Actualités sur les sectes en février 2002

Eglise du Christ de Paris (*) Quand j'étais bostonnien - Témoignage
Opus Dei Un jésuite veut briser un silence de vingt ans
Témoins de Jéhovah Témoins de Jéhovah opposés aux vaccinations au Burundi !
Mormons Êtes-vous mormone?
Sectes Schuller: "mon fils est manipulé par une secte liée au fascisme européen"
Mormons Dans l'Utah, la polygamie, même interdite, a la vie dure
Mormons Qu'est-ce qu'un mormon?
Sectes Deux membres d'une secte religieuse incarcérés aux Etats-Uni
Life Space Le gourou condamné
Divers Agrément de l'UNADFI
Mormons Les mormons de Suisse, enquête sur une Eglise en plein essor
Mormons Les techniques d'évangélisation
Mormons Proselytisme mode d'emploi
Mormons Vrai ou faux ?
Mormons Une histoire de Dieu, version américaine
Témoins de Jéhovah (*) Lettre ouverte aux Témoins de Jéhovah
Mormons Les mormons de France défendent l'image de leur Eglise
Saï Baba Faiseur de miracles
Instinctothérapie Le gourou rejugé dans l'Essonne
Eckankar (*) Description sur un site canadien
Raël Conseil de prudence aux raëliens ...
Actualités diverses Faut-il s'inquiéter de l'activité des mouvements pentecôtistes?
Sectes Les sectes prospèrent en Russie dans l'indifférence des pouvoirs publics
Aum Peine de mort requise contre l'ancien "ministre de la santé" de la secte Aoum
Scientologie La scientologie s'attaque à l'UNADFI
Instinctothérapie Les étranges dessous du château de Montramé
Eckankar (*) Un témoignage
Scientologie Au tribunal de la Scientologie
Actualités diverses Ramdam autour de l’expulsion des pentecôtistes
Mormons Des austères qui prient - Les Mormons français
Falungong
La Chine expulse 53 adeptes étrangers du Falungong
Sectes (*) Le Père Samuel, prêcheur en eaux troubles
Moon Moon célèbre 7200 mariages
Scientologie Sale temps pour les scientologues belges
Scientologie Une secte qui fiche même la Sûreté
Scientologie Quand l'extrême droite se rapproche de la secte
Sectes Nouveau rapport sur l'activité des sectes
Sectes Le masque humanitaire
Moon Pour l'amour du révérend Moon
Sectes M. Vivien dénonce les méthodes des sectes pour "faire taire" leurs opposants
Sectes Sectes : en recul mais pas moins nocives
Sectes Le nouveau visage des sectes
Sectes Les sectes au rapport
Scientologie L'Envoyée spéciale des scientologues
Sectes et santé Le jeûne contre le cancer
Scientologie Les quartiers de la scientologie
Sectes Dérives sectaires dans la santé
Scientologie Un entretien avec Alain Osmont, secrétaire général de la MILS
Scientologie Accusée d'escroquerie, l'Eglise de scientologie plaide l'erreur
Scientologie Electromètre judiciaire pour la Scientologi
Raël Trois adeptes de la secte raélienne condamnés
Sectes (*) Rapport 2001 de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes
Scientologie Amende requise contre la Scientologie
Scientologie Faut-il dissoudre l'Eglise de scientologie ?
Scientologie L'église de scientologie va saisir le Conseil de l'Europe contre la France
Scientologie L'Eglise de scientologie saisit l'ONU contre la France
Scientologie La Scientologie se tire une balle dans le pied
Scientologie Réquisitoire sévère contre la Scientologie
Santo Daime (*) Sectes hallucinogènes au Brésil
Tvind Le fondateur de Tvind, arrêté à Los Angeles
Témoins de Jéhovah Une décision de vie ou de mort
Scientologie La scientologie menace
Scientologie Un ancien adepte condamné pour des injures contre un avocat scientologue
Scientologie Deux scientologues détenus en Egypte
Scientologie Institution scientologue menacée
Actualités diverses La foi par voie orale


(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web.

 


  Suisse : Opus Dei

Un jésuite veut briser un silence de vingt ans

Le Temps, , 2 février 2002 par Patricia Briel

[Texte intégral]

Le Père Albert Longchamp, responsable de deux magazines chrétiens en Suisse romande, s'est vu intimer l'ordre de cesser tout débat autour de l'Opus Dei il y a vingt ans. Un député au Grand Conseil genevois l'a appris récemment. Etonné, il demande des explications à l'évêque.

Le Père jésuite Albert Longchamp, rédacteur en chef de l'Echo Magazine et directeur de la revue Choisir, recouvrera-t-il prochainement sa liberté de parole sur l'Opus Dei*, muselée depuis plus de vingt ans?

Pour avoir publié dans la revue Choisir de février 1981 une étude fouillée et critique sur l'Opus Dei, dont il n'était pas l'auteur, il s'est vu formellement interdire en mai de la même année de s'exprimer en public ou d'écrire quoi que ce soit sur cette prélature. L'interdiction émanait du préposé général de la Compagnie de Jésus, qui agissait lui-même sur ordre du secrétaire d'Etat du Vatican de l'époque, le cardinal Casaroli. Ce dernier avait-il été informé de la publication de cet article par un membre de l'Œuvre en Suisse? Sans doute.

Quoi qu'il en soit, le Père Longchamp était sommé de cesser tout débat autour de l'Opus Dei, «même si les faits décrits sont exacts», et «afin de ne pas blesser la charité dans l'Eglise», précisait son supérieur. Profondément choqué par cet ordre, et pris par d'autres soucis, le Père Albert Longchamp a obéi pendant vingt et un ans, à une exception près, qui lui valut un sévère avertissement. Mais aujourd'hui, encouragé par l'initiative d'un député auprès de l'évêque du diocèse de Lausanne, Genève et Fribourg, il est décidé à briser le silence qui lui a été imposé. Pour lui, la situation est en effet devenue intenable: journaliste occupant un poste à responsabilité dans deux magazines chrétiens de Suisse romande, président de la Commission des médias au sein de la Conférence des évêques suisses, il est contraint au silence alors que parler de l'Œuvre fait partie de ses devoirs professionnels, d'autant plus que le fondateur de l'Opus Dei devrait être prochainement canonisé.

Sa décision a mûri l'année dernière, à l'occasion de la publication d'une lettre de lecteur dans l'Echo du 22 mars 2001. La lettre exprimait le souhait de mieux connaître l'Opus Dei, et donc de lire un article sur cet institut dans le magazine. Albert Longchamp y répondait par un «non possum» (je ne peux pas), publié également dans l'Echo du 22 mars: «Depuis 1981 [...] il m'est interdit, sous peine de sanction, d'enquêter et de diffuser des informations «même exactes» concernant cet institut, son organisation, ses objectifs et ses structures [...]. Cette mesure n'a jamais été abolie par le Vatican. Avec mes vifs regrets.»

Etonné d'apprendre l'interdiction qui frappe Albert Longchamp, Pierre Marti-Manfrini, député au Grand Conseil genevois, écrit huit jours plus tard à Mgr Genoud pour solliciter des informations sur l'Opus Dei, vu que le rédacteur en chef du magazine ne peut pas s'exprimer. C'est la secrétaire de Mgr Genoud qui lui répond. Elle lui fait savoir que l'évêque lui recommande dans un premier temps de s'adresser à Albert Longchamp pour obtenir des réponses à ses questions. Dans un deuxième temps, l'évêque se dit prêt à recevoir le député pour en discuter. En date du 13 juin 2001, le député envoie une nouvelle lettre à l'évêque. Il s'est bien adressé au Père Longchamp, écrit-t-il, mais celui-ci lui a confirmé l'interdiction formelle de parler de l'Opus Dei qui pèse sur lui. «Ceci renforce ma détermination, en tant que catholique, d'essayer de comprendre cette conspiration du silence, en quelque sorte cette «omertà», continue le député. Vous comprendrez donc aisément que j'attends de la hiérarchie, et surtout de mon évêque, un éclaircissement à ce sujet, afin de dissiper tout doute quant à un pouvoir de pression de l'Opus Dei dans la vie de notre Sainte Mère l'Eglise.» Six mois plus tard, Pierre Marti-Manfrini, qui n'est plus député depuis le mois d'octobre, n'a reçu aucune réponse à sa lettre. En date du 17 décembre, il relance l'évêque: «Je ne peux croire que le problème de l'Opus Dei ne vous concerne en aucun cas, ni l'interdiction formelle faite au Père Longchamp d'en parler [...].» A la fin de sa lettre, l'ancien député exprime à nouveau le souhait de rencontrer l'évêque.

Contacté par Le Temps, Pierre Marti-Manfrini affirme n'avoir toujours pas reçu de réponse à son courrier, et ne pas comprendre le silence de l'évêque, ni pourquoi Albert Longchamp est encore sous le coup de cette interdiction. «Je n'admets pas cette mesure, explique-t-il. Dans l'Eglise, chacun doit pouvoir s'exprimer tout à fait librement.» C'est aussi l'avis d'Albert Longchamp, dont la liberté de parole est appréciée de ses lecteurs. Il se dit prêt maintenant à aller voir l'évêque et le nonce pour demander la levée de l'interdiction qui le frappe: «J'aimerais récupérer ma liberté d'expression. L'Opus Dei fait partie du débat public, et je suis empêché d'en parler, alors que cet institut m'informe régulièrement de ses activités. C'est une atteinte à mon honneur, à mes droits, et une violation de l'éthique journalistique. Une telle mesure d'exception en faveur d'une institution de l'Eglise catholique, ceci dans le cadre d'un débat qui n'avait aucun caractère diffamatoire, ne se justifie pas.»

Interrogé sur l'opportunité du maintien de l'interdiction qui frappe le rédacteur en chef de l'Echo Magazine, Beat Müller, directeur du Bureau d'information de la Prélature de l'Opus Dei en Suisse, ne souhaite pas s'exprimer sur une affaire qu'il juge «dépassée». «Nous ne pouvons résoudre son problème», affirme-t-il.

Le cas d'Albert Longchamp est donc dans les mains de l'évêque. Contacté, Mgr Genoud préfère ne pas prendre position pour l'instant sur la levée de l'interdiction qui touche le Père jésuite, souhaitant d'abord étudier attentivement le dossier.

*L'Opus Dei est un institut séculier de l'Eglise catholique, fondé en 1928 par l'Espagnol Josémaria Escriva de Balaguer. Il a été érigé en Prélature personnelle par le pape Jean Paul II en 1982.


Urgence [C'est un commentaire] Patricia Briel

Vingt ans après les faits, le maintien de l'interdiction qui frappe Albert Longchamp n'est plus tolérable. Elle n'a d'ailleurs jamais été justifiée: l'article qu'il avait commandé et publié dans la revue Choisir respectait toutes les règles de l'éthique et de la déontologie journalistiques. Il n'était en aucun cas diffamatoire: il s'attachait simplement à analyser le fonctionnement de l'Opus Dei avec un regard critique. On aurait pu espérer que le Vatican lève cette interdiction après quelque temps. Cela n'a jamais été le cas. Albert Longchamp est journaliste, il doit pouvoir s'exprimer librement sur l'Opus Dei, a fortiori dans les magazines dont il est responsable. Vouloir empêcher le débat au sein de l'Eglise catholique au sujet d'une institution contestée est un autogoal majeur, et une atteinte à l'esprit évangélique. Saint Paul lui-même recommandait la correction fraternelle entre chrétiens. Pourtant, il a été demandé à Albert Longchamp de se taire «afin de ne pas blesser la charité dans l'Eglise». Or, il est des silences qui sont plus mortifères que des paroles dures mais justes. La charité ne consiste ainsi pas à s'abstenir de critiquer, mais bien à laisser vivre le débat, surtout lorsque celui-ci se veut respectueux et honnête. Il est urgent qu'Albert Longchamp recouvre sa liberté d'expression.


  Burundi : Témoins de Jéhovah 

Témoins de jéhovah opposés aux vaccinations au Burundi !

ABP , 3 février 2002, transmis par Michel Marjollet

[Texte intégral]

Alors que les dirigeants des témoins de jéhovah, par l'intermédiaire de leur association - AIDAFRIQUE -récoltent des sommes importantes afin, disent-ils, d'aider les peuples d'Afrique en difficulté, ils contribuent au contraireà augmenter la souffrance et la misère, voire la mortalité en organisant une "contre campagne" de vaccination contre la rougeole. (Cf. dépêche Agence Burundaise de Presse du 17/02/2000)

(*)AIDAFRIQUE ou AIDE A FRIC ? http://www.palain.org/aidafric.htm, une association plus sectaire qu'humanitaire ? Pour info, texte de la
dépêche de l'ABP :

Burundi - Bujumbura - Sécurité La sécurité s'est améliorée dans Bujumbura rural par rapport au début de l'an 2000
BUJUMBURA, 17 fév (ABP) - Les administrateurs communaux de la province de Bujumbura rural ont tenu une réunion mercredi, au centre culturel islamique, présidée par le conseiller principal du gouverneur, pour échanger sur la sécurité dans cette province, les besoins dans les sites de protection et sur l'évaluation de la campagne de vaccination contre la rougeole organisée ces derniers jours dans Bujumbura rural. S'agissant de la sécurité, force a été de constater qu'en général, il y a eu une amélioration par rapport au début de l'année. Toutefois, les administrateurs communaux ont signalé ici et là quelques poches de rebelles qui commettent souvent des crimes et des vols dans les champs et dans les maisons.

Pour ne citer que quelques cas, il a été signalé la présence d'un groupe des forces pour la défense de la démocratie (FDD) en zone Rusizi, des embuscades contre les forces de l'ordre à Kanyosha samedi dernier et 4 personnes tuées par balles à Mubimbi dans la nuit de vendredi à samedi. Aux frontières de Mugongo-Manga-Isale-Mukike et Mutambu, on parle souvent des cas de vols du bétail et des récoltes sur pieds.

Quand à la situation dans les sites de protection, les administrateurs communaux ont parlé de la fréquence des maladies comme la rougeole, le paludisme, le choléra dans Kanyosha, ainsi que la dysanterie bacillaire et autres maladies liées au froid. Ces regroupés, ont dit les administrateurs communaux, ont besoin d'aide alimentaire et non alimentaire ce qui est en train d'être fait dans les différents sites par des ONGs oeuvrant dans Bujumbura rural. Signalons que 11 sites de protection sont à démanteler dans une première phase de trois mois. Il a été demandé aux administrateurs communaux d'être présents sur terrain pour connaître les besoins de la population.

Concernant l'évaluation de la campagne de vaccination contre la rougeole qui vient de durer trois jours, il a été constaté qu'à certains endroits, on n'a pas pu atteindre le taux de couverture vaccinale voulu comme à Ruyaga 50%, Kirekura 60% tandis qu'à d'autres endroits on a pu dépasser 100%. Des problèmes ont eu lieu pendant la campagne comme l'insuffisance du charroi dans un premier temps, les interférences comme la distribution des vivres et semences, une forte pluie et une contre campagne par les témoins de Jehovah à Ruyaga, Kavumu et Mageyo.

Cette campagne va s'étendre sur 16 sites comptabilisant une population de 47.098 enfants soit 38,8% de la population totale à vacciner.


Etats-Unis : Mormons 

Êtes-vous mormone?

La presse , 4 février 2002, par Yves Boisvert

[Texte intégral]

C'était ma première mormone, et ça n'a pas été brillant. Une belle grande mormone.

Nous étions à l'aéroport de Boston, en route pour Salt Lake City. Elle m'a dit qu'elle venait de Provo. J'avais fait mes devoirs: Provo, petite ville universitaire à 45 minutes de Salt Lake, siège de la grande université dirigée par les mormons, Brigham Young University. Siège aussi du conservatisme moral américain. Les mormons y composent 85% de la population. J'ai dû la regarder comme un entomologiste en route pour la forêt tropicale, estomaqué de tomber face à face avec le scarabée d'or à l'aéroport. Déjà? Mais est-ce bien un scarabée? Et où ai-je mis mon filet? - Ah! Provo! me suis-je exclamé, les yeux écarquillés. J'ai voulu lui demander si elle était, mais me suis mis à bafouiller au moment de prononcer le mot mormon, comme si j'allais l'insulter. Elle a vu que je n'avais pas de filet, mais plein de préjugés. -Êtes-vous mo... euh, êtes vous morm... Je veux dire... enfin... mormone? Mais oui, elle était mormone, imbécile.

Et alors? Alors, à la deuxième question, elle a dû croire que je voulais savoir si elle habitait chez ses parents, elle m'a parlé de son mari et a conclu en disant: "Vous savez, vous allez en rencontrer tout plein, là-bas, ne vous en faites pas." Elle avait raison, il y en a plein, ici. Salt Lake City, après tout, est la capitale de l'Église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours.

La ville a été fondée en 1847 par 3000 mormons partis de la Nouvelle-Angleterre pour fuir la persécution religieuse après l'assassinat de leur prophète et fondateur. Hier, deux missionnaires de l'Église, l'une venue de Sibérie, l'autre de Californie, m'ont fait faire le tour des environs du fameux Temple mormon, l'édifice le plus célèbre de Salt Lake City. Les environs, parce que le Temple est réservé aux seuls mormons.

Mais l'Église - à laquelle les mormons pratiquants doivent verser 10% de leur salaire - a bien d'autres édifices, y compris un gigantesque et ultramoderne centre de rencontres, plus gros encore que celui de la ville, qui accueillera cette semaine les 10000 membres des médias venus couvrir les Olympiques. On nous a dit comment les premiers colons ont traversé l'Amérique avant que Brigham Young - le deuxième prophète - ne donne un grand coup de canne par terre. Une façon de dire: j'en ai marre, on arrête ici. D'un côté, il y a la plaine du désert, ses scorpions et ses tarentules, en face, la chaîne de montagne des Wasatch; ils venaient de traverser l'Amérique à pied et en char à boeufs, ils étaient fourbus, où voulez-vous qu'ils allassent? C'était le moment de donner un coup de canne. Quiconque a vu les montagnes disparaître dans une sorte de halo rose, en fin de journée, le comprendra.

Il y a plein de mormons, donc: 50% des 180000 habitants de Salt Lake City le sont (11 millions dans le monde, dont la moitié hors des États-Unis). Mais plusieurs le sont comme John, 61 ans, un des 25000 bénévoles des J.O. : "J'ai été baptisé, mais je ne vais plus au temple et je prends un verre, et même du café chaque matin! " Comme vous ne l'ignorez pas, les mormons de stricte observance ne boivent pas, ne fument pas et ne consomment pas de caféine.

Comme le gouverneur et plus de 80% des élus et des juges sont des mormons, il s'en trouve pour parler d'une "théocratie". Surtout quand vient le temps de parler des "stupides" lois sur l'alcool, que m'explique avec ironie Ann, la serveuse chez Baci, élevée en mormone, mais dont le piercing au milieu de la langue suggère une certaine dissidence. La bière locale ne doit pas contenir plus de 3,2% d'alcool. Il faut acheter une carte de membre (5$ pour deux semaines) pour aller dans un bar, que l'on nomme "club" privé, ou pour aller dans la section fumeurs des restaurants. Mais à moins de vouloir deux verres de bière en même temps ou un double scotch (c'est interdit), on peut consommer n'importe quoi dans les restaurants. Y compris le fameux "Polygamia Porter", une allusion aux anciens mormons qui étaient polygames.

Le prophète a eu la révélation que cela n'était pas bien, et en échange le gouvernement fédéral a accepté que l'Utah devienne un État, en 1896. Cette prophétie n'a pas convaincu tout le monde, et on évalue d'ailleurs que dans l'Utah rural, environ 30000 personnes vivent encore dans des familles polygames. Ted Green, le plus célèbre d'entre eux, a été condamné cette année à cinq ans de prison pour polygamie. Il avait six femmes, ce qui est nettement exagéré même pour un catholique, surtout qu'il y avait des mineures dans le lot. Ce que tout cela change aux Olympiques? Un certain zèle religieux qui fait qu'on a refusé des bénévoles. Une atmosphère très "famille" et ville de province.

Les bénévoles font des détours pour venir vous saluer. Ils sont fiers et veulent qu'on aime la ville. Mais on retrouve ici les mêmes histoires de pots-de-vin, les dépassements de coûts, les subventions fédérales, les entrepreneurs locaux qui en profitent. Même si les journalistes le voulaient, on ne peut pas être parfaitement typique et pittoresque en toutes choses.


  France : Sectes

Schuller: "mon fils est manipulé par une secte liée au fascisme

AFP , 4 février 2002

[Texte intégral]

SAINT-DOMINGUE, - Didier Schuller assure que son fils Antoine, à l'origine des révélations sur sa présence à Saint-Domingue, est "manipulé par une secte liée au fascisme européen", et affirme revenir en France pour l'en "libérer", dans une lettre aux lecteurs publiée lundi par le quotidien Hoy de
l'île, dont l'AFP a pu obtenir une copie à 01H00 locale (05H00 GMT) avant sa mise en vente.


Etats-Unis : Mormons 

Dans l'Utah, la polygamie, même interdite, a la vie dure

AFP , 4 février 2002, par Léon Bruneau

[Texte intégral]

SALT LAKE CITY (Etats-Unis) - Dans l'Utah, la polygamie est interdite depuis le dix-neuvième siècle, mais selon Rowenna Erickson, ex-seconde épouse dans une famille polygame, il s'agit toujours d'une pratique courante et devant laquelle les autorités restent indifférentes. A 62 ans, cette femme, qui a fondé avec Vicky Prunty en 1998 l'association "Tapestry contre la polygamie", à Salt Lake City (Utah), où se dérouleront les jeux Olympiques d'hiver à partir de vendredi, veut lever un tabou pour inciter les autorités à sévir. "Nous souhaitons que les autorités marquent le coup. Il s'agit d'un sacrifice humain. Elles ne font rien contre", dénonce-t-elle lors d'un entretien, en soulignant que la polygamie est encore "très courante" dans l'Utah. "Des mariages ont lieu tous les jours. Ce sont des sociétés très secrètes", ajoute-t-elle.

La polygamie est officiellement interdite dans l'Utah depuis 1896 et l'Eglise des Mormons, dont le siège mondial se trouve à Salt Lake City, excommunie ses membres qui la pratiquent publiquement.

Héritage - Mais la polygamie fait partie de l'héritage culturel et religieux des Mormons. Deux de ses fondateurs, Joseph Smith et Brigham Young, l'encourageaient. En outre, nombre de Mormons aujourd'hui, qui forment 70% de la population de l'Utah, ont parmi leurs aïeux des adeptes de la polygamie. Persécutés pour leur appartenance religieuse, les Mormons se sont installés majoritairement dans l'Utah en 1847, après avoir fui la côte est des Etats-Unis. Leur influence est toujours omniprésente. S'il n'existe aucune statistique officielle sur le nombre de familles polygames ou "plurielles" comme on les appelle ici, l'association de Rowenna Erickson estime leur nombre entre 30.000 à 50.000 dans l'Utah, et à 100.000 sur tout le territoire des Etats-Unis, habitant essentiellement l'ouest du pays. "Il s'agit d'une croyance fondamentale de la religion mormone", poursuit Rowenna Erickson, ce qui explique pourquoi, explique-t-elle, cette pratique n'est pas plus condamnée.

Problème d'image - Très médiatisé en août dernier, le procès de Tom Green, premier Mormon en 50 ans à être jugé pour polygamie dans l'Utah et condamné à 5 ans de prison, ainsi que la tenue des Jeux d'hiver, ont toutefois exposé cette pratique aux yeux du monde entier. Un quotidien local, le Salt Lake City Tribune, avertissait d'ailleurs dimanche, dans un article en première page, les habitants de l'Utah, pour qu'ils se tiennent prêts à faire face à une médiatisation à outrance de "clichés", qui voudraient notamment que la ville hôte des Jeux serait aussi "la capitale mondiale de la polygamie". De leur côté, les autorités locales, soucieuses de rectifier l'image de l'Utah avant les Jeux, ne démentent pas l'existence de telles pratiques, mais se montrent promptes à les minimiser. "Les gens ont tendance à associer la polygamie avec Salt Lake City", indiquait récemment à la presse le maire Rocky Anderson, un démocrate. "Mais cela fait presque 50 ans que je vis ici et je pense n'avoir rencontré que deux ou trois familles polygames dans ma vie. Ce n'est tout simplement pas quelque chose qui domine la vie des gens ici", a-t-il dit.

Rowenna Erickson, qui dit avoir été "pendant 34 ans la seconde épouse dans une famille polygame", les Kingston, avant de "s'être réveillée face au mensonge et à la fraude" et d'avoir quitté cette famille en 1992, tient un discours différent. Sa soeur aînée, en revanche, "pratique toujours la polygamie".


Etats-Unis : Mormons 

Qu'est-ce qu'un mormon?

La presse , 5 février 2002, par Yves Boisvert

[Texte intégral]

La flamme olympique est arrivée en Utah lundi au lever du soleil, en passant par le désert. Un Indien Ute a fait une danse sous une arche de pierre pour fêter cela. Et si tout va bien, la flamme sera en ville jeudi. Déjà, les rues d'une largeur insensée de Salt Lake City commencent à grouiller des inévitables échangeurs de pins et de tous les autres qui se baladent avec un laissez-passer dans le cou.

Et les mormons, dans tout ça? me demandez-vous. J'allais vous parler du combiné nordique, qui allie force, endurance et élégance formelle, mais puisque vous insistez, parlons des mormons.

Tout ça commence quand Joseph Smith, un natif du Vermont, voit apparaître à l'âge de 18 ans (1823) l'ange Moroni. C'est un drôle de nom pour un ange, mais ce qu'il lui a dit est encore plus étonnant: il lui révèle l'existence de tables en or où est écrite l'histoire de l'Amérique au temps de la Bible. Smith traduit ces textes, ce qui donne le Livre de Mormon, un ensemble de prophéties apparentées en bonne partie au message biblique. Le livre raconte l'histoire d'une tribu d'Israël qui se serait installée en Amérique six siècles avant Jésus-Christ, ce qui expliquerait la présence des Indiens d'Amérique.

Comment ça, où sont les tables en or? Je sens du scepticisme, mais ne nous perdons pas dans les détails techniques. Toujours est-il que les mormons sont des chrétiens qui croient que Jésus reviendra sous peu en Amérique, d'où le nom d'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.

Après l'assassinat de Smith (1844), les mormons fuient vers l'Ouest et s'y installent pour fonder un nouvel Israël (il y a ici une banque Zion et un parc national du même nom). Ils croient que l'homme est fondamentalement bon et qu'il demeurera avec son épouse éternellement s'il est marié dans l'Église. Et toute la famille aussi, ce qui est un pensez-y bien.

Les mormons sont en moyenne très instruits (l'Université Brigham Young, ou BYU, qu'ils contrôlent, est bien cotée) et plusieurs ont beaucoup voyagé et sont polyglottes. Chacun est en effet susceptible d'être appelé en "mission" aux quatre coins du monde pour convertir des âmes. Ce n'est qu'en 1978 que le prophète a eu la révélation que les Noirs pouvaient devenir prêtres dans l'Église. Il faut dire que l'Église prend de l'expansion partout dans le monde (la moitié des 11 millions de mormons ne sont pas américains), en particulier en étant présente lors de catastrophes naturelles, comme on nous le montre au Centre des visiteurs de l'Église.

L'Église a un immense entrepôt plein de nourriture prête à être distribuée. Ils s'habillent de manière assez conventionnelle, sans uniforme. Mais il vaut mieux ne pas s'aviser de porter de shorts plus hauts qu'à mi-cuisse à BYU, me dit un ami biologiste qui y a fait son post-doctorat: on vous renverra à la maison. Ils portent du blanc le dimanche. Ils ne boivent pas, ne fument pas et ne font pas plein de choses avant le mariage. On peut être tenté de penser que dans ce petit État (près de 3 millions) dont la classe politique est mormone à plus de 80%, on vit dans une atmosphère passéiste un peu figée. Ce n'est pas le cas. Salt Lake City est la ville américaine où l'on trouve le plus grand pourcentage de familles avec un ordinateur (73%) et la quatrième au pays pour le nombre d'habitants branchés sur Internet. Les entreprises de biotechnologie et d'informatique se multiplient. On a profité des Jeux pour faire financer et installer un système de trains légers. Bref, sous les dehors ringards de son centre-ville en reconstruction, à l'ombre des rares gratte-ciel, dont celui de la Wells Fargo, la ville est donc très moderne. "Les mormons influencent la vie ici, mais j'ai plaidé dans bien des comtés aux États-Unis où les lois sur l'alcool sont plus sévères encore!" me dit Larry G. Reed, un avocat établi ici depuis 20 ans qui fumait une cigarette dans le parking de son édifice, lundi. "Personne ne m'embête parce que je fume, à part ma femme." Sur ce il m'indique le meilleur stand à espresso en ville, ce qui n'est pas mormon du tout. Quand les 100 bénévoles de Safegames 2002 commenceront à se promener en ville avec un chapeau orange fluo sur la tête, vendredi, pour distribuer des condoms aux 80000 visiteurs, on verra un peu mieux que les mormons ne se mêlent pas vraiment de dire aux autres quoi faire. "Ils sont contre le sexe hors mariage, contre l'homosexualité, c'est certain, ils ne distribueront pas des condoms, mais ils ne nous embêtent pas, ils ne sont pas aussi impliqués dans la vie publique qu'on peut le penser; ils se contentent de passer ces messages à l'église", me dit Robert Jones, 31 ans, de la Utah Aids Foundation, un des organisateurs de la distribution de condoms. "J'ai été élevé dans une famille mormone et je suis gay, je suis sorti de l'Église, mais mes parents comprennent et nous avons d'excellents rapports. J'ai déjà lu une étude qui disait que parmi les religions chrétiennes, les mormons sont une des plus tolérantes. Je pense que c'est le cas."

On sent d'ailleurs un début d'irritation locale mêlé d'insécurité de voir partout dans les médias nationaux ce que les gens d'ici appellent des "stéréotypes" et des "préjugés" sur l'Utah. D'autres estiment qu'un petit regard extérieur ne fera pas de mal: "L'Utah se distingue par cette religion et cette culture si différentes, mais les gens voudraient être comme tout le monde; l'Utah joue sur tous les tableaux: il voudrait être reconnu comme différent, mais être accepté comme pareil aux autres, ou même meilleur que les autres États", pouvait-on lire dans le Salt Lake Tribune dimanche. Mormons ou pas, on trouve ici en tout cas une ville singulièrement souriante et manifestement très fière de recevoir de la grande visite. Et tout ça, bizarrement, nous incite à boire un verre à leur santé.


Etats-Unis : Sectes

Deux membres d'une secte religieuse incarcérés aux Etats-Unis

Yahoo , 5 février 2002, par Yves Boisvert

[Texte intégral]

ATTLEBORO, Massachusetts - Deux membres d'une secte religieuse qui rejette la médecine moderne ont été incarcérés mardi aux Etats-Unis après avoir refusé de coopérer avec les autorités qui enquêtent sur la disparition de leur bébé.

Le juge du tribunal pour enfants Kenneth Nasif a souligné qu'il n'était pas convaincu que Rebecca Corneau ait fait une fausse couche à l'automne dernier, comme elle l'affirme. La jeune femme ainsi que son époux Davis Corneau ont été placés en détention dans l'attente d'une audience prévue la semaine prochaine. Le couple, est sorti du tribunal menottes aux poignets, après avoir perdu en appel devant la justice.

Selon son avocat, Rebecca Corneau a fait une fausse couche en novembre au domicile d'une amie dans le Massachusetts. Il a déclaré que le couple ne savait pas si le foetus était de sexe féminin ou masculin. Les deux époux ont également refusé de dire où les restes avaient été enterrés.

Carol Yelverton, une porte-parole du Département des services sociaux, a déclaré avant la décision prise par le juge Kenneth Nasif que les autorités tentaient de vérifier la véracité des allégations du couple.

''A ce stade, nous ne savons pas s'il y a eu une fausse couche ou si le bébé était né'', a-t-elle expliqué en soulignant qu'il s'agissait de déterminer s'il avait bien eu naissance et si l'enfant était mort en raison des manques de soins médicaux. Les autorités estiment que l'enfant est né et pourrait avoir souffert en raison des pratiques religieuses du couple.

Ce dernier fait partie de la secte religieuse ''The Body'' (le corps), qui rejette la médecine moderne. L'Etat du Massachusetts a déjà décidé de se charger de la garde de quatre enfants des époux Corneau, qui ont perdu un autre enfant à la naissance en 1999. Le nouveau-né a été inhumé dans le secret dans un parc du Maine.


Japon : Life Space

Le gourou condamné

Message reçu , 5 février 2002, par Pascal Zivi

[Texte intégral]

Hier le 5 mars 2002, Le gourou de la secte Japonaise[ Life space] Monsieur [ Takahashi koji ] a été condamné à 15 ans de prison ferme par la cour de
Tokyo.

Il y a a trois ans celui avait fait mourir le père d'un de ses adepte.Cette personne était tres malade, elle n'a recu aucun soin.Après sa mort le gourou
l'a fait momifier et a ensuite déclaré que cette personne était encore vivante.


  France : Sectes

Agrément de l'UNADFI

Copie de la lettre du 5 février 2002 adressée au Secrétaire de l'UNADFI

[Texte intégral]

Ministère de l'éducation nationale
Direction des affaires juridiques
Bureau des affaires générales des associations
DAJ A3 n° 02 208

Monsieur le Secrétaire Général,

Vous avez sollicité , pour l'union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu (UNADFI), l'agrément national en application du décret n° 92 1200 du 66 novembre 1992 relatif aux relations du ministère chargé de l'éducation nationale avec les associations qui prolongent l'action de l'enseignement public.

Cette demande a été soumise à l'examen du Conseil national des associations éducatives complémentaires de l'enseignement public qui a émis un avis favorable lors de sa séance du 11 décembre 2001.

J'ai l'honneur de vous informer que l'agrément national est accordé à votre association. Vous trouverez ci-joint, copie de l'arrêté qui a été signé en ce sens et qui fera l'objet d'une mention au Bulletin officiel de l'éducation nationale.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le secrétaire, l'expression de ma considération distinguée.

Pour le directeur des affaires juridiques
Le chef de service adjoint au directeur
Jacques Veyret


Suisse : Mormons 

Les mormons de Suisse, enquête sur une Eglise en plein essor

Le Temps , 6 février 2002, par Corinne Bloch

[Texte intégral]

Dans quelques jours, la silhouette du plus grand temple de l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours fera le tour de la planète via les écrans de télévisions. Et pour cause: c'est sous ses fenêtres qu'a été installé le podium où seront remises les médailles des Jeux olympiques qui s'ouvrent le 8 février prochain.

Que Salt Lake City soit la capitale des mormons - 70% de ses habitants font partie de cette communauté de 11millions d'adeptes - n'est un secret pour personne. Inutile pourtant de traverser l'Atlantique pour les rencontrer: les mormons sont 7500 en Suisse - contre 1800 il y a cinquante ans - répartis en 40 paroisses et trois pieux (diocèses). Et ils n'ont pas attendu les JO pour venir frapper à notre porte. La Suisse est d'ailleurs une terre d'implantation ancienne et privilégiée: c'est à Zollikofen, près de Berne, que les mormons ont construit en 1955 leur premier temple hors des Etats-Unis. Mais comme nul n'est prophète en son pays, ceux que nous rencontrons ont souvent l'accent de l'Utah et viennent de loin pour aborder les gens dans la rue: "Bonjour, excusez-moi, comment allez-vous?". Soeur Nielsen, une jeune Américaine, évangélise ce jour-là sur la place de la Riponne à Lausanne. "Bonjour, croyez-vous en Dieu?..." Elle est une "représentante de Dieu", affirme-t-elle pour expliquer sa tenue tirée à quatre épingles, et "voudrait bien partager le plan de bonheur qu'il a prévu pour les hommes". Mais les passants lui en laissent rarement l'occasion. "Pas facile, surtout dans une langue étrangère." De plus, elle a un peu la frousse. Si elle le fait, c'est d'abord par amour de son prochain. Qui n'a jamais croisé les missionnaires mormons, ces jeunes gens âgés de 19 à 25 ans, aux vêtements stricts, reconnaissables à un badge portant leur nom et se déplaçant toujours à deux? Ils sont 61 000 dans le monde, dont une soixantaine en Suisse romande. Ils consacrent deux ans de leur vie à semer la bonne parole dix heures par jour, six jours sur sept, et à leurs frais. C'est une forme de prosélytisme particulier, basé sur un système de croissance exponentielle: 95% des jeunes qui ont grandi dans une famille mormone participent à ce plan d'évangélisation.

Une trentaine de jeunes Romands sont actuellement en mission. Aucun n'y est forcé. Des jeunes comme les autres, avec un petit quelque chose en plus: "Mon frère a quitté ses vêtements XXL, ses "potes" et sa passion pour le ska et le snowboard pour partir en mission à Paris", raconte une Genevoise de la communauté. "Il faut beaucoup de courage, mais aussi une grande foi pour le faire." "J'ai toujours su qu'un jour je serais missionnaire, cela fait des années que je mets de l'argent de côté", confirme Elder (frère) Riches, un étudiant en sciences politiques de l'Utah en mission à Genève. Moins fortuné, Elder Virgilio, son collègue italien, un géomètre de 20 ans, a bénéficié de l'aide d'un fonds de l'Eglise. Les mormons suivent des règles strictes: pas de TV, pas de journaux, ni de coups de fil à leur famille. Elles figurent dans un petit guide que chacun connaît par cour et qui soigne le détail jusqu'à recommander de prendre une douche quotidienne et d'utiliser un déodorant. "De l'extérieur, cela peut sembler absurde, mais ces règles sont le produit de 150 ans d'expérience avec des missionnaires de toutes les cultures. Ces jeunes n'ont souvent pas plus de 20 ans, la plupart quittent leur famille pour la première fois", explique Anthony Coppel, responsable de la communication pour le pieu de Genève. "La mission a également une valeur initiatique, ce qui justifie une rupture avec leur style de vie". Elders Riches et Virgilio, eux, sont ravis. La communauté aussi. Elle bénéficie ainsi d'une main-d'ouvre bon marché, aussi enthousiaste qu'efficace. Certes, le porte-à-porte ne génère guère de conversions (à peine plus d'une sur mille), mais grâce aux amitiés que les missionnaires lient dans leur pays d'accueil, leur Eglise compte parmi les plus prospères: 162 pays d'implantation sur tous les continents, 274 000 baptêmes et 400 nouvelles églises construites en 2000. En dix ans, le nombre de mormons dans le monde a augmenté de 48%. En Suisse, ils sont 400 de plus chaque année.

Où se cachent-ils? Un peu partout, car une fois leur mission terminée, ils redeviennent aussi anonymes que n'importe quel citoyen. Votre médecin, votre concierge ou votre directeur est peut-être mormon, ou a grandi parmi eux. Ils sont plutôt discrets, viennent de tous les milieux et n'ont que faire des hiérarchies: pas de clergé professionnel et rémunéré, mais un tournus dans lequel chacun, quelle que soit sa profession, peut-être appelé à être prêtre pour un temps limité. "J'ai été nommé président du pieu de Genève pour neuf ans. Du coup, je me suis retrouvé à la tête de 3000 paroissiens", explique Eric Perrier. Ce cadre d'entreprise n'en revient pas. "A la fin de cette période, je deviendrai huissier, secrétaire ou enseignant d'école du dimanche. Tout est possible." Chaque fidèle s'acquitte également de la dîme: 10% du salaire est versé à l'église. Ces sommes alimentent de nombreux réseaux de solidarité auxquels chacun peut faire appel.

Faut-il pour autant leur donner le Bon Dieu sans confession? "Nous n'avons jamais eu écho de dérives sectaires concernant les mormons. Autrement dit, d'actes contraires à la loi commis au nom ou sous couvert de leur religion", affirme François Bellanger, président du Centre intercantonal d'information sur les croyances. Même réponse au Bureau des renseignements sur les mouvements religieux lié à l'Eglise catholique et installé à Morges. "Ici, nous sommes pourtant encore souvent considérés comme une secte, ce qui n'est plus le cas aux Etats-Unis", affirme une ancienne employée de la Radio suisse romande. "Moi, je suis née là-dedans, je me suis mariée à 19 ans et j'y suis restée. L'Eglise m'aide à avoir une discipline de vie et à progresser spirituellement, mais mes deux fils, eux, ne pratiquent plus. Je les comprends, nos règles sont difficiles."

Difficiles, sinon draconiennes. Ainsi, à plus de 60 ans, cette Vaudoise n'a toujours pas le droit, lorsqu'elle est seule, d'inviter de jeunes hommes missionnaires. "C'est vrai, mais ces règles sont sans cesse remises en question et évoluent avec la société", explique Anthony Coppel. "Ainsi, au début du siècle dernier, il n'était pas rare de rencontrer des missionnaires à barbe, portant chapeau et haut-de-forme, ce n'est évidemment plus le cas aujourd'hui." Ce qui est certain, c'est que ceux qui s'imaginaient croiser bientôt dans les rues de Salt Lake City "des bandes de polygames habillés comme au siècle dernier", selon la formule d'un membre de l'Eglise, risquent d'en être pour leurs frais. "La technique des missionnaires s'apparente à celle de la vente à l'arraché" A l'heure où chacun choisit sa religion à la carte, les plus belles promesses ne suffisent plus à séduire. Il faut savoir convaincre.

 


Suisse : Mormons 

Les techniques d'évangélisation des Mormons

Le Temps , 6 février 2002, par Corinne Bloch

[Texte intégral]

Michel Fontana ne fait partie d'aucun mouvement religieux. C'est en qualité de formateur de sociétés spécialisées dans la vente et de directeur de l'Institut de formation à la négociation qui porte son nom, qu'il a accepté pour Le Temps d'étudier les documents que nous lui avons transmis sur les stratégies d'évangélisation. Il nous aide ici à les décoder.

Le Temps: Peut-on comparer les techniques de certains mouvements religieux à celles de la vente?

Michel Fontana: Jusqu'à un certain point. Dans le cas des mormons, le processus s'apparente à ce que l'on nomme du "hard selling", en français de la vente à l'arraché. Je ne suis pas un expert en religions, mais je retrouve dans leur "entrée en matière" certaines règles de base: se présenter, créer le contact, lancer la discussion afin de créer un lien affectif avec l'interlocuteur. Quant à l'argumentation, elle est principalement fondée sur la réponse aux objections. Dans ce domaine, ils sont soumis à une forte concurrence de la part des Témoins de Jéhovah, encore plus performants semble-t-il, et mieux formés. Ces derniers suivent des cours de perfectionnement et possèdent un manuel détaillé: pour chaque thème abordé, il prévoit les objections des interlocuteurs - presque toujours les mêmes - et suggère des réponses qui permettent de relancer le débat. - Les mormons constatent que les liens affectifs augmentent considérablement les taux de conversion. - Des heures de discussion ramollissent les capacités de résistance émotionnelle de l'interlocuteur. D'où l'importance de pouvoir revenir plusieurs fois exposer la doctrine aux candidats. Pour ce faire, il faut savoir récupérer une discussion qui tourne mal à l'aide de questions ouvertes ou de formules du genre "je vous comprends, mais...", "je pensais comme vous auparavant..." Le but est d'affronter le conflit pour mieux le contourner.

Le manuel des Témoins de Jéhovah, lui aussi, est plein de ces formules. Petit à petit, on amène ainsi les gens à réfléchir. Un bon vendeur ne cherche pourtant jamais à convaincre quelqu'un d'acheter un bien dont il n'a pas besoin. Son but est de fidéliser le client, profiter de sa crédulité est un mauvais calcul à long terme. Or le prosélytisme utilise un procédé subtil pour répondre à des questions que les gens ne se posent pas. - Avec six conversions en moyenne par missionnaire, le résultat est pourtant assez médiocre. - Un bon vendeur a appris à laisser parler son interlocuteur pendant au moins la moitié du temps que dure l'entretien. Pour bien cerner ses besoins et adapter au mieux la solution qu'il proposera ensuite. Mais aussi parce que le client, puisqu'il a beaucoup parlé, se sentira respecté.

A l'inverse, le vendeur aura limité les occasions de faire des gaffes. Ce n'est qu'une supposition, mais pour ce que j'ai pu constater, les missionnaires proposent trop vite leur croyance en guise de solution, ce qui a pour effet de casser la confiance qui s'instaurait.


Suisse : Mormons 

Proselytisme mode d'emploi

Le Temps , 6 février 2002, par Corinne Bloch

[Texte intégral]

Prosélytisme, mode d'emploi Corinne Bloch Les mormons imaginaient profiter des JO pour lancer une campagne de publicité de plusieurs millions de dollars. Face aux critiques, ils ont changé d'avis, renonçant même à évangéliser dans les rues de Salt Lake City pendant les Jeux. "Le but était de transformer notre image, non de convertir." Il est vrai qu'ils possèdent pour cela des méthodes bien rodées:

Look: uniforme de représentant, chemise blanche, cravate, jupe ou pantalon foncés, badge. Lieu: porte-à-porte, rues, bus. Bref, partout où l'occasion se présente.
Formation: acquise pendant deux mois dans l'un des 15 "centres de formation missionnaires". Au programme: cours intensifs de langue, mais aussi exercices pratiques de communication.
Entrée en matière:
les missionnaires apprennent à se présenter, à sourire, à afficher un air naturel, à lancer la conversation. Pour ce faire, des jeux de rôles sont organisés dans un décor reconstitué (parc, appartement).
Présentation: sous forme de six leçons enseignées chez les nouveaux intéressés. Les missionnaires ont appris à écouter leurs interlocuteurs afin de mieux répondre à leurs questions.
Objectif: "Faire passer le message et créer des liens d'amitié sincère."
Soutien: les missionnaires sont soutenus par un responsable de mission et par des rencontres hebdomadaires avec les membres de la communauté. Résultats: six nouveaux convertis en moyenne par missionnaire. 80% d'échec avant le deuxième rendez-vous.
Technique moderne: aux Etats-Unis, les mormons n'hésitent pas à faire de la publicité à la télévision.
Concurrence: les mormons ne sont pas les seuls à bénéficier d'une formation. Les Témoins de Jéhovah, par exemple, suivent des cours réguliers et possèdent un manuel qui fournit des propositions d'entrée en matière, des conseils et des réponses aux oppositions possibles. Ils apprennent également à s'adapter à la religion de leurs interlocuteurs.


Suisse : Mormons 

Vrai ou faux ?

Le Temps , 6 février 2002, par Corinne Bloch

[Texte intégral]

Les mormons sont polygames. Faux: leur doctrine proscrit la polygamie depuis1890. Seuls quelques fondamentalistes, excommuniés de l'Eglise, continuent à la pratiquer.
Les mormons ont une ribambelle d'enfants. Vrai: dans la doctrine des mormons, les êtres humains existent sous forme d'esprits avant leur naissance et l'obtention d'un corps physique est l'une des conditions nécessaires à leur salut.
Les mormons possèdent le plus important fichier généalogique de la planète. Vrai: cette mémoire de l'humanité, sous forme de milliards de microfilms, est stockée à plus de 200 mètres sous terre dans les monts Wasatch (Utah).
Le recensement des ancêtres a une explication religieuse: les mormons croient à la possibilité d'un salut des âmes rétroactif et pratiquent le "baptême par procuration pour les morts".
Les mormons suivent des règles de vie draconiennes. Vrai: chasteté obligatoire jusqu'au mariage. Pas d'alcool, pas de fumée, pas de thé ni de café. Bref, rien dont on puisse devenir dépendant. L'habillement est libre.
On ne peut pas être noir et mormon. Faux: la prêtrise était autrefois interdite aux personnes de couleur, ce qui n'est plus le cas depuis une vingtaine d'années.


Suisse : Mormons 

Une histoire de Dieu, version américaine

Le Temps , 6 février 2002, par Corinne Bloch

[Texte intégral]

Le "Livre de Mormon", un ouvrage d'inspiration divine pour la communauté, un pastiche de la Bible pour les exégètes.

L'histoire des mormons commence en 1820 dans le Vermont, à l'est des Etats-Unis déchirés par les rivalités religieuses. Joseph Smith, un adolescent de 15 ans, ne sait plus à quelle Eglise adhérer. Dieu lui indique de n'en choisir aucune, toutes étant dans l'erreur. Trois ans plus tard, un ange lui révèle l'existence d'un "livre caché, écrit sur des plaques d'or".

Toujours bien inspiré, il les aurait découvertes quatre ans plus tard et traduites grâce à deux pierres magiques avant qu'elles ne disparaissent à nouveau. L'ouvrage qui en naîtra, le Livre de Mormon, aurait été écrit par les prophètes d'anciens peuples d'origine israélite ayant habité le continent américain avant et après la venue du Christ sur ce continent.

Un livre d'inspiration divine pour les mormons, un pastiche de la Bible pour les exégètes. "Pour nous, il ne fait pas de doute que Jésus est apparu dans le Nouveau Monde après sa résurrection", explique Eric Perrier, président du pieu (diocèse) de Genève. "Pourquoi le Christ aurait-il choisi de n'apparaître qu'aux peuples du Vieux Continent? Le Livre de Mormon raconte l'histoire des peuples de l'autre côté de la terre, il est aussi important que la Bible."

Avant d'être assassiné en 1844, Joseph Smith a eu d'autres révélations. Elles figurent dans le recueil Doctrine et alliance, un ouvrage régulièrement remis à jour puisque la révélation divine continuerait à être transmise par la bouche des prophètes vivants. Gordon B.Hinckley, qui dirige l'Eglise depuis 1995, assisté du Collège des douze apôtres, est le 14e successeur de Smith. Par la suite, l'histoire des premiers mormons n'est qu'une longue succession d'exodes et de persécutions qui les amènent jusque sur les bords du lac Salé, dans l'Utah. Ils y construiront Salt Lake City. Convaincus d'avoir rétabli sur terre l'Eglise originelle du Christ (d'où le nom de leur Eglise), ils attendent son retour pour l'avènement d'un royaume terrestre d'une durée de mille ans.


France : Mormons 

Les mormons de France défendent l'image de leur Eglise

AFP , 7 février 2002, par Corinne Bloch

[Texte intégral]

PARIS - Les mormons de France ont ressenti le besoin de défendre l'image de leur Eglise, à leurs yeux écornée à l'occasion de reportages à Salt Lake City (Etats-Unis), la "cité des mormons" où s'ouvrent vendredi les jeux Olympiques d'hiver.

Dans un communiqué publié jeudi, le département national de la communication de l'Eglise de Jésus-Christ des Saints des derniers jours (le nom officiel des mormons) "remercie" les médias pour leurs articles mais "regrette" certains de leurs contenus.

Les mormons de France évoquent notamment de "nombreuses références à des pratiques polygames" alors que celles-ci ont été abandonnées par les mormons "depuis 1890". "Les personnes qui pratiquent la polygamie en Utah n'ont rien à voir avec l'Eglise et sont en infraction avec la loi des Etats-Unis", écrivent-ils. Ils soulignent également "l'amalgame entre l'impossibilité de consommer de l'alcool en Utah et les règles de santé suivies par les membres de l'Eglise". "Il est tout à fait possible de consommer de l'alcool à Salt Lake City", assurent les mormons. Ils regrettent par ailleurs qu'aucun reportage n'ait évoqué l'attachement manifesté par l'Eglise au renforcement de l'unité familiale, ni les préoccupations humanitaires de ses membres "qui se privent de deux repas par mois et remettent à l'Eglise les sommes économisées afin de permettre à d'autres personnes dans la douleur de recevoir de la nourriture ou des biens de première nécessité".

Les mormons représentent 70% de la population de l'Utah et 50% de Salt Lake City. Ils ont notamment imposé des "lois sur les boissons alcoolisées" réglementant strictement la distribution et la consommation d'alcool


  Danemark : Saï Baba

Faiseur de miracles

Berlinske Tidende, 7 février 2002 - Traduction de Jacques Richard

[Extraits

Le gourou Saï Baba est le séducteur de gens qui cherchent un sens plus profond, écrit le journaliste Michael Bjerre, qui rapporte sa rencontre avec Saï Baba et sa "religion" en Inde.

Mercredi soir (30 janvier) DRTV (la première chaîne danoise) a diffusé une émission documentaire sur le gourou hindou Saï Baba, qui précédemment a été accusé d'abus sexuels et de filouteries par tours de prestidigitation. Des adorateurs contestaient par avance ce qui allait être diffusé. Des Danois fervents ont essayé, mais sans succès, d'empêcher l'émission.
On se sent soi-même malade d'être au contact de ça. C'est ce que disent aussi bien mon coeur, que mon entendement…..
J'étais stupéfait: un gourou hindou pouvait-il réellement représenter toute la solution?….
La séance devait avoir lieu sous un grand abri avec des piliers de bois……Lentement mais sûrement tous devenaient ensommeillés en une sorte d'hypnose en extase, où de même le corps physique était ressenti comme léger et presque décomposé. Le sentiment d'être une partie en communion avec une très haute communauté allait en s'intensifiant avec le cantique monotone.

Pendant des années (des gens) ont cherché un sens plus profond, et enfin, comme des milliers d'autres dans le monde, ils l'ont trouvé…..
Deux jours plus tard, en un lieu privé, ils maintiennet fermement que nous devons ressentir la présence de Saï Baba, même en son absence, car Saï Baba est partout et toujours, disaient en choeur de nombreux médecins les plus proches (de Saï Baba) persuasifs envers leurs hôtes danois.

Le prestidigitateur. L'émission de TV du 30/1 montrait comment les soi-disant miracles n'étaient que des tours de passe-passe.
De plus DRTV cherchait à dévoiler par des interviews avec plusieurs victimes, et avec une très forte documentation comment la propension de Saï Baba à violer des jeunes gens représente plus qu'une pure rumeur.
Les révélations bien documentées et émouvantes sur les escroqueries et sur les penchants de Saï Baba rejaillissent sur ses sincères disciples.
Aussi, chez nous, des professionnels et des gens de haute instruction petit à petit sont attirés vers le réseau du gourou….Mais quand on est en recherche, on peut être manipulé; et il y en a des quantités qui affirment avoir rencontré quelquechose de plus grand que les apparences extérieures.

J'ai été épouvanté de ce qu'un nouvel adepte m'a dit sur le chemin du retour."Ne jette jamais cette cendre ( celle que Saï Baba était censé pouvoir transmuter)…sinon des accidents pourraient arriver à toi ou à ta famille". Je n'ai jamais jeté cette cendre à la poubelle


France : Instinctothérapie 

Le gourou rejugé dans l'Essonne

Le Parisien , 8 février 2002

[Texte intégral]

Guy Claude Burger, fondateur de la secte de l'instinctothérapie, condamné le 6 décembre 2001 à Melun à 15 ans de réclusion criminelle pour des actes de pédophilie, sera rejugé par la cour d'assises d'appel de l'Essonne.

C'est la Cour de cassation qui l'a annoncé hier. A soixante-sept ans, l'apôtre du manger cru, avait été condamné l'année dernière pour le viol d'enfants et d'adolescents au château de Montramé, à Soisy-Bouy, près de Provins.

Son avocat ayant fait appel de cette décision, la Cour de cassation a décidé qu'il serait rejugé à la cour d'assises d'Evry (Essonne), en compagnie de Jean-Claude Rostaing, 34 ans, coaccusé, qui avait été condamné à cinq ans d'emprisonnement pour complicité de viols, pour avoir obligé sa petite amie, à avoir des relations sexuelles avec Guy-Claude Burger.


France : Raël

Conseil de prudence aux raëliens ...

Cyber sciences , 11 février 2002

[Texte intégral]

Pour la première fois, des chercheurs japonais associent le clonage à la mort prématurée de souris.

Dans la revue Nature Genetics, les scientifiques de l'Institut national des maladies infectieuses de Tokyo rapportent que 10 souris clonées sur 12 sont mortes prématurément. On savait déjà que de nombreux animaux, qui sont le fruit du clonage, avaient des problèmes d'obésité, des malformations et de graves anomalies génétiques. Mais c'est la première fois qu'on établit un lien entre le clonage et une courte vie.

Les 10 rongeurs n'ont même pas vécu 800 jours. Ce qui peut paraître prématuré quand on sait que des souris, nées d'une fécondation normale, vivent à peu près quatre ans.

Les chercheurs font remarquer que les souris présentaient une défaillance au niveau du foie et un système immunitaire défectueux. Les animaux étaient également atteints d'une pneumonie ou de tumeurs. La technique de clonage utilisée pourrait être en cause. Les souris ont été clonées par transplantation nucléaire, un procédé qui consiste à prendre un ovocyte, à en retirer le noyau contenant entre autres le matériel génétique et à le remplacer par un noyau d'un donneur.

De plus, les chromosomes des souris clonées étaient plus vieux que ceux de rongeurs du même âge. Le vieillissement des chromosomes est dû au raccourcissement des télomères. Les télomères sont des fragments d'ADN qui se trouvent aux extrémités des chromosomes. A chaque division cellulaire, une partie des gènes contenus dans les télomères disparaît. Lorsqu'il ne reste plus de télomères, la cellule cesse de se diviser, vieillit et meurt. Le phénomène avait déjà été observé chez la brebis clonée Dolly, dont les chromosomes sont plus vieux que l'animal lui-même.
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NB : Et si c'était pareil pour le clonage des êtres humains ? Mathieu Cossu.


Belgique : Actualités diverses

Faut-il s'inquiéter de l'activité des mouvements pentecôtistes?

La Libre Belgique , 11 février 2002

[Texte intégral]

Un contrôle dans une école privée met ce mouvement religieux sous le feu des projecteurs

Pas banal. Si les expulsions d'illégaux n'ont plus rien d'extraordinaire, il est rare que ceux-ci soient d'origine américaine. Jeudi passé, pourtant, la police locale de Rhode-Saint-Genèse, Drogenbos et Linkebeek a interpellé cinq personnes d'origine américaine qui n'étaient pas en règle de permis de séjour et de travail. Elles se sont vu signifier un ordre de quitter le territoire et quatre d'entre elles, toutes des femmes, ont déjà été expulsées vers New York.

Ces interpellations ont eu lieu lors d'un contrôle, en compagnie des services de l'emploi, dans une école privée, l'`International Christian Academy´, chaussée de Waterloo à Rhode-Saint-Genèse. Cet établissement est dirigé depuis les Etats-Unis et est plus que probablement lié à l'`Assembly of God´, un mouvement pentecôtiste.

L'histoire pourrait paraître anecdotique si ce n'est qu'elle met sous le feu des projecteurs ce mouvement religieux, créé à Los Angeles au début du XXe siècle par des protestants baptistes et apparemment en pleine expansion. Le principe fondamental de la théologie pentecôtiste est le retour aux vérités fondamentales de l'Ecriture sainte. En Belgique, la première implantation du mouvement daterait de 1931 mais il ne s'organiserait qu'en 1958 lorsqu'un groupe de 19 pasteurs forme l'`Union of Pentecostal Evangelic Churches´ qui, en 1965, devient `the Belgian Assemblies of God´.

Composé de multiples entités autonomes - 70 églises et 5 794 membres en Belgique, selon le site de `Assembly of God´ -, le mouvement est dirigé par des `ministres´ dont le nombre serait de 80 en Belgique. Prosélyte, il forme des missionnaires qui doivent suivre une formation accessible aux possesseurs d'un diplôme d'enseignement provenant d'une école pentecôtiste ou en accord avec cette théologie, ce qu'apparemment était l'`International Christian Academy´.

Faut-il pour autant y voir un mouvement sectaire? Pour Eric Brasseur, directeur du centre d'information et d'avis sur les organismes sectaires nuisibles (Ciaosn), ce mouvement est "clairement parmi les églises qui posent le plus de problème au public. C'est sur eux qu'on nous délivre le plus de témoignages non-sollicités".

Des interlocuteurs qui s'inquiètent des changements de comportement d'un membre de leur entourage devenu adepte d'une des églises pentecôtistes.

Il est vrai que ce mouvement demande une grande implication et une grande ferveur de ses membres. "Et si ce sont des personnes fragilisées, c'est une porte ouverte aux dérives", conclut Eric Brasseur.


Russie : Sectes

Les sectes prospèrent en Russie dans l'indifférence des pouvoirs publics

Yahoo , 12 février 2002

[Texte intégral]

MOSCOU - "Mon mari a été ruiné par la crise de 98. Il vient de rejoindre les néo-pentecotistes de "Parole de vie", il voit le démon partout. Que faire ?": des appels comme celui-ci, le centre d'information sur les sectes de Moscou en reçoit en moyenne cinq par jour.

Depuis la chute de l'URSS, les sectes n'ont cessé de prospérer en Russie dans l'indifférence des autorités et parfois même en profitant de l'aveuglement des défenseurs des libertés. L'église orthodoxe est la seule à s'être mobilisée contre les pseudo-religions. Les sectes russes ont aujourd'hui pris le relais des étrangères qui étaient auparavant les plus nombreuses, estime Alexandre Dvorkine, théologien et directeur de ce centre d'information unique en son genre.

Jusqu'à 800.000 Russes seraient aujourd'hui membres d'une secte, selon le responsable. "Une situation économique difficile, l'absence d'éducation religieuse pendant l'époque communiste et un énorme crédit de confiance pour tout ce qui venait d'Occident après la chute de l'URSS sont à l'origine du succès des sectes", estime-t-il.

Les deux petites pièces du centre, prêtées par l'église orthodoxe, croulent sous les publications des sectes étrangères (Eglise de scientologie, Témoins de Jéhovah, Moonistes...) et des sectes russes (Centre de la Sainte-Vierge, Eglise du dernier temps...). Le centre a édité une plaquette anti-sectes et Alexandre Dvorkine donne des conférences dans tout le pays. C'est bien peu pour lutter contre plusieurs dizaines de sectes qui cherchent à pénétrer l'armée, les prisons, les universités et font du lobbying auprès des députés. "L'Etat se fout de ce qui peut arriver au peuple", tranche le père Anatoli Berestov, barbe grise et lourde croix dorée sur sa soutane. Ce médecin neurologue a fondé dans l'enceinte de son église un centre de réinsertion des victimes des sectes qui a reçu gratuitement en 5 ans plus de 12.000 personnes venues de toute la Russie. Trois prêtres, cinq psychiatres et plusieurs psychothérapeutes y travaillent.

La plupart des sectes ont réussi à se réenregistrer comme organisations religieuses à la fin de l'année 2000 comme l'exigeait une nouvelle loi, au besoin en versant des pots de vin, affirme le père Berestov. "Il n'y a pratiquement aucun instrument juridique pour lutter contre les sectes, cela s'explique notamment par la crainte d'être critiqué par les Etats-Unis au nom de la liberté religieuse", ajoute Alexandre Dvorkine. Un député de Moscou, Mikhaïl Moskvine-Tarkhanov, a récemment réclamé au Kremlin la création d'une commission d'Etat afin de contrôler l'activité des sectes. En vain. Les Témoins de Jéhovah et l'église de scientologie sont les deux bêtes noires du père Berestov. Les premiers ont réussi jusqu'ici à échapper à l'interdiction en justice (mais un procès en appel, intenté par les parents d'anciens adeptes, devait s'ouvrir ce mardi), tandis que les seconds ont pignon sur rue à Moscou où ils revendiquent 10.000 membres. Leur "centre humanitaire Ron Hubbard" occupe un grand bâtiment du nord-est de Moscou et emploie 200 salariés.

Poursuivis en Europe devant les tribunaux, les scientologues ont réussi en Russie à obtenir l'aide du groupe Helsinki de Moscou pour l'une de leurs publications. "Helsinki défend tous les droits de l'Homme, y compris la liberté de conscience", se justifie la présidente du comité de Moscou, l'ex-dissidente Lioudmila Alexeïeva. "Avant, les défenseurs des droits de l'Homme luttaient contre l'Etat, maintenant ils ont trouvé un nouvel adversaire puissant, l'église orthodoxe, ce qui les conduit à défendre les "faibles, les sectes" regrette Alexandre Dvorkine.


Japon : Aum

Peine de mort requise contre l'ancien "ministre de la santé" de la secte Aoum

AFP , 12 février 2002

[Texte intégral]

TOKYO - La justice japonaise a requis mardi la peine de mort contre l'ancien chef bio-chimiste de la secte Aoum vérité suprême surnommé le "ministre de la santé" pour sa participation aux attaques mortelles de la secte à Tokyo et ailleurs en 1994 et 1995, a-t-on appris de sources officielles. "La peine de mort (par pendaison) a été demandée pour l'accusé Seiichi Endo", a déclaré un responsable de la Cour de district de Tokyo.

Endo, 41 ans, était "ministre de la santé et du bien être" dans le gouvernement fantôme de la secte et a joué un rôle clef dans ses expérimentations de virus et gaz toxiques. Il est accusé d'avoir comploté avec le gourou de la secte Shoko Asahara dans un premier attentat au gaz sarin à Matsumoto en juin 1994 ayant fait sept morts et un autre en mars 1995 dans le métro de Tokyo où 12 personnes avaient péri et des milliers avaient été blessés.

Endo est emprisonné depuis 1995. "On n'a jamais vu d'attaques plus vicieuses dans les annales du crime de notre pays. L'accusé a joué un rôle central dans la division de production du sarin", a indiqué l'agence Jiji, citant le parquet. Endo, qui avait étudié les virus et l'ingénierie génétique à l'Université de Kyoto, a toujours dit avoir adhéré à la secte parce qu'il jugeait "limitées les découvertes faites par la science".

Au cours du procès, il a dit regretter ses crimes mais a indiqué avoir pris part aux activités d'Aoum sans savoir que la secte voulait tuer des gens. "Nous devions faire tout ce que le gourou Asahara disait. On ne réfléchissait pas au sens ou aux objectifs", a déclaré le disciple. La date du verdict n'est pas connue. Sept autres membres d'Aoum ont été jusqu'à présent condamnés à mort mais ont fait appel de la sentence. Peine de mort requise contre l'ancien "ministre de la santé" de la secte Aoum


France : Scientologie

La scientologie s'attaque à l'UNADFI

La Croix , 13 février 2002

[Texte intégral]

La Scientologie s'attaque à la principale association anti-secte.

L'organisation "demande aux différents ministères d'arrêter de verser de
l'argent des contribuables à l'Unadfi"
(Union nationale de défense de la famille et de l'individu). Cette action survient à la veille d'un procès,
les 21 et 22 février prochains, où la scientologie risque la dissolution.


France : Instinctothérapie

Les étranges dessous du château de Montramé

Le Parisien , 13 février 2002 par Pascal Villebeuf

[Texte intégral]

Jusque très tard hier soir au tribunal de Melun, on a découvert de nouvelles facettes de l'affaire Guy-Claude Burger, gourou du château de Montramé (près de Provins), condamné en décembre dernier aux assises de Seine-et-Marne pour « viol et pédophilie » à quinze ans de prison. Quatre autres personnes étaient jugées pour agressions sexuelles et recel de pièces du dossier d'instruction, dont Christian Burger, le fils de l'apôtre du manger cru, en fuite à Bali.

Le procureur a essayé de démontrer l'influence de Guy-Claude Burger sur ses adeptes, lequel recommandait dans un livre les rapports sexuels entre adultes et enfants. Parmi les prévenus, hier, J........, magasinier de la société Orkos basée au château qui importe et vend en Allemagne des fruits exotiques. H..........est accusé d'attouchements sexuels remontant à l'été 1995 sur une fillette de 5 ans qui faisait partie des curistes. Ces derniers occupaient eux aussi une partie du château dans le but de se « resourcer » aux côtés des Burger.

A ses côtés, J.........s, chargé de l'entretien du domaine de Montramé, accusé lui aussi d'agressions sexuelles sur une adolescente de 14 ans. Et un absent de marque, C............., fils du gourou, poursuivi pour des agressions sexuelles sur deux jeunes garçons de moins de 15 ans, qui avait pris la fuite en 1997 après l'arrestation de son père. Il habiterait Bali en Indonésie.

Le président du tribunal et le procureur ont repris en détail plusieurs témoignages les concernant. Des témoignages qui semblent prouver que « les moeurs au château de Montramé auraient été plutôt débridées », « des enfants couchant même dans le lit d'adultes, n'étant pas avec leurs parents et subissant des caresses appuyées ».

« Ça venait toujours d'elle »
A la barre, les accusés nient. « Quelquefois, cette fillette m'embrassait sur la bouche. Mais cela venait toujours d'elle », affirme J.......... La présidente essaye de faire craquer G........, soulignant la forte influence du gourou Guy-Claude Burger. « Il vous fascinait. Vous avez suivi ses cours sur les rapports sexuels enfants-adultes ? » Réponse : « Des cours théoriques ne signifient pas un passage à l'acte. J'ai eu une relation triangulaire avec deux femmes adultes, mais jamais aucun geste déplacé envers un enfant. » Puis le président et le procureur interrogent B.......... Ce dernier était en 1997 le gérant de la société Orkos. « Après l'arrestation de Guy-Claude Burger, vous vous êtes improvisé coordinateur de sa défense. Vous avez été trouvé son avocat. Imprudemment, il vous a confié certaines pièces importantes du dossier. Et notamment les auditions des témoins à charge qui accusaient Burger. C'était une stratégie, pour faire pression sur des jeunes filles, dont certaines n'ont plus voulu témoigner aux assises », avance le procureur.

Celui-ci a réclamé sept ans de prison ferme pour C.......... et un mandat d'arrêt. Il a demandé six mois de prison avec sursis et 15 000 € d'amende pour B......... et respectivement huit mois et quatre mois avec sursis pour J........et J...........

Le jugement a été mis en délibéré.


France : Scientologie

Au tribunal de la Scientologie

L'Express , 14 février 2002 par Serge Faubert

[Texte intégral]

La pieuvre scientologue

Membre de l'«Eglise» fondée par Ron Hubbard, A.. S.. a été contraint de divorcer «à l'amiable» par les dignitaires de la secte. Il a aussi découvert un document prouvant de quelle manière il avait été manipulé

Des extraits des documents découverts par A.S.

COMPTE TENU DU JUGEMENT ETABLI PAR LE JURY.
LE JURY DECLARE:
Réponses à la plainte de Cathy Stoffen
1 - A.S. coupable;
2 - A.S. coupable;
3 - A.S. et Cathy Stoffen coupables : les accords signés lors de la cour de chaplain n'ayant pas été tenus pour la majorité;
4 - A.S. coupable;
5 - A.S. pas coupable : ils sont responsables tous les deux du fait du manque de communication qui les empêchait de prendre des accords temporaires s'appliquant à la situation de l'époque (A.S. ' étant sur le purif devait dormir plus que prévu);

CATASTROPHE NOUS…..…..
CATHY TOUT EST-RENTRÉ DANS L'ORDRE.
DEUX JOURS PLUS TARD, ALAIN VA CHERCHER SON FILS. A LA CRÈCHE VERS 15H, SANS PRÉVENIR SA FEMME, CE QUI EST LA MOINDRE DES CHOSES. CELA A MIS DE L'HUILE SUR LE FEU ET DENOTE UNE NON ENVIE DE FAIRE QUE LES CHOSES SE FASSENT DE FAçON CIVILISÉES EN UTILISANT LA TECHONOLOGIE DE RON. IL A ENSUITE DIT AU CHIEF E/O QU'IL AVAIT L'ACCORQ DU CHAPLAIN ET DE OSA, CE QUI EST FAUX. AUCUN ACCORD PRÉCIS…….PRIS.
LE BUT D'UNE ORG DE SCIENTOLOGIE EST………"'
Des extraits de courriers internes à l'Eglise de scientologie concernant le couple Stoffen.



«Ce qui suit est un programme pour manier A.S.. [...] Faites venir Alain dans un bureau pour l'interviewer. Faites attention à vous asseoir près de la porte pour le cas où il voudrait partir. Vous pourrez ainsi le stopper et manier ses désaccords. Ceci est très important, car il y a beaucoup de chances que cela se passe ainsi...»

Le document date de juillet 1997. Il émane du quartier général européen de l'Eglise de scientologie, à Copenhague. Lorsqu'il en a pris connaissance, voilà quelques mois, A.S. a sursauté. Après quinze années passées dans la secte, ce musicien classique réputé, de nationalité belge, croyait tout connaître de son organisation. Mais jamais il n'aurait imaginé que les pressions et les manoeuvres d'intimidation dont il a été victime aient pu être si méthodiquement planifiées. «Je me souviens parfaitement de la réunion en question, raconte-t-il. Ils m'ont convoqué dans les sous-sol du Celebrity Center - le centre culturel de la secte, rue Legendre, à Paris. Ils étaient quatre. Certains jouaient les méchants, d'autres les gentils. Ils n'ont pas relâché la pression. J'ai fini par céder.» Ce témoignage n'est pas unique dans l'histoire de l'Eglise de scientologie, installée en France depuis 1959. Mais, pour la première fois, un disciple repenti peut fournir la preuve écrite qu'il y a une instance disciplinaire particulièrement inquisitoriale au sein de la secte.

«Maniement» et excommunication
Dans les sous-sols du Celebrity Center, A.S. s'engage à verser 113 000 francs pour régler des séances d'audition - cette psychothérapie rudimentaire à laquelle se livrent les scientologues - qu'il se refusait jusque-là à payer. «Ces séances m'avaient plongé dans un état de confusion croissant. J'ai mis énormément de temps à m'en remettre. Plus tard, les scientologues m'ont expliqué que l'auditeur - le thérapeute scientologue - avait commis des erreurs. Mais ils ont quand même continué à me présenter la facture.»

Pour le faire plier, les scientologues du Celebrity Center lui ont mis un étrange marché en main. «Ou bien je payais, ou bien j'étais déclaré Potential source of trouble» - PTS, dans le jargon scientologue. Autrement dit, excommunié. Une sanction particulièrement redoutée des adeptes. Il est en effet interdit à tout membre de la secte de côtoyer un PTS et encore plus de lui adresser la parole.

Le programme de «maniement» ne s'arrête pas là. Les responsables de Copenhague envisagent alors tous les cas de figure. Y compris un éventuel revirement du musicien, une fois sa liberté de mouvement retrouvée. Après tout, ce mécontent serait bien capable de porter l'affaire devant la justice. Il faut donc qu'il renonce à tout recours devant les tribunaux. La consigne figure explicitement dans la circulaire adressée aux exécutants du Celebrity Center: «Dans tous les cas, vous devez lui faire signer une renonciation, ceci pour des raisons de sécurité. C'est très important.» Installé à Paris, A.S. se souvient avec amertume: «Ils sont parvenus à leurs fins. J'étais épuisé. Au bord des larmes. J'ai signé tous les documents qu'ils m'ont présentés. Alors, seulement, ils m'ont laissé partir.»

«Je mettais la Scientologie en péril, je représentais un danger pour ma femme et pour mon fils»

Ce descriptif édifiant de la manipulation, A.S. l'a retrouvé dans son «dossier d'éthique». C'est ainsi que la hiérarchie scientologue désigne les notes, rapports et circulaires qu'elle rédige sur chacun des adeptes. Des informations confidentielles qui ne doivent jamais être communiquées aux intéressés. Mais les bureaucraties ont toujours des failles. Il y a six mois, à la suite d'une erreur, Stoffen s'est retrouvé en possession de son dossier pendant quelques heures. Il n'a pas été long à dénicher une photocopieuse.

Ecoeuré, révolté, le musicien décide de quitter l'Eglise de scientologie. Les cadres de la secte ne se sont pas contentés de l'intimider pour vider sa bourse. Ils ont aussi violé l'intimité de sa vie conjugale. «En consultant mon dossier d'éthique, j'ai découvert qu'ils savaient tout sur moi et sur mon épouse.»

A.S. a rencontré sa femme, Cathy, dans la Scientologie. Ils ont eu un enfant. Mais le couple a fini par se déliter. En 1999, Cathy, adepte convaincue, décide de divorcer de ce mari qui est au ban de l'organisation. Direction le tribunal? Non. Au sein de l'Eglise, on s'adresse d'abord à la juridiction interne, le «chaplain». Un scientologue qui fait office à la fois de juge de paix et de procureur. Cathy Stoffen lui adresse rapport sur rapport. Alain entraverait sa progression spirituelle. Elle réclame un «maniement» de son mari par la secte.

Le couple se déchire à propos de la garde de l'enfant. L'hypothèse d'un divorce par consentement mutuel s'éloigne à grands pas. Le chaplain s'alarme. Il redoute par-dessus tout qu'un tribunal civil ne vienne arbitrer une séparation entre deux paroissiens de son Eglise. Pas question de laver le linge sale en public.

Le musicien et son épouse sont alors placés sous étroite surveillance. Chaque responsable scientologue y va de sa note ou de son rapport. A.S. a retrouvé quelques-uns de ces écrits dans son «dossier d'éthique». Une prose qui a parfois des relents de délation.

«J'ai fait en sorte qu'ils se séparent physiquement, écrit ainsi un certain Kamel Abdous, officier en chef de l'éthique. Je suis arrivé à un accord que Cathy quittait la maison et qu'elle aille vivre ailleurs avec l'enfant. [...] Je dois les revoir pour aboutir à une suite et continuer de manier le couple et les individus un par un.»
«Alain va chercher son fils à la crèche vers 15 heures sans prévenir sa femme [...], signale dans une autre note une des responsables du Celebrity Center, Nicole Guéroux. Cela a mis de l'huile sur le feu et dénote une non-envie que les choses se fassent de façon civilisée en utilisant la technologie de Ron [Hubbard, le fondateur de la Scientologie].»
«Alain s'est engagé à vendre la Rover le plus vite possible et à récupérer la 205, indique un troisième larron à la signature illisible. [...] Il ne l'a pas fait. Cela devient une affaire d'éthique.»

Morale et parodie de procédure
En octobre 2000, A.S. est à nouveau convoqué dans les sous-sols du Celebrity Center. Cette fois, il comparaît devant un tribunal: la cour de chaplain. Un président, André Djemad, et un jury de trois membres. Mais pas de défenseur et encore moins d'acte d'accusation. «Pendant une heure, ils m'ont fait la morale, raconte le musicien. Je mettais la Scientologie en péril, je représentais un danger pour ma femme et pour mon fils... Et puis ils se sont retirés.»

Deux mois plus tard, le 6 décembre, la cour rend son jugement. Il enjoint aux époux Stoffen d'opter pour un divorce par consentement mutuel. L'aspect financier de la séparation est réglé dans ses moindres détails. Les époux devront communiquer le jugement à leurs avocats respectifs afin qu'ils en reprennent les dispositions dans leurs écritures.

A.S. a refusé de se soumettre à cette parodie de procédure. Il attend que la justice de la République prononce son divorce. Quant aux 120 feuillets de son dossier d'éthique, il les a remis à son avocat, Olivier Morice. Celui-ci vient de déposer plainte pour «escroquerie en bande organisée, extorsion en bande organisée, chantage, exercice illégal de la médecine, exercice illégal de la pharmacie» contre les échelons français, européen et mondial de la secte. Contacté, le responsable parisien de l'Eglise de scientologie n'a pas souhaité s'exprimer sur cette affaire qu'il déclare ne pas connaître.


Belgique : Actualités diverses

Ramdam autour de l’expulsion des pentecôtistes

La Libre Belgique , 14 février 2002

[Texte intégral]

Comme relaté dans nos éditions de mardi, la semaine dernière les autorités belges ont procédé à l’expulsion de cinq ressortissants américains travaillant comme bénévoles, sans permis de travail ou de séjour en ordre, au sein de l’Internaional Christian Academy, une école liée à l’"Assembly of God ", une église protestante pentecôtiste.

Des expulsions qui font du bruit du côté protestant, principalement pour la manière dont elles auraient été exécuées : pas de possibilités d’appeler un avocat, ni l’ambassade ou le consulat.

Les responsables de l’"Assembly of God"belge auraient contacté les autorités belges à ce sujet mais n’ont pas voulu nous en dire plus. Du côté du ministère de l’Intérieur, destinataire logique d’une plainte, on parle juste d’un coup de fil. Quoi qu’il en soit, faits avérés ou non, il est certain que l’ "hospitalité belge" ne risque pas d’être mise à l’honneur outre-Atlantique.


France : Mormons

Des austères qui prient - Les mormons français

Le Point , 15 février 2002 par Vanessa Filhol

[Texte intégral]

Officiellement nommés membres de l'Eglise de Jésus-Christ des saints des derniers jours, 31 000 mormons vivent en France. A l'instar de ceux de l'Utah, l'Etat américain qui accueille depuis une semaine les Jeux olympiques, ces mormons respectent les règles strictes de la communauté : ils se rendent à un office de trois heures tous les dimanches, paient la dîme tous les mois (soit un dixième de leurs revenus) et ne consomment ni alcool, ni café, ni tabac. " Nous avons une grande hygiène de vie, mais nous ne sommes pas des gens austères ! " affirme Bernadette Grenier, une missionnaire de 62 ans. Convertie avec son mari au mormonisme en 1962, après la visite à leur domicile de deux missionnaires, les époux Grenier ont deux enfants qui, comme tous les bons mormons, sont partis en mission - soit dix-huit mois de prosélytisme, financés sur leurs propres deniers - et ont épousé deux membres de l'Eglise.

A Paris, dans le 4e arrondissement, l'Eglise possède presque la totalité d'un hôtel particulier, transformé en " centre éducatif et culturel ". Sur la porte d'entrée, un écriteau incite les passants à entrer : " Famille, généalogie, venez à l'intérieur. " Ils donnent aussi des cours d'anglais gratuits. " Ces cours, c'est de l'escroquerie, s'insurge la présidente de l'Association de défense des familles et de l'individu des Yvelines, Marie Drilhon, car il ne faut pas croire que les missionnaires n'attendent rien en retour. "

Et, bien que les mormons ne figurent pas dans la liste du rapport parlementaire sur les sectes de 1995, Marie Drilhon estime que la religion mormone laisse à ceux qui choisissent de quitter l'Eglise " des séquelles psychologiques "


Chine : Falungong

La Chine expulse 53 adeptes étrangers du Falungong

Edicom , 14 février 2002 par Serge Faubert

[Texte intégral]

PEKIN - La Chine a expulsé vendredi 53 adeptes étrangers de la secte interdite Falungong qui avaient manifesté la veille sur la place Tiananmen. Les expulsés étaient originaires de 12 pays. Pékin détient encore six membres étrangers du mouvement interdit.

Tous les adeptes avaient été interpellés jeudi, dont certains avec brutalité alors qu'ils tentaient de protester sur la grande place de Pékin en déroulant des banderoles et en criant des slogans favorables au Falungong. Cette manifestation intervenait à une semaine de la visite du président George W. Bush.
Selon un porte-parole de l'ambassade américaine à Pékin, 33 adeptes américains de la secte ont été expulsés vendredi, tandis que l'ambassade allemande faisait état de six Allemands expulsés.

Jeudi déjà huit autres adeptes étrangers de la secte - quatre Britannniques, deux Finlandais et deux Français - avaient été expulsés par la Chine. Certains avaient été arrêtés à leur hôtel avant la manifestation de jeudi. Lundi dernier, un Canadien et un Américain avaient déjà été interpellés place Tiananmen avant d'être expulsés mardi de Chine.

Les récentes manifestations du Falungong visent à attirer l'attention sur la répression du Falungong, dont des dizaines de milliers de membres ont été arrêtés par les autorités chinoises, à une semaine de la visite du président George W. Bush à Pékin. Ce dernier s'est dit «inquiet» des arrestations de jeudi.


Corée : Moon

Moon célèbre 7200 mariages

Courriel de Pascal Zivi, 17 février 2002

[Texte intégral]

Je te siganale que le16 février 2002, la secte Moon a fait des mariages collectifs a Séoul en Coréee : 3200 couples.

Moon a aussi marié par satellite dans 186 pays 4000 couples le même jour.


Belgique : Scientologie

Sale temps pour les scientologues belges

La libre Belgique , 18 février 2002 par Roland Planchar

[Texte intégral]

Leurs fichiers sont déclarés illégaux. Ce qui augure mal, pour eux, du futur procès alors que l'enquête avance à grands pas

Un sérieux revers pour les scientologues de Belgique est presque passé inaperçu, le 30 janvier dernier.

Comme on nous l'a confirmé au parquet de la capitale, la chambre des mises en accusation de la cour d'appel de Bruxelles leur a en effet donné tort sur ce qui pourrait passer pour n'être qu'un simple point de procédure mais est, en réalité, très indicatif du sort que la justice devrait, sous réserve du jugement à venir et de la présomption d'innocence, jeter tôt ou tard sur l'`Eglise´ de scientologie. Une `Eglise´ présente dans notre pays depuis 1973 mais qui... n'en est pas une: au mois d'avril 1997, le Parlement belge l'avait rangée au rang des sectes dangereuses, rejoignant ainsi la position adoptée à cet égard par nombre de pays démocratiques.

L'arrêt de la chambre des mises, d'abord attendu pour la fin de l'année dernière puis rendu fin janvier, concerne les dossiers personnels des scientologues. Les enquêteurs du juge d'instruction bruxellois Jean-Claude Van Espen, qui enquêtait sur une affaire d'escroquerie imputée à la secte, avaient découvert, lors d'une vague de 25 perquisitions menées le 30 septembre 1999, des milliers de ces dossiers paraissant parfaitement illégaux car contrevenant gravement à presque toutes les dispositions de la loi de 1992 sur la vie privée (même modifiée par celle du 11 décembre 1998). Informations médicales précises, vie intime et sexuelle, données familiales et personnelles, comptes-rendus de `confessions´ culpabilisantes réalisées entre autres sous électromètre, rien n'y manque pour asseoir l'emprise sectaire sur les adeptes.

Logique: tant l'instruction que le parquet avaient estimé que, les données étant détenues illégalement et pouvant servir à escroquer les adeptes, les dossiers devaient rester en possession de la justice. Mais cela n'avait pas plu aux scientologues qui avaient introduit plusieurs actions en justice, finalement regroupées devant la chambre des mises, dans le dessein de les récupérer.

Fin janvier, donc, cette instance leur a dit `non´. Mais il faut s'intéresser aux motivations retenues. Il s'agit notamment, pour résumer ce que l'instance d'instruction a exprimé avec quelques précautions oratoires, du fait que les scientologues se sont eux-mêmes tiré une balle dans le pied...

En effet, croyant peut-être mieux convaincre la chambre des mises, ils se sont présentés comme sur deux fronts. D'une part, des membres de la secte ont esté à titre privé en affirmant que la justice devait se départir des dossiers saisis, car ils sont tout à fait privés. D'autre part, l'`Eglise´ a aussi prétendu qu'ils devaient être rendus, mais à elle-même, car elle se targuait d'en détenir la propriété. Des documents de cession signés par les adeptes existent par ailleurs à l'appui de cette thèse.

Bref, peu importe à qui les rendre, mais la justice devait se séparer des fameux dossiers... Sauf que, de ces prémisses, la chambre des mises a fort logiquement retenu que, en réalité, la secte se prévalait de la propriété de ces dossiers très intimes. Et c'est précisément ce que la loi sur la vie privée interdit, d'autant que les adeptes n'y avaient pas accès...

Bref, pourquoi la portée de cette étape de procédure est-elle singulière? Parce que la cour d'appel s'est ainsi prononcée, certes dans le respect de la présomption d'innocence mais néanmoins en constatant sans ambages que les préventions retenues par M. Van Espen et par le parquet de la capitale sont parfaitement fondées. Ce qui laisse présager un difficile passage au tribunal pour les sectateurs incriminés.

Et ceci pourrait intervenir sans délai excessif, car tous les PV de constatation sont réalisés, ce qui indique que la partie la plus fastidieuse du travail est achevée et que, si on n'en est certes pas au règlement de procédure, son échéance se rapproche.

Et la commission vie privée ?

Le procès qui s'ensuivra très vraisemblablement sera d'autant plus intéressant à suivre que, de mémoire de juriste, c'est assurément le plus important dossier `vie privée´ jamais traité qui est dans les mains de M. Van Espen - et même tout simplement le premier d'une ampleur remarquable, dans notre pays. A tel point qu'on se demande d'ailleurs si la Commission de la protection de la vie privée ne s'y intéressera pas, même tardivement, tant il est devenu évident que tout ceci paraît avoir valeur d'exemple


Belgique : Scientologie

Une secte qui fiche même la Sûreté

La libre Belgique , 18 février 2002 par Roland Planchar

[Texte intégral]

Les fichiers de l'`Église´ de scientologie? Ceux des adeptes, mais également ceux de personnes qui n'ont rien à voir avec elle sauf, peut-être, qu'elles s'y intéressent de trop près aux yeux des adeptes.

Le 2 octobre 1999, `La Libre´ indiquait, peu de temps après les perquisitions menées sur ordre du juge Van Espen, que ces fichiers comportaient des notes relatives à des membres des forces de l'ordre, du monde politique et de la presse. Un fichage en règle qui n'a sans doute pas cessé depuis.

Il s'agit de notes moyennement complètes mais, fait significatif, qui sont additionnées d'une `cotation´ de ces personnes sur une échelle de `dangerosité´ à l'égard de la secte, avons-nous appris entre-temps, hors dossier judiciaire, mais à bonne source.

Exemple: Bart Van Lijsebeth était lui-même `titulaire´ d'un dossier, à son insu. Un comble, puisqu'il a dirigé la Sûreté de l'État jusqu'en 1999, le service de renseignements civil qui a notamment pour mission de suivre les sectes dangereuses...

`C'est le cas pour beaucoup de personnes occupant un poste à hautes responsabilités´, affirme un observateur privilégié. `D'ailleurs, le juge Van Espen a lui aussi son dossier´, assure la même source, généralement très crédible. 'Il s'agit le plus souvent de documentation diverse, de coupures de presse et d'avis ou de notes personnelles des scientologues'


Belgique : Scientologie

Quand l'extrême droite se rapproche de la secte

La libre Belgique , 18 février 2002 par Roland Planchar

[Texte intégral]

La présidente sortante du FNB est chez les scientologues français. Pour mieux revenir et défendre... la scientologie?

Depuis des années, le jargon des spécialistes admet les termes `syndrome du führer´ pour désigner les disputes incessantes qui se produisent à la tête des partis et des groupuscules extrémistes, où chacun rêve en fait d'être le chef. Ce qui empêche le plus souvent ces mouvements d'avoir une quelconque sérénité. Ce qui, fréquemment, leur interdit tout progrès électoral.

Autant dire que cela n'a pas raté quand, voici quelque temps, Marguerite Bastien a annoncé, fin 2001, qu'elle quittait la présidence du Front nouveau de Belgique (ou FNB, un clone du Front national). Député bruxellois, elle a mis en avant des motifs personnels pour expliquer ce départ tout relatif puisque, selon le mensuel de son parti, elle reste membre du comité directeur de cette formation d'extrême droite. Depuis, une équipe désignée par ledit comité doit diriger le FNB et, déjà, c'est la guéguerre pour savoir qui doit avoir la prééminence entre ces fascistes sans envergure qui s'excluent à tour de bras.

Mais là où les choses sont plus troublantes, c'est quand on apprend qu'avant ces `événements´, un extrémiste, Laurent D., en a présenté un autre, Carlo H., à Marguerite Bastien. Ce dernier est rapidement devenu proche de la présidente et même suffisamment pour qu'elle le désigne très vite comme son conseiller et comme membre du comité de rédaction du mensuel du FNB.

Une `ascension´ qui a intrigué plusieurs membres de l'extrême droite, car Carlo H. se montrait à leurs yeux singulièrement manipulateur et observateur. Or, lorsqu'elle a abandonné sa présidence, Mme Bastien s'est rendue dans le sud de la France. Motifs personnels? C'est bien son droit. Mais voilà: c'est dans une maison de la scientologie qu'elle se serait rendue avec Carlo H., nous indiquent deux sources distinctes.

Et même, nous précise l'une d'elles, le projet pourrait être (`Ce n'est pas avéré car la discussion porte précisément sur la faisabilité´ ) de rentrer tôt ou tard en Belgique afin soit de reprendre le FNB, soit de former un autre mouvement, mais qui disposerait en tout cas de moyens et de personnes provenant de la scientologie et qui aurait, parmi ses objectifs, celui de favoriser l'émergence de la secte.

C'est que, comme d'autres, la scientologie est en très grande recherche de relais politiques, dont elle a besoin pour faire passer l'idée qu'elle devrait, comme c'est le cas aux États-Unis, bénéficier de la `liberté religieuse´ pour ses quelque 5 000 membres. Or, en Europe, le message est loin, très loin de passer. Et il ne le fait pas davantage dans les partis démocratiques...


France : Sectes

Le masque humanitaire

RFI , 19 février 2002 par Philippe Quillerier-Lesieur

[Texte intégral]

La mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), a remis son rapport annuel au Premier ministre mardi 19 février. Deux constats marquants : les sectes infiltrent de plus en plus l’action humanitaire, et certains départements d’outre-mer comme la Réunion sont visés par des mouvements venant d’autres États de l’Océan indien.

Les sectes aiment les proies faciles. Aussi déploient-elle de plus en plus leurs activités vers l'action humanitaire. Cela leur permet à la fois d’entrer en contact avec des personnes psychologiquement fragiles et d'afficher une respectabilité de façade. Ce constat est l’un des éléments majeurs du rapport annuel de la mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS). Dans ce texte rendu public mardi 19 février, la mission relève que les sectes «n'hésitent pas à profiter des malheurs du monde».

Catastrophes naturelles, guerres, attentats, autant d’événements sur lesquels vient se greffer un nombre sans cesse croissant d’organisations sectaires, «pour tenter d'imposer leurs solutions miracles». On a vu ainsi des adeptes de l’Eglise de scientologie sur les ruines du World Trade Center à New York après les attentats du 11 septembre. Dix jours plus tard, d’autres scientologues venaient proposer une aide psychologique aux victimes de l'usine AZF de Toulouse. Naturellement, il n’est pas question pour les eux de dispenser une aide désintéressée. «Alors que les organisations humanitaires distribuent immédiatement les secours dont elles peuvent disposer, les sectes limitent rapidement leur concours matériel. La victime souffrante, adepte potentielle, est plutôt incitée à concourir qu'à recevoir», note la MILS.

Un observatoire du sectarisme dans l'Océan indien
Le rapport, remis au Premier ministre, recommande à l’État d’être plus vigilant et plus actif dans certains secteurs de la vie publique. D'une manière générale, l'activité sectaire, si elle se couvre parfois «du masque commode de la religiosité», concerne «à 80%» la formation continue et les pseudo thérapies. Qualifiées de «zones d'activité prioritaires», ces deux domaines «sont encore insuffisamment encadrés par la loi ou la réglementation». Dans le premier domaine, «c'est la masse de crédits, renouvelés chaque année par les institutions et les entreprises, qui est visée». Le second, quant à lui, permet d'exploiter «un gisement de ressources et d'influences» fondé sur la souffrance humaine.

Parmi les éléments positifs signalés par le rapport, le fait que le prosélytisme des sectes semble marquer le pas en France. Grâce à une vigilance accrue, le phénomène sectaire a cessé son expansion, sans qu’il soit possible de dire si ce coup d’arrêt est durable. Le nombre total des adeptes reste néanmoins encore élevé: il est estimé à 400 000 personnes, dont 250 000 Témoins de Jéhovah. La scientologie, répertoriée comme la plus active des sectes, ne compterait en revanche qu'un petit nombre de militants en France. Selon la mission, elle développe une stratégie de déstabilisation des administrations et institutions par un activisme judiciaire tous azimuts afin de les réduire au silence.

La MILS s'attarde notamment sur la situation particulière des départements d'outre-mer, où l'activité sectaire «semble encore progresser à l'inverse de ce qui s'observe en métropole». Parmi les mouvements qui y sont les plus actifs, certains sont connus dans l'Hexagone, d'autres sont plus spécifiques, parfois «en provenance d’États voisins». Ainsi, à la Réunion, dont la situation géographique est qualifiée de «stratégique», la cellule de vigilance locale a suggéré la création d'un observatoire du sectarisme dans l'Océan indien associant notamment Madagascar, les Seychelles, les Comores et l'île Maurice.


France : Sectes

Nouveau rapport sur l'activité des sectes

Libération , 19 février 2002 par Daniel Licht

[Texte intégral]

Alain Vivien publie son dernier exposé pour la mission interministérielle.

«La loi About-Picard a déclenché un lobbying forcené des défenseurs des sectes qui souhaitaient une condamnation de la France par le Conseil de l'Europe.» Alain Vivien, président de la Mils

Nommé en 1998 pour cinq ans à la présidence de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils), le socialiste Alain Vivien présente aujourd'hui le troisième rapport annuel de cet organisme gouvernemental. Une intervention publique qui pourrait aussi marquer l'une des dernières apparitions officielles d'Alain Vivien à la tête de la Mils. Celui-ci n'a en effet jamais caché que sa fonction était très liée à la personnalité de Lionel Jospin. «Je n'ai même pas la délégation de signature... A chaque décision, j'engage la responsabilité du Premier ministre. Il n'est donc pas envisageable de travailler autrement qu'en parfaite intelligence avec lui», précise-t-il. L'homme se refuse toutefois à dire précisément quand il partira.

Mais si le rapport qu'il présentera ce matin s'inscrit dans un contexte particulier, ce n'est pas seulement parce que le président de la mission risque de changer. Pendant l'année 2001, la Mils a surveillé l'accueil international de la loi About-Picard comme le lait sur le feu. Ce texte, véritable tournant législatif antisecte adopté le 30 mai 2001, s'appuyait sur la notion, juridiquement floue et difficile à établir, de «manipulation mentale». La mouture définitive est revenue plus modestement à l'extension de l'abus de faiblesse, déjà sanctionné pénalement. Les parlementaires ont ajouté la possibilité, pour le juge pénal, de dissoudre, sans autorisation de reconstitution, toute association condamnée définitivement pour infractions graves. Ces nouvelles dispositions pourraient servir l'accusation contre l'association Scientologie Ile-de-France, dont le procès en correctionnelle s'ouvrira à Paris le 22 février. La Scientologie a été classée secte dangereuse dans le rapport parlementaire de 1995.

Or, "comme on pouvait le prévoir, la loi About-Picard a déclenché un lobbying forcené des défenseurs des sectes qui souhaitaient, à cause d'une prétendue discrimination religieuse, une condamnation de la France par le Conseil de l'Europe", note Alain Vivien.""Le 26 avril 2001, vingt-sept membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe ont même déposé une déclaration écrite exigeant du Sénat français qu'il interrompe ses travaux sur la Loi About-Picard". La démarche, curieuse, est restée vaine: Alain Vivien rappelle qu'au contraire, le Conseil de l'Europe a officiellement déclaré, en avril 2001, «pour lever tout malentendu, qu'il ne s'était jamais prononcé contre la France au sujet des sectes».

En juillet 2001, une résolution adoptée par le parlement européen a d'ailleurs recommandé aux Etats membres de porter «une attention toute particulière aux activités parfois illégales ou criminelles de certaines sectes». Cette «avancée importante de l'Europe sur le sujet» a rassuré le président de la Mils: même après la loi About- Picard, la France n'est pas apparue aux yeux du monde comme un pays où l'on avait restreint la liberté religieuse.


Corée : Moon

Pour l'amour du révérend Moon

AFP , 19 février 2002 par Daniel Licht

[Texte intégral]

SEOUL,- Sun-Myoung Moon, fondateur de l'église de l'Unification, la "secte Moon", est plus habitué à donner sa bénédiction aux foules qu'à entendre des déclarations d'amour publiques de sa femme.

C'est pourtant ce qui s'est produit vendredi où il a reçu l'hommage passionné de la femme dont il a eu 14 enfants, à quelques jours de son 82è anniversaire dimanche. "Je suis si heureuse de pouvoir vous le présenter ce matin que j'ose exprimer mon amour et ma gratitude immenses pour lui en public pour la première fois", a dit Hak Ja Han Moon avant une conférence du révérend. L'épouse a dit que son mari avait souvent été "mal compris", faisant référence aux démêlés du mouvement dans différents pays, et que la famille en avait souffert. "Nous n'avons jamais pris un jour pour une lune de miel au sens traditionnel. Mais je peux honnêtement dire que j'ai reçu plus d'amour de mon mari qu'aucune autre femme", a-t-elle ajouté. Le révérend Moon doit présider samedi un mariage collectif de 3.500 couples coréens et étrangers dans le stade olymique de Séoul.

Moon vit généralement au Brésil ou aux Etats-Unis. Pour l'amour du révérend Moon


France : Sectes

M. Vivien dénonce les méthodes des sectes pour "faire taire" leurs opposants

AFP , 19 février 2002 par Martine Veron

[Texte intégral]

Le président de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) Alain Vivien a dénoncé mardi, en présentant son rapport annuel à la presse, les méthodes utilisées par les mouvements sectaires "pour faire taire" ceux qui en dénoncent la nocivité. M. Vivien a évoqué "l'avalanche de procès" et la tentative d'"instrumentalisation de la justice" menée par les mouvements sectaires, qui profitent de la durée des instructions pour "faire parler d'eux". "Les sectes usent sans vergogne de la diffamation, recourent à l'intimidation, exploitent le cas échéant les vides juridiques", affirme le rapport.

Le président de la MILS, nommé en novembre 1998 pour cinq ans et dont c'est le dernier rapport, a évoqué aussi les interventions multiples de "faux journalistes d'investigation" répandant la calomnie, et s'adressant à "tout adversaire du sectarisme", y compris certains "magistrats instructeurs", et surtout "les victimes qui, une fois sorties des sectes, ont le courage d'en dénoncer les méthodes". M. Vivien condamne aussi la stratégie de "harcèlement" des mouvements sectaires en direction des services publics, par des "demandes abusives" de pièces concernant les sectes ou certains secteurs, comme celui de la santé. Enfin, pour rendre difficile la publication de documents élaborés par les sectes et qui peuvent être considérés comme dangereux pour elles, celles-ci "utilisent de plus en plus souvent le copyright". "Comment rendre compte de la réalité d'un comportement si l'observateur doit retrancher de son analyse les éléments déterminants", interrogent les auteurs du rapport de la MILS.

Alain Vivien a aussi stigmatisé des "menaces d'un type nouveau", comme l'emploi des "adwords", mots cachés qui renvoient à un site internet donné. La MILS a notamment saisi les ministres compétents à propos d'une "fenêtre" sectaire ouverte à partir de sites concernant des jeux électroniques pour enfants qui connaissent un grand succès. Ces méthodes de propagande, dit le rapport, auraient déjà été employées en d'autres occasions, notamment en ce qui concerne la drogue. Le président de la MILS, placé auprès du Premier ministre Lionel Jospin, "avec qui il a une relation directe", dit-il, s'est cependant félicité mardi du fléchissement de l'influence des mouvements sectaires en France, estimant à quelque 400.000 le nombre de personnes membres de sectes (dont 200 à 250.000 Témoins de Jéhovah). "Il faut en profiter pour faire de la prévention car cela ne veut pas dire que les mouvements sectaires soient moins nocifs", dit-il. En 2002, la MILS mettra au centre de ses travaux la prévention, la formation des cadres de l'Etat, des magistrats, des enseignants. "Nous souhaitons, a-t-il dit, que les professeurs des écoles reçoivent en IUFM (institut universitaire de formation des maîtres) une sensibilisation aux sectes".

Par ailleurs, il a rappelé que la lutte contre les sectes avait été soutenue par plusieurs décisions internationales, comme celle du Parlement européen en juillet 2001 qui recommande aux Etats membres "une attention particulière aux activités de certaines sectes qui mettent en péril l'intégrité physique et psychique de la personne".



France : Sectes

Sectes : en recul mais pas moins nocives

Libération , 20 février 2002 par Daniel Licht

[Texte intégral]

Le rapport de la Mils dénonce des dérives sectaires dans le monde de la santé.

"Après quatre ans d'activité, nous avons assez de recul pour constater une certaine régression du phénomène sectaire en France métropolitaine», a constaté hier matin Alain Vivien, président de la Mission interministérielle contre les sectes (Mils), lors de la remise publique du rapport 2001 de cet organisme dépendant du Premier ministre. Il a ajouté néanmoins: «II ne faut pas sous-estimer la nocivité de ces groupes. Certains d'entre eux, la Scientologie par exemple, disposent de budgets supérieurs à ceux de quelques pays du tiers monde.»

Destruction. Ce rapport se présente comme une analyse transversale de la question. Passant d'une secte à l'autre, tentant de pointer les nouveautés, pour revenir aux incontournables: se trouvent d'abord épinglés les risques de destruction de la société traditionnelle calédonienne par le prosélytisme des Jéhovah, mais aussi les pressions de la diplomatie américaine (tout un chapitre sur le lobbying prosectes du département d'Etat, le ministère des Affaires étrangères des Etats-Unis). Dans le chapitre des nouveautés, le développement des dérives sectaires dans le milieu médico-hospitalier est mis en avant. «Loin de nous la volonté de dénoncer ce qu'on appelle les médecines douces», prévient Alain Vivien dont le rapport parle de «signalements alarmants» de nombreuses escroqueries à base de charlatanisme «visant à exploiter la souffrance humaine».

La Mils démasque ainsi, via le site d'une chambre de commerce, une secte en quête de malades rénaux et parents d'enfants décédés de la mort subite du nourrisson. Au passage, la Mils se penche sur les dérives possibles de la psychothérapie, «maquis fiscal hors de tout cadre légal»: la Mils propose d'établir la pratique du devis entre patients et thérapeutes et pour éviter que ces premiers ne deviennent victimes, la Mils souhaite «un minimum de mesures réglementaires».

Autre volet, les assidus du monde sectaire: la France en totaliserait près de 500 000 parmi lesquels figurent 250 000 témoins de Jéhovah. Faisant partie d'une catégorie de mouvements dits «à fondements idéologique ou confessionnel, avec certains aspects du comportement inacceptable dans la mesure où ils remettent en cause des droits fondamentaux de la personne humaine», les jéhovistes sont critiqués pour une série d'infractions, notamment en matière de transfusion sanguine. «Il arrive qu'un médecin se présente et demande, en tant que praticien et jéhoviste, à participer à une intervention chirurgicale alors qu'il ne connaît pas le patient.»

Diffamation. Enfin, en guise de cri d'alarme, le président de la mission dénonce avec force les méthodes utilisées par les mouvements sectaires «pour faire taire» ceux qui en dénoncent la nocivité. «Les sectes usent sans vergogne de la diffamation, recourent à l'intimidation, et ils exploitent, le cas échéant, les vides juridiques», a-t-il affirmé.


France : Sectes

Le nouveau visage des sectes

Le Figaro , 20 février 2002 par Astrid de Larminat

[Texte intégral]

Les sectes sont moins offensives que par le passé, affirme le troisième rapport annuel de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils) publié hier. Le nombre de personnes embrigadées aurait tendance à stagner, voire à régresser. Ce constat s'appuie sur les observations des cellules de vigilance mises en place dans les préfectures pour surveiller les agissements sectaires. Mais les chiffres avancés par le président de la Mils, Alain Vivien, restent très imprécis : il parle aujourd'hui d'environ 400 000 personnes touchées par le sectarisme – dont 250 000 Témoins de Jéhovah – alors qu'en 1996 le rapport parlementaire avançait le chiffre global de 160 000 ! C'est qu'en matière de secte, on estime plus qu'on ne recense. Elles même alimentent le flou : la Scientologie qui s'arroge des dizaines, voire des centaines de milliers d'adhérents en France, n'en aurait en réalité qu'un millier.

Le rapport signale qu'à coté des sectes qualifiées par la Mils d'« absolues » (Scientologie, Raël, Mandarom...) et de celles dont « certains comportements sont contestables » (Témoins de Jéhovah par exemple), existent une myriade de mouvements « réputés sectaires » qui exigeraient une étude approfondie. Celle-ci n'est pas du ressort de la Mils, dont l'activité principale consiste à informer et à contribuer à mettre en place des outils de prévention. Un travail qui a porté des fruits, si l'on en croit les bénévoles des associations défendant les victimes des sectes. Plus qu'avant, ils reçoivent des questions de personnes qui s'interrogent en amont sur telle ou telle activité suspecte. Alain Vivien estime par ailleurs à 280 le nombre de procédures judiciaires en cours concernant des sectes.

Délaissant la spiritualité, les sectes s'investissent désormais à 80 % dans la formation continue et les pseudo-thérapies. Des professions très peu réglementées où se côtoient professionnels sérieux, charlatans indépendants et sectes organisées qui cherchent à recruter.

Enfin, le rapport fait allusion à « des connections qui peuvent exister entre des associations de type sectaire et des groupements adeptes du fondamentalisme religieux qui confinent au terrorisme ». Jusqu'à présent, la Mils n'avait pas jugé opportun de s'intéresser aux sectes islamiques. Alain Vivien doit bientôt rencontrer à ce sujet Dalil Boubakeur, recteur de la Mosquée de Paris.


France : Sectes

Les sectes au rapport

La Nouvelle République du Centre Ouest , 20 février 2002 par Astrid de Larminat

[Texte intégral]

Le président de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes, Alain Vivien a dénoncé les méthodes utilisées par les mouvements sectaires “ pour faire taire ” ceux qui en dénoncent la nocivité.

"Les sectes usent sans vergogne de la diffamation, recourent à l’intimidation, exploitent le cas échéant les vides juridiques ", affirme le rapport annuel de la mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) présenté par son président Alain Vivien. Sont évoqués : « l’avalanche de procès » et la tentative d'« instrumentalisation de la justice » menée par les mouvements sectaires, qui profitent de la durée des instructions pour
« faire parler d’eux ».

Alain Vivien, nommé en novembre 1998 pour cinq ans et dont c’est le dernier rapport, a évoqué aussi les interventions multiples de « faux journalistes d’investigation » répandant la calomnie, et s’adressant à « tout adversaire du sectarisme », y compris certains « magistrats instructeurs », et surtout
« les victimes qui, une fois sorties des sectes, ont le courage d’en dénoncer les méthodes ». M. Vivien condamne aussi la stratégie de « harcèlement » des mouvements sectaires en direction des services publics, par des « demandes abusives » de pièces concernant les sectes ou certains secteurs, comme celui de la santé. Enfin, pour rendre difficile la publication de documents élaborés par les sectes et qui peuvent être considérés comme dangereux pour elles, celles-ci « utilisent de plus en plus souvent le copyright ».

Alain Vivien a aussi stigmatisé des « menaces d’un type nouveau », comme l’emploi des « adwords », mots cachés qui renvoient à un site internet donné, ainsi qu’une « fenêtre » sectaire ouverte à partir de sites concernant des jeux électroniques pour enfants qui connaissent un grand succès. En 2002, la MILS mettra au centre de ses travaux la prévention, la formation des cadres de l’État, des magistrats, des enseignants. « Nous souhaitons, a-t-il dit, que les professeurs des écoles reçoivent en IUFM (institut universitaire de formation des maîtres) une sensibilisation aux sectes ».


France : Scientologie

L'Envoyée spéciale des scientologues

France Soir 20 février 2002 par Lakhdar Belaïd

[Texte intégral]

Elle est venue des USA pour tenter de convaincre la presse française que son " église " est injustement persécutée.

Le tailleur crème est du genre pincé, sa propriétaiure également. Le cheveu blond chatain coupé court, le sourire plutôt figé, Gaëtane Asselin est l'envoyée spéciale, en France, de la branche internationale de l'Eglise de scientologie. Normalement basée à Los Angeles cette jeune canadienne, ministre du culte scientologue, achève une tournée des popotes parisiennes.

Son " cœur de cible " : la presse.
Motif : la France est le " pire pays d'Europe pour la scientologie ".
Sous-motif : le procès qui débute demain.

Alors, adoptant la mine patiente mais affligée du missionnaire face à des ouailles fainéantes, Gaëtane Asselin lance la rituelle question : " Que savez-vous de la scientologie ? " S'ensuit une longue liste des qualités de ce " culte " qui, bien sûr, est" tout sauf une secte "
La scientologie dérange pour de multiples raisons, se lance Gaëtane Ausselin. " Nous défendons les droits de l'homme et notre but est une civilisation sans violence, sans crimes et sans guerre. Du coup, forcément, ça dérange "

Arrive l'inévitable chapelet d'exemples concrets : " le 11 septembre, nos ministres étaient sur les ruines du World Trade Center, apportant soutien moral et aide humanitaire. Savez-vous pourquoi les psychiatres nous détestent ? Parce que nous luttons contre les internements abusifs et que nous nous opposons à l'administration massive des psychotropes "Elle marque une pose : " Pour la consommation des tranquillisants, la France est leader mondial. "

Un coup de menton volontaire assène la morale de l'histoire : " Les psychiatres, les laboratoires pharmaceutiques, on en dérange des puissants ! " Mais alors pourquoi tant de haine ? " Nous avons été l'objet d'attaques virulentes, le temps a montré que nos assaillants étaient des corrompus "
Et bien sûr, une nouvelle liste arrive dans la foulée : Helmunt Kohl " mis en examen dans l'affaire Elf ", François de Panafieu et la " gestion suspecte du parc floral de paris ", le juge Fenech ( procureur du premier procès de la scientologie à Lyon " mouillé dans le dossier Falcone ".

Enfin, Gaëtane Ausselin explique tout de même le motif principal de sa visite : la récente loi Picard sur la " manipulation mentale ".
Désormais, après deux condamnations de ses responsables, une secte peut être dissoute. En clair, en France, la scientologie est clairement dans le collimateur des politiques et d'un certain nombre d'associations. Et le premier tour de la roulette judiciaire commence demain.

Ca vaut bien une envoyée spéciale pour éviter le coup de l'âne. A défaut du coup de pied au culte


France : Sectes

Le jeûne contre le cancer

France Soir 20 février 2002 par Assiya Hamza

[Texte intégral]

Le rapport de la MILS recence plusoieurs cas d'activisme sectaire dans le domaine médico-social.

Un médecin généraliste confronté à des cas de cancer a refusé pendant des années la chirugie et la chimiothérapie ou tout autre traitement anti-douleur. Il préconisait à la place un régime alimentaire strict, parfois même le jeûne. les principes de ce praticien reposaient sur le principe "qu"il fallait laisser les cellules mauvaises se concentrer dans les cellules". Deux personnes sont portes des suites de ce traitement et le médecin a été poursuivi pour non asistance à personne en danger.

Dans le domaine des soins bucco-dentaires, la "dentisterie énergétique" est épinglée. Une dent dévitalisée serait "une épine empoisonnée plantée dans le corps" Cette théorie a permis à un cabinet dentaire en difficultés de remonter la pente.le chirurgien dentiste a ainsi convaincu ses patients de se faire retirer les plombages au mercure pour les remplacer par des matériaux inutiles et surtout plus coûteux. Radié de l'ordre des chirurgiens dentistes, l'homme a été condamné pour escroquerie en 1999.

Une tentative de noyautage a été menée en direction des soins palliatifs. Le rapport cite la méthode Hamer, de la secte IVI (initiation à la vie intense) qui prétend guérir le cancer par des massages et des prières.

La psychothérapie représente également un domaine très convoité par les sectes. Les personnes déjà fragilisées par des traumatismes constituent des proie vulnérables, facilement influençables pour les "escrocs et les gourous".


France : Scientologie

Les quartiers de la scientologie

Le Nouvel Obs , 21 février 2002 par Lisa Vaturi

[Texte intégral]

Le procès de sa branche Ile-de-France s’ouvre cette semaine : l’occasion de faire le point sur l’implantation des scientologues et de leurs réseaux.

Les 21 et 22 février, l’Association spirituelle de l’Eglise de scientologie d’Ile-de-France (l’ASESIF) et son président, Marc Walter, comparaissent à Paris pour «tentative d’escroquerie», «publicité mensongère » et infraction à la législation sur les fichiers. Un ancien adepte, qui continuait à recevoir des courriers de l’organisation malgré ses demandes réitérées d’être radié des listings, a porté plainte en 1999 contre l’Eglise de scientologie, désignée comme «secte» par le rapport parlementaire de 1995. Pour la première fois, c’est l’association scientologue elle-même, en tant que personne morale, qui est jugée. «Si les juges considèrent que la tentative d’escroquerie est constituée, ils peuvent prononcer la dissolution judiciaire de l’association », rappelle MeOlivier Morice, avocat de l’UNADFI (Union nationale des associations de défense de la famille et de l’individu), partie civile au procès. Mais on n’en est pas là.

L’Eglise de scientologie est encore bien présente dans la capitale: un noyau dur de 5000 membres selon l’organisation elle-même; 2500 selon la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS). Auxquels s’ajouteraient 5000 à 10000 sympathisants. Soit un nombre conséquent de bonnes volontés pour distribuer dans la rue le fameux test de personnalité et suggérer de se faire «auditer» par «électromètre», appareil qui «localise la détresse spirituelle». Des chiffres à prendre avec des pincettes, tant il est difficile de cerner les contours réels du mouvement.

A Paris, les adeptes se réunissent dans deux «églises»: le siège de l’ASESIF, rue Jules-César, dans le 12earrondissement, et le Celebrity Centre, un immeuble de 1500mètres carrés, rue Legendre, dans le 17e, qui a pour vocation d’accueillir «artistes » et «leaders d’opinion». La «purification» a lieu rue Nollet(17e), dans un sauna interdit au public. Autre vitrine officielle: la galerie d’exposition de la rue des Moines (17e), surmontée de l’inscription «Qu’est-ce que la scientologie?». Plusieurs associations, parrainées par l’Eglise de scientologie, s’y activent dans des domaines divers: la «réhabilitation des criminels » (Criminon) ou la «lutte contre les abus de la psychiatrie» (Commission des citoyens pour les droits de l’homme). Une autre, le Chemin du bonheur, indique «le bon sens pour être heureux» avec des consignes comme «préservez vos dents » et «ne commettez pas de meurtre». Pour découvrir que ce livret, distribué dans la rue et les boîtes aux lettres, est réalisé grâce aux dons des adhérents scientologues, il faut relever, en lettres minuscules sur la dernière page, qu’il a été écrit par L.Ron Hubbard, le fondateur américain de l’Eglise de scientologie. Les plus avertis peuvent noter que la brochure est publiée par New Era, la maison d’édition des scientologues, dont l’antenne parisienne est rue des Moulins, dans le 1er.

L’association Non à la drogue, oui à la vie, en revanche, mentionne au dos de ses tracts ses liens avec la scientologie. Enfin, Applied Scholastics se donne pour mission, selon le porte-parole de la scientologie parisienne, Jean Dupuis, de «pallier les carences de l’école de la République». «Quand je vais rencontrer des responsables de cours de soutien scolaire ou d’alphabétisation pour proposer nos méthodes, ils savent très bien qui je suis», assure Alexandra Bidari, chargée des relations presse au sein de l’Eglise.

Reste que, au-delà de ces façades, rien ne permet d’évaluer le poids véritable de la scientologie à Paris. Dans le quartier des Batignolles, où une forte communauté scientologue s’est établie autour du Celebrity Centre, la population s’est à plusieurs reprises mobilisée pour dénoncer l’emprise du mouvement. «Les individus sont libres de croire ce qu’ils veulent, précise Xavier Laugaudin, président d’Attention Enfants, une association fondée en 2000 pour lutter contre les agissements des sectes. Ce que nous dénonçons, c’est la prolifération de garderies, de cours de dessin, de musique, de rattrapage scolaire, qui, le plus souvent, se servent de nos enfants pour pénétrer dans les familles et récupérer de nouveaux adeptes.»

La maire du 17e, Françoise de Panafieu, a recensé onze «points d’ancrage» de la scientologie dans son arrondissement. A sa demande, la Ville de Paris a fait supprimer l’enseigne du local de la rue des Moines et les panneaux disposés sur le trottoir. Le maire de Paris, Bertrand Delanoë, a quant à lui exprimé le 28novembre sa préoccupation devant «l’enracinement persistant des organisations à caractère sectaire » et chargé sa première adjointe, Anne Hidalgo, de «la lutte contre ces groupements». En fait, la mairie peut tout au plus refuser toute acquisition immobilière ou construction nouvelle. Et développer la prévention.


France : Sectes

Dérives sectaires dans la santé

L'Humanité, 21 février 2002 par E.R.

[Texte intégral]

La Mission interministérielle de lutte contre les sectes rendait, mardi, son troisième rapport annuel, le dernier, sans doute, présenté par son président Alain Vivien, nommé en 1998 par Lionel Jospin, et dont le mandat de cinq ans touche à sa fin. Pas de thème strict choisi pour ce rapport, mais plutôt une approche transversale, qui va des risques qui menacent la société traditionnelle de Nouvelle-Calédonie, avec le prosélytisme des Témoins de Jéhovah, au constat d'une certaine régression du phénomène sectaire en France.

Pas de satisfecit non plus, car la vigilance reste de rigueur : " Il ne faut pas sous-estimer la nocivité de ces groupes, déclare Alain Vivien. Certains d'entre eux, la Scientologie par exemple, disposent de budgets supérieurs à ceux de certains pays. " L'accent est mis cependant, cette année, sur les dérives dans le monde des médecines alternatives et des psychothérapies. Il ne s'agit pas de s'en prendre aux médecines douces, mais d'alerter, tant " il est difficile pour l'entourage, quand la souffrance est aiguë et les maux incurables, de récuser courageusement les pseudo-thérapies de l'irrationnel ". " Les réseaux de soins, précise le rapport, par la multiplicité des acteurs qu'ils impliquent, représentent un point d'entrée que certains organismes sectaires convoitent particulièrement. "

Epinglée une nouvelle fois, l'Anthroposophie, dont la banque " serait disposée à parrainer diverses associations naturopathes ", épinglée aussi l'Invitation à la vie intense, qui entend soigner par massages et prières les maladies graves. Les Témoins de Jéhovah, qui refusent la transfusion sanguine, restent un mouvement qui " ne peut être assimilé à une secte absolue, mais dont certains aspects du comportement sont inacceptables dans la mesure où ils remettent en cause des droits fondamentaux de la personne humaine ". Quant aux professions de psychothérapeute, elles " constituent un terrain privilégié investi par de micro-groupes sectaires où sévissent des escrocs et des gourous ". La mission recommande donc une réorganisation complète des cursus universitaires en psychologie et une protection accrue des consommateurs.

La MILS met par ailleurs en garde contre la diabolisation des groupes sectaires pendant l'accompagnement des adeptes qui veulent en sortir : il faut assurer
" un cheminement psychologique ne rejetant pas le groupe en bloc, mais sachant ménager des appuis nécessaires pour que la personne puisse se reconstruire ". Ce qui n'empêche pas de rappeler les méthodes utilisées par les sectes pour faire taire leurs opposants : diffamation, intimidation, vide juridique, voire action de lobbying, comme l'attaque contre les subventions reçues par l'Union nationale des associations de défense de la famille et de l'individu, comme l'interprétation fallacieuse des avis du Conseil de l'Europe, qui ne s'est jamais prononcé contre la France au sujet des sectes, ou comme les pressions de la diplomatie étasunienne. Rappelons qu'en juillet 2001 le Parlement européen a recommandé aux Etats membres de porter " une attention particulière aux activités parfois illégales ou criminelles de certaines sectes ".



France : Scientologie

Un entretien avec Alain Osmont, secrétaire général de la MILS

Le Nouvel Obs , 21 février 2002 Propos recueillis par Lisa Vaturi

[Texte intégral]

Le Nouvel Observateur Paris-Ile-de-France.– Peut-on évaluer le poids de la scientologie aujourd’hui à Paris?

Alain Osmont.– La scientologie est un mouvement complexe, difficile à apprécier. Il existe des degrés d’implication très différents dans l’organisation. Il suffit qu’une personne soit abordée dans la rue pour faire un test de personnalité, qu’elle fasse une ou deux visites au Celebrity Centre, pour être immédiatement intégrée aux listings de la scientologie. Peut-on pour autant la considérer comme scientologue? En ce qui concerne ses structures internes, la scientologie a pour habitude de multiplier les associations. Rue Jules-César, dans le 12earrondissement, on ne compte pas moins de quatre associations qui intègrent les mots «scientologie» et «Ile-de-France» ou «France» dans leur intitulé. C’est un excellent moyen de défense: si une structure est attaquée, elle renvoie la balle à une autre.

D’où une impression de nébuleuse... Un fantasme ? – On a beaucoup parlé de la communauté scientologue du 17earrondissement. C’est un fait, les gens se rapprochent de leur «Eglise», comme ils se rapprocheraient du lieu où ils font du sport, parce qu’ils y passent plusieurs heures par jour. Il est vrai aussi qu’un certain nombre de commerces sont tenus par des scientologues. Or le quartier des Batignolles est un village, les gens se connaissent, ça finit par créer une gêne. Un restaurateur s’est senti obligé d’afficher « Je ne suis pas scientologue». Cette impression d’omniprésence doit beaucoup à une volonté de la scientologie de s’extérioriser, de se montrer, notamment avec la galerie de la rue des Moines. Par comparaison, dans le 12earrondissement, les scientologues sont aussi présents mais le quartier est moins passant, et donc le phénomène moins visible.

Un mouvement en expansion ? – Selon nos observations, les effectifs de la scientologie stagnent, voire régressent, devant la pression des pouvoirs publics, des médias et de la population. En 1998, deux autobus à impériale aux couleurs de «la Dianétique», titre du livre fondateur de Ron Hubbard, circulaient dans Paris: on ne les voit plus. Les adeptes sont aussi moins présents dans la rue. Le rejet social est fort. Regardez ce qui est arrivé à l’institutrice du 17e: dès que les parents d’élèves ont découvert qu’elle était scientologue, sa situation est devenue intenable et elle a été mutée. Mais l’Eglise de scientologie sait rebondir. En décembre dernier, quand elle a dû fermer sa librairie rue Greneta, dans le 2e, elle venait d’inaugurer un nouveau grand local rue des Moines.


France : Scientologie

Accusée d'escroquerie, l'Eglise de Scientologie plaide l'erreur

Le Parisien , 22 février 2002 par François Vignolles

[Texte intégral]

L'antenne parisienne de l'Eglise de scientologie, renvoyée jeudi pour la première fois en tant que personne morale devant le tribunal correctionnel de Paris, a nié toute tentative d'escroquerie et plaidé la simple erreur dans l'envoi de courriers prosélytes à des particuliers et à un ancien adepte.

L'association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif), qui risque une peine allant de la simple amende à la dissolution pure et simple, s'est attachée à défendre sa "doctrine religieuse", tout en réaffirmant sa "tolérance" et son refus de toute forme de pression.

L'Asesif, représentée par son mandataire Michel Bernard et Marc Walter, son président, est accusée de publicité mensongère, tentatives d'escroquerie et infraction à la loi informatique et liberté.

Aux convictions de Marc Walter, le tribunal a opposé les plaintes des parties civiles, comme cet ancien membre qui affirme avoir reçu des courriers de la secte après avoir réclamé sa radiation des fichiers.

Ce courrier provenait "d'autres entités de l'Eglise de Scientologie que l'Asesif," répond Marc Walter, contredisant des pièces du dossier. "Il y a probablement eu un retard dans la mise en pratique de l'annulation", ajoute-t-il.

Le tribunal relève que la secte fondée par Ron Hubbard, qui vise à "l'amélioration du potentiel d'être spirituel" de ses membres, préconise dans ses textes fondateurs de "ne jamais effacer les noms" d'acheteurs ou de membres de la secte. "C'est un règlement intemporel, religieux", tempère le responsable de l'association.

Quant à ce plaignant oublié pendant deux ans et demi avant de recevoir à nouveau des sollicitations de la scientologie, Marc Walter se défausse à nouveau sur une autre entité de la secte: "il y a eu un crash informatique du serveur. L'Eglise de Copenhague (Danemark) nous a renvoyé par erreur une sauvegarde non conforme" du fichier.

La présidente du tribunal Anny Dauvillaire ne semble pas convaincue mais s'attache aux éléments du dossier. La secte distribue des tracts expliquant "comment rendre sa femme fidèle, comment gagner plus d'argent, comment rendre les choses plus aisées". Des "promesses irréalisables, chimériques", commente la magistrate.

"Ce sont des publications religieuses pour lecteur averti. Cela fait partie de notre prosélytisme. On peut aussi acheter la Bible dans la rue", rétorque le prévenu.

L'électromètre, "ce guide du pasteur qui permet de repérer les zones de détresse spirituelle du patient" ? "C'est un bon outil", affirme Walter. Quant à la "formation" des adeptes, vendue environ 15.000 euros en cinq ou six ans, il la juge très bon marché. "Dans la religion catholique, la formation d'un séminariste coûte 85.000 francs (13.000 euros) par an", dit-il.

Arrivent deux témoins, d'anciens scientologues, dont un mène aujourd'hui un combat incessant contre la secte. Il affirme que l'Eglise incite ses membres à la dénonciation. Mais Walter rectifie: "le but est de dire à une personne "ce que vous avez fait n'est pas correct, c'est nuisible à notre association", dit-il, estimant qu'il existe des "limites à la tolérance".

"Il y a peut-être un fond de réalité qui mérite d'être scientifiquement prouvé dans la théorie de Ron Hubbard", souffle l'ancien adepte, visiblement ébranlé. Mais "l'Eglise de scientologie est une gigantesque escroquerie", conclut-il.

Suite et fin du procès vendredi.


France : Scientologie

Electromètre judiciaire pour la Scientologie

Libération , 22 février 2002 par Renaud Lecadre

[Texte intégral]

'Association spirituelle de l'église de scientologie d'Ile-de-France (Asesif) était poursuivie hier devant le tribunal correctionnel de Paris pour recel de traitement d'informations nominatives et tentative d'escroquerie. Sur plaintes de particuliers furieux de recevoir la prose de la scientologie dans leur boîte aux lettres, l'affaire s'est élargie au fonctionnement général de la secte. Et sa propension à mettre les gens en fiche.

«Krach informatique». Eddie Mader a appartenu à la scientologie de 1973 à 1990, avant de signifier son congé. Il dit avoir fait l'objet de pressions pour revenir au bercail. Par lettre recommandée, en mai 1998, il exige de l'Asesif qu'il soit radié des fichiers. Peine perdue. Deux autres plaignants, qui disent n'avoir jamais été scientologues, ont eux aussi subi la même mésaventure. La Cnil (Commission nationale informatique et liberté) a relayé leur action.

Marc Walter, président de l'Asesif depuis 1995, plaide le «krach informatique». Les radiations du fichier auraient bien été effectuées, mais une panne de serveur l'aurait obligé, pour reconstituer ses listes, à faire appel à ses homologues de Copenhague, tête de pont de la scientologie en Europe, qui n'aurait pas été avertis: les fichiers de la secte sont centralisés au niveau mondial par une société informatique basée en Californie ­ une «église», précise Walter. Le simple acheteur d'un livre dans une boutique de la secte se retrouve sur une liste: seule une petite case à détecter sur le ticket de caisse mentionne qu'il peut s'y opposer.

«Extorsion de fonds». Pour la suite des débats, le tribunal en appelle à Roger Gonnet. Président de la scientologie lyonnaise de 1975 à 1982, il répète depuis que ce n'est qu'une entreprise «d'extorsion de fonds», destinée à «tirer un maximum de fric en un minimum de temps». Gonnet rappelle une règle de Ron Hubbard, fondateur de la secte: ne jamais effacer un nom. «Ce n'est qu'un règlement religieux, intemporel», tente Walker.

On aborde le plat de résistance, la tentative d'escroquerie par «promesses irréalisables, voire chimériques, supposant une mise de fonds de plus en plus importante». Des prospectus sont évoqués, garantissant un QI de 135, la fin du port des lunettes, ou tout simplement le «facteur unique qui résoudra tous les cas», accompagnés de bons de commandes pour des livres ou des stages. Tout à sa volonté de démontrer que la scientologie est une religion comme une autre, Walker souligne que «toutes pratiquent le prosélytisme en faisant naître des espoirs», que certains bulletins paroissiaux recommandent des livres ou des séminaires.

Le tribunal s'offre un moment de détente en évoquant l'électromètre, appareil fétiche des scientologues qui mesure les oscillations électriques du corps. Sentant venir les sarcasmes, Walker indique qu'il s'agit simplement d'un «outil de doctrine religieuse», sans prétention scientifique. Un acolyte de l'Asesif croit nécessaire d'intervenir en soulignant que l'électromètre mesure vraiment les émotions humaines. Walker clôt un débat mal engagé en soulignant que «l'émotion est un sentiment religieux». A l'entendre, une séance d'électromètre ne revient qu'à 3 000 francs. Pour Gonnet, ce serait plutôt 30 000. Comme souvent à cette barre, Walker est alors contraint de biaiser: «C'est comme pour les voitures, il y a des R4 et des Mercedes.»

«Légion». Querelle de tarif, encore, sur l'initiation d'un scientologue accompli: 2,8 millions de francs pour Gonnet, 100 000 pour Walker, qui admet quand même que les simples adeptes paient plus cher que les membres du «clergé». Pour 5 millions de dollars, une star du cinéma américain peut devenir membre de la «Légion» d'honneur.

On l'interroge sur le mot d'ordre du responsable américain des services spéciaux de la scientologie: «Nous ne nous arrêterons pas avant d'avoir anéanti ces personnes "supprésives" (les ennemis de la secte, ndlr) car nous avons la technologie et la vérité.» Walker se lâche un peu: «Il y a des limites à la tolérance. Il existe des militants dont la religion est de détruire la scientologie.» Puis se reprend, à l'évocation des «campagnes de propagande noire», destinées à discréditer sournoisement l'ennemi: «On arrive là sur le terrain de la doctrine religieuse...» Aujourd'hui, suite et fin des débats.


Suisse : Raël

Trois adeptes de la secte raélienne condamnés

Le Temps , 22 février 2002 par Fati Mansour

[Texte intégral]

Le procureur général Bernard Bertossa a rendu mercredi une ordonnance de condamnation à l'encontre des trois responsables suisses de l'Association pour la dénonciation des prêtres catholiques pédophiles (Nopedo) qui avaient distribué un tract invitant la population à "protéger ses enfants" et à ne plus les envoyer au catéchisme.

Reconnus coupables de discrimination raciale et de diffamation envers l'Eglise mais aussi envers chaque prêtre individuellement, ces adeptes de la secte raélienne ont écopé chacun d'une peine de 4 mois de prison avec sursis. L'association "Nopedo-Touche pas à mes enfants", émanation directe de la secte raélienne, celle-là même qui prône le clonage humain ou le dialogue avec les extraterrestres, avait édicté au printemps dernier un pamphlet dirigé contre l'Eglise catholique.

Celui-ci précisait notamment que des milliers de prêtres ont été condamnés à travers le monde pour pédophilie, parfois avec la protection de leurs évêques, et que ceci ne représentait que la partie visible de l'iceberg. En réaction à ce tract distribué à plusieurs centaines d'exemplaires, Mgr Pierre Farine, évêque auxiliaire, l'association catholique romaine de Genève, le Conseil pastoral du canton ainsi que 35 prêtres ont déposé plainte pénale, et les responsables de Nopedo ont été inculpés (LT du 14 décembre dernier). Le sens qui se dégage de ce texte ne laisse pas planer de doute aux yeux du procureur général. Le tract laisse clairement entendre que les prêtres catholiques présenteraient une propension toute particulière à commettre des abus sexuels contre des enfants et que la quasi-totalité du clergé serait pédophile.

Une accusation qualifiée de clairement diffamatoire. En prétendant que ces prêtres sont massivement coupables d'atteintes à l'intégrité sexuelle des enfants puis en invitant la population à ne plus laisser sa progéniture suivre l'enseignement de cette Eglise, les auteurs du tract ont également incité leurs lecteurs à la haine et à la discrimination à l'égard d'un groupe identifié par son appartenance religieuse, relève enfin l'ordonnance de condamnation.

Le procureur général conclut que les auteurs ont agi de "manière perfide" en exploitant un sujet sensible pour jeter un grave discrédit sur une religion tout en cachant l'origine sectaire de cette démarche et en incitant les lecteurs à se diriger vers un site qui contient leur propagande.


France : Scientologie

Amende requise contre la Scientologie

Nouvel Obs , 22 février 2002

[Texte intégral]

L'association parisienne se retrouve devant le tribunal pour tentative d'escroquerie et publicité mensongère. Elle risque la dissolution.

Le ministère public a requis vendredi une amende de 300.000 euros à l'encontre de la section d'Ile-de-France de l'Eglise de Scientologie et douze mois de prison avec sursis et 12.000 euros d'amende à l'encontre de son président Marc Walter.

Concernant la dissolution de la section francilienne, le parquet a simplement demander au tribunal "d'envisager" la dissolution mais ne l'a pas requis. Le procès s'est ouvert jeudi devant le tribunal correctionnel de Paris.

L'instruction menée par le juge Renaud Van Ruymbeke a montré que la "personne morale avait été créée pour commettre ces infractions".

Jugée pour la première fois en tant que personne morale, l'association parisienne de l'Eglise de Scientologie, installée dans le XIIe arrondissement, risque la dissolution, si le tribunal donne satisfaction à l'avocat de l'Union nationale des associations pour la défense des familles et des individus (UNADFI), qui s'est constituée partie civile. "Nous voulons créer un précédent", a déclaré Me Olivier Morice en se rendant à l'audience.

"Inquisition"

La perspective fait bondir Jean Dupuis, porte-parole de la section d'Ile-de-France, qui crie à "l'Inquisition" et à "la chasse aux sorcières", tandis que la porte-parole Danièle Gounord se dit "complètement sereine" et juge le cas "banal". "Nous sommes extrêmement confiants", a déclaré de son côté Marc Walter aux journalistes, "ce n'est pas un procès contre la Scientologie, c'est un procès contre la liberté de penser, c'est un procès contre la liberté d'opinion".
Pour sa part Me Guillaume Weill-Raynal, avocat d'un ancien adepte, a expliqué aux journalistes les méthodes reprochées à l'Eglise de Scientologie: "On a des prospectus où on parle d'efficacité personnelle, on parle de gros gains, on parle d'épanouissement personnel qu'on va pouvoir mesurer avec un électromètre et ça, c'est un discours de rationalité scientifique? Et dès qu'on va creuser un peu, et qu'on pose des questions 'mais quel est le principe scientifique de cette aiguille qui bouge?", "Ah mais vous ne pouvez pas comprendre, c'est religieux..."[....................]

Elle (L'Eglise de Scientologie) a annoncé jeudi qu'elle avait demandé l'intervention du Haut commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme pour "mettre un terme aux violations répétées des engagements de la France sur les droits de l'Homme", commises selon la Scientologie par la MILS.


France : Scientologie

Faut-il dissoudre l'Eglise de scientologie ?

TF1 , 22 février 2002

[Texte intégral]

300.000 euros d'amende ont été requis vendredi contre l'antenne parisienne de l’Eglise de scientologie, jugée en tant que personne morale pour "escroquerie" et "publicité mensongère". Le parquet n'exclut pas une dissolution. Décision le 17 mai.

Non-lieu, amende... ou dissolution ? Il faudra attendre le 17 mai pour connaître la décision du tribunal correctionnel de Paris au sujet de l'association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif). Vendredi, le tribunal a mis sa décision en délibéré dans cette affaire où l'Asesif et son président comparaissaient pour publicité mensongère, tentatives d'escroquerie et infraction à la loi informatique et liberté, pour avoir envoyé des courriers et tracts à des personnes qui avaient explicitement demandé à être rayés des fichiers.

Auparavant, le parquet avait requis une amende de 300.000 euros à l'encontre de l'antenne parisienne de l'Eglise de Scientologie, sans réclamer ni exclure sa dissolution pure et simple, pour tentative d'escroquerie et infraction à la loi informatique et libertés. Une peine de douze mois de prison avec sursis et 12.000 euros d'amende avait été par ailleurs requise à l'encontre de Marc Walter, président de l'Asesif. Concernant la dissolution de l'Asesif, la représentante du parquet a simplement demandé au tribunal de "réfléchir à cette peine au moment de (son) délibéré", sans émettre d'opinion précise.

Pour sa part, la défense de l'antenne parisienne de l'Eglise de scientologie avait fait citer quelques membres de l'Eglise, ravis des "bienfaits" de leur démarche spirituelle. Des chercheurs, notamment américains, sont aussi venus s'inscrire en faux à l'encontre de la loi anti-secte en France et l'idée d'une manipulation mentale des adeptes.

Mais parallèlement à ces démêlés judiciaires, l'Eglise de scientologie a décidé de lancer une autre offensive… sur un tout autre plan. Ses adeptes américains n’ont pas hésité à en appeler aux institutions internationales. A Los Angeles, l'Eglise de scientologie a demandé jeudi l'intervention des Nations Unies pour mettre fin à ce qu'elle estime être "des violations répétées des droits de l'Homme" contre ses adeptes par le gouvernement français.


Etats-Unis : Scientologie

L'église de scientologie va saisir le Conseil de l'Europe contre la France

AFP , 22 février 2002

[Texte intégral]

LOS ANGELES (Etats-Unis) - L'église de scientologie a annoncé vendredi qu'elle avait l'intention de demander au Conseil de l'Europe d'enquêter sur ce qu'elle qualifie de "manipulation du système judiciaire français pour détruire les minorités religieuses". L'annonce est intervenue à Los Angeles quelques heures après que la justice française eut évoqué pour la première fois la possibilité de dissoudre une antenne parisienne de l'église de scientologie, contre laquelle elle a par ailleurs requis une amende de 300.000 euros, notamment pour tentative d'escroquerie. "Une affaire est utilisée pour pratiquer du terrorisme juridique à l'encontre de notre église et de ses adeptes", a déclaré Leisa Goodman, directrice des droits de l'Homme de la section internationale de l'église. "Une soi-disant Mission interministérielle de lutte contre les sectes, dirigée par un responsable gouvernemental fanatique, Alain Vivien, orchestre des procès et des campagnes de haine en coulisses", a-t-elle dit.

Suite à une pétition présentée par 60 minorités religieuses en France, le comité des Affaires juridiques du Conseil de l'Europe a désigné en octobre 2000 un rapporteur chargé d'enquêter sur la discrimination dans ce pays. C'est à ce rapporteur que l'église adressera sa demande d'enquête.

L'église de scientologie avait déjà demandé jeudi l'intervention des Nations Unies pour mettre fin à ce qu'elle estime être "des violations répétées des droits de l'Homme" contre ses adeptes par le gouvernement français. [........]

L'église a déjà demandé par le passé le démantèlement de la mission interministérielle française et le renvoi de son président Alain Vivien.


Etats-Unis : Scientologie

L'Eglise de scientologie saisit l'ONU contre la France

AFP , 22 février 2002

[Texte intégral]

LOS ANGELES, - L'Eglise de scientologie a demandé jeudi l'intervention des Nations unies pour mettre fin à ce qu'elle estime être "des violations répétées des droits de l'Homme" contre ses adeptes par le gouvernement français, a-t-elle annoncé dans un communiqué diffusé à Los Angeles.

Dans une plainte de 25 pages, adressée à Mary Robinson, haut-commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, elle fait état de 18 affaires dans lesquelles "des membres de l'Eglise de scientologie ont été victimes de violations de leurs droits de l'Homme, conséquences directes de la campagne d'intolérance religieuse menée par la Mission interministérielle française de lutte contre les sectes" (MILS).

Parmi les incidents décrits dans cette plainte, on trouve le refus par une organisation de jeunesse d'admettre une fille dont les parents sont adeptes de la scientologie et le refus par un jardin d'enfants d'admettre un garçon pour les mêmes raisons. "La MILS viole ouvertement les traités internationaux en matière de droits de l'Homme", poursuit l'Eglise. Sa "campagne d'intolérance a atteint des niveaux tels qu'une intervention des Nations unies est nécessaire pour protéger les droits de citoyens français qui n'ont rien fait d'autre que d'exercer leur droit à la liberté religieuse", ajoute-t-elle. [........]

L'église a déjà demandé par le passé le démantèlement de la mission interministérielle française et le renvoi de son président Alain Vivien.


Belgique : Scientologie

La Scientologie se tire une balle dans le pied

Le Soir , 22 février 2002 par Frédéric Soumois

[Texte intégral]

Les fichiers saisis sont illégaux

Pour le coup, les scientologues belges ont dû être mal conseillés. Car, pour récupérer les milliers de dossiers personnels de leurs adeptes saisis par un juge d'instruction en 1999 lors de 25 perquisitions menées pour une enquête sur une affaire d'escroquerie, ils n'ont pas hésité à multiplier les procédures.

D'une main, des membres ont réclamé leur dossier tout à fait privé. De l'autre, la secte les a réclamés en totalité, puisqu'ils lui appartenaient. Et de produire des documents de cession signés par des adeptes. Un double discours un peu suicidaire.

La chambre des mises en accusation de Bruxelles, ainsi que le révèlent mardi nos confrères de "La Libre Belgique", n'a, elle, pu que constater que le contenu de ces fichiers était contraire à la loi sur la protection des données personnelles: informations médicales précises, vie intime et sexuelle, données familiales et comptes rendus de confessions réalisées sous électromètre (la machine miracle des scientologues). Des données que même un accord écrit des intéressés n'aurait pu autoriser l'organisation à détenir. Et auxquelles, en outre, les intéressés n'avaient ni accès ni droit de rectification.
C'est donc fort logiquement que la chambre des mises a décidé le 30 janvier de refuser de rendre ces dossiers, l'instruction comme le parquet ayant estimé que ces données pouvaient servir à escroquer les adeptes. Rappelons que les activités de l'"Eglise" scientologue ont été épinglées comme "dangereuses" par le parlement belge en 1997.

Au passage, "La Libre" révèle que le fichage de la secte ne concerne pas que ses membres, mais s'étend aux agents des forces de l'ordre ainsi qu'à des personnalités politiques et à des journalistes, tous classés selon leur degré de dangerosité pour la secte.

Sans présumer du fond, la cour d'appel, à l'occasion de cette décision, vient tout de même de dire que le juge d'instruction Jean-Claude Van Espen ne s'était pas fourvoyé en estimant ce fichage illégal et dangereux.

De là à penser que le reste de son dossier, en voie de finalisation, est tout aussi en béton...


France : Scientologie

Réquisitoire sévère contre la Scientologie

Le Parisien , 23 février 2002 par François Vignolle

[Texte intégral]

Tribunal correctionnel de Paris, jeudi. Olivier Morice, l'avocat de l'association antisecte Unadfi, s'est efforcé de montrer que le but principal de la Scientologie était commercial. (AFP/Eric Feferberg)
LA SOURIS a accouché d'une montagne. Ce devait être un procès sans surprise au tribunal correctionnel de Paris au cours duquel deux anciens adeptes et une troisième personne poursuivaient l'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France (Asesif) et son président pour « tentative d'escroquerie » « publicité mensongère » et « atteinte aux droits des personnes ». « Un dossier monté de toutes pièces », selon les avocats de la secte, sereins sur le jugement qui a été mis en délibéré. Le réquisitoire du procureur Christine Forey a quelque peu ébranlé les certitudes de nombreux scientologues venus assister à l'audience. « Je vous demande de réfléchir à la peine de dissolution en raison des méthodes employées par la Scientologie », a déclaré sans sourciller la magistrate, demandant « au minimum » une amende de 300 000 € (près de 2 millions de francs) si la secte n'était pas dissoute et un an de prison avec sursis pour son président.
« Le syndrome Al Capone » Une banale histoire de harcèlement par courrier risquerait ainsi de faire vaciller l'Asesif. « C'est le syndrome Al Capone. La police l'a fait tomber non pas pour ses crimes mais pour une fraude fiscale, explique un responsable de l'Union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu (Unadfi). La Scientologie pourrait tomber aussi pour escroquerie. »

Olivier Morice, avocat de cette association antisecte, s'est engouffré dans la brèche. Il s'est employé lors de sa plaidoirie à démontrer que l'objet essentiel de la Scientologie était commercial. Un raisonnement repris au mot près par le procureur. « La question sur le statut religieux de la Scientologie est un joker qui permet de contourner le débat judiciaire », a ajouté Me Guillaume Weil-Raynal, avocat d'un plaignant. Les soupçons de « tentative d'escroquerie » reposent sur les promesses contenues dans les courriers évoquant « la fidélité des épouses », « une cure de jouvence » et un « quotient intellectuel de 135 ».

En prime, les adeptes devaient acquérir pour leurs formations un électromètre (instrument qui détecte chez la personne les zones de détresse) vendu plusieurs milliers d'euros. Des anciens adeptes cités par les parties civiles ont décrit la secte comme « une machine à fric qui broie les personnalités ». Des témoignages qui ont irrité les responsables de la Scientologie. « Quand l'Eglise catholique promet une guérison spirituelle à un fidèle s'il va à Lourdes, on ne crie pas à la fraude », s'indigne Jean Dupuis, chargé de la communication pour l'Asesif. Si la Scientologie d'Ile-de-France était dissoute, demeureraient cinq autres « Eglises » du mouvement en France et de très nombreux organismes affiliés.

La légalité de l'ensemble de la Scientologie serait toutefois pour la première fois remise en cause. Le jugement a été mis en délibéré au 17 mai.


Danemark : Tvind Humana

Le fondateur de Tvind, arrêté à Los Angeles

Tvind Alert , 24 février 2002 (traduit par Alain Blanc)

[Texte intégral]

Amdi Petersen, le fondateur de Tvind, a été arrêté à Los Angeles et se trouve actuellement en prison en attendant son extradition au Danemark.

Amdi a été appréhendé par les services de l'émigration sur un vol entre Londres et San Francisco, quelques semaines après que la police danoise ait lancé un mandat d'arrêt international sur la base de fuite de capitaux vers l'étranger et abus de confiance. Il a été arrêté et incarcéré par le FBI. Il a pris comme avocat Robert Shapiro, l'homme qui avait défendu O J Simpson. Sa prochaine extradition, prononcée à Los Angeles serait fixée au 19 mars .

Cette nouvelle sensationnelle signifie que celui qui dirige l'empire Tvind est confiné dans une prison de Los Angeles, qu'il porte la tenue orange des détenus et qu'il n'a doit qu'à deux communications téléphoniques par jour. Il sera vraisemblablement extradé au Danemark sous caution minimum de 10 millions de dollars et même plus.

Son arrestation a eu lieu il y a une semaine, le 17 février juste au moment où le site internet de surveillance des activités de Tvind avait des difficultés techniques. De nombreuses informations détaillées sur Tvind peuvent être consultées sur ce site (voir www.tvindalert.org.uk) On peut se reporter à de récents bulletins danois et anglais sur ce sujet .

Beaucoup d'entre vous sont certainement au courant de ces nouvelles, et dans ce cas, nous nous excusons de cette redite. Nous projetons de diffuser un e-mail de mise à jour dès que nous aurons communiqué ces informations à la presse.

Quant au dysfonctionnement du site Web de surveillance de Tvind, il ne serait pas le fait de pirates, comme nous l'avions cru, mais de problèmes informatiques erratiques survenus au même moment. Nous nous excusons pour tout le dérangement que nous avons occasionné à nos internautes en craignant le destruction de ce site et nous les remercions pour l'aide morale et les propositions de dépannage qu'ils nous ont proposées.

Le site de surveillance de Tvind n'est pas prêt de fermer, surtout après les derniéres nouvelles de Los Angeles….


Etats-Unis : Témoins de Jéhovah

Une décision de vie ou de mort

Web , 25 février 2002

[Texte intégral]

Une jeune femme en bonne santé est allée à l'hôpital pour une simple intervention qui est exécutée des milliers de fois par an, rarement avec des complications. Mais la mort de cette femme qui s'est fait enlever des fibromes de l'utérus a provoqué les critiques de membres de sa famille sue le groupe religieux auxquel la patiente appartenait pour ne pas avoir permis aux médecins de faire tout ce qu'ils pouvaient pour la sauver.

Selon les statistiques nous avons été capables de trouver que de graves complications lors de ce type d'intervention arrivent dans moins de un pour cent des cas. Fait encore plus rare, la mort de la patiente. C'est pourquoi la famille de cette femme de Southbury se demande encore pourquoi elle est morte et pourquoi les membres des Témoins de Jéhovah peuvent avoir le droit des décisions de vie ou de mort par eux-mêmes.

Elle avait 44 ans et était la mère de deux petits enfants. Le 20 janvier, Francoise Fan Andre San est entré à l'Hôpital Danbury pour une intervention chirurgicale mineure et en est morte, non pas parce que les médecins ne pouvaient pas la sauver, mais parce que l'on ne leur a pas permis. "Ils lui permettaient de saigner jusqu'à la mort. Ils lui permettaient de mourir ." C'est une mort qui a provoqué l'affliction de la famille du Connecticut et les a fâché d'avec les témoins de Jéhovah et les médecins ainsi qu'avec les infirmières mettant en doute la base même de leur profession et la politique de l'hôpital. "Ils sont formés dans la plupart des cas pour faire tout ce qu'ils peuvent pour sauver des vies. Ils devaient nécessairement honorer leur serment ."

Francoise Fan Andre San est né et a été élevé Catholique. Mais Monique Shay dit que sa soeur est devenue témoin de Jéhovah il y a cinq ans. "Elle était une personne très spirituelle et elle cherchait toujours des réponses. une des croyances fondamentales de sa religion est ... "Un enseignement très important des Saintes Ecritures que nous suivons qui se trouve dans le livre des actes, celui de s'abstenir du sang."

La position de Témoins de Jéhovah sur le refus des transfusions sanguines est bien connue et dans la plupart des cas) la profession médicale s'en accommode. Mais dans le cas de Fan Andre San Francoise, sa famille prétend qu'elle subissait des pressions pour signer des documents ordonnant aux médecins de ne pas lui prescrire une transfusion sanguine malgré les conséquences possibles de ce refus. Ils accusent les Témoins de Jéhovah d'avoir attendu deux heures pour rentrer en contact avec eux pour leur dire que quelque chose allait mal. Fan Andre San a déclaré aux médecins qu'elle ne voulait pas de sang même si cela devenait nécessaire.

Elle l'a déclaré à sa famille, y compris à son mari, de ne pas venir avec elle à l'hôpital. Elle a signé une procuration donnant aux Témoins de Jéhovah le droit de prendre les décisions médicales qu'ils veulent dans le cas où quelque chose tourne mal pendant l'intervention. "Ils ont déclaré qu'ils ont touché une veine et que sa tension est tombée ." La famille prétend que les médecins leur ont déclaré avoir fait un effort désespéré durant deux heure pour sauver la vie de San Fan Andre. "Ils l'ont opérée et ils avaient la possibilité comme tout à chacun de résoudre cela mais ils ne pouvaient pas le faire sans sang ." Des employés de l'hôpital qui ne veulent pas être identifiés ont déclaré que ceux qui y étaient étaient éperdus. Les infirmières pleuraient. "Ils priaient disant :nous avons besoin du sang. Nous avons besoin du sang. Mais cette femme, ainsi que le tuteur, n'ont pas pris cette décision ou ont déclaré qu'elle n'était pas supposer recevoir du sang. Elle a appelé les anciens et ils sont restés ensemble environ 20 minutes. Ils n'ont absolument pas déclaré que ce n'était pas leurs croyances ."

On a finalement donné du sang à Fan Andre San le sang quand son mari et sa famille sont arrivés et ont signé les documents assumant la responsabilité légale pour que les médecins agissent. Mais c'était trop tard. Nos sources déclarent que les dégâts étaient déjà faits. Dans la salle d'attente la famille de San Fan Andre ont affrontés les Témoins de Jéhovah. "Je leur ai demandé de partir. Je n'ai pas voulu partager le même air que ces meurtriers.".

J.R Brown qui est le porte-parole national des Témoins de Jéhovah a déclaré :"Nous voulons que tout soit fait pour préserver la vie. Mais où nous tirons une ligne à suivre c'est quand il s'agit de respecter les lois de Dieu c'est sur quoi nous basons notre croyance." Mais il est aussi vrai, comme le déclarent des sites Web, que quelques Témoins de Jéhovah mettent ouvertement en doute cette vieille et longue pratique du mouvement la déclarant "cruelle". Pour ce qui est de l'hôpital de Danbury, dans une déclaration aux Nouvelles de Canal 8, l'hôpital a déclaré qu'ils "ont une longue pratique de traitement pour les patients qui sont Témoins de Jéhovah, et qui respecte les croyances exprimées du patient. Nous croyons fortement aux principes de consentement éclairé et travaillons continuellement pour assurer que cette politique de consentement soutiennent les besoins du patient conformément aux croyances religieuses de chaque patient et de ses directives."

Cependant, quelques employés déclarent à titre privé, que l'hôpital n'aurait jamais dû consentir à prendre en charge SAn Fan Andre dans ces conditions. Tous les médecins ou tous les hôpitaux n'ont pas eu à traité des affaires semblables de la même façon. Certains ont transfusés les patients malgré les voeux exprimés par ceux-là. Et dans quelques affaires ces médecins ont du en payer le prix. "Il y a eu des affaires où pour une raison ou une autre les médecins ont ignoré la décision du patient et ont été parfois poursuivis en justice (parfois par les patients qui ont survécu,)" déclare Zita Lazarini.

Lazarini, spécialisée dans l'éthique médical à UCONN, déclare qu'elle comprend la réponse émotionnelle des médecins et des infirmières de l'Hôpital Danbury. Mais, elle déclare que la communauté médicale doit comprendre le droit de patients à prendre leurs propres décisions. "Si vous prenez d'autre cas vous pouvez voir comment la plupart des personnes veulent exercer ce degré de contrôle dans leur traitement médical". Mais Monique Shay déclare que la résolution de sa soeur était le résultat de l'intense pression des Témoins de Jéhovah. Plusieurs jours après qu'elle soit morte les obsèques du San Francoise Andre ont été tenues à l'Église catholique de rue Thérèse à Woodbury, dans la tradition où elle est née et a vécu la plupart de sa vie.

Aucune personne membres des Témoins de Jéhovah n'a été invité. Nous avons parlé au mari de Francoise, mais il n'a pas voulu parler devant la caméra. Il déclare qu'il pourrait faire quelque chose. Pour l'instant la famille explore leurs possibilités légales. Des possibilités qui pourraient débouchées très probablement sur un procès légal. Toute la question est de savoir contre qui.


France : Scientologie

La scientologie menace

Communiqué AVDSN , 26 février 2002

[Texte intégral]

Révélations faites sur Radio Framboise - Lausanne

Jo a révélé ce matin sur Radio Framboise que depuis plusieurs mois les scientologues ne cessent de la harceler téléphoniquement dans le but de lui acheter les droits pour son livre. ("ENFER ET SECTE" (éditions "A la carte" CH-3960 Sierre) et que, devant son dernier refus, Mr J.-M. B., employé de l'organisation de Lausanne, n'a pas hésité ce lundi de menacer en lui disant : "Tu sais, Jo, tu ne dois pas imaginer que c'est un problème, nous pouvons atteindre tes enfants."

Le livre de Jo (selon l'AVDSN) décrit le quotidien d'une personne responsable des fichiers et témoigne des sévices subis par les adeptes punis pour n'avoir pas pu obtenir les résultats exigés par leurs supérieurs. Il dénonce également d'autres illégalités des scientologues (le fait d'utiliser abusivement les fichiers intimes des ex-adeptes s'opposant à la scientologie, le détournement du courrier de ses enfants, l'utisation de "drogues" pour calmer des récalcitrants enfermés dans une cave et hurlant au secours, etc., etc.).

Communiqué de l'Association des victimes de la dianétique et de la scientologie
AVDSN, cp 224, CH-2900 Porrentruy


France : Scientologie

Un ancien adepte condamné pour des injures contre un avocat scientologue

AFP, 26 février 2002

[Texte intégral]

VILLEFRANCHE-SUR-SAONE (Rhône - Un ancien adepte de l'Eglise de scientologie, Roger Gonnet, auteur d'un site internet "Le Secticide", a été condamné mardi à verser un total de 500 euros pour "injures publiques et provocation non suivie d'effet à commettre un meurtre" par le tribunal de grande instance de Villefranche-sur-Saône (Rhône). Roger Gonnet était poursuivi, suite à la plainte d'un avocat américain de l'Eglise de scientologie, Kendrick Moxon, pour avoir écrit "Pourquoi ne tues-tu pas Moxon ?" et insulté l'avocat dans un e-mail publié sur un forum internet. L'ancien adepte devra verser 200 euros d'amende et 300 euros de dommages et intérêts à Me Moxon, qu'il présente comme le "numéro trois mondial de l'Eglise de scientologie", un mouvement qualifié de sectaire par le rapport parlementaire sur les sectes.

"Je suppose que c'est normal", a déclaré Roger Gonnet après avoir pris connaissance du délibéré. "Mais cela ne m'empêchera pas de continuer à +déconner+, c'est viscéral. Je vais consulter mon avocat, il est probable que je fasse appel de cette décision". "L'objectif de la scientologie est de me ruiner. Ils m'ont déjà assigné quatre fois devant les tribunaux", a-t-il ajouté.

Adepte de la scientologie de 1974 à 1982, Roger Gonnet avait été chargé d'en créer l'implantation lyonnaise.


Egypte : Scientologie

Deux scientologues détenus en Egypte

AFP , 26 février 2002

[Texte intégral]

Une Palestinienne et un Israélien de l'église de scientologie détenus en Egypte

LE CAIRE - Une cour égyptienne a décidé la prorogation pour 30 jours de la détention d'une Palestinienne et d'un Israélien membres de
l'église de scientologie, accusés de "mépris des religions", a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

Le président de la cour d'Héliopolis (est), Adel Ghanam, a décidé mardi de proroger la détention de l'Israélien Mahmoud Massarwa, 28 ans, et de son
épouse palestinienne Wafaa Ahmed, 26 ans, arrêtés début janvier, "afin de permettre au parquet de sûreté de l'Etat de poursuivre leur interrogatoire", a-t-on
ajouté.

Selon la même source, les deux prévenus sont accusés "de mépriser les religions monothéistes, en tentant de propager une nouvelle doctrine religieuse,
la "scientologie", portant atteinte aux principes de l'islam et du christianisme".

Le couple est également accusé "d'exploiter cette nouvelle doctrine pour propager des idées contraires à la religion dans le but de provoquer des
émeutes",
a-t-on poursuivi.

Vu le peu de tolérance dont fait preuve la justice égyptienne envers les homosexuels, il n'est pas surprenant qu'elle envoie des scientologues en
prison juste pour des motifs religieux. Cette justice-là n'a rien à voir avec celle des pays occidentaux !

Selon l'agence égyptienne MENA, "les deux prévenus ont avoué au cours des interrogatoires qu'ils avaient été chargés par l'église de scientologie à
Tel-Aviv et Rome de propager cette doctrine en Egypte qui est un des principaux pays du Proche-Orient".

Les deux prévenus étaient rentrés en Egypte comme des représentants d'une maison d'édition italienne.
Wafaa Ahmed a déclaré avoir "été choisie pour cette mission, en raison de sa nationalité, qui lui permettra d'acquérir la sympathie du peuple égyptien",
selon MENA.

Commentaire : Il n'y a pas lieu, loin de là, de se réjouir d'une telle information. Contrairement à ce que prétendent les scientologues, la France ne semble pas être "le pire des pays" pour la Scientologie et ils apprécieront la chance d'être, en France, dans un pays laïc qui est donc loin de pratiquer la "discrimination religieuse", si tant est que l'on puisse parler de religion s'agissant de la scientologie. ! Mathieu Cossu.


Danemark : Scientologie

Institution scientologue menacée

fr.soc.sectes, 27 février 2002 De Asger Westh (Jyllands Posten) - traduit du Danois par Cyril Malka

[Texte intégral]

Le 6 mars, une affaire épineuse var atterrir sur le bureau de la commission de la famille et du travail de la ville de Copenhague. Les politiciens doivent décider si 20 enfants d'une crèche et d'un jardin d'enfants de l'institution Lillekilde, dans le quartier copenhaguois de Valby doivent être déracinés de leur entourage habituel parce qu'une partie des parents et du personnel est reliée à la Scientologie.

Lillekilde était au départ conçu comme une institution privée pour les scientologues et elle a été plusieurs fois dans les feux des projecteurs de la Ville.
" L'inspiration scientologue est dominante et générale dans les prises en considération théorique tout comme dans la pratique " écrivent deux consultants pédagogiques dans un rapport délivré à la ville. Le rapport met l'accent sur le fait que la base de l'institution repose entre autres sur des
" programmes de développement " et que les enfants, tous les vendredis, sont systématiquement récompensés à l'aide de " diplômes de reconnaissance " pour avoir été sur le pot ou pour les autres choses apprises dans le courant de la semaine. La récompense de certains comportements est contraire à la loi sur le service écrit-on dans ce rapport.

PREJUGES COMMUNAUX -
Lillekilde est pourtant reconnu comme institution privée dans les villes de Frederiksberg, Hellerup, Gentofte, Brøndby, Lyngby-Taarbæk et Ishøj. Jusqu'ici, elle était également reconnue dans le quartier copenhaguois de Valby. La période d'essai où les quartiers copenhaguois étaient autonomes touche à sa fin et c'est maintenant la ville de Copenhague qui va décider si l'institution peut continuer à recevoir des subventions de la ville.

D'après Christine Astrupgaard, qui a une fille à Lillekilde, les parents savent déjà que la ville se prépare à fermer la caisse des subventions. Les parents se sont donc alliés à un avocat et trouvent que la vue de la ville sur le jardin d'enfant est déformée. " L'Administration fait de la discrimination et a des préjugés. On se prononce sur des idées préconçues et des a priori sur ce qu'on croit savoir plutôt que de se concentrer sur les côtés positifs que l'examen pédagogique a révélés. Ce qu'il y a en fin de compte est tout simplement que certaines personnes sont en colère contre nous " , dit Christine Astrupgaard. "Tout le monde, quelle que soit sa couleur ou religion, est bienvenu à Lillekilde et les enfants ont le double de la place qu'ils ont dans une institution classique. On les reçoit chaque jour avec amour et respect et ils peuvent dormir et manger lorsqu'ils en ont envie. Ce n'est pas comme une institution classique ou tout est comme dans une usine, et juste parce qu'on est scientologue, on ne fait pas infraction à la loi sur le service ?, " demande-t-elle.

DE BONS RESULTATS
D'après la représentante du comité des parents, Julie Truelsen, 60% des parents n'ont rien à voir avec la Scientologie. " Je suis l'une de celle qui n'est pas rattachée à la Scientologie, et je n'ai vu que de bons résultats dans cette institution. Je ne crois pas que l'on puisse voir des personnes donnant autant de soins aux enfants qu'à Lillkilde" , dit Julie Truelsen. " La ville a traité tout ceci de manière très contraire au code professionnel et ils donnent l'impression que tout ceci est en fin de compte quelque chose de personnel. Je ne vois aucun lien entre la Scientologie et cette institution. On a choisi de se concentrer sur la religion des gens plutôt que sur le fait que des parents aient été obligés de prendre eux-mêmes l'initiative de résoudre le problème de la garde des enfants dans la ville, car celle-ci a failli à ses obligations, " dit-elle.

UNE AFFAIRE COMPLIQUEE
D'après un compte-rendu de l'Administration, on suppose que quelle que soit la décision des politiciens, celle-ci créera des problèmes. On s'attend ou à un procès de la part de l'Eglise de Scientologie au Danemark ou à des accusations de lui donner un appui. " Nous avons essayé de faire un compte-rendu sobre et neutre que nous avons remis aux politiciens, mais tout ceci est compliqué quel que soit l'angle sous lequel on considère ceci, " dit le directeur adjoint de la commission de la famille et du travail de la Ville de Copenhague, Carsten Stæhr. Finn Rudaizky (Parti Socialiste danois) et membre de la commission de la famille et du travail de la Ville de Copenhague dit : " Nous sommes obligés de garder la tête froide et les règles sont les mêmes pour tout le monde. D'après ce que j'ai compris, la moitié des parents sont des gens du commun, chrétiens et tout à fait satisfaits de cette institution, nous devrions mieux écouter ce qu'ils ont à dire. " Il n'a pas été possible de recevoir un commentaire du maire de la famille et du travail de la Ville de Copenhague, Bo Asmus Kjeldgaard (Parti Populaire Socialiste)


  Côte d'ivoire : Actualités diverses

La foi par voie orale

Web Afrik.com par David Cadasse

[Texte intégral]

Officiellement reconnue comme confession religieuse depuis plus de 40 ans en Côte d'Ivoire, l'Eglise Déhima est basée sur l'oralité. Au centre de la doctrine, une prophétesse analphabète, aujourd'hui disparue, qui a su convaincre de la sincérité de sa foi.

Avec à peine 70 ans d'existence, la religion Déhima est une toute jeune confession. Officiellement reconnue par la Côte d'Ivoire en 1960, elle regroupe aujourd'hui 1,6 millions de fidèles dans le pays autour d'une même foi, basée sur le principe fondamental de l'oralité. Pas de Bible, en effet, pour les prêches, mais des paraboles héritées de la prophétesse fondatrice de l'Eglise. Bagué Wlouyo naît en 1892 avec sa doctrine. Très jeune, elle annonce qu'elle est sur terre pour remplir une mission divine. A l'âge où toutes les femmes prennent époux, elle déclare qu'elle n'est pas venue pour ça mais pour apporter la parole de Dieu. Pourtant, après la mort de son père, sa famille la pousse vers des noces qu'elle refuse de tout son être.

Elle prédit que si on lui forçait la main, un grand malheur surviendrait : son mari disparaîtrait prématurément et sa grande sour tomberait malade. Son oncle ne prête aucune attention à ses élucubrations pleines de sombres présages. Présages qui s'avéreront pourtant exacts. Mais la tradition africaine a, elle aussi, tout prévu et indique qu'en cas de décès du conjoint, c'est à l'un de ses oncles ou cousins de le remplacer au pied levé. C'en est trop pour la jeune fille qui finit par sombrer dans la folie. Un état qui durera 12 ans. 12 ans pendant lesquels elle aurait été en contact avec Dieu.

Rencontre avec Houphouët-Boigny. Sortie de son univers spirituel intérieur, elle commence à prêcher publiquement en 1935. Elle demande aux gens d'arrêter la sorcellerie et les fétiches pour se tourner vers Dieu. Un discours qui en séduit plus d'un. Les rangs de ses fidèles commencent à se remplir. Seulement voilà, les autorités coloniales voient d'un mauvais oil ce nouvel évangéliste qui fait de l'ombre aux Eglises protestante et catholique. Complètement analphabète, elle n'a jamais été à l'école et ne sait ni lire ni écrire. Alors on l'accuse d'être à la tête d'une secte. Si du côté des Blancs le dialogue est bloqué, la prophétesse trouve un appui auprès des siens en la personne de Félix Houphouët-Boigny, alors député ivoirien. Celui qui deviendra le premier président du pays, lui prête une oreille attentive et lui accorde l'autorisation de prêcher sa religion sur tout le territoire. Après une enquête de moralité menée par le gouverneur français Pêchoux, l'administration coloniale lui emboîte le pas en 1960 pour reconnaître officiellement la légitimité de l'église Déhima.Une reconnaissance que la prophétesse n'aura pas le loisir d'apprécier : elle meurt en 1951.

Hiérarchie religieuse Pour poursuivre l'ouvre de la prophétesse, son Eglise s'est dotée d'une nouvelle organisation religieuse. Les pawabas, équivalents des évêques dans la religion catholique, sont les plus hauts dignitaires déhimas. Ils sont les garants des deux cent dix églises ivoiriennes et sont chargés de préparer l'eau bénite qui " assure la protection par Dieu contre tous les sorciers et les fétiches ", explique l'un des trois Chefs suprêmes adjoints de l'Eglise. Viennent ensuite les déhimabas, chargés de surveiller l'eau bénite et de délivrer des envoûtements, les évangélistes qui assurent les baptêmes et les prédicateurs qui assument l'office et les confessions. " La Bible, c'est la première écriture de Dieu. Pourquoi utiliser la Bible pour prêcher ? Ce serait comme une tricherie. Nous avons notre propre liturgie. Elle est basée sur des paraboles que la prêtresse nous a laissées. Paraboles qui font l'objet d'explications ", précise le Chef suprême adjoint sur le fonctionnement de l'office. " Nous reconnaissons la Croix, les cendres, l'eau et la Bible. Mais tout l'enseignement repose sur l'oralité ".

Abidjan abrite huit des plus importantes églises dont la plus grande, dans le quartier de Yopougon, peut accueillir près de 3 000 personnes. La confession, qui reste toutefois essentiellement rurale, ne jouit d'aucune subvention de l'Etat. Elle assure sa subsistance par la quête au sein des fidèles dont 80% sont des Baoulés, anciens grands féticheurs animistes. Elle se fait une fierté de vivre en parfaite harmonie avec les autres Eglises ou religions du pays. Une preuve peut-être qu'il existe plusieurs chemins vers Dieu.