(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière.
France : Témoins de Jéhovah
Les Témoins de Jéhovah forment les médecins
Michel Marjollet, 2 janvier 2000
La secte, épinglée par deux rapports parlementaires nargue effrontément la Mils ( Mission interministérielle de lutte contre les sectes) Voici de nouveau l'annonce d'un colloque à destination. du monde médical qui aura lieu les 28 et 29 mars 2000 au Palais du Pharo à Marseille.
Ce colloque (en attente d'une accréditation au titre de Formation Médicale Continue auprès du Collège Français des Anesthésistes-Réanimateurs.) est organisé directement par les Témoins de Jéhovah par le biais de leur association A.M.S. (Association Médico-Scientifique d'information et d'assistance du malade.).
Les inscriptions sont ainsi directement recueillies par la secte. Parmi les animateurs de cette future manifestation nous retrouvons les fidèles représentants de la secte, A. GARAY, A. NAJAND et de GUILLENCHMIDT.
Certains pontes de la médecine et de la magistrature sont aussi régulièrement présents dans ce type de réunion manouvrée par la secte, (ex: Pr. Ch. CONSEILLER, Pr. J.-F. BARON, F-J. PANSIER.). Le Dr F.-X. LEANDRI du Conseil départemental de l'Ordre de Marseille nullement gêné par le patronage de ce colloque par une secte qui prône plus que jamais le refus de transfusion de sang est cité parmi les orateurs.
Sur le sérieux de l'organisation jéhoviste, faut-il rappeler que ses dirigeants professent encore que l'humanité a été crée il y a 6000 ans ignorant toutes les données historiques, archéologiques et scientifiques démontrant aujourd'hui l'aberration simpliste de cette affirmation.
En quoi la science médicale a-t-elle besoin d'une secte pour faire avancer ses recherches par ailleurs fort légitimes ?
Comment l'Ordre des Médecins peut-il mettre régulièrement en garde ses praticiens sur le danger des sectes et cautionner ce type de manifestation en trompe l'oil
Papouasie-Nouvelle Guinée : Sectes
Une secte de Papouasie-Nouvelle Guinée pensait que le soleil n'allait pas se lever le 1er janvier. Les fidèles de "l'Eglise de l'Arc-en-ciel" ont tout abandonné pour construire des maisons adaptées à une vie sans soleil, ainsi qu'un bâtiment collectif baptisé la "Maison noire". Le dirigeant a été arrêté. La police l'a invité à faire la lumière sur ses comptes en banque.
France : Scientologie
Le Tribunal de Paris a condamné hier l'Etat français en raison de la disparition, constatée en octobre 1998, d'une partie d'un dossier judiciaire sur l'Eglise de scientologie.
Il estime que le juge d'instruction Marie-Paule Moracchini est en faute puisqu'elle n'avait pas établi de copie des pièces, " faute inexcusable " selon le jugement.
L'Etat devra verser 20 000 F de dommages et intérêts à deux anciens adeptes devenus parties civiles.
Dans ce dossier ouvert il y a dix ans, seize personnes, dont d'anciens dirigeants de la Scientologie et son porte-parole actuel, sont poursuivis pour " escroquerie et exercice illégal de la médecine ". L'enquête administrative, diligentée par le ministère de la Justice, n'a pas permis d'élucider le mystère de la disparition des dossiers.
France :Témoins de Jéhovah
Médecine et chirurgie sans transfussion
TEMOINS DE JEHOVAH ET CONFERENCES EN TROMPE-L' OEIL LES VRAIES QUESTIONS : COMBIEN D'ADULTES ET D'ENFANTS MORTS POUR AVOIR REFUSE UNE TRANSFUSION DE SANG ? COMBIEN D'ADULTES ET D'ENFANTS MOURRONT DEMAIN ? QUI SONT LES RESPONSABLES ? |
Michel MARJOLLET , le 6 janvier 2000 Extrait du site officiel des témoins de jéhovah
"Médecine et chirurgie sans transfusion " .La campagne s'amplifie: 20 millions de périodiques distribués en janvier.
Louviers, 06 janvier 1999. La campagne Médecine et chirurgie sans transfusion
L'alliance des compétences au service du patient menée par le Bureau d'Information des Témoins de Jéhovah va connaître un nouveau développement.
Inaugurée par une série de 21 conférences scientifiques présentées par des médecins à Caen, Rouen, Lille, Poitiers, Limoges, Clermont-Ferrand, Rennes, Nantes, Tours, Nice, Marseille, Lyon, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Nancy, Reims, Besançon, Dijon et Paris, du 5 octobre au 18 novembre, la campagne va s'amplifier dans les premiers jours de l'an 2 000 par la diffusion d'un million de périodiques.
Dans son numéro du 8 janvier, tiré à plus d'un million d'exemplaires, Réveillez-vous ! titre " Médecine et chirurgie sans transfusion - Une discipline en plein essor ". Une même revue étant lue par plusieurs personnes, des millions de Français liront cet article qui s'inscrit dans le prolongement de la campagne menée en France depuis le 5 octobre dernier. II révèle que " plus de 90 000 médecins dans le monde ont fait savoir qu'ils étaient disposés à soigner les Témoins de Jéhovah sans avoir recours au sang ".
L'un d'entre eux le Dr Joachim Boldt, professeur d'anesthésiologie à Ludwigshafen en Allemagne déclare : " La chirurgie sans transfusion présente un intérêt non seulement pour les Témoins de Jéhovah, mais pour tous les patients. Je pense que tous les médecins devraient l'adopter."
Nombre de praticiens souhaitent recourir aux techniques alternatives à la transfusion de sang allogénique pour plusieurs raisons. Le don du sang est en baisse, au point que des hôpitaux en manquent à certaines périodes de l'année. Un nombre croissant de patients demandent qu'on ne recourt pas à transfusion sanguine. Les médecins désirent éviter les complications post-transfusionnelles et les hôpitaux veulent se protéger d'éventuelle poursuites judiciaires. Si on ajoute à cela l'étude menée par le professeur T. Rosengart au Cornell Hospital de New York qui révèle une économie de 6 000 à 18 000 F par patient en chirurgie cardiaque lorsque l'approche sans transfusion est appliquée, on comprend que les techniques alternatives présentent un intérêt réel pour tout le monde, y compris pour la sécurité sociale.
Médecine et chirurgie sans transfusion restent des thèmes d'actualité. Revue de grande diffusion, Réveillez-vous ! se propose d'informer le grand public de l'existence des techniques d'épargne sanguines, pour le bien de tous.
France :ACC
Attention, entreprise sous influence
Politis, n° 582, 6 janvier 2000, par Gérard Larnac.
Le monde de l'entreprise, terrain privilégié pour le développement du mouvement sectaire ?
L'exemple d'ACC, association classée " secte " par un récent rapport parlementaire, est édifiant.
Déstabilisation psychologique, procédés manipulatoires, autocritique publique et culpabilisation collective il se passe décidément de drôles de choses à la société Essor.
D'autant que le nom de cette société des Hauts-de-Seine, spécialisée dans la distribution de produits optiques, est cité à de nombreuses reprises dans un récent rapport parlementaire sur les sectes et l'argent (Rapport n° 1687 du 10 juin 1999).
Et que neuf salariés d'Essor, pour s'être inquiétés des dérives de leur entreprise, ont été licenciés et seront fixés sur leur sort, le 10 janvier, au tribunal de prud'hommes.
En mai 1996, l'émission de Charles Villeneuve " Le Droit de savoir ", sur TF1, faisait état d'une " secte d'un nouveau genre ", ACC (Au Cceur de la Communication). Un nom était même prononcé, celui de Claire Nuer, opticienne et compagne de Sam Cohen, directeur de la société... Essor.
L'histoire de Claire Nuer n'est pas banale. Depuis 1982, cette
fille de déporté se sait atteinte d'un cancer à 1'oei1 droit. Elle est alors
une malade à qui la médecine
" officielle " ne laisse aucun espoir. Mais elle a entendu parler d'un
certain docteur Carl Simonton, que ses confrères tiennent d'ailleurs pour un
parfait charlatan, mais dont les théories, en privilégiant l'aspect psychologique
des pathologies, lui correspondent bien: guérir, pour lui, est avant tout affaire
de volonté.
Dotée d'une forte personnalité, elle décide elle aussi de se battre elle adhère aux théories de Simonton et suit sa psychothérapie, jusqu'à devenir elle-même diplômée du Simonton Cancer Center (Californie).
Apparemment guérie de son mélanome et dotée d'une nature partageuse, elle prétend désormais faire profiter l'humanité tout entière des bienfaits dont elle a bénéficié. De retour en France, elle crée en 1989 une association " à vocation humanitaire ", oeuvrant dans " le domaine du dialogue, de la résolution de conflit et de l'amélioration des relations humaines " : ACC (à cette époque, ACC signifie Association Clarté et Confusion (sic !) pour devenir, en 1991, Au Coeur de la Communication).
Le programme des stages s'étoffe peu à peu.Ils sont signés désormais Institut International ACC, dont les cofondateurs ne sont autres que Claire Nuer et Sam Cohen.
Aux Etats-Unis, ACC se fait connaître sous le nom de " Learning as leadership ". Les formations se déroulent à Paris, Montréal et San Francisco, et attirent plusieurs milliers de participants. Des formations apparemment banales à l'époque du New Age : " Créer sa vie ", " Au-delà de nos limites ", " Transformer les attitudes mentales ", " Rendre les individus actifs et responsables ", " Se libérer des habitudes et du passé ", " Apprendre à mettre en pratique le dialogue, la vision partagée, l'apprentissage en équipe ", " Donner vie à ses rêves ".
Les thèmes, s'ils fleurent l'idéalisme et l'utopie, n'ont rien
de bien original. Les années 80 sont passées par là et l'on ne jure plus que
par la " motivation " et le
" développement personnel ". Il est alors de bon ton de participer à
des " stages extrêmes ", de sauter des ponts accroché à un élastique,
de marcher sur des braises...
Déstabilisations psychologiques
Dans cette loufoquerie généralisée, les méthodes ACC ne détonnent guère. De très sérieux périodiques spécialisés dans la vente et le marketing n'hésitent pas à recommander à leurs lecteurs les séminaires que propose l'association.
D'autres supports connus dans le domaine cette fois de la santé
et de la beauté vantent telle formation destinée à perdre du poids ou à arrêter
de fumer. ACC ratisse large. Mais l'altruisme dont elle se réclame s'accompagne
de méthodes pour le moins discutables : d'après Lejournal de Montréal du 26
septembre 1996, le stage
" Au-delà de nos limites " a suscité des plaintes de la part de plusieurs
participants : " Les plaintes reçues concernaient principalement le contrôle
exercé sur les participants, le manque de respect à leur égard. . . ". Les
plaignants font état de déstabilisations psychologiques dont ils auraient été
l'objet.
Les séances de culpabilisation publique sont particulièrement mal vécues.
Autre point obscur, le domaine de la neuro-psycho-immunologie qu'ACC n'hésite pas à aborder, devant tous les collègues réunis; on se culpabilise, on pleure, se targuant " de nouvelles approches thérapeutiques dans le cancer et le sida ".
En 1996, un très officiel rapport parlementaire belge définit ACC ainsi : " ACC est une secte "new age" de type thérapeutique. " " En fait, poursuit le rapport, les techniques de communication appliquées par le groupe ne sont rien d'autre que des techniques de manipulation. "
A la suite de l'émission de TF1, la pression médiatique devient telle qu'elle contraint ACC à fermer son siège parisien pour se fixer à San Francisco.
Les spécialistes croient alors que l'association a cessé ses activités. Mais pendant ce temps, la société Essor a connu une belle progression de son chiffre d'affaires. L'ambiance y semble " familiale et sympathique ". Au centre de la stratégie : l'esprit d'équipe. Pourtant, les méthodes de travail sont volontiers décrites par la direction ellemême comme " tout à fait particulières ". " Etre une société différente " est d'ailleurs un principe revendiqué haut et fort par son directeur Sam Cohen.
Là encore, rien à dire : les manuels de marketing nous ont appris que face à la concurrence, la recherche d'une véritable différence était gage de performance pour l'entreprise.
"Faire craquer les plus fragiles"
Toutefois, depuis la diffusion de l'émission télévisée de TF1, les salariés s'interrogent. Les langues se délient. Chacun se demande avec appréhension s'il ne fait pas partie d'une société vraiment trop différente. Ainsi de Jean-François, jeune commercial nouvellement recruté. Il est pourtant un professionnel heureux de la nouvelle orientation qu'il vient de donner à sa carrière. Son patron lui témoigne de l'estime, les produits sont bons, la paie aussi. Mais il est rapidement alerté par l'étrangeté et la fréquence de certains séminaires de réflexion. Le constant mélange des genres entre a le privé et le public, l'affectif et le professionnel, l'ésotérique et le commercial, commence à éveiller ses soupçons.
A l'instar d'autres affaires, les victimes se sont tounées vers les tribunaux. C'est qu'à l'instar des stages ACC, au cours des réunions " de travail ", on joue beaucoup avec le pathos. " On recherche l'émotion pour faire craquer les gens, d'abord les plus fragiles pour enclencher le processus, explique Jean-François. On doit avouer ses souvenirs les plus douloureux, ses faiblesses, ses complexes, devant tous les collègues réunis; on se culpabilise, on pleure. Tout est filmé en permanence par un membre d'ACC Et l'on va jouer à ça pendant deux ou trois heures. En six mois, nous avons dû suivre une vingtaine de ces stages. "
La technique est simple. A partir de la mise en contact de chaque individu avec sa propre vulnérabilité, ce que rend plus intense et plus dramatique encore l'aspect collectif de la séance, un processus de conditionnement est à l'oeuvre. Il ne s'achèvera que par de solennels engagements écrits vis-à-vis de la Compagnie qui n'ont d'autres buts que de renforcer la cohésion du groupe et la soumission individuelle.
Au début, la difficulté consiste à nommer ce qui se passe, tant cela interloque. "J'étais là pour travailler, je ne voulais pas me mêler d'autre chose, poursuit Jean-Fran çois. On admet beaucoup de choses pour travailler. " " Même moi qui étais présent dans l'entreprise depuis longtemps, je n'ai rien vu venir ", renchérit Jacky, un commercial pourtant aguerri.
Ce moment coïncide aussi avec l'arrivée dans l'entreprise de nouvelles recrues, dont plusieurs prennent rapidement du galon en dépit de l'opposition des cadres: la plupart sont membres d'ACC.
En avril 1998, le directeur de ventes se rend aux Etats-Unis pour suivre un stage ACC. Il en revient passablement traumatisé, au point de donner sa démission quelque temps après.
Puis un séminaire de formation commerciale qui se tient en Tunisie
vire au cauchemar. Menaces de licenciements, confession publique, délations,
repentir, tout y passe. " Cela a été le truc le plus fou de ma vie, se souvient
Jean-François. On voulait nous faire avouer tout ce que nous savions sur ACC.
Chacun devait dénoncer l'autre: qui a entendu parler de quoi et par qui... Nous
y sommes tous passés, pendant trois jours ! A cette occasion, Sam Cohen nous
avait prévenus : "La société Essor va devenir le champ d'expérimentation
des méthodes ACC".Puis nous avons pris des engagements écrits sur notre
attachement à l'entreprise, mais aussi des engagements vis-à-vis d'ACC. Je ne
comprends pas comment j'ai pu faire ça. " Le 17 août, une nouvelle formation
" vente " est prévue au Canet, en présence cette fois de Claire Nuer en personne
qui doit intervenir sur un de ses sujets de prédilection : l'esprit de groupe.
La veille, les neuf commerciaux décident ensemble qu'il est temps d'agir. Prenant la parole en début de réunion, l'un d'entre eux lit à haute voix devant Sam Cohen la lettre que tous ont cosignée. Ils y formulent le malaise profond qui est le leur. Leur licenciement collectif pour " insubordination " s'en suivra.
Le litige est aux prud'hommes.
Quelques semaines seulement après le décès de Claire Nuer, un
rapport parlementaire venait confirmer les craintes des neuf de chez Essor.
La commission d'enquête
" sur la situation financière, patrimoniale et fiscale des sectes ainsi que
leurs activités économiques et leurs relations avec les milieux économiques
et financiers " relève en effet: " Au Coeur de la Communication (ACC)
prétend collaborer avec des chercheurs de haut niveau dans le domaine de la
santé. Elle prétend aussi guérir le cancer et le sida grâce à des séminaires
et à la commercialisation d'élixirs comme le 714X vendu 1 000 francs la bouteille
de 10 cm'. " " L'association a expérimenté ses méthodes au sein de la société
Essor dont Al. Sam Cohen est le directeur général. Plusieurs séminaires animés
par Mme Claire Nuer ont été suivis par des salariés d'Essor. Ils utilisaient
les techniques de développement personnel pour inciter les stagiaires à procéder
à une véritable confession publique. Ces formations ont provoqué un litige entre
les salariés et la direction d Essor "
Ce litige est maintenant devant les prud'hommes qui doivent rendre leur jugement le 10 janvier prochain. On saura alors si ACC et Essor peuvent être empêchées de nuire..
Note : Le jugement rendu le 10 janvier 2000 est en Appel.
Etats-Unis : Scientologie
Ci-dessus, l'une des photos, diffusées par la secte, du raout de Los Angeles.
(source : http://www.lermanet.com/PhotoLIES.htm)
Ce devait être le "triomphe de la spiritualité sur le matérialisme".
Le 28 décembre, au Sports Arena de Los Angeles, l'Eglise de scientologie avait convié ses plus fidèles fervents pour un immense raout.
Trois heures durant, ce fut la fête tout à la gloire du fondateur de la secte, L. Ron Hubbard.
Au micro : l'actuel grand chef lui-même, David Miscavige. Dans la foule, une trentaine de Français, peut-être plus. Deux jours après l'événement, la scientologie, jamais en retard question relations publiques, se fend d'un communiqué. Et diffuse quatre photographies sur l'un de ses webs.
Pour elle, il s'agit de faire une démonstration de force : un stade, 14 000 personnes, 65 pays représentés, un show laser, quatre clichés en panoramique.
Sur son site, une note précise que ces photos pour diffusion par voie de presse.
Mais voilà. Le soir même, vers 22h, un internaute américain, Arnaldo Lerma, 49 ans, ex-cadre de la secte, devenu adversaire, reçoit un tuyau interne à la scientologie. Les photos diffusées sur l'Internet par la scientologie seraient quelque peu étranges.
Arnaldo Lerma vérifie. Et tombe, ici, sur la silhouette d'une femme qui apparaît dans la foule à deux reprises. Là, sur un homme, dupliqué en trois exemplaires, et qui a perdu sa tête lors d'un malencontreux copié-collé. Il y a comme du divin dans ces multiplications.
Aussitôt, c'est l'emballement. Arnaldo Lerma contacte une poignée d'amis, dont le Français Roger Gonnet, 58 ans, lui aussi ancien membre de la secte, lui aussi devenu opposant, et lui aussi internaute (1). Les deux passent leur 31 décembre à télécharger les instantanés et à les disséquer. En "riant" de bon cour, comme l'avoue à Libération Arnaldo Lerma, tant le travail de retouche photographique entrepris par la secte semble grossier. Puis les deux amis optent pour le symbole, et la discrétion.
Arnaldo Lerma : "Nous avons d'abord décidé de ne rien dire et d'attendre que le millénaire commence pour prévenir les internautes." Le 2 janvier, à l'heure du laitier, Arnaldo Lerma, depuis la Virginie, et Roger Gonnet, depuis le Beaujolais, exposent enfin leurs trouvailles sur leurs sites respectifs (2). Et annoncent la nouvelle dans les forums de discussions (3). Pour la scientologie, si soucieuse de son image, tout ça fait mauvais genre. Alors, vive comme elle sait l'être, la secte réagit sur-le-champ. Et supprime les images de son site. En pure perte. Car, déjà, l'affaire a gagné le cercle des internautes adversaires de la scientologie, pour qui le montage photo symbolise les "mensonges de la secte".
Illustrations à l'appui, certains signalent que la pratique est d'ailleurs assez ancienne chez les adeptes de Ron Hubbard (4). Côté scientologie, évidemment, on minimise la portée de l'affaire.
Jean Dupuis, son porte-parole en France, parle de "pétard mouillé". Un membre parisien, qui avait fait le déplacement à Los Angeles, certifie que "le stade était archi-plein".
Quant à l'Eglise mère, à Los Angeles, jointe par Libération, elle reconnaît la bourde. Et pour toute explication, Karin Pouw, sa chargée de communication, avance : "C'est pour des raisons esthétiques qu'un des photographes a ajouté des personnes, parce qu'au moment de la prise de vue, certaines avaient quitté leur siège pour participer à une procession. Ce jour-là, nous étions bien 14 000." Mais Karin Pouw n'a d'autre argument que celui-ci pour expliquer pourquoi ce sont précisément ces photos truquées qui ont été choisies, puis diffusées : "Ce furent les premières à être développées".
(1) Auteur également de la Secte, éditions Alban, 1998, 274 pp.
(2) http://www.lermanet.com/ et http://www.antisectes.net/photos/photosnew.htm
(3) Dont le forum news:alt.religion.scientology
(4) http://www.liberation.fr/quotidien/semaine/
France :Témoins de Jéhovah
[Texte intégral]
L'assocation de lutte contre les sectes UNADFI dénonce une campagne des Témoins de Jéhovah pour des alternatives à la transfusion sanguine, dans un communiqué publié vendredi.
Les Témoins de Jéhovah, qui organisent depuis l'automne des conférences à travers la France pour populariser les alternatives aux transfusions sanguines lors des opérations chirurgicales, ont annoncé leur intention de distribuer dans les prochains jours un million de brochures sur le thème "médecine et chirurgie sans transfusion, une discipline en plein essor".
L'UNADFI (union nationale des associations pour la défense des familles et de l'individu) estime que "les affirmations qui y sont rassemblées, présentées comme étant étayées par des membres du corps médical en grande partie acquis à leur thèse, assénées sans nuance ni réserves, sont dangereuses parce qu'elles font croire que, dans tous les cas, la transfusion peut être remplacée par autre chose, ce qui est faux".
France :Sectes
[Texte intégral]
Cette proposition de la mission interministérielle ne plaît pas au gouvernement. Qui estime l'arsenal juridique suffisant. Alors qu'attend-il -
"Pour dissoudre l'OTS et la Scientologie, argumente Vivien, il suffira d'utiliser la loi About." L'UDF Nicolas About, membre du conseil d'orientation de la Mils, a effectivement fait adopter le 16 décembre par les sénateurs unanimes un texte audacieux.
Il élargit la loi de 1936, sur la dissolution des groupes de combat ou des milices armées, aux associations ou groupes de fait plusieurs fois condamnés pénalement, ou dont les dirigeants le seraient, "et qui constitueraient un trouble à l'ordre public ou un péril majeur pour la personne humaine". Or, justement, cette "loi About" est contestée par le gouvernement. Selon lui, la nécessité d'avoir au préalable des condamnations pénales empêcherait de dissoudre en urgence une secte dangereuse. De surcroît, l'atteinte à l'ordre public portée par un mouvement sectaire n'ayant pas pu être définie, le texte serait inapplicable.
Lorsque l'Assemblée nationale commencera à débattre de la proposition About, le gouvernement devrait donc soutenir un texte alternatif. La discussion promet d'être animée. Ne serait-ce qu'avec la présidente du groupe parlementaire sur les sectes, Catherine Picard. "Je ne voterai pas une loi permettant la dissolution de sectes, soutient la militante de la gauche socialiste, car cela n'aurait aucune efficacité."
Loin d'être laxiste, elle préférerait que l'on utilise mieux l'arsenal juridique actuel. Au sujet de la Scientologie, plusieurs experts prônent plus de poursuites contre la personne morale elle-même et des instructions judiciaires plus courtes - on vient d'atteindre dix-sept ans dans le dossier parisien.
Il serait temps, enfin, que l'Etat ne ferme plus les yeux sur une dette de 48 millions de francs envers le fisc et l'Urssaf impayée par la secte depuis 1995.
France :Scientologie
Vigilance concernant l'Eglise de Scientologie L'église de scientologie - via la "Commission des citoyens pour les droits de l'Homme - France" diffuse actuellement une revue intitulée "Psychiatrie - les enfants trahis et drogués". Je vous demande d'être particulièrement vigilant et de m'informer si vous recevez cette publication.- fin de citation. |
AFP ,18 janvier 2000
[Résumé]
Tokio - La secte Aum a décidé de changer de nom et de prendre ses distances avec son ancien gourou Shoko Asahara.
Elle va essayer d'être considérée comme une nouvelle religion, sous le nom de " Arefu" (Aleph) en référence au mot "alpha".
Dorénavant "le mouvement n'aura pas de gourou" et son fondateur Asahara actuellement en cours de jugement pour dix-sept chefs d'inculpation, portant notamment sur l'attentat du métro et qui risque la peine de mort "n'est plus son représentant", a indiqué le long texte publié par la secte.
Les observateurs estiment qu'il s'agit là de la dernière chance pour la secte de plus en plus étroitement surveillée par les pouvoirs publics.
Le nouveau représentant de la secte Aleph sera Tatsuko Muraoca qui n'a jamais été emprisonné ; il sera épaulé par Fumihiro Joyu remis en liberté le 29 décembre 1999 après trois mois de prison.
Les adeptes prieront en priorité pour "le Grand Dieu, Shiva et différents Bouddhas", a précisé Tatsuko Muraoka et devront aussi s'engager à respecter la loi japonaise et "ne plus tuer ou blesser quiconque".
Le ministre de la Justice Hideo Usui s'est demandé si la métamorphose annoncée d'Aum n'était pas avant tout destinée à "échapper à la loi".
Pour Sadao Asami, spécialiste des mouvements religieux à l'université Tohoku Gakuin, "on assiste à une contre-attaque" d'Aum, qui "n'agit que pour son propre salut" et "sans ressentir de véritables remords vis-à-vis des victimes". L'avocate Taro Takimoto, qui défend des victimes d'Aum, a reconnu que l'annonce était "certainement un pas en avant". "Mais venant d'une secte qui n'a cessé de mentir dans le passé, il est difficile de lui faire confiance".
Reuters, 20 janvier 2000
[Résumé]Le nouveau nom que s'est donné la secte japonaise Aum plonge dans l'embarras et dans la colère certaines sociétés japonaises qui portent le même nom, Aleph, première lettre de l'alphabet hébreu.
Un certain nombre de sociétés et d'institutions portent déjà un tel nom au Japon et craignent d'être désormais prises pour la secte accusée de l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, qui avait fait 12 morts et provoqué des milliers d'intoxications.
"Nous sommes fortement préoccupés par cette situation", a déclaré un porte-parole d'Aleph, établissement d'enseignement situé à Osaka dans l'ouest du Japon.
Une chaîne de restaurants, Aleph Inc, envisage d'ores et déjà de changer de nom pour éviter toute méprise. La société de restauration, interrogée par des clients, a
fait afficher des panneaux dans ses 200 établissements pour garantir qu'elle n'avait rien à voir avec la secte.
France :Témoins de Jéhovah
La cour administrative d'appel de Nancy a rejeté, jeudi, les recours formés par le ministère de l'Economie et des Finances contre 26 décisions des tribunaux administratifs de Strasbourg et de Besançon qui avaient accordé la décharge de la taxe foncière aux lieux de culte des Témoins de Jéhovah en Alsace et en Franche-Comté. Cette exonération est accordée, en France, aux lieux de culte des religions reconnues.
Lors de l'audience qui s'était tenue au mois de décembre, le commissaire du gouvernement (magistrat indépendant du gouvernement, chargé de dire le droit) avait rejeté les arguments du ministère qui contestait le caractère cultuel de l'activité des Témoins de Jéhovah et critiquait certains de leurs principes comme le refus des transfusions sanguines.
Les témoins de Jéhovah sont par ailleurs en conflit avec le fisc qui leur réclame un redressement fiscal de 300 millions de francs au titre d'une taxe de 60% sur les offrandes des fidèles depuis 1993.
* L'administration fiscale s'est pourvue en cassation contre ces arrêts devant le Conseil d'Etat, a déclaré un porte-parole du ministère des Finances.
France :Dozulé
Lu sur Yaoo, 21 janvier 2000
A Nancray-sur-Rimarde, petit village de 360 habitants dans le département du Loiret, une croix lumineuse de 7,38 m de haut érigée dans le jardin d'un particulier est à l'origine de la colère de nombreux habitants.
Ces derniers ont même décidé de former une association pour demander la destruction de la croix.
Celle-ci a été érigée sur le modèle de la croix de Dozulé, un village du Calvados où, dans les années 70, une femme a eu des apparitions du Christ sur la croix.
L'association, dans un premier temps, demande qu'un arrêté municipal soit pris afin d'interdire l'éclairage la nuit. Ensuite, elle souhaite fédérer toutes les communes qui connaissent le même problème afin de mener une action commune.
L'association soupçonne les propriétaires de vouloir faire de leur propriété un lieu de pèlerinage et de réunions.[......]
Etats-Unis :Moon
NewsWire , 21 janvier 2000
[Extraits]
Le Samedi 22 Janvier, des personnes de statures internationale tel que Sir Edwar heath et le docteur Kenneth Kauda se joindrons aux leaders religieux, diplomates et amis de 150 nation à la tour Hilton de Washington pour marquer le 80 ème anniversaire de l'une des personnes les plus respecté et contreversé du 20 ème Siècle, le révérend Sun Myuing Moon.
Le thème du programme de la soirée qui comprendra des représentation de l'Académie Kirov, du Ballet Universel, et de [L'orchestre], New York City Symphony est "une vie au service des autres". (Note du traducteur: l'académie Kirov, et le New York Symphony sont des créations de Moon, à ne pas confondre avec les ballet Kirov ou l'orchestre Symphonique de New York) [...]
A 17 heure une réception pour les VIP, qui réunira les anciens chefs d'Etat, ambassadeurs et diplomates, et les responsables religieux et municipaux.
Des délégations de 150 pays comprenant des ministres du gouvernement, des présidents d'université, et des membres du congrès.
Même d'anciens détenus camarades de cellules [aux Usa ou en Corée -] durant son emprisonnement y assisteront.
Une réception générale à 17 heures sera suivie par le spectacle et le dîner à 18 heures. [...] C'est le coup d'envois d'une célébration globale, culminant en Corée à l'anniversaire du révérend Moon, le 13 Février, avec une bénédiction par satellite de 400 millions de couples à travers le monde.
version anglaise complète sur http://www.usnewswire.com/topnews/Current_Releases/0120-148.htm
Commentaire : Pour une nouvelle, c'est une nouvelle ! J'aurais dû l'indiquer plus tôt ! Désolé ! Heureusement que je ne suis pas en retard pour les 400 millions de mariages ! Mathieu Cossu.
France : Sectes
La Croix, 21 janvier 2000 par Marianne Gomez
[Extraits]
C'est une expérience pilote unique en France, menée depuis un an dans la plus grande discrétion.
Fin 1998, la Direction de l'action sociale (DAS ) qui dépend du ministère de l'emploi, a chargé le centre Georges-Devereux à Bobigny (seine-Saint-Denis) de mettre en place un dispositif d'aide psychologique aux personnes sortant d'une secte. (...) Un premier bilan de cette expérience devrait être fait d'ici à un mois et demi selon Emmanuel Jancovici.
L'équipe de Tobie Nathan, forte de sa connaissance du phénomène "guérisseurs" a accepté de se lancer dans l'aventure. Il ne s'agit, ni plus ni moins que de monter de toutes pièces un protocole thérapeutique pour ex adeptes de sectes.
En attendant, l'équipe du centre préfère ne pas communiquer pour préserver ses patients de tout regard extérieur. Une garantie de confidentialité qui est aussi une nouvelle forme de liberté.
Japon : Secte Aum
Yahoo, 21 janvier 2000
[Extraits]
Agé de sept ans, le fils de l'ancien gourou de la secte Aum [....] a été enlevé vendredi, a annoncé la police.
Un ancien adepte de la secte a été arrêté pour être entré par effraction dans les locaux de la secte Aum Shinri Kyo à Asahimura, 95 km au nord-est de Tokyo.
Mais ses complices ont pu s'emparer de l'enfant et s'enfuir.
Si les motivations pour l'enlèvement de son fils n'étaient pas éclaircies, elles seraient selon la presse dues à des querelles internes au sein de la secte.
Dans le collimateur des autorités, la secte, qui compterait toujours plus de 2.000 membres, a récemment changé de nom, employant désormais celui d'Aleph, première lettre de l'alphabet hébraïque.
Asahara a été remplacé à la tête de la secte par Tatsuko Muraoka.
France : Sectes
Le Monde , 22 janvier 2000
[Extraits]
Loi de 1905, listes et troubles à l'ordre public . Jean-Pierre Chevènement appelle les préfets à davantage de souplesse
Une circulaire adressée par le ministère de l'intérieur à tous les préfets les invite à s'en tenir à une interprétation large de la loi de 1905 et du statut des associations cultuelles.
Selon nos informations, ce document, daté du 20 décembre, insiste sur la responsabilité des préfets et sur leurs compétences en matière de cultes.
Elle rappelle que la loi de séparation des Eglises et de l'Etat ne reconnaît aucun culte et qu'il est par conséquent illégal de refuser la qualité de " cultuelle " à une association qui la réclame.
Elle s'appuie pour cela sur une décision du Conseil constitutionnel du 16 juillet 1971.
Cependant, rappelle la circulaire, une association qui revendique les avantages fiscaux (abattements sur les dons et legs) liés au statut de " cultuelle " doit demander une autorisation à la préfecture ; il appartient dans ce cas à l'administration de statuer ponctuellement, en considérant qu'au terme de la loi de 1905, l'association concernée doit avoir pour objet exclusif " l'exercice du culte " et ne pas porter atteinte à l'ordre public.
Surtout, la circulaire du ministère de l'intérieur se démarque nettement des travaux parlementaires menés depuis plusieurs années contre les sectes, en précisant : " La qualification de mouvement sectaire qui est donnée à une association par les différents rapports parlementaires ne saurait révéler à elle seule un quelconque trouble à l'ordre public. " (...)
France : Sectes
Lu sur fr.soc.sectes, 24 janvier 2000
[Texte intégral]
La mairie de Guéret (23000) vient de supprimer la salle qui devait être prévue pour une conférence contre les associations de prévention sur les sectes.
Le 4 février, l'omnium des libertés individuelles, la maison de Jean la Société thechnique Creusoise, le syndicat hypocrate, le FLIP et la fédération française de sexosomatothérapie avaient organisé une manifestation dans la ville avec un spectable d'enfants et des ateliers.
Le soir devait avoir lieu une conférence contre la pédophilie et les associations, CCMM, ADFI, Secticide et délivre-moi-des-sectes.
Le député maire a appris qu'une dizaine de personnes distribuaient des prospectus à l'entrée des écoles de la région.
Voyant le thème et qui organisait la conférence, il décida d'annuler la mise à disposition de la salle et d'en faire profiter une autre association.
Thaïlande : Sectes
Lu sur fr.soc.sectes, 24 janvier 2000
[Extrait]
RATCHABURI (Thaïlande) - L'Armée de Dieu, qui s'est emparée lundi d'un hôpital thaïlandais près de la frontière birmane, est une milice dissidente de l'ethnie karen, insurgée contre le régime militaire de Rangoun, commandée par deux adolescents dotés, selon leurs partisans, de pouvoirs surnaturels.
L'Armée de Dieu (God's Army), d'inspiration chrétienne, est née en 1997 d'une scission de l'Union nationale karen (KNU), la principale guérilla ethnique encore en activité contre la junte birmane. Forte de quelque 200 maquisards, elle est basée en territoire karen, contrôlant quelques poches le long de la frontière birmane, en face de la province thaïlandaise de Ratchaburi.
L'Armée de Dieu, qui s'apparente selon certains experts à une secte, est dirigée par deux adolescents, Johnny et Luther Htoo, mystérieux jumeaux âgés d'une douzaine d'années, qui seraient doués de pouvoirs magiques.
Les maquisards de la milice sont notamment persuadés qu'ils sont miraculeusement immunisés contre les balles de leurs adversaires.
Depuis l'automne dernier, l'Armée de Dieu s'est alliée aux "Vaillants guerriers étudiants birmans" (VGEB), un groupuscule de dissidents radicaux birmans qui avait attaqué l'automne dernier l'ambassade de Birmanie en Thaïlande.
Des milliers d'étudiants et de rebelles de minorités ethniques sont réfugiés depuis des années dans une vingtaine de camps disséminés le long de la frontière commune. Ils ont pour objectifs de renverser la junte militaire au pouvoir à Rangoun et d'"instaurer la démocratie et les droits de l'homme" en Birmanie.[.....]
[Texte intégral]
Dr Jéhovah refuse les transfusions, mais pratique le décervelage.
Depuis le 8 janvier, les Témoins de Jéhovah distribuent sur tout le territoire une brochure prônant le refus systématique de toute transfusion sanguine. Tirée à 20.381.000 exemplaires, cette revue alimente une campagne de prosélytisme et de manipulation de l'opinion. Les jéhovistes laissent penser que de ne plus avoir recours au sang (ce qui constituerait effectivement un progrès médical et scientifique) pour toutes sortes d'opérations serait dû au seul mérite de la secte grâce à son refus de la transfusion au nom de principes bibliques. Une façon aussi pour les dirigeants sectaires de se déresponsabiliser en cas de conséquences dramatiques entraînant la mort ou des séquelles graves, comme ce fut souvent le cas.
La secte a mis au point un " formulaire type de refus de transfusion " que chaque adepte ou enfant doit porter sur lui. La conviction de ces gouroufiés est que la vie du malade se trouve inéluctablement entre les mains de Dieu, qui a ses raisons pour le guérir ou le laisser mourir... Dans le cas des enfants, ceux-ci se trouvent ainsi en danger de mort. Il est donc important de rappeler cet extrait du principe 9 de la convention des Nations unies sur les droits des enfants : " L'enfant doit être protégé contre toute forme de négligence, de cruauté et d'exploitation. "
Quelquefois, des services de l'État cautionnent volontairement ou non cette pratique. Ainsi, en 1996, un livre consacré à la transfusion sanguine édité par : l'École nationale de santé publique (organisme d'État et de formation) a été rédigé par des auteurs dont au moins un quart sont Témoins de Jéhovah ! Tout cela procède d'une grande confusion, ce qui permet à Michel Marjollet de poser la bonne question : " Que fait l'ordre national des médecins - " Alors que " [...] les dirigeants jéhovistes utilisent le corps médical pour cautionner leur campagne nationale de promotion de chirurgie "sans transfusion" destinée à masquer leur aberrante et criminelle incitation à refuser les transfusions de sang ".
Cet aspect médical est révélateur de l'enfermement mental et physique dont les enfants élevés dans la secte sont victimes. Ils doivent en effet impérativement observer les interdits suivants : ne pas participer à un club, une association sportive ou humanitaire, ne pas être délégué de classe, ne jamais voter pour élire un délégué de classe, ne pas célébrer les anniversaires et les fêtes privées ou publiques, etc.
Tout cela les maintient à l'écart de la vie sociale (la société étant dénoncée comme d'essence satanique) et a pour objectif de veiller à ce qu'ils ne deviennent pas des citoyens.
La " vérité " selon les Témoins de Jéhovah s'appuie sur une interprétation de la Bible qui impose une discipline faite de renoncements et d'obéissance aveugle. Ce contexte crée un véritable climat de crainte. Les adeptes redoutent de se voir accusés d'être pervertis par Satan et d'en subir les conséquences, l'exclusion du groupe assortie d'un châtiment divin. En conséquence, un enfant ne doit pas apprendre à penser librement.
Dans le meilleur des mondes des Témoins de Jéhovah, les bons enfants meurent parce que Dieu le veut ou ils deviennent des esclaves .
[Texte intégral]
C'est ce qu'a affirmé mercredi un responsable du ministère russe de l'Intérieur, Andreï Khvylia-Olinter, lors d'une conférence sur le problème des sectes, organisée par l'Eglise orthodoxe. "La majorité de ces cultes sont financés depuis l'étranger", a souligné le responsable, ajoutant que de 150.000 à 200.000 missionnaires étrangers venaient chaque année en Russie pour propager des cultes souvent dangereux. "Les sectes menacent la sécurité nationale de la Russie", a assuré de son côté l'archevêque de la région de Belgorod et de Stary Oskol, Ioann. "Les sectes font souvent du prosélytisme parmi les militaires russes", a expliqué le père Dmitri Smirnov. Selon lui, "l'Eglise orthodoxe russe n'a pas les moyens financiers de lutter contre les sectes, c'est pourquoi il faut agir autrement". "Nous devons sensibiliser davantage de laïcs à la lutte contre les sectes", et ils doivent recevoir "une formation théologique, psychologique et spirituelle", a estimé l'archevêque Ioann.
Une loi de 1997 proclame la liberté de culte pour toutes les religions en Russie, mais interdit le prosélytisme pour les religions considérées comme nouvellement implantées. A l'inverse, elle favorise les religions dites "traditionnelles" que sont l'orthodoxie, l'islam, le bouddhisme et le judaïsme.
[Texte intégral]
PERIGUEUX (AP) La cour d'assises de la Dordogne a condamné jeudi à douze ans de réclusion criminelle Ludovic Baudin, 33 ans, instituteur, pour le meurtre de son père Jean-Claude, 53 ans, le 12 juin 1998 à Payzac (Dordogne).
Selon deux témoins dont les enfants avaient dû subir les effets néfastes d'une secte, ``la Nativité'', installée en Haute-Vienne, cette dernière opposait les enfants aux parents. Délaissant ``la Nativité'', l'accusé avait entraîné sa femme et leurs cinq enfants dans une autre secte, ``Le Renouveau charismatique'', d'où un différend familial avec son père. Le 12 juin 1998, après deux ans de séparation, Ludovic Baudin retrouvait son père à l'occasion d'un déjeuner familial et le tuait de deux coups tirés avec un fusil de chasse acheté la veille. L'avocat général, Jean-Louis Croizier, retenant la thèse de la préméditation, avait requis une peine de 12 ans de réclusion.
France : Témoins de Jéhovah
L'Express, 27 janvier 2000, par François Koch
[Texte intégral]
Organisation sectaire pour le Parlement, les Témoins de Jéhovah sont une association cultuelle pour les tribunaux administratifs
Les puissants Témoins de Jéhovah n'en finissent pas de combattre le rapport parlementaire Gest-Guyard de 1995 qui les avait qualifiés de "secte apocalyptique" après quatre annonces de la fin du monde.
Comme le gouvernement refuse catégoriquement de la reconnaître en tant que religion, la secte "jéhoviste" cherche à obtenir ce précieux label de manière détournée, devant la justice.
D'abord, plusieurs dizaines de "salles du royaume" locales ont demandé à bénéficier de l'exemption de taxe foncière réservée aux associations cultuelles. Ensuite, les refus du Trésor public ont été attaqués devant la juridiction administrative, où les adeptes de Jéhovah remportent un vrai succès. "Sur 26 tribunaux administratifs, 23 ont pris une décision favorable à mes clients, se réjouit Me Alain Garay, avocat des Témoins de Jéhovah. Les quatre arrêts rendus par des cours administratives d'appel, à Marseille, Lyon, Douai et Nancy, sont tous en leur faveur. Sereins, ils ne font pas de triomphalisme."
Choqué, le ministère de l'Economie et des Finances a formé un pourvoi contre chaque arrêt afin que le Conseil d'Etat mette un terme à ce renversement de jurisprudence.
Le cabinet de Christian Sautter affûte ses arguments pour démontrer que les magistrats ont mal interprété l'avis rendu en 1997 par la plus haute juridiction administrative.
Tout en reconnaissant le risque que font courir aux enfants mineurs les campagnes jéhovistes contre les transfusions sanguines, les cours administratives ont affirmé que l'Etat devait apporter la preuve que les associations locales avaient incité leurs adeptes à commettre le délit de non-assistance à personne en danger. Or, dans son avis de 1997, le Conseil d'Etat indiquait qu'il suffisait que les Témoins de Jéhovah puissent porter atteinte à l'ordre public pour que le statut d'association cultuelle leur soit refusé... en précisant, dans un communiqué, qu'il leur avait déjà été opposé un tel refus sur ce motif en 1985.
Le Conseil d'Etat va-t-il changer d'avis et laisser les 250 000 adeptes et sympathisants de Jéhovah remporter la victoire qu'ils attendent-
France :Le Mandarom
La Provence, 27 janvier 2000, par Eric Espanet
[Résumé]
Florence et Francine, abusées par Gilbert Bourdin, le gourou du Mandarom de 1984 à 1994, ont obtenu 200 000 F et 50 000 F à la suite du jugement rendu , le 26 janvier 2000 par la commission d'indemnisation des victimes du tribunal de Digne-les-Bains.
Les avocats des victimes, M° Cohen-Seat et M° Vernay ont déclaré : "En indemnisant ainsi nos clientes, la commission a donc reconnu que le gourou de la secte les avait bien violées. Pour Florence la réparation est plus élevée que pour Francine car elle a dû subir les agressions du Messie Cosmoplanétaire de l'âge de 14 ans jusqu'à 19 ans, alors qu'elle était entrée dans cette secte, avec sa mère, à 9 ans."
Pour Francine les faits remontent aux année 1992/1994 alors qu'elle avait 33 ans.
La secte, en tant que telle n'ayant rien à voir avec ce jugement, seul le fonds de garantie, c'est à dire l'Etat, pourrait faire appel de cette décision.
M° Vernay, du barreau de Grenoble a déclaré: " L'affaire du viol et le préjudice pour ces deux femmes sont à présent avérés malgré tout ce qu'a pu dire et écrire la secte jusqu'à ce jour."
France :Sahaja Yoga
La Provence, 28 janvier 2000, par Eric Espanet
[Résumé]
Avant on nous demandait où voir les loups, maintenant c'est pour la secte
Certains commerçants du village de Jausiers en ont assez du battage médiatique fait autour de l'installation de Sahaja Yoga.
Dès que la question de l'action de la Mairie et de S.O.S Ubaye est évoquée, la population est divisée et des habitants du village déclarent : " si vous ne voulez pas signer leur pétition, alors on vous catalogue comme étant pour la secte.....on n'est pas pour la secte mais favorables à la tolérance. Si elle était si dangereuse,(1) elle ne s'implanterait pas en France. De toute façon c'est un problème de liberté individuelle. Avant de se prononcer sur cette secte, , il faudrait qu'on sacje comment les gens vivent cette cohabitation, là ou elle s'est déjà installée..... on est commerçant, on n'a pas à prendre position ......Certes on sent une certaine tension dans le village mais aucune question sur la secte n'a été posée à l'Office de Tourisme, En revanche des centres de vacances qui hébergent des gamins ont eu des coups de fil de personnes inquiètes pour la sécurité des enfants.
La majorité silencieuse du village reste prudente sur le sujet, estimant que l'image du village et de l'Ubaye pourrait être écornée.
(1) Commentaire : ... et pourtant, bien des sectes dangereuses sont bien implantées en France ! Mathieu Cossu.
France :Sahaja Yoga
La Provence, 28 janvier 2000, par Eric Espanet
[Encadré intégral]
De son fauteuil roulant, Madame Nirmala Salve Devi, connue de ses adorateurs sous le nom de Shri Mataji, "la mère sainte" veille sur une fortune personnelle estimée à plus de 17 millions de francs.
Son credo : incarner tous les dieux du monde pour les milliers d'adeptes de cette secte "Sahaja yoga" fondée en 1970 et déclarée sous forme d'association à Paris.
Sa doctrine: rupture avec le noyau familial, rejet de la médecine traditionnelle, de la séxualité cndamnée comme expression "des force sataniques"
La secte compte près de 2000 membres en France et dispose de centres
régionaux notamment à Nice et à Marseille.
Le Parisien, 27 janvier 2000, par Jean-Louis Ruchon
Le maire de Jausiers (Alpes-de-Haute-Provence), est satisfait.
A la tête de quelque trois à quatre cents manifestants, il a gravi hier l'étroit sentier vers le château des Magnans. " Inutile de faire un long discours, il n'y a qu'à regarder ", dit monsieur le maire entouré des élus de la vallée, écharpes tricolores en bandoulière.
Lorsque, le mois dernier, les habitants de la vallée ont appris la transaction et découvert que, par le biais d'un acquéreur iranien, c'était en fait l'époux de Sri Mataji Nirmala Devi, une Indienne fondatrice, en 1970, de " Sahaja yoga " dont elle se dit " la mère sacrée ", qui était l'acheteur, bien des inquiétudes ont commencé à se faire jour.
Ce mouvement déclaré en tant qu'association en France n'en figure, en effet, pas moins au nombre des sectes répertoriées dans le rapport parlementaire de 1996.
Il compterait quelques centaines d'adeptes dans l'Hexagone. " Nous ne voulons pas d'un nouveau Mandarom ", expliquent les responsables de l'association " SOS Ubaye ", déterminés à combattre cette présence d'autant plus redoutée que, selon le maire de Jausiers, Sahaja yoga est un mouvement qui inciterait au renoncement de la famille, légitimerait l'abandon des enfants par les parents. " C'est aussi notre droit que de refuser que ceux qui portent atteinte aux valeurs, aux enfants, qui démolissent l'individu ne soient pas acceptés ", explique un élu soulignant qu'on dénombre d'ores et déjà dans la région une vingtaine de sectes. La petite foule a longé le château. Personne n'a franchi la clôture. Mais tous espèrent que l'avertissement sera entendu.
France :Stop au cancer
Les méthodes du gourou devant le tribunal
Le Parisien ,31 janvier 2000 par Jean-Louis Ruchon
[Texte intégral]
Deux adeptes d'un ancien médecin gourou allemand, responsables de l'association
Stop au cancer, comparaissent aujourd'hui en correctionnelle
à Chambéry pour
" exercice illégal de la médecine " après les plaintes des familles de
personnes décédées.
Le docteur Geerd Hamer prétend pouvoir guérir le cancer qui est, selon sa théorie, la conséquence d'un choc émotionnel grave.
Ce médecin allemand assure avoir guéri, en appliquant sa méthode, d'un cancer dont il avait été victime à la suite d'un drame qui avait, en 1978, défrayé la chronique lorsque son fils, Dirk, 19 ans, avait trouvé la mort en Corse.
Agé de 65 ans, Hamer n'a cessé de propager ce qu'il appelle sa " loi d'airain du cancer " faisant, tel le gourou d'une secte, bon nombre d'adeptes.
Sa pratique consiste à identifier au moyen d'un scanner la trace du choc émotionnel à l'origine du mal. La force de l'esprit devant ensuite suffire pour l'extirper.
Sa condamnation à l'automne 1997 à dix-neuf mois de prison dans son pays comme l'interdiction d'exercer la médecine tant en Allemagne qu'en Autriche n'ont pas dissuadé ses partisans.
Deux d'entre eux comparaissent aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Chambéry, en Savoie : Marie-Thérèse Gros, 70 ans, qui avait participé en 1985 à la fondation de l'association Stop au cancer, propageant en théorie comme en pratique la méthode du médecin, et Andrée Sixt, 52 ans, qui en fut présidente, ont été mises en examen pour " exercice illégal de la médecine et non-assistance à personnes en danger ". " Traitement " contre le cancer.
Ces dernières années, les plaintes se sont multipliées provenant de proches de personnes décédées après avoir suivi le " traitement " préconisé par les deux adeptes de l'ex-docteur Hamer.
Une enquête laborieuse nécessitant l'emploi d'écoutes téléphoniques a permis aux policiers d'apporter la preuve que Marie-Thérèse Gros recevait des personnes atteintes de maladies graves. Andrée Sixt agissait de même : examens, prescriptions... Certains malades sur leurs conseils ont ainsi abandonné tout traitement.
Ce fut le cas d'Anne-Marie Trigon décédée d'un cancer du sein après avoir refusé toute intervention chirurgicale sur les conseils d'Andrée Sixt. Cet exemple est loin d'être isolé.
En 1996, année où une information judiciaire a été ouverte, 186 personnes avaient
été en contact avec l'association chambérienne. Les deux femmes rediront-elles
devant la justice ce qu'elles expliquèrent lors de l'instruction, à savoir que
la méthode Hamer n'était pas compatible avec la médecine classique et qu'il
convenait pour les patients d'abandonner tout traitement lourd - Confirmeront-elles
qu'elles déconseillaient les interventions chirurgicales, appliquant à la lettre
les thèses de leur
" maître à penser ", le bon docteur Hamer, qui, bien que mis en examen, ne sera
pas présent devant la justice.
AP , 31 janvier 2000, par Michelle Faul
[Extraits, traduction "libre"]
En file ordonnée devant les écoles et les églises, les Dominicains s'apprêtent à voter aujourd'hui aux élections dans une atmosphère tendue par les accusations selon lesquelles le gouvernement est en train de corompre l'île en vendant des passeports à des étrangers. [...] Près de 60 000 [électeurs] sont enregistrés [Ndt sur les listes électorales] pour choisir 21 législateurs dans ce qui est attendu comme étant un scrutin très disputé.
Les résultats sont attendus tard dans la soirée ou mardi tot dans la matinée, et le leader du parti qui remportera le plus de sièges deviendra le Premier ministre.
L'inquiétude a grandi parmi les citoyens de la Dominique - une ancienne colonie britannique dans le sud est des caraïbes qui ne doit pas être confondus avec la république Dominicaine hispanophone.
Dimanche la Responsable travailliste Rosie Douglas a rencontré des responsables de l'église de L'unification de Sun Myung Moon et pourrait les autoriser à retourner en Dominique. Ils avaient été expulsés, il y a deux ans de plusieurs pays des Caraibe qui considérait cette église sud coréenne comme une secte. "Si vous élisiez Rosie Douglas, alors les moonistes seront de retour et notre Christian Way of Life - la bonne façon de vivre - tout cela va disparaître" a mis en garde James (Premier ministre "Parti des Travailleurs Unis")
Regards sur, n°10 janvier 2000
[Texte intégral]
La secte de scientologie implantée en Angleterre et dans le Pays de Galles a demandé en septembre 1996 à être reconnue comme "charity", c'est à dire comme association humanitaire sans but lucratif.
La commission spécialisée a étudié pendant trois ans les arguments avancés par la secte à l'appui de sa requête
Le rapport qui vient d'être publié, après examen de la Convention européenne des droits de l'homme, est sans ambiguïté : les commissaires ayant pris en considération la requête de la scientologie et pris en compte les principes pertinents de la Convention européenne ont décidé "que l'église de Scientologie n'était pas établie à des fins de bienfaisance ni pour favoriser le bien public" et qu'en conséquence elle n'était pas reconnue comme organisation charitable au sens de l'article 3 du "charity act" de 1993.
Ce camouflet imprévu constitue une défaite d'autant plus grave pour la secte que tous ses arguments sont démontés un à un. Ainsi, au vu de la loi et des preuves avancées, la scientologie n'est pas une religion au regard de la loi anglaise sur la "charity".
En outre, les procédés utilisés communément au sein de la secte, tel l'audition et les épreuves de formation ne sauraient être assimilés à une "adoration" divine.
Enfin, ou plutôt last but not least, la nature et la pratique des croyances affichées par la scientologie "ne pouvaient être appliquées afin qu'il en résulte un bien être ou une amélioration de la communauté". La prétention de la secte à se faire reconnaître comme religion en France ayant été anéantie en 1999 par un arrêt de la Cour de Cassation réformant un attendu du procès d'appel de Lyon, la décision de la commission anglaise des "charities" conforte désormais la vigilance des pouvoirs publics qui se généralise en Europe à l'égard de la scientologie.
Elle sera observée avec attention outre-atlantique. En attendant que les investigations en cours en Belgique sur les documents saisis par la gendarmerie n'apportent quelques éclairages supplémentaires...
France :Sectes
Laïcité, écoles et sectes
[Texte intégral]
La loi du 18 décembre 1998 renforce le contrôle de l'obligation scolaire. Elle est assortie d'un décret (celui du 23 mars 1999) qui fixe le contenu des connaissances qui doivent faire l'objet d'un contrôle par les Inspecteurs d'Académie.
Cette loi réaffirme le principe de la laïcité et l'explicite par rapport à la mission dévolue à l'école.
La laïcité signifie que l'école instruit en s'affranchissant de tout dogmatisme. Elle vise à former un citoyen responsable qui apprend à faire des choix en connaissance de cause. Le développement de l'esprit critique chez les enfants devrait éviter l'écueil de l'asservissement et de la tyrannie.
En déscolarisant et en contrôlant le contenu de l'enseignement donné aux enfants, certains groupes sectaires tentent précisément de les asservir par un endoctrinement dès le plus jeune âge.
Finalité de l'enseignement dans les groupes à fonctionnement sectaire
Avec le siècle des Lumières, la valeur de l'individu commençait à être reconnue indépendamment de son appartenance à une quelconque communauté. Le modèle républicain rompt avec la logique groupale pour lui substituer une cohésion sociale basée sur le sens de l'autre et le respect de l'individualité.
Les sectes revendiquent et promeuvent au contraire une appartenance groupale exclusive qui refuse la singularité individuelle.
Appliquée à l'éducation et à l'instruction des enfants, cette logique d'enfermement et de désocialisation est incompatible avec la mission de l'école laïque qui prône l'ouverture.
Le vote de cette loi répond au souci d'assurer -dans le cadre du principe d'égalité- à tous les enfants l'accession à la citoyenneté et l'apprentissage de l'autonomie.
Les sectes créent des écoles privées hors contrat qui répondent à deux objectifs : soit pour intégrer l'école à la communauté, soit pour s'adresser à un large public non informé.
Ces écoles sont présentées comme des réseaux alternatifs d'enseignement censés répondre à la demande des parents dans le strict respect du pluralisme inhérent au système démocratique. Or l'enseignement dispensé dans ces écoles repose sur une idéologie qui véhicule, quelle que soit la secte, une conception du monde qui modèle l'enfant tout en le maintenant dans un cadre physique et intellectuel réduit au groupe
- elles développent une vision holiste qui induit une organisation coercitive où l'enfant n'est qu'un élément du rouage. Or la laïcité fonde la reconnaissance d'un espace commun d'échange, de débat contradictoire qui respecte les individualités dans l'intérêt général.
- les sectes contrôlent les différentes sources d'information et axent l'enseignement sur leurs propres références. II en résulte une entrave à l'accession à la connaissance et au discernement de l'enfant. Le doute, qui est à la base du développement de la rationnalité critique, est perçu par les sectes comme une remise en cause de l'existence et de la pérennité du groupe.
- la stratégie développée pour assujettir la raison tente de semer la confusion entre raison-foi et science-croyance. Or le modèle républicain laïque sépare -dans un souci de neutralité-les domaines des convictions personnelles et religieuses
- les sectes inscrivent dans leurs pratiques des comportements attentatoires aux droits élémentaires des enfants et sont dans leur finalité négatrices du droit. Les enfants qui ne connaissent pas leurs droits et leurs devoirs ne peuvent pas opposer une résistance aux pressions de la secte. Ils sont victimes d'une propagande agressive qui refuse le principe de la liberté de conscience.
Une adhésion pérenne à la secte à l'âge adulte n'est pas le résultat d'un choix mais d'un défaut d'information.
Le renforcement du contrôle de l'obligation scolaire
Cette loi du 18 décembre 1998 s'appuie sur l'article L8 de la Déclaration Internationale des Droits de l'Enfant qui stipule "tous les Etats signataires reconnaissent le droit de l'enfant à l'éducation de nature à favoriser l'épanouissement de sa personnalité". L'article ler de la loi du 18 décembre 1998 dispose que "Le droit de l'enfant à l'instruction a pour objet de lui garantir, d'une part l'acquisition des instruments fondamentaux du savoir, des connaissances de base, des éléments de la culture générale et selon les choix, de la formation professionnelle et technique, et d'autre part, l'éducation lui permettant de développer sa personnalité, d'élever son niveau de formation initiale et continue, de s'insérer dans la vie sociale et professionnelle et d'exercer sa citoyenneté".
La loi du 28 mars 1882 imposait un contrôle sommaire : vérifier si l'enfant savait lire, écrire et compter.
Les groupes sectaires qui prenaient en charge l'instruction des enfants des membres veillaient à assurer ce minimum neutralisant préventivement toute intervention de l'Inspecteur d'Académie. C'est la même situation qui prévalait pour les écoles privées hors contrat créées par les sectes.
L'article ler de la nouvelle loi sur le contrôle de l'obligation scolaire inclut dans le droit de l'enfant à l'instruction et à l'éducation des éléments qui constituent une réponse adaptée aux problèmes rencontrés dans les sectes.
Il s'agit de l'acquisition d'une culture générale, la formation professionnelle, la socialisation, l'exercice de la citoyenneté et plus globalement l'épanouissement de la personnalité. C'est ainsi que, dans la mesure ou le contrôle scolaire s'effectuait à l'âge de 6, 8 et 12 ans, certaines sectes avaient saisi cette opportunité pour négliger la formation professionnelle et préparer les enfants à travailler au sein du groupe.
C'est le cas de Tabitha's Place, de La Famille, du Logis de Dieu etc...
Le décret du 23 mars 1999 fixe le contenu des connaissances requis des enfants déscolarisés. C'est une innovation importante qui donne à l'Inspecteur d'Académie un cadre global qui élargit le champ de son contrôle. Les articles 2 et 3 énumèrent les acquisitions nécessaires qui doivent faire l'objet d'un contrôle. Certaines dispositions mettent l'accent sur l'accession au raisonnement logique et à la culture scientifique.
A l'école des dévots de Krishna, l'enseignement des matières officielles est respecté mais imprégné de références aux textes védiques de la secte.Dans le cadre d'un cours de géographie consacré aux mines et galeries souterraines, l'enseignant explique que "la pierre la plus importante de la voûte est celle du sommet car elle exerce une pression sur les autres en les empêchant de tomber". Il conclut en affirmant qu'elle "est comparable à Krishna, sans qui personne ne peut survivre".
Cet exemple permet d'appréhender l'importance de cette loi qui, grâce à un contrôle élargie des connaissances et de la formation de l'esprit critique, protégera désormais les mineurs de l'obscurantisme de l'idéologie sectaire.
Jusqu'à présent, le contrôle s'effectuait au sein de la famille ou de la communauté. Dorénavant, l'évaluation peut se faire dans un lieu neutre afin que l'enfant soit soustrait à une éventuelle pression qui censurerait sa liberté de parole.
La loi prévoit des sanctions pénales en cas de manquement.
Cette loi rappelle et réaffirme que l'Etat protège les mineurs non seulement en cas de maltraitance physique ou de situations de danger qui compromettent leur avenir, mais aussi si leur préparation à l'exercice de la citoyenneté est défaillante.
Et l'école reste le creuset de la citoyenneté et de la cohésion sociale par la promotion de l'universel.
Les groupes sectaires s'intéressent au monde de l'éducation car il constitue un enjeu majeur et il serait incompréhensible de leur laisser -au nom de la liberté- le soin de façonner une jeunesse pétrie de valeurs anti-humanistes qui s'opposent à la liberté.
France :Sectes
Sociologues :
Ab omnibus religionum sociologibus... libera nos domine !
[Texte intégral]
Les lecteurs fidèles de la Revue des Jésuites "Etudes" ne manqueront pas d'être stupéfaits, c'est peu dire, en lisant l'article de Jean-Louis Schlegel, sociologue des religions, Directeurs-éditeurs du "Seuil" intitulé : "Les sectes à l'âge démocratique". (Etudes. Décembre 1999. n° 3916).
Le chapeau introducteur (est-il de l'auteur ou de la revue) est une bonne clé pour faire l'exégèse de ce texte :
"Les sectes sont souvent à la une et pas pour le meilleur. L'opinion, une partie des médias, les pouvoirs publics semblent persuadés qu'elles mettent en danger la société démocratique et qu'il faut combattre de face un phénomène qui leur paraît en expansion".
Nous sommes donc prévenus.
Un sociologue des religions, qui ne veut pas être en reste avec ses excellents confrères du CNRS, il tient à le signaler en se présentant lui-même comme "membre de la tribu des sociologues de la religion" , nous avertit, dès le départ, que l'on attache une place trop importante au phénomène sectaire parce que l'on est persuadé qu'il est en expansion, que les sectes mettent en péril la démocratie, raison pour laquelle on les combat de face !
Le meilleur exemple nous en est fourni par les pouvoirs publics qui ont remplacé "l'Observatoire interministériel sur les sectes" par la "Mission interministérielle de lutte contre les sectes".
Lutte contre ! : voilà l'inadmissible, l'intolérable, pour des entomologistes qui collectionnent et étudient scientifiquement et paisiblement les insectes. Quant aux grosses affaires politico; judiciaires : ce ne sont que méfaits qui nourrissent et renforcent les suspicions et les fantasmes de mobilisation contre la République et l' Etat de droit.
Puis l'éditeur Schlegel s'en prend aux auteurs des livres anti-sectes, curieusement édités d'ailleurs chez ses confrères: Albin-Michel, Plon, Payot, Fayard, La Découverte, Calmann-Lévy, Stock.
Pourquoi, ici, n'avoir pas déjà cité "Les Naufragés de l'esprit: une secte dans l Eglise" - édité au Seuil (voir note 6,p.603). Le dénominateur commun de tous ces ouvrages : la virulence, la virulence du débat.
A cette virulence unanime s'oppose le regard objectif du scientifique, du spécialiste, qui prend de la distance, qui observe, décortique, essaie de comprendre avec indulgence les fonctionnements sociaux : le bon sociologue, si vilipendé par les anti-sectes !
Il convient tout de même de mettre un peu d'ordre et de raison dans les idées et l'information sur les sectes. On tente bien d'apporter une petite nuance, mais bien vite on en revient à dénoncer ces ouvrages à charge, totalement inutiles puisqu'ils prêchent des convertis, ne sont pas lus par les adeptes et donc ne les détournent pas de la secte. (Note 1, p. 598)
COMBIEN ?
L'invasion des sectes: une impression. Combien ? Impossible d'avoir des chiffres fiables. Mais là, sectes et antisectes se rejoignent pour grossir les.effectifs.
Les chiffres du Rapport parlementaire ? Force est de rester sceptique, soit ils sont majorés, soit ils sont minimisés.
Les associations de défense ? Enfin un terme gentil (préférable à anti-secte) et une petite fleur au passage "elles sont certainement mieux informées", mais la fleur est bien vite fanée car "leurs rapports passionnellement anti-sectes jettent le soupçon sur les informations qu'elles donnent".
CRIMINALISER LES SECTES
Le Rapport parlementaire a établi une liste de dix critères. Ces critères disparates, à juste titre contestés. La justice se prononce sur des délits non sur des critères de reconnaissance préalables. Et puis l'un ou l'autre de ces critères pourra s'appliquer à n'importe quelle association.
A ce titre là, pourquoi l'Olympique de Marseille ne serait pas une secte ?
D'autre part, la liste des critères mélange des délits réprimés par le droit pénal avec des critères qui ne relèvent pas de la loi pénale mais des libertés publiques, objet d'interprétations et de débats contradictoires.
Le sociologue des religions n'étant pas forcément juriste, en vient pour justifier sa thèse de la criminalisation des sectes, à assimiler comportements répréhensibles, délits et crimes. C.q.f.d. : on a établi une liste de critères pour stigmatiser, voire criminaliser, les sectes... Rien n'est spécifiquement sectaire. Bref : "il est anormal que les pouvoirs publics désignent officiellement les sectes comme telles dans un répertoire des sectes sur simple dénonciation d'opposants ou d'informations venues des Renseignements Généraux ou d'associations de défense".
SECTES et EGLISE
II fallait s'y attendre. Comment un vrai sociologue des religions, fidèle et véritable disciple de Weber et de Troelscht, aurait-il pu nous épargner le couplet traditionnel et incontournable sur : le modèle Secte et le modèle Eglise.
A chacun ses maîtres. Quant à nous, il y a longtemps que notre Maître vénéré, notre éminent mais méconnu sociologue, Bourvil, nous a donné la seule clé valable pour éviter tout amalgame, confusion et généralisation, et pour définir de nouveaux phénomènes de société, à savoir la devinette
" Quelle est la différence entre une clé à molettes et un tuyau en caoutchouc - Réponse: Aucune différence. Tous deux sont en caoutchouc, sauf la clé à molettes''.
Application du principe sociologique - Quelle est la différence entre une religion (ou une Eglise) et une secte ? - Réponse : Aucune différence.
Toutes deux sont des religionss sauf les sectes.
Que de temps perdent Mesdames et Messieurs les sociologues des religions, auxquels on se réfère p.603 et tous les anti-anti sectes, pour nous apprendre que la Secte peut devenir Eglise et que l'Eglise a revêtu, à certains moments de l'histoire, des traits sectaires. Nous croyions que les scientifiques rigoureux condamnaient l'anachronisme.
PAYSAGE BROUILLE
Ici, il nous faut faire amende honorable, car l'auteur reconnaît, encore qu'il utilise la forme interrogative, que "ce modèle Eglise/secte est remis en cause et qu'il n'a jamais été entièrement fiable... et ne peut plus vraiment nous éclairer en un temps de formations sectaires dont l'origine ou les références chrétiennes deviennent de plus en plus inexistantes ou invisibles".
Enfin ! nous nous retrouvons en plein accord avec l'auteur, à la page 604, lorsqu'il prend acte "qu'un grand nombre de mouvements récents sont nés et se sont développés sur la base de promesses thérapeutiques, d'épanouissement personnel, d'élaboration psychique, de transformation de soi, de potentiel intérieur à développer, d'harmonie future. Certaines mouvances sectaires ont intégré des thèmes new-age... "
Et l'on nous cite à titre de preuves : la Scientologie, les Raëliens, l'OTS, le Messie Cosmoplanétaire de Castellane.
Le paysage était brouillé ? Non ! les sociologues l'avaient brouillé en voulant, pendant tout un temps, appliquer aux nouvelles sectes les thèses de Weber et Troelscht. Pour essayer de s'en sortir, ils durent inventer un nouveau vocable qu'ils voulurent imposer pour désigner les sectes nouvelles : celui de "Nouveaux Mouvements Religieux". 30 ans plus tard, les sociologues finissent par reconnaître qu'on doit abandonner ce terme pour qualifier les nouvelles sectes.
Relevons deux autres points d'accord : "Les nouveaux mouvements n'exigent ni entrée dans une vie communautaire, ni coupure radicale avec la profession ou la famille. La vie communautaire est intermitente. Les nouveaux groupes fonctionnent par stages, sessions, séminaires plus ou moins longs, selon un modèle associatif très prégnant, hiérarchisé et centralisé, avec ses structures, ses dirigeants, ses réunions ponctuelles, ses grands rassemblements, son prosélytisme éventuel... Pour n'être pas communautaires, les liens de dépendance avec le leader et le groupe peuvent n'être pas moins forts et affectifs, avec tous les phénomènes de séduction, de culpabilisation qui en découlent... "
L'important capital culturel et financier dont disposent les sectes en raison du recrutement de leurs membres
Deux remarques - Il y a belle lurette que les familles et les associations de défense savaient que les sectes effectuent leur recrutement parmi les classes moyennes et moyennes supérieures ; ajoutons mais aussi dans des milieux de bourgeoisie, haute bourgeoisie et aristocratie.
Avec les médias et l'opinion publique, nous n'avons donc été ni surpris ni émus. - Ce n'est pas parce que "les sectes professent des liens avec un divin ou un sacré qu'elles peuvent revendiquer d'être reconnus officiellement comme des religions à part entière, et revendiquer au nom de l'égalité, voire de la laïcité, l'égalité de traitement avec les grands "cultes" reconnus publiquement ou non, mais bénéficiant d'un a priori globalement favorable et de quelques avantages fiscaux ".
DE NOUVEAUX CHEFS D'ACCUSATION
L'auteur date seulement d'une dizaine d'années la découverte que les accusations contre les sectes portent de moins en moins sur des déviations doctrinales mais sur les déviations comportementales. Hélas ! Il y a plus de 20 ans que l'on demande aux sociologues de ne plus donner de la secte une définition doctrinale mais une définition comportementale : "fanatisme des adeptes, manque de liberté, soumission au leader, prosélytisme missionnaire incessant, aspects totalitaires de la vie sectaire"mais aussi "escroquerie financière, escroquerie à la santé, manipulation d'adeptes fragilisés psychologiquement ou peu lucides, embrigadement des enfants, absence de soins", etc...
Nous ferons remarquer que la manipulation des adeptes ne s'exerce pas seulement sur des personnes fragilisées ou peu lucides, mais qu'elle peut atteindre tout aussi efficacement des personnes d'un haut niveau culturel et d'une solide personnalité. Nous nous retrouvons pleinement d'accord avec l'auteur de l'article, à la page 608, quand il indique comme chefs d'accusation contre les sectes - le non respect des droits de l'individu, en particulier des plus faibles et l'atteinte aux droits de l'homme, donc à des valeurs clés de la démocratie - les tentatives de prises de pouvoir économique, social, culturel.
Oui, nous applaudissons des deux mains à cette affirmation : "L'opposition est donc, avant tout, entre sectes et sociétés démocratiques, et non pas, entre sectes et Eglises".
DES SECTAIRES HEUREUX
Plus nous avançons dans la lecture de cet article, plus le paysage s'éclaire, plus nous nous sentons à l'aise avec les thèses qui sont développées, comme nous l'avons déjà souligné. Ainsi, l'auteur partage la conviction que "les sectes, leurs gourous et leurs dirigeants font consciemment tout ce qui est en leur pouvoir pour embrigader les adhérents, briser leur volonté, annihiler leurs défenses, manipuler leurs sentiments Je ne doute pas que cette fabrication de la dépendance existe..."
Toutefois nous serions plus nuancés sur le paragraphe suivant (p. 609) dans lequel l'auteur ne s'explique pas "comment des individus tout à fait normaux, dotés par ailleurs d'un fort capital de connaissances et de culture marchent dans le système". Raison pour laquelle il rejette l'explication de l'entrée dans une secte par le processus, le mécanisme de la manipulation mentale. (Jamais nous ne parlons de lavage de cerveau qui relève d'une autre théorie).
Nous reconnaissons bien volontiers qu'il peut exister chez certains adeptes "une attente d'influence". Mais en revanche nous avons constaté chez d'autres, et même assez souvent, que l'individu est devenu adepte par effraction psychique.
La secte est fondamentalement perverse et procède, (consciemment ou inconsciemment, peu importe) par une véritable escroquerie, comme l'ont fort bien décrit le Tribunal et la Cour d'Appel de Lyon lors du procès de la scientologie : "emploi de manoeuvres frauduleuses, promesses, menaces, abus d'autorité ou de pouvoir, machination ou artifices, utilisation de techniques de conditionnement ou de contrainte morale, qui provoquent chez les adeptes une situation de faiblesse, de vulnérabilité, de dépendance et de complicité..."
En ce sens, le candidat ne postule pas librement son entrée dans la secte qui lui cache sa véritable nature en lui faisant miroiter des promesses qui rejoignent sa recherche ou son idéal, à la grande différence d'une entrée dans un parti politique ou dans une religion dont on est sensé connaître les vrais objectifs.
Ainsi, l'adepte n'est pas libre en entrant, il n'est plus libre quand il est dans la secte, son esprit critique et son libre arbitre ont totalement disparu en ce qui concerne les théories, les pratiques de la secte. Il n'est pas libre non plus d'en sortir. Il faudra un événement imprévu qui vienne le marquer dans son affectivité et non d'abord dans son intellect, pour déclencher le déclic libérateur de la sortie.
Comme l'indique l'auteur, l'adepte va protester de sa liberté et de son épanouissement obtenu grâce à son appartenance à la secte. Il ne suffit pas, nous disons il est inutile de leur répéter :" Vous n'êtes pas libre, vous n'êtes pas heureux"'. Car il est exact que l'adepte se dit, se croit et se sent libre et heureux. Bien souvent les familles qui souffrent de voir leur enfant embrigadé dans une secte ont fait l'expérience de le voir heureux et épanoui, ayant progressé dans certains domaines. II serait ridicule de le nier.
L'adepte est victime.d'une séduction. Car s'il avait conscience de n'être pas libre ni heureux, il quitterait immédiatement la secte. La manipulation dont les adeptes sont victimes est sectorielle, elle détruit leur faculté de discerner et de décider uniquement pour tout ce qui touche à la secte, mais les laisse, la plupart du temps, libres et conscients dans le reste de leur vie ordinaire, par exemple dans leur profession, parfois leur famille.
Cette réalité de leur conscience et de leur liberté qu'ils expérimentent à l'extérieur de la secte leur donne l'illusion qu'ils sont entièrement libres à l'intérieur de la secte, alors qu'en fait, ils sont sous la dépendance totale du gourou, des dirigeants et du groupe. Ainsi, les adeptes "opposent leur parole aux accusations des apostats qui sont partis, mais ils ne permettent pas de les infirmer".
CONCLUSION
Notre conclusion sera inversement proportionnelle à notre introduction. Car nous sommes reconnaissants à Jean-Louis Schlegel de conclure en affirmant qu'il faut - distinguer les vieilles sectes d'origine protestante et les sectes jeunes des années 60-70 - ne pas confondre le phénomène ancien de dissidence religieuse avec le phénomène sectaire - reconnaître les nouvelles mouvances sectaires axées sur la thérapie - conserver ou adopter le terme global "secte" "qui a l'avantage de cerner d'un coup un phénomène social considérable" - continuer à porter aide à ceux qui sortent (nous ajoutons et à ceux qui ne sortent pas) - continuer les efforts pour contrer les sectes
Est-on si sûr que la stigmatisation et la dénonciation de l'entreprise sectaire ont donné de maigres résultats. Là aussi manquent les statistiques. Rien ne prouve que l'alternative proposée au Canada obtienne de meilleurs résultats.
Messieurs les sociologues des Religions, laissez vos analyses sur la religion quand vous voulez étudier et traiter le problème des sectes. N'accablez pas de votre mépris les personnes et les associations qui luttent pour la défense des individus et des familles victimes des sectes. Cessez de les appeler des "antisectes", de leur reprocher de lutter contre les sectes, comme s'il n'était pas nécessaire d'assurer une oeuvre de salubrité publique, de porter assistance à personne en danger, comme s'il ne convenait pas de lutter contre tous les fléaux sociaux, contre la drogue, contre le terrorisme, contre le sida, contre la pollution, contre le viol.
Car la secte est un véritable fléau social : une drogue psychique, un terrorisme intellectuel, un sida culturel et spirituel, une pollution civique, un viol psychique.
La vrai lutte contre les sectes est le devoir de tout citoyen et de l'Etat qui ont le devoir de défendre les Droits de l'Homme violés et bafoués par les sectes.
France :Sectes
Etats-Unis : on en reparlera...mais en public
Regards sur , n°10, janvier 2000
[Texte intégral]
La mise en accusation, au printemps, dernier de la France et d'autres pays d'Europe par les Etats-Unis à propos de la liberté religieuse, commence à échauffer les oreilles nationales.
Le CCMM, par un courrier documenté adressé à Madame Albright, secrétaire d'Etat, avait en son temps protesté contre cette attitude d'autant plus infondée et inamicale que les Etats-Unis protègent abusivement sur leur sol des sectes que l'univers dénonce régulièrement.
La position officielle du gouvernement français en ce domaine est désormais bien connue et rejoint les préoccupations du CCMM : mettre en cause sans aucune justification l'action que nous conduisons contre le sectarisme est parfaitement inapproprié et ne saurait se justifier. Surtout pas par la pression des lobbies américains sur les parlementaires, ni par les contributions financières que versent des sectes pour favoriser leur réélection.
Si des discussions sont à envisager pour l'avenir sur la question de la liberté de penser (et non seulement sur la liberté religieuse) elles doivent être engagées publiquement, devant les instances internationales prévues pour cela, et notamment aux Nations-Unies.
Cette méthoe évitera que dans tel ou tel "forum", la délégation des Etats-unis ne soit accompagnée de délégations sectaires, comme à Vienne en mars 1998 (Forum du Bureau pour les institutions démocratiques et les droits de l'homme de l'OSCE)
Chypres :Sectes
Première conférence européenne sur les sectes destructrices et les psycho-groupes :
la France montrée en exemple
Regards sur , n°10, janvier 2000
[Texte intégral]
Le problème posé par les sectes destructrices a été examiné en profondeur dans un contexte politique, spirituel, social et économique, pendant les travaux de la lère Conférence Européenne traitant des sujets relatifs aux groupes reconnus comme se livrant à des cultes destructeurs et les psycho-groupes.
La Conférence a traité en termes globaux le sujet de : "Liberté de religion, Droits de l'homme, Sectes destructrices et Psycho-groupes".
Elle était organisée par l'Union Panchypriote des Parents ÇPPU), le Comité parlementaire sur l'Orthodoxie en coopération avec le Comité sur les textes légaux traitant des cultes et des dogmes para-religieux.
Elle se tenait sous le Haut Patronage de M. Spyros Kyprianou, président du Parlement en présence de MM. Alain Vivien - Président de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes, ancien ministre du gouvernement français, Georges Krippas - Docteur en Droit Constitutionnel (Grèce) , Ursula Caberta - Directeur du département gouvernemental de Hambourg sur les hérésies (Allemagne), Alexander Dvorkin - Professeur et chercheur spécialiste du sujet (Russie), Georghios Sergides - Docteur en droit privé et administratif (Chypre). M. Christos Pourgourides, député et l'Archevêque Chrysostomos, chef de l'Eglise de Chypre, se sont également adressés à la Conférence.
L'assemblée a adopté le texte suivant que nous reproduisons in extenso en raison de son intérêt :
La première Conférence Européenne affirme que l'action entreprise par les sectes totalitaires nouvellement apparues, ou les sectes destructrices, ou les groupes aliénants, est d'ores et déjà une dangereuse réalité en Europe.
Il est souligné que le même danger existe aussi à Chypre.
Les groupes mentionnés ci-dessus ont les caractéristiques suivantes partout dans le monde : ils agissent presque toujours sous des masques variés, comme des organisations sociales ou philosophiques à but non lucratif.
Ils pénètrent tous les secteurs de vie posant une revendication absolue même dans le cas de la politique et de l'économie, et constituant une menace pour la personnalité de l'individu, pour notre civilisation et pour les principes démocratiques.
Ils imposent un mode totalitaire de pensée. Ils ne reconnaissent aucun droit de l'homme à leurs adhérents, étant donné que ceux-ci sont soumis au leader ou au groupe lui-même. Les droits de l'homme fondamentaux comme la liberté de pensée et d'opinion, la liberté d'expression ou la liberté d'information, ont été abolis dans la plupart de ces groupes.Mariage et choix du conjoint ou même vie familiale et personnelle sont déterminés par le leader du groupe.
Ces constatations ont été confirmées dans une étude publiée dans le magazine "Cultic Studies Journal" (vol. 16.01.1999 p. 33-51) qui écrivait :"...des groupes qui exploitent souvent leurs membres psychologiquement et/ou financièrement en pliant de façon caractéristique ces membres aux exigences des dirigeants par le moyen de certaines sortes de manipulation psychologique ".
Ils ne reconnaissent pas les droits de l'homme des membres du groupe qui formulent des critiques en interne. Ils croient que quiconque émet une critique est "un criminel commettant des crimes contre l'humanité" en faisant obstacle au dogme bénéfique de l'organisation qui doit dominer la vision de tous ses membres. Eliminer tous ceux qui critiquent est un objectif fondamental selon les principes moraux inversés de la "Scientologie" et autres groupes similaires.
Ces organisations coopèrent entre elles pour atteindre leurs objectifs sur un plan local, européen et international.
Ces activités mettent en danger la santé physique et spirituelle de l'homme en raison des méthodes pseudo-guérisseuses antiscientifiques à caractère évident d'initiation et d'occultisme. Ces groupes ne pourraient en aucun cas être considérés comme des religions ni comme des "nouveaux mouvements religieux", selon l'intention qu'ils en ont afin de bénéficier d'exemption de taxes et autres privilèges.
A cette occasion nous nous réjouissons de la Résolution 134 du 17 février 1999 du Comité sur les libertés politiques et les affaires internes du Parlement Européen, laquelle "appelle les Etats membres à prendre des mesures, tout en respectant les principes de la loi constitutionnelle, pour combattre la violation des droits individuels par certaines sectes auxquelles serait refusé le statut d'organisation religieuse ou culturelle sous lequel elles bénéficient d'avantages fiscaux et d'un certain degré de protection légale." Les participants à la Conférence considèrent que de tels groupes ne peuvent pas se réclamer du droit à la liberté de religion alors qu'ils font eux-mêmes un emploi abusif de la liberté des citoyens en ayant recours à une fausse information et à des données visant à tendre des pièges aux gens, spécialement aux jeunes, inconscients du danger.
La violation de la liberté de religion se révèle également dans les méthodes employées par ces groupes (efforts pour pénétrer, en utilisant des chemins détournés, la conscience religieuse des individus et changer leur foi en un dogme, par des appâts économiques ou autres).
Selon le spécialiste distingué du droit constitutionnel, le Dr. Georghios Krippas, une loi qui interdit une conversion contraire à la morale n'a jamais et nulle part été considérée comme une violation de la liberté de religion. Finalement, la position adoptée par Mme Marie-George Buffet, ministre de la Jeunesse et des Sports en France, comme elle s'exprimait dans une circulaire adressée aux fonctionnaires régionaux de son pays, leur indiquant de prendre des mesures contre les sectes, est la suivante "Les sectes sont une réalité. Leurs actions délictueuses et dangereuses confirment la nécessité de mobiliser l'ensemble du gouvernement. Les dernières études menées sur le sujet ont révélé les dangers dont le développement des mouvements sectaires en France est porteur. En particulier le renforcement financier de ces sectes ! Ces études ont aussi montré que le scénario présenté par ces sectes a changé : les sectes investissent des secteurs tels que l'éducation, l'entraînement professionnel, les sports et la santé, après avoir joué un rôle important dans l'évolution d'une logique élitiste et xénophobe. Elles se dissimulent maintenant derrière des organisations éducatives ou pratiquant une médecine alternative. Elles déploient leur activité sous couvert de travaux humanitaires ou en prenant l'apparence d'un mouvement local."
La présence de représentants distingués des Etats Européens, dirigeants des services gouvernementaux spécialisés sur les sectes, est finalement considérée comme un premier pas pour envisager sérieusement la mise en place de services appropriés même dans les Etats où il n'en n'existe pas encore. En vue de ce qui est mentionné ci-dessous, la Conférence Européenne accueille avec satisfaction l'Église, la Société civile et autres représentants de Chypre et tous participants, et demande que
1-
-a) toutes les institutions soient informées et sensibilisées de la façon la plus détaillée pour affronter ce problème sérieux, et pas seulement "religieux",
-b) les écoliers et généralement les citoyens soient informés par des institutions crédibles et responsables des dangers mentionnés ci-dessus,
-c) des mesures pratiques soient prises dans le respect de la législation existante, ou complétée s'il y a des vides. Les initiatives prises par des parents représentés ici donneront l'exemple pour assurer cette information sur toute demande spontanée ;2-les sectes reçoivent obligation de respecter les droits de l'homme fondamentaux de leurs adeptes, tels que le droit d'être informé, le droit de travailler, d'être disponible, d'être assuré au travail. Les enfants des membres-victimes des organisations devraient avoir le droit à une scolarité dans des écoles ne faisant pas partie du ghetto des groupes ;
3- les sectes soient obligés d'indiquer explicitement leur origine sur les formulaires de déclaration et de ne pas utiliser des titres et des noms trompeurs ;
4- le statut d'organisation religieuse ne soit pas accordé automatiquement aux sectes, ou au moins sans contrôle préalable, aux groupes qui apparaissent faussement pour ce qu'ils ne sont pas ;
5- la fondation d'un Centre de recherche, de contrôle et d'information sur les sectes réponde à un besoin immédiat. Ce centre sera chargé de fournir une information sûre concernant le sujet ci-dessus, soit en termes globaux ou spécifiquement sur la façon légale et administrative de lui trouver une solution en s'appuyant sur des jurisprudences ou sur des textes offciels ;
6- le sujet des nouvelles sectes soit l'objet d'un débat sérieux dans les Parlements de ces pays où, en dépit des recommandations du Parlement Européen, aucune disposition n'a encore été prise. La société et l'Église doivent soutenir moralement et financièrement les organisations indépendantes qui se sont fondées pour fournir l'information sur le problème des sectes. Elles doivent apporter également leur soutien aux organisations qui assistent les victimes et leurs familles. Ceci se ferait conformément aux recommandations du Parlement Européen (1178/1992) et (1412/1999) :"...L'assemblée Parlementaire invite les Gouvernements des Etats Membres à apporter leur soutien aux Centres indépendants, nationaux ou régionaux, d'information sur les groupes à caractère religieux, ésotérique ou spirituel".