L'auteur participe également à des conférences d'information dans le milieu scolaire.
Poussé à dépenser de plus en plus d'argent, il a versé près de 150.000 francs pendant un an à la Scientologie, et a perdu son appartement et de sa boutique.
Mais l'auteur se rend compte du piège qui se referme peu à peu sur lui: déstabilisation, mystification de l'attribution d'une "bourse" d'étudiant, cassettes de Ron Hubbard "à écouter le soir avant de dormir". Il échappe à temps aux griffes de la Scientologie, puis menace d'engager une procédure pénale pour escroquerie.
Depuis, elle se bat courageusement pour récupérer son argent: grève de la faim, avertissement des médias... les scientologues finiront par craquer et lui rembourseront au total quelques 400.000 francs. Lire aussi Interview d'un couple d'ex-scientologues, au cours d'une émission TV sur France 3.
Mais le pire est à venir... Pour avoir commis une "faute", il est assigné au RPF, une sorte de goulag scientologue. Il subira ce traitement jusqu'à en être réduit à l'état de robot parfaitement obéissant. Par la suite, il parviendra à s'enfuir de la Scientologie.
Tonya se voit accordée l'honneur suprême d'être candidate au poste de "messagère du Commodore", en d'autres termes servante de Ron Hubbard en personne, avec pour tâche supplémentaire de retransmettre les messages du gourou aux autres membres. Mais pour être admise, elle doit faire ses preuves en se faisant assigner à l'EPF (Projet Force des Biens) : longues journées de taches ménagères qui ne leur laissent que 6 heures de sommeil par nuit, du moins lorsqu'il n'y a pas de retard accumulé... A bord de l'Apollo, elle est également témoin de sanctions extrêmement sévères pour des peccadilles.
Affectée par la suite à Clearwater en tant que proche collaboratrice de Ron Hubbard, elle a pour mission de décoder les messages relatifs à des opérations tristement célèbres : snow white, freakout, ... jusqu'au jour où, pour désobéissance, elle se retrouve prisonnière au RPF : 18 heures de travail par jour, nourrie aux haricots, harcèlement psychologique. Elle a même aperçu une une personne enchaînée aux tuyauteries de la chaufferie. Finalement, elle réussit à s'enfuir du RPF et, enfin libre, elle a pu rejoindre ses parents.
La hiérarchie scientologue emploie une tactique des plus coercitives : impliquer ses membres dans des actes criminels pour lesquels ils peuvent être poursuivis, ce qui les empèche dès lors de parler. Même lorsque l'adepte réussit à fuir, il craindra de parler en justice ou aux officiels, ayant lui-même participé à ces crimes. En outre, l'organisation use de tactiques maffieuses pour menacer tout ancien membre, au cas où la hiérarchie craint son témoignage. Si l'ex-membre parle, l'organisation prétendra ne rien savoir et accusera l'individu, le qualifiant de criminel alors que cette personne n'a rien fait d'autre que suivre les ordres en raison de la pression exercée.
Hana Whitfield souffre d'une migraine chronique depuis qu'elle a passé une série d'auditions OT 3. Loins de remettre en cause la "technologie" d'audition de Ron Hubbard, les scientologues préfèrent imputer ce mal de tête aux "intentions malveillantes" de la patiente, ou à des "crimes" qu'elle aurait prétendument commis et jamais avoués. Ne supportant plus le harcèlement, les interrogatoires, les menaces et les accusations de complot ; elle finit par quitter définitivement la Scientologie.
Pour une secte qui prétend conduire l'homme sur "le chemin de la liberté totale", les conditions de vie imposées aux adeptes récalcitrants sont effroyables : détention, humiliations, menaces, surveillance permanente, interrogatoires interminables ("sec-cheks"), esclavage. A la torture psychique s'ajoutent les mauvais traitements physiques : privation de sommeil, privation des soins élémentaires, nourriture appauvrie, conditions de travail dangereuses, obligation de courir. Pire encore ; le jour où elle est enfermée dans un des locaux les plus inaccessibles du mitard du RPF, elle aperçoit dans l'obscurité une femme enchaînée aux chevilles, en train d'écoper l'eau depuis on ne sait combien de jours, et dont les chances d'en sortir vivante sont minces. Comment peut-on tolérer çà dans un pays comme les Etats-Unis ?
Le témoin a la chance de ne pas rester longtemps emprisonnée dans ce local, et la vision de cette femme enchaînée et terrorisée est le déclic de sa prise de conscience du mensonge dans lequel elle est piégée. Sentant ses perspectives de survie également alarmantes, elle échafaude un plan d'évasion et s'enfuit de la secte. Grâce à un stratagème, et avec l'aide d'un chauffeur de taxi bienveillant, elle parvient à récupérer ses affaires et son passeport, puis à prendre l'avion pour regagner son pays.
C'est aussi l'histoire d'une amitié impossible avec Quentin Hubbard, un des fils du fondateur de la Scientologie. Quentin est mort dans des conditions mystérieuses à l'âge de 22 ans, par suicide selon l'auteur, car il ne pouvait pas envisager la vie en dehors de la secte, et ne supportait pas de vivre à l'intérieur de celle-ci.
Ce récit décrit également les techniques de blocage et de contrôle de la pensée, appliquées à tous les adhérents de la Scientologie.
Suite à une interview par Time Magazine au cours duquel Fishman et Dr Geertz évoquent les méfaits de la secte, la Scientologie dépose plainte et réclame rien de moins qu'un million de dollars de dédommagements. Fishman rédige alors une déclaration sous serment dans lequel il inclue des cours scientologiques de "haut niveau" et considérés comme "confidentiels" par la secte, afin de mettre en évidence le lavage de cerveau dont il a été victime. Ces cours sont descellés à l'occasion de cette plainte, et donc accessibles au public.
Des ex-scientologue américains en profitent pour publier ces documents dits "secrets" de la Scientologie sur le Net, afin de dévoiler au public les pratiques de cette secte, qui peuvent engendrer chez l'adepte des délires schizophréniques et des tendances suicidaires. La Scientologie a tenté de faire retirer ces documents d'Internet, en vain. Elle se heurte à un mouvement de solidarité avec Steven Fishman, en particulier auprès des Néerlandais qui ont reproduit son site à plus d'une centaine d'exemplaires, ne serait-ce qu'au nom de la liberté d'expression (voir par exemple sur http://www.xs4all.nl/~kspaink/fishman/index2.html).
Kim Baker, contrairement à beaucoup d'ex-scientologues, s'est très tôt (pour ne pas dire trop tôt) engagée dans le combat contre la Scientologie après l'avoir quittée. Les mécanismes mis en place lorsque l'on est resté plusieurs années au coeur de "la Bête" ne disparaissent pas du jour au lendemain. Le "retour à l'état humain" ne revient que graduellement, les sentiments sont excessivement perturbés, l'honnêteté est déformée, la vision des choses passe toujours par les miroirs déformants des endoctrinations sectaires.
Après un mois de ce traitement, elle obtient enfin l'autorisation de revoir sa famille en Suède. Autorisation annulée le jour du départ car ils craignent "qu'elle ne revienne pas et qu'elle raconte ce qui se passe dans l'org de Copenhague"... Elle rejoint sa famille en douce, mais elle est très vite renvoyée par son mari, qui craint de devoir divorcer si elle ne réintègre pas rapidement le DPF.
Une fois au beau milieu de la nuit, des missionnaires surgissent dans la chambre-dortoir et se mettent à hurler, à l'injurier pendant 5 heures d'affilée, à lui dire " qu'elle n'a jamais rien fait de bon dans sa vie ". Elle leur répond qu'elle a toujours essayé d'appliquer au mieux les lettres de règlement internes. Bonne réponse ! La voilà promue comme officier dans le nouveau service qui succède au Guardian Office : l'OSA. Le traitement humiliant qu'elle venait de subir était juste un test d'aptitude à occuper ce poste...
Jean-Jacques Greneron raconte ses auditions dites "intensives",
son "contrat d'un milliard d'années", et la promesse d'un
"emploi"
qu'on lui a faite à Copenhague : 15 heures de travail par jour pour
une "rémunération" de 1.000 F par mois (150 Euros),
et une discipline stricte qui contraste avec la gentillesse apparente dans
le centre de Marseille.
[Texte intégral]
C'est en voyant leur fille plonger dans une dépression de plus en plus profonde que les parents de Delphine (prénom d'emprunt), la trentaine, ont compris, longtemps après son mariage, qu'elle avait été aspirée par la scientologie, sous le joug de son époux, un homme par ailleurs brillant.
Aujourd'hui encore, après quatre années et malgré l'entourage de confiance formée autour d'eux par des amis - avocat, psychiatre, etc. -, ces parents se sont très longtemps sentis fondamentalement coupés des informations médicales essentielles concernant leur enfant. Ils évoquent toujours, cependant, l'incompréhension ou l'impuissance des milieux médicaux et juridiques à faire face à la situation.
La maman de Delphine n'exclut pas qu'un des médecins qui s'est occupé de sa fille, à l'hôpital, ait pu faire l'objet de pressions de la secte.
Dans ce témoignage, également, perce l'aversion des scientologues pour les psychiatres. Ils seraient parvenus, selon les parents de la jeune femme, à s'infiltrer dans l'hôpital pour lui prodiguer des «soins parallèles» et l'en faire sortir prématurément.
«Dianétique», «scientologie», «sectes»: Quand on habite la campagne, on n'a pas le temps de lire les gazettes. Alors, on trie les informations: celles qui ne vous concernent pas, on ne s'y intéresse pas... A tel point que, selon ses parents, Delphine aurait pu épouser un scientologue sans que sa méfiance ait été alertée.
DROIT D'INGERENCE
Les proches de Delphine ont donc accepté de parler mais à
condition que nous gommions de leur témoignage le moindre détail
susceptible de les démasquer, tant ils redoutent, disent-ils, les
représailles.
A les écouter, la vie de leur fille aurait été
ponctuée de ruptures: changement d'emploi, déménagements
inexpliqués, etc. Et toujours sous la férule du mari. Longtemps,
ils n'ont perçu de la scientologie que son action la plus perfide:
avoir rendu leur fille lourdement suicidaire.
Delphine, se souviennent ses proches, aurait été consulter un scientologue pour s'informer de la manière de recouvrer une créance. Elle aurait été séduite par un succès et puis...
Et puis, insensiblement, son époux scientologue aurait imposé la distance. Delphine aurait obtempéré. Dépressive, elle aurait été interdite de soins psychologiques, puis psychiatriques. Le mari, toujours. Alors que... Delphine demandait qu'on l'enferme, même en prison, pour que cessent ses souffrances, affirme sa maman. Usant d'un subterfuge, ses proches parviennent à faire hospitaliser la jeune femme, à sa demande. Le lendemain, reprend la maman, «il» débarquait à l'hôpital avec son avocat, pour faire sortir sa femme...
Le même jour, la famille dépose plainte contre le mari pour non-assistance à personne en danger. Mari qui avait, lui aussi, déposé plainte (restée sans suite) pour séquestration de sa femme...
L'hôpital, dit la maman, a récupéré sa malade manu militari... Elle était comme un zombie, extrêmement perturbée.
Mise en observation pour six mois sur ordre d'un juge. Après trois mois, Delphine en proie au harcèlement scientologique disparaissait à nouveau de l'hôpital... sans suivi et sans explications médicales aux parents.
Un coup de fil à la famille, de temps en temps, quand elle allait bien, je suppose, poursuit la mère. Ma fille avait un emploi du temps minuté, sur les consignes de son mari: Tu te lèves, tu te laves, tu t'habilles, etc.
Et l'enfant? Délaissé, il a dû être placé et Delphine réhospitalisée. La demande en divorce est alors venue du mari. Tout devait aller très vite, il lui a fait signer un inventaire.
Aujourd'hui, Delphine semblerait aller beaucoup mieux. Elle peut quitter l'hôpital pour de courts moments de détente à l'extérieur. Les instances judiciaires ont été alertées mais n'auraient opposé qu'une fin de non-recevoir, sauf un juge qui...
Les parents de Delphine réclament le droit d'ingérence de la famille en cas de violation mentale. Elle a été l'esclave de son mari qui, par ailleurs, a fait vivre notre fille dans la misère
Le Soir (Bruxelles),
6 octobre 1999, par Michelle Lamensch
[Texte intégral ]
La planète serait en feu, en proie à la drogue, à l'illettrisme, à la criminalité, à la perversité et - la pire mais la plus cachée - à l'hostilité féroce et violente de la psychiatrie qui générerait des criminels.
Seuls les scientologues travailleraient à combattre l'incendie. Tous les autres, qui ne maîtriseraient pas la «technologie du mental» scientologue, apte à leur permettre de venir à bout de ces fléaux, resteraient inactifs ou ne verraient même pas le foyer. Ou encore jetteraient de l'huile sur les flammes.
Au hasard de quelques lettres, Jean (prénom d'emprunt) explique à ses proches qu'il consacre sa vie au bien de l'humanité, depuis une vingtaine d'années. Quelque part en Angleterre, dans un manoir (1) , il «auditionne» candidats et apprentis scientologues pour leur «ouvrir les yeux» et les armer contre cette «catastrophe planétaire» en cours.
Les proches de Jean ont complètement perdu le fil avec ce cadet de six enfants, intellectuellement brillant et qui, le dernier jour de sa vie universitaire, a dit à son père, en quittant la maison: Voilà mon diplôme, Papa, tu m'as payé des études, au revoir...
Jean est parti, puis il est revenu chez ses parents en Belgique et est ensuite reparti pour de bon. Cap sur Paris, avant la Grande-Bretagne.
On a mis du temps à réaliser, nous confie un de ses frères. On n'a pas vu venir le danger et, quand on s'est rendu compte de ce qu'il était réellement devenu - un légume -, il était trop tard pour réagir. Mon frère ne «voit» plus rien. Ses enfants, des adolescents, sont très peu cultivés. Sa vie, ses comportements sont creux.
Pendant ses études, Jean s'est mis à fréquenter des cours de scientologie. Deux heures par semaine, pour un coût de 6.000 F par mois. Nos parents nous en donnaient 3.000 à chacun pour vivre... Il a dû travailler et, par ailleurs, ses résultats universitaires ont chuté.
Au début de l'expérience, toutefois, la famille de Jean a eu l'impression que la scientologie lui faisait un bien fou. Il se sentait plus épanoui.
LE POISSON ET L'OISEAU
Les rapports avec le fils «atypique» se sont vite distendus. Le dialogue s'est rompu. Difficile de le voir à Paris, où il était devenu «auditeur», de le convaincre de revenir en Belgique pour les grands événements familiaux.
Insolite, son mariage dans l'immeuble de l'Eglise de scientologie. Avec nos parents, nous étions tous relégués à une table. A la fin du dîner, mon frère, sa femme et ses amis sont partis sans prononcer un mot.
Surprenantes aussi pour la famille plusieurs de ses attitudes. Enceinte, sa femme a été séparée de lui et envoyée au Danemark. A la naissance de son second fils, Jean a abandonné son aîné chez mes parents, pendant deux mois. On ne comprenait pas pourquoi.
Le frère de Jean exprime une très sincère tristesse. Il se cogne la tête contre ce décalage entre l'intelligence de Jean et la bêtise dans laquelle il s'est enfermé. Il évoque l'image de ce petit poisson qui essayerait d'expliquer au petit oiseau comment nager... Nous vivons désormais dans deux mondes parallèles.
Mais bien plus que la différence de choix d'existence, c'est la conviction de la vacuité de la vie de Jean qui peine son frère. On peut adhérer, même de manière un peu exaltée, à une idéologie, à une Eglise et donner l'impression de rayonner d'amour et de bonheur. Ce n'est absolument pas le cas de mon frère.
La scientologie, conclut notre interlocuteur, pose la famille comme fondement de la société. Pourquoi donc mon frère nous prive-t-il, nos parents et nous, de sa présence depuis plus de vingt ans?
(1) St Hill Manor, un des deux points de chute principaux de la scientologie en Europe de l'Ouest.
Le tribunal constate que l'Eglise de Scientologie reconnaît elle-même la dangerosité de certains de ses traitements, puisqu'elle demande à ses adeptes de signer un document dégageant sa responsabilité en cas de suicide. D'ailleurs, deux autres exemples de suicides suspects sont également présentés.
Au procès de Lyon, elle considère avoir été victime d'une escroquerie et réclame une indemnisation d'un million de francs. Le tribunal constate que la tromperie de la part de l'Eglise de Scientologie se trouve à tous les stades de son parcours. Le remboursement, bien que prévu dans les règles internes de la secte, est toujours une affaire délicate. Le dossier montre que seules les menaces de poursuites pénales ont été à l'origine des remboursements effectivement opérés.
Les experts montrent que les scientologues ont tiré parti des faiblesses psychologiques pré-existantes du sujet.
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