OPUS DEI

L'ECOLE HOTELIERE DOSNON ET L'OPUS DEI

(Source: Communication du Père Jacques Trouslard aux Chefs d'Etablissement de l'Enseignement Catholique Lundi 2 juillet 2001

 

Mis en ligne 18 octobre 2002

Je remercie Monsieur Xavier VILLETTE de m'avoir invité à donner une courte information sur l'Ecole Hôtelière de Dosnon à Couvrelles.
Dans un premier temps, je présenterai les dérives sectaires de cette école hôtelière et en second lieu : les dérives sectaires de l'Opus Dei.

LES DERIVES SECTAIRES DE L'ECOLE HOTELIERE DOSNON

L'information sur les dérives sectaires de l'école hôtelière Dosnon provient de deux sources :
- les plaintes de familles ou d'élèves,
-deux témoignages récents et accablants.

1) Les conditions de vie anormales à l'Ecole hôtelière Dosnon.

Voici les principaux griefs formulés contre l'Ecole hôtelière Dosnon, à Couvrelles.

Les conditions horaires de travail sont anormales : travail scolaire travail manuel travail spirituel aboutissent à un horaire de travail excessif. Des élèves se disent fatiguées, anéanties physiquement, certaines dormaient pendant les cours . "Je passe le w.e. chez moi à dormir "

La coupure avec le monde extérieur : la plupart se sentent séquestrées, coupées du monde; refus du contact avec l'extérieur sous peine de reproche ou de sanction

L'absence de liberté : "privées de liberté ". Espionnage et délation : certaines élèves, très liées à la direction, sont chargées de surveiller élèves et professeurs et rendent compte de leurs observations à la directrice.

Le harcèlement spirituel : les élèves comme les professeurs sont soumises à une série journalière d'exercices spirituels. (v.g. le soir : méditation à la chapelle à 21 heures)

Le prosélytisme : sous l'exercice d'une pression ou d'un conditionnement, pour ne pas dire d'une manipulation mentale, certaines seront conduites à s'engager dans l'OPUS DEI., sans lien avec leurs familles dans certains cas.

L'exploitation : les élèves fournissent une main d'oeuvre gratuite au Centre Culturel de l'OPUS DEI de COUVRELLES pour ses récollections, retraites, séminaires, etc ... De même, l'Opus Dei peut envoyer des élèves comme employées de maison chez des membres de l'OPUS DEI , en France ou à l'étranger.

Bref, loin de favoriser une véritable promotion humaine, cette école hôtelière pourrait s'apparenter plus, par certains côtés, à un centre d'endoctrinement et de recrutement.

Les effectifs scolaires sont anormalement faibles pour un bon fonctionnement
Exemples :
- 1997-1998 : 9 élèves internes, dont 2 africaines et une espagnole, aucune
n'appartenant au département de l'Aisne
- 1998-1999 : 10 élèves
- 1999-2000 : 11 élèves

L'organisation régulière de "Portes ouvertes" à Couvrelles (23 novembre 1997, 8 mars 1998, 10 mai 1998, etc...) ou même certains prix décernés à l'Ecole Hôtelière Dosnon, comme le Prix Montgolfier, (28 mars 1999), ne doivent pas faire illusion sur la réalité de la vie interne et des méthodes moins glorieuses pratiquées à Couvrelles.

Il est pour le moins étonnant que l'Ecole Hôtelière "DOSNON" invite les maires des communes des environs de Couvrelles à deux journées "Portes Ouvertes", les 23 janvier et 2 avril 2000, alors qu'ils n'ont pas de jeunes de leur commune fréquentant cette école.

Le caractère ambigu de cette école . L'Ecole Hotelière Dosnon se présente comme une Ecole Technique Privée. Ce qui est son droit le plus strict. Mais dans l'Annuaire National Officiel de l'Enseignement privé, l'Ecole Dosnon de Couvrelles ne figure pas dans la liste des établissements relevant de l'Enseignement Privé Catholique. Elle se présente comme
Enseignement privé laïque. (Annuaire National de l'Enseignement Privé 1999, p.485)i.
(D'après le Petit Larousse 2000, l'adjectif laïque veut dire : relatif à la laïcité, indépendant des organisations religieuses, étranger à la religion, au sentiment religieux, ou encore pour une école publique: avec obligation de neutralité sur le plan confessionnel)

Il est donc surprenant qu'au cours des Journées "Portes Ouvertes" soit programmée la vision d'un documentaire sur l'Opus Dei "prélature personnelle de l'Eglise Catholique, à laquelle sont confiées les activités de formation chrétienne de l'École Dosnon et du Centre International de Rencontres de Couvrelles "

Les présentations publicitaires de l'Ecole varient selon les destinataires : certaines ne mentionnent pas le lien d'appartenance à l'Opus Dei ; d'autres indiquent que l'Opus Dei offre la possibilité (!) d'une formation chrétienne ; d'autres enfin parlent de formation chrétienne en suivant l'enseignement du Magistère de l'Eglise Catholique , mais sans parler de l'Opus Dei.

2) Deux témoignages récents et accablants

En cette année 2001, deux événements graves se sont produits, qui concernent deux
jeunes filles d'une trentaine d'années, numéraires, c.à.d . membres de l'Opus Dei.

Toutes deux étaient entrées à Couvrelles, l'une en 1985, à l'âge de 14 ans et demi.
l'autre en 1986, à l'âge de 16 ans, uniquement afin d'obtenir un CAP et de trouver un emploi Progressivement et insidieusement, elles ont été amenées à s'engager dans l'Opus Dei, à contracter des voeux (pudiquement appelés engagements) de célibat, de pauvreté et
d'obéissance, alors qu'elles étaient encore mineures et à l'insu de leur famille.

En début d'année 2001, l'une d'elles, qui avait pratiquement rompu ses relations avec sa famille, vient passer un w.e. chez ses parents. Elle se trouve dans un tel état de délabrement physique (pèse une quarantaine de kilos), sous l'effet de neuroleptiques et de calmants à haute dose, que sa mère appelle le médecin de famille, qui, trouvant son état très grave, ordonne un arrêt de travail et lui conseille de ne plus retpourner à Couvrelles.

En effet elle y effectuait 11 heures de travail par jour, alors qu'elle était déclarée -à la Sécurité Sociale comme salariée à temps partiel et que, déjà, la médecine du travail de Soissons lui avait rédigé un certificat d'inaptitude partielle.

Elle décide donc de rester chez ses parents, mais veut récupérer
- ses affaires personnelles : l'Opus Dei veut venir chez elle, afin de pouvoir parler en tête de son engagement.
- son testament qu'elle avait signé au moment de son engagement : on lui répond qu'il est égaré, puis on avoue qu'on l'a déchiré.
- ses relevés bancaires (gérés par l'Opus Dei). La directrice de l'Opus accompagnée se rendra à domicile pour tenter de dialoguer avec elle. Terrorisée, elle refusera de les rencontrer. Le 7juin, le médecin du travail signera un certificat d'inaptitude totale au travail.

Le deuxième cas est plus récent. Alors qu'elle ne revenait plus dans sa famille, le lundi 26 mars, cette numéraire qui a maintenant trente ans, téléphone à ses parents : "J''en ai marre, je veux tout plaquer, je prends le train. Venez me chercher à la gare de ... " Elle avoue à ses parents : "si je n'avais pas pu vous joindre au téléphone, je me serais jetée sous une voiture... "
Pendant son séjour en famille, elle sera harcelée au téléphone par sa directrice qui lui ordonne de revenir. Elle rentre à l'Opus Dei, et écrit une longue lettre à ses parents où elle affirme : " J'ai pris ma décision toute seule, sans aucune pression de personne".
Le vendredi 4 mai, à 22 h 30, elle téléphone à ses parents pour leur annoncer qu'on l'envoie en Hollande, mais sans donner d'adresse. Elle avait averti ses parents lors de son bref séjour chez eux : " Ils vont prendre des sanctions contre moi, en m'envoyant à l'étranger" De tels fait ne sont pas isolés. Ils sont caractéristiques des méthodes, des pratiques, des techniques sectaires de l'Opus Dei.

LES DERIVES SECTAIRES DE L'OPUS DEI

1) La déclaration du Cardinal Hume

Pour répondre aux vives inquiétudes des familles de son diocèse concernant l'Opus Dei, le Cardinal Hume, archevêque de Westminster, a publié, le 12 décembre 1981, la déclaration suivante :

1. Aucune personne âgée de moins de 18 ans ne doit être autorisée à prononcer des voeux ou à prendre des engagements à long terne, en relation avec l'Opus Dei.
2. Il est essentiel que les jeunes qui désirent entrer dans l'Opus Dei s'en ouvrent à leur parents ou à leurs tuteurs légaux. Si, par exception, il existe des raisons fondées pour que l'on n'entre pas en contact avec leurs familles, ces raisons doivent, dans tous les cas, être débattues avec l'Evêque local ou son délégué.
3. S'il est admis que ceux qui adhèrent à l'Opus Dei prennent les devoirs et les responsabilités propres aux membres, il faut bien veiller à respecter la liberté de l'individu. Tout d'abord la liberté, pour l'individu, d'adhérer à l'organisation ou de la quitter sans que s'exerce une pression indue ; la liberté, pour l'individu, à quelque étape que ce soit, de choisir son propre directeur spirituel, que ce directeur soit ou non membre de l'Opus Dei.
4. Les initiatives et les activités de l'Opus Dei dans le diocèse de Westminster doivent porter la claire indication qu'elles sont patronnées et dirigées par lui.

2) Dix caractéristiques sectaires de l'Opus Dei

1. L'engagement de mineurs, à l'insu de leur famille, qui contractent des voeux de célibat, d'obéissance et de pauvreté, quitte à utiliser, sur le conseil de leur directeur ecclésiastique ou de leur supérieur laïc, le mensonge en cas de questions des parents.

2. L'endoctrinement : Il est systématique à partir d'un régime de prières intensif, de retraites, de conférences, de lectures qui proviennent exclusivement de l'Opus Dei et des écrits du fondateur. Or cette technique s'apparente, mutatis mutandis, à la technique cognitive et coercitive de la manipulation mentale. Le procédé mène progressivement à un enfermement à l'intérieur du groupe. Il est encore aggravé par la confession régulière des membres de l'Opus Dei, numéraires ou surnuméraires, à un prêtre appartenant au groupe. Les Opusiens se confient aussi régulièrement à un directeur de conscience laïc, toujours membre de l'oeuvre.

3. La rupture ou l'éloignement de la famille : c'est dans ce domaine que les plaintes sont les plus nombreuses. Les familles déplorent de ne plus voir leurs enfants. Elles s'étonnent d'autorisations annuelles réduites à quelques jours de vacances, alors que dans les congrégations religieuses, les personnes consacrées ont droit à environ deux semaines en famille et sont autorisées à rendre visite à leurs parents tout au long de l'année.

4. Le prosélytisme exacerbé : chaque membre doit recruter des adeptes, tenter d'influencer ses amis. L'Oeuvre cherchait aussi à attirer des enfants ou des jeunes en les invitant à participer à des activités (culturelles, sportives, etc...) sans toujurs préciser, à cette époque, qu'elles étaient organisées par l'Opus Dei

5. Les faux laïcs : L'Opus Dei prétend être un institut de laïcs qui partagent pleinement les conditions de la vie "extérieure". Mais ces laïcs pratiquent en réalité une discipline dont l'austérité surpasse celle des congrégations contemplatives. Les conditions de vie qui sont imposées aux numéraires les séparent inévitablement des conditions normales de la vie laïque.

6. Le cléricalisme : les laïcs sont assujettis au pouvoir des clercs. La structure hiérarchique de l'Opus Dei, sur le plan local, régional, ou international, aboutit toujours à son sommet à un clerc. Par précaution verbale, l'Opus Dei souligne que les clercs se réservent le domaine spirituel sans interférer en aucune manière sur le plan temporel. Les membres, dit-on, sont libres et indépendants dans le choix de leurs options, alors qu'ils sont dirigés en réalité dans tous leurs faits et gestes.

7. Le professionnalisme : l'Opus Dei développe une sorte de surestimation, d'exploitation outrancière du travail. Or, la profession ne définit pas toute la vie d'un individu. Cette exagération pose question, car pour l'Eglise catholique, la personne humaine ne vaut pas d'abord par ce qu'elle fait, mais par ce qu'elle est.

8. L'aspect financier : dans le département de l'Aisne où est installé le château de Couvrelles, l'Opus Dei n'a pas craint de ponctionner sérieusement des agriculteurs pour construire l'école hôtelière Dosnon et rénover le château de Couvrelles. Certaines familles de membres ont, pour leur part, été très étonnées d'être sollicitées si fréquemment par leurs enfants qu'elles ne voient par ailleurs que très rarement. Le scandale de l'An-Hyp a éclaboussé le département de l'Aisne. (Cf ; L'Union : 25 et 27 juillet 1994).

9. L'infiltration : la stratégie de l'Opus Dei vise à transformer la société en essayant de pénétrer tous les domaines de la vie économique, sociale, familiale et culturelle. Une délégation de la mairie de Soissons a protesté contre une nouvelle association de l'Opus Dei, créée à Soissons, l'A.P.P.F. (Association pour la Protection de la Famille) qui voulait "s'infiltrer et imposer son programme global" au Centre social de Chevreux.

10. Le culte du maître :

on retrouve à l'Opus Dei la domination d'un maître incontesté, craint et vénéré, que, dans d'autres groupes, on appelle un gourou. C'est l'extraordinaire dévotion au fondateur : Mgr Escrivà Balaguer. Des membres de l'Oeuvre affichent dans leur chambre de magnifiques photos du fondateur, à côté d'une modeste image de la Vierge et parfois d'un petit crucifix. Souvent l'image du fondateur suffit. C'est devant lui que l'on prie en allumant une petite bougie.

En conclusion

On peut se demander si les faits relatés ci-dessus ne pourraient pas tomber sous le coup de la récente loi, votée le 30 mai 2001, pour renforcer la prévention et la répression des mouvements sectaires, portant atteinte aux Droits de l'Homme et aux libertés fondamentales :

"Est puni de trois ans de prison et de 2.500.000 F d'amende l'abus frauduleux de l'état d'ignorance ou de la situation de faiblesse
soit d'une personne particulièrement vulnérable, soit d'une personne en état de sujétion psychologique ou physique résultant de pressions graves ou réitérées ou de techniques propres à altérer son jugement, pour conduire cette personne à un acte ou à une abstention qui lui sont gravement
préjudiciables ".
"Lorsque l'infraction est commise par le dirigeant de fait ou de droit d'un groupement qui poursuit des activités ayant pour but ou pour effet de créer, de maintenir ou d'exploiter la sujétion psychologique ou physique des personnes qui participent à ces activités, les peines sont portées à cinq ans d'emprisonnement et à 5.000.000 F d'amende".




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