Actualités sur les sectes en septembre 2002
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France : Néo Phare
L'évolution d'une secte "apocalyptique" intrigue la police de Nantes
AFP, 1er août 2002 par Christophe Schmidt
[Texte intégral]
NANTES - La police nantaise observe depuis quelques semaines ce qu'il reste de la secte Néo-Phare : six personnes retirées dans un pavillon en ville, qui prévoient l'apocalypse pour le 24 octobre, et espèrent que l'événement fera d'eux les élus appelés à rebâtir un monde meilleur.
Un suicide et deux tentatives parmi les adeptes, en juillet, ont conduit à une surveillance plus étroite du groupe. Il semble bien, pourtant, que le dernier noyau de la secte n'envisage pas un suicide collectif, mais rêve plutôt de constituer une nouvelle "famille divine" d'apôtres, susceptible de relever les ruines de la planète. Le groupe, classé "apocalyptique", a aussi une composante "ufologique" (ovni, ndlr) précisée.
Cet attrait pour les petits hommes verts, qui rappelle l'Organisation du temple solaire et la mort de dizaines de ses adeptes en 1994 et 1995, serait à l'origine d'une confusion sur les buts de la secte. "Les suicides de cet été n'étaient pas programmés. Mais ils sont allés si loin dans leur délire qu'ils pourraient ne pas réussir à remettre les pieds sur terre", redoute Marie-Claire Moinel, chargée des sectes aux Renseignements généraux à Nantes.
Le conditionnement peut, selon cette spécialiste, expliquer la mort volontaire d'un adepte et les deux tentatives : "Certains disent que le gourou a voulu reformer les couples. Mais on peut aussi imaginer une peur panique à l'approche de la date fatidique."
Arnaud M., le gourou de 36 ans, a fondé le Néo-Phare comme une dissidence plus radicale du groupe Phare-Ouest, lui-même imaginé par l'écrivain ésotérique André Bouguenec.
Une bâtisse vide?
Les deux hommes se rencontrent en 1997, peu avant la mort de Bouguenec. Arnaud identifie Bouguenec à Dieu et s'attribue à lui-même le rôle de Jésus-Christ. "Depuis, il a assigné à son frère jumeau le rôle de nouveau pape à partir du 24 octobre", précise Marie-Claire Moinel. De la quarantaine d'adeptes de Phare-Ouest, seuls une petite dizaine ont suivi Arnaud, d'abord dans les villages d'Aigrefeuille et Le Cellier (Loire-Atlantique) puis, après les drames de juillet, dans la maison nantaise habitée par Véronique M., la seconde épouse du père décédé du gourou. Six personnes -les deux frères, leur belle-mère et trois autres adeptes ayant chacun une "mission apostolique"- composeraient actuellement la secte. La police a un doute quant à une septième personne, qui n'occupe pas la maison.D'après les témoignages, les adeptes entrent et sortent librement du pavillon, situé dans le quartier universitaire de la Jonelière. Il s'agit d'une maison contiguë de deux étages, banale et plutôt coquette. Quelques parterres de roses bien entretenus agrémentent le devant du bâtiment. Seul trait singulier, les volets sont clos en permanence. On n'a pu déterminer, lundi dans la journée, si la bâtisse était occupée. La voiture de la maîtresse de maison était absente, ce qui est inhabituel selon les voisins.
En juillet, le petit groupe avait quitté ses précédentes résidences après des articles dans la presse locale. Arnaud, le gourou, a par ailleurs manifesté de l'agacement devant les caméras de télévision dimanche. Il n'en faut pas plus pour que le voisinage espère à demi-mots un nouveau déménagement de la secte, même si la belle-mère d'Arnaud est décrite comme "affable", et les adeptes comme "des gens ordonnés qui se réunissent calmement dans leur jardin".
France : Témoins de Jéhovah
La justice donne raison à un témoin de Jéhovah transfusé contre son gré
AFP, 3 septembre 2002
[Texte intégral]
LILLE - Le tribunal administratif de Lille a donné raison à une femme témoin de Jéhovah transfusée contre son gré à l'hôpital de Valenciennes, a-t-on appris mardi auprès de l'avocat de la jeune femme.
Le tribunal a fait injonction à l'hôpital de "ne pas procéder à l'administration forcée de transfusion sanguine contre le gré et à l'insu" de la patiente, a précisé Me Franck Berton. Le tribunal a rendu son ordonnance le 25 août, deux jours après le dépôt de la requête par l'avocat, en tenant compte de l'"urgence" de la situation. Il a qualifié le refus de tenir compte de l'opposition de la patiente d'"atteinte grave et manifestement illégale à la liberté individuelle".
La jeune femme de 24 ans avait été transfusée le 23 août au centre hospitalier de Valenciennes, où elle avait été admise la veille à la suite d'une hémorragie consécutive à un accouchement. "Ma cliente avait catégoriquement refusé la transfusion et avait signé une décharge à l'hôpital. Malgré cela, les médecins ont fait pression sur elle pour la persuader de la nécessité de l'opération et ont décidé de l'intervention, malgré son refus constant", a déclaré à l'AFP Me Berton. "L'hôpital a agi en violation de la loi Kouchner de mars 2002 qui stipule l'inviolabilité du corps du patient et fait obligation aux médecins de convaincre le patient et non de faire pression sur lui", a-t-il précisé.
Commentaire : Pas de commentaire ! Mathieu Ph Cossu
France : Néo Phare
Le gourou du Néo-Phare s'exprime sur sa "communauté spirituelle"
AFP, 5 septembre par Christophe Schmidt
[Texte intégral]
NANTES - Il dit être Jésus-Christ revenu, minimise la portée des suicides d'adeptes, nie tout projet d'autodestruction du Néo-Phare, et voit "l'apocalypse prochaine" comme une chance pour le monde: Arnaud, le gourou, a décidé de parler à quelques journalistes. Ancien d'une agence de communication, Arnaud Mussy s'est convaincu qu'il valait mieux parler que laisser dire le voisinage et les spécialistes des sectes. Il affecte de sourire aux mots de "secte" et de "gourou".
A 35 ans, l'allure et la mise juvéniles, le verbe précis et chaleureux, il se veut "le copain, l'animateur" d'une "communauté spirituelle". Il ne s'assombrit qu'à l'évocation du suicide d'un adepte cet été, suivi de deux tentatives. "La mort n'a rien à voir avec notre projet, et tout allait bien jusqu'à ces anicroches", commence-t-il, avant de corriger un peu son expression: "C'est un affreux accident de parcours."
Arnaud récuse toute responsabilité: "Un parcours spirituel, c'est forer sa propre conscience. Qui sait ce qui peut arriver alors?" Les autres occupants du pavillon disent, l'un après l'autre, leurs regrets en quelques mots. Autour de la table, dans le salon cossu, se tiennent son frère jumeau Olivier, avec lequel il partage la rente d'une société civile immobilière (SCI) laissée par leur père décédé, leur belle-mère Véronique et deux des trois autres adeptes que compte la secte. Ceux-ci ont été prof de gym, serveur et secrétaire dans un centre de transfusion sanguine. Ils ont quitté leur emploi. "Il n'y a ni argent, ni prosélytisme, ni trouble à l'ordre public", énumère Arnaud d'un ton égal: "Nous ne sommes donc pas une secte".
Néo-Phare annonce l'apocalypse pour le 24 octobre, date anniversaire de la mort de l'écrivain André Bouguenec, que la secte identifie à Dieu. "Ce sera sans doute avant Noël, mais la date n'a pas vraiment d'importance", précise-t-il.
Extraterrestres
"Tout annonce la fin d'un monde: le 11 septembre 2001, les crues en Europe, tout le XXe siècle! Chirac lui-même l'a dit à Johannesburg (au sommet de la Terre, ndlr). Il suffit d'ouvrir les yeux". Cette apocalypse, assure le gourou, sera "l'intervention bénéfique du ciel pour sauver l'humanité. On passera du noir et blanc à la couleur." Pressé de s'expliquer, il renvoie au film "Pleasantville", l'histoire de gens vivant de force dans une série télévisée et sauvés par une intervention extérieure. Il annonce enfin que des extraterrestres viendront "nettoyer la pollution de la planète" Si Arnaud est sûr de sa mission au jour du prochain déluge, c'est qu'il a découvert être le Christ, au cours d'un voyage à Vézelay en décembre 2001. "Avant, je pensais plutôt être Jacques, le frère de Jésus". Lui si serein, doux et ouvert, si bien dans sa peau en apparence, s'émeut-il qu'on puisse le trouver délirant? Il sourit encore, assure ne pas dédaigner "l'autodérision", puis reprend: "Il faut un certain courage pour assumer publiquement d'être le Christ, non?". Le Néo-Phare avait déjà prédit "la fin d'un monde" pour février. Les adeptes restant (ils étaient quarante il y a cinq ans) admettent que la désillusion a été cruelle. Comment supporteraient-ils un nouveau désaveu? "On se relèvera, riches de cette expérience", affirment-ils. De toutes façons, ils sont "absolument certains" que cette fois, leur prédiction adviendra.
France : Actualités diverses
Les dérives du Docteur Dietrich
Le Point 4 septembre par François Malye, Philippe Houdart et Jérôme Vincent
[Texte intégral]
L'Institut de psychosomatothérapies et de sexologie, qu'il a fondé, tient plus d'une secte que d'un lieu de soins.
Edwige Charbonneau n'aurait jamais dû retourner voir son mari. Le 29 avril 1994, cette jolie femme de 26 ans se rend à son ancien domicile, un pavillon de la petite ville de Sainte-Maure-de-Touraine, près de Tours, pour régler avec Eric, 30 ans, les derniers détails de leur divorce.
Ce sont des amis du couple venus leur rendre une visite qui vont, dans la soirée, découvrir le drame : Edwige gît sur un lit, une balle de 22 long rifle dans la tête. A la cave, ils trouvent le corps d'Eric, pendu. Celui-ci a épargné leur fils de 4 ans, Rémy, déposé dans l'après-midi chez sa soeur. " Le docteur Dietrich n'avait de cesse de dire à Edwige qu'il fallait qu'elle se sépare de son mari. Qu'il fallait, comme nous tous, qu'elle coupe les racines avec sa famille, son passé. Il ne cessait de diaboliser Eric à ses yeux. " Henri*, ancien patient de l'Institut francophone de psychosomatothérapies et de sexologie, parle aisément des dérives qu'il a observées dans cette structure créée en 1987 à Tours par le docteur Erick Dietrich, sexologue.
Tout comme Jeanne, autre patiente, venue elle aussi se perdre dans ce que certains n'hésitent plus à qualifier de secte : " Je me souviens d'une scène incroyable où Dietrich a exigé, devant tous les patients rassemblés lors d'une séance de thérapie, qu'Edwige, en signe de séparation, brûle le tee-shirt que son mari lui avait offert. C'était très violent, très dur. "
Quand on évoque le nom de Charbonneau, le docteur Erick Dietrich, pourtant si volubile, ne répond pas immédiatement. Il feint de chercher un texte dans son ordinateur, puis fait face : " Cela me dit quelque chose. Je me souviens maintenant. Mais non, jamais je n'ai conseillé à Edwige de divorcer. Cela aurait été contraire à la déontologie médicale. " Quarante-sept ans, cheveux blonds décolorés, chaînes en or, pantalon de cuir et santiags, le docteur Dietrich reçoit dans une sorte de cagibi perdu au fond d'une minuscule impasse du 17e arrondissement. On a peine à le croire, mais on est bien au Centre Elysée Monceau, antenne parisienne de la fantastique nébuleuse de " centres de thérapies pluridisciplinaires " et autres " centres de sexologie clinique " créés par le docteur Dietrich, sa femme, Martine Joseph, et quelques amis. Mais, dans ces quelques mètres carrés en rez-de-chaussée meublés d'un bureau, d'un vieux canapé, de quelques bibelots orientaux et d'une ou deux sculptures de phallus, le sexologue Erick Dietrich est bien loin de sa splendeur passée.
Celui qui fut l'un des deux fondateurs du Syndicat national des médecins sexologues (SNMS) en 1988 connaissait, à cette époque, la gloire cathodique en apparaissant dans de nombreuses émissions télévisées pour parler de sexualité. En quelques années, Erick Dietrich va semer la panique dans la calme capitale tourangelle.
A partir de 1993, les procédures devant l'ordre des médecins se multiplient. Dix-sept au total ! Un record national. Autant de combats qu'il revendique comme des faits d'armes. " C'est simple, il représentait, à lui seul, 30 % du temps de travail du conseil départemental de l'ordre, c'était tentaculaire, explique son ancien président, le docteur Ruaux. J'ai dû recevoir au moins une vingtaine de patients qui se plaignaient de lui. Ce type a brisé des familles. "
Commerce et " compérage "
Chaque fois ou presque, le docteur Dietrich est sévèrement condamné par le conseil régional du Centre de l'ordre des médecins mais absous, en appel et contre toute attente, par le Conseil national. A Paris, les sanctions sont considérablement diminuées ou supprimées, quand elles ne sont pas amnistiées. Pourtant, le code de déontologie médicale a beaucoup souffert avec le docteur Dietrich : abus de publicité, accusation de pratiquer la médecine comme un commerce, violation du secret professionnel, dérives sectaires ou encore " compérage ", c'est-à-dire le fait de profiter de sa qualité de médecin pour aiguiller ses patients vers une structure dans laquelle on a des intérêts. Car, au sein du fameux Institut francophone de psychosomatothérapies et de sexologie et de ses multiples satellites, le docteur Dietrich et ses acolytes ont découvert un filon : ils promettent à leurs patients de les former afin qu'ils deviennent eux-mêmes thérapeutes ! " Ça m'a coûté 50 000 francs de croire à tout ça, dit Jeanne. J'étais en pleine dépression. J'habite Poitiers et je faisais 200 kilomètres pour le voir une demi-heure chaque semaine. " Mieux, l'institut se lance ensuite dans la formation professionnelle, car, avec une simple inscription en préfecture, n'importe qui peut " vendre " des formations. " Certains patients étaient pris en charge par l'ANPE, dit Henri. Au début de ma formation, il y avait plutôt des gens de bon niveau, mais ensuite sont arrivés les illuminés. Des types qui parlaient de leur vie antérieure, toutes sortes de dingues. "Exclu du Syndicat national des médecins sexologues dès 1993 pour avoir tenu un stand au Salon de l'érotisme à Paris et être apparu avec des patients dénudés dans des revues pornographiques, le docteur Dietrich multiplie aussi les plaintes contre ses confrères sexologues. En 1998, il répand sur Tours, à plusieurs dizaines de milliers d'exemplaires, un tract où il traite nommément de " pédophiles " ou de " malfrats " tous ceux, officiels ou particuliers, qui ont osé s'attaquer à lui. Mais il lui faut d'autres combats. Il va donc devenir le défenseur, en tant que " victimologue ", de l'Eglise de scientologie et l'un des pourfendeurs de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS).
On peut le comprendre : dans son rapport 2001, la MILS estime qu'" à 80 % les activités des mouvements sectaires se situent dans deux domaines encore insuffisamment encadrés par la loi : la formation continue et les pseudo-thérapies ". En 1999, Erick Dietrich va monter le FLIP, Front de lutte contre la pédoclastie, censé mener le combat contre les pédophiles. Il s'associe alors avec Smaïn Bedrouni, ce fameux islamiste qui, après les attentats du 11 septembre, sera arrêté à Guéret, dans la Creuse, et mis en examen par le juge Jean-Paul Valat pour apologie de crimes.
Sur le site Internet du FLIP, ce dernier message : " Les institutions françaises nous ayant sans cesse harcelés [...], nous avons été obligés de demander l'asile politique à l'Emirat islamique d'Afghanistan. " Visiblement, Erick Dietrich n'a pas fait le voyage. Ce sont finalement les plaintes en diffamation et leur montant financier qui vont forcer le docteur Dietrich à se replier sur Paris. Toujours libre d'exercer la médecine. Sa folle trajectoire pourrait en fait relever du Clochemerle médical si, un soir de 1994, l'une des ses patientes, une jeune fille de 26 ans, n'avait eu la mauvaise idée d'aller revoir son mari.
Suisse : Sectes et Formation
Pêcher éveillé
Le Courrier 4 septembre par Isabelle Stucki
[Texte intégral]
Pris dans son ensemble, le festival «Formation en fête» est le signe d'une volonté louable. La sensibilisation à la formation continue des adultes apparaît comme une bonne chose. Pourtant parmi les cours que la manifestation a programmés, certains laissent songeur.
Notamment la plupart de ceux qui s'adressent au «développement personnel». Partenaire, l'Ecole-club Migros propose de faire de l'astrologie. Objectif? «Comprendre les interactions avec l'autre en fonction de son thème astrologique». La même institution suggère «Le rêve éveillé.» Objectif? «A partir d'une technique inspirée par la Gestalt-thérapie et la visualisation créatrice, mieux cerner son état d'esprit et celui des autres». Suit le «Team building», ou la manière de bien comprendre comment entrer dans le moule... Puis, le programme invite à «cultiver sa communication» ou à «jouer ensemble» au travers d'un atelier animé par David Fusi, maître praticien en programmation neuro- linguistique (PNL) et collaborateur à l'UBS- Neuchâtel, qui d'ailleurs pratique la «méthode» en ses murs, au même titre que Littoral Trading.
Sans vouloir peindre le diable sur la muraille, il est à se demander ce que de telles propositions de stage, destinées à un prétendu «bien-être», viennent faire au sein d'un programme censé relancer la formation pour les adultes. Nombreux sont les psychologues spécialisés qui luttent contre l'insertion, dans ce type de projets, des «nouvelles thérapies comportementales», qu'il s'agisse du «rebirth», du cri primal ou, justement, de la PNL, jugée peu fiable.
Mais le comité de coordination avait peu de chances d'être alerté, puisque le directeur de Littoral Trading, Jean-Paul Renaut, ainsi que David Fusi, en sont les chevilles ouvrières... De plus, il est difficile d'être attentif à ce genre «d'infiltrations», puisque cela fait bien plus d'une décennie qu'une bonne part du vocabulaire des entreprises, comme celui de la publicité, cultive le langage de la performance et de l'estime de soi.
Le slogan «sport» de la Migros? «I feel good». Aujourd'hui, être meilleur, à la pointe, gagnant permet de plaire. Et surtout, de bosser et de faire bosser dur. Peut-être pour que chacun puisse ensuite, comme le suggère également «Formation en Fête», «revitaliser ses énergies sur son lieu de travail grâce au Qi Gong»?
Heureusement, au registre des sports, le festival offre un puissant antidote à tout harponnage «psycho-spiritualo- motivant».
L'Association des pêcheurs «La Gaule» invite, samedi prochain, à une évasion réellement relaxante. En titillant le goujon à même la rivière, en tenant leur canne eux- mêmes, les pêcheurs éveillés pourront être assurés que ce n'est pas eux qui mordront à l'hameçon.
France : Néo Phare
Une enquête préliminaire a été ouverte
AFP, 5 septembre
[Texte intégral]
NANTES - Une enquête préliminaire a été ouverte afin d'établir si une présomption d'abus de faiblesse peut être retenue contre la secte Néo-Phare, dont six adeptes sont retirés dans un pavillon à Nantes et dont un membre s'est suicidé en juillet. "Il s'agit de savoir si l'influence psychologique de la secte a pu conduire à des troubles graves" chez l'adepte décédé et chez deux autres, qui ont également tenté de se tuer mi-juillet, a précisé un membre du parquet.
La justice soupçonne notamment le gourou Arnaud Mussy d'avoir conduit des couples d'adeptes à pratiquer l'échangisme, dans le but de "reformer les couples pour réunir des âmes soeurs."
Les adeptes de Néo-Phare et Arnaud Mussy, qui annonce l'apocalypse "sans doute avant Noël", avaient été entendus par la justice nantaise après le suicide et les deux tentatives. Aucune charge n'avait alors été retenue contre eux, le parquet n'ayant pu établir l'existence de captation de l'argent des fidèles, ni, par exemple, l'implication de mineurs dans le groupuscule.
Arnaud Mussy, rencontré mercredi dans la journée, avait affirmé qu'il "n'y a ni argent, ni prosélytisme, ni trouble à l'ordre public" au sein de Néo-Phare, qui ne serait par conséquent "pas une secte". Concernant la mort d'un adepte et les tentatives de suicide, le gourou --terme qu'il récuse-- avait affirmé: "La mort n'a rien à voir avec notre projet, et tout allait bien jusqu'à ces anicroches", avant d'évoquer "un affreux accident de parcours."
France : Le Mandarom
Tombe du gourou: le commissaire du gouvernement donne raison au Mandarom
AFP, 5 septembre
[Texte intégral]
MARSEILLE - Le commissaire du gouvernement a donné raison à la secte du Mandarom jeudi devant la cour administrative d'appel de Marseille, en considérant que le gourou Gilbert Bourdin n'aurait pas dû être enterré à Castillon, dans un site isolé des Alpes-de-Haute-Provence, en avril 1998.
La secte a toujours réclamé que son "messie cosmoplanétaire" repose à Castellane, où il avait fondé sa "Cité sainte de Mandarom Shambaselem" en 1969. Mais, en avril 1998, le maire de la commune avait ordonné qu'il soit enterré à une dizaine de kilomètres de Castellane, en rase campagne, afin d'éviter une sanctuarisation du lieu de la sépulture.
Le commissaire du gouvernement Lilian Benoît a estimé que l'endroit isolé n'était pas légalement un cimetière, mais "un ossuaire", "un lieu de mémoire", puisque seules une quinzaine de tombes y avaient été transférées en 1948 avant qu'un village ne soit englouti par la mise en eau du barrage de Castillon.
Il a néanmoins considéré que Bourdin, décédé le 19 mars 1998, ne pourrait pas être inhumé dans "la cité sainte", du fait des risques de "troubles à l'ordre public". Le commissaire du gouvernement a requis l'annulation du jugement du tribunal administratif de Marseille du 28 juillet 1998, qui avait rejeté la requête de la secte, et a demandé que la commune de Castellane soit condamnée à payer 800 euros au fils de Gilbert Bourdin.
La cour d'appel, qui suit généralement l'avis du commissaire du gouvernement, devrait rendre son jugement dans un mois.
France : Témoins de Jéhovah
Témoin de Jéhovah transfusé, hôpital condamné
Le Figaro, 5 septembre par Jean Valbay
[Texte intégral]
Le tribunal administratif de Lille interdit à un hôpital de transfuser à nouveau une patiente qui le refuse au nom de ses convictions
Lille : Un médecin doit-il prendre le risque de laisser mourir un patient afin de respecter les convictions religieuses de ce dernier ou doit-il lui sauver la vie en passant outre ? Le débat est ouvert après une décision du tribunal administratif de Lille.
Celui-ci devait se prononcer sur une transfusion sanguine effectuée à l'hôpital de Valenciennes sur une patiente souffrant d'une grave hémorragie « mettant sa vie en danger », selon le docteur Jean-Luc Chagnon, chef du service de réanimation, mais qui en tant que témoin de Jéhovah s'y opposait.
Saisi par la famille et son avocat, Me Franck Berton, le tribunal administratif, en attendant d'autres poursuites, a interdit à l'hôpital d'effectuer d'autres transfusions sur la jeune femme en se fondant sur la loi Kouchner du 4 mars 2002. Celle-ci porte sur les droits des malades, l'inviolabilité du corps du patient et fait obligation aux médecins de convaincre le malade de la nécessité du traitement. Par ailleurs, il est désormais permis, « si une liberté fondamentale est menacée par un organisme public », que le juge administratif se prononce en référé. « Ma cliente avait signé une décharge à l'hôpital et je ne comprends pas pourquoi on n'a pas respecté sa volonté », explique Me Berton, qui estime en outre que sa cliente a dû subir les pressions des médecins auxquelles elle a résisté, « sauf lorsqu'on l'a endormie pour la transfuser ».
Le jugement du tribunal administratif de Lille, le premier du genre depuis la promulgation de la loi Kouchner, crée une jurisprudence qui semble contredire celle du Conseil d'Etat qui faisait référence avant le nouveau texte puisqu'elle précisait qu'« on peut effectuer une transfusion si le pronostic vital est en jeu ». « Or, il y avait urgence », estime-t-on à l'hôpital de Valenciennes. Celui-ci a ainsi décidé de faire appel devant le Conseil d'Etat dans la mesure où le tribunal administratif a rendu sa décision « sans qu'il ait été procédé à une analyse médicale ».
Le jugement a provoqué un certain émoi dans l'établissement nordiste où l'on se défend de n'avoir pas respecté les nouveaux textes en vigueur. La direction précise : « Au vu de l'urgence vitale et ne pouvant s'appuyer sur aucune jurisprudence appliquant la loi du 4 mars 2002, le docteur Chagnon et ses collègues ont pris la décision en leur âme et conscience d'aller à l'encontre de la volonté de la patiente. » « On ne laisse pas mourir une jeune femme de 24 ans », dit plus brutalement le docteur Chagnon.
Venant d'une clinique privée, cette personne avait été admise au CHU à la suite de complications d'accouchement. Une transfusion sanguine était nécessaire, mais la jeune femme l'avait refusée. Pour respecter sa volonté, l'équipe de réanimation utilisa différentes alternatives thérapeutiques qui se révélèrent inefficaces. Devant l'aggravation de l'état de la patiente, médecins et responsables de l'établissement consultèrent différentes autorités, dont la justice, avant d'effectuer la transfusion, « unique chance pour elle d'être sauve ». « Nous nous trouvions devant une situation difficile, pris entre deux exigences : celui du respect des convictions de la patiente et notre mission de soigner au quotidien. Notre réflexion, celle d'une équipe, a été mûrie », précise le docteur Chagnon, qui ajoute simplement : « La jeune femme est maintenant rentrée chez elle avec son bébé. »
Ne peut-il, à cause de la loi, exprimer sa joie de lui avoir sauvé la vie ?
France : Néo Phare
En partance pour «un voyage»
Libération, 5 septembre 2002 par Marc Pivois
[Texte intégral]
En partance pour «un voyage», la secte la secte inquiète les RG .
Longtemps, Arnaud Mussy s'est pris pour l'apôtre Jacques. Erreur. Depuis le 15 décembre 2001, Arnaud sait : «Je suis Jésus revenu sur terre. Et alors? Jésus a toujours annoncé son retour. Qu'importe. Ce qui compte, ce n'est pas que je sois Jésus, c'est le message.» On peut sourire.
D'ailleurs, tandis qu'il répond à la presse avec gourmandise, quatre de ses apôtres - Olivier, 35 ans, Dominique, 34 ans, Frédéric, 34 ans, et Véronique, 62 ans - ne s'en privent pas. Le sourire aux lèvres, ils l'ont en permanence. Afin que nul n'ignore qu'ils sont joyeux. «Avant Noël.» Ce petit groupe fait pourtant l'objet de nombreux rapports et d'une surveillance renforcée de la part de divers services de police et de gendarmerie. Car le «message» d'Arnaud-Jésus n'est rien moins que l'Apocalypse pour demain. Enfin, c'est tout comme. «Le Temps ne se soucie pas des dates. Mais une chose est sûre: ce sera avant Noël.»
Si les renseignements généraux sont inquiets, ce n'est pas tant qu'ils craignent l'Apocalypse selon Arnaud Mussy. Mais parce qu'en juillet, trois des membres du groupe ont connu un sort tragique. Jérémy s'est suicidé en se jetant sous les roues d'un véhicule. Puis, ce fut Stéphane X qui s'est jeté du haut d'une jolie tour entourée de vignobles, dans le parc du château de Clermont, ayant appartenu à Louis de Funès. Il n'est que blessé. Mais le lendemain, sa femme monte à son tour sur cette tour qui domine le bocage. Nue, une rose à la bouche, dit-on au village du Cellier, pour «rejoindre le jardin d'Eden». Elle est gravement blessée.
Beaucoup, depuis, craignent un suicide collectif du type Ordre du temple solaire, lorsqu'arrivera la date fatidique. D'autant que le noyau dur du groupe s'est replié dans une maison de ville d'un quartier de Nantes, la Jonelière. «Imaginez qu'ils se fassent sauter avec le gaz», s'inquiète une voisine. Pendant de nombreux jours, la maison est restée volets clos, jusqu'à ce qu'hier mercredi, le gourou reçoive quelques journalistes, «pour recadrer un peu les choses».
Kabbale.
Arnaud Mussy est né voici 34 ans à Boulogne-Billancourt. A 22 ans, il découvre l'ésotérisme grâce à la lecture de Paco Rabanne. Il part en Argentine avec, dans ses bagages, le livre d'un certain André Bouguenec. Là, c'est «la révélation, au sens commun du terme». Dès lors, il n'a de cesse de rencontrer l'auteur, exégète de la Kabbale et fervent numérologue. «Je suis devenu son fils, il est devenu mon père spirituel.» Le vieil homme est au crépuscule de sa vie. Il a fondé un groupe, Phare Ouest, une quarantaine d'adeptes. A la mort de Bouguenec en 1997, le fils spirituel a déjà repris les rênes. Il donne conférence sur conférence. Mais son emprise est contestée. L'héritage n'est pas que spirituel, il y a aussi des problèmes d'argent. «J'ai préféré fonder mon propre groupe.» Il crée Néo-Phare, emportant avec lui le noyau dur de Phare Ouest. A vingt kilomètres de Nantes, le groupe vit dans un hameau privé où se succèdent quelques belles demeures. Le cadre est bucolique. Très néo-rural. Là encore, certains s'effraient de la radicalisation de son discours. Notamment, après le 11 septembre 2001. Pour le prophète new-age, «ce qui s'est passé ce jour-là est un message de Dieu : préparez-vous !»En novembre, dans un grand hôtel parisien, il donne une conférence sur ce thème. L'un des auditeurs, qui possède une crypte à Vézelay, lui propose d'y donner deux conférences d'un genre plus particulier. Les dates sont retenues: les 15 et 16 décembre 2001. En fait de conférences, il s'agit plutôt d'expériences hautement mystiques. «On y a senti des énergies sans précédent. Un canal s'est créé entre les participants et Bouguenec.» Depuis l'au-delà, le maître délivre un message: «Jésus est revenu sur terre: c'est Arnaud.» Certains disent que c'est ce jour-là que la nécessité d'un «grand voyage» s'est décidé. En février, tout le monde se cloître dans le hameau pour se préparer. Obéissant aux «consignes» de Bouguenec, Arnaud reforme les couples, pour qu'ils soient plus conformes aux énergies. Il y a des enseignants, un médecin.
La fin du monde a été programmée le 24 du même mois. Des parents inquiets préviennent les gendarmes qui débarquent avec leurs gros souliers: la fin du monde attendra.
«Séducteur.»
Anita (1), qui vit toujours dans le hameau, a quitté le groupe. Mais elle était à Vézelay. «J'essaie de retrouver une vie normale. Mais je ne supporte pas qu'on dise des contre-vérités, notamment sur des cérémonies avec capes et je ne sais quoi. Ce n'étaient que des conférences au cours desquelles Arnaud parlait. C'est vrai, c'est un séducteur, il sait vous envelopper.» Alors, sur quoi portaient ces conférences ? Le visage se ferme : «Je ne me souviens plus.» Après l'intervention des gendarmes, le groupe déménage au Cellier. Arrivent les suicides. A nouveau, ils doivent déménager. Ils ne sont plus que six, désormais basés dans la maison de Nantes. Hier, les volets se sont ouverts. Arnaud et ses apôtres ont parlé. Très communicants. «Suis-je vraiment Jésus? Je n'ai pas reçu d'e-mail de confirmation. Mais l'Apocalypse, c'est la joie. Je vois ça comme le film "Pleasantville", où, d'un coup, le monde se met à se colorer. N'oubliez pas que Dieu est un farceur !».
France : Sectes
Pourquoi la bataille anti-sectes a échoué ( suite 1)
VSD 5 septembre
[Texte intégral]
Droit de réponse VSD n° 1304 du 22 août 2002
A la suite de l'article " Pourquoi la bataille anti-sectes a échoué " Alain Osmont, secrétaire général de la MILS, a tenu à préciser : En marge de l'article reprenant l'argumentation traditionnelle de la scientologie sur la lutte contre les sectes, vous publiez une interview que j'aurais accordée à votre collaboratrice Mme Tosello. Les quelques précisions factuelles concernant la MILS (budget, frais de déplacement, composition du conseil d'administration) que je lui ai fournies lors d'une brève conversation téléphonique ne correspondent ni sur la forme ni sur le fond aux propos qui me sont prêtés. Ainsi
- les frais de déplacement des membres de la MILS (108 685 euros pour 2002) concernent les quinze personnes affectées à cette mission interministérielle pour des missions qui se déroulent à la fois en France et à l'étranger. Ce chiffre est non seulement raisonnable mais insuffisant pour répondre aux sollicitations des différents Etats qui invitent des membres de la MILS pour s'inspirer du modèle français de lutte contre les sectes.
- Le congrès de Pékin, organisé en l'an 2000 par le PNUD sur le phénomène sectaire, régulièrement dénoncé par la scientologie, n'a jamais été " tristement célèbre " comme vous me le faites dire. Alain Vivien y a été invité avec le statut d'observateur.
- Monsieur Groscolas n'a jamais souhaité, pour des questions d'antériorité devenir président de la MILS.
- Enfin, j'avais rappelé à votre collaboratrice qu'Alain Vivien assurait bénévolement la présidence de la MILS. Cette précision importante n'a non seulement pas été reprise mais elle est totalement occultée dans l'article très polémique que vous consacrez à la lutte anti-sectes.Réponse de la rédaction.
Il est regrettable que Monsieur Osmont, qui s'est lui-même proposé de répondre à nos questions à la place d'Alain Vivien, nous ait alors communiqué ces informations erronées qu'il voudrait rectifier aujourd'hui. En effet, que ce soit en ce qui concerne les frais de déplacement de la MILS, la situation de Monsieur Vivien au congrès de Pékin ou les souhaits de Monsieur Groscolas, nous nous sommes contentés de retranscrire ses propos.
France : Sectes
Pourquoi la bataille anti-sectes a échoué ( suite 2)
[Texte intégral]
Suite à l'article VSD n° 1304 du 22 août 2002 le président de l'UNADFI a demandé que soit publié le droit de réponse suivant :
L'article publié dans votre n° 1304 intitulé " Pourquoi la bataille anti-sectes a échoué " est réducteur et surtout démobilisateur par un titre inadapté et maladroit.
Nulle part n'apparaît que la dangerosité sectaire est plus que jamais persistante et il passe sous silence l'important travail quotidien effectué depuis des années, tant par les associations d'aide aux victimes de sectes ( UNADFI, CCMM, mais aussi Attention enfants, GEMPPI etc.) que par la MILS, les Ministères et le législateur.
L'UNADFI, qui ne se mêle pas des querelles de personnes, fédère près de quarante ADFI et Antennes sur tout le territoire national qui ne sont motivées, depuis bientôt trente ans , que par l'aide aux victimes de sectes. C'est la raison d'être et la fierté de tous nos bénévoles et de nos salariés.
Il s'agit d'un travail de tous les instants sans cesse à recommencer face à des sectes uniquement guidées par le pouvoir à exercer tant sur les individus que sur le tissu social et dont les moyens d'action sont sans commune mesure avec ceux du monde associatif.
Notre travail ne peut se comprendre qu'à travers un travail d'équipe. La personnalisation de l'action ne peut que faire perdre le sens des réalités de terrain et entraîner l'isolement. Nous n'échouons pas car les victimes sont là pour prouver que notre travail d'aide se poursuit efficacement et, incidemment, la lutte contre les organisations totalitaires à peau de caméléon.
France : Témoins de Jéhovah
Les médecins ont eu raison de transfuser
Reuters, 5 septembre par Jean Valbay
[Texte intégral]
PARIS, - Les médecins du centre hospitalier de Valenciennes (Nord) ont eu raison de transfuser une jeune femme de 26 ans, témoin de Jéhovah, qui était entrée en service de réanimation suite à une hémorragie au cours d'un accouchement, affirme à Reuters Santé, le président de l'Ordre des médecins, Jean Langlois, qui invoque le devoir d'assistance à toute personne en péril.
Comme de nombreuses personnes qui partagent ses croyances et considèrent que le sang est sacré, cette jeune femme, Carole Guislain, avait exprimé par écrit son refus de toute transfusion sanguine. Les médecins ont respecté cette opposition dans les premières heures de l'hospitalisation, ont tenté de la convaincre d'accepter dans un second temps, puis ont transfusé la patiente en raison de l'aggravation de son état, alors que celle-ci était sous calmants.
Alors qu'un jugement en référé du tribunal administratif de Lille fait injonction au centre hospitalier, au cas où la situation se reproduirait "de ne pas procéder à l'administration forcée de transfusion sanguine contre son gré et à son insu", le président de l'Ordre des médecins oppose pour sa part, le Code pénal au nouveau Code santé publique invoqué par les juges.
Certes, le nouveau Code de santé publique s'appuie sur la loi du 4 mars 2002 sur les droits des malades qui dit : "Toute personne prend avec le professionnel de santé et compte tenu des informations et des préconisations qu'il lui fournit, les décisions concernant sa santé. Le médecin doit respecter la volonté de la personne après l'avoir informée des conséquences de ses choix. Si la volonté de la personne de refuser ou d'interrompre un traitement met sa vie en danger, le médecin doit tout mettre en oeuvre pour la convaincre d'accepter les soins indispensables. Aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment".
Cependant, explique à Reuters Santé, le Pr Langlois, "l'hôpital de Valenciennes et les médecins ont répondu à leur obligation de moyens après avoir essayé, semble-t-il de convaincre la patiente. Le moyen en l'occurrence c'était la transfusion. On ne peut demander à un médecin d'assister à une hémorragie qui va tuer sans réagir. On ne peut leur reprocher d'avoir transfusé ou alors la personne ne devait pas se faire soigner".
"La loi sur les droits des malades est une bonne loi, mais il y a des excès. Le choix du malade doit être respecté en cas de maladie chronique, mais il en va autrement quand la vie est en danger. Certains aspects de la loi ne sont pas acceptables".
Dans la pratique courante de nombreux médecins refusent de soigner les Témoins de Jéhovah qui manifestent leur refus de transfusion sanguine lorsqu'il n'y a pas urgence, par exemple pour poser une prothèse de hanche. D'autres garantissent aux Témoins de Jéhovah, qu'ils feront tout pour éviter les transfusions. Certains transfusent sans le dire, les mettant dans une situation délicate. Enfin, certains Témoins de Jéhovah acceptent du bout des lèvres les transfusions.
Canada : Témoins de Jéhovah
Un père va pousuivre les Témoins de Jéhovah
fr.soc.sectes, 6 septembre par Jean Valbay
[Texte intégral]
Presse Canadienne - Edmonton - Un père dont la fille de 17 ans, membre des Témoins de Jehovah, est morte de la leucémie, jeudi en Alberta, affirme qu'il va poursuivre la communauté religieuse en dommages.
Lawrence Hughes s'était brouillé avec ses proches et avait quitté le groupe religieux, dont les croyances interdisent les transfusions de sang, puis s'était démené pour que sa fille Bethany reçoive les soins de la médecine conventionnelle. La jeune fille de Calgary avait pu recevoir des transfusions cette année après que le gouvernement albertain en ait obtenu la garde, mais les traitements furent interrompus car sa leucémie était trop avancée.
M. Hughes reproche à la Watchtower Society, l'organisme basé à New York à la tête des témoins de Jehovah, d'avoir détruit sa famille en se mêlant du désaccord entre lui et sa femme au sujet des transfusions. «Je tiens la Watchtower Society responsable. Depuis que ma fille est allée à l'hôpital la première fois, elle a continué de tirer les ficelles.» Par ailleurs M. Hughes tente d'obtenir la garde de sa fille la plus jeune. «Si elle a besoin d'être soignée selon la médecine conventionnelle, elle risque d'en être privée», a-t-il déclaré en conférence de presse.
Aux mêmes reporters, devant le Cross Cancer Institute, l'avocat qui représentait la jeune victime, David Gnam, a rétorqué que le père aurait pu voir sa fille à la fin de sa vie mais qu'il ne l'avait pas fait. Mais Lawrence Hughes, qui l'a vue à la mi-juillet la dernière fois, affirme avoir ensuite été limité à une conversation téléphonique par semaine; il ne pouvait pas l'appeler lui-même et il ne savait pas non plus où elle se trouvait au juste lors de ces contacts.
Pour accorder à la province la garde de Bethany Hughes, les tribunaux avaient conclu que l'adolescente ne pouvait pas décider librement des soins requis, étant soumise aux pressions du groupe religieux.
France : Témoins de Jéhovah
La loi contre l'éthique
Le Télégramme, 9 septembre par A.Duroy
[Texte intégral]
D'un côté, une loi, dont le principe est excellent puisqu'elle protège la liberté individuelle. De l'autre, une règle éthique fondamentale du corps médical dont le but est de sauver les vies. Et voilà qu'apparaît entre les deux une opposition radicale, insurmontable, obligeant à choisir entre le respect de la loi et celui de la morale professionnelle !
Dans ce cas-là, que faut-il faire ? C'est le dilemme devant lequel s'est trouvée en août l'équipe médicale de l'hôpital de Valenciennes. Elle a choisi l'éthique professionnelle contre la loi. Et elle a été condamnée par le Tribunal administratif !
« Une atteinte grave et illégale »
Les faits sont simples : une jeune femme de 24 ans subit une hémorragie au cours d'un accouchement. Si elle n'est pas transfusée, elle meurt. Or, adepte des Témoins de Jéhovah, elle refuse la transfusion. Les médecins passent outre. La jeune femme est sauvée, son enfant se porte bien. Mais elle porte plainte, et le tribunal lui donne raison : il y a eu « atteinte grave et manifestement illégale à la liberté individuelle »; il y a eu « violation de la loi de mars 2002 qui stipule l'inviolabilité du corps du patient ».
Lorsqu'elle a été votée, cette loi a été considérée comme un progrès du droit de l'individu. Et elle l'est indéniablement : chacun est maître de son corps, et doit être informé et consulté lorsque, pour une raison ou une autre, cette intégrité physique doit être mise en cause. Sa condition ne prive pas le malade ou le blessé de son libre arbitre et ne confère pas au corps médical le pouvoir de décider à la place du patient. Faute de quoi ce serait la source de bien des abus.
Mais a contrario, peut-on imaginer qu'un médecin laisse mourir une jeune femme de 24 ans sous prétexte qu'elle obéit à une règle absurde d'une organisation sectaire ? Personne ne le comprendrait. Celui qui agirait ainsi pourrait d'ailleurs être condamné pour non-assistance à personne en danger en vertu, cette fois, non plus de la loi mais du code pénal...
Toute règle souffre des exceptions
Un autre cas se présente relativement souvent : la tentative de suicide de quelqu'un qui, parfois, a laissé bien en évidence un message demandant expressément qu'on le laisse mourir. Faut-il lui obéir et ne rien faire ? Autre exemple : s'il se confirme que les exaltés de la secte Néo-Phare, enfermés dans un pavillon nantais dans l'attente de l'Apocalypse, projettent de se suicider comme l'ont fait naguère les adeptes du Temple solaire, faut-il les laisser faire au nom de la liberté de l'individu ?
En réalité, une loi, aussi positive soit-elle, ne peut être parfaitement adaptée à toutes les situations particulières. Elle doit être interprétée. Toute règle souffre des exceptions. Et dans le cas de Valenciennes (comme d'ailleurs dans celui des suicides ou des sectes apocalyptiques), nous sommes bien dans le registre des exceptions puisqu'il ne s'agit pas de protéger l'individu contre un excès de pouvoir médical, mais bien contre lui-même.
France : Néo Phare
Saint Florentin
Libération, 10 septembre 2002 par Sorj Chalandon
[Texte intégral]
Cette maison grise, nous l'avons vue partout la semaine passée. Elle a même été décrite «pavillon banal» par les journalistes filmant l'ordinaire. Devant les volets clos, des voisins avec chien ont dit exactement les mots : «On ne pouvait pas deviner», «on n'a rien remarqué». Instant magique, où l'insignifiant fait place à l'extraordinaire. Plusieurs jours durant, l'image a rôdé autour de la demeure nantaise. A l'intérieur, six personnes qu'on donne pour presque mortes. Qui auraient décidé de s'en aller ensemble, le 24 octobre prochain. Ou pas. Mais peut-être. On ne sait. Alors on a tourné encore et encore, jusqu'à ce que la porte s'ouvre (1).
Arnaud Mussy a 36 ans. Chandail demi-saison et chemise claire, il parle en contrôlant Arnaud Mussy. Soigneusement, il évite le mot de trop, le piège. Souhaite quand même faire plein jour sur Néo-phare, sa secte. A côté de lui, son frère, ou son calque, un autre Mussy Arnaud tout pareil. Un adepte. Gourou parle avec les mains. Adepte l'observe, regarde le journaliste, le gourou, la table basse, le gourou, la table encore. Il y a des insectes affolés dans son sourire. Arnaud : «Je dis, avec le risque de me tromper mais je le dis avec suffisamment de virilité», gourou, table, gourou, «je suis celui qu'on a crucifié il y a 2 000 ans». Le Christ ? Voui. «Mais ça paraît hallucinant quand vous dites ça ?», hasarde le journaliste. Gourou sourit : «Pourquoi ? Pourquoi ?» D'une torsion bouche ouverte, Adepte semble poser la même question. «L'homme par essence se prend pour Dieu, dit Gourou, alors dire qu'on est Jésus, ce n'est pas ce qu'il y a de pire.» Là, Adepte ne tient plus en place. Se recoiffe de la main avec les yeux qui font «et alors ? hein ?
hein ?» Trois autres membres sont assis autour. Tee-shirts blancs, regards francs. Entre cheminée de pierre, tomettes rouges et fauteuil Louis, ils semblent revenir du green, juste avant le thé. Fausse impression. Ils sont citadelle. Ont tout quitté en attendant. Quoi ? La mort, «la fin du monde», soupçonne la police. «La fin d'UN monde», rectifie posément Mussy.Les anciens adeptes affirment que ces gens attendent les ovnis. Des aliens prévus pour le jeudi de la Saint-Florentin, qui vont exterminer les uns et sauver les autres, quelques élus dont Arnaud sera le maître. Mais on ne sourit pas. En juillet dernier, l'un des leurs s'est suicidé et deux autres ont tenté. Dans quarante-quatre jours, du côté de Nantes, cinq hommes et une femme auront l'air con, ou égaré, ou mort. Alors on ne sourit pas.
(1) C'était notamment dimanche à 12 h 40, le Vrai Journal, sur Canal +.
Cité du Vatican : Moon
Le révérend Moon voulait un schisme en Afrique
AFP, 10 septembre 2002 par Sorj Chalandon
[Texte intégral]
Le révérend Moon voulait un schisme en Afrique grâce à Mgr Milingo (Vatican)
CITE DU VATICAN - L'archevêque zambien Emmanuel Milingo a révélé dans ses mémoires, dont des extraits sont publiés mardi par l'hebdomadaire catholique italien Famiglia cristiana, que le révérend Sun-Myoung Moon voulait se servir de lui pour provoquer un schisme au sein de l'Eglise catholique, à partir de l'Afrique.
Les responsables de l'Eglise de l'Unification, fondée par le révérend Moon, avaient "le projet de développer leur présence en Afrique, grâce à mon nom et à mes capacités, en fondant une Eglise catholique parallèle, autonome de Rome, avec une hiérarchie autonome", a-t-il affirmé. "Il y avait un projet bien précis disposant, autant que je sache, de financements importants. Moi-même j'aurais dû être le chef de la nouvelle Eglise", a précisé Mgr Milingo, 72 ans, qui avait épousé le médecin coréen Maria Sung, lors d'un mariage célébré par le révérend Moon à New York. "Il se serait agi d'un schisme ?", lui a demandé le journaliste qui a rédigé l'autobiographie du prélat. "Oui. Mais je ne me serais pas prêté à ce projet. C'était vraiment trop", a commenté Mgr Milingo, en indiquant qu'un document concernant ce plan "a mystérieusement disparu" de sa valise à son arrivée en Italie à l'été 2001.
Famiglia cristiana affirme avoir pu prendre connaissance de ce projet qui prévoyait, selon lui, "un premier investissement de cinq millions de dollars" de la secte Moon. Mais, souligne l'hebdomadaire catholique, "personne au Vatican ne confirme son existence".
Interrogé par l'hebdomadaire sur un possible schisme à l'époque, l'archevêque Tarcisio Bertone, secrétaire de la congrégation vaticane pour la doctrine de la foi, a répondu que "malheureusement, un schisme est toujours possible, quand un évêque se sépare de l'Eglise". Mgr Milingo et Maria Sung, 43 ans, avaient été unis le 27 mai 2001 par le révérend Moon, au cours d'un mariage collectif à New York. Le pape Jean Paul II l'avait ramené dans le giron de l'Eglise en août 2001.
Canada : Terrorisme religieux
Le terrorisme religieux gagne du terrain
Le Devoir , 11 septembre 2002 par Serge Truffaut
[Texte intégral]
Rappel historique -
Au cours de la décennie antérieure, le monde a accouché d'un nouveau type de terrorisme. Qualifié tout simplement de nouveau par un expert comme
Mark Juergensmeyer, doyen de la faculté des études internationales à l'université de Californie, ce terrorisme se distingue de l'ancien, celui qui a eu cours de 1961 à 1990, par ses fondements religieux et l'importance accordée à la dimension symbolique des actes commis. Les attentats du 11 septembre constituent le point d'orgue de ce nouveau terrorisme.Évidemment, il y a une exception. Le premier coup d'éclat effectué au nom de Dieu fut perpétré le 20 novembre 1979 à La Mecque. Ce jour-là, 200 intégristes s'emparèrent de la Grande Mosquée. Aidés ou aiguillés, on ne sait trop, par des forces françaises, les militaires saoudiens prirent d'assaut le premier lieu saint des musulmans. Bilan : 200 morts.
Cela rappelé, le terrorisme religieux se distingue du terrorisme traditionnel par une ferme volonté de marquer fortement les esprits en usant de moyens assurant, si l'on ose dire, le maximum de dégâts matériels et humains. Après avoir multiplié les entrevues avec les auteurs des attentats commis au World Trade Center en 1993, à Oklahoma City en 1995 et contre les cliniques américaines réalisant les interruptions de grossesse, Juergensmeyer a acquis la certitude que ces gens-là avaient ceci de commun que pour eux la fin justifiait les moyens. Qu'au nom de Dieu, il est tout à fait légitime d'anéantir les productions des laïcs.
Lorsque des terroristes tuent ou posent des bombes au nom de la nation ou de Marx, ils visent, règle générale, des élus, des postes de police, des cibles économiques ou des opposants. En deux mots, le terrorisme de l'IRA, de l'ETA ou des FARC en Colombie se conjugue avec cible. Rien de tel avec les autres. Dans le cas de Timothy
McVeigh, par exemple, il a réalisé son acte sans jamais se préoccuper du nombre d'innocents que l'explosion de l'immeuble fédéral entraînerait.
En ce qui concerne celui commis le 11 septembre par Mohammed Atta et ses 18 complices, on a atteint un autre stade.
On a franchi une étape. L'avion n'est plus objet, parmi d'autres, d'un troc. Qui plus est, pour la première fois dans l'histoire moderne, des innocents, les passagers des quatre Boeing, ont été transformés en bombes volantes pulvérisant d'autres innocents.
Autre trait commun à tous ces groupes religieux, la culture du complot. Selon eux, des forces malveillantes ont pour objectif la destruction de l'oeuvre de Dieu. Quelles sont ces forces ? Les mêmes que celles qu'on évoque depuis des lunes, soit les juifs capitalistes et les francs-maçons, auxquels on a ajouté récemment les Américains.
Cela étant, pour illustrer l'expansion du terrorisme religieux, voici des chiffres éloquents : en 1994, on estimait que, sur 49 groupes terroristes répartis dans le monde, 16 étaient religieux. Deux ans plus tard, on en comptait 26 sur 56. Aujourd'hui, on calcule que le réseau travaillant à l'imposition de la dictature de Dieu dépasse la trentaine. Autrement dit, leur nombre a doublé au cours des dix dernières années.
Histoire de retracer l'évolution du terrorisme depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale, on vous propose la chronologie des principaux actes commis.
- 1961 : le 1er mai, un Portoricain du nom d'Antuilo Ramiriez Ortiz détourne un avion de la National Airlines en direction de La Havane où, une fois arrivé, il demande l'asile politique.
- 1970 : le 31 juillet, les Tupamaros enlèvent le conseiller de la US Agency for International
Development à Montevideo, en Uruguay.
- 1972 : le 21 juillet, à Belfast, une attaque à la bombe par des militants de l'IRA se solde par la mort de 11 personnes et 130 blessés. L'événement sera baptisé Bloody Friday en référence au Bloody Sunday du 30 janvier 1972.
- 1972 : le 5 septembre, à Munich, huit Palestiniens du groupe Septembre noir kidnappent 11 athlètes israéliens lors des Jeux olympiques.
-1976 : le 27 juin, à Entebbe, le groupe Baader-Meinhof, en association avec le Front de libération de la Palestine, s'empare d'un avion d'Air France.
- 1978 : le 16 mars, à Rome, le premier ministre Aldo Moro est kidnappé par les Brigades rouges; 55 jours plus tard, il est trouvé assassiné.
- 1981 : l'Armée rouge allemande fait exploser une bombe dans une caserne américaine à Ramstein.
- 1983 : le 18 avril, le Djihad islamique fait sauter l'ambassade américaine à Beyrouth. Bilan : 63 morts et 120 blessés.
- 1983 : le 23 octobre, le Djihad islamique fait exploser des bombes contre des installations militaires américaines et françaises; 242 Américains et 58 Français sont tués.
- 1984 : le 12 avril, à Torrejon, en Espagne, le Hezbollah fait sauter une bombe dans un restaurant fréquenté par des militaires américains. Bilan : 18 tués et 83 blessés.
-1984 : le 5 juin, des terroristes sikhs s'emparent du Temple d'or d'Amritsar, en Inde. Après intervention des forces militaires, on dénombre 100 morts.
-1985 : le 23 juin, des terroristes sikhs et cachemiris font exploser un 747 d'Air India au-dessus de l'Atlantique. Bilan : 329 morts.
- 1985 : le 7 octobre, le Front de libération de la Palestine s'empare du bateau de ligne Achille Lauro; 700 personnes sont prises en otages.
- 1986 : le 5 avril, des Libyens font sauter une discothèque que fréquentent des soldats américains à Berlin.
- 1988 : le 21 décembre, un avion de la Pan Am explose au-dessus de Lockerbie, en Écosse. Des Libyens ont signé cet attentat qui fait 259 morts.
- 1992 : le Hezbollah fait sauter l'ambassade israélienne à Buenos Aires, 29 morts et 242 blessés.
- 1993 : le 26 février à New York, une bombe endommage lourdement le World Trade Center à New York. Commis par des intégristes, cet attentat fait six morts et près de 1000 blessés.
-1995 : le 20 mars à Tokyo, des membres de la secte Aoun déversent du gaz sarin dans le métro : 12 morts et 5700 blessés.
- 1995 : le 19 avril, à Oklahoma City, Timothy McVeigh et Terry Nichols détruisent un immeuble du gouvernement fédéral. Bilan : 166 morts et des centaines de blessés.
- 1996 : le 3 décembre, à Paris, une bombe explose dans le métro. Cet attentat commis par des extrémistes algériens fait quatre morts et 86 blessés.
- 1997 : le 17 novembre, près de Louxor en Égypte, des membres d'al-Gama'at al-Islamiyya tirent sur des touristes. Bilan : 58 morts et 26 blessés.
- 1998 : le 7 août, deux bombes explosent simultanément à Nairobi, au Kenya, et à Dar es-Salaam, en Tanzanie. Les cibles ? Deux ambassades américaines.
- 2000 : le 12 octobre, à Aden, au Yémen, un canot pneumatique rempli d'explosifs s'encastre dans le USS Cole.
France : Témoins de Jéhovah & Néo Phare
Condamnés au nom de la liberté individuelle
Libération, 12 septembre par Colette Landru
[Texte intégral]
Avec les choix de la justice française, j'ai un peu de mal... Une jeune maman refuse une transfusion sanguine salvatrice au nom d'une secte reconnue comme telle.
Les médecins qui la sauvent contre son gré sont condamnés au nom de la liberté individuelle. Deux pages plus loin, je lis que les RG surveillent comme l'huile sur le feu les membres d'une secte qui ont envie de se suicider, que les gendarmes sont déjà intervenus pour les en empêcher. Et leur liberté individuelle, qu'est-ce qu'on en fait, de leur liberté individuelle ?
Attention, Messieurs les gendarmes, attention les gars des RG : un jour, les juges vous condamneront pour assistance à personnes en danger ! Et puis, parti comme ça, je me demande si le bébé dont on a sauvé la maman ne portera pas plainte dans quelques années, parce que sa maman lui aura donné une fessée alors qu'elle devrait être morte depuis belle lurette...
Et puis, parti comme ça, je me demande si les membres de Néo-phare ne vont pas exiger des pensions, des aides de l'Etat, leur permettant de vivre grassement sur Terre puisqu'on les empêche d'aller au paradis...
France : Témoins de Jéhovah
Euthanasie passive
Le Parisien, 12 septembre
[Texte intégral]
Le collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF, majoritaire) s'est dit alarmé, hier, par l'ordonnance du tribunal de Lille qui a donné raison à une femme Témoin de Jéhovah transfusée contre son gré à l'hôpital de Valenciennes (Nord). Refuser de transfuser cette patiente aurait relevé d'un acte d' " euthanasie passive " explique le professeur Carbonne, son secrétaire général
France : Raël
Rejet du pourvoi en cassation
AFP, 12 septembre
[Texte intégral]
Rejet du pourvoi en cassation de quatre Raéliens condamnés pour corruption de mineures
PARIS - La chambre criminelle de la Cour de cassation a rejeté mercredi les pourvois de quatre adeptes du mouvement raélien, reconnus coupables de "corruption de mineures" pour avoir imposé des relations sexuelles à des adolescentes de 15 ans, a-t-on appris jeudi auprès de la Cour.
F.D , et G D, 30 ans, avaient été condamnés à deux ans d'emprisonnement, dont six mois avec sursis par la cour d'appel de Lyon le 24 janvier. X.A et W. B., 33 ans, avaient pour leur part été condamnés à 18 mois d'emprisonnement avec sursis.
La cour d'appel avait expliqué que "prenant prétexte d'activités religieuses, les intéressés ont utilisé leur appartenance au mouvement raélien pour corrompre systématiquement de jeunes adolescentes introduites dans le groupe en raison de l'aveuglement de leurs parents".
Les faits s'étaient déroulés en 1996 et 1997, lors de stages payants "d'éveil à la méditation sensuelle" organisés par la secte, au cours desquels était pratiquée une "exacerbation de la sexualité".
France : Scientologie
Demande de communication de courriers
Courriel, de Daniel Groscolas 14 septembre
[Texte intégral]
La scientologie montre une nouvelle fois qu'elle ne se trompe pas d' adversaire, elle: Sous couvert de sa revue "Ethique et
liberté" la scientologie vient d'écrire à tous les Recteurs de France pour demander communication de tous les courriers qu'ils ont
reçu de l'Inspecteur général Daniel Groscolas au cours des dix dernières années alors qu'il avait en charge la prévention des
risques liés aux sectes dans le cadre du ministère de l'Education nationale!
Si la loi permet d'obtenir communication de certains documents il est évident que cette demande abusive illustre la ténacité
de cette organisation pour tenter de trouver une faille parmi les nombreuses actions menées par D. Groscolas. Maintenant retraité
il n'envisage pas pour autant d'interrompre son action.
Danemark : Tvind (Humana)
Amdi Pertersen est de retour au Danemark
Tvind alert, 14 septembre
[Texte intégral]
Amdi Petersen, 63 ans, le fondateur de Tvind (Humana) un empire que la police accuse de corruption et fraude de l'impôt, est arrivé au Danemark pour faire face aux charges qui pésent sur lui. Petersen est arrivé à Aéroport de Copenhague hier, samedi (14 septembre) à 13.00h escortés par la police danoise. Il doit cxomparaître devant un juge dans un délai de 24 heures.
France : Témoins de Jéhovah
La mortalité maternelle multipliée par 44 chez les Témoins de Jéhovah
Le Quotidien du Médecin n°7177 du 16 septembre 2002.
[Texte intégral]
La France a un taux de mortalité maternelle par hémorragie parmi les plus élevés d'Europe et les que!que 5 000 gynécologues-obstétriciens sont étonnés de la décision de justice qui vient: de donner raison à une femme transfusée contre son gré alors qu'elle souffrait d'une hémorragie consécutive à un accouchement
" Une récente étude américaine montre qu'en l'absence de transfusion le risque de décés maternel est multiplié par 44 chez les fermes Témoins de Jéhovah "(1), souligne le Pr Bruno Carbonne, secrétaire général du Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF)
Pour la profession (2), qui se dit " alarmée " par l'ordonnance du tribunal administratif de Lille du 25 août donnant raison á une femme Témoin de Jéhovah transfusée contre son gré á l'hôpital de Valenciennes (" le Quotidien des 6 et 9 septembre), il n'est pas question d'" être complice de cette euthanasie passive ". " Le recours aux transfusions sanguines est devenu extrêmement rare en France depuis le procès du sang contaminé [ ] mais il y a des situations où elles restent nécessaires pour éviter des décès ", affirme le praticien.
" La France a un des taux de mort maternelle par hémorragie parmi les plus élevés d'Europe et, selon le travail du Comité national d'Experts (CNE qui analyse chaque cas de décès, le retard á la mise en route des traitements de l'hémorragie est le principal facteur de risque d'une évolution fatale", ajoute-t-il.
Le CNE, présidé par le Pr Gérard Lévy, a été créé par le ministère de la Santé en 1995. En 1995-1997, le pays avait une mortalité maternelle de 10,4 pour cent mille, contre 9,5 chez les Quinze. L'hémorragie, en général, arrivait en tête des causes de décès (18,6 %), devant l'hyper-tension (15,6%), les maladies thromboemboliques (10,5 %), les embolies amniotiques (7,6 %) et les infections (4,2 %). Au Royaume-Uni, oùle taux de mortalité maternelle était de 7 pour cent mille en 1990-1994 (3), les premières causes de décès sont les complications de l'hypertension artérielle et les complications thromboemboliques, indique au " Quotidien " le Pr Carbonne.
A Valenciennes, Mme X souffrait d'une hémorragie consécutive á un accouchement qui pouvait menacer sa vie.
"La surenchère de la judiciarisation de la médecine est en train de se confirmer "; estime le représentant du CNGOF, qui se demande s'il ne faut pas dorénavant " choisir entre un procès pour non-assistance à personne en danger ou un autre pour non-observance de la loi Kouchner sur les droits des malades " du 4 mars 2002.
" Comment imaginer que, même muni de documents attestant le refus de la transfusion, un médecin assiste au décès d'une jeune femme qui vient de donner naissance á un enfant, sans avoir recours á tous les moyens ?" s'interroge le gynécologue.
Philippe ROY
(1) Cf. Singla, American Journal of Obstetrics and Gyneecology -, n° 185, pp. 893-895.
(2) 49 % Sont des libéraux exclusifs et 21 % des hospitaliers du secteur public à temps complet
(3)Pour la mémé période, 5,5 pour cent mille en Finlande, 5,6 au Danemark.
France : Actualités diverses
Mgr Jean Vernette est décédé, lundi 16 septembre 2002
l'Evènement 17 septembre 2002.
[Texte intégral]
Né en 1929 à Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), prêtre du diocèse de Montauban, Mgr Jean Vernette a été directeur national du catéchuménat en France, coordinateur des catéchuménats européens et Vicaire épiscopal à Montauban.
Docteur en théologie, licencié en philosophie et droit canon, il était connu pour sa grande connaissance des sectes. Responsable du service national "Pastorale, sectes et nouvelles croyances" dans la commission épiscopale de la Mission universelle de lÉglise en France, il a collaboré à plusieurs revues.
Il a rédigé de nombreuses publications sur les sectes et des ouvrages sur la catéchèse et la pastorale : "La méthode catéchétique de Théodore de Mopsueste" (Rome), "Pour les adolescents daujourdhui : des Temps-forts" (Sénevé), "Seront-ils chrétiens ? Perspectives catéchuménales" (avec le P. H.Bourgeois, ed. Chalet), "Sectes et réveil religieux, quand lOccident séveille" (Salvator), "Dictionnaire des groupes religieux aujourdhui" (avec Claire Moncelon, puf), "les sectes" (puf), "L'Eglise catholique et les sectes" (document SNOP 15 janvier 2001, numéro 1086)
Ses obsèques seront célébrées mercredi 18 septembre, à 15heures, en léglise Notre-Dame de la Paix à Montauban.
Angleterre : Actualités diverses
Christopher Reeve accuse Bush et les catholiques de freiner la recherche
AFP 17 septembre 2002.
[Texte intégral]
LONDRES - L'acteur américain Christopher Reeve, paralysé à la suite d'une chute de cheval en 1995, a accusé mardi le président américain George W. Bush et les catholiques de freiner la recherche sur les cellules-souches embryonnaires qui pourrait lui permettre de remarcher. "Nous avons eu une grave violation de la séparation entre l'Eglise et l'Etat dans le débat sur cette technologie", affirme l'acteur rendu célèbre par Superman dans un entretien publié mardi par le quotidien britannique The Guardian.
"Il y a des groupes religieux -je crois que ce sont les Témoins de Jehovah- qui considèrent comme un péché de recevoir une transfusion sanguine", poursuit M. Reeve. "Et si le président décidait de les écouter, eux, plutôt que les catholiques qui est le groupe qu'il écoute lorsqu'il s'agit de recherche sur les cellules souches embryonnaires. Où en serions-nous avec les transfusions sanguines ?" "Quand j'ai été blessé, je pensais qu'un financement adéquat et une expertise scientifique suffisante pourrait amener l'espoir. Mais ce n'est pas le problème: le budget des instituts nationaux de la santé est passé de 12 milliards de dollars lorsque j'ai été blessé à plus de 27 milliards de dollars maintenant", poursuit-il. "Ce que je n'avais pas prévu, c'est l'influence de la politique", indique l'acteur. "Je suis en colère et déçu. je crois qu'on pourrait être bien plus avancés dans la recherche scientifique, et je serais dans une situation bien différente".
Christopher Reeve, qui fêtera dans quelques jours ses 50 ans, dépense 270.000 livres (450.000 euros) par an en traitements et dispose d'une équipe permanente qui l'aide notamment en stimulant ses muscles pendant deux heures par jour.
Grâce à cette thérapie intensive, il peut de nouveau bouger les doigts de la main gauche et les orteils.
France : Sectes
Le Parlement américain condamne la thérapie Rebirth
Washington Post (The Associated Press) 17 septembre 2002
[Texte intégral]
WASHINGTON - Le parlement a voté mardi pour condamner une technique thérapeutique connue sous le nom de Rebirth, sous prétexte qu'elle est dangereuse et nuisible et il a encouragé tous les états américains à mettre en place une loi l'interdisant.
"J'encourage tous les états à mettre hors-la-loi cette science vaudou et à empêcher une autre tragédie de se produire", a expliqué la députée Sue Merick, R-N.C., auteur de la Résolution facultative adoptée à l'unanimité par 397 voix à zéro.
Le Rebirth est une thérapie utilisée pour traiter les difficultés relationnelles propres à certains enfants adoptés qui résistent à s'attacher à de nouveaux parents. On met les enfants sous des oreillers, édredons et couvertures supposés représenter le ventre maternel, et on les encourage à trouver leur voie pour en sortir, pour émerger "re-né" - né à nouveau - avec leurs parents adoptifs.
En 2000, une gamine de 10 ans de l'état de Caroline du Nord, où réside la députée Mirick, a été étouffée lors d'une séance de rebirth pratiquée au Colorado. Quatre adultes se sont assis sur les oreillers et couverures couvrant la fillette, lui appliquant une pression de centaines de kilogs. Deux des thérapeutes ont été condamnés à 16 ans lors du décès de Candace Newmaker.
Le Colorado a depuis interdit la thérapie de rebirth, qui n'est pas reconnue par les groupes principaux de psychologie et de psychiatrie.
La résolution signale que quatre autres enfants sont morts de diverses formes de cette thérapie.Le projet de loi est le H.Con. Res. 435.
On the Net: Congress: http://thomas.loc.gov.
France : Témoins de Jéhovah
Jéhovah contre Hippocrate : un mort !
Charlie Hebdo 18 septembre 2002 par Sylvie Coma
[Texte intégral]
"Cette fois-ci, nous n'avons pas eu de déboires judiciaires. Nous avons respecté la volonté du patient : il est mort. "
Voici, cliniquement résumée par un néphrologue de la région lyonnaise, l'histoire d'un Témoin de Jéhovah, décédé cet été pour avoir refusé une transfusion sanguine, après une transplantation rénale.
Passant volontairement sous silence l'émotion qui a régné dans son service pendant les dix jours d'agonie du patient, le médecin choisit aujourd'hui d'exposer froidement le problème auquel l'équipe médicale s'est trouvée confrontée. Le Témoin de Jéhovah refusant catégoriquement de se laisser transfuser, le personnel hospitalier s'est retrouvé pris en tenaille entre la nouvelle loi Kouchner du 4 mars 2002, qui stipule qu'"aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne", et l'obligation qu'a tout médecin de porter assistance à personne en danger.
Pendant dix jours, donc, les membres du service de transplantation rénale se sont succédés au chevet du malade pour essayer de le convaincre.
Peine perdue : "le sang est le siège de l'âme" et le mourant est déterminé à ne pas enfreindre les préceptes de la Bible.Au pied du lit, aux côtés de l'épouse et des enfants, également adeptes de la secte, " une espèce de gourou " bombarde l'équipe soignante de directives médicales. " Cet homme directement envoyé par la congrégation pour prodiguer ses conseils techniques, est un responsable local du Comité de liaison hospitalier (CHL) ", témoigne un ancien adepte. " Les CHL sont des équipes spécialement formées en communication sur la question du sang et chargées de faire du lobbying auprès des professionnels de la santé. Campagnes, conférences, périodiques... L'organisation est dirigée depuis New York, par une dizaine de gérontes. Sous couvert d'un pseudo-habillage scientifique, où ils invoquent les risques liés aux transfusions sanguines, ils infiltrent le milieu médical et rendent les médecins, à leur corps défendant, complices d'un conditionnement mortel. " En 2000, le Bureau d'information des Témoins de Jéhovah de Louviers lançait une vaste campagne sur le thème "Médecine et chirurgie sans transfusion" :
20 millions de brochures, prônant le refus systématique de toute transfusion sanguine, sont distribuées en quelques semaines et 21 conférences "scienttifiques" sont organisées en France. Des médecins y participent. La revue de la secte, Réveillez-vous, affirme alors : " plus de 90 000 médecins dons le monde ont fait savoir qu'ils étaient disposés à soigner les Témoins de Jéhovah sans avoir recours au sang ".
"En tout cas. en ce qui nous concerne, conclut le néphrologue de l'hôpital lyonnais après la mort de son patient, pour respecter l'interdit divin, nous avons épuise toutes les thérapeutiques substitutives imaginables et avons été obligés de maintenir des techniques invraisemblablement coûteuses et totalement inutiles. C'est comme si on avait essayé d'éteindre un incendie avec tout, sauf de l'eau."
France : Sectes
L'argent caché des sectes
L'Express 18 septembre 2002 par Gilles Gaetner
[Extrait]
Des scientologues aux raéliens, en passant par Moon et Dianova, les mouvements sectaires promettent tous à leurs fidèles une vie meilleure. Mais se préoccupent surtout de faire fructifier la fortune de leurs gourous. Quitte à s'affranchir de la loi
L'argent, nerf de la guerre. Depuis belle lurette, les sectes l'ont compris, utilisant tous les moyens pour s'enrichir ou asseoir leur fortune: dons, multiplication de structures commerciales, subventions publiques, batailles contre le fisc, etc. Qu'ils s'appellent gourous ou prêtres, leurs dirigeants n'hésitent pas à organiser des circuits de financement opaques ou à mettre sur pied des systèmes d'évasion fiscale, devenant ainsi d'authentiques délinquants en col blanc.Les sectes, surtout les plus influentes - Eglise de scientologie, Moon et Témoins de Jéhovah - sont ainsi devenues des empires financiers aux ramifications internationales. Ce qu'attestent quelques chiffres.
Au niveau mondial, l'Eglise de scientologie - qui revendique 30 000 adeptes en France - dispose d'un trésor de guerre de 400 millions de dollars, déposé dans des banques en Suisse, au Liechtenstein et à Chypre. Moon, véritable multinationale, propriétaire de chantiers navals, d'entreprises de machines-outils, de journaux, réalise, bon an mal an, 500 milliards de dollars.
[....]
Consciente, elle aussi, que les investissements dans l'immobilier demeurent très rentables, la pieuvre sectaire achète - c'est un rite immuable - des châteaux, des manoirs et autres domaines, pour y accueillir ses ouailles. Ainsi, les Témoins de Jéhovah disposent, en France, d'un patrimoine immobilier d'une valeur de 600 millions de francs. Soit le tiers du patrimoine immobilier des sectes. La Soka Gakkaï, avec plus de 150 millions, n'est pas mal lotie non plus. Suivie par Dianova - nouvelle dénomination de l'association Le Patriarche, animée autrefois par Lucien Engelmajer - 100 millions, et par Moon, 39 millions. Une secte très puissante au Brésil (3 millions de fidèles), l'Eglise universelle du royaume de Dieu, fondée par l' «évêque» Macedo, ex-employé de la Loterie nationale brésilienne, a également montré son goût pour la pierre: en octobre 1999, elle a racheté le mythique music-hall parisien la Scala, où se produisaient Mistinguett et Maurice Chevalier, et qui devint un cinéma porno dans les années 1970. Coût: 13 millions de francs. L'objectif? Le transformer en lieu de culte.Les gourous ne s'oublient pas, menant souvent grand train. L'animateur du mouvement Raël, Claude Vorilhon, qui vit au Canada, a l'habitude de parcourir le monde et de rouler dans de somptueuses limousines. Le maître prêcheur de la secte Siderella a acquis une petite flotte de bateaux de plaisance. Aux Etats-Unis, le grand patron de l'Eglise de scientologie gagne 3 millions de dollars par an. Lucien Engelmajer, 82 ans, sous le coup d'un mandat d'arrêt international d'une juge toulousaine, jouit d'une confortable retraite en Amérique centrale, au Belize. Il y a assuré ses vieux jours, grâce à des fonds opportunément placés en Espagne et en Suisse.
Les sectes ont donc de beaux jours devant elles. Même si, parfois, la justice parvient à bloquer leurs avoirs. Du reste, signe d'un malaise profond de notre société, leur influence - notamment celle des sectes dites «guérisseuses» - ne cesse de croître, non seulement dans les pays de l'ex-bloc soviétique, mais aussi dans le monde occidental, et particulièrement en France. C'est ainsi: bon nombre d'individus fragiles, à la recherche d'un monde meilleur, se précipitent vers ces mouvements qui abusent de leur crédulité en leur promettant monts et merveilles. Hélas, ils déchantent souvent, se retrouvant dépouillés de leur argent ou dans un état psychique lamentable, quand ils ne sont pas victimes de violences physiques ou d'agressions sexuelles. Mais, depuis quelques années, la prise de conscience du danger que représentent les sectes s'est accélérée. Grâce aux commissions d'enquête parlementaires, à l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi), longtemps présidée par Jeanine Tavernier, et au travail efficace de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils). Grâce aussi à l'administration, qui ne reste pas inerte.
Le fisc, d'abord. Celui-ci, désormais, frappe là où ça fait mal, c'est-à-dire au portefeuille. La Soka Gakkaï, qui a omis de signaler les revenus provenant de ses stages, en sait quelque chose: elle a écopé, pour la période 1987-1991, d'un redressement de 19,6 millions de francs. La Rose-Croix, qui a agi de même pour ses prestations «ésotériques et à distance» (sic), a été globalement redressée de 117 millions de francs entre 1989 et 1991, puis entre 1992 et 1994... avant de bénéficier d'une remise de 32 millions. La Direction générale des impôts se montre également intraitable lorsque les sectes oublient d'acquitter les droits de donation sur les dons manuels reçus. Et là, l'addition est salée. Les Témoins de Jéhovah, par exemple, ont eu droit à un redressement de 297 millions de francs pour la période allant de 1993 à 1996. Ces bonnes intentions ne sont pas toujours suivies d'effet: la commission d'enquête parlementaire sur la situation patrimoniale des sectes, dont le rapporteur était le député (apparenté PC) de Seine-Saint-Denis, Jean-Pierre Brard, déplorait, en 1999, que les créances du fisc ne soient que partiellement recouvrées.
La justice, qui a désormais un correspondant sectes dans chaque parquet général, n'est pas en reste. A l'heure actuelle, une soixantaine d'informations judiciaires sont ouvertes. Toutes concernent des délits financiers: abus de confiance, détournement de fonds au préjudice d'adeptes, voire blanchiment. Dans ce domaine, les tribunaux ne lésinent pas, infligeant des sanctions lourdes. René Lobraïco, ex-dirigeant de l'association Alpha et Oméga (objet: «L'étude, la recherche et le développement holistique de l'être»!), avait l'habitude de vendre des talismans - entre 15 000 et 50 000 francs l'unité - et de faire supporter le montant de son loyer à son association. Cet ex-moniteur d'auto-école allait même jusqu'à réclamer, en juin 1993, une dîme
de 200 000 francs à un couple désireux de devenir membre fondateur d'Alpha et Oméga. La cour d'appel de Lyon l'a condamné, le 7 février 2001, à trente mois d'emprisonnement, dont quinze avec sursis, 300 000 francs d'amende et une interdiction de ses droits civiques pendant cinq ans. Une condamnation non définitive, Lobraïco s'étant pourvu en cassation.
Philippe Weber et son épouse, Sabine de Bono, dirigeants de l'Académie pour la science future, installée dans la région d'Autun, négligeaient de déclarer leurs employés à l'Urssaf et, en prime, sollicitaient de l'Etat des allocations d'aide aux chômeurs. Ce qui leur a permis d'empocher indûment 285 170 francs entre 1996 et 1998, avant de disparaître de la circulation. La justice les a condamnés par défaut à dix-huit mois d'emprisonnement avec sursis et à 10 000 francs d'amende. Si d'aventure Philippe Weber et Sabine de Bono réapparaissent, ils seront à nouveau jugés.Détourner les dons des adeptes
Berthe Vitalien, animatrice à la Martinique de la Communauté Notre-Dame-du-Rosaire (une soixantaine de membres), ne se gênait pas pour détourner les «cotisations» de ses adeptes à des fins personnelles. Entre 1999 et 2001, elle fait verser 500 000 francs sur ses comptes bancaires, et utilise l'argent de la communauté - 400 000 francs - pour acquérir un terrain et effectuer des travaux d'aménagement dans sa maison. Le tribunal correctionnel de Fort-de-France lui a infligé, le 18 mars 2002, un an de prison avec sursis et 30 000 euros d'amende (200 000 francs).
Soutirer de l'argent, c'était aussi le truc de Claudio Di Giorgio. Cet étrange personnage, âgé d'une quarantaine d'années, toujours vêtu d'une chemise et d'un pantalon noirs, était censé organiser des stages - via sa société Leader Ship Academy - pour des cadres commerciaux. Sauf qu'il proposait surtout, lors de chaque stage - contre argent, évidemment - des placements mirobolants. Quelques dizaines de gogos s'y sont laissé prendre et n'ont rien vu venir. Di Giorgio, lui, a gagné 3 millions de francs, placés dans une banque à Lons-le-Saunier (Jura). Alpagué l'année dernière, il a été extradé vers l'Allemagne, où il était poursuivi pour exercice illégal de la profession de banquier.
Un autre fléau touche le mouvement sectaire: les atteintes aux personnes, que ce soient des agressions sexuelles, des viols ou des abus de faiblesse. A ce jour, une trentaine d'informations judiciaires ou d'enquêtes préliminaires sont ouvertes. A l'inverse des délits économiques, les investigations sont plus difficiles, certaines victimes revenant fréquemment sur leurs accusations. Il n'empêche: quand les enquêtes aboutissent, la justice ne laisse rien passer (lire l'article "Les curieuses moeurs des raéliens").
Malgré les coups que leur porte la justice, les sectes ne désarment pas, persévérant dans leur prosélytisme et leur quête effrénée de ressources. La principale d'entre elles est constituée par les dons. Selon l'enquête parlementaire sur la situation financière et patrimoniale des sectes, l'adepte doit verser un pourcentage de ses revenus: 7% pour le mouvement Raël; entre 10 et 20% pour l'Eglise universelle du royaume de Dieu, l'Eglise internationale du Christ et l'Eglise de scientologie. La règle commune se situe autour de 10%. Et ça marche! Jugez plutôt: les Témoins de Jéhovah recueillent, bon an mal an, 38,11 millions d'euros. Gourmands, les jéhovistes vont même jusqu'à solliciter des prêts - pouvant atteindre 137 200 euros - auprès de particuliers. La Rose-Croix, pour sa part, table sur une vingtaine de millions de francs collectés, chaque année, auprès de ses membres; la Soka Gakkaï, sur 15 millions de francs, et Mahikari, sur 10.
Le recours au financement public constitue également une source de revenus non négligeable... Mais, là, les sectes avancent masquées, déjouant la vigilance de l'administration. Edifiantes ont été les subventions allouées par l'Etat à l'Association des droits et devoirs des positifs et porteurs du sida (Addepos), émanation, en réalité, de l'association Le Patriarche. De 1992 à 1995, elle a touché 24 millions de francs. Aujourd'hui, Dianova ne recevrait plus un centime de l'Etat. Lucien Engelmajer avait même trouvé une autre source de financement, plus pernicieuse: que l'adepte lui reverse son revenu minimum d'insertion! D'autres mouvements vont jusqu'à exiger la rétrocession des allocations familiales. Une pratique courante chez Tabitha's Place, qui recueille, par ce biais, 500 000 francs par an. Ce n'est pas un hasard si, jugeant ce filon juteux, les sectes tentent de séduire les chômeurs ou les milieux défavorisés.
Toujours à la recherche de subsides, quelques malins ont eu l'idée de créer un parti politique. Une façon commode de bénéficier de l'argent public prévu par la loi du 15 janvier 1990 sur le financement de la vie politique. Ce texte permet à toute formation, à condition qu'elle présente 50 candidats à des élections législatives, d'avoir droit à la distribution de deniers publics. A ce jour, deux sectes ont fondé leur propre parti: la Méditation transcendantale, avec le Parti de la loi naturelle (PLN), et le Mouvement humaniste, avec le Parti humaniste (PH).
Bien que n'ayant recueilli que 26 000 voix aux législatives de 1993, le PLN a pu recevoir 284 000 francs par an de 1993 à 1997. En raison d'un score plus médiocre lors des législatives de juin 1997 (11 329 voix), le Parti de la loi naturelle n'a pu être crédité que de 123 489 francs, toujours chaque année, jusqu'en 2002. Quant au Parti humaniste, aux scores plus confidentiels encore (3 508 voix aux législatives de 1997), il a récolté un peu moins de 40 000 francs par an de 1997 à 2002.
Ce n'est pas le moindre des paradoxes: soucieux de se déconnecter au maximum de la société, souvent très critique envers le matérialisme et son pendant, l'argent, le mouvement sectaire a recours à toutes les ficelles pour faire fructifier sa fortune. Sans négliger les procédés classiques: en 1997, la Soka Gakkaï détenait un portefeuille de sicav de 64 millions de francs, tandis que la Rose-Croix pouvait escompter, en 1998, grâce à ses placements financiers, un gain de 1,3 million de francs.[....]
France : Sectes
Les châteaux, un placement très prisé
L'Express 18 septembre 2002 par Gilles Gaetner
[Extrait]
C'est une constante: la plupart des sectes investissent dans la pierre, en achetant châteaux, manoirs et autres gentilhommières. Destinés à accueillir les adeptes, ils permettent également aux dirigeants d'y vivre luxueusement. Catalogue (non exhaustif), avec prix. Edifiant...
Fédération internationale pour le développement de l'alimentation instinctive (Fidali)
Animée par Guy-Claude Burger, condamné en 2001 à quinze ans de réclusion criminelle pour viols et viols aggravés, la secte, appelée désormais Orkos, est propriétaire du château de Montramé (Seine-et-Marne). Valeur: 4,6 millions de francs. Montramé est actuellement loué à une SCI suisse, La Perrausse SA, pour 200 000 francs par mois.Fédération française pour la conscience de Krishna
Krishna possédait, dans le Jura, le château de Romange (87 hectares de prés et de bois), qu'elle a cédé, en décembre 1999, pour 3,3 millions de francs. Ces derniers temps, la fédération envisageait de transformer son autre château, celui de Bellevue-Chatenois, également dans le Jura, en Relais et châteaux. Krishna est aussi propriétaire du domaine d'Oublaisse, à Luçay-le-Mâle, dans l'Indre.Association Le Patriarche (Lucien Engelmajer), rebaptisée Dianova
Propriétaire, via des sociétés civiles immobilières, de trois châteaux dans la région toulousaine. Le plus impressionnant, le domaine de La Mothe, à Saint-Cézert (Haute-Garonne), comprend un château, une discothèque, un théâtre et une piscine. Valeur totale: 9 millions de francs.Association pour l'unification du christianisme mondial (Moon)
Possède, notamment deux châteaux: celui de Bellinglise, à Elincourt-Sainte-Marguerite (Oise), et celui de Chalain, à La Poterie (Maine-et-Loire). Le premier, qui date du XIIe siècle, situé dans un parc de 200 hectares, abrite un hôtel-restaurant haut de gamme. Coût: 20 millions de francs. Le second, estimé à 10 millions de francs, abrite le siège d'une société immobilière de Moon, la Société européenne de gestion immobilière (Segi).Ecole internationale de la Rose-Croix d'or
Propriétaire de deux châteaux. Le premier, dénommé château de la Haye, situé sur la commune de Guerville (Seine-Maritime), comporte appartements, salle de réunions et salle de prière. Valeur: 3 millions de francs. Le second, le château Tourtel, édifié à Tantonville (Meurthe-et-Moselle), est agrémenté d'un parc de 15 hectares. Estimation: 2,5 millions de francs.Soka Gakkaï
De toutes les sectes, c'est elle qui a effectué les investissements immobiliers les plus importants. En 1989, elle acquiert, pour 49 millions de francs, le château des Roches, à Bièvres (Essonne), où séjourna, vers 1830, Victor Hugo. L'année suivante, elle achète le domaine des Forges, à Trets (Bouches-du-Rhône), sur lequel la Soka Gakkaï a construit un bâtiment de style japonais, un temple et un internat. Coût: 16 millions de francs. La secte est également propriétaire du château du Pré, à Chartrettes (Seine-et-Marne), estimé à 50 millions de francs.Fraternité blanche universelle (FBU)
Propriétaire, près de Fréjus (Var), du domaine du Bonfin (60 hectares), qui comporte une bâtisse de 616 mètres carrés, ainsi que divers bâtiments pouvant accueillir 1 000 personnes. Valeur: 2 millions de francs.Azur mieux-être (anciennement Siderella)
Possède le château de Jaugy (18 hectares), à Gièvres (Loir-et-Cher), transformé en hôtel-restaurant. Prix: 1,89 million de francs.Ordre apostolique Therapeutic Healing Environment (ex-Tabitha's Place, actuellement appelée La Ferme)
Dispose d'un manoir à Sus-Navarrenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, destiné à recevoir des dignitaires de la secte. Valeur: 2 millions de francs.Tradition- Famille-Propriété
A acquis, il y a quelques années,un magnifique château avec tourelles, Jaglu, situé à Châteauneuf-en-Thymerais (Eure-et-Loir), sur un terrain de 2,35 hectares. Valeur: plus de 5 millions de francs.Contre-Réforme catholique. Le Sacré-Cur de Jésus
Propriétaire d'une belle maison bourgeoise, à Saint-Parres- lès-Vaudes, dans l'Aube, agrémentée d'un parc boisé de 2 hectares. Montant: 3,5 millions de francs.
Chine : Falungong
Lourdes condamnations pour diffusion de films du Falungong
AFP, 20 septembre 2002
[Texte intégral]
PEKIN - Quinze membres de la secte interdite Falungong qui avaient réussi à diffuser des films de la secte à la télévision chinoise ont été condamnés vendredi à des peines allant de 4 à 20 ans de prison, a rapporté l'agence Chine nouvelle.
Le tribunal intermédiaire de la ville de Changchun (nord-est), a rendu son verdict à l'issue d'un procès qui s'était ouvert mercredi. Les accusés, dont les noms ne sont pas cités par l'agence, ont été accusés d'avoir piraté en mars les réseaux de télévision câblés des villes de Changchun et de Sonyuan, une ville située à 150 km au nord de Changchun.
Les condamnations sont particulièrement lourdes dans la mesure où la loi chinoise prévoir des peines allant de 3 à 7 ans pour un dérangement des émissions de radio ou de télévision ou des installations publiques de télécommunications.
Canada : Intégrisme religieux
Mauvais traitements à enfants
National post 20 septembre 2002 par Richard Foot (Traduction Corinne Cuidard)
[Texte intégral]
CHARLOTTEVILLE (Canada)-Un garçon de 14 ans a déclaré hier devant le tribunal que lui-même ainsi qu'un groupe d'enfants plus jeunes ont vécu pendant plus de six ans comme des esclaves d'une femme âgée qui dirige une communauté pseudo religieuse sur l'Ile du Prince Edouard (P.E.I).
Il a précisé que les enfants étaient frappés presque chaque jour par cette femme, ainsi que par leurs parents et ce parfois jusqu'au sang ou l'évanouissement.
Lucille Poulin, âgée de 78 ans ancienne nonne catholique, est accusée d'avoir violenté cinq des neufs enfants qui vivaient au sein de cette stricte " famille " religieuse. Par décision de la cour, le nom des enfants ne peut pas être publié . Les dix sept membres de la communauté se sont établis en 1995 dans une ferme et tenaient un restaurant routier : le groupe s'était déplacé dans l'est après avoir été mis sous surveillance par les instances officielles de la protection de l'enfance de Westlock, Alta.
Ce ne fut qu'à l'été 2001, après qu'un garçon de 9 ans et sa sur de 11 ans se soient échappés une nuit de la communauté, que les autorités de l'Ile du Prince Edouard enquêtèrent sur le groupe et retirèrent les autres enfants de la communauté. Quatre femmes, dont deux mères des enfants y sont restées.
Durant le procès, le garçon a été protégé par un écran placé dans le box des plaignants, des tentatives d'intimidation éventuelles de Mme POULIN. Cette dernière est restée assise silencieusement pendant toute la durée de la déposition de l'enfant, le regardant d'un air glacial et dodelinant parfois de la tête . A la barre, le garçon n'a pas manqué de courage. Il a confié qu'il avait eu peur une fois que Mme POULIN ne le tue et qu'à présent il voulait s'en venger. Il a décrit les conditions de vie des enfants, soumis à un très lourd régime de travail quotidien qui les absorbait de 6h30 du matin à 22h30.
Hors des périodes de travail scolaire à domicile qui avaient lieu le matin, lui devait laver des assiettes et éplucher des pommes de terre au restaurant, source de revenus de la communauté. " je travaillais toute la journée, beaucoup d'heures " dit-il " pratiquement tous les enfants travaillaient au restaurant " Il ajoute que Mme POULIN, et non les couples de parents du groupe, fixait toutes les règles, supervisait les enfants et régentait les opérations avec une poigne de fer.
A la question de savoir d'où Mme POULIN tenait une telle autorité, le garçon répond " Elle l'a eu de nulle part, elle a juste fait ce qu'elle voulait et nous a tenu en esclavage pour ses besoins personnels. Elle disait qu'elle était ressuscitée et qu'elle avait parlé à Dieu mais je ne l'ai pas cru. J'ai compris que cela faisait juste partie de son jeu ".
Ce témoignage diffère quelque peu de ceux produits par deux hommes de la communauté. Ces derniers ont rapporté à la Cour que Mme POULIN leur avait fait un lavage de cerveau afin de leur faire croire qu'elle était un prophète chrétien avec le pouvoir d'invoquer la mort de ceux qui lui résisteraient. Le garçon précise que les enfants n'ont jamais cru à ces " bobards " religieux mais qu'ils étaient impuissants à se rebeller, en particulier, au milieu des coups réguliers qu'ils recevaient avec une batte en bois ou une pagaie.
Hier, au tribunal, le garçon s'est penché par dessus une chaise, mimant comment les enfants recevaient leurs châtiments corporels qui comprenaient de 7 jusqu'à 40 coups à chaque fois. Mme POULIN attrapait aussi les enfants par la gorge et appuyait leur tête sur la chaise jusqu'à ce qu'ils s'évanouissent. Les enfants se " réveillaient " avec des coupures et des bleus aux fesses et aux cuisses. Il ajoute encore qu'une fois sa sur a eu le lobe de l'oreille ensanglanté et meurtri tant Mme POULIN l'avait tiré fortement. " Elle entrain d'un coup en rage et s'en prenait aux plus petits elle disait qu'elle devait chasser le démon qui était en eux. "
Mme POULIN a reconnu avoir frappé les enfants mais dément avoir employé une force excessive. Au cours d'une interview télévisée l'an dernier, elle a expliqué que " Jésus a du apprendre dans la souffrance et doit ne être de même pour les enfants. Nous aimons ces enfants. Mais Dieu passe avant eux et la parole de Dieu dit d'enseigner la discipline aux enfants à la baguette. "
Deux des hommes de la communauté ont eux aussi avoué avoir battu les enfants mais en rejettent toute responsabilité, argumentant qu'ils exécutaient des ordres de Mme POULIN. Chacun d'entre eux a obtenu l'immunité en échange de leur témoignage contre Mme POULIN. Lorsque le National Post a enquêté afin d'établir le raison pour laquelle ces hommes et d'autres adultes n'étaient pas incriminés , Darrel Coombs, avoué à la Cour Suprême a répondu " ne me demandez pas pourquoi. " Le garçon de 14 ans, en grandissant s'est rebellé contre l'autorité de Mme POULIN, la menaçant de la frapper à son tour avec la batte alors qu'elle était entrain de s'acharner sur un plus petit. " Elle le mériterait " a t-il dit à la Cour " Que feriez vous si vous étiez frappés ainsi ? " En juillet 2001, le garçon a été surpris passant des coups de téléphone en cachette à des adultes proches restés dans la province d'Alberta . Au final, il a été expulsé du groupe pour " trahison ". Les adultes de la communauté dont ses propres parents l'ont abandonné à une station de bus de Charlottetown en lui donnant un billet de voyage valable 7 jours. Seul , le garçon a rejoint Alberta après une traversée du Canada de 4 jours. " Ils ont emballé quelques uns de mes vêtements et m'ont dit d'aller me perdre . j'étais seul, mais content aussi de quitter cet endroit ".
L'adolescent vit aujourd'hui dans une famille d'accueil à Slave Lake, Alta.
Canada : Contre-réforme catholique
Un frère du Sacré-Coeur privé d'une cérémonie catholique
Le Nouvelliste 21 septembre 2002 par Marie-Eve Lafontaine
[Texte intégral]
L'Église refuse de célébrer des funérailles
L'évêque Mgr Martin Veillette a refusé que le frère Hugues De Nantes, décédé la semaine dernière, ait droit à des funérailles au sein de l'Église. Ce membre de la communauté des Petits Frères du Sacré-Coeur, établie à Shawinigan, se voit donc privé d'une cérémonie catholique.
Il s'agit d'une situation extrêmement rare. L'évêque a pris cette décision parce que le groupe dont était membre le frère Hugues De Nantes n'est pas reconnu par l'Église. La communauté des Petits Frères du Sacré-Coeur fait en effet partie du mouvement de la Contre-Réforme catholique. Son fondateur, l'abbé Georges de Nantes, est frappé d'un interdit de célébrer, donner et recevoir les sacrements. C'est la plus forte sanction avant l'excommunication. Selon le droit canon, l'interdit retombe sur tous ceux qui persistent à suivre l'abbé.
"Nous n'avons rien contre la personne qui est décédée mais plutôt contre le groupe qu'il représente et qui s'appelle la Contre-Réforme catholique. La Contre-Réforme parle depuis plus de 30 ans contre l'Église catholique. L'Église ne peut donc pas les reconnaître", explique M. Pierre Montreuil, directeur du Bureau des communications sociales de l'Office diocésain de pastorale.
La Contre-Réforme catholique, qui est un mouvement né en France, renie les enseignements de Vatican II. Son fondateur accuse notamment le pape Jean-Paul II d'avoir tué son prédécesseur Jean-Paul I. L'abbé Georges de Nantes affirme aussi avoir des entretiens directs avec la Vierge Marie. Des rapports parlementaires français qualifient la Contre-réforme catholique de secte.
Ce groupe aurait compté jusqu'à 25 000 membres en France dans les années 1970 mais ils ne seraient que 200 à 300 maintenant. Quelques adeptes de la Contre-Réforme catholique se sont installés à Saint-Gérard-des-Laurentides en 1982 sous le nom de Centre de renaissance catholique. Ils ont maintenant une maison à Shawinigan. Il n'a pas été possible de savoir combien de membres compte le Centre de renaissance.
M. Montreuil ignore si c'est la communauté de M. Hugues De Nantes ou sa famille qui a demandé des funérailles catholiques. "Ils souhaitaient qu'un prêtre catholique dans une église catholique célèbre des funérailles. Cela a été refusé puisque la Contre-Réforme catholique prône des enseignements qui vont à l'encontre de l'enseignement de l'Église catholique romaine", précise-t-il.
"Ce groupe accuse l'Église catholique d'être hérétique. Il ne faut donc pas s'étonner si l'Église ne leur accorde aucun service et surtout aucune reconnaissance", ajoute M. Montreuil.
Ce dernier a de la difficulté à comprendre pourquoi une demande a été faite auprès de l'Église pour les funérailles de M. Hugues De Nantes. "Ce n'est pas cohérent de demander les services d'une Église qu'on a tant décriée. C'est pour moi une logique qui est difficile à comprendre. Si j'étais protestant, est-ce que j'irais demander à une église catholique ou orthodoxe de célébrer mes funérailles?", se questionne M. Montreuil.
Il faut vraiment des raisons de force majeure pour que l'Église refuse de célébrer des funérailles. "Toute personnes baptisée devrait être accueillie en autant qu'il n'est pas notoire qu'elle est contre l'Église. Par exemple, cela serait illogique de demander des funérailles dans une église pour une personne qui s'est dite athée toute sa vie", explique M. Montreuil.
Ce dernier ne voit rien de paradoxal au fait de refuser des funérailles à cet homme très religieux alors que l'Église ne rechigne pas à célébrer les sacrements pour certaines personnes comme les Hells Angels. "Les Hells n'ont pas comme premier objectif de dénoncer l'Église catholique. Est-ce une question de pardon ou de cohérence? Je crois que c'est davantage une question de cohérence qui nous anime dans la position que nous avons. Dans le cas du Hells, il a la notion du repentir. Dans les derniers moments de sa vie, y a-t-il eu repentir pour la vie plus ou moins honnête qu'il a eue? S'il y a eu repentir et pardon, pourquoi ne pas l'accompagner dans son dernier repos par une messe de funérailles?", mentionne M. Montreuil.
Les Petits Frères du Sacré-Coeur ont refusé de commenter toute cette affaire.
France : Sectes
Sectes sur le campus de Jussieu
Courriel 24 septembre 2002
[Texte intégral]
Voilà maintenant 2 ans que le phénomène sectaire a investi l'université de Paris 7. Les campagnes d'affichage sauvage ne faiblissent pas : la Nouvelle Acropole et la Rose-Croix d'or monopolisent les pieds de tours un mardi sur deux et la scientologie sentant égalment un bon filon vient d'entrer dans la brèche.
Pas plus tard que le 20 septembre, une scientologue a distribué le fameux test de personnalité "Oxford" devant l'entrée principale de l'université.
Alerte ! Les étudiants doivent être prévenus et les autorités compétentes également.
Danemark : Falungong
Le Premier ministre chinois nie toute persécution de la secte Falungong
AFP, 24 septembre
[Texte intégral]
COPENHAGUE - Le Premier ministre chinois, Zhu Rongji a nié mardi à Copenhague que son pays persécutait les adeptes du mouvement spirituel Falungong, qu'il a accusés de perturber la loi et l'ordre en Chine , lors d'une conférence de presse à l'issue d'un sommet Europe-Asie. "La Chine a ses lois. Nous n'avons jamais persécuté les soi-disant adeptes de Falungong. Ce sont au contraire ceux-ci qui perturbent les citoyens chinois" a-t-il assuré, ajoutant, sur un ton irrité, face aux questions insistantes d'une journaliste, "que la question de Falungong était une affaire interne".
Cette réaction survient le jour même de la publication d'un nouveau rapport de l'organisation Amnesty International sur les violations des droits de l'homme en Chine, accusant Pékin d'avoir aggravé la situation dans ce domaine au cours des 18 derniers mois.
L'organisation a relevé notamment dans ce rapport "la répression continue du mouvement spirituel de Falungong et autres "organisations hérétiques", selon Pékin, caractérisée par des détentions arbitraires, la torture et les mauvais traitements, particulèrement contre ceux qui refusent de renoncer à leurs convictions".
Les adeptes de Falungong au Danemark ont organisé sept manifestations pacifiques de protestation, lundi et mardi à Copenhague à l'occasion de la visite du dirigeant chinois, qui participait à un sommet de deux jours des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE et de dix pays d'Asie.
Ce rapport d'Amnesty a été "remis au président en exercice de l'Union européenne - le Premier ministre danois Anders Rasmussen- qui doit présider en début de soirée un sommet UE-Chine", a déclaré à l'AFP Stig Nielsen, porte-parole de la section danoise d'Amnesty.
Amnesty a exhorté M. Rasmussen "à soulever ces violations avec son hôte chinois", se déclarant "profondément préoccupée par les détentions arbitraires, la torture systématique et le recours croissant à la peine de mort après des procès souvent injustes et sommaires", selon ce porte-parole.
Amnesty fait également référence à "l'intensification de la répression chinoise contre la communauté musulmane ouighoure dans la région autonome du Xinjiang, en prenant prétexte de la lutte internationale contre le terrorisme après les attentats du 11 septembre 2001 aux Etats-Unis". Elle note aussi "la poursuite des violations des droits de l'homme au Tibet par le régime de Pékin, et les détentions continuelles de bon nombre de prisonniers de conscience, principalement des moines boudhistes".
Amnesty a relevé en outre, dans ce rapport, "la politique répressive de Pékin envers les demandeurs d'asile nord-coréens en Chine". Une cinquantaine de membres de la section danoise d'Amnesty ont tenté lundi de remettre ce rapport à l'ambassade de Chine à Gentofte, près de Copenhague qui a refusé de le recevoir, selon ce porte-parole. Amnesty a mis en vente mardi un tee-shirt avec les mots chinois droits de l'homme imprimés dessus, "pour rappeler à Pékin que cette notion des droits de l'homme existe aussi en Chine".
Belgique : Scientologie
La scientologie en campagne de promotion à Bruxelles
Le soir, 25 septembre 2002C par Charline Vanhoenacker
[Texte intégral
L'Eglise de scientologie a « pignon sur avenue » à l'endroit où trônait la tour Rogier, à Saint-Josse. La secte y restera jusqu'à jeudi, tandis qu'une instruction la mettant en cause touche à sa fin.
Plantée en plein centre-ville, la tente qui abrite l'Église de scientologie est installée place Rogier, mais la toile jaune se cache derrière de hauts buissons et la pyramide de verre : le passant n'y prête pas forcément attention. C'est sans compter sur une dame qui vous accoste, arborant un tee-shirt portant les inscriptions « volunteer minister » (ministre volontaire). Elle demande : Vous avez une minute devant vous ? Vous acquiescez, bien que le motif soit vague : Je vais vous montrer quelque chose. Elle vous emmène vers l'entrée de la tente, flanquée d'une icône en forme de croix, interpellant de façon inquiétante le quidam qui n'est pas habitué aux emblèmes mystiques.
Un tantinet anxieux de ce qui vous attend dans l'antre jaune de la scientologie, votre regard se braque sur trois lits de fortune, dont un est occupé par un vieux monsieur en train de se faire masser. Mais vous êtes vite rassuré par une jeune fille qui se propose d'expliquer les principes de l'Église. Les bénévoles qui s'occupent individuellement de chaque curieux sont assez jeunes, et néerlandophones pour la plupart. La scientologue commente un à un la vingtaine de panneaux de photos, tous marqués du sceau de l'Église : une sorte de croix or sur fond bleu. Un grand cliché du fondateur, Ron Hubbard, trône à côté d'un autre panneau illustrant le site des tours jumelles de New York après l'attentat, où des secouristes s'affairent, dont certains portent un tee-shirt jaune : des ministres volontaires. Les autres photos décrivent toujours le même scénario en trois scènes : d'abord, une personne exprime sa détresse de façon grimaçante; ensuite, un scientologue aux allures d'acteur de feuilleton américain pose une main compatissante sur l'épaule du démuni. Enfin, sans transition, le zonard est transformé en premier de la classe, le drogué retrouve une mine rayonnante et l'accidenté de la route panse ses blessures. Il existe un livre approprié pour régler chacune de ces situations, explique Gerda, mon guide. Tous écrits sous la plume illuminée de Ron Hubbard.
Chacun est invité à une séance de « soins », que le bénévole prend d'abord la peine d'expliquer à l'aide d'une notice illustrée : C'est une sorte de massage, car quand on a subi un choc ou une contrariété, des tensions s'accumulent sur nos nerfs, et cela permet de les évacuer. Il s'agit plutôt d'effleurer la personne sur tout son long, en ponctuant de ça fait du bien, n'est-ce pas ? Et on répond un oui timide, pour ne pas vexer le bénévole convaincu et rempli de bonne volonté.
On ne résiste pas à l'envie de demander à Gerda pourquoi elle est entrée dans la scientologie : Depuis toute petite, je me demande d'où je viens et qui je suis. Un jour, j'ai reçu dans ma boîte aux lettres un prospectus, et je me suis présentée à l'Eglise d'Uccle. Avant de sortir, le bénévole qui se trouve au centre de piles de livres semble avoir plus de bagout et vous met le grappin dessus : Qu'est-ce que tu voudrais changer dans ta vie ? Tu veux réaliser tes rêves ? Pas le temps de répondre : vous vous retrouvez avec un fascicule entre les mains, qui débute par les mêmes questions, et prétend vous aider à réaliser les réponses. Moi-même, je ne savais pas où j'allais, maintenant, je suis à la tête de deux sociétés, et ici je suis bénévole, explique Marc. Il enchaîne sans tarder : C'est 5 euros la brochure, cela va beaucoup t'aider, et nous aider en même temps. Tu as bien cette somme sur toi, non ? On a à peine amorcé une réponse négative qu'on vous arrache des mains l'ersatz d'évangile en vous saluant sèchement. Facile donc de trouver la bonne voie : c'est celle de la sortie.·
« Je suis contre une société paternaliste »
ENTRETIEN
Jean Demannez, vous êtes le bourgmestre socialiste de Saint-Josse, pourquoi avoir autorisé l'installation de cette tente ?Je pense qu'il n'appartient pas à l'autorité publique d'être censeur pour ce type de structure. C'est au citoyen de juger, pour autant qu'on le prévienne. A lui de choisir les orientations à prendre. Je ne suis pas favorable à une société d'un paternalisme absolu.
Leur avez-vous apporté de l'aide ?
Non, nous ne leur avons accordé aucune facilité : nous n'avons par exemple pas fourni d'électricité, et il est clairement indiqué sur la toile qu'il s'agit de l'Église de scientologie.
Etes-vous allé voir sur place ?
J'y suis resté deux heures : il n'y avait pas un chat, et ils n'ont pas fait montre d'agressivité.·
France : Le Patriarche
Engelmajer poursuit sa cavale en Amérique du Sud
La Dépêche 26 septembre 2002 Jean-Louis GALAMEL.
[Texte intégral]
-Sa crinière et barbe blanches sont aujourd'hui sous des cieux lointains après avoir longtemps hanté le château de La Boère à Saint-Paul-sur-Save où le fondateur du « Patriarche » accueillait des toxicomanes pour un sevrage musclé. Traqué par la justice française depuis deux ans, Lucien Engelmajer, âgé de 81 ans, reste la dernière personne recherchée dans le cadre d'une vaste affaire de détournement de fonds. Des sommes évaluées à plusieurs millions de francs détournées grâce à l'Organisation Internationale Lucien-Joseph-Engelmajer (OILJE), présente dans de nombreux pays d'Europe et d'Amérique et dont le siège était à Grenade-sur-Garonne.
En décembre 2000 et janvier 2001, la juge Nicole Bergougnan délivrait deux mandats d'arrêts internationaux contre Engelmajer correspondant aux deux volets de cette affaire qu'elle instruit à Toulouse (1). L'un financier pour « abus de biens sociaux, abus de confiance et travail illégal ». L'autre criminel pour « viols et tentatives de viols sur mineures de 15 ans ». Six pensionnaires ou enfants de toxicomanes, ont en effet dénoncé les abus dont elles auraient été victimes dans les centres d'accueil du Patriarche.
Escale à Belize
Chargés de l'enquête, les policiers de la division financière du SRPJ de Toulouse suivent toujours à la trace le périple de l'ancien gourou du Patriarche. Promptement débarqué de toutes ses fonctions au sein de l'OILJE en 1998 par les cadres de l'association, lors d'une réunion à Miami (Floride), Lucien Engelmajer est depuis prudemment resté Outre-Atlantique. Lorsque la juge Nicole Bergougnan lance ses deux mandats d'arrêt internationaux, il séjourne au Brésil. Sollicitées par la justice française, les autorités brésiliennes n'ont guère montré d'empressement à le retrouver. Anticipant la menace d'une interpellation, Engelmajer quitte le Brésil pour Bélize, ancien Honduras britannique. Un an plus tard, les autorités de ce petit pays viennent de faire savoir à la juge et aux policiers toulousains qu'Engelmajer n'est plus sur leur territoire. La traque se poursuit donc dans d'autres pays d'Amérique Latine... Dans cette partie de cache-cache avec la justice, Lucien Engelmajer peut miser sur la lourdeur des procédures d'extradition mais aussi sur un réseau international tissé durant des années par l'octogénaire aujourd'hui recherché. A l'époque où l'association Le Patriarche était accusée en France de dérives sectaires, des voix s'élevaient au Nicaragua ou au Chili pour assurer leur soutien au gourou. Ces fervents défenseurs peuvent assurer aujourd'hui un appui logistique au vieillard en fuite. Enfin, des valises de billets ont pris durant des années le chemin de la Suisse, des îles Caïman ou d'autres paradis fiscaux. Ce trésor, même écorné au fil des ans, peut s'avérer fort utile pour financer une longue cavale.Dix-sept personnes mises en examen
Au travers de l'association Le Patriarche, puis de l'OILJE, Lucien Engelmajer aurait amassé, en trente ans, une colossale fortune grâce à ses centres de sevrages éparpillés dans plusieurs pays européens et en Amérique, ayant accueilli plus de 100.000 toxicomanes entre 1974 et 1998. Ces pensionnaires auraient fourni une main d'oeuvre gratuite et docile pour une multitude de tâches dont la vente de la revue « Antitox » à tous les coins de rue. Plus de 20 millions de francs (3 millions deuros) auraient été détournés sur le seul produit de ces ventes. Des sommes considérables auraient aussi été illégalement prélevées sur des dons, des subventions ou le produit de braderies organisées au profit de « l'oeuvre » de Lucien Engelmajer. Des valises de billets auraient pris le chemin de paradis fiscaux. Une partie de ces sommes aurait été réinvesties, pour être blanchies, dans l'achat de commerces ou de centres de vacances.Dans ce volet financier, dix-sept personnes ont été mises en examen par la juge Nicole Bergougnan, dont l'ancien député-maire RPR de Bessières, Jean-Paul Séguéla. Son ami Charles Pasqua, alors ministre de l'Intérieur, le nomme en 1993 à ses côtés comme conseiller chargé des problèmes de toxicomanie. Cet ancien doyen de la faculté de médecine de Toulouse se montre généreux en matière de subventions. Le Patriarche encaisse 8 MF en 1993, 7 MF en 1994, 6 MF en 1995. L'enquête menée par les policiers du SRPJ de Toulouse dévoile que Jean-Paul Séguéla aurait reçu en retour un prêt de 6 MF du Patriarche. Apparemment jamais remboursé. Mis en examen pour « blanchiment aggravé de capitaux et recel d'abus de confiance », Jean-Paul Séguéla est écroué en mai 2001 avant d'être remis en liberté quatre mois plus tard. Seul, Jean-Yves Le-Garrec, 49 ans, habitant à Gimont et considéré par les enquêteurs comme le « banquier » qui faisait transiter l'argent noir du Patriarche à l'étranger, a été aussi placé en détention provisoire durant quatre mois dans ce dossier.
France : Scientologie
Secte contre loge
L'Express 26 septembre 2002 par François Koch
[Texte intégral]
Le frère Serge Bornstein était-il scientologue ? L'affaire a ébranlé le Grand Orient de France
Une secte a-t-elle tenté d'infiltrer une obédience maçonnique ? " Le Grand Orient a dû affronter une offensive de la Scientologie ", répond Alain Bauer. Le grand maître vise le Dr Serge Bornstein, frappé d'exclusion, il y a trois ans, par la chambre suprême de justice maçonnique du GO. " Je ne suis adepte d'aucune secte ", se défend l'éminent psychiatre auprès de L'Express. " Ce grand médecin n'a jamais été scientologue, affirme Danièle Gounord, porte-parole de la Scientologie. C'est de la paranoïa I " " Je n'ai jamais eu de certitude sur son appartenance à la Scientologie, reconnaît l'un des ses farouches adversaires, ancien vénérable de Droiture et solidarité, la loge parisienne que fréquentait Bornstein au GO. Serge a été exclu parce qu'il a refusé de renier ses écrits en faveur de la secte, confirmant son rôle de soutien objectif. "
Après sept années de soupçons, l'affaire éclate en 1993, lorsque le journaliste d'investigation Serge Faubert publie son brûlot Une secte au coeur de la République (Calmann Lévy), où il dénonce Serge Bornstein comme compagnon de route du mouvement sectaire. Preuves à l'appui. Dans une étude de 1979, le psychiatre, rémunéré par la Scientologie, qualifie cette dernière de " mouvement religieux récent [...] sans rapport avec la profusion des sectes ". En 1981, il va beaucoup plus loin : " La Scientologie, prônée par L. Ron Hubbard, s'impose comme une figure marquante du xxe siècle et sa philosophie religieuse se range parmi les plus grands courants spirituels de l'humanité. " En 1987, enfin, il persiste et signe dans une troisième étude à la demande des avocats de la secte " La méthode de purification [scientologue] nous semble devoir être vue à travers le courant spiritualiste qui l'a inspirée, renouvelant les principes initiatiques prônés par les grandes religions depuis des temps ancestraux. " Au cours de ces six années, entre la découverte des écrits pro-scientologues du neuropsychiatre et son exclusion du GO, la loge Droiture et solidarité est tiraillée et déchirée, à la limite de l'explosion. Avec des dérapages incontrôlés.
De hauts responsables de l'obédience n'hésitent pas à affirmer que l'expert psychiatre, spécialiste des comportements criminels, est membre de la secte, et d'autres frères, citant le cabinet d'un ministre du gouvernement Jospin, soutiennent qu'il serait même l'un de ses principaux dirigeants occultes !
Sans la moindre preuve. L'un de ses frères du GO, psychiatre dans le même hôpital, a pris l'initiative de communiquer ses soupçons sur Bornstein au préfet, au procureur de la République et au directeur départemental de l'action sanitaire et sociale. Attitude rare, puisque les maçons ont souvent entre eux une tolérance sans limite. " La fraternité n'est pas un vain mot en maçonnerie et Serge, attachant et doté d'un grand charisme, a conservé longtemps le soutien de la majorité des frères de la loge, confie un ancien vénérable. Tout a basculé lorsqu'il a finalement refusé de prendre ses distances, par écrit, avec ses rapports favorables à la secte. Ses plus fidèles amis ont déserté les tenues du GO après son exclusion. "
Epilogue de cette affaire rocambolesque, Bornstein est involontairement à l'origine du vote par le convent de septembre 2000 d'une résolution interdisant l'appartenance d'un maçon du GO à l'une quelconque des 172 sectes citées dans le rapport parlementaire Gest-Guvar de 1995.
France : Sectes
Vigi-Sectes ou la vigilance à l'égard des sectes en Aquitaine
Le journal du Medoc 27 septembre 2002 par Daniel Van Berleere
[Texte intégral]
Interview du délégué Vigi-Sectes en Aquitaine Patrice Garriga
L'information et la vigilance sont plus que jamais nécessaires pour ne pas succomber au charme des sectes, dont une trentaine seraient implantées en Gironde. Implantée à Eysines, Vigi-Sectes veille au grain.
Soyons vigilants ! Vigilants, comme l'est Vigi-Sectes, association européenne de prévention et d'aide aux victimes des sectes. Utile pour ne pas tomber sous le charme de la séduction qu'elles déploient.
On considère que 500.000 personnes environ évoluent dans le milieu des sectes. Parfois sans le savoir vraiment. En fréquentant, par exemple, des réunions où circulent certains courants de pensée. Recensées dans le rapport parlementaire Gest-Guyard de 1995, vingtsept sectes sont établies et actives dans notre département, implantées en une cinquantaine de sites. Les plus actives se situent sur l'agglomération bordelaise et le bassin d'Arcachon.
" Ne confondons pas minorité religieuse et secte " , prévient Patrice Garriga, délégué pour l'Aquitaine de Vigi-Sectes, implantée à Eysines.Sa propre recherche spirituelle l'a mené au christianisme mais il aurait pu, lui aussi, succomber aux attraits d'une secte. Fort de son engagement, il a décidé d'aider les autres. C'est par différentes lectures et conférences qu'il a connu VigiSectes, association chrétienne francophone présidée par Gérard Dagon, auteur (le nombreux livres sur le sujet.
Un discours souvent séduisant
Selon plusieurs spécialistes, la progression des sectes, forte entre 1985 et 1995, se serait ralentie ces dermères années. Sauf pour quelques groupes new age et les satanistes. En France, des sectes " hallucinogènes " ont récemment fait leur apparition. Des adeptes vont au Brésil et au Pérou s'initier auprès de guérisseurs locaux ; ils ingèrent des décoctions de " plantes sacrées " telles que l'ayahusca. Cette plante, classée comme stupéfiant par la législation francaise. provoque des hallucinations analogues à celles du LSD.En juillet dernier, une psychothérapeute de Pau a été placée en garde à vue sur plainte d'un Bigourdan qui avait trouvé le comportement de sa fille changé depuis qu'elle la fréquentait. Il s'inquiétait de son projet de séjour dans un centre au Pérou, sur les conseils de la psy.
"Les sectes dénoncées depuis longtemps ne sont pas les plus dangereuses ", explique Patrice Garriga. Des associations plus discrètes proposent des stages (le relaxation, yoga, sophrologie, psychanalyse de groupes ou formations professionnelles. Elles sont plus à craindre ! Mais comment reconnaître une secte ? " Elles n'ont pas toutes la même dangerosité, souligne le représentant de Vigi-sectes. Par contre, elles sont toutes séduisantes et exploitent souvent de légitimes aspirations : évolution de l'individu, amélioration de la fraternité humaine, quête spirituelle ".
Aller sur le terrain
L'autorité réside en une personne ou une organisation au pouvoir absolu. La fréquentation de la secte amène à s'isoler de ses amis, de ses voisins, de sa famille : les liens naturels se distendent, puis se coupent. L'adepte devient psychologiquement fragile. Il perd son esprit critique, devient perméable à l'enseignement dispensé et contraint à des exigences financières. Pression psychologique du groupe : il est autant difficile de sortir d'une secte qu'il est facile d'y entrer...Patrice Garriga n'hésite pas à aller sur le terrain, à la rencontre des groupes sectaires. " En allant aux sources, je formule ce que nous leur reprochons afin de les faire réfléchir et, en même temps, j'ai une idée précise de leur évolution. Son site Internet, avec forum instantané, est très consulté : par des particuliers en quête de repères, par les autorités publiques, les églises, les associations confrontées à ce difficile problème, qu'il rencontre régulièrement.
En Médoc, seuls les témoins de Jéhovah sont apparemment actifs - et facilement identifiables. Leur " philosophie " les amène à refuser toute transfusion de sang. Moins tangible, un certain isolement social et, en pratique, le fait qu'ils ne votent pas...
" Quand il y a danger, il faut le signaler ", conseille, en guise de conclusion, Patrice Garriga.
Vigi-Sectes Aquitaine : Patrice Garriga, 6 rue J-Ph Rameau 33320 Eynnes. Tel. 05 56 28 59 47 ptrgarriga@aol.com
Permanence les lundis de 14 heures à 16 heures, sur rendez-vous.
Site internet avec forum : www. vigi-sectes.org
France : Témoins de Jéhovah
Euthanasie ?
L'Humanité, 28 septembre 2002
[Texte intégral]
Voici le témoignage capital d'un Président d'association de donneurs de sang qui considère la décision du T.A. de lille comme "inacceptable" et qui risque d'"entraîner une nouvelle réduction du nombre de donneurs". Michel Marjollet
TRIBUNE LIBRE - Courrier des lecteur
Saisi par la famille d'une femme, témoin de Jéhovah, qui avait reçu une transfusion sanguine, après une hémorragie grave lors de son accouchement, le 23 août dernier, le tribunal administratif de Lille a fait injonction à l'hôpital de Valenciennes de " ne pas procéder à l'administration forcée de transfusion sanguine contre son gré et à son insu ", en application de la loi Kouchner du 4 mars 2002. Cette décision est à mes yeux la légalisation d'une forme d'euthanasie. Dans le cas des témoins de Jéhovah, répertoriés comme secte par les institutions de la République, comment une malade, en danger vital, peut-elle être " convaincue d'accepter les soins indispensables " (termes des articles 9 et 11 de cette loi) alors qu'elle est en état d'embrigadement psychologique selon la formule des organisations anti-sectes. Et dans le cas d'accidentés de la route, qui arrivent sans connaissance aux urgences et auxquels il faut parfois transfuser jusqu'à trente poches de sang, qui va donner le feu vert, le tribunal administratif de Lille, le gourou des témoins de Jéhovah ?
La décision du Tribunal administratif de Lille est inacceptable car elle a été prise sans expertise médicale et met une nouvelle fois le système transfusionnel en accusation (...). Cela relance l'illusion, au travers de la campagne de presse, qu'il existerait des alternatives thérapeutiques à la transfusion et va entraîner une nouvelle réduction du nombre de donneurs. Or, à ce jour, aucune découverte scientifique ne permet d'envisager un substitut au sang humain. Si les parlementaires ont été abusés et ont voté un article de loi qui permet cette décision, il y a urgence à le changer (...).
Jean Pierre Basset - Président de l'Association des donneurs de sang de l'agglomération de Valence
Egypte : Sectes
Condamnations pour "mépris de la religion"
Edicom 29 septembre 2002
[Texte intégral]
LE CAIRE - Un tribunal égyptien a condamné le chef d´une secte et 20 de ses disciples à des peines allant d´un à trois ans de prison pour mépris de la religion. Le gourou prétendait parler aux anges, recevoir des lettres de Dieu et guérir des "maux incurables".
La Haute cour de sûreté de l´Etat a condamné le dirigeant de la secte, auto-proclamé "prophète de notre ère", à trois ans de prison ferme et l´un de ses adeptes à un an ferme. Les deux hommes ont été reconnu coupables de "mépris de (l´islam), d´adoption des idées et des doctrines extrémistes contraires aux préceptes de la religion et de propagation de ces idées pouvant provoquer des émeutes".
Les 19 autres disciples ont écopé de peines d´un an de prison avec sursis. Parmi les accusés figurent cinq femmes, un médecin, des fonctionnaires, des ingénieurs, des hommes d´affaires et des étudiants.
La police avait saisi une cassette vidéo montrant le gourou en train de s´"adresser aux anges" et 33 messages portant "la signature de Dieu" lors de son arrestation.
Canada : Contre-réforme catholique
Un communiqué du 10 novembre 1986
Le Nouvelliste 29 septembre 2002 par Marie-Eve Lafontaine
[Texte intégral]
Voici le communiqué sur les Petits frères du Sacré-Coeur et les Petites soeurs du Sacré-Coeur-de-Jésus émis le 10 novembre 1986 par l'évêque du diocèse de Trois-Rivières d'alors, Mgr Laurent Noël. Les réactions entourant le décès de Hugues de Nantes, membre du groupe ci-haut mentionné, incitent l'évêché à rediffuser cette prise de position. Il va sans dire que l'actuel évêque, Mgr Martin Veillette, endosse entièrement le texte de son prédécesseur.
À plusieurs reprises on m'a demandé des informations concernant deux groupes qui, arrivés récemment dans le diocèse, se présentent comme des "moines" et "moniales" missionnaires. Je crois opportun d'apporter les éclaircissements suivants.
Le groupe masculin est établi à St-Gérard-des-Laurentides depuis 1982 sous le nom des "Petits frères du Sacré-Coeur", alors que le groupe féminin, portant le nom des "Petites soeurs du Sacré-Coeur-de-Jésus", est arrivé à St-Georges-de-Champlain en 1984.
Ces personnes, bien qu'elles revêtent un costume religieux, n'appartiennent à aucune communauté religieuse ayant une reconnaissance soit des congrégations romaines soit de quelque évêque que ce soit.
Ce sont des disciples de l'abbé Georges de Nantes, prêtre français qui a fondé un mouvement appelé la Contre-Réforme catholique. Depuis plusieurs années, ce prêtre multiplie les attaques contre le concile Vatican II. En 1973, il a écrit contre le pape Paul VI un livre "d'accusation pour hérésie, schisme et scandale". En 1983, il s'est rendu à Rome pour déposer une plainte semblable contre le pape Jean-Paul II dont il affirme que "la religion n'est plus celle de l'Église catholique romaine". Ses enseignements et propos injurieux à l'égard du Concile, des évêques et du Saint-Père lui on valu, de la part de l'évêque de Troyes, une interdiction de toute fonction sacerdotale, y compris celle de la célébration eucharistique. L'abbé de Nantes n'en continue pas moins de former ses disciples selon ses vues personnelles de l'Église.
En tant que responsable du service pastorale dans le diocèse de Trois-Rivières, je tiens à signifier clairement que je ne reconnais et n'accepte pas les deux groupes ci-haut mentionnés comme "communautés religieuses". Je suis en désaccord avec les enseignements émanant de l'abbé de Nantes qu'ils transmettent. De plus, une lettre, datée du 21 janvier 1983, exprimait au responsable de la Maison Ste-Thérèse à St-Gérard-des-Laurentides mon refus d'accorder la permission d'y garder le Très-Saint-Sacrement. Je regrette qu'on n'en ait pas tenu compte. Je réaffirme que cette interdiction est toujours valable et qu'aucun prêtre n'est autorisé à célébrer l'eucharistie aux résidences (ou chapelles) des deux groupes concernés.
On comprendra qu'il ne s'agit pas pour moi de porter un jugement sur les intentions des personnes en cause. Le but de ce communiqué est de rappeler des faits, de dissiper des équivoques et d'éclairer ceux et celles dont la bonne foi aurait pu être trompée.
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Mgr Laurent Noë
Côte d'Ivoire : Raël
Les Raëliens installent un laboratoire de clonage humain à Abidjan
AFP 30 septembre 2002
[Texte intégral]
WASHINGTON, - La société Clonaid, liée à la secte des Raëliens, a décidé d'étendre ses opérations à l'Afrique en créant un laboratoire de clonage humain à Abidjan, en Côte d'Ivoire, a-t-on appris lundi auprès de la société.
Le laboratoire sera opérationel en janvier et des scientifiques africains sont actuellement formés aux procédures de clonage et à l'utilisation de la "machine à cloner" mise au point par des ingénieurs sud-coréens pour le compte de Clonaid, a-t-on indiqué de même source.
Cette machine, baptisée RMX 2010, permet de réaliser la fusion entre un ovocyte énucléé et le matériel génétique d'un donneur. "Nous sommes très heureux de participer à la montée de l'Afrique dans ce nouveau siècle de technologies et d'avoir au sein de notre équipe internationale les compétences de scientifiques africains hautement qualifiés pour cette entreprise qui améliorera la vie des gens dans le monde, sans considération de leur origine, nationalité ou race", a déclaré le PDG de Clonaid, la chimiste française Brigitte Boisselier.
Ce laboratoire prétend répondre à la "demande croissante de clonage" sur le continent africain, a précisé Clonaid. La secte des Raëliens a été fondée en 1973 par un ancien journaliste français, Claude Vorilhon, dit "Raël". Celui-ci, qui vit au Québec, se présente comme un prophète dans la lignée de Moïse ou Mahomet et affirme que le clonage permettra à l'humanité d'atteindre la vie éternelle. Raël, qui dit compter 55.000 adeptes dans le monde, professe que la vie sur Terre a été établie par des extra-terrestres arrivés en soucoupes volantes il y a 25.000 ans et que les humains ont été créés par clonage.