Un
proche dans les filets d'une secte, que faire ?,par Philippe Allard.
"Il faut bien se persuader qu'il n'y a pas de réponse toute faite",
selon le docteur Jacques Richard (Fédération européenne
des centres de recherche et d'information sur le sectarisme), un observateur
assidu des sectes depuis dix-neuf ans: son fils, avec maintenant six enfants,
est toujours chez les Enfants de Dieu.Première recommandation: ne pas
provoquer de rupture. "La famille est le principal recours", explique
le Dr Richard. Il est important que l'adepte, au moment où il sera
en proie à des doutes, au moment où il veut revenir dans le
monde, puisse trouver quelqu'un qui l'accueille. Au sein de la famille, les
rôles peuvent être distribués entre ceux qui gardent simplement
le contact, sans souci d'argumenter et ceux qui apportent des informations
à l'adepte et remettent en question les agissements de la secte. Il
faut cependant rester prudent: l'adepte, comme un toxicomane, nie sa dépendance
et les reproches, les argumentations peuvent renforcer sa conviction et accentuer
la rupture. Le soutien des proches est d'autant plus important que la personne
qui veut quitter la secte après y avoir investi en temps, en énergie,
en argent, voit son univers s'effondrer et risque d'être victime de
dépression ou de se laisser aller au suicide.