Actualités sur les sectes en janvier 2003

Mormons (*) Que sait-on de : les Mormons
Sectes (*)Médecins, attention : les sectes vous recherchent
Sectes (*)

Psychosectes et psychothérapie

Scientologie (*) La scientologie en guerre contre la psychiatrie
RaëlBientôt....
RaëlAntinori condamne Clonaid
RaëlNationalité du bébé cloné, un casse-tête pour le département d'Etat
RaëlUn crime contre l'humanité
RaëlEn attendant les preuves de Clonaid...
RaëlLe gourou des raéliens annule les tests ADN du bébé clone
RaëlLe clone tourne à la farce
RaëlRaël ne se présentera pas devant la justice américaine
RaëlDe clowns et de clones
RaëlClonage : Un deuxième bébé serait né
RaëlLes raéliens attendent la naissance de trois clones en janvier et février
RaëlBébé clone:le journaliste "indépendant" a proposé le sujet il y a des semaines
RaëlRaël : itinéraire d'un gourou en quête d'identités
RaëlBébé clone: Michael Guillen évoque une «supercherie» de Raël
RaëlChronique religieuse : Eve à l'image d'elle-même
Actualités diversesLa formidable imposture de Rorvik
RaëlPour sa tante, Raël "est un diable, il a tous les défauts"
RaëlL'enfant des Raéliens comme créature publicitaire
Vie universelleL'Eglise de la Vie universelle a déjà fait 40 000 adeptes outre-Rhin
RaëlProposition de résolution tendant à créer une commission d'enquête
RaëlLe matin des hallucinés
RaëlL'image de la science en prend un coup
RaëlLes hurluberlus du néant
RaëlTrois experts, dont le père de "Dolly", mettent au défi les raéliens
RaëlClonage reproductif: le commissaire UE à la Recherche pour une interdiction
RaëlRaélité Show
RaëlLes Français majoritairement scandalisés par le clonage reproductif
RaëlDes élus américains réintroduisent une loi interdisant le clonage humain
RaëlClonage humain reproductif : mise en garde du C.I.A.O.S.N
RaëlIl faut créer un "crime contre la dignité humaine"
Raël (*) 11/01/2003L'objectif du mouvement est le contrôle des membres
Raël (*) 11/01/2003Une sexualité sans contraintes
RaëlUn dirigeant de Clonaid devra comparaître devant la justice américaine
RaëlExtraterrestres... et publicité
SectesLa protection des mineurs, priorité de la Miviludes
RaëlRaël échappe à L'Infoman!
RaëlLa présidente de Clonaid annonce vingt nouveaux clonages
Raël«Son but, c'est d'avoir des femmes»
RaëlLa Commission des opérations de bourse américaine s'intéresse à Clonaid
RaëlClonaid, l'entreprise secrète des raéliens
RaëlUn ex-député fait l'apologie du mouvement raélien
RaëlCinq affaires d'agressions sexuelles
Raël (*) 16/01/2003Un canular pour tous, mais pas pour Claude Vorilhon
Raël (*) 17/01/2003Les raéliens pratiquent un rite morbide sur leurs morts
RaëlGisele Bundchen dit non à Raël
RaëlClonaid annonce la naissance lundi d'un bébé clone japonais
RaëlRaël: "Blague scientifique" ou pas, le bébé clone a fait connaître la secte
RaëlLe clonage reproductif bientôt "crime contre l'espèce humaine"
RaëlUn message en provenance du Canada
RaëlLe vice-président de Clonaid convoqué par la justice
RaëlOn les verra bientôt à poil
Raël (*) 23/01/2003Sur les pas de Raël en Périgord
RaëlClonaid annonce, toujours sans preuve, la naissance d'un clone au Japon
Shri Ram ChandraAugerans: la vente du château se précise
RaëlClonaid n'est pas "incorporated"
RaëlClonaid devant les juges le 29 janvier
RaëlLes charlatans ont-ils le chemin libre?
SectesLe Québec, terre promise des Français sectaires
SectesLa première puissance des sectes
SectesLe royaume des libertés individuelles
Raël (*) 27/01/2003 A propos de Clonaid
Gurdjieff (*) 27/01/2003"....l'homme se contente d'avaler une petite pilule..."
RaëlClonaid montre son laboratoire: cela ne prouve rien, selon un expert
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RaëlLe prétendu premier bébé cloné serait en Israël
RaëlUne association présidée par Kouchner a déposé plainte contre les raéliens
RaëlLes consignes du "prophète"
RaëlLe Sénat: le clonage reproductif, "crime contre l'espèce humaine"
Sectes & RaëlLe Sénat vote la possibilité de dissolution de sectes
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MormonsPour les jeunes mormons, partir en mission est désormais un privilège
SectesDe nouvelles armes contre les sectes
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FalungongUn citoyen américain membre du Falungong est détenu en Chine
RaëlReligieusement correct
Sectes"La vraie nature des sectes éclate vite"

 

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web

  Canada : Raël

Antinori condamne Clonaid

Radio Canada, 1er janvier 2003

[Texte intégral]

Le professeur italien Severino Antinori a condamné l'annonce faite par la firme Clonaid de la naissance d'un bébé prétendument conçu par la technique du clonage.

Le célèbre médecin italien, qui avait lui-même annoncé, avant de se rétracter, la naissance, en janvier, d'un bébé cloné, a qualifié les déclarations de la directrice scientifique de la firme américaine, Brigitte Boisselier, de «bluff». Il a par ailleurs estimé que cela allait être nuisible à la poursuite des recherches sur le clonage humain à des fins thérapeutiques.

Vendredi, Mme Boisselier a annoncé qu'elle avait mis au monde une fillette, surnommée Ève, conçue par clonage, à partir d'une cellule de sa mère, une Américaine de 31 ans.

Afin de prouver la véracité de cette annonce, des prélèvements d'ADN ont été effectués sur le bébé, sous la supervision d'un expert, dit indépendant, Michael Guillen. Scientifique de formation et ancien journaliste, M. Guillen ne fait toutefois pas l'unanimité, car on prétend qu'il est sensible aux idées véhiculées par la secte des Raéliens, à laquelle appartient Mme Boisselier et qui est à l'origine de la création de Clonaid.

Le monde entier condamne

L'annonce de Clonaid a immédiatement suscité de vives protestations partout dans le monde. L'Unesco a qualifié le clonage humain d'«intolérable violation de la dignité humaine», alors que le président des États-Unis, George Bush, a demandé au Congrès de légiférer pour interdire cette pratique. Un texte dans ce sens a déjà été approuvé par les représentants, mais reste bloqué au Sénat. Certains scientifiques affirment en effet que cette interdiction pourrait entraver des avancées médicales.

Par ailleurs, la Food and Drug Administration (FDA) des États-Unis a annoncé qu'elle lançait une enquête sur la prétention du mouvement raélien d'avoir mis au monde le premier clone humain. L'agence fédérale pour la sécurité alimentaire et pharmaceutique américaine veut vérifier si le clonage a effectivement eu lieu et, si tel est le cas, si l'expérience a violé certaines lois américaines. Et cela même si Clonaid, la société liée aux Raéliens, affirme que le clonage a été effectué à l'extérieur des États-Unis.

Le clonage humain n'est pas illégal aux États-Unis, mais toute nouvelle expérience portant sur des humains doit être approuvée par la FDA. L'organisme précise avoir inspecté l'an dernier des installations appartenant aux raéliens en Virginie occidentale et dit avoir obtenu l'assurance qu'aucune expérience ne serait tentée sur le territoire américain.

Le Canada n'a pas encore de législation

L'annonce de la naissance d'un premier être humain cloné inquiète également de nombreux Canadiens. Le Canada ne s'est pas encore doté d'une loi empêchant le clonage d'embryons humains, mais un projet de loi interdisant cette pratique pourrait être adopté dès le début de la nouvelle année.

Ce projet de loi a été déposé le printemps dernier aux Communes par la ministre de la Santé, Anne McLellan. La législation en est à l'étape de l'étude en comité. Le projet de loi concerne la procréation assistée et devrait interdire le clonage humain, même le clonage d'embryons à des fins médicales ou de recherche.


  Etats-Unis : Raël

Nationalité du bébé cloné, un casse-tête pour le département d'Etat

Le Soir , 2 janvier 2003

[Texte intégral]

Le département d'Etat américain a admis lundi qu'il serait bien en peine de prendre une décision si la maman américaine d'Eve, le premier bébé au monde qui aurait été cloné, demandait un passeport ou la reconnaissance de la nationalité américaine pour sa fille.

Selon le porte-parole adjoint du département d'Etat Philip Reeker, une telle requête nécessiterait un examen juridique approfondi avant de pouvoir être envisagée. Le cas hypothétique d'un enfant cloné créerait une situation inédite et pour l'instant nous ne serions pas en mesure de déterminer comment la législation américaine en matière de nationalité s'appliquerait à cet enfant, a déclaré ce responsable à la presse.

C'est un dossier sur lequel les juristes devront se pencher si ce cas hypothétique se transformait en réalité et que la question se posait, a déclaré M. Reeker. Il a indiqué qu'à sa connaissance le département d'Etat (ministère des Affaires étrangères), qui est chargé de l'établissement des passeports et des questions de nationalité pour les enfants d'Américains nés à l'étranger, ne s'était pas encore penché sur la question.

La secte des raéliens a annoncé vendredi la naissance le 26 décembre du premier bébé conçu, selon elle, par clonage, en affirmant que la preuve de cette première serait disponible dans quelques jours. Selon Brigitte Boisselier, présidente de la société Clonaid, liée à la secte des raéliens, les parents du bébé sont un couple d'Américains. La mère, âgée de 31 ans, a accouché par césarienne hors des Etats-Unis dans un pays non précisé.

L'annonce a suscité le plus grand doute par la communauté scientifique, et provoqué une vague de réprobation dans les grandes capitales occidentales. Lundi, Mme Boisselier a indiqué que le bébé et sa mère devaient regagner leur foyer le même jour, suscitant immédiatement des spéculations de télévisions américaines sur leur éventuel retour aux Etats-Unis par avion ainsi que des interrogations sur les documents de voyage du nouveau-né.

Mme Boisselier a précisé à l'AFP qu'elle n'avait pas parlé de retour aux Etats-Unis, mais simplement au foyer. Selon la législation américaine actuelle, les enfants ne peuvent voyager en étant simplement mentionnés sur les passeports de leurs parents. Ils doivent être munis de leur propre passeport s'ils sont nés hors des Etats-Unis. Mais les enfants nés à l'étranger de parents américains n'ont pas droit automatiquement à la nationalité américaine. Leurs parents doivent remplir certains critères en matière de résidence aux Etats-Unis pour pouvoir transmettre la nationalité américaine à leurs enfants, a rappelé M. Reeker.


France : Raël

Un crime contre l'humanité

Libération, 2 janvier 2003 par Corinne Lepage

[Texte intégral]

Sans la brevetabilité du vivant, nous n'en serions pas là.

Corinne Lepage, ancienne ministre, est présidente du mouvement écologiste CAP 21 et de l'association CRII-GEN.

L'annonce, vraie ou fallacieuse, de la naissance du premier bébé cloné a soulevé une légitime indignation de la communauté internationale, unie dans la condamnation de ce que l'on pourrait appeler un crime contre l'humanité, car c'est en réalité bien de cela qu'il s'agit. Si toute prise de conscience est bonne à prendre et si les citoyens peuvent espérer qu'il en sortira, enfin, une réglementation internationale condamnant, sans aucune dérogation, le clonage reproductif et permettant la sanction pénale inévitable de ceux qui chercheront à se soustraire à cette interdiction, qu'il s'agisse des parents, des médecins ou des intermédiaires, cette seule mesure n'est pas suffisante, car elle ne cherche qu'à corriger tardivement les effets d'une évolution, sans s'attaquer à ses causes.

La première cause est à rechercher dans la marchandisation de la vie, sous toutes ses formes, qui s'est notamment traduite par la brevetabilité du vivant admise par l'Europe. Une décision prise sous la pression des chercheurs, des laboratoires et des agrosemenciers qui arguaient de l'impossibilité de rivaliser avec les Etats-Unis dont la Cour suprême avait admis, à une voix de majorité, voici vingt ans, la brevetabilité du vivant. Dès lors que le vivant végétal et animal est brevetable, l'humain est dans la ligne de mire. L'hypocrisie consistant à interdire le brevet direct mais à permettre le brevet sur la cellule ou le gène modifié ne trompe évidemment personne et sûrement pas les promoteurs des OGM. Il est du reste particulièrement piquant d'entendre les principaux responsables et thuriféraires des OGM, en France et en Europe, jouer les vierges effarouchées à propos du clonage et se transformer en chantres de l'éthique, oubliant au passage que sans la brevetabilité du vivant, il n'y aurait pas de clonage.

En effet, et c'est la deuxième cause de notre présente tragédie, la valeur marchande étant devenue la seule référence, plus aucune valeur morale ne résiste devant l'appât du gain. Clonaid, société commerciale, va vendre au prix fort le clonage, et les hésitations de nos politiques devant les besoins de la recherche et surtout les nécessités économiques invoquées par tous les laboratoires sont largement responsables de la situation. Comment ne pas songer, et la concomitance des événements y appelle, que l'Académie de médecine, adoptant récemment un avis sur les OGM, a cru bon de le justifier par les seules considérations économiques, alors qu'il n'existe à l'heure actuelle aucune étude scientifique sérieuse, avec un délai de latence suffisant, pour juger de l'effet sur la santé publique des OGM?

Faute de gouvernance mondiale capable, y compris dans le cadre d'instances existantes comme l'ONU, d'imposer un minimum de règles communes destinées simplement à permettre la survie de l'humanité, les décisions sont prises dans d'autres sphères et sont imposées au reste du monde. La restauration du politique devient une question de vie ou de mort, à terme, des humains et elle impose que tout ne soit pas permis en matière de recherche et de sciences appliquées. Même si une partie de la communauté scientifique reste viscéralement attachée à la liberté absolue de la recherche scientifique, il est temps de sortir de cette virtualité qui consiste à faire croire que la liberté du chercheur existe toujours. C'est largement faux, depuis que le marché précède la recherche appliquée, qui elle-même précède la recherche fondamentale. De même qu'il aurait dû être possible, au nom de l'ingérence éthique, d'interdire les expériences de Mengele, il faut pouvoir interdire certaines recherches ou expériences contraires aux règles minimales de l'éthique universelle.

Car, et c'est la troisième cause du mal, le matérialisme ambiant a convaincu nombre d'humains qu'ils étaient devenus des démiurges et que les mythes qui fondent l'histoire universelle étaient susceptibles de devenir des réalités. Il en va notamment ainsi du mythe des mythes, celui de l'éternité. Faust comme nouveau destin permettant toutes les transgressions, la duplication à l'infini des bourreaux, des criminels et des dictateurs, mais aussi l'apparition d'une nouvelle espèce dont nous ne savons en réalité rien.

La réalité est qu'il faut réapprendre l'humilité et sortir du scientisme fou dans lequel nous a plongés la croyance quasi religieuse dans notre capacité infinie à tout maîtriser, jusque et y compris notre propre création. C'est en revenant à la réflexion sur la réalité de la condition humaine, sa responsabilité à l'égard d'elle-même comme à l'égard des autres espèces que nous pourrons trouver les voies salvatrices capables de nous corriger de nos folies pendant qu'il en est encore temps. Sans doute se font déjà entendre les voix non dénuées d'arrière-pensées commerciales de ceux qui s'offusqueront du risque d'obscurantisme. Mais le principal risque d'obscurantisme ne vient-il pas de ceux qui veulent plonger l'humanité dans les ténèbres du pur matérialisme en oubliant que l'espoir, si nécessaire à la vie, ne peut venir que de l'aspiration à un monde meilleur, à un idéal, sans cesse recherché mais jamais atteint? A défaut des politiques, c'est à nous, société civile, de rappeler cette vérité et d'exiger qu'elle soit respectée.


Belgique : Raël

En attendant les preuves de Clonaid...

La Libre Belgique , 4 janvier 2003 par Laurence Dardenne

[Texte intégral]

Les prélèvements d'ADN sur le 1er enfant présumé cloné semblent compromis. Un tribunal de Floride demande de retirer aux parents la garde de leur fille. Présidente de la société de clonage, le Dr Boisselier répond à nos questions.

De passage à Bruxelles "par plaisir, mais également pour le business" le très controversé Dr Brigitte Boisselier, présidente de Clonaid, nous a accordé une interview exclusive, alors que le monde attend toujours la preuve de l'existence réelle du premier bébé cloné. Et alors que Claude Vorilhon, alias Raël, l'a priée de renoncer aux tests d'ADN.

Le côté `business´ qui justifie votre passage dans notre capitale est-il lié au clonage?

Bien sûr, mon business est à 100 % clonage, pour l'instant.

Nous voulions dire directement lié à la naissance d'enfants clonés à naître sur notre territoire...

Pas nécessairement en Belgique.

L'incertitude quant au fait qu'un expert indépendant puisse effectuer les prélèvements sur Eve pose un réel problème de crédibilité. Comment allez-vous apporter cette preuve tant attendue?

Une preuve que j'attends aussi avec impatience. Mais ce sont les parents qui détiennent l'accès et tant qu'il subsistera un doute sur le fait que l'enfant puisse leur être enlevé, ils vont probablement me faire patienter encore un peu.

Vous avez envisagé d'autres solutions pour apporter la preuve?

Oui, on pourrait peut-être s'en tirer différemment. Le maillon faible est cet expert indépendant. Etant de nationalité américaine, en face d'un juge américain, il est tenu par la loi de donner ces informations. On pourrait donc imaginer avoir un expert d'un autre pays. L'autre solution envisagée consisterait à faire les tests sur les prochains bébés à naître.

Que pensez-vous de l'attitude des parents?

Je comprends très bien qu'ils restent prudents même si, contractuellement, ils s'étaient engagés à rendre l'événement public et à accepter le passage d'un expert. Mais je n'ai pas le coeur à les pousser compte tenu de la folie de certaines demandes juridiques. Je ne désespère toutefois pas qu'ils changent d'avis. Ils nous ont demandé 48 heures de réflexion. Nous travaillons avec nos avocats.

Vous comprenez aussi le scepticisme légitime du public en l'absence de preuves?

Oui, mais quand une nouvelle technologie se développe, elle suscite des réactions. Il y a eu le dégoût, puis la peur et maintenant le doute. Il faudra bien un jour que les gens se fassent à la réalité.

Que pensez-vous de la demande du tribunal de Floride de retirer aux parents la garde de l'enfant?

Aucune juridiction ne pourrait nuire d'une façon quelconque à ceux qui ont fait cet enfant, et je m'inclus dans ceux-ci.

Vous n'aviez pas envisagé cette éventualité?

Non, cela me paraît si monstrueux, indigne que cela ne nous a jamais traversé l'esprit.

On peut répondre qu'il est monstrueux de concevoir un clone...

Dès que les gens verront le visage de l'enfant et qu'ils comprendront qu'il est le jumeau décalé d'un autre enfant, je suis persuadée que leurs doutes vont disparaître et que leur perception de l'événement va se décanter. Qu'il y aura un peu moins d'émotion et que ce sera plus rationnel.

Pourquoi pensez-vous que la situation sera plus aisée en Europe, pour la prochaine naissance de cette petite fille d'un couple de lesbiennes?

Peut-être que les parents se sentiront moins menacés et qu'ils accepteront donc cette expertise plus facilement.

Quelles sont les équipes qui assurent le suivi des grossesses?

Il existe deux équipes qui travaillent selon le continent. L'important est d'avoir des médecins possédant la licence pour travailler dans les pays concernés.

Avez-vous assisté au premier accouchement?

Non. Je m'étais pourtant toujours promis d'y assister mais il m'a semblé qu'il était plus prudent de ne pas y être pour m'assurer de ne pas être suivie. Il n'est pas impossible que j'assiste à la deuxième naissance.

Combien d'essais ont été nécessaires pour aboutir à une naissance à terme?

Parmi les dix implantations que nous avons effectuées, cinq sont sur le point ou sont déjà arrivées à terme. Les autres se sont soldées par des fausses couches spontanées.

Quels tests ont été réalisés pour vérifier le bon état de santé d'Eve?

Tout a été fait.

Les risques de développer plus tard d'autres maladies, notamment génétiques, demeurent malgré tout bien présents?

Comme pour tout enfant né le même jour à la même heure. Cela n'a rien à voir avec le mode de conception.

Et lorsque l'on vous dit que ce bébé est un cobaye humain...

On peut le qualifier de toute sorte. Je considère pour ma part que c'est un enfant qui a été désiré. Les parents ont pris, avec nous, le risque de l'obtenir et ils sont aujourd'hui heureux de l'avoir fait. Nous avons implanté un embryon testé au préalable et nous avons assuré un suivi pendant la grossesse comme cela se pratique en fécondation in vitro, même si nous avons `surassisté´ ce suivi. Si ce bébé a été `surétudié´, je ne le qualifierais pas pour autant de cobaye.

Que savez-vous des expériences similaires menées ailleurs?

À vrai dire, je n'en connais pas plus que vous. J'ai entendu des déclarations du Dr Antinori qui annonce une naissance début janvier. J'espère que tout se passera bien pour lui, comme ce fut le cas pour moi.

Certains experts ont affirmé qu'en Russie, des centaines de spécialistes étaient capables de faire naître des bébés par clonage, mais qu'ils manquaient de moyens. Qu'en pensez-vous?

Je pense qu'il en existe des milliers de par le monde et pas uniquement en Russie. En Chine, ils sont aussi bien avancés et même encouragés par le gouvernement. Il suffit d'avoir un équipement de type clinique de fécondation in vitro et des techniciens doués qui pratiquent beaucoup. En plus de connaître les caractéristiques propres à l'espèce humaine. Je suis convaincue que le clonage est accessible à toute personne qui connaît l'art...


France : Raël

Le gourou des raéliens annule les tests ADN du bébé clone

Libération, 4 janvier 2003 par Fabrice Rousselot

[Texte intégral]

New York de notre correspondant

Sur CNN, Claude Vorilhon, alias Raël, est apparu dans sa tenue de gourou. Une combinaison blanche surmontée d'un vaste pendentif. Au journaliste qui l'interrogeait, il a suggéré de l'appeler «sa sainteté Raël». Puis, dans un sourire, il a parlé de «mauvaise nouvelle». Avant d'annoncer qu'il avait demandé à Brigitte Boisselier, la présidente de Clonaid, la société rattachée à sa secte, de renoncer aux tests ADN supposés prouver la naissance, le 26 décembre dernier, du premier bébé clone de l'histoire.

Une semaine après l'annonce faite à Miami par Brigitte Boisselier, les doutes se multiplient donc sur la réalité de l'opération de clonage. En Floride, le 27 décembre, la chimiste française avait assuré que des prélèvements d'ADN seraient effectués sur «Eve», pour prouver que le bébé était bien le clone de sa maman. Mais, jeudi soir sur France 2, avant même l'intervention de Raël sur CNN, Brigitte Boisselier revenait en arrière. Depuis la Belgique, elle affirmait qu'il n'était «pas certain que les prélèvements aient lieu» et ajoutait que «les parents [du bébé] se donnaient quarante-huit heures pour décider si oui ou non ils le faisaient».

A en croire Raël et Brigitte Boisselier, ce revirement serait le résultat d'une action en justice déposée en Floride contre la secte et Clonaid. Un juge de Miami a convoqué le gourou, la chimiste, mais aussi les parents d'«Eve», dont l'identité n'a pas été révélée, pour une audience préliminaire le 22 janvier.

Le magistrat devra alors examiner la plainte déposée par un avocat du nom de Bernard Siegel. Celui-ci a demandé à l'Etat de Floride de retirer la garde du bébé à ses parents, en arguant du fait que l'enfant faisait l'objet d'une «exploitation commerciale» et qu'il pourrait «souffrir de graves troubles génétiques». «Cela fait beaucoup pour des parents qui sont rentrés chez eux et qui veulent juste avoir la paix et vivre bien avec leur enfant», a encore déclaré Brigitte Boisselier.

Parallèlement, les autorités américaines ont engagé une enquête préliminaire sur l'opération de clonage prétendument réalisée par les raéliens. Des inspecteurs de la FDA, l'agence fédérale pour le contrôle des médicaments aux Etats-Unis, ont perquisitionné lundi dernier les bureaux de Clonaid à Las Vegas, dans le Nevada. Des fouilles sont également intervenues dans une filiale de Clonaid en Corée du Sud, BioTech Fusion Inc.

Tout cela n'a pas empêché Brigitte Boisselier d'assurer sur une télévision belge qu'un second bébé clone allait naître aux Pays-Bas ce week-end. Elle a refusé de donner plus de précisions, mais elle avait déclaré auparavant que l'enfant était attendu d'un couple de lesbiennes. Vendredi après-midi, on ne savait pas grand-chose de plus. Selon une porte-parole des raéliens à Bruxelles, Brigitte Boisselier avait quitté la Belgique. Pour une destination inconnue.


Belgique : Raël

Le clone tourne à la farce

Le Soir , 4 janvier 2003 par Alain Lallemand

[Texte intégral]

Une escroquerie planétaire est-elle en train de connaître son épilogue ?

Prétextant de poursuites judiciaires entamées en Floride, le Français Claude Vorilhon, gourou du « mouvement raélien », a demandé à la chimiste française Brigitte Boisselier, présidente de la société Clonaid - liée à la secte et revendiquant depuis ce 27 décembre la paternité du premier clone humain - de renoncer aux tests d'ADN qui seuls auraient pu authentifier la prétendue « première », mise en doute par la communauté scientifique internationale.

Le raisonnement qui a poussé « Sa Sainteté Raël » à une telle demande est loin d'être limpide. Toujours est-il que l'« évêque-chimiste » Boisselier, interrogée jeudi soir par nos confrères de France 2 alors qu'elle se trouvait en Belgique, confirme que les prélèvements d'ADN ont été « repoussés » et pourraient même ne jamais avoir lieu.

Ce rebondissement, survenu alors que la secte avait annoncé des éléments de preuve pour ces tout prochains jours et la naissance d'un second clone ce week-end aux Pays-Bas, renforce un faisceau de présomptions qui nourrit une hypothèse redoutable : la secte, qui n'a jamais eu de réelle profondeur scientifique mais a par contre démontré un goût certain pour les finances de ses adeptes n'aurait-elle pas annoncé de manière intempestive la naissance d'un premier clone afin de s'attirer les dons de couples désespérés ? Car Clonaid, sur son site internet, appelle aux financements extérieurs et évoque une sorte de « participation aux frais », de 200.000 dollars par clonage.

Au même moment, un fonctionnaire de la Food and Drug Administration (FDA), l'agence américaine qui a perquisitionné en 2001 le laboratoire américain de Clonaid, affirme, sous couvert de l'anonymat, qu'il y a un an Clonaid ne travaillait même pas encore sur des cellules humaines, mais sur l'extraction de cellules provenant d'ovaires de vache... achetés dans un abattoir voisin. Et ce dans un « laboratoire » qui n'en avait que le nom, où même l'hygiène n'était pas assurée. On se rappellera par ailleurs que la « chimiste » Boisselier n'a aucune compétence en matière de clonage, et que ses activités « scientifiques » les plus marquantes ont consisté en... ventes de gaz sur la région lyonnaise pour compte de la société Air Liquide.

Le fait que Mme Boisselier se soit exprimée jeudi soir au départ de la Belgique pose la question de l'implantation de la secte dans notre pays. De source policière, s'exprimant sous couvert de l'anonymat, Raël compte trente à quarante membres dans notre pays, guère plus, et aucune société commerciale propre.

Les remous soulevés par le dossier « clonage » pourraient valoir à cette secte un soudain regain d'attention de la part de l'État


Belgique : Raël

Raël ne se présentera pas devant la justice américaine

Le Soir , 4 janvier 2003 par Alain Lallemand

[Texte intégral

Le gourou de la secte des raéliens, Claude Vorilhon, alias «Raël», a affirmé vendredi qu'il ne se rendrait pas en Floride pour une audience préliminaire d'un tribunal qui doit statuer sur une demande pour que le présumé premier bébé clone au monde soit retiré à ses parents. Raël, les parents d'«Eve», ainsi que Brigitte Boisselier, présidente de la société Clonaid, fondée par les raéliens, et qui a annoncé, sans preuves, la naissance de ce supposé premier bébé clone, ont été convoqué à cette audience fixée au 22 janvier.

Dans un entretien accordé à la chaîne de télévision publique Radio-Canada, Raël a déclaré qu'il n'avait «absolument pas» l'intention de se présenter à cette audience, qui fait suite à une plainte d'un avocat de la Floride, Bernard Siegel. Me Siegel veut que la justice de cet Etat retire la garde du supposé bébé clone à ses parents, au motif que l'enfant pourrait souffrir de troubles génétiques graves. Dans sa plainte déposée mardi, l'avocat a affirmé que le bébé est un cobaye humain, objet d'une dangereuse expérience médicale. Il réclame à la justice qu'elle ordonne une expertise médicale pour déterminer son état de santé.

Ils n'ont aucun pouvoir juridique sur cet enfant, mais on veut l'enlever en prétextant (...) qu'il est exploité médiatiquement. Or, justement, le Dr Boisselier, très sagement, ne l'a jamais montré à la télé. On ne peut pas dire qu'il est exploité, puisque justement on lui reproche de ne pas le montrer, a estimé Raël dans cet entretien depuis Sherbrooke, ville du sud du Québec.

Si Brigitte Boisselier avait été catholique, je ne pense pas qu'on aurait convoqué le pape. Moi, je suis son chef spirituel, et je n'ai rien à faire dans la société (Clonaid, ndlr) et je n'ai aucun compte à rendre à la justice de Floride, a-t-il dit en expliquant sa décision.

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Commentaire
: Et, de plus, le "prophète bien -aimé" n'était au courant de rien ! Mathieu Ph Cossu


  Canada : Raël

De clowns et de clones

La Presse , 4 janvier 2003 par Lysiane Gagnon

[Texte intégral]

C'est bien connu, il y a des gens très intelligents qui n'ont aucun jugement. Il reste qu'on n'arrive pas à comprendre comment les sectes les plus farfelues réussissent à attirer tant de gens instruits qui, en principe, n'ont rien de marginal... Bref, des gens dont on s'attendrait à ce qu'ils aient l'esprit critique et les pieds sur terre.

Comment expliquer l'ahurissant cheminement de Brigitte Boisselier, grande prêtresse raélienne et directrice de Clonaid? Cette femme a eu, apparemment, une brillante carrière comme docteur en chimie analytique. Comment peut-elle croire qu'un chanteur raté a été élu par des petits bonshommes verts venus d'une autre planète? Le croit-elle, au fait? Hélas! c'est possible. On n'a qu'à penser à l'ahurissante aventure des disciples du l'Ordre du Temple solaire, dont plusieurs étaient ce qu'on appelle (bien abusivement) des «piliers de la société»: dirigeants de services de ressources humaines à Hydro-Québec, chef d'orchestre en Suisse, dynamique patron de l'entreprise Vuarnet... Ils sont tous allés à l'abattoir les yeux fermés, comme des caribous sans cervelle.

Remarquez, il y a également, dans les religions établies, bien des croyances complètement loufoques. Je m'abstiendrai prudemment d'entrer dans les détails, mais enfin, entre l'apparition des «Elohim» dans une grotte du Massif central et celle de la Vierge Marie à Fatima, disons qu'il n'y a pas une énorme différence de nature.

La différence, c'est que les mythes fondateurs des grandes religions datent de plusieurs siècles, tandis que les sectes viennent tout juste d'inventer les leurs, à une époque où la raison devrait avoir définitivement triomphé de la superstition. Autre différence: les religions établies se sont modérées avec le temps; elles ont perdu leur caractère hystérique et absolutiste. En général, leurs disciples se comportent à peu près normalement. Ils ne sont pas trop illuminés, ils ne se font pas brûler vifs pour se réincarner dans un monde meilleur, ils n'embrigadent pas les enfants (pas trop, en tout cas), ils ne s'imaginent pas qu'ils font partie d'une race d'origine extraterrestre. Je dis «en général», bien sûr: il y a des fous dans tous les milieux.

Autre possibilité, ces raélienneries, comme le moonisme et les florissantes entreprises de méditation transcendantale, ne seraient que de gigantesques fraudes menées par de petits futés qui s'en servent pour assouvir leur mégalomanie tout en devenant milliardaires. Chose certaine, les raéliens ont le sens du marketing.

Cette histoire de clonage est sortie juste après Noël (gros symbolisme: Ève, nouvel Enfant Jésus...) et, qui plus est, à un moment où les médias étaient à court de nouvelles. Ces manchettes retentissantes dans le monde entier ont drôlement aidé le recrutement. Et pour cause! Il y aura toujours des ego narcissiques qui rêveront de voir leur précieuse petite personne reproduite ad vitam aeternam. Il y aura toujours des pervers qui voudront créer la vie tout seuls, sans passer par l'accouplement. Il y aura toujours des couples stériles soucieux d'éviter les gènes «étrangers» et il y aura toujours des parents endeuillés qui espéreront remplacer l'enfant perdu par un bébé identique.

Le pire, c'est que ces rêves sont parfaitement illusoires: à cause de la différence de génération et d'environnement, un clone sera encore plus différent de l'«original» que deux jumeaux identiques le sont l'un de l'autre.

De toute façon, ce n'est pas demain qu'on saura si ce clonage de bébé est une réalité ou une supercherie. Le soi-disant «journaliste scientifique indépendant» choisi par la secte pour enquêter sur la question croit lui-même aux extraterrestres et aux soucoupes volantes! D'ailleurs, Raël, en homme d'affaires avisé, se dissocie prudemment de l'entreprise, et Mme Boisselier semble vouloir remettre aux calendes grecques le processus de vérification.

***

Autre question troublante: pourquoi donc le Québec est-il la terre d'élection de ces sectes européennes? Tant l'OTS que Raël ont implanté ici leurs sièges sociaux. Il y a la parenté linguistique, certes, et surtout les privilèges fiscaux dont bénéficient, au Canada, les sectes autant que les Églises établies. N'y aurait-il pas aussi un certain bouillon de culture propice à la floraison des sectes, qui viendraient en quelque sorte combler le vide laissé par l'effondrement trop soudain de l'Église catholique? La mentalité «nouvel âge», avec son cortège de superstitions pseudo-médicales, est bien répandue elle aussi...

Faudrait-il éliminer les abris fiscaux dont bénéficient les sectes? Interdire le clonage à des fins reproductives? Peut-on bannir Ève et Adam tout en acceptant Dolly et Starbuck? Autant de questions qui se poseront en 2003 avec plus d'acuité que jamais.


France : Raël

Clonage : Un deuxième bébé serait né

Le Parisien , 5 janvier 2003

[Texte intégral]

Un deuxième bébé cloné est né vendredi « à 10 heures du soir » dans un pays d'Europe du Nord. Il s'agirait d'une petite fille « pesant 2,7 kg et venue au monde par voies naturelles. Ses parents sont deux mamans lesbiennes de Hollande ».

C'est en tout cas ce qu'a annoncé hier Brigitte Boisselier, présidente de Clonaid et membre de la secte des raéliens, qui professe que l'espèce humaine a été créée par clonage il y a 25 000 ans par des extraterrestres.

Outre qu'elle n'a pas précisé le pays de naissance, Mme Boisselier n'a apporté aucune preuve à l'appui de ses affirmations, pas plus qu'elle n'en avait données pour la naissance d'un premier bébé clone supposé qui serait né de parents américains le 26 décembre dernier.

Tout en refusant de préciser si la naissance avait eu lieu aux Pays-Bas, le président de la secte des raéliens aux Pays-Bas, Bart Overvliet, a confirmé hier la naissance d'un deuxième bébé clone présumé. « Tout s'est bien passé, c'était un accouchement normal, pas de césarienne », a déclaré Bart Overvliet. Revenant sur des déclarations faites hier matin dans lesquelles il affirmait que l'accouchement aurait eu lieu aux Pays-Bas, il s'est montré évasif : « Je ne peux pas confirmer que l'accouchement ait eu lieu aux Pays-Bas. Cela a également pu se passer dans une clinique à l'étranger. »

Aucune source indépendante n'a pu confirmer cette naissance, pas plus que celle du 26 décembre.


Royaume-Uni : Raël

Les raéliens attendent la naissance de trois clones en janvier et février

AFP , 5 janvier 2003

[Texte intégral]

LONDRES - La société Clonaid, qui a revendiqué la naissance du premier clone humain sans en apporter la preuve, a annoncé dimanche que trois autres bébés clones devraient naître fin janvier ou début février, sans préciser dans quels pays ces naissances auraient lieu. "Nous avons produit plusieurs centaines d'embryons (clonés) rien que pour l'expérimentation, des tests génétiques, etc. Nous avons fait dix implantations (dans l'uterus), cinq ont réussi. Deux sont nés maintenant. Nous attendons les trois autres d'ici la fin janvier, début février", a déclaré Brigitte Boisselier, présidente de Clonaid, interrogée sur la BBC télévision.

La secte a revendiqué les naissances de deux bébés clones, l'un le 26 décembre, chez une couple américain, l'autre le 3 janvier, chez un couple de lesbiennes néerlandaises, sans en apporter de preuve scientifique, ce qui suscite le plus grand scepticisme.

La société de clonage humain Clonaid, dont les bureaux se trouvent à Las Vegas (Nevada), a été fondée par les raéliens, une secte installée au Canada et qui professe que des extraterrestres ont créé l'espèce humaine par clonage il y a 25.000 ans. Brigitte Boisselier a expliqué que les parents du premier clone, "Eve", né fin décembre, ne se soumettraient aux tests ADN que "quand ils seront prêts". "Au début ils voulaient profiter du bébé tous seuls. Une fois rentrés à la maison, ils ont découvert par la presse qu'il y avait beaucoup de problèmes légaux derrière tout ça et ils ne voulaient pas y être confrontés", a-t-elle expliqué. "Il est vrai que si un expert indépendant se rend chez eux, ou même dans un endroit secret, cet expert saura qui ils sont. Et si un magistrat lui demande ensuite de révéler qui ils sont, il devra le faire", a-t-elle poursuivi. Mme Boisselier a donc indiqué, que même si elle a "un contrat légal" disant que la maman du clone doit accepter des tests, elle préfère attendre qu'elle soit "prête" à le faire. Elle s'est dite convaincue que "dans cinq ans" personne ne sera plus choqué par le clonage reproductif. "Lorsqu'une nouvelle technologie apparaît, elle suscite au début des réactions de dégoût, puis de peur, puis des doutes et après il faut lentement l'accepter", a-t-elle affirmé.

Le gourou de la secte des raéliens, Claude Vorilhon, qui se fait appeler "Raël", a pour sa part expliqué qu'il voulait que Brigitte Boisselier travaille maintenant sur la "croissance accélérée" des cellules pour "parvenir à la vie éternelle" qui est selon lui l'objectif ultime du clonage. "Ce que j'appelle la première étape du clonage humain, c'est seulement d'aider des personnes stériles à avoir des enfants. C'est bien, mais ce n'est pas grand-chose. Cet enfant aura une éducation différente, un environnement différent et sera peut-être une personne très différente de vous", a déclaré "Raël".

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Le "prophète bien aimé" est donc, enfin, au courant ! Mathieu Ph. Cossu


  Etats-Unis : Raël

Bébé clone:le journaliste "indépendant" a proposé le sujet il y a des semaines

Le Soir , 2 janvier 2003

[Texte intégral]

NEW YORK - Le journaliste américain, présenté comme indépendant, chargé de vérifier que le bébé Eve est bien le premier clone humain, a essayé de vendre cette histoire à des chaînes de télévision américaines des semaines avant la naissance, selon le New York Times de dimanche.

Ces tentatives soulèvent des interrogations sur l'indépendence de Michael Guillen, un ancien reporter scientifique pour la chaîne ABC et physicien-mathématicien de formation, vis à vis des raéliens, secte fondatrice de la société Clonaid, souligne le journal.

Cette société, qui revendique la naissance d'Eve le 26 décembre dernier, l'avait désigné pour superviser un processus de vérification scientifique par des experts indépendants. "Mon but et mon seul but est de faire cela dans les règles de l'art, de manière aussi rigoureuse que possible", avait-il déclaré à l'AFP. Mais, selon le New York Times, il a offert une couverture exclusive de la naissance des mois avant qu'elle n'ait lieu. Il a notamment essayé de vendre un documentaire sur les efforts de clonage humain contre 100.000 dollars, indique le journal.

Un responsable de la Fox, cité par le quotidien, a rapporté que Michael Guillen a présenté un projet de programme télévisé il y a plusieurs mois, sur le clonage humain, et a proposé d'en être le producteur et l'animateur. La Fox avait décliné son offre. M. Guillen avait alors proposé le sujet à d'autres chaînes, comme ABC, NBC, CBS, CNN et HBO, ont raconté des responsables de celles-ci au Times.

Les prélèvements d'ADN visant à confirmer l'existence du bébé clone devaient avoir lieu mardi, après le retour du bébé au domicile de ses parents. Mais les tests ont été annulés et aucune preuve de l'autenticité du clonage n'a été apporté, alors que Clonaid a revendiqué samedi la naissance d'un deuxième bébé clone, en Europe, chez un couple de lesbiennes néerlandaises. Les raéliens croient que les humains ont été créés par clonage par des extra-terrestres qui auraient atterri sur la terre il y a 25.000 ans.


France : Raël

Raël : itinéraire d'un gourou en quête d'identités

Le Journal du dimanche , 5 janvier 2003 par Emmanuelle Chantepie

[Extraits

Elle s'abrite derrière un pseudonyme. Comme un dernier rempart pour protéger sa nouvelle vie. Loin, dissimulée sous son nom de jeune fille, pour tenter d'échapper définitivement à Raël, son ex-mari Claude Vorilhon. Un homme noyé définitivement sous une fausse identité : Raël. " Au début, raconte
Christine", il ne croyait pas à ce qu'il disait mais il s'est pris à son jeu et après sa dépression nerveuse, à la fin des années 80, il a choisi d'habiter entièrement ce personnage. Une question de survie mentale, affirme-t-elle. Seulement, le danger aujourd'hui, c'est qu'il y croit et, plus grave, des milliers de personnes le suivent. "
[.........]

A la maison, la vie est difficile. Christine élève quasiment seule leurs deux enfants. "Il n'était jamais là et il s'est mis à courir les filles, à mener une double vie", confie-t-elle. 1973, premier choc pétrolier. Le 30 novembre, Pierre Messmer, le Premier ministre, annonce solennellement à la télévision une série de mesures drastiques, comme la limitation de vitesse sur les routes et la suspension de toutes les courses et rallyes automobiles dans le pays. "Auto: la fin d'une époque ", titre Le point. " Claude a très vite compris que son fond de commerce allait s'écrouler, avance Patrice Vergés. Et, comme par hasard, il date du 13 décembre sa première rencontre avec les extraterrestres. " Claude n'en dit rien à Christine: "Je l'ai appris plusieurs mois plus tard, comme tout le monde, à la publication de son premier livre. " Une nouvelle fois, Claude change de look, se laisse pousser la barbe et les cheveux, commence à s'habiller en robe blanche et adopte une nouvelle identité : Raël. " C'est surtout après l'émission de Jacques Chancel, Le grand échiquier, que tout a commencé ", raconte, amère, Christine. " II l'a crédibilisé, et tous les médias se sont ensuite jetés sur lui. " Nous sommes au milieu des années 70. Le côté New Age et " soucoupiste " de Raël séduit. Pour Claude, devenu Raël, cette publicité est inespérée. Il enchaîne émissions, conférences et voyages. La famille déménage dans le Périgord.
" C'était une grande maison avec table ouverte. Qui voulait, venait, et moi, j'étais la domestique ", se plaint aujourd'hui Christine. Elle à la cuisine, lui batifolant avec ses extra- terrestres, les Elohims, qui l'emmènent cette fois sur leur planète. Là, il découvre notamment qu'il n'est pas moins que le demi-frère de Jésus...

A son retour sur terre, il exige qu'enfants et épouse lui donnent du Raël. Il publie de nouveaux ouvrages, où il prône tour à tour la
" géniocratie " - une sorte de gouvernement mondial qui serait dirigé par les génies -, l'eugénisme et le clonage, qui dans son esprit servira à reproduire ceux qui répondront " à certains critères ". Raël fonde même un parti et présente trois candidats aux législatives de 1978.

Au catalogue de ses fantasmes, on trouve aussi la " méditation sensuelle", pour accéder à " l'orgasme cosmique ". Chaque semaine, les adeptes, toujours plus nombreux, se pressent chez lui pour passer le week-end. Sûrs de pouvoir y mettre en ouvre les préceptes du " Guide des guides ". Certains parleront à cette époque d'un gigantesque lupanar.

Plusieurs adeptes seront condamnés pour pédophilie. " Je n'ai jamais été témoin de ce type de scène, affirme Christine. Mais lui, c'était un vicieux qui aimait être entouré de très jeunes filles. " Elle avoue même avoir eu peur pour ses propres enfants : " La fille du chef était devenue comme un trophée à décrocher. " Régulièrement humiliée par les nombreuses maîtresses de son mari, Christine décide en 1985 de le quitter. " Nous étions à table avec les enfants, quand Raël nous a assené que nous n'étions rien pour lui. Que désormais, seul le mouvement comptait. " Elle demande le divorce.

Deux ans plus tard, ultime sursaut du gourou. Raël, en pleine dépression nerveuse, veut revenir auprès de Christine et de ses enfants, entre-temps installés à Fréjus. Sa santé mentale est en jeu, comme le raconte son ex-épouse. Il ne sait plus à quel saint se vouer. Quelle identité choisir ? Insomniaque, tourmenté, il se bourre de somnifères, s'éloigne un temps avec sa " vraie " famille en Espagne.

" Finalement, la reconnaissance sociale liée au nom de Raël a eu raison de l'anonyme Claude Vorilhon ", admet Christine, qui raconte l'enfer dans lequel il les a alors tous plongés : " II m'a laissée sans un sou. M'a enlevé les enfants, non pour s'en occuper, mais pour les jeter sur les routes. Comme lui, au même âge. "

Aujourd'hui, Christine a patiemment remonté la pente. S'est reconstruit une nouvelle vie sous son nom de jeune fille. Aurore, sa fille, après avoir enchaîné les thérapies, vient d'entamer une procédure pour abandonner le nom de son père. Quant à la vieille tante Thérèse, elle ne sait plus comment appeler son " poussin " et se reprend souvent, gênée, quand elle doit parler de Raël : " Enfin Claudy, quoi ! " Le gourou qui, aujourd'hui, avec le clonage, brouille les filiations, gomme les identités et crée " Eve ", un nouveau type de fille-mère.


Etats-Unis : Raël

Bébé clone: Michael Guillen évoque une «supercherie» de Raël

Edicom, 6 janvier 2003

[Texte intégral]

WASHINGTON - Le journaliste américain qui devait superviser les tests d'ADN du bébé clone revendiqué par les raéliens suspend le processus de vérification. Michael Guillen a évoqué une possible «supercherie» élaborée dans un but publicitaire par la secte.
«J'ai suspendu ce matin le processus de vérification indépendante destiné à vérifier si oui ou non un bébé clone était né. L'équipe de scientifiques n'a pas eu accès à la famille supposée et, par conséquent, ne peut vérifier d'elle-même la revendication qu'un bébé clone est né», affirme Michael Guillen dans une déclaration rendue publique lundi.

«En d'autres termes, il est toujours entièrement possible que l'annonce de Clonaid fasse partie d'une supercherie élaborée, destinée à apporter une publicité au mouvement raélien», poursuit-il.

Il se dit prêt à reprendre le processus de vérification au cas où l'accès à la famille lui serait accordé.

Interrogée sur cette annonce, la porte-parole de Clonaid, Nadine Gary, a avoué sa surprise. «Je ne suis pas au courant», a-t-elle dit. Selon elle, Brigitte Boisselier, présidente de Clonaid, attendait en fin d'après-midi une réponse des supposés parents pour savoir s'ils acceptaient ou non que des tests d'ADN soient réalisés.

La société de clonage humain Clonaid, dont les bureaux se trouvent à Las Vegas (Nevada), a été fondée par les raéliens, une secte installée au Canada et qui professe que des extraterrestres ont créé l'espèce humaine par clonage il y a 25 000 ans.


France : Raël

Chronique religieuse : Eve à l'image d'elle-même

Le Bien Public, 6 janvier 2003 par Gérard Leclerc

[Texte intégral]

N'ayons pas peur des mots. Tout dans cette affaire de « premier » clonage humain relève de la provocation métaphysique et de la transgression de la loi divine. D'abord, que cette « expérience » ait été conçue, programmée, organisée dans une secte aux prétentions religieuses et eschatologiques constitue un premier indice sérieux.

Les Raëliens se veulent très consciemment en situation de défi à l'égard de la Révélation judéo-chrétienne. En second lieu, le fait qu'ils aient donné le nom d'Eve à l'enfant - clone - nous laisserons ici ouverte la question de l'authentification du clonage - se rapporte à l'idée d'une nouvelle humanité qui aurait la prétention de la toute-puissance dans sa volonté de maîtriser son devenir biologique, au mépris de tous les interdits, et notamment du plus structurant d'entre eux. Nous voulons parler de la relation au père et à la mère qui, formellement déniée dans le cas du clonage, se rapporte à la fascination narcissique du même et au refus de la différence, principe fondamental d'humanisation.

La simple sagesse humaine s'oppose à ce projet insensé de bouturage humain. Mais la Révélation nous ouvre à la dimension la plus essentielle de l'avènement de l'homme et de la femme. Il faut toujours en revenir aux premières pages du Livre de la Genèse : « Dieux créa l'homme à son image, à l'image de Dieu il le créa, homme et femme il les créa » (Gn. 1,27).

Dans l'espace ouvert par la différentiation sexuelle s'inscrit la toute-nouveauté du petit enfant, à l'intersection de deux patrimoines génétiques différents, et ainsi disposé à une histoire qu'il écrira lui-même. Mais cet espace grandit encore, à la mesure de l'Infini, lorsque Dieu apparaît comme la seule et vraie ressemblance. Si proche que cet enfant naisse de son père et de sa mère, sa proximité la plus irréductible se rapporte au Dieu transcendant. Cet étonnant paradoxe contient tout le mystère de la génération humaine, de l'irréductibilité de la personne, de la dignité de la paternité et de la maternité, dans la lumière de la relation unique avec une Providence qui appelle chacun par son nom.

Nous n'épuiserons pas ce mystère en quelques mots. Il nous suffira d'en indiquer ici la signification, qui s'oppose de façon irréductible à la transgression du clonage. La manipulation génétique qui fait sortit le même du même, renvoie la génération à une opération qui la mutile du rapport essentiel de la conjugalité - l'amour d'un homme et d'une femme - et dans cette logique fait écran à l'unique ressemblance, qui est celle de la Transcendance. On passe donc de la création à la fabrication, et la volonté de fabriquer le double de soi-même s'oppose à la référence, à la ressemblance divine qui n'a plus lieu d'être lorsque l'individualité ne se vit plus que dans une auto-référence absolue. Le déni de la Transcendance est atteinte à la Providence, elle est sous le même rapport, blessure gravissime à notre liberté et crime contre l'humanité touchée dans ses ressorts les plus profonds.

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Un point de vue intéressant parmi d'autres. Mathieu Ph Cossu


  Canada : Actualités diverses

La formidable imposture de Rorvik

La Presse , 6 janvier 2003 par Francis Tenman

[Texte intégral]

En 1978, le clonage d'un humain s'est révélé n'être qu'un canular.
La controverse actuelle autour des naissances supposées de bébés clones publicisées par la secte des raéliens n'est pas sans rappeler un précédent fameux : le formidable canular orchestré en 1978 par le journaliste américain David Rorvik. Cette année-là sort aux États-Unis un livre qui défraie la chronique : "A son image, le clonage d'un homme". Son auteur : David Rorvik, un journaliste scientifique indépendant, passionné de génétique et de parascience.

Le livre raconte comment, un beau jour de 1973, Rorvik a reçu un coup de fil d'un homme d'affaires milliardaire de Californie. Celui-ci affirme vouloir un héritier et se dit prêt à payer une fortune pour un clone de lui-même. Il se fait appeler Max et demande à Rorvik de lui trouver ,un scientifique qui pourrait mener l'netreprise à bien. Rorvik raconte comment une équipe de scientifiquesa été amenée dans un laboratoire clandestin dans une île du Pacifique.

Après trois années d'expériences, les chercheurs parviennent selon lui à produire un embryon humain viable renfermant l'ADN de Max, qu'ils implantent dans l'utérus d'une mère porteuse appelée du nom de code Sparrow (moineau), une résidante de l'île. En 1976 naît, selon ses dires, le premier clone humain.

Le 3 mars 1978, le quotidien New York Post fait sa une avec cette histoire sulfureuse et en publie les meilleurs extraits. Dans les jours qui suivent, les médias s'emparent de l'affaire et tout le monde ne parle plus que de Rorvik, de Max et de son clone. Lorsque l'ouvrage paraît, il s'installe en tête de la liste des meilleures ventes. Dans le monde politique, les réactions d'indignation pleuvent. Le congrès des États-Unis désigne une commission d'enquête pour tirer l'affaire au clair. L'annonce est accueillie avec le plus grand scepticisme par la communauté scientifique. La très prestigieuse revue "Science", dans son numéro du 24 mars 1978, publie la réaction de chercheurs qui refusent toute crédibilité aux assertions de Rorvik.

La technique de clonage décrite dans le livre est vaguement basée sur des expériences réussies menées dans les années 60 sur des batraciens. Mais les chercheurs contestent alors que cette technique soit applicable aux mammifères. Les choses commencent à mal tourner pour Rorvik. Un biologiste britannique, Derek Broomhall, dont les travaux sont cités dans le livre, porte plainte en diffamation contre lui et sa maison d'édition, Lippincott. Trois ans avant la parution du livre-choc de Rorvik, ce chercheur à l'Université d'Oxford avait publié dans la revue "Nature" un article dans lequel il détaillait comment il avait réussi à fusionner le noyau d'une cellule de lapin avec un ovocyte de lapine. Ces travaux étaient présentés à l'époque comme une importante avancée vers le clonage animal. Saisi de l'affaire, le juge John Fullam du tribunal de Philadelphie somme Rorvik de produire le clone humain. En l'absence de preuves, il déclare en 1981 que le livre « est un faux et un canular ». Les motivations de David Rorvik n'ont jamais été éclaircies. Curieusement, il n'a jamais voulu admettre l'imposture. Dans un entretien accordé au magazine "Omni" en 1997, il continuait de prétendre que l'histoire était vraie. Les raéliens auraient-ils réussi là où Rorvik n'avait fait que fantasmer ? L'avenir le dira, mais le parallèle avec la controverse actuelle est frappant, même si le contexte scientifique est radicalement différent.


  France : Raël

Pour sa tante, Raël "est un diable, il a tous les défauts"

Le Matin, 6 janvier 2003

[Texte intégral]

L'annonce du premier bébé cloné par la secte des raéliens a secoué le monde entier, un deuxième aurait vu le jour vendredi. Pour la première fois, la famille du gourou, en Auvergne, décide de dénoncer

Assis dans leur maison, à Ambert, en pleine Auvergne, Catherine et François Vorilhon hésitent. C'est lui qui, le premier, se décide à parler. "Notre démarche est très difficile. De peur d'être inquiétés par la secte, on prend des précautions, on a refusé les caméras. Mais, cette fois-ci, il est allé trop loin. Avec cette histoire de clonage, on ne pouvait plus garder le silence. On s'est tous téléphoné, je peux vous dire que je parle au nom de toute la famille."

Il, c'est Claude Vorilhon, leur cousin issu de germains. Mais c'est aussi Raël, gourou illuminé, génie médiatique et malin des raéliens, qui viennent d'annoncer, de nouveau sans preuve, la naissance hier du deuxième bébé cloné présumé, aux Pays-Bas. "Si nous nous sommes décidés à intervenir publiquement aujourd'hui, c'est que l'on tient à se désolidariser totalement de Raël. On a trop souffert de porter le même nom que lui. Nous tiendrons bientôt une réunion de famille pour décider d'un communiqué." "Au début, ça nous faisait rigoler"

, enfant d'Ambert, bourgade catholique perdue dans les sombres vallons d'Auvergne. Raël, enfant illégitime aussi, fruit d'une relation adultère entre un réfugié alsacien et sa mère, Colette. C'est dans cette petite ville que cet enfant unique a passé ses premières années, peu après la guerre, élevé par sa mère, sa tante et sa grand-mère, avant de rejoindre Paris, la chanson, le sport automobile, puis... les extraterrestres, qui en ont fait un gourou. "On l'a revu tout au début, il était déjà Raël, se souvient François. Il commençait à raconter son histoire de révélations, ça nous faisait tous rigoler. La famille regardait cela en coin." Elle enchaîne. "Lors d'une réunion, en 1984, j'en ai profité pour lui poser quelques questions. Il m'a juste demandé si je n'avais pas lu ses livres... J'ai eu le sentiment qu'il ne voulait pas me raconter le même bazar qu'aux autres, bref, qu'il voulait que je... comprenne. C'en est resté là."

Mais les ennuis, eux, ne font que commencer pour les Vorilhon, une ancienne famille d'Auvergne qui compte encore une grosse centaine de membres en France, dont plusieurs de profession libérale. Railleries, amalgame, téléphones, les Vorilhon se mettent à comprendre ce que signifie avoir un gourou parmi eux, un gourou lointain, certes, mais terriblement présent. Des virements bancaires à l'adresse de Raël leur parviennent, on se gausse des enfants à l'école, bref, comme le dit Catherine, leur "nom est sali". "Avant l'annonce du clonage, j'ai déjà beaucoup souffert. Ce qui m'a le plus touchée, ce sont les problèmes de moeurs dont on a parlé, confie-t-elle. Ça m'a fait vomir, c'était une douleur insupportable. De la spiritualité, il a fait de la boue." "Nous sommes saturés" Aujourd'hui, pour la première fois, "par devoir", ils ont donc eu envie de dire leur colère publiquement, leur ras-le-bol, leur peine aussi devant cet opprobre tombé du ciel sur la famille.

D'autres cousins, atteints par téléphone, parlent d'"horreur, de souffrance et de révolte", et de la perte, pour certaines professions libérales, de clients. "Nous sommes tous saturés, s'écrie cette femme. Cet homme est un diable, il a tous les défauts! Pas un instant il ne croit ce qu'il dit! Pour lui, seul le business compte... Je suis sidérée par la bêtise des gens." "Je l'ai vu une fois à une réunion de famille, il était habillé de noir, explique un autre. Il n'est pas resté, il a senti que personne ne répondait à ses crétineries... Là, il a passé les limites du supportable."

Pour le couple d'Ambert, il s'agit de dire mais aussi d'agir. Pas seul, bien sûr: seul un Etat, une société pourrait venir à bout de cette secte, mettre fin, aussi, à leur douleur. Mais, surtout, il faut agir vite, car, comme le glisse François dans un demi-sourire, "un Raël, c'est déjà terrible, imaginez qu'on en compte mille demain..."

Sa mère, sa tante et leur "petit poussin". Du curé au journaliste, la bourgade d'Ambert tente d'ignorer, dans un rictus rieur, l'existence d'un fils hélas devenu gourou cloneur. On sait, on regrette, on parle de bluff, de "grosse bêtise", mais après tout, comme le dit un habitant, Raël est un enfant du pays, et "on en dit pas trop de mal" tant qu'il n'y a pas d'esclandre. Il y a quelques années, pourtant, Raël, l'enfant bâtard, a voulu revenir célébrer son anniversaire à Ambert avec ses adeptes emplumés. Visionnaire et pragmatique, le maire d'alors a dit non, les commerçants aussi. Raël a piqué une colère de gourou en regrettant que cette décision ne les "fasse tous passer à côté de la fortune"... Depuis, Ambert s'y est fait et coule une vie tranquille et pieuse de province, avec son clocher en réfection, ses hôtels fermés, ses commerces et ses fameux fromages. "Ma fenêtre était souvent ouverte" Une rue, pourtant, retient l'attention: la rue Saint-Joseph, là où a vécu dans sa prime jeunesse le petit Claude, comme l'appelle encore sa mère Colette. Elle habite toujours là, elle a élevé son fameux fils avec sa soeur et sa mère, mais ses volets sont restés clos. Avant de les fermer, elle avait tout de même eu le temps d'évoquer Raël par téléphone, Raël qui a toujours prétendu avoir des origines... extraterrestres. "Et son père biologique, alors?" "Comment voulez-vous que je sache? Pour moi, son père, mort aujourd'hui, n'était pas un extraterrestre, mais il y a des jours où j'ai dormi seule, se défend-elle sans rire. Ma fenêtre était souvent ouverte, peut-être que j'étais endormie, comme lorsque l'ange Gabriel est apparu à Marie... Je ne sais pas ce qui s'est passé durant la nuit...." "Et Raël, vous le voyez encore aujourd'hui?" "Cela fait dix ans que je ne l'ai pas vu. Il est heureux au Canada, on lui fiche la paix."

Plus loin dans la rue, à quelques maisons, la tante de Claude a ouvert sa porte. Sur la table de la chambre à manger trônaient deux numéros d'Apocalypse, le journal édité par son neveu, qu'elle appelle aujourd'hui encore "mon poussin". Thérèse l'entend régulièrement au téléphone, mais comme sa soeur, n'a pas le temps d'évoquer ses histoires de clonage et se concentre sur la vie de famille. "Il m'a dit que c'était grâce à moi qu'il était devenu ce qu'il était, parce que je lui racontais des histoires. Aujourd'hui, c'est lui qui les raconte! Hélas, les Français le boudent..." Inévitable, la question des origines extraterrestres de celui qui prétend être le demi-frère de Jésus. "Claude avait un père officiel. Les extraterrestres, ça, c'est le livre... non, je ne crois pas que ce soit eux! Je ne crois pas tout ce qu'on dit, même s'il s'appelle Raël. Il sait bien ce que je pense. Quand on veut faire parler de soi, il faut bien dire quelque chose. Vous savez, il a été plus ou moins heureux dans sa vie d'enfant. Les histoires l'ont réconforté."

A l'évidence, plus que toute allusion aux affaires de moeurs ou problèmes fiscaux concernant son gourou de neveu, la dame âgée a préféré se souvenir de l'adorable petit garçon qui se débrouillait seul en montant à Paris, à l'âge de 15 ans. "Devant la télévision, je me souviens qu'il disait qu'il serait là-dessus une année plus tard! Il est parti en stop... Un beau jour, il a vu des extraterrestres. Il était tellement heureux de lancer ses livres. Jamais je n'aurais pensé que ça marcherait comme ça..."

La suite? On la connaît.


Belgique : Raël

L'enfant des Raéliens comme créature publicitaire

La Libre Belgique , 4 janvier 2003 par Rachel Crivellaro

[Texte intégral]

Bébé cloné ou non, la secte s'offre déjà une campagne de marketing planétaire.

ÉCLAIRAGE

Marche arrière toute. Après avoir annoncé urbi et orbi la naissance du premier bébé cloné, la société "génitrice"Clonaid - émanation de la secte Raël - a annoncé qu'elle s'abstiendrait de fournir la preuve irréfutable de l'existence de l'enfant qu'elle prétend avoir créé. De son côté, le journaliste indépendant censé superviser les examens génétiques destinés à vérifier l'authenticité de la naissance d'"Eve"a fait savoir qu'il suspendait pour l'heure ses efforts, faute d'avoir encore eu accès à l'enfant. Ce que d'aucuns pressentaient semble donc bel et bien virer à la supercherie planétaire, reste à voir ce que la secte raélienne aurait à gagner de ce probable grand bluff.

Décrié, le sulfureux mouvement - convaincu que la vie a été créée sur Terre par des extra-terrestres - ce sera d'ores et déjà offert un grand coup de publicité; une opération de communication mondiale et - a priori - à moindre frais.

En l'état actuel, il semble difficile que la secte encoure les foudres de la justice. Même si la supercherie devait se vérifier, il faudrait que quelqu'un ai subi un préjudice avéré pour que des poursuites soient entamées. Et encore, faudra-t-il déterminer quelle serait la juridiction compétente en la matière puisqu'il n'existe aucune indication sur le lieu et la manière dont s'est déroulé le prétendu clonage.

Certes, un juge de Miami a convoqué le gourou de la secte, Claude Vorilhon, et sa chimiste, Brigitte Boisselier, mais aussi les parents d'`Eve´, dont l'identité n'a toujours pas été révélée, pour une audience préliminaire le 22 janvier. Le magistrat examinera la plainte déposée par un avocat du nom de Bernard Siegel. Celui-ci a demandé à l'Etat de Floride de retirer la garde du bébé à ses parents, en arguant du fait que l'enfant faisait l'objet d'une exploitation commerciale et qu'il pourrait souffrir de graves troubles génétiques. Parallèlement, les autorités américaines ont engagé une enquête préliminaire, des inspecteurs de la FDA, l'agence fédérale pour le contrôle des médicaments aux Etats-Unis, ont perquisitionné les bureaux de Clonaid à Las Vegas, dans le Nevada. Des fouilles sont également intervenues dans une filiale de Clonaid en Corée du Sud, BioTech Fusion Inc. Reste à voir ce qu ressortira de ce qui s'apparente surtout à de la musculation d'ordre médiatique.

Dans l'absolu, Raël paraît surtout s'adonner à sa spécialité de secte: le prosélytisme. A fortiori, dans un domaine propice à tous les fantasmes et capable d'attirer une "clientèle" fragile. En plus de s'offrir une formidable caisse de résonance à leurs "théories", les Raéliens réalisent aussi une opération de marketing d'envergure mondiale, aux retombées en espèces sonnantes et trébuchantes. Le "clonage humain" tel que proposé par le mouvement revient - mine de rien - à 200.000 dollars, et il s'en trouvera toujours des personnes tentées, même s'il n'existe - pour l'heure - pas le moindre début de preuve scientifique de leurs assertions.


  Allemagne : Vie Universelle

L'Eglise de la Vie universelle a déjà fait 40 000 adeptes outre-Rhin

Le Figaro, 7 janvier 2003 par J-P.P

[Texte intégral]

Gabriele Wittek, «prophétesse» professionnelle, se présente comme une «porte-parole de Jésus».

Cette femme a déjà rassemblé autour d'elle 40 000 adeptes en Allemagne. Son «Eglise», une secte baptisée la «Vie universelle», qui a son siège à Würzburg, en Bavière, gère des «entreprises du Christ» : des jardins d'enfants, une école, une clinique, des exploitations agricoles et des magasins. En marge de leurs activités, ces «entreprises» répandent «la parole» de Mme Wittek.

Depuis 2001, les dirigeants de la Vie universelle ont enfourché un cheval de bataille qui leur attire beaucoup de sympathisants : la lutte contre la chasse.

Chaque premier samedi de chaque mois, ils organisent une «manifestation antichasse». L'avant-dernière, à Berlin, a réuni une centaine de personnes qui ont défilé d'Alexander Platz à la Porte de Brandebourg en qualifiant les chasseurs de «rabat-joie» et la chasse de «guerre sanglante».

Dirigée par un biologiste qui connaît bien son affaire, Kurt Eicher, cette action, baptisée «Initiative pour la suppression de la chasse», inquiète les autorités même si le nombre de chasseurs en Allemagne reste très inférieur à celui de leurs homologues français.

Spécialiste des sectes, Thomas Gandow dénonce «les éléments totalitaires» de la Vie universelle et recommande aux amis des bêtes de ne pas se laisser embrigader par cette «Initiative» qui n'est qu'une «organisation de combat» de l'Eglise de la Vie universelle.

Une brochure du ministère de la Jeunesse du Sénat de Berlin souligne de son côté «l'intolérance militante (de cette secte) à l'égard de ceux qui pensent autrement et de ceux qui la critiquent».

Carmen Schultze, porte-parole de la Fédération pour l'Environnement et la Protection de la Nature à Berlin estime que «l'Initiative» n'est pas une organisation «sérieuse» et juge «inacceptable» son absence «d'esprit critique à l'égard de la Vie universelle».

L'attaché de presse de la Vie universelle, Christian Sailer, a riposté en condamnant «les idéologues fanatiques» qui dénigrent les amis des animaux. Kurt Eicher reproche de son côté à la Société protectrice des animaux et aux Amis de la nature de faire trop peu contre la chasse. Il ajoute que ses liens avec la Vie universelle se limitent à quelques points communs dans leurs programmes respectifs, par exemple l'alimentation végétarienne et l'interdiction de tuer des animaux.

En 2001, la «prophétesse» Gabriele Wittek avait prédit l'Apocalypse si «les humains continuent à ignorer (sa) parole», des tempêtes, des épidémies et autres catastrophes. Bref, des choses qui arrivent malheureusement régulièrement. Mme Wittek ne risque guère de se tromper.


  France : Raël

Proposition de résolution tendant à créer une commission d'enquête

Assemblée Nationale , 7 janvier 2003

[Texte intégral]

N° 518
ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
DOUZIÈME LÉGISLATURE

Enregistré à la Présidence de l'Assemblée nationale le 7 janvier 2003.
PROPOSITION DE RÉSOLUTION tendant à créer une commission d'enquête sur les activités du mouvement raëlien, ses moyens financiers et les tentatives de clonage reproductif de l'embryon humain sur le territoire français.
(Renvoyée à la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la République, à défaut de constitution d'une commission spéciale dans les délais prévus par les articles30 et 31 du Règlement.)

PRÉSENTÉE
par MM. Yves COCHET, NoËl MAMÈRE
et Mme Martine BILLARD,
Députés.

Bioéthique.
EXPOSÉ DES MOTIFS
Mesdames, Messieurs,
Ces dernières semaines, le mouvement raëlien a multiplié dans le monde des déclarations fracassantes relatives à l'expérimentation sur l'être humain et au clonage humain.
Selon Raël, le clonage permettra à l'humanité d'accéder à la vie éternelle. «La prochaine étape sera de faire des clones déjà adultes sans le procédé de croissance et de transférer la mémoire et la personnalité comme le font les Elohim avec leur 25 000 ans d'avance scientifique, dit-il. Après ma mort, nous pourrons nous réveiller dans un corps neuf comme après une bonne nuit de sommeil.»
Le raëlisme utilise la science une «religion». Raël s'affirme « dernier des prophètes », dans la lignée de Jésus - son demi-frère, dit-il, également issu d'une mère terrienne et d'un extraterrestre -, et bien d'autres, qu'il déclare avoir rencontrés en 1975, lors d'un voyage sur la planète des créateurs. Lors de ce deuxième contact, il assure s'être vu lui-même recréé en laboratoire : un processus de clonage accéléré.
En raëlisme, le clonage est considéré comme un fondamental, la clé de la vie éternelle. Nulle surprise, donc, que le mouvement soit présent depuis cinq ans, au moins médiatiquement, dans la course à la reproduction asexuée. Raël en personne, en mars 2001, a défendre le clonage humain devant une commission du Congrès américain.
Le mouvement Raëlien français fait partie des groupes philosophiques considérés comme mouvements sectaires de 2 000 à 10 000 adeptes dans le rapport de l'Assemblée nationale de la commission d'enquête sur les sectes du 22 décembre 1995.
La France a à plusieurs reprises défini et encadré la notion de sectes en France.
La loi du 18 décembre 1998 tendant à renforcer le contrôle de l'obligation scolaire doit permettre de lutter contre le prosélytisme des sectes dans le domaine éducatif. L'article 105 de la loi du 15 juin 2000 renforçant la protection de la présomption d'innocence et les droits des victimes permet aux associations de lutte contre les sectes d'exercer les droits reconnus à la partie civile.
Il ne s'agit pas de faire porter cette commission d'enquête sur le mouvement sectaire en France mais de s'interroger sur les pratiques contraires à la législation française de la secte raëlienne.
Brigitte Boisselier, la présidente de Clonaid, société liée aux raëliens, a annoncé le 26 décembre 2002 la naissance aux États-Unis d'une petite fille surnommée Eve et conçue selon elle par la technique du clonage. Dans le même temps la secte a annoncé l'existence de multiples grossesses, de mères porteuses de foetus issus du clonage humain. Le 4 janvier 2003, la porte parole a annoncé la naissance d'un deuxième bébé clone dans un pays d'Europe du Nord, une petite fille également née d'une mère lesbienne néerlandaise.
La présence importante des raëliens en France depuis 1974, la nationalité de la présidente et l'ampleur des déclarations de la secte peuvent laisser penser que des tentatives de clonage ont lieu en ce moment même sur le territoire français.
Dès lors, quand des mouvements pseudo-religieux utilisent la liberté pour faire progresser l'obscurantisme et partant, bafouer les libertés, leurs agissements quittent le terrain des idées et des croyances pour entrer dans la sphère du politique et du juridique.
C'est le cas, trop souvent, des groupements sectaires, qui, de surcroît, exploitent, aujourd'hui, à leur profit, ainsi que le présentait le rapport parlementaire les vides de notre société, l'absence de lisibilité, l'effondrement des grands systèmes idéologiques, la peur de l'avenir, la difficulté de comprendre ce qui nous arrive individuellement et collectivement.
La législation française définit les principes éthiques encadrant le clonage humain et ne permet pas le clonage non thérapeutique.
Au regard de ces considérations, la commission d'enquête aura pour objectif de vérifier l'existence de tentatives de clonages humains sur le territoire français et de façon plus générale les expérimentations organisées par cette secte. Elle devra vérifier également l'origine des fonds mis en _uvre, les porte-parole de la secte ayant annoncé que ces procréations médicalement assistés de clone étaient fait à titre gracieux auprès de couples raëliens.
Enfin, compte tenu du danger représenté par cette secte sur le plan éthique il apparaît opportun de réfléchir sur les conditions d'interdiction de celle-ci. Un récent sondage CSA-La Vie apporte de ce point de vue, un éclairage intéressant sur l'opinion des Français : 86 % d'entre eux seraient favorables à l'interdiction de certaines «sectes» telles que l'Ordre du temple solaire ou la Scientologie (11 % y sont opposés), qui posent, selon la MLS, «des problèmes d'une particulière gravité, notamment au vu d'agissements délictueux constatés dans le cadre judiciaire»; 73 % estiment que les «sectes» sont une menace pour la démocratie.
C'est pourquoi nous vous demandons, Mesdames, Messieurs, d'adopter la présente proposition de résolution.
PROPOSITION DE RÉSOLUTION
Article unique
Il est créé, en application de l'article 40 du Règlement, une commission d'enquête parlementaire de trente membres sur les activités du mouvement raëlien, ses moyens financiers et les tentatives de clonage reproductif de l'embryon humain sur le territoire français.

518 - Proposition de résolution de M. Yves Cochet : commission d'enquête sur les activités du mouvement raëlien, ses moyens financiers et les tentatives de clonage de l'embryon humain


  Canada : Raël

Le matin des hallucinés

Sciences Presse, 4 janvier 2003 par Lysiane Gagnon

[Texte intégral]

Des extra-terrestres, des clones, et un peu de sexe. Quel média aurait pu résister à une pareille histoire?

Fort heureusement, les journaux et téléjournaux ont été prompts à mettre en doute le sérieux de ce "bébé de l'année". Mais l'objectivité journalistique étant ce qu'elle est -si les Raéliens le disent, peut-être qu'ils l'ont vraiment fait- ils n'ont eu d'autre choix que de d'abord rapporter les propos de ceux que nous appellerons ici les hurluberlus de la science.

Quoique. Est-il exact de dire que les médias n'avaient pas le choix? Après tout, voici une scientifique, Brigitte Boisselier, qui n'a jamais travaillé de sa vie ni en technologies de la reproduction ni en médecine ni même en biologie -elle est chimiste- qui parle d'un bébé que personne n'a vu, né d'une mère que personne n'a vue, grâce à une technique que nul n'a identifiée, et à des experts que personne n'a nommés. Et qui obtient pourtant la Une de la majorité des journaux de la planète.

Quelle est la dernière fois qu'un scientifique a réussi à obtenir pareille visibilité?

Les médias se font fréquemment reprocher de ne pas accorder assez de place à l'information scientifique. Année après année, des découvertes en physique, en biologie ou en génétique, qui auront des répercussions incalculables dans les décennies à venir, passent presque inaperçues, reléguées sous la forme d'un entrefilet dans les pages intérieures. Débarque un groupe d'hurluberlus lançant une nouvelle qu'il leur a suffi d'enrober dans une apparence scientifique, et voilà que les médias leur accordent davantage de place qu'ils n'en ont accordé à tous les Prix Nobel réunis des 50 dernières années.

"Dès le moment où Clonaid a affirmé qu'elle n'avait aucune preuve de ce clonage, les reportages auraient dû cesser", s'indigne sur les ondes de MSNBC Arthur Caplan, directeur du Centre de bioéthique à l'Université de Pennsylvanie. "Cette histoire n'aurait même pas dû être imprimée", renchérit dans les pages du Pioneer Press de Saint-Louis (Missouri) le journaliste Joe Soucheray: "Les raéliens n'ont aucune crédibilité", et les médias méritent chaque ligne de critique qu'ils vont recevoir pour être ainsi tombés dans le panneau. Nous aurions dû, conclut-il, traiter cette histoire de la même façon que nous traitons les histoires de Bigfoot, de soucoupes volantes et d'astrologie.


L'objectivité journalistique, insiste le chroniqueur Tim Runnen, du Los Angeles Times, cette méthode qui consiste à montrer les deux côtés de la médaille, nous sert généralement bien. Mais dans une histoire comme celle-ci, elle démontre éloquemment ses limites: une secte de cinglés (a crackpot's cult), une annonce sans substance, une chercheure qui n'a jamais publié une ligne, et pourtant, sa conférence de presse obtient une audience digne du pape.

Seule mince consolation: quelques journaux de poids, comme le Los Angeles Times et le New York Times, ont eu le réflexe de ne pas faire "monter" cette histoire jusqu'à leur première page.


  Canada : Raël

L'image de la science en prend un coup

Sciences Presse, 4 janvier 2003 par Lysiane Gagnon

[Texte intégral]

D'ordinaire plus silencieux, les scientifiques ont pour une fois réagi: l'Association américaine pour l'avancement des sciences (AAAS) a émis un communiqué le 2 janvier, où elle enjoint les citoyens à demeurer sceptiques. "La couverture médiatique a connu deux phases: une première, que je qualifierais d'hystérique", écrit Alan Leshner, président de l'AAAS. Et une seconde, où on a enfin pu prendre un peu de recul.

A terme, certains s'inquiètent de l'impact que cette histoire aura sur l'image que le public se fait de la science. Que des hurluberlus qui se disent scientifiques puissent aller de l'avant avec un pareil projet, en dépit des risques insensés qu'ils font courir à la santé de l'enfant, n'est en effet pas de nature à rassurer qui que ce soit.

Car ce n'est pas juste une histoire amusante qui aura servi à meubler les journées creuses du congé des Fêtes. "Le message que reçoit le public, s'inquiète Arthur Caplan, c'est que la science n'a aucune règle." N'importe qui peut y faire n'importe quoi... pour autant qu'il ait de l'argent. Et quelle belle publicité pour une secte, qui peut de cette façon attirer encore plus de gens vulnérables... riches de préférence.

Pour le gynécologue français Israël Nisand, le clonage d'un être humain, qu'il se réalise maintenant ou dans 10 ans, c'est la "bêtise du siècle", et il propose que les gouvernements le rangent illico, avant qu'il ne soit trop tard, parmi les "crimes contre l'humanité".

Moins virulent, le généticien Alex Kahn n'en réclame pas moins la criminalisation du clonage humain. Pendant qu'il en est encore temps, puisque toutes ces annonces, celles des raéliens comme celles du Dr Severino Antinori (que les raéliens ont manifestement voulu prendre de vitesse, puisque "son" bébé est, lui, attendu pour janvier), aussi fantaisistes qu'elles soient, n'en ont pas moins une raison d'être: elles préparent le terrain. Le but est "d'inculquer à l'opinion publique le sentiment que le clonage est inéluctable" et qu'en conséquence, il ne sert désormais plus à rien de discuter de son interdiction.


  Canada : Raël

Les hurluberlus du néant

Sciences Presse, 4 janvier 2003 par Lysiane Gagnon

[Texte intégral]

Bien des choses auraient pu être pointées du doigt ces derniers jours. Par exemple, le fait que la compagnie Clonaid, bien que toute jeune, a déjà des histoires derrière elle. En 2001, elle a réussi à soutirer 200 000$ à un avocat américain, Mark Hunt, dont le fils de 10 mois était décédé d'une maladie cardiaque. Les sous devaient servir à cloner ce bébé. Le programme a été bloqué par l'Administration américaine des aliments et drogues (FDA), ce qui a permis d'apprendre que l'expert derrière cet espoir de clonage était... un étudiant. Sans aucune expérience en clonage animal.

Et puis, il y a cette autre réalité, qui a échappé à bien des journalistes. Si Clonaid faisait vraiment des expériences de clonage depuis quatre ou cinq ans, il devrait y avoir à son actif, à l'heure actuelle, des recherches publiées. Les raéliens invoqueront évidemment l'ostracisme dont seraient l'objet leurs malheureux chercheurs: mais la science ne fonctionne pas comme ça. Au contraire, en recherche scientifique, peu importe la nature de vos découvertes, peu importe qu'elles soient ou non controversées: si vous avez obtenu des résultats -même des résultats négatifs- vous réussirez toujours à les publier quelque part. Surtout à l'heure d'Internet.

L'absence totale de publications scientifiques -ne serait-ce que sur des expériences d'animaux clonés- est le meilleur indice du néant qui entoure cette soi-disant "Eve", de même que le deuxième bébé qui serait né sur un autre continent, de même que les trois autres bébés qui, prétend-on, seraient prévus pour février, de même que -cerise sur le gâteau- le refus des raéliens de procéder à des tests génétiques sur le bébé et sa mère. Le clonage, s'il se réalise, ne tombera pas du ciel... quoi qu'en disent les extra-terrestres.


  Etats-Unis : Raël

Trois experts, dont le père de "Dolly", mettent au défi les raéliens

AFP, 8 janvier 2003

[Texte intégral]

PITTSBURGH - Trois scientifiques de haut niveau, dont l'Ecossais Ian Wilmut, le père de la brebis "Dolly", mettent au défi la secte des raéliens de prouver l'existence de leurs supposés clones par le biais de tests génétiques pratiqués par une autorité scientifique respectée. "Il est essentiel que des experts indépendants non impliqués dans une forme quelconque de clonage soient présents lors du prélèvements de échantillons d'ADN", écrit Ian Wilmut, de l'Institut Roslin (Grande-Bretagne), dans une lettre ouverte publiée par l'Université de Pittsburgh (Pennsylvanie).

De simples tests d'ADN permettraient de prouver de manière indiscutable la réalité du clonage dans les deux cas de naissance revendiqués par Brigitte Boisselier, présidente de Clonaid, une société liée à la secte des raéliens.

Ces annonces des raéliens, faites sans la moindre corroboration indépendante, ont soulevé le scepticisme général de la communauté scientifique.

Les trois chercheurs demandent que ces tests "pour confirmer qu'Eve, le bébé que Clonaid revendique comme étant le premier clone humain", soient réalisés sous l'égide de l'Académie nationale des sciences (Etats-Unis). Ils rappellent aussi que "les techniques de clonage actuelles mettent gravement en danger la santé du clone nouveau-né". "Tous les résultats d'expérience de clonage décrivent un fort taux d'avortements tardifs ou de naissances d'animaux morts-nés", souligné Randall Prather, professeur de biotechnologie reproductive à l'Université de Missouri-Columbia. "Lorsque de jeunes clones ont été produits, la plupart souffraient d'anormalités apparentes qu'après la naissance (...) Il n'y a absolument aucune raison de penser que la situation serait différente chez l'humain", ajoute-t-il. "Les affirmations (des raéliens) soulignent l'urgence pour chaque pays de mettre en oeuvre une législation responsable sur le clonage humain reproductif", conclut Gerald Schatten, professeur d'obstétrique et de gynécologie à l'Université de Pittsburgh.


  Union Européenne : Raël

Clonage reproductif: le commissaire UE à la Recherche pour une interdiction

AFP, 8 janvier 2003

[Texte intégral]

BRUXELLES - Le commissaire européen chargé de la Recherche, Philippe Busquin, a réaffirmé mercredi sa condamnation du clonage reproductif humain et son "soutien total" à l'initiative franco-allemande visant à établir une convention mondiale interdisant ce clonage. "Le clonage reproductif humain se doit d'être condamné non seulement sur la base d'évidentes raisons éthiques et de valeurs communes, mais aussi parce qu'il s'agit là d'une pratique absolument irresponsable du point de vue scientifique", a affirmé M. Busquin dans une déclaration.

Selon le commissaire européen, "l'expérience avec les animaux montre qu'il y a énormément d'incertitudes et de risques associés avec le clonage". M. Busquin a rappelé que le clonage est déjà explicitement interdit dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE. Il a également souligné que la recherche en vue du clonage d'embryons humains à des fins reproductives est exclue des financements au titre des programmes-cadres de recherche européenne.


  Canada : Raël

Raélité Show

Cyber Presse, 8 janvier 2003 par André Pratte (La Presse)

[Texte intégral]

Une visite aux sites Internet du mouvement raélien et de Clonaid suffit à convaincre quiconque que ces gens-là sont des manipulateurs d'esprits bien plus que des manipulateurs de gènes. Cela étant, peut-on dire qu'en accordant tant d'importance à la supposée naissance d'un premier clone humain, les médias ont été négligents? Non.

Revenons au vendredi 27 décembre. La présidente de Clonaid, Brigitte Boisselier, annonce que la firme fondée par les raéliens a réussi à cloner un humain; Ève serait née la veille. Qu'auraient dû faire les médias du monde entier qui ont sauté sur la nouvelle? L'ignorer, sous prétexte que ces gens-là sont des illuminés? L'histoire montre que les illuminés font parfois ce qu'ils disent, aussi horrible ou farfelu que cela puisse sembler. Alors les journalistes ont fait leur métier. Ils ont posé plein de questions. Puis ils ont rejoint des spécialistes crédibles du domaine. Ces spécialistes se sont montrés sceptiques, mais la majorité d'entre eux ont jugé que la prétention de Clonaid pourrait bien s'avérer. En outre, Mme Boisselier promettait de soumettre rapidement le nouveau-né aux tests d'ADN appropriés, sous la supervision d'un journaliste scientifique de renom. Depuis les médias ont, avec insistance, exigé des preuves. Comme il se doit, ils ont enquêté, notamment sur le journaliste Michael Guillen. Résultat? Aujourd'hui, la grande majorité des gens, informés par lesdits médias, soupçonnent bien qu'il s'agit d'une supercherie.

Pas de négligence, donc. Reste que les médias auraient sans doute pu faire mieux. Ils auraient pu, par exemple, insister davantage sur le caractère hautement fantaisiste du discours raélien. Sur le fait que ce même homme qui prétend avoir cloné un être humain, jure avec la même ardeur avoir rencontré des extraterrestres. Sur le fait qu'il récolte des fonds pour la construction d'une ambassade pour ces mêmes extraterrestres. Qu'il est favorable à l'eugénisme. Qu'il prône le gouvernement par «géniocratie» («un gouvernement mondial composé de génies élus démocratiquement, ou plutôt géniocratiquement par les individus les plus intelligents»). Qu'il date les événements selon son propre calendrier, l'an 2003 étant l'«an 58 a.H.» (après Hiroshima).

Sans doute aurait-il fallu aussi mettre l'accent sur la vocation grossièrement commerciale de Clonaid, dont le site Web propose des «services» aussi coûteux que douteux, notamment: «Insuraclone» (conservation à vie de votre matériel génétique, 200 $ US par an), «Ovulaid» (offrant des ovules aux femmes stériles pour 5000$ US, et donnant aux couples «la possibilité de choisir leurs futurs bébés dans un catalogue montrant les photos des femmes qui offrent leurs ovules.»). Sans compter les services de Raël comme conférencier, pour la modique somme de 100 000 $ US!

Par ailleurs, les journalistes se sont trop facilement laissé séduire par l'«indépendance» présumée du journaliste Guillen. Peu importe sa réputation, un expert ne peut prétendre à l'«indépendance» s'il est choisi par ceux dont il doit juger les travaux. Le cas de la naissance de la brebis Dolly illustre bien la démarche reconnue pour les découvertes scientifiques. Les chercheurs de Roslin Institute avaient déjà publié plusieurs articles sur leurs travaux dans des revues spécialisées. En février 1997, ils ont annoncé la naissance dans la prestigieuse revue Nature. Leurs pairs ont donc pu prendre connaissance de la méthode utilisée, et des résultats détaillés. Cela leur donnait la possibilité de vérifier la véracité de la découverte et, test ultime, de tenter de la reproduire. Il n'y avait là aucun mystère, aucune esbrouffe. Juste de la science.

Toute autre façon de faire devrait susciter une énorme méfiance de la part des médias. En matière scientifique, il existe un principe simple, que les journalistes comme le grand public devraient toujours garder à l'esprit: «Une prétention extraordinaire exige une preuve extraordinaire.» D'ici à ce que les raéliens fournissent une telle preuve, leur crédibilité reste ce qu'elle a toujours été: nulle.


  France : Raël

Les Français majoritairement scandalisés par le clonage reproductif

AFP, 6 janvier 2003

[Texte intégral]

PARIS- Soixante-dix-sept pour cent des Français se disent scandalisés ou choqués par le clonage visant à reproduire un être humain, selon un sondage à paraître vendredi dans le quotidien Aujourd'hui en France/Le Parisien.

En revanche, 69 % des Français sont favorables à l'utilisation du clonage ou de la manipulation génétique pour soigner une maladie, selon ce sondage.

Dans une liste à réponses multiples, "il faut laisser la nature faire son travail" (52 %) est le premier motif avancé par ceux qui sont indignés par le clonage reproductif. 40 % estiment le clonage "dangereux" car il "ouvre la porte aux commerce des être humains", 30 % le déclarent "immoral", autant évoquent "la dérive eugéniste (c'est-à-dire une sélection de l'espèce humaine) et pour 25 % le danger provient de la technique "pas parfaite" dont "on ne connaît pas les conséquences à long terme".

Parmi les arguments en faveur d'un recours au clonage ou aux manipulations génétiques, autres que "soigner une maladie", 43 % évoquent la possibilité de "disposer d'une réserve d'organes humains". 39 % disent y être favorable "pour permettre aux hommes et aux femmes stériles d'avoir un enfant", 11 % "pour avoir un enfant parfait", 9 % "pour choisir le sexe des enfants" et 8 % "pour ne pas disparaître ou devenir immortel". (Sondage réalisé par CSA, le 7 janvier 2002 par téléphone, auprès d'un échantillon représentatif de 1.002 personnes de 18 ans et plus).


  Etats-Unis : Raël

Des élus américains réintroduisent une loi interdisant le clonage humain

AFP, 9 janvier 2003

[Texte intégral]

WASHINGTON - Des parlementaires républicains et démocrates américains ont déposé mercredi un projet de législation visant à interdire le clonage humain sous toutes ses formes en le qualifiant de "non-éthique et d'inutile".

Le représentant de Floride Dave Weldon, un ancien médecin et son collègue démocrate Bart Stupack (Michigan), avaient réussi à faire adopter le même texte à une large majorité dans la Chambre en août dernier mais le Sénat sortant n'avait pas eu le temps d'en débattre, le faisant tomber à l'eau.

Forts déjà du soutien de 80 représentants des deux partis qui co-parainent ce texte, MM. Weldon et Stupack se sont dits confiants de son adoption par la chambre des Représentants mais moins sûrs sous sa forme présente au Sénat.

Le nouveau Congrès issu des élections législatives de novembre, contrôlé par les républicains, a repris ses travaux mardi.

Le clonage humain "n'est pas éthique et pas nécessaire" pour la recherche médicale puisque cette pratique peut se faire librement avec des animaux, a estimé M. Weldon.

"La race humaine n'est pas ouverte à toute sorte d'expérimentations et la fabrication d'êtres humains même au stade embryonnaire est moralmement mauvaise", a pour sa part dit Bart Stupak lors d'une conférence de presse pour présenter cette législation baptisée "loi de 2003 d'interdiction du clonage humain".

Cette nouvelle introduction de ce projet de loi coïncide avec l'affirmation, très médiatisée et controversée, de la firme Clonaid de Las Vegas, financée par la secte des raéliens, d'avoir réussi à faire naître deux bébés clone en dehors des Etats-Unis. Jusqu'à présent aucun test n'a pu être effectué pour le vérifier, faisant de plus en penser à un énorme canular.

"Peu importe que les raéliens aient ou pas produit de bébé clone, il est certain que d'autres s'efforcent de réaliser un clonage humain à la fois à des fins de recherche ou de reproduction", a estimé Dave Weldon, une procédure relativement simple puisque c'est la même que celle utilisée pour cloner des animaux.

"Il est donc plus impératif que le Congrès vote une interdiction totale du clonage humain et une telle législation devrait être une priorité du Sénat et de la Chambre dans la nouvelle législature", a ajoute M. Weldon.

Selon lui, "le clonage est dangereux et malgré quelques réussites pour cloner des vaches, des moutons, des chèvres, des porcs et des souris, 95 à 97% des tentatives se sont soldées par des échecs".

"On a observé de graves anormalités génétiques chez des animaux clonés et le clonage humain présente un sérieux risque de donner naissance à des enfants prématurés et gravement malformés", a-t-il encore insisté.

Dans le vide juridique actuel sur ce sujet aux Etats-Unis, c'est l'agence fédérale de contrôle des produits alimentaires et pharmaceutiques (FDA) qui réglemente les expériences de clonage humain dans la mesure où elles impliquent l'utilisation de cellules reproductrices.

L'administration Clinton avait décrété en 1997 un moratoire de cinq ans sur les expériences de clonage humain financés par des fonds publics mais le secteur privé n'est pas réglementé.


  Belgique : Raël

Clonage humain reproductif : mise en garde du C.I.A.O.S.N.

CIAOSN, 9 janvier 2003

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Le Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles tient à réagir à la suite de l'annonce par le mouvement raélien de naissances d'enfants prétendument clonés.

La mythologie élaborée par Claude Vorilhon, alias Raël, pour fonder le mouvement raélien, prétend expliquer l'origine de l'espèce humaine par des manipulations génétiques pratiquées par des extra-terrestres.

Ces théories pseudo-scientitifiques ainsi qu'un plaidoyer en faveur de l'eugénisme conduisent au concept de géniocratie qui réserve l'exercice du pouvoir à ceux dont le Q.I. est supérieur de 50 % à la moyenne. Au nom de la géniocratie, Raël tient des discours anti-démocratiques et a notamment incité à voter pour Le Pen au second tour des élections présidentielles françaises de 2002.

Dans le domaine du clonage reproductif humain, Raël s'oppose de front à la communauté internationale qui condamne ces pratiques tant pour des raisons scientifiques qu'éthiques. A la supposer avérée, l'expérimentation sauvage du clonage reproductif - c'est-à-dire non scientifique et avec un objectif principalement commercial - sur des adeptes du mouvement raélien, exposerait ceux-ci et les enfants nés ou à naître à des risques physiques et psychologiques graves voire irréversibles. Ces adeptes, présentés comme des patients volontaires sont d'abord victimes de l'exploitation soit de leur détresse soit de leur fantasme d'immortalité.

Le mouvement raélien utilise à nouveau la technique de la provocation afin d'attirer l'attention des médias. Le but principal de l'opération n'est donc pas le résultat concret de l'expérimentation dont ils n'apportent pas de preuves scientifiques, pour autant qu'ils soient en mesure de les produire.

Le Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles met en garde contre des pratiques qui exposent des personnes à des dommages corporels et psychiques en se référant abusivement à la liberté de croyance ou de religion. Mettre en pratique de telles expérimentations humaines ferait sortir le mouvement raélien du cadre de la liberté religieuse pour le faire entrer dans le domaine du droit commun de la responsabilité civile et pénale.

Bruxelles, 9 janvier 2003


  France : Raël

Il faut créer un "crime contre la dignité humaine"

AFP, 6 janvier 2003

[Texte intégral]

Clonage: il faut créer un "crime contre la dignité humaine", selon Jean-François Mattéi

PARIS - La création d'un "crime contre la dignité humaine", punissable, en cas de clonage reproductif d'au moins vingt ans d'emprisonnement et non prescriptible sera proposée au Parlement dans le cadre du réexamen fin janvier des lois de bioéthique, a promis vendredi le ministre de la Santé Jean-François Mattéi, dans un interview au Parisien.

Invité à commenter un sondage publié par le quotidien selon lequel 3 Français sur 4 se disent "scandalisés ou choqués" par le clonage reproductif, le ministre se dit "clairement" à leurs côtés, soulignant que son hostilité au clonage n'est pas scientifique mais "philosophique et éthique".

Le ministre, qui s'exprime pour la première fois depuis l'annonce par les adeptes de la secte des raéliens de la naissance d'un enfant cloné, estime qu'"avec le clone, on entre dans un monde inconnu" avant d'ajouter: "Malheureusement, ce qui est possible scientifiquement est un jour au l'autre réalisé". "Je vais proposer au Parlement de rendre ce crime imprescriptible. Comme pour les enfants victimes d'un viol ou d'un inceste. L'enfant éventuellement cloné pourra se retourner contre son cloneur, même plus de vingt ans après les faits", déclare Jean-François Mattéi, qui souhaite également introduire la notion d'extraterritorialité.

A propos de la demandée formulée par Jacques Chirac d'arriver à une interdiction universelle du clonage par l'ONU, le ministre indique "qu'on n'avance pas" et qu'il "n'est pas exclu que Jacques Chirac (...) prenne prochainement une autre initiative (...) car la France ne veut pas attendre jusqu'en septembre.

Jean-François Mattéi qui s'avoue "passionné" par cette idée du clone qui lui avait inspiré un roman, "Sonate pour un clone", paru en 2000, souligne que cette idée est en fait "mortifère, opposée à l'idée d'immortalité qu'elle prétend véhiculer".


  Etats-Unis : Raël

Un dirigeant de Clonaid devra comparaître devant la justice américaine

Cyber presse, 8 janvier 2003 par Fort Lauderdale Associated Press

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Un tribunal américain a assigné samedi un dirigeant de la société Clonaid à comparaître le 22 janvier, et a sommé sa société, qui a annoncé le 26 décembre la naissance du premier clone humain sans en apporter la preuve, de révéler l'endroit où se trouvent le bébé présumé cloné et sa mère.

L'avocat Bernard Siegel, qui a saisi la justice de Floride-où a été annoncée la naissance du premier clone présumé- lui demandant de nommer un tuteur légal pour le bébé, a déclaré que cette décision faisait suite à sa requête.

Cette assignation concerne Thomas Kaenzig, un vice-président de Clonaid. Si celui-ci ne se présente pas au tribunal le 22 janvier, il pourrait être placé en détention, a ajouté l'avocat.

M. Kaenzig s'est refusé à tout commentaire sur cette décision, tout comme Nadine Gary, la porte-parole de Clonaid.

Le vice-président de la société s'est, en revanche, exprimé sur les craintes des parents de la petite «Eve» de se voir retirer la garde de leur enfant par décision judiciaire. «Ils ont attendu ce bébé de nombreuses années, et ils sont très heureux qu'il soit enfin là», a-t-il déclaré.

Après la naissance d'Eve de mère américaine le 26 décembre annoncée le lendemain, Brigitte Boisselier, la présidente de Clonaid, a affirmé que trois nouveaux clones devaient naître avant la mi-février, dont un en Europe et deux en Asie.


  Canada : Raël

Extraterrestres... et publicité

Cyber Presse, 11 janvier 2003 par yves Boisvert (La Presse)

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"Clonaid.com a fonctionné comme prévu. D'abord, en 1996, pour un dépôt initial de moins de 3000 $ US, nous avons obtenu une couverture médiatique mondiale évaluée à plus de 15 millions... J'en ris encore... Même si le projet n'avait jamais abouti, c'était déjà un succès total."C'est Claude Vorilhon lui-même, alias Raël, qui a écrit cela en 2001 dans son ouvrage sur le clonage humain. Avec ce qu'il vient de récolter comme publicité, cette fois, il en a pour des mois à rigoler. Car le mouvement qu'il a fondé en 1973 en France se nourrit d'un marketing bruyant et merveilleusement efficace. «Ils savent comment intéresser les médias, dit Mike Kropveld, d'Info-Secte. Ils ne se contentent pas de professer la liberté sexuelle; ils organisent une conférence sur la masturbation, ils distribuent des condoms dans les écoles. Ils ne se contentent pas de dire le contraire de la religion catholique, ils vont voir les écoliers pour les encourager à apostasier leur foi et à brûler des croix. Ils utilisent des symboles puissants pour faire réagir les gens. Et ça attire l'attention.»

Kropveld, comme la plupart des gens qui suivent le mouvement, doute très fort que Clonaid ait réellement cloné un enfant, même si ce n'est pas impossible. «L'important dans tout cela, c'est la couverture médiatique. Dans son livre, il (Vorilhon) affirme qu'après avoir lancé Clonaid, il a reçu des demandes de 250 personnes prêtes à payer 200 000 $ chacune pour se faire cloner. Il faut donc croire que la publicité est très importante pour le mouvement.» Imaginez aujourd'hui...

Cela dit, malgré les dénonciations concernant l'autoritarisme ou les pratiques sexuelles du groupe, on ne signale aucune allégation de nature criminelle ni d'enquête policière. Ce n'est pas l'endroit idéal pour aller promener son couple «traditionnel», dit Susan Palmer, une sociologue qui donne des cours sur les nouvelles religions au collège Dawson et à l'Université Concordia. «Mais je ne connais pas d'allégations d'abus; la grande majorité des gens avec qui j'ai parlé étaient contents de vivre cette liberté sexuelle», dit-elle.

Pour ce qui est de l'argent, le mouvement en demande, mais même si l'on ne donne pas les 10% de son revenu (après impôt), plus 1% pour Raël, il n'y a pas de punition. «J'ai fait une recherche avec mes étudiants et nous avons conclu que la grande majorité des membres ne paient pas leur contribution.

Pour la hiérarchie (2000 personnes dans le monde selon le mouvement), c'est une autre histoire. Vorilhon vit dans un condo de Valcourt qui, en 1995, valait (d'après lui) 350 000 $. Il possédait à l'époque une voiture sport de 60 000 $. Tout cela payé avec «son» argent et non celui du groupe, d'après Vorilhon. Le groupe, pour sa part, a acheté en 1992 un terrain de 116 hectares pour 167500 $. C'est là qu'on a construit le Jardin du prophète, un endroit où l'on peut accueillir plusieurs centaines de fidèles. Il y a aussi Ufo Land, sorte de musée de la soucoupe volante qui a coûté, selon Vorilhon, 1,5 million au bas mot.

Malgré tout, selon Mme Palmer, qui étudie le mouvement depuis 1997, les raéliens ne roulent pas sur l'or. C'est en 1997, lors du Salon de l'ésotérisme, que Mme Palmer, déjà une spécialiste des nouvelles religions, a connu les raéliens. «Il y avait une sorte de panier dans lequel on pouvait placer un bout de papier avec notre nom en vue d'un tirage. Le lendemain, ils m'ont appelée pour me dire que j'avais gagné. Le prix, c'était la visite d'un guide qui m'a expliqué leur religion avec une vidéo. Mon amie m'a appelée et m'a dit qu'elle avait été pigée elle aussi, comme par hasard !»

Claude Vorilhon, né en 1946, a été élevé sans père, par sa grand-mère, sans éducation religieuse. «Il a combiné la Bible et le langage de la science et pour ses adeptes, c'est un mélange passionnant. Ce sont des matérialistes qui ne croient en aucun Dieu et aucun monde en dehors de l'univers physique. Ils sont des adeptes de la méditation sensuelle, qui est une forme de méditation où vous vous concentrez sur certaines parties de votre corps pour faire le lien avec votre cerveau pour tenter d'être en contact avec les Élohims (extraterrestres). Ils ne prennent ni drogue ni alcool.»

Elle estime que les raéliens ne sont aucunement «dangereux». Ils ont quitté la France pour s'établir au Québec au début des années 1990 après que Raël eut été attaqué dans une émission de télévision. Après cela, on l'invectivait et on le menaçait dans la rue. On lui reprochait surtout ses pratiques sexuelles. À la même époque, le fisc leur a réclamé le paiement de taxes pour la vente de livres. «Si on parle de danger, ça dépend ce qu'on veut dire, dit Mike Kropveld. Il n'y a pas eu d'allégations d'abus ou de crimes. Mais ils jouent avec des symboles (comme la croix nazie, autrefois dans leur symbole) très forts qui font réagir les gens; et quant au clonage, ce qu'ils font ou ne font pas a aussi un impact et entraîne des risques.»

C'est-à-dire sur les personnes impliquées et notamment ceux qui sont prêts à payer. Et sur le monde scientifique, car ils sont en train de faire accoucher des lois à droite et à gauche.


  France : Sectes

La protection des mineurs, priorité de la Miviludes

AFP, 13 janvier 2003

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PARIS - Le "premier chantier" de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) sera cette année la protection des mineurs et l'aide aux victimes des sectes, a annoncé lundi son président Jean-Louis Langlais.

La Miviludes a remplacé la Mils (Mission interministérielle de lutte contre les sectes) fin novembre 2002 et son président, M. Langlais, haut fonctionnaire au ministère de l'Intérieur, a été nommé par un décret daté du 2 décembre 2002.

Selon M. Langlais, le changement d'appellation de la mission est propre à "rassurer ceux qui avaient pu craindre des atteintes aux libertés religieuses": la Miviludes "n'est pas une machine de guerre contre des groupements ou associations" mais s'attachera à combattre leurs "dérives", a-t-il souligné lors d'une rencontre avec des journalistes.

Cependant, a-t-il ajouté, "il ne faudrait pas que les sectes considèrent que le changement de posture de la mission traduise une moindre vigilance". Le président de la Miviludes qui souhaite renforcer le "travail de terrain" de la mission en relation avec les préfets, veut améliorer "l'aide aux victimes et la protection des mineurs", en "essayant de travailler avec les associations spécialisées dans la lutte contre les dérives sectaires".

La mission devrait rendre son premier rapport au Premier ministre à la fin de l'année 2003.


  Canada : Raël

Raël échappe à L'Infoman!

Cyber Presse, 8 janvier 2003 par Mario Goupil (La Tribune)

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Sherbrooke - Raël a peur de rencontrer son clone. Qui l'eût cru?

Le faux prophète, qui fait parler de lui comme jamais à travers la planète depuis que Clonaid a annoncé l'arrivée d'un premier bébé cloné, puis d'un deuxième, a en effet préféré rebrousser chemin plutôt que de rencontrer son clone qui l'attendait hier après-midi devant la maison de Radio-Canada Estrie, campée en bordure du boulevard Industriel, à Sherbrooke.

Raël avait acquiescé à une demande d'entrevue d'un important réseau de télévision de Belgique, laquelle devait avoir lieu sur le coup de 14 heures, à partir des studios de Radio-Canada Estrie. C'est à partir de ces mêmes studios que Raël avait accordé, depuis jeudi dernier, des entrevues aux plus grandes chaînes de télévision de la planète. Cette fois, l'entrevue n'a jamais eu lieu. Celui qui prétend avoir voyagé en soucoupe volante en compagnie d'un extraterrestre a fait demi-tour avant d'arriver à la station quand une de ses brebis l'a informé par téléphone que L'Infoman Jean-René Dufort, déguisé en Raël, accompagné de son caméraman, "ainsi qu'un autre bonhomme avec une caméra" - qui signe justement ce papier - l'attendaient à Radio-Canada Estrie.

Quelques disciples de Raël - j'en ai identifié quatre qui portaient la croix raélienne - avaient été dépêchés aux studios sherbrookois afin de s'assurer que tout serait parfaitement dans l'ordre pour l'arrivée de celui qui exige maintenant qu'on l'appelle "sa sainteté Raël". Comme notre présence n'était pas désirée, les brebis, pour ne pas dire les moutons, ont sonné l'alarme. "Sylvie, on s'est fait vraiment piéger. Faut pas qu'il (Raël) vienne ici. Fais-moi confiance. Le bonhomme Courchesne (Marcel Courchesne, directeur de l'information à Radio-Canada Estrie) veut pas les ( L'Infoman et moi) faire partir. Dis à Raël de virer de bord. On va se rejoindre à Valcourt pour 16 heures...", a annoncé à une proche de Raël, via son téléphone portable, "l'évêque" qui avait pris les choses en main au nom du clan raélien.

Elle soutenait haut et fort connaître le milieu de la télé pour avoir déjà travaillé à TQS. Au sein du quatuor, on retrouvait un garde du corps à longue tignasse chargé d'assurer la sécurité de Raël. Il se trouvait déjà dans le hall d'entrée de Radio-Canada Estrie lorsque je suis arrivé, une heure avant le moment prévu pour l'entrevue qui devait être diffusée en Belgique. C'est d'ailleurs lui qui est allé au-devant de Jean-René Dufort à l'extérieur pour lui demander de s'identifier. On a alors avisé L'Infoman et son caméraman qu'ils n'avaient pas le droit de filmer "sa sainteté Raël". "Je leur ai alors expliqué qu'il y avait un problème, racontait L'Infoman après coup. Et ce problème, c'est que je suis ici chez moi, à Radio-Canada. Je leur ai dit: vous voulez que je sacre mon camp mais je travaille ici!"

Comme Jean-René Dufort, j'ai également eu droit à la fureur des raéliens. "Et vous, qu'est-ce que vous faites avec votre caméra?" m'a demandé "l'évêque" raélienne qui s'apprêtait visiblement à peser sur le bouton de la panique. "Premièrement, ça ne vous regarde pas. Deuxièmement, à quoi croyez-vous sert un appareil-photo sinon à prendre des photos?", lui ai-je rétorqué. "Inquiétez-vous pas, je suis très gentil", leur a alors dit Jean-René Dufort, tout en pénétrant dans l'édifice. Pas contents, mais alors pas du tout, les raéliens ont décidé de lever les voiles.

"Où est-ce que vous allez? Revenez...", a insisté Dufort. "Voyez, je vous donne un clone. Je suis le clone illégitime de Raël!", a enchaîné L'Infoman. Les personnes qui ont été témoins de la scène se tordaient de rire. "C'est malheureux, j'aurais pu leur parler de clonage. Je m'y connais puisque j'ai étudié ici même en biochimie, à l'Université de Sherbrooke, de 1987 à 1990. Je suis donc bien placé pour parler de ce sujet. Dommage qu'ils soient partis...", a poursuivi le clone de Raël. "Raël se dit le demi-frère de Dieu. Alors moi, je suis l'autre demi-frère de Dieu. Mais là, faudrait faire ça vite parce que ma soucoupe volante est parkée en double. Et en plus, ce sont les seuls vêtements que j'ai apportés. C'est pas chaud, mais il faut que je passe la journée avec. Je suis Clown Vorilhon...", a continué de déconner l'impayable Infoman.

Les raéliens auraient proféré des menaces à l'endroit du clone de Raël. C'est du moins ce que m'a confié Jean-René Dufort, sérieux comme un 'pape'. "La fille m'a dit: ça va te coûter cher. On va te poursuivre. Alors, je t'annonce que je suis ruiné puisqu'ils m'ont dit que ça allait me coûter ma maison..." "C'est drôle quand même: Raël qui a peur de son ombre. Moi, je voulais juste l'aider. Il est tellement occupé que je voulais l'aider à donner des entrevues. On aurait pu se diviser les pays, lui et moi."

Intarissable, le clone de Raël s'est ensuite rendu dans la salle des nouvelles de Radio-Canada Estrie où il s'est installé dans le fauteuil qui avait été réservé pour l'autre Raël, celui que la télévision belge attendait. Non, il n'a pas poussé l'imposture jusqu'à s'adresser aux Belges... Ceux-ci n'étaient d'ailleurs pas très heureux d'avoir manqué leur coup. Ils l'ont fait savoir au directeur de l'information, Marcel Courchesne, qui avait plus tôt invité les raéliens à quitter, étant donné qu'il n'était pas question pour lui d'empêcher Jean-René Dufort ou le chroniqueur de La Tribune de faire leur boulot.

Vous pourrez voir le clone de Raël en action à son émission qui sera diffusée demain soir, 19h30, à la SRC. Ça promet.


  Italie : Raël

La présidente de Clonaid annonce vingt nouveaux clonages

AFP, 13 janvier 2003

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ROME - La société américaine Clonaid, qui revendique la naissance de deux bébés clones, va réaliser 20 nouveaux clonages avec la même technique en janvier, a affirmé lundi à une télévision italienne sa présidente, Brigitte Boisselier, membre de la secte des Raéliens.

Vingt autres clonages vont être effectués d'ici la fin du mois de janvier, a-t-elle dit lors de l'enregistrement de l'émission-débat "Porta a porta" de la première chaîne de télévision publique Rai1, qui sera diffusée lundi soir.

La scientifique d'origine française a aussi promis d'apporter la preuve de la naissance de deux premiers bébés clone, alors que, jusqu'ici, aucun test ADN scientifique indépendant n'a pu être effectué. "Je ne peux pas tirer les preuves de mon chapeau. Les prélèvements d'échantillons ont déjà été faits", a-t-elle dit. "Dès que nos avocats nous diront qu'il n'y a plus de problèmes, les experts indépendants pourront contacter la mère et la fille", a-t-elle ajouté.

Mme Boisselier a expliqué ce délai par le souci de protéger les parents de la première fillette née, selon elle, avec l'assistance de son entreprise. "Imaginez ce que cela signifie pour un couple qui voulait des enfants et qui, une fois son rêve abouti, se trouve accusé d'un crime contre l'humanité. Pensez-vous qu'il soit juste de lui mettre tout l'establishment sur le dos ?", s'est-elle défendue.


  Canada : Raël

«Son but, c'est d'avoir des femmes»

Cyber Presse, 13 janvier 2003 par Jean-François Bégin (La Presse)

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Une entrevue de l'ex-compagne de Raël à La Presse

Doté d'une grande intelligence, mais aussi égoïste, manipulateur et motivé par une insatiable soif de femmes, de notoriété et d'argent. Tel est le portrait sans complaisance que brosse de Claude Vorilhon, alias Raël, la personne qui l'a sans doute le mieux connu: son ex-femme, que La Presse a retrouvée en France ce week-end.

Les souvenirs peu rigolos de Christine

Au téléphone, Christine s'est montrée hésitante, peu encline à rouvrir des plaies qui demeurent encore vives une quinzaine d'années après la rupture définitive du couple. Depuis l'annonce en grande pompe de la naissance par clonage de la petite Ève, en décembre, elle a gardé un mutisme presque complet, n'accordant qu'une entrevue au Journal du dimanche, un hebdomadaire parisien.

Si elle a finalement accepté de rencontrer La Presse, dans la jolie maison de l'est de la France où elle vit seule avec son chat et son chien, c'est dans l'espoir que son message se fasse entendre au Québec, où le mouvement raélien est bien implanté depuis plusieurs années.

En 15 ans de mariage, Christine (elle préfère cacher sa véritable identité, craignant pour son emploi si on l'associait au chef de la secte raélienne) a vu l'émule de Jacques Brel qu'elle avait épousé devenir journaliste et pilote de course, puis se métamorphoser en ambassadeur des Élohims, ces extraterrestres qui auraient, à en croire Raël, créé l'humanité en laboratoire.

Ils se sont rencontrés à Paris par un soir de juin 1970. Christine, 23 ans, était une infirmière récemment diplômée. Claude Vorilhon, qui avait le même âge, venait tout juste de lancer sous le pseudonyme de Claude Celler l'ultime disque d'une brève carrière de chanteur populaire émaillée de petits succès comme Sacrée sale gueule et Le Miel et la cannelle. «Il était sympathique, agréable, amusant, mais quand même autoritaire», se souvient-elle.

Claude Vorilhon Après trois mois de fréquentations, le couple se marie près de Nevers, en Bourgogne, où la famille bourgeoise de la jeune femme possède un château. «Je me suis retrouvée avec quelqu'un qui n'avait pas du tout la même éducation que moi, quelqu'un de très libre et qui se fichait de tout. Ça n'a pas été bien perçu. Ma famille était très catholique, mais lui n'était pas baptisé, alors on a dû se marier à la mairie plutôt qu'à l'église.»

Le nouveau marié avait pourtant l'air bien sage si on le compare au gourou intergalactique qu'il est devenu. Sur une photo prise peu après la naissance de leur fille, Aurore, l'année suivante, son allure de cadre moyen - lunettes, cheveux courts, menton glabre, habit marron et noeud papillon - est à des années-lumière des accoutrements dignes de Star Trek dont il s'affuble depuis qu'il prétend frayer avec les visiteurs de l'espace.

Abandonnant ses espoirs de devenir le prochain Brel - une idole de jeunesse -, Claude Vorilhon reprend peu après son vrai nom et part s'établir avec sa femme à Clermont-Ferrand, en Auvergne, sa région natale. Dans la capitale de l'empire Michelin, il fonde Autopop, une revue de sport automobile. «C'était un petit journal qui couvrait toute la France, mais dont le tirage n'était pas très élevé pour l'époque, pas plus de 20000 ou 30000 exemplaires, dit Patrice Vergès, un journaliste clermontois qui l'a côtoyé. C'était assez mal fait, avec un seul permanent. Ce n'était pas la grande presse.»

Parallèlement, M. Vorilhon participe lui-même à plusieurs courses en sol français, pilotant d'abord - avec un certain talent, selon M. Vergès - une Volkswagen, puis une Audi. Son mari étant souvent absent pendant plusieurs jours à la fois, Christine doit se démener avec leurs deux enfants en bas âge (un petit garçon, Ramuel, est né entre-temps). Elle affirme aujourd'hui que le futur Raël s'était déjà mis à la tromper. «Avoir des femmes était son but - et ça l'est toujours, d'ailleurs», lance-t-elle, cinglante.


  Etats-Unis : Raël

La Commission des opérations de bourse américaine s'intéresse à Clonaid

Cyber presse, 8 janvier 2003 par Fort Lauderdale Associated Press

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WASHINGTON - La Commission des opérations de bourse américaine (SEC) s'intéresse à la société Clonaid financée par la secte des raéliens qui affirme avoir réussi à faire naître deux bébés clone récemment, a annoncé le vice-président de Clonaid, Thomas Kaenzig, à Miami, en Floride. M. Kaenzig, qui s'exprimait samedi devant une conférence d'investisseurs, n'a pas précisé quelles étaient les raisons exactes pour lesquelles le gendarme de la bourse américaine s'intéressait à sa société.

Il s'est contenté de dire aux journalistes qu'il "avait été lui-même contacté par la SEC à cause de la participation de Clonaid à cette conférence" d'investisseurs et d'hommes d'affaires à Miami.

Aucune confirmation n'a pu être obtenue auprès de la SEC. Selon M. Kaenzig, Clonaid, société créée en 1997 et enregistrée aux Bahamas, sollicite des investisseurs sur l'internet, mais il a refusé de préciser à combien s'élevaient les sommes ainsi obtenues. Il a ajouté que la société facturait en principe un clonage humain entre 100.000 et 200.000 dollars tout en précisant qu'aucune participation financière n'avait été demandée aux parents des deux premiers bébés clone qu'ils revendiquent depuis décembre.

Jusqu'ici, aucun test ADN scientifique indépendant n'a pu être effectué pour vérifier qu'il s'agit bien de clonage humain dans le cas des deux fillettes qui auraient été conçues à partir de cellules de leurs parents comme l'a affirmé à grand renfort de publicité la présidente de Clonaid, Brigitte Boisselier.

Basée à Las Vegas (Nevada, ouest), Clonaid a été fondée par les raéliens, une secte dirigée par un ancien journaliste français Claude Vorilhon, alias "Raël", qui professe que l'espèce humaine a été créée par clonage il y a 25.000 ans par des extraterrestres.


  France : Raël

Clonaid, l'entreprise secrète des raéliens

http://www.lefigaro.fr, 13 janvier 2003 par Anne ROVAN

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Ce week-end, pas moins de 2 500 financiers américains avaient rendez-vous au salon WorldMoney 2003, à Fort Lauderdale, en Floride. Pour parler business, bien sûr. Mais ils devaient aussi écouter un speech de Thomas Kaenzig, vice-président de Clonaid.

Oui, Clonaid, la société proche du mouvement raélien, dirigée par la chimiste Brigitte Boisselier. Celle qui prétend avoir réussi le premier clonage humain. American Expositions Concepts, organisateur de WorldMoney, reconnaît sans ciller avoir réalisé un joli coup marketing. « Après l'annonce de la venue de Thomas Kaenzig, le 2 janvier, dit Marilyn Clark, le porte-parole de la société, nous avons enregistré plus de 300 participants supplémentaires en moins d'une semaine. » Cet invité de dernière minute n'a pas été très difficile à convaincre. Clonaid est actuellement à la recherche de capitaux. Thomas Kaenzig a pu profiter de MoneyWorld pour nouer des contacts. « Dans quelques années, expliquait-il au Figaro Entreprises, quel-ques jours avant la manifestation, lorsque les idées reçues sur le clonage humain reproductif seront tombé es, nous introduirons notre société en Bourse. » Les hypothétiques investisseurs pourraient tomber de haut. Et se rendre compte un peu tard que le premier clone humain pourrait n'être qu'un canular. « Jamais les scientifiques ne sont parvenus à cloner des primates, indique Louis-Marie Houdebine, directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique (Inra). L'annonce du premier clone humain est irréaliste au plan scientifique. »

L'autre difficulté pour un éventuel financier serait d'arriver à savoir ce qu'est exactement Clonaid. Des Bahamas à l'île de Man Thomas Kaenzig, un Suisse de 30 ans, se dit diplômé d'un MBA de l'université suisse de Saint-Gall, ancien consultant d'un cabinet zurichois et raélien convaincu depuis 9 ans. Lors de notre entretien téléphonique la semaine dernière, il s'est montré plutôt disert sur les équipes de l'entreprise. Le jeune vice-président dirige à la fois les ressources humaines, les finances et le marketing. Clonaid emploierait une vingtaine de salariés, dont une dizaine de scientifiques.

Trois personnes passeraient actuellement toute leur journée à répondre aux e-mails en provenance du monde entier. « Nous en recevons 2 000 par jour, explique-t-il. Nous avons même connu des pointes de 500 messages par heure. » Ce serait aussi une société où il fait bon travailler. « Nous fonctionnons comme une start-up biotech, résume-t-il. L'ambiance est détendue, tout le monde se tutoie et, parce que nous sommes des gens ouverts, nous recrutons aussi des non-raéliens. » Les salaires seraient sensiblement inférieurs à ceux du marché. « Mais nous offrons à chacun des stock-options », précise le vice-président.

En revanche, motus et bouche cousue sur la situation financière de Clonaid, ses actionnaires et ses implantations gé ographiques. « Clonaid n'est qu'une marque, lâche Thomas Kaenzig à la fin de notre entretien. À l'origine, elle était portée par une entreprise enregistrée aux Bahamas sous le nom de Valiant Venture Limited. » Renseignement pris à Nassau, auprès du registre du commerce, une société Valiant Venture Limited a bel et bien été créée le 7 janvier 1997 sous le numéro 51 915 B. Les formalités d'immatriculation ont été effectuées par un cabinet d'avocats des Bahamas, Knowles, McKay Miller, Chambers. Joint par téléphone, ce cabinet nous a indiqué n'avoir jamais été en contact avec les dirigeants ou les actionnaires de Valiant Venture Limited. Les avocats ont agi sur instructions d'un intermédiaire : Ocra, société de services financiers implantée dans des paradis fiscaux. Les instructions provenaient du bureau de l'île de Man. La société Valiant Ventures Limited n'a eu qu'une courte existence.

Le 23 mai 1997, soit un peu plus de quatre mois après avoir été immatriculée, elle était radiée du registre des entreprises sur décision du gouvernement des Bahamas. Depuis, une nouvelle société a été créée, nous a assuré Thomas Kaenzig, mais son nom est tenu secret. De même que le pays où elle a été enregistrée et la ville où elle est installée ! « Pour des raisons de sécurité, précise Thomas Kaenzig, mais aussi pour é viter de connaître les mêmes déboires que Valiant Venture Limited. »

Quelques pistes cependant : Clonaid semble présente à Las Vegas et au Mexique. Quant au numéro de téléphone auquel nous avons joint Thomas Kaenzig la semaine dernière, il est en République dominicaine. Selon nos informations, un groupe de raéliens était alors en villégiature à Punta Cana.

Une marque non protégée Sur son site Internet, Clonaid mentionne deux sociétés partenaires : le diffuseur de livres américains Trans-Atlantic Publications et BioFusion Tech, fabricant coréen d'un appareil de fusion cellulaire mis au point avec les équipes de Clonaid. Aucune des deux entreprises n'a accepté de répondre à nos questions. Elles nous ont cependant affirmé n'avoir aucun lien avec les raéliens. Le seul élément tangible reste la marque Clonaid qui permettrait de remonter jusqu'au déposant. Selon une recherche effectuée par l'agence Nomen pour Le Figaro Entreprises, Clonaid n'a pas été déposée aux États-Unis, en Europe et au Canada. Les formalités seraient en cours, a fini par nous affirmer Thomas Kaenzig. Alors ? Clonaid, société secrète ou société fantôme ?


  Canada : Raël

Un ex-député fait l'apologie du mouvement raélien

Cyber Presse, 15 janvier 2003 par Denis Lessard (La Presse)

[Texte intégral]

Le mouvement raélien est divisé sur la question de la souveraineté du Québec. Le «prophète bien-aimé», sa sainteté Raël, s'était prononcé clairement pour le OUI au référendum de 1995. «Mais à titre strictement personnel, s'empresse de préciser une «évêque» montréalaise du mouvement, Nicole Bertrand. Ce n'est pas une volonté des Élohims - les extraterrestres».

Depuis 1978, moment où les raéliens ont frappé à la porte du ministre de la Justice, Marc-André Bédard, pour qu'on prévoit explicitement au Code civil la permission de prélever une partie de l'os frontal des raéliens décédés - une pratique peu connue qui a actuellement cours au Québec -, le mouvement raélien n'a guère eu de rapports avec le monde politique.

Seul de son espèce, Roland Dussault, député péquiste de Châteauguay de 1975 à 1985, est devenu assistant-guide dans le mouvement raélien, auquel il a adhéré en 1986. Il y a quelques années, les électeurs de Châteauguay ont eu la surprise de voir réapparaître leur ancien représentant à la télévision; à demi nu, il se léchait comme un chat dans un reportage-choc sur le mouvement raélien.

Encore aujourd'hui, «pour la construction de l'ambassade» qui recevra les extraterrestres, M. Dussault donne une partie de sa pension de parlementaire de l'Assemblée nationale au mouvement raélien, dont il est le «conseiller légal» - il a une formation de bibliothécaire. À ce titre, M. Dussault épluche les médias pour voir si les reportages sur son mouvement exigent des poursuites ou une réponse officielle de Raël.

Comme l'évêque montréalaise, Nicole Bertrand, porte-parole officielle de la secte, M. Dussault soutient qu'avec les histoires sur le clonage, le membership du mouvement raélien a augmenté «substantiellement». Selon le site officiel du mouvement (rael.org), «suite aux (sic) récents événements concernant le clonage», le nombre de raéliens dans le monde a "grimpé de de 55 000 à 60 000."

Aujourd'hui «assistant-guide», M. Dussault a écrit la préface d'une plaquette publiée par Raël avant le référendum de 1995, Vive le Québec libre où «sa sainteté» appuyait le OUI au référendum, pour un Québec indépendant avec le «franc québécois» comme nouvelle devise. Raël proposait au Québec de devenir «la Suisse d'Amérique du Nord» en imitant les politiques helvétiques de secret bancaire et de zones franches.

Dans sa préface, l'ancien député de Châteauguay expliquait que «nos créateurs», les extraterrestres, avaient prévu «l'implantation en terre d'Amérique d'un peuple d'origine française» pour que leur dernier prophète Raël, né en France, permette que «leur dernière révélation traverse tout naturellement l'Atlantique».

Militant indépendantiste de Saint-Henri, M. Dussault fut brièvement directeur national du RIN jusqu'à ce que le parti se saborde au profit du PQ, en 1967. «Je suis toujours souverainiste», dit celui qui fréquente encore les conseils nationaux du PQ. Mais sa première cause demeure «le retour des Élohims sur la terre» (prévu en 2035).

Il a d'ailleurs vu des ovnis à huit reprises. La première fois lors d'une délégation parlementaire en Californie, en 1985, avec trois autres députés, dont le libéral Pierre Paradis - qui, soit dit en passant, soutient ne pas du tout se souvenir de cet événement singulier.


  France : Raël

Cinq affaires d'agressions sexuelles

Le Parisien , 15 janvier 2003

[Texte intégral]

LA « méditation sensuelle » fait explicitement partie de la doctrine raélienne, qui encourage l'éveil sexuel des enfants par les parents et grands-parents. Une philosophie qui n'est pas sans risque.

Selon une source officielle, pas moins de cinq affaires d'agressions sexuelles ou viols, commis par des raéliens, seraient actuellement en cours, en France. L'une d'elle, inédite jusqu'à aujourd'hui, pourrait ébranler la haute hiérarchie raélienne.

Information judiciaire
Selon nos informations, une plainte pour « agression sexuelle sur mineur de 15 ans », actuellement instruite à Versailles (Yvelines), a été déposée, en novembre 2001, par le père de l'une des filles de Brigitte Boisselier, la chimiste française, « évêque » de Raël et présidente de Clonaid. Selon la plainte déposée, la jeune fille, âgée aujourd'hui de 13 ans, aurait été victime d'actes de violences sexuelles par l'ancien compagnon de Brigitte Boisselier, Gilles C., ex-responsable du service juridique des raéliens en France.

Ce dernier avait - comme l'ancienne chimiste d'Air Liquide - le rang le plus élevé du mouvement raélien, celui d'« évêque ». Les faits se seraient déroulés entre 1995 et 1997, époque où le couple vivait ensemble.

Après une enquête préliminaire menée par la gendarmerie, l'affaire a été confiée à un juge d'instruction de Versailles, qui a ouvert une information judiciaire. Brigitte Boisselier avait perdu la garde de sa fille en mai 1998, juste avant son départ aux Etats-Unis. Ni elle ni Gilles C. n'ont encore été interrogés par le magistrat.


  France : Raël

Gisele Bundchen dit non à Raël

Actustar actualité, 17 janvier 2003 par Delphine

[Texte intégral]

L'ancienne fiancée de Leonardo DiCaprio a refusé l'argent de la secte des Raëliens qui la voulait comme égérie.

Clonaid a été fondé en 1997 par Raël pour expérimenter le clonage humain. La secte a beaucoup fait parler d'elle à la fin de l'année 2002 en annonçant la naissance du premier bébé cloné, symboliquement prénommé Eve. Brigitte Boisselier, présidente de Clonaid, avait promis de fournir les preuves de ce qu'elle avançait, mais la secte a rapidement fait machine arrière en refusant de faire subir à l'enfant des tests ADN.

Gisele Bundchen a refusé d'associer son image à la secte des Raëliens : "Je ne veux rien avoir à faire avec eux. Et je ne voudrais jamais qu'on me clone."


  Japon : Raël

Clonaid annonce la naissance lundi d'un bébé clone japonais

AFP , 18 janvier 2003

[Texte intégral]

TOKYO - La société américaine Clonaid, liée à la secte des raéliens et qui revendique la naissance de deux bébés clones, a affirmé samedi à une télévision japonaise qu'un bébé clone japonais naîtra lundi.

La présidente de Clonaid Brigitte Boisselier a indiqué à la chaîne privée Tokyo Broadcasting System (TBS) que le bébé a été cloné à partir d'un garçonnet de deux ans, tué dans un accident de voiture. Elle n'a pas indiqué le lieu de naissance prévu du bébé.

Le Japon a adopté en l'an 2000 une législation interdisant le clonage humain. La loi prévoit une peine de prison de dix ans maximum pour toute tentative de clonage et une amende allant jusqu'à 10 millions de yens (85.000 dollars). Clonaid est lié à la secte des Raéliens qui compterait 55.000 membres dans le monde dont 6.000 au Japon. Les Raéliens sont convaincus que les êtres humains ont été clonés à partir d'extra-terrestres, arrivés sur terre il y a 25.000 ans.

Aucune des naissances qu'ils ont annoncées jusqu'à présent n'a été corroborée par des vérifications de chercheurs indépendants.


  Canada : Raël

Raël: "Blague scientifique" ou pas, le bébé clone a fait connaître la secte

AFP, 20 janvier 2003 par Stéphanie Pertuiset

[Texte intégral]

(REPORTAGE) MONTREAL, - Les annonces de naissances de bébés clones, qu'elles soient vraies ou fausses, ont en tout cas permis à la secte des raéliens de se faire connaître dans le monde entier, s'est félicité leur chef Raël dimanche, devant quelque 300 adeptes rassemblés à Montréal.

Si Brigitte Boisselier, la scientifique française affirmant avoir réussi le premier clonage humain, "l'a fait, elle vient d'accomplir un événement merveilleux et elle devrait avoir un prix Nobel", a affirmé Claude Vorilhon, alias Raël, qui a fondé la secte en 1975. "Si ce n'est pas vrai, c'est la plus belle blague scientifique. Mais dans tous les cas, elle a permis d'informer la planète de nos messages", a ajouté celui qui se dit le "Messager de l'infini".

Raël, vêtu de son costume blanc "intersidéral", et Brigitte Boisselier, robe ocre et talons aiguille, ont été accueillis comme des stars par les fidèles du mouvement au Québec, qui tenaient leur première réunion depuis la supposée naissance de clones. Une naissance dont les raéliens refusent pour l'instant de fournir toute preuve, mais qui leur a fait vivre "les trois semaines les plus excitantes de l'histoire du mouvement", selon Raël.

L'homme, convaincu d'être le dernier "prophète" envoyé par des extra-terrestres qui ont créé, selon lui, l'espèce humaine il y a 25.000 ans en laboratoire, a lancé sur le ton de la plaisanterie que Brigitte Boisselier l'avait "mis en pré-retraite" puisqu'elle avait permis de faire connaître la "philosophie" raélienne jusque dans des pays dont il n'avait jamais entendu parler. "Je vais remercier Brigitte éternellement et moi quand je dis éternellement c'est vrai", a affirmé Raël qui assure que les extra-terrestres lui ont déjà promis un clone à sa mort.

Comme lui, la scientifique a eu droit à des ovations en montant sur scène, un large sourire aux lèvres, tandis qu'une animatrice la présentait de sa voix la plus sensuelle comme "Brigitte, la personne qui était sur (la chaîne américaine d'informations) CNN". "Je n'arrête pas de rire depuis ce matin, depuis trois semaines", a confié Mme Boisselier, s'excusant faussement d'avoir été omniprésente dans les médias ces derniers temps. "Des milliards qui sont dépensés pour nous arrêter, des agents fédéraux qui viennent cogner à notre porte, des Nations unies qui pensent qu'il faut bannir le clonage... ah,ah,ah, pour un tout petit bébé", a poursuivi celle qui s'est vu promue par Raël au grade d'héritière à la tête du mouvement.

Interrogée plus tard par l'AFP sur le fait de savoir si elle allait montrer bientôt le prétendu premier bébé clone, Mme Boisselier a simplement dit: "Oui, très prochainement". Puis elle a disparu derrière un cercle d'admirateurs et de gardes du corps.

Si les voix à travers le monde se multiplient pour crier à la supercherie, des adeptes de longue date de la secte ne sont pas moins sceptiques sur les prouesses qu'elle revendique. "On attendait des réponses par rapport au bébé clone, mais on a beau être proche, on apprend les choses en même temps que tout le monde", raconte Jean-Marc Potvin, membre de la secte depuis une vingtaine d'années. Clone ou pas, "il y a des mensonges dans toutes les religions", dit cet informaticien, pour qui "l'important c'est d'être bien". "On garde tous notre tête, fait-il valoir. Raël est juste un homme qui dit avoir rencontré des extra-terrestres, mais on n'était pas là pour le voir".


  France : Raël

Le clonage reproductif bientôt "crime contre l'espèce humaine"

AFP , 21 janvier 2003 Par Brigitte Castelnau

[Texte intégral]

PARIS- Le clonage reproductif devrait devenir en France un "crime contre l'espèce humaine, quasi imprescriptible, passible d'une peine d'au moins vingt ans de prison", si les parlementaires adoptent au cours des débats sur la révision de la loi de bioéthique cette proposition du gouvernement.

En présentant mardi à la presse "les six points essentiels" des orientations souhaitées par le gouvernement, le ministre de la Santé Jean-François Mattei a souligné que "l'interdiction" du clonage reproductif, "qui a pour but de concevoir un embryon humain dont le génome est identique à celui d'un être vivant ou décédé", est la "disposition la plus consensuelle du projet de loi".

Sur d'autres points, notamment en matière de procréation, le gouvernement entend revenir sur des ouvertures introduites par l'Assemblée nationale en janvier.

Le projet de mise à jour de cette loi de 1994, adoptée en première lecture par les députés en janvier 2002, sera discuté au Sénat les 28, 29 et 30 janvier.
M. Mattei a souhaité que "tout soit bouclé avant l'été". Le clonage reproductif sera inscrit dans le code pénal, au chapitre des crimes et délits contre les personnes, "entre le crime contre l'humanité et les atteintes à la personne humaine", selon le ministre. "L'idée de crime contre l'humanité comportant une notion de crime de masse n'a pas été retenue", d'où finalement la création d'un crime contre l'espèce, a expliqué le ministre.

La violation de cet interdit sera quasi-imprescriptible, avec une prescription de 30 ans ne commençant à courir qu'à partir de la majorité (18 ans) du clone. Ce crime pourra être poursuivi même s'il est commis en dehors de France ("extra-territorialité") comme les crimes commis par les touristes sexuels français à l'étranger sur des enfants, a expliqué M. Mattei.

"escroquerie intellectuelle"
Autrement dit, une telle loi permettant de sanctionner scientifiques, médecins, organisateurs et promoteurs de clonage reproductif pourrait menacer les Français Brigitte Boisselier, de Clonaid, et le patron de sa secte Claude Vorilhon, alias Raël, si à moins d'une totale supercherie, ils persistaient dans le projet d'un vrai programme de clonage. "Je souhaite que le clonage thérapeutique - porte ouverte au clonage reproductif - reste interdit", a dit M. Mattei. "L'utilisation du terme thérapeutique est une escroquerie intellectuelle au point où nous en sommes" (des travaux, NDLR ), s'est-il "scandalisé". "C'est un mensonge, les gens pensent que c'est pour tout de suite", a-t-il ajouté.

Par ailleurs, il prévoit d'autoriser des recherches sur les embryons congelés surnuméraires, ne faisant plus l'objet de projet parental, mais de façon dérogatoire, dans des conditions limitées et pour cinq ans. Pas question cependant de créer des embryons pour la recherche, possibilité envisagée par l'Assemblée et "contraire à la convention d'Oviedo sur les droits de l'Homme et de la médecine, que la France souhaite ratifier", a-t-il indiqué. Le gouvernement veut par ailleurs rétablir l'obligation, supprimée par l'Assemblée en janvier 2002, faite aux couples non mariés d'apporter la preuve d'une vie commune d'au moins deux ans avant de pouvoir accéder à l'assistance médicale à la procréation (AMP), et d'interdire à une veuve d'avoir un enfant post-mortem, après la disparition de son compagnon, grâce à l'AMP.

Le texte vise à favoriser le don d'organes, "avant tout après la mort", tout en encadrant le don entre vivants.

Le gouvernement souhaite enfin empêcher que les brevets sur le génome n'entravent les capacités diagnostiques (cancer du sein notamment) et thérapeutiques du pays.


  Canada : Raël

Un message en provenance du Canada

Couriel, 22 janvier 2003 transmis par Sylvain

[Texte intégral]

Réaction au battage médiatique

"Le battage médiatique orchestré par Sa Nitaire Raël commence à se retourner contre lui... J'ai lu le site http://www.rael.free.fr avec beaucoup d'intérêt, quel travail!!! Mais je vous avoue que chez nous au Québec, on a de moins en moins envie de rire.

Le clown ne fait plus se bidonner personne, les modes de recrutement sont devenus outrancier, sans parler de la manipulation de la masse. Ex : Pour leur réunion de méditation, ils invitaient, sur un chat MSN, les gens intéressés à questionner Rael à visiter l'endroit de la méditation... Résultat, les médias annonçaient lundi matin 480 fidèles de Rael à sa méditation. (Combien en fait y étaient dans l'espoir de questionner le gourou???)

Les gens en ont assez de ces annonces de faux clones qui monopolisent les médias, qui eux n'en manquent pas une juste au cas ou taire la nouvelle les ferait être à part. La violence commence à monter aussi, rien qui n'est rassurant. Je crois que le cirque doit cesser.

Les Chérubins, anges mineures de Rael, l'encouragement au châtiment corporel chez l'enfant, l'éveil sensuel des adolescents en bas âges, la propaguande pour la décriminalisation des détournements de mineurs... sont autant de préoccupations qui nous montent à la gorge et qui commencent à faire lever le ton sur d'autres notes que la tolérance ou la simple envie d'en rire."


  Etats-Unis : Raël

Le vice-président de Clonaid convoqué par la justice

AFP, 22 janvier 2003

[Texte intégral]

FORT LAUDERDALE (Etats-Unis)- Le vice-président de la société Clonaid, Thomas Kaenzig, a été cité à comparaître le 29 janvier par un juge de Floride, en liaison avec le cas du présumé bébé clone "Eve".

Lors d'une audience préliminaire mercredi devant un tribunal de Fort Lauderdale (Floride), à laquelle il participait par audio-conférence depuis Las Vegas (Nevada), M. Kaenzig s'est refusé à donner la moindre précision sur le bébé dont la naissance avait été annoncée le 26 décembre par la secte des raéliens, en dépit des questions insistantes du juge John Frusciante.

Aucune preuve n'est depuis venue étayer les affirmations des raéliens selon lesquels il s'agit d'un bébé clone de sa mère. L'audience de mercredi se tenait à la demande d'un avocat de Miami (Floride) Bernard Siegel, qui veut obtenir le placement sous tutelle judiciaire de l'enfant présumé, au motif qu'il pourrait souffrir de troubles génétiques graves et qu'il fait l'objet d'une exploitation médiatique et commerciale.

Jonathan Schwartz, l'un des avocats de Clonaid, a fait valoir que le tribunal de Fort Lauderdale n'était pas compétent territorialement, "puisque le bébé n'est pas en Floride et ses parents non plus".

Ce couple, ainsi que la présidente de Clonaid, Brigitte Boisselier, et Raël, le gourou de la secte des raéliens, étaient convoqués à l'audience mais ne s'y sont pas présentés.


  France : Raël

On les verra bientôt à poil

Courriel, 22 janvier 2003 par Frank Muletahler

[Texte intégral]

Le message des Raéliens : (reproduit tel quel)

Objet : IMPORTANT-Message from Sylvie - Reçu le : mercredi 22 janvier 2003 à 13h44

Cheres Anges Cordons dores,
Nous avons recu une opportunite interressante pour quelques uns d entre nous qui seraient interressees. Le Magazine PlayBoy, des Etats unis, le plus gros magazine de femmes nues dans le monde, veut faire un topic avec des femmes raeliennes. Ils souhaitent avoir 10 femmes qui sont d accord pour etre photographiees et repondrent a quelques questions comme: Quels sont vos reves ? Quels sont vos objectifs dans la vie ? Vos Aspirations ? C est a propos des femmes Raeliennes, donc nous n avons pas a cacher quoique ce soit a propos de Notre Phylosophie. PlayBoy se chargera de toutes les depenses pour vous emmener la ou ils veulent faire les photos. Aussi, ils offrent 5000$ US pour des photos nues avec restriction et 10 000$ US pour des photos nues sans restriction. Donc, celles qui sont interressees, pouvez vous s il vous plait envoyer votre nom et votre adresse e mail directement a : Alexandra Nanchen ( alexandra.nanchen@rael.org ) aussitot que vous recevez cet e mail
Notre Prophete est informe de ce projet et est d accord avec ca. 10 femmes d entre les anges cordons dores qui offrent leur nom vont etre choisi par lui. Il est important que tu saches que c est seulement pour celles qui veulent. elles qui ne sont pas confortable de le faire, il n y a absoluemment aucun probleme. Si tu as une quelconque question, s il te plait sens toi libre de demander a Alexandra. Toute ma tendresse, Sylvie Chabot

Commentaire de Frank Muhletaler

Bonjour ! Information canon et archi-vérifiée comme d'hab' :

La revue "Playboy", désireuse de suivre le grand mouvement de la Presse, vient d'avoir l'idée de proposer aux Anges de Raël (du moins à certaines d'entre elles) de poser nues pour une série de photos. Tarif : US$ 5'000.-- pour une série de nus "avec restriction " et US$ 10'000.-- pour une série de nus "sans restriction", tous frais annexes payés (avec ou sans restriction ? on peut facilement imaginer de quoi il retourne!) .
Le plus marrant (si on veut...) dans cette histoire, c'est que SS (Sa Sainteté) LPBA (Leur Prophète Bien Aimé), HLPIDM (l'Homme Le Plus Important Du Monde) Raël, aka Claude Vorilhon, vient de leur en donner l'autorisation expresse ! Lui qui, il y a peu de temps, affirmait avec véhémence qu'il leur déconseillait fermement le boulot de danseuse nue dans les boîtes chic du Québec... Dites, la différence entre se foutre à poil devant trente types pour 900 dollars la nuit et se foutre à poil devant le monde entier pour 10'000 dollars la séance, c'est quoi ? Le prix que paie le gogo, bien sûr . C'est de la prostitution AU RABAIS. Oui Monsieur. Et Raël, opportuniste en diable comme d'hab, va profiter de l'aubaine de l'audience mondiale de "Playboy" pour faire de la pub pour son mouvement, tellement de pub qu'il na pas pu "résister" à les encourager personnellement !


  Canada : Raël

Clonaid annonce, toujours sans preuve, la naissance d'un clone au Japon

AFP , 21 janvier 2003 Par Brigitte Castelnau

[Texte intégral]

TORONTO - Brigitte Boisselier, présidente de la société Clonaid, liée à la secte des raéliens, a affirmé jeudi à Toronto, sans en apporter la moindre preuve, qu'un bébé, clone d'un enfant de deux ans décédé, était né mercredi au Japon.

C'est le troisième bébé clone supposé dont la naissance est ainsi annoncée publiquement depuis un mois par la chimiste française, sans que soient fournis les moyens à la communauté scientifique de vérifier la réalité de ces dires. "Un troisième bébé est né au Japon le 22 janvier au matin", a prétendu Brigitte Boisselier, lors d'une conférence de presse, en affirmant que les "parents" étaient un couple d'une quarantaine d'années. Le supposé bébé, dont l'identité n'a pas été révélée, "va bien", a-t-elle ajouté.

Selon elle, ce supposé bébé serait un petit garçon de 3,2 kg, mis au monde par une mère-porteuse. Il aurait été conçu à partir d'un ovule de cette dernière fécondé par une cellule prélevée sur un enfant du couple tombé dans le coma et décédé à l'âge de deux ans. "C'est le clone d'un petit garçon de deux ans, mort il y a 18 mois. Ce bébé est mort à la suite d'un accident. Nous avons eu le temps de préserver des cellules avant sa mort", a précisé Mme Boisselier. Elle a affirmé que Clonaid allait diffuser une photo du bébé sur son site internet (www.clonaid.com). Mais comme lors des deux naissances précédemment annoncées - l'une le 26 décembre d'un couple d'Américains, l'autre le 3 janvier d'un couple de lesbiennes néerlandaises - la présidente de Clonaid n'a fourni aucune preuve de ses assertions.

La communauté scientifique a accueilli avec le plus grand scepticisme ces annonces de clonage humain, d'autant qu'elles proviennent d'une secte versée dans la science-fiction. Certains chercheurs n'hésitent pas à crier à la supercherie, accusant les raéliens de vouloir se faire de la publicité à bon compte. Alors que des journalistes la pressaient de fournir des preuves, Mme Boisselier a indiqué que le couple de lesbiennes néerlandaises examinaient la possibilité de présenter leur fillette au public. "Dans quelques jours, les mères vont apparaître en public", a-t-elle promis.

Pour le bébé clone japonais, les parents attendent de voir comment vont réagir les autorités japonaises, a-t-elle dit. Selon elle, la loi japonaise "interdit le clonage humain mais elle n'interdit pas de faire un clonage pour des parents japonais".

Basée à Las Vegas (Nevada), Clonaid a été fondée par les raéliens, une secte dirigée par un ancien journaliste français Claude Vorilhon, alias "Raël". Se présentant comme un prophète, il professe que l'espèce humaine a été créée par clonage il y a 25.000 ans par des extraterrestres.


  France : Shri Ram Chandra

Augerans: la vente du château se précise

Le Progrès du Jura, 23 janvier 2003 par J.CL.B

[Texte intégral]

Cette fois, c'est en bonne voie. La vente du château d'Augerans, actuellement propriété de Shri Ram Chandra Mission (SRCM), pourrait se concrétiser dans les prochaines semaines. Une promesse de vente a même été signée à la fin de l'année dernière.

SRCM, une association qui affirme " pratiquer la méditation centrée sur le cceur ", a été classée comme organisation sectaire par la commission d"enquête parlementaire que conduisait le député socialiste Jacques Guyard. Un classement auquel se rallie aussi l' AFDI, Association de défense des familles et des individus, qui souligne la trop grande soumission des membres envers le maître.

Le centre mondial de SRCM se trouve à Madras, en Inde. C'est en 1988 que l'association avait acquis le château d'Augerans, ancienne colonie de vacances de Peugeot, et elle en avait fait son quartier général européen, lieu de séminaires rassemblant à chaque fois plusieurs centaines de personnes.

Divisé en appartements. La vente avait été confiée dès 2001 à une agence immobilière de Haute-Saône. le château, avec ses 950 mètres carrés habitables, ses dépendances et annexes de 600 et 200 mètres carrés, son parc de 11 hectares comptant 2 hectares d'étang, avait été mÎs à prix 4 070 000 F (620 468 euros). Une telle transaction demande non seulement du temps, mais aussi une certaine préparation. Il se confirme que l'achat devrait être réalisé par un groupe de personnes, constitué en société civile immobilière. Figure parmi elles le responsable d'un cabinet d'ingénierie basé en Alsace, lui-même étant originaire de la région doloise. L'objectif de cette société est de transformer le château en co-propriété divisée en appartements. Sur son site internet, Shri Ram Chandra Mission indique que le dernier séminaire à " l'ashram d'Augerans " se tiendra du 27 avril au 1er mai, pour l'anniversaire du maître.

Les mois de mai et juin seront ensuite consacrés au nettoyage des lieux.

 


  Canada : Raël

Clonaid n'est pas "Incorporated"

News, 24 janvier 2003 sur Al religion raelian

Commentaire suite à un article en anglais relevé sur le site CNN par Xavier Martin-Dupont

[Texte intégral]

Le petit Kaenzig avait déjà expliqué que clonaid n'était pas "Incorporated" (NDR. compagnie non enregistrée). Il semblerait que lors
de son audition il ait finalement admis qu'il ne percevait aucun salaire de clonaid et que cette compagnie n'était déclarée nulle
part

Bien sûr, il n'a pas pu s'empêcher de mentir par omission en affirmant qu'il ne connaissait que Brigitte Boisselier, ce qui n'est
absolument pas crédible.

En tout cas le juge semble avoir une confiance à ce point limitée en Kaenzig qu'il lui a ordonné de comparaître en personne,
accompagné de Boisselier, la semaine prochaine...On n'a pas finis de rire!

"Les Zelohim sont là" http://www.zelohim.org

 


  Etats-Unis : Raël

Clonaid devant les juges le 29 janvier

Le Monde, 24 janvier 2003

[Texte intégral]

Les responsables de l'entreprise sont sommés d'apporter la preuve de l'existence de bébés clones. Mais le fondateur de la secte raélienne évoque une vaste supercherie

NEW YORK de notre correspondant
La justice américaine semble bel et bien décidée à contraindre la société Clonaid-Entreprise, créée par l'Eglise raélienne à prouver ou à démentir l'existence d'un enfant conçu à partir de la technique du clonage. L'annonce de l'existence de cet enfant - dénommé Eve - avait été faite le 26 décembre 2002 à Miami par Brigitte Boisselier, présidente de la société Clonaid.

Thomas Kaenzig, vice-président de Clonaid, était convoqué mercredi 22 janvier devant un tribunal de Fort Lauderdale (Floride), à la suite de la plainte déposée par Bernard Siegel, avocat de Miami qui, au lendemain de l'annonce de la naissance d'Eve, avait demandé au juge pour enfants John Frusciante de mettre sous tutelle le nouveau-né afin de protéger sa santé. Lors de sa conférence de presse du 26 décembre, Mme Boisselier avait promis d'apporter les preuves scientifiques de ses allégations.

Des empreintes génétiques devaient être réalisées - tant chez l'enfant que chez l'adulte dont il serait le clone - par des experts indépendants. Mme Boisselier devait toutefois renoncer à apporter de telles preuves en expliquant que, du fait de l'initiative de M. Siegel, la sécurité de l'enfant et de ceux qui avaient souhaité sa venue au monde n'était plus assurée. Mercredi 22 janvier, l'audience a rapidement tourné à la mascarade. Ainsi, entouré de ses avocats, Thomas Kaenzig a, depuis son domicile de Las Vegas, affirmé au juge - via une communication téléphonique - ne pas avoir la moindre idée de l'endroit où se trouvait l'enfant, tout en laissant entendre qu'il se trouvait peut-être au Canada. Il assure d'autre part ne pas connaître son identité.

Ne dissimulant pas une certaine frustration, le juge Frusciante a convoqué M. Kaenzig et Mme Boisselier pour une nouvelle audience, fixée au mercredi 29 janvier. Il exige qu'ils soient présents sous peine de poursuites. « Pour éventuellement désigner une tutelle, il faut au moins savoir si l'enfant existe, et Brigitte Boisselier est la seule à pouvoir apporter une réponse », a-t-il déclaré.

M"" Boisselier séjournerait actuellement au Canada. Poursuivant sa campagne internationale de promotion, la société Clonaid a, le jour même où son vice-président était convoqué par la justice américaine, annoncé la naissance d'un troisième enfant qui aurait été conçu par la technique du clonage.

L'information a été donnée par Mme Boisselier à la chaîne de télévision privée Tokyo Broadcasting System. Cette fois, l'enfant aurait été conçu à partir du noyau d'une cellule prélevée chez un enfant japonais âge de deux ans tué dans un accident de voiture.

Une nouvelle fois, la présidente de Clonaid s'est refusée à donner des précisions sur le lieu de naissance de l'enfant et sur son identité. Aucune preuve scientifique n'a d'autre part été apportée.

En 2000, le Japon a adopté une législation interdisant le clonage. Cette loi prévoit une peine de prison de dix ans maximum pour toute tentative de clonage et une amende allant jusqu'à 10 millions de yens (85 000 euros).

Claude Vorilhon, ancien journaliste et fondateur de la secte raélienne se [ félicitait vivement? ] dimanche 19 janvier au Québec, de la campagne de publicité planétaire - et gratuite - dont il bénéficie depuis la fin décembre. Il l'a d'ores et déjà chiffrée à 500 millions de dollars. « C'est fait maintenant, a-t-il déclaré devant trois cents de ses fidèles. J'ai informé la planète entière de mon message. » II a ensuite implicitement reconnu la possibilité d'une supercherie. «Si c'est vrai (le clonage), Brigitte Boisselier mérite le prix Nobel. C'est l'avancée scientifique la plus fantastique de l'histoire de I'humanité a-t-il fait valoir. Si c'est faux, elle est entrée dans l'histoire avec l'un des plus grands canulars de tous les temps. Dans les deux cas, c'est merveilleux. Grâce à ce qu'elle a fait, le monde entier connaît le mouvement raélien. »


  Canada : Raël

Les charlatans ont-ils le chemin libre?

Cyber Presse , 25 janvier 2003 par Louise Leduc (La Presse)

[Texte intégral]

Les sectes et la loi

Impossible d'échapper à la question. Sommes-nous trop permissifs et accueillants face à tous ceux qui croient aux anges, aux extraterrestres ou à la vie éternelle sur la planète Sirius? Aujourd'hui et demain, La Presse se penche sur le traitement réservé aux sectes au Québec.

Jamais Valcourt, dans les Cantons-de-l'Est, n'avait été une destination internationale aussi courue. De France, de Belgique, des quatre coins des États-Unis, pendant le temps des Fêtes, les journalistes ont convergé vers le domaine Ufoland de Raël. Que le Québec concède des avantages fiscaux au mouvement n'a pas manqué de faire sourciller le quotidien parisien Le Monde. De là à dire que nous avons été la risée du monde occidental il y a quelques semaines...

Le Québec, terre promise des Français sectaires
Quel statut fiscal pour le mouvement raélien?
Des dates sanglantes

«En fait, en France, les gens trouvent que le Québec, à l'instar de l'Amérique du Nord, est tolérant à outrance et, partant, vulnérable aux escrocs religieux», dit Jacques Cherblanc, titulaire d'un doctorat en sciences politiques de l'Université de Bordeaux et qui en termine un autre à l'UQAM sur les sectes.

Jacques Cherblanc, lui-même Français d'origine, ne partage pas l'opinion de ses concitoyens. Pour lui, le Québec et le Canada doivent continuer de respecter les libertés religieuses garanties par les chartes des droits et libertés.

Dans le même esprit, les universitaires répugnent même désormais à employer le mot «secte» étant donné la connotation péjorative qu'il charrie. Ici, si ce n'est quelques égards particuliers envers la tradition ou l'apport culturel relatif des uns et des autres, les chercheurs traitent avec la même considération raéliens et catholiques, Témoins de Jéhovah et juifs, tant qu'ils agissent dans le respect de la loi.

Une croyance, disent les chercheurs, se rapporte à quelque chose qui n'est pas prouvé. «Cela étant, qui serions-nous pour décider qu'il est tout à fait correct de croire que Jésus a marché sur l'eau, mais tout à fait farfelu que les raéliens croient aux extraterrestres?» demande Jacques Cherblanc

Pas question pour les universitaires, donc, de hiérarchiser les croyances. «Le seul critère éthique pour juger du bien ou du mal d'un groupe, c'est le bien ou le mal qu'il exerce sur ses adhérents», estime Louis Rousseau, professeur de sciences religieuses à l'UQAM.

Cette objectivité universitaire québécoise et l'état du droit au pays ne laissent donc pas beaucoup de prise pour quelque tentative de répression préventive que ce soit.

Le coroner Yvon Naud n'a d'ailleurs pas manqué de le mentionner dans son rapport sur la tragédie de l'Ordre du Temple solaire, en 1996. «Ce n'est pas uniquement avec des lois, ni même avec une plus grande vigilance policière, qu'on limitera les dégâts attribuables aux sectes. La police peut bien avoir toutes les listes de noms de membres de sectes suspectes et exercer une certaine vigilance, elle ne réussira jamais à les neutraliser complètement et à empêcher la répétition de gestes semblables. (...) La société (...) se doit de mettre en place des structures d'éducation, d'information et de surveillance, car la ligne entre une religion et une secte déviante est parfois mince. Mais cette information a un prix. Sommes-nous prêts, comme société, à investir pour nous défendre contre toutes les sectes?»

Tout indique que non, à en croire l'absence totale de publicité sociale sur le sujet et le très, très discret organisme Info-Sectes. Est-ce à dire pour autant que l'on laisse le chemin dangereusement libre aux charlatans de tout poil ?


  Canada : Sectes

Le Québec, terre promise des Français sectaires

Cyber Presse , 25 janvier 2003 par Louise Leduc (La Presse)

[Texte intégral]

Le 30 mai 2001, la France promulguait la loi About-Picard, «tendant à renforcer la prévention et la répression à l'encontre des groupements à caractère sectaire». Rien de tel au Québec, ouvert à toute croyance spirituelle, bizarre ou pas. C'est cette différence d'approche qui nous a valu au Québec l'immigration de nombreux raéliens et d'autres Français aux idées très nouvelles.

«Tous les dirigeants français de La Nouvelle Acropole (considérée comme une secte en France) se sont par exemple établis ici et ont obtenu leur citoyenneté canadienne», note Jacques Cherblanc, qui poursuit un doctorat en sciences religieuses à l'UQAM, après en avoir terminé un en sciences politiques à Bordeaux.

Dans la foulée de la loi About-Picard, la France a établi une liste de 172 groupes considérés comme des sectes. Cela va de l'Association pour la recherche et l'étude de la survivance au Moulin du Soleil en passant par l'Église de scientologie et les Témoins de Jéhovah.

Au Québec, un demi-siècle après la chasse avortée de Maurice Duplessis aux Témoins de Jéhovah, une telle liste est impensable. «On pourrait à la rigueur promulguer une loi semblable à celle contre le crime organisée, qui viserait expressément les organisations qui donnent dans la fraude fiscale ou l'exploitation des enfants, avance le constitutionnaliste Julius Grey. Une telle loi, qui ne devrait en rien reposer sur le contenu des croyances, ne m'apparaît cependant pas nécessaire. Nous disposons déjà d'outils juridiques suffisants.»

Une menace à placer en perspective

Inutile de paniquer, de toute façon, assure Pauline Côté, professeure titulaire de sciences politiques à l'Université Laval. «Contrairement à ce que laissent croire les sectes, qui sont toutes triomphalistes et qui gonflent leurs chiffres, seuls 1900 Québécois se sont réclamés de nouvelles religions et spiritualités selon les plus récentes données de Statistique Canada. Bien sûr, plusieurs refusent de s'étendre sur leurs croyances lors des recensements, mais je serais extrêmement étonnée que le nombre d'adeptes des nouvelles religions dépasse 10 000 Québécois.»


  Etats-Unis : Sectes

La première puissance des sectes

Cyber Presse , 26 janvier 2003 par Martin Vallières

[Texte intégral]

Des centaines de groupes plus ou moins connus, près de 15 millions d'adhérents depuis 20 ans, selon des experts: les États-Unis sont la plus importante terre d'accueil des sectes, fortes de la liberté de religion inscrite au premier plan de la constitution.

En fait, l'histoire de la colonisation des premiers États de l'union est farcie de sectes et de communautés religieuses qui fuyaient la persécution en Europe en s'installant sur le nouveau continent.

Par conséquent, constate Rick Ross, recherchiste expert en matière de sectes et intervenant fréquent dans les tribunaux et les médias, «les autorités américaines ont toujours été très réservées envers les sectes en raison du droit à la liberté de religion et à la liberté de rassemblement».

Pour Michael Langone, directeur de l'American Family Foundation, une organisation de Floride reconnue pour l'aide psychologique qu'elle apporte aux victimes des sectes, «les autorités gouvernementales devraient appuyer plus de recherches afin de comprendre et de surveiller les sectes. Mais faire ça tout en évitant de toucher à la liberté de religion, c'est un vrai champ de mines politique.»

Tout au plus, les abus de certaines sectes durant les décennies 70 et 80 ont permis d'établir des balises juridiques à cette liberté de religion. Rick Ross rappelle le cas des davidiens de Waco, au Texas, où une fusillade avec des policiers et un incendie mortel avaient fait sensation, en 1993. «Selon la constitution, les autorités ne pouvaient rien contre les croyances de ce groupe. Mais quand les davidiens se sont mis à stocker des armes, les autorités fédérales ont décidé d'intervenir», relate M. Ross.

«Sur le coup, la fusillade et l'incendie ont créé l'impression que les policiers avaient usé d'une force excessive, ce que d'autres sectes ont vite récupéré. Mais les enquêtes du Congrès et les procès qui ont suivi ont démontré que les davidiens avaient déclenché la fusillade et qu'ils avaient mis le feu à leur repaire.»


  Grande Bretagne: Sectes

Le royaume des libertés individuelles

Cyber Presse , 26 janvier 2003 par Isabelle Hachey

[Texte intégral]

Londres - À Londres, la majorité des hurluberlus qui s'agitent chaque dimanche au Speakers' Corner, célèbre coin de Hyde Park voué depuis plus d'un siècle à la «démocratie», tentent de sauver les passants de l'enfer en leur prodiguant leur propre version de la bonne parole. Hissés sur des chaises, gueulant bien fort pour obtenir l'attention des badauds, ces prophètes autoproclamés semblent bien souvent plus fous les uns que les autres.

Ce rendez-vous dominical résume, en un clin d'oeil, l'attitude de la Grande-Bretagne face aux quelque 500 sectes établies sur ses îles. Au royaume des libertés individuelles, chacun a le droit d'adopter les croyances de son choix, aussi bizarres puissent-elles sembler. Plusieurs sectes, comme l'Église de l'Unification (les Moonies), sont même considérées comme des religions officielles. À ce titre, elles sont exemptées d'impôts, tout comme les raéliens au Québec.

Ici, pas question d'adopter une loi visant à encadrer les sectes comme en France. «Nous n'acceptons pas l'idée française selon laquelle les gens de certaines croyances devraient être traités différemment des autres, laïcs ou catholiques», dit la sociologue Eileen Barker, présidente du Réseau d'information sur les mouvements religieux (INFORM), un observatoire indépendant chargé de veiller à l'exercice des libertés religieuses dans le respects des lois britanniques.

L'organisme collige et fournit des informations objectives sur les sectes. «Nous sommes d'accord avec le gouvernement pour dire qu'on n'établit pas de règles spéciales pour les nouveaux mouvements religieux. (...) Si un groupe religieux commet un acte criminel, ses membres sont assujettis à la loi comme n'importe quel autre citoyen, ni plus ni moins.» Et si une personne glisse sous l'emprise d'une secte? «Ça dépend de ce que vous voulez dire par là. On peut être sous l'emprise de l'Église anglicane», répond Mme Barker.

Cette logique égalitariste désole Ian Haworth, secrétaire général du Cult Information Centre de Londres, expatrié canadien et ancien adepte d'une secte ontarienne. Selon lui, la Grande-Bretagne ne protège pas les libertés individuelles en laissant ses citoyens s'enrôler auprès de gourous peu scrupuleux. Au contraire. «La France, elle, protège les libertés avec sa nouvelle loi sur la manipulation mentale. Elle comprend le problème et subventionne les groupes anti-sectes depuis les années 1970. Ça n'est jamais arrivé en Grande-Bretagne.»

Interdits de séjour

L'ouverture d'esprit britannique a tout de même ses limites. Aucun groupe religieux n'est banni, mais certains leaders controversés, comme Sun Myung Moon, gourou de l'Église de l'Unification, sont interdits de séjour au pays. Louis Farrakhan, leader américain de la Nation de l'Islam, n'a pas eu droit de visite depuis 17 ans, les gouvernements successifs craignant que ses discours incendiaires ne provoquent des désordres.

En 1999, après trois ans de débats, le pays a aussi refusé de reconnaître officiellement l'Église de scientologie en tant que religion. En terre britannique, la secte fondée par l'auteur de science-fiction américain Ron Hubbard doit donc se contenter d'un statut d'entreprise. Et payer ses impôts.

Un an plus tôt, l'Allemagne était allée plus loin en interdisant aux scientologistes de siéger au parlement, s'attirant les foudres du département d'État américain et de certaines vedettes hollywoodiennes. Dustin Hoffman et Oliver Stone, entre autres, a attaqué cette «persécution», comparable, selon eux, au traitement des Juifs dans les années 1930. La France, elle non plus, n'a pas échappé à la furie des Américains pour ses attaques répétées contre l'Église de scientologie.

C'est peut-être en partie pour éviter ce genre de critiques que le Parlement européen n'a jamais introduit de loi visant à réglementer les activités des sectes, bien que les députés se soient penchés sur la question à trois reprises depuis 20 ans. La dernière fois, en 1998, le Parlement n'est pas parvenu à un consensus, se heurtant aux disparités des approches politique et juridique entre les différents pays membres de l'Union européenne.


  Etats-Unis : Raël

Clonaid montre son laboratoire: cela ne prouve rien, selon un expert

AFP, 27 janvier 2003

[Texte quasi intégral]

WASHINGTON - La firme Clonaid, liée à la secte des raéliens, a placé pour la première fois des images vidéo de son laboratoire clandestin sur son site internet, mais ce petit film ne prouve rien, a estimé lundi un généticien américain interrogé par l'AFP.

Dans cet enregistrement vidéo de quatre minutes et demie consultable sur le site de Clonaid, la présidente de cette société, la chimiste française Brigitte Boisselier, manipule des équipements et commente ce qu'elle présente comme les étapes de la procédure de clonage humain.

La localisation du laboratoire n'est pas révélée. Selon un généticien indépendant interrogé par l'AFP, plusieurs instruments sont identifiables sur ces images, notamment "un micromanipulateur relié à un microscope binoculaire de dissection" ainsi qu'une "machine de fusion cellulaire embryonnaire".

"Ces images montrent qu'ils ont l'équipement de base pour réaliser des clonages", a expliqué Bill Muir, généticien à l'Université de Purdue, à West Lafayette (Indiana, centre), qui travaille pour sa part sur des embryons de souris transgéniques. "Mais on ne peut rien en déduire. Cela revient à montrer des images d'une voiture de course et à la démarrer: cela ne veut pas dire qu'ils savent la conduire", a-t-il ajouté.

Mme Boisselier a annoncé, sans apporter aucune preuve, que trois bébés clones étaient nés dans le monde, des assertions accueillies avec scepticisme par la communauté scientifique, dont certains membres n'hésitent pas à dénoncer une supercherie et un coup de publicité.[.....]


  France : Actualités diverses

Paramédical, la nouvelle vague lucrative

Libération 27 janvier 2003 par Ondine Millot

[Texte intégral]

Des centaines de stages sont proposés. Encore faut-il savoir faire le tri.

«Devenez psycho-relaxologue», «coach en développement personnel», «kinésiologue», «praticien en rebirth»... Un bref survol des pages annonces du mensuel Psychologies magazine suffit à apprécier l'ampleur du phénomène. Il existe dans le domaine paramédical des dizaines de métiers, insoupçonnés du néophyte. Et des centaines d'organismes prêts à faire de vous un pro de n'importe quelle thérapie. «C'est un secteur en plein boom. De plus en plus de structures se spécialisent dans ces formations», constate Marie-Christine Soroko, directrice de la Fédération de la formation professionnelle. «Ce type d'offres s'est beaucoup développé ces dernières années», confirme Nathalle Bourdon, responsable des annonces «Mieux vivre» à Psychologie magazine. «Il y a un foisonnement d'organismes, nous sommes obligés de trier pour éliminer ceux qui ne sont pas sérieux. »

A cette profusion de formations correspond une multiplication des nouvelles «techniques» thérapeutiques. L'Association européenne de psychothérapie (EAP) en reconnaît une trentaine. Il en existe, non reconnues, près de 200.

Mais qui, exactement, souhaite devenir thérapeute en «hypnose ériksonienne», en «programmation neuro linguistique» (PNL) ou en «sophrologie» ? Tout le monde, assure Eric Pigani, journaliste à Psychologie magazine, spécialisé dans les questions de formation. «La plupart de ces organismes n'ont pas de mal à remplir leurs stages, poursuit-il. Ils s'adressent à tous ceux qui veulent "changer de vie", ce qui est un discours très répandu, chez des personnes de tous âges et de tous milieux. Beaucoup de gens sont malheureux dans leur profession. Ils pensent qu'ils seraient plus heureux s'ils se sentaient utiles, s'ils avaient un métier qui leur permette "d'aider les autres". Cela correspond aussi à un courant plus altruiste dans nos aspirations, après une longue ère individualiste.»

Ces dernières années, Jean-Yves Boltard, directeur du département intermittent du spectacle à l'Afdas (Fonds d'assurance formation des activités du spectacle), a ainsi vu «fleurir» les demandes de financement de formations liées au «développement personnel» sur son bureau. «On est extrêmement prudents, explique-t-il. On finance certains dossiers, bien ficelés. Mais on refuse ceux où la personne, visiblement, a choisi une formation pour se faire du bien, sans véritable démarche professionnelle.» Bien souvent, en effet, les formations de thérapeute attirent des élèves plutôt en recherche d'une thérapie pour eux-mêmes que d'un nouveau métier . «C'est un réflexe naturel, analyse Eric Pigani. On se dit: si je suis capable d'aider des gens, c'est sûr, J'irais mieux, je me trouverais. Mais on ne peut pas aider les autres si on n'est pas bien avec soi-même.» D'autant que les formations bidons ne manquent pas. «Il faut faire extrêmement attention, dit Eric Pigani. Ne pas hésiter à comparer les organismes. Vérifier que l'école a un numéro d'enregistrement agréé auprès du ministère du Travail, ce qui permet de bénéficier d'un financement. Ne pas tout payer dès le premier jour, se ménager une porte de sortie.» Se méfier, enfin, de ceux qui promettent un «diplôme» de masseur ou de psychothérapeute après deux semaines de formation. «Pour exercer un métier qui touche de si près à la personne, il faut d'abord faire un travail sur soi», prévient Nathalie Bourdon de Psychologie magazine. «Et ça, il n'y a pas de mystère : c'est toujours très long.».


  Canada : Raël

Le prétendu premier bébé cloné serait en Israël

Radio Canada, 29 janvier 2003 par Louise Leduc (La Presse)

[Texte intégral]

Le juge d'un tribunal de Floride a rejeté la cause de la petite Eve, ce premier bébé prétendument cloné par la compagnie Clonaid. Le juge a estimé qu'il n'avait pas la compétence pour juger cette affaire.

Il a pris cette décision après le témoignage de la présidente de Clonaid, Brigitte Boisselier. Elle a révélé qu'Eve était en Israël, qu'elle n'était pas née aux États-Unis et qu'elle n'y avait jamais mis les pieds. Elle a aussi déclaré qu'elle n'avait vu l'enfant que sur vidéo. Clonaid a annoncé le 27 décembre la naissance de ce bébé sans jamais apporter de preuves qu'il s'agissait bel et bien du premier clone humain.

L'audience à laquelle a participé Mme Boisselier visait à déterminer si la justice de Floride devait nommer un tuteur pour l'enfant. Un avocat avait saisi la justice, demandant qu'Eve soit retirée à ses parents, présentés par Clonaid comme des Américains, invoquant les problèmes génétiques observés chez les animaux clonés.

Interrogée sous serment, Brigitte Boisselier, dont la firme est liée à la secte des raéliens, a répété que deux autres bébés issus du clonage reproductif étaient nés depuis qu'Eve a vu le jour le mois dernier.


  France : Sectes & Raël

Une association présidée par Kouchner a déposé plainte contre les raéliens

AFP, 29 janvier 2003

[Texte intégral]

PARIS - Une association, "Ingérence santé", créée à la fin de l'année 2002 par l'ancien ministre de la Santé Bernard Kouchner, a déposé plainte contre les responsables français de la secte des raéliens en raison de leurs activités dans le clonage reproductif, a-t-on appris mercredi auprès d'une responsable d'Ingérence Santé. "Nous avons déposé plainte auprès du procureur de la République de Paris pour pratiques eugéniques", a indiqué à l'AFP la secrétaire générale de l'association, Marie Sills.

"Les agissements (de la secte) constituent d'ores et déjà le crime de mise en oeuvre d'une pratique eugénique tendant à l'organisation de la sélection des personnes", indique l'association dans un communiqué, en rappelant que ce crime est puni de 20 ans de réclusion criminelle. Le 26 décembre, Brigitte Boisselier, présidente de la société Clonaid, liée aux raéliens, avait annoncé la naissance du premier clone humain, une petite fille née de parents américains et dénommée "Eve".

Elle n'en a toutefois apporté aucune preuve. Elle a depuis annoncé, toujours sans aucune preuve, la naissance de deux autres clones, l'un en Europe, l'autre au Japon.


  France : Raël

Les consignes du "prophète"

Les News, 29 janvier 2003 transmis par Frank

[Texte intégral]

Subject: consigne de notre prophète Date: 29 Jan 2003

Bonjour à tous, dans le premier de ces deux articles Gaetan répond aux journalistes que " nos conférences n'ont pas pour but d'amnener à nous de nouveaux adeptes mais d'informer"...

Aprés nos actions style "apostasie" (dont nous n'avons plus besoin vu l'impact clonage) je pense qu'il est temps, comme Pierre le disait, de faire des conférences et actions en affichant trés clairement nos buts : - faire du prosélytisme comme les Droits de l'Homme l'autorisent, - essayer d'obtenir le maximum de nouveaux membres et l'afficher clairement dans nos réponses aux journalistes.

Il faut cesser de nous défendre de vouloir faire de nouveaux membres, et le clamer haut et fort. Cette affirmation sera encore plus choquante pour les medias qui de toutes façons le laissent toujours entendre.En le clamant haut et fort on va les déranger encore plus...

Pierre était même en faveur d'une action devant les écoles et universités pour inciter les gens à devenir Raeliens en annonçant la couleur ...J'approuve totalement !

Love RAEL


  France : Sectes & Raël

Le Sénat: le clonage reproductif, "crime contre l'espèce humaine"

AFP, 29 janvier 2003 par Claude Levy

[Texte intégral]

PARIS - Les sénateurs se sont montrés unanimement favorables dans la discussion générale sur la révision des lois bioéthiques avec la proposition du ministre de la Santé Jean-François Mattei pour considérer le clonage reproductif comme "un crime contre l'espèce humaine".

Cette disposition devrait être votée au cours de la nuit de mercredi à jeudi. "Notre groupe approuve l'interdiction du clonage reproductif mais seul un interdit mondial serait efficace" a affirmé Jean-Louis Le Lorrain (centriste, Haut-Rhin) en se prononçant également en faveur de l'interdiction du "clonage à visée thérapeutique" qui "comporte une instrumentalisation du corps humain".

Pour Michel Mercier (centriste, Rhône), le clonage reproductif "doit évidemment être interdit car il met à mal la singularité de l'être humain". "On a fait croire que la thérapie cellulaire allait éradiquer toutes les maladies. Or, elle est balbutiante" a affirmé Jean-Pierre Fourcade (UMP, Hauts-de-Seine). "Nous sommes contre la clonage, qui est une régression, mais nous voulons développer la thérapie génique" a-t-il dit en estimant "que la position de l'Académie des sciences - qui s'est déclarée favorable au clonage thérapeutique - est un peu anachronique". "Un acte criminel" Gilbert Barbier (RDSE, Jura) s'est déclaré "favorable à l'interdiction totale du clonage". "Ne jouons pas les apprentis sorciers", a-t-il lancé en affirmant qu'il fallait "éviter les zones d'ombre et les frontières mal définies". "La reproduction humaine n'est pas l'élevage. Le clonage est un crime contre l'humanité qu'il faut sanctionner comme tel. Il faut absolument agir sur le plan international" a assuré André Lardeux (UMP, Maine-et-Loire). Pour Jacques Blanc (UMP, Lozère) le clonage, c'est "créer un nouvel être humain, par duplication, manipulation, selon le mythe de l'immortalité, et cela c'est un crime contre l'espèce".

Les intervenants de gauche ont exprimé une position identique à celle du ministre et du rapporteur Francis Giraud (UMP, Bouches-du-Rhône) sur le clonage reproductif. "Nous sommes sous le choc de l'annonce du premier clone humain. Il s'agit certainement d'une supercherie lugubre. Nous sommes d'accord pour créer une incrimination de crime contre l'espèce humaine, passible d'une très lourde peine", a souligné Gilbert Chabroux (PS, Rhône). "Le clonage reproductif humain est un acte criminel qui porte atteinte à l'intégrité de l'espèce humaine et constitue une pratique eugénique", a-t-il dit. "Je ne puis que souscrire à la prohibition formelle et à l'incrimination en ce qui concerne le clonage reproductif", a déclaré Guy Fischer (PCF, Rhône). "Nous incriminons le clonage à visée reproductive de crime contre le genre humain", a-t-il dit alors qu'Ivan Renar (PCF, Nord) a souligné que le clonage reproductif constitue "une instrumentalisation de l'être humain qui revient en définitive à faire disparaître l'humain". Les sénateurs ont voté mercredi la création d'une Agence de la biomédecine ainsi qu'un amendement prévoyant que le médecin demande à une personne atteinte d'une anomalie génétique de prévenir les membres de la sa famille. Le Sénat a également limité les dons d'organes entre vivants au cercle de famille élargi ainsi qu'aux personnes ayant deux ans de vie commune, avec l'accord du gouvernement.


  France : Sectes & Raël

Le Sénat vote la possibilité de dissolution de sectes

AFP, 30 janvier 2003

[Texte intégral]

Sénat-bioéthique
Clonage reproductif : le Sénat vote la possibilité de dissolution de sectes

PARIS- Le Sénat a adopté jeudi un amendement qui prévoit la possibilité de dissoudre des mouvements sectaires en cas d'infraction à l'interdiction du clonage reproductif ou de propagande en sa faveur. Ce vote est intervenu lors de la discussion, en première lecture, du projet de loi sur la bioéthique.
L'amendement présenté par Nicolas About (UMP, Yvelines) se situe dans le cadre de la loi du 12 juin 2001 sur les sectes qui prévoit une procédure
de dissolution civile de personnes morales condamnées à plusieurs reprises pour certaines infractions.


  Vatican : Sectes

Le Vatican condamne le mouvement du New Age

AFP, 30 janvier 2003

[Texte intégral]

CITE DU VATICAN - Le Vatican publiera lundi prochain un document condamnant le "New Age" comme "l'un des défis les plus urgents auxquels sont confrontés les chrétiens", a indiqué jeudi à l'AFP le cardinal français Paul Poupard, président du Conseil pontifical pour la culture. "Le New Age est un phénomène complexe qui se propose aux chrétiens non seulement comme un défi religieux, mais aussi comme un défi culturel dans un monde où la culture est en crise", a-t-il commenté. "Il s'agit d'un premier rapport, qui sera suivi par d'autres "Réflexions" consacrées aux sectes, auxquelles d'ailleurs a été consacré il y a quelques années le document "Les sectes, un défi pastoral", a précisé le prélat.

Le document du Vatican est "une réflexion chrétienne sur ce phénomène qui a déferlé un peu partout dans le monde, en nous obligeant ainsi à y consacrer notre attention", a souligné le prélat. Il comporte près d'une centaine de pages et sera signé par le Conseil pour la culture ainsi que par le Conseil chargé du dialogue inter-religieux, présidé par l'archevêque anglais Michael Fitzgerald.

Le Vatican a déjà mis en garde maintes fois les fidèles contre les sectes et le mouvement du New Age en particulier. Le pape est intervenu personnellement et a même convoqué en 1991 un consistoire extraordinaire sur le "danger" représenté par les sectes. Dans son livre-interwiew "Entrez dans l'Espérance" en 1994, il a affirmé à propos du New Age qu'il ne "fallait pas se laisser bercer par l'illusion que ce mouvement puisse préluder à un renouveau de la religion". "Il s'agit tout simplement de la version moderne d'une attitude spirituelle qui, au nom d'une prétendue connaissance supérieure de Dieu, finit par rejeter définitivement sa Parole en la remplaçant par des paroles toutes humaines", a affirmé Jean Paul II.


  Etats-Unis : Mormons

Pour les jeunes mormons, partir en mission est désormais un privilège

AFP, 30 janvier 2003

[Texte intégral]

SALT LAKE CITY (Etats-Unis) - L'Eglise mormone a décidé d'imposer des critères de sélection à ses jeunes missionnaires, considérant que professer la bonne parole à l'étranger n'est désormais plus une obligation, mais un privilège devant être réservé à ses plus vertueux représentants.

L'Eglise de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours, le nom officiel de la religion mormone, est en train de révolutionner subtilement, mais clairement une coutume vieille de plus de 30 ans.

Pour tout jeune, être envoyé comme missionnaire aux antipodes de son foyer était jusqu'à présent le rite initiatique suprême, la bénédiction à laquelle ses parents le préparaient mentalement depuis sa plus tendre enfance. Les cheveux bien coupés, le ton courtois, ils sont actuellement 58.000 bénévoles dispersés dans quelque 130 pays à remplir ainsi leur devoir, passant deux ans pour les garçons et 18 mois pour les filles à enseigner et travailler au service de la communauté sous la supervision d'un responsable.

Mais, alors que l'ancien président de l'Eglise, Spencer Kimball, proclamait il y a vingt ans que "tout jeune homme doit servir dans une mission", jugeant qu'il s'agissait non "pas d'une option, mais d'une obligation", son dirigeant actuel, Gordon Hinckley, ne voit plus les choses de la même manière. Il a ainsi affirmé qu'il n'était plus question d'envoyer de façon systématique les jeunes en mission. Tout d'abord, ceux souffrant de problèmes médicaux devraient être exemptés, selon lui. Mais surtout, les jeunes ayant "gravement transgressé les règles morales" devront attendre que leurs fautes soient pardonnées par l'un des représentants spirituels de l'Eglise.

Aux familles qui comptaient sur un séjour à l'étranger pour remettre leur adolescent égaré dans le droit chemin, le message de leur dirigeant, publié dans l'édition de la semaine dernière de la revue Church News, écarte tout espoir. "Nous n'enverrons pas consciemment des jeunes hommes pour les ramener à la vertu", a assuré le président de l'Eglise mormone, dont le siège est à Salt Lake City, dans l'Utah (ouest). "Le temps est venu d'élever les critères de sélection de ceux appelés au service missionnaire", selon Gordon Hinckley.

La réforme ne s'arrête pas là. Elle touche également l'entraînement dispensé aux jeunes candidats avant leur départ à l'étranger. Au lieu d'obliger les missionnaires à apprendre par coeur les enseignements détaillés de la religion mormone contenus dans les textes sacrés, comme ce fut la règle pendant 50 ans, les doyens de l'Eglise préconisent désormais une approche plus individualisée à partir de l'étude des écritures. Avec ces changements, qui entreront en vigueur dans les prochaines semaines, les autorités mormones ont franchi un grand pas, faisant du service missionnaire un véritable choix, selon des chercheurs étudiant cette religion.


  France : Sectes

De nouvelles armes contre les sectes

La Vie , 30 janvier 2003 par Laurent Grzybowski

[Texte intégral]

Jean-Louis Langlais, le patron de la nouvelle Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, explique en exclusivité pour La Vie, le combat qu'il entend mener.

La lutte antisectes en France a-t-elle péché par excès de zèle ? C'est la question que certains se posent alors que le gouvernement Raffarin a créé, le 27 novembre dernier, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). "Au lieu de s'appuyer sur des faits, on a voulu juger des croyances et des convictions ", estime Daniel Groscolas. ardent militant de la lutte antisectes en France et nouveau président du Centre contre les manipulations mentales (CCMM). Animé d'un farouche esprit laïque, l'homme est peu suspect de complaisance envers les groupes sectaires dont il ne cesse de dénoncer les méfaits. Membre de la précédente Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils), il n'a pourtant pas hésité à claquer la porte de celle-ci en janvier 2001, estimant qu'elle avait " dérapé"

Le nouvel organisme souhaite ouvrir une nouvelle voie. Présidée par Jean-Louis, la Miviludes voudrait se situer dans un juste milieu en orientant son action non plus d'abord vers la répression mais vers la défense des mineurs et un soutien plus important aux victimes des sectes.

Une nouvelle qui réjouit le pasteur Jean Arnold de Clermont, président de la Fédération protestante de France, très critique vis-à-vis de l'action menée jusque-là par la Mils. Celui-ci n'a jamais accepté qu'une Église membre de la Fédération protestante ait un jour été qualifiée par un préfet de .groupe sectaire.. " Il faut absolument dépassionner le débat, dit-il. le Mils était devenue un engin de guerre répondant à des motifs idéologiques. Il est tout à fait normal que, dans le cadre de la laïcité, l'État régule les liens sociaux, mais pas n'importe comment et surtout pas au prix de la liberté religieuse. La suspicion généralisée ne produit rien de bon. "

Parmi les dérapages, un fonctionnaire de l'Éducation nationale, qui a souhaité garder l'anonymat, cite le cas de cette école privée, juive orthodoxe, où les filles n'ont pas le droit de montrer leurs jambes, et contre laquelle la Mils prétendait obtenir des sanctions. Le ministère avait aussi été saisi par la Mils qui souhaitait la révocation d'un directeur d'école, membre du Mandarom. Une enquête interne avait conclu que cet enseignant était irréprochable et qu'il n'avait cédé à aucune forme de prosélytisme. Autre affaire, celle du courant anthroposophe de Rudolf Steiner qui, en 2000, avait fait l'objet d'un rapport de la Mils. Là encore, l'Éducation nationale avait estimé que les écoles Steiner répondaient aux critères de l'enseignement privé. Le débat qui a divisé le conseil d'orientation de la Mils traverse aussi les associations antisectes. Porte-parole de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi), JeanPierre Jougla, lui, ne tarit pas d'éloges sur le bilan de la Mils. Elle a réussi, selon lui, à créer une véritable " prise de conscience"' du danger. " Il y a sept ans, il n'y avait qu'une quinzaine de procédures pénales à l'encontre des sectes, il y en a aujourd'hui 356.. Regrettant que la Miviludes, dans son intitulé, utilise le terme de " dérives sectaires " au lieu de celui de " sectes ", Jean-Pierre Jougla déplore les réticences de certains à lutter franchement contre un phénomène qu'il juge " dangereux pour la démocratie"" Il faut aller plus loin et légiférer de manière spécifique pour combattre les abus sectaires ", dit-il.

Quelles solutions apporter face à des groupes qui manipulent les aspirations humaines et spirituelles des individus et qui représentent également une menace pour la société? L'attitude des États est très diverse et relève d'une perception culturelle différente du phénomène. Certains redoutent par-dessus tout l'intolérance religieuse et n'attaquent ces mouvements que sur des crimes ou des délits avérés. C'est le cas des États-Unis qui n'ont pas hésité à faire pression sur la France pour qu'elle revoie sa position jugée " liberticide". D'autre États, comme la France, accueillent avec défiance l'émergence de groupes non affiliés à une grande religion " reconnue ", et n'hésitent pas à prôner leur interdiction. L'actuelle Mission interministérielle semble vouloir promouvoir une troisième attitude, la vigilance critique: ni minimiser ni dramatiser, mais contenir les phénomènes sectaires dans les limites de la loi commune à tous. Comme le reconnaît le président de la Miviludes, qui a l'intention de se rendre aux États-Unis, cette nouvelle orientation n'est pas seulement le fruit d'une évolution. Elle montre que le gouvernement français a cédé face aux nombreuses pressions américaines.


  France : Sectes & MIVILUDES

Interview de Jean-Louis Langlais

La Vie , 30 janvier 2003 Propos recueillis par Laurent Grzybowski

[Texte intégral]

Les pressions américaines
Pour animer la nouvelle Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), le Premier ministre a fait appel àJean-Louis Langlais, un haut fonctionnaire qui a fait carrière dans les cabinets ministériels, et qui a une bonne connaissance du tissu associatif. Discret, l'homme n'est apparu sur le devant de la scène qu'en 1993, en devenant pour un an délégué général à la lutte contre la drogue et la toxicomanie, en remplacement de Georgina Dufoix. Cet énarque de 63 ans symbolise la manière dont le gouvernement entend gérer la question: à la différence de son prédécesseur, le président de la Miviludes a été choisi hors du sérail antisectes. Il n'est donc pas un militant. Nommé il y a tout juste deux mois, il se confie en exclusivité à La Vie et révèle le plan qu'il entend mettre en oeuvre.

La Vie. Quelles seront les priorités de votre action?
Jean-Louis Langlais. Je voudrais tout d'abord améliorer la protection des mineurs. Ayant été, pendant quelques années, directeur de la jeunesse au ministère de la jeunesse et des Sports, je suis particulièrement sensible à tout ce qui touche à l'éducation et à la prévention. Je crois aussi que l'action de l'État est encore plus légitime et plus indispensable à l'égard des mineurs. Attenter à l'intégrité physique ou morale des enfants ou des adolescents, peser sur leur conscience et abuser de leur faiblesse, cela est insupportable. Nous allons donc travailler étroitement avec l'Éducation nationale et les autres ministères concernés pour offrir un maximum de protection aux jeunes et leur éviter de devenir les proies de groupes sans scrupule.

Quel autre chantier souhaitezvous mettre en oeuvre?

J: L. Améliorer l'aide aux victimes. Bien entendu, il n'est pas question de faire cela à la place des associations qui agissent sur le terrain, mais nous pouvons apporter notre propre contribution. Nous voudrions, par exemple, mettre en place un site internet qui permettra au public d'obtenir le plus de renseignements possible sur les sectes. Nous pourrons ainsi répondre plus utilement aux attentes de ceux qui s'adressent à nous. Nous recevons en moyenne une dizaine de coups de fil par jour, des familles surtout, dont certains sont de véritables appels au secours.

Quelles initiatives comptez-vous prendre dans le domaine de la prévention?

J.-L.L. Dans mon équipe, il y a des douaniers et des policiers, mais aussi des fonctionnaires de l'Éducation nationale ou des Affaires sociales ; tous portent le souci de la prévention. Le défi à relever est énorme. Il concerne toute la société. Mais je tiens à vous rappeler que, de tous les pays occidentaux, la France est le premier qui ait mis en place une institution qui essaie de prendre ce problème à bras le corps, dans toutes ses dimensions.

Cette action a d'ailleurs souvent été critiquée.
J.-L.L. Dans certains pays, comme aux États-Unis, on a pu croire que les initiatives de la France, dans ce domaine, remettaient en cause la liberté de conscience, de culte ou d'expression. La loi dite AboutPicard, adoptée en juin 2001, qui vise à renforcer la prévention et la répression à l'égard des groupements à caractère sectaire, a aussi été dénoncée par certains comme loi " liberticide ". L'action menée pendant près de quatre ans par la précédente Mission interministérielle a, elle-même, été contestée. Tout cela est injuste. Il s'agit, à mon avis, d'un problème de présentation. C'est, d'ailleurs, pour ne pas prêter le flanc à de telles critiques que le gouvernement a choisi de changer le nom de la Mils qui est devenue la Miviludes, mettant ainsi l'accent sur la prévention et la lutte contre les dérives sectaires et non sur les groupes eux-mêmes.

N'y a-t-il pas, tout de même, un risque de " chasse aux sorcières"?

J: L.L. Non. Je vous l'ai dit, il s'agit avant tout d'un problème de communication. Je dois recevoir prochainement deux sénateurs américains avec lesquels nous allons pouvoir exposer nos positions respectives. Depuis quelques années, en effet, les États-Unis s'inquiètent des initiatives prises par la France dans le domaine de la lutte antisectes. Et les pressions sur le gouvernement français ont été fortes. Je n'aurai pas de mal à rassurer nos partenaires sur nos conceptions de la liberté religieuse et de la défense des droits de l'homme.


  Chine : Falungong

Un citoyen américain membre du Falungong est détenu en Chine

Télésatellite, 31 janvier 2003

[Texte intégral]

Un citoyen américain membre du Falungong est détenu depuis une semaine en Chine où il est accusé d'avoir saboté un réseau de télévision par câble.

Arrêté à Canton (sud) le 22 janvier, Chuck Lee a été transféré le 24 à Yangzhou, dans la province du Jiangsu (est), où il est accusé d'avoir commis le sabotage, selon une porte-parole de l'ambassade de Chine à Pékin. "Nous lui avons rendu visite, et comme nous faisons toujours pour une première visite, nous lui avons fourni une liste d'avocats et des informations sur le système juridique chinois", a déclaré la porte-parole.

Selon le Falungong, Chuck Lee (ou Charles Li, selon la secte), risque 15 ans de prison et rejette les accusations portées contre lui.

La secte d'inspiration bouddhiste est interdite en Chine depuis 1999 et fait l'objet d'une intense répression. Le Falungong a réussi l'année dernière à pirater plusieurs réseaux câblés de télévision en Chine pour diffuser à la place des programmes habituels ses propres enregistrements vidéos. La porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhang Qiyue, a déclaré que Chuck Lee avait "mis à mal et perturbé la stabilité sociale et le vie normale des Chinois". "Toutes les personnes impliquées dans ce type d'acitivités, je veux dire la destruction d'équipemements en Chine, violent les lois chinoises. Leurs actions criminelles seront punies par la Chine", a-t-elle annoncé


  Canada : Raël

Religieusement correct

Cyber Presse , 25 janvier 2003 par Michèle Ouimet (La Presse)

[Texte intégral]

Raël doit jubiler, il a encore réussi à faire la une des journaux. Ce chanteur raté recyclé en gourou adore faire parler de lui et il est prêt à tout pour attirer l'attention des médias.

Le 26 décembre, il s'est surpassé et son scoop - la naissance du premier bébé cloné - a fait le tour de la planète. Rumeur ou réalité? La nouvelle sent le canular à plein nez. Un mois après la naissance de la petite Ève, personne n'a encore vu le bout de son nez.

Au-delà du clonage, une question demeure, que faire avec les Raël de ce monde, avec tous ces gourous qui profitent du vide laissé par les religions officielles pour recruter des adeptes? Faut-il suivre l'exemple de la France et adopter une loi contre les sectes ou imiter le Québec et leur accorder un statut de corporation religieuse tout en les exemptant d'impôt?

Les universitaires prétendent qu'il ne faut pas adopter de loi anti-secte parce qu'elle ne peut qu'enfreindre les libertés individuelles et menacer le droit d'association. Il ne faut pas non plus les dépouiller de leur statut de corporation religieuse. Pourquoi les catholiques profiteraient-ils de ce privilège et non les raéliens, demandent-ils? Même le mot secte devrait être banni de notre vocabulaire car il a une connotation péjorative.

Jésus et Raël même combat? Absurde.

Il existe une incroyable confusion entre les sectes et les religions officielles, jetées pêle-mêle dans le même sac par les spécialistes et les bien-pensants. La charte des droits et libertés est brandie à tort et à travers. Hou la la! S'il fallait que les raéliens ou l'Église de scientologie soient pointés du doigt ou ostracisés, quel drame! Donnons-leur le statut de corporation religieuse et hop! Fini les problèmes! Ridicule.

Si un gouvernement adopte une loi, il doit d'abord définir ce qu'est une secte. La tâche est délicate et elle comporte sa part de pièges où les risques de dérapage sont réels. Si la définition est trop large, l'État risque de tirer sur tout ce qui est marginal.

La France s'est cassé les dents et sa fameuse loi anti-secte, adoptée en juin 2001, a donné des résultats mitigés et a soulevé des controverses musclées. La France fait d'ailleurs figure d'exception. L'arme est trop lourde. Le Québec a les outils juridiques nécessaires pour arrêter les fraudeurs, les abuseurs sexuels, etc. Pas besoin d'en rajouter avec une loi anti-secte.

De toute façon, si des gens sont prêts à croire que leur prophète a été kidnappé par des extra-terrestres, libres à eux. L'État n'a pas à leur dicter ce qu'ils doivent croire ou penser.

* * *

Le gouvernement du Québec fait preuve d'une rare complaisance en octroyant le statut de corporation religieuse aux ,Témoins de Jéhovah à l'Église de scientologie et au Mouvement raélien. Ce statut leur donne un vernis de respectabilité en les traitant sur le même pied que les religions officielles.

Il existe des différences entre les sectes et les religions même si elles sont difficiles à cerner. L'Église - catholique, protestante ou autre - a subi l'épreuve du temps et elle a développé des mécanismes d'autorégulation qui lui permettent d'éviter ou de punir les pires abus, elle ne vit pas coupée du reste du monde, elle ne cultive pas la manie du secret et elle ne vénère pas un gourou qui, un bon matin, a décidé de devenir prophète.

Le gouvernement du Québec ne veut pas faire de discrimination. Parfait, allons au bout de cette logique. Comment pourra-t-il refuser aux sectes le droit d'avoir des écoles privées subventionnées comme les Juifs ou les musulmans?Au nom de quelle logique pourra-il leur dire non? Aux politiciens de répondre


  France : Sectes

"La vraie nature des sectes éclate vite"

L'Express, 31 janvier 2003

[Texte intégral]

INTERVIEW Propos recueillis par François Koch

Janine Tavernier, ancienne présidente de l'Unadfi, publie 20 ans de lutte contre les sectes (Michel Lafon).

Rencontre :

Des sectes dont vous avez combattu les dérives criminelles ou délictueuses ont-elles cherché à vous intimider ?
-Derrière le masque religieux et un comportement chaleureux, la vraie nature des sectes éclate vite si l'on se met en travers de leur route. Comme responsable de l'Unadfi, j'ai reçu des menaces de mort au téléphone, de jour comme de nuit, et aussi, par la poste, des mini-cercueils, des colis d'excréments... Selon un informateur fiable, le gourou de la Citadelle souhaitait organiser pour moi un accident de la circulation, une noyade dans une coulée de béton ou le recours à un tueur professionnel. Piégé par une caméra cachée, un adepte de la Nouvelle Acropole s'est même vanté d'être chargé de m'éliminer.

Ces menaces vous on telles déstabilisée ?
Pas vraiment. La surveillance policière discrète dont mon domicile et moi avons bénéficié m'a rendue assez sereine. le n'ai connu qu'un court moment de flottement à cause de la campagne de harcèlement de la Scientologie. Pendant trois mois, des adeptes manifestaient devant chez moi, brandissant des
pancartes hostiles puis distribuaient aux habitants et aux commerçants des tracts ou j'étais présentée comme un danger pour la liberté religieuse. Les sectes n'ont pas leur pareil pour répandre des calomnies. Elles ont accusé l'Unadfi d'être financée par la CIA, l'Eglise catholique ou la franc-maçonnerie. Des gourous n'ont pas hésité à affirmer que je vendais des armes et de la drogue et que je protégeais un réseau pédophile. La Scientologie a même écrit que, dans ma villa, je séquestrais des enfants d'anciens adeptes pour les soumettre à des séances de déprogrammation" intensive!"