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Libération, 1er juin 2000, par David DufresneFrance : Scientologie
Van Ruymbeke s'attaque à la Scientologie
[Texte intégral]Tous nos fichiers sont déclarés à la Cnil. Nous n'avons rien à nous reprocher. S'il y a eu un oubli de notre part, on réparera. C'est tout. Danielle Gounord, porte-parole de la secte.
D'ordinaire, les sous-sols du siège de l'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France, rue Jules César, derrière la Bastille, à Paris, sont un lieu feutré. Là, sous la lumière artificielle, c'est le cour de la machine scientologue qui est en branle, dans le calme, dans l'ordre et dans la plus haute discrétion.
Après un escalier, un couloir borgne donne sur le bureau des finances de la secte, celui de son administration, ceux du DSA (Departement of Special Affairs, ex-OSA, service de renseignements maison) ainsi qu'une pièce dédiée aux purifications .
Partout, des dossiers empilés, des cartonnages impeccables. Mardi 16 mai, pourtant, les lieux ont connu une agitation extrême. Des policiers du Sefti (Service d'enquête sur les fraudes aux technologies de l'information) ont débarqué sans prévenir.
Perquisition.
Pour la secte, le coup est rude. C'est une partie de sa documentation interne qui va être saisie. Et pas seulement. Selon nos informations, deux ordinateurs ont été emportés, ainsi que deux serveurs informatiques. Deux serveurs qui, selon une source proche de l'affaire, se trouvaient dans un réduit, à l'abri derrière une sorte d'armoire électrique . Porte-parole de la secte, Danielle Gounord assure qu'elle ignorait la présence de ces deux serveurs.
Fichiers informatiques.
A l'origine de l'affaire, trois fois rien. Un ancien adepte proteste auprès de la Scientologie. Excédé de recevoir les publications de la secte, malgré son départ, il demande à être retiré de ses fichiers. Rien n'y fait. L'homme est relancé, encore et toujours. Reçoit des lettres, dont une manuscrite, et des revues comme Ethique et Libertés , l'organe des scientologues, celui-là même qui précisait pourtant, dans sa livraison de février, être en conformité avec la loi sur les fichiers informatiques. Las, selon l'adepte, jamais la Scientologie n'accède à sa demande. Et l'homme porte plainte pour atteinte à la vie privée par conservation de données informatiques, pour publicité mensongère et pour escroquerie .
Quelques semaines plus tard, un second adepte fait de même. Les plaintes atterrissent sur le bureau d'un premier juge puis sont reprises par Renaud Van Ruymbeke. C'est alors que le Sefti entre en jeu, le 16 mai au matin, comme le confirme une source judiciaire. Objectif : vérifier ce que les machines de la Scientologie peuvent bien receler. L'une contiendrait la comptabilité de la secte, l'autre celui de la SEL (Scientologie Espace Librairie), en charge du ommerce des livres de Ron Hubbard, le défunt fondateur de la Scientologie, et l'un des serveurs était relié en direct avec Copenhague, plaque tournante de la secte en Europe.
Pendant ce temps, Marc Walter, président de l'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France, est placé en garde à vue, puis relâché. Outre ses fonctions, la justice s'intéresse à la Commission des citoyens pour les droits de l'homme (CCDH), dont le bureau français fut longtemps domicilié chez lui, dans le nord de Paris. Une CCDH dont le but, depuis une trentaine d'années, est toujours le même : attaquer la psychiatrie, ennemie jurée de la Scientologie.
Les scientologues, justement.
Pour eux, la perquisition du 16 mai est du harcèlement administratif , une affaire anodine . Pour preuve, selon Danielle Gounord, disquettes et ordinateurs auraient été restitués quatre jours plus tard. Habituée des procédures judiciaires, elle minimise : Nous avons eu l'impression d'une visite de routine. Rien à voir avec le raid de 1990 , qui allait déboucher sur l'instruction puis le grand procès de Lyon, sept ans plus tard. Tous nos fichiers sont déclarés à la Cnil. Nous n'avons rien à nous reprocher. S'il y a eu un oubli de notre part, on réparera. C'est tout.
Dossiers agents morts .
Le problème, c'est qu'avec Renaud Van Ruymbecke, les scientologues sont tombés sur un magistrat connu pour sa rigueur et sa détermination. Pas sûr, dès lors, que leur optimisme affiché dure bien longtemps. D'autant qu'outre les fichiers des anciens adhérents, la police aurait saisi des documents relatifs aux sympathisants, comme aux adversaires de la secte, signés du Departement of Special Affairs (DSA). Ce que dément formellement la porte- parole de la secte.
Officiellement, le DSA est le bureau des relations publiques de la Scientologie. Y travaillent des gens connus comme Danielle Gounord et Jean Dupuis, les porte-parole. Et des gens plus discrets, en charge des affaires fiscales, juridiques et des investigations. Des gens capables, par exemple, de rédiger des Dead Agent Files ( Dossiers agents morts ), sortes de biographies officieuses établies à base d'articles, et parfois d'enquêtes individuelles, servant, selon l'aveu même de Danielle Gounord, à discréditer les individus . C'est ainsi que les interlocuteurs du milliardaire américain Bob Minton, farouche opposant à la secte, ont reçu par courrier un dossier le concernant, trois jours après son passage à Paris en avril. C'est ainsi, également, que les journalistes les plus véhéments ont droit à leur fiche. Et que chacun de leur article est résumé, traduit, et expédié à la maison mère, aux Etats-Unis, assorti d'un pourcentage de théta et d' enthéta , de bonnes et de mauvaises vibrations, et d'annotations comme les ennemis cités , les phrases clés , etc.
Dans l'organisation multinationale de la Scientologie, le DSA est au coeur du dispositif, du côté de l'élite. En 1990, une publicité interne en dévoilait la mission: créer un environnement sûr dans lequel la Scientologie peut prendre de l'expansion . Officiellement, du côté de la secte, on assure pourtant que tout ceci est bien fini. Que la purge a été faite , et que les sections sensibles du Bureau des affaires spéciales ont été dissoutes. N'empêche. Selon plusieurs sources, le 16 mai, les policiers auraient bien fouiné de ce côté-là aussi, dans les sous-sols du siège de la Scientologie.
La République du centre, 31 mai et 1er juin 2000 par Philippe Renaud[Texte intégral]LE MAIRE DE DADONVILLE CONTRE-ATTAQUE - La commune de Dadonville a acquis, hier matin, le terrain sur lequel l'association cultuelle envisageait d'implanter un temple. Cette dernière n'a pas souhaité, pour l'heure, réagir.France : Témoins de Jéhovah
Les témoins de Jehovah court-circuités
C'est ce que l'on appelle un retournement de situation. Tandis que le 20 avril dernier , le tribunal administratif annulait la délibération par laquelle le conseil municipal de dadonville décidait d'exercer son droit de préemption sur un terrain convoîté par les Témoins de jéhovah, la commune de dadonville s'est rendue acquéreur de ce terrain, hier matin.
Cette mesure, que les Témoins de Jéhovah n'ont pas souhaité pour l'heure commenter, coupe l'herbe sous le pied à l'association cultuelle, qui entendait implanter un temple plus spacieux sur un terrain de 1.800 m² du quartier. de la Groue.
Pour bien comprendre ce revirement de situation, il n'est pas inutile de revenir en arrière.
Depuis plusieurs années, le terrain de la Groue, à proximité duquel s'est déjà implanté un magasin Aldi, est la propriété d'un marchand de biens, la SCI Naxos. Cette société a obtenu un permis de construire, en vue d'installer une station de lavage. Le projet n'aboutissant pas, Naxos signe, au début de l'année 1999, une promesse de vente avec les Témoins de Jéhovah. Celle-ci court sur un délai de huit mois et est assortie d'une condition, suspensive : l'association cultuelle doit se voir délivrer, dans ce laps de temps, un permis de construire.
Cependant, le droit de préemption, exercé par la commune; puis le procès engagé devant le tribunal administratif vont faire traîner le dossier en longueur. La société Naxos s'en émeut. Curieusement alors que le jugement du 20 avril ouvrait un avenir radieux aux Témoins de Jéhovah, le marchand de biens informe ces derniers que le délai de huit mois est dépassé et que, par conséquent, la promesse de vente est caduque.
Dans la foulée, Naxos se tourne vers la mairie de Dadonville et lui propose de lui céder le terrain. Le maire, Claude Laurent, qui nourrit depuis plusieurs années le projet de réaliser une piste de skate-board et de hockey sur rollers, à destination des jeunes des communes du SIVoM, saute sur l'occasion.
Le conseil municipal se réunit le 24 mai et décide l' achat du terrain, moyennant un prix fixé à 300.100 F soit 100 F de plus que l'estimation du service des Domaines.
La vente a été officialisée hier matin devant notaire.
Plus rien ne s'oppose, désormais, à ce que la commune de Dadonville se tourne vers le SIVoM afin qu'elle réalise, si elle le souhaite, une piste de skateboard. Ce projet avait, du reste, été avancé par Claude Laurent pour justifier le droit de préemption contesté devant le tribunal.
Pour autant, le maire de Dadonville n'en a pas tout à fait fini avec les Témoins de Jéhovah. Ces derniers, on le sait, ont jeté leur dévolu sur un second terrain, situé celui-là au lieu-dit Denainvilliers. Les riverains ont, depuis plusieurs mois déjà, fait circuler une pétition contre ce .projet d'implantation et le maire a refusé de délivrer un permis de construire.
Saisi à nouveau par l'association cultuelle, le 11 mai dernier, le tribunal administratif a annulé cette décision et enjoint la commune de reprendre l'instruction de la demande de permis de construire.
On ne m'a pas pour autant condamné à ce que je change d'avis, martèle Claude Laurent, qui entend bien étoffer les arguments qu'il avait déjà développés pour justifier son refus. Et le maire de Dadonville d'évoquer notamment les nuisances sonores et le danger lié à la circulation des véhicules des membres de l'association cultuelle. Sans parler du permis de lotir, délivré en 1997 à un promoteur qui souhaitait construire. des pavillons. En l'occurrence, l'existence d'un tel permis semble incompatible avec l'édification d'un temple à cet endroit.
Libération, 2 juin 2000, par David DufresneLe Grand Maître pour le sud de la secte Energie Humaine et Universelle ( CaoDuy), a été écroué mercredi, à la prison de Villeneuve-les-Maguelone (Hérault) après avoir été mis en examen, notamment pour exercice illégal de la médecine.France :EHU ou HUE
Cao Duy incarcéré
NB : Cao Duy prétendait, comme MaîtreDang et par les mêmes méthodes, guérir toutes les maladies par la transmission d'énergie. Il prétendait avoir reçu la formation nécessaire de DASIRA NARADA II . Dang, gourou de HUE-SHY a prétendu la même chose jusqu'au jour, où, pour discréditer Cao Duy, il a avoué qu'il avait menti et qu'il avait été formé, directement par les Maîtres supérieurs ! Dang a été arrêté et incarcéré en belgique, en janvier 1999 puis libéré sous caution de cinquante millions de francs belges. Il était accusé d'escroquerie et d'exercice illégal de la decine. Mathieu Ph Cossu.
Libération, 2 juin 2000, par David DufresneFrance : Scientologie
La délation en souriant, pratique scientologue
[Texte intégral]
La secte a diffusé le dossier d'un de ses adversaires.etc.......sur le siteChez les scientologues, une règle d'or veut que le sourire soit là en toute circonstance. Même quand l'heure est plutôt aux préoccupations.
Ainsi, hier, après les révélations dans Libération de la perquisition, le 16 mai, du siège de l'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie par le Sefti (Service d'enquête sur les fraudes aux technologies de l'information), c'était au tour d'un des plus farouches opposants de la Scientologie, le millionnaire américain Robert Minton, d'annoncer le dépôt d'une plainte à Paris, dans les prochains jours, par l'entremise de son avocat, Jean-Michel Pesenti.
Objet de sa plainte pour diffamation: le dossier agent mort (1) que la secte lui avait consacré. Fait de rapports de police, d'articles de presse, et de confessions d'anciens adeptes, le dossier agent mort de Minton avait été envoyé à Libération, et à d'autres organes, peu après son passage à Paris, le 10 avril (voir ci-contre).
Malgré cela, Jean Dupuis, l'un des porte-parole de la secte, ne déroge pas à la règle du sourire. A propos de Minton, il dit ne rien craindre , même si le millionnaire est la bête noire de la secte. Quant à la perquisition du 16 mai, même ton. C'est une tempête dans une tasse de thé. La Scientologie n'a rien à craindre. Ni de la garde à vue de son président, relâché depuis, ni de ses ordinateurs saisis - contenant notamment sa trésorerie - et, selon la secte, restitués. Mieux: Cette affaire prouvera que nous sommes transparents. Seulement, le juge en charge du dossier, Renaud Van Ruymbeke, est du genre tenace. Et en gens plutôt bien informés, les scientologues savent que ce n'est pas forcément une bonne nouvelle.
A l'origine de la perquisition: les plaintes de deux anciens adeptes franciliens pour atteinte à la vie privée par conservation de données informatiques, publicité mensongère et escroquerie . Lassés de recevoir brochures et relances, les deux avaient demandé à être radiés des fichiers de la secte, avant de finalement saisir la justice. Selon Jean Dupuis, leurs noms auraient bien été rayés, le Sefti l'aurait constaté, mais un ultime prospectus leur serait tout de même parvenu.
C'est le problème avec les gros fichiers: celui de la branche française de la Scientologie contiendrait environ 20 000 noms d'adeptes et de correspondants (toute personne qui a, un jour, écrit à la secte).
(1) A propos de notre article d'hier, la Scientologie précise: [...] quant aux prétendus dossiers agents morts qui auraient été saisis, il s'agit d'une information totalement erronée. En tout état de cause, le terme d' agent mort a été emprunté à un ouvrage chinois. Quand il est prouvé que l' agent (source d'information) a menti, il est mort en tant que source, d'où le terme d' agent mort . Des dossiers sont régulièrement envoyés à la presse afin de corriger les allégations mensongères à l'encontre de la Scientologie .
Le Vif L'Express, 2 juin 2000, par Valérie ColinBelgique : Sectes
Les sectes se rebiffent
[Texte intégral]Un tribunal itinérant recueille les témoignages d'adeptes de tout bord, qui s'estiment brimés. Où l'on retrouve la Scientologie, en première ligne.
Si vous avez été, à titre individuel ou associatif, la cible de discriminations en raison de vos croyances ou de votre pratique thérapeutique, votre témoignage sera reçu publiquement et transmis aux instances internationales garantes des droits de l'homme ...L'affiche était alléchante. Et, de fait, à Bruxelles - après Paris, Marseille, Lille, Lyon, Rennes -, une petite centaine de personnes s'étaient déplacées, le 26 mai, pour dire leur ras-le-bol de l' intolérance , mais surtout leur désarroi d'être, depuis des années, taxées de sectaires redoutables.
Parmi eux, des tenants de la médecine alternative, des représentants de Krishna, de Sahaja Yoga, de l'Energie universelle, du Parti humaniste et d'autres mouvements moins connus. Mais aussi, en grand nombre, des raéliens démonstratifs et des scientologues plus discrets, dont des responsables européens.
A Bruxelles, ce sont d'ailleurs des adeptes de ces deux Eglise qui ont servi de relais à l'organisation belge de cet étrange tribunal mis sur pied par une
Commission d'enquête européenne sur les violations des droits de l'homme , elle-même placée sous l'égide des Friends of the United Nations ... Méfiant, le journal Le Monde avait vérifié, en mars dernier, la réalité de cette fondation auprès du département de l'information des Nations Unies, où l'on avait effectivement confirmé l'existence d'une très petite ONG portant ce nom.Les uns après les autres, les témoins exposent leurs doléances. Tous paraissent sincères et désemparés. Tous racontent les mêmes histoires : le cercle infernal des rumeurs qui tuent , les harcèlements permanents (de la part des administrations, de la justice et des médias) aux conséquences parfois désastreuses : ici, c'est un licenciement abusif et l'impossibilité de trouver un nouvel emploi ; là, une rupture de contrat ou le règlement partial d'un divorce. Parmi les experts internationaux qui encadrent les plaignants, le Pr. Anne Morelli (ULB) ne semble pas surprise : je suis fréquemment consultée par des avocats qui veulent las liste des 189 sectes belges (NDLR : publiée par le Parlement en 1997) En démontrant que le client de leur adversaire est mooniste ou adventiste du septième jour, ils espèrent obtenir un jugement à ses torts. Ou lui ôter la garde des enfants Anne Morelli évoque encore plusieurs cas d'adoptions refusées, les demandeurs appartenant à l'un des mouvements répertoriés. Et la disgrâce d'un passionné de démonologie, ancien fonctionnaire à la Communauté française : l'homme avait dû quitter son travail après que les forces de l'ordre eurent inspecté son domicile, lors de la vague d'investigations auprès de groupes dits satanistes. C'est souvent ainsi : on mène des perquisitions à grand renfort de publicité. Et, quand on déclare le non-lieu, plus personne ne rectifie le tir ... .
Brandissant une photocopie géante d'une carte d'identité où figure la mention missionaris Krishna , un fidèle flamand vient expliquer le décalage entre l'image que diffusent du groupe les autorités belges ( une secte dangereuse ) et la perception réelle du public ( une communauté farfelue mais inoffensive ) : Chaque année, des milliers de touristes et des classes entières découvrent notre centre de Petite Somme (Durbuy). Or, en 1997, pas un seul membre de la commission d'enquête parlementaire ne s'y était rendu... Etonnement du Français Joël Labruyère, l'un des experts en religion présidant la séance : dans l'Hexagone, il est impensable que des écoliers visitent le QG d'une secte. Qui s'acharne contre vous ? demande-t-il à l'assemblée. En France, c'est clairement l'Association de défense des familles et des individus et les Renseignements généraux.
Mais en Belgique ? Hésitation de l'auditoire. Sans être trop agressive, la chasse aux sectes viendrait ...d'un peu partout. Du monde politique , avec le soutien sans
réflexion des médias. Des associations antisectes. Mais de manière assez distante, finalement. On nous met tous dans le même sac et on ne sait pas pourquoi , dénonce un spectateur anonyme. On nous dit qu'il n'y a pas de fumée sans feu, s'insurge un raélien, portant un brassard à l'étoile jaune en signe de discrimination. Mais, enfin de compte, qui allume ces feux ?Une fois rassemblés, tous ces témoignages devraient être transmis aux ministères compétents de France et de Belgique, ainsi qu'à la Cour européenne des droits de l'homme, assurent les organisateurs.
Paris Normandie, 6 juin 2000 par véronique BaudFrance : Témoins de Jéhovah
Travail pour Dieu
[Texte intégral]Un responsable jugé à Evreux pour infraction au code du travail.
Chez les Jéhovah, on travaille pour Dieu.
Qu'ils soient traducteur, lingère, intendant ou jardinier, tous les frères et soeurs de la communauté chrétienne des Béthélites disent travailler pour Dieu. La communauté pourtant composée d'environ 300 Témoins de Jéhovah possède en 1996 à Louviers une imprimerie aujourd'hui installée à Londres-, une menuiserie, un atelier de métallerie.
A la suite d'un accident du travail lors duquel un ministre du culte s'est coupé deux doigts sur une machine dans l'atelier de menuiserie en 1996, un inspecteur du travail va relever différentes infractions au code du travail. La justice a retenu trois délits de blessures involontaires, absence de mesures de sécurité, et travail dissimulé, auxquelles s'ajoutent douze contraventions.
La communauté chrétienne des Béthélites estime ne pas dépendre du code du travail car ce n'est pas une entreprise mais une communauté religieuse , déclare Michel Blaser, renvoyé hier devant le tribunal correctionnel d'Evreux. Pour le soutenir, environ 70 frères et soeurs ont fait le déplacement en car.
Récits béats
Vingt autres personnes ont été citées comme témoins par les deux avocats des Témoins de Jéhovah. Tous décrivent leurs journées dévolues, beaucoup à la Bible, mais aussi à des missions qui n'auraient absolument rien à voir avec une activité industrielle, alors que vingt-huit millions de brochures sont produites par an sur le site. Chacun reçoit un pécule de 900 francs, est logé, nourri, soigné, coiffé même, sur place.
Tâche et non pas travail; responsable par l'âge et l'expérience et non supérieur hiérarchique ; pécule et non rémunération. Autant de termes employés béatement par chacun des témoins, qui montrent que la vie communautaire des Béthélites s'organise hors les cadres de la législation du travail. D'ailleurs, une charte ecclésiale spéciale semble en tenir lieu.
Déni de la loi
Le procureur de la République Jean Berkani souligne que le 4 octobre 1996, par un artifice juridique, huit mois après l'accident, les Témoins de Jéhovah sont devenus la communauté des Béthélites, une autre association avec un autre statut. Puis il s'adresse au prévenu: Monsieur Blaser, vous n'avez pas appliqué la loi sciemment parce que vous espérez obtenir un statut dérogatoire en tant qu'association cultuelle ou religieuse, mais cela vous a été refusé par le conseil d'Etat comme par le ministre de l'Intérieur.
En clair, se déclarer comme une entreprise briserait à jamais le rêve des Jéhovah de se voir déclarer association chrétienne ou congrégation au même titre que les cultes reconnus par l'Etat français.
L'enjeu est effectivement d'importance.
C'est aussi ce que pensent les représentants de l'association anti-sectes ADFI, présents dans la salle, de même que la députée de l'Eure Catherine Picard, membre de la dernière commission d'enquête parlementaire et présidente du groupe d'études sur les sectes à l'Assemblée nationale.
Les réquisitions
Le procureur de la République Jean Berkani a requis à l'encontre de Michel Blaser une peine principale de six mois de prison avec sursis, accompagnée d'une interdiction des droits civiques, civils et de famille de cinq ans. S'y s'ajoute une série d'amendes allant de 20 à 100 francs par salarié (le nombre exact au moment des faits restant à déterminer). Le jugement devra être publié sur le site des Béthélites ainsi que dans les journaux. II a été mis en délibéré
Site de Roger Gonnet, 7 juin 2000,Etats-Unis : Scientologie
Les morts encombrants de la Scientologie
Cette page, du site Web de notre ami Roger Gonnet vient d'être mise à jour.En voici un extrait :
1. - QUENTIN HUBBARD, fils de L. Ron Hubbard, est décédé d'empoisonnement à l'oxyde de carbone en 1977, un tube relié au pot d'échappement coincé dans l'habitacle du véhicule. Quentin était le second des fils d'Hubbard, il était OT VII et auditeur Classe XII [le maximum possible à cette époque] (voir aussi 21)
2. - FLO BARNETT, belle-mère de l'actuel patron de la scientologie, Miscavige; on a dit que juste avant sa mort, elle venait de se disputer avec son gendre David Miscavige, et qu'elle menaçait de parler publiquement et de porter plainte contre la scientologie. Flo Barnett, née Miller, mourut de trois balles dans la poitrine et une dans la tête.
3 - Noah Lottick a sauté d'un immeuble de New York le 11 Mai 1990, à un pâté de maisons de l'organisation de scientologie. Mort. Détails ailleurs dans ce site.
4 - Rodney RAMONDO est mort en sautant d'un bâtiment de l'org de scientologie de Los Angeles en 1986.
5 - James Stewart, est mort en sautant d'un bâtiment à Edinburgh, Ecosse; il était patron de l'Org de scientologie de Durban, OT 3 (donc haut initié) et auditeur Classe VII.
6 - Lila Leighton Brown est morte en sautant dans le vide alors qu'elle était un préclair payant ses auditions en 1978 à San Francisco.
7 - Un individu (nom inconnu) s'est donné la mort en sautant dans le vide depuis le bâtiment de la Banque de Hanovre à New York, vers 81-83.
8 - Une femme agée de Suisse s'est donné la mort en sautant dans le port de Clearwater alors qu'elle était sur les niveaux OT. Immédiatement, le GO (services secrets) a envoyé une série de gens au RPF (goulag sciento). (Margery Wakefield a été éjectée de la secte à ce moment - voir son témoignage)
Maire de la commune, Tino Petruzzi botte en touche. J'ai été piégé. Un jour, des gens comme vous et moi se sont présentés comme les nouveaux propriétaires du site. Ils se disaient Mouvement laïc du bouddhisme et ne demandaient rien, sinon l'autorisation de mener des travaux dans les dépendances. Le bouddhisme m'a toujours intéressé. Voilà ! Puis, l'actualité m'a dépassé, tout le monde a eu peur ici. Depuis, les gens s'interrogent moins sur le château que sur la secte elle-même.
Forum fr.soc.sectes, 7 juin 2000, par Roger GonnetEtats-Unis : Scientologie
Cochon de payeur à vie
Quand on achète à la sciento, on ne devient pas propriétaire:
J'avais déjà signalé dans mon livre La Secte l'invraisemblable étiquette qui orne les électromètres vendus environ 30-35 000 F pièce. Cette étiquette indique que l'usage de l'appareil scientologue en question n'est pas autorisé aux psys etc, mais seulement aux auditeurs de la secte (les ministres , dit-elle). Bref, c'est un droit de semi-propriété.
Assorti désormais d'une obligation d'en acheter deux par tête et de les renvoyer tous les deux ans en vérification aux US, pour 1500 dollars environ à chaque fois. Ruineux par conséquent. Au bout de 10 ans, vous avez donc payé 2 appareils, soit environ 70 000 F, plus 5 fois 3 000 dollars, soit 75 000 F environ, total 150 000 environ. Déjà le prix d'une belle bagnole pour deux ponts de wheatstone, quelques potentiomètres et résistances, et quelques centaines de grammes de plastique plus une paire de jolies boites de soupe en fer blanc - vides.
Mais il y a pire: s'il vous venait jamais à l'idée de mettre ces appareils en vente aux enchères suite à votre abandon des théories fumeuses de la secte, et que vous vouliez par exemple passer par E-Bay pour les proposer sur le marché, E-Bay recevrait une notification de la sciento comme quoi il est interdit de proposer ces appareils à la vente sous prétexte de violation des droits d'auteur . Ce n'est plus propriétaire, ni même semi ou quart de-propriétaire que vous êtes donc devenu, c'est cochon-de-payeur-à-vie .
C'est en effet la mésaventure qui est arrivée à un ex-scientologue désireux de revendre sa bécane (dont le prix de revient est au grand maximum de 5000 F en raison de l'emballage et de la forme!); E-Bay a retiré l'appareil de la vente... Affaire à suivre.
Si ça arrive en France, je recommande vivement à la victime de cette nouvelle escroquerie de se faire connaître afin que je l'assiste dans les démarches juridiques pour venir à bout de cette nouvelle escroquerie ou clause abusive à la vente.
Le Parisien,10 juin 2000, par Sophie BordierFrance : Sôka Gakkai
La secte Sôka Gakkai inquiète toujours
[Texte intégral]La secte Sôka Gakkai telle que les habitants de Chartrettes ne l'ont jamais vue.
Jeudi soir, la plupart des soixante personnes présentes à la salle polyvalente ont découvert la vraie nature des propriétaires du château du Pré, acquis en 1992 par la secte japonaise, reconnue comme très dangereuse par le dernier rapport parlementaire sur le sujet.
L'occasion ?
La diffusion d'un reportage, à l'initiative du comité contre les manipulations mentales. On n'entend jamais rien de ce château. On se demande de quoi ils vivent. Ce film m'a éclairé , commente une habitante. Les faits sont éloquents : 12 millions d'adeptes au Japon, 10 000 en France, un empire financier, politique ; deux châteaux en Ile-de-France, un centre européen en Provence, etc. Et un fort soupçon d'espionnage industriel. Bref, une secte en col
blanc .
Vraiment pas rassuréeLe hic : selon Anne Fournier, déléguée de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes, son statut d'association, type loi de 1901, ne l'oblige à aucune transparence sur ses activités . L'ouverture de la Soka sur Chartrettes ? Des journées portes ouvertes deux fois. Sinon, rien. Un couple et leurs enfants vivent dans le château. Le week-end, on voit des bus et des belles voitures y entrer. Il s'agit de séminaires pour les cadres de la Soka , relate le maire. Un habitant l'interpelle. Qu'est-ce que cela rapporte à Chartrettes ? La taxe d'habitation et les impôts fonciers , répond Petruzzi. Commentaire sceptique de Liliane Combourieu, qui réside juste à côté du château : Je suis informée, mais vraiment pas rassurée...
Paris Normandie, 10.12 juin 2000[Texte intégral]France : Témoins de Jéhovah
Le dilemme d'un Jéhovah
Un témoin de Jéhovah a renoncé à sa foi pour recevoir la transfusion sanguine qui lui a sauvé la vie, juste avant de s'évanouir après une attaque à la machette.
Avec tout le sang que j'avais perdu je n'aurais jamais pu survivre , a déclaré Bent Brond, 24 ans devant la Cour d'Assises de Nottingham qui jugeait son agresseur.Monsieur Bond, la jugulaire tranchée a donc décidé, avant de perdre connaissance, de confier à un ambulancier qu'il consentait à recevoir une transfusion sanguine, contrairement aux préceptes de sa foi.
AFP, 11 juin 2000, par Laurent BarthelemyFrance : Sectes
L'Assemblée prête à partir en guerre contre les sectes
[Texte intégral]La lutte contre les sectes devrait être considérablement renforcée par un arsenal juridique spécifique, selon une proposition de loi à l'initiative du groupe PS, qui sera examinée le 22 juin par l'Assemblée nationale.
Le Parlement a longtemps hésité avant de prévoir des dispositions spécifiquement anti-sectes, mais cette fois-ci, il prend le taureau par les cornes , s'est félicitée la députée PS Catherine Picard, rapporteur du texte et présidente du groupe d'études sur les sectes de l'Assemblée.
Les députés socialistes ont fait inscrire à leur ordre du jour réservé la proposition de loi du sénateur UDF Nicolas About, adoptée par le Sénat en décembre.
Le texte vise à permettre au pouvoir politique de dissoudre des personnes morales plusieurs fois condamnées (elles-mêmes ou leurs dirigeants) pour certains délits typiques des sectes (mise en danger d'autrui, instruction scolaire non conforme, abus de confiance, etc.).
Mais ils ont préparé une série d'amendements qui vont bouleverser ce texte de fond en comble et le muscler considérablement.
Ainsi les socialistes proposent de donner à la justice, et non plus au pouvoir politique comme le prévoyait le sénateur About, le droit de dissoudre des sectes condamnée au moins deux fois par la justice.Ce droit de dissolution par la justice était notamment réclamé par la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS).
Délit de manipulation mentale
Les socialistes prévoient aussi la création d'un délit de manipulation mentale , qui devrait permettre de lancer plus facilement des procédures judiciaires contre les sectes. Il s'appliquerait aux pressions graves et réitérées exercées sur une personne afin de créer ou d'exploiter un état de dépendance psychologique ou physique , dans le cadre d'un groupement ayant pour but ou pour effet créer ou d'exploiter ces dépendances.
Le délit serait puni de 200.000 francs d'amende et deux ans d'emprisonnement, selon le texte PS. La sanction serait aggravée à 5 ans d'emprisonnement et 500.000 francs d'amende lorsqu'elle est commise sur une personne particulièrement vulnérable.
La rédaction choisie permettra notamment d'engager des poursuites sans s'interroger sur le consentement ou non de la victime à ces pressions, a-t-on souligné de source parlementaire.
La lutte contre les sectes devrait être d'autant plus facilitée que pour la première fois, le législateur fournirait un embryon de définition de ce qu'est une secte , a-t-on également expliqué de même source.
Les propositions du groupe PS devraient trouver un large soutien à l'Assemblée, puisqu'elles reprennent pour la plupart des dispositions déjà proposées par exemple par le RPR Eric Doligé, auteur d'une proposition de loi sur la manipulation mentale, ou par le député-maire RPR de Paris, Jean Tiberi.
Comme M. Tiberi, les socialistes proposent ainsi d'interdire l'installation d'une secte déjà condamnée à proximité d'une école, d'un hôpital, d'un dispensaire, ou autres établissements accueillant des personnes vulnérables.
Ils suggèrent également, comme l'avait fait M. Tiberi, d'empêcher la publicité d'une secte déjà condamnée auprès des jeunes.
Toujours pour faciliter la condamnation des sectes par la justice, les députés PS reprennent par ailleurs la proposition sénatoriale d'étendre la responsabilité pénale des personnes morales à plusieurs délits: délits d'entrave ou d'omission de porter secours, provocation au suicide, complicité d'abandon de famille ou complicité de privation de soins et d'aliments à mineurs de moins de 15 ans.
Le Figaro, 13 juin 2000 par A.BFrance : Sectes
Alain Vivien : " La fédération d'Helsinki est infiltrée "
[Texte intégral]Président de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes.(MILS), Alain Vivien dénonce l'influence de ces organisations. au sein d'organismes internationaux censés défendre les droits de l'homme.
LE FIGARO - Cette offensive des sectes contre la France vous inquiète-t-elle ? .
Alain VIVIEN - Pas vraiment: Il n'y à encore jamais eu de sanctions prononcées à notre encontre par des organismes pertinents, tels que l'ONU ou l'OSCE. En revanche, ce qui peut nous préoccuper; c'est que les sectes infiltrent des instances apparemment neutres, comme la Fédération. internationale d'Helsinki pour les droits de l'Homme. Même si elle est proche de l'OSCE; instance très respectable, cette ONG semble aujourd'hui être passée entre les mains des scientologues et peut-être d'autres sectes transnationales.. Cela explique les critiques virulentes à l'égard de la France,. accusée de discrimination, religieuse.......
LE FIGARO - Qu'est-ce qui vous permet d'affirmer que la fédération d'Helsinki est infiltrée ?
Alain VIVIEN - Plusieurs indices révélateurs. à Moscou, par exemple , la dernière publication du bureau d'Helsinki consacrée aux violations des droits de l'homme, remercie noir sur blanc l'Église de Scientologie d'avoir imprimé ses documents.
Le lien est très clair... il est financier.. Des organismes internationaux en perte de vitesse peuvent ainsi devenir des proies faciles pour les sectes riches et puissantes.LE FIGARO - Grâce à. leurs puissants relais, les Etats-Unis ne risquent-ils pas d'imposer aux pays européens leur conception très large de la liberté de religion ?
Alain VIVIEN - Non. Je crois que la position des États-unis est de moins en moins comprise. L'inquiétude à l'égard des sectes est devenue une préoccupation mondiale.
On ne peut pas s'interdire de légiférer sur les sectes au nom des droits de l'homme.
C'est absurde, quand on sait à quel point ces mouvements peuvent bafouer les droits les plus élémentaires .
Les dernières déclarations de Bill Clinton en faveur de la Scientologie ou de Moon sem blent d'ailleurs ahurissantes. De nombreux observateurs se demandent si le président américain n'est pas en train de solder des comptes avec ces grandes sectes, qui offrent une manne inépuisable de financement politique. .LE FIGARO - La position radicale de la France sur les sectes n'est-elle pas une exception, même en Europe ?
Alain VIVIEN - Je ne le. crois pas: Dans la lutte contre les sectes; nous sommes dans le peloton de tête, mais l'Allemagne nous a devancés. La Belgique vient également de donner une définition légale de la secte. Ces principes finiront par s'imposer. La politique française est d'ailleurs devenue un exemple à suivre, notamment dans les pays de l'Est qui nous demandent des conseils. A Moscou comme à Varsovie, les autorités craignent une liberté associative sans contrôle. Ils envisagent de s'inspirer de notre loi de 1901 sur la liberté associative. Si cette tendance s'affirme dans deux pays aussi contrastés c'est, je pense, très significatif.
15 juin 2000INTERNATIONALAutriche : Sectes
Lettre de la Fédération internationale d'Helsinki (IHF)
HELSINKI
FEDERATION FOR HUMAN RIGHTSInternational Helsinki Federation for Human
Rights
Wickenburgg. 1417, A-1080 Vienna,
AUSTRIA.
Tel. +43-1-408 88 22
Fax +43-1-408 88 22?50
E-mail: office ihf-hr.org
Internet: http:llwww.ihf-hr.org/HOME APPEALS AND STATEMENTS I PUBLICATIONS I PROJECTS-AND-ACTIVITIESS
MEMBER COMMITTEES ABOUT IHFOTHER APPEALS AND STATEMENTS
Open Letter to Alain Vivien about Religious Freedom in France
Monsieur Alain Vivien Président
Mission Interministérielle de lutte contre les sectes (MILS)Vienne,
le 15 juin 2000Cher monsieur,
Je vous écris au nom de la Fédération Internationale d'Helsinki pour les Droits de l'Homme (IHF), qui représente trente-neuf Comités d'Helsinki et autres organisations de défense de droits de l'homme affilés sur le territoire de l'OSCE, afin de vous communiquer notre stupeur face à l'accusation que vous avez portée contre notre organisation, qui serait selon vous " infiltrée " par des " sectes transnationales ", et en particulier par l'Eglise de Scientologie (Le Figaro du 13 juin 2000).
Je suis embarrassé, pour vous et pour vos concitoyens français, par le recours que vous faites à des méthodes de dénonciation et d'insinuation qui nous rappellent celles dont nous faisons parfois l'objet de la part de régimes totalitaires et rétrogrades, simplement parce que nous les rappelons à leur obligation de respect des normes de droit international en matière de droits de l'homme.
La Fédération Internationale d'Helsinki pour les Droits de l'Homme (IHF) est une fédération d'organisations indépendantes dont le mandat est de promouvoir l'observance des accords d'Helsinki. Un de nos membres, le Moscow Helsinki Group, a publié un livret sur la liberté religieuse. Notre groupe nous informe que l'Eglise de Scientologie a effectivement contribué à cette publication, ce qui est indiqué " noir sur blanc " à l'intérieur de la publication, comme vous le dites vous-mêmes dans l'entrevue au Figaro. Le groupe de Moscou aurait été avisé de refuser cette participation, y compris afin d'éviter les réactions abusives et insinueuses telles que la votre. Mais le Moscow Helsinki Group, l'organisation de défense de droits de l'homme la mieux établie et respectée en Russie, celle qui a donné naissance au mouvement des droits de l'homme à travers l'Europe et dont les membres sont morts ou ont été torturés dans les goulags soviétiques pour leurs croyances et opinions, n'est pas tombé aux mains des scientologistes dont il serait le porte-parole. Malheureusement, ses membres ne sont pas étrangers aux accusations telles que les vôtres, dont le but a trop souvent dans le passé été de miner leur crédibilité.
Face aux religions non-traditionnelles, la Russie et la France ont toutes deux une approche qui contrevient à leurs obligations internationales. Les représentants du comité de Moscou ont jugé utile de produire cet ouvrage général de droit international concernant la liberté religieuse et les méthodes de protection aux niveaux national et international en la matière, sans aucune propagande religieuse. Avant de le dénoncer, nous vous en conseillons la lecture, au-delà de la page de garde.
La liberté religieuse fait partie des droits reconnus dans les divers documents auxquels la France a souscrit en tant que membre de l'OSCE, du Conseil de l'Europe et des Nations Unies. L'article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques, le Document de Vienne adopté par les pays membres de l'OSCE, et surtout les articles 9, 11 et 14 de la Convention européenne des Droits de l'Homme et la jurisprudence de la Cour européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg en matière de liberté religieuse concourent à faire de la liberté de pensée, de religion et de croyance un droit consacré par le droit international. Aussi, de réduire le débat sur la notion de liberté religieuse à des différences de points de vue entre la pensée " anglo-saxonne" et la tradition européenne n'a selon nous aucun sens.
Nous craignons que la législation que vous proposez puisse difficilement être jugée compatible avec la notion de pluralisme religieux dans une société démocratique. Dans le cas où les membres de ce que vous qualifiez de " secte" commettent un crime, le droit pénal français existe pour punir les auteurs.
Pour cette raison, notre organisation condamne le projet de loi que la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), que vous présidez, a contribué à développer, et qui passera devant l'Assemblée Nationale le 22 juin prochain. Il appert que la justification de ce projet de loi à caractère répressif se trouve dans le désir de protection des "droits de l'homme" des membres des religions bannies et des citoyens vulnérables. Nous nous interrogeons comment une telle loi peut prétendre garantir les droits de l'homme lorsqu'elle va à l'encontre des libertés d'association, d'expression, de religion et de conscience, lorsqu'elle met en péril le droit des minorités et entretient des préjugés aussi incompatibles avec la notion de tolérance intrinsèque à celle de droits de l'homme. La France se doit de faire face à ses responsabilités et obligations en tant que signataire des conventions internationales et respecter le droit européen et son interprétation par la Cour de Strasbourg, avant de n'être amenée devant celle-ci par ses citoyens victimes de discrimination du fait de la loi que vous proposez.
Finalement, nous comprenons que vous n'avez pas apprécié la mention de votre nom dans notre rapport de mars 1999 à l'OSCE, dans lequel nous précisions votre activité passée à la tête du mouvement anti-secte français, questionnant indirectement votre indépendance en tant que président de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS). Cependant, nous nous étonnons de votre réaction calomnieuse à l'encontre de notre organisation. Cette réaction, toutefois, ne peut que nous conforter dans notre opinion.
Veuillez agréer, Cher Monsieur, l'expression de mes sentiments distingués,
Baron Rhodes
Executive DirectorL'Express, 15 juin 2000 par François Koch
France : Alpha et omega
Dans quatre mois, les magistrats de la cour d'appel de Lyon vont juger à nouveau un Lyonnais hors du commun.
[Texte intégral]
Au début des années 90, ses adeptes l'appellent " Maître Charles-Philippe ". Voyant mystique, il règne alors avec sa compagne, de vingt ans sa cadette, sur une vingtaine de fidèles plutôt aisés, regroupés à partir de 1992 dans l'association Alpha et Oméga. Mais, en 1995, la justice des hommes met un terme à ses rituels ésotériques et à sa magie blanche en l'envoyant derrière les barreaux.
Libéré sous caution après 84 jours de détention, René Lobraïco sera reconnu coupable par le tribunal correctionnel de Lyon, en 1998, d'avoir extorqué à ses fidèles près de 6,5 millions de francs.
Condamnation: quatre années de prison, dont deux avec sursis, 300 000 francs d'amende et 1 256 700 francs de dommages et intérêts au profit de quatre anciens adeptes, qui l'accusent d'être le gourou d'une secte. Qui est donc ce moustachu à l'air bonhomme ?
Né dans le III° arrondissement de Lyon il y a 55 printemps, René Lobraïco a commencé l'étude des religions dès l'enfance: le christianisme à 7 ans, le bouddhisme et l'hindouisme à 11 ans. Il désire être prêtre, mais devient journaliste photographe au Dauphiné libéré, maquettiste en imprimerie, puis directeur d'une auto-école.
Après avoir fréquenté l'Ancien et Mystique Ordre de la Rose-Croix, il étudie au sein de la secte du Mandarom pendant dix années, à Castellane (Alpes-de-Haute-Provence), où son ex épouse résidait encore il y a peu, et obtient le " diplôme " de " mystagogue agréé ". Pendant les dix années suivantes, Lobraïco officie dans un cabinet de conseillers-psychologues, tout près du palais des Beaux-Arts de Lyon, où il utilise ses connaissances ou aptitudes en sophrologie, radiesthésie, druidisme, théurgie (1), kabbalistique, hermétisme...
Enfin, il participe, en 1992, à la création de l'association Alpha et Oméga, dont l'objet est " l'étude, la recherche et le développement holistique de l'être ".
" Une amie grenobloise m'a parlé d'Alpha et Oméga comme de" l'université des religions de Maître Philippe", alors que j'étais au chômage, déprimée " , se souvient Thérèse. Cette femme de 36 ans, née dans une famille chrétienne italienne, a fait des études supérieures en lettres et reconnaît un penchant pour l'ésotérisme. " J'ai été impressionnée par l'énorme charisme du "Grand Mage" devant un public de gens bien habillés, se souvient Thérèse, en évoquant les premiers week-ends d'études auxquels elle a assisté, en payant chaque fois 2 500 francs. Il savait allécher, donner envie d'apprendre ; je ressentais du bien-être. "Appâtée, elle est poussée à devenir membre fondatrice d'Alpha et Oméga : " Cela te sera utile pour retrouver du boulot ", insiste son amie.
Tarif 100 000 francs. Pour tout patrimoine, Thérèse ne possède qu'un appartement à Grenoble. Qu'importe : une étudiante du groupe la dépanne en contractant pour elle un emprunt bancaire.Denis, marchand de biens, grossiste en textiles et chaussures, spécialiste en ingénierie financière au Luxembourg, 45 ans, verse 200 000 francs en liquide, pour son adhésion et celle de son épouse Martine, 41 ans: " Et on ne peut pourtant pas dire que je sois crédule ", tient-il à préciser. Aujourd'hui, il peine à expliquer la confiance presque aveugle que lui inspirait Lobraïco. Sa fascination remonte au jour où il dit avoir ressenti une intense circulation de fluides dans la tête pendant que le groupe s'adonne à un rituel sur l'eau. Pendant ces cérémonies très orchestrées, le Maître porte parfois des aubes et assure pouvoir combattre le chômage, les comptes bancaires déficitaires et les chagrins d'amour.
Maître Charles-Philippe enseigne la magie sacrée selon La Lumière sur le royaume, un ouvrage d'Alexandre Moryason. II a un tel talent pour la liturgie que ses adeptes en redemandent. Il les pousse alors à acheter des talismans porte-bonheur, obtenus auprès d'un Africain résidant à Paris. " Il m'a fallu lui donner une mèche de cheveux, un ongle de la main et du pied et quelques gouttes de sang, précise Thérèse. Et j'ai reçu un petit sachet en cuir, qui semblait rempli d'herbes et d'une bille, en échange d'un chèque de 30 000 francs à l'ordre de Lobraïco. " Pour Denis, le tarif est de 5O 000 francs : " Il était impératif d'acheter des talismans pour assister à certains cours. "
"Il fallait toujours plus et c'est pour cela qu'on nous poussait à recruter de nouveaux membres" Le groupe loue ensuite pour 20 000 francs par mois une belle villa à Limonest, surtout utile pour loger confortablement le couple Lobraïco-Artizzu. " J'ai accepté d'y habiter car on m'assurait que résider sous le même toit que le Maître apportait de nombreux bienfaits, explique Thérèse. Mais ils ont exercé cette pression à un moment où j'étais vulnérable: mon fiancé venait de me quitter, agacé par mon attachement à celui qu'il considérait comme un escroc. " Mais c'est à Limonest que, selon d'anciens adeptes, les choses semblent se gâter.
Lobraïco donne à ses fidèles de plus en plus de travail, réduisant leur temps de sommeil. " Le Maître pouvait nous appeler à tout moment du jour et de la nuit pour des rituels, se souvient Thérèse. Il nous conseillait aussi de ne plus voir notre famille en affirmant qu'elle freinait notre évolution. Et elle ne peut oublier les rituels destinés à faire éclater la vérité sur les ennemis ou les traîtres " Ceux qui quittaient l'association, guidés par les forces du Mal, ou ceux qui nous accusaient d'être une secte. "
L'argent semble obséder le gourou. Plus les adeptes lui en versent, plus il les met en valeur. " Les autres, il pouvait les insulter, les humilier, les faire pleurer en public, casser leur ego en prétendant que c'était "pour leur bien" ", accuse Thérèse, qui vise aussi Pascale Artizzu, la compagne, la prêtresse. " J'ai été culpabilisée, car j'aurais dû faire plus profiter les autres de mon argent pour avoir un bon karma, a témoigné devant les juges Michèle, 40 ans, une autre victime ayant habité Limonest. J'ai donc versé 70 000 francs pour accéder à un enseignement supérieur et faire partie du "Cercle de diamant". " Loin des pratiques ésotériques, le Maître s'est même lancé, en 1994, dans la vente pyramidale de produits de filtration d'eau et d'air, un système illégal dit " à là boule de neige ", où les gains des fondateurs du réseau augmentent en proportion du nombre de distributeurs. "Cette construction commerciale visait encore à nous exploiter", accuse Denis. "Il fallait toujours plus d'argent" souligne Michèle et c'est pour cela que l'on nous "poussait à recruter de nouveaux membres pour les week-ends et les séminaires"
"On m'a accusé accusée d'être responsable du départ de Michèle d'Alpha et Omega", témoigne Thérèse, "et donc de la perte de 1 million de francs pour le groupe." insiste Thérèse,Cet amateur de bonne chère n'a-t-il pas tenté d'abuser de son autorité spirituelle ? C'est ce qu'affirme Thérèse :
" Lors d'une première tentative, Lobraïco m'a demandé si j'avais déjà pratiqué la sodomie et je l'ai sèchement éconduit. Peu de temps après, à Limonest, il m'a pourtant proposé de lui faire une fellation, qu'il présentait comme une récompense, une chance pour moi de recevoir sa "substance divine".Contactés par leur avocat, Me Yves Sauvayre, René Lobraïco et Pascale Artizzu ont refusé de répondre aux questions de L'Express." Tout ce qu'ils disent est faux ", avaient-ils martelé devant le tribunal correctionnel de Lyon, réuni les 27 et 30 mars 1998, après avoir entendu les accusations de leurs anciens adeptes.
Lobraïco nie catégoriquement avoir été le gourou d'une secte. Et se décrit comme le simple salarié conférencier de l'association Alpha et Oméga, rétribué 40 000 francs net par mois. Selon lui, il n'y a jamais eu ni rituels, ni incantations, ni Cercle de diamant, mais seulement des méditations, des travaux pratiques à vocation pédagogique. Il affirme enfin ne pas avoir vendu le moindre talisman. " En s'attribuant un rôle très secondaire dans Alpha et Oméga, Lobraïco est apparu maladroit, voire grotesque," estime Me Pascal Cornut, avocat des parties civiles." Ses victimes fortement endettées, qui ont connu son pouvoir autoritaire, y ont vu une ultime manipulation."
Changera-t-il son système de défense devant la cour d'appel de Lyon, le 11 octobre 2000 ?
Le Soir, 16 juin 2000, par C.LBelgique : Témoins de Jéhovah
Les Témoins de Jéhovah s'adaptent
[Texte intégral]Vers la levée d'une interdiction des transfusions
C'est une véritable révolution pour les Témoins de Jéhovah pour autant que l'interdiction soit effectivement appliquée dans les faits: les fidèles de la Tour de garde qui accepteraient des transfusions sanguines ne seront plus automatiquement -excommuniés .
C'est le Times de Londres qui a révélé l'information suite à une réunion discrète du Corps exécutif international des Témoins à New-York.
Officiellement, les Témoins parlent d'une adaptation peu importante qui n'a, du reste, pas encore été relayée vers la base, mais des membres plus critiques qui se battent notamment aux Pays-Bas pour une modification de fond de cette interdiction parlent d'un changement de fond.
Le plus important en fait depuis qu'en 1975, le mouvement avait dû admettre que la fin du monde, longtemps annoncée pour cette année-là ne s'était pas produite...
La mesure doit encore franchir le cap des différentes églises locales. Ce qui impliquera aussi qu'il faudra remettre à jour nombre de sites internet qui détaillent longuement pourquoi les Témoins doivent absolument refuser les transfusions sanguines, moult références bibliques à l'appui.
En résumé, pour les Témoins, la vie est un don de Dieu, symbolise par le sang. Il ne peut dès lors être question de le détourner de ses fonctions naturelles.
On notera que les Témoins ne s'opposent pas à des solutions de substitution - ce qui a parfois permis de réaliser des prouesses médicales comme, par exemple, une transplantation de foie sans transfusion, l'an dernier, au Centre hospitalier universitaire de Liège... et que certains d'entre eux admettent même l'emploi de certains composants (comme l'albumine, les immunoglobines et les préparations destinés aux hémophiles).
Iront-ils jusqu'à admettre un certain libre-arbitre dans le cas de solutions urgentes incontournables comme, par exemple, en cas d'accident grave ou d'opération très urgente? C'est évidemment sur le plan-là que l'on se rendra compte s'il y a vraiment un changement de cap...
Jacques Trouslard, 16 juin 2000France : Sectes
Communiqué de presse relatif à la proposition de loi sur les sectes
[Texte intégral]
Soissons le 16 juin 2000.
Monsieur le Directeur
Monsieur le Rédacteur (de LA CROIX ndlr)Au nom des personnes et des familles pour la défense desquelles je lutte depuis une vingtaine d'années contre les Sectes, sur un plan a-confessionnel et a-politique, je me permets de vous adresser le communiqué de presse suivant.
Dans l'espoir que vous puissiez le publier .........
Communiqué de presse relatif à la
PROPOSITION DE LOI SUR LES SECTESLe 22 juin sera soumise à l'Assemblée nationale, une proposition de loi destinée à renforcer la protection des personnes abusées ou des familles déchirées par l'action des organismes à caractère sectaire .
Au nom des victimes des sectes, je souhaite que cette proposition de loi, venant combler les lacunes de l'arsenal juridique de droit commun existant soit votée, au delà de toute option politique ou idéologique.Désormais, nous pourrons définir une secte. Les organismes à caractère sectaire, communément appelés sectes, sont des groupements qui poursuivent des activités ayant pour but ou pour effet de créer ou d'exploiter la dépendance psychologique ou physique des personnes qui participent à ces activités et portant atteinte aux droits de l'homme et aux libertés fondamentales, d'exercer sur une personne des pressions graves et réitérées, afin de créer ou d'exploiter un tel état de dépendance et de la conduire , contre son gré ou non, à un acte ou à une abstention qui lui est gravement préjudiciable
Site web de Roger Gonnet Der Tagesspiegel par Robert von Rimscha , 16 juin 2000Allemagne : Scientologie
Est-ce qu'Hollywood paie les gens qui critiquent les allemands?
[Texte intégral]
Washington, USA
Le député US Mark Foley de Floride menace de soumettre le thème de la liberté de religion en Allemagne à la WTO (Organisation du Commerce Mondial ou OMC).
Les auditions au congrès mercredi qui ont abordé le boycott de Microsoft en Allemagne étaient menées par Ben Gilman à New York. Gilman, Foley, et le républicain Matt Salmon d'Arizona, aidés du sénateur Mike Enzi, sont tous membres d'un gang de critiques réguliers de l'Allemagne.
D'un autre côté, ce sont toujours les mêmes stars hollywoodiennes qui avancent leurs noms en faveur de la scientologie; on retrouve ainsi Tom Cruise et Nicole Kidman, John Travolta, le musicien de jazz Chick Corea, l'avocate TV Greta Van Susteren, ainsi que les actrices Anne Archer et Catherine Bell.
A partir des fichiers de la Commission d'Election Federale, qui indiquent les donations aux partis politiques, le "Tagesspiegel" a observé les connexions entrecroisées du système: est-ce que les adeptes hollywoodiens scientologues donnent de l'argent aux défenseurs de la scientologie installés au Congrès?
Ceux-ci reçoivent-ils d'importantes sommes de la soi-disant église? La réponse est non, des deux côtés. John Travolta et Chick Corea, dont les noms ne cessent d'apparaître au sujet d'un "boycott" des artistes scientologues en Allemagne, n'ont pas donné un centime à des politiciens depuis 1993. Seuls Cruise et Kidman donnent régulièrement. Depuis 1998, Cruise a écrit 11 chèques, sa femme sept durant la même période. Les principaux bénéficiaires des largesses, plus de 400 000 FF (58000 $) ne sont pas des représentants pro-scientologues du congrès, mais Hillary Clinton (14 000 $), le chef de la minorité démocratique au Sénat, Tom Dachsle (2 000 $), et le vice-président Al Gore ($ 5000).
Pour équilibrer le tableau, les principales sources financières des défenseurs de la scientologie au congrès ont été recherchées. Gilman a reçu de l'argent des représentants des pilotes, des albaniens, des avocats, des ingénieurs et des sociétés Boeing, mais aucun des centaines de donataires ne provient d'un environnement écclésial. Enzi a reçu des planteurs de canne à sucre, des revendeurs, des éleveurs bovins, des sociétés Coor, JP Morgan et GE, mais rien semble-t'il de la scientologie. Leur support envers "l'église" ne semble pas motivé par l'argent, en tout cas pas directement.
NB : l'article aurait pu faire observer que le plus grand défenseur de la scientologie n'est autre que Clinton.... dont la femme a touché au moins ces 14 000 dollars, ndt, et que le RTC, instance gouvernant la scientologie mondiale, a dépensé 420 000 dollars en frais de "lobbying". Où sont-ils allés?]roger gonnet - Le Secticide
Site de Steven Hassan, 17 juin 2000,Grand procès d'anciens adeptes (44) de Hari Krishna à Dallas pour divers abus psychiques et physiques subis durant toutes les années scolaires dans des écoles Hari Krishna. Des articles dessus sur le site de Steven Hassan: Un site à consulter impérativement : http://www.freedomofmind.com/news.htmEtats-Unis : Krishna
Un grand procès à Dallas
Jugement.France :Scientologie
Narconon Leman en liquidation judiciaire
TRIBUNAL DE GRANDE INSTANCE DE THONON-LES-BAINS EXTRAIT D'UN JUGEMENT D'OUVERTURE
Redressement et liquidation judiciaire des entreprises
Dossier n°2000/00385
D'UNE PROCEDURE DE LIQUIDATION JUDICIAIREPar jugement du 18 juin 2000, le tribunal de grande instance de Thonon-les-Bains, faisant fonction de tribunal de commerce, a ouvert une procédure de liquidation judiciaire à l'égard de :Association NARCONON LEMAN, Le Clos Belle Vue Le Mont Bené, 74420 Saxel. Association Enregistrée à la sous-préfecture de Thonon?les?Bains le 1er août 1993
Activité : prévention réhabilitation pour toxicomane. A constaté l'état de cessation des paiements au 16 juin 2000. A nommé en qualité de juge commissaire: Jean?Paul DUPORT. juge commissaire suppléant: Pascale SAPPEY-GUESDON, liquidateur: Selafa BELLUARD.& GOMIS. 15, avenue des Allobroges, 74200 Thonon-les-Bains. A ordonné la publicité dudit jugement. Les créanciers sont priés de déclarer leurs créances entre les mains du liquidateur au plus tard dans les deux mois de l'insertion qui paraîtra au bulletin officiel des annonces civiles et commerciales, avec une déclaration des sommes réclamées, accompagné d'un bordereau récapitulatif des pièces produites. Pour extrait, Fait à Thonon-les-Bains, le 16 juin 2000.
E. BRUNET.
Le Parisien, 17 juin 2000, par François VignollesFrance : Scientologie
Nouvelle perquisition chez les scientologues
[Texte intégral]A près la saisie de documents et d'ordinateurs au siège de la Scientologie d'lle-de-France le 16 mai dernier, rue Jules-César, à Paris (XII), dans le cadre de l'en quête diligentée par le juge Renaud Van Ruymbecke pour atteinte à la vie privée , publicité mensongère et pour escroquerie , la justice s'est une nouvelle fois invitée chez les scientologues.Selon nos informations, les policiers de la division nationale de répression aux at teintes aux personnes et aux biens ont procédé à une perquisition pendant plus de quatre heures mercredi dernier dans les murs de l'Association spirituelle de l'Église de scientologie
Celebrity Center (ASES-CC), au 69, rue Legendre, à Paris (XVIIe arrondissement), important centre du mouvement.Les enquêteurs agissaient sous commission rogatoire des deux juges parisiens du, pool financier, Bismuth Sauron et XaviéreSiméoni, après l'ouverture d'une instruction pour escroquerie en bande organisée .Après cinq heures de perquisition dans les trois étages du bâtiment les policiers sont repartis avec des copies de disques durs, des documents relatifs à la comptabilité et au fonctionnement de la secte, ainsi que des fichiers contenant des listes du personnel et de fidèles. Cette saisie s'est déroulée sous les yeux des responsables de l'ASES-CC dans le plus grand calme. Certains d'entre eux ont été entendus à titre de témoinces derniers jours. Personne n'a été mis en garde à vueA l'origine de l'enquête, des plaintes d'anciens adeptesEn possession des pièces saisies, les juges vont tenter de découvrir d'éventuelles malversations financières qui se seraient produites au sein de l'association. A l'origine de cette vaste enquête, de banales plaintes d'ex-adeptes déposées depuis un an et demi. Ces derniers avaient déboursé plusieurs dizaines de milliers de francs pour effectuer des formations dispensées par l'ASES-CC. Séance de purification et d'épanouissement personnel. L'association recrutait
aussi parmi les chefs d'entreprise et leur proposait des séminaires spécifiques.Les plaignants se sont rapidement retrouvés endettés, remettant en cause le sérieux de l'enseignement de l'SES-CC.Cette dernière aurait consenti à les rembourser. Mais quelques uns des anciens fidèles se sont portés partie civile poussés par leurs proches. Les deux juges parisiens devraient mettre en commun leurs investigations avec celles de Renaud Van Ruymbecke en charge d'un autre dossier sur la scientologie.Yahoo, 20 juin 2000France : Sectes
La fronde s'organise contre la croisade anti-sectes en solitaire de la France
[Texte intégral]La France, en s'apprêtant à renforcer son arsenal législatif anti-sectes, fait sa croisade presque en solitaire et suscite la colère de mouvements considérés comme sectaires, notamment américains, mais aussi de défenseurs des droits de l'homme, qui redoutent une atteinte à la liberté religieuse ou d'association.
Les députés examinent jeudi une proposition de loi du groupe socialiste visant à paralyser l'activité des organismes à caractère sectaire et de les mettre hors d'état de nuire .
En adoptant cette loi, qui prévoit un délit de manipulation mentale (punissable de deux ans de prison et 200.000 F d'amende) ainsi qu'un droit de dissolution des sectes condamnées au moins deux fois par un tribunal, la France se retrouverait très isolée sur la scène internationale.
En Europe, seule l'Allemagne se distinguait jusqu'à présent dans la course anti-sectes. L'Eglise de scientologie, qui compte de 8.000 à 10.000 membres outre-Rhin, a fait l'objet ces dernières années d'une campagne de dénonciation. L'Union chrétienne-démocrate (CDU) a même tenté, en 1996, d'empêcher ses adeptes d'accéder à la fonction publique. Et le statut de religion a été refusé à la scientologie par la Cour constitutionnelle fédérale.
Aux Etats-Unis, où la Constitution protège au contraire très largement la liberté de religion, la pression monte. Mercredi dernier, une cinquantaine de représentants de diverses associations religieuses, principalement américains, se sont offerts une page de publicité dans le quotidien International Herald Tribune. Législation déjà opératoire
La proposition de loi y apparaît comme le produit de l'hystérie suscitée par la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) et son président, Alain Vivien . Directement interpellé, le Premier ministre, Lionel Jospin, est invité à faire retirer le texte, faute de quoi la France serait comparée à la Chine, écrivent-ils.
Alain Vivien pense au contraire que la position française est devenue un exemple à suivre, notamment dans les pays de l'Est . L'inquiétude à l'égard des sectes est devenue une préoccupation mondiale, a-t-il déclaré la semaine dernière au Figaro. On ne peut pas s'interdire de légiférer sur les sectes au nom des droits de l'homme .
En guerre ouverte avec le président de la MILS, qu'elle traite publiquement d' extrémiste , l'Eglise de scientologie soutient en effet que la législation proposée pourrait devenir une violation grave des droits de l'homme .
Les sectes, qui multiplient par ailleurs, mais en vain, les recours contre la France devant les instances internationales, ont trouvé début juin un précieux appui avec le rapport annuel de la Fédération internationale des droits de l'homme d'Helsinki. On peut y lire que si la proposition de loi était adoptée, elle éliminera toute liberté d'association en France . Réplique immédiate d'Alain Vivien: il a accusé cette ONG, affiliée à l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), d'être infiltrée par les scientologues.
Tout en se démarquant complètement de leurs homologues d'Helsinki, les responsables français de la Ligue des droits de l'homme (LDH) ne sont eux aussi guère emballés par la proposition de loi. La législation est déjà très largement opératoire, remarque son nouveau président, Me Michel Tubiana. Si vous faites une descente dans l'Eglise de scientologie en liant l'inspection du travail, les services fiscaux, la CNIL (Commission nationale informatique et libertés) et quelques plaintes d'adhérents, vous aurez de quoi les étaler . Nous serons en tout cas très vigilants, avertit-il, à ce que cette loi ne puisse jamais porter atteinte à la liberté d'association
AFP, 20 juin 2000Japon : Sôka Gakkai
Inquiétude des électeurs japonais
[Texte intégral]TOKYO - Une partie des électeurs japonais s'inquiètent de l'influence politique grandissante de la première secte boudhiste du pays, la Soka Gakkai, pilier du Komeito, un parti devenu l'allié incontournable du Premier ministre Yoshiro Mori.
Cette crainte pourrait influer sur le résultat des élections législatives de dimanche en dissuadant des électeurs de voter pour la coalition tripartite conservatrice, actuellement au pouvoir.
Officiellement, la Soka Gakkai, qui revendique 8,1 millions de foyers membres au Japon et 1,4 million d'adeptes dans le monde, ne fait pas de politique. Mais le Komeito ne fait pas mystère du soutien qu'elle lui apporte. Ce mouvement religieux "est le principal soutien" du deuxième parti de la coalition gouvernementale après le Parti Libéral Démocrate (PLD), a récemment reconnu le leader du Komeito, Takenori Kanzaki. "La Soka Gakkai a le droit de soutenir un parti politique et ses membres ont leur liberté de penser", a-t-il expliqué.
Créé dans les années 50, le Komeito a servi de branche politique à la Soka Gakkai jusqu'à leur séparation en 1970 et, aujourd'hui, le parti "ne reçoit pas de fonds" de la secte, a affirmé M. Kanzaki.
Le maintien de proches relations incommode cependant une bonne partie de l'électorat, qui se méfie de l'interférence de la religion avec la politique, comme ce fut le cas durant la montée de l'impérialisme nippon avant la seconde guerre mondiale.
La constitution adoptée au lendemain de la défaite de 1945 a depuis officialisé la séparation de l'Eglise et de l'Etat.
Cette méfiance s'est accrue lorsque le Komeito a rejoint, à l'automne 1999, le camp majoritaire, influant ainsi directement sur la politique du gouvernement, où il compte un ministre. 69% des électeurs estiment que cette coalition n'est "pas bonne", selon un sondage publié par le quotidien Mainichi le 13 juin. "Cette forte impopularité reflète l'aversion du public pour le Komeito et la Soka Gakkai qui l'influence", commente Yasuhiko Yoshida, professeur de sciences politiques à l'université de Saitama. "De nombreux groupes religieux se sont sentis trahis par la décision du PLD de s'allier avec le Komeito", selon lui. Ils pourraient donc appeler leurs adeptes à voter pour l'opposition "juste pour protester contre la place prise par le Komeito".
Mais, pour la majorité, ces pertes devraient être compensées par le poids électoral très lourd que représente la secte lorsqu'elle mobilise ses troupes. Ce qu'elle entend faire pour cette élection afin d'aider la coalition à "résoudre les problèmes économiques et à assurer un pouvoir stable", a expliqué Kazuaki Saito, un porte-parole de la secte.
Depuis son rapprochement avec le PLD en 1999, la principale décision, très controversée, du Komeito a été la distribution par l'Etat de coupons d'achats aux familles et aux personnes âgées afin de stimuler l'économie. "Ce parti a plutôt tendance à promouvoir des politiques de dépenses", souligne Hiroshi Abe, un professeur de sciences politique.
Essentiellement implantée dans les milieux populaires, la Soka Gakkai (Société pour la création des valeurs) se réclame du moine Nichiren (XIIIème siècle) et prône "la paix, la culture et l'éducation". S'appuyant sur des moyens financiers jugés considérables et un prosélytisme qualifié d'agressif, elle a étendu sa toile dans une centaine de pays et compte des adeptes célèbres, comme la rock star Tina Turner.
France : Scientologie
La secte des étoiles
Charlie hebdo 21 juin 2000 par Gérard Biard
[Texte intégral]
Restez chez vous
Nous sommes sur terre aux alentours de l'an 3000.
Des extraterrestres très laids et très mal peignés ont réduit l'espèce humaine en esclavage. Heureusement, un Terrien plus impliqué que ses congénères va se révolter et foutre sur la gueule aux barbares d'outre-espace. Voilà pour le scénario.L'affiche du film, elle, représente la tronche de Travolta - tendance lendemain de fièvre du samedi soir chargée - ainsi qu'une nuée de vaisseaux guerriers au look hésitant entre l'insecte et la poubelle à pédale, se dirigeant vers notre belle planète avec l'intention évidente de l'envahir sans plus attendre. Rien de bien nouveau, donc, sous la Voie lactée.
À première vue, ce navet ntersidéral ne diffère en rien des centaines de films analogues que Hollywood s'escrime à produire chaque année, afin de polluer nos étés déjà passablement pourris. C'est une sorte de rituel : en juin-juillet-août, la journée, on se goudronne les pieds à la plage, et le soir on s'enfarine les neurones au cinéma.
Et c'est bien là le problème : que rien ne signale au spectateur que Terre, champ de bataille n'est pas d'une inoffensive ringardise estivale, mais bien un film de propagande battant fièrement pavillon scientologue. Car avant de fonder l'Église de Scientologie et d'épouser le lucratif métier de gourou, Ron Hubbard rêvait d'être écrivain de science-fiction. Il voulait être Asimov, il a fini Jean-Paul II. Mais, entretemps, il a tout de même eu le loisir de pondre quelques romans insignifiants, qu'il a, par la suite, fait acheter à ses disciples.
Parmi lesquels John Travolta, bien décidé aujourd'hui à rendre hommage à la minable carrière littéraire de son maître à ne pas penser.
Battlefield Earth, qui a été écrit par le fondateur d'une des sectes les plus nuisibles du monde, et produit et interprété par l'un de ses porte-parole, sort sans aucun avertissement sur l'affiche, c'est à peine si on lit le nom de Ron Hubbard. Alors que l'indication Attention, film 100 % scientologue devrait y figurer, au même titre que l'avertissement Nuit gravement à la santé figure sur les paquets de cigarettes. Chaque spectateur qui achète un ticket d'entrée doit impérativement savoir qu'il finance une secte dangereuse. Et prendre, en toute connaissance de cause, ses responsabilités
Communiqué de la CNIL 21 juin 2000
France : Scientologie
La CNIL dénonce au parquet de Paris l'association "spirituelle de l'église de scientologie d'Ile de France"
La Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés dénonce au parquet de Paris l'association "spirituelle de l'église de scientologie d'Ile de France" pour avoir conservé dans ses fichiers les coordonnées d'une personne qui avait précédemment exercé son droit d'opposition ŕ y figurer.
La CNIL qui est saisie par de nombreux particuliers souhaitant ne plus recevoir de publications ou de courriers de sollicitation en provenance des associations liées ŕ la scientologie (l'association spirituelle de l'église de scientologie d'Ile de France, le centre de dianétique, la "commission des citoyens pour les droits de l'Homme", le Celebrity Center, etc.) intervient systématiquement auprčs d'elles pour faire radier les coordonnées de ces personnes de tout fichier.
Saisie par la CNIL en 1997 du cas de monsieur L., l'association spirituelle de l'église de scientologie d'Ile de France avait fait savoir ŕ la commission que les coordonnées de ce requérant avaient été radiées de ses fichiers. Or, monsieur L. a de nouveau reçu, en mars et avril 2000, divers courriers et publications de cette association dont l'étiquette-adresse informatisée comportait le męme numéro d'identification que trois ans auparavant.
La conservation et l'utilisation par cette association de scientologie des coordonnées de monsieur L., en méconnaissance de son droit d'opposition et contrairement aux assurances qui avaient été données ŕ la CNIL, constituent des infractions ŕ la loi " Informatique et Libertés " du 6 janvier 1978.
La commission, au rapport de M. Alex Türk, Sénateur du Nord, a souhaité porter ces faits ŕ la connaissance du Parquet par une délibération du 20 juin 2000.
Libération, 22 juin 2000, par Daniel LichtFrance : Scientologie
La Cnil dénonce la scientologie
[Texte intégral]Le PS invite aujourd'hui l'Assemblée à légiférer en faveur des victimes des groupes sectaires. Une loi largement inspirée par DL.
Hier, la Commission nationale informatique et liberté (Cnil) a décidé de dénoncer au parquet de Paris l'Association spirituelle de l'Eglise de scientologie d'Ile-de-France pour avoir conservé dans ses fichiers les coordonnées d'une personne qui avait demandé à ne plus être mentionnée.
Autre infraction, l'association spirituelle autoproclamée avait également menti à la Cnil et entravé son action, encourant au titre de personne morale (c'est-à-dire l'intégralité des filiales de sa structure) des mesures d'interdiction et 10 millions de francs d'amende.
En vingt-deux ans d'existence, la Cnil ne s'est livrée qu'à dix-sept informations auprès du parquet.
La Commission reçoit de nombreuses missives de particuliers se plaignant de courriers intempestifs de la part des filiales de la scientologie, dont le Centre de dianétique, la Commission des citoyens pour les droits de l'homme, le Celebrity Centre, etc.
Comme de coutume lorsqu'elle est prise en défaut, la scientologie a assuré à la Cnil qu'elle diligentait une enquête interne pour déterminer les causes de ce dysfonctionnement .
Libération, 22 juin 2000, par Daniel LichtFrance : Sectes
Légiférer contre les sectes
[Texte intégral]C'est ce que propose aujourd'hui le groupe socialiste à l'Assemblée.
Les tribunaux de grande instance pourront dissoudre n'importe quelle secte dans toute la France à partir du moment où elle est condamnée comme personne morale ou pour les délits de ses dirigeants.
Les maires auront la possibilité d'interdire l'installation ou le développement de groupes sectaires. Des peines de 50 000 francs d'amende sanctionneront toute publicité sectaire.
Le bus jaune à l'impériale de la scientologie n'a plus qu'à ripoliner sa carrosserie...
Mais, surtout, le délit de manipulation mentale sera clairement inscrit dans le code pénal avec une amende de 500 000 francs et cinq ans d'emprisonnement.
Une innovation destinée surtout à protéger les victimes qui pourront se porter parties civiles à condition que leurs associations de défense soient reconnues d'utilité publique - il s'agit d'éviter les associations sectaires masquées.
Aggravation inquiétante . Le gouvernement vient de fait de reconnaître que la législation actuelle est insuffisante. Aussi, en accord avec celui-ci, le groupe socialiste a obtenu de présenter aujourd'hui en première lecture à l'Assemblée nationale un texte tendant à renforcer la prévention et la répression à l'encontre des groupements à caractère sectaire .
Le fait d'utiliser la procédure des fameuses niches parlementaires pour accélérer l'adoption de ce texte confirme le caractère d'urgence que les députés confèrent à un phénomène à l'aggravation inquiétante . En 1995, lors de la création de la Commission d'enquête parlementaire sur les sectes, je faisais partie des rares à militer pour une nouvelle législation, rappelle Jean-Pierre Brard, député-maire (ex-PC) de Montreuil (93). Aujourd'hui, l'ensemble des parlementaires est d'accord. Il est cependant indéniable que la législation actuelle aurait été suffisante si elle avait été appliquée. Mais cela n'a pas été le cas. Cette défaillance renvoie au problème de la formation des magistrats. Rapporteur de la commission d'enquête, il ne se prive pas de déplorer les puissants courants d'air qui font disparaître les dossiers de la scientologie dans les palais de justice... . Et Jean-Pierre Brard d'estimer que toute la formation continue, sectaire ou pas, est à même d'être détournée par des escrocs... De même, c'est toute la loi de 1901 qu'il aurait fallu réexaminer, mais c'est tellement complexe...
Quatre ans après la création de l'Observatoire sur les sectes, dissous il y a deux ans pour cause d'inefficacité et remplacé par la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils), une première réflexion avait été apportée par le rapport que cette structure avait remis en février. Elle y préconisait la dissolution de l'autoproclamée Eglise de scientologie et de l'Ordre du temple solaire, dont près de cinquante adeptes avaient été retrouvés morts.
France pionnière.La France figure donc parmi les premiers pays européens à se doter d'un arsenal juridique spécifique.
Toutefois, le dispositif proposé aujourd'hui n'est pas complètement nouveau.
Présentées par le rapporteur Catherine Picard (Eure, PS), ces nouvelles propositions ont vocation à compléter ou, dans certains cas, à se substituer à la proposition de loi de Nicolas About, adoptée le 16 décembre 1999 par le Sénat à l'unanimité (...), tout en veillant qu'aucune restriction ne soit portée aux libertés de culte et d'association constitutionnellement protégées .
Il y a huit mois, en effet (Libération du 5 octobre 1999), la proposition de Nicolas About, sénateur DL, était quasiment passée inaperçue, avant d'être reprise et préconisée par la Mils comme le meilleur moyen de lutter contre les sectes. Il s'agissait purement et simplement de reprendre la loi de 1936 contre les ligues factieuses. Et de dissoudre les groupes jugés dangereux après un certain nombre de délits, sur ordre du président de la République, contrôlé par le Conseil d'Etat.
Cette proposition avait provoqué un tollé au ministère de l'Intérieur et à la chancellerie, où on la qualifiait de dangereuse pour les libertés publiques et de législation d'exception. Au début de l'année, le Premier ministre reconnaissait cependant, dans une note confidentielle, que le gouvernement n'a pas de meilleure solution disponible .
Protection.
Tout le travail de Catherine Picard et de la Commission des lois a donc consisté à effacer les propositions About, comme pour mieux imprimer la patte du gouvernement en matière de lutte antisectes.
Ce dernier déposera d'ailleurs quelques amendements, principalement d'ordre technique. Pour About, son texte subit un enterrement de première classe. Quand on préfère confier la dissolution à un juge qui n'est même pas élu, au lieu du Président et du Conseil d'Etat, on se fait une drôle d'idée de la démocratie. D'autant qu'un magistrat n'a pas les moyens de remonter toutes les filières de groupes secrets organisés comme de véritables mafias. C'est voué à l'inefficacité.
Dans l'entourage d'Alain Vivien, président de la Mils, on reconnaît que cette disposition est avant tout diplomatique . Au cas où la scientologie serait condamnée, il serait plus facile, vis-à-vis du département d'Etat américain qui la soutient systématiquement, de stigmatiser un juge et de dédouaner l'ensemble des institutions nationales. Le 14 juin, le Congrès américain a en effet condamné l'attitude de la France envers la scientologie.
Le Parisien , 22 juin 2000, par Marie-Anne GairaudFrance : Sectes
La capitale infiltrée
[Texte intégral]La cellule de veille anti-sectes mise en place par la Ville confirme la forte implantation de mouvements de type sectaire dans la capitale. Pas moins de 173 adresses ont été recensées. Un constat alarmant, le jour même où les députés discutent d'une loi sur la répression des sectes. Comment les sectes prolifèrent discrètement dans la capitale
Alors que les députés de l'Assemblée nationale planchent aujourd'hui sur un projet de loi sur la prévention et la répression des sectes à Paris, la mobilisation contre ces mouvements est déjà lancée.
Depuis la fin du mois de mars, la Ville a mis en place un observatoire de lutte contre les sectes. Cette cellule de veille a un rôle de coordination. Elle doit engendrer un dialogue et un échange d'informations pour identifier les multiples réseaux qui sévissent sur Paris, centraliser toutes les informations et fournir une photographie de la situation dans la capitale.
C'est l'émoi provoqué par le rachat du cinéma la Scala, dans le Xe arrondissement, par l'Eglise universelle du royaume de Dieu qui a incité la Ville à se lancer dans une telle démarche. La tâche s'annonce d'autant plus ardue que, depuis deux ans, on observe une montée en puissance de petits mouvements beaucoup plus difficiles à détecter. Il s'agit, par exemple, de psychothérapeutes non qualifiés qui exploitent les personnes vulnérables, ou bien de groupes dits de développement qui proposent diverses activités comme le yoga... mais qui, en fait, ont pour seul but de dépouiller leurs victimes , explique-t-on à l'ADFI (Association de défense des familles et des individus contre les sectes).
Ces mouvements sont d'autant plus dangereux que, contrairement aux groupes sectaires connus et reconnus, ils n'éveillent pas la méfiance du public.
Les gens sont très vigilants
Ces derniers temps, il y a eu une telle campagne de sensibilisation et d'information sur les sectes que désormais les gens sont très vigilants et très prudents vis-à-vis de la Scientologie, des Témoins de Jéhovah ou encore de la Nouvelle Acropole. C'est grâce aux témoignages des victimes. Il y a quelques années encore, personne n'osait parler et les gens ne réalisaient pas le danger représenté par les sectes , estime l'ADFI.
Aujourd'hui, le public est tellement sensibilisé qu'il se mobilise de lui-même. Riverains et commerçants ont ainsi organisé plusieurs manifestations contre l'installation de l'Eglise universelle du royaume de Dieu boulevard de Strasbourg. Un nouveau rassemblement est d'ailleurs prévu mardi prochain à 17 heures. Maurice Tinchant (potentiel acheteur du bâtiment, qui avait alerté la mairie du rachat de l'immeuble par la secte) et la Société des réalisateurs de films organisent une manifestation devant la Scala.
A l'occasion de la Fête du cinéma et du traditionnel cocktail donné au ministère de la Culture, les manifestants prendront un petit train qui se rendra de la Scala au ministère, afin de solliciter le soutien de Catherine Tasca, ministre de la Culture.
Communiqué de la Ligue des Droits de l'Homme, 22 juin 2000France : Sectes
Faut-il légiférer sur les sectes ?
[Texte intégral]L'Assemblée nationale a adopté une proposition de loi destinée à mieux assurer la lutte contre les sectes.
La LDH rappelle que les dispositions de droit commun déjà existantes en matière pénale, fiscale et sociale permettent très largement de sanctionner les agissements sectaires.
C'est aux services compétents de l'Etat, en lien avec les associations, de coordonner leurs interventions en ce domaine. A cet égard, l'action de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (M.I.L.S) est essentielle et doit se poursuivre. C'est là une priorité à laquelle la proposition de loi adoptée par l'Assemblée nationale ne saurait se substituer.
Cette proposition doit, par ailleurs, s'inscrire dans le strict respect de la liberté de conscience et de la liberté d'association. Il ne saurait, en effet, être question de contrôler les choix personnels de chacun ou de porter atteinte à la liberté d'association.
Certaines dispositions méritent débats : il en est ainsi de la création d'un délit de manipulation mentale dont le principe et la formulation doivent faire l'objet de discussions approfondies. D'autres dispositions ne sont pas acceptables : l'extension des sanctions pénales aux seuls adhérents, en cas de reconstitution, comme la procédure retenue pour conduire à une dissolution doivent être modifiées.
Enfin, plusieurs de ces dispositions sont inutiles.
La LDH est parfaitement consciente de la nécessité de mieux lutter contre les agissements des sectes : mais pas plus qu'en d'autres domaines, la multiplication de la législation ne saurait remplacer l'action concrète des pouvoirs publics et des associations.
Libération, 23 juin 2000, par Daniel LichtFrance : Sectes
La dissolution d'une secte bientôt possible
[Texte intégral]Les députés se prononcent aussi pour la reconnaissance du délit de manipulation mentale.
Hier matin, pour la première lecture de la proposition de loi sur les sectes, la vingtaine de parlementaires présents ont voulu faire de leur prise de parole l'écho solennel des moments historiques.
C'était quand même la première fois qu'on légiférait sur les sectes. Une décision qui est à l'honneur du Parlement car sur ces sujets difficiles qui touchent au cour des hommes [...] la politique politicienne est restée à la porte , avait choisi de pontifier le député Rudy Salles (Alpes-Maritimes, RPR). Tandis que, happée par cette veine emphatique, Martine David (Rhône, PS) lançait: La mobilisation ne doit pas fléchir. Et joignant le geste à la parole, les députés ont adopté le texte à l'unanimité.
Dissolution.
Désormais, les sectes coupables d'infractions, condamnées en tant que personnes morales ou physiques, pourront être dissoutes. Du trouble à l'ordre public à l'atteinte aux libertés des personnes, en passant par les fraudes au code de la consommation, le tribunal de grande instance pourra se fonder sur seulement deux condamnations pour décider de dissoudre une secte.
A titre d'exemple, la Scientologie, actuellement impliquée dans deux affaires d'infractions à la loi informatique et libertés, pourrait se retrouver dans le collimateur de cette nouvelle loi si elle est définitivement adoptée à la rentrée. Mais surtout, elles pourront être poursuivies pour délit de manipulation mentale, nouveauté introduite dans le code pénal par ce texte.
Lors du débat, la garde des Sceaux, Elisabeth Guigou, s'est félicitée de cette avancée significative du droit permettant à un Etat démocratique de se doter d'un dispositif nécessaire pour lutter contre des groupements portant atteinte aux valeurs essentielles .
Présenté par Catherine Picard, rapporteuse au nom de la commission des Lois, l'ensemble du dispositif a été élaboré à partir des réflexions du groupe socialiste, collant aux desiderata du gouvernement, lui-même largement influencé par le texte du sénateur UDF Nicolas About. Celui-ci n'avait toutefois pas envisagé la création du délit de manipulation mentale. Exploiter, au sein d'un groupement, la dépendance psychologique ou physique devient une infraction passible de trois à cinq ans de prison avec 500 000 francs d'amende au maximum.
Périmètre.
Le débat a apporté son inévitable lot de précisions techniques. Favorable à l'interdiction de permis de construire pour motifs sectaires, Jean-Pierre Brard, député maire de Montreuil (apparenté PC), a suggéré: Si, à Louviers, les Témoins de Jéhovah ne bénéficiaient pas d'un curieux privilège d'extraterritorialité, le maire aurait pu s'opposer à l'attribution de leur permis de construire.
Une idée finalement abandonnée après mise en garde du ministre Daniel Vaillant, qui a craint la prolifération des sociétés civiles immobilières (SCI) écrans.
De son côté, le député RPR Eric Doligé aurait souhaité un périmètre de sécurité de 500 mètres (le nouveau texte ne prévoit que 100 mètres) pour interdire tout établissement public à proximité d'une secte, à l'instar de la loi sur les monuments historiques: Les enfants ne méritent-ils pas autant d'intérêt que les statues? .
Le lobby prosecte fait front
Pendant ce temps, dans le café face à l'Assemblée, le lobby prosecte, cornaqué par la Scientologie, s'était réuni, avec notamment une responsable raélienne, Lysianne Fricotté, criant à la renaissance du nazisme et arborant, dans un accès de confusion mentale, une étoile jaune pour signifier la persécution contre les minorités .
Soi-disant spécialiste juridique, elle a menacé la France du départ de 300 raéliens prêts à demander l'asile politique aux Etats-Unis .
Plus rompu aux techniques de communication, l'un des représentants de la secte Moon (Eglise de l'unification) ironisait à base de sémantique pour dénoncer l'obsession sectuelle . Et Jacques Ladouce de moquer l'idée d'un périmètre de sécurité (lire ci-contre) en parlant de loi «cucul-klanesque .
Plus pragmatique, Danielle Gounord, présidente de la Scientologie en France a annoncé la naissance d'un «combat contre l'initiative parlementaire par voie de lobbying, via une obscure «coordination pour la liberté de conscience , notamment à Bruxelles, où elle a annoncé une manifestation dans les prochaines semaines.
Hier matin, pour la première lecture de la proposition de loi sur les sectes, la vingtaine de parlementaires présents ont voulu faire de leur prise de parole l'écho solennel des moments historiques.
C'était quand même la première fois qu'on légiférait sur les sectes. Une décision qui est à «l'honneur du Parlement car sur ces sujets difficiles qui touchent au cour des hommes [...] la politique politicienne est restée à la porte , avait choisi de pontifier le député Rudy Salles (Alpes-Maritimes, RPR). Tandis que, happée par cette veine emphatique, Martine David (Rhône, PS) lançait: «La mobilisation ne doit pas fléchir. Et joignant le geste à la parole, les députés ont adopté le texte à l'unanimité.
Libération, 23 juin 2000, par David DufresneFrance : Scientologie
La chancellerie relance le dossier des pièces disparues
[Texte intégral]Mauvaise nouvelle pour la Scientologie qui misait sur la prescription.
La déclaration est signée Elisabeth Guigou, ministre de la Justice: «D'après les conclusions de l'inspection générale des affaires judiciaires, l'hypothèse la plus probable est que ces dossiers ont disparu de façon frauduleuse. J'ai donc dénoncé les faits au parquet de Paris, qui a ouvert une enquête.
Mauvaise nouvelle pour la Scientologie.
Les dossiers disparus en question sont ceux de l'instruction, menée depuis 1989 à Paris contre plusieurs de ses membres, pour «escroquerie et «exercice illégal de la médecine . L'affaire remonte à octobre 1998, quand les parties civiles s'aperçoivent qu'un tome et demi, sur les dix de l'instruction, ont disparu au palais de justice de Paris. Et qu'aucune copie du dossier n'a été effectuée, malgré ce qu'exige la loi. Stupeur dans leurs rangs, et colère chez les scientologues qui crient leur innocence et plaident, déjà, la prescription.
Depuis, c'est le branle-bas de combat judiciaire. Actions de part et d'autre des parties, recours, l'Etat condamné en janvier pour «faute inexcusable : les épisodes se multiplient. Jusqu'à la déclaration, hier, de la ministre. Une déclaration qui a tardé, il est vrai. Selon nos informations, l'inspection générale des affaires judiciaires lui aurait en effet remis un premier rapport il y a quelques mois déjà, complété depuis peu par de nouvelles investigations. Qu'importe le timing, Guigou a promis hier de prendre «très rapidement des décisions concernant d'éventuelles mesures disciplinaires . Et à son cabinet on est quelque peu plus précis. C'est la juge Marie-Paule Moracchini, en charge de l'instruction sur la secte, qui pourrait être visée. Entre autres griefs: sa gestion peu méticuleuse du dossier. L'affaire est d'importance: la magistrate dirige à Paris le bureau 101, celui qui désigne les juges d'instruction pour les affaires pénales (hors pôle financier). Voilà pour l'aspect administratif.
Côté pénal, c'est autre chose. Si l'inspection générale dit vrai, à savoir que les pièces ont été volées, alors le parquet de Paris va devoir poursuivre son enquête préliminaire, ouverte depuis fin 1998, quand quatre ex-scientologues avaient porté plainte via leur avocat Jean-Michel Pesenti. Bref, c'est la surchauffe. Sauf que. D'un côté comme de l'autre, de Pesenti à Olivier Metzner, avocat de la Scientologie, on se dit «impatient de lire le rapport du ministère de la Justice. Selon le parquet, ce rapport ne lui avait pas été transmis hier soir, mais le serait «dans les jours à venir et une enquête «pourrait alors être ouverte .
Au moment où les députés adoptent une loi antisecte, un peu de transparence serait en effet bienvenue. En attendant, comme le souhaite Nicolay Fakiroff, autre avocat des parties civiles, «que le dossier soit, un jour, clôturé . Et la secte jugée.
Le Soir, 23 juin 2000 par C.GFrance : Sectes
Une loi contre la manipulation mentale
[Texte intégral]
Une proposition de loi visant à améliorer le dispositif de lutte contre les «groupements à caractère sectaire a été adoptée jeudi à l'unanimité à l'Assemblée nationale.
Le texte prévoit l'introduction dans le code pénal d'un délit de manipulation mentale et d'étendre la responsabilité pénale des personnes morales afin d'instaurer une procédure de dissolution des sectes ayant fait l'objet d'au moins 2 condamnations pénales.
Églises et mouvements sectaires dénoncent une loi d'exception contraire à la démocratie.
Yahoo, 23 juin 2000France : Scientologie
Le PDG scientologue a remis sa démission
QUIMPER - Pierre Auffret, Pdg de la société Parangon à Edern (Finistère), accusé par ses salariés d'avoir ponctionné leur entreprise pour financer des organismes de formation liés à l'Eglise de Scientologie, a annoncé vendredi dans un communiqué qu'il remettait ''(sa) démission de Président directeur général, afin de préserver les intérêts de la société''.
La soixantaine de salariés de cette entreprise spécialisée dans la production de moules et pièces plastiques s'était mis en grève pour réclamer son départ définitif. Ils étaient toujours en grève vendredi soir.
Yahoo 23 juin 2000Etats-Unis : Sectes
Des survivants et les familles des victimes réclament des dommages-intérêts
[Texte intégral]WACO (Etats-Unis),
Sept ans après l'assaut tragique du FBI contre une ferme de la secte des Davidiens, à Waco (Texas), des survivants et les familles des victimes réclament aux autorités fédérales 675 millions de dollars de dommages-intérêts pour usage excessif de la force.
Le procès, qui s'est ouvert lundi à Waco avec la sélection du jury, devra décider si l'administration doit être déclarée civilement responsable du dénouement tragique du siège de 51 jours et de l'incendie dans lequel 86 membres de la secte, dont 17 enfants, trouvèrent la mort.
D'un côté, on a un groupe de citoyens qui dénoncent des abus de pouvoir graves commis par l'Etat (...) De l'autre, on a une administration fédérale qui va devoir s'expliquer sur ses actes , souligne un professeur de droit, Bill Underwood, de l'Université de Baylor.
L'affaire éclate le 28 février 1993, lorsqu'une centaine d'agents de l'ATF (Bureau des alcools, tabac et armes à feu) viennent perquisitionner dans une ferme occupée par une centaine de disciples de Davidiens, une secte dissidente de l'Eglise adventiste du septième jour, et leur leader charismatique David Koresh, pour y saisir armes et explosifs.
Deux fusillades s'ensuivent. Bilan: quatre agents de l'ATF tués, seize blessés et plusieurs morts parmi les membres de la secte. Le FBI prend aussitôt les choses en main. Le siège commence.
Au terme de négociations, Koresh accepte bien de libérer quelques femmes et enfants mais refuse obstinément de se rendre. Le 19 avril, à bout de patience et après 51 jours d'un face-à-face tendu, les agents fédéraux donnent l'assaut, retransmis en direct par les chaînes de télévision.
A l'aide de véhicules d'assaut blindés empruntés à l'armée de Terre, les policiers détruisent des pans entiers de la bâtisse et y lancent des grenades de gaz lacrymogènes.
Mais les choses tournent mal. Un incendie se déclenche et, attisé par un fort vent, réduit en quelques minutes la ferme en cendres. Seuls quelques membres de la secte parviendront à échapper au brasier.
Tout juste entrée en fonctions, Janet Reno, l'Attorney General (ministre de la Justice), qui vient de donner l'ordre de l'attaque, déclare qu' il n'y a absolument aucun doute sur le fait que (l'incendie) a été allumé par les membres de la secte .
En 1994, huit Davidiens survivants furent condamnés à des peines allant jusqu'à 40 ans de prison pour homicide et possession illégale d'armes.
Il y a une semaine, la Cour suprême a réduit les sentences, estimant que le juge avait outrepassé ses pouvoirs. Mais la polémique continue de faire rage sur les circonstances exactes du drame.
Pour les Davidiens, l'incendie a été causé par les gaz inflammables utilisés par les forces de l'ordre. De plus, affirment-ils, le FBI a ouvert le feu sur des membres de la secte qui tentaient de fuir l'incendie.
Autant d'accusations que démentent les autorités. Mais la découverte plutôt tardive de deux vidéo-cassettes ayant enregistré l'assaut à partir d'un avion de surveillance, a forcé le FBI à avouer, après l'avoir nié pendant six ans, l'utilisation de gaz inflammables.
Les débats, qui pourraient débuter dès mardi, devraient permettre de faire la lumière sur les responsabilités sur cet épisode, le plus tragique de l'histoire de la sûreté fédérale américaine.
L'Indépendant, 23 juin 2000France :Intégrisme religieux
Les membres de la fraternité Saint-Pie X n'aiment pas la photo
[Texte intégral]Les membres de la Fraternité Saint-Pie X n'ont pas aimé le reportage que leur a consacré le photojournaliste Guillaume Herbaut.
Le directeur du séminaire a déposé plainte pour "diffamation publique par images et commentaires". L'expo, baptisée "Embrigadés", est présentée au couvent des Minimes de Perpignan.
Elle pénètre tour à tour l'univers de l'école du FN, celui des petits soldats de Fer Minsk (Biélorussie), et enfin le séminaire de Flavigny-sur-Ozerain en douze photos. "Douze de trop" s'exclame l'abbé Vernoy. "Le photographe a profité de la mission An 2000 qui lui avait commandé un travail sur la jeunesse pour infiltrer la retraite pascale 1999 et détourner des vues en les légendant par des textes malhonnêtes. Je me sens personnellement blessé d'être abaissé aux rangs d'hitlerosoviets et de robots sans cerveau" reprend le prêtre, diplômé d'HEC.
Un quatrième volet de l'exposition a été décrochée jeudi. Elle témoignait, en sept images, de la vie des scouts d'Europe. "Il s'agissait de photos de mineurs prises sans autorisation. On a finalement préféré les enlever" explique Jean-François Leroy, directeur du festival Visa, également à l'initiative de cette expo dont les trois autres sujets ont été conservés intacts. "Il est hors de question que je renonce à les exposer au festival. Guillaume a fait un excellent travail sur les intégristes, qui a tout le soutien du ministère de la Culture. De plus, il a les autorisations des séminaristes. Non, franchement, je ne vois pas où est le problème".
Au sein de la fraternité Saint-Pie X, les disciples de MgrLefebvre, excommuniés par le pape Jean-Paul II, se sont fixés pour objectif l'enlèvement des douze images de la discorde. A cet effet, depuis huit jours, l'abbé Vernoy s'occupe des démarches juridiques et cherche à obtenir un rendez-vous avec Jean-Paul Alduy.
Or, la municipalité, avisée de la polémique, ne paraît pas désireuse de prendre position. "Le maire de Perpignan n'est pas habilité à censurer un travail journalistique ou artistique. Si des décisions de justice sont prises à l'encontre de Guillaume Herbaut, on les appliquera. Sinon, l'exposition est normalement ouverte et le restera en l'état jusqu'au 15août"communique le cabinet de Jean-Paul Alduy.
France :Sectes
Comment cerner un dangereux processus
Le Figaro, 23 juin 2000 par Anne-Marie Revol
[Texte intégral ]
Jean-Yves Feberey,psychiatre et psychanalyste tente de définir la " manipulation mentale ", et comment elle peut s'exercer sur certains sujets.
LE FIGARO : Qu'entend-t- on précisément par manipulation mentale -
Jean-Yves FEBEREY : Cette expression, qui ne fait pas partie du vocabulaire de la psychiatrie, appartient davantage au champ des sciences sociales.
Dans une secte, ce sont tous les membres du groupe et pas seulement une personne en particulier qui manipulent le nouvel arrivant :afin de l'inféoder à leur idéologie, à leurs pratiques. Le gourou, lui, ne peut fonctionner qu'avec son groupe autour de lui. C'est un dangereux processus en cascade, puisque les plus anciens de la secte ont déjà été soumis aux lois de la " communauté ".
LE FIGARO : Le sujet parvient il à faire la différence entre manipulation et conviction ?
Jean-Yves FEBEREY : Il n'existe pas de frontière précise entre ces deux aspects, dans la mesure où les gens qui entrent dans un groupement de ce type sont le plus souvent dans une situation psychique fragilisée. Leurs capacités de jugement. et de discernement s'en trouvent diminuées, et ils réagissent avec une grande suggestibilité. Le .propre des sectes étant de promettre toujours du " mieux et du plus ", elles restent donc très attrayantes.
Le groupe exerce une pression tellement forte sur le sujet qu'il parvient à le faire douter de ses convictions de départ, à le persuader qu'il a toujours fait fausse route.
Heureusement, certains membres 'finissent par se . rendre compte qu'ils n'ont récolté de leur curiosité qu'un bourrage de crâne; et s'en vont. D'autres restent indéfiniment prisonniers des filets de la secte.
LE FIGARO : La manipulation mentale peut-elle être considérée comme un délit ?
Jean-Yves FEBEREY : Oui;. puisque c'est avant tout une violence faite à l'autre. C'est cette intention d'arracher à l'individu son consentement et son adhésion, sans aucune critique. Voilà qui est contraire à la liberté de conscience.
Aussi, une personne dont la confiance a été abusée au sein d'une secte doit être protégée par la loi : il s'agit bien d'un préjudice subi, dont quelqu'un s'est rendu coupable.
France :Sectes
Le Figaro, 23 juin 2000 par Anne-Marie Revol " Les politiques se défaussent "
[Texte intégral]
Georges Fenech, magistrat, a publié en 1999 un livre consacré à l'expansion du phénomène sectaire (1), qui concerne selon lui " plus de 500 000 personnes embrigadées qui n'ont comme seul recours que de s'adresser à des associations bénévoles ". Sujet qu'il connaît parfaitement pour avoir instruit le dossier visant les responsables Lyonnais de l'Église de la Scientologie.
LE FIGARO : Que pensez-vous de la création du "délit de manipulation mentale " ?
Georges FENECH : Ce nouvel instrument juridique tombe à point nommé. Il comble une lacune du droit français en étendant le délit d'abus de faiblesse aux adultes majeurs. ll va enfin permettre aux juges de retenir la manipulation mentale et le dice qui en découle. J'attends cependant avec une curiosité sceptique l'avis des parlementaires : il y a encore bien des résistances au sein de nos deux assemblées.
LE FIGARO : Et la dissolution d'une secte par la justice ?
Georges FENECH :Dans le cadre de la loi de 1901, les juges ont déjà le pouvoir de " décapiter " une association portant atteinte à l'ordre public, économique ou à la santé publique. Et ils ne s'en servent jamais.
Quand on sait que la Scientologie a déjà formellement été condamnée à Lyon et à Marseille dans son fonctionnement même, et que cela ne l'empêche absolument pas de prospérer, on réalise combien tout cela est hypocrite. En remettant aux juges. le pouvoir de dissoudre les grandes sectes, les politiques se défaussent d'une responsabilité.
Comme le sénateur About, je propose que le pouvoir de dissolution revienne au président de la République
LE FIGARO : Comment ?
Georges FENECH :En modifiant la loi de 1936 relative à la dissolution des groupes factieux et armés. Je tiens également à m'élever contre le préalable de la double condamnation: avant d'être définitivement sanctionnées, les sectes épuisent systématiquement les recours ce qui prend en moyenne douze ans.
LE FIGARO : Est-il utile d'interdire la publicité des mouvements sectaires à proximité d'un établissement abritant des personnes vulnérables ?
Georges FENECH : Bien sûr, et je trouve judicieux que ce pouvoir revienne aux maires.
(1) Face aux sectes: politique, Justice, État, PUF,120 F.
Message du Réseau Voltaire 24 juin 2000France : Sectes
Loi anti-sectes : Pourquoi le Réseau Voltaire demande aux parlementaires de reconsidérér leur texte
[Texte intégral]La lutte contre les agissements sectaires vise en premier lieu à préserver la liberté de nos concitoyens d¹abus dont ils pourraient être victimes, et en second lieu à protéger les institutions républicaines parfois menacées.
Cette lutte difficile, qui honore ceux qui la conduisent, ne doit pas se laisser contaminer par les méthodes qu¹elle dénonce en recourrant à des mesures limitatives les libertés publiques.
Chacun peut constater que notre législation actuelle, dont les principes généraux suffisent pourtant amplement à réprimer les activités sectaires,
s¹averre inopérante en pratique.La tentation est alors de rédiger de nouvelles lois, précisément dirigées contre certaines sectes. Ce procédé ne peut accoucher que de lois d¹exception, dont on ne sait jamais si elles atteindront leur cible, mais dont on sait toujours qu¹elles serviront un jour ou l¹autre un projet totalitaire. En l¹occurrence, il ne fait aucun doute que les lois anti-sectes pourront être utilisées contre les croyants et les Églises, et qu¹elles bafoueront la liberté de conscience.
Est-ce à dire que l¹on ne peut rien faire ? Non, mais il convient de procéder différemment pour trouver la solution. La question est de savoir pourquoi les agissements sectaires parviennent-ils à passer entre les mailles de la législation actuelle, et si l¹on peut y remédier. La réponse est que les sectes se sont engouffrées dans les dérogations au droit commun accordées aux Églises. L¹exemple le plus frappant est celui du droit du travail et de la fiscalité : on a souvent dit qu¹il suffirait de réprimer l¹exploitation du travail des adeptes, soumis à des horaires harassants, sans salaire ni couverture sociale, pour faire tomber les sectes les plus puissantes. Mais on ne peut le faire car ces pratiques ont été légalisées orsque l¹on a accepté de placer les communautés monastiques catholiques hors du droit commun.
Ainsi les lois anti-sectes se retournent contre les croyants et les Églises, tandis que les privilèges des Églises bénéficient aux sectes. Pour sortir de
ces contradictions, le Réseau Voltaire préconise l¹égalité de tous devant la loi : ni privilèges pour les uns, ni lois d¹exception contre les autres.C¹est pourquoi, nous demandons aux députés qui ont adopté la proposition de loi About, et dont plusieurs sont adhérents de notre association, de
reprendre leurs travaux pour concilier l¹exigence de lutte contre les agissements sectaires avec le respect des droits fondamentaux.Thierry Meyssan
Le Parisien, 24 juin 2000, par Yves PouchardFrance : Scientologie
Les salariés contre le patron scientologue Edern (Finistère)
[Texte intégral]Une journée riche en rebondissements hier pour les 65 salariés de Parangon SA à Edern.
Depuis jeudi, ils sont en grève pour exiger le départ de leur PDG, Pierre Auffret, convaincu d'avoir versé en 1999 un million de francs du budget de l'entreprise à l'Eglise de Scientologie et porté la société au bord du dépôt de bilan.
Evincé de la direction en mars, Pierre Auffret, actionnaire à 70 %, avait repris les rênes le 14 juin après avoir bouché le trou à l'aide, entre autres, de deux chèques de l'Eglise de Scientologie, en remboursement de « stages prépayés.
Les salariés n'ont pas admis le retour d'un homme en lequel ils n'ont plus confiance. D'autant que sa première mesure a été d'écarter le directeur qui avait sauvé l'entreprise pendant sa mise à l'écart !
Hier matin, le PDG a demandé au personnel de choisir entre son maintien à la tête de la société, assisté d'un directeur non scientologue et avec une part de capital ramenée à 49 %, ou bien la vente pure et simple de l'entreprise, avec risque pour l'emploi. Les salariés ont préféré voter sur la confiance ou non en leur patron et une large majorité a demandé son départ immédiat.
Une « pompe à finance
A midi, Pierre Auffret accepte le scrutin et dit démissionner. A 15 heures, il décide de ne plus signer le protocole de fin de grève et annonce l'arrivée d'un repreneur sur lequel il renvoie le règlement de la crise. En fin de journée, le patron d'une entreprise de décoration à Quimper se présente en effet. « Il semble que ce soit une carte que joue Pierre Auffret pour tenter de sortir la tête haute et, au pire, bien négocier ses actions, explique Guy Coignard, de la CFDT Cornouaille. Les deux hommes ont dit vouloir travailler tout le week-end sur une issue au conflit.
Les salariés attendront donc eux aussi pour connaître leur avenir.
Hier soir, ils ont levé le blocage de l'entreprise et se sont donné rendez-vous dès 8 h 30 lundi pour reprendre contact avec leur PDG. « Il serait étonnant que ses amis de la Scientologie laissent échapper si facilement une telle pompe à finance , soupirait en s'éloignant un des ouvriers.
Le Figaro, 24/25 juin 2000 (voit le texte intégral de cette décision ci après)France :Témoins de Jéhovah
Témoins de Jéhovah Association cultuelle
Le conseil d'Etat a confirmé hier que plusieurs associations pour le culte des Témoins de Jéhovah devaient être exonérées de taxe foncière pour leur lieu de culte, dès lors qu'elle relevaient d'associations cultuelles . La première juridiction administrative a en effet rejeté le pourvoi en cassation du ministre de l'Economie contre deux arrêts de la Cour administrative d'appel de Lyon, qui accordait aux Témoins de Jéhovah une décharge de la taxe foncière.
La Cour s'était appuyée sur un précédent avis du conseil d'Etat, qui avait estimé en octobre 1997 que les Témoins de Jéhovah pouvaient prétendre au statut d'association cultuelles qui en vertu de la loi de 1905 devaient avoir exclusivement pour objet l'exercice d'un culte , et ne pouvaient mener que des activités en relation avec celui-ci, telles que l'acquisition, la location, la construction(...) et l'entretien des édifices servant au culte .
Le Conseil d'Etat a donc confirmé vendredi la Cour et débouté le ministre. Cette décision devrait faire jurisprudence.
Conseil d'Etat Section du contentieux, sur le rapport de la 8ème sous-section - N° 215109France :Témoins de Jéhovah
Texte intégral de la décision du Conseil d'Etat
- Séance du 31 mai 2000, lecture du 23 juin 2000
- MINISTRE DE L'ECONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE c/Association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de Clamecy - Texte intégral de la décisionVu le recours présenté par le MINISTRE DE L'ECONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE demandant au Conseil d'Etat d'annuler l'arrêt du 6 octobre 1999 par lequel la cour administrative d'appel de Lyon, après avoir réformé le jugement du 3 décembre 1996 du tribunal administratif de Dijon, n'a que partiellement fait droit à sa demande en remettant à la charge de l'Association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de Clamecy la taxe sur les propriétés bâties, à concurrence de 2 475 F, au titre de l'année 1995 ;
Vu les autres pièces du dossier ; le code général des impôts et le livre des procédures fiscales ; la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des églises et de l'Etat ; la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 ; le code des tribunaux administratifs et des cours administratives d'appel ; l'ordonnance n° 45-1708 du 31 juillet 1945, le décret n° 53-934 du 30 septembre 1953 et la loi n° 87-1127 du 31 décembre 1987 ;
Considérant qu'il ressort des pièces du dossier soumis aux juges du fond que l'Association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de Clamecy a été assujettie, au titre de l'année 1995, à la taxe foncière sur les propriétés bâties, pour un montant total de 4 388 F, à raison de différents locaux qu'elle possède 4 et 7 rue des Tanneries à Clamecy ; que le MINISTRE DE L'ECONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE se pourvoit en cassation contre l'arrêt du 6 octobre 1999 de la cour administrative d'appel de Lyon en tant qu'après avoir réformé le jugement du 3 décembre 1996 par lequel le tribunal administratif de Dijon a prononcé la décharge desdites impositions et remis à la charge de l'association la taxe foncière à laquelle elle avait été assujettie à concurrence d'une somme de 2 475 F, à raison d'un appartement et d'un garage situés à l'adresse susmentionnée, la cour a rejeté le surplus de ses conclusions tendant à l'annulation dudit jugement ;
Considérant
- qu'aux termes de l'article 1382 du code général des impôts : Sont exonérés de la taxe foncière sur les propriétés bâties... 4° les édifices affectés à l'exercice d'un culte appartenant à l'Etat, aux départements ou aux communes, ou attribués, en vertu des dispositions de l'article 4 de la loi de 1905 aux associations ou unions prévues par le titre IV de la même loi ainsi que ceux attribués, en vertu des dispositions de l'article 112 de la loi du 29 avril 1926 aux associations visées par cet article et ceux acquis ou édifiés par lesdites associations ou unions ; qu'il résulte de ces dispositions que seules les collectivités publiques et les associations cultuelles au sens de la loi du 9 décembre 1905 ou leurs unions peuvent prétendre, pour les édifices qui leur ont été attribués ou qu'elles ont acquis ou édifiés, au bénéfice de cette exemption, sans que celui-ci soit subordonné à une reconnaissance préalable au titre des dispositions relatives au contrôle des dons et legs ;
- qu'il résulte des dispositions des articles 1er, 18 et 19 de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des églises et de l'Etat, en premier lieu, que les associations revendiquant le statut d'association cultuelle doivent avoir exclusivement pour objet l'exercice d'un culte, en deuxième lieu, qu'elles ne peuvent mener que des activités en relation avec cet objet telles que l'acquisition, la location, la construction, l'aménagement et l'entretien des édifices servant au culte ainsi que l'entretien et la formation des ministres et autres personnes concourant à l'exercice du culte et, en troisième lieu, que le fait que certaines des activités de l'association pourraient porter atteinte à l'ordre public s'oppose à ce que ladite association bénéficie du statut d'association cultuelle ;
Considérant que, par l'arrêt attaqué, la cour administrative d'appel de Lyon a jugé, par des motifs que ne conteste pas le pourvoi, que l'objet statutaire de l'Association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de Clamecy et l'activité qu'elle exerçait en 1995 dans les locaux qu'elle possède rue des Tanneries autres que l'appartement et le garage susmentionnés, présentaient un caractère exclusivement cultuel ; que, par les motifs contestés par le ministre, elle a jugé qu'aucune atteinte à l'ordre public liée à l'activité de l'association ne faisait obstacle à ce que lui fût reconnu le bénéfice de l'exonération prévue par l'article 1382 précité du code général des impôts ;
Considérant d'une part, que si le ministre soutient que la cour aurait commis une erreur de droit en lui imputant la charge de la preuve de l'existence d'une menace à l'ordre public attachée à l'exercice de l'activité de l'Association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de Clamecy, ce moyen manque en fait ;
Considérant, d'autre part, qu'après avoir souverainement relevé, par une appréciation qui n'est pas susceptible d'être discutée devant le juge de cassation, qu'il ne résultait de l'instruction, ni que ladite association ait fait l'objet de poursuites ou d'une dissolution de la part des autorités administratives et judiciaires, ni qu'elle ait incité ses membres à commettre des délits, en particulier celui de non assistance à personne en danger, la cour a pu, sans entacher son arrêt d'erreur de qualification juridique, juger dans les circonstances de l'espèce qui lui était soumise, que l'activité de l'Association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de Clamecy ne menaçait pas l'ordre public et que, par suite, ladite association était en droit de bénéficier, au titre de l'année 1995, de l'exonération prévue à l'article 1382 du code général des impôts ;
Considérant qu'il résulte de ce qui précède que le ministre n'est pas fondé à demander l'annulation de l'arrêt attaqué ; Sur les conclusions de l'Association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de Clamecy tendant à l'application des dispositions de l'article 75-I de la loi du 10 juillet 1991 :
Considérant qu'il y a lieu, dans les circonstances de l'espèce, de faire application des dispositions de l'article 75-I de la loi susvisée du 10 juillet 1991 et de condamner l'Etat à payer à l'Association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de Clamecy une somme de 15 000 F au titre des frais exposés par elle et non compris dans les dépens ;
DECIDE :
Article 1er : Le recours du MINISTRE DE L'ECONOMIE, DES FINANCES ET DE L'INDUSTRIE est rejeté.
Article 2 : L'Etat versera à l'Association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de Clamecy une somme de 15 000 F au titre de l'article 75-I de la loi du 10 juillet 1991.
Article 3 : La présente décision sera notifiée à l'Association locale pour le culte des témoins de Jéhovah de Clamecy et au ministre de l'économie, des finances et de l'industrie.France :Sectes
25 juin 2000 Déclaration de Mgr Marcel Herriot, Evêque de Soissons, à propos d'une question d'actualité concernant le problème des sectes. Nous vous remercions de bien vouloir diffuser cette information. Déclaration de Mgr Herriot, Evêque de Soissons
Le délégué de service diocésain de la Communication
PROTECTION CONTRE LES SECTES et délit de manipulation mentale Une loi utile et nécessaire Une loi vient d'être votée à l'unanimité, sanctionnant le délit de manipulation mentale L'Eglise catholique ne peut que se réjouir du vote de cette loi.Il est en effet nécessaire de protéger par la loi les personnes, les familles, la société, les religions elles-mêmes.
Trop de sectes, en effet, violent impunément les libertés fondamentales et la dignité humaine. L'Eglise catholique n'a pas à craindre cette loi qui ne veut, en aucun cas, porter atteinte aux religions et aux croyances.
D'autre part, le droit canonique de l'Eglise catholique attache une importance capitale au respect des libertés tant dans les ordres religieux que dans la vie ordinaire des communautés chrétiennes.
Le respect des consciences et des libertés n'est-il pas au cour de l'Evangile du Christ, venu pour libérer et servir la dignité sacrée de toute
personne humaine ?
Droits de l'homme et vie chrétienne vécue dans la vérité sont inséparables.
+Marcel Herriot Evêque de SoissonsFrance :Témoins de Jéhovah
Le livre Libre, 25 juin 2000 Profil bas pour les Témoins de Jéhovah
[texte intégral]
L'influence des Témoins de Jéhovah serait en voie de régression en Occid ent, et en particulier en France : c'est ce qui ressort de documents qu' a recueillis l'évéché de Metz. Comme d'autres diocèses, il a mis en place en effet, depuis plusieurs année, un observatoire d'étude sur les sectes.
La situatoin cause quelques tracas aux responsables des Témoins de Jéhovah (...)
Les statistiques de cette organisation, qui se dit chrétienne , font état d'un glissement négatif du taux des proclamateurs : + 7° en 1988, -
3% dix ans plus tard; Le nombre des baptêmes était de 8.401 en 1989 et de 2.245 en 1999 (...) A quoi doit-on cette situation en France ?Sans acun doute, à l'information prodiguée aux citoyens ; aux sanctions judiciaires infligées lorsqu'il y a refus de transfusion sanguine ou de vaccination, auxqueles un adepte ne peut plus s'opposer ; à l'objection de conscience, qui n'a plus lieu d'exister ; à l'interdiction des fêtes, qui
isole socialement ; aux thèses millénaristes, qui ne font plus recette.France :Sectes
Message reçu, 26 juin 2000 La petite loi sectes
L'Assemblée nationale a voté ce texte Jeudi dernier. Il doit être examiné par le Sénat en septembre, puis en seconde lecture à l'AN ensuite.
La Commission nationale consultative des droits de l'homme sera consultée sur le délit de manipulation mentale. Il n'est pas impossible que ce délit nouveau soit séparé pour permettre une adoption rapide du reste du texte .
France :Eglise universelle du Royaume de Dieu (EURD)
Libération, 27 juin 2000, par O.St. Pour des cinémas Scala non sectaires
Tandis que les députés planchent sur les nouveaux textes législatifs et juridiques qui encadreront l'activité des sectes, la Société des réalisateurs de films (SRF) invite tous ceux que l'activité sectaire inquiète à des travaux pratiques avec un voyage à bord du «petit train des cinéastes , spécialement affrété par Maurice Tinchant, producteur (Rivette, les Straub...) et cinéactiviste de premier plan.
Point de départ du petit train contestataire: les cinémas Scala, dans le Xe arrondissement parisien, récemment désaffectés et rachetés par la secte pentecôtiste brésilienne, qui souhaiterait les transformer en temple.
Les cinémas Scala (quatre écrans) étaient déjà un temple à leur manière, celui du porno, dont ils ont maintenu jusqu'à l'an dernier la tradition «en salles , envers et contre toutes les tendances. Gare d'arrivée du tortillard électrique: le ministère de la Culture, où les insurgés espèrent décrocher le soutien officiel de Catherine Tasca, et obtenir des pouvoirs publics qu'ils délogent les pentecôtistes, afin de rendre le Scala à sa vocation d'origine.
Pour que le lieu demeure sinon un complexe de salles classées X, du moins un cinéma, la SRF et de nombreuses autres associations (Syndicat de la critique, Groupement des cinémas de recherche, Syndicat français des artistes interprètes...), [ont appelé à un rassemblement. NDLR] le 27 juin à 18 h 30 devant l'objet de la discorde: 13, boulevard de Strasbourg, Paris Xe. Association «La Scala: cinéma , (14, rue Parodi, 75010 Paris).
Libération, 27 juin 2000, parFrance :Sectes
Les Evêques de France bombardés de "mails"
[Texte intégral]
Etrange courrier aux évêques "Les évêques de France se font sermonner par l'énigmatique Centre français pour la justice et les droits fondamentaux de la personne humaine (CFJD) sur la manière d'appréhender la future loi antisecte.
Depuis une semaine, la plupart des diocèses de France reçoivent, via e-mail, un laïus de dix pages crucifiant le projet de délit de manipulation mentale pour ses "risques de dérapage liberticides".
De son côté, l'épiscopat français a critiqué le délit de manipulation mentale parce qu'il induirait "une confusion entre originalité d'un groupe et déviance".
Se présentant comme "un jeune réseau de praticiens du droit chétien", l'association, créée il y a un an à Strasbourg, développe un argumentaire parfois fouillé, souvent confus. On y retrouve une rhétorique utilisée par les scientologues .
PS :voir, a contrario, la déclaration de Mgr Marcel Herriot, Evêque de Soissons (ndlr)
Le quotidien du médecin, n°6735 du 27 juin 2000, par Richard LisciaFrance :Sectes
Les sectes entre liberté et répression
[Texte intégral]
Tout le monde est à peu près d'accord, en France, pour dire qu'il faut combattre les sectes avec des moyens législatifs plus vigoureux que ceux dont nous disposons. L'Assemblée nationale a d'ailleurs voté à l'unanimité le texte proposé par le gouvernement. Mais, avec la même unanimité, les représentants des grandes religions se sont élevés contre certaines de ses dispositions, notamment celle qui fait un délit de la « manipulation mentale ».
Querelle entre deux mondes
Les sectes et leur influence, en particulier sur la jeunesse, posent un problème qui se nourrit des contradictions de la société. Personne ne peut dire où s'arrête la religion et où commence la secte.
Historiquement, deux religions révélées ne sont rien d'autre, à l'origine, que des sectes fondées sur un schisme avec la ou les religions précédentes. C'est le nombre de fidèles et le prosélytisme qui ont fait du christianisme, de l'islam, du protestantisme des fois dominantes. Par la suite, des milliers de sectes, du baptisme à l'épiscopalisme en passant par les Adventistes du septième jour, ont été reconnues par le pouvoir politique en place, qui les a donc consacrées.
Aujourd'hui, qu'est-ce qui permet de réserver des traitements différents à la scientologie et aux Témoins de Jéhovah ?
Ce raisonnement est vigoureusement appliqué aux Etats-Unis où le souci de la liberté est si grand que les manoeuvres ou les délits dont certaines sectes se rendent coupables sont acceptés au nom de la liberté de conscience. La scientologie, admise aux EtatsUnis, mais condamnée en Europe, a été la cause d'une très vive querelle entre l'ancien et le nouveau monde. Et pourtant, ce sont des nuances qui séparent l'Amérique et l'Europe. Celle-ci insiste sur une liberté qui ne porte pas atteinte aux droits d'autrui, celle-là craint qu'en restreignant le concept lui-même on n'entame sérieusement la liberté.
A cela, on peut ajouter que la république américaine n'a pas vraiment opté, et de façon irréversible, pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat. Le président des Etats-Unis nouvellement élu prête serment sur la Bible ; la bataille fait rage, encore aujourd'hui, sur la prière à l'école.
La République française, encore très centralisée, a opté pour la séparation définitive de l'Eglise et de l'Etat, pour une école laïque et républicaine et il y existe encore, 211 ans après la révolution, un vieux fonds anticlérical qui sert d'assise à la méfiance qu'inspirent les sectes.
C'est pourquoi, alarmé par des faits (manipulation mentale, adhésions forcées assimilables à des enlèvements, abus de confiance et escroqueries en tout genre) qui sont documentés par de nombreux auteurs, le gouvernement a voulu en finir avec ces pratiques, surtout quand elles sont importées d'une autre culture.
Le pire, dans cette affaire, c'est que, pour protéger la liberté des Français, on a pris le risque d'une diminution de la même liberté.
Divers procès ont néanmoins montré que, avec les moyens actuels de la législation, les sectes échappent à la répression et poursuivent leur travail de déstabilisation de la société. Certaines affaires, dans lesquelles crimes de sang et suicides collectifs ont mis les autorités au pied du mur, ont discrédité les sectes aux yeux de la très grande majorité des Français.
On ne peut donc pas dire que le gouvernement, en rédigeant le projet de loi, se soit montré excessif. Le problème vient de ce qu'un texte à portée universelle ne saurait distinguer avec une précision scientifique ce qui relève du libre arbitre et d'une influence délétère sur les consciences, ce qui, par exemple, est christianisme pur et christianisme sectaire', ce qui est manipulation mentale et ce qui est
évangélisme. La frontière est floue qu'elle n'est pas du tout même aux Etats-Unis et en Eur pe où certaines congrégatioi américaines qui ont pignon si rue seraient considérées comme des organisations mafieuse avec leurs spectacles télévisés leurs abusives collectes de fond
Elisabeth Guigou envisage de modifier le projet de loi pendant son examen Les doutes de Madame Guigou
En France, nous savons exactement ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas. Nous ne toucherons pas, c'est évident aux grandes religions reconnue mais nous ne laisserons pas des gangsters invoquer le Christ pour s'emparer des économies de l'individu et le soumettre à l'esclavage.
C'est la formulation de cette idée très générale, qui est dangereuse. De nombreux précédents nous le démontrent, à commencer par le sort qui a été réservé au protestantisme il y a quelques siècles, au judaïsme il y a quelque décennies. Nous approchons d'un danger dont nous avons pu mesurer les terrifiants effets dans les années quarante.
Même la ministre de la Justic Elisabeth Guigou, se demande si la disposition relative aux "manipulation mentale" ne doit pas être révisée pendant que le projet fait la navette entre les deux Chambres. Peut-être faut-il même la supprimer.
Il demeure que la loi doit être à la mesure du risque. Il est immense et la répression doit être dissuasive.
Paris Normandie 27 juin 2000 par Véronique BauFrance :GEPM
"L'aura" de Jean Godzich, patron charismatique et visionnaire !
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De jeunes et brillants dirigeants d'entreprises décrivent" l'aura" de leur charismatique et visionnaire patron Jean Godzich. Au premier jour du procès des anciens salariés du Groupement des professionnels du marketing (ex GEPM), les douze prévenus tiennent tous le même langage devant les magistrats du tribunal correctionnel d'Évreux. Ces fringants collaborateurs du sulfureux PDG franco-américain dénoncent le lynchage médiatique, qui, en 1995, a selon eux mis à bas la florissante entreprise de vente. directe basée à'Fleury-sur-Andelle.
Ce sont pourtant des centaines de plaintes de distributeurs s'estimant escroqués (voir ci-dessous) qui ont déclenché, à partir de 1992, les investigations des
enquêteurs. Le système en cause est celui. de la vente multi-niveaux de produits de consommation courante: il fait de tout consommateur un vendeur potentiel. Le rêve d'un.enrichissement rapide, basé sur le nombre de. personnes recrutées dans le réseau, aurait concerné à la période faste du Groupement, jusqu'à 50.000 distributeurs en France.Le sysfième Godzich
Un trio venu de chez Amway, dans le giron de Jean Godzich, dirige à cette époque le Groupement: Thierry Vavasseur, 38 ans, Lionel Charles, 36 ans, et Michel Labasor 42 ans, racontent à la barre "la réussite d'un homme qui a eu raison trop tôt. 300 ou 400 personnes qui se plaignent sur 50.000, c'est un. chiffre normal. Ceux qui n'ont pas réussi, c'est ceux-là qu'on a retrouvé à là télévision pour nous dénoncer."
Derrière le discours très formaté, où pointe tout de même la rancour d'avoir été lâchés par leur patron qui travaillerait aujourd'hui pour les. Japonais, apparat en filigranes le système Godzich. Un homme qui venait regonfler ses troupes Ie temps de grands messes à Bercy, mais qui n'a jamais été entendu par la justice.. Il dirigeait pourtant une nébuleuse d'affaires, dont le Groupement, fort d'une propagande habile, est alors le centre nerveux.
La liste laisse entrevoir les ramifications d'une holding en pléine croissance: société G8, noyau dur du GEPM; Godzich Marketing International; agences de voyages Zenigold
qui emmène les vendeurs les plus méritants en Floride ou au Mexique, société de courtage montée par Lionel Charles..." On a été surpris par la progression du GEPM : 5O% de croissance annuelle et 450 employés en trois ou quatre ans à Fleury", reconnaissent les anciens dirigeants. Tout en y voyant "une réussite à une
époque où c'était le marasme, ce qui a provoqué les fantasmes et un acharnement contre cette libre entreprise" ."Usines à gaz"
"Jean Godzich était .quelqu'un qui nous présentait des usines à gaz qui étaient défendues par les meilleurs cabinets internationaux, il avait une certaine autorité sur nous", lâche tout de même Michel Labasor. Quand ils ne se présentent pas comme des adeptes de la nouvelle économie- avant l'heure, les prévenus s'avancent à la barre en victimes. Les accusations de groupement à caractère sectaire, sont pour eux autant d'allégations qui les font se draper plus encore dans leur dignité froissée d'anciens yuppies.
"Mais alors, le dépôt de bilan, comment l'expliquez-vous ? " , leur demande avec insistance le président. Pas un mot des douze prévenus sur une possible saturation du marché basé davantage.sur le recrutement que sur la vente de produit. Mais toujours cette idée de complot contre de trop voyantes réussites sociales.Dans la. salle, la poignée de victimes présentes se sent bien seule face à ce groupe ressoudé comme au bon vieux temps.:.
Très peu de victimes présentes
Avec son épouse, Daniel Pierson est la seule personne partie civile présente au procès du Groupement. Cet ancien agriculteur de la Meuse
fait la connaissance du GEPM en 1991. "On nous a fait miroiter 10.000 francs par mois; Nous n'y sommes restés que quatre mois comme
distributeurs de base, si bien qu'on n'a pas eu le temps de perdre de l'argent, on n'en a pas gagné non plus. J'avais juste recruté quelques personnes dans mon entourage. Mais c'est un mauvais souvenir : Nous étions perpétuellement relancés. Quand ma femme, fléchissait, ils m'appelaient moi. Des séminaires, des réunion, des cassettes, il y'en a eu à payer. Mais nous n'avons jamais participé aux week-ends de rêve. "Avec l'association Secticide
En 1994, l'association Secticide qui a dressé un stand sur une foire commerciale à Verdun, reçoit cent réclamations concernant le Groupement. "En allant chez d'autres membres, j'en ai vu qui avaient affiché leur rêve, comme ils disaient, sur leurs murs, c'était le conseil de Jean Godzich. Un poster géant de belle voiture ou une vue de San Francisco, que sais-je encore !"
Les Pierson vont assister à tout le procès, même s'ils ne-demandent que le franc symbolique..
Demain (aujourd'hui ndl) les responsables de Secticide vont venir avec le rapport parlementaire sur les sectes de 95-96 qui cite nommément le Groupement. C'est grâce à l'émission "La Marche du Siècle" que Daniel Pierson à décidé de porter plainte pour escroquerie en 1994, avec le soutien de Secticide.
Trois autres personnes seulement, estimant avoir été abusées par le GEPM, sont présentes en tant que témoins cités par le parquet.
Dejanews, 28 juin 2000Centrafrique :Divers
Sectes et sorciers Ouroukouzou
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En France nous avons des sectes, en Centrafrique ce sont les sorciers ouroukouzou; mais heureusement, dans les deux cas la justice veille... Il faudrait peut-être envoyer la MILS en Centrafrique pour aider à la lutte contre les dangereux sorciers Ouroukouzou.
BANGUI -Sorciers Ouroukouzou: dompteurs de morts, terreurs des vivants .
Terreurs des campagnes de l'est de la Centrafrique, les sorciers "Ouroukouzou" envoûtent et tuent de paisibles habitants pour dompter leurs fantômes qu'ils réduisent en esclavage ou métamorphosent en bétail.
La justice locale, désemparée, n'hésite pas à sévir contre des criminels mystiques parfois dépassés par les agissements de leur personnel d'outre-tombe et exposés aux velléités de lynchage des villageois. Le tribunal de la Bossangoa, à 356 km au nord de Bangui, a ainsi condamné cette semaine un "sorcier",pour pratique d'Ouroukouzou - "métamorphoser le mort" en langue locale - à quatre ans de prison ferme et à l'exil.
L'accusé avait reconnu avoir envoûté plusieurs morts dont les fantômes lui servaient de main d'oeuvre dans ses activités agricoles. Mais ne pouvant plus les contenir, il avait consulté un marabout qui les avait chassés de ses champs.
Peu auparavant, une dizaine de sorciers avaient été arrêtés à Damara, à 8O km à l'est de Bangui, accusés d'avoir tué 22 personnes entre avril et mai 2000 par la pratique d'Ouroukouzou, alors que la population voulait leur faire un sort.
Jonas Zara, chef de village à Boali, à l'ouest de Bangui, raconte qu'un jeune a fui les villageois qui l'accusaient d'avoir envoûté deux adolescents et voulaient le brûler vif: "trois jours après la mort des adolescents, on l'avait aperçu avec deux veaux dans la brousse; sa maison a été détruite et sa mère battue à mort". "Le sorcier trouve le plus souvent le prétexte d'une querelle pour envoûter la victime qui décède peu après; au lendemain de l'inhumation, il se rend sur la tombe du défunt pour dompter son fantôme et en faire soit un esclave, soit un gibier qu'il peut commercialiser", explique un notable. Raymond Yangou, un "anti-sorcier", précise que l'ennemi "use de procédés maléfiques pour ouvrir la tombe qui se fendille et laisse sortir le fantôme; ce dernier va alors marcher mains au sol, pieds en l'air, jusqu'à l'endroit choisi par le sorcier; après l'avoir fortifié, le sorcier en fait ce qu'il veut". Ici, nul n'oserait ouvertement mettre en doute le pouvoir de ces sorciers.
"On a parfois du mal à y croire, mais les faits sont là pour prouver cette pratique combien dangereuse", estime Emmanuel N'Dakala, un magistrat de Bangui qui a statué sur une trentaine de dossiers d'Ouroukouzou lorsqu'il était à en poste dans l'est du pays. Gendarme local, Pascal Kanga, abonde: "ce sont des réalités puisque moi- même, j'ai arrêté plusieurs sorciers et mené des enquêtes qui ont abouti à la culpabilité des sorciers; certains ont avoué leurs crimes qu'ils ont même reconstitués". Même le médecin Norbert Kota admet les limites de sa science face à l'état de certains malades dont la santé se dégrade continuellement, malgré les soins intensifs et adéquats qui leur sont administrés.
"En 1996, se souvient-il, une femme accusée d'avoir envoûté un jeune homme, avait été conduite de force à l'hôpital où elle avait reconnu être à l'origine du mal; battue par la famille, elle s'était engagée à "rendre" le coeur du malade qui est passé d'un état désespéré à la guérison; la sorcière avait été arrêtée puis jugée". -- "Il est censé vivre dans une continuelle frénésie de haine contre les ennemis étrangers et les traîtres de l'intérieur, de satisfaction triomphale pour les victoires, d'humilité devant la puissance et la sagesse du Parti."
Charlie-Hebdo, 28 juin 2000, par Antonio Fischetti.France :Sectes
Interview du président de la MILS, Alain Vivien
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Gourous lévitateurs, clones d'extraterrestres, adorateurs du radis rose vous allez avoir des raisons de brandir votre paranoïa. La proposition de loi adoptée la semaine dernière par les députés affiche clairement ses objectifs : "renforcer la prévention et la répression à l'encontre des groupes à caractère sectaire ". Et ça, c'est une première. Car l'idée d'une loi sur les sectes avait toujours été rejetée, sous prétexte que l'arsenal juridique existant suffisait.
Donc, la lutte contre les sectes avance. Bien... Mais des voix s'élèvent. La loi introduit un nouveau délit: la "manipulation mentale". Doit?on craindre q'en son nom une mairie FN puisse interdire un journal anti-raciste ? Et, à l'inverse, comment l'invoquer pour traîner en justice TF1 ou le Vatican?
En tout cas, du PCF au RPR, le consensus est franc : bien que défendue par la députée PS Catherine Picard, la proposition de loi a été votée à l'unanimité, tant au Sénat qu'à l'Assembles. Pour se faire une idée sur son efficacité, ses innovations et ses risques de dérive, on a demandé à Alain Vivien, président de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes, de nous en expliquer les grandes lignes.
Charlie hebdo : Pourquoi une nouvelle loi sur les sectes ? Les lois actuelles ne suffisaient donc pas ?
Alain Vivien :La nouvelle loi permet de mieux lutter contre les sectes. Jusqu'ici, il était possible de condamner les personnes physiques, mais pas les personnes morales. Autrement dit, il était possible d'engager un procès contre un scientologue en tant qu' individu. Maintenant il sera possible d'attaquer l' Église de Scientologie en tant qu'organisation.CH : Concrètement, comment fera-t-on pour interdire une secte ?
A.V : une secte pourra être interdite si elle a fait l'objet de deux condamnations graves. Des condamnations pour escroquerie, par exemple, ou pour avoir poussé quelqu'un au suicide.CH : Pourtant il y avait des lois qui permettaient d'interdire des organisations.
Effectivement, en 1936, le Front populaire a voté une loi pour dissoudre les ligues fascistes. Depuis, cette loi a été utilisée à l'encontre des groupes armés qui menaçaient la sécurité de l' État.
A.V : Elle a servi à dissoudre le SAC, des mouvements basques et des organisations d'extrême gauche en 1968. Mais cette loi est difficile à appliquer aux sectes lorsqu'elles ne constituent pas une menace armée.
Il y a une autre innovation importante. Dans la loi de 1936, seul le Conseil des ministres peut prononcer la dissolution d'une organisation. Dorénavant, ce pouvoir sera permis à l'autorité judiciaire, ce qui signifie que n'importe quel citoyen pourra saisir la justice contre une secte.CH :La loi introduit une nouvelle notion, le délit de " manipulation mentale". Comment définir cette notion juridiquement?
A.V : Si on cherche une définition précise en faisant appel à des psychiatres, on est certain de se lancer dans des débats interminables. En fait, ce n'est pas si compliqué. On dira qu il y a manipulation mentale en cas d'utilisation de techniques de persuasion mentale, ou de pressions répétées pour créer une emprise psychologique. Par exemple, certaines sectes utilisent la PNL, la programmation neurolinguistique, qui est une technique de persuasion particulièrement efficace. Chez Hare Krishna, on diminue la volonté des adeptes en les sous?alimentant en protéines ou en interrompant leur sommeil en pleine nuit. La secte pourra donc être condamnée si elle applique ces procédés à des enfants.La loi qui manquait.
CH : Pourrait-on attaquer les religions pour "manipulation mentale" ?
A.V : Certains s'en inquiètent. Mais c'est absurde. En vérité, la notion n'est pas nouvelle. La loi ne fait que reprendre un texte vieux d'un siècle sur la séparation entre I'Église et l'État. Ce texte sanctionne " toute personne qui cherche a faire pression sur un tiers pour l'amener à avoir des convictions religieuses qu'il n'avait pas ".
Seulement, cette rédaction de 1905 concerne seulement les organisations religieuses. Or, aujourd'hui, 80 % de l'action des sectes s'exprime au travers d'associations qui se réclament de la formation professionnelle ou de la psychanalyse. La nouvelle loi reprend l'ancien texte, mais en le généralisant de manière qu'il puisse s'appliquer à une secte qui se cache derrière une école de yoga.CH : invoquant la " manipulation mentale", sera-t-il possible d'attaquer le journal télévisé de TF1, le pape, ou les religions prosélytes comme les protestants évangélistes?
A.V : La loi s'applique aux sectes, mais pas aux religions, ni aux organisations qui respectent les principes démocratiques. Une secte est définie par un certain nombre de critères, comme le secret dont elle s'entoure, l'obéissance à un gourou ou le caractère totalitaire du dispositif. On sait aussi qu'une secte s'adresse en priorité aux personnes en situation de fragilité.
Quant au prosélytisme, ce n'est pas la même chose, il repose sur la conviction, pas sur la contrainte. Si une plainte était déposée à rencontre de TF1 pour manipulation mentale, il reviendrait au juge d'en apprécier le bien-fondé. Mais je ne crois pas que cela tienne!CH - Pourra-t-on empêcher une secte de s'installer dans une ville ?
A.V : Rien ne s'oppose à l'installation d'une secte, a priori. Cela irait à l'encontre du principe de liberté. Si, par exemple, une secte argentine veut s'installer, elle sera jugée sur son comportement pas sur sa doctrine. Du moins tant qu' elle n'aura pas développé de propagande hostile aux droits de l'homme ou de l'enfant. La nouvelle loi apporte tout de même une restriction : une secte ne pourra pas s'établir à moins de cent mètres d'un endroit "sensible" , comme un hôpital, une maison de retraite ou une école.La plus grande secte du monde : les Etats-Unis
CH : Un jour, vous avez dit que les sectes sont plus performantes aujourd'hui qu'avant. Qu'est-ce qui vous permet de dire cela ?
A.V :Les sectes utilisent des moyens de plus en plus sophistiqués, qu' il s'agisse de techniques d'infiltration ou
d' outils informatiques? Et elles bénéficient de soutiens extrêmement puissants. Par exemple, dès qu'on porte plainte contre une secte, elle obtient le soutien du gouvernement américain. Ce n'est pas?un hasard.
Derrière beaucoup de sectes, on trouve les Etats-unis. Par exemple, Bill Clinton a accordé son soutien public à la Scientologie, et ses félicitations à Moon à l'occasion de son anniversaire. On n'imagine pas cela en France : c'est comme si Chirac soutenait publiquement Hare Krishna !CH : Comment expliquez-vous ce soutien des Etats-Unis aux sectes ?
A.V :Les Etats-unis n'ont jamais été dans une période historique aussi favorable, car ils ils n' ont personne en face. Ils en sont conscients, mais ils savent aussi que leur puissance ne pourra que décliner, car d'autres forces d'opposition risquent d'apparaître. Dès lors, les sectes constituent un moyen de renforcer tous les avantages possibles, par exemple en permettant d'infiltrer les États. Ce n'est pas un hasard si nous avons découvert des adeptes de sectes dans certaines industries très "sensibles".France :Scientologie
Libération, 29 juin 2000, par Clarisse Chassagneux Les ouvriers envoient au diable leur PDG
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Ses convictions de scientologue avaient mis en péril l'entreprise. La grève a payé.
Pierre Auffret et sa sciento n'auront ni not' tête ni not' peau. La banderole indique l'entrée de Parangon SA, en grève depuis jeudi pour une unique et radicale revendication, le départ de son fondateur, PDG et actionnaire majoritaire.
En ce lundi au soleil, les grévistes attendent devant les bâtiments les résultats d'une nouvelle négociation. Deux hommes montent une tente - On l'appellera le camping Mandarom-les-Flots.
Le conflit couvait depuis plusieurs mois dans cette société qui emploie 65 salariés pour réaliser des prototypes de moules pour l'industrie. Depuis qu'il est apparu que Pierre Auffret avait, en dix-huit mois, versé 1 million de francs à diverses officines liées à la Scientologie pour des tests d'évaluation, des formations professionnelles, voire pour de simples avances sur des contrats à venir.
Dans un premier temps, le conseil d'administration avait demandé le remboursement de ces sommes, l'Eglise de scientologie elle-même a ainsi reversé
489 744,50 francs. En mars, l'entreprise, en pleine expansion, frôle le dépôt de bilan, et le conseil d'administration révoque le PDG. Un conseil d'administration pourtant composé de ses proches, son épouse, son père, son beau-père, et du directeur commercial de Parangon, Ronan Perennou, actionnaire minoritaire, qui est alors nommé à sa place. Sa famille n'est pas scientologue, ils ont voulu lui faire un électrochoc , analysent alors les salariés face à cette décision. Pendant un peu plus de trois mois, l'ex-PDG reste au sein de l'entreprise avant d'en reprendre la tête, il y a deux semaines,Ronan Perennou ayant renoncé à son poste tant qu'Auffret restait majoritaire.Dès son retour aux affaires, le PDG entreprend de licencier son éphémère prédécesseur, ce qui lui vaut, en retour, un vote de défiance des employés et cette grève, la première dans cette société fondée en 1986. On ne veut plus qu'il reste dans l'entreprise, on ne peut plus le supporter physiquement , affirment certains salariés. Pourtant, quand ils évoquent leur patron, ils disent Pierre . Ici, on se tutoie dès l'entretien d'embauche , l'homme est gentil, jamais agressif . C'est peut-être parce que c'est un gentil, un faible, que la Scientologie l'a embobiné , remarque une employée. Ici, le syndicalisme, CFDT, n'a fait son apparition qu'à la faveur de la négociation sur les 35 heures, l'ambiance de travail était bonne .
Exaspération. Pierre Auffret, qui ne fait pas mystère d'être catholique et scientologue , serait entré dans l'Eglise en 1993, si l'on en croit un «rite de purification facturé à l'entreprise à cette date. Et peu à peu, ses appels aux expertises de la Scientologie se sont multipliés.
Entre compassion pour l'homme et exaspération envers le patron scientologue, les employés ne décrivent pourtant pas de prosélytisme direct. Tout en affirmant que ceux qui avaient refusé les formations ont été licenciés. Et que les augmentations de salaires se sont fait attendre, alors qu'il y avait de l'argent pour la Scientologie.
Ils décrivent surtout un homme à la dérive - Il a perdu ses moyens depuis septembre. Il n'est plus sur terre, il est virtuel. Vendredi, au deuxième jour de la grève, Pierre Auffret aurait dit à trois salariés: Hier était un jour de mensonge, aujourd'hui est un jour de vérité, ceux qui m'aiment me suivront. Faites passer le message.
L'homme, en tout cas, n'a cessé de faire volte-face dans les négociations, semblant perdu face à une revendication qui lui demande, ni plus ni moins, de vendre son entreprise. Tellement instable que, vendredi, des grévistes ont demandé à la gendarmerie de venir sur place pour parer à toute éventualité, après que leur patron se fut enfermé dans son bureau et eut bloqué les accès aux bâtiments.
Médiation. Mardi en fin de matinée, les employés ont repris le travail. La veille, après un nouvel accord avorté, la CFDT avait demandé la médiation du Medef, qui a convaincu Pierre Auffret de modifier le capital pour céder sa place.
Japon : Secte AUM
AFP , 29 juin 2000, par GDH La justice japonaise a condamné à mort jeudi un responsable de l'ex-secte Aum
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TOKYO , La justice japonaise a condamné à mort jeudi un responsable de l'ex-secte Aum Yasuo Hayashi, accusé d'avoir participé à un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995 qui avait tué douze personnes, a-t-on appris de sources judiciaires.
Il s'agit de la deuxième condamnation à mort d'un adepte de l'ex-Aoum, rebaptisée récemment Aleph. Au Japon, la peine capitale est appliquée par pendaison du condamné. Hayashi, 43 ans, surnommé la "machine à tuer", avait reconnu au cours de son procès avoir répandu du gaz sarin, une substance mortelle, dans le métro mais il avait affirmé qu'il n'avait fait qu'obéir aux ordres et qu'il ne pouvait pas refuser.
France : Krishna
Voix du jura semaine du 29 juin 2000, par Jacqueline Montalli Krishna le retour ?
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A Châtenois il semblerait que l'Arche-Novum de la conscience de Krishna redémarre.
Une nouvelle "société à responsabilité limitée" vient d'être constituée. Son siège à Chatenois. Son objet social ? Des gîtes, des chambres d'hôtes, des tables d'hôtes (avec cuisine végétarienne) jusque là rien de bien étonnant dans un département touristique et "nature" comme le Jura.
En revanche si l'on poursuit la lecture de l'annonce légale parue dans nos colonnes, on peut s'interroger : " animation de réunions et formations relatives à la qualité de vie et au bien être physique et mental...."
Et enfin, on comprend mieux quand ont apprend que le gérant de cette SARL dénommée Arche-Novum n'est autre que M. Giovanni Proietto demeurant à Zürich, un homme d'ailleurs charmant, et que ces nouveaux équipements "touristiques" seront aménagées au château de Bellevue, à Chatenois.
On pourra également y acheter des"produits artistiques, artisanaux et naturels... Seront organisées des manifestations culturelles...".
Conseils spirituels.
Voilà qui ravive tout à coup les souvenirs des habitants du village. " Arche-Novum, on connaît ! Le groupe qui habitait le chàteau il y a quelques années avait un discours plutôt "hard": "la société est pourrie, il faut la remettre d'aplomb".
Qu'est-ce que l'Arche Novurn ? Il s'agit d'un Centre pour la recherche concernant l'avenir et un mode de vie alternatif. Et plus précisément, c'est une partie du village Bhaktivedanta de Dole... pouvait-on lire dans une brochure internationale de Krishna datant d'août 1997. Ce village védique offre à ses visiteurs une multitude de possibilités, comme, par exemple, la fréquentation de séminaires, de conférences, de stages , une nourriture saine, une cuisine végétarienne, une agriculture biologique, des conseils spirituels et le management modern.... La vision de l'Arche-Novum dépend d'hommes idéalistes qui collaborent avec une âme de pionnier et plein d'initiatives personnelles C'est ainsi que le travail coopératif rend possible une vie sociale paisible et un épanouissement individuel.
1728 fois "hare Krishna"
L'Arche-Novum est un lieu d'hébergement mis en place par l'association internationale pour la conscience de Krishnallerl (AICK). Cette association est répertoriée parmi les sectes et pas des plus "gentilles" . Des témoignages recueillis sur la journée type d'un adepte de AICK en disent long sur les pratiques : 11 heures de travail et 6 heures de méditation par jour. On sait aussi qu'un adepte doit chanter 1728 fais par jour"Hare Krishna".
Tout cela ne nous dit ce qu'il en est du futur projet de Giovanni Proietto. Il n'a pas été possible de le joindre pour le lui demander. Au Château de Bellevue, une femme signalait qu'il n'était pas en Europe actuellement et que personne ne pouvait répondre à mes questions.
Et qu'en pense-t-on, du côté de Chatenois ? Le maire, Philippe Blanchet préfère attendre d'avoir plus de précisions pour se prononcer.
II faut dire qu'il n'a pas eu la vie facile, avec Krishna. On se souvient par exemple, que, alors qu'il venait d'être élu maire en 1995, il a dû faire démolir une: maison bâtie sans permis de construire.
France : GEPM
Paris Normandie, 29 juin 2000 par Véronique Bau. Procès du Groupement au tribunal correctionnel d'Evreux
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Peines de prison avec sursis requises contre le trio dirigeant.
Le procès au tribunal correctionnel d'Évreux des quatorze anciens salariés du. Groupement, l'ex GEPM basé à Fleury-sur-Andelle jusqu'en 1995, s'est terminé. hier, avec un jour d'avance sur le plan d'audience initialement prévu.
A l'encontre des trois principaux associés de l'ancien PDG , Jean Godzich, Thierry. Vavasseur, Lionel Charles et Michel Labasor, le procureur Marie-Christine Plantin a requis la peine de quatre mois de prison avec sursis, assortie de 30.000 francs d'amende. Pour les onze autres prévenus, la peine proposée au jugement du tribunal est de 25.000 francs d'amende dont la moitié avec sursis.
L'infraction reprochée par la justice à ces hommes et femme, à la suite de centaines de plaintes arrivées au TGI d'Évreux à partir de 1992, est réprimée par une loi de 1953 renforcée par un texte de 1989 qui déclarent illicite la vente pyramidale. Elle est fondée sur un enrichissement géométrique, lui-même basé sur le nombre de consommateurs vendeurs recrutés dans le réseau. "Dans ce système, la chaîne de distribution est un leurre: la pyramide arrivant à saturation, seules les personnes à la tête du système vont en bénéficier", a souligné la magistrate.
"Lignée" .
Avocat de la partie civile pour l'association de consommateurs UFCS (Union féminine civique et sociale), Me Jérôme Franck a souligné la différence entre la vente multiniveau licite, véritablement fondée sui la commercialisation des produits et la satisfaction du client, et la vente. pyramidale illicite, basée sur des gains: aléatoires liés au recrutement d'une "lignée".
C'est un des mots qu'employaient les anciens membres du Groupement européen des professionnels du marketing dans leur riche jargon. Au temps de la splendeur du GEPM, chacun pouvait espérer devenir Ambassadeur, Excellence; Diamant. Mais les 50.000 mandataires recrutés en quelques années (et peut-être jusqu'à 300.000 .. compte tenu du turnover), comme bon nombre des 1300 distributeurs centraux n'ont pas atteint la richesse promise à grand renfort de cassettes, brochures, séminaires et autres week-ends de rêve.
Spot télé
"La progression fulgurante du chiffre d'affaires (jusqu'à 800 millions de francs) est révélatrice à cet égard,, tout comme l'effondrement du GEPM, tout aussi rapide, à partir du moment où il a rencontré des difficultés pour recruter", a plaidé Me Jérôme Franck, avant de réclamer
500 000 F de dommages et intérêts au nom des plaignants et une diffusion télévisuelle du jugement."Saturation, quelle saturation, il n'y en a jamais eu!", 'a rétorqué Me Jean-Claude Nowak, avocat de la défense. "Ni saturation ni stocks, le GEPM c'était 2000 références de produits de consommation courante: Une réalité économique et une activité commerciale simplement fondée, sur un mode nouveau. Un des plus gros employeurs de l'Eure, qui a bénéficié de l'attention de toutes les autorités", a martelé le défenseur.
Le procureur ayant écarté tonte présomption de manipulation mentale dans son réquisitoire, Me Nowak a balayé d'un revers de manche l'accusation de secte. Pour ne retenir qu'un "concept très américain dans le comportement.." Le jugement a été mis en délibéré au 26 juillet.
France :Sectes
Le Monde, 30 juin 2000, par Henri Tincq Où passe la frontière entre une secte et une religion
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Viols, tortures, mariages forcés, privations de nourriture, de sommeil, de soins : la litanie des plaintes récemment enregistrées au tribunal de Dallas (Texas) contre la secte Hare Krishna rappelle, s'il en était besoin, que les drames provoqués par les sectes sont quotidiens. Ils ne se réduisent pas au théâtral plongeon dans la mort, prémédité et consentant, des adeptes du Temple du peuple au Guyana (1978), de l'Ordre du Temple solaire en Suisse (1996), de l'Eglise des dix commandements de Dieu en Ouganda en mars. Spectaculaires ou non, les tragédies se répètent.
La crainte de ne pas être à la hauteur d'un tel mal hante les autorités de pays qui tâtonnent encore entre le respect de leurs traditions libérales, démocratiques et la nécessité de frapper fort.
Pourtant, qui ne souscrirait à l'urgence de réprimer férocement une nébuleuse sectaire plus insaisissable que jamais, mieux équipée en moyens juridiques de riposte, disséminée, infiltrée, moins « visible » que dans les années 6o, quand le paysage sectaire était dominé par les grandes «multinationales» du Révérend Moon, des Enfants de Dieu de David Berg et, déjà, de la Scientologie de Ron Hubbard ?
Le débat ne porte plus aujourd'hui sur la légitimité de la répression, mais sur ses moyens et ses limites.
La France a franchi un seuil avec l'adoption. par les députés, jeudi 22 juin, d'une proposition de loi défendue par la socialiste Catherine Picard, destinée à renforcer « la répression contre les groupements à caractère sectaire ». Ce texte doit être encore examiné par le Sénat, mais, en jetant les bases d'une législation répressive spécifique, il rompt le consensus qui semblait régner depuis le rapport parlementaire Gest-Guyard de 1996. Celui-ci jugeait suffisamment dissuasif l'arsenal des mesures fiscales, sociales, éducatives, sécuritaires et soulignait que le dispositif français péchait surtout par le laxisme des administrations chargées de l'appliquer. Il estimait que les groupes sectaires devaient être poursuivis comme n'importe quel groupe ou association, pour toute infraction au droit commun. Ni plus ni moins. R
RISQUES DE DÉRAPAGES Défendu à l'Assemblée, l'amendement qui vise à introduire dans le code pénal un délit de «manipulation mentale» illustre les excès de la lutte contre les sectes. Elisabeth Guigou a émis des réserves sur cette disposition dont l'adoption placerait la France loin devant ses voisins. Pour ne prendre qu'un exemple, dès 1981, l'Italie avait éliminé, à la demande de sa Cour constitutionnelle, le délit de « plagio » (dépendance), remontant à l'époque mussolinienne, en raison de son caractère trop vague. Certes, le défit de manipulation mentale pourrait être l'arme fatale pour frapper ce qui est au cour de la dépendance sectaire. la relation d' « envoûtement » entre des gourous paranoïaques et des sujets psychiquement fragiles. Mais les risques de dérapage sont graves. Sur quels critères va-t-on décider - et qui va le faire ? - que tel groupe « poursuit, comme dit la proposition, des activités ayant pour but ou pour effet de créer ou d'exploiter la dépendance psychologique ou physique des personnes » ? S'en tiendra-t-on à la liste des 173 sectes du rapport parlementaire de 1996, qui a jeté la vindicte, à la suite d'investigations bâclées, sur des groupes ésotériques ou chrétiens sans rapport avec des sectes criminelles comme l'Ordre du Temple solaire ou la Scientologie ? ou utilisera-t-on le Dico des sectes publié par le Centre de lutte contre les manipulations mentales(CCMM), qui amalgame aussi des groupes aux agissements sectaires avérés et des associations comme les Focolaris, les Béatitudes, le Chemin neuf et autres communautés charismatiques, reconnues de longue date par l'Eglise catholique ?
Dans un Etat laïque qui ne « reconnaît » aucun culte, où passe la frontière entre le groupe «religieusement correct» et la secte?
Si la société française tolère les pratiques ascétiques de la vie cloîtrée -jeûne, levers nocturnes, retraites fermées, pauvreté, chasteté et obéissance absolues-, au nom de quoi les interdire à d'autres associations ?
ORGANISMES IMPARTIAUX Aux Etats-Unis et dans les enceintes internationales, d'habiles campagnes menées par de grandes sectes tentent de faire naître un soupçon sur la capacité de la France à faire respecter les règles de la liberté religieuse. C'est évidemment injuste et excessif. Mais aura-t-on dit cent fois que la Scientologie « infiltre » le Conseil de l'Europe ou la Fédération internationale d'Helsinki pour les droits de l'homme (IHF) qu'on ne sera pas quitte des critiques adressées dans ces tribunes à la France. Ainsi le choix de la création d'une « mission interministérielle de lutte contre les sectes » a-t-il surpris nos partenaires: le Conseil de l'Europe vient de rappeler que des pays comme la Belgique, l'Autriche, la Suisse, l'Angleterre, l'Italie ont fait le choix d'organismes plus impartiaux et contradictoires, de type « observatoire des sectes ».
En France aussi, la vivacité du climat antisectes inquiète de plus en plus ceux qui, par exemple dans les Eglises protestantes, fortes des leçons de l'histoire, militent pour la protection des minorités. «La liberté religieuse ne se divise pas », vient de rappeler Jean-Arnold de Clermont, président de la Fédération protestante, devant une assemblée d'Eglises évangéliques et baptistes souvent amalgamées avec des sectes.
L'Eglise catholique a également émis de vives réserves sur la proposition de loi votée à l'Assemblée nationale. Pour son spécialiste, le Père Jean Vernette, la création d'un délit de « manipulation mentale » risquerait de servir de fusée porteuse à une lutte antireligieuse. Aux Etats-Unis des formes de tolérance (pour la Scientologie par exemple), jugées excessive en France, viennent d'une culture politique fondée sur l'égalité des groupes religieux. En Italie, le poids du catholicisme, principal facteur de régulation religieuse, rend marginal celui des sectes. En France, la régulation religieuse n'est plus, assurée comme hier par l'affrontement entre catholicisme et laïcisme (la « guerre des deux France ») et l'émergence de groupes nouveaux, parfois radicaux, inquiète. Faut-il pour autant traiter comme une pathologie de la société française des phénomènes normaux de la modernité religieuse ? On n'en corrigera pas les excès par une politique de « tout-répressif ».
Japon : Sôka Gakkai
Site web : 30 juin 2000 La Sôka gakkai pirate le net
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Cette puissante et dangereuse secte japonaise qui compte près de 10 millions d'adeptes au Japon se serait appropriée tous les noms de domaine susceptibles d'être utilisés par ses ennemis jurés, les bouddhistes traditionalistes japonais localement connus sous le nom de "Nichiren Shoshu".
Ainsi, les internautes croyant entrer en contact avec Nichiren Shoshu, tombent systématiquement sur des sites web attaquant cette religion. rappelons que la secte Sokka Gakkaï est implantée en France et fait de plus en plus parler d'elle dans les médias. Ce fut notamment le cas dans une édition du mois de juin 2000 de l'émission " Envoyé Spécial ". Dans son livre " Le renseignement ", le commissaire des RG Brigitte Henri dénonçait les activités suspectes de cette secte ayant acquit à grands frais des domaines de prestige dans les environs de Paris.
L'Est Républicain, 30 juin 2000, par Laïd SammariFrance :Scientologie
" Je ne suis pas scientologue
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La juge Paule Morracchini décide de sortir de son silence pour se défendre contre des pratiques intolérables dont elle estime être victime.
Elle réagit face à l'action menée par la ministre Elisabeth Guigou qui a saisi le Conseil Supérieur de la Magistrature afin de diligenter une enquête sur ses méthodes d'instruction dans le dossier de l'Eglise de Scientologie.
La juge s'indigne d'apprendre cette poursuite disciplinaire par voie de presse, avant qu'une notification ne lui ait été adressée. Elle indique également que la ministre aurait envisagé de la poursuivre avant même de lui avoir demandé de fournir ses observations.
Face aux irrégularités qui lui sont reprochées, notamment la disparition d'une partie des pièces du dossier, elle se demande pourquoi la Chambre d'accusation ne l'a pas destituée de l'instruction du dossier.
Elle s'inscrit également en faux contre les rumeurs qui prétendent qu'elle est scientologue, ce qu'elle qualifie de ''calomnie pure'' et de ''mensonge''.
Soumise à l'obligation de réserve, elle affirme ne pouvoir se défendre et considère ces procédés, mêlant rumeurs et manipulation, contraires aux règles que les magistrats sont censés appliquer : le secret, la présomption d'innocence, le contradictoire.
La juge, qui risque une sanction disciplinaire allant de l'avertissement à la révocation, a reçu le soutien de ses confrères qui lui ont manifesté un élan de solidarité.