Actualités sur les sectes en octobre 2002
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France : OPUS DEI
La canonisation de Balaguer ne relève pas de l'infaillibilité de l'Eglise
1er octobre 2002
Au nom du privilège de l'infaillibilité de l'Eglise ou de l'infaillibilité pontificale, un catholique est-il tenu de croire à la canonisation de Balaguer et de célébrer son culte ?
Conditions et nature de l'infaillibilité
" En premier lieu, c'est à l'Eglise dans son ensemble que, selon la doctrine catholique s'applique l'assurance d'être assistée par l'Esprit Saint lorsqu'elle s'emploie à clarifier des points essentiels de la foi. Elle se réfère, en l'occurrence, à la promesse faite par Jésus à ses apôtres d'être présent auprès d'eux après son départ de ce monde et jusqu'à son retour. (Jn.14, 8-21)
"En second lieu, le domaine auquel s'applique l'assurance de cette infaillibilité est très strictement circonscrit : il s'agit exclusivement de la définition des points de doctrine concernant la foi et la morale en vue d'examiner le contenu de la Révélation (Lumen Gentium, n°25)
"Se trouvent donc exclues de ce domaine (de l'infaillibilité) , entre autres les questions de caractère pastoral ou disciplinaire. Ainsi l'encyclique Humanae vitae de Paul VI sur la régulation des naissances, les sanctions ecclésiastiques prises à l'encontre de Mgr L efebvre. une canonisation, ne relèvent pas du dogme de l'infaillibilité.
(Extraits de l'encyclopédie théo, p.544)
"Comme la mission du Christ fut seulement de révéler ce qui est nécessaire au salut et n'a pas consisté à prendre position sur le reste des connaissance humaines, la mission de l'Eglise a pour unique domaine la Révélation. Il s'ensuit que l'objet de l'infaillibilité est identique à celui du développement dogmatique. Pour que l'infaillibilité s'exerce, il faut que l'Eglise veuille prendre publiquement position comme telle.
"Il faut limiter le domaine de l'assistance divine à la vérité évangélique, elle n'embrasse pas tout le domaine de la vie chrétienne. Ce qui est d'ordre législatif, administratif, du droit canonique ou public, demeure donc hors de l'infaillibilité de l'Église ".
" Il y a lieu de mentionner le domaine des réalités ecclésiales qui sont garanties par l'assistance divine, sans pour autant qu'elles soient l'objet de sanctions infaillibles : ainsi l'oecuménicité de tel concile, la légitimité ou la dissidence de tel évêque, de tel pape. la reconnaissance de tel rite ou telle législation, la promulgation d'une loi universelle. l'approbation d'un ordre religieux, la canonisation d'un saint et la confirmation de son invocation dans la liturgie,... "
" Il faut ici rappeler le principe : l'infaillibilité de l'Eglise n'appelle la foi divine que pour les articles relativement auxquels il y a eu révélation, et pour les choses nécessaires au salut. L'Église n'a pas reçu du Christ la promesse d'infaillibilité pour affirmer l'héroïcité des vertus de Saint François d'Assise, celle-ci fût-elle éminemment visible ".
" Tout ce qui dépend en soi d'une connaissance historique demeure hors de la capacité d'affirmation infaillible de l'Eglise"
(Encyclopédie CATHOLICISME, p.1550-1578)"Cette infaillibilité, dont le divin Rédempteur a voulu doter son Eglise quand elle définit la doctrine de la foi et des moeurs, s'étend aussi largement que le dépôt de la divine Révélation."
(Concile Vatican II. Constitution Lumen Gentium, n°25)La canonisation de Balaguer ne relève pas de l'infaillibilité de l'Eglise
On peut donc appliquer à Balaguer les principes théologiques ci-dessus exposés
L'Eglise n'a pas reçu mission du Christ la promesse d'infaillibilité pour affirmer l'héroïcité des vertus de Balaguer, celle-ci fût-elle éminemment visible : ce dont on est libre de douter en toute bonne foi
Si, déjà, en 1992, la béatification de Balaguer, fondateur de l'Opus Dei, m'avait rendu béat, sa canonisation, en 2002 : faire de lui un saint, je trouve cela tout simplement malsain.
Jacques Trouslard
Etats-Unis : Raël
Clonage humain: grossesses en cours, des fausses couches aussi
AFP, 1er octobre 2002
[Texte quasi intégral]
WASHINGTON - Plusieurs grossesses viables obtenues après implantation d'embryons humains clonés sont actuellement en cours mais "il y a eu" aussi des fausses couches, a affirmé à l'AFP Brigitte Boisselier, PDG de Clonaid, une société de clonage humain liée à la secte des Raëliens. "Oui, nous avons des grossesses viables, c'est-à-dire au-delà des trois mois", a indiqué la chimiste française dans un entretien téléphonique depuis ses bureaux de Las Vegas (Nevada).
Mme Boisselier a précisé que les implantations de blastocystes (embryons humains de quatre à cinq jours) avaient lieu depuis "février, mars" mais s'est refusée à donner de plus amples détails sur le nombre de grossesses en cours ainsi que sur leur état d'avancement. Interrogée pour savoir si des fausses couches étaient survenues, Mme Boisselier a reconnu: "Oui, il y en a eu, comme dans les fécondations in vitro".
De nombreux spécialistes du clonage animal, dont le biologiste Rudolf Jaenisch, du Whitehead Institute du Massachusetts Institute of Technology (MIT), affirment que les tentatives de clonage d'un être humain sont, non seulement vouées à l'échec, mais "irresponsables" et "répugnantes". Il met en garde depuis longtemps contre l'application à l'homme du clonage, une technique qui connaît des taux d'échec très importants chez l'animal et résulte en une véritable "galerie des horreurs" chez les foetus avortés ou les nouveaux-nés: malformations congénitales, difformités physiques, déficiences du système immunitaire, vieillissement prématuré, etc. Chez le petit nombre d'animaux qui survivent au-delà de quelques jours, beaucoup présentent des anormalités (hypertrophie placentaire, pneumonie, déficience hépatique, obésité, vieillissement prématuré).
Selon Mme Boisselier, l'examen des foetus avortés n'aurait pas révélé d'anormalités. "Nous essayons de comprendre. Beaucoup de facteurs peuvent intervenir. Cela peut être la femme qui n'est pas en état de les recevoir", a-t-elle ajouté, sans toutefois vouloir préciser le taux d'échec rencontré. En juillet dernier, à l'occasion de la première Exposition internationale Bio à Tokyo, le vice-président de Clonaid Thomas Kaenzig avait affirmé que sa société travaillait au clonage de "10 à 20 clients". Il avait précisé que "50 mères porteuses" avaient accepté de participer à l'opération. Mis à part Clonaid, d'autres scientifiques sont engagés dans la course au premier bébé cloné. Le gynécologue italien Severino Antinori avait affirmé en mai dernier que trois femmes étaient enceintes d'embryons clonés et que des équipes russes et chinoises étaient aussi à l'oeuvre.[.......]
Suisse : Méditation transcendantale
Maharishi, veut acquérir le terrain de Walter Renfer
Le Matin, 1er octobre 2002 par Jean-Pierre Molliet,
[Texte intégral]
Méditation transcendantale, le mouvement de Maharishi, veut acquérir le terrain de Walter Renfer. Le paysan craint une expropriation. Le paysan contre le gourou des Beatles
Depuis le mois de juin dernier, Walter Renfer, propriétaire d'un domaine sur les hauteurs de Chevenez, vit un enfer. Son domaine de 26 hectares est convoité par la Méditation transcendantale (MT). Ce mouvement religieux, qu'un rapport officiel de parlementaires français qualifie de secte, a été fondé en 1957 par Maharishi Mahesh Yogi.
L'homme est célèbre pour avoir été présenté, dans les années 1960, comme le gourou des Beatles. «J'ai reçu la visite début juin d'Ernest Parietti, entrepreneur de Porrentruy. Il m'a indiqué qu'une communauté désirait s'implanter dans la région», indique Walter Renfer. L'agriculteur n'avait pourtant jamais émis le désir de vendre son exploitation puisqu'elle sera reprise dans deux ans par son neveu: «Lors d'une seconde visite, l'entrepreneur était accompagné de Martin Aebi, du Bureau cantonal du développement économique, qui m'a précisé que cette implantation entrait dans le cadre de l'opération «Jura pays ouvert».
Une semaine plus tard, ce sont des représentants de Méditation transcendantale qui ont débarqué chez moi. Ils ont trouvé le lieu idéal.» L'entremetteur jurassien lui a alors demandé de signer une promesse de vente afin que puisse démarrer le processus de changement d'affectation de la zone. «Il m'a été précisé que les services du canton, dont celui de l'économie rurale, ne s'opposeraient pas à un dézonage. J'en ai déduit que l'Etat serait prêt à engager un processus d'expropriation pour me faire déguerpir de ma ferme.»
Interpellé au Parlement, le ministre Jean-François Roth s'est montré favorable à ce projet: «Il faut se réjouir qu'un tel centre, dont l'investissement est de l'ordre de 25 millions, puisse être réalisé chez nous.»
Canada : Raël
Les écoliers peu sensibles aux enseignements de Raël
Cyber presse, La Presse 1er octobre 2002 par Marie-Claude Malboeuf
[Texte intégral]
Les adeptes de Raël -ce gourou qui clame que l'homme a été créé par des extraterrestres- recrutent dans les écoles et les cégeps, où ils ont entrepris une tournée devant les mener à Montréal, Trois-Rivières et Québec. Dans le Plateau Mont-Royal, lundi, ils étaient quelques dizaines d'adultes et un chien bouclé à attendre les élèves de l'école secondaire Jeanne-Mance, qui entraient et sortaient de classes.
Caisses de croix aux pieds et médaillon au cou, les raéliens ont oublié un instant leur plaidoyer en faveur de la liberté sexuelle et du clonage, préférant inviter les jeunes à remplir un formulaire pour «apostasier», c'est-à-dire se débaptiser et abandonner la religion catholique. Puis à se rassembler le dimanche pour brûler leur croix (le 6 octobre à Montréal et le 12 à Québec). «Les dirigeants catholiques sont accusés d'actes criminels, de pédophilie», explique Nicole Bertrand, qui se présente comme une «évêque raélienne».
Inondés d'appels de parents inquiets, le directeur de l'école Jeanne-Mance a vite appelé la police et utilisé l'interphone pour conseiller aux jeunes d'ignorer ces visiteurs. Ce qu'ils ont fait. Vers 15h30, un surveillant pressait la masse indifférente de grimper à bord de l'autobus, recueillant une à une les dizaines de croix abandonnées dans l'herbe. «Saviez-vous qu'ils disent qu'ils viennent de l'espace? C'est insensé!» commentait Jonathan Huberdeau, 15 ans.
Embarrassée, la Commission scolaire de Montréal a promis de fermer les portes de l'école au mouvement. «Mais avec la liberté d'expression, on ne peut pas les empêcher de distribuer leurs tracts sur le trottoir, a expliqué le commissaire Robert Cadotte. Leur façon d'agir est déplorable. Qu'ils aillent donc parler aux adultes à la sortie des églises!»
L'habitude des adolescents
Les Raéliens ont pourtant l'habitude de cibler les adolescents. En 1993, ils distribuaient des milliers de condoms aux portes des écoles montréalaises. L'année suivante, ils y donnaient des sacs devant servir à collecter de la nourriture pour Jeunesse au Soleil, mais qui leur a surtout permis de faire circuler des dépliants vantant leurs mérites.Au printemps dernier, le mouvement inondait de tracts les villes canadiennes, comme il l'avait fait en France un an plus tôt. Ne pas s'alarmer «Il ne faut pas trop s'alarmer. Tout ce que ça leur donne, c'est de la grosse publicité. Je n'ai jamais entendu dire que les jeunes s'enrôlaient ensuite», précise le directeur d'Info-Sectes, Mike Kropveld, beaucoup plus inquiet à l'idée de voir les Raéliens manifester dimanche.
«Brûler la croix, c'est comme brûler le drapeau canadien ou l'étoile de David. Il y a des lois contre ça aux États-Unis. Même ici, on peut se demander si le fait de s'en prendre à un symbole aussi puissant que cela n'est pas aller trop loin. Si ça ne ressemble pas à de l'incitation à la haine...» «On ne demande pas de renier Jésus ni son message. Seulement une organisation qui a elle-même trahi son message», rétorque Nicole Bertrand, néanmoins bien en peine d'expliquer les dérapages de son propre mouvement.
Début 2002, en France, quatre Raéliens (dont un «guide prêtre») étaient condamnés à la prison pour avoir abusé d'adolescentes de 14 et 15 ans lors de conférences payantes sur «la méditation sensuelle». Raël, de son vrai nom Claude Vorilhon, a lui-même épousé une fille de 16 ans. L'ancien journaliste sportif aurait aujourd'hui une fortune de plusieurs millions, qui lui permettrait notamment de financer un laboratoire de clonage humain à Abidjan, en Côte d'Ivoire. Le quinquagénaire dit avoir été enlevé par une soucoupe volante en 1973, avoir été alors opéré au cerveau et être devenu supérieurement intelligent.
Voir : Les raéliens resteront loin des écoles...
France : Energie Universelle (HUE ou EUH)
Les étranges pratiques de Cao, gourou de l'EUH
Midi info 2 octobre 2002 par yannick Philipponat
[texte intégral]
Il était poursuivi pour exercice illégal de la médecine et escroquerie. En 2000 il avait fait trois mois de détention
Fin mai 2000, lorsque les gendarmes perquisitionnent la Bergerie, à Salses-le-Château (Pyrénées Orientales) où se déroule un séminaire de la secte guérisseuse EUH (énergie universelle et humaine) ils saisissent un opuscule qui en dit long sur les pratiques de ce mouvement déclaré en association.
A l'intérieur y est répertorié, par ordre alphabétique, la liste des maladies et les mouvements - par imposition des mains - à prodiguer pour les soigner. On y trouve pêle-mêle le diabète, le cholestérol, le cancer, le sida ou encore la sclérose en plaque, la varicelle ou le mal de mer.
Ce jour-là quekques 500 adeptes se sont réunis pour la venue du maître Curtis Duy Cao poursuivi hier au tribunal suite à la dénonciation d'une famille montpelliéraine, l'un des siens, gravement malade, avait arrêté son traitement médicamenteux après avoir suivi les préceptes du gourou. Comme cette fillette de 5 ans victime d'épilepsie ou cette femme qui croyait sa sclérose en plaque guérie.
Lors de cette cérémonie, " à la mise en scène spectaculaire " chaque participant est venu passer le niveau 3 de l'échelle que seul le maître enseigne. Cao doit leur ouvrir définitivement les chakhras, ces points du corps sensés libérer l'énergie nécessaire afin de se libérer des médicaments. Avec les deux premiers niveaux ils pouvaient déjà se soigner et prodiguer des soins aux autres.
Les niveaux 4 et 5, réservés à l'élite, relèvent de la philosophie, mais ne tombent pas sous le coup de la loi : la terre est peuplée d'extraterrestres en transit.
L'EUH enseigne aussi qu'en prévision de cataclysmes à venir il faut construire des abris.
A Sales-le Château chacun a payé 500 F (76€). Reversés sur l'un des comptes en banque du gourou qui, début juin 2000, est mis en examen pour exercice illégal de la médecine et escroquerie.
Combien de réunions de ce type ont eu lieu ? " Elles furent nombreuses dans tout le sud " disent les enquêteurs.
Entouré d'une poignée de fidèles, Cao, 57 ans, naturalisé américain, ancien sous-officier de l'armée vietnamienne et qui ne possède aucun diplôme médical est venu défendre ses pratiques. Mais sans s'expliquer clairement sur l'argent. " J'apprends juste aux gens à se servir de leurs capacités. J'enseigne avec des méthodes scientifiques et je ne conseille pas d'arrêter la médecine traditionnelle. Ceux qui ont fait ça ont mal compris. Mais nous pouvons aider toutes les personnes dans tous les cas de maladie. "Aider à gérer sa maladie et non pas guérir. La nuance est d'importance et madame Maryse Pechevis, son avocate, s'est engouffrée dans la brêche. En évoquant le nombre croissant de disciplines " new age " qui utilisent l'imposition des mains et qui prospèrent. " Il ne faut pas cultiver l'amalgame de la secte dangereuse. Il parle de soigner, pas de guérir : à trois exceptions près, les gens sont ravis de son enseignement ! Il a juste élaboré une façon de vivre. C'est une chasse aux sorcières alors que sa philosophie n'est pas plus délirante que certains préceptes de la religion catholique. Il y a 200 ans il aurait fini sur l'échafaud, dans 50 ans il y aura peut être des dizaines de Cao. "
La parquet, lui, n'a pas transigé. Parlant du " Cao Curtis Circus " qui touche la crédulité des gens ayant des problèmes de santé et qui sont fragiles " Il a requis 18 mois de prison, dont cinq fermes, et une amende. Délibéré le 25 novembre.
L'EUH qualifiée de secte guérisseuse par le rapport parlementaire sur les sectes, date du début du XX siècle. Elle a été relancée par le Sri-Lankais Dasira Narada. A sa mort, deux fidèles devenus gourous ennemis, Cao Duy et Dang se sont réparti les zones géographiques. Cao a développé son mouvement dans le sud de la France, l'Espagne et les USA. Aujourd'hui, l'association est officiellement dissoute sous le nom " EUH ".
Suisse : Méditation transcendantale
Le gourou ira méditer ailleurs
Le Matin, 2 octobre 2002 par Jean-Pierre Molliet,
[Texte intégral]
CHEVENEZ (JU) - L'Etat du Jura n'imposera pas à Chevenez le centre de formation que le mouvement du gourou Maharishi Mahesh Yogi se propose de construire («Le Matin» d'hier).
Le projet rebondira ailleurs dans le canton: le gouvernement, qui est favorable à cette réalisation de 25 millions de francs, a demandé à ses services de prospecter d'autres pistes. Walter Renfer a mis la République sens dessus dessous en rendant publiques les pressions dont il a été l'objet pour vendre son domaine à la Méditation transcendantale.
Ses craintes d'être lâché par le Service de l'économie rurale étaient fondées. «Si un projet désiré par le canton répond aux exigences de l'aménagement du territoire et de la protection de l'environnement, l'Etat acceptera le transfert de zone agricole en zone à bâtir, et le Service de l'économie rurale ne fera pas d'objection à la suppression d'une entreprise agricole», indique Dominique Nusbaumer, chef du Service de l'aménagement du territoire. Mais il s'empresse d'exclure, dans le cas de Chevenez, l'éventualité d'une expropriation, même si cette procédure figure dans l'arsenal légal: «Pour exproprier, il faut que l'Etat justifie des intérêts publics supérieurs. Il y a certes intérêt public à promouvoir la création de 50, voire 100 emplois. Mais pas au point d'engager une procédure d'expropriation.»
Cette information réjouit Werner Renfer, qui constate qu'il a dû ameuter la presse pour dissiper ses inquiétudes quant à son avenir professionnel. Quel site remplacera Chevenez? «Des discussions sont en cours avec le propriétaire d'un domaine et une délégation des autorités d'une autre commune d'Ajoie», lance Dominique Nusbaumer. Où? Top secret.
Canada : Raël
Les raéliens resteront loin des écoles...
Cyber presse, La Presse 3 octobre 2002 par Marie-Claude Malboeuf
[Texte intégral]
La Commission scolaire de Montréal (CSDM) a réussi à repousser les raéliens loin de ses écoles - du moins temporairement.
Forcés de s'expliquer devant la Cour supérieure, qui devait trancher une demande d'injonction provisoire, les adeptes du mouvement ont promis mercredi de ne plus s'approcher des élèves d'ici à ce que la demande d'injonction permanente soit tranchée.
Obsédés par les extraterrestres, le clonage et la liberté sexuelle, les fidèles de Raël ont entrepris leur tournée des écoles et cégeps au début de la semaine, attendant les jeunes sur le trottoir pour les inviter à apostasier et à les rejoindre pour brûler des croix au parc Jeanne-Mance, dimanche prochain, puis à Québec, la semaine suivante. «Distribuer des tracts sur le trottoir, c'est une chose. Demander de brûler un symbole aussi fort que la croix, c'en est une autre, a commenté mercredi président de la commission pédagogique de la CSDM, Robert Cadotte. La dernière fois qu'on a vu ce genre de choses, c'était avec le Ku Klux Klan. Imaginez si on voulait brûler un symbole musulman... C'est une incitation à la violence. D'ailleurs, il y a des élèves catholiques qui voulaient aller les défier. Il a fallu les ramener à l'ordre et les convaincre de les ignorer. Les jeunes ont le droit de venir en classe sans être soumis à de la propagande.» «J'espère qu'ils n'auront pas le culot d'invoquer leur liberté d'expression parce que la Charte protège aussi contre la propagande haineuse», conclut M. Cadotte.
Tout aussi outrée, l'Assemblée des évêques du Québec a qualifié la campagne des raéliens d'incitation à la haine. Le diocèse de Québec avait agi de la même manière, en mai dernier, lorsque le mouvement a inondé de tracts les boîtes aux lettres de la capitale. Il y qualifiait les dirigeants catholiques de criminels en rappelant que certains d'entre eux ont été accusés de pédophilie, de viol et de détournement de fonds. «Cette fois, c'est plus grave. Les gens qui nous appellent sont sidérés qu'on s'attaque à un symbole aussi fort de la foi chrétienne, rapporte Jacques Côté, attaché de presse de l'évêque de Québec, Mgr Maurice Couture. Mais j'ai bon espoir que le public n'embarquera pas là-dedans. Leur dernière campagne n'avait rien donné.»
En France, l'an dernier, l'évêque de Metz, Mgr Pierre Raffin, avait réagi avec moins de flegme, déposant une plainte en diffamation en apprenant que les raéliens demandaient aux parents de ne plus envoyer les enfants au catéchisme pour «les protéger contre la pédophilie». Une dénonciation paradoxale sachant que les adeptes du mouvement ont eux-mêmes été éclaboussés par un scandale du genre. L'an passé, quatre fidèles français, dont un «prêtre-guide», ont en effet été condamnés à la prison pour avoir «débauché» et «corrompu» des adolescentes de 14 et 15 ans.
Embarrassés, les raéliens montréalais ont d'abord prétendu que la cause avait été portée en appel, puis, que les accusés n'avaient que 18 ans. Or, l'appel a été rejeté en septembre dernier et les accusés étaient tous dans la trentaine. Raël, de son vrai nom Claude Vorilhon, affirme avoir été enlevé par des extraterrestres en 1973 et jure que ces êtres au teint verdâtre ont cloné l'homme en laboratoire. Déterminé à les imiter, il a mis sur pied une société de clonage, Clonaid. Mercredi, l'entreprise annonçait justement avoir implanté plusieurs embryons humains, dont plusieurs semblent viables.
Voir : Les écoliers peu sensibles aux enseignements de Raël
Suisse : AMMA - AMRITA
Un gourou câline les Suisses
24 heures, 3 octobre 2002 par Madeleine Schürch
[Texte intégral]
Elle embrasse de son amour des personnes de toutes confessions. Voyage au pays dAmma, une maîtresse à penser hindoue, venue donner laccolade dans notre pays.
En trois jours, Amma étreindra près de 2000 personnes, venues de Suisse, dAllemagne et même dItalie.
On le voit tout de suite. Les habitués portent des chaussettes en laine, qui leur permettront de se déchausser à lentrée sans craindre le rhume, et un petit coussin pour sagenouiller. Les nouveaux, un petit point rouge collé à la boutonnière, errent, lair un peu inquiet, mais déjà béat, dans cette sorte de «grange sublime», une salle communale à lorée de la ville de Frauenfeld, dans le canton de Thurgovie. Tous attendent larrivée de Mata Amritanandamayi, appelée plus simplement Amma, un être de lumière venu directement dInde pour débuter en Suisse une tournée mondiale dembrassades.
Voilà trente ans que cette femme de 49 ans, maître spirituel dorigine hindoue, prêche lamour dun Dieu universel et la paix intérieure au moyen dune arme originale: le câlin. Rien à voir avec laccolade diplomatique échangée sur les tarmacs. Amma étreint avec chaleur, caresse le dos, donne de gros becs sur la joue avant dégrener quelques pétales de rose.
Pour accéder à la grâce dAmma, cest comme à La Poste. Il faut prendre un ticket et se mettre à genoux dans le couloir qui mène au pied de la sainte, sur fond de musique transcendantale et de patchouli. Une nécessité si lon pense quAmma accueillera en son sein près de 2000 personnes en trois jours. A toutes ces personnes venues de Suisse, dAllemagne et même dItalie, elle offrira sans répit, pendant des heures, sa généreuse poitrine comme appui-tête, essuiera les larmes, partagera des émotions. «Le pouvoir de consolation que dégage cette bénédiction par lembrassade est tout à fait exceptionnel, car il est très rare quon puisse toucher les sages», explique Diaprait, une Française qui a rejoint, il y a plus de vingt ans, lashram dAmma en Inde.
Une uvre caritative
Née dans une famille de pêcheurs, de caste inférieure, Amma a été confrontée très tôt à la misère environnante. «Très jeune déjà, elle montrait sa compassion aux vieillards, aux pauvres, au point que sa famille pensait quelle nétait pas normale», raconte sa disciple. Sa manière dembrasser les miséreux a tôt fait dattirer des pèlerins, dabord indiens, puis du monde entier. Aujourdhui, grâce aux dons et à la vente des produits de la communauté, cette dernière a construit un hôpital de pointe où les gens peuvent être soignés gratuitement, des écoles pour 24 000 élèves, des logements. Elle offre aussi une pension à près de 50 000 femmes âgées ou veuves. Un travail spirituel et caritatif reconnu sur le plan international. Les 6 et 7 octobre, à Genève, Amma sera dailleurs lhôte dhonneur de lONU, à loccasion dun grand congrès féminin sur la paix.
Si elle nest jamais venue en terre romande, la sainte a depuis longtemps des fidèles en Suisse alémanique. Dans la salle communale de Frauenfeld, on croise aussi bien des babas nouvelle génération, avec bébés et bonnets crochetés, que des grands-mères ou des quadras bon chic bon genre. On vient parfois de loin pour vivre cet instant de grâce. «Amma nous transmet son énergie positive, son simple contact donne du courage, nous aide à développer notre cheminement intérieur», explique cette Lucernoise qui vient chaque année chercher son accolade.
Comme beaucoup de fidèles, elle rejette toute allusion à une secte, à un gourou. Ici, on ne demande rien, on ne paie rien, si ce nest quelques dépenses volontaires aux multiples stands qui campent au fond de la salle. On y vend des livres, vidéocassettes, vêtements, bijoux et autres babioles, dont lentier des recettes retourne aux uvres caritatives en Inde.
Un baiser en famille
Des Vaudois fidèlesIls sont assis là, au premier rang du parterre de chaises. Et ils parlent français. Hier, Christiane, une rayonnante quinquagénaire de Payerne, a entraîné toute sa famille à Frauenfeld. Elle qui a rencontré Amma en Inde, dans les années quatre-vingt, ne raterait pour rien au monde le baiser de celle qui a illuminé sa vie. Elle vient chaque année en Suisse orientale pour recevoir sa bénédiction. «Peu importe le lieu. Le but, cest de se détacher, de gagner sa liberté intérieure, de se ressourcer à son contact», explique cette mère de famille, venue avec son jeune retraité de mari, son fils, sa belle-fille et son petit-fils de quelques mois.
Il faut dire quelle bénéficie déjà dune longue expérience. Non seulement sa fille vit en Inde, mariée à un Suisse «enfant dAmma», mais elle se rend depuis cinq ans dans le pays, pour vivre durant cinq mois au sein de lashram de son maître spirituel. «Là-bas, lambiance est plus agitée, lénergie dégagée est plus forte, même rude, alors quici, tout est plus doux. Il règne vraiment, au bout de trois jours, une ambiance de paix.» Avec son mari Bernard, elle restera dailleurs jusquau week-end, pour vivre au maximum ces échanges.
Si une association de bénévoles soccupe, en Suisse alémanique, de promouvoir les actions caritatives et spirituelles dAmma, Christiane néprouve pas le besoin de sengager. «Cest avant tout une démarche personnelle, dans laquelle jessaie dêtre consciente de ce que je vis tous les jours.»
Etats-Unis : Scientologie
La scientologie dépose une plainte devant l'ONU contre l'Allemagne
AFP, 1er octobre 2002
[Texte quasi intégral]
LOS ANGELES - L'Eglise de scientologie a déposé une plainte contre l'Allemagne devant la commission des droits de l'Homme de l'ONU à Genève, estimant que Berlin viole la liberté d'expression de ses membres, a annoncé mercredi l'organisation à son siège à Los Angeles. "Les membres de l'Eglise considèrent que le gouvernement (allemand) a violé leurs droits d'association et d'expression, leur droit à participer aux affaires publiques et leur droit à ne pas souffrir de discrimination religieuse", et ils demandent une enquête, a indiqué dans un communiqué l'organisation.
Etant donné la position de l'Allemagne, ces membres "ont souffert personnellement, professionnellement et financièrement", ajoute le texte.
L'Eglise espère que cette plainte forcera le gouvernement allemand à réformer les règles qui limitent ses activités et celles de ses membres. "Nous sommes sûrs que la commission des droits de l'Homme découvrira que l'Allemagne a violé ses engagements internationaux en ce qui concerne les droits de l'Homme", a déclaré pour sa part une responsable de l'Eglise, Leisa Goodman.
Canada : Raël
Aposta...quoi ?
Cyber presse, La Presse 4 octobre 2002 par Rima Elkouri
[Texte intégral]
Les élèves de l'école secondaire Jeanne-Mance et du collège Jean-de-Brébeuf ont eu la chance d'apprendre un nouveau mot cette semaine: «apostasie». Aposta...quoi? Comme le dirait fièrement le père de Thula (qui, dans le film My Big Fat Greek Wedding, se fait un plaisir d'expliquer que tous les mots du monde ont des racines grecques), «apostasie» vient du grec apostasis, qui veut dire abandon. Apostasier veut dire abandonner publiquement et volontairement sa religion.
Qui donc leur a appris ce nouveau mot, et à quoi bon? Des disciples de Raël, ce gourou qui, le plus sérieusement du monde, dit avoir été envoyé par des extraterrestres à la peau verte pour transmettre à l'humanité un message de paix et de méditation sensuelle. Distribuant des croix et des tracts, les raéliens ont encouragé les élèves à renier l'Église catholique, dont de nombreux dirigeants ont trahi le message d'amour de Jésus, disent-ils. Ils les ont aussi invités à participer à une manifestation où des crucifix seront brûlés.
L'affaire a énervé tout le monde, sauf ceux qui étaient visés par les raéliens: les adolescents, qui, pour la plupart, ont accueilli plutôt froidement les enseignements farfelus de Raël.
L'Assemblée des évêques du Québec s'est montrée plus sensible a u discours des raéliens, qualifiant leur campagne d'«incitation à la haine». En fait, s'ils ne faisaient que raconter les aventures de petits bonhommes verts dans le cosmos ou critiquer l'Église, les raéliens pourraient toujours invoquer la liberté d'expression. Mais en invitant des jeunes à brûler des crucifix, ils vont trop loin. Ils s'aventurent sur le terrain glissant de la propagande haineuse. En ce sens, la Commission scolaire de Montréal a raison de faire appel aux tribunaux pour chasser les raéliens des abords des écoles. Mercredi, les fidèles de Raël avaient promis de se tenir loin des écoles de la CSDM d'ici à ce que les tribunaux rendent leur décision.
Hier matin, c'est plutôt devant le collège Jean-de-Brébeuf qu'ils tentaient leur chance, en distribuant des croix et des dépliants. «Pourquoi tu ne le lis pas?» a demandé un raélien à Paul, élève qui, comme bien des élèves, a jeté avant même de le lire le tract l'invitant à apostasier. Paul n'a rien répondu. Il trouve les enseignements de Raël complètement fous, me dit-il. «Tout le monde trouve ça stupide. Ce qui ne veut pas dire que les raéliens n'ont pas le droit de s'exprimer. Mais je trouve que c'est un coup bas de s'en prendre aux adolescents. Pourquoi ne s'adressent-ils pas à des adultes?»
Canada : Raël
Des fascicules distribués aux étudiants de Montréal les invitaient à renier leur foi chrétienne
Canoe, 5 octobre 2002
[Texte intégral
Les disciples de Raël devront contrevenir à la loi s'ils désirent solliciter les élèves des écoles de la Commission scolaire du Chemin-du-Roy, à Trois-Rivières, dans leur démarche d'information.
En effet, une mise en demeure a été adressée au Mouvement raélien canadien par la commission scolaire de la région trifluvienne. Le document légal enjoint les représentants du mouvement raélien de ne pas se présenter sur les terrains ou même aux abords des terrains des établissements d'enseignement de la commission scolaire.
Il leur est aussi interdit «d'approcher, de troubler la paix et solliciter de quelque façon que ce soit les élèves mineurs sous la responsabilité de la commission scolaire (...) et sur les voies publiques situées aux abords de ses établissements d'enseignement».
Cette mise en demeure a été brandie par la Commission scolaire du Chemin-du-Roy qui avait eu vent des intentions des raéliens de poursuivre prochainement à Trois-Rivières leur tournée des établissements d'enseignement, amorcée le 30 septembre à Montréal.
Le Service de la sécurité publique de Trois-Rivières a déjà été contacté dans l'éventualité d'une intervention, si la mise en demeure était défiée. Le directeur général de la commission scolaire, Richard Théorêt, tient à rassurer les parents en affirmant que tous est mis «en oeuvre pour que nos élèves ne soient pas approchés ni sollicités par des adeptes du mouvement raélien».
Belgique : Opus Dei
L'Opus Dei en odeur de sainteté
Le Soir, 5 octobre 2002 par Christian Laporte
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Consécration pour l'Opus Dei : dimanche, le Pape canonisera son fondateur Josemaría Escrivá. Même si le mouvement sent (un peu) moins le soufre, son influence est toujours redoutée. Surtout à Rome...
Il y a de ces coïncidences troublantes : l'année même du centenaire de sa naissance, Josemaría Escrivá de Balaguer, le fondateur de l'Opus Dei, sera officiellement proclamé saint. Un temps fort aussi pour Jean-Paul II qui n'a jamais caché sa grande admiration pour le clerc espagnol. Et surtout pour la manière dont ses zélateurs vivent intensément leur foi tout en augmentant leur influence dans l'institution.
En mai 1992, à l'occasion de la béatification du prélat, 250.000 personnes s'étaient retrouvées place Saint-Pierre. Cette fois, ils devraient être plus de 300.000 dont près de 600 Belges. Des gens de toutes conditions car un fonds de solidarité a permis de payer le voyage de pèlerins moins aisés, précise-t-on au Bureau belge comme pour montrer qu'on est loin des seules élites qui partageraient ses idéaux.
Officiellement, l'Opus ne compte que 300 membres chez nous. Autrement dit, d'aucuns n'hésitent plus à afficher leur sympathie pour la spiritualité particulière de l'Ouvre.
L'observateur extérieur ne peut que le confirmer : lorsque la section belge a doublement célébré le centenaire en janvier et en avril derniers, il y avait effectivement un grand nombre de personnes extérieures au mouvement. Des gens de tous les horizons et de toutes les classes sociales. Et des sympathisants qu'on ne s'attendait absolument pas à rencontrer là !
L'Opus ne ferait-elle donc plus peur en Belgique ? Son porte-parole, le Dr Stéphane Seminckx en est convaincu. Contrairement à certaines légendes qui ont eu la dent dure, l'Opus n'est pas un pouvoir parallèle au sein duquel se retrouveraient de grands décideurs politiques ou économiques, réunis autour d'un projet de société ultraconservateur. On a aussi cité pas mal de noms, y compris ceux de très hautes personnalités ; tous ont été démentis. Quant au fait de savoir que certains hommes d'affaires seraient proches de nous ne signifie pas pour autant que leurs entreprises ou banques sont entre nos mains !
Stéphane Seminckx tient aussi à préciser que l'Opus est finalement moins cléricale qu'on ne le pense : sa spiritualité incite les laïcs à se sanctifier dans leur vie quotidienne. En d'autres termes, ils ne font rien d'extraordinaire sinon de vivre pleinement leur foi.
Quant au secret qui entoure l'Ouvre, Stéphane Seminckx l'explique tout simplement par une volonté de vivre cette spiritualité de manière intérieure. Un curé de paroisse ne donne jamais le nom de ses paroissiens. Mais rien n'empêche les membres de révéler leur appartenance !
Pour le responsable de la communication de l'Opus, il est frappant de constater que les controverses n'existent que dans les pays où il y a aussi des polémiques autour de l'Église. Prenez l'Amérique latine: l'Opus y est parfaitement intégrée et ne suscite nulle controverse...
C'est vrai mais il faut rappeler que sur ce continent, elle a joué un rôle décisif dans la mise à l'écart de la théologie de la libération. Stéphane Seminckx, nullement démonté par la critique fait valoir que depuis une dizaine d'années, l'on a quand même dû abandonner une série de clichés sur l'Opus. On ne peut nier que plus discrète que secrète - en cela, elle rappelle la franc-maçonnerie... -, elle fait montre d'une ouverture certaine dans et hors de l'Église. Certains de ses centres n'hésitent plus à ouvrir leurs portes et l'on parle moins de méthodes de recrutement de type sectaire qu'il y a cinq ans, lorsque l'Opus se retrouva dans le collimateur de la commission parlementaire sur les sectes.
Selon Stéphane Seminckx, l'on ne connaissait pas vraiment la personnalité de Josemaría Escrivá, ce qui a sérieusement brouillé les pistes. Une lacune comblée car, au cours de ces dernières années, l'Ouvre a multiplié les actions pour se donner un « look » plus présentable. Et adresse régulièrement des informations à la presse.
L'Opus serait-il devenu un mouvement d'Eglise comme les autres ? A l'échelon belge, cela ne fait pas l'ombre d'un surplis - les évêques sont moins réticents à leur égard - mais cela ne signifie pas qu'il a renoncé à prendre le pouvoir... à l'échelon mondial. En fait, l'Opus parvient parfaitement à placer ses pions au sommet de l'institution.
A travers le pape actuel mais aussi par l'action de cardinaux et d'évêques qui n'en font pas partie mais qui se retrouvent très bien dans l'approche sociétale, théologique et spirituelle de l'Opus. Sans même devoir renier leur attachement aux acquis du concile Vatican II puisqu'il insista sur le rôle essentiel des laïcs... Mais l'Opus Dei dispose aussi de prélats qui se revendiquent clairement d'elle. Surtout en Amérique latine. Au Pérou, elle a sept évêques dont l'archevêque de Lima, Juan Cipriani mais au Vatican, l'Opus pratique clairement l'entrisme. Mgr Julian Herranz y préside le conseil pontifical pour l'interprétation des textes législatifs. Sans oublier le Dr Joaquin Navarro-Valls, le porte-parole du Pape... Au prochain conclave, l'Opus devrait encore renforcer cette influence. Et imprimer sa marque sur la vie de l'Église au grand dam de moult chrétiens de base qui redoutent son approche crispée du monde moderne.
Canada : Raël
Les Raëliens ne font plus sourire depuis qu'ils ciblent les écoliers
AFP, 5 octobre 2002 par Stéphanie Pertuiset
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La secte des Raëliens passait au Québec pour un groupe d'illuminés, croyant fermement aux extra-terrestres, au clonage humain et aux vertus de l'amour libre, jusqu'à ce qu'elle entame cette semaine une vaste offensive de propagande auprès des écoliers pour les convaincre de renoncer à la religion catholique.
Avant le début ou la fin des classes, les amis des Elohims (les puissants venus du ciel) se tiennent par quinzaine sur les trottoirs, devant des établissements scolaires ciblés, prenant soin de ne pas pénétrer dans l'enceinte pour ne pas violer les règles. Aux adolescents qui passent, ils distribuent des tracts, "Moi, j'me débaptise !", et des croix noires en bois, pour qu'ils viennent les brûler lors d'un grand "feu de joie" dominical.
Leur message: les dirigeants catholiques ont trahi le message d'amour de Jésus, l'apostasie fera office de sanction. "En fait ce sont des hérétiques ! Ils essaient de nous convaincre en nous faisant croire qu'ils sont la solution de rechange au catéchisme", estime Maxime Dussault-Laurendeau, 16 ans, étudiant au prestigieux Collège Brébeuf.
Dans cet établissement privé de tradition jésuite, fier d'avoir vu passer sur ses bancs l'astronome Hubert Reeves ou l'ancien Premier ministre canadien Pierre Trudeau, la petite visite des Raëliens jeudi matin inspire plutôt aux jeunes de 12 à 20 ans des commentaires narquois. "C'est simplement intéressant de voir comment ils ont inventé une sorte de thèse qui interprète les phénomènes de l'Ancien Testament, comme par exemple: si Moïse a réussi à faire ouvrir les eaux de la Mer rouge, c'est grâce à ses cheveux qui sont des antennes", raconte François Deschamps, 16 ans.
La direction de l'établissement, qui avait fait la veille dans les classes une tournée de sensibilisation aux sectes, n'a pas apprécié. "C'est de la provocation pure et simple", affirme Diane de Champlain, directrice des communications. "Ils ne devraient pas dénoncer avec des panneaux publicitaires ce en quoi nous croyons fermement".
Inquiète des débarquements d'adeptes en début de semaine, la commission scolaire de Montréal (CSDM), qui supervise 200 écoles primaires et secondaires publiques, s'est tourné aussitôt vers les tribunaux pour tenter d'interdire le prosélytisme des Raëliens à proximité de ses établissements. "Nous avons reçu beaucoup d'appels de parents très inquiets. Quand on invite à brûler des croix, on s'attend à de la violence", explique Robert Cadotte, président de la commission pédagogique de la CSDM, pour qui ce genre de pratiques évoque celles du Ku Klux Klan.
La secte fondée par le Français Claude Vorilhon, qui a trouvé au Québec un paradis pour y poser son quartier général, le Ufoland, à une heure de Montréal, se défend bien de faire du recrutement. "On est conscient qu'on suscite de l'émoi, mais nous ne donnons aucune information sur la religion raëlienne", affirme Nicole Bertrand, "évêque" raëlienne. D'ailleurs, dit-elle, son mouvement, qui fait ce que des groupes athés font dans d'autres pays, n'a obtenu aucune adhésion depuis le début de la grande campagne d'apostasie lancée au printemps par Raël, et dont les écoles ne sont qu'une étape, après les foires et les gayprides (journées de fierté homosexuelle).
L'Assemblée des évêques du Québec dénonce une offensive qu'elle voit comme "une incitation à la haine". L'archevêché de Montréal reste pour l'instant discret, en assurant suivre de près ces agissements.
Chine : Falungong
Taiwan est sommé de mettre fin à l'émission de signaux perturbateurs TV par le Falungong
China Org 6 octobre 2002
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Un officiel chinois a exprimé samedi dernier l'espoir que les autorités compétentes de
Taiwan prendra des mesures effectives pour interdire l'émission illégale par la secte Falungong de signaux TV perturbant le satellite chinois Sino (SINOSAT).
En réponse à la presse, le fonctionnaire du Bureau des Affaires de Taiwan du gouvernement chinois a ajouté que les agissements ignobles du Falungong allaient à l'encontre de la règle de la morale de l'humanité et des réglementations de la communication civile.
Ils ont également violé les droits et intérêts de la population de la partie continentale et blessé gravement les sentiments de la population des deux côtés du détroit de Taiwan, a-t-il continué.
Les ingénieurs en télécommunications ont dépisté la source de ces signaux perturbateurs, qui ont été émis depuis la zone de Taipei, a-t-il noté, en disant que le lieu précis de l'émission avait été rendu public jeudi dernier.
L'officiel a indiqué que l'émission de ces signaux illégaux se poursuit, après que les autorités compétentes de Taiwan ont exprimé la volonté de maintenir l'ordre normal des ondes de radio et de s'efforcer de mettre fin à tout émission illégale.
Il a fait remarquer qu'il n'est pas judicieux pour les autorités de Taiwan de poser d'autres problèmes qui n'ont rien à voir avec les signaux illégaux TV.
Les experts ont confirmé que les transmetteurs 2A, 3A et 6A du SINOSAT ont été perturbés par des signaux émis par la secte Falungong, qui étaient à l'origine de la coupure des transmissions faites à l'aide du système SINOSAT, système couvrant l'ensemble du territoire chinois.
Lettre de François Decaris, 6 octobre 2002
[texte intégral]
Madame la Rédactrice en Chef
du Nouvelliste
Trois-Rivières, QuébecMerci d'insérer
Vos récents articles relatifs au décès du Frère Hughes de Nantes ne peuvent laisser indifférents ceux qui, comme moi, ont à déplorer la présence d'un fils dans un "monastère" français de la Contre-Réforme Catholique (CRC) de Georges de Nantes, oncle du défunt.
Je ne puis qu'approuver, certes avec un pincement au coeur, la décision de Mgr. Martin Veillette de refuser au Frère Hughes des obsèques qu'aurait accompagnées l'Eucharistie, sacrement interdit au fondateur du mouvement schismatique et à ceux de ses disciples au prosélytisme marqué.
Cette mesure, qui risque malheureusement de toucher de vulnérables et innocentes victimes d'une mythomanie paranoïde, pourra peut-être aider d'autres frères des communautés nantistes à s'évader de leur enfermement sectaire et pseudo-chrétien.
François DECARIS
Etats-Unis : Sectes
Washington épingle France, Belgique et Allemagne
AFP, 7 octobre 2002 par Matthew Lee
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Ajout des déclarations d'un responsable américain
Les Etats-Unis ont épinglé lundi trois de leurs alliés occidentaux, la France, la Belgique et l'Allemagne, en les accusant de mesures discriminatoires à l'égard de certains mouvements religieux, notamment l'Eglise de Scientologie, les Témoins de Jéhovah et Hare Krishna. "On continue à constater en Europe occidentale une tendance à user de lois ou de politiques discriminatoires stigmatisant certaines expressions de foi religieuse en les associant à tort avec des sectes ou des cultes dangereux", a estimé le département d'Etat dans un rapport annuel sur la liberté religieuse.
Le rapport pointe notamment le doigt vers la Belgique, la France et l'Allemagne sans aller toutefois jusqu'à les accuser de violer la liberté de culte. Mais il note que les politiques en place dans ces pays pourraient conduire à la persécution si d'autres nations moins démocratiques se mettaient à suivre leur exemple. "Dans les pays sans tradition de respect des droits de l'Homme et de l'Etat de droit, de telles lois anti-culte risqueraient de conduire à la persécution", note le texte.
Selon les auteurs du rapport, c'est en France que le problème se pose avec le plus d'acuité, en raison des mesures adoptées à la suite des massacres du Temple solaire survenus en Suisse, au Canada et en France il y a quelques années. Ils reprochent à la France d'avoir, avec la loi About-Picard adoptée en juin 2001, donné un tour de vis à l'égard des sectes en prévoyant leur dissolution au cas où elles seraient condamnées pour atteinte aux personnes, exercice illégal de la médecine ou de la pharmacie, publicité mensongère ou fraude. "On peut craindre que certains pays, en Europe de l'Est ou en Asie, qui protégent moins les droits de l'Homme, ne suivent l'exemple de la France dans leur démêlées avec des religions minoritaires", s'inquiètent les auteurs du rapport.
En présentant cette étude, l'ambassadeur itinérant américain pour la liberté de religion, John Hanford, a affirmé qu'au cours de ses déplacements dans le monde il avait constaté un net intérêt pour cette loi française. "Lorsque je suis au Vietnam ou en Chine, cette loi est citée", a déclaré ce responsable à la presse. Tant le Vietnam que la Chine sont décrits dans le rapport comme des gouvernements autoritaires exerçant leur contrôle sur l'exercice de la religion. Le rapport relève aussi qu'en Allemagne certaines collectivités locales et entreprises privées refusent d'employer des membres de l'Eglise de Scientologie. "De telles pratiques conduisent à un climat discriminatoire et peuvent entraîner des pertes financières", note le rapport.
Il cite aussi le cas de la Belgique où les massacres du Temple solaire ont aussi entraîné une surveillance officielle de certaines organisations jugées dangereuses et jeté le soupçon sur certaines religions inclues sur la liste des organismes surveillés. Cela "suggère fortement que le gouvernement estime que les groupes sous surveillance sont nocifs", estime le rapport du département d'Etat.
Etats-Unis : Scientologie et Sectes
Un rapport américain épingle la Belgique, la France et l'Allemagne
Le Soir 8 octobre 2002
[Texte intégral]
Les Etats-Unis ont épinglé lundi trois de leurs alliés occidentaux, la France, la Belgique et l'Allemagne, en les accusant de mesures discriminatoires à l'égard de certains mouvements religieux, notamment l'Eglise de scientologie, les Témoins de Jéhovah et Hare Krishna.
On continue à constater en Europe occidentale une tendance à user de lois ou de politiques discriminatoires stigmatisant certaines expressions de foi religieuse en les associant à tort avec des sectes ou des cultes dangereux, a estimé le département d'Etat dans un rapport annuel sur la liberté religieuse. Le rapport note que les politiques en place dans ces pays pourraient conduire à la persécution si d'autres nations moins démocratiques se mettaient à suivre leur exemple.
France :Sectes
Les sectes en "bras armé" de la mondialisation
AFP 8 octobre 2002 par Martine Nouaille
[Texte intégral]
PARIS - Anne Fournier et Catherine Picard accusent les sectes de porter un projet antidémocratique et de se comporter en "bras armé" de la "guerre économique sauvage que l'on nomme mondialisation", dans leur livre "Sectes, démocratie et mondialisation". Anne Fournier est membre de la mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), en sommeil depuis la démission de son président Alain Vivien en juin 2002, à la suite des élections législatives.
Catherine Picard, ancienne députée PS, est à l'origine avec le sénateur UDF Nicolas About d'une loi réprimant les dérives sectaires.
Leur livre s'appuie sur les travaux de la MILS, ceux de commissions parlementaires, ainsi que sur des rapports et des échanges internationaux. "Les sectes ne comptent peut-être que 250.000 adeptes en France, mais loin d'être marginal, le phénomène sectaire touche au coeur de nos démocraties", explique Anne Fournier dans un entretien à l'AFP. "Les règles démocratiques s'avèrent un frein pour leurs entreprises, comme pour les tenants de la mondialisation libérale", dit-elle encore.
Pour les sectes, dont 90% sont américaines, souligne Anne Fournier, les croyances religieuses deviennent un marché comme un autre. La scientologie, qui réclame le statut de religion, fait payer ses adeptes au prix fort tandis qu'avec Raël, la secte qui veut cloner des humains, le corps lui-même devient une marchandise.
La formation professionnelle, terrain de prédilection
Les Témoins de Jéhovah, qui emploient leurs adeptes à bas prix, veulent se libérer des contraintes du code du travail, relève-t-elle encore. Au nom de la liberté de croyances, toutes s'en prennent à des piliers de la démocratie (protection de l'enfance, laïcité, égalité entre citoyens) et veulent cantonner l'Etat dans un rôle d'arbitre entre communautés libres de fixer leurs propres règles. Dans leurs efforts "d'infiltration" de l'économie, les sectes rencontrent la complaisance d'entreprises qui, comme elles, "recherchent le consentement de leurs employés". Le secteur de la formation professionnelle est un des terrains de prédilection des sectes. Contrairement à ce qu'elles affirment, et en dépit de rapports du département d'Etat américain accusant la France de s'en prendre à la liberté religieuse, la France n'est pas isolée dans son combat contre les entreprises sectaires, affirme Anne Fournier. Belges, Suisses et Allemands, notamment, préconisent avec elle la création d'une structure européenne. "En France, la MILS qui a été rattachée aux services du Premier ministre, est parvenue à faire travailler tous les ministères concernés. Il serait catastrophique que le gouvernement renonce à cette structure. Les sectes en tireraient profit", estime Anne Fournier.("Sectes, démocratie et mondialisation", par Anne Fournier et Catherine Picard, aux Presses universitaires de France. 318 pages, 21 euros).
Chine : Actualités diverses
Ouverture d'un nouveau procès pour 17 Chinois protestants
Edicom, 20 septembre 2002
[Texte intégral]
PEKIN - Le nouveau procès de 17 Chinois appartenant à une secte protestante considérée comme hérétique par Pékin s'est ouvert mercredi dans la ville de Jingmen, a-t-on appris du tribunal. Cinq d'entre eux avaient été condamnés à mort en décembre dernier.
Mardi, le tribunal, qui a reçu l'ordre du tribunal supérieur de la province de rejuger les 17 protestants, avait déclaré que la décision «de la première instance n'a pas plus de valeur juridique».
Cinq dirigeants de l'Eglise de Chine du Sud avaient été condamnés à la peine capitale alors que deux autres avaient été condamnés à mort avec un sursis à exécution de deux ans. Douze membres de la secte avaient écopé de peines comprises entre la réclusion criminelle à perpétuité et deux ans de prison.
Ils sont rejugés alors qu'un rapport du département d'Etat vient de dénoncer à nouveau cette année la dureté de la répression de liberté de culte en Chine.
Ce procès intervient également avant un sommet aux Etats-Unis des présidents chinois Jiang Zemin et américain George W. Bush le 25 octobre.
Selon le Centre d'information sur les droits de l'Homme et la démocratie en Chine, la Chine compte aujourd'hui «au moins 16 sectes protestantes interdites qualifiées d'hérétiques par le gouvernement, dont le nombre total d'adeptes est supérieur à 5 millions».
Canada : Raël
Les raéliens font un tabac... médiatique
Cyber presse, 10 octobre 2002 par Claudette Samson (Le Soleil)
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QUÉBEC - Les raéliens ont eu ce qu'ils voulaient : de l'attention. Beaucoup d'attention.
La visite à l'école secondaire Joseph-François-Perreault, de Québec, par les disciples de Claude Vorilhon, alias Raël, l'ami des extraterrestres, a eu un retentissant succès médiatique. Au point où, a gentiment souligné le directeur de l'établissement, Alain Saint-Pierre, les journalistes étaient plus dérangeants que les distributeurs de tracts invitant les jeunes à renier leur appartenance à l'Église catholique.
Le cirque a commencé tôt, hier, sur le chemin Sainte-Foy, et les numéros venaient de toutes parts. Entre une relationniste qui n'hésitait pas à recourir à la menace envers les journalistes et un catholique convaincu brandissant sa pancarte même après que tout le monde fut parti, les échanges entre élèves et militants raéliens se sont faits cahin-caha.
Des adolescentes ravies ont profité de l'occasion pour « passer à la radio, à la tévé et dans le journal », pendant qu'un garçon y allait de son petit spectacle en mettant le feu à un dépliant. Plusieurs élèves ont reçu le message dénonçant le clergé catholique avec un grain de sel. Certains en étaient fâchés, d'autres disaient ne pas prendre le propos au sérieux, aucun n'a proclamé haut et fort son adhésion aux idées avancées par le groupe d'une douzaine de personnes, hommes et femmes.
Deux adolescentes sont tombées des nues lorsqu'un militant leur a expliqué que les humains avaient été conçus par des extraterrestres.
« Ben voyons donc ! » s'est exclamée l'une d'elles, époustouflée.Relationniste contrôlante
Si tous s'en sont tenus à un strict respect des règles leur imposant de ne pas mettre le pied sur le terrain de l'école et de ne pas nuire à la circulation sur le trottoir, la relationniste s'est fait remarquer par sa tendance à vouloir contrôler la faune médiatique. Fort sérieuse malgré ses petites « couettes » d'adolescente, la dame défendait âprement l'accès au porte-parole Rodolphe Samson à qui n'était pas inscrit sur sa liste. « Vous êtes à notre service », a-t-elle même lancé avec colère à un reporter qui s'indignait de ses interventions. Et de brandir la menace des problèmes qu'encourait la journaliste du SOLEIL si elle publiait le nom d'une autre militante. Quant aux interpellations des journalistes et même d'un passant sur le fait que des dirigeants de l'organisation ont été condamnés pour agressions sexuelles sur des mineures, elles étaient automatiquement reprises au bond par les militants, qui disent se réjouir que ces actes aient été condamnés.Les raéliens prônent la liberté sexuelle entre adultes consentants seulement, a indiqué Rodolphe Samson.
Inquiétudes d'un papa
Au moins un papa d'élève a jugé bon de se déplacer pour venir constater de visu les méthodes raéliennes. Gilles Lapointe s'est dit choqué des appels à brûler des croix lancés récemment par le mouvement dans le cadre de sa campagne d'apostasie. Il s'est dit d'avis que l'événement d'hier devrait être l'occasion pour les professeurs d'entamer une discussion sur la question du respect. À cela, le directeur de l'école a indiqué que les élèves seraient invités à réfléchir sur le fait que la liberté d'expression « n'est pas une obligation à écouter ». Au terme de sa prestation, le petit groupe a été pris à partie par un représentant de l'école, qui demandait un nettoyage du parvis. Mais alors qu'un militant s'apprêtait à y aller joyeusement pour un coup de balai, le porte-parole officiel s'est interposé pour dire que la loi serait respectée à la lettre : « On n'a pas le droit de mettre le gros orteil sur le terrain », a tranché
M. Samson. Le groupe prévoit être au cégep de Limoilou ce matin et à F.-X.-Garneau demain.
Canada : Raël
Raël, le cirque
Cyber presse, 10 octobre 2002 par Normand Provencher
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Le Soleil Québec - Un débarquement de raéliens, c'est toujours du bonbon pour les journalistes. Qu'ils distribuent des condoms aux étudiants, vantent les charmes de l'orgasme cosmique ou fassent l'apologie de l'apostasie, leur dernière marotte, les adorateurs des petits hommes verts savent qu'ils feront à coup sûr les manchettes. Parlez-en en mal ou en bien, mais parlez-en...
C'est ce qui est arrivé à Montréal la semaine dernière et à Trois-Rivières mardi, alors qu'une poignée de fidèles de Raël ont fait quelques heures de prosélytisme autour de cégeps et écoles secondaires. C'est aussi ce qui est arrivé hier matin, devant l'école Joseph-François-Perrault, premier établissement scolaire de Québec visé pour leur campagne anticatholique « Moi, j'me débaptise ! ». L'apostasie, histoire de vous faire embarquer dans votre char moins niaiseux, c'est ça.
Dès 7 h 30, une heure avant le début des classes, tous les médias de la capitale faisaient le pied de grue au coin de Cartier et chemin Sainte-Foy, à la recherche d'une bonne engueulade ou de la claque sur la gueule qui n'est jamais venue. À vrai dire, l'événement relevait davantage du cirque. Un éléphant, deux, trois clowns de plus, et Raël lui-même comme maître de cérémonie, s'il n'avait pas été retenu à un important congrès sur le clonage dans la banlieue d'Alpha du Centaure, et on aurait pu vendre des billets sur le trottoir.
En attendant que les premiers élèves se pointent le bout du nez, et vu qu'il n'y avait rien à faire à part se raconter la scène où Richard Dreyfuss fait des montagnes de patates pilées dans Rencontres du troisième type, raéliens et journalistes se sont un peu crêpé le chignon.
J'étais en première ligne pour affronter la relationniste du groupe qui, dans sa grande naïveté, s'était mise en tête de prendre les noms des reporters. Pour faire quoi, nous inviter, la dernière semaine de juillet, à une balade d'astronef avec les Elohims ?
- Mais vous, madame, c'est quoi votre nom ?
- Madame Bouchard.
- Mais z'encore ?
- C'est... madame Bouchard.
- D'accord, ça me va. Le mien c'est Alain Thibault.
- Merci.
- Y'a pas de quoi.Une autre fille du groupe, elle aussi en plein power trip, en a rajouté, la pauvre, en disant que les journalistes étaient « au service » des raéliens. Votre café, maîtresse intersidérante, vous le voulez avec du lait ou de l'arsenic ?
Le guide des raéliens, dans sa grande sagesse, a invité ses ouailles à se la fermer devant les journalistes. Il les a aussi priés ne pas rétorquer aux remarques sarcastiques, du genre « Me semble que je t'ai vu quelque part, tu jouais pas l'épi de blé d'Inde dans Signes ? » On reste polis, ok ? On distribue nos tracts et, comme les putes, on évite de solliciter.
Tout le monde a respecté la consigne, sous le regard de deux policiers municipaux et de gardiens de sécurité embauchés pour les empêcher de mettre le petit orteil sur le terrain de l'école. Le directeur, Alain Saint-Pierre, n'a rien trouvé à redire contre les manifestants, dans la mesure où ils sont restés sagement sur le trottoir. Ils ont le droit de s'exprimer, les jeunes ont le droit de ne pas les écouter, a-t-il dit avec une logique toute cartésienne.
L'unique contre-offensive digne de ce nom est venue d'un homme chick'n swell, avec son veston cravate. Julien Lavoie est courtier en placements et assurances. Il se considère comme un « simple petit chrétien ». Il s'est posté juste en face de l'école, une pancarte dans les airs. Le plus souvent, il l'accotait sur sa tête. Sur cette affiche, il était écrit plein de trucs à la main, du genre « secte satanique » et « les raéliens veulent cloner les jeunes, Dieu, lui, veut les aimer. »
Les jeunes, justement, parlons-en, c'est quand même pour eux que ces visiteurs inusités s'étaient télétransportés jusque-là, en passant par le chemin du Roy. La plupart ont accueilli leur message avec un gros grain de sel, pour ne pas dire la salière au complet. On était beaucoup plus excités par les caméras de la télévision. C'était à qui aurait la chance de se voir le soir, aux nouvelles. Une fois les nerfs calmés, la discussion avec eux était enrichissante. Jinny, par exemple, une jeune fille de 12 ou 13 ans, j'ai oublié de lui demander, en avait long à dire sur tout ce qui se passe dans le merveilleux monde des religions, officielles ou parallèles. Et toute une façon de le faire. Je vous résume, faites comme s'il y avait le son : si les prêtres avaient le droit d'être mariés, ils n'auraient pas d'histoires de pédophilie, ils rentreraient chez eux le soir et bing ! bang ! ils pourraient le faire avec leur femme, au lieu de cela, j'sais pas, ils sortent dans la rue et pognent une coupelle de p'tits gars et bing ! bang !
C'est rendu que les jeunes ont peur d'aller dire leurs péchés dans les p'tites cabines, parce qu'ils ont peur de se faire pogner les fesses, ou quelque chose du genre, j'sais pas. Et Dieu dans tout ça ? Dieu, on l'a jamais vu, j'sais pas, moi j'pense que la vie sur terre vient d'un fragment d'une planète, ç'a fait des bibittes dans l'eau et ç'a évolué... À quel poste ça va passer ?
Le tract que les raéliens ont remis aux élèves revisite 400 ans d'exactions de l'Église catholique, de la guerre des 30 ans, au début du XVIIe siècle, jusqu'à nos jours. Le seul ennui, c'est qu'en seulement 25 ans d'existence, les raéliens comptent déjà quelques squelettes dans le placard, avec ces histoires de culottes aux genoux impliquant des fidèles de Raël et quelques mineurs, en France. Mais hier, les amis du gourou préféraient ne pas trop en parler, qui sait, ça pourrait donner des idées d'apostasie à leurs adversaires. Les extraterrestres doivent bien rigoler, là-haut, à nous voir aller. C'est quand encore qu'ils sont sensés descendre, en 2035 ? Le jeudi 10 octobre 2002
Japon : Aum
Un membre de la secte Aoum condamné à mort au Japon
Yahoo, 11 octobre 2002
[Texte intégral]
TOKYO (Reuters) - Seiichi Endo, membre de la secte Aoum responsable de l'attaque au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, a été condamné à mort au Japon.
Cet homme de 42 ans a été reconnu coupable de meurtre et tentative de meurtre après avoir avoué avoir fabriqué du sarin utilisé dans le métro de Tokyo. Douze personnes avaient trouvé la mort et des milliers d'autres avaient été blessés.
Danemark : Scientologie
Une annonce Scientologue provoque une reaction violente
News- fr.soc.sectes 11 octobre 2002 par Cyril Malka
[Texte intégral]
Une pub de 8 pages qui était incluse dans deux journaux universitaires a provoqué une vague de plaintes
"Que se passe-t-il lorsqu'un ingénieur essaye de résoudre les mystères de l'esprit?". Tel était le titre d'un fascicule de 8 pages qui était inclus dans deux journaux universitaires. En lisant bien, il s'avère que l'"ingénieur" en question n'est personne d'autre que L. Ron Hubbard et que les huit pages en question sont une impression des 7 premiers chapitres de son petit livre: La Dianetique: Le développement d'une science" (en danois: Dianetik: En videnskabs udvikling).
Aux hautes écoles techniques, les étudiants ont réagit violemment, ils ont arraché les fascicules et les ont jeté par terre. Puis, une centaine d'étudiants et d'employés se sont par la suite plaints à la direction. Le rédacteur en chef du journal, Tine Kortenbach, a déclaré que: "- Le moins que l'on puisse dire est que ceci a enclenché une réaction assez violente. Les étudiant nous on signalé clairement qu'ils ne sont pas intéréssé à lire de la pub scientologue dans notre journal."
Le chef des bureaux de L. Ron Hubbard, Jeanett Wolff explique que les textes aident les étudiants à se comprendre et, de cette manière, à éviter les dépression, le stress et les maladies psychosomatiques.
A l'université d'Århus, le journal de l'université, Information et Débat, contenait la même publicité et, là aussi, les étudiants l'ont mal prise. - Ils étaient très en colère que les pensées de L. Ron Hubbard étaient présentées comme si elles étaient scientifiques, sur du papier qui ressemblait à celui d'Information et Débat, a déclaré la rédactrice en chef, Ingeborg Christensen.
Il y avait, dans le fascicule, une adresse e-mail, à laquelle les lecteurs pouvaient écrire s'ils désiraient de plus ample informations. D'après Jeanett Wolff, environ 10 employés des deux universités ont écrit des "mails incroyablement positifs" au bureau de L. Ron Hubbard. De leur côté, les rédactions des deux journaux ont décidé de changer leur politique de publicité.Ils ont, de même, publié une excuse à leur lecteurs pour avoir laissé la Scientologie annoncer dans leur journal. -
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Arcady sévissait entre France et Allemagne
LES gendarmes français, aidés des policiers allemands, ont mis fin cette semaine aux activités dArcady, une organisation qualifiée de « secte financière » par les enquêteurs, qui aurait escroqué en trois ans plusieurs milliers de personnes de toute la France en organisant une chaîne de type « pyramide ».
En cinq mois denquête, les enquêteurs ont pu démonter un système huilé, mené « de main de fer » depuis la région lyonnaise.
Le cerveau présumé, « Christian », la quarantaine, fait partie des 14 personnes mises en examen pour « escroquerie en bande organisée », dont six ont été écrouées.
Cette mécanique financière, illégale en France, ne peut fonctionner quavec le recrutement permanent de nouveaux adhérents, chargés eux-mêmes de convaincre dautres personnes.
Escroquerie
Arcady, société fictive basée aux Seychelles, reposait sur des « managers », toujours impeccablement mis avec costume et cravate, qui recrutaient des
« grands commerçants », eux-mêmes chargés des « nouveaux commerçants ». Montant du ticket dentrée exigé : 3 049 euros (20 000 F), que se partageaient les différents « parrains ».Les victimes, recrutées par des gens de leur entourage, étaient invitées le week-end dans un village allemand paisible et reculé, Todtnauberg, à 35 km de la frontière française. Les participants étaient conditionnés au cours de réunions où on leur faisait entrevoir des gains importants et faciles : jusquà 38 112,25 € sur dix mois sils recrutaient à leur tour des « commerçants ». Sauf que les premiers senrichissent, mais les suivants se font escroquer : pour que la chaîne fonctionne, au 13e rang de recrutement, il faudrait la participation de 1 500 000 personnes, au 16e rang de 43 millions.
Ces méthodes marketing agressives, calquées sur celles des sectes, étaient consignées dans un guide,
La Chef méthode, où était notamment recommandé de cibler les personnes les plus vulnérables, des couples de classe moyenne, récents propriétaires souffrant de fins de mois difficiles.
Sur la période denquête, le chiffre daffaires de la pyramide sest élevé à 866 000 €, pour un préjudice total estimé à six millions deuros.
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Troisième en France à être touchée par le phénomène la région abrite les antennes d'une quarantaine de sectes Celles-ci compteraient vingt à vingt-cinq mille adeptes
Votre personnalité et vos aptitudes déterminent votre avenir. » Un adage inscrit en gros sur un petit prospectus offrant un test de personnalité. Avec ce document distribué dans les boites aux lettres, un autre papier reprenant la célèbre phrase d'Einstein : « Nous utilisons seulement 10 % de nos capacités mentales. »
Autrement dit, il y a un sérieux gâchis que se propose de réparer la dianétique puisqu'il s'agit d'elle. Elle promet à chacun d'accéder à ces 90 % de facultés en sommeil et invite les pauvres humains à acheter les ouvrages publiés par L. Ron Hubbard ou, mieux, à se rendre au centre de dianétique pour un contact immédiat. C'est l'une des méthodes utilisées - ici par l'église de scientologie qui se présente comme une "nouvelle philosophie religieuse" - pour démarcher de futurs adeptes.
La Côte d'Azur, une région particulièrement touchée par le phénomène sectaire - en raison de son fort degré d'urbanisation et du pouvoir d'achat moyen plus élevé qu'ailleurs - compterait entre vingt et vingt-cinq mille adeptes répartis en une quarantaine de mouvements .
La troisième région de France (après l'Ile-de-France et Rhône-Alpes) selon le député Rudy Salles coauteur de deux rapports sur les sectes, publiés par l'Assemblée nationale : Les sectes en France et Les sectes et l'argent.
« Il y a dans notre pays environ 200 sectes et 300 000 adeptes. Certaines sectes sont de véritables multinationales, d'autres plus confidentielles. Il faut savoir qu'un certain nombre d'instituts de formation sont pilotés par des sectes qui proposent d'ailleurs l'épanouissement du corps et de l'esprit et, de ce fait, touchent souvent à la formation professionnelle, à l'environnement, à la culture ou au sport. »
D'où la difficulté de cerner le phénomène et lutter contre lui. D'autant que les moyens législatifs sont insuffisants. Les pouvoirs publics ont compris la nécessité d'initier une loi anti-sectes. Mais toucher au fameux texte de 1901 serait porter atteinte à une liberté fondamentale, celle d'association. Nous avons donc proposé que toute association dépassant 100 000 € de budget par an soit contrainte de transmettre les pièces comptables à la préfecture.
De nouveaux textes votés en 2000 permettent en outre de demander la dissolution de sectes ayant été condamnées pour crimes ou délits. Et un amendement qui porte mon nom, autorise les associations reconnues de lutte contre les sectes à se constituer partie civile en lieu et place des victimes dans un procès. En effet, 20 % seulement des adeptes qui parviennent à s'en sortir sont capables d'assumer un procès , explique Rudy Salles.
S'en sortir, la chose n'est pas évidente . C'est même le critère retenu par certains pour différencier une secte d'une religion. « Une religion, on peut la quitter du jour au lendemain. Il est très difficile de sortir quelqu'un d'une secte en raison de la manipulation qui s'est faite de façon progressive et insidieuse », déclare le président de l'antenne azuréenne de l'Association de défense des familles et de l'individu (ADFI). Ce dernier note que toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernées. Médecins, avocats, enseignants et... psychothérapeutes : comment ces personnes tombent-elles sous influence ?
La première phase est celle de la séduction qui, dans certains cas, peut aller jusqu'à la relation amoureuse. « On propose l'amélioration de soi, voire l'entrée dans un groupe élitiste. On peut parler de guérison ou de maintien en bonne santé. Ensuite vient la déstabilisation au cours de laquelle tout est mis en uvre pour couper l'adepte de son milieu, de sa famille et de ses amis. Enfin la manipulation mentale a raison des dernières résistances. »
Pour l'avocat niçois Bruno Raffi, président national du Centre de documentation, d'éducation et d'action contre les manipulations mentales, les mouvements sectaires veulent trouver des réponses à trois questions fondamentales avant de mettre en place un processus de manipulation mentale : Qu'est-ce qui fait peur aux gens ? Qu'est-ce qui les touche ? Qu'est-ce qu'ils veulent ?
Le phénomène est suffisamment grave pour que le gouvernement s'en soit ému. « Il peut aboutir à la ruine physique, psychologique et financière de toute une famille », déclare Me Raffi qui lance : « Les pouvoirs publics mettent au même niveau de dangerosité certains mouvements sectaires et le crime organisé. »
Nice Matin , 14 octobre 2002 par Nicole Laffont[texte intégral]
Dix-huit sectes ou mouvements sectaires répertoriés comme tels dans les rapports parlementaires du 22 décembre 1995 et du 10 juin 1999, sont actifs à Nice, selon les appréciations de l'ADFI qui se base sur les témoignages qu'elle a reçus.Il s'agit de : - L'Alliance universelle. -Association pour l'unification du christianisme mondial (AUCM, plus connue sous le nom de Moon). - Association Sri Chinmoy. - Centre d'études gnostiques. - Chevaliers du lotus d'or (Mandarom). - Eglise de scientologie. - Eglise universelle du royaume de Dieu (créée au Brésil où elle est très implantée). - Fraternité blanche universelle. - Invitation à la vie intense. - Lectorium rosicrucianum (Rose croix d'or). - Shri Ram Chandra Mission France. - Mouvement Raelien français. - Soka Gakkai. - Star's Edge International. - Sukyo Mahikari. - Témoins de Jéhovah - Université spirituelle internationale des Brahma Kumaris. - Sahaja Yoga.
Les vingt-quatre autres sectes répertoriées par le rapport parlementaire et implantées dans les A.-M. sont, toujours selon l'ADFI : - Association pour la recherche et l'étude de la survivance (APRES). - Association culturelle Apha. - Association de méditation en France. - Association de soutien à l'œuvre de Sundari. - Association Subud. - Cedipac SA (ex-GEPM, ancien « spécialiste » de la vente pyramidale). - Eckankar France. - Energie humaine et universelle France. - Fédération française pour la conscience de Krishna. - Fondation Saint-Germain. - Méditation transcendantale (Institut de sciences védiques Maharishi Paris). - L'œil s'ouvre. - Landmark Education International-Le Forum. - La Science du mental. - Loisir et santé - Le corps miroir. - Lumière dorée. - Méthode Sylva de contrôle mental. - Mouvement du Graal. - L'Ordre apostolique. - Ordre du Temple universel. - Savoir changer maintenant. - Siderella.
Nice Matin , 14 octobre 2002 par Nicole Laffont[texte intégral]
La présidente de l'ADFI Provence donne des conseils pour aider les victimes
« Il est possible de réussir à faire sortir quelqu'un d'une secte dans un délai plus ou moins long, mais il n'existe pas de recette miracle. Tout dépend du degré d'enfermement de l'adepte. »
Jacqueline Burguiere, présidente de section Provence de l'ADFI (Association de défense des familles et de l'individu) préconise tact et prudence. « Il s'agit d'une victime. Il ne faut pas l'agresser par exemple en lui disant carrément qu'il est embrigadé dans une secte. Il faut intervenir au moindre doute mais en marchant sur des ufs. Inutile de faire des démonstrations rationnelles ! L'adepte a en général perdu son sens critique. Mieux vaut donc resserrer les liens en témoignant de l'intérêt pour ce qu'il fait, pour sa nouvelle vie, en posant des questions bienveillantes. »
Pour Jacqueline Burguiere qui a une grande expérience de la question, il convient de soulever des interrogations afin que l'adepte, de lui-même, mette le doigt sur certaines contradictions. « Il ne faut en aucun cas l'abandonner. On peut éventuellement recourir à d'autres personnes de l'entourage. Et il faut garder à l'esprit que certaines mères de famille ont réussi. »
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Japon : Aum
La femme du gourou de la secte Aoum remise en liberté après six ans de prison
AFP, 15 octobre 2002
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TOKYO - L'épouse de Shoko Asahara, le fondateur de la secte Aoum Vérité Suprême accusé notamment d'avoir commandité l'attaque au gaz sarin de 1995 dans le métro de Tokyo, a été remise en liberté mardi après avoir purgé une peine de six ans de prison pour meurtre.
Tomoko Matsumoto, 44 ans, a quitté la prison de Wakayama (ouest du Japon) dans une camionnette blanche. Elle avait été jugée coupable avec d'autres membres de la secte du meurtre en janvier 1994 d'un ancien adepte d'Aoum âgé de 24 ans, Kotaro Ochida.
Dans un communiqué publié après sa remise en liberté, Mme Matsumoto a indiqué qu'elle n'allait pas rejoindre ce qui reste des structures de la secte. "J'aimerais vivre une existence tranquille avec mes enfants. Je n'ai pas prévu de rejoindre Aleph", a-t-elle dit à propos du nouveau nom qu'a adopté la secte fin 2000. "Comme je l'ai dit devant le tribunal par le passé, mon intention de divorcer (d'Asahara) n'a pas changé", a-t-elle ajouté.
En mars 1995, des adeptes d'Aoum avaient tué 12 personnes et en avaient blessé des milliers d'autres en répandant du gaz sarin -- substance toxique inventée par les Nazis et paralysant le système nerveux - dans le métro de Tokyo.
La secte a aussi été accusée d'une autre attaque dans la ville de Matsumoto en juin 1994 qui avait fait sept morts.
Asahara, dont le vrai nom est Chizuo Matsumoto, est jugé depuis 1995 pour toute une série de chefs d'inculpation dont la préparation des attaques au sarin et des meurtres ou tentatives d'assassinats d'adeptes souhaitant quitter le culte.
Aoum devenue Aleph qui avait échappé à une dissolution en 1997 parce que l'Etat ne la jugeait plus susceptible de menacer la sécurité publique, dispose encore de 1.000 adhérents actifs et de 650 adeptes qui ont quitté leurs habitations et vivent dans des installations communes, selon les autorités.
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Tous les âges, toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernés par le phénomène. Témoignages...
Le mouvement sectaire fait des ravages sur la Côte d'Azur. Une quarantaine de sectes y sont implantées et les moyens de lutter contre elles sont restreints en raison de la sacro-sainte liberté d'association (voir nos éditions d'hier). Notre enquête nous a cependant menés vers des individus qui, pour être originaux, voire illuminés selon le sens commun, n'en sont par pour autant devenus des gourous.
Ils sortent de la convention, ont soif d'irrationnel, flirtent avec l'ésotérisme ou se croient investis de pouvoirs extraordinaires. Certains sont dangereux, se lancent dans le prosélytisme, manipulent des esprits faibles ou en souffrance.
Bref, il est difficile dans ce domaine de trier le bon grain de l'ivraie. Cependant la plus grande vigilance s'impose, car les sectes existent bel et bien. Parfois elles ne disent pas leur nom et conduisent à des drames familiaux voire à des suicides.
Nous avons rencontré une « adepte », la comédienne Noelle le Perna qui, bien qu'appartenant depuis de longues années à la « Soka Gakkai », n'a jamais eu le sentiment de faire partie d'une secte. Inversement d'autres témoignages font froid dans le dos . Il est certain que ce sont les esprits faibles ou les personnes confrontées à des déboires personnels qui sont le plus menacés par les gourous de tous poils.. Mais personne n'est à l'abri. Tous les âges, toutes les catégories socioprofessionnelles sont concernés. Car, là où loge le désarroi tout peut se produire et les escrocs de la pensée le savent bien.
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« J'ai voulu récupérer un chèque de commande d'ouvrages On m'a enfermée dans les locaux de la secte... »
Marie, 39 ans(1), ne risque pas de tomber de sitôt sous l'emprise d'un quelconque gourou. Cette jeune aide à domicile à Nice, nous a raconté comment elle avait été conduite, à un moment difficile de sa vie, dans les locaux de la région niçoise d'une secte ayant pignon sur rue par une amie. Marie a subi deux ou trois heures d'endoctrinement au bout desquelles elle a décidé d'acquérir un certain nombre d'ouvrages afin de mieux découvrir cette nouvelle philosophie de l'existence.
"Le soir même, en discutant avec mes proches, j'ai réalisé mon erreur. Je n'avais en effet pas les moyens d'engager cette dépense. J'ai aussitôt décidé d'annuler la commande et le lendemain matin j'ai contacté les responsables de l'association qui m'ont assurée qu'il suffisait de venir les voir pour récupérer mon chèque sans difficulté. "
Le jour même, Marie fut reçue avec une courtoisie extrême par une secrétaire lui disant :
"Nous allons vous rendre votre chèque, mais nous devons d'abord en discuter au sein de l'association. " Comprenant que l'affaire ne serait pas réglée de sitôt, Marie prit le chèque qui trainait sur le bureau de son interlocutrice et le déchira en mille morceaux. Quel ne fut pas alors son étonnement de voir la secrétaire se lever et aller verrouiller les portes.
"J'ai été séquestrée quelques minutes seulement, car ma terreur était telle que je me suis mise à hurler comme une vraie folle."»
Une telle réaction n'avait apparemment pas été prévue et l'on s'empressa de lui ouvrir la sortie sur le champ. Mais Marie jure bien aujourd'hui que plus jamais elle ne remettra les pieds dans ce genre "d'associations".
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1. Pour préserver l'anonymat de cette jeune femme, son prénom a été modifié.
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Une maison souterraine où se déroulent des conférences. Pour, selon le bâtisseur Pierre Dalmasso, « ouvrir la conscience des gens aux
extraterrestres »
Une maison colossale, impressionnante, conçue avec un soin extrême et dont certains disent qu'elle a été conçue pour accueillir les extraterrestres. En fait, cette construction très réussie abrite pour l'heure de simples terriens désireux de se réunir autour d'un conférencier ou d'assister à un spectacle de théâtre ou de musique.
Certes l'atmosphère est un peu particulière du fait de l'environnement. Perdue dans une nature préservée, cette demeure baptisée Espace Galaxia, entièrement souterraine, est recouverte de jardins où plantes et cactus constituent une décoration végétale lénifiante.
Le maitre des lieux, Pierre Dalmasso, a uvré pendant dix-huit ans pour bâtir cette maison pas comme les autres. « Pour moi, il s'agit d'un habitat de survie. Je n'ai pas peur des extraterrestres mais des terriens qui, avec les armements nucléaires et biologiques peuvent être capables du pire. Vue d'avion, la maison n'apparait pas. On ne voit que la végétation. » Parfait camouflage en effet et sas pour pénétrer en toute discrétion dans l'habitation. Un bassin d'eau de 360 000 litres est actuellement utilisé pour l'arrosage mais pourrait, en cas de problème, servir sur le plan sanitaire.Et les extraterrestres dans tout cela ? « Il faut ouvrir la conscience des gens afin qu'ils sachent qu'ils existent. Les petits gris appelés ainsi, car ils sont très velus habitent un désert américain....
Certains extraterrestres ont débarqué du côté de Digne et ont laissé des messages écrits... Je crois à la réincarnation et je sais qu'il y a des supra humains parmi les extraterrestres. Certains se déplacent à une vitesse supérieure à celle de la lumière et se dématérialisent pour reprendre vie au bout du voyage. Ces civilisations ont des millions d'années d'avance sur nous... » On croit entrer dans un film de fictions...
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Explications du psychanalyste Patrick Amoyel
On peut noter aujourd'hui un certain discrédit des religions et une baisse des pratiques religieuses. Parallèlement se développe l'irrationalisme. Ceci s'explique par le fait que le discours rationaliste scientifique ne répond plus aux grands problèmes existentiels des gens.
« Auparavant existait une sorte de religion de la science dont on espérait qu'elle parviendrait à résoudre les grandes interrogations de l'humanité. Aujourd'hui c'est l'irrationnel qui fascine... »
Le psychanalyste niçois Patrick Amoyel note également une crise du politique qui se traduit par l'effondrement de certains repères. Il fait à ce sujet un parallèle avec la Grèce antique : « Lorsque la vie politique de la cité hellénique a disparu au profit de la gestion impériale hellénistique d'Alexandre le Grand on a vu apparaitre des courants de pensée comme l'épicurisme, le stoicisme ou le scepticisme qui versaient dans l'irrationnel. »
Mais le phénomène sectaire ne se borne pas à cela. Il induit aussi le sentiment d'appartenir à une communauté. « Sentiment qui comble un vide » selon Patrick Amoyel et qui est d'autant plus fort que les adeptes se sentent critiqués ou rejetés par la société. Par ailleurs, la notion de gourou trouve des éclaircissements dans l'ouvrage de Freud, Psychologie des foules et analyse du moi : « Tout individu a besoin d'une sorte d'idéal pour se valoriser lui-même. Cet idéal est souvent incarné par le dictateur ou par le gourou. »
France : Raël
La secte Raëlienne attaque le député Georges Fenech pour "injure publiques"
AFP, 16 octobre 2002
[Texte intégral
PARIS - La Religion Raëlienne de France, classée comme secte depuis un rapport parlementaire de décembre 1995, a indiqué mercredi avoir engagé une procédure judiciaire pour "injures publiques" à l'encontre de Georges Fenech, député UMP du Rhône et magistrat en détachement. "Ce magistrat, qui malheureusement n'en est pas à son premier délit, n'avait pas hésité, au cours d'une émission télévisée sur M6, à traiter publiquement le mouvement raëlien de "groupe criminel"", écrit la secte dans un communiqué.
Joint au téléphone par l'AFP, Georges Fenech a confirmé avoir "reçu une assignation en ce sens devant le tribunal correctionnel de Nanterre". Il a également confirmé "avoir dit que le groupe raëlien était un groupe criminogène", courant avril dans l'émission Zone interdite.
Georges Fenech s'est fait un spécialiste des affaires judiciaires concernant les sectes. Il a publié plusieurs ouvrages sur la question et avait, en tant que juge d'instruction à Lyon, enquêté sur un vaste dossier visant l'Eglise de Scientologie.
NB : Je ne pense pas que Georges fenech ait, contrairement à ce que prétend la secte, été condamné pour quelque délit que ce soit ! Mathieu Cossu.
France : Sectes
M. Sarkozy: maintien de la MILS mais réforme "avant la fin de l'année"
AFP, 17 octobre 2002
[Texte intégral
PARIS - La mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS), sans tête depuis la démission de son président en juin, est maintenue et fera l'objet d'une réforme "avant la fin de l'année", a déclaré jeudi le ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy. "Pour vous dire l'importance que le gouvernement attache à la lutte contre les sectes, c'est que le Premier ministre a souhaité lui-même conserver à Matignon le pilotage de la mission", a déclaré le ministre, qui s'exprimait au Sénat lors des questions au gouvernement. "Avant la fin de l'année, a-t-il promis, le Premier ministre proposera les contours de la réforme: plus de coordination avec les ministères et notamment ceux de la Santé et bien sûr de la sécurité intérieure et sans doute un dispositif plus ramassé".
Le président sortant de la MILS, le socialiste Alain Vivien, avait annoncé sa démission le 18 juin, deux jours après la victoire de la droite aux législatives. Il la présidait depuis sa création en 1998, par décret signé de Lionel Jospin et Jacques Chirac. La mission succédait à un observatoire créé en 1996 à la suite d'un rapport parlementaire alarmant sur les activités sectaires en France.
"Si le bilan de la mission est excellent à tout point de vue, il est arrivé que le comportement de son animateur puisse prêter à polémique, polémique par ailleurs contre-productive sur l'essentiel du sujet", a commenté M. Sarkozy.
ci-dessous extrait du compte rendu de la séance du 17 octobre 2002 au Sénat
France : Sectes
Sénat : extrait du compte-rendu officiel de la séance du 17 octobre 2002
Sénat, 17 octobre 2002 transmis par la Mils
[Texte intégral]
Mission interministérielle contre les sectes
M. HYEST. - Créé en 1995, l'Observatoire des sectes, devenu ensuite mission interministérielle de lutte contre les sectes, a pour tâche de mieux connaître et de poursuivre des actions illicites des sectes, dont sont victimes, parfois dramatiquement, certains de leurs membres.
Un hebdomadaire important nous a récemment rappelé que les sectes demeurent influentes dans notre pays, notamment dans le secteur humanitaire et celui de la formation. Il ne faut donc pas baisser les bras. Cela exige de mieux coordonner l'action de la mission interministérielle, qui regroupe les services de l'intérieur, de la justice, de l'éducation nationale et des affaires étrangères, et de lui donner les moyens appropriés.
Or, cette mission est sans président depuis cinq mois, après la démission du précédent. Monsieur le Ministre de l'Intérieur, comment comptez-vous renforcer la lutte contre les sectes ? (Applaudissements au centre et à droite.)
M. SARKOZY, ministre de l'Intérieur, de la Sécurité intérieure et des Libertés locales. - Ce sujet est extrêmement préoccupant pour notre pays et la démarche du gouvernement s'inspire de deux principes.
D'une part, nous n'aurons aucune faiblesse à l'encontre des dérives sectaires qui sont d'autant plus condamnables qu'elles touchent des personnes en situation de faiblesse. Les sectes abusent d'elles et elles ont des comportements et des attitudes tout simplement mafieux. Nous n'aurons donc à leur endroit aucune indulgence.
Mais nous nous heurtons à une difficulté : nous devons respecter un autre grand principe qui nous vient de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen et de la loi de 1905, le respect de tous les cultes et croyances. Si le bilan de la mission est excellent à tous points de vue, il est arrivé que le comportement de son animateur provoque des polémiques qui se sont révélées contre-productives.
C'est la raison pour laquelle le Premier ministre a voulu conserver le pilotage de la mission à Matignon. Il proposera un dispositif plus ramassé avant la fin de l'année afin de mieux coordonner les actions des ministères de la Santé et de la Sécurité intérieure. Nous aurons donc l'occasion de reparler prochainement de ce sujet qui préoccupe le gouvernement. (Applaudissements à droite et au centre.)
France : Néo-Phare
Le gourou de la secte Néo-Phare mis en examen à Nantes
AFP, 17 octobre 2002
[Texte intégral]
NANTES, - Le gourou de la secte apocalyptique Néo-Phare, Arnaud Mussy, a été mis en examen pour abus de faiblesse par un juge d'instruction de Nantes mercredi soir et laissé en liberté sous contrôle judiciaire, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.
Une enquête préliminaire avait été ouverte le 4 septembre à son encontre, suite notamment au suicide d'un adepte et à deux tentatives en juillet.
Le gourou, qui rejette toute accusation, était notamment soupçonné d'avoir conduit des adeptes à pratiquer l'échangisme, dans le but de "réformer les couples pour réunir des âmes soeurs."
L'attention de la justice paraît se renforcer autour du petit groupe résiduel de six personnes retiré dans un pavillon de Nantes, à quelques jours de la date du 24 octobre, qui avait été présentée par Néo-Phare comme celle de la "fin d'un monde".
Jointe lundi soir par l'AFP, Véronique Mussy, belle-mère du gourou et elle-même membre du groupe, avait nié que Néo-Phare ait jamais évoqué cette date.
France : Instinctothérapie
Assises Deuxième procès pour le gourou pédophile
Le Parisien, 17 octobre 2002
[Texte intégral]
Guy-Claude Burger a été condamné en première instance à quinze ans de réclusion criminelle.
C'est reparti pour un second procès fleuve de Guy-Claude Burger. L'apôtre du manger cru comparaît en appel, à partir d'aujourd'hui, devant la cour d'assises de l'Essonne, à Evry, pour viols et viols sur mineure.
Lors de son premier procès, en décembre dernier, devant les assises de Seine-et-Marne, à Melun, le père de la métapsychanalyse, âgé de 68 ans, avait été condamné à quinze ans de réclusion criminelle. Jean-Claude Rostaing, 35 ans, qui comparaissait libre à l'époque pour complicité de viol, avait écopé de cinq ans d'emprisonnement. Lui aussi est à nouveau jugé en appel à partir d'aujourd'hui : il sera dans le box des accusés aux côtés de Guy-Claude Burger.
Déjà condamné deux fois en Suisse Les jurés de l'Essonne vont donc plonger pendant quinze jours dans l'univers du château de Montramé, situé à Soisy-Bouy, près de Provins. C'est là que Burger avait ouvert un centre d'instinctothérapie en 1983, répertorié comme secte.Le château, où vivent en permanence une dizaine de « permanents », reçoit tout au long de l'année des curistes, adeptes du manger cru. Et c'est là que les viols dont le maître des lieux est accusé se seraient passés. Ce que conteste formellement Guy-Claude Burger, qui assure ne pas avoir mis ses théories sexuelles en pratique en France.
Guy-Claude Burger, dont le militantisme en faveur des relations sexuelles entre adultes et enfants n'est pas un mystère, avait déjà été condamné pour des agressions sexuelles sur des enfants en Suisse, en 1959 et en 1978. Aujourd'hui, il est accusé d'avoir abusé d'une fillette de 10 ans. Et d'avoir violé une jeune femme, autrefois petite amie de Jean-Claude Rostaing, avec la complicité de ce dernier. Cette dernière s'est, depuis, rétractée et vit à nouveau au château de Montramé.
L'affaire avait éclaté en 1997 grâce à l'acharnement d'un ancien adepte du centre, Jean Kicin, absent lors du premier procès.
La longueur prévue des débats est due aux dizaines de témoins qui devraient défiler à la barre pour défendre les fondements scientifiques des théories alimentaires et sexuelles de Guy-Claude Burger. L'accusé, qui serait « victime d'un complot médiatico-judiciaire », encourt la peine maximale de vingt ans de réclusion criminelle.
France : Instinctothérapie
Le procès en appel du gourou pédophile renvoyé
Le Parisien, 18 octobre 2002
[Texte intégral]
Coup de théâtre hier matin aux assises de l'Essonne, à Evry. Le nouveau procès de Guy-Claude Burger, le gourou pédophile du château de Montramé, près de Provins, a été renvoyé. Dix minutes avant le début de l'audience, le président a découvert que l'accusé, 68 ans, souhaitait voir témoigner 59 personnes en plus de la centaine déjà programmées. Des témoins impossibles à « caser » sur dix jours d'une audience déjà bien chargée. « Pour rendre une justice sereine », le président a préféré renvoyer l'affaire, regrettant tout de même « le manque de courtoisie de l'avocat de la défense qui aurait pu m'avertir plus tôt ».
Condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour viols sur mineure, en décembre dernier, par la cour d'assises de Melun, Guy-Claude Burger avait décidé de faire appel. A 68 ans, cet homme à la barbe blanche ne devrait pas être rejugé avant le mois de mai prochain. L'air gêné, d'une petite voix, il s'est poliment excusé auprès de la cour. « Je pense que c'est un grave malentendu avec mon ancien avocat. » Et d'ajouter : « Je suis désolé, je pensais pouvoir tenir cette audience. Mais je ne me sens vraiment pas bien. » Car pour obtenir le renvoi, son avocat a rappelé que, « il y a encore quelques semaines, mon client n'était pas dans un état physique et intellectuel lui permettant d'assister au procès. Il lui faut des journées peu chargées. En prison, on ne lui permet pas de suivre ses habitudes alimentaires. Donc il mange peu ».
Burger est en effet surnommé le « gourou du manger cru ». Il est également le fondateur de l'instinctothérapie, répertoriée comme secte, et prône les relations sexuelles entre adultes et enfants. « Tout ça est scandaleux, dénonce Me Morice, avocat de la partie civile. Quand je pense à la préparation et au courage qu'il a fallu à Audrey pour être là aujourd'hui... »
A 25 ans, la jeune femme accuse le gourou de l'avoir violée dès son arrivée au château de Montramé à l'âge de 10 ans. Me Morice rappelle que le même incident est déjà survenu aux assises de Melun. Burger avait demandé la citation de 150 témoins de moralité. Seuls 40 avaient été retenus. Hier, pendant près de trois heures, Audrey a gardé la tête basse, les yeux rivés au sol ou sur les pages d'un livre qu'elle n'a jamais tournées. Car, dans la salle, elle était seule. Seule face à des dizaines de personnes bien décidées à témoigner en faveur de leur gourou. Seule face à des visages souriants, qui n'ont pas manqué de saluer ouvertement l'annonce du renvoi.
Burger, lui, est resté impassible, avachi sur son banc. A ses côtés dans le box des accusés, Jean-Claude Rostaing, 35 ans, ancien jardinier au château et condamné en première instance à cinq ans de prison pour complicité de viols. Son dossier est également renvoyé.
Russie : Scientologie
L'Eglise de scientologie va organiser une exposition dans l'enceinte du Kremlin
AFP, 18 octobre 2002
[Texte quasi intégral]
MOSCOU - L'Eglise de scientologie va organiser mardi prochain une exposition consacrée à leur maître spirituel Ron Hubbard dans l'ancien Palais des congrès du Parti communiste, situé à l'intérieur de l'enceinte du Kremlin.
Cette exposition d'une journée est intitulée "la vie en photos de Ron Hubbard", selon le carton d'invitation reçu vendredi par la presse. "L'administration de la présidence n'y est pour rien. Nous ne nous occupons que du président et pas des bâtiments qui se trouvent dans l'enceinte du Kremlin", a déclaré à l'AFP le service de presse de la présidence.
L'administration de l'ancien Palais des congrès, un énorme bâtiment construit au début des années 1960 et utilisé aujourd'hui comme salle de spectacles ou de conférences, a confirmé la location d'une salle à l'Eglise de scientologie. "Il n'y a formellement pas de possibilité d'interdire aux scientologues de louer une salle et cela s'explique par l'imperfection des lois mais également par le fait qu'ils sont protégés par le gouvernement américain", a déclaré à l'AFP Mikhaïl Plotnikov, responsable d'un organisation russe de lutte contre les sectes (le centre de St-Irénée de Lyon).
"Les autorités russes n'ont pas envie de se brouiller avec les Américains sur un tel sujet. La situation est totalement différente en France et en Allemagne", a-t-il ajouté. L'Eglise de scientologie revendique 10.000 membres en Russie.
La secte a déposé une plainte le 2 octobre dernier contre l'Allemagne devant la commission des droits de l'Homme de l'ONU à Genève, estimant que Berlin viole la liberté d'expression de ses membres. En France, la première plainte contre l'Eglise de scientologie a été déposée il y a près de 20 ans, mais le dossier judiciaire instruit contre la secte n'avance que très lentement.
France : Scientologie
La Scientologie s'intéresse aux victimes de troubles mentaux
La Dépêche, 18 octobre 2002 par Serge Boulbes
[Texte intégral]
Classée dans le catalogue des sectes par deux enquêtes parlementaires (1995/1999), l'église de Scientologie n'en poursuit pas moins en France un travail de prosélytisme. Via une association régie par la loi 1901 qu'ils ont créé, « La Commission des citoyens pour les droits de l'homme » (CCDH), les scientologues ont entrepris depuis plusieurs mois une vaste opération pour s'approprier les rapports départementaux des commissions des hospitalisations psychiatriques. Objectif annoncé: identifier puis dénoncer les cas de personnes qui auraient été internées contre leur gré.
Dans un communiqué, dès le 12 juillet 1999, la Ligue des Droits de l'Homme, s'insurgeait contre « un sigle et une dénomination entretenant une confusion intolérable », et dénonçait également le fait que « l'Eglise de Scientologie prend systématiquement à partie le corps médical, particulièrement les psychiatres ».
De fait, la CCDH s'est illustrée en manifestant devant l'hôpital psychiatrique Charcot dans les Yvelines (octobre 2001) et, en janvier dernier, en placardant des affiches « Psychiatrie = danger » dans les quartiers toulousains sinistrés par AZF.
Refus du président de la commission
Dans le droit fil de ces démarches, l'association émanation de la Scientologie a exigé auprès de son président tarnais la transmission du rapport d'activités de la commission départementale des hospitalisations psychiatriques. Celui-ci, le juge d'instance albigeois Jean-Marc Anselmi, a adressé une fin de non-recevoir, usant de son droit (et de son devoir pénal) de refus, dans l'intérêt des personnes. Toutefois, la loi a prévu que ce rapport avait un caractère
« public ». Les scientologues, comme ils le font dans tous les départements où ils essuient un premier échec, ont donc fait appel au tribunal administratif; ils s'appuient alors sur une décision de la Commission nationale d'accès aux documents administratifs (CADA) qui leur a donné raison (sur la forme). C'est la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales du Tarn qui a donc été « sommée » de livrer le rapport. « Il sera - dit-on discrètement - édulcoré de tous les éléments qui permettraient d'identifier les personnes, ne serait-ce que pour des questions de secret médical. » Une pratique qui vise d'évidence à protéger des personnes fragilisées, et donc éventuellement très perméables aux influences de courants sectaires.D'ailleurs la loi du 27 juin 1990, qui conduira à la création de « commision départementale des hospitalisations psychiatriques », n'a pas d'autre objet, puisque « relative aux droits et à la protection des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux et à leurs conditions d'hospitalisation ». Quoiqu'il en soit, le directeur de la DASS, Roger Allouch, confirme bien « qu'un rapport sera transmis ».
--------------------------------------------------------------------------------Association créée en 1974 par la Scientologie
La création de l'association « Commission des citoyens pour les droits de l'homme » a été publiée au journal officiel le 14 décembre... 1974! La dernière mise à jour de ses statuts datant toutefois du 24 mars dernier.
« CCDH est une association loi 1901 fondée par l'église de scientologie pour enquêter sur les violations des droits de l'homme par la psychiatrie et pour les dénoncer », stipule au bas de ses pages de correspondances l'association. Ses buts se déclinent en 21 points, mais affichent d'emblée une vocation: ces « points s'appliquent plus particulièrement au domaine de la psychiatrie et de la santé mentale ». Le siège actuel se trouve 5, rue Jules César à Paris. La porte mitoyenne abrite le siège de l'Association spirituelle de l'église de scientologie. Un lien « familial » sur lequel d'ailleurs l'un des responsables de la CCDH, Christian Mirre, ne fait pas mystère: « L'association CCDH est présidée par Frédéric Grossman, scientologue, mais tout le monde dans l'association ne l'est pas nécessairement; nous avons été créés par l'église de scientologie, on a des contacts avec, mais nous avons un fonctionnement indépendant ».
France : Sectes
Une conférence inquiète une association anti-secte
La Dépêche,18 octobre 2002 par Fabrice Vironneau
[Texte intégral]
Etrange débat sur le couple
Le thème de la conférence proposée, ce soir à l'Hôtel d'Orléans à Albi par Patricia Montaud, peut à première vue amuser: « Le couple, une initiation charnelle et spirituelle ».
Quelques couples en mal de câlins y trouveront peut-être leur compte. Les célibataires en mal d'amour aussi, sans doute. C'est bien ce qui inquiète les membres de l'association de défense des intérêts de la famille (Adfi) de Midi-Pyrénées qui ont décidé de tirer la sonnette d'alarme.
Depuis quelques semaines, Edit'As, la maison d'édition d'Art'As, une association qui se présente comme l'école de la vie intérieure, organise une série de conférences dans tout le Sud-Ouest. Les thèmes abordés mêlent allégrement la spiritualité, l'ésotérisme, la psychologie et la sexualité. Les conférenciers, qui arborent tous le titre pompeux de « membres du collège enseignant d'Art'As », discourent sur « la nécessité d'une vie spirituelle au XXIe siècle » ou « la crise de la quarantaine: un rendez-vous pour accomplir sa légende ».
« Cette association n'est pas répertoriée dans le rapport parlementaire sur les sectes. Mais tous les éléments seraient réunis », estime Gérard Fodor, président de l'Adfi Midi-Pyrénées.
Entrée et stages payants
Au cours de ses interventions, Patricia Montaud présente, moyennant 8 € par personne, les préceptes élaborés par son mari, Bernard Montaud. Au programme: l'étonnante théorie de la psychologie nucléaire.« En tant que kinésithérapeute mon mari a découvert que le corps contient la mémoire de son passé. Une hypothèse qui est développée par nos collaborateurs depuis plus de 20 ans », assure Patricia Montaud. Au passage, elle glisse que ce travail est détaillé dans un ouvrage de 600 pages intitulé « La psychologie nucléaire, un accompagnement du vivant ».
Une sorte de grille qui permettrait de comprendre toute l'existence: les problèmes de couple, les difficultés de la vie... Reste à apprendre les détails de cette psychologie.
« Nous fonctionnons comme une école avec des matières et un programme qui développe deux thèmes: apprendre à se connaître et développer la solidarité de proximité », précise Patricia Montaud.
Des stages, qui seraient payants et dont le prix varieraient de 76 à 122€. Des théories et des pratiques qui ne peuvent que laisser très sceptiques.
« On ne peut pas annuler leur réservation »
Ce soir l'association Art'As, par le biais de sa maison d'édition Edit'As, tiendra sa conférence à l'hôtel d'Orléans à Albi. Les responsables de cet établissement ont été mis devant le fait accompli.« Une personne est venue réserver une salle. Ils ont demandé une table avec une nappe et un rétroprojecteur... On a pensé que c'était un laboratoire », explique la gérante.
Mais lorsqu'elle a vu, en fin de semaine dernière, les prospectus en papier glacé annonçant la conférence, son sang n'a fait qu'un tour.
« Je me suis de suite dit que c'étaient des farfelus. Notre nom figure sur ces tracts... Ça ne nous fait pas rire d'être associés à ça », confie-t-elle.
Les membres de l'Adfi ont prévenu l'hôtel d'Orléans de la nature, pour le moins étrange d'Art'AS.
Aujourd'hui, la gérante assure: « Nous sommes dans la panade. On ne peut pas annuler cette réservation sinon nous serons obligé de payer trois fois le prix de la salle et on pourrait être poursuivis pour refus de vente ».
France : Sectes
Les sectes menacent notre culture laïque
La Croix, 22 octobre 2002 par Marianne Gomez
[Texte intégral]
Membre de la mission anti-sectes, Nathalie Luca explique en quoi notre pays se distingue de ses voisins européens en matière de lutte contre les dérives sectaires.
Interview : Nathalie Luca, Chercheuse au CNRS et membre de la mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils)
- Dans un article pour la revue Critique internationale , vous relevez que la France est en décalage avec le reste de l'Europe en matière de lutte contre les sectes. Pourquoi ?
- Nathalie Luca : Toute l'Europe lutte contre les sectes, et principalement contre les groupes bien implantés aux Etats-Unis. Mais une même pression ne s'exerce pas à l'encontre de tous les groupes. La lutte est ciblée. La Grande-Bretagne, par exemple, s'est attaquée de manière très ferme à l'église de scientologie. L'Allemagne aussi. Ce pays s'est également opposé à l'utilisation globale du terme « secte » et à la constitution de listes. Par ailleurs, de nombreux pays ont reconnu les Témoins de Jéhovah.
Il en va différemment en France. Nous, nous avons décidé de mener une lutte globale.
- Comment peut-on expliquer ce particularisme ?
- Par l'enjeu culturel et social que représente la défense de la laïcité en France. L'identité française s'est forgée sur la base d'une culture laïque, et c'est cette culture qui est menacée par ces nouvelles formes de spiritualité.
Trois éléments clés de la laïcité sont en effet remis en cause par les sectes : la séparation entre sphère publique et sphère privée, la liberté de penser et la gratuité du culte. C'est pourquoi la lutte contre les sectes s'est organisée, en miroir, contre les menaces que celles-ci font peser sur ces trois éléments clés.
Les trois dangers ciblés par la politique française sont en effet l'infiltration, la manipulation mentale et l'escroquerie financière.
- Concrètement, pouvez-vous expliquer comment fonctionne cette politique ?
- Elle s'attaque d'abord aux capacités d'infiltration des sectes dans la sphère publique. Cet aspect-là est difficilement admissible dans notre culture, où l'on a instauré une stricte séparation entre les sphères publique et privée. Aux Etats-Unis ou dans d'autres pays d'Europe, cette dissémination des sectes dans le tissu social n'est pas forcément vécue comme une menace. Ensuite, les sectes sont suspectées d'opérer par « manipulation mentale ». Ce faisant, elles contreviennent à la liberté de pensée qui est l'un des idéaux de la laïcité.
L'Etat, garant de cette liberté, ne peut tolérer que des groupes enferment l'individu dans des croyances aliénantes. Enfin, les sectes suscitent une grande méfiance en raison de leurs ambitions lucratives. C'est aussi un trait propre à la France, où une longue tradition veut que les biens symboliques ne soient pas tarifés, mais liés au don, à la gratuité. L'inverse apparaît dès lors comme une source potentielle d'escroquerie.
- Voulez-vous dire que le combat contre les sectes n'exprime qu'un repli obtus sur la laïcité, et est donc injustifié ?
- Absolument pas ! Il y a des groupes à propos desquels il est normal que l'Etat s'interroge, parce qu'ils représentent de réels troubles à l'ordre public, sont en contravention avec le fisc, ou autre. Ces groupes-là ont évidemment des comptes à rendre.
- A terme, la position de la France est-elle tenable ?
- J'ai tendance à penser qu'il est difficile de se maintenir à l'écart de ce que font nos plus proches voisins. Pour deux raisons. Les groupes qui expriment de nouvelles formes de spiritualité en dehors des religions instituées attirent de plus en plus de gens. Dans ce contexte, on ne peut pas, me semble-t-il, se contenter de les stigmatiser.
L'Etat devra un jour ou l'autre définir le type de relations qu'il veut entretenir avec eux. Par ailleurs, une attitude trop rigide nous fait courir le risque d'être un jour attaqués devant la Cour européenne des droits de l'homme par des groupes se sentant discriminés, au nom des minorités religieuses et de la liberté de croyance.
Commentaire : J'ai l'impression que Nathalie Luca ne comprend pas grand chose au phénomène sectaire. Elle ne sait pas, en effet, ce qui se passe sur le terrain. Si tel n'était pas le cas, sans pour autant ignorer les analyses qui sont faites de ce phénomène, elle se préoccuperait des atteintes aux droits de l'homme et/ou de l'enfant perpétrées par les sectes et les dégâts causés aux familles et aux individus, à toutes ces victimes de sectes qui sont manipulées, trompées, dépouillées moralement, intellectuellement et financièrement. Cela me paraît beaucoup plus préoccupant que la position de la France dans cette observation du phénomène sectaire. Mathieu Cossu.
Voir aussi commentaire de Jean-Pierre Bousquet
Brésil : E.U.R.D
Au Brésil, les voix évangélistes sont monnayables
Libération, 22 octobre 2002 Par Chantal Rayes
[Texte intégral]
Tractations des candidats à la présidentielle pour le soutien des fidèles.
Les «évangéliques» étaient 26,1 millions en 2000, soit plus de 15 % de la population. En dix ans leur nombre a doublé.São Paulo de notre correspondante. Il est 10 heures, ce dimanche matin. Dans le centre-ville de São Paulo, où se situe l'un des innombrables lieux de culte de l'Eglise universelle du royaume de Dieu (IURD), le pasteur Luciano fait salle comble. En costume-cravate, le micro collé aux lèvres, le prédicateur appelle d'emblée les fidèles, pour la plupart des gens humbles, à verser la dîme 10 % des revenus , censée leur «ouvrir les portes du ciel». Entre deux chants, l'infatigable Luciano prêche «la persévérance, l'humilité, la sagesse et la foi», et appelle les fidèles «à se délivrer du mal».
Tous ferment les yeux. C'est un moment d'extase. Certains sont en pleurs. Puis, sans transition, le prédicateur tente de vendre un livre et un CD mystique mais sans grand succès. Il est déjà midi quand il se décide à parler politique. «Notre Eglise a fait élire 23 députés et un sénateur au scrutin du 6 octobre, lance-t-il sur un ton triomphal. Grâce à Dieu !» Les applaudissements retentissent dans la salle. «Et, dimanche, pour qui allons-nous voter au second tour de la présidentielle ? Pour Lula ? Eh bien, votez pour qui vous voulez», dit le pasteur.
Voter pour Luiz Inacio Lula da Silva n'est donc plus sacrilège pour l'IURD. Sans donner une consigne de vote, cette secte néopentecôtiste, qui compte 2 millions de fidèles, vient d'«autoriser» ses dirigeants à appuyer le candidat du Parti des travailleurs (PT, opposition de gauche) à la présidence du Brésil, qu'il brigue pour la quatrième fois. L'Eglise a précisé qu'ils pourront le faire aussi bien dans les temples que sur la trentaine de stations radio qu'elle détient. On est loin du temps où l'«évêque» autoproclamé Edir Macedo, fondateur de l'IURD, présentait l'ex-gauchiste comme «le candidat du diable»...
Enjeu. Le palais du Planalto vaut bien une messe. Lula et son adversaire, José Serra, en sont convaincus. Sitôt qualifiés pour le second tour, ils se sont disputé le «vote évangélique». Ils ont lancé des tractations pour se rallier le soutien de ces Eglises, et en particulier les sectes pentecôtistes ou néopentecôtistes. En 1989, le «vote évangélique» avait permis au populiste de droite Fernando Collor de battre Lula sur le fil. Cet électorat est d'ailleurs l'un des enjeux de l'alliance électorale inédite que Lula a scellée avec le Parti libéral, auquel appartient José Alencar, magnat du textile et candidat du PT à la vice-présidence.
Cette modeste formation de droite est largement contrôlée par l'IURD. Certains des hauts dignitaires de la secte en sont membres. Avec le soutien du PL, Lula garantissait donc celui de l'IURD, à laquelle on prête une grande autorité sur ses fidèles. De quoi déplaire à l'Eglise catholique, dont le courant progressiste, lié au PT, n'a déjà pas apprécié le flirt avec la droite. C'est toutefois pour le second tour que l'appui de l'Eglise universelle se concrétise. Lula s'est rallié d'autres Eglises, tout comme José Serra, appuyé par une partie de l'Assemblée de Dieu, la plus grande secte pentecôtiste avec 9 millions de fidèles.
Au premier round, les diverses obédiences «évangéliques» avaient soutenu en bloc, et sur sa seule appartenance religieuse, le presbytérien Anthony Garotinho, un populiste de gauche arrivé en troisième place avec plus de 15 millions de suffrages. Dans sa campagne, Garotinho, ex-gouverneur de l'Etat de Rio, a usé de son appartenance religieuse pour se donner une assise nationale. «Les candidats surestiment le vote évangélique. Sans doute, l'appui des Eglises est important, mais la consigne de vote n'est pas toujours suivie. Les gens acceptent l'autorité du pasteur dans certaines limites. Garotinho était un cas à part, puisqu'il est évangélique. Mais, même pour lui, le vote évangélique n'a opéré qu'à moitié», remarque le sociologue Paul Freston, soulignant que «le vote évangélique monolithique n'est qu'un mythe véhiculé par les leaders religieux pour arracher des contreparties aux candidats».
Les «évangéliques» sont devenus un enjeu électoral en raison de leur fulgurante expansion dans la plus grande nation catholique du monde. En dix ans, leur nombre a pratiquement doublé. Selon les derniers chiffres, ils étaient 26,1 millions en 2000, soit plus de 15 % de la population. Cet essor est essentiellement dû aux sectes pentecôtistes et néopentecôtistes.
Les protestants historiques sont en stagnation et ont peu de fidèles. Face à cet évangélisme de conversion, le catholicisme perd du terrain, même s'il reste la religion dominante. En 2000, le Brésil comptait 125 millions de catholiques, contre 121 millions en 1991. Mais leur proportion, qui chute depuis des décennies, est tombée à 74 % de la population. «Les sectes néopentecôtistes doivent leur expansion à leur dynamisme, explique le sociologue Flavio Pierucci. Elles se servent des moyens de communication de masse. Elles offrent une religiosité de résultat. Chez elles, nul besoin d'attendre la vie éternelle. Que le fidèle soit malade ou qu'il ait l'âme en peine, ces Eglises lui proposent une solution immédiate et miraculeuse à ses problèmes. Dieu a réponse à tout dès lors que l'on vient chez elles. C'est dans les quartiers populaires et les favelas des grandes villes, abandonnés par l'Etat, qu'elles ont proliféré. En plus, elles ont une souplesse qui manque à l'Eglise catholique.»
Leurs pasteurs sont formés en quatre mois, contre sept ans pour un prêtre.
«Multinationale de la foi». L'IURD illustre le succès des sectes pentecôtistes. Fondée en 1977 par Edir Macedo, un ancien employé de la loterie de Rio, elle possède aujourd'hui près de 3 000 temples et un empire médiatique, qui comprend TV Record, la troisième du pays en termes d'audience. L'IURD est désormais une «multinationale de la foi» présente dans 80 pays. Une entreprise prospère qui dégage une odeur de soufre.
Il y a quelques années, Macedo a été accusé d'escroquerie et de fraude fiscale, ce qui n'a pas ébranlé les fidèles convaincus que le salut se paie en espèces sonnantes et trébuchantes. Mais l'Eglise entreprend aussi un important travail social. Dans les années 1980, elle s'est lancée en politique, comme tous les pentecôtistes.
Il s'agit notamment de monnayer leur appui en échange de privilèges pour leurs Eglises. Lors de ce scrutin, les évangéliques ont accru leur présence au Parlement, passant de 48 à 60 sièges. Et la candidature de Garotinho a ranimé le vieux «rêve» d'un président évangélique. Un rêve que le candidat battu a promis de reporter à 2006.
France : Néo-Phare
Le gourou de la secte Néo-Phare interdit de contact avec les adeptes
AFP, 24 octobre 2002
[Texte intégral]
NANTES - Arnaud Mussy, le gourou de la secte apocalyptique Néo-Phare, n'a plus le droit d'entrer en contact avec les trois derniers adeptes restés fidèles au groupuscule établi à Nantes, a indiqué jeudi matin le parquet de Nantes à l'AFP.
Cette interdiction fait partie du contrôle judiciaire imposé à Arnaud Mussy lors de sa mise en examen pour abus de faiblesse, le 16 octobre, a précisé le procureur de la République Jacques Foerst.
Les membres de Néo-Phare, retirés ensemble dans un pavillon de Nantes, avaient mentionné la date de ce jeudi 24 octobre comme celle de la possible "fin d'un monde", avant de démentir plusieurs fois cette prédiction.
Un adepte s'était suicidé et deux autres avaient tenté de mettre fin à leurs jours en juillet. La justice, qui n'a pas établi "en l'état" de lien direct entre ces drames et la secte, estime néanmoins que "la doctrine de Néo-Phare peut entraîner des comportements attentatoires à la dignité des personnes et gravement perturbateurs".
Le 24 octobre est la date-anniversaire du décès, en 1997, de l'inspirateur du gourou, l'écrivain ésotérique André Bouguenec.
France : Sectes
Sectes: Raffarin attendu
L'Express, 24 octobre 2002 par François Koch
[Texte intégra
Après un long silence, le Premier ministre doit relancer la lutte. Avec quelle détermination?
Le combat de l'Etat contre les sectes dangereuses semble en plein flottement. Jean-Pierre Raffarin n'a pas répondu à Nicolas About (UDF), Jean-Pierre Brard (apparenté PCF), Martine David (PS), Eric Doligé (UMP) Georges Fenech (UMP) et Alain Gest (UMP), six parlementaires lui confiant par écrit leur crainte que la Mission interministérielle de lutte contre les sectes (Mils) ne soit rattachée à l'Intérieur.Il a fallu attendre quatre mois et une réponse au sénateur centriste Jean-Jacques Hyest pour apprendre la semaine dernière de la bouche de Nicolas Sarkozy: «Le Premier ministre a voulu conserver le pilotage de la mission à Matignon», avant d'annoncer une réforme de la Mils sous forme d'un «dispositif plus ramassé», alors que les six parlementaires regrettaient l' «insuffisance des moyens humains et financiers» mis à la disposition d'une mission employant 13 personnes. Et Sarkozy de critiquer le «comportement» du socialiste Alain Vivien, ancien président de la Mils, qui aurait provoqué des «polémiques contre-productives»! De quoi s'agit-il?
«Alain Vivien s'est permis de partir pour la Chine en mission malgré l'avis négatif des Affaires étrangères et de l'ambassadeur», déclare une source autorisée du Quai d'Orsay. Réplique cinglante de l'intéressé: «Je ne me suis jamais déplacé à l'étranger sans l'accord de Lionel Jospin et d'Hubert Védrine.» Mais les divergences sont sans doute antérieures: «Avec le rapport parlementaire Gest-Guyard de 1995 et sa liste sans valeur juridique de 172 sectes, la loi About-Picard et l'action de la Mils, la France est perçue à l'étranger comme un pays liberticide», ajoute-t-on au Quai d'Orsay. L'un de ses représentants a d'ailleurs déclaré «au nom de la France», le mois dernier, à la conférence de Varsovie de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE): «Nous avons conscience que la Mils a généré des incompréhensions et véhiculé une image qui ne correspond pas à la réalité française.» «Je suis très inquiet si les Affaires étrangères cherchent à policer le discours sur les sectes pour plaire aux Américains et s'ils veulent rogner les ailes internationales de la Mils», réagit Alain Gest, membre du conseil d'orientation de la mission.
Matignon n'a pas encore arbitré. Au-delà du changement d'appellation de la Mils, où «sectes» sera judicieusement remplacé par «dérives sectaires», et le choix d'un nouveau président, qui devrait être un magistrat, le Premier ministre s'exprimera-t-il bientôt avec fermeté? A défaut, les gourous les plus dangereux vont commencer à se frotter les mains.
Inde : Krishna
Des milliers de veuves rejetées se réfugient dans "l'amour de Krishna"
AFP, 24 octobre 2002 Par Isabelle Ligner Vrindavan
[Texte intégral]
Tels des fantômes vêtus de blancs, des milliers de veuves indiennes, rejetées par leur entourage, se sont réfugiées parfois depuis des décennies à Vrindavan (nord), la cité des amours adolescentes du dieu Krishna.
Janaki, 65 ans, est arrivée dans la ville sainte hindoue aux milliers de temples et d'ashrams (monastères) il y a plus de 30 ans, lorsque son mari est décédé. "Mes beaux-frères m'ont dit que je devais disparaître de la famille en même temps que mon époux", dit cette femme au crâne rasé, au visage émacié. "Ils ont pris notre maison et m'ont dit de terminer ma vie à Vrindavan, je n'ai pas eu d'autre choix".
Comme nombre de veuves vivant dans ce lieu de pèlerinage hindou situé à 150 km au sud-est de New Delhi, Janaki vient du Bengale occidental, est issue d'une haute caste, celle des brahmanes (prêtres) et a été réduite à la mendicité après la perte de son époux.
Traditionnellement, dans la société hindoue, les veuves devaient faire voeu de renoncement à la mort de leur époux et ne pouvaient se remarier. Dans les hautes castes, à partir du 6è siècle, elles devaient même se suicider par le feu pour être considérées comme "vertueuses". En 1829, cette pratique du "sati" a été interdite, et le remariage est théoriquement permis. Cependant, dans certains milieux traditionnalistes, les veuves restent traitées en parias.
Depuis trois décennies, Janiki tend la main au passage des étrangers, qui déambulent par centaines dans Vrindavan où est établie la communauté controversée Hare Krishna, fondée dans les années 1960 aux Etats-Unis. Elle récite dans des ashrams pendant huit heures par jour des versets à la gloire de Krishna, le dieu incarnant l'amour divin. En échange, elle reçoit une roupie (deux cents) et une portion de riz par jour, mais les ashrams ne logent pas les veuves, qui s'entassent dans de pauvres cabanes à la périphérie de la ville. "Souvent nous n'avons même pas assez pour payer le loyer des cabanes et nous sommes à la rue", dit Janaki.
Elle garde sur elle une miniature de Krishna, représenté sous la forme d'un jeune homme au teint bleu, jouant de la flute et entourée de bergères. "Il est mon dernier recours, ma seule consolation", dit-elle la voix brisée.
"Il me couvre d'amour". Cette phrase revient dans les propos des veuves, quel que soit leur âge, comme si elles avaient tourné toute leur affectivité et leur sensualité refoulées vers le dieu universel, dont les amours de jeunesse avec des centaines de bergères ou gôpis dans les forêts de Vrindavan sont relatées dans les textes sacrés. "Nous n'avons plus que lui, il est notre père, notre amant, notre dieu", dit Suneti, qui a tout perdu à 25 ans, après la mort de son époux dans un accident de voiture, il y a un an. "Mes beaux-parents m'ont pris mes deux enfants et m'ont dit que si je ne venais pas ici, j'amènerais la honte sur toute la famille", explique la jeune femme au visage fin entouré de longs cheveux bruns couvert d'un voile immaculé. "Mon père m'a amenée ici et m'a dit que nous ne devions plus jamais nous revoir".
Depuis ce jour, Suneti a renoncé au maquillage, ne s'habille plus que de blanc et arbore un symbole en forme de fourche sur le front, en l'honneur du dieu qui "la protège". Elle vit de mendicité et des quelques roupies versées par les prêtres en échange de longues litanies de prières. Elle avoue que certaines de ses compagnes d'infortune finissent pas se prostituer pour survivre. "Les hommes de la région savent que nous sommes sans défense, certains savent en profiter", dit-elle. Suneti doit reprendre ses prières pour obtenir sa portion de riz.
Comme des centaines de silhouettes blanches, elle se hâte vers l'ashram Bhagwan Bhajan, le plus grand de la ville, pour reprendre en coeur la prière qu'elle récitera jusqu'à ce que "la mort la délivre de cette vie" : "Hare Ram, Hare Krishna".
France : Sectes
Apropos de : Les sectes menacent notre culture laïque
Commentaire de Jean-Pierre Bousquet,(1) 29 octobre 2002
[Texte intégral]
- Intéressant : il est en effet important de souligner que les sectes remettent en cause trois éléments clés de la laïcité : la séparation entre sphère publique et sphère privée, la liberté de penser et la gratuité du culte.
- Irritant : au cours de chaque entretien, l'auteur tient à juger que les Témoins de Jéhovah devraient , comme dans certains pays, être reconnus (qu'entend-elle d'ailleurs exactement par ce terme ?). Le caractère sectaire de cette organisation est pourtant évident, qui cherche à imposer son mode de vie discriminatoire et aliénant et maudit ce qu'elle appelle " le Monde ", c'est à dire tous ceux qui ne se soumettent pas à ses lois.
- Insuffisant : de n'accorder à l'Etat qu'un rôle de percepteur et de gardien de la paix. Son premier devoir est d'assurer la sécurité de chaque citoyen, sécurité menacée par les sectes : adeptes en danger psychique et souvent physique, familles éclatées.
- Etonnant : cette manie de confondre " sectes mafieuses " et " nouvelles formes de spiritualités ". La France laïque n'a toujours condamné que des actes délictuels et non des croyances. Ce ne sont pas pour ces dernières que certains groupes sont " stigmatisés " mais pour les délits qu'ils commettent. - Effrayante : l'idée de devoir craindre d'être " attaqués devant la Cour européenne des droits de l'homme par des groupes " qui, soutenus par certains intellectuels, ne craindraient pas, eux, de travestir la vérité et de se présenter en victimes alors qu'ils sont plutôt des bourreaux.(1) Jean-Pierre BOUSQUET Ancien président du CCMM-Centre Roger IKOR Membre du Conseil d'orientation de la MILS
Chine : Falungong
La partie continentale demande aux autorités de Taiwan de punir les saboteurs du sino-satellite
China Org 31 octobre 2002
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Lors d'un point de presse tenu mercredi à Beijing, le porte-parole du Bureau des Affaires de Taiwan relevant du Conseil des Affaires d'Etat Li Weiyi a vivement condamné le sabotage perpétré par la secte hétérodoxe de Falun gong qui, se servant des équipements de Taiwan, a attaqué encore une fois le sino-satellite. Il a demandé aux autorités taiwanaises de punir sévèrement les saboteurs.
Le porte-parole a indiqué que du 24 au 29 octobre, le sino-satellite a été attaqué à maintes reprises par des signaux illégaux et la réception normale des programmes télévisés a été sérieusement perturbée. Les autorités concernées de la partie continentale ont procédé sans tarder à des détections sur la source de provenance des perturbations et l'ont localisé aux environs de Taipei, province de Taiwan.
Le porte-parole a demandé avec insistance aux autorités de Taiwan de chercher et de trouver la source de provenance des signaux illégaux et de punir sévèrement les saboteurs.