormir "(interview de Kent avec
Pat,1997a :26).
Les matelas étaient posés soit sur le sol, soit sur le plancher.
Quand Robert Vaughn Young par exemple était à l'isolement, dans
un poulailler transformé, à l'installation de Gilman Hot Springs,
il a indiqué qu'il y avait des sortes de vieux matelas qui avaient
été jetés sur le parterre. Vous savez , vous parlez d'une
paillasse
"(interview de Kent avecYong,1994 :20 ; voir Tabayoyon,1994
:9[para.#35]). Adelle Hartwell
a été dans l'une des installations de Indio en même temps
que sa fille y était au RPF. Quelqu'un (probablement)en charge du RPF,
avait sorti les matelas des gens du RPF, et vers la même période
sa fille est tombée malade. " En pleine chaleur j'ai dû
la voir traîner son matelas d'une zone d'ombre à une autre pour
essayer de se protéger du soleil brûlant, par115°F. Je n'ai
jamais vu une maladie traitée de cette façon "
( Hartwell,n.d. :3). Comme pour la fille malade Vicki Aznaran a voulu dire
que son matelas n'était pas sur un support , quand elle a déclaré
qu'elle-même et les autres devaient " dormir sur le sol "(Aznaran
et Aznaran,1998 :11). Quand il a parlé des conditions de sommeil à
Happy Valley à la fin des années 1980, Jesse Prince s'est plaint
de ce qu' " il dormait à même le sol ,sur une couverture
mise sur le parterre. Je vous dis, qu'il y a [sic] précisément
des scorpions, des serpents à sonnettes [et] des " veuves noires
" partout, parce que nous étions dans ce foutu désert,
dans une région à l'abandon "(interview de Kent avec Prince,1998
:43). Assurément les compte-rendus du RPF de Fort Harrison ont indiqué
que les gens ont dormi sur des matelas jetés sur le sol, et habituellement
dans des locaux exigus et faiblement ventilés (Armstrong,1982 :3 ;Nefertiti,1997
:12 ;Rosenblum, n.d :3 ;Whitfield,1989 :5). La ventilation était si
mauvaise la première fois que Monica Pignotti a été sur
l'Apollo, que " nous dormions dehors sur les ponts sur des serviettes,
parce que c'était si étouffant là dedans [dans le RPF],
et c'était réellement des conditions horribles
"(interview
de Kent avec Pignotti, 1997 :18).
Même quand les membres du RPF avaient des lits ou des bas-flancs, il
restait de sérieux problèmes. Pendant qu'il était au
système RPF sur le navire, "Wollersheim et les autres étaient
forcés de dormir dans le poste de garde. Un ensemble de trente personne
étaient superposés par neuf [were stacked nine high] dans le
poste sans aération appropriée.(Cour d'Appel de Californie,1989
:9274). A Fort Harrison, Denis Erlich et d'autres assujétis au RPF
dormaient dans des bas-flancs au troisième étage du parking
extérieur qui jouxte l'hôtel, respirant ainsi les fumées
émises par les voitures (interview de Kent avec Erlich,1997 :3). A
l'évidence les locaux de sommeil des femmes étaient par là,
étant donné que Anne Rosenblum a écrit : " En décembre
1978, on nous a déménagées dans un local de magasin du
garage. C'était un lieu clos partie en bois, partie en ciment construit
contre un des murs du garage. Il était construit pour être un
endroit de stockage, mais comme le RPF avait tellement grossi, il était
devenu le dortoir des filles du RPF. Des bancs de bois avaient été
disposés, qui avaient environ la moitié ou le tiers de la largeur
d'un lit à deux ; les planches étaient disposées sur
trois ou quatre hauteurs, et nous étions mises là côte
à côte. Nos "matelas " étaient des morceaux
de mousse coupés pour correspondre aux planches. C'était comme
ramper dans un trou pour aller au lit. Vous ne pouviez même pas vous
asseoir à cause de la planche d'en dessous, et il était difficile
de se retourner parce qu'elles n'étaient pas assez larges. Le pire
problème était que nous trouvant dans le garage , nous respirions
les gaz des voiture qui passaient, ceci en plus du bruit des voitures, celles
des gens allant à leurs affaires, et celles du staff entrant et sortant
".(Rosenblum,n.d. :3).
Il paraît étonnant que les inspecteurs de sécurité,
de la santé et du secteur n'aient jamais découvert ces lieux
de sommeil insalubres à Fort Harrison, mais Anna Whitfield a expliqué
que " tous les assignés au RPF étaient rendus habiles à
transformer leurs lieux de sommeil en ce qui pouvait avoir l'aspect du mobilier
normal d'un lieu de stockage, et à le faire en un laps de temps très
court "(Whitfield,1989 :6).
La ligne de partage entre la maltraitance physique et la maltraitance sociale
n'était pas toujours claire , étant donné que certaines
activités concernant des faits tels que des outrages, des restrictions
à la communication verbale ou écrite, et une paie très
faible semblent assez marquées pour mériter d'être mentionnés.
Au RPF ces atteintes étaient nombreuses. Elles comprenaient le port
de treillis ou de tenues de chauffe
(interview de Kent avec Pat,1997a :22 ;interview de Kent avec Young,1994 :18
; Superior Court of the State of California,1994 :1432 ;Whitfield,1989 :5
). (Au cours des dernières années 1970, les quelque trente assignés
au RPF de Happy Valley devaient porter des shorts noirs à cause de[sic,ndt]
l'extrême chaleur dans ce désert (interview de Kent avec Prince
,1998 :45). Suzanne Schernekau/Elleby à Copenhague avait même
dû écrire une lettre à un supérieur (commençant
par " Dear Sir ") pour essayer d'obtenir un second treillis et le
chapeau correspondant, vu qu'elle portait le seul vêtement convenable,
et qu'il était à laver5Schernekau/Elleby,1989a). De plus les
assignés au RPF étaient interdits de marche ;ils devaient seulement
courir (Rosenblum,n.d. :1).
Vers les dernières années 1980 , différents brassards
de couleur, y compris blanc et jaune d'or, identifiaient visuellement la progression
dans le système RPF (Schernekau/Elleby 1990a). Selon l'ancien assigné
au RPF Jesse Prince, les gens au RPF'sRPF portaient des bandes d'étoffe
noire sur les bras (interview de Kent avecPrince,1998 :18). Vers (vraisemblablement)la
fin des années 1980 et début 1990, les gens du RPF'sRPF assurément
portaient des brassards orange ;les nouveaux assignés en portaient
d'orange ; les assignés qui avaient quelques " privileges "(tels
que prendre des repas avec des membres de leur famille) portaient des brassards
blancs ; et des personnes qui ne pouvaient pas dormir avec leurs épouses
une nuit par semaine portaient des brassards jaune d'or (SB,1998b :1).
Beaucoup de gens ont indiqué que leur possibilité d communiquer
avec d'autres était sévèrement restreinte, encore qu'ils
aient exprimé ces restrictions avec différentes insistances.
Dale a semblé exprimer la restriction essentielle quand il m'a informé
: " Vous ne pouviez pas parler à une personne qui n'était
pas assigné au RPF, sauf si elle s'adressait à vous
"(interview
de Kent avec Dale,1997 :5 ; voir interview de Kent avec Pat,1997a/23). L'Anglais
Peter Forde a déclaré qu'une personne au RPF n'était
autorisée à parler qu'à une seule personne (le MAA[Master-at-Arms],
" qui surpervisait directement le système (Forde ,1996 :3 ; voir
Pignotti,1989 :24). Julie Mayo a insisté sur ce qu'elle " n'était
pas autorisée à parler au reste du staff, ou à passer
un coup de téléphone "
(J. Mayo,1996 :8).
Ces restrictions à la communication incluaient votre courrier et les
appels téléphoniques. Les compte-rendus d'Armstrong sur la surveillance
et sur la censure de la communication étaient pires selon Robert Vaughn
Young, qui a écrit dans un " newsgroup " qu'il y était
exposé à propos de lettres échangées avec sa femme
quand il était incarcéré dans le système RPF .
(Armstrong in R.V. Young,1997 :1-2 ; voir Young,1994 :29). Dans une déposition
sous serment David Mayo a juré que " Il ne m'était pas
permis de donner ou de recevoir des appels téléphoniques, et
toutes les lettres que j'écrivais étaient lues par des gardiens
de sécurité de la Scientologie. (Mayo,1994 :3). Suzanne Schernekau/Elleby,
au RPF danois devait écrire ses demandes au responsable du RPF (leRPF
i/c[in charge], quand elle voulait soit écrire une lettre à
ses parents (Scherkenau/Elleby,1990c), soit leur téléphoner
(Scherkenau/Elleby,1990,j). Bien plus, après avoir vu son mari seulement
deux fois en environ quatre mois, Scherkenau/Elleby devait encore obtenir
la permission par la personne portant le titre " RPF in-Charge ",
pour voir son mari à la proche fête de Noël (Scherkenau/Elleby,1989b).
Tragiquement sur le RPF., Nefertiti a raconté sa rencontre avec une
femme du RPF'sRPF, qui était là parce qu' " elle avait
envoyé une lettre à son mari ,[membre de la secte], révélant
quelques détails sur le RPF. On est sensé ne pas parler du goulag.
Elle avait violé la loi du silence du goulag.(Nefertiti,1997 :4).
Les restrictions de communications portaient jusqu'à exclure les
médias.
Quand ils sont au RPF les gens ne sont pas autorisés à écouter
la radio, à regarder la télévision , ni à lire
des revues ou des journaux (interview de Kent avec Pat,1997 :23 ;Rosenblum
,n.d. :2). Ces restrictions étaient probablement fondées sur
un règlement écrit, que les gens " ne pouvaient pas avoir
avec eux au RPF. N'importe quels médicaments ou boisson alcoolisée,
radios, télévisions, cassettes musicales, instruments de musique,
jeux d'échecs, n'importe quel amusement ou luxe, ou en faire usage
lors de visites autorisées à une épouse ou à un
enfant. ".(C.A. des églises de Scientlogie,1977 :11). Suite à
quoi, lorsque le Master-at-arms(MAA) a trouvé deux nouvelles dans le
sac à main de Schnekau/Elleby, elle s'est trouve assignée en
" éthique ", effectuant des " amendes " pour avoir
commis de prétendues graves infractions aux règles. La dure
réaction dont elle a fait l'expérience pour avoir possédé
deux nouvelles, et sa propre acceptation que le fait de les avoir possédées
constituait une grave violation contre les règlements du RPF ouvre
une grande fenêtre sur le totalitarisme du système. Le système
s'octroyait le droit d'une surveillance totalitaire sur les assignés
au RPF, et les reclus ressentaient une pression extrême , pour accepter
un contrôle aussi restrictif, comme une partie valable de leur programme
de " rehabilitation ".
Evidemment le RPF MAA etait venu examiner les affaires de Scherkenau/Elleby,
étant donné qu'elle lui a écrit une lettre (probablement
le 1er octobre 1990 ou à peu près) à propos de ce qu'il
avait trouvé :
" Dear Sir, il est vrai que j'avais deux lettres dans mon sac à
main.
La seule raison pour laquelle elles étaient là est la suivante
: quand je suis arrivée au RPF, j'avais mon livre de chansons dans
la poche de ma veste de jeans comme je l'ai toujours eu sur moi, et ces deux
nouvelles sont les meilleures que j'ai et elles étaient toujours avec
moi, soit dans le sac blanc, et quand je l'ai cassé je les ai transférés
dans le sac à main.
Comme je l'ai dit[le RPF Bosun] la nuit dernière, ça peut apparaître
comme une justification, pou éviter des ennuis, mais c'est la vérité.
Que je sois mise en " éthique "[c'est à dire des pénalités
pour violations du règlement], c'est juste parce que je savais que
c'était out-FO (c.a.d. ,contre les Flag-Orders) au RPF, et je veux
m'assurer par moi-même que c'est complètement éclairci
".(Scherkenau/Elleby,n.d.)
Il est clair que Scherkenau/Elleby ne remettait pas en question l'interdiction
de posséder des nouvelles quand on est au RPF, étant donné
qu'elle a accepté que leur découverte entraînait une "
mise en éthique ", et qu'elle devait être " cleaned
up "[nettoyée] .Quand elle a commencé à travailler
sous les " ethic conditions ", elle acceptait d'avoir été
fautive de la possession de ces choses. Dans son écrit du 1r octobre
1990 " Condition write-up of Treason " [ avec " treason "
comme le plus bas niveau de mise en éthique], Scherkenau/Elleby a rapporté
: " j'ai reçu le RF [routing Dans sa " Condition of Doubt
" écrite en date du lendemain (2 octobre),Schernekau/Elleby déclarait
à propos de l'incident des livres, elle a jeté " un regard
honnête sur la situation et elle a vu que l'intention et les buts étaient
de garder une protection pilotée par elle-même pour ses affaires
les plus précieuses [c.a.d. ses causait une " mise en éthique
" , qui devait être "clarifiée ". Elle acceptait
d'être punie pour avoir eu ces choses.. Dans sa lettre du 1er octobre
1990 " Condition write-up of Treason "[déclaration écrite
de Trahison] (avec " Treason " comme le plus bas niveau de mise
en éthique) Scherkenau/Elleby a écrit : "Cette nuit le
MAA a trouvé deux livres dans mon sac[,], ce qui est out-FO(against
Flag Orders) et contre LRH's, les intention [de Hubbard] en opposition aux
S.O.[membres de la Sea Org].
Suivant la consigne commune " Trouvez ce que vous êtes " à
laquelle tous les gens fautifs de trahison devaient répondre, Scherkenau
a écrit : " J'ai eu le R.F[formulaire d'envoi] par le [S]ection
i/c[c.a.d. le surveillant RPF du plus bas niveau], d'après lequel le
MAA avait trouvé deux livres dans mon sac , et qu'il y avaient[sic]
aussi le livre de chansons dans ma veste. Je me suis approchée pour
justifier l'enchaînement des faits [c.a.d. le mode de découverte
des livres], mais en y regardant, j'ai constaté que c'était
contraire au RPF FO's[Flag Orders]et que ça n'avance pas mon rachat
[redemption] ni mon avancement. (Je ne les ai pas lus ; simplement je les
avais là comme mes livres préférés, et je ne veux
pas les perdre[.].
Je suis un membre du RPF ,qui veut réellement avancer vite et suivre
le programme. Je suis en éthique et en FO avec cette seule intention
"(Scherkenau/Elleby,1990d).
Avec contrition Scherkenau/Elleby admettait qu'elle avait deux nouvelles,
mais elle essayait de minimiser la " gravité " de son infraction
en insistant sur ce qu'elle ne les avait jamais lus.
Dans sa " Condition of Doubt " [examen de conscience ?,ndt] , qu'elle
a écrit le jour suivant (2 octobre),Scherkenau/Elleby a déclaré
à propos de l'incident des livres, qu'elle jetait " un regard
honnête sur la situation, et qu'elle voyait que les intentions et les
objectifs étaient de garder sa protection déterminée
par elle-même quant aux plus précieuses affaires en sa possession
".Elle convenait que cette tentative de protéger ses possessions
matérielles " met en danger tout le groupe " (Scherkenau/Elleby,1990f
:1). Elle a révélé l'absolue rigidité suivant
laquelle les gens avaient à suivre les réglements du RPF, en
ajoutant : " Je me joins aux membres du RPF qui étudient réellement
le RPF FO'sans aucune " MU's "[ mots incompris], et qui retiennent
ces mots comme ils sont, et qui n'y ajoutent pas d'idées ni de sentiments
personnels "(Scherkenau/Elleby,1990f :2). En langage clair Scherkenau/Elleby
voulait rester parmi les assignés au RPF, qui comprenaient entièrement
les règles du RPF, et qui les observaient avec précision, sentiments
mis à .part ainsi que leurs opinions personnelles. Elle comprenait
clairement l'obéissance absolue que le système requerrait d'elle,
et elle y a conséquemment répondu.
A l'époque où Scherkenau/Elleby a écrit le rapport suivant
sur son avancement en " liability " [fiabilité]selon les
stades en éthique, après avoir été surprise avec
deux nouvelles (et un livre de chansons), elle a confessé : "
J'ai commis une grave out FO [violation des ordres de Flag, et je veux m'assurer
que c'est entièrement clarifié[handled] ". Comme une partie
de son effort pour la " manier " complètement, elle a étudié
six Flag Orders sur le RPF, et en le faisant elle a réalisé
quelle erreur fondamentale elle avait commise,qui (soi-disant) mène
à la faute (Scherkenau/Elleby,1990g :1). Alors " elle est venue
avec le FO[Flag Order] dans ma chambre, et j'ai repris tout ce qui pouvait
être douteux, que ça concerne ou non le FO
[c.a.d. tout ce qui pouvait avoir violé une restriction au RPF, tel
que statué dans un Flag Order], et j'ai tiré ça au grand
jour ". Pour démontrer encore plus combien elle était sincère
dans ses efforts pour se conformer, elle a mentionné ce qui apparaît
comme une punition infligée à elle-même : " J'ai
fait huit trajets au pas de course " (Scherkenau/Elleby,1990g :2). Quand
elle a découvert quelque chose qui continuait au RPF, qui était
opposé au règlement de Flag Order, elle l'a rapporté
à ses supérieurs. Finalement , par un acte qui a confirmé
à quel point elle plaçait le RPF au-dessus d'elle-même,
elle a indiqué : " J'ai écrit un KR[knowledge report=un
rapport] sur moi-même : les choses qui pouvaient poser problème,
et que j'avais déposées dans ma chambre " (Scherkenau/Elleby,1990g
:2). La seule interprétation concernant tout cet incident
est que le staff RPF a usé d'une petite particularité de l'individualité
de Scherkenau/Elleby comme d'une occasion d' essayer de la reconstruire en
une personne conforme,dé-individualisée, qui démontre
le totalitarisme idéologique de l'organisation.
Pour tous les interdits dont souffraient les membres du RPF, en plus ils
ne recevaient
presque pas de salaire. Pendant son temps au RPF en 1977 Armstrong, par exemple,
a indiqué qu'il percevait autour de 4,30$ par semaine pour cent heures
ou plus de travail
(Cour Supérieure de Justice de Californie,1984 :1463). De même
Robert Vaughn Young a déclaré qu' " au RPF on m'a payé
5$ par semaine pendant quatorze mois " (interview de Kent avecYoung,1994
:24), ce qui était le même montant que Pignotti recevait (interview
de Kent avec Pignotti,1997 :17). Pendant qu'il a été au RPF
de Cedars Sinai, en 1977-1978, pendant dix-huit mois, Jesse Prince n'a jamais
perçu plus (a-t-il dit) qu'environ 7$ par semaine en travaillant peut-être
une centaine d'heures (et quelque fois rien). Pourtant après qu'il
soit retourné aux tâches de la Sea Org ,on lui a rendu une paie
totalisant autour de 3.000$ (interview de Kent avecPrince,1998 : 32,36.
Quand ni les punitions , ni les assignations au travail éprouvant
n'interféraient avec le temps d'étude, les assignés au
RPF passaient cinq heures par jour à étudier les doctrines de
la Scientologie et à participer à de nombreux " auditings
" et à des séances de vérification de sécurité.
Chaque personne travaillait avec un "co-auditor " , ou " twin
"[jumeau],la session d'auditing RPF , et y réussir tout comme
son partenaire (Roseblum,n.d. :2).
Il semble vraisemblable que l'objectif de cette étude intensive était
d'infuser à la personne l'enseignement de Hubbard, en même temps
qu'un autre moyen du RPF était en train d'opérer : les confessions
forcées. C'et à dire que pendant qu'on étudiait ce que
la Scientologie considère comme l'intangible vérité,
il (ou elle) recevait continuellement des messages (au moyen des confessions
forcées sur leur faiblesse, leur état fautif et entièrement
dépendant des doctrines du leader pour leurorientation.(voir Kent,1994).
Les sujets d'étude prescrits et les séances d'auditing sont
devenus hautement structurés, avec la checklist de "" RPF
Graduation Requirements ", une liste de sept pages de cours, lectures,
démonstrations quant à l'éducation, exposés, auditing,
et confessions que les assignés devaient compléter positivement
pour se tirer ["to graduate " from]du système
(C.A.des églises de scientology,1980 :1-7). La checklist pour seulement
un cours, par exemple, demandait que les assignés au RPF lisent vingt-deux
fascicules, ordres et écrits variés de Hubbard ; qu'ils effectuent
dix démonstrations de concepts ; qu'ils écoutent six cassettes
; qu'ils fassent trente-six exercices ; qu'ils écrivent deux dissertations
; qu'ils participent à dix heures d'auditing ; en plus de l'obligation
à dix heures supplémentaires d'auditing (C.A. des églises
de Scientologie, 1974).
Un aspect intime du ré-endoctrinement idéologique consistait
par conséquent à soumettre les assignés au RPF à
confesser de soi-disant péchés, crimes ou intentions malveillantes
(voir l'interview de Kent avec Dale,1977 :9). Selon Monica Pignotti ces confessions
forcées revêtaient deux formes ; la première, quand on
était soumis à l'E-meter :
" Ils avaient préparé des listes qu'ils appelaient des
" security checks ", où ils avaient coutume de vous poser
toute sorte de questions sur n'importe quelle chose qu'une personne pouvait
avoir mal faite, n'importe quelle chose possible que vous pouviez avoir pensé
au cours de votre vie, ou
contre l'organisation. "Avez-vous parfois
volé quelque chose ? Avez-vous jamais eu quelque pensée désagréable
vis à vis deL.Ron Hubbard ?
Sur Sue Hubbard ? Sur la Scientologie ?
Avez-vous jamais commis de meurtre
? ".C'était tou juste une liste entière d'après
laquelle on pouvait lire n'importe quoi de ce qui pouvait se lire sur l'E-meter.
Alors l'auditor avaitalors coutume de dire : " Que penses-tu de correct
maintenant ? ", et vous aviez à répondre à la question
jusqu'à ce que l'E-meter ne lise plus rien
L'autre liste qu'ils avaient préparé comportait un tas d'ordres
répétitifs : " Qu'est-ce que tu as fait ? Qu'as-tu nié
? Qu'as-tu fait ? Qu'as-tu
.C'était dit encore et encore et encore
(interview de Kent avec Pignotti,1997 :15 ; voir Superior Court of the State
of California,1984 :1487-1490, voir 2545-2546).
Les gens confessaient toute sorte de crimes, y compris ceux commis au cours
de leurs vies passées (Néfertiti,197 :12). En substance, l'outil
de la Scientologie prétenduement " religieux ", l'E-meter
est devenu l'équivalent du laïc détecteur de mensonges
(voir interview de Kent avec Erlich,1997 :11).
Une différence pratique importante entre l'auditing et le "sec-checking
est que la Scientologie ne considère pas l'information révélée
au cours des sec-checks comme des éléments confidentiels (à
la différence de ce qui est supposé être le cas dans l'auditing).
Il s'en suit que les assujettis au RPF étaient probablement conscients
de ce que cette information pouvait être employée contre eux
plus tard.(11) Trois personnes au moins, cependant, qui ont été
au RPF ont déclaré que des gens qui y avaient été
ou qui avaient été en relation avec lui collectaient en fait
l'auditing des gens (ou " pc " ou " pré-clairs ")
dans des dossiers de " crimes " que les gens devaient avouer (interview
de Kent avec Pat, 1997a :29 ; Superior Court of the State of California,1984
:2714 ;Whitfield,1998 :1).
Le sec-checking pouvait être, et souvent devenait très intense
etnerveusement éprouvant.
Avant que des leaders scientologues de haut rang aient envoyé Stacy
Young au RPF, ils l'ont soumise au " gang-bang sec check ", ce qui
comporte deux ou plus de gens incendient agressivement et rapidement de questions
quelqu'un d'une manière qui tente de briser la personne au plan émotionnel
: " Deux hommes très grands et forts
, m'ont enfermée
dans une pièce et m'y ont interrogée pendant des heures. pendant
cet interrogatoire, ils hurlaient et juraient contre moi. Ils m'accusaient
de toute sorte de crimes contre la Scientologie. Ils demandaient que j'avoue
être un agent ennemi (S Young,1994 :28).
Julie Mayo apparaît comme ayant fait l'expérience de " gang-bang
sec-checks ", mais seulement après avoir déjà été
dans le système RRF. Le staff du RPF a enfermé Julie et quinze
autres personnes tard dans la nuit, et l'ont faite asseoir : " J'étais
en face de trois
personnes me dévisageant. On me disait que ,sans que je confesse que
je travaillais pour l'IRS [Service fédéral des impôts,
ndt], le FBI ,ou une autre agence gouvernementale, j'allais :A/ être
mis en prison ; B/ perdre mon éternité ; C/ être banni
de la Scientolpour toujours de la technologie Scientologue . Quand je disais
que je ne travaillais pas pour une agence gouvernementale, on me disait qu'ils
pouvaient faire la lumière mieux que moi, si je confessais [pouvoir]
fournir une personne avec une liste d'adresses. Je disais que je n'avais jamais
travaillé là ; alors on me disait que j'allais y penser et écrire
ma confession " (J. Mayo,1996 :7).
Vraisemblablement son mari ,David, a subi des mises sur le gril similaires,
étant donné qu'il a indiqué : " J'étais souvent
réveillé la nuit et interrogé
"(D. Mayo,1994
:3).
Ces situations critiques quant aux confessions forcées semblent avoir
grandement différé de l'xpérience (et de l'interprétation)
du Scientologue et ex-assigné au RPF " SB ", qui a indiqué
: " L'idée de confessions forcées fait penser à
" non-volontaires " et à " sous une pression ".
Certaine personnes peuvent l'avoir ressenti de cette façon, mais vraiment
ce n'était pas le cas normalement " (SB,1998g :1).
Pour les assignés s'efforçant de parcourir le programme, le
fait d'écrire des histoires de réussite montrant comment le
RPF avait transformé leur vie fait partie des actions finales obligatoires.
Pendant les années antérieures au système RPF, Hubbard
avait mis en place un système organisationnel où les Scientologues
devaient procurer des compte-rendus radieux sur les bénéfices
dûs à la Scientologie, ainsi les demandes auxquelles les assujettis
devaient répondre quant au RPF, constituait une suite à peine
différente.
Ayant en vue les relations avec le public, Hubbard a écrit en 1968
: " A des intentions de diffusion de la Scientologie, et de sa mise entre
les mains de millions de gens, la tech standard donnant des résultats
, et étant diffusée oralement par les pcs [" pré-clairs
" ou gens en dessous d'un certain niveau en Scientologie] et les étudiants
est un des meilleurs
programmes. Les gens qui n'ont pas obtenu les résultats , ou les "
gains " ne sont pas
capables d'aider à la diffusion, et bien sûr ,sont un handicap
" (Hubbard,1968 :140
[souligné dans l'original]).
Hubbard aussi a réalisé que les histoires de " gains "
procuraient une utile information sur l la manière dont les gens ressentaient
quant à leurs expériences en Scientologie. C'est ainsi
qu 'il a écrit : " La réussite[Success] est le point final
quant à la pratique d'une org.avant de la quitter , même sur
une feuille d'absence " (Hubbard,1968 :140 [soulignement sur l'original]).
Les histoire de réusite sur les " gains " réalisés
au RPF étaient simplement de pratique courante, et peuvent aussi procurer
une protection pour l'avenir si d'anciens assignés au RPF revenaient
les critiques sur leur incarcération lors du programme.
Bien moins approfondis dans leur contenu et leur conception que les confessions
finales que des Chinois et des victimes Occidentales des systèmes de
refonte forcée de la pensée
[thought reform] devaient écrire pour leurs " re-educators "
à la fin des années 1940 et début des années 1950
(voir Lifton,1961 :266-273,473-484), les histoires de réussite au RPF
sont apparues cependant suivre un schéma ou un mode de formulation.
Dans ces écrits, les assignés " graduating " [en voie
de requalification,ndt]au RPF avaient à reconnaître leurs soi-disant
faiblesses préalables, qui avaient justifié leur envoi au RPF,
à faire l'éloge de la qualité d'instruction et d'entraînement
scientologues , qu'ils avaient reçu au RPF, à spécifier
comment cette instruction et cet entraînement, s'étaient combinés
avec d'autres éléments du RPF pour transformer positivement
leurs vies, et à remercier Hubbard et l'organisation pour leurs expériences
au RPF.
Une histoire de réussite au RPF, de mars 1977 , illustre la formulation.
Une personne identifiée seulement comme " B.G. " a déclaré
: " Le RPF est le plus fantastique processus que LRH ait renoncé.
Il est pur, rien que Scientologue. Et c'est vrai. Quand je marchais ici à
la porte il y a quelques mois, la seule chose que je savais certaine était
qu' il n'y avait aucun espoir. J'avais totalement et outrageusement trahi
LRH et tous les membres de la SO [Sea Org], et les Scientologues de partout.
Et agissant ainsi j'avais balancé mon avenir au ruisseau
J'ai
trouvé que, en tant que membre du RPF, je n'avais à choisir
qu'entre deux voies : Gagner, ou mourir à la tâche, et il fallait
que je me confronte à une cinquantaine de difficultés, toutes
chose dont es camarades m'assuraient que je n'en mourrais pas. Pendant que
j'ai été là j'ai reçu le meilleur " auditing
" et le meilleur entraînement que j'aie jamais eus.
Je suis maintenant sur le point d'être reçue. Le plus grand de
tous les gains que j'aie jamais eus de toute mon existence, c'est là
que je l'ai eu. Je sais que laScientologie , ça marche.
J'ai une totale certitude en ma possibilité de me manier moi-même
et les autres, et sur la capacité des autres à me manier moi
et les autres en employant latech de LRH. Et je sais
que le RPF est l'endroit où tout ça se produit. C'est là
que le RPF le fait, et c'est quelque chose. Grâce à LRH j'ai
un avenir, et un avenir sacrément brillant aussi !, "(Sea Org,
1977 :[5]).
En ayant suivi la formulation (reconnaissant une crise préalable,
en faisant l'éloge de l'entraînement et des techniques du RPF,
en glorifiant Hubbard, et en déclarant avoir rempli le programme avec
succès, cette personne a probablement été sortie du RPF
quelques jours
après. Assurément , elle peut avoir cru vraiment qu'elle avait
bénéficié du système. Comme le Scientologue et
ancien assigné au RPF " SB " l'a conclu : " Oui j'ai
eu des gains en le faisant, comme beaucoup d'autres en ont eu. La plupart
des assignés au RPF ne sont pas des gens haineux ou amers. De fait,
nous avons eu souvent de bons moments, en dépit des
circonstances (B,1998b :2).
De nombreuses indications montrent la probabilité de la présence d'adolescents et de pré-adolescents assuéttis au système RPF. Ces indications comportent des compte-rendus de plusieurs membres adultes ; un document interne de a Scientologie qui évoque un programme pour les enfants du RPF ; un récit de reporter dans un article de journal ; une séquence de télévision qui montre à l'évidence des adolescents dans le complexe RPF à Los Angeles, descendant d'un autobus.
Deux adultes , qui ont été au RPF à bord de l'Apollo
ont rapporté qu'ils avaient connaissance d'un pré-adolescent
qui était dans le système. Monica Pignotti a déclaré
qu'une fille de douze ans était au RPF en même temps qu'elle
(interview de Kent avec Pigotti,1997 :30). De même
Dale a déclaré qu'il avait vu une fille de onze ans qu'il connaissait
au RPF de l'Apollo, après que lui-même y ait été(interview
de Kent avec Dale,1997 :4). Une attestation supplémentaire d'enfant
au RPF provient de Pat, soulignant qu'elle connaissait un enfant de six ans
(dont elle disait le nom) , qui est entrée dans le système à
Los Angeles , parce qu'elle était "out 2-D ", terme scientologue
désignant soit des troubles sexuels soit des difficultés familiales
(interview de Kent avec Pat,1997a :32). Enfin , un ancien membre de la Sea
Org ,qui use du pseudonyme de Steve Jobson, a envoyé sur le site alt.religion.
Scientology newsgroup, qu'il avait la " connaissance personnelle "
d'un garçon de douze ou treize ans, qui était assigné
au RPF de Los Angeles (Jebson,1997).
Cette pièce à conviction démontre que des enfants et
des adolescents se trouvaient dans différents programmes avec des adultes.
Un document interne scientologue montre pourtant que Hubbard avait établi
un PF spécial pour enfants, et que des scientologues ultérieurs
en position de commandement ont révisé le système (probablement
après qu'il ait été jeté dans l'oubli pour quelque
raison ). Le document disponible est une photocopie de mauvaise qualité
écrit en 1989par Nedra Cohee , qui travaillait au programme de la Sea
Org pour les enfants, dénommé le " Cadet Org ". L'intention
déclarée de Cohee pour produire le document était
qu'il/elle sentait " le besoin de ré-instituer le RPF des enfants
"(Cohee,1989). A l'arrière plan de la demande de renouvellement
du programme, l'auteur exposait sa théorie : " En 1976 quand le
Commodore [Hubbard] a ré-établi le Cadet Org, il a aussi inclu
le RPF des enfants [sic] comme étant à part [sic] de ce
.
En 1986-87 quand moi-même et[une autre personne] sommes revenus sur
les avis concernant le Cadet Org, la ré-institution du RPF des enfants
[sic] était très opérationnelle [instrumental] comme
une des actions donnant de bons résultats ,qui 10X'd [knocked out ?]
la Cadet Org à cette époque là
Le RPF des enfants
[sic] était régi par les FO's [Flag Orders, qui sont l'équivalent
des " Sea Org policy letters "] relatives aux Enfants du RPF [sic]
(3434 series)
(Cohee, 1989).
Si ce passage est acceptable, alors Hubbard lui-même a établi
le RPF des enfants en 1976, et des règles existent quant à sa
mise en uvre dans les Series du Flag Order 3434 concernant le RPF en
général.
La lettre d'une page ou mémorandum procure aussi une vue sur la vie
d'enfants à l'intérieur et associés à la Cadet
Organization. Cohee a écrit qu'il y avait plusieurs Cadets et "
blown Cadets " [c.a.d. fugitifs] , qui ont besoin d'aller au RPF des
enfants. pendant que la plupart des Cadets s'amélioraient , et "
étaient productifs ", " un petit pourcentage sont fauteurs
de troubles [c.a.d. destructeurs] et sabotent les efforts pour agir correctement
". Un garçon (nommé dans le texte) posait un problème
spécial , et : " Il a besoin d'être sorti des rangs de tous
[c.a.d. mis à l'écart des actions journalières de l'organisation],
et mis au RPF des Enfants
[sic]. Récemment il a pris une lame de rasoir, et il s'est fait des
coupures de haut en bas et de bas en haut sur les deux bras. Il est psychotique
" in PT " [present time] et il a besoin d'une étroite surveillance
"(Cohee,1989).
En résumé, quelques uns des enfants de la Cadet Org, étaient fauteurs de troubles au point de s'enfuir, et manifestement l'un des jeunes en était à l'auto-mutilation. Pourtant la réponse de Cohee était de prononcer que le garçon devait être mis sous surveillance étroite dans le système du RPF des Enfants, mais elle n'a jamais recommandé pour lui le conseil d'un professionnel ou quelque assistance d'autre professionnel.
Une preuve de plus qu'un RPF pour enfants fonctionnait à, ou près
de Los Angeles est apparue à partir d'une source surprenante, une émission
d'informations diffusée par la station de télévision
KOCO de Oklahoma City, Oklahoma, en août 1989. L'émission d'actualités
(dont j'ai une copie video) était la première d'une série
sur le programme Narconon de la Scientologie, un système présenté
comme propre au rétablissement des drogués, ( Assurément
les émissions ont débuté en août 1989, mais la
station de télévision a été incapable de me procurer
une date exacte. Le journaliste cependant se réfère à
des évènements qui m'ont conduit à conclure qu'elles
ont commencé le 21 août.) , le reporter Larry Blunt était
sur une allée probablement près du complexe principal de la
Scientologie à Los Angeles, juste après avoir fini une interview
avec la porte-parole de la Scientologie Linda [sic :Leisa] Goodman. La caméra
tournait vers une scène se déroulant à travers la rue
à quelque distance, et Blunt donnait le commentaire suivant sur ce
que le film avait fixé : " Peu après l'échange [avec
Goodman] , un autobus de la Scientologie chargé de jeunes personnes
habillées de noir en sont descendus. Ils couraient vers l'intérieur
du complexe de la Scientologie. Un transfuge
récent de la Scientologie m'a raconté qu'ils faisaient partie
de la Rehabilitation Project Force de l'église. On avait trouvé
qu'ils posaient problème, et qu'ils avaient besoin d'une correction
[attitude adjustment] " (KOTO,1989).
Cette séquence dure quelques secondes, mais ceux qui la voient peuvent
compter au moins treize adolescents dont deux ou plus sont des filles, portant
tous des vêtements noirs à manches courtes et des shorts. Bien
sûr, les uniformes noirs et l'obligation de courir sont coutumiers pour
les assignés au RPF. Alors que l'organisation de Scientologie peut
insister sur le fait que des adultes soumis au système RPF y sont volontairement,
il est difficile d'imaginer cette justification (ou excuse) s'appliquant à
des adolescents , dont les âges présumés peuvent suggérer
qu'ils auraient dû être aux soins de parents ou de personnes en
ayant la garde.
Une indication finale que des adolescents sont des assignés au RPF
provient d'un article de journal publié en 1984 par le Clearwater Sun
: " Le jeune homme , selon toutes apparences un adolescent était
accroupi dans l'escalier sombre et étroit pendant qu'il récurait
le palier du sixième étage dans l'ancien Fort Harrison Hotel,
la Land Base Flag du quartier Général de l'église de
Scientologie,
- " Es-tu au RPF ? ", a demandé le reporter.
- " Monsieur ? ", a-t-il demandé tranquillement, en levant
le nez de son travail.
- " Es-tu au RPF ? "
- " Oui, Monsieur, j'y suis ".
Le Rehabilitation Project Force (RPF), qui , selon qui en parle, est soit
l'essai d'un commercant pour améliorer les résultats d'un employé
négligeant son travail, ou une sorte de punition pour le Scientologues
qui sont envoyés effectuer des travaux pénibles suite à
leurs méfaits et à leurs " mauvaises mentalités
".
Deux autres, des hommes adultes, qui , comme les jeunes, étaient habillés
de shorts bleus, et des chemises bleues défraîchies, travaillaient
deux étages en dessous à brosser l'escalier. Ils ne doivent
pas parler , sauf si on leur parle.
Ceux qui ont passé du temps au RPF de Fort Harrison rapportent une
affligeante histoire de longues heures de travail, jusqu'à 100 heures
par semaine, et de mois d'humiliation et de viol mental par d'autres Scientologues.
Simplement leurs souvenirs vivaces de dur labeur et de tromperie contredisent
les déclarations courantes de l'église de Scientologie que le
RPF est un programme "entièrement volontaire ".
Bien sûr nous ne pouvons pas être certains de l'âge des
jeunes assignés, mais il apparaît que la jeunesse ne constitue
pas une barrière contre l'envoi à passer du temps aux travaux
forcés et au système de ré-endoctrinement de la Scientologie.
Il existe trois compte-rendus écrits par des Scientologues qui ont
eu de brèves mais dérangeantes rencontres avec des détenus
du RPF.
L'un d'entre eux provient d'un ancien Scientologue : Joe Cisar, qui s'était
égaré une fois dans le RPF's RPF situé dans les souterrains
en dessous de Cedar Complex à Los Angeles Il y avait environ une douzaine
de personnes,qui apparemment avaient dormi dans ces étroites pièces.(Il
y avait deux couvertures sur le sol.). Des hommes et des femmes étaient
là dedans ensemble. L'un d'entre eux coupait avec son couteau le pantalon
que portait. sur elle une femme. Du sang coulait par terre de sa cheville
et se répandait sur le sol . Elle m'a regardé, et m'a lancé
ce que je considère comme un sourire de folle ,et m'a dit : "
j'ai laissé aller mon pied contre son couteau ". Deux ou trois
de ces gens qui se traînaient et étaient allongés sur
le sol m'ont regardé comme si ma présence était pour
une merveilleuse farce.Je suis retourné par le même chemin que
pour entrer. Un des grands systèmes de promotion de la Scientologie
consiste à raconter aux gens qu'ils ont à " être
cause ". Ces gens n'étaient " cause " de rien du tout.
Ils étaient retournés au Moyen Âge ".
C'est ce que je savais du RPF quand le responsable de l'éthique m'a
dit d'aller là pour une tâche non-définie. Je lui ai dit
qu'ils pouvaient m'y envoyer, mais que d'abord j'aurai envoyé quelques
uns d'entre eux à l'hôpital, et je lui ai rappelé que
j'étais un vétéran du Vietnam.J'étais l'un des
quelques membres de la Sea Org qui avaient manuvré pour conduire
sa voiture, et je suis parti cette nuit-là(Cisar,1997 :3).
On se demande ce qui serait arrivé à Cisar s'il n'avait pas
vu les conditions de vie de ces détenus avant son assignation au RPF.
Un second coup d'il dans le RPF de Los Angeles. provient de l'histoire
de l'ancien membre Moira Hutchinson, qui faisait la cuisine pour financer
ses études dans le complexe Cedars. C'est ainsi qu'elle a vu les détenus
du RPF venir à Cedars pour des repas .Elle écrit à ce
propos : " Ils venaient pour manger après le départ de
tout le monde ; je trouvais ça profondément gênant. Tous
étaient habillés de cottes bleu foncé. Ils ne marchaient
pas ; ils traînaient les pieds,tête toujours penchée, personne
ne soufflant mot. Je me suis liée avec une responsable de American
St Hill Organization, dont le mari était au RPF. Je la vois encore
me racontant,très excitée,qu'elle devait être autorisée
pour partager avec son mari une demi-heure, à un repas. Quand elle
me l'a raconté elle n'avait pas vu son mari depuis un an ".(Hutchinson,1997
:6)
Bien que court, ce récit corrobore ce que d'autres ont dit du système
RPF. Elle déclare même que suite à des circonstances fallacieuses,
elle a été envoyée à East Grinsted en Angleterre.
" j'ai été gardée là pendant une semaine
pour y écrire toutes mes transgressionss commises contre l'Eglise et
y effectuer des travaux physiques pénibles (Hutchinson,1997 :2,voir5).
Troisième coup d'il dramatique :celui de Ann Bailey, qui est
intervenue lors du déménagement de la Scientologie dans un ancien
hôpital, qu'elle avait récemment acquis, ceci au cours del'été
1978, le Cedar Sinai Complex. Après le déménagement ,
qui avait éprouvé son endurance physique , elle a été
chargée de la garde de documents doctrinaux top-secret (operating thétan
ou OT), documents qui étaient dans un local dépourvu de porte
( !).C'était dans l'ancienne morgue, et elle se tenait là pendant
des heures exposée à l'odeur rémanente de mort, de produits
chimiques et d'autopsies "(Bailey,n.d. :60). C'est alors que " soudain,
pendant la troisième heure,j'ai vu des ombres dans le corridor devant
moi. Peu à peu j'ai vu que tout un groupe de gens vivaient et travaillaient
là dedans.. J'étais si fatiguée que cela m'a pris longtemps
pour réaliser qui ils étaient. Alors ça m'a saisie. Ils
étaient le RPF de Cedars.Ils vivaient et travaillaient dans ce trou
fétide. C'était leur Org. Des squelettes sont apparus devant
moi et ils commençaient à demander de regarder les dossiers
OT..Je pensais que j'avais triste aspect,mais j'étais superbe comparée
à eux. Ils s'attroupaient autour de moi, se bousculaient. Cela tournait
mal ; ils commençaient à se frapper et à entrer dans
la pièce derrière moi
j'ai réalisé ce qui
leur était arrivé. Ils avaient été complètement
brisés. Ils étaient des animaux, non plus des humains.J'ai vu
quatre de mes amis, dont un de la classe OT9 se battant pour arriver jusqu'à
moi. Ils se boxaient la figure, se tiraient les cheveux, s'envoyaient des
coups de pied. Dans ce sous-sol personne ne pouvait les entendre. Personne
ne s'en occupait. Tout à coup quelqu'un m'a frappé .Ils déchargeaient
leur fureur sur moi. Ils m'auraient bien battue pour obtenir les dossiers.
Je suppose que nous tous , en temps de grand stress, nous pouvons devenir
un peu fous. La survie est au plus fort. De quelqu part dans mon cerveau une
force a surgi. Je me suis dressée avec tout mon TR's (exercice de communication
de la Scientologie) ; et tout mon entraînement pour la maîtrise
de groupes m'est revenu. " Amis, ai-je déclaré, je suis
votre amie, croyez-moi. Par je ne sais quel tour du sort je ne suis pas avec
vous au RPF, mais, croyez-moi : si vous ne sortez pas immédiatement
d'ici, je sais que vous serez punis. Sortez avant qu'il ne soit trop tard.
Alors ils se sont enfuis dans l'obscurité. Quand je me suis assise,
je tremblais de tout moi-même, parce que la véritable intention
de mon message avait été de les faire sortir de l'hôpital,
de quitter Cedars ; mais je pense qu'aucun d'eux n'a reçu le message.(Bailey.n.d.
:61-62).
Une semaine plus tard elle était sortie de la Sea Org
Dans l'ensemble, les effets de ces actions et de ces pressions sur les gens
qui en font l'expérience , peut être profonde. Dans des environnements
où l'organisation de Scientologie et ses dirigeants parviennent (et
ceci en maintes circonstances) au contrôle total sur des détenus
du RPF, des chercheurs pourraient s'attendre à voir un haut degré
de conformité parmi les transfuges récents. Certainement que
Monica Pignotti était véridique ,quand elle concluait : "
Au RPF la leçon que nous devions apprendre était d'obéir
aux ordres sans tenir compte de ce que nous sentions, ni de qui provenaient
les ordres "(Pignotti 1989,23).. La conclusion de Pat était encore
plus claire, quand elle a répondu que le but du RPF était tout
simplement le ré-endoctrinement, et tout juste de vous briser ".Je
fais un pas de plus ,et j'ajoute que l'intention finale du RPF était
(et est) de remodeler les gens selon l'idéologie fermée de la
Scientologie, selon laquelle les gens identifient leurs buts et leurs stratégies
à ceux de l'organisation. L'étude intensive de l'idéologie,
conjuguée avec le confinement forcé , et avec différentes
formes de maltraitances physiques et sociales , se combine avec les confessions
forcées de la part de gens dont les structures morales et les valeurs
corrélatives à celles-ci sont gravement altérées.
Quand il réussit , pourtant, le lavage de cerveau de la Scientologie
mène les gens à accepter le code moral et le modèle d'idéation
du fondateur Hubbard. Comme Gerry Armstrong l'a réalisé, les
gens du RPF inévitablement " devenaient si dociles qu'ils remerciaient
ceux qui les punissaient pour leurs punitions, ..et qu'ils écrivaient
des histoires de réussite..qui seraient utilisées contre eux
à l'avenir si jamais ils allaient réaliser qu'ils avaient été
trompés, et s'ils cherchaient un dédommagement pour cette tromperie
"(Armstrong in Young,1957 :5)
Bien sûr le fait d'écrire une telle histoire était une
nécessité pour décrire à fond le système
RPF.
Les aboutissements de cette étude sont modestes ,mais significatifs
pour les sciences sociales, mais encore beaucoup plus pour les études
contemporaines en matière politique et légale. Les chercheurs
scientifiques en sociologie ont besoin d'admettre qu'une organisation idéologique
contemporaine emploie le lavage de cerveau pour essayer de retenir ses adeptes.
Bien que cette étude ne puisse pas répondre à la question
cruciale des conséquences à long terme sur les gens qui ont
subi ce système de lavage de cerveau, il n'y a aucun doute que le fondateur
de la Scientologie a pensé de manière persistante aux techniques
de lavage de cerveau, qu'il les a imposées à ses adeptes qu'il
croyait receler des pensées, ou accomplir des actions contre lui ou
contre l'organisation. Pour cette raison,la locution " lavage de cerveau
" a sa validité dans certaines parties du discours sociologique.
Les éléments de cette étude ont des implications sociales,
et ceci tout spécialement concernant une des principales et des plus
lucratives industries de distraction de l'Amérique.La Scientologie
se vante des stars de Hollywood qui sont fiers d'en être membres, et
qui servent souvent de porte-parole pour des raisons variées en faveur
de la Scientologie. Il semble vraisemblable , cependant, que les détenus
travaillant dans le système RPF, ont construit ou rénové
des installations que des stars de cinéma scientologues emploient,
y compris la renovation du Celebity Center de Los Angeles (SB 1998a :1998d
:2).Le Scientologue " SB " affirme qu'étant en train de travailler
à ces renovations comme "RPFer " il a rencontré Tom
Cruise et Lisa Marie Presley [SB,1998a ;1998d :2]). Aussi grave est la possibilité
qu'au moins quelques unes de ces stars de premier plan sachent , ou soient
en mesure de connaître les procédés RPF abusifs , mais
qu'ils n'aient rien dit contre.
Le 5 mars 1994, l' "affidavit " de l'ancien Scientologue André
Tabayoyon a été particulièrement désastreux pour
la réputation des célébrités Scientologues, lorsqu'il
a souligné à quel point le RPF a travaillé à la
construction, ou à la rénovation des installations que les Scientologues
ont utilisées dans la base scientologue californienne de Hemet. Les
installations mentionnées comprenaient une salle de cinéma ,des
villas (" construites pour John Travolta, Kristie Alley, Edgar Winters(sic
Winter),Priscilla Presley et d'autres célébrités scientologues
.[ A. Tabayoyon,1994 :23 para.120]). " L'appartement personnel et exclusif
de Tom Cruise ", et une salle de gymnastique perfectionnée où
Tom Cruise s'exerçait (A. Tabayoyon,1994 :23-24,paras 117,120-122).
Ainsi le membre de l'organisation, le Scientologue et avocat Kendrick Moxon
a contre-dit les déclarations de Tabayoyon selon lesquelles des détenus
(" inmates ") ou des esclaves (" slaves-labor ") travaillaient
sur la propriété de Hemet, et il affirmait : " Aucun appartement
ni installations spéciales n'ont jamais été construits
sur la propriété de l'église à l'usage exclusif
de Tom Cruise ou de quelque autre célébrité (Moxon 1994
:4). Dans une interview de 1993, Cruise a déclaré :
" Pendant les deux dernières années ou à peu près,
je me souviens d'avoir été à la résidence de Gilman
Hot Springs seulement une fois , et pour un jour et-demi "(Cruise, 1993).
Etant donné que Tabayoyon déclarait que les célébrités
scientologues " sont précisément empêchées
de découvrir la vraie vérité sur l'organisation de Scientologie
"(A.Tabayoyon, 1994 :23 ,para.120), ils agissent de façon irresponsable,
s'ils ne font pas de recherches au sujet des droits de l'homme (en particulier
ceux relatifs au travail) concernant les gens qui ont construit et/ou qui
entretiennent les installations exclusives de la Scientologie , auxquelles
elles ont accès. Effectivement, la seule indication qu'aient les chercheurs
, qu'une star de
de cinéma se soit enquise des " RPFers " se trouve dans la
conclusion de Mary Tabayoyon, selon laquelle des dirigeants scientologues
l'ont retirée , elle et d'autres du RPF (après
qu'elle y ait été une année), [et que] c'ait été
suite aux questions de Tom Cruise " A propos du groupe pendant une de
ses visites à Gilman Hot Springs
,questions expédiées
à de hauts responsables en vue de réaffectation à des
postes " regular".(Thurston,1999 :A2). Nous ne savons pas ce que
Cruise a demandé, ni même comment Mary Tabayoyon sait qu'il l'a
fait, mais les conclusions de son mari sonnent pourtant vraies , relativement
à la manière dont Cruise profite probablement du travail RPF,
quand il séjourne au complexe de Gilman Hot Springs : " Le fait
de se servir de RPFers pour rénover ou reconstruire la résidence
personnelle et exclusive de Tom Cruise à la base Scientologue Gold
équivaut à employer le travail d'esclaves au bénéfice
de Tom Cruise ".(A.Tabayoyon, 1994 :24,para.120).
Le fait que Cruise ait probablement émis des contestations à
propos des RPFers suggère qu'il peut ne pas être toujours possible
de mettre les stars de cinéma à l'abri des dures réalités
du monde RPF. Se référant à ses souvenirs de fin 1997,
Jesse Prince a parlé d'une rencontre entre Travolta et des RPFers.
Le film de Travolta Saturday Night Fever , venait de sortir, alors quelques
uns proches de lui et de son bureau en ont arrangé une projection privée
pour les RPFers en récompense du dur travail qu'ils avaient effectué.
Qui plus est, les RPFers étaient sensés rencontrer Travolta
lui-même.
" Alors il est venu vers nous, tout magnifique , superbe , grandiose
Je
n'oublierai jamais l'aspect de son visage quand il nous a vus. Nous devions
avoir un air de camp de prisonniers,des camps de concentration allemands,
parce qu'il nous a regardés
et il a été strictement
incapable de parler. Il est demeuré là. Il était sensé
nous parler, et nous dire toute cette saloperie(shit) ; et il est resté
là horrifié ( interview de Kent avec Prince,1998 :25)
Malgré ce qui doit avoir été une rencontre perturbatrice
avec les RPFers, Travolta a servi d'agent officiel de Public Relations pour
l'organisation de Scientologie.
Même une des figures plus nouvelles de Hollywood, Juliette Levis(b.June
21,1973) a la possibilité d' avoir des notions sur le RPF, et si c'est
le cas, elle n'en dit rien. Sa connaissance probable du système découle
de ce que sa belle-mère semble avoir servi là quelque temps.
Cette information provient de l'ancien membre de haut rang Jesse Prince, qui,
pendant la période où il a été affecté
au RPF, a ,selon de bonnes sources, conduit des cargaisons d'enfants (y compris
le jeune Lewis) au Cedar Sinai Complex pour y voir leurs parents assignés
au RPF(interview de Kent avec Prince,1994 :44-45). Si les déclarations
de Prince sont exactes, alors elle a le devoir de nourrir certaines opinions
sur la dureté du système RPF, ne serait-ce que d'après
l'expérience des nombreuses restrictions que le système a imposées
à une personne qui à l'époque était un membre
de sa propre famille.
.
Si ces propos sont vrais, alors, ils ont probablement donné l'impulsion
pour les boycotts en Allemagne contre les films où jouaient des stars
de la Scientologie, comme l'essai infructueux en août 1996 par le mouvement
des jeunes de l'Union Chrétienne Démocratique pour organiser
le boycott du film de Tom Cruise, Mission Impossible (voir Demick,1996).Il
est certain que la tentative de boycott s'est effectuée longtemps après
que l'information sur le RPF ait paru dans la Presse allemande, mais je ne
peux pas déterminer si l'effort des organisateurs a résulté
de l'allégation que le RPF usait du travail forcé pour construire
et entretenir certaines installations de loisir pour Cruise. Vraisemblablement
le porte-parole pour la Presse du Département d'Etat des USA,,Nicholas
Burns, ne connaissait pas ces allégations , quand lors d'une déclaration
officielle, il a critiqué l'effort de boycott, et complimenté
Cruise pour son film :
" Nous remarquons l'appel d'un mouvement de jeunes du plus grand parti
politique [allemand] pour un boycott du film " Mission impossible ",
pace que sa star, Tom Cruise est Scientologue. Nous ,ici, au Département
d'Etat nous avons donné quatre étoiles et deux " thumbs
up " à ce film. Nous pensons que c'est un bon film. Nous devons
encourager les Allemands à le voir, et nous ne pensons pas qu'il soit
convenable de voir ce film banni de quelque endroit dans le monde. C'est une
bonne production de Hollywood et du cinéma américain ".(Département
d'Etat des USA,1997 :5).
Cependant , le Ministre d'Etat bavarois de l'Intérieur, Dr. Gunther
Beckstein, connaissait les allégations depuis le début de 1997
; il se référait à la déclaration sous serment
(affidavit) d'André Tabayoyon lors de sa réponse dénuée
de passion à 34 personnalités de Hollywood (dont beaucoup avaient
des relations avec Cruise (voir Spieler 7, 1997), qui critiquaient l'opposition
de l'Allemagne à la Scientologie.
Dans une lettre publiée dans le International Herald Tribune début
janvier 1997, ces leaders de l'amusement (entertainment leaders) " dressaient
un parallèle entre les efforts pour boycotter des prestations d'acteurs
et de musiciens qui étaient Scientologues, aux autodafés de
livres faits par les Nazis en 1930. Elle pressait le Chancelier Helmut Kohl
de mettre fin à ce honteux exemple de persécution organisée
"(Drozdiak, 1997).Beckstein a répliqué vertement :
" Les VIP de Hollywood qui ont critiqué la prise de position de
la République Fédérale d'Allemagne contre la Scientologie
dans une " lettre ouverte " feraient mieux d'exprimer leur indignation
des pratiques inhumaines qui ont lieu dans les propres lieux pénitentiaires
de la Scientologie
Tout ce qu'elles ont à faire est de regarder
un peu plus soigneusement dans la grande région de Los Angeles. D'anciens
membres de la Scientologie rapportent que les camps connus comme les Rehabilitation
Project Force, existent pour des dirigeants scientologues ,qui n'agissent
pas comme l'organisation le souhaite. Un vétéran du Vietnam
[André Tabayoyon,ndt]a déclaré que le lavage de cerveau
et les méthodes punitives en usage dans ces camps rappelaient celles
pratiquées par le Vietcong et par les Chinois pendant la guerre du
Vietnam. "(Beckstein cité par le Ministre bavarois de l'Intérieur,
1997).
Des hommes politiques allemands tels que Beckstein, qui s'opposent à
la demande de la Scientologie pour obtenir un statut de religion sont bien
informés de l'existence du système RPF, et ils sont au courant
de ce que le système existe encore (Hessische Allgemeine,1997).
Ils ont aussi une patience limitée vis à vis des Américains
mal informés qui se mêlent des affaires gouvernementales et sociales
allemandes.
Le défi lancé par Beckstein aux amuseurs américains
et à leurs associés commerciaux, de regarder à l'intérieur
de leurs propres frontières quant aux atteintes aux droits de l'homme,
avant de critiquer la situation en Allemagne, qu'ils ne comprennent pas, comporte
aussi un message concernant le renforcement de la loi américaine. Indubitablement
la décharge ou la déclaration de satisfaction que beaucoup de
RPFers signent avant d'entrer rendent la police réticente pour intervenir,
et il est impossible de savoir combien d'anciens ou combien de détenus
évadés ont déposé une plainte en bonne forme.
Ainsi,le Deputy District Attorney (procureur) de la région de Gilman
Hot Springs, Alina Freer, n'a pas trouvé de preuve que des gens auraient
été détenus contre leur volonté, quand elle a
inspecté l'installation de Happy
Valley (encore que le chercheurs ne sachent rien quant au degré de
pré-avis que la Scientologie ait pu avoir quant à sa visite
(Thurson,1999 :A2). Néammoins à au moins trois reprises la police
a pu manquer de profiter d'occasions pour des interventions cruciales ou probantes.
Dans un cas , pendant l'été de 1977, " un gars nommé
Bill ", selon une source fiable , " a escaladé la clôture
de fil de fer barbelé (entourant le nouveau quartier général
de -L.A., il a été mordu par les chiens, et de fait il s'est
enfui. " Comme Jesse Prince l'a rapporté, Bill est retourné
à la police pour récupérer ses affaires , et quand il
est arrivé , il a été accueilli par un : " Je ne
sais pas , dix avocats impeccablement habillés ont été
là pour expliquer tout ".Il a pris un petit sac de vêtements,
et il est parti sans qu'aucune mesure légale d'intervention contre
le RPF ait eu lieu.(Interview de Kent avec Prince,1998 :25-26.
Plus dramatique :Prince rapportait qu'il était endormi au RPF "
à un endroit où il n'y. avait pas de lumière
parce
qu'il n'y avait pas d'électricité " lorsque le FBI a effectué
une descente dans le bâtiment de la Scientologie en 1977. Des agents
sont entrés dans ce coin avec des lampes-torche et pistolet au poing,
et (déclaration de Prince) "Ils m'ont tiré de mon sommeil
avec un pistolet sur ma tête "(Interview de Kent avec Prince, 1998,24).
Cependant aucun ne m'a dit ou ne m'a demandé de partir avec les agents,
mais Prince insistait, disant : " Nous étions complètement
engourdis , "souffrant de malnutrition et de traumatismes psychologiques
(Interview de Kent avec Prince,1998, 24). De plus le mandat du FBI était
pour la recherche de documents, non pas de détenus.
Finalement, plusieurs mois après que j'aie entrepris mon étude
initiale sur le RPF, mon inquiétude s'est accrue de ce que j'apprenais
(en mi-avril 1997). j'ai envoyé un courrier d'information sur le système
à un agent du Violent Crimes and Major Offenders Office du FBI à
Washington ,D.C.(Kent ,1997a). Je n'en ai même pas reçu d'accusé
de réception ; alors En 1999, j'ai continué par une lettre au
Chief of Staff du FBI, l'agent Robert Bucknam (Kent,1999b). Cette fois encore
je n'ai reçu aucune réponse. Je n'ai pas reçu non plus
de réponse à une lettre au sujet du RPF , que j'ai adressée
à un membre du Congrès des USA, Mary Bono. (Kent, 1999c).
Contrairement au jugements portés par d'autres scientifiques, le terme
lavage de cerveau est signifiant (valid)en matière du discours politique
ou de débats judiciaires , quand il s'agit de droits de l'homme. Sans
aucun doute les procédés du RPF violent bon nombre d'articles
des droits de l'homme, que les Nations Unies ont proclamés à
la fois dans leur résolution de 1948 intitulée " La Charte
Internationale des Droits de l'Homme (Nations Unies, 1996b), et en 1996 dans
leur Convention Internationale sur les Droits Economiques, Sociaux et Culturels
( Nations Unies 1996a).
Premièrement :les procédés impliquant des comités
pour les preuves, sec checking et gang bang sec checking ( procédés
d'interrogatoire harassants) . Les deux procédés du RPF violent
presque certainement les articles 9 et 10 de la Charte. L'article 9 protège
les gens contre " l' arrestation , la détention ou l'exil arbitraires
", et l'article 10 garantit " une audition loyale et publique devant
un tribunal indépendant et impartial, en vue de la détermination
de leurs droits, et de leurs obligations, et de toute accusation de délit
contre eux ".(Nation Unies 1996b :23).
En second lieu l'intrusion dans les pensées des gens au moyen du "
sec checking ", et les confessions forcées violent aussi presque
certainement les articles 18 et 19 de la Charte, qui établissent pour
les deux choses " le droit à la liberté de pensées,
de conscience et de religion ",et "le droit à la liberté
d'opinion et d'expression " (Nations Unies, 1996b :25).
Troisièmement les différentes pratiques et procédés
qui restreignent les moyens de communiquer des détenus du RPF violent
probablement l'article 17 de la Déclaration, fixant que " personne
ne sera soumis arbitrairement à une intrusion illégale dans
sa vie privée, sa famille,sa demeure ou sa correspondance, ni à
des attaques illégales envers son honneur ou sa réputation "(Nations
Unies, 1996b :49).
Quatrièmement les conditions de séjour dans le RPF et dans RPF'sRPF
violent presque certainement l'article 8 de la Convention, qui comporte "
le droit de chacun à la libre jouissance de conditions de travail justes
et favorables "(Nations Unies 1996a :38). L'article spécifie de
justes rémunérations, " un mode de vie décent pour
eux-mêmes et pour leurs familles
des conditions de travail conformes
aux règles sanitaires et de sécurité
, et de repos,
de loisirs,, à une limitation raisonnable des horaires de travail,
et à des congés payés périodiques
"(Nations
Unies 1996a,18). Bien entendu, beaucoup des "jobs " de la Sea
Org sont tels qu'ils sont ne peuvent pas correspondre à ces normes
raisonnables d'hygiène , de sécurité et de convenances.
Cinquième et dernier point,les insupportables attaques sur les plans
social et psychologique, et les confessions forcées,que les détenus
au RPF et au RPF'sRPF endurent, violent presque certainement l'article 12
de la Convention, qui reconnaît " le droit de chacun de jouir des
plus hauts niveaux possibles de santé physique et mentale "(Nations
Unies,1996a :18).
Ces points, et probablement d'autres importants droits d l'homme sont concernés par les systèmes de la Scientologie, qui bénéficie de l'exemption d'impôts à l'intérieur des frontières des Etats Unis. Ayant ces graves faits en tête, la critique américaine de l'opposition rencontrée en Allemagne quant aux droits de l'homme, est le summum de l'audace diplomatique. En accordant à la Scientologie l'exemption d'impôts, le Gouvernement des Etats Unis coopère avec une organisation qui apparaît comme exposant des citoyens du monde entier à des risques importants pour la santé mentale, et à des risques d'ordre sanitaire.(See Kent,1996 :30-33). Les droits de l'homme sont d'autant plus en cause que l'on a été informé de la présence d'enfants et d'adolescents dans différents sites de RPF,et qu'il apparaît en être encore ainsi.
1. A ses débuts en 1967, la Sea Org est composée de membres
qui ont signé des contrats pour un milliard d'années avec l'organisation
de Scientologie, mais qui, de manière plus conforme à la réalité
travaillent pendant des années, " Quelle que soit la tâche
à laquelle ils peuvent être affectés dans la poursuite
des objectifs de la Scientologie ".Souvent ces tâches sont en relation
avec l' " attribution des niveaux les plus avancés de la Scientologie
"(Church of Scientology International,1992 :360).
2. Le consentement en l'absence d'information signifie que les gens ayant
accepté d'entrer dans des programmes ne savaient ni les techniques
auxquelles ils seraient soumis, ni les conditions sous lesquelles ils devraient
vivre et travailler.
En un mot,les gens qui donnent un consentement sans être informés
ne savent pas dans
quoi ils entrent.
3. De manière intéressante, Dick Antony, interrogé sur
ce point pour le compte de la Scientologie, continuait à nier (et même
après la décision en Justice)la validité scientifique
sur le plan social du concept de lavage de cerveau dans le contexte de la
Scientologie.(VoirAnthony et Robins,1992 :6n.1).
4. Une photographie plus ancienne montre un personnage en " uniforme
" du RPF, c'est à dire en pantalon long, noir et T-shirt noir
à manches courtes, travaillant au coin d'un toit du bâtiment
du Bureau des Affaires Spéciales de la Scientologie, avec deux autres
ouvriers travaillant pas très loin, probablement affectés au
Estates Project Force
(EPF)(ndt : estates= bâtiments) pour autant qu'on puisse en juger d'après
leur tenue.Il y a une grande possibilité que le détenu du RPF
ait été au RPF'sRPF, dont je vais parler, et qu'il soit gardé
par deux membres du EPF.La photographie de 1998 montre ce qui semble être
les gens du RPF, (porteurs de T-shirts bleus avec un brassard noir autour
de leur biceps droit, et des pantalons noirs soit arrivant au genou, soit
longs) occupés à travailler derrière le bâtiment
de la Scientologie, en compagnie de quelques personnes supplémentaires
courant de place en place, comme on demande aux RPFers de le faire.
5. Certains de ces indices consistent en expressions insolites, comme "
pain-drugs-hypotism "(ndt :douleur-drogues -hypnotism)(auteur probable
:Hubbard, 1955,33), and P.H.D.,or " Pain-Drugs-Hypnosis "(auteur
probable,Hubbard,1955 :37,39. Ces expressions ne figurent pas dans les dictionnaires
classiques de langue anglaise, mais elles se trouvent dans un des dictionnaires
de la Scientologie de Hubbard " (Hubbard ,1975 :296) . D'autres indications
directes montrent que Hubbard a écrit le brainwashing manual qui comprend
son attaque contre la psychiarie, ses considérations sur l'hypnotisme,
et sur le système " stimulus-réponse " en matière
de conditionnement (auteur probable :Hubbard,1955 :35 ; Hubbard,1975 :407,etc).
Cependant,L'indication la plus parlante du fait que Hubbard en soit l'auteur
se trouve dans le fait qu'une seule version mentionne Dianetics dans le texte,alors
qu'une autre remplace la mention " Dianetics " par " Eglise
de Scientologie ".La mention " Dianetics ", probablement antérieure
était comme suit : " L'opérateur en psychopolitique devra
ne rien épargner pour bouleverser l'existence (in smashing out of existence),
quelque moyen dont il se serve, soit un groupe effectif de guérison,
tels que ceux pour l'acupuncture en Chine ; la Christian Science, Dianetics
et la Guérison par la Foi aux Etats Unis ,le Catholicisme en Italie
et en Espagne, et les groupes de psychologie pratique en Angleterre "(auteur
probable :Hubbard,1955 :49).
6. A ce qu'il semble, les chercheurs ont reçu des copies de la correspondance
de Hubbard avec le FBI en vertu des enquêtes Freedom of Information,
attendu que j'ai la photocopie d'une lettre datée du 16 décembre
1955 , que Hubbard a envoyée à Washington,D.C., qui accompagne
un exemplaire du livret " Brainwashing /psychopolitics ". Il concluait
sa lettre en disant : "Si vous entrez dans ce manuel concernant la manière
de laver le cerveau des gens, alors vous serez capables de l'admettre comme
étant imprimé et distribué par un groupe anti-communiste,
pour leur (sic) recherche ".
7 . Je demeure hésitant pour savoir jusqu'à quel point le RPF
a été l'enfant du cerveau de Hubbard. Hana Whitefield, par exemple
insiste sur le fait que Hubbard n'a pas simplement autorisé la création
du RPF,-qu'il l'a créé lui-même. Comme elle me l'a relaté
par E-mail, " En janvier 1974, j'étais à la tête
de AVU ,la " Authority Verification Unit, à bord du navire amiral
, Apollo.Kenneth Urquhart, porte-parole personnel de Hubbard, est venu à
mon bureau porteur de longs exposés écrits à la main.
Il me les a tendus et il a dit que c'était plusieurs " Flag Orders
",dont l'auteur était Hubbard ,et qu'elles avaient été
dictées à Ken. Hubbard avait eu un accident et ne pouvait ni
écrire , ni taper. Ken m'a demandé de les lire, et de lui donner
mon avis, avant de les envoyer à Mimeo en vue de publication et de
distribution. Il disait qu'il avait besoin d'un témoin pour le cas
où des problèmes surgiraient tels que le pourquoi il les avait
écrit pour le compte de Hubbard. J'ai été horrifiée
du contenu ; le premier instituait le RPF FLAG à bord.On lui a donné
le numéro 3434 dans Mimeo (Whitfield,1998 :2). Une autre personne,
cependant , qui était informée quant au cercle intime
de Hubbard, a indiqué que Urquhart a disposé le RPF , après
que Hubbard lui ait donné l'ordre (instruction) de prendre sur le navire
des gens qui travaillaient mollement (" were not pulling their weight
")(interview de Kent avec Ernesto,1997 :2).Il est concevable que ces
deux récits soient compatibles. Peut-être qu'Uruqhart a disposé
le système du RPF initial, qu'il l'ait donné à Hubbard,
et que Hubbard en retour lui ait dicté une version finale, celle que
Urquhart a montrée à Whitfield.
8 .La rémunération normale à la Sea Org était
de17'50 $ par semaine au début des années 1970 (interview de
Kent avec Fern,1987 :10), et selon de bonnes sources, il était d'environ
30$ par mois dans les années 1990 (Harrington,1997b), encore que les
montants exacts aient pu varier selon les rentrées nettes de l'organisation,
selon son travail, selon le " niveau d'éthique " des gens,
et les gratifications possibles que pouvaient rapporter certaines positions
(NUKEWASTER,1997).
9. Selon l'ancien membre de la Sea Org, Hana Whitfield, le chemin pour la
sortie du RPF comprenait plusieurs étapes obligatoires. Premièrement
, que la personne désireuse de quitter soit isolée des autres
membres du RPF, vraisemblablement pour que la personne ne puisse pas "
infecter "d'autres avec l'envie de quitter. La personne mangeait à
part, et parfois même dormait loin des autres RPFers. Deuxièmement
cette personne restait constamment sous bonne garde. Troisièmement,
la personne en voie de quitter devait subir des tests qui devaient satisfaire
ses supérieurs techniciens du RPF,concuremment avec des Scientologues
de haut rang. Suite à cela , comme des Scientologues de rang plus élévé
envoyaient des questions auxquelles ils voulaient que la personne réponde,
les tests de sécurité duraient parfois des jours. Un jour quelconque,
une séance de test de sécurité a pu durer jusqu'à
plus de dix heures (y compris un bref passage à la salle de bains,
et des pauses-repas). Quatrièmement, quand le RPFer, était en
train de subir ces procédures " routing-out ", des RPFers
de bonne conduite parcouraient les dossiers d'auditing de la personne et y
cueillaient tous les exemples de crimes, de transgressions et de méfaits.
Cinquièmement, ces exemples, combinés avec l'information révélée
dans les security-tests devenaient une partie d'une longue décharge
, que la personne avait à signer, et qui prétendument absolvait
la Scientologie et ses leaders en cas de poursuite quelconque en justice par
la suite, quant aux choses qui auraient pu arriver à la personne ,lorsqu'
il(ou elle) était membre. Sixièmement, après avoir signé
la décharge avec la liste de crimes et de méfaits, un garde
autorisait la personne à rassembler ses affaires personnelles , et
l'escortait hors du domaine de la Sea Org. Je remercie Hana Whitfield de cette
information (Whitfield,1998 :1-2).
10 .Les possibilités de choix sont extrêmement limitées
pour les membres de la Sea Org, qui avaient soi-disant un choix pour entrer
au RPF. S'ils refusaient d'entrer au RPF après y avoir été
assignés, alors ils étaient expulsés de la Scientologie,étiquetés
fous (" insane "),
et ennemis de l'organisation, puis bannis pour toujours des cours et de l'
" auditing " de la Scientologie. On pouvait aussi leur présenter
une note (appelée " freeloader's bill ")pour tous les cours
qu'ils avaient eus sans payer, vu leur statut de Sea Org. Cette information
provient d'un grand nombre de sources. Je possède la photocopie d'une
" Rehabilitation Project Force RPF Waiver "(décharge), qui
ne comporte aucun autre élément d'information),et " c'est
la procédure de l'Eglise de Scientologie pour exclure ou expulser quiconque
quitte le programme . Hubbard a émis des considérations sur
un "freeloader " dans son dictionnaire classique (Hubbard,1976b
:225) Les définitions de " insane ", "insane act "and
" insanity "
s'[y] étalent, avec les motifs déclarés en vue d'assigner
au RPF(voir Hubbard 1976b :281-282 ;441).
11.Une procédure que la Scientologie a réimprimée en
1976 déclarait qu'une personne chargée d'administrer un (interrogatoire)
seck check devrait poursuivre un but individuel, " Bien que nous ne puissions
vous garantir que les sujets révélés dans ce " check
" seront tenus secrets pour toujours, nous pouvons vous promettre en
toute bonne foi qu'aucune
de ses parties , ni aucune des réponses que vous ferez ici ne sera
donnée à la police ni à l'Etat "(Hubbard ,1961 :276).
L'usage de l'électromètre comme détecteur de mensonges
de facto, plutôt que comme un soi-disant moyen d'ordre religieux soulève
d'intéressantes questions quant à sa légalité.
Une décision de Tribunal Américain de Première Instance
de 1971, confirmé en 1973 par une Cour d'Appel américaine,1973,
précisait : "L'E-meter ne devrait être vendu à personne,
ni employé pour personne en vue de quelque conseil sans un contrat
écrit signé par celui qui l'offre, ou qui conseille, ce qui
implique entre autres choses une très claire notification,comme il
est spécifié immédiatement ci-dessous(United States District
Court 1971,365.). La référence à la précédente
" très claire notification " consistait en la demande que
l'E-meter devait être muni d'une notice bien visible avertissant que
toute personne s'en servant pour des interrogatoires ou pour des conseils
de toute sorte est en opposition avec la loi, s'il le présente comme
reposant sur quelque base médicale ou scientifique, faisant croire,
ou certifiant que ce moyen est utile pour le diagnostic, pour le traitement
ou pour la prévention de quelque maladie que ce soit "(United
States District Court,1971 :364). C'est pourquoi l'usage qu'en fait la Scientologie
comme détecteur de mensonge scientifique de facto, en dehors de "
la confidentialité entre prêtre et pénitent " demeure
une question ouverte.
Suivent 9 pages de bibliographie
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STEPHEN A. KENT est professeur au Département de Sociologie, à
l'Université de l'Alberta, à Edmonton, Canada spécialisé
dans l'étude des religions alternatives. Il a publié dans une
grande variété de journaux de sociologie et d'études
religieuses, et il s'est exprimé devant la Commission Parlementaire
Allemande à propos du système scientologue de Rehabilitation
Project Force.
Brainwashing in Scientology's RPF, tel que publié à Hambourg
est une version révisée et développée de la communication
faite à la Société pour l'Etude Scientifique de la Religion,San
Diego, California,(le 7 novembre 1997).
Stephen A.Kent (PhD), Professor-Department of Sociology, University of Alberta,
Canada T6G 2H4, Tel 5780)492-2204 fax :(78O)492-7196 <steve.kent@ualberta.ca<
Publié par : le Ministère de l'Intérieur,Arbeitsgruppe
Scientology,
Eiffestrasse 664,D-20737 Hamburg,tel :0049 (0)40/4 28 86 64 44
fax : 0049 (O) 40/4 28 86 64 45
Edition d'octobre 2000, préfacée par Ursula Caberta, Head of
the Scientology Task Force, Interior Ministry.
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