Mis
en ligne le 15 janvier 2004
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Sommaire :
Préambule
LE "SYSTEME GURDJIEFF"
RAPPEL HISTORIQUE : SES LEADERS ET SES GROUPES DE "TRAVAIL"
La Fondation GURDJIEFF
Les "Ouspenskistes"
Des psychologues très particuliersLA BRANCHE ISSUE DU THEATER OF ALL POSSIBILITIES d'ALEX HORN
The Theatre of All Possibilities
The WORK
FELLOWSHIP OF FRIENDS (F.O.F.)
LINBU
SPIRAL OF FRIENDS (S.O.F)
THE NEW AMERICAN WING (N.A.W.)Pour mieux comprendre ce qui va suivre :
Cette étude comprend
- Une première approche du
"Système Gurdjieff" dans le monde : un historique depuis 1949
des principaux leaders et groupes, et des généralités sur
l'enseignement commun aux groupes
- des études particulières
de groupes issus de la branche anglo-saxonne issue du "Theatre of All Possibilities"
d'ALEX HORN
Basée sur plusieurs centaines de documents, elle
a été réalisées par le groupe d'étude René
pendant une période suffisamment longue (10 ans) pour estimer avoir déjoué
les principaux pièges du miroir gurdjieffien. Elle n'est pas à l'abri
de quelques erreurs d'ordre secondaire qui seront rectifiées le cas échéant,
y compris venant du "Système" et après vérification.
La branche issue du "Theatre of All Possibilities" a été
choisie en raison d'un grand nombre de témoignages écrits par des
adeptes, d'articles de presse, de procès, de mentions dans des livres,
d'analyses faites par les laudateurs et les détracteurs, et même
de livres et de journaux publiés par quelques leaders (appelés "professeurs").
Notre étude livresque a été corroborée sur le terrain
par des visites de centres aux USA et dans 5 pays d'Europe, par les interview
directs d'une trentaine d'"élèves" ou anciens "élèves",
de plusieurs familles, de voisins des centres, d'associations de défense,
et un contact suivi avec des journalistes d'investigation. Nous avons même
pu retrouver trois spécialistes en exit councelling (*), débusquer
un "professeur" dans son antre secrête et retrouver son lieu de
villégiature.
Le terme de branche n'a pas de réalité
organisationnelle ni doctrinale. Il faut le prendre comme une facilité
pour rappeler seulement une affiliation entre "professeurs",- bien que
chaque professeur ait généralement été élève
de plusieurs autres, et qu'il évite de les faire tous connaître-.
La branche issue de "Theatre of All Possibilities" vaut bien que
l'on y porte une attention particulière.
Elle lèvera une partie
du voile sur le modèle proposé par la "4ème Voie",
et apportera un outil de compréhension des groupes Gurdjieff ou groupes
Gurdjieff-Ouspensky dans le monde 55 ans après la disparition du Maître.
René
(*) NOTA 1:
Exit councelling est le terme reconnu
aujourd'hui pour désigner l'aide spécifique apportée à
un adepte pour sortir mentalement d'une secte dangereuse pour lui. Cette aide
consiste à lui faire comprendre ce qu'est la manipulation mentale en général
et à lui apporter des preuves de la duplicité du ou des responsable(s)
de l'organisation à laquelle il pense appartenir.
Deux conditions
sont généralement nécessaires: une connaissance préalable
du jargon de la secte, sous peine d'incompréhensions mutuelles et d'échec
assuré (d'où le support d'un spécialiste, souvent un ancien
adepte ayant eu des responsabilités dans la secte ou dans une secte appliquant
un programme similaire de coercition des adeptes), et l'existence d'un milieu
d'accueil bien préparé à un soutien psychologique indispensable.
Quelques
ouvrages de base sur le sujet :
Cults in Our Midst, de Margaret Thaler Singer,
Captive Hearts Captive Minds, de M.L. Tolbias et Janja Lalich,
Combatting
Cult Mind Control, de Steven Hassan,
Sectarus, du Cdt Morin,
Peu après près la mort de GURDJIEFF
en 1949, qui suivit de peu celle de son premier disciple OUSPENSKY (1947), Madame
J. de SALZMANN, ex-secrétaire particulière, dépositaire autoproclamée
des écrits et des "danses sacrées" de GURDJIEFF (ainsi
que de la clef du coffre, paraît-il), créa à Paris la Fondation
du même nom, une organisation mondiale. La plupart des disciples historiques
(+) lui firent aussitôt allégeance, avec en particulier :
- Henri
TRACOL, cofondateur du SERCH à Paris avec Michel de SALZMANN(+) fils de
Mme
- Henri THOMASSON à Lyon et en Italie,
- Maurice NICOLL,
Kennett WALKER, Henriette LANNES puis James MOORE,
en Grande Bretagne,
- Lord PENTLAND à New York et San Francisco, NYLAND à New York
et Boston, TOOMER à Harlem, Mme OUSPENSKY (Franklin Farm) ...
- M et
Mme de HARTMANN au Canada,
- Charles Stanley NOTT en Australie
On note
ici la participation très active de plusieurs femmes ayant connu GURDJIEFF
de près (Mme de SALZMANN, Mme OUSPENSKY, Mme de HARTMANN, Henriette LANNES,
), moins crédules que leurs maris en titre quant aux prétendus
pouvoirs occultes du "Maître", et qui prirent en main l'organisation
de nombreux groupes et la gestion financière.
Seuls les britanniques John BENNETT et Rodney COLLIN ne semblent pas (?) avoir intégré la Fondation, ni plus tard certains autres tels que Alex HORN, Robert BURTON, Halstein FARESTVEIT. Mais rien n'est moins sûr, car les scissions publiques entre "professeurs" étaient une constante depuis GURDJIEFF qui les y encourageait. On sait que malgré les brouilles apparentes, le contact n'a jamais été perdu et que les "groupes" continuent le "Travail" tout comme à l'origine.
Beaucoup de disciples
historiques ont voyagé au Moyen et Extrême Orient, Océanie,
Amériques ou ailleurs, pour poursuivre un travail initiatique,- à
la recherche d'écoles ou de connaissances ésotériques, à
la recherche de gourous exotiques à importer en Occident...-. Puis ils
ont écrit et donné des conférences en même temps qu'ils
créaient de nouveaux groupes de "Travail" et en devenaient les
"professeurs" itinérants, laissant la gestion courante à
des responsables locaux.
De tels voyages sont devenue quasiment une règle
pour les générations suivantes de "professeurs" avant
de prendre du service. Ils incluent par exemple un séjour dans une communauté
orientale ou dans un des centres New Age permettant ainsi de vivre en communauté
et d'y puiser quelques croyances en vogue.
La Fondation GURDJIEFF s'est
voulue dès l'origine secrète et non prosélyte, de même
que ses filiales dénommées Institutes, Institutos ou Societies selon
les pays. Chaque institut est à la tête de "groupes" d'"élèves",
mais aussi d'écoles et autres centres plus ouverts vers un public diversifié.
On entre dans les groupes Gurdjieff en principe par "recherche personnelle"
après avoir lu quelques livres de base de Gurdjieff et Ouspensky, et après
avoir suivi trois "réunions" formelles. Dans la réalité
les "3 réunions" sont souvent précédées
d'un programme secrêt d'observation et de pré-contacts, destiné
à classer l'adepte en devenir dans un des 9 types humains de la théorie
de l'ennéagramme de Gurdjieff, à en évaluer les capacités
de transformation, puis à placer des difficultés sur son parcours
pour attiser sa curiosité et mieux le tenir à terme.
Une fois
admis, l'élève a obligation de se soumettre à un "professeur"
et de s'adonner au "Travail", -des exercices dits exotériques
puis "mésotériques" et éventuellement ésotériques-,
afin d'acquérir un "niveau de conscience" d'hommes "N°
1 à N° 7". On découvrira plus loin ce que signifient ces
termes par rapport à l"illumination".
En France, qui est historiquement un peu à part, les dirigeants et futurs dirigeants ont été choisis et formés jeunes et par cooptation parmi les anciens élèves et ex-maîtresses de Gurdjieff et leur descendance, Ceux qui ne proviennent pas de cette large "famille" suivent le cursus normal, moins rapide.
Depuis
le décès de Mme J de SALZMANN en 1990, puis de son fils Michel en
2001 qui avait repris la place, la Fondation dont le siège semble avoir
été transféré en 2003 de Paris à Genève,
encourage des écoles plus ouvertes à diffuser des cours d'"ennéagramme",
de "christianisme ésotérique", les "mouvements"
ou "danses sacrées" de Gurdjieff , ainsi que des stages de disciplines
orientales (méditation, yoga, sports de combat,
) qui sont autant
de viviers pour de futurs adeptes dans les groupes de "Travail".
Poussé par les groupes anglo-saxons, plus axés vers le business
et qui ont acquis une puissance matérielle supérieure, l'Institut
français (IDHH d'Avon, Fontainebleau) commence lui-même à
être présent sur internet en proposant des stages aux grandes écoles
et aux milieux chrétiens.
Nicolas TERESCHENKO (+), un des grands chantres
de la Fondation, a écrit plusieurs livres sur Gurdjieff, Ouspensky, Bennett,
et sur le "Travail". Il n'a pas hésité à
évoquer des liens, au moins intellectuels, avec les Rosicruciens (seul
mouvement ésotérique bénéficiant des faveurs de Gurdjieff
en son temps), en particulier de la Golden Dawn.
Cette dénomination que l'on rencontre dans les groupes français désigne essentiellement les anglo-saxons élèves de Gurdjieff et d'Ouspensky, qui n'auraient pas suivi la ligne fixée par Mme de Salzmann en 1949. Ils font tout autant partie du Système et les quelques rancoeurs de la Fondation se sont estompées depuis les décès des de Salzmann. Londres sert aujourd'hui de terrain de réentende avec son symposium annuel "All and Everything".
Elève
de GURDJIEFF et d'OUSPENSKY, John Godolphin BENNETT a poursuivi l'enseignement
du "Travail" en Angleterre (Coombe Springs, puis Sherborne), tandis
qu'un de ses élèves Rodney COLLIN créait des centres en Amérique
Latine (Mexique, Pérou, Argentine,..), et que le psychanalyst jungien Maurice
NICOLL poursuivait ses conférences en Grande Bretagne.
BENNETT a joué
un rôle essentiel dans l'introduction en Occident de nouveaux gourous tels
que Subuh (Subud), Idries Shah (SUFI), Maharashi Mahesh Yogi (Méditation
Transcendantale) , Chicoine (groupes aux USA), -par ses écrits, en leur
apportant des élèves, voire une dotation d'installation-.
BENNETT
fut à l'origine du centre de Claymont aux USA, un centre de survie où
les adeptes devaient se rendre totalement autonome de la société.
Aujourd'hui ce centre accueille aussi bien des stages New Age que des stages de
mouvements et de doctrine Gurdjieff.
En 1960, un groupe de 5 chercheurs
en psychologie de l'Université de Harvard (Connecticut) créa le
Harvard Psychedelic Project, cosignèrent un manifeste pour l'expérimentation
du LSD sur des volontaires. Avec d'autres, ils commencèrent cette expérimentation
à Harvard avant d'en être exclus en 1963, poursuivirent dans la CASTALIA
Foundation avec la League for Spiritual Discovery (L.S.D.) à Millbrook
N.Y., à ESALEN, Big Sur Californie, et enfin à Zihuatenejo au Mexique
pour deux d'entre eux. Il s'agit de Michael Hollinghead, Ralf Metzer, Richard
Alpert (qui deviendra RAM DASS après un séjour en Inde), Gunther
Weil et Timothy Leary (chantre des champignons mexicains puis du LSD). Les quatre
premiers étaient élèves du groupe GURDJIEFF de Boston, Gunther
WEIL en ayant pris la direction à la suite de NYLAND.
D'autres gurdjieffiens
ont participé à des expériences similaires dans la Stanford
University en Californie puis dans le Stanford Research Institute.
Suite
à l'interdiction du LSD aux USA en 1966, la CASTALIA Foundation proposa
d'autres activités, stages de 3 jours, avec exercices Gurdjieff pour l'essentiel.
C'est grâce au groupe Gurdjieff de Buenos Aires que le jeune et brillant étudiant de 19 ans Oscar ICHAZO a bénéficié dans les années 50 d'une bourse pour voyager au Moyen Orient et en Extrème Orient à la recherche de techniques d'altération de la conscience mentionnées par le "Maître". Avec Claudio NARANJO, professeur de psychologie à ESALEN, un autre gurdjieffien, il approfondira les concepts d'ennéagramme évoqués par Gurdjieff (9 points de passage dans les danses des derviches tourneurs, 9 profils psychologiques humains dus à des influences cosmiques et reliés à la numérologie ) et fondera l'école ARICA de New York C. L'ennéagramme également étudié par Helen PALMER (et Kathleen R. SPEETH, autre élève de NARANJO), est devenu un emblème du Nouvel Age et un "cheval de Troie" dans des séminaires catholiques et dans des communautés pastorales protestantes (9 types de tentation, 9 types de rédemption ). Il revient en Europe aujourd'hui dans des communautés non averties des origines ésotériques de cette théorie,- qui ne repose bien entendu sur aucune base scientifique ou théologique traditionnelle-.
En 1966, ALEXANDER HORN (dit ALEX,
un élève de PENTLAND), Anne BURRIDGE (sa première femme,
élève de BENNETT à Sherborne) créèrent à
New York puis à San Francisco "The Theatre of All Possibilities",
géré par "Everyman Inc" puis "Total Theatre Inc".
HORN dirigea la troupe théâtrale en appliquant les techniques de
Gurdjieff, en y ajoutant plus de sadisme et sa violence naturelle. Dans leur "temps
libre", les élèves devaient travailler gratuitement sur le
ranch du couple à 80 km.
En 1969, Anne Burridge partit créer
un autre groupe.
La même année, Sharon GANS épousa Alex
et reprit d'une main ferme toute la gestion du théâtre.
Le couple
amassa des centaines de milliers de $ jusqu'à son départ précipité
en 1978 suite à des articles de presse dénonçant les mauvais
traitements subis par les élèves et leurs enfants.
ALEX HORN et Sharon GANS ayant abandonné le "Theatre"
de San Francisco créèrent les centres "The Falls Creek Ranch"
(à Condon , Montana), "The Work" (à New York City et Boston).
Sharon GANS en prendra la tête en 1986.
Devenue multimillionnaire,
Sharon GANS a promu leaders deux de ses fils. L'un d'entre eux fut chargé
des relations avec un groupe fondé par un de ses élèves au
Danemark. Elle a récemment incorporé 7 centres américains
sous le nom de "Odyssey Study Group".
Le site web www.rickross.com
détaille les péripéties de "the WORK", ainsi que
les méthodes de pression coercitive qui y sont pratiquées.
En 1971, des élèves d'ALEX, Robert
BURTON, BONETA Guido, et quelques autres fonderont Fellowship of Friends en Californie
qui aura statut d'église. R BURTON en deviendra le leader incontesté,
un "homme N°6" se déclarant en relation avec "les forces
supérieures" et la "C-influence". Il vit dans l'opulence.
Renaissance, rebaptisé Apollo est le siège d'une organisation
de 72 centres et 2000 membres dont 2/3 à l'étranger (40 pays). Le
centre du dispositif est la communauté d'Oregon House, comté de
Yuba au nord de la Californie, où résident plusieurs centaines de
personnes autour d'un vignoble et d'un centre culturel. Nombreux sont les étudiants
étrangers qui y passent, et son poids économique est important pour
le Comté.
Les autres centres sont le réseau mondial des "GURDJIEFF-OUSPENSKY
Centres" ou "G.O. Centres" (marque déposée). Ils
sont connus pour les marque-pages avec contacts téléphoniques que
déposent ses adeptes dans les livres de Gurdjieff et Ouspensky présentés
en librairie. Ce prosélytisme a pour objectif premier d'envoyer des élèves
en Californie et d'en faire soit des adeptes de base soit des chefs de centres
hors de leur pays d'origine. Le nombre des adeptes américains a en effet
dramatiquement baissé dans les années 95 suite à la révélation
par la presse des dizaines d'abus homosexuels perpétrés par le "Teacher"
alors qu'il avait lui même édicté l'interdiction formelle
des relations homosexuelles ou sexuelles hors mariage et qu'il faisait et défaisait
des couples selon son bon vouloir. 26 élèves témoignèrent
mais les plaignants retirèrent leur plainte après un dédommagement
de 600 000$ payé par Renaissance. Quant au tremblement de terre catastrophique
prophétisé pour 1998 par BURTON, il n'a pas eu lieu ce qui a déstabilisé
plus d'un adepte ! Pour sa défense, BURTON a fait savoir que "les
Forces Supérieures se sont moquées de moi". Reste son annonce
de la fin du monde en 2006 suite à un cataclysme nucléaire : à
nouveau beaucoup de dons en perspective.
En France, il existe 2 G.O. centres,
à Paris et Nice, associations Loi 1901, sous l'appellation "Rassemblement
des Amis". Ils fonctionnent comme des groupes Gurdjieff de la Fondation.
Après
avoir créé un groupe FOF à Hawaï, BONETA GUIDO, qui
deviendra plus tard BONITA HIGHTOWER FARESTVEIT, fonda deux centres Linbu au Danemark.
En 1978, elle lance Halstein FARESTVEIT en Suède par le biais d'un groupe
nommé Joula, et utilisant l'infrastructure des "GO Centre" de
F.OF. à Stockholm, Uppsala et Lund. FARESTVEIT venait d'y publier un livre
de base pour les adeptes (The Theory of Concious Light), véritable thèse
de fin d'étude ès-gourou, fumeuse à souhait. BONETA ayant
pris sa retraite de gourelle dans les années 90, FARESTVEIT est aujourd'hui
le leader incontesté de Linbu sur toute l'Europe. Son siège est
situé dans une campagne du sud de la Suède, à proximité
de Hedekas ( Bohuslän) où se trouve une demi douzaine de fermes, un
véritable centre de réforme de la pensée où les élèves
passent quelque temps avant d'être envoyés sur des marchés
ou affectés dans d'autres centres, de préférence dans un
pays qui n'est pas le leur.
LINBU, est un avatar de FOF, presque un clone,
si l'on excepte son statut de fondation et non d'église, mais dont les
méthodes de réforme de la pensée semblent être encore
plus rapides que celles de FOF.
En 1977, RANDAZZO, un élève de
FOF fonda l'église "Spiral of Friends" dans le Colorado. L'église
eut environ 1000 fidèles après 12 années
En 1989 son
leader a été condamné à 17 ans de prison ferme pour
pédophilie et fourniture préalable de cocaïne à des
teenagers. Son épouse complice pour avoir tourné une vidéo
sur les viols perpétrés par son mari sur de jeunes adeptes a été
condamnée à 8 ans ramenés à 3 ans et demi après
appel.
L'église a survécu malgré la condamnation de ses
fondateurs.
Au début des années 80, deux anciens
élèves de FOF et de SOF, J & C KUSIACK, fondèrent "The
New American Wings " dans le Kentucky.
Le site de www.jmccabe.com/nawaware
rappelle la doctrine et les techniques de coercition appliquées dans ce
qu'il désigne lui même comme une secte dans le sens des relations
de domination "professeur-élève". Son témoignage
pourrait être appliqué à tous les groupes déjà
présentés.
Les groupes cités dans cette étude ont comme caractéristiques communes d'être très coercitifs. Ils coupent les élèves de leurs proches, les rendent dépendants, apeurés par l'idée d'être exclus et par leur croyance en des "pouvoirs à distance " de leurs leaders. Les élèves ont la plupart du temps une vie active dans la société, et sont le plus souvent éloignés de leur famille lorsque cette dernière ne fait pas partie de l'organisation. Ils ont juré de ne pas divulguer leurs activités et, bien que très marqués psychologiquement, ils clament à qui le leur demande qu'ils ont choisi et trouvé librement leur voie. S'il arrive à certains de quitter un groupe, ce n'est pas pour autant qu'ils quittent la "4ème Voie" qui est une totale réforme de la pensée.
L'objectif de la "4ème Voie" est pour
un adepte de sortir de son état de "machine", et devenir un "homme",
dont l'âme sera immortelle. Cela passe par la destruction de ses "vieux
schémas" issus de son éducation (ou "identification")
et de son "imagination", puis par l'élevation de son niveau de
conscience jusqu'à l"illumination".
Pour ce faire, les voies
du fakir, du moine ou du yogi ne suffisent pas, alors que les exercices de la
"4ème Voie" selon Gurdjieff et Ouspensky le permettent en toute
plénitude. Ces exercices doivent être faits impérativement
sous la conduite d'un "professeur", supposé avoir atteint le
niveau supérieur de "conscience objective".
L'usage éventuel
de drogues psychotropes est un sujet tabou mais qu'il ne faut pas éluder
avec ces groupes. Des pages entières sont consacrées au sujet dans
les livres de base "Fragments d'un enseignement inconnu" d'Ouspensky,
et "Récits de Belzébuth à son Petit Fils" de Gurdjieff.
Il y est dit que l'absorption d'une "petite pilule" ou d'une "poudre
de dover" permet à l'occasion de retrouver plus rapidement l'état
de conscience recherché. Gurdjieff concluait que cela ne devait pas être
utilisé,
il préférait obliger ses élèves
déjà épuisés par le manque de sommeil à boire
une forte quantité d'alcool ! Mais Whitehall N. Perry dans "Gurdjieff
à la Lumière de la Tradition" signale comme une évidence
que "Gurdjieff administrait parfois des drogues à quelques-uns de
ses élèves". Cqfd.
De nos jours, des cas de drogues administrées
à l'insu d'adeptes sont rapportés régulièrement, mais
il y a peu de condamnations vu les difficultés extrêmes à
établir des preuves matérielles. Vu les implications légales,
toute drogue est officiellement et totalement interdite dans les groupes, à
une exception près : LINBU (17 centres en Europe) qui dans ses propres
statuts en justifie l'usage "pour la recherche". Cqfd à nouveau.
Soyons clair, depuis l'origine, les effets de stupéfiants sur la "machine"
humaine font partie de la connaissance ésotérique à haut
niveau des groupes Gurdjieff.
Fermons la parenthèse : La drogue quotidienne
qui donne à long terme des effets comparables sur le cerveau reste le "Travail".
Le
"Travail" se pratique en permanence, même hors du groupe, et à
vie : c'est une "observation de soi", devant conduire à la suppression
des émotions "négatives" et à un "rééquilibrage
des 3 centres cérébraux". En groupe se rajoutent des "mouvements"
et des chocs psychologiques, -épuisants physiquement, émotionnellement
et mentalement-.
La soumission totale au leader est exigée en dépit
des abus que cela peut entraîner compte tenu de la formation très
particulière de ces leaders pour qui émotions et sentiments ne doivent
plus être que simulations.
L'organisation par petites unités
implique un grand nombre de chefs locaux, charismatiques ou non, et de "professeurs"
qui les dirigent. Ces derniers sont sensés être au moins des "hommes
N°4 ou N°5" ayant connu "l'illumination". Seuls quelques-uns
se présentent en "homme N° 6", voire en "homme N°7",
état réservé en principe à quelques rares personnes
en contact direct avec les "forces supérieures" de la "C-influence"
cosmique (et avec les financiers du Système !).
Les concepts et les
techniques d'embrigadement, synthèse de nombreux articles publiés
dans la presse et sur internet, seront présentés au fur et à
mesure.
René
Janvier 2004
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