Actualités sur les sectes en novembre 2002

Landmark (*) 4/11/2002La grande illusion
RaëlL'évêché de Metz obtient la condamnation d'un raëlien
PNL (*) 06/11/2002Extrait du rapport 2001 de la MILS
Témoins de JéhovahEtampes : Le maire en guerre contre les Témoins de Jéhovah
Analyse transactionnelle (*) 7/11/2002Extrait du rapport 2001 de la MILS
RaëlSaccage chez les raéliens à Maricourt
Soka GakkaiLa Soka Gakkai tient conférence dans une salle privée du 8e arrondissement
Méthode SilvaProcès aux Prud'hommes de Nantes
Actualités diversesL'école se penche sur le fait religieux
Scientologie (*) 11/11/2002L'Eglise de Scientologie vue de l'intérieur
ScientologieUne thèse de doctorat sur la Scientologie
La "Madone de la réparationSavannah : risque de secte
Eglise du ChristIl a démissionné mais ....
Sectes (*) 18/11/2002La loi française contre les sectes épinglée par le Conseil de l'Europe
ScientologieL'Eglise de scientologie demande la "dissolution des RG"
Témoins de JéhovahLes kamikazes de Jéhovah
SectesLa MILS devient la MIVILUDES
Dera Sacha Sauda (Inde)Un journaliste décède des suites de l'agression par un adepte d'une secte
Sectes - MIVILUDEPrésentation d'un décret du Premier ministre
Eglise du Christ (*) 27/11/2002Libres de partir ?
RaëlCinq grossesses par clonage en cours.....
MIVILUDECréation d'une nouvelle mission de lutte contre les sectes
Energie Universelle (HUE)Un gourou condamné pour exercice illégal de la médecine
Sectes et religionL'Eglise cherche un responsable pour les sectes
SectesEscrocs ou marchands d'illusions avancent masqués
MIVILUDE Le décret créant la MIVILUDES paru au journal officiel
RaëlLes Raëliens demeurent sur le trottoir
Témoins de Jéhovah (*) 30/11/2002 L'Etat encourage les dons

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web

 


  France : Raël

L'évêché de Metz obtient la condamnation d'un raëlien

AFP, 6 novembre 2002 par Emmanuel Parisse-Metz

[Texte intégral]

METZ - L'évêché de Metz obtient la condamnation d'un raëlien: une première en France

L'évêché de Metz, le premier en France à porter plainte contre la secte de Raël, a obtenu mercredi la condamnation d'un adepte qui avait distribué à Metz, en mai 2001, des tracts dénonçant la "pédophilie des prêtres".

L'adepte raëlien, un homme de 43 ans, absent à l'énoncé du jugement, a été condamné pour "provocation à la discrimination" à une amende de 1.500 euros par le tribunal correctionnel de Metz. Il a en revanche été relaxé des faits de "diffamation". Il devra toutefois verser un euro symbolique à l'évêché de Metz, auteur de la plainte à l'origine de l'action judiciaire.

"Les prêtres sont une population taillable et corvéable à merci pour ce genre de choses: il était du devoir de l'évêque d'agir", a déclaré l'abbé Jean-Marie Stock, vicaire général de l'évêché de Metz, à l'issue de l'audience. "On ne peut pas laisser toucher à l'image du prêtre", a-t-il ajouté en se déclarant "satisfait" du jugement.

Interrogé par téléphone, Me Jean-Marc Florand, l'avocat parisien qui défendait l'adepte raëlien, s'est également déclaré "satisfait" du jugement du tribunal qui a "suivi (ses) arguments en le relaxant sur l'infraction de diffamation". Selon Me Florand, les "propos contenus dans le tract étaient nettement en retrait par rapport à certains articles sur la pédophilie des prêtres, y compris dans la presse catholique et notamment la revue Golias".

Au cours d'une audience le 9 octobre, où le prévenu était venu accompagné d'un comité de soutien composé de huit adeptes de la secte, la représentante du ministère public avait requis une peine d'un mois de prison avec sursis et 4.500 euros d'amende. Lors de cette audience, Me Florand avait dénoncé un "règlement de compte" orchestré par les autorités ecclésiastiques locales. L'avocat avait évoqué "un contentieux antérieur" remontant à 1997 lorsque l'évêque de Metz, Mgr Pierre Raffin, "avait écrit un ouvrage dans lequel il portait des accusations à l'emporte pièce (pédophilie et inceste, ndlr) contre le mouvement". Mgr Raffin avait reconnu lors d'une conférence de presse en juin 2001 l'existence de prêtres pédophiles dans l'église catholique tout en dénonçant une "généralisation abusive".

D'autres procédures ouvertes contre des raëliens par des évêchés en Suisse et en Belgique n'ont pas abouti, selon l'évêché de Metz. En mai 2001, des membres de "Nopedo", "association pour la dénonciation des prêtres catholiques pédophiles" créée par le mouvement sectaire raëlien, avaient distribué des tracts à Metz accusant les prêtres catholiques de pédophilie.

La secte, fondée en 1973 par le Français Claude Vorilhon, dit Raël, et qui revendique 55.000 membres dans le monde, affirme que la vie sur Terre a été créée il y a 25.000 ans par des extraterrestres arrivés en soucoupes volantes de civilisations plus avancées.


  France : Témoins de Jéhovah

Etampes : Le maire en guerre contre les Témoins de Jéhovah

Le Parisien, 7 novembre 2002 par Hélène Bry

[Texte intégral]

Bras de fer entre les Témoins de Jéhovah et le maire d'Etampes. Les premiers veulent ouvrir un lieu de culte. Le second refuse de leur délivrer un permis de construire.

«Je fais un abus de pouvoir caractérisé volontaire, affirme Franck Marlin, mais est-ce qu'être hors la loi, ça n'est pas parfois être dans le droit ? »

Le député-maire RPR d'Etampes s'est lancé depuis plusieurs mois dans un bras de fer contre les Témoins de Jéhovah. « Je sais bien que c'est le pot de terre contre le pot de fer et que je suis le pot de terre, ajoute l'édile, mais j'irai jusqu'au bout. »

Permis de construire refusé Les Témoins de Jéhovah souhaitent édifier un lieu de culte à Etampes. En janvier dernier, ils ont signé une promesse de vente pour acquérir un terrain situé dans le quartier de Saint-Martin, rue des Maraîchers. En avril, l'association locale pour le culte des Témoins de Jéhovah (ALCTJ), qui occupe un local à Etampes, rue de l'Abreuvoir-des-Cordeliers, a donc déposé en mairie une demande de permis de construire pour un établissement de culte.

Le maire, mois après mois, a soigneusement gardé le silence, ce qui équivaut de fait à un refus implicite de permis de construire. En juillet, il a aussi écrit au préfet de l'Essonne, Denis Prieur, pour lui demander comment il pouvait s'opposer à la construction dans sa ville d'un lieu de culte utilisé par « une association répertoriée dans un rapport parlementaire comme une secte ».

Les Témoins de Jéhovah figurent en effet dans le rapport parlementaire Gest-Guyard de 1995, répertoriant l'ensemble des sectes en France.

En juillet, le préfet a répondu au maire d'Etampes que « la demande de permis de construire déposée par cette association étant conforme au POS (plan d'occupation des sols) devenu PLU (plan local d'urbanisme), il n'existe pas de motif de s'opposer au projet, au regard de la réglementation en vigueur ».

Loin de se démotiver, les Témoins de Jéhovah ont déposé, le 18 octobre, une requête au tribunal administratif de Versailles, réclamant en référé l'annulation de la décision implicite de refus de permis de construire, enjoignant le maire d'instruire leur demande et condamnant la commune au paiement d'une indemnité de plus de 1 000 € (plus de 6 500 F).

Un juge administratif de Versailles vient de statuer, le 23 octobre, sur le fait qu'en l'absence de situation d'urgence, le référé n'avait pas lieu d'être. Mais, sur le fond, le dossier reste en suspens.

Cette décision provisoire permet à Franck Marlin de « gagner du temps »... Il affirme en tout cas qu'il continuera de refuser le fameux permis de construire. Particulièrement choqué, explique-t-il, par le refus des Témoins de Jéhovah des transfusions sanguines sur les enfants, Franck Marlin s'insurge : « J'aimerais bien savoir à quoi peuvent servir les rapports parlementaires ? »

Malgré plusieurs tentatives hier, les membres de l'association des Témoins de Jéhovah étampois n'ont pu être joints.


  Canada : Raël

Saccage chez les raéliens à Maricourt

La Tribune, 8 novembre 2002 par Martin Blache

[Texte intégral]

Plusieurs bâtiments du Jardin des Prophètes, à Maricourt, ont été saccagés par un chauffard dans la nuit de mercredi à jeudi, comme le montre ici Marcel Saint-Arneault, un membre du Mouvement raëlien.

Le Mouvement raélien a promptement pointé du doigt les médias pour expliquer l'attaque au véhicule 4x4 survenue au camping le Jardin des prophètes de Maricourt dans la nuit de mercredi à hier. Des bâtiments, des roulottes, des chalets et des véhicules - mais pas le musée UFOland - ont été endommagés lorsqu'un automobiliste furieux au volant de son véhicule à quatre roues motrices s'est présenté sur le site pour y faire du ravage.

Selon le responsable du site de rassemblement des membres de "l'Église raëlienne", Jocelyn Chabot, les récents reportages portant sur les actions du groupe ont pu inciter à commettre pareil derby de démolition ayant fait pour plus de 100 000 $ de dommages.

L'homme que l'on croit responsable du méfait a été arrêté quelques heures plus tard, sur une ferme à Sainte-Christine où, il y a un mois, la Sûreté du Québec avait procédait à une importante saisie de marijuana et à l'arrestation de 19 personnes. "C'est un geste de haine contre le mouvement. C'est bien clair. On n'a qu'à voir ce qui a été véhiculé dans les médias ces derniers temps. Il y a eu incitation à la haine envers le mouvement", a commenté M. Chabot, visiblement ébranlé. "Ici, il y a eu tentative de meurtre. Le conducteur a tenté de foncer sur une personne. Le conducteur doit faire face à la justice."

Au cours des dernières semaines, les raéliens ont à plusieurs reprises retenu l'attention médiatique. Ils ont entre autres sensibilisé des enfants devant leur école contre la religion catholique. De plus, l'animateur Paul Arcand, sur le réseau TVA, a interviewé une ancienne membre du mouvement qui dénonçait le mode de vie des fidèles de Raël.

À la SQ, on ne peut pour le moment faire de lien entre l'homme de 35 ans arrêté, le Mouvement raëlien et la ferme où a eu lieu l'arrestation du forcené.

L'individu appréhendé hier, qui ne faisait pas partie du groupe de personnes arrêtées ce jour-là, devrait comparaître aujourd'hui au palais de justice Saint-Hyacinthe. Il était minuit passé hier quand un véhicule sport utilitaire s'est pointé dans le rang 7, à Maricourt non loin de Valcourt. Son conducteur a d'abord foncé dans une porte d'un garage. Le fracas a réveillé Marcel Saint-Arneault, le surveillant du site, qui dormait dans des appartements situés derrière. "Je lui ai crié pour lui dire d'arrêter. Il a fallu que je parte en courant, il a voulu attenter à ma vie", a raconté M. Saint-Arneault. Le chauffard a poursuivi sa route vers le coeur du site dédié aux extraterrestres. Il a pénétré par une porte-patio avec son véhicule dans un autre bâtiment servant de salle de réunion. Les dommages témoignaient hier de la folie du geste.

Sorti de la même manière qu'il était entré, il s'est ensuite rendu dans un secteur de roulottes et de chalets du camping. C'est là que le derby de démolition a eu lieu. Plusieurs roulottes et un chalet ont été enfoncés. Un véhicule tout neuf appartenant à Marcel Saint-Arneault a aussi servi à la séance de défoulement du forcené. L'homme a ensuite quitté les lieux en empruntant le chemin Skibérine, vers le Canton de Valcourt. Il a foncé sur trois véhicules stationnés près de la première maison qu'il a vue.

Les policiers de la SQ du détachement de la MRC du Val Saint-François ont été appelés sur les lieux. Rebondissement

L'affaire a connu un rebondissement un peu plus tard dans la nuit, vers 2 h 30, lorsque les agents de la SQ de la MRC d'Acton ont été appelés à se rendre sur les lieux d'un incendie, au 101 du premier rang Est, à Sainte-Christine, où flambaient une maison et une grange. Dans les ruines de la grange, les policiers ont retrouvé la carcasse d'un véhicule qui ressemblait étrangement à celui du chauffard. Un individu arrêté sur place a été interrogé au cours de la journée d'hier au poste de la SQ de la MRC d'Acton.

À cette ferme de Sainte-Christine, rappelons-le, on avait trouvé une véritable usine souterraine de production de cannabis. Les mariculteurs, loin de la circulation et des regards indiscrets, y faisaient pousser des plants dans des conteneurs enterrés. "Il y a certaines choses que nous ne pouvons dévoiler pour ne pas nuire à l'enquête", s'est contenté d'ajouter le caporal Finet.

Le type en question a tout l'air d'un forcenné si le geste avait été dirigé uniquement contre les raëliens on voit mail pourquoi il s'en serait pris aussi avec des cibles qui n'avaient rien à voir avec le mouvement. A noter que l'affaire semble se compliquer du fait de son lien avec un autre faits-divers particulièrement trouble.

Conclusion les Tabloïd n'ont pas finis de causer de notre prophète bien aimé.


  France : Soka Gakkaï

La Soka Gakkai tient conférence dans une salle privée du 8e arrondissement

Lyon capitale, 8 novembre 2002 par Guillaume Lamy

[Texte intégral]

Lyon capitale des sectes

Décidément, Lyon fait la part belle aux mouvements sectaires.

Après le déballage de la Sciento entre les étalages de saucisses de la foire de Lyon, les baptêmes en masse des Témoins de Jéhovah dans le sacro-saint Eurexpo, c’est au tour de la Soka Gakkai de s’inviter dans notre belle ville.

A ne pas confondre avec Sankukai, le célèbre dessin animé. Soka Gakkai est un mouvement d’origine japonaise et d’obédience bouddhiste qui diffuse les enseignements de Nichiren Daishonin, moine du XIIIe siècle considéré comme le « bouddha fondamental ».

Jusqu’ici tout va bien. Mais au-delà du simple apprentissage de certaines pratiques destinées à « aider chaque être humain à solutionner ses souffrances », la Soka Gakkai semble emprunter une voie nettement moins philosophique et spirituelle. Celle, plus lucrative, des sectes.

Répertoriée comme telle à plusieurs reprises dans trois rapports parlementaires français successifs – elle s’intéressait alors de près aux activités sensibles de l’aérospatial et du nucléaire – la Soka est aujourd’hui suivie de près par la MILS (Mission interministérielle de lutte contre les sectes) comme « un réseau philosophico-politico financier et religieux aux dérives sectaires », et compte quelques six mille adeptes en France.

Pour preuve, l’organisation recense plus de dix millions de membres dans le monde, et perçoit des revenus annuels avoisinant les 4,6 milliards d’euros. Ce qui en fait, selon l’ADFI-Paris (Association de défense des familles et de l’individu), l’une des quatre plus grandes sectes, au niveau de sa puissance internationale, avec Moon, les Témoins de Jéhovah et la Scientologie .

Ce samedi 8 novembre, toujours dans la discrétion, la Soka Gakkai accueillera dans une salle privée du 8e arrondissement, de nombreux intervenants (membres associatifs, écrivains, etc.) lors d’une conférence-débat autours du livre de Mikhail Gorbatchev, président de Green Cross International, et Daisaku Ikeda, président de Soka Gakkai International.

Une réunion de discussion qui prend tout l’air d’une zad, nom donné par les initiés à une séance de recrutement. A l’image de l’organisation : discrète mais efficace.


  France : Méthode Silva

Procès aux Prud'hommes de Nantes

AFP 8 novembre 2002

[Texte intégral]

Licenciée pour avoir dénoncé des "dérives sectaires", une salariée gagne aux prud'hommes

NANTES - Une consultante en ressources humaines, licenciée en janvier 2001 pour avoir dénoncé des "dérives sectaires" au sein de son entreprise, a obtenu vendredi gain de cause devant les prud'hommes de Nantes, qui a jugé son licenciement "sans cause réelle ni sérieuse".

Manuela de Pennart avait attaqué son employeur, "Homme et Mobilité" de Nantes, une société spécialisée dans le reclassement de cadres, en juillet dernier pour licenciement abusif. Elle avait été mise à pied puis licenciée en janvier 2001 par son employeur nantais pour "allégations diffamatoires", qualifiées en l'espèce de faute grave, après avoir adressé à la direction générale de "Hommes et Mobilité", basée à Boulogne-Billancourt, un mémorandum confidentiel dans lequel elle s'inquiétait de l'intervention d'un "psychologue" non-diplômé et appartenant à une secte, lors de "séminaires de croissance personnelle" proposés notamment aux salariés d'"Hommes et Mobilité" à Nantes.

Selon la plaignante, les séminaires proposés se référaient à la "Méthode Silva de contrôle mental", un ensemble sectaire répertorié par la commission d'enquête parlementaire sur les sectes. Le conseil des prud'hommes a estimé que le mémorandum n'était pas diffamatoire, et que l'employeur n'en avait pas apporté la preuve, a précisé l'avocate de la plaignante, Me Yveline Mellano.

La salariée a obtenu notamment 13.000 euros de dommages et intérêts pour "licenciement sans cause réelle ni sérieuse", ainsi que 2.000 au titre du préjudice moral.


  France : Actualités diverses

L'école se penche sur le fait religieux

Liberation 9 novembre 2002 par Alain Auffray

[Texte intégral]

Un séminaire a réfléchi sur son intégration aux disciplines existantes.

Du jamais vu : un ministre et un président de la République se sont invités cette semaine à un séminaire de formation continue de l'Education nationale. Du 5 au 7 novembre, 300 responsables pédagogiques étaient réunis à Paris pour réfléchir à «l'enseignement du fait religieux». L'organisation d'un tel séminaire avait été l'une des recommandations du rapport remis en février par Régis Debray à Jack Lang, ancien ministre de l'Education nationale. Dans l'esprit du rapporteur, ces trois jours de travaux au niveau national, réunissant chercheurs et enseignants, sont le «point de départ» d'un processus qui doit se poursuivre dans toutes les académies. Il faut encore, sous l'autorité du nouvel Institut européen en sciences des religions, produire les outils qui permettront «de renforcer et d'assurer les professeurs». Des expériences pilotes devraient être lancées dès cette année dans les académies de Strasbourg et de Versailles. Dans son rapport, Régis Debray évoquait «la menace d'une déshérence collective, d'une rupture des chaînons de la mémoire nationale et européenne». L'enseignement du fait religieux devrait, expliquait-il pour illustrer son propos, rendre compréhensibles les vitraux de Chartres tout en rappelant que la Trinité n'est pas seulement une station de métro.

«Inhabituel».
Mardi, en ouverture du séminaire, le ministre délégué à l'Enseignement scolaire, Xavier Darcos, a lu un message de Jacques Chirac qui prônait l'amélioration de l'enseignement du fait religieux «dans l'ensemble des matières» : «Dans le monde d'aujourd'hui, la tolérance et la laïcité ne peuvent pas trouver de base plus solide que la connaissance et le respect de l'autre. Car c'est du repli sur soi et de l'ignorance que se nourrissent les préjugés et les communautarismes.»

«Nous traitons ici de questions politiques», a constaté jeudi Dominique Borne, inspecteur général de l'Education nationale devant une assemblée particulièrement attentive, saisie même, selon l'un des participants, d'une «jubilation intellectuelle» plutôt inhabituelle dans ce genre de circonstance. A l'évidence, ces cadres intermédiaires de l'Education nationale ont tous conscience de l'importance du sujet. Beaucoup ont recueilli des témoignages de professeurs du secondaire qui font état de la quasi-impossibilité d'aborder des questions religieuses face à des élèves se revendiquant comme musulmans. Pour ces enseignants, l'inspection générale a organisé cette année une université d'été sur l'islam d'Europe. Mais il ne suffit pas d'informer les professeurs. Il faut surtout dire quand et comment ils auront concrètement à aborder le fait religieux. A ce propos, Régis Debray rapporte cette anecdote : au cours d'un séminaire de formation, un professeur découvre que le texte du Coran, dont la tradition dit qu'il a été transmis à Mahomet par l'archange Gabriel, a en réalité été élaboré progressivement tout au long du VIIe siècle. «Et comment je vais dire ça à mes élèves ?», interroge-t-il. «C'est exactement notre problème», conclut Régis Debray.

Lacunes.
Un principe au moins semble acquis : il n'est pas question de créer un enseignement religieux, ni même un enseignement spécifique d'histoire des religions. Comme Jack Lang, Xavier Darcos a indiqué que l'enseignement du fait religieux devait «naturellement» s'inscrire dans les disciplines existantes. C'est déjà prévu depuis le milieu des années 90 par les nouveaux programmes d'histoire et de géographie. Il faut étendre cette préoccupation aux autres disciplines et à l'enseignement primaire. Dominique Borne insiste sur la pauvreté du matériel dont disposent aujourd'hui les professeurs. «La crucifixion et la croix ne sont pas représentées dans les livres. Ainsi, l'image la plus forte et la plus connue de la religion chrétienne n'est jamais expliquée dans les classes.» Pour pallier ces lacunes, il a annoncé qu'un travail de relecture des programmes était engagé. Où commence la religion, le mythe, la secte ? Y a-t-il du bon et du mauvais religieux ? L'inspecteur général reconnaît qu'il n'a pas de réponses à ces questions. Mais ce qui importe à ses yeux, c'est que les maîtres d'aujourd'hui «ne croient plus au principe que le savoir éteint la croyance» et qu'ils comprennent que les futurs adultes ont besoin d'apprendre à reconnaître «les signes du religieux» dans les textes, dans l'art, dans le monde qu'ils habitent.


  France : Scientologie

Une thèse de doctorat sur la Scientologie

Le Temps,15 novembre 2002 par Patricia Briel

[Texte intégral]

Publié sur Internet depuis mercredi, ce document démontre pourquoi certaines activités des organisations locales de scientologie relèvent de la criminalité organisée et justifient une dissolution.

La thèse d'un policier français démontre que la Scientologie est une secte dangereuse

Les organisations de scientologie sont des sectes nocives présentant une dangerosité particulière par rapport à d'autres nouveaux mouvements religieux. Elles se livrent à des activités répréhensibles qui entrent dans le cadre de la criminalité organisée, comme l'exercice illégal de la médecine, l'escroquerie aggravée et la séquestration arbitraire. Elles profitent de l'ascendant croissant qu'elles exercent sur leurs membres pour les tromper et commettre des exactions de plus en plus graves. Par conséquent, les juges doivent envisager sérieusement la dissolution des organisations de scientologie. Telles sont les principales conclusions d'une thèse de doctorat de droit privé et de sciences criminelles qui vient d'être soutenue en France à l'Université de Cergy-Pontoise par un fonctionnaire du Ministère de l'intérieur. Epaisse de plus de 700 pages, intitulée «Le droit pénal et la progression intellectuelle au sein des sectes: l'exemple de la scientologie», cette thèse, diffusée sur Internet* depuis mercredi, décortique de manière exhaustive le fonctionnement de l'Eglise de scientologie.

L'auteur de cet ouvrage, Arnaud Palisson, a eu accès à des documents confidentiels et étudié la littérature de la secte, ses directives internes, les biographies du fondateur Lafayette Ron Hubbard, ainsi que des sources extérieures. Il a suivi les différentes étapes de la progression d'un adepte au sein du mouvement et constaté à chaque fois des infractions relevant du Code pénal français. En effet, plus un adepte avance au sein du corpus doctrinal, plus il est amené à consentir des sacrifices qui correspondent à des qualifications pénales.

Le parcours spirituel proposé par la scientologie est nommé «Pont vers la liberté totale». Le néophyte a un statut de Préclair et doit purifier son corps ainsi que son mental des impuretés accumulées avant d'atteindre l'état de Clair, qui est censé le mettre à l'abri de toutes les affections psychiques et psychosomatiques. Si le Clair souhaite poursuivre son cheminement, il entre dans l'étude de la scientologie proprement dite, afin de prendre conscience du Thétan opérant, l'esprit qui habite son être, et de s'élever de cette manière au-dessus de l'humain. Il peut alors faire partie de la Sea Org, le corps d'élite de l'Eglise de scientologie, soumis à une discipline extrêmement rigoureuse, nommée l'Ethique.

Exercice illégal de la médecine

La procédure de purification physique, obligatoire pour tout nouveau venu, constitue un exercice illégal de la médecine, selon Arnaud Palisson. Elle vise l'élimination de toutes les toxines emmagasinées dans un organisme humain depuis sa naissance. A cette fin, L. Ron Hubbard préconise trois procédés: 20 à 30 minutes de course à pied quotidienne, 4 h à 4 h 30 de sauna à 60°-80° par jour, et l'absorption de compléments alimentaires sous forme de vitamines et de sels minéraux. Cette procédure est censée agir contre des troubles qui constituent, d'un point de vue juridique, une maladie déclarée ou un dysfonctionnement de l'organisme. L'auteur démontre comment des membres de l'Eglise de scientologie, dépourvus de diplômes de médecin, prennent part à l'établissement de diagnostics et à des actes médicaux. A ce titre, ces personnes commettent une infraction au Code de la santé publique et sont passibles de fortes amendes et même d'emprisonnement. En tant que personne morale, l'organisation de scientologie dans laquelle ces actes ont lieu engage également sa responsabilité pénale comme auteur ou complice d'exercice illégal de la médecine. Elle encourt ainsi entre autres sanctions la fermeture définitive.

Escroquerie aggravée

L'étape suivante, qui consiste à purifier le mental de l'adepte au moyen de l'audition de dianétique, relève de la tromperie et de l'escroquerie, selon l'auteur. Il s'agit à ce stade d'éliminer certains souvenirs qui, de manière inconsciente, inhibent le développement du potentiel cérébral des êtres humains. La disparition de ces obstacles mentaux (les engrammes) nécessite une psychothérapie particulière, la dianétique, qui se déroule dans le cadre d'une série d'auditions. L'effacement des engrammes est contrôlé par un électromètre supposé mesurer la charge mentale attachée à chaque engramme. Une fois les obstacles mentaux éliminés, l'adepte est déclaré Clair.

Cette psychothérapie a un prix élevé: l'heure d'audition coûte entre 170 et 550 euros, et la route vers l'état de Clair délestera le néophyte d'un minimum de 45 730 euros. Arnaud Palisson démontre que l'audition est une méthode élaborée qui exploite la crédulité des personnes. L'escroquerie consiste selon lui à crédibiliser un mensonge par l'usage de moyens frauduleux. Dans le cas de la dianétique, le mensonge s'appuie sur la prétendue efficacité de la méthode, censée guérir tous les troubles mentaux et toutes les maladies psychosomatiques. Or il s'avère que le but de la dianétique est purement lucratif et provoque l'appauvrissement des clients. Quant à l'électromètre, il n'est qu'un simple galvanomètre, qui ne peut en aucun cas mesurer l'état mental d'une personne. Pour Arnaud Palisson, «la vente de séances d'audition dianétique constitue donc une escroquerie en bande organisée».

L'auteur s'en prend aussi au test de personnalité que doit remplir le nouveau venu, composé de 200 questions. Arnaud Palisson s'est soumis à ce test à plusieurs reprises entre 1993 et 2001, dans diverses organisations de scientologie à Paris et en province. Le résultat est édifiant: alors qu'il a pris soin de varier ses réponses à chaque test, le graphique issu du traitement informatique des réponses affichait un profil identique qui mettait l'accent sur les problèmes de la personne. Même dans le cas de réponses optimales, les scientologues estiment qu'une telle joie de vivre n'est qu'un leurre. Le texte de l'évaluation n'est jamais donné, mais l'auteur a pu s'en procurer un. Il contenait essentiellement des conseils à l'usage du scientologue chargé de traiter le test, qui étaient en réalité des instructions pour manipuler les nouveaux venus.

Séquestration arbitraire

Une fois parvenu à l'état de Clair, le scientologue a la possibilité de poursuivre sa progression et de faire partie du corps d'élite de la scientologie. Il est alors soumis à une discipline extrêmement sévère, qui sanctionne les infractions. Selon leur gravité, l'adepte peut être enfermé contre son gré pendant des semaines, voire des mois, et subir des humiliations, comme le port d'un chiffon gris sale au bras gauche ou une marque noire sur la joue gauche. En cas de nécessité, la secte n'hésite pas à tout mettre en œuvre pour détruire la réputation de ses ennemis, internes ou externes.

http://www.antisectes.net


  France (La Réunion): La "Madone de la réparation"

Savannah : risque de secte

Clicanoo,16 novembre 2002 par Patricia Briel

[Texte intégral]

Monseigneur Gilbert Aubry tire la sonnette d’alarme sur les risques sectaires que pourraient entraîner les “apparitions de la Madone de la Réparation” de Savannah. Selon lui, le jeune homme voyant serait sous l’influence d’un groupe de prière déjà condamné, dans le passé, par l’Eglise pour de telles pratiques sectaires

— En moins de deux ans, les Réunionnais assistent subitement à trois phénomènes ou manifestations surnaturels. Cela fait peut-être beaucoup pour une île comme la nôtre ?

— Vous savez, on vit une époque totalement déboussolée où les repères disparaissent de plus en plus ici et ailleurs. Et comme la population réunionnaise est métissée, où se retrouvent tous les imaginaires religieux, on a tendance à s’accrocher à la première branche. Cela dit, cet aspect religieux, très prononcé et ambiguë, a besoin d’être évangélisé. Dans une époque troublée comme la nôtre, certains se réfugient dans des spiritualités de peur face à une incertitude de l’avenir et pour se garantir de catastrophes annoncées dans une apparition faussement apocalyptique. Ils finissent par se replier sur eux-mêmes à travers, soit disant, certains messages.
— Vous avez évoqué le risque sectaire, cela est-il possible en pareil cas ?

— Ce que l’on sait, c’est que ce groupe de Savannah loue actuellement une maison sur la commune de Saint-Paul où sont amassées des vivres, des couvertures et autres pour parer à d’éventuels cataclysmes. C’est totalement incohérent avec les soi-disant messages. Ce même phénomène s’est déjà produit en 1990. Et dans un communiqué, en 1992, j’avais mis en garde les fidèles sur les dérives et les risques d’une telle pratique vers ce que l’on appelle une secte. Le plus important c’est le sens de la Foi que nous avons eu des apôtres, mais aussi le sens et l’appartenance à l’Eglise.
— Avez-vous rencontré le jeune homme de Savannah ?

— Bien sûr je l’ai rencontré. Il m’a paru sincère, mais dans une situation aussi passionnelle que celle-là, la sincérité ne suffit pas. J’ai donc demandé à ce groupe, notamment aux proches de ce jeune homme, de faire preuve de discrétion. Je leur ai expliqué l’évolution de l’Eglise en pareil cas et par conséquent, j’ai demandé à une personne sérieuse d’accompagner et de suivre l’évolution du jeune homme dans sa spiritualité. A ce jour, il y a eu deux rencontres entre le groupe et cet accompagnateur spirituel. Mais, nous avons noté beaucoup d’incohérence dans les soi disant messages. Cela ne correspond pas à l’Evangile qui préconise davantage une vie en harmonie avec les saintes écritures.
— Qu’est-ce qui vous inquiète dans ce phénomène de Savannah ?

Il est clair que mon objectif n’est pas d’exclure, mais d’aider les gens à réfléchir. On ne peut pas s’inventer sa petite église où on est seul. Ce qui va à l’encontre des droits même de l’Eglise et qui tendent tous les croyants serviteurs de l’Evangile vers une adhésion totale au Christ dans l’Eglise. Avec l’aide de la communion des Saints où Marie tient la première place avec nous, celle-ci nous demande de faire preuve d’amour vis-à-vis de l’humanité et ce dans la simplicité. Or, à Savannah ce n’est pas le cas. Ce jeune homme soi-disant voyant est en relation avec des gens qui, dans le passé, ont fait l’objet de condamnations de la part du diocèse, parce que justement leur pratique de la prière ne correspondait pas à l’Evangile. Vous savez, le Christ nous dit, “lorsque le fils de l’homme viendra, nul ne saura ni le jour ni l’heure”. Par ces mots, il nous invite à vivre dans le calme parce que le royaume de Dieu est à l’intérieur de nous-mêmes.
— Vous pensez sérieusement que ce qui se passe à Saint-Paul est dangereux ?

— Bien sûr. Comme je le disais précédemment, il y trop d’incohérence aussi bien dans les soi-disant messages que dans la pratique même de la prière de ce groupe qui va jusqu’à l’autopurification. C’est en tout cas comme cela qu’apparaissent les sectes. Vous savez, les croyants catholiques que nous sommes, nous ne pouvons pas nous prétendre être meilleurs que les autres. Mais avec l’amour des autres, nous devons travailler et faire confiance à Dieu notre père qui veut manifester son amour à tous ses enfants.

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Le texte de la déclaration de Mgr Aubry : “Savannah : risque de secte !”

Dans l’opinion publique, l’on parle de l'“apparitions de la Vierge” à Savannah. Je ne mets pas en cause la sincérité ni les motivations du jeune homme présenté comme voyant recevant des messages. Mais, la sincérité n’engendre pas la vérité qui se fait par une autre approche.
Renseignements pris et après début d’enquête, ce jeune homme se trouve sous l’influence d’un groupe dont certaines personnes ont été attachées à des dévotions condamnées par l’Église et qui ont une forme de piété particulière. Sans juger des intentions des personnes, cela n’est pas sans conséquences. La publicité orchestrée et intéressée autour du phénomène, loin de normaliser la situation, vient l’aggraver et peut conduire les personnes à une impasse.
Dans ce que nous avons pu avoir des “messages”, ce qui est valable ne dit rien d’autre que ce que l’on sait déjà : il est nécessaire de se convertir pour mener une vie conforme à ce que Dieu nous demande et empêcher l’humanité de s’autodétruire. C’est important. Mais par ailleurs, il y a des incohérences comme une autojustification des comportements du groupe qui devient à lui-même sa propre hiérarchie érigée en absolu. A continuer ainsi, il y a le risque de voir la naissance d’une secte livrée à elle-même sous couvert d’obéissance directe à Dieu.

La tradition catholique est prudente. Elle ne nie pas la possibilité de visions, de locutions internes, de messages, d’apparitions, de phénomènes merveilleux. Mais tout doit être reçu et interprété en fonction de l’Évangile et de la foi reçue des Apôtres. Le côté extraordinaire de certains faits ne suffit pas pour les qualifier de miracles. L’arbre se juge à ses fruits et à des fruits qui demeurent dans la durée pour déjouer toute tentative de supercherie provenant d’êtres visibles ou invisibles mais réels. Même des guérissions physiques ne sont pas des preuves de véracité de phénomènes qui ont pu déclencher des émotions et une prière vraie qui, écoutée alors par Dieu, aura permis un rétablissement salutaire de telle ou telle personne. Dans ce cas, les sujets seront renvoyés à la foi, à leur insertion dans l’Église, à un changement radical de vie. Et s’il y a eu supercherie, par le Malin par exemple, ce dernier aura été pris à son propre piège.

“… Le chapelet entre vos mains”

Voilà pourquoi, il ne s’agit pas pour moi de condamner les personnes. Bien des personnes ont pu avoir des motivations correctes en allant prier chez ce jeune homme de Savannah présenté comme voyant. Si ces personnes ont été sincères, je suis sûr que leurs prières ont été accueillies par Marie et par Dieu lui-même.
Mais il faut que les choses soient claires. L’essentiel pour les catholiques que nous sommes est d’agir conformément à l’enseignement solide que nous avons reçu dans la tradition des Apôtres. L’essentiel est de s’insérer dans une communauté croyante, dans une paroisse, pour se nourrir de la “Parole de Dieu” et des sacrements. Participer à la messe et que toute notre vie devienne Eucharistie. C’est tout notre programme de vie. Le pape Jean-Paul II, en décrétant l’Année du Rosaire (octobre 2002 — octobre 2003) nous invite à prier Marie et avec elle, pour la paix du monde et des familles. Il nous dit “… Seule une intervention d’en haut, capable d’orienter les cœurs de ceux qui vivent des situations conflictuelles et de ceux qui régissent le sort des nations, peut faire espérer un avenir moins sombre. (…) Reprenez avec confiance le chapelet entre vos mains” (16 octobre 2002). Le diocèse de la Réunion est un diocèse marial et nous prenons cet appel au sérieux.

“Obéissance, discrétion et calme”

C’est pourquoi, après avoir réfléchi et prié, pour le bien de tous, je demande
— que l’on n’aille pas par curiosité, par recherche de merveilleux ou par conviction, prier chez ce jeune homme de Savannah. Priez chez vous, chez des amis, dans un groupe de prière, dans votre paroisse, conformément à ce que vous demande l’Église.
— que ce jeune homme de Savannah rentre dans l’obéissance, lui et son groupe. Qu’il le fasse en acceptant l’accompagnateur spirituel que je lui donne, qu’il ne diffuse pas de “messages” et qu’il puisse évoluer spirituellement dans la discrétion et le calme.
— que nous nous attachions à “vivre dans le monde présent en hommes raisonnables, justes et religieux et pour attendre le bonheur que nous espérons avoir quand se manifestera la Gloire de Jésus-Christ, notre Grand Dieu et notre Sauveur” (Saint Paul à Tite).
Je demande à Dieu de bénir tous ceux qui sont impliqués dans cette affaire et toutes les personnes qui liront ces lignes.
Saint-Denis, le 14 novembre 2002

Monseigneur Gilbert Aubry


  Etats-Unis: Eglise du Christ

Il a démissionné mais ....

Reveal,18 novembre 2002 par Michelle Campbell (1)

[Texte intégral]

S'il cancane comme un canard et qu'il marche comme un canard, alors... c'est qu'il est temps de démissioner!

« Vous pouvez comprendre l'esprit qui anime une église dès que vous y entrez. Si je rentre dans une église, je sais tout de suite tout ce que j'ai besoin de savoir sur son dirigeant. Je rentre dans une église et je sais que, soit elle reflète parfaitement la vie de cet homme, soit qu'il a vécu une vie tellement abominable devant le Seigneur, que l'église constitue un rejet complet de sa vie. Laissez-moi vous dire une chose : votre église sera exactement comme vous êtes ». (Kip McKean, Août 1992, Conférence des dirigeants du mouvement de Boston, dans un message intitulé : « The Super Church (Une super église) ».

Oui, il est vrai que Kip et Elena McKean ont démissioné de leurs postes d'évangéliste des missions mondiales, de dirigeante du ministère des femmes et de Dirigeants des dirigeants du monde.

Bien que cela constitue, en soi même, un événement important pour les Eglises du Christ Internationales [NdT : ICoC en Anglais], de nombreux problèmes demeurent. Kip McKean ne représentait qu'un cinquième des problèmes de cette organisation.

De nombreuses questions demeurent sans réponses, comme, par exemple : quelle sera l'organisation future des dirigeants ? Est-ce que ces dirigeants continueront à enseigner les « Principes Fondamentaux » qui ont été créés par Kip McKean ? Est-ce que les enseignements et les pratiques de base des l'Eglise du Christ Internationale resteront intacts ? Kip McKean tendra-t'il la main à d'anciens dirigeants, comme Jerry Jones, Rick Bauer, Ed Powers, afin de s'excuser personnellement pour les avoir expulsé de l'Eglise et ne pas avoir respecté leurs talents de dirigeant, qui auraient utilement complété les siens? Est-ce que le système entier va changer ou est-ce que cette annonce n'est qu'une manière comme une autre de sauver la face?

Reconnaissons tout de suite que l'existence d'un système comme les Eglises du Christ Internationales ne repose pas uniquement sur les épaules d'un seul homme. Certes, Kip McKean était un dirigeant ignoblement abusif, mais les personnes qu'il a personnellement choisi et formé sont toujours en place, aux postes de responsabilité les plus élevés. Ces personnes sont tout aussi responsables que lui dans la création de ce système d'abus systématiques et ils sont, de plus, coupable d'avoir fait de leur dirigeant principal (Kip McKean) une idole. Gardons à l'esprit que le premier fondateur des Eglises du Christ Internationales, M. Chuck Lucas, a également été expulsé en raison de ses échecs personnels. Pourtant, M. McKean a immédiatement remplacé M. Lucas. De nombreux dirigeants des Eglises du Christ Internationales sont ainsi prêts à prendre la place de M. McKean, ce qui est une situation particulièrement grave.

Ce n'est peut-être pas une prophétie personnelle, mais, dans le contexte de cet article, la citation qui se trouve tout au début est tout à fait appropriée.

(1) Michelle Campbell - Directrice et co-fondatrice, Reveal


  France : Scientologie

L'Eglise de scientologie demande la "dissolution des RG"

AFP , 18 novembre 2002

[Texte intégral]

PARIS - La branche française de l'Eglise de scientologie a demandé mercredi "la dissolution des RG" (Renseignements généraux) et a renouvelé ses attaques contre la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS).

Une cinquantaine de membres de l'Eglise de scientologie ont déposé plainte devant les tribunaux administratifs pour obtenir l'accès aux fichiers des RG, a affirmé lors d'une conférence de presse Jean-Louis Gagnot, responsable du bureau des droits de l'Homme de l'Eglise. "Nous cherchons avec nos juristes les moyens de mettre en lumière l'illégalité des RG, qui n'ont pas leur place en démocratie", a-t-il dit.

L'Eglise de scientologie a par ailleurs publié un "contre-rapport" sur le rapport parlementaire de 1996 sur les sectes, intitulé "La liste noire, un rapport sous influence".

Elle demande de nouveau la suppression de la MILS. Le ministre de l'Intérieur Nicolas Sarkozy a annoncé récemment le maintien de la mission, sans président depuis la démission en juin du socialiste Alain Vivien, ainsi qu'une réforme de la mission avant la fin de l'année.


  France : Témoins de Jéhovah

Les kamikazes de Jéhovah

Seriz.com, 7 novembre 2002 par Hélène Bry

[Texte intégral]

"Fidèles jusqu'à la mort." Environ toutes les huit heures, un adorateur de Jéhovah se donne la mort. Et si le suicidaire est tiré d'affaire grâce à la médecine, il porte plainte.

Ainsi, le 21 août dernier, les médias ont fait état d'une attaque judiciaire portée contre un médecin, sous prétexte qu'il avait sauvé sa patiente, témoin de Jéhovah. Pourquoi cette plainte ? Parce qu'il a pris la décision de lui faire, contre son gré, une transfusion sanguine ; acte sans lequel elle serait décédée. Un autre cas fut plus médiatisé l'année dernière.

C'est celui de Rémi, 21 ans. Souvenez-vous... Rémi était un jeune jéhoviste, semblable à tous les pratiquants de la secte. Apparemment bien élevé, correct, il était connu pour être calme, studieux et travailleur. Mais un jour, tout a basculé. Gravement malade, il avait besoin d'une transfusion sanguine. C'était l'ultime chance pour lui, puisque son état de santé ne permettait pas d'autre traitement. Et surtout cette transfusion devait être effectuée dans les plus brefs délais. Mais fidèle à ses croyances, Rémi a refusé les soins proposés. Lorsque les médecins lui ont expliqué qu'il mourrait en cas de refus du traitement, il leur a parlé de fidélité à la volonté de Jéhovah.

D'anciens membres de la secte, ainsi que son père, non jéhoviste, ont tenté de l'approcher pour le faire réfléchir, rien n'y a fait. Sa mère, croyante férue du culte jéhovien, a fait appel aux gourous locaux pour lui éviter de rencontrer ceux qui tentaient de le voir. Rémi était conscient de ce qui était amorcé. Il allait être un kamikaze pour son dieu. Dans l'espoir de le réveiller de sa léthargie mentale, les médecins lui ont parlé de dernière chance ; alors il les a menacé de porter plainte contre eux. Et les médias continuaient d'évoquer ce qui allait se passer. Alors le jeune homme, avant de décéder, a fait les démarches pour attaquer juridiquement l'un d'entre eux... Ce fut son dernier acte.

Le refus de la transfusion... Mais pourquoi ce refus, sans appel ? Pourquoi préférer mourir plutôt que de recevoir une simple injection de sang dans son organisme ? Pourtant, ce geste salvateur est effectué des millions de fois chaque année, et a fait ses preuves !

Les témoins de Jéhovah se basent sur un ancien principe de la Bible : il faut s'"abstenir des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés" - Actes d'Apôtres XV, 29 (version Second). Pourtant, deux choses méritent d'être dévoilées. D'abord, rappelons qu'il est question de nourriture, et non de soins. Ainsi les premiers chrétiens refusaient-ils tout aliment dont l'un des composants était du sang, ainsi que la viande non saignée. Ensuite, attardons-nous sur la première partie du texte : "s'abstenir des viandes sacrifiées aux idoles".

L'auteur de ce verset biblique expliquera, plus tard, et toujours dans la Bible (I Corinthiens VIII, 7-13), qu'il est possible de manger de telles nourritures. Toutefois, afin de ne pas choquer son entourage, Juif ou Chrétien, il indique qu'il peut être utile de s'abstenir d'une telle consommation alimentaire en public. Le but était de ne pas choquer la conscience des personnes présentes. Pas d'instituer un dogme. Mais qui, aujourd'hui, s'offusquerait de voir l'un des siens manger du boudin noir ou recevoir une transfusion sanguine ? Personne. Mais alors pourquoi cet interdit a-t-il été institué par les dirigeants mondiaux des témoins de Jéhovah ? La raison est simple : pour culpabiliser l'individu.

Si l'Eglise Catholique avait en son temps un nombre très important de pratiquants, c'est parce que tous pensaient que ne pas pratiquer engendrait la désapprobation de Dieu, et ainsi l'Enfer à la mort. Lorsque l'Eglise a cessé de faire planer cette épée de Damocles au-dessus de toutes les têtes, le nombre de pratiquants a chuté à vive allure.

Pour les jéhovistes, le principe est le même. Afin de conserver, voire d'accroître le nombre de ses adeptes, la secte fait peser sans-cesse le poids de la culpabilité chez ses membres. Si l'un des jéhovistes ne fait pas assez de porte-à-porte, il va lui être rappelé que seul les plus fidèles auront accès à la vie éternelle dans le paradis. Interdit donc de sortir en discothèque, de faire un sport d'équipe, de fréquenter des non jéhovistes en-dehors du travail, d'avoir des relations sexuelles avant le mariage, de manger certains aliments, de regarder certains films, de surfer sur certains sites, de parler avec d'anciens adeptes même s'ils sont de la même famille, de lire son horoscope, etc. Sinon, c'est la "Seconde Mort" assurée, soit la mort sans espoir de résurrection ni de paradis...

Il vaut mieux donc mourir en refusant la transfusion sanguine salvatrice, plutôt que de continuer de vivre... Alexandre.


  France : Sectes

La MILS devient la MIVILUDES

AFP, 26 novembre 2002

[Texte intégral]

PARIS - La MILS (Mission interministérielle de lutte contre les sectes), sans président depuis la démission d'Alain Vivien en juin, disparaît au profit de la MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), après un décret proposé mercredi au Conseil des ministres.

Le président de la nouvelle mission pourrait être Jean-Louis Langlais, haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, selon le journal La Croix.

Le président sortant, le socialiste Alain Vivien, avait annoncé sa démission le 18 juin, deux jours après la victoire de la droite aux législatives. Il présidait la MILS depuis sa création en 1998, par décret signé de Lionel Jospin et Jacques Chirac.

La mission succédait à un observatoire créé en 1996 à la suite d'un rapport parlementaire alarmant sur les activités sectaires en France.

 


  Inde : Dera Sacha Sauda

Un journaliste décède des suites de l'agression par un adepte d'une secte

RSF, 26 novembre 2002

[Texte intégral]

RSF est indignée par la mort du directeur de publication Ram Chander Chaterpatti, des suites de l'agression par un adepte de la secte Dera Sacha Sauda, dont il avait été victime en octobre 2002 à Sirsa (État d''Haryana). L'organisation a demandé au chef du gouvernement de l'État d'Haryana, Om Parkash Chautala, que toutes les personnes impliquées dans le meurtre du journaliste soient identifiées et jugées et qu'une enquête approfondie soit menée sur les pratiques au sein de la secte incriminée.

Le 23 novembre, Chaterpatti, directeur de publication du quotidien en langue hindi "Poora Sach" ("Toute la vérité") de Sirsa (État de Haryana, au nord-ouest de New Delhi), est décédé à l'hôpital Apollo de New Delhi, des suites des blessures infligées par un adepte de la secte Dera Sacha Sauda. Le journaliste avait été atteint de quatre balles devant son domicile de Sirsa le 24 octobre.

Son agression serait liée à ses articles rapportant les activités illégales, et notamment des abus sexuels, dont se seraient rendus coupables les membres de la secte, et leur gourou, Sant Gurmeet Ram Rahim Singh Ji. Selon ses proches, le journaliste écrivait depuis longtemps sur la Dera Sacha Sauda, et avait déjà été plusieurs fois menacé. Aditya Arora, un responsable de la secte, a également confirmé que le journaliste avait été "averti plusieurs fois d'arrêter ses attaques contre notre secte car il enrageait les personnes de notre congrégation". Au moins quatre personnes, dont l'un des directeurs de la secte, Krishan, ont été arrêtées dans le cadre de l'enquête menée après l'attaque contre Chaterpatti.

Agé de cinquante-deux ans, Chaterpatti laisse trois enfants.

Renseignements supplémentaires
Pour tout renseignement complémentaire, veuillez contacter Vincent Brossel, RSF, 5, rue Geoffroy Marie, Paris 75009, France, tél: +33 1 44 83 84 84, téléc: +33 1 45 23 11 51, courrier électronique: asie@rsf.org, Internet: http://www.rsf.org


  France : Mivilude

Présentation d'un décret du Premier ministre

Web, 27 novembre 2002

[Texte intégral]

Le Premier ministre a présenté un décret instituant une mission intermistérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) mercredi 27 novembre en Conseil des ministres. La mise en place de cette mission répond au besoin d'une meilleure coordination des administrations pour combattre les dérives sectaires qui portent atteinte aux droits et libertés individuels.

Une réforme de la MILS "avant la fin de l'année"

Ce décret fait écho à la promesse du Gouvernement de réformer "avant la fin de l'année" la mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS). Interrogé au Sénat lors des questions d'actualité le 17 octobre , Nicolas Sarkozy a précisé les intentions du Gouvernement quant à cette mission, créée en 1998 et sans président depuis le départ d'Alain Vivien au mois de juin.

Les travaux de la MILS seront poursuivis dans un autre cadre, celui de la MIVILUDES. En raison de l'importance du sujet, "le Premier ministre a voulu conserver le pilotage de la mission à Matignon et proposera un nouveau dispositif afin de mieux coordonner les actions des ministères de la Santé et de la Sécurité intérieure", a également précisé Nicolas Sarkozy.

Une "meilleure coordination" pour lutter contre les dérives sectaires

La réforme de la MILS marque la vigilance du Premier ministre en matière de libertés fondamentales de l'individu. Il souhaite en effet garantir "une meilleure coordination des administrations pour combattre les dérives sectaires qui portent atteintes aux libertés et droits fondamentaux".

La MIVILUDES sera chargée :

-d'observer et d'analyser les mouvements à caractère sectaire qui "constituent une menace à l'ordre public ou [sont] contraires aux lois et règlements"
-de coordonner l'action préventive et répressive des pouvoirs publics à l'encontre de ces agissements ;
-d'informer le public sur les risques des dérives sectaires ;
-de faciliter la mise en oeuvre d'actions d'aide aux victimes de telles dérives.

La mise en place de cette mission répond au "besoin d'une clarification des objectifs de l'action publique" en matière de lutte contre les agissements sectaires. Elle permettra aussi "d'accroître l' efficacité et la cohérence interministérielle de l'action administrative" grâce à une meilleure coordination des administrations. De plus, elle garantira "une plus grande complémentarité entre l'action opérationnelle et la réflexion prospective en ce domaine".

Présidée par une personnalité nommée par décret, elle sera assistée à la fois par des représentants des départements ministériels concernés (le comité exécutif de pilotage opérationnel) et des personnalités de la société civile (le conseil d'orientation).

Par ailleurs, le Gouvernement envisage de proposer au Président de la République la nomination, en qualité de président de cette mission, de M. Jean-Louis Langlais, inspecteur général de l'administration, actuellement délégué aux affaires internationales au ministère de l'Intérieur.


  Etats-Unis : Raël

Cinq grossesses par clonage en cours.....

AFP, 27 novembre 2002

[Texte intégral]

Cinq grossesses par clonage en cours, une naissance proche, selon Clonaid

WASHINGTON- Cinq grossesses obtenues par implantation d'un embryon humain cloné sont en cours et la première naissance, une petite fille d'un couple américain, est attendue d'ici la fin de l'année, a déclaré mercredi à l'AFP la scientifique française Brigitte Boisselier. "Nous avons cinq grossesses en cours, dont une qui ne va pas tarder. On va bientôt avoir le premier bébé", a déclaré Mme Boisselier, PDG de la société Clonaid, une société de clonage humain liée à la secte des Raëliens et basée à Las Vegas (Nevada, ouest).

Interrogée pour savoir si cette naissance surviendrait d'ici la fin 2002, Mme Boisselier a affirmé "ne pas souhaiter donner de date précise", tout en ajoutant: "Mais, oui, c'est la réalité". "Cela sera annoncé en temps utile", a-t-elle poursuivi.

Les cinq grossesses en cours concernent deux couples américains, deux asiatiques et un européen.

La première naissance proviendra d'un couple américain et le bébé attendu est une petite fille, a précisé Mme Boisselier lors d'un entretien téléphonique sollicité par l'AFP.

Mardi à Rome, le professeur et gynécologue italien Severino Antinori avait annoncé la naissance du premier bébé créé par clonage pour le début janvier 2003. Un autre scientifique, l'andrologue américain Panos Zavos, a annoncé être dans la course pour produire le premier bébé cloné. Mme Boisselier, qui a rang d'évêque du mouvement raélien, a indiqué qu'elle espérait pouvoir annoncer publiquement la naissance quand elle surviendra mais qu'elle se heurtait pour l'instant aux réticences du couple américain. "Ma réalité, c'est que je traite avec des parents qui attendent un enfant. Maintenant que l'enfant est sur le point d'arriver, ils sont un peu moins chauds à s'afficher publiquement", a-t-elle dit.

Les Raëliens, qui disent avoir 55.000 adeptes dans le monde, pensent que la vie sur terre a été établie par des extra-terrestres arrivés en soucoupes volantes il y a 25.000 ans et que les humains ont été créés par clonage. Cette secte areligieuse a été créé par "Raël", alias Claude Vorilhon, un ancien journaliste français qui vit au Québec, se présente comme un prophète dans la lignée de Moïse ou Mahomet et affirme que le clonage permettra à l'humanité d'atteindre la vie éternelle.


  France : Mivilude

Création d'une nouvelle mission de lutte contre les sectes

AFP, 27 novembre 2002

[Texte intégral]

PARIS,- Le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a présenté mercredi en Conseil des ministres un décret instituant une nouvelle mission de lutte contre les sectes afin de mieux combattre "les dérives sectaires", a annoncé le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé.

Le décret propose la nomination d'un haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, Jean-Louis Langlais, à la tête de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

Celle-ci, qui se substitue à une précédente mission créée en 1998, "répond au besoin d'une meilleure coordination des administrations pour combattre les dérives sectaires lorsqu'elles portent atteinte aux libertés et droits de la personne". Elle "sera chargée d'observer et d'analyser le phénomène des mouvements à caractère sectaire dont les agissements constituent une menace à l'ordre public ou sont contraires aux lois et règlements", a dit M. Copé.

Le porte-parole a précisé que le président de la mission sera assisté "d'un comité exécutif de pilotage opérationnel, composé des représentants des départements ministériels concernés, et d'un conseil d'orientation, composé de personnalités issues de la société civile".

Selon le décret, M. Langlais avait été nommé en 1993 à la tête de la délégation générale à la lutte contre la drogue et la toxicomanie. Il avait auparavant, de 1979 à 1984, été directeur de la Jeunesse au ministère de la Jeunesse et des sports, après avoir occupé de 1971 à 1979 différents postes dans des cabinets ministériels, dont celui de chargé de mission au cabinet du Premier ministre Raymond Barre.


  France : HUE - (SHY) - (EUH) - (Energie Universelle)

Un gourou condamné pour exercice illégal de la médecine

AFP, 27 novembre 2002

[Texte intégral]

MONTPELLIER - Le tribunal correctionnel de Montpellier a condamné mardi à trois mois de prison ferme pour "exercice illégal de la médecine", le gourou d'une secte qui prétendait soigner les malades par imposition des mains, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Le ministère public avait requis 18 mois de prison dont cinq ferme à l'encontre de Curtis Duy Cao, 57 ans, ancien sous-officier de l'armée vietnamienne naturalisé américain, gourou de l'EUH (énergie universelle et humaine), groupement répertorié dans le rapport parlementaire sur les sectes.

Lors d'une perquisition en mai 2000 à Salses-le-Château (Pyrénées-Orientales), où se réunissait la secte avec 250 fidèles, les gendarmes avaient retrouvé un manuel indiquant comment soigner par imposition des mains tout type de maladie, allant du cancer au sida, en passant par le diabète, le cholestérol ou le mal de mer.

L'enquête avait été déclenchée après une plainte, déposée par une famille montpelliéraine, dont l'un des membre avait stoppé un traitement médical sur le conseil de la secte.


  France : Sectes

L'Eglise cherche un responsable pour les sectes

La Croix, 27 novembre 2002 par Isabelle de Gaulmyn et Claire Lesegretain

[Texte intégral]

Mgr Jean Vernette avait défini dans l'Eglise catholique une politique d'ouverture à l'égard des mouvements sectaires. Reste à savoir si son successeur travaillera dans le même esprit

Le 29 octobre dernier, les membres du groupe national " Pastorale, sectes et nouvelles croyances" se sont réunis à Paris. Moins de deux mois après le décès de Mgr Jean Vernette, secrétaire du service national du même nom, ils ont décidé de procéder à un état des lieux et de tout remettre à plat.

Nommé secrétaire en 1973, Mgr Vernette cumulait en effet cette fonction avec celle de porte-parole de l'épiscopat sur ces sujets, de conseiller, d'animateur. Il était parvenu à réunir autour de lui une équipe compétente de sept personnes de terrain, toutes déléguées diocésaines pour les sectes. Aujourd'hui, commente l'un d'eux, "nous avons besoin d'un nouvel élan ".

Tout dépendra cependant du choix du successeur de Mgr Vernette. Celui-ci ne sera probablement pas désigné avant deux ou trois mois. La décision est stratégique pour l'Église : le nouveau responsable restera-t-il dans la ligne définie par Mgr Vernette ? L'ancien secrétaire avait en effet inscrit la politique de l'Église en matière de sectes dans l'esprit d'une assez large ouverture à l'égard des nouveaux mouvements. Le service " Sectes et nouvelles croyances " s'efforçait de ne pas condamner a priori les nouveaux mouvements religieux." Que l'on soit pour ou contre, il faut compter avec la spiritualité nouvelle si l'on veut comprendre notre époque ", écrivait Mgr Vernette en 1999. Il se situait d'ailleurs dans la droite ligne du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux, dont le président d'alors, le cardinal Francis Arinze, déclarait, lors d'un consistoire en avril 1991: " On ne devrait pas condamner les nouveaux mouvements religieux sans discrimination. Les catholiques devraient être toujours prêts à identifier ou étudier les éléments et les tendances qui sont en soi bons et- nobles. "

Au sein même de, l'Église de France, d'autres,. se situant davantage du côté des victimes, sont plus portés à combattre ces mouvements sectaires, comme le P. Trouslard, du diocèse de Soissons, ou le P. Vérlinde, prieur de la communauté Saint-Joseph et prédicateur de Carême à Notre-Dame de Paris.

Quand au " Service accueil-médiation pour la vie religieuse et communautaire"(SAM) - créé là encore à l'initative du P. Vernette, il y a un an et demi, pour lutter contre les dérives sectaires internes à l'Église -, il est encore un peu tôt pour dresser un premier bilan. Dès la première rencontre, Mgr Vernette - qui figurait parmi les 11 membres - avait présenté une dizaine de dossiers qu'il avait déjà reçus. Une vingtaine d'autres se sont ajoutés depuis. Si bien qu'au total, le SAM a déjà travaillé sur quelque 35 dossiers, dont " la taille peut varier d'une simple lettre à une dizaine de pages", explique Soueur Éliane de Montebello, Petite Sueur de l'Assomption, docteur en droit canonique et animatrice du SAM.
Les dossiers proviennent de toute la France et concernent tous les types de communautés religieuses : monastères contemplatifs, communautés nouvelles.... Ils émanent soit de familles, soit de personnes sorties de ces communautés qui, parfois, sont animées d'un désir de réparation judiciaire ou morale.La tâche des membres du SAM, qui travaillent deux par deux sur chacun des dossiers, consiste à écouter les personnes concernées et à proposer une médiation entre celles-ci et la communauté. " Même si il est difficile de dire qu'une médiation est réussie, estime Soueur Éliane, nous avons eu tout de même plusieurs cas où les personnes se sont senties écoutées par un organisme de l'Église. Et cela est déjà très important ", poursuit l'animatrice du SAM qui tient à rappeler que ce service n'a ni autorité ni pouvoir de décision. " C'est à l'évêque qu'il revient, après s'être informé sur ce qui s'est passé des deux côtés, de trancher. "


  France : Sectes

Escrocs ou marchands d'illusions avancent masqués

La Croix, 27 novembre 2002 par Rosalyne Bottrel

[Texte intégral]

Si les sectes les plus connues sont un peu en perte de vitesse en Gironde, la tendance est aux microstructures difficiles à identifier qui misent sur l'engouement pour l'irrationnel et l'ésotérisme, notamment chez les jeunes]

BORDEAUX

De notre correspondante ........................................................
C'est l'histoire terrible et presque banale d'une famille de viticulteurs bordelais. Il a suffi que le père trouve sur sa route un sexologue pour que tout s'écroule. L'argent file dans des stages, l'emprise du gourou s'intensifie. Peu à peu, la vie familiale se dégrade, jusqu'au divorce. Aujourd'hui, son " maître " l'ayant convaincu de lui racheter sa clientèle, le viticulteur brade la propriété que son fils voulait reprendre. Le pseudo-thérapeute est un pur produit des nouvelles nébuleuses qui s'épanouissent dans la région bordelaise, l'une des quatre les plus touchées en France-avec l'Île-de-France, le sillon rhodanien, la Lorraine - par les mouvements sectaires, selon le rapport parlementaire en 1995.

Moon France ", créée ici, a disparu, les Témoins de Jéhovah et la Scientologie sont un peu en perte de vitesse. Mais la tendance est à l'atomisation du phénomène avec des micro-structures, de cinq personnes ici, une dizaine là, très mouvantes, difficilement quantifiables et identifiables, même par les renseignements généraux (RG), pourtant très actifs. Escrocs ou petits marchands d'illusions avancent masqués, pratiquent l'amalgame, ont réponse à tout.
La bio-psycho-généalogie, l'énergothérapie, la naturopathie sont très à la mode. " Les gens poussent souvent sans le savoir la porte d'une secte, confie Sabine. J'ai laissé 4 500 € et des angoisses supplémentaires dans un stage sur l'énergie. " En dépit de la vigilance de la mairie pour la location des salles municipales, deux cents personnes ont applaudi, à l'Athénée, un partisan de la méthode Hammer, qui prétend soigner les maladies graves par la résolution des conflits psychologiques, sans l'apport des thérapies convention nelles. " Nous avons envoyé deux médecins observateurs à la conférence, précise Marie-Noëlle de la Roque, responsable de l'Adfi (Association de défense des familles et de l'individu) en Gironde. Ils y ont entendu les pires inepties médicales. Mais de telles organisations partent toujours de quelque chose de juste pour appâter leurs victimes. Il y a eu quatre morts en 2002. "

Les gourous rabattent aussi dans les organismes de formation
Les " gourous " s'infiltrent également, ou rabattent, dans les organismes de formation, depuis plusieurs années déjà. " Il y a si peu de rigueur dans le recrutement, assure Marie-Noëlle de la Roque, que des chômeurs en formation de bureautique, financée par la Région, se sont retrouvés à faire des techniques de groupe et de travail sur soi. "

Difficile de trier le bon grain de l'ivraie. Certains affectionnent les belles maisons bourgeoises au fond d'un parc, d'autres se dissimulent dans de petites officines. " J'avais envie d'un piercing, confie Cedric. Des copains m'ont conduit dans un garage aux murs noirs, couverts de posters diaboliques et de croix gammées. Il y avait aussi trois types bizarres, devant un autel. Je me suis vite barré. "

Les groupuscules utilisent l'engouement pour l'irrationnel, l'ésotérisme, le satanisme aussi, qui inquiète beaucoup le P. Bernard Peyrous, responsable de la pastorale vis-à-vis des sectes en Gironde. Il reçoit un appel par jour, mais compte par centaines, y compris dans le primaire, les jeunes Girondins séduits par le " religieux sauvage " : " La notion de secte leur échappe, mais ils sont vite perturbés par l'explosion du cadre rationnel. Le risque schizophrénique n'est pas loin".
Les parents sentent les jeunes menacés. Scientologues et Mormons sont très présents autour du campus et dans certains quartiers de Bordeaux. Ainsi, Guy, père d'un élève du collège Cheverus, s'est-il ému de voir les scientologues avoir pignon sur la rue du même nom, à deux pas aussi du lycée La Ruche. " Ils proposent par tracts des programmes de purification, des formations-appâts contre la drogue. Comme ils n'ont pas à s'installer près des établissements scolaires, nous avons adressé une lettre au préfet, qui est restée sans réponse. "
Le bureau des scientologues est en effet toujours ouvert et a reçu, récemment, la visite d'élèves qui devaient travailler sur la drogue. " Nous leur avons donné de la documentation, confirme la responsable locale, Françoise Giquel, mais nous ne nous adressons jamais aux enfants. La police le sait bien, elle est venue nous voir quand nous nous sommes installés, et je pense que nous sommes surveillés. Mais nous sommes transparents. " Pas sur les chiffres. Impossible de connaître le prix exact des formations à la " Dianétique " payées par la vingtaine de personnes qui les suivent chaque semaine. Certains, qui y ont laissé illusions et économies, sont venus vers l'Adfi.

Les dossiers arrivent rarement sw le terrain judiciaire
Huit bénévoles y écoutent, rassurent et conseillent les victimes de déstabilisation affective, sociale, économique : une vingtaine d'appels en moyenne et six entretiens par semaine dénoncent les mêmes manipulations par des groupes, des Raéliens aux Pèlerins d'Arès, en passant par les Sokka Garaï et autres Raja Yoga. " Nous avons deux cents dossiers qui concernent toutes sortes de sectes, poursuit Marie-Noëlle de la Roque. Je pense à cette psychologue, piégée par la Nouvelle Acropole, qui se sentait coupable, à une jeune fille brillante que les Témoins de Jéhovah ont empêché de poursuivre ses études ".
Avec leur vingtaine d'implantations en Gironde, les Témoins de Jéhovah suscitent le plus d'appels. Mais les dossiers arrivent rarement sur le terrain judiciaire. " Les gens sont majeurs, confirme un magistrat, et il n'est pas toujours facile de prouver l'abus de faiblesse, l'extorsion de fonds, voire le viol. "

Des affaires sont tues. " La difficulté est d'éviter les amalgames, de se défier des rumeurs, y compris dans l'Église, souligne le P. Peyrous. Elle n'est pas défaillante, et joue un vrai rôle anti-sectes, mais nous devrions former davantage. " L'Adfi, comme Bernard Peyrous, travaillent dans les établissements scolaires en liaison avec le rectorat et la direction de la jeunesse et des sports. " Mais nous devons mieux pénétrer le tissu, et alerter les collectivités, assure Me Daniel Picotin, ancien membre du groupe parlementaire de lutte contre les sectes, qui vient de créer Infos Sectes Aquitaine. La mairie et la région ont senti la menace, et nous subventionnent. Il s'agit de pallier les carences de l'État. Il n'assure pas le suivi réel des mouvances sectaires. "


  France : Mivilude

Le décret créant la MIVILUDES paru au journal officiel

AFP, 29 novembre 2002

[Texte intégral]

PARIS - Le décret signé par Jacques Chirac remplaçant la mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) par la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) est paru vendredi au journal officiel.

La nouvelle structure est, comme la précédente, placée sous l'autorité du Premier ministre. Sa mission, tout en restant sensiblement la même, a été précisée : alors que l'action de la MILS devait viser "les sectes qui portent atteinte à la personne humaine ou qui menacent l'ordre public", la MIVILUDES doit concentrer son action sur les "mouvements à caractère sectaire dont les agissements sont attentatoires aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales ou constituent une menace à l'ordre public ou sont contraires aux lois et règlements"

Son autonomie vis-à-vis des différents ministères concernés a été délimitée, particulièrement dans le domaine international. Elle "participe aux travaux relatifs aux questions de sa compétence menés par le ministère des Affaires étrangères dans le champ international", alors que la MILS était habilitée à intervenir par elle-même dans les enceintes internationales.

La MIVILUDES doit "favoriser, dans le respect des libertés publiques, la coordination de l'action préventive et répressive des pouvoirs publics".

La formation et l'information des agents publics, ainsi que l'information du public sur les risques des dérives sectaires restent du ressort de la MIVILUDES.

Celle-ci reste habilitée à dénoncer au procureur de la République les agissements qui lui semblent relever d'une qualification pénale, mais il est précisé qu'elle doit en aviser le garde des Sceaux.

La structure de la MIVILUDES (un comité exécutif de pilotage composé de représentants ministériels et un conseil d'orientation composé de personnalités qualifiées) s'inspire de celle de la MILS (un groupe opérationnel et un conseil d'orientation).

Son président est nommé pour trois ans alors que le mandat du président de la MILS était de cinq ans.

Le porte-parole du gouvernement Jean-François Copé a annoncé mercredi la nomination de Jean-Louis Langlais, haut fonctionnaire du ministère de l'Intérieur, à la tête de la MIVILUDES.


  Canada : Raël

Les Raëliens demeurent sur le trottoir

Cyberpresse, 29 novembre 2002 (La Tribune Sherbrooke)

[Texte intégral]

Une demi-douzaine de raëliens distribuaient des tracts incitant les jeunes à l'apostasie, c'est-à-dire à se débaptiser, devant l'école Montcalm.

Une demi-douzaine de raëliens ont soulevé la grogne des élèves de l'école secondaire Montcalm, vendredi matin, alors qu'ils distribuaient des tracts incitant les jeunes à l'apostasie, c'est-à-dire à se débaptiser.

Le directeur de l'école, Michel Bernard, avait bien averti les Raëliens qu'ils devaient demeurer sur le trottoir et ne pas pénétrer sur le terrain de l'école.

Les adeptes de Raël ont respecté la consigne, se contentant de distribuer leurs tracts en expliquant aux élèves les raisons pour lesquelles ils devraient renier l'église catholique.

Parmi la centaine d'élèves de 3e, 4e et 5e secondaires qui ont été accostés, environ la moitié ont accepté le dépliant qu'on leur tendait, mais plusieurs l'ont tout simplement jeté au sol après quelques pas.

Certains élèves ont même brûlé leurs dépliants et lancé quelques fruits en direction des raëliens, leur signifiant clairement qu'ils n'étaient pas les bienvenus.

Des automobilistes ont aussi pointé le majeur vers le ciel en signe d'indignation.