Actualités sur les sectes en janvier 2004.

Témoins de Jéhovah (*) 01/01/2004 Les témoins de Jéhovah et la théorie de l'évolution (doc PDF)
Sectes L'impossible médiation
Raël Le mouvement raélien
Sectes Quand les sectes instrumentalisent la Justice
Scientologie La Scientologie au coeur d'une querelle sémantique
Témoins de Jéhovah (*) 08/01/2004 L'hommage du vice à la vertu
Soins Psy (*) 08/01/2004 Victime es-tu là ?
Kryeon - Enfants indigo Le dossier noir des enfants indigo
Gurdjief (*) 09/01/2004 Pour avoir le droit d'être membre d'un "groupe de travail"
Soins Psy (*) 10/01/2004 Prise de position favorable à l'amendement Accoyer
Scientologie La Scientologie et les impôts
Soins Psy Le Sénat réglemente la «nébuleuse psy»
Sectes et Témoins de Jéhovah Infiltration des sectes dans le domaine de la santé
Umbanda Ouverture de la première Faculté de théologie umbandiste au Brésil
Actualités diverses - Santé La main qui parle, une méthode contestée
Actualités diverses Une « huile sacrée » fait 64 morts
Gurdjieff (*) 15/01/2004 Les groupes Gurdjieff de la quatrième voie
Soins Psy (*) 15/01/2004 Légiférer sur les psychothérapies ? Pas de psys au rabais !!!
Soins Psy (*) 15/01/2004 Complexité et évolutions du concept de Soin
Sorcellerie Transe mortelle
Santo Daime (*) 15/01/2004 Procès de Santo Daimé de décembre 2003, verdict du 15 janvier 2004
Satanisme (*) 16/01/2004 Eviter aux ados de se laisser piéger
Gurdjieff (*) 17/01/2004 Le Théâtre de toutes les possibilités
Témoins de Jéhovah La Cour suprême se penche sur l'étendue de la liberté de religion
Scientologie Lyon, l'Eglise de scientologie menacée d'expulsion
Sorcellerie, exorcisme... Une curieuse invitation
Raël La justice annule une décision interdisant l'association des Raéliens de l'Est
Soins Psy - Santo Daime Psychiatre mis en examen
Gurdjieff (*) 22/01/2004 The Work
Sectes (*) 24/01/2004 Sectes et religions
Sectes (*) 26/01/2004 Rapport 2003 de la MIVILUDES (dossier PDF)
Sectes Victimes de sectes: la MIVILUDES propose d'aménager le délai de prescription
Sectes Sectes: priorité à la protection des mineurs et à l'aide aux victimes
Kryeon Une nouvelle secte « hyperactive »
Sectes La loi antisecte difficile à appliquer
Chateau de Monflanquin La justice va enquêter sur les reclus de Monflanquin
Sectes (*) 28/01/2004 Communiqué de l'UNADFI relatif au rapport 2003 de la MIVILUDES
Falungong En pleine visite d'Etat, une plainte vise le ministre chinois de la Culture
Méthode Silva Licenciée pour avoir dénoncé des "dérives sectaires", une salariée gagne en appel
Aum Le chimiste en chef de la secte Aum condamné à mort à Tokyo

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


France : Sectes

L'impossible médiation

Bulles, n°80, quatrième trimestre 2003 - Editorial

[Texte intégral]

Il est souvent reproché aux familles et aux associations qui prennent la défense des victimes des sectes de ne pas s'engager dans un processus de médiation avec les sectes pour résoudre les conflits par le dialogue et non par voie judiciaire.
Lors d'un procès en diffamation, il est courant que l’avocat de la secte qui porte plainte demande au Président du Tribunal ou de la Cour de questionner le prévenu pour savoir si celui-ci a pris le soin, avant que d’attaquer la secte à partir de rumeurs diffamatoires, de discuter avec l'adepte, de rencontrer les responsables de la secte. Habile astuce de plaidoirie pour dénoncer la mauvaise foi du prévenu.

L’expérience prouve que le dialogue, la concertation avec l’adepte est impossible. Privé de liberté, l'adepte affirmera haut et clair, qu’il est entièrement libre, qu'il est entré librement dans le groupe et qu’il peut en sortir librement, que c’est sa famille ou ses proches, qui portent atteinte à sa liberté d’appartenance à son groupe. Et au cas où la secte serait assignée en Justice, il sera prêt à venir défendre envers et contre tout le responsable et les membres de la secte. Pour défendre sa secte, il n’hésitera pas à contrefaire la vérité.

Ce comportement s’explique parfaitement en analysant le processus de la manipulation mentale spécifique pratiquée dans une secte. Spécifique, parce qu’elle est sectorielle, ce qui veut dire qu’elle ne touche qu’un secteur de la vie, à savoir que l’adepte perd ses capacités de ré-flexion, de discernement et de décision, son esprit critique et son libre arbitre, uniquement en ce qui concerne les théories et les pratiques de sa secte. Pour le reste de sa vie, professionnelle, familiale, il peut être absolument normal. C’est ce qui explique le comportement de l’adepte lorsqu’il est traduit devant la justice ou le psychiatre, auprès desquels il fera preuve de ses qualités intellectuelles, humaines, etc…

Roger Ikor, le fondateur du Centre Contre les Manipulations Mentales, écrivait dans son premier opuscule, intitulé "Les SECTES" (p.53), publié en 1984 :
"Comment libérer un jeune déjà subjugué par la secte ? Subjugué, cela veut dire que la secte a étouffé son esprit critique et qu’il n’est plus psychologiquement en état de choisir... Pour se rendre compte de sa situation, l’adepte doit déjà y avoir échappé ; esclave, il se croit libre, il ne peut constater son asservissement que s’il a recouvré sa liberté. En fait, aucun argument n’a de prise sur lui, à proportion même de sa sincérité et de son fanatisme sectaire : toute discussion est vaine".

Quant à la médiation avec la secte, elle est parfaitement impossible.
On reproche souvent aux associations improprement appelées anti-sectes de ne pas chercher à établir un dialogue avec les groupements qu’ils désignent sous le nom de "sectes". Le sens commun veut que deux parties en conflit soient réunies pour trouver ensemble la solution à leur problème.

Le sens commun est bien obligé de reconnaître qu’il est des cas où il est impossible que les deux parties en conflit puissent se rencontrer pour trouver ensemble la solution à leur problème. C’est vraisemblablement la raison pour laquelle chaque Etat établit une autorité judiciaire libre et indépendante, chargée de déterminer et de préserver les droits des parties.

Il tombe sous le sens que des parents dont l’enfant se drogue n'obtiendront aucun résultat en discutant avec leur dealer. De même que des parents dont l'enfant est pris dans un réseau de prostitution, ne parviendront pas à une solution en discutant avec les proxénètes.

Il en va de même pour les sectes, qui sont une drogue psychique et un viol psychique. Aucune médiation n’est possible. Seule la Justice pourra libérer les victimes innocentes et condamner les coupables.

Tous les gourous ont bien conscience de cette impossibilité de concertation avec l'adepte ou de médiation avec la secte. Expert en la matière, décrivant à la perfection ce qu’il connaissait pour le pratiquer à grande échelle depuis des années, le fondateur de la secte de Saint-Erme écrivait ceci, non sans cynisme, au sujet des adeptes :

"Ces gens sont comme prisonniers d’une cage de verre, étanche et transparente : de l’extérieur, ils ont l’air d’être comme tout le monde, mais quand on leur parle, notre voix ne leur parvient pas.""Avec eux, il devient rapidement impossible de dialoguer. Aucun argument venu du dehors n’a de prise, car leur mémoire et leur réflexion critique sont pétrifiées. Bien au contraire, toute tentative de discussion sera prise pour une manœuvre et provoquera un renforcement hérissé de la cohésion."
(Alors survient la maladie, p. 51)
C’est justement parce qu’ils connaissent cette impossibilité de communication et de médiation avec les adeptes et avec les sectes, que les gourous, dans leur campagne médiatique d’intoxication, proposent que les "deux parties en conflit soient réunies pour trouver ensemble la solution à leur problème".

Reprocher de ne pas "s'engager dans un processus démocratique et de résolution des conflits" est donc, tout simplement, recourir à un argument ad hominem, fallacieux et vicieux.

Il y a cinquante-cinq ans, en 1948, Albert Camus déclarait :

"Je n‘essaierai pas de modifier rien de ce que je pense ni rien de ce que vous pensez (pour autant que je puisse en juger) afin d'obtenir une conciliation qui nous serait agréable à tous. Au contraire, ce que j‘ai envie de vous dire aujourd’hui c’est que le monde a besoin de vrai dialogue, que le contraire du dialogue est aussi bien le mensonge que le silence, et qu’il n'y a donc de dialogue possible qu'entre des gens qui restent ce qu’ils sont et qui parlent vrai". (Essais, La Pléiade, 1965, p. 372)


France : Raël

Le mouvement raélien

BULLES, 4ème trimestre 2003 n°80

[Texte intégral]

Synthèse d’après Le Journal de Montréal, octobre 2003.
Pendant près d’un an, une journaliste et une photographe du Journal de Montréal ont infiltré le Mouvement Raëlien. La publication de leur reportage, très médiatisée, a provoqué le mécontentement d’une quarantaine de Raëliens qui ont manifesté devant le journal, le 16 octobre dernier.

La journaliste Brigitte Mc Cann s’était présentée le 22 janvier 2003 à une première réunion du Mouvement Raëlien qui, dès le 16 février, l’acceptait comme membre. Le 1er mars suivant, elle se retrouvait à New York à en faire la promotion et saisissait cette occasion pour présenter une nouvelle recrue : la photographe du journal qui allait désormais l’accompagner. Cette dernière prendra près de 500 clichés. La journaliste écrira ses articles sur un ordinateur portable dissimulé et la nuit, toutes deux graveront photos et textes sur des cédéroms entreposés ensuite chez un ami, un commerçant complice.
Les mois suivants, elles participeront à diverses rencontres et début juillet, partiront pour un "stage d’éveil" de deux semaines sur le camping raëlien de Maricourt à Ufoland. Quatre cents Raëliens y seront encouragés à adopter une "nouvelle famille", plus consciente et à l’avant-garde, et pour résumer, élitiste. Raël lui-même les encouragera à renier leurs proches. Il citera en "exemple" (!) sa propre mère "épouvantable et qu’il voit tous les dix ans !"

La journaliste, Brigitte Mc Cann, se fera baptiser par Raël lui-même, Brigitte Boisselier à ses côtés, au cours de la "fête annuelle de la création des premiers hommes en laboratoire". Il est intéressant de savoir qu’au moment du baptême, Raël envoie par télépathie le code génétique du baptisé aux Elohims qui pourront ensuite communiquer avec lui. Des épreuves attendent cependant les deux reporters : test destiné à éprouver leur fidélité au gourou, stage très éprouvant de "méditation sensuelle" censé faire tomber tous les tabous… L’enquête met en lumière la situation d’emprise des Raëliens. Certains et tout particulièrement des femmes, sont prêts à mourir pour celui qu’ils appellent leur "prophète"… Celui-ci, tombé dans la paranoïa, est persuadé d’être la cible d’un complot des services secrets français et américains. Le nom de l’opération destinée à l’éliminer est le Projet Abraham.

Les deux consœurs confirment que Raël vit comme un millionnaire. Il encourage d’ailleurs lui-même ses disciples à gagner le plus possible d’argent puis à le lui offrir… Raël sait-il qu’il n’a pas d’inquiétude à avoir ? Les gouvernements canadien et québécois n’envisagent pas d’enquêter sur les opérations financières du Mouvement. Ce dernier et ses sociétés satellites ne paient pas un sou d’impôts sur leurs revenus grâce à leurs statuts d’organismes à but non lucratif (OSBL). Quant aux prétendus bébés clonés, les Raëliens estiment, lors d’un communiqué, les retombées médiatiques de ce coup publicitaire à 750 millions de dollars américains.

Le siège social de l'Eglise raëlienne est à Boucherville (Canada)
Martin Bisaillon, historien et journaliste, auteur de l'ouvrage "Raël, enquête sur le Mouvement raëlien" (Editions Les Intouchables) précise l'adresse du siège social du mouvement. Il ne s'agit, à son avis, que d'une adresse de complaisance et il déplore que "le débat social qui devrait découler du fait qu'un pareil petit groupe puisse se constituer en église et donc percevoir des dons et être exempté d'impôt, ne se fasse pas au Québec". C'est en effet en décembre 1994 que "l'Eglise raëlienne" a été officiellement constituée au Québec (alors qu'il y était présent depuis la fin des années 70). L'inspecteur général des institutions financières du Québec lui avait alors octroyé le statut de corporation religieuse. Presque à la même époque, en France, le mouvement Raëlien Français était étiqueté « secte » dans un rapport parlementaire. (D'après L'Hebdo, 09.10.2003)

Les Elohims perdent leur piste d'atterissage au Québec
Au Québec, le Mouvement Raëlien vient de fermer définitivement le Centre UFOland. Ouvert en 1995 à Maricourt, village de 500 habitants, UFOland, ambassade des extraterrestres, avait depuis mai 2002, disparu des guides touristiques de la région où il "avait trôné sur papier glacé" pendant trois ans, entre les producteurs de fraises et une station de ski. (D'après Le Devoir, 14.09.2003)


France : Sectes

Quand les sectes instrumentalisent la Justice

BULLES, 4ème trimestre 2003 n°80

[Texte intégral]

Les responsables des sectes s'attaquent encore au travail d'aide et d'information que nous menons depuis 30 ans en faveur de leurs victimes. Ils font même très fort. Après l'assignation que Monsieur Cotten et d'autres avaient lancée il y a quelques temps contre quarante personnalités qualifiées de "menteurs" et qui s’est terminée par la condamnation de M. Cotten et de ses amis, voici qu'une autre assignation vient d'être délivrée cette fois à l'encontre de l'UNADFI et l'ADFI-Nord mais aussi indirectement contre la politique française en matière de secte.
L'assignation est établie à la demande :

- d'un membre de l'Institut de Psychanimie (issue du courant de la théosophie),
- d'un membre de la Scientologie et
- du co-fondateur de l'Ordre Monastique d'Avallon regroupant les Centres Arc-en-Ciel, l'Institut Rennais de Gestion de la Santé et l'Institut Européen de Gestion de la Santé.

Outre la demande de dommages et intérêts, les trois demandeurs poursuivent l'UNADFI et de l'ADFI-Nord sur la base d'une "nullité du contrat d'association" qui, à leurs yeux, serait contraire à la constitution française.

L'argumentation repose sur le fait que notre objet social serait illicite puisque nos "activités effectives exercées" seraient des activités de "lutte contre les sectes" dont les demandeurs auraient été victimes et que l'objet social ainsi redéfini serait contraire à "la liberté des individus", à la "liberté de pensée et de croyances et au droit à la vie privée" donc contraire à la Constitution française et aux Conventions internationales.


France : Scientologie

La Scientologie au coeur d'une querelle sémantique

Le Progrès, 8 janvier 2004 par Christophe Gallet

[Texte intégral]

Roger Gonnet, cadre repenti de la Scientologie lyonnaise, a accusé de racisme par le biais de son site internet anti-sectes, Kendrick Moxon, un avocat américain, qu'il détermine comme le n°3 de la Scientologie. Ce dernier, s'estimant diffamé, a fait citer devant le tribunal de Villefranche, l'anti scientologiste. Au coeur de l'affaire, l'interprétation d'une phrase dite par le plaignant au cours d'un procès déroulé à Tempa en Floride.

Une nouvelle passe d'armes a eu lieu mardi entre la Scientologie et Roger Gonnet, le fondateur repenti de la branche lyonnaise dont il a tenu les rênes de 1974 à 1982.

Lancé dans une véritable croisade depuis une vingtaine d'années, l'ancien président départemental combat la doctrine de L. Ron Hubbard, depuis plus de six ans par le truchement de son site internet Le secticide créé en 1997. Présenté comme le site anti-scientologie le plus important au monde en langue française, il aurait eu 23 000 connections en 2002. Un site qui en conséquence lui attire les foudres de ses anciens confrères : il y a un an, c'est un chef d'entreprise qui, scientologue affiché, portait plainte contre lui, pour avoir fait figurer son nom et celui de sa société dans une sorte de liste noire, diffusée dans les colonnes du Secticide. Il y a deux ans, c'est tout bonnement Kendrick Moxon, avocat américain, présenté par Roger Gonnet comme le n° 3 mondial de la scientologie, qui l'attaquait principalement pour une incitation au crime relevée à son encontre dans un courrier électronique paru sur le forum du site.

Mardi, c'est de nouveau ce ponte de la Scientologie qui le poursuivait devant le tribunal correctionnel de Villefranche, pour cette fois une diffamation liée à l'interprétation d'un terme employé lors d'un procès en Floride, à Tempa.

Roger Gonnet, sur son site, a reproduit un extrait des minutes de l'audience en question. Au cours de ce procès, Kendrick Moxon, conseil de la Scientologie, questionné par le tribunal au sujet de la pensée des scientologues vis à vis des non scientologues, a répondu : « Everybody is wog ». Roger Gonnet explique que « wog » en Anglais est un terme péjoratif discriminant. L'ancien président de la scientologie en a tiré la conclusion suivante : c'est du racisme. Et l'a écrit. D'où la plainte et la constitution en partie civile du ponte scientologue.

5 000 euros de dommages et intérêts réclamés

A l'audience, Roger Gonnet, à l'éloquence passionnée, mais doté du calme de l'habitude acquise au fil des joutes menées contre la Scientologie, n'a pas varié d'un iota ses accusations. « Le mot « wog » est défini par les dictionnaires. Ce que j'ai traduit est un fait. Il m'attaque car c'est un ponte de la Scientologie que je combats » s'est justifié l'ancien apôtre scientologue. Me Pasta, avocat de Kendrick Moxon, a répondu en souhaitant replacer dans son contexte d'origine la phrase polémique. « Au procès de Tempa, un scientologue, interrogé, a dit que « wog » qualifiait les non scientologues. La Cour a demandé si les femmes l'étaient également. Mon client a répondu « everybody is wog ». Il n'a fait que reprendre. « wog», littéralement, ça veut dire gentil monsieur oriental digne. C'est dans ce sens là que les scientologues l'emploient. Cela traduit une personne qui n'est pas illuminée et n'essaye pas de savoir ce qu'est la Scientologie » a plaidé l'avocat, rejetant tout racisme, avant de demandé 5 000 euros de dommages et intérêts. Roger Gonnet, assurant sa propre défense, a rétorqué : « La traduction littérale est à prendre avec ironie ». Délibéré le 17 février.


France : Kryeon - Enfants Indigo

Le dossier noir des enfants indigo

Sud-Ouest, 8 janvier 2004 Hélène Rouquette-Valeins

[Texte intégral]

Des associations s'inquiètent de la promotion par des "thérapeutes" de méthodes pour élever des enfants qui seraient surhumains

Je ne sais pas s'ils sont indigo, mais ils risquent fort de de-venir dingos ! Dans la bouche de M° Daniel Picotin, président d'lnfos-sectes Aquitaine (1), il ne s'agit pas d'une plaisanterie, mais d'une crainte solidement affirmée. Et qu'il a déjà révélée lors d'une conférence de presse (cf. Sud-Ouest - du 4 décembre).

Ni l'avocat bordelais ni Mme de la Roque, présidente de l'ADFI Gironde (2) n'affirment que la montée en Aquitaine de ce mouvement autour de l'existence de. nouveaux enfants qui seraient doués de pouvoirs de guérison exceptionnels et de capacités psychiques étonnantes, s'apparente forcément à un phénomène sectaire. Simplement, ils conseillent la prudence et la réflexion, et ce d'autant qu'ils ont été saisis de demandes d'informations et de plaintes.

Comme très souvent dans ce type d'affaires, la source se trouve aux Etats-Unis. Depuis 1970, une abondante littérature a vu le jour autour de la venue d'êtres destinés à changer - en bien - la planète.

Nancy Ann, qui a lancé le te-me d'" enfant indigo ", écrit ainsi : "Cette fois-ci, l'espèce huma-ne a un atout de taille. La création sort son joker qu'elle préparait depuis longtemps. Et ce joker, ce sont les nouveaux enfants." Des enfants qu'elle assure avoir reconnus grâce à l'aura bleue qui les entoure.

Des enfants "surhumains", dont la venue sur Terre a été préparée par des éclaireurs, eux-mèmes indigo. Des enfants forcément mal adaptés à la vie terrestre. Petits, ils peuvent faire preuve d'étonnantes facultés, comme au Mexique, où "ils s'autoguérisssent du virus HIV".

Mais ils présentent aussi des caractéristiques qui peuvent inquiéter les parents : ils se sentent étrangers, sont souvent hyperactifs, s'ennuient en classe, refusent certains aliments, etc. Etonnante ressemblance avec les enfants baptisés hyperactifs par les pédiatres ou plus simplement mal élevés par le commun des mortels.

Des enfants en danger.

" Ces enfants précoces sont hypersensibles. 50 % d'entre eux sont dépressifs "

En 1991, Lee Carroll a développé le reseau Kryeon, dont le fond de commerce repose sur un syncrétisme apocalyptique qui reprend tous les thèmes qui se vendent bien : méditation, hypnose, magnétisme, numérologie, développement personnel.

Ce réseau a déposé une technique, l'EMF Balancing, technique d'harmonisation des champs électromagnétiques, et accordé son label à un certain nombre de "thérapeutes"dont les coordonnés figurent sur internet.

Le mouvement a pris son temps pour franchir l'océan. mais, depuis deux ou trois ans, il semble mettre les bouchées doubles. Dans la région Aquitaine, une vingtaine de thérapeutes bénéficient de la marque EMF et proposent stages et consultations.

Comme le fait remarquer l'une d'entre eux, interviewée par téléphone, et qui se dit praticienne en énergénétique, "ces pratiques conviennent parfaitement aux enfants indigo". Elle assure en avoir rencontré, même s'ils ne constituent pas l'essentiel de sa clientèle.

Cette dame, au demeurant tout à fait soucieuse de préparer l'avenir de la Terre, est convaincue de l'existence de ces enfants qui ne sont d'ailleurs pas
seule ment indigo mais aussi dorés et arc-en-ciel. Elle affirme même que, désormais, tous les enfants qui naissent sont des incarnations d'esprits supérieurs ou d'âmes plus ou moins anciennes.

Chacun dans notre pays est libre de croire au Ciel ou de ne pas y croire. Mais là où, selon M°' Picotin et Mme' de La Roque, le bât blesse, c'est que les enfants peuvent être en danger.

Ainsi, cet habitant de Marcenais-en-Gironde ne veut pas que son ex-compagne fasse suivre leur fils de 13 ans par un thérapeute EMF, même si c'est lui qui, raconte-t-il, "passe pour celui que l'on doit soigner". Tout comme cette mère de famille sur le bassin d'Arcachon, abandonnée par un mari touché par le mouvement Kryeon.

Attention aux amalgames.

M' Picotin estime, lui, que ces thérapies conseillées aux parents d'enfants indigo sont dangereuses pour leur équilibre psychique.

Ces enfants sont déja difficilesà élever. Il faut savoir leur montrer les limites. Or, ces thérapeutes conseillent précisément de ne pas les brusquer.
Ils évoquent même les risques de suicide, ce qui est particulièrement pervers puisque cela provoque chez les parents un sentiment de culpabilité qui les rend plus facilement manipulables

Mmede La Roque elle, conseille aux parents qui ont des doutes de consulter plutôt les associations pour enfants précoces.

Brigitte Bernadet, présidente de l'ANPEIP Aquitaine (association nationale pour les enfants intellectuellement précoces), constate que les expressions employées pour les enfants indigo sont les mèmes que pour les enfants qui ont un QI supérieur à 130: "Eponges d'émotions, enfants sentinelles".

"Ces enfants précoces sont hypersensibles, 50 % d'entre eux sont dépressifs, ils ont souvent des problèmes scolaires, ils font souvent aussi des tentatives de suicide. A partir de là, il est facile de pratiquer des amalgames."

On peut toujours imaginer quel aurait été le sort de quelqu'un affirmant au XIII siècle qu'un jour on se parlerait à des milliers de kilomètres de distance par l'intermédiaire d'un petit boîtier collé à son oreille. Et le comparer à celui actuel des croyants aux enfants indigo. Le bûcher n'est pas le même.
Reste des réalités très terre à terre. Certains adeptes vendent sans rire l'appareil à photographier les auras.
D'autres proposent pour 50 euros la lecture d'un dessin d'enfant indigo.
Et d'autres encore, pour 764,50 €, un stage de trois jours pour apprendre à soigner avec l'énergie des anges.

Infos-Sectes Aqultalne. 6, rue Buhan, Bordeaux, tél. 05.56.44.25.58.
ADFI. 31, rue de Cursol. Tél. 05.56.52,15.04.
ANPEIP Aquitaine. Tél. 05.56.28.86.44.
CCMM - Centre de documentation , d'éducation et d'action contre les manipulations mentales. 3, rue Lespagnol, 75020 Paris.
UNADFI -Union Nationale des associations de Défense des Familles et de l'Individu. Tél. 01.47.97.96.08
Antenne de l'ADFI à La Rochelle: Tél. 06.81.23.47.98

(1) L'association a été créée il ya un an grâce à la Région et à la ville de Bordeaux.
(2) Association pour la défense des familles et de l'individu.


Hollande : Scientologie

La Scientologie et les impôts

Het Parool, 11 janvier 2004 Trad d'Anglais en Français : Jacques RICHARD

[Texte intégral]

SCIENTOLOGIE
Document reçu de Ingo Heineman le 11janvier 2004-01-12
Sujet : Pays-Bas : " Put the Tax Department onto Scientology "
http://www.religionnewsblog.com5602- Put the Tax Department onto Scientology._html
Het Parool(Nederlands) Jan.10,2004-01-12 traduction (du Néerlandais en Anglais: Anton Hein, ReligionNewsBlog.com

Le Ministère des Finances et le Service des Impôts, concernant l'Eglise de Scientologie, ont oscillé dans leur ligne de conduite pendant beaucoup trop de temps, selon M. van Overbeeke, Professeur de droit fiscal à l'Université Vrije d'Amsterdam.
" Il est grand temps que le Ministère [des finances] commence à agir plus énergiquement, et dise : ce n'est pas du tout une église, mais simplement une entreprise commerciale ; et qu'à partir de maintenant elle doive être traitée comme une organisation commerciale. ", dit M. van Overbeeke, qui, entre autres choses est spécialisé dans les relations entre des églises et le Service des Impôts.

" La Scientologie s'est placée exprès dans la zone grise entre une église et une entreprise, et simplement cette zone appelle la clarification. En tant que gouvernement vous pouvez mettre cela aux oubliettes pendant longtemps, mais il vient un temps où vous devez décider. Le Ministère des Finances a qualité pour prendre une position unique : Nous, Etat Néerlandais, nous considérons que la Scientologie est un commerce, pas une église. Il n'y a aucun doute qu'elle donnera une suite judiciaire [face à une telle décision], mais ceci est une autre affaire. "

Depuis les années 70 la Scientlogy Kerk Amsterdam se présente avec opiniâtreté au Service des impôts et au public comme une " religion " et une
" église ", qui (exactement comme les églises traditionnelles) serait acceptée pour l'exemption d'impôts ;

Pendant des années les personnes en charge d'en juger au Ministère des Finances et au Service des impôts ont fortement varié sur la manière de traiter ce sujet : tantôt elles ont considéré que la Scientologie était une église, d'autre fois comme une entreprise commerciale.
" Cette oscillation est due au fait que les Inspecteurs et les juges ne sont pas toujours constants dans leurs opinions. Quelquefois ils sont mystifiés (bambooozled) par de belles histoires ayant trait à la liberté de religion ; quelquefois il est difficile de décider, lorsque la ligne de partage passe entre une entreprise commerciale qui prétend être une église et une église authentique. C'est pourquoi il y a un besoin de clarification , selon le professeur.

Il arrive que pour un temps des églises qui n'usent pas de tarifs aussi exorbitants que ceux en usage dans la Scientologie soient imposées. " Des monastères qui brassent de la bière, par exemple. En pareil cas le monastère n'est pas imposé, mais la brasserie l'est. Mais la Scientologie, c'est une toute autre histoire. Au maximum il s'agit pour 5% d'église, et le reste est une organisation commerciale qui ramasse de l'argent pour des services, et pas un petit peu d'ailleurs. "

Le Ministère des Finances ne veut pas répondre sur cette affaire.

" L'église de Scientologie est une entreprise commerciale qui porte un masque religieux, et qui de plus en plus agit comme un groupe haineux . la Scientologie a une longue histoire de haine et d'actes de persécution, qui au moyen de mensonge et de tromperie, sont prônés et encouragés dans les propres "écritures " de la secte (Voir par exemple ses méthodes " dead agenting " et " fair game ". C'est pourquoi le Apologetics Index classe l'organisation comme un groupement de haine.

Le responsable de publication du Religion News Blog est d'accord avec le point de vue du Gouvernement Allemand sur la Scientologie.

Le gouvernement Allemand considère l'organisation de Scientologie comme une entreprise commerciale ayant une histoire [consistant à] tirer profit de personnes vulnérables, et en situation de perte de tout esprit critique. Le Gouvernement est aussi en garde quant au fait que la structure totalitaire et les méthodes pourraient constituer un risque pour la société démocratique d'Allemagne. Plusieurs sortes de preuves ont contribué à cette perception sur la Scientologie, y compris les activités de l'organisation aux 'Etats Unis.

Source : Scientology and Germany
http://www.germany-info.org/relaunch/info/archives/background/scientology.html
[German Embassy in Washington]


France : Soins Psy

Le Sénat réglemente la «nébuleuse psy»

Le Figaro, 14 janvier 2004 par Catherine Petitnicolas

[Texte intégral]

PSYCHOTHÉRAPIES - Les débats passionnés se poursuivent autour des deux nouveaux amendements visant à codifier des professions disparates

L'amendement Accoyer, du nom du député UMP de Haute-Savoie et médecin Bernard Accoyer, désireux de réglementer l'univers passablement nébuleux pour le profane des psychothérapies, a soulevé une véritable tempête dans le monde habituellement feutré des «psy» de toutes obédiences. Voté à l'unanimité à l'Assemblée nationale dans la nuit du 8 octobre dernier en tout petit comité et dans une indifférence quasi générale lors du vote de la grande loi de Santé publique, ce texte est discuté au Sénat cette semaine.

Dans sa première mouture, l'amendement Accoyer stipulait que la mise en oeuvre de psychothérapie ne doit être réservée qu'aux seuls psychiatres et médecins ou psychologues ayant les qualifications professionnelles requises par décret. Les autres, c'est-à-dire la majorité protéiforme des psychothérapeutes, pourraient continuer à exercer «à la condition d'avoir satisfait à une évaluation des connaissances et des pratiques dans les trois ans suivant la promulgation de ladite loi».

Depuis cette date, la planète psy est en ébullition. Pétitions, lettres ouvertes, contre-propositions et meetings se multiplient, parmi les innombrables chapelles des opposants à l'amendement Accoyer.

Pourtant, face à cette tempête psycho-médiatique, le député Accoyer reste serein. «Ce débat est une bonne chose. Il montre que plus personne ne s'accommode de la situation actuelle caractérisée par un total vide juridique.»

«Je suis animé par la volonté d'informer et de défendre mes concitoyens», poursuit le député particulièrement inquiet des infiltrations des sectes parmi certains thérapeutes et aussi du manque de sérieux de certaines formations. «Car n'importe qui aujourd'hui peut s'autoproclamer psychothérapeute sans aucune garantie pour les usagers, qui sont pourtant souvent des personnes fragiles. N'oublions pas qu'il existe, parmi les gens qui poussent la porte d'un psychothérapeute, des patients qui sont en début de psychose.»


Une affirmation corroborée par l'Unafam, l'Union nationale des amis et familles de malades mentaux, et qui vaut autant pour les psychothérapeutes que pour certains psychanalystes. «Nous sommes contactés par des familles de patients qui ont pâti du travail inadapté de certains thérapeutes. Comme ces parents dont le fils toxicomane devenait de plus en plus délirant sans aucune réaction de la part du thérapeute qui le suivait pourtant très régulièrement...»

Depuis le vote de son amendement, Bernard Accoyer a reçu une foule de témoignages effarants sur les agissements de certains thé rapeutes autoproclamés, ressemblant davantage à des gourous. Mais, comme leurs activités ne sont réglementées par aucun texte de loi, ils sont très difficiles à poursuivre. «Les beaux esprits qui s'insurgent contre ce texte auraient intérêt à rencontrer ces familles détruites qui n'ont de surcroît pas la possibilité de porter plainte», dit-il. «Je suis inquiet que l'on méconnaisse à ce point l'intérêt des personnes les plus fragiles.»

Après moult péripéties, un nouveau texte a été rédigé par l'un des deux rapporteurs du projet de loi au Sénat, le professeur Francis Giraud (sénateur UMP des Bouches-du-Rhône). Un texte qui devrait satisfaire le monde de la psychiatrie et de la médecine car il est très proche du précédent. Mais il ne satisfait pas, en revanche, celui des psychothérapeutes. Ceux-ci soutiennent ardemment un autre amendement, celui du sénateur UMP Adrien Gouteyron (Haute-Loire), vice-président du Sénat qui propose la création d'un «Conseil national des pratiques relatives au psychisme». Avec quatre collèges indépendants, celui des psychiatres, celui des psychologues cliniciens, celui des psychanalystes et celui des psychothérapeutes.

Cette position est défendue par le chef de file de la fronde, le psychanalyste Jacques-Alain Miller, gendre de Lacan et fondateur de l'Ecole de la cause freudienne. Elle l'est également par la puissante Fédération européenne de psychothérapie qui habilite des instituts privés de formation, dont certains sont «à but très lucratif». Elle est également soutenue par l'Affop, l'Association fédérative française des organismes de psychothérapie qui, après avoir lancé l'opération «Touche pas à mon psy» en novembre dernier, s'enorgueillit d'avoir recueilli près de 7 000 signatures. «C'est une mobilisation des intelligences contre le pouvoir monopolistique d'un parti unique qui, parce qu'il ne veut pas utiliser utilement sa concentration de pouvoirs, n'a plus d'opposition critique et représentative», n'hésite pas à écrire, l'Affop.

Dans cette jungle, il est bien difficile au profane qui désirerait entreprendre une thérapie de s'y retrouver. Pour le Pr Edouard Zarifian, chef du service de psychiatrie à Caen et auteur de nombreux ouvrages sur les maladies de l'âme, qui n'appartient à aucune chapelle même s'il y a des amis, «beaucoup défendent des aspects corporatistes ou des positions éthiques internes qui ne sont pas en phase avec les besoins du public».


France : Sectes et santé et Témoins de Jéhovah

Infiltration des sectes dans le domaine de la santé

Transmis par la MIVILUDES, 14 janvier 2004

[Texte intégral]

12ème législature
Question N° : 510 de M. Brard Jean-Pierre ( Député-e-s Communistes et Républicains - Seine-Saint-Denis ) QOSD
Ministère interrogé : santé
Ministère attributaire : santé
Question publiée au JO le : 15/12/2003 page : 9504
Réponse publiée au JO le : 17/12/2003 page : 12416

Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes

Analyse : témoins de Jéhovah. doctrine. santé. conséquences

Texte de la QUESTION : M. Jean-Pierre Brard souhaite connaître les mesures envisagées par M. le ministre de la santé, de la famille et des personnes handicapées pour lutter plus efficacement encore contre l'infiltration des sectes dans les secteurs de la santé et médico-social mais également contre la négation de la dangerosité de certaines injonctions, comme le refus de la transfusion sanguine prônée par les témoins de Jéhovah. En effet, en imposant le refus de la transfusion sanguine et en contraignant leurs adeptes à la refuser pour eux-mêmes ou pour leurs enfants, l'organisation des témoins de Jéhovah se rend responsable de la mort de nombreuses personnes alors que les pouvoirs publics et les médecins ont le devoir de les sauver.

Texte de la REPONSE :
CONSÉQUENCES MÉDICALES DES DOCTRINES
DES TÉMOINS DE JÉHOVAH

M. le président. La parole est à M.Jean-Pierre Brard, pour exposer sa question, n° 510, relative aux conséquences médicales des doctrines des Témoins de Jéhovah.
M. Jean-Pierre Brard. Ma question aurait pu être posée par notre président. En effet, dans cette assemblée, sur les sujets comme la lutte contre les déviances sectaires, qui exigent de la vigilance, il n'y a pas de clivage entre la gauche et la droite, dès lors qu'il s'agit de protéger les libertés individuelles et collectives.
M. François Rochebloine. Absolument !
Mme Marie-Thérèse Boisseau, secrétaire d'Etat aux personnes handicapées. Chacun sait que vous n'êtes pas sectaire. (Sourires.)
M. Jean-Pierre Brard. Non, en effet ! Nous sommes républicains !
Le ministre de la santé, M.Jean-François Mattei, a déclaré lors d'une émission de radio, le 7décembre dernier, que, pour une intervention médicale urgente, quelles que soient les réticences des patients, « c'est l'assistance à personne en danger, il faut intervenir ». Et d'ajouter : « S'il n'y a pas d'urgence, nous sommes dans un pays où la liberté de choix du praticien existe. » Cela dit, à force de ne pas faire intervenir l'urgence, on peut passer d'une situation bénigne à une situation aiguë, si bien que l'on revient à la case départ, à l'urgence !
Par ailleurs, la commission nationale sur la laïcité, présidée par Bernard Stasi, préconise une loi qui permettrait de faire respecter « les principes d'égalité, de continuité et de respect des règlements sanitaires et des exigences de santé. »
En prônant le refus de la transfusion sanguine et en mentant effrontément, c'est-à-dire en prétendant que des produits existent ayant qualité de substitution générale au sang pour soigner toute forme de pathologie, les Témoins de Jéhovah contraignent leurs adeptes à refuser la transmission pour eux-mêmes ou pour leur enfants. Cette organisation se rend ainsi responsable de la mort de nombreuses personnes, alors que les pouvoirs publics et les médecins ont le devoir de les sauver.
Le ministère de la santé est représenté dans la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires et participe activement à ses travaux.
Quels développements envisage-t-il de donner à l'action de ses services en liaison avec la représentation nationale, afin de lutter plus efficacement encore contre l'infiltration des sectes dans les secteurs de la santé et du médico-social et contre la négation de la dangerosité de certaines pratiques, tel le refus de la transfusion sanguine ?
Ce point de vue est appuyé encore par un vote à l'unanimité, moins une abstention, de l'Académie nationale de médecine, qui déclare : « L'Académie nationale de médecine rappelle que le médecin doit pouvoir garder sa pleine liberté de décision et assumer ses responsabilités en dehors de toute pression, menace ou violence. » On pense à ce qui se produit à cause des Témoins de Jéhovah qui refusent toute transfusion sanguine, et aux démarches plus ou moins longues qui en résultent.
Je ne suis pas le seul à attendre une réponse : tous ceux qui sont en butte à ces menaces l'attendent.
M. François Rochebloine. Excellente question !
M. le président. La parole est à Mmela secrétaire d'Etat aux personnes handicapées.
Mme Marie-Thérèse Boisseau, secrétaire d'Etat aux personnes handicapées. Monsieur le député, le ministère de la santé, de la famille et des personnes handicapées contribue à la lutte contre les dérives sectaires qui sont, ou peuvent être, préjudiciables pour la santé et qui, souvent, comportent des infractions au droit commun, au travers d'un dispositif spécifique de vigilance et d'action défini dans la circulaire du 3octobre2000.
La circulaire du 7février2003 de la direction de l'hospitalisation et de l'organisation des soins, la DHOS, a rappelé aux DRASS et aux DDASS la nécessité de signaler au ministère toute information relative à des faits répréhensibles en matière de santé publique commis par des groupes à caractère sectaire. Lorsque le bureau de l'exercice médical de la DHOS est informé, par des particuliers ou par des DDASS, d'agissements contraires aux dispositions de la législation en matière de santé publique ou au code de déontologie, une plainte est portée auprès du procureur de la République ou au conseil de l'ordre concerné, par exemple, en cas de signature de certificats de contre-indication vaccinale inspirée par des idéologies sectaires.
Pour ce qui concerne les risques de dérive sectaire dans le champ des psychotérapies, la direction générale de la santé a engagé, en 2001, des travaux sur la typologie et l'évaluation des pratiques en lien avec l'INSERM et l'ANAES. La direction générale de la santé a demandé, en 2003, à la Fédération française de psychiatrie d'organiser une conférence de consensus sur la prise en charge médico-psychologique de victimes de mouvements sectaires. Elle aura lieu à Paris les 6 et 7 novembre2004.
En ce qui concerne le refus de la transfusion sanguine prônée par les Témoins de Jéhovah, des décisions de justice importantes ont défini la conciliation nécessaire entre le consentement des malades aux actes médicaux, d'une part, et le devoir de sauver la vie du malade, d'autre part. Ainsi, la jurisprudence considère que le praticien qui réalise une transfusion sanguine malgré le refus explicite du malade, appartenant notamment à la communauté des Témoins de Jéhovah, ne commet pas de faute lorsque la transfusion sanguine apparaît comme le seul traitement susceptible de sauver la vie du malade.
Enfin, dans un fascicule qui vient d'être publié par le ministère sous le titre « Accidents collectifs, attentats, catastrophes naturelles : conduite à tenir par les professionnels de santé », figure un appel à la vigilance quant à la présence croissance de mouvements sectaires auprès des victimes sur les lieux de catastrophes.
M. le président. La parole est à M.Jean-Pierre Brard.
M. Jean-Pierre Brard. Votre réponse est tout à fait claire, madame la secrétaire d'Etat, et je vous en remercie. Mais peut-être faut-il donner suite avec encore plus de précision à la décision votée par l'Académie nationale de médecine, laquelle considère « qu'on ne peut admettre qu'une minorité radicale, quelle que soit son appartenance religieuse, cherche à imposer ses vues à l'ensemble du personnel de santé et aux autres patients ». En effet, ce ne sont pas seulement des patients qui sont dans la dérive sectaire, mais aussi parfois des praticiens.
C'est une excellente chose que vous organisiez une conférence pour sensibiliser tout le monde, d'autant plus que les Témoins de Jéhovah avancent masqués. Ainsi il a fallu toute la vigilance du président de la Haute Assemblée pour annuler un colloque qui était prévu dans l'enceinte même du Sénat, évidemment pas sous l'étiquette « Témoins de Jéhovah », mais sous celle d'associations faux-nez oeuvrant pour eux. Et savez-vous qui l'on trouvait parmi les intervenants ? Non seulement M.Garay, bien connu comme l'avocat des Témoins de Jéhovah, mais oeuvrant avec lui et d'autres béquilles des Témoins de Jéhovah, M.Patrick Pelloux, dont on a beaucoup parlé l'été dernier et qui participe régulièrement à des activités pro-Témoins de Jéhovah. Comment peut-on déclarer qu'il faut sauver dans l'urgence les patients menacés par la canicule et participer à des initiatives de gens qui refusent le droit de sauver la vie grâce à la transfusion sanguine ? Gardons cela à l'esprit !
Dès lors qu'il s'agit de sauver des vies, il n'y a pas de compromis possible. Je suis sûr que M.le président est d'accord avec moi, même si, au perchoir, l'obligation de réserve lui interdit de me manifester son soutien, mais ce n'est pas l'envie qui lui en manque.
Cela dit, je le répète, madame la secrétaire d'Etat, votre réponse est claire : vous considérez, vous aussi, que le refus de la transfusion sanguine, dans les conditions que vous avez dites, est un trouble à l'ordre public, puisqu'on voue à la mort des gens qui pourraient être sauvés. Dès lors, tous les ministères, je ne dis pas « ministres » à dessein, devraient être sur la même longueur d'onde et le préfet du Puy-de-Dôme n'aurait pas dû recevoir du ministère de l'intérieur une lettre indiquant que le refus de la transfusion sanguine n'est pas un trouble à l'ordre public, s'appuyant en cela sur une jurisprudence contestable du Conseil d'Etat.
Dès lors qu'existe une jurisprudence du Conseil d'Etat contestable, le seul moyen de s'en sortir serait de corriger par la loi les dérives de la jurisprudence et de faire revenir au premier plan la protection des libertés individuelles et collectives contre des organisations criminelles. J'appelle criminels des gens qui vouent délibérément à la mort des patients qui peuvent être sauvés.
M. François Rochebloine. Très bien !


Brésil : Umbanda

Ouverture de la première Faculté de théologie umbandiste au Brésil

AFP, 145 janvier 2004

RIO DE JANEIRO - La première Faculté de théologie umbandiste du Brésil, une religion issue d'un mélange de croyances et rites africains, indigènes et européens, vient d'ouvrir les inscriptions pour la rentrée de mars 2004.

"Le ministre de l'Education, Cristovam Buarque, a signé un décret fin décembre autorisant cette faculté privée à ouvrir ce cours. Son diplôme ne sera reconnu par le ministère qu'après la conclusion de quatre années d'études et de leur évaluation", a déclaré mardi à l'AFP l'attachée de presse du secrétariat à l'Enseignement supérieur de Brasilia, Rosana Tonete.

Jusqu'à présent, les seules études supérieures théologiques autorisées par le ministère concernaient le christianisme.

La première promotion de la Faculté de théologie umbandiste (FTU) comptera 50 élèves. Au programme de cette nouvelle institution universitaire figurent des cours de portugais, anglais, sociologie, philosophie, botanique (herbes médicinales), médecine umbandiste, biologie humaine umbandiste, systèmes religieux et administration d'un temple.

Le prix de la mensualité de la FTU, située à Sao Paulo (sud-est), sera de 350 reals, soit 100 euros.

Pour le médecin Bruno Barbosa, professeur de médecine spirituelle, la création de cette faculté s'est heurtée à des préjugés.

"L'umbanda a une étiquette de culture des banlieues", a-t-il déploré.

Un professeur d'anthropologie de l'Université de Brasilia (UnB), José Jorge Carvalho, s'est félicité de la création de la FTU qui représente un "signe de "pluralime".

L'Umbanda est une religion brésilienne apparue à Rio de Janeiro dans les années 1920 . Elle puise ses racines dans deux religions importées d'Afrique par les esclaves: la "cabula" qui provient des Bantous, et le "candomblé" de la nation Nago.

Selon l'Umbanda, l'univers est peuplé d'entités spirituelles, les guides, qui entrent en contact avec les hommes par l'intermédiaire d'un initié (un médium), qui les personnifie. Les éléments africains se sont progressivement mêlés au catholicisme, assimilant ainsi les "orixas" (divinités du candomblé) aux saints traditionnels.

Les autres sources d'influence sont le spiritisme du professeur français Allan Kardec (19ème siècle), les rites indigènes et les pratiques magiques européennes.

D'après le recensement de 2000, il y aurait 432.000 adeptes de l'Umbanda au Brésil, mais l'influence de cette religion va bien au-delà de ces chiffres officiels.


France : Actualités diverses - Santé

La main qui parle, une méthode contestée

Ouest France, 14 janvier 2004 par Pierrick Baudais.


Pas de "Communication facilitée" au foyer pour handicapés !

La "Communication facilitée" : c'est le nom d'une méthode qui permet aux personnes handicapées privées de mots de s'exprimer en tapant sur un clavier. La technique suscite des débats animés au point qu'elle a été interdite dans un foyer pour infirmes moteurs cérébraux des Côtes-d'Armor.

SAINT-BRIEUC. - "Si vous aviez des difficultés à communiquer avec votre enfant et si l'on vous disait qu'il existe une méthode, que feriez-vous?" Jean Lucas est le père de Nolwenn, une jeune femme handicapée moteur avec laquelle il est difficile d'échanger. Il est aussi le président du foyer Ker Spi, à Plérin, dans les Côtes d'Armor, qui héberge une vingtaine d'infirmes moteurs cérébraux et de polyhandicapés.

Ce père est convaincu du bien-fondé d'une méthode développée en Australie et introduite en France par l'orthophoniste Anne-Marguerite Vexiau : la "Communication facilitée" (CF): Une technique très controversée. A tel point qu'en septembre 20Ô2, après une enquête de trois médecins, la préfecture et le conseil général des Côtes-d'Armor ont ordonné au foyer Ker Spi de stopper cette méthode. Ce dernier a adressé trois recours. En vain jusqu'à présent.

Un clavier et un "facilitateur"

En pratique, la technique est élémentaire. La personne handicapée s'exprime en tapant des mots sur un simple clavier. Mais elle est aidée en cela par une seconde personne formée à la "CF" (appelée facilitateur) qui lui tient la main. Scientifiquement. en revanche, les explications sont plus évasives et, en tout cas, peu rationnelles.

Selon Anne-Marguerite Vexiau, "une communication d'inconscient à inconscient" s'établirait entre le facilitateur et la personne handicapée. Y compris avec les plus jeunes handicapés n'ayant jamais appris à lire ou à écrire. Y compris avec des personnes aveugles.

Dans le milieu médical, une telle méthode, non validée scientifiquement, n'a pas manqué de soulever interrogations et inquiétudes. Est-ce bien, par exemple, la personne handicapée qui s'exprime? Le facilitateur ne lui guide-t-il pas la main? N'y a-t-il pas aussi un risque que "la personne handicapée ne devienne trop dépendante du facilitateur", s'interroge, par exemple, un médecin des Côtes-d'Armor. Et ce praticien de poser la question: "Ne serions-nous pas en face d'une des facettes possibles de la manipulation mentale?"

L'un interdit, l'autre pas

À Ker Spi, où la méthode a été employée durant quatre ans auprès de quatre résidants, Pierre Hérissard, le directeur, s'étonne du tollé déclenché par la "CF". "La "Communication facilitée" ne nous empêchait pas de travailler avec les autres méthodes. C'était une technique parmi d'autres. Et, de fait, nous avions constaté que ces résidants allaient mieux, qu'ils étaient plus ouverts", insiste-t-il.

"De quel point de vue se place-t-on? Ce qui nous intéresse, c'est que les résidants souffrent moins et qu'ils aient leur propre parole", poursuit Christian Thominiaux, le psychologue de l'établissement. Et le directeur d'ajouter: "Si c'était si dangereux, ils l'auraient aussi interdite à Beaubois."
Le foyer de Beaubois, à Bourseul, où sont suivis des déficients visuels victimes de divers troubles, pratique en effet, lui aussi, la "CF". La méthode y est encadrée par trois médecins.

Mais, curieusement, dans ce cas, les autorités de tutelle n'auraient exprimés que des contre-indications verbales...

En France, la "CF" est ainsi appliquée dans plusieurs dizaines d'établissements financés notam ment par la Sécurité sociale. Nombreux sont pourtant les professionnels à réclamer une véritable validation scientifique. Au secrétariat d'État aux Personnes handicapées, la question commence à embarrasser. "Ce n'est pas au ministère de la Santé de valider telle ou telle méthode ", y répond-on sans vouloir se prononcer davantage.


République démocratique du Congo : Actualités diverses

Une « huile sacrée » fait 64 morts

Afrik.com, 15 janvier 2004 par Olivia Marsaud

Un charlatan qui se faisait passer pour un prêtre a tué 64 personnes à Bosobe, au nord de la RDC, en leur faisant boire une « huile sacrée » censée les libérer des esprits malins. En fait, une potion mortelle provoquant un encombrement pulmonaire chez les victimes. Les autorités sanitaires et policières sont sur le qui-vive : l'homme est en fuite.

L'information commence tout juste à circuler dans les journaux de Kinshasa. Soixante-quatre personnes sont mortes en un peu plus d'un mois à Bosobe (500 km au nord-est de la capitale). Elles ont toutes ingurgité une huile à la composition mystère qui les a fait mourir en 24 heures. Une huile « sacrée » qui leur avait été offerte par un prêtre sévissant dans la région depuis la fin du mois d'octobre. Ce faux homme de Dieu, plus proche du chef de secte, réunissait ses « fidèles » pour des incantations et faisaient boire son breuvage toxique pour les « délivrer des sorciers ».

« Il disait aux gens que c'était une potion magique à administrer à ceux qui étaient habités par les mauvais esprits », explique Constantin Niaka Tshimbadi, secrétaire-général du ministère de la Santé. Quelque soixante-dix personnes adultes ont goûté à cette potion mortelle, 64 en sont morts. C'est la Zone de santé de Bosobe qui a donné l'alerte lorsque quatre cas moribonds se sont présentés à l'hôpital de Bosobe la semaine dernière.

Mortelle intoxication

Leurs symptômes : des vomissements, des suffocations avec une respiration très difficile, de fortes toux et de la fièvre. « Cette huile est un vrai problème médical. Selon les premières analyses, elle se diffuse dans les poumons et provoque un encombrement pulmonaire. C'est très dangereux », affirme Constantin Niaka Tshimbadi. « Nous avons désintoxiqué les malades et interrogé leurs familles pour remonter jusqu'au prêtre mais il avait déjà plié bagages. »

Aujourd'hui, le charlatan est en fuite et les autorités de Kinshasa craignent qu'il soit déjà passé de l'autre côté de la frontière, côté Congo-Brazzaville. Ce qui risque de rendre les recherches plus longues et plus difficiles. Le prêtre a pourtant beaucoup de secrets à livrer : qui est-il ? Quelle est la recette de sa potion ? Et surtout, pour quelles raisons a-t-il cherché à empoisonner les gens ? « Nous avons fait passer l'information dans les journaux, les Congolais sont au courant et tout le monde est mobilisé pour le chercher. En RDC, nous avons déjà eu des cas de tradi-praticiens ou de spiritualistes qui avaient une influence néfaste mais jamais nous n'étions arrivés à ce genre de choses. Là, c'est vraiment très grave, 64 personnes sont mortes. »


Guinée équatoriale: Sorcellerie

Transe mortelle

AFP, 15 janvier 2004

Transe mortelle pour un féticheur en pleine cérémonie

MALABO - Un féticheur équato-guinéen a subitement succombé à une transe mortelle mercredi, alors qu'il invoquait un esprit lors d'une cérémonie rituelle à Luba, au sud de l'île de Bioko, où se trouve Malabo, la capitale équato-guinéenne, a rapporté jeudi la radio nationale.

Custodio Ela Cosefa, 46 ans, originaire de l'île de Bioko, en transe, dansant et criant, habité par l'esprit qu'il venait d'invoquer, s'est subitement arrêté, avant de tomber raide, a raconté la radio, citant les témoignages de ceux qui assistaient au cérémonial.

Il est resté immobile durant plusieurs minutes avant que les différents "patients" venus le consulter ne réalisent qu'il ne respirait plus et qu'il était mort.

Depuis que la Guinée équatoriale, ancienne colonie espagnole du golfe de Guinée, est entré en 1992 dans le club des pays producteurs de pétrole, une grande partie de son million d'habitants recourt régulièrement à la sorcellerie et à la magie pour espérer jouir d'une partie de la manne pétrolière.

C'est ainsi qu'une myriade de marabouts, guérisseurs, féticheurs et autres professionnels du mysticisme, équato-guinéens ou étrangers, ont envahi les principales villes du pays où ils exercent en toute légalité.


Canada : Témoins de Jéhovah

La Cour suprême se penche sur l'étendue de la liberté de religion

Sympatico.ca, 19 janvier 2004

OTTAWA - La liberté de religion, garantie par les Chartes, permet-elle de passer outre à des obligations contractuelles et à des règlements de zonage? La Cour suprême du Canada s'est penchée sur ces questions, lundi, en entendant des requêtes présentées par des juifs orthodoxes et des témoins de Jéhovah.

Placés devant des versions contradictoires dans les deux affaires, les juges du plus haut tribunal du pays se sont montrés sceptiques à l'endroit des arguments défendus par chacune des parties, ce qui rend imprévisible l'issue des jugements à venir.

Dans la première cause, des juifs orthodoxes veulent ériger une "souccah" sur les balcons de leurs condos montréalais pour célébrer la fête religieuse de Soukot, même si leurs déclarations de copropriété l'interdisent implicitement.

Ces quatre familles soutiennent que leur foi les oblige à ériger, une fois l'an et pendant 7 à 9 jours, ces petites cabanes en bois ou en toile, recouvertes de branches, qui servent à commémorer les conditions de vie difficiles du peuple juif après la fuite d'Egypte.

Devant les magistrats, l'avocat de l'association des copropriétaires du Sanctuaire du Mont-Royal, Pierre-G. Champagne, a plaidé que les croyances des appelants ne leur ordonnaient pas d'ériger des souccahs sur leurs propres balcons.

"Certains d'entre eux n'ont pas eu de souccahs sur leurs balcons pendant des années" alors qu'ils vivaient ailleurs, a avancé Me Champagne.

"Ce n'est pas parce que je ne pouvais pas en construire auparavant que je ne devrais pas pouvoir en ériger une maintenant", a rétorqué en entrevue l'un des appelants, Gabriel Fonderer.

Mais le coeur de l'argumentation des juifs orthodoxes est plus large. Leur avocat, Julius Grey, a soutenu devant la haute cour qu'il ne revenait pas aux tribunaux de juger de l'étendue des croyances religieuses individuelles et des commandements qui peuvent en découler, à condition bien sûr que la sincérité de ces croyances puisse être prouvée.

Pierre-G. Champagne a assuré que l'association des copropriétaires n'avait aucunement eu l'intention de brimer la liberté religieuse des appelants. Elle leur a même proposé d'ériger une souccah commune dans le jardin du Sanctuaire, ce à quoi les juifs orthodoxes se sont opposés. Me Champagne a aussi invoqué des motifs de sécurité et d'assurances pour justifier l'interdit. Qui plus est, les décorations de Noël et les affiches politiques sont bannis aux balcons du Sanctuaire, a-t-il souligné.

Or, la protection de droits fondamentaux comme la liberté religieuse doit parfois avoir préséance sur les droits de propriété, a affirmé Me Grey.

Témoins de Jéhovah

L'affaire impliquant la Congrégation des témoins de Jéhovah de Saint-Jérôme-Lafontaine touche aussi à la portée de la liberté religieuse, mais en rapport cette fois-ci avec les règlements municipaux.

Depuis 1993, la Congrégation veut faire construire une "Salle du Royaume" sur le territoire de Lafontaine, une municipalité désormais fusionnée à Saint-Jérôme, dans les Basses-Laurentides.

Les témoins de Jéhovah prétendent que tout a été fait pour les en empêcher en raison de leur religion minoritaire. La Ville leur a d'abord indiqué qu'ils devaient acheter un terrain dans une zone - dite "P-3" - où les lieux de culte sont autorisés. Elle a toutefois omis de leur mentionner quel lot était disponible dans cette zone. Or, il n'y en avait à ce moment qu'un seul, et la propriétaire a mis des années avant d'affirmer qu'elle était prête à vendre son terrain à la Congrégation, malgré de nombreuses requêtes par écrit de cette dernière.

"Je conviendrai qu'il aurait été beaucoup plus simple (pour la Ville) de dire 'c'est le terrain de (telle propriétaire) qui est disponible", a reconnu lundi en cour l'avocat de la municipalité, Michel Lalande. "Malheureusement, ce n'est pas ce qui est arrivé."

Entre-temps, la municipalité refusait d'effectuer des changements de zonage sur d'autres terrains où les témoins de Jéhovah auraient accepté de s'installer. Et devant la haute cour, lundi, Me Lalande a finalement admis que 709 000 pied carrés étaient potentiellement disponibles pour la Congrégation dans la fameuse zone P-3.

La Ville a donc affirmé que le litige n'avait aucune connotation religieuse, tandis que les témoins de Jéhovah ont centré leur argumentation sur la liberté de religion.

La Cour suprême rendra jugement dans ces deux affaires d'ici quelques mois.


France : Scientologie

Lyon, l'Eglise de scientologie menacée d'expulsion

Le Progrés , 20 janvier 2004 par Caroline Auclair et Yves Alègre

[Texte intégral]

Si une solution n'intervient pas d'ici le mois de février, l'antenne lyonnaise risque une expulsion de ses locaux situés sur les pentes de la Croix-Rousse. Un épisode qui intervient au lendemain d'ennuis fiscaux ayant durement touché le mouvement sectaire en France.

Mauvaise-payeuse l'Eglise de Scientologie, à Lyon? La chambre des référés-loyers du tribunal d'instance de Lyon vient d'être saisie d'une assignation pour non-paiement de loyers par l'association installée sur les Pentes de la Croix-Rousse. C'est déjà une longue histoire que celle de l'Eglise de Scientologie à Lyon. A plusieurs reprises, le mouvement créé aux Etats-Unis par Ron Hubbard et juridiquement considéré comme une secte en France, a défrayé la chronique entre Rhône et Saône. Au coeur des débats, l'influence présumée de l'Eglise et de son centre de Dianétique sur des adhérents souvent recrutés à grand renfort de publicité. A plusieurs reprises, dans les rues piétonnes de Lyon, il y a eu, ainsi, des vagues de distribution de prospectus invitant le chaland à des «tests de quotients intellectuels gratuits» au centre de Dianétique. Avec le conseil suivant: «Votre QI, votre personnalité et vos aptitudes déterminant votre futur, connaissez-les (sans obligation)».

La justice saisie
Au fil de cette litanie de polémiques et controverses, il y eut, surtout, le retentissant arrêt rendu par la cour d'appel de Lyon. Un vrai coup de tonnerre dans un landerneau républicain hexagonal refusant, au contraire de la législation américaine, que la Scientologie soit considérée comme une Eglise et puisse, a ce titre, solliciter et reçevoir des dons. Or, le fameux arrêt des juges lyonnais, lui, indiquait que l'Eglise de Scientologie pouvait se prévaloir du «statut de religion«. L'affaire avait fait grand bruit. Avant que la cour de cassation ne décide de réformer cette décision iconoclaste. Atteinte à la liberté de conscience ? En date du 23 septembre 1985, le Conseil d'Etat a considéré que les activités de «l'association Hubbard des scientologues français» présentent indubitablement un «caractère commercial». Depuis, plus récemment, le mouvement sectaire a été durement frappé au «portefeuille« par la justice française. A Paris, le fisc est passé par là. L'Eglise de Scientologie a été condamnée à de lourdes réparations financières. Voilà donc qu'à Lyon, ils enregistrent un nouveau déboire avec le fonctionnement de l'antenne installée place des Capucins, sur les Pentes de la Croix-Rousse. Un avocat de la place vient d'assigner l'association devant la chambre des référés-loyers du tribunal de Lyon. Pour impayés de loyers. L'assignation date du 16 janvier.

Des «missions« autonomes
L'association, qui gère le fonctionnement de l'Eglise de Scientologie, à Lyon, serait en retard de trois loyers trimestriels. Soit une dette envers le bailleur de 7 000 euros. Si la dette n'est pas soldée d'ici l'audience prévue courant février, alors l'association court tout bonnement le risque d'une expulsion. Depuis le début des années 1980, elle occupe des locaux de 300 m2 situés place des Capuçins dans le premier arrondissement de Lyon. Impossible de contacter ses dirigeants, hier. A Paris, une personne chargée des relations publiques de l'Eglise de Scientologie a paru surprise par cet épisode: «Ah bon ! Je pensais que le problème était réglé. Mais vous savez, les loyers augmentent, c'est pas toujours facile. Et puis, chaque Eglise, chaque mission en France, a son propre conseil d'administration».


France : Sorcellerie, exorcisme...

Une curieuse invitation

Reçu d'un correspondant, mis en ligne le 20 janvier 2004

Copie d'une lettre reçue par une amie, pour information et mise en garde.

Mgr Laurent Bernard - Evêque Exorciste Titulaire de 22 filiations Apostoliques Succession Episcopale de l'Abbé JULIO

Madame............. .

Madame
Le monde Chrétien est confronté aujourd'hui à 3 dangers principaux :

1/ la sorcellerie est en pleine expansion (il vous suffit de parcourir le rayon "ésotérisme" des librairies spécialisées pour y découvrir de nombreux ouvrages de magie noire, permettant aux sorciers modernes de se multiplier comme la gangrène ! );
2/ le nombre de Prêtres en fonction est en chute libre depuis 40 ans (certaines estimations prévoient en France environ 7000 hommes d'église en 2015, contre 50 000 en 1900 );
3/ l'exorcisme n'est quasiment plus pratiqué. Seuls quelques Prêtres isolés, et de courageux laïcs (comme certains voyant(e)s, magnétiseurs, psychothérapeutes, énergéticiens ...) tentent de lutter contre ce mal grandissant.

Que faire ?
Madame ...........

1- il me semble évident que vous possédez certains "Dons" pour le combat contre les forces issues de la magie noire (sans vous connaître personnellement, de bonnes vibrations émanent de votre nom). Nous vous ouvrons donc toute grande notre porte, afin de compléter votre formation technique à la lutte contre les forces qui maléficient beaucoup de nos contemporains. C'était également le sens du message symbolique en 1987 de notre Pape Jean Paul II lorsqu'il écrivait que "... la lutte contre le démon est toujours d'actualité..."

Comment vous aider ?
En organisant ce nouveau stage de Théologie concernant le "Sacrement" de l'exorcisme. Afin que VOUS puissiez posséder les "Aunes Spirituelles" qu'utilisaient les Anciens, pour vous aider vous-même et tenter, le cas échéant, de Sauver les Autres !!!
Etant nous-même Evêque, et possédant à ce titre une filiation historiquement incontestable, (voir les différents livres
que nous avons écrit sur l'exorcisme), nous sommes en mesure de décerner validement le "grade d'Exorciste", d'ordonner Prêtres ceux qui veulent consacrer leur vie à combattre le mal, voire de faciliter l'accès à l' Episcopat aux plus courageux.

Madame. _ j'espère personnellement vous rencontrer très prochainement, afin de partager avec vous certaines techniques d'exorcisme fort peu connues, mais redoutablement efficaces.

"La Paix vous accompagne lors des prochaines fêtes de Noël". Lettre datée du 21 décembre 2003.

PJ : le programme Exorcisme et guérison entraînement et pratique


France : Raël

La justice annule une décision interdisant l'association des Raéliens de l'Est

AFP, 20 janvier 2004

[Texte intégral]

STRASBOURG - Le tribunal administratif de Strasbourg a annulé une décision du sous-préfet de Mulhouse (Haut-Rhin) qui avait refusé en février 2003 l'inscription des Raéliens de l'Est au registre des associations, a-t-on appris mardi auprès du tribunal.

Le 3 février 2003, le sous-préfet s'était opposé à l'inscription de l'association Religion raélienne de l'Est au registre des associations du tribunal de grande instance de Mulhouse. Cette décision se fondait sur "le caractère choquant des thèses défendues par l'association qui heurterait le sentiment religieux très vif en Alsace et serait de nature à remettre en cause la cohésion sociale", précise le jugement daté du 5 décembre dernier.

Le tribunal a jugé que ce motif, "qui ne fait état d'aucune atteinte à l'ordre public, ne peut suffire à justifier légalement la décision litigieuse". Le code civil local permet au représentant de l'Etat de s'opposer à l'inscription d'une association poursuivant un but politique, social-politique ou religieux en cas de "nécessités d'ordre public de nature à justifier l'atteinte à la liberté d'association", a rappelé le tribunal. Précisant que si le motif d'atteinte à l'ordre public "étaient de ceux qui auraient pu être invoqués pour justifier légalement la décision du 3 février 2003", le tribunal administratif a conclu que la décision de la sous-préfecture avait été prise sur un motif "juridiquement erroné".


France : Soins psy - Santo Daime - Sectes

Psychiatre mis en examen

AFP, 21 janvier 2004

[Texte intégral]

PAU - Un pyschiatre de Pau a été mis en examen mardi pour infraction à la législation sur les stupéfiants en raison de ses liens avec un centre controversé pour toxicomanes du Pérou, dans le cadre d'une enquête ouverte en 2000, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Le docteur M........ , psychiatre au Centre hospitalier des Pyrénées à Pau, a été mis en examen par le juge Thierry Rolland et laissé en liberté.

Une psychothérapeute paloise, Mme ........., qui avait été convoquée lundi par le juge dans le cadre de cette affaire, ne s'est pas présentée, a-t-on précisé de même source.

Tous deux avaient déjà été placés en garde-à-vue puis remis en liberté en août 2002, près de deux ans après une plainte déposée par le père d'une patiente, inquiet du comportement anormal de sa fille.

Cette dernière, alors âgée de 25 ans, avait l'intention de se rendre dans un centre de soins du Pérou, ouvert en 1992 au coeur de la forêt amazonienne, baptisé "Takiwasi" (la maison qui chante, en quechua) et où un médecin français, Jacques Mabit, et des chamans assurent avoir mis au point une thérapie originale pour les toxicomanes.

Cette thérapie est basée, selon une documentation disponible sur internet, "sur l'ingestion, lors de sessions rituelles, de plantes sacrées", en l'occurrence de l'ayahuasca, une liane hallucinogène dont les effets sont comparables à ceux du LSD et classée dans les produits stupéfiants par la législation française.


France : Sectes

Victimes de sectes: la MIVILUDES propose d'aménager le délai de prescription

AFP, 26 janvier 2004

[Texte intégral]

PARIS - La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) propose d'aménager les règles de prescription des infractions commises par des mouvements sectaires, dans son rapport au Premier ministre rendu public lundi.

La MIVILUDES recommande que l'on s'inspire de ce qui a été édicté en faveur des mineurs victimes d'abus sexuels, pour lesquels le délai de prescription (cinq ans pour les délits, vingt ans pour les crimes) court à partir de leur majorité. Elle demande que pour les victimes d'infractions "en état de sujétion psychologique ou physique", le délai pour agir parte du jour où elles seraient en état de déposer plainte.

La MIVILUDES, qui a remplacé le 28 novembre 2002 la MILS (mission interministérielle de lutte contre les sectes), dresse par ailleurs un premier bilan de l'application de la loi dite "About-Picard" visant à réprimer les dérives sectaires.

A ce jour, une seule condamnation, non encore définitive, a été prononcée contre une personne morale (contre l'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France) en vertu de cette loi adoptée le 12 juin 2001.

Cinq informations judiciaires ont été ouvertes pour abus de faiblesse, dont une a débouché sur un non lieu, et trois enquêtes préliminaires classées sans suite.

La disposition permettant de prononcer la dissolution judiciaire d'une association ayant fait l'objet de condamnations pénales n'a à ce jour pas été utilisée.

"Au total, le nombre restreint de décisions rendues à ce jour ne permet pas de dégager une jurisprudence", souligne la MIVILUDES, ajoutant qu'"il ne faut pas mésestimer le caractère dissuasif du dispositif répressif adopté".

Par ailleurs, parmi les dix mesures préconisées dans son rapport pour améliorer la lutte contre les dérives sectaires, la MIVILUDES propose de favoriser le signalement des personnes en état de faiblesse par les professionnels de santé, tenus au secret professionnel.

Cette proposition s'inspire de ce qui a été décidé pour les enfants victimes d'abus sexuels.

Les autres propositions concernent le renforcement des mesures de prévention, de l'aide aux victimes, ainsi que la formation des professions juiridiques et de santé aux réalités sectaires.

La MIVILUDES, présidée par Jean-Louis Langlais, a remis son rapport au Premier ministre jeudi, a-t-on appris auprès de la mission. Dans un communiqué, le service de presse de Matignon rappelle lundi que la MIVILUDES a "pour principale attribution d'observer et d'analyser le phénomène des mouvements à caractère sectaire dont les agissements sont attentatoires aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales ou constituent une menace à l'ordre public"


France : Sectes

Sectes: priorité à la protection des mineurs et à l'aide aux victimes

AFP, 27 janvier 2004

[texte intégral]


PARIS- Le phénomène sectaire en France semble maîtrisé mais il faut néanmoins améliorer la protection des mineurs et l'aide aux victimes, estime la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), dans son premier rapport publié lundi.

"Nous constatons l'existence de menaces mais le phénomène sectaire nous semble maîtrisé", a déclaré le président de la Miviludes, Jean-Louis Langlais, en présentant ce rapport remis au Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.

Selon la Miviludes, qui a succédé le 28 novembre 2002 à la MILS (mission interministérielle de lutte contre les sectes), le phénomène des sectes en France a "changé de nature" depuis quelques années. Des groupes traditionnels comme la secte Moon ont quasiment disparu tandis que d'autres sont apparus, dans un contexte d'"émiettement" du mouvement sectaire.

Pour autant, "il ne faut pas sous-estimer sa capacité d'adaptation et de nuisance", relève le rapport, qui préconise dix mesures de lutte contre les dérives sectaires.

Pour mieux secourir les victimes, la Miviludes propose que les professionnels de santé puissent signaler des personnes en état de faiblesse, comme pour les enfants victimes d'abus sexuels.

Au niveau judiciaire, la mission interministérielle suggère que le délai de prescription des faits (cinq ans pour les délits, vingt ans pour les crimes) ne courre qu'à partir du moment où les victimes sont majeures et, pour les personnes "en état de sujétion psychologique ou physique", qu'il commence le jour où elles sont en état de déposer plainte.

La Miviludes préconise aussi de renforcer les mesures de prévention et la formation des professionnels de la santé et des milieux juridiques aux réalités sectaires.

La mission, qui met l'accent sur la nécessité d'améliorer la protection des mineurs face aux dérives sectaires, tire la sonnette l'alarme sur les activités d'un mouvement récemment implanté en France, baptisé Kryeon, et dont on ignore le nombre d'adeptes.

Kryeon propose une prise en charge d'enfants malades ou inadaptés, les "enfants indigos". Il est "parvenu à intéresser" les parents d'enfants dits hyperactifs, autistes ou simplement précoces et en situation d'échec scolaire, selon le rapport.

Les enfants chez lesquels "la couleur de l'aura" décelée (par voyance) est l'indigo "sont élevés dans l'idée qu'ils sont supérieurs et qu'ils ont une mission à accomplir. Leurs parents doivent modifier leur comportement à leur égard", souligne le rapport.

La Miviludes s'alarme aussi de "dysfonctionnements" dans le système de l'aide à l'enfance et le secteur de la périnatalité, où des influences sectaires ont été constatées, susceptibles de faire courir des "risques psychologiques et physiques" aux enfants. Le rapport évoque des stages douteux "de traitement des états émotionnels" proposés aux professionnels de santé, certains pour la préparation à l'accouchement.

Enfin, dans un premier bilan de l'application de la loi dite "About-Picard" (12 juin 2001) contre les dérives sectaires, la Miviludes se dit convaincue du "caractère dissuasif du dispositif répressif adopté", même si une seule condamnation - non définitive - a été prononcée, contre l'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France.


France : Kryeon - Enfants indigo

Une nouvelle secte « hyperactive »

Le Progres , 27 janvier 2004

[Extrait]

La mission, qui met l'accent sur la nécessité d'améliorer la protection des mineurs, tire la sonnette l'alarme sur les activités d'un mouvement récemment implanté en France, baptisé Kryeon, et dont on ignore le nombre d'adeptes. Kryeon, qui propose une prise en charge d'enfants malades ou inadaptés, les « enfants indigos », est « parvenu à intéresser » les parents d'enfants dits hyperactifs, autistes ou simplement précoces et en situation d'échec scolaire, selon le rapport.


France : Sectes

La loi antisecte difficile à appliquer

Le Parisien, 27 janvier 2004

[Texte intégral]

CE N'EST PAS la première fois qu'une plainte pour « manipulation mentale » est déposée depuis le vote de la loi antisecte le 12 juin 2001. Mais les quelques affaires jusqu'à maintenant instruites ont presque à chaque fois abouti à des non-lieux ou à des classements sans suite. « L'infraction est difficile à caractériser, d'autant plus qu'il s'agit de personnes majeures, estime Gilles Bottine, secrétaire général de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives à caractère sectaire) qui a rendu public hier son dernier rapport.

"La situation décrite à Monflanquin (voir article ci-dessous) est pourtant d'un type qui nous intéresse. Il conviendrait de savoir ce que cette famille vit, voire ce qu'elle subit et qui la détermine. Ses membres peuvent être dans un état d'emprise dont eux-mêmes n'ont pas conscience. » « Ils présentent pourtant la triple caractéristique des embrigadements sectaires, ajoute Jean Marchand, le mari d'une des personnes cloîtrées à Monflanquin. Ils ont rompu avec leur famille, leurs amis et ont été détroussés. Il faut les tirer de là, même contre leur gré. »

Dans son rapport annuel, la Miviludes propose d'aménager les règles de prescription des infractions commises par des mouvements sectaires. La Miviludes recommande que l'on s'inspire de ce qui a été édicté en faveur des mineurs victimes d'abus sexuels, pour lesquels le délai de prescription (cinq ans pour les délits, vingt ans pour les crimes) court à partir de leur majorité. Elle demande que pour les victimes d'infractions « en état de sujétion psychologique ou physique », le délai pour agir parte du jour où elles seraient en état de déposer plainte.


France : Chateau de Monflanquin

La justice va enquêter sur les reclus de Monflanquin

Le Parisien, 27 janvier 2004

[Texte intégral]


Monflanquin (Lot-et-Garonne) DE NOTRE ENVOYÉ SPÉCIAL

La vieille porte de l'imposante demeure ne s'ouvre que rarement. Parfois, un petit groupe s'en échappe en voiture, tantôt en direction d'un supermarché des environs tantôt pour un rendez-vous avec son avocat. En septembre 2001, du jour au lendemain, onze membres de la famille Védrines, grande lignée aristocratique protestante établie dans le Lot-et-Garonne depuis trois siècles, ont « choisi » de vivre repliés sur eux-mêmes dans une de leurs propriétés.

Alors que la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a rendu hier son rapport annuel, Jean Marchand, dont la femme et les deux enfants sont enfermés près du petit village de Monflanquin, doit déposer plainte cette semaine avec constitution de partie civile pour « manipulation mentale » en vertu de la loi antisecte du 12 juin 2001. Pour cet ancien journaliste économique, l'affaire ne fait aucun doute. Sa famille, qui a refusé de nous répondre, serait contrainte à l'enfermement à cause du discours et des agissements d'un trio de manipulateurs. « De vrais escrocs modernes », soupire-t-il. L'histoire débute pourtant par une fête somptueuse. Le 1 e r septembre 2001, Jean Marchand et Ghislaine de Védrines, sa femme depuis 1976, marient leur fille Guillemette à un pianiste doué. Posant pour les photographes sur le perron de son château familial, la famille est tout sourire. La doyenne, Guillemette de Védrines, alors âgée de 89 ans, est là, entourée de ses trois grands enfants, la femme de Jean Marchand et ses deux frères, ainsi que de toute la caste Védrines. L'ambiance va se détériorer rapidement. Six jours plus tard, Ghislaine expulse manu militari, grâce à ses deux frères, Jean Marchand de sa maison et de sa vie.

Une rupture brutale avec leur ancienne vie « Au terme d'une mise en scène morbide, avec une violence que je ne leur connaissais pas, ils m'ont crié : Tu fais partie d'une secte, d'un réseau maléfique . » Trois jours plus tard, la fille de Jean Marchand quitte à son tour son nouveau mari pour rejoindre le cercle familial réuni autour de Ghislaine de Védrines et de ses trois enfants. Depuis plus de deux ans, ils sont onze à avoir choisi une existence en quasi-autarcie, chacun ayant brutalement rompu avec son ancienne vie. Aujourd'hui reclus dans leur maison de Talade, ils ont dû abandonner leur château de Monflanquin, le fisc en ayant saisi tous les meubles. Les Védrines ont en effet de nombreuses ardoises derrière eux. Pour Jean Marchand, le responsable de leur faillite est celui-là même « qui a su, par on ne sait quel moyen, les persuader de s'enfermer » : Thierry Tilly. Ce Parisien de 39 ans, entouré d'un mystérieux banquier belge et d'un ami avocat à la réputation sulfureuse, fréquente la famille depuis la fin des années 1990. Jean Marchand a découvert, via des courriers électroniques, que c'est lui qui a fourni à sa femme le plan de son éviction. Auprès des Védrines, Thierry Tilly se fait passer pour un agent secret. « Il n'a jamais exercé ce genre de métier, tempête son père, Alain Tilly, sans nouvelles depuis cette époque. Un jour, je l'ai déposé au train, il m'a dit : Je t'appelle dans la semaine . Et c'est tout... Je ne comprends pas ce qui a pu lui arriver. » « Je ne l'ai jamais pris au sérieux, confirme Jean Marchand. Il m'a proposé des affaires qui me paraissaient aussi douteuses que le personnage. Il ne m'a jamais embarqué dans ses combines. Il se montrait douceâtre, flatteur, sachant tout sur tout. Mais je ne l'ai jamais vu rien obtenir. » Selon l'époux mystérieusement éconduit, Thierry Tilly serait malgré tout parvenu à se faire transférer de fortes sommes d'argent. « Entre 2 et 3 M€, estime Jean Marchand. Les Védrines ont vidé leur compte en banque, de l'argent a été détourné à son profit des comptes de l'association du festival de musique dont ma femme était trésorière. Son école a fait faillite peu après qu'elle l'eut recruté... » Connu par les services de police pour des faits d'« abus de biens sociaux », « escroquerie » et la faillite frauduleuse de plusieurs de ses sociétés, l'homme aurait discrètement déménagé récemment d'Angleterre en Belgique.

« La maison est un bunker entouré de caméras de surveillance » Soutenu par une dizaine d'autres proches de la famille brutalement rejetés, Jean Marchand tente toujours de comprendre. Hormis des déclarations alambiquées sur un possible « danger de mort » que leur font encourir « les francs-maçons », aucun reclus n'a semble-t-il développé de langage ésotérique ou sectaire. « Thierry Tilly les a persuadés qu'il pouvait les protéger du monde extérieur, insistent d'anciens amis. Si eux sont tombés dans le piège, personne n'est à l'abri. Aujourd'hui, ils ont peur de l'extérieur. La maison dans laquelle ils vivent est un bunker accessible par une route unique, entourée de caméras de surveillance. C'est effrayant. Certains craignent que cela se finisse comme l'affaire du Temple solaire. » Pour l'avocat des Védrines, il ne s'agit pourtant que d'affaires d'ordre privé. « Rien dans le comportement de mes clients ne permet de soupçonner une influence sectaire, explique Michel Cassignol. Ils se sentaient agressés par leur entourage familial et dans leur vie professionnelle. C'est pour mieux se défendre qu'ils ont décidé de se rapprocher les uns des autres. »


France : Falungong

En pleine visite d'Etat, une plainte vise le ministre chinois de la Culture

AFP, 28 janvier 2004 par Michaëla Cancela-Kieffer

[Texte intégral]

PARIS - Au troisième jour de la visite d'Etat en France du président chinois Hu Jintao, une plainte de membres du mouvement Falungong pour "crimes de torture" a été déposée à Paris contre le ministre de la Culture chinois Sun Jiazheng, qui fait partie de sa délégation.

L'avocate des plaignants, Me Emmanuelle Hauser-Phélizon, s'est rendue mercredi matin au palais de justice de Paris, accompagnée d'une vingtaine de sympathisants de ce mouvement d'inspiration bouddhiste interdit en Chine depuis 1999, pour déposer la plainte.

Dans un document de 18 pages, les quatre plaignants - une Française et trois Chinois - affirment avoir été victimes de tortures en raison de leur appartenance au Falungong, jugé en Chine comme un "culte satanique" et surtout organisateur de grandes manifestations à Pékin en 1999. Le régime chinois considère la secte comme la menace la plus importante pour l'"ordre social" depuis les manifestations démocratiques de 1989.

Or, selon les plaignants, le ministre de la Culture chinois a "appelé par la diffusion par voie de presse, d'internet ou de manifestations culturelles à l'élimination des personnes pratiquant le Falungong". Il est à ce titre au moins complice des sévices qu'ils ont subis et "doit être poursuivi pour incitation au massacre et à la persécution des pratiquants du Falungong", estiment-ils.

Ces victimes présumées - trois femmes et un homme - demandent de ce fait au procureur de Paris d'ouvrir une enquête préliminaire afin de procéder à "l'interpellation et à l'audition de Monsieur Sun", avant son départ de Paris, prévu le 29 janvier. "Quelles que soient leurs pratiques, rien ne justifie les persécutions dont font l'objet", les sympathisants de Falungong, a déclaré Me Hauser-Phélizon à l'AFP. "Mes victimes (...) ont saisi l'occasion de la venue en France de Monsieur Sun, sachant qu'elles n'ont aucun espoir de le poursuivre en Chine", a-t-elle ajouté.

Les plaignants se fondent sur la Convention des Nations unies contre la torture de 1984, ratifiée par la France en novembre 1985 et incorporée dans le droit pénal français en 1987. La loi française permet à tout Français se disant victime de tortures d'agir contre le responsable présumé, même étranger. Elle permet aussi à des étrangers de porter plainte en France, à condition que la personne visée - en l'occurence le ministre chinois - se trouve sur le territoire français.

Cette plainte - bien qu'elle rappelle, en plein voyage d'Etat, que des organisations de défense des droits de l'Homme ont dénoncé les milliers d'incarcérations voire de mort en prison d'adeptes - a peu de chances d'aboutir. Selon une source judiciaire française, le ministre est couvert par une immunité diplomatique établie par le droit coutumier international et ne peut à ce titre être interpellé.

Les quatre plaignants affirment avoir été arrêtés, pour certains à plusieurs reprises, notamment lors de manifestations pacifiques en Chine. Ces interpellations ont été, selon eux, accompagnées de violences. Une plaignante de 66 ans, affirme ainsi avoir été "déshabillée, frappée et sexuellement agressée", lors d'une détention à Pékin en juillet 2000. Un autre plaignant, chinois résidant normalement en Irlande, affirme notamment avoir été envoyé dans un camp de travail, où il est resté deux ans, de juillet 2000 à mars 2002. Pendant son séjour, il aurait notamment subi des "chocs électriques, des privations de sommeils, des interrogatoires musclés".


France : Méthode Silva

Licenciée pour avoir dénoncé des "dérives sectaires", une salariée gagne en appel

AFP, 30 janvier 2004

[Texte intégral]

RENNES, 30 jan (AFP) - Une consultante en ressources humaines, licenciée en janvier 2001 pour avoir dénoncé des "dérives sectaires" au sein de son entreprise, a obtenu gain de cause devant la chambre sociale de la Cour d'appel de Rennes, a-t-on appris vendredi auprès de son avocat.

La chambre sociale de la Cour d'appel de Rennes, qui a jugé le licenciement "sans cause réelle ni sérieuse", a confirmé jeudi le jugement du conseil des prud'hommes.

En première instance, le conseil avait souligné que la salariée n'avait commis aucune faute en dénonçant des dérives sectaires. Il avait condamné l'entreprise à lui verser près de 29.000 euros de dommages et intérêts et d'indemnités compensatrices pour "licenciement sans cause réelle ni sérieuse", ainsi que 2.000 euros au titre du préjudice moral, a expliqué Me Diane Massenet.

La Cour d'appel a multiplié par 5 le montant du préjudice moral. Manuela de Pennart avait attaqué son employeur, "Homme et Mobilité" de Nantes, une société spécialisée dans le reclassement de cadres, en juillet 2001 pour licenciement abusif. Elle avait été mise en pied puis licenciée en janvier 2001 par son employeur nantais pour "allégations diffamatoires", qualifiées en l'espèce de faute grave, après avoir adressé à la direction générale de "Hommes et Mobilité", basée à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), un mémorandum confidentiel.

Dans ce mémo, elle s'inquiétait de l'intervention d'un "psychologue" non-diplômé et appartenant à une secte, lors de "séminaires de croissance personnelle" proposés notamment aux salariés d'"Hommes et Mobilité" à Nantes. Selon la plaignante, les séminaires proposés se référaient à la "Méthode Silva de contrôle mental", un ensemble sectaire répertorié par la commission d'enquête parlementaire sur les sectes.

L'entreprise avait fait appel du jugement, et lors de l'audience devant la Cour d'appel le 27 novembre 2003, l'avocat de la société, Me Guy Lautier, avait estimé que l'accusée avait monté de toute pièce des accusation fantaisistes. Me Massenet, avocate de la plaignante, était notamment revenue de son côté sur "l'étrangeté d'entretiens psychologiques normalement centrés sur le reclassement professionnel mais dégénérant en psychodrame", et sur "la confusion des genres entre ressources humaines et méthodes ésotériques".

En première instance, en juillet 2002, le conseil des prud'hommes avait estimé que le mémorandum, qui était confidentiel, n'était pas diffamatoire et que l'employeur n'en avait pas apporté la preuve. Le conseil des prud'hommes avait également souligné que "Mme de Pennart avait fait vérifier ses accusations auprès de la mission interministérielle de lutte contre les sectes".


Japon : Aum

Le chimiste en chef de la secte Aum condamné à mort à Tokyo

AFP, 30 janvier 2004

[Texte intégral]

TOKYO - Un chimiste appartenant à la secte Aum Vérité Suprême, responsable d'un attentat meurtrier au gaz sarin dans le métro tokyoïte en 1995 et d'autres crimes commis par la secte, a été condamné à mort vendredi à Tokyo, a-t-on appris de source judiciaire.

Masami Tsuchiya, 39 ans, est le onzième membre de la secte à être condamné à la pendaison. Aucun des précédents condamnés n'a été exécuté.

Le procès du gourou de la secte, Shoko Asahara, 48 ans, de son vrai nom Chizuo Matsumoto, vient de se terminer après plus de sept ans de procédure.

Le verdict est attendu le 27 février prochain.

La secte Aum est accusée de la mort de 27 personnes au Japon. M. Tsuchiya était le chef du laboratoire chimique de la secte, considéré comme le principal responsable de la fabrication du gaz sarin qui avait fait 12 morts et des milliers de blessés dans le métro de Tokyo en 1994.

Le chimiste a également été reconnu coupable d'une précédente attaque au sarin qui avait tué 7 personnes et blessé 144 autres à Matsumoto (centre du Japon) en 1994.

Aum, qui existe toujours au Japon sous le nomd'"Aleph", est une secte mêlant mysticisme hindou, croyances primitives bouddhistes et visions apocalyptiques.