Actualités sur les sectes en février 2001

Témoins de Jéhovah (*) Pédophilie, les règles de silence de la Watch Tower
Le Patriarche Deux mandats d'arrêt internationaux contre Lucien Engelmajer
Sectes Position de la Ligue des droits de l'homme sur la proposition de loi About/Picar
Le Patriarche A Toulouse, les secrets du Patriarche sentent encore le soufre
Sectes (*) Les ONG s'imposent dans les relations internationales
Sôka Gakka¨(*) Que savons-nous de.... la Sôka Gakkaï
Raël Clonage
Falungong Arrestations, suicides, divorces, licenciements, expulsions
Falungong Tout le monde ...en Chine... est contre....
Falungong Campagne de propagande du gouvernement chinois
Témoins de Jéhovah Reprise d'un procès contre les Témoins de Jéhovah à Moscou
Scientologie Quinze adeptes de la scientologie jugés à Madrid
Scientologie Tom Cruise et Nicole Kidman se séparent
Sectes Très chaude ambiance, avant-hier soir, à " Ciel, mon mardi ! "
Témoins de Jéhovah (*) Fichage des exclus
Falungong La Chine s'en prend à la presse étrangère
Sri Ram Chandra (*) Entretien avec Jérôme Rivière, conseiller régional PACA
Anthroposophie Le Figaro condamné pour un amalgame entre "Scientologie" et "Anthroposophie"
Témoins de Jéhovah "être exclu ou mourir"
Scientologie Les vendeurs du temple
Raël Réalisez vos désirs les plus fous
Témoins de Jéhovah Convocation des experts au procès contre les Témoins de Jéhovah à Moscou
Raël Première description détaillée de la carte du génome humain
Contre Réforme Catholique (*) Retraite des enfants : question et réponse
Scientologie Le film "Battlefield Earth" de Travolta sélectionné navet de l'année
Falungong Falungong, la secte qui défie le Parti
Falungong Ressortissants chinois et media étrangers condamnent la secte Falungong
Contre Réforme Catholique Au nom des familles victimes de la Contre Réforme Catholique
Sectes Affaire UNADFI contre Erick Dietrich
Sectes A quel tribunal se vouer ?
Falungong Des résidents de Shanghai signent une pétition pour s'opposer aux sectes insanes
Roses Croix d'Or (*) Nouveautés et rectificatifs
Scientologie Mobilisation contre les tracts de l'église de scientologie
Falungong Pékin enrôle la jeunesse dans la lutte contre le Falungong
Falun gong L'église catholique s'inquiète de remarques anti-Falungong à Hong Kong
Sectes La convalescence du Père Gaillard
Sectes Le "gourou" d'une communauté sectaire devant la cour d'assises du Tarn
Falungong Pékin "indigné" par une résolution du PE réclamant la liberté de culte
Falungong Pékin dément recourir à l'internement psychiatrique d'opposants
Sectes Le dur combat contre la manipulation de l'esprit.
Falungong Pékin met en garde contre des excès dans la lutte contre le Falungong
Sectes Dérives sectaires dans l'Eglise catholique
Sectes USA - Subvention des oeuvres sociales des institutions religieuses
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jehovah interdits en Géorgie
Falungong Dialogue avec un ancien adepte du Falungong
Témoins de Jéhovah Procès contre les Témoins de Jéhovah à Moscou: verdict attendu
Témoins de Jéhovah Les Témoins de Jéhovah ne seront pas interdits à Mosco
En Bourrel Le calvaire des anciens adeptes d'Algans
En Bourrel Quatorze ans de prison pour un ancien gourou
Sectes Mme Robinson entame ses discussions sur les droits de l'homme en Chine
Mahikari Les Yokoshi prêchent en toute impunité
Sectes La France épinglée pour son climat d'intolérance religieuse
Le mandarom Le fisc assigne la secte du Mandarom au tribunal
Sectes MILS - Les critiques des USA à l'égard de la France : les mêmes qu'en 2000
Moon L'église du révérend Moon admise au registre des églises en Espagne
Témoins de J"hovah La salle du royaume de Noisy le Grand
Sri Ram Chandra (*) Une secte apocalyptique s'installe au coeur de Nice
Sri Ram Chandra (*) Qu'est-ce que c'est exactement

(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web.



   France : Le Patriarche

Deux mandats d'arrêt internationaux contre Lucien Engelmajer Fondateur de l'association

" Le Patriarche "

 

La Dépêche, 1 février 2001, par Jean-Louis GALAMEL

[Texte intégral]

Lucien Engelmajer, âgé aujourd'hui de 80 ans, est toujours en cavale. Recherché par la justice française, le gourou à la barbe blanche, qui a longtemps hanté le château de la Boère à Saint-Paul-sur- Save, où il accueillait des toxicomanes en quête de sevrage, se serait mis au vert en Amérique Latine.

A Toulouse, la juge d'instruction Nicole Bergougnan instruit deux dossiers depuis deux ans.

L'un concerne des délits financiers: abus de bien sociaux et emploi de travailleurs clandestins.

L'autre, criminel, découle de plusieurs plaintes pour viols ou tentatives de viol déposées par des anciennes pensionnaires du Patriarche. Dans le cadre de la procédure financière, ce magistrat instructeur a délivré en novembre dernier un premier mandat d'arrêt international contre Lucien Engelmajer. Là, elle vient de délivrer un second mandat d'arrêt international, cette fois dans le cadre du dossier criminel concernant les viols.

Lucien Engelmajer a régné sans partage de 1974 à 1998 sur son association qui a accueilli, durant cette période, environ 100.000 toxicomanes dans tous les pays où elle s'est implantée. Car l'association du Patriarche s'est bien vite sentie à l'étroit au château de la Boère. Elle n'a pas tardé a essaimer, au- delà des frontières françaises, en Europe comme en Amérique du Nord et du Sud sous la houlette de l'Organisation Internationale Lucien Engelmajer dont le siège était à Grenade-sur-Garonne.

Coup de théâtre en 1998. Les cadres de l'association venus de dix-sept pays déchargent Lucien Engelmajer de toutes ses responsabilités, lors d'une réunion dans sa luxueuse villa de Miami (Floride). Le divorce est consommé. L'association renaît sur de nouvelles bases sous le nom de Diavona. Dans le même temps, les langues se délient et six anciennes pensionnaires déposent des plaintes pour des viols que leur aurait imposé Lucien Engelmajer.

PLUS DE 20 MF DETOURNES Parallèlement, les policiers du SRPJ de Toulouse enquêtent sur les comptes du Patriarche qui a longtemps bénéficié de subventions publiques pour sa prise en charge des toxicomanes. Au-delà des méthodes musclées pour sevrer ses pensionnaires, Lucien Engelmajer semble les avoir utilisés comme une main d'oeuvre bénévole et corvéable. Dans tous les pays où l'organisation était présente, ces pensionnaires ont été envoyés vendre dans les rues " Antitox ", la revue du Patriarche. Des sommes considérables ont ainsi été collectées dont une partie, estimée à plus de 20 millions de francs, aurait été détournée. Des valises de billets auraient pris la direction de la Suisse et d'autres paradis fiscaux pour être versés sur des comptes. Cet argent aurait été en partie été réinvesti, pour être blanchi, dans l'achat de commerces (pizzerias, alimentations, ...) ou de centres de vacances.

Lucien Engelmajer en aurait également bénéficié pour financer son grand train de vie. Aujourd'hui, les policiers du SRPJ de Toulouse continuent de démêler les fils d'un réseau sur lequel se serait appuyé Lucien Engelmayer pour commettre ces détournements. A ce jour, seule une comptable gersoise a été mise en examen par la juge Nicole Bergougnian dans le cadre de ce dossier financier.

En attendant, les deux mandats d'arrêts délivrés permettront de resserrer un peu plus l'étau autour de Lucien Engelmajer

 



   France : Sectes

Position de la Ligue des droits de l'homme sur la proposition de loi About/Picard

 

Lu sur les News, 1er février 2001

Position de la Ligue des droits de l'homme sur la proposition de loi : Prévention et répression à l'encontre des groupements à caractère sectaire, transmise au Sénat en 2ème lecture.

La LDH a pris connaissance de l'avis de la commission des lois du Sénat relatif à la proposition de loi relative aux agissements des groupes à caractère sectaire soumise à cette assemblée.

Quelle que soit la nécessité de mieux appréhender dans son ensemble les conséquences pénales d'agissements sectaires, la LDH reste persuadée qu'une lutte efficace contre ceux-ci passe d'abord par un engagement résolu de tous les acteurs publics comme privés auxquels cette proposition de loi ne saurait se substituer. La LDH manifeste sa satisfaction du retrait du projet d'un délit de " manipulation mentale " et de l'intégration d'un délit d'abus de faiblesse au sein même des dispositions du Code pénal relatives aux crimes et délits contre les personnes.

De la même manière, elle se félicite de la suppression de certains pouvoirs d'interdiction reconnus initialement aux maires.

En revanche, la LDH demande au législateur : de supprimer le recours à la procédure de jour fixe pour dissoudre une association. Sachant que cette procédure de dissolution ne peut avoir lieu qu'après plusieurs condamnations pénales, l'argument de l'urgence qui est invoqué pour justifier la procédure à jour fixe ne résiste pas à l'examen, compte tenu des délais qui se seront déjà écoulés. A cela s'ajoute qu'il n'existe aucune raison de faire de l'urgence, qui doit être toujours une exception, la règle. Si le Procureur de la République estime qu'une urgence justifie une procédure à jour fixe, il lui appartient, comme pour tout plaideur, d'en solliciter l'autorisation auprès du juge du siège.

Enfin, la pratique judiciaire et les dispositions du Nouveau Code de procédure civile risquent de conduire à un affaiblissement des droits de la défense (communication des pièces, etc.) ; d'intégrer dans les condamnations pénales susceptibles d'entraîner la procédure de dissolution les faits de marchandage et de travail clandestin prévus par les articles L 152-361 et L 324-9 et L 324-10 du Code du travail.

Ce sont là, en effet, des pratiques auxquelles ont souvent recours des groupements à caractère sectaire. Le fait que les dispositions de l'article 1 de la proposition de loi exigent, de manière cumulative, l'existence de condamnations pénales mais aussi l'existence d'activités ayant pour but ou pour effet d'exploiter une dépendance psychologique élimine le risque de poursuivre, sur le fondement de la proposition de loi, les pratiques habituelles en matière de travail clandestin ; ./. de respecter pleinement le principe d'une individualisation des responsabilités et des peines en distinguant, en cas de reconstitution d'un groupement dissout, le sort des dirigeants des simples participants ; de supprimer la possibilité pour des associations, mêmes reconnues d'utilité publique, d'agir d'elles-mêmes en dissolution : la procédure de dissolution d'une association, comme de toute personne morale, est une chose suffisamment grave pour que l'appréciation n'en dépende pas de personnes morales de droit privé.

Les libertés publiques, tant en raison des griefs justifiant de la procédure de dissolution qu'en raison des conséquences de cette procédure, sont ici directement en jeu. Il ne paraît donc pas souhaitable de laisser cette responsabilité à une autre instance que le Parquet.

Enfin, il risque de se produire une difficulté en ce que ce sont les dispositions du Code de procédure pénale qui sont modifiées alors que c'est devant le juge civil que cette procédure a lieu. Dans la mesure où la proposition de loi envisage expressément la possibilité pour le Parquet d'entamer une procédure de dissolution à la requête de tout intéressé, il semble que cette disposition suffise. Il peut être envisagé d'imposer au Procureur de la République de motiver sa décision de rejet et de prévoir un recours devant le Procureur général. ldh@wanadoo.fr. http://www.ldh-france.asso.fr


   France : Le Patriarche

A Toulouse, les secrets du Patriarche sentent encore le soufre

La Dépêche, 2 février 2001 par G.-R. SOUILLES.

[Texte intégral]

Lucien Engelmajer, 80 ans, a bâti en trente ans une fortune colossale grâce à ses centres de sevrage pour toxicomanes, essaimant dans toute l'Europe, à partir de la région toulousaine.

Beaucoup de questions se posent sur la façon dont il a a profité, pendant de longues années, de subventions publiques, alors que l'argent de ses centres était aspiré dans des holdings et des sociétés basées dans des paradis fiscaux. Et comment il est toujours passé entre les gouttes. Les investigations judiciaires en cours pourraient déboucher sur la mise en cause des politiques.

In-sai-si-ssa-ble.

A la manière d'un Alfred Sirven surfant sur ses anciens relais des réseaux pétroliers, Lucien Enjelmajer, n'en finit pas de brouiller les pistes et de jongler avec les lieux de résidence.

Le vieillard à la barbe fleurie a fait carrière dans les cures musclées pour toxicomanes et les coulisses des ministères français de la Santé, de l'Intérieur ou de la Justice. En amassant, peut-être, tout autant de secrets.

On l'annonce un jour aux Etats- Unis, un autre au Brésil ou à Barcelone, certains prétendent même l'avoir croisé récemment dans la région toulousaine. Mais la trace de cet homme de 80 ans, qui a fondé un véritable empire financier grâce à la lutte contre la toxicomanie s'est bel et bien perdue depuis le 23 février 1998.

Ce jour-là, dans une villa luxueuse de Miami Beach, en Floride, la révolution de palais fomentée par une trentaine de cadres du mouvement du Patriarche, venus de 17 pays, a mis fin au règne du gourou charismatique mais autoritaire devenu trop encombrant. Le marché est clair. Ou il démissionne, ou les plaintes pour les abus sexuels dont il est soupçonné fleuriront.

Les putschistes coupent les ponts et rebaptisent alors l'organisation du nom de Dianova dont le siège toulousain de Saint-Cézert près de Grenade-sur-Garonne est installé dans la propriété de la Mothe. Non loin du domaine historique de La Boère à Saint-Paul-sur-Save, où l'aventure du Patriarche et des cures de sevrage a commencé au début des années 70.

Ejecté par les siens, Lucien Enjelmajer cède, mais ne s'envole pas les mains vides pour le Brésil. Pour solde de tout compte, il a obtenu une compensation financière estimée à 31 millions de francs comme le révélera l'Express à l'époque


PARADIS FISCAUX ET DERIVES SEXUELLES


Les soucis vont pourtant continuer à s'accumuler pour le Patriarche qui est rattrapé par trente ans d'affairisme. Les techniques de soins aux toxicomanes exportées dans le monde entier recouvrent en fait une énorme pyramide financière déclinée en holdings et en fondations essaimant dans les paradis fiscaux comme le Liechtenstein ou le Luxembourg. Sans parler des comptes bancaires en Suisse ou aux îles Caïmans.

Quelques mois après son éviction, fin 1998, Lucien Enjelmajer se retrouve sous le coup de deux informations judiciaires ouvertes par Nicole Bergougnan, juge d'instruction à Toulouse. L'une financière pour « abus de biens sociaux, abus de confiance, travail illégal », l'autre pour « viols et tentatives de viols sur mineures de moins de 15 ans ».

Ce sont six pensionnaires, ou enfants de toxicomanes qui ont dénoncé - certaines à leur majorité - les conditions dans lesquelles elles vivaient et travaillaient dans les centres de soins et les abus dont elles ont été victimes dans les mains du Patriarche.

La division financière du SRPJ de Toulouse entrouve alors les portes d'un lacis financier où se mélangent subventions et fonds publics, opérations immobilières et blanchiment d'argent à l'échelle internationale, notamment en Espagne.

Les deux mandats d'arrêt internationaux lancés ces derniers jours par la juge Nicole Bergougnan contre Lucien Enjelmajer scellent désormais le sort du fugitif (notre édition d'hier). Avec beaucoup de questions à la clef.

DES APPUIS POLITIQUES


Comment une association dévolue au sevrage des toxicomanes a-t-elle pu amasser en trente ans un magot évalué à près de 37 millions de francs en 1995? Et surtout comment le Patriarche a-t-il pu continuer à toucher des subventions publiques alors que de nombreuses voix s'élevaient depuis plusieurs années pour dénoncer les dérives de l'association?

De fait, dès 1985, une commission d'enquête de l'inspection des finances déclenchée par Laurent Fabius avait tiré la sonnette d'alarme en préconisant le retrait de l'agrément et du soutien financier au Patriarche, « une institution qui s'est largement placée en dehors du droit ». Le document faisait référence aux méthodes brutales de sevrage des toxicomanes, envoyés en masse dans les rues pour vendre le journal « Antitox ». Les pensionnaires travaillent beaucoup mais la quasi- totalité d'entre eux ne touche aucun salaire.

A l'époque pourtant, Lucien Enjelmajer et son mode de « réhabilitation par le travail et la discipline » trouve un supporter de choix en la personne d'Albin Chalandon, le nouveau garde des Sceaux du gouvernement Chirac. A la chancellerie, on considère le Patriarche comme « un élément essentiel de la prise en charge des drogués ». Aux 1.200 lits existants déjà, Lucien Enjelmajer propose d'en ajouter 2.000 avec un rabais sur les prix: 100 F par jour et par patient.

Et la vie va continuer avec les subventions publiques. Malgré l'embarras des autorités, le Patriarche est incontournable. Et les années Sida vont faire décoller son chiffre d'affaires.

LE DEBUT DE LA FIN

On l'accuse de créer de véritables sidatorium? Qu'importe, il est le seul à répondre à la demande et à l'accueil des malades.

C'est en 1996 qu'un premier coup d'arrêt est enfin donné au financement public du Patriarche. Un rapport parlementaire a épinglé l'association et ses « dérives sectaires ». Françoise de Veyrinas, l'adjointe au maire de Toulouse qui vient d'être nommée à la mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) saisit l'occasion, malgré les pressions, pour couper les vivres à Lucien Enjelmajer.

La subvention de 5 millions prévue est suspendue pour « manque de transparence ». Mais les années précédentes ont été fécondes. Même si pour le Patriarche, l'argent public est considéré comme « une broutille » dans le budget déjà tentaculaire de l'association, il a su trouver les relais nécessaires dans les ministères.

En 1993, date de la nomination du professeur toulousain Jean-Paul Séguéla, alors conseiller général et maire RPR de Bessières, comme conseiller technique chargé des problèmes de drogue auprès du ministre de l'Intérieur Charles Pasqua, la subvention versée a été de 8 millions, 7 en 1994, et 6 en 1995.

Jean-Paul Séguéla, doyen de la faculté de médecine a donc été généreux avec Lucien Enjelmajer.

Les rapports entre les deux hommes font d'ailleurs l'objet de toute l'attention des policiers.

[.........]

Après sa chute, Lucien Enjelmajer s'est de toute façon fâché avec beaucoup de ses anciens proches. A Miami, il a d'ailleurs déposé plainte contre ceux qui l'ont trahi, dont son propre fils François, dit Bibi. Pour récupérer ses biens et demander au passage plus de 300 millions de francs de dommages et intérêts. Mais il faudra d'abord que le gourou vieillissant réponde à la justice toulousaine. Et Lucien, à l'abri du besoin, sait encore beaucoup de choses.

Martine Lacoste: « La méthode Lucien, ça ne marche pas »

« Ce qui me dérange, dans la méthode qu'utilisait Lucien Engelmajer avec les toxicomanes, c'est qu'il abusait de la faiblesse de ces personnes. Tout homme a droit au respect et à la dignité. »

Pour Martine Lacoste, directrice de l'association d'aide aux toxicomanes Clémence Isaure, la violence ou l'enfermement pratiqués par le Patriarche ne règlent rien.

« La contrainte n'est pas durable. Elle est une illusion de soin. Les personnes qui ont subi les méthodes d'Engelmajer ressortaient certes sevrées, mais encore plus fragiles qu'avant. D'abord à cause de cette contrainte. Ensuite parce que la vie en communauté, façon secte, coupe totalement de la réalité. Lorsqu'on en revient, on a encore plus de difficultés à se réinsérer. »

Depuis près de 25 ans, de nombreux témoignages ont fait état de ces méthodes musclées qui avaient cours de l'autre côté des murs de la Boère ou de La Mothe, avec bien sûr, la bénédiction du Patriarche. Des endroits d'où il n'était pas question de sortir...

VULNERABLE

Enfermer les gens pour les soigner, cela peut exister, notamment en matière psychiatrique, dans des situations d'extrême urgence. Mais la loi balise ces pratiques de manière très précise.

Rien ne justifiait a priori d'utiliser ces méthodes avec les drogués.

« Pour nous, poursuit Martine Lacoste, tant qu'on n'a rien reconstruit, la personne reste vulnérable. Il faut donner au toxicomane la possibilité de se réinsérer. Et à chaque personnalité correspond une réponse. »

Aujourd'hui, on propose aux anciens toxicomanes des parcours d'insertion personnalisés. Utilisation de produits de substitution pour certains, accueil en appartements thérapeutiques pour d'autres, placement dans des familles d'accueil, post-cure, etc.

« Ils cherchent un sens à leur vie. C'est à eux de le trouver. Lucien Engelmajer, lui, proposait un « monde meilleur ». Les personnes qui sortaient de la Boère étaient totalement déboussolées, venant d'un milieu totalement artificiel. »

Sans la drogue, mais avec un vide immense...



   Etats-Unis : Raël

Clonage

Yahoo, 4 février 2001

[Texte intégral]

Un consortium privé regroupant des médecins de plusieurs pays a lancé un vaste effort pour tenter dans les un ou deux ans qui viennent de cloner un être humain à des "fins thérapeutiques", une méthode qu'ils entendent réserver aux couples stériles. "L'effort va consister à aider des couples qui n'ont pas d'autre alternative pour se reproduire et qui veulent avoir leur propre enfant biologique sans avoir à utiliser les ovules ou le sperme de quelqu'un d'autre", a expliqué le Dr Panos Zavos, andrologue et professeur de physiologie reproductive à l'Université du Kentucky, joint par téléphone depuis Lexington (Kentucky).

L'enfant qui naîtrait serait une reproduction à l'identique du père ou de la mère, en fonction de qui est sélectionné pour faire office de donneur.

Plusieurs scientifiques se sont associés à cette fin au sein d'un consortium international privé dirigé par un médecin italien de Rome, le Dr Severino Antinori, qui jouit d'une réputation sulfureuse en raison notamment de ses efforts consistant à aider les femmes ménopausées à avoir des enfants.

La technique de clonage sera proche de celle utilisée actuellement pour les animaux. Elle consistera à injecter dans l'ovocyte de la femme le matériel génétique prélevé sur l'un des deux parents. Selon lui, la technologie n'est pas encore complètement au point. "Il faut que l'on y travaille mais je pense qu'on peut y parvenir avec un peu d'effort et avec les technologies disponibles dans le domaine de la fertilisation in vitro".

Grec chypriote naturalisé américain, le Dr Zavos est un spécialiste de la stérilité masculine. Avec son épouse, le Dr Pette Zarmakoupis-Zavos, une gynécologue-obstétricienne, il dirige un centre de traitement de la stérilité, le Kentucky Center for Reproductive Medicine. Le Dr Zavos s'est dit "pleinement conscient" des conséquences d'une telle innovation. "Mais le monde doit prendre conscience que la technologie est pratiquement au point, et qu'est-ce qui vous dit qu'il n'y a pas déjà un être humain qui a été cloné ?" "La technologie sera mise à la disposition du monde. Notre groupe de scientifiques mettra au point des principes directeurs et d'autres garde-fous pour qu'elle reste sous contrôle et ne soit pas appliquée sans distinction aucune à tous ceux qui voudraient se cloner", a assuré le médecin. "Le génie est déjà sorti de la lampe", a-t-il prévenu, dans une référence au conte d'Aladin.

Selon lui, le coût d'une telle procédure pourrait atteindre jusqu'à 50.000 ou 60.000 dollars. "Mais nous espérons pouvoir le rabaisser proche du coût d'une fertilisation in vitro, entre 10.000 et 20.000 dollars".

Ce n'est pas la première fois que des scientifiques annoncent leur intention de cloner un être humain. Un médecin de Chicago, Richard Seed, avait déjà fait sensation en 1998 en affirmant s'être lancé dans la course au clonage et, l'été dernier, une scientifique française, membre de la secte des Raëliens, avait également annoncé sa volonté de cloner un bébé mort récemment aux Etats-Unis.

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Commentaire : Rude concurrence pour le mouvement raelien : les candidats au clonage peuvent réduire les frais à 60.000 dollars, en s'adressant ailleurs que chez Clonaid. M.Tussier



   Chine : Falungong

Arrestations, suicides, divorces, licenciements, expulsions

Yahoo, 4 février 2001

[Texte intégral]

La vie quotidienne des adeptes du Falungong a été bouleversée par 18 mois de répression, mais nombre d'entre eux cultivent toujours contre vents et marées la gymnastique censée les maintenir en bonne santé.

Comme elle le fait depuis quatre ans, Tan Guoqing, 30 ans, se lève tôt chaque matin pour s'adonner pendant deux heures à la gymnastique physique et spirituelle préconisée par Li Hongzhi, le gourou de la secte d'inspiration bouddhiste qui vit aux Etats-Unis. "Avant, je faisais mes exercices dans un square avec 80 autres pratiquants. Aujourd'hui, je les fais chez moi", explique la Pékinoise plutôt coquette, qui a préféré ne pas révéler son vrai nom.

Elle a déjà purgé deux mois de prison pour avoir manifesté sur la place Tiananmen contre l'interdiction du mouvement, prononcée en juillet 1999.

La tension a franchi un nouveau degré le 23 janvier, veille du Nouvel An chinois, lorsque cinq adeptes, dont une fillette de 12 ans, se sont immolés par le feu à Tiananmen. Une femme a succombé à ses blessures. Depuis New York, le Falungong a démenti que les cinq fassent partie du mouvement qui condamne la violence, et donc le suicide. Mme Tan pense cependant que les auteurs du geste de Tiananmen sont des membres de la secte, qui ont pensé gagner le paradis en "se méprenant" sur les préceptes de Li Hongzhi, et rapporte que d'autres adeptes ont mis fin à leurs jours pour échapper à la répression. "Un de mes amis s'est suicidé l'année dernière en refusant de s'alimenter pendant deux mois quand il était en prison. Après sa libération, il a poursuivi sa grève de la faim jusqu'à la mort", raconte-t-elle.

Le gouvernement affirme que l'immense majorité des 2 millions de membres que comptait selon lui la secte avant son interdiction (80 millions selon le Falungong) ont quitté l'organisation. Mais selon Mme Tan, la majorité des membres de son ancien groupe restent attachés à la secte. "Une trentaine ont cessé leurs exercices par peur de la répression, mais une cinquantaine continuent à la maison", estime-t-elle. Après sa première arrestation, Mme Tan a perdu son emploi de secrétaire et l'appartement où la logeait son entreprise d'Etat. Elle vit désormais grâce à son mari, patron d'un petit commerce. "Il n'a jamais cru au Falungong. Il souhaite que j'arrête parce qu'il craint que les autorités ne ferment son magasin. Il me menace de divorcer", raconte-t-elle.

Mme Lei, une autre adepte dont le mari a été condamné à cinq ans de prison pour distribution de tracts, élève seule un bébé d'un mois, avec le soutien financier de ses parents. Elle a été licenciée deux fois, d'une société d'informatique puis d'une crèche, quand ses employeurs ont appris qu'elle appartenait à la secte. "Je ne me cache pas. Je suis fière de croire au Falungong. Mes voisins comme mes collègues le savent", explique la jeune femme de 26 ans. "Sans argent c'est dur, mais je ne renoncerai jamais au Falungong. Ce qui compte, c'est l'autre monde, lointain". Mme Lei souffre de la surveillance policière. "Le comité de quartier stationne en bas de mon immeuble et observe toutes mes allées et venues", dit-elle.

Selon elle, la police pékinoise a évité des manifestations durant le Nouvel An chinois en forçant les adeptes à rester chez eux. "Ils voulaient nous faire signer un texte dans lequel nous nous engagions à rester à la maison. Ceux qui ont refusé ont été détenus pendant une dizaine de jours", affirme-t-elle.

La tentative de suicide collectif à Tiananmen, qui s'accompagne d'une nouvelle offensive de la propagande gouvernementale contre le Falungong, risque d'accentuer la répression contre le mouvement, craignent les disciples de Li Hongzhi, qui préfèrent pratiquement tous garder l'anonymat. M. Feng, 32 ans, continue à pratiquer chez lui avec sa femme, mais il a fait disparaître les portraits du gourou de son appartement. "C'est trop dangereux", explique-t-il.

Cet informaticien bien bâti admet que les pressions de son entourage le dissuadent de manifester. "Mes parents sont de plus en plus inquiets", rapporte-t-il.



   Chine : Falungong

Tout le monde ...en Chine... est contre....

Web, 4 février 2001 , transmis par M.Tussier

[Texte intégral]

Quand un régime totalitaire fustige la "secte insane" Falungong, à travers les points de vue d'un "spécialiste des droits de l'homme" "Les syndicats", "des habitants chinois", "des étudiants" ou "des scientifiques chinois"...

Des scientifiques chinois critiquent le Falungong Selon des scientifiques chinois, le fait que certains fanatiques du Falungong se mettent le feu pour se brûler sur la place Tiananmen démontre la nature de cette secte hérétique contre l'humanité, contre la société et contre la science. Lu Yongxiang, président de l'Académie des Sciences de Chine, a affirmé qu'il était ahuri en apprenant à la télévision que des franatiques du Falungong se donnaient le feu pour se brûler. Il a dit que la lutte contre la secte de Falungong restera longue et que c'est une "lutte entre le bien et le mal". Ai Guoxiang, académicien, a qualifié d' "atroce et d'abominable" l'événement de suicide de ces fanatiques. Jiang Huanqing , responsable de l'Institut de Physique de haute énergie, a indiqué qu'il était évident que l'affaire de suicide au feu de 7 personnes au même jour sur la place Tiananmen avait été organisée. "Or, Li Hongzhi, chef de fil du Falungong affirme toujours que sa secte n'organise rien". De nombreux autres scientifiques ont également fait part de leurs points de vue et de leurs indignations contre ces suicides au feu des fanatiques du Falungong.

Un spécialiste des droits de l'homme condamne le Falungong Yu Pinhua, spécialiste des droits de l'homme, a dit que des adeptes du Falungong sont en fait privés des droits fondamentaux de vivre, de se développer et de penser librement par le Falungong et sa doctrine hétérodoxe.

Les syndicats condamnent le Falungong La Fédération nationale des Syndicats de Chine (FNSC) ont récemment tenu une réunion pour dénoncer la nature perverse de la secte du Falungong.

Des habitants chinois soutiennent les mesures prises par le gouvernement à l'encontre de la secte du Falungong Après avoir vu à la télé un reportage sur les tentatives suicidaires au feu de quelques fanatiques du Falungong à la place Tian'anmen le 23 janvier, beaucoup d'habitants dans les différentes villes du pays ont exprimé leur ferme soutien aux mesures énergiques prises par le gouvernement contre la secte du Falungong pour maintenir la stabilité sociale.

Des étudiants dénoncent le Falungong Des étudiants de plusieurs universités de la ville de Beijing ont exprimé leur indignation face aux activités des adeptes du Falungong et ont appelé à prendre des mesures énergiques à leur égard.



   Chine : Falungong

Campagne de propagande du gouvernement chinois

Yahoo, 4 février 2001 , par Christopher Bodeen

[Texte intégral]

Suite à la récente tentative de suicide par le feu d'adeptes supposés du mouvement spirituel Falungong, le gouvernement chinois a lancé une campagne de propagande pour tenter de mobiliser l'opinion contre la secte interdite.

Les médias, contrôlés par l'Etat, ont intensifié leurs attaques. A la télévision, des personnes présentées comme de simples citoyens disent leur haine et leur écoeurement contre la secte et son fondateur, Li Hongzhin, qui vit aux Etats-Unis.

Des érudits dénoncent le Falungong dans un forum itinérant à Pékin, et les écoles ont reçu l'ordre de critiquer la secte d'inspiration bouddhiste dans le cadre de cours spéciaux. Cette offensive de grande ampleur a été déclenchée par la tentative d'immolation par le feu de sept personnes place Tiananmen le 23 janvier, à la veille du nouvel an chinois, la plus grande fête du pays. L'événement, qui s'est soldé par un mort et quatre blessés, a d'abord été passé sous silence par les médias pendant une semaine. Il a été rapporté mardi dernier pour la première fois avec des reportages destinés à provoquer un choc dans l'opinion.

Les Chinois ont ainsi pu découvrir les images terribles de personnes devenues la proie des flammes, qui auraient ainsi cherché à ''gagner le paradis''. La télévision s'est particulièrement intéressée à une blessée, Liu Siying, 12 ans, hospitalisée avec des brûlures sur 40% du corps. Sa mère a succombé au feu. Pékin affirme que les candidats au suicide étaient des membres illuminés de la secte et qu'ils ont commis ce geste à l'instigation de Li Honghzin.

Mais à New York, les porte-parole du gourou démentent que les sept protagonistes soient des adeptes et laissent entendre que le drame a été orchestré par le gouvernement. Les démentis de M. Li ont été ignorés par les médias chinois. ''Je suis révoltée par l'immolation et je me rends mieux compte de la nature sectaire du Falungong'', a déclaré à la télévision une femme présentée comme une habitante de Pékin. ''Je hais le Falungong. Je veux que le gouvernement soit plus dur'' contre la secte. Dans un séminaire anti-Falungong, He Zuoxiu, scientifique et adversaire de longue date de la secte, a accusé ''des forces étrangères anti-chinoises'' de soutenir le mouvement.

Le gouvernement chinois s'en prend régulièrement au Falungong depuis qu'il a interdit l'organisation en juillet 1999. La répression s'est notamment traduite par l'arrestation de milliers de personnes. Selon un groupe de défense des droits de l'homme basé à Hong Kong, une centaine sont mortes en détention en raison de mauvais traitements infligés par la police.

Le Falungong a attiré des millions de membres dans les années 90 avec une pratique de la gymnastique et une philosophie éclectique qui, selon les adeptes, sont bons pour la santé et la moralité et peuvent conférer aux plus chevronnés des pouvoirs surnaturels, comme le fait de voler.

Le débat sur la secte se déplace à Hong Kong, où le mouvement spirituel est légal mais est accusé par des militants pro-Pékin de mener des activités subversives contre le pouvoir central. Des associations de défense des droits de l'homme de Hong Kong se disent préoccupés par ces allégations. L'une d'elles, l'organisation ''Hong Kong Human Rights Monitor'', a annoncé qu'il évoquerait la question mardi avec deux responsables des Nations unies, P.N. Bhagwati et Christine Chanet, en visite pour cinq jours dans le territoire.

C'est la première fois que des membres de la Commission des droits de l'homme de l'ONU se rendent dans l'ancienne colonie britannique depuis la rétrocession à la Chine en 1997.



   Russie : Témoins de Jéhovah

Reprise d'un procès contre les Témoins de Jéhovah à Moscou

AFP, 6 février 2001

[Texte intégral]

Un procès contre la section russe des Témoins de Jéhovah, entamé il y a deux ans sur plainte de parents de membres de ce mouvement religieux d'origine américaine, a repris mardi à Moscou, a-t-on appris auprès de la direction des Témoins de Jéhovah à Saint-Pétersbourg.

Le comité de défense formé par des parents "nous accuse d'être une organisation totalitaire, de briser les familles, d'inciter au non-respect des autorités et de porter atteinte à la vie et à la santé de nos membres, en interdisant la transfusion sanguine", a expliqué à l'AFP un responsable des Témoins de Jéhovah, sous couvert d'anonymat.

"Nous ne sommes pas des gens agressifs. En ce qui concerne les transfusions sanguines, elles sont devenues dangereuses avec l'apparition du sida", a commenté le responsable. "Tous ceux qui veulent vivre selon la loi de Dieu sont persécutés, comme l'a été Jésus."

Les Témoins de Jéhovah sont apparus en Russie après la première Guerre mondiale. Ce groupe religieux fondé au siècle dernier aux Etats-Unis a subi les persécutions du régime soviétique athéiste, qui le considérait en outre comme une secte au service des Américains.

Depuis 1991 et le rétablissement de la liberté religieuse sur le territoire de l'ex-URSS, l'Eglise orthodoxe condamne le "prosélytisme agressif" des Témoins de Jéhovah en Russie.

L'année dernière, les Etats-Unis ont fait état d'une vague de persécutions religieuses en Russie. Ils ont pris à plusieurs reprise la défense des Témoins de Jéhovah et des Mormons vivant en Russie.

Washington a notamment critiqué une loi russe de 1997 qui proclame la liberté de culte pour les religions dites "traditionnelles" que sont l'orthodoxie, l'islam, le bouddhisme et le judaïsme, et qui interdit le prosélytisme pour les religions considérées comme nouvellement implantées en Russie.



   Espagne : Scientologie

Quinze adeptes de la scientologie jugés à Madrid

AFP, 7 février 2001

[Texte intégral]

Quinze adeptes de l'église de la scientologie comparaissent depuis mardi devant un tribunal de Madrid, accusés d'une douzaine de délits pour lesquels le parquet requiert des peines allant jusqu'à huit ans de prison, a-t-on appris mercredi de source judiciaire.

L'Audience provinciale de Madrid avait également convoqué pour le juger le leader mondial de l'église de la scientologie, l'Américain Heber Jentzsch, contre lequel le procureur Carlos Ladron réclame 56 ans de prison. M. Jentzsch ne s'est pas présenté et son procès a été reporté sine die, les procédures par défaut n'existant pas en droit espagnol. Le procureur a par ailleurs retiré mardi les accusations qu'il portait contre un seizième adepte. Mais le tribunal a rejeté sa demande visant à ajourner l'ensemble du procès --qui a déjà été reporté cinq fois depuis le début de la procédure en 1988-- en raison de l'absence d'Heber Jentzsch.

Le ministère public réclame des peines allant de trois mois à huit ans de prison contre quinze responsables scientologues espagnols accusés, entre autres, de détention illégale, coups et blessures, menaces et fraude fiscale dans le cadre des activités de l'église de la scientologie, qui revendique 10.000 adeptes en Espagne. Quelque 150 témoins sont appelés à défiler au cours de ce procès qui, selon des sources de la défense, devrait durer environ trois mois.

Dans son acte d'accusation, le procureur qualifie l'église de la scientologie de "secte" animée par "un appât du gain et de l'enrichissement obsessif et désordonné". Le parquet accuse notamment la scientologie d'avoir causé des dommages psychiques à certains de ses adeptes, soumis à des "lavages de cerveau" consistant à passer plusieurs jours enfermés sans manger et sans boire tout en subissant de durs interrogatoires.

Mais les deux ex-adeptes dont les plaintes ont été à l'origine du procès ont pour leur part renoncé à se constituer parties civiles. Les poursuites contre la scientologie en Espagne avaient été engagées en 1988. La police avait effectué une descente dans un hôtel madrilène où se tenait un congrès de l'organisation et arrêté 37 personnes dont son leader mondial.

Les représentants de la scientologie en Espagne ont pour leur part rappelé que leur mouvement est reconnu légalement dans 25 pays. Le procureur "a gaspillé à tour de bras l'argent des contribuables pour réaliser une persécution religieuse en règle (...) sans obtenir la moindre preuve de ses hallucinations accusatrices maladives", a affirmé mardi l'église de la scientologie dans un communiqué.



   Etats-Unis : Scientologie

Tom Cruise et Nicole Kidman se séparent

Yahoo, 7 février 2001

[Extraits]

Tom Cruise et Nicole Kidman, l'un des plus attachants couples d'Hollywood, ont annoncé lundi leur séparation.

Pat Kingsley, l'agent du couple, a déclaré: "Evoquant les difficultés inhérentes à leurs carrières divergentes qui les tiennent constamment éloignés l'un de l'autre, ils en ont conclu qu'une séparation à l'amiable semblait la meilleure chose à faire pour chacun d'entre eux, à l'heure actuelle." Tom Cruise, 38 ans et Nicole Kidman, 33 ans, se sont mariés le 24 décembre 1990. Tom Cruise a été marié auparavant à l'actrice Mimi Rogers.

Si les emplois du temps respectifs des deux acteurs ne leur permettent plus de mener une vie de couple équilibrée, d'autres facteurs pourraient entrer en ligne de compte. Nicole Kidman et Tom Cruise, appartenant tous deux à l'église de Scientologie, ne semblaient pas d'accord sur l'implication de leurs deux enfants adoptifs, Connor et Isabella, dans cette secte. [......]



   France : Sectes

Très chaude ambiance, avant-hier soir, à " Ciel, mon mardi ! "

Le Parisien, 8 février 2001 et Ciel mon mardi

[Texte intégral]

Chaude, très chaude ambiance, avant-hier soir, à " Ciel, mon mardi ! " (TF 1, 22 h 40), pour l'émission consacrée aux sectes.

D'entrée de jeu, un homme se présentant comme " psychosociologue et psychothérapeute ", Christian Cotten, visiblement très énervé, prenait la défense des sectes " diffamées et victimes de persécutions ".

Un peu plus tard, alors que Christophe Dechavanne l'appelait à plus de mesure, cet intervenant s'en prit à la " secte des journalistes cocaïnomanes ". " Je ne suis pas journaliste ", lui répondit tout de go l'animateur, qui avait bien compris que l'attaque, hors sujet, le visait.

Le débat se poursuivit sur le même ton. Dechavanne perdit son calme pour de bon après que le témoignage émouvant d'un homme, dont le petit garçon de 6 ans est retenu par une secte, eut provoqué les sarcasmes de Cotten et d'un de ses acolytes présents dans le public. " Vous m'emmerdez, monsieur (...). J'en ai marre... ", lança l'animateur avant d'envoyer la pub plus tôt que prévu le temps " de faire le ménage ".

Conclusion, plus tard, d'un magistrat invité de l'émission : " La violence verbale laisse imaginer quelle peut être la violence subie par des mineurs et des personnes vulnérables qui ne sont pas sur un plateau de télé, mais dans une structure fermée. "

Quant à Christophe Dechavanne, il se satisfaisait, hier, d'avoir " démasqué " de dangereux sectaires et d'avoir retrouvé le ton et la patte de " Ciel ", ancienne formule.

Commentaire : Merci amis des sectes, vous nous avez montré votre vrai visage ! Mathieu Cossu.

Le débat



   Chine : Falungong

La Chine s'en prend à la presse étrangère

AFP, 9 février 2001

[Texte intégral]

Plusieurs journaux officiels chinois ont lancé ces derniers jours une campagne d'intimidation et de discrédit de la presse étrangère, en prenant directement à partie trois grands médias occidentaux à propos de la tentative d'immolation par le feu à Pékin le mois dernier.

Les médias, la chaîne de télévision américaine CNN, l'agence de presse américaine Associated Press et l'Agence France-Presse, ont été accusés d'avoir été informés à l'avance de la tentative d'immolation par le feu d'adeptes, semble-t-il, de la secte interdite Falungong et de n'avoir rien fait pour les en empêcher.

Selon le grand journal de Canton Yancheng Wanbao, les six à sept journalistes interpellés sur la place pourraient même, si les faits s'avèrent exacts, être poursuivis sous le chef d'inculpation d'homicide pour avoir "encouragé" la tentative de suicide. L'article du Yangcheng Wanbao reprenait pour l'essentiel les informations diffusées dès dimanche dernier par le journal Singtao de Hong Kong, repris sur plusieurs sites web chinois contrôlés par le gouvernement, ainsi que par le bulletin de références, un journal très populaire, publié par l'agence officielle Chine nouvelle.

Les médias occidentaux ont tous trois démenti avoir été informés à l'avance de l'immolation par le feu sur la place Tiananmen à Pékin qui a fait un mort et quatre blessés dont une fillette de 12 ans, dont les images bouleversantes ont été diffusées en boucle par la télévision chinoise.

Les médias chinois ont affirmé qu'il s'agissait d'adeptes de la secte, ce qui a toutefois été formellement démenti par la secte à New York. L'AFP avait pour sa part, dès lundi, formellement démenti dans un communiqué, l'article du Singtao, affirmant qu'aucun journaliste de l'agence ne se trouvait sur la place le 23 janvier avant et pendant les faits, ni n'avait été arrêté ce jour là. Un producteur et un cameramen de CNN avaient en revanche été brièvement interpellés sur la place juste après la tentative d'immolation par le feu, tandis que leurs films avaient été confisqués par la police. Il s'agissait selon CNN "d'une mission de routine sur la place", à la veille du nouvel an chinois.

Aucun des trois médias n'a jusqu'à présent été informés de l'ouverture d'une enquête policière. "Je ne suis pas au courant", a déclaré jeudi le porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères Zhu Bangzao, qui a pour sa part fait état de deux interpellations de journalistes étrangers sur la place Tiananmen le 23 janvier. "C'est vrai qu'ils ont violé les réglementations, qu'ils ont été emmenés par les départements concernés et que leur cas est traité" a-t-il ajouté.

Les accusations lancées contre les journalistes étrangers interviennent alors que le régime chinois est engagé dans une lutte sans merci pour venir à bout du Falungong, une secte d'inspiration bouddhiste qui revendique 70 millions d'adhérents (2 millions selon les autorités). Mais malgré 18 mois de répression, plus de 200 condamnations de responsables de la secte et des dizaines de milliers d'interpellations, le Falungong continue à défier les autorités sur la place Tiananmen, profitant de tous les anniversaires pour manifester son désaccord.

Les correspondants étrangers, et plus particulièrement les photographes, sont régulièrement interpellés et leurs films confisqués lorsqu'ils tentent de couvrir les manifestations de la secte sur la place phare du régime.

Les autorités de Pékin sont d'autant plus nerveuses face à la couverture des médias occidentaux qu'elles considèrent le Falungong comme étant le plus grave défi à la tutelle communiste depuis le mouvement de 1989 en faveur de la démocratie.



   France : Anthroposophie

Le Figaro condamné pour un amalgame entre "Scientologie" et "Anthroposophie"

AFP, 9 février 2001

[Texte intégral]

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné Le Figaro pour diffamation après avoir assimilé les pratiques et objectifs de l'anthroposophie à ceux de la secte de l'Eglise de Scientologie, selon une fédération médicale anthroposophique.

Le directeur de la publication du Figaro, Christian Grimaldi, actuel vice-PDG, et une journaliste ont été condamnés le 8 février à verser chacun une amende de 15.000 F (2.290 EUR), 7.500 F au titre des frais, 1 F de dommages et intérêts, et à la publication du jugement dans les colonnes du quotidien, a confirmé vendredi à l'AFP le greffe de la 17ème chambre du tribunal correctionnel de Paris.

Le Mercure fédéral, fédération des associations médicales anthroposophiques de France, dont le siège est à Strasbourg, avait introduit une citation directe contre le Figaro après un article paru le 13 juin 1999 sous le titre "La France seule contre tous" qui affirmait que "l'anthroposophie ... aurait gagné son procès contre Jacques Guyard, président de la Commission parlementaire d'enquête sur les sectes et l'argent, grâce à l'appui de la scientologie".

M. Guyard avait été condamné le 21 mars 2000 pour avoir qualifié de secte l'anthroposophie lors d'un journal télévisé de France 2, "sans être en mesure de justifier une enquête sérieuse", selon le tribunal. Selon un communiqué du Mercure fédéral, les juges parisiens ont considéré que le Figaro laissait entendre que le mouvement anthroposophique "aurait bénéficié du soutien et de l'intervention active de la scientologie, notamment auprès du tribunal", dans le cadre de la procédure contre Jacques Guyard. Ces propos "conduisaient à assimiler, par un procédé d'amalgame, les objectifs et la pratique de l'anthroposophie avec ceux de la scientologie".

De ce fait, l'article portait atteinte à l'honneur et à la considération de la médecine anthroposophique, selon le communiqué de la fédération. Le président du Mercure fédéral, le Dr Robert Kempenich, a espéré que "ce jugement permette enfin de clarifier le climat de suspicion sectaire injustifiée" pesant sur les activités professionnelles d'inspiration anthroposophiques. La médecine anthroposophique, a-t-il indiqué, est une activité professionnelle exercée par près d'un millier de médecins en France, tous docteurs en médecine et inscrits à l'Ordre des médecins. C'est une médecine "complémentaire", et non pas "alternative", qui "prend pleinement en compte les données de la médecine universitaire et les intègre à sa pratique", a assuré le Dr Kempenich, homéopathe réputé.



   France : Témoins de Jéhovah

"être exclu ou mourir"

Message personnel : 9 février 2001

[Texte intégral]

COORDINATION NATIONALE DES VICTIMES DE L'ORGANISATION DES TEMOINS DE JEHOVAH Animatrice pour la Région Nord : Charline Delporte C/O ADFI Nord - Pas de Calais - Picardie 19, place Sébastopol 59000 LILLE tél. : 03 20 57 26 77 et fax : 03 20 30 86 04

Lettre ouverte à Monsieur Lionel JOSPIN le Premier Ministre, remise à Monsieur Alain VIVIEN, Président de la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes, pour la lui transmettre.

Jonathan n'avait que deux solutions : être exclu ou mourir Monsieur le Premier Ministre,

Le 16 janvier 2001, à la suite d'un accident de moto, Jonathan, 22 ans, est mort à l'Hôpital Général de Bolton en Angleterre.

Les médecins pouvaient tenter de le sauver en le transfusant, mais il a refusé, en accord avec sa famille, en faisant état - comme elle pour justifier son refus - de son appartenance aux Témoins de Jéhovah ; une organisation sectaire totalitaire d'origine américaine bien connue en France.

En fait, Jonathan n'avait que deux solutions : soit accepter d'être transfusé et être automatiquement exclu de sa communauté avec les conséquences que l'on imagine, soit refuser d'être transfusé et mourir. Car on ne plaisante pas dans cette sinistre communauté - qui aspire notamment à survivre à la destruction de toutes les autres - avec le dogme imbécile et suicidaire du refus de transfusion sanguine.

Imbécile car loin d'être stable, il varie au gré des années et des dirigeants en place. Suicidaire car on ne compte plus le nombre de victimes consentantes et anonymes de ce précepte à géométrie variable (le site Internet aux U.S.A. essaye de recenser ces victimes : http ://www.abaweb.com/WATCHTOWERvictimsMEMORIAL)

Jonathan n'avait que deux solutions : être exclu ou mourir. Il a " choisi " de mourir "; par " conviction " croyait-il. Il s'est en fait sacrifié pour l'unité et la pureté d'un pseudo-dogme auquel seuls les dirigeants actuels de l'organisation semblent tenir. Ce drame ne peut pas ne pas nous interpeller sur le risque mortel auquel sont exposés 120.000 de nos concitoyens membres des Témoins de Jéhovah. Et même si des milliers d'entre eux réussissent à fuir chaque année cette organisation, ceux qui en sont encore membres peuvent, à tous moment, avoir à choisir, comme Jonathan, entre l'exclusion et la mort.

Cela est intolérable, aussi nous espérons vivement que les pouvoirs publics prendront enfin toutes leurs responsabilités contre ceux qui, par leurs paroles et leurs écrits, quotidiennement et impunément, mettent en danger la vie d'autrui, la vie de 120.000 de nos concitoyens, et plus généralement contre une organisation sectaire totalitaire qui trouble gravement l'ordre public. Veuillez agréer, Monsieur le Premier Ministre, l'expression de nos respectueuses salutations.

Pour la C.N.V.O.T.J. Charline Delporte, animatrice pour le Nord



   Canada : Scientologie

Les vendeurs du temple

Web : 9 février 2001 signalé par Mike Kropveld,

[Texte intégral]

Michèle Ouimet LA PRESSE

Depuis quatre ans, Narconon, un organisme de lutte contre la drogue, a visité une trentaine d'écoles de la grande région de Montréal et donné des conférences à près de 12000 élèves. Premier hic, Narconon est lié à l'Église de Scientologie, une secte controversée.

Le président de Narconon, Serge Sarrazin, affirme que son organisme est indépendant et ne reçoit aucune subvention de l'Église de Scientologie. Il admet toutefois qu'il est un scientologue et que son centre utilise les méthodes et la recherche mises au point par Ron Hubbard, le fondateur de l'Église.

Deuxième hic, les responsables de Narconon, qui rencontrent les directions d'école pour vanter les bienfaits de leurs conférences, taisent leurs liens avec l'Église de Scientologie. Le nom de Ron Hubbard surgit parfois au détour de la conversation, mais Narconon se garde bien d'indiquer qu'il est le fondateur d'une secte. Il le présente plutôt comme un humaniste.

Les écoles ne sont pas les seules à être tombées dans le panneau. La Ville de Montréal a déjà acheté de la publicité dans la revue de Narconon, croyant qu'elle faisait affaire avec un petit organisme qui avait des problèmes d'argent. Le rédacteur en chef de Voir, Richard Martineau, a accepté qu'un de ses articles soit publié dans la revue, mais il ignorait tout de ses affiliations avec l'Église de Scientologie.

Selon Radio-Canada, qui a lancé cette histoire au début de la semaine, les écoles étaient satisfaites des conférences données par Narconon qui s'est abstenu de faire du recrutement. Mais les "oublis" de l'organisme sont inacceptables, car ils frisent la fausse représentation.

Selon les spécialistes, l'Église de Scientologie, qui se définit comme une religion, est une secte pure et dure. Fondée en 1957 par Ron Hubbard, elle est présente dans 74 pays. Quant à Narconon, il possède 40 centres implantés dans 13 pays. On n'a donc pas affaire à un petit organisme de broche à foin. La présence de Narconon dans les établissements primaires et secondaires soulève plusieurs questions. Comment expliquer que les écoles n'aient pas découvert les liens entre Narconon et l'Église de Scientologie? Ne vérifient-elles pas la crédibilité des organismes à qui elles ouvrent leurs portes et qui ont un contact direct avec les élèves? N'existe-t-il aucun système de filtrage? Ce n'est pas la première fois qu'une secte essaie de mettre un pied dans les écoles.

Les Raéliens ont déjà distribué des milliers de condoms dans les polyvalentes et donné une conférence sur les bienfaits de la masturbation au cégep du Vieux-Montréal.

Plus de 600 écoles primaires à travers le Québec ont déjà accueilli à bras ouverts un groupe douteux, l'Association du programme de diminution des tensions (APDT), qui donnait des cours de respiration en laissant croire qu'ils permettaient de combattre non seulement le stress, l'insomnie et la colère, mais aussi la guerre, la pollution et la drogue.

Autre problème soulevé par l'affaire Narconon: le manque d'argent et l'absence de ressources dans les écoles. Narconon offre ses conférences gratuitement. Dans un contexte de compressions budgétaires, un établissement peut être tenté de baisser sa garde et sauter sur l'occasion. Les écoles ne sont pas équipées pour enquêter sérieusement sur tous les organismes qui viennent frapper à leur porte pour vendre leur salade. La direction doit faire preuve de vigilance et de sens critique pour éviter d'accueillir n'importe quel vendeur du temple.



   France : Raël

Réalisez vos désirs les plus fous

Web : 9 février 2001

[Texte intégral]

Vous avez gagné le jackpot et ne savez pas où placer votre pognon? Votre maison est déjà pleine d'hologrammes, vous avez un grille-pain atomique, une piscine auto-nettoyante et vous ne savez que faire pour épater vos amis? Vous en avez marre de faire les courses au supermarché le samedi?

Raël a la solution a votre problème! Raël (qu'on ne présente plus: ses affiches couvrent les murs du plus paumé des gourbis depuis au moins vingt ans), à l'état-civil Claune Vorilhon, a en effet lu les journaux et s'est dit que les humains étant décidément des moutons, on pourrait les clauner aussi aisément que la pauvre Dolly (vous savez, la brebis écossaise) pour, disons, allez, ouarf, il vous laisse le tout - claune de votre auguste personne, avec un pyjama neuf et une mémoire de 72 méga - pour 200.000 de ces bons vieux gros dollars US, ce qui est un cadeau (imaginez: un double de votre géniale individualité - qui désormais ne pourra plus être appelée ainsi - pour le prix de la Rolls) en plus vous pouvez choisir l'âge! Comment? Ah non mais hé, il va pas tout vous dire, sinon vous allez encore lui souffler l'affaire sous le nez!

En effet, après avoir tâté du journalisme sportif, puis fait une brillante carrière dans l'élohisme, Raël se lance résolument dans les affaires: inspiré sans doute par Johnny, c'est à Las Vegas qu'il a choisi d'annoncer officiellement la création de sa société de claunage humain, la Valiant Venture Ltd.

Comme d'habitude, Raël n'en est pas à une contradiction près: en attendant d'avoir trouvé un pays où la multiplication des riches est autorisée, sa société va confier l'opération "à des laboratoires existants". Ah bon, et ils sont situés où, ces laboratoires? Peu importe, faites un rapide calcul: le nombre de gogos fortunés tentés par le mirage (rien qu'à Vegas, il a dû en trouver un paquet, en tout cas plus qu'à Saint-Symphorien-sur-Cher, pas fou le Raël) multiplié par 200.000, ça fait tout d'un coup suffisamment de centaines de millions desdits dollars pour, comme le dit le communiqué de l'Eglise raëlienne y relatif, "subventionner certains laboratoires américains faisant de la recherche", tout en laissant de quoi vivre au moins aussi bien que Crozes-Marie... Le tout était de se placer rapidement, ce que notre habile méditatif sensuel n'a pas manqué de faire.

Imaginez la clientèle: plutôt que de moisir en taule, quel trafiquant de coke ne souhaiterait pas y envoyer son claune purger pour lui? Ces conseils d'administration mortels où on pourrait se faire remplacer pour aller faire une partie de golf!

Le cinéma, la politique, le sport, bref, tout ce qui gagne de quoi se payer un ou deux claunes ne manquera pas de se précipiter! A plus long terme, comme ce fut le cas avec les bagnoles, le claunage va se démocratiser, les démographistes vont s'arracher les cheveux pendant que Valiant Venture Ltd touchera les raëlties!

Et puis, précise l'Eglise raëlienne, la doctoresse Boisselier (qui est appelée à diriger Clonaid, une branche de Valiant Venture) ne voit pas de problème éthique avec ce procédé.

Au rebours, ajouterons-nous: cette pratique obligera enfin les riches à partager (on les voit mal, en effet, laisser leur claune vivre comme un clodo, leur image en serait irrémédiablement ternie!) Et puis, les pauvres apprécieront d'autant plus d'avoir du plaisir à se reproduire gratuitement par les moyens traditionnels (viens, mon doudou, on va faire la nique aux milliardaires en procréant un nouveau Mozart!)

Bref, les impuissants peuvent toujours contacter la compagnie raëlienne en cliquant sur www.rael.org .

Et pour les suisses (ou pour leurs hôtes fortunés) : Mouvement Raelien Suisse



   Russie : Témoins de Jéhovah

Convocation des experts au procès contre les Témoins de Jéhovah à Moscou

AFP, 12 février 2001

[Texte intégral]

Un tribunal de Moscou qui a repris mardi dernier le procès contre la section moscovite des Témoins de Jéhovah a commencé lundi la convocation d'experts qui ont analysé pendant plusieurs mois la littérature de ce mouvement religieux.

Le procès contre la section moscovite des Témoins de Jéhovah avait commencé en septembre 1998 sur plainte de parents de membres de ce mouvement religieux. Il avait été suspendu le 12 mars 1999, le tribunal ayant chargé 5 spécialistes en religion, en psychologie et en linguistique d'effectuer une expertise de la littérature publiée par cette communauté.

"Quatre experts sont négatifs à l'égard des Témoins de Jéhovah", a indiqué à l'issue des audiences l'avocat des Témoins de Jéhovah, Me Galina Krylova. "Nous avons écouté aujourd'hui le premier expert qui ne cachait pas qu'elle est orthodoxe et a affirmé qu'une minorité religieuse n'a pas le droit de critiquer une religion dominante", a affirmé Me Krylova, estimant que de tels propos sont "inadmissibles pour un expert".

"L'expert convoqué aujourd'hui a confirmé que cette organisation est dangereuse. Le Parquet va chercher à obtenir la liquidation de l'organisation et l'interdiction de son activité à Moscou", a commenté de son côté un assistant du procureur, Tatiana Kondratieva.

Les Témoins de Jéhovah sont accusés de "briser les familles, inciter leurs adeptes au suicide et au refus d'une aide médicale pour des raisons religieuses", a précisé Mme Kondratieva.



   France : Raël

Première description détaillée de la carte du génome humain

Lu sur les news : 12 février 2001

[Texte intégral]

Nouvelle intéressante qui soulève des questions tout aussi captivantes..... Voici un extrait d 'article paru aujourd'hui.

La présentation de la première description détaillée du génome humain, considéré comme le grand livre de la vie de notre espèce, a été solennellement faite lundi dans plusieurs capitales du monde, dont Washington, Londres, Paris, Berlin et Tokyo.

Après une décennie d'intenses recherches, deux consortiums, l'un international et l'autre privé (Celera Genomics), ont travaillé chacun de leur côté, mais ils sont arrivés aux même conclusions. Décryptage du génome humain terminé, les chercheurs ont découvert que l'être humain possède beaucoup moins de gènes que prévu, soit près de 30 000, à peine deux fois plus qu'une mouche.

Les deux séquences seront mises à la libre disposition de la communauté scientifique sur l'Internet et seront publiées dans les prestigieuses revues Science et Nature. La prochaine étape sera encore plus difficile: apprendre à lire et comprendre ce grand livre de la vie.

N''est-ce pas intéressants?...

Alors que la communauté scientifique estimait le nombre de gène à trois fois plus au minimum, voilà donc qu'on en arrive à 30,000... Ce qui est très loins des "plus de 100,000" prétendu par toute la communauté scientifique.... Rael y compris... Si quelqu'un s'était présenté à moi, débarquant d'un ovni, pour me révéler La Vérité sur l'origine de l'humanité... qu'il m'emmène faire un tour sur sa planète... Me" trafiquouille" le cervau pour m'investir de quelque chose de plus... etc etc etc... et que de retour sur terre avec ce savoir je ne révèle pas une donnée aussi simple et en pleine contradiction avec la science terrienne question de me donner raison dans un futur raproché... Y a un truc qui cloche vous ne trouvez pas?... Je n'aurais certainement pas manqué l'occasion et/ou cette opportunité de dire que les scientifiques se trompaient en disant qu'il n'y en avait plus que 30,000... Dès lors on ne m'aurait pas pris au sérieux et aujourd'hui je rigolerais un bon coup devant leur expressions sachant que je l'avais annoncé, pour ne pas dire prophétisé, 30 ans plus tôt..... Certe cela n'aurait pu être une preuve irréfutable de ma crédibilité et de la véracité de mes messages, mais cela aurait été une assez bonne preuve circonstancielle d'affirmer 30 ans plus tôt une information aussi spécifique... Je me demande par quelle gymnastique intellectuel Rael se sortira de celle-là, puisque lui aussi fut de ceux qui prétendaient aux plus de 100,000... De plus, ce n'est pas l'occasion qui manquait de "révéler" (puisqu'il se dit prophète) cette information alors que l'on fonde une entreprise de clonage... Cela aurait été un coup de Pub irréfutable dans ce contexte qui aurait cloué le bec à tout ses détracteurs.... Mais non, pas un mot... pas un soufle de soupsons sur cette nouvelle réalité.... Comment Rael n'aurait-il pas pu être au courant d'un tel fait qui est une pierre angulaire de tout son discours?... Le présumé prophète messager des extra-terrestres créateurs de l'humanité... n'en savait pas plus sur le sujet, que ce que la science tout à fait terrienne savait jusqu'à hier.... prophète pas fort fort le monsieur.



   France : Contre-Réforme Catholique

Retraite pour les enfants : question et réponse

Lu sur le Web : 12 février 2001

[Texte intégral]

La Question

Michel MARJOLLET Sainte Sévère, le 7 février 2001

à M. Jean VERNETTE Secrétaire national de Pastorale, sectes et nouvelles croyances 36 bis rue du Lycée 82000

MONTAUBAN

Monsieur le Secrétaire national,

Je viens de prendre connaissance de certains extraits du document " L'Eglise et les sectes " rédigé par vos soins (Cf. le Monde du 27/01/2001). J'ai bien noté votre remarque pertinente : " L'Eglise catholique n'ignore d'ailleurs pas que les dérives sectaires peuvent exister dans ses propres communautés. "

Il est vrai que votre position de responsable désigné par l'Eglise pour étudier les phénomènes sectaires vous a forcément amené à recueillir de nombreux témoignages d'individus ou de familles très douloureux.

Des plaintes et de solides dossiers ne vous ont pas échappé. La " Contre-Réforme catholique " ou " La RESURRECTION " de Georges de Nantes fait de toute évidence partie de ces " dérives sectaires " au sein de l'Eglise depuis trop longtemps. " la protection du faible " aurait sans doute été effective si l'Eglise avait affirmé fermement et sans ambiguïté la condamnation d'un individu - G. de Nantes - , responsable de tant de drames personnels et familiaux. (Vous n'ignorez rien de toutes ces affaires.)

Aujourd'hui des enfants sont sous la coupe de l'abbé de Nantes et ses " lieutenants ". Des " retraites " sont annoncées dans différents lieux de France. (Lire l' " AGENDA DE LA RESURRECTION " en annexe.) L'engagement de l'Eglise dans " son opération vérité ", selon vos dires, prend ici tout son sens.

Une mise en garde des familles de ces enfants par l'Eglise ne pourra qu'être " bénéfique à tous ", toujours selon vos dires.

Combien de douleurs auraient été évitées si les familles victimes de l'abbé de Nantes avaient été prévenues par l'Eglise qui connaissait la personnalité dangereusement
" sectaire
" de l'un des siens... Dans l'intérêt des familles, malheureusement déjà touchées et de celles qui pourraient l'être, j'ose espérer un geste significatif de votre part afin que l' " opération vérité " de l'Eglise prenne toute sa dimension dans ce cas particulier du devoir de protection des enfants.

Veuillez agréer, Monsieur le Secrétaire national, l'expression de mes sentiments distingués.

Michel MARJOLLET

P.J. : " AGENDA DE LA RESURRECTION " mentionnant les dates et lieux de retraites des enfants.

Copies : C.C.M.M., U.N.A.D.F.I., Mils. Annexe lettre M.M./M. Vernette 07/02/2001 R É S U R R E C T I O NLa Contre-Réforme Catholique au XXI e siècleN o 1 - .

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La réponse

Jean VERNETTE 36 bis Rue du Lycée F 82000 MONTAUBAN (France)

Monsieur,

Oui, la CRC fait partie de ces " dérives sectaires ". J'ai sans cesse rappelé dans mes écrits (le seul lieu ou j'ai quelque pouvoir...) et dans de multiples courriers personnels de mise en garde :- que G d N a été " suspendu " le 25.08.66- qu'il a été " disqualifié " par Rome en 1969- que l'Evêque de Troyes a renouvelé "la mise en garde" en 1996- que cette mise en garde a été confirmée par Rome en 1998.

Je vous rejoins tout à fait dans vos remarques. Je continuerai, dans la limite malheureusement étroite de mon " pouvoir ", à alerter, mettre en garde, aider autant que faire se peut. L'association des familles victimes est aussi la voie d'un [...suite illisible...] Je pense que vous connaissez M. François DECARIS et son combat méritoire et opiniâtre ? Il est à encourager positivement.

Avec mes meilleurs sentiments. [signé] J. V.



   Etats-Unis : Scientologie

Le film "Battlefield Earth" de Travolta sélectionné navet de l'année

AFP , 13 février 2001

[Texte intégral]

LOS ANGELES (Etats-Unis) Le film de science-fiction à grand budget "Battlefield Earth" de John Travolta a été sélectionné navet de l'année, dans le cadre des sélections pour le prix "Razzie Awards", qui est l'envers des Oscars.

Ce film fiasco a recueilli 93,5% des voix pour ce prix, a affirmé John Wilson de la "Golden Raspberry Award Foundation." En plus du prix "du plus exécrable des films", il a également été sélectionné pour le prix du "pire acteur" (John Travolta) et de la "pire actrice" (Kelly Preston).

Il a également obtenu le prix du "pire réaliseur" (Roger Christian), de la "pire mise en scène" et du "pire couple sur scène", en référence à Travolta et toute personne jouant avec lui dans ce film.

Le film "Battlefield Earth", simple film de science-fiction ou entreprise d'endoctrinement, a été au centre d'une sulfureuse controverse en raison de ses liens cachés avec l'Eglise de scientologie. Les critiques de cinéma ont éreinté le film, son esthétique boursouflée et ses invraisemblances de scénario, où l'on voit par exemple de pauvres humains passer en une demi-heure de l'âge de pierre au pilotage d'avions de chasse Harrier à décollage vertical.

Sur le papier, la production des studios Warner Bros semble une saga de science-fiction presque anodine. Le scénario n'aurait guère attiré l'attention s'il n'était tiré du roman-fleuve publié en 1982 par le fondateur de l'Eglise de scientologie, Ron Hubbard, et si son interprète principal, John Travolta, n'était pas lui-même un dévot scientologue de premier plan.

Les sélections pour le "Razzie Awars" sont annoncées à la veille des Academy Awards. Les gagnants du prix Razzie seront annoncés à Hollywood à la veille de la présentation des Oscars.



   Chine : Falungong

Falungong, la secte qui défie le Parti

Courrier international , 13 février 2001 par Alexandre Adler.

[Texte intégral]

On a peine à le croire, mais le Falungong est devenu une affaire politique des plus sérieuse à Pékin.

Au départ, cette secte est un millénarisme classique : des hommes et des femmes plutôt âgés, marqués par une existence humble, adhèrent à une forme apparemment anodine de culture physique, accompagnée de dynamique de groupe. Certains ont des visions prophétiques, réinterprétées par le groupe, sous l'effet de certains exercices. Le gourou de la secte, Li Hongzhi, un ancien soldat de culture taoïste traditionnelle, se charge de fournir une doctrine au mouvement : ascétisme personnel, attente d une rédemption collective, exigence pour toute la société chinoise d un retour à la pureté, rejet de toute médecine occidentale et même de tout contact avec la pollution spirituelle que représente l Occident.

Tout d un coup, nous sommes cent ans en arrière au pays des Boxers, ces fanatiques taoïstes qui prétendaient affronter les puissances étrangères avec leurs poings nus et sauver la Chine traditionnelle. Deux évidences sont à formuler d'emblée : le Falungong a réussi à pénétrer assez haut dans la société, parmi les militaires retraités (quelques généraux) et, en province, parmi les cadres du Parti en activité.

C'est là un très dangereux précédent. Il y a pis encore : le Falungong, à sa manière, a déjà réussi la réunification du pays puisque la secte a essaimé avec succès à Taïwan, à Hongkong et dans la diaspora, du Japon aux Etats-Unis, où s'est réfugié Li Hongzhi, lequel, malgré sa virulente xénophobie, est parvenu à éveiller l' intérêt du Congrès américain, toujours prompt à fustiger les atteintes à la liberté de conscience en Chine.

Les derniers suicides par le feu sur la place Tian anmen ont donc immédiatement provoqué des manifestations de solidarité à Taipei, à Tokyo, à Washington et à Hongkong, où la secte sera bientôt interdite, en réaction.

L'enquête officielle sur la naissance de la secte lui attribue pour point de départ le grand port de Tianjin, où des complaisances ont été relevées au sein de la municipalité. L'autre constat a trait au président Jiang Zemin : ce dernier semble prendre au développement de la secte une irritation toute particulière, qui dépasse la simple horreur que peut ressentir un rationaliste marxiste modernisateur formé en Union soviétique à l'apogée du stalinisme.

Jiang considère en réalité le Falungong et Li Hongzhi comme ses ennemis personnels et les agissements de la secte comme un défi lancé à son pouvoir. Paranoïa d'un homme obsédé par la décadence du régime ou lucidité d'un vieux cadre rompu aux manoeuvres de l'appareil ?

Sans doute la vérité se situe-t-elle à mi-chemin, tant il est vrai, comme le disait Henry Kissinger, que même les paranoïaques ont parfois des ennemis. L'enquête officielle sur la naissance de la secte lui attribue pour point de départ le grand port de Tianjin, où des complaisances ont été relevées au sein de la municipalité. Or Tianjin demeure le fief politique de Li Ruihuan, membre du Comité permanent (la direction de sept personnes qui règne sur le PCC). Populiste bavard et orateur populaire, Li Ruihuan se vante volontiers de son savoir-faire et de ses origines prolétariennes. Mais il n'est ni ouvertement xénophobe ni ennemi du progrès : ses fonctions au département du Front uni qui est chargé, à l intérieur, des minorités nationales et religieuses, ainsi que des "capitalistes nationaux", et, à l extérieur, des dossiers de Taïwan, Hongkong et de la diaspora le mettent en contact permanent avec les Chines extérieures et libérales qui détermineront l'avenir du pays.

Mais il est vrai que Li Ruihuan, après avoir fait alliance contre Jiang Zemin avec l'ancien chef des services secrets, Qiao Shih, destitué en 1998, s'est ensuite presque officiellement porté candidat au poste de Premier ministre contre l'actuel titulaire, Zhu Rongji. Son discours, passablement pervers, est donc un mélange de démocratisme critique, mais aussi
d'opposition feutrée aux grandes réformes économiques liées à l'entrée dans l'OMC, qui menacent la vie quotidienne d'une partie des vieux soutiens du régime.

Populisme replié sur l'identité chinoise contre libéralisme autoritaire aux relents mondialistes : si une telle opposition prenait corps, on aurait un clivage que l'on connaît bien au Moyen-Orient et dans le sous-continent indien, mais aussi au Japon, où tel conservateur populiste prendra appui sur la secte bouddhiste Soka Gakkai et son bras armé le parti Komeï, voire flirtera avec des sectes beaucoup plus dures, telles que la secte Aum Shinrikyo.

Il y aurait ainsi quelque troublante vraisemblance à la manipulation des nouveaux Boxers par Li Ruihuan. Mais, avec une montée en puissance de la secte et des suicides par le feu, le mouvement s'est sans doute affranchi de ses lointains protecteurs. Cela ne diminue pas pour autant les ennuis du Président : ce dernier ne s'est toujours pas dépêtré des nouvelles dispositions institutionnelles qui limitent son mandat à 2002. Le Parti rechigne à lui conférer en sacrant sa "pensée" en modèle théorique les pouvoirs informels qui furent ceux de Deng Xiaoping, une fois son mandat présidentiel terminé. Le successeur désigné, Hu Jintao, a pour responsabilité l'administration du Parti et il dirige la Commission centrale militaire. Tout indique qu'il bloque déjà les ambitions du Président, en alliance avec Li Ruihuan et quelques autres.

Certains observateurs attribuent même à Li Ruihuan la paternité de la diffusion des minutes du Bureau politique pendant la crise de 1989, où l'ancien maire de Tianjin ressort, il est vrai, sous un jour favorable, tandis que Jiang Zemin et l'ancien Premier ministre Li Peng y font mauvaise figure. Or, ces derniers temps, Li Peng a vu certains de ses proches collaborateurs convaincus de corruption aggravée. Mais Jiang Zemin, lui aussi, est éclaboussé par certaines enquêtes, notamment contre la municipalité de Xiamen, la grande ville qui fait face à Taïwan. Une certitude se dégage à l'examen de ce cocktail : la combinaison de l'activité millénariste d'une secte, d'un pouvoir central divisé et de réformes économiques libérales de plus en plus impopulaires, malgré l'image d'intégrité du Premier ministre, a tout pour provoquer une explosion spectaculaire de sortie du communisme en Chine. Faut-il la souhaiter ?



   Chine : Falungong

Ressortissants chinois et media étrangers condamnent la secte Falungong

Web, 14 février 2001

[Texte intégral]

Selon M. Ho, les activités du Falungong ont une tendance de plus en plus politisée et internationalisée qui suscitent une vive préoccupation de la part des personnalités de divers milieux.

Pour sauvegarder le principe dit "Un pays deux systèmes" et la prospérité et la stabilité de Hongkong ainsi que les intérêts et la sûreté des Hongkongais, il faut prêter une attention suffisante et se prémunir contre les nocivités de cette secte hérétique.

A Sao Paulo, des ressortissants et des Brésiliens d'origine chinoise se sont réunis dans la soirée du 11 février pour condamner le Falungong. D'après les orateurs, cette secte hérétique porte des préjudices à la société et l'atteinte à la vie humaine.

Ils ont appelé les chinois d'outre-mer à se resserrer les rangs pour combattre le Falungong.

A Phnom Penh, le journal cambodgien "Commerçants chinois" a publié mardi un article condamnant les crimes monstrueux perpétrés par la secte Falungong. Il a invité les pratiquants du Falungong à revenir de leur égarement et à ne pas se servir comme instrument de cette secte insane.

A Rome, le journal en chinois "Les informations Chine-Europe" paru en Italie, a publié le 12 février un éditorial selon lequel, l'incident de l'immolation par le feu sur la Place Tian'anmen permet aux gens de mieux connaître la nature perverse de la secte Falungong qui s'oppose à l'humanité, à la société et à la science.



   France : Contre Réforme Catholique

Au nom des familles victimes de la Contre Réforme Catholique

Déclaration de François Decaris : 15 février 2001

[Texte intégral]

François DECARIS, ex-président d'Espoir & Dialogue, membre de l'UNADFI et du CCMM, communique :

Bien que l'Eglise catholique romaine répugne, au nom d'une fausse charité confraternelle, à dénoncer le comportement amoral de ceux qui sont censés la représenter, le Tribunal suprême de la Signature Apostolique, présidé par Jean-Paul II, a disqualifié sans appel, par décret pontifical du 7 octobre dernier, un prêtre de 77 ans, ordonné à Grenoble en 1948 par usurpation de recommandation : Groupe de Nantes, installé illégitimement dans le diocèse de Troyes, à Saint-Parres-lès-Vaudes.

Au nom d'une vérité dont il faisait croire à des familles de sensibilité traditionaliste qu'il étatit le seul détenteur, il s'était auto-proclamé supérieur d'une communauté mixte avec antenne au Québec et avait fondé une ligue phalangiste, la Contre-Réforme Catholique, association loi 1901 considérée comme "l'exemple d'une organisation sectaire complète"..."reproduisant fidèlement le modèle sectaire type" (rapport parlementaire de 1999 " Les sectes et l'argent ").

Considérée aussi par les spécialistes du phénomène sectaire comme un modèle des techniques de manipulation mentale et du masque religieux. Nombre de familles souffrent toujours du comportement paranoïaque du prêtre. Prise en total accord avec l' "opération vérité " engagée par l'Eglise de France contre les dérives sectaires, selon les propos de Mgr. Jean Vernette (Le Monde du 27janvier 2001), la nouvelle et définitive sentence mettrait enfin un terme à des années d'hypocrisie, de mensonges, de ruses et de fausses promesses d'amendement donnant corps à des décisions romaines dont la précédente (ci-dessous), adressée à l'évêque de Troyes par la " Sacra congregatio pro doctrina fidéi ", est datée du 24 mars 1998 : " Cette congrégation s'est depuis longtemps déjà intéressée au cas de l'Abbé Georges de Nantes, prêtre de votre diocèse, lequel s'est fait connaître depuis plusieurs années pour son attitude hostile au Magistère ecclésiatique et à la Hiérarchie catholique. Par Décret Episcopal daté du 1 juillet 1997 vous déclariez toujours en vigueur la suspense " a divinis " déjà infligée à ce prêtre le 25 août 1966 et lui interdisiez l'accès aux sacrements de l'eucharistie et de la pénitence dans le diocèse de Troyes, lui intimant en même temps de s'éloigner de ce diocèse. Contre ce Décret l'intéressé a interjeté appel à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, déclarant faussement que "l'évêque de Troyes a été désaissi du dossier par Rome ". Récemment il a été signalé à cette Congrégation que l'Abbé De Nantes - après être retourné dans le diocèse de Troyes désobéissant aux dispositions de son Ordinaire - continue à diffuser, à travers sa prédication, des doctrines erronées consistant en une conception sensualiste de l'eucharistie et en la notion d'un présumé "mariage mystique entre le Christ et Marie ". Il est en outre accusé d'avoir pris le risque de traduire de telles théories en comportements moraux inadmissibles de la part d'un prêtre.

Attendu ce qui vient d'être mentionné, ce Dicastère - après avoir attentivement réexaminé la complexe et délicate question - a décidé de ne pas accueillir l'appel susdit et de confirmer, pour un temps indéterminé, la mesure de suspense " a divinis " adoptée par vous vis-à-vis de ce prêtre. "

Si l'intéressé a bien eu connaissance de l'interdit définitif d'octobre dernier, les fidèles du diocèse de Troyes et d'ailleurs n'en ont pas encore été informés. Cela ne devrait tarder... au nom de l'"opération vérité " de l'Eglise de France.

Au nom des familles victimes de la Contre-Réforme Catholique (CRC), François DECARIS, ex-président d'Espoir & Dialogue, membre de l'UNADFI et du CCMM. Signé : François DECARIS 15 février 2001



   France : Sectes

Affaire UNADFI contre Erick Dietrich

Journal du mois de l'UNADFI: 15 février 2001

[Texte intégral]

Le Tribunal Correctionnel de Toulon a rendu son jugement le 6 décembre dans l'affaire UNADFI / Erick Dietrich.

M. Erick Dietrich a été déclaré coupable du délit de diffamation publique envers Mme Janine Tavernier et condamné à une amende de 10 000 F. Il devra payer les sommes de 5 000 F à titre de dommages et intérêts et de 4 000 F sur le fondement de l'article 475?1 du Code de Procédure Pénale.

La Cour a ordonné la publication de cette décision dans le quotidien Nice Matin, édition du Var.

Rappel des faits: Mme Janine Tavernier, présidente de l'UNADFI, avait intenté un procès en diffamation publique, à l'encontre de M. Erick Dietrich, Président de l'Association " Front de Lutte Internationale contre la Pédoclastie " (FLIP). Cette action en justice visait des propos contenus dans un tract diffusé le 16 août 1999, lors d'une marche pacifique organisée par l'association FLIP qui, après être passée par Montpellier le 12 août 1999, s'était rendue à Toulon.

C'est à l'occasion d'une conférence ouverte au public, les 15 et 16 août à l'Hôtel Mercure Centre de Toulon, qu'un procès-verbal avait été dressé par un huissier de justice le 16 août, pour des propos tenus publiquement par M. Dietrich où il accusait les personnes qui " cautionnent en toute connaissance de cause les crimes et délits qui sont cités à la page 7 du tract ". Le passage visé imputait notamment à Mme Tavernier d'avoir, en sa qualité de Présidente de l'UNADFI, cautionné la commission des crimes et délits reprochés au Docteur Patrick Lambert (viol sur mineur de moins de quinze ans, tentative d'assassinat de M. Dietrich) ou, à tout le moins, d'en avoir eu connaissance sans les dénoncer.

Ces propos étaient, au surplus, soulignés par des mentions supplémentaires et intrinsèques : " L'antisecte qui vole au secours des pédophiles ".



   France : Sectes

A quel tribunal se vouer ?

La Vie, 15 février 2001 par Laurent Gribowski

[Texte intégral]

L'Eglise catholique a-t-elle les moyens institutionnels de régler elle-même le problème de ses dérives sectaires ?

Pour Mgr Jean Vernette la réponse est oui.

Selon lui, ce problème relève d'abord de la "vigilance pastorale" de chaque évêque. Mais, dans ce domaine, notre enquête montre que l'épiscopat a encore des progrès à effectuer. Dans les affaires évoquées cette "vigilance" a été souvent défaillante faute de temps ou en raison des liens spirituels et affectifs qui peuvent unir l'évêque la communauté.

Le père Vernette met aussi en avant les nombreux moyens de "régulation" dont dispose I'Eglise : magistère, tradition, droit canonique, expérience des autres communautés. II propose que les ordres et autres congrégations religieuses " qui ont une histoire, une réflexion et une expérience éprouvées soient mis à contribution pour aider ces groupes ". Fort de son expérience au sein du service national Pastorale, sectes et nouvelles croyances, qui reçoit de plus en plus d'appels à l'aide des familles de victimes (une trentaine de dossiers sont en instance), le père Vernette préconise des actions de "médiation", comme cela s'est heureusement pratiqué pour une affaire concernant l'abbaye de Solesmes

Mais il va plus loin en invitant les victimes à recourir plus sauvent aux tribunaux ecclésiastiques (ou officialités), "pour instruire le dossier, à charge et à décharge". " Le jugement peut aller du non-lieu , à la condamnation à réparation, s'il y a eu dol, ou à l'obligation faite aux responsables de changer telle pratique déviante à ou délictueuse", écrit le père Vernette, qui rappelle que l'Eglise catholique possède son propre droit pour régir le fonctionnement de l'autorité.

II propose aussi d'instituer des "lieux de parole et d'écoute", où chacun pourrait venir exprimer "ses plaintes ou sa souffrance". Ces propositions sont contestées par le père Jacques Trouslard, prêtre du diocèse de Soisson. Spécialiste des sectes, il est l'inventeur du concept juridique de "manipulation mentale".

Pour lui, la question ne se situe pas sur le terrain théologique, pastoral ou doctrinal, mais bien sur celui de la défense des droits de l'homme. "Il en va du respect des personnes, et notamment des plus faibles", affirme le prêtre. Aussi récuse-t-il le rôle des tribunaux ecclésiastiques qui, lorsqu'ils ont été saisis dans ce genre d'affaires, "n'ont souvent pas été à la hauteur: soit les plaintes ont été jugées irrecevables parce qu'elles n'émanaient pas directement des victimes, soit elles ont abouti à des non-lieux".

Le père Trouslard, qui dénonce, depuis vingt ans, les dérives sectaires au sein de l'Eglise catholique, met en cause l'impartialité des officialités, "juges et parties", notamment quand l'évêque du lieu soutient tel ou tel groupe déviant. Les faits semblent lui donner raison. Un exemple parmi d'autres : aussi stupéfiant que cela puisse paraître, l'official de Paris est un membre éminent de l'Opus Dei, tout comme l'un de ses assesseurs. Comment ce tribunal réagirait-il si un ancien membre venait à porter plainte contre cette
oeuvre ?

Pour le père Trouslard, la cause est entendue : "II n'y a pas d'exception à faire pour l'Eglise catholique." Les responsables d'abus sectaires qui vivent en son sein doivent, comme les autres, répondre de leurs actes devant la justice civile. LAURENT GRZYBOWSKI 15 février 700' ( 1' 2894 ? la vie



   Chine : Falungong

Des résidents de Shanghai signent une pétition pour s'opposer aux sectes insanes

Web, 16 février 2001

[Texte intégral]

Ceci fait partie d'une importante activité de signature sponsorisée par l'Association chinoiss anti-sectes. 100 000 résidents de Shanghai apposeront leurs signatures sur le tissu dans les 10 prochains jours. "Les sectes insanes ont apporté un désastre à de nombreuses familles et porte atteinte aux droits de l'homme. C'est le temps pour les gens de divers milieux de se serrer les mains pour lutter contre les sectes insanes", a indiqué Yu Chen, responsable de l'Association des Sciences et des Techniques de Shanghai qui a participé à cette activité de signature.

Ensorcelés par le Falungong, une secte hérétique, quelque 1 700 Chinois sont morts vu qu'ils ont refusé de prendre des médicaments quand ils étaient malades ou qu'ils ont commis le suicide ou la mutilation volontaire, excitant la colère du public.



   France : Scientologie

Mobilisation contre les tracts de l'église de scientologie

Le Parisien, 15 février 2001 par Georges Blond

[Texte intégral]

La Ferté-sous-Jouarre - Une distribution de tracts pas comme les autres, sans rapport avec les municipales, va faire du bruit ce matin dans le centre-ville de La Ferté-sous-Jouarre. L'association «Non à la drogue, oui à la vie» organise, «rue des Pelletiers à La Ferté-sous-Jouarre, entre 11 et 12 h 30, une distribution de livrets de prévention contre la drogue.»

Bien que l'initiative paraisse noble, elle fait frémir les autorités de la région car l'association se dit ouvertement «parrainée par l'église de scientologie». Sa chargée de communication, Alexandra Michel, est fichée par la police comme scientologue. Appartenance qu'elle reconnaît avant d'ajouter «je suis là pour lutter contre la drogue, fléau contre lequel il faut répéter souvent les messages. Nous serons à La Ferté parce que nous y sommes déjà passés. Un guitariste et une chanteuse nous accompagnent pour faire signer une pétition et donner des livrets de mise en garde».

Elle confirme que leur «impression est financée par l'église de scientologie». «Nous n'avons jamais rien vu de tel dans La Ferté, rétorque le maire. Il doit y avoir dans le secteur des personnes qui se sont fait enrôler et ils viennent tenter d'en enrôler d'autres. Je m'étonne surtout de ne pas avoir été contacté par l'association pour nous informer de cette présence. Par précaution, je ferai assurer une surveillance par la police municipale.»

Au Sajed (service d'aide aux jeunes en difficulté), (1) qui lutte contre la drogue dans le département, la réaction est plus vive. «Si nous ne sommes pas parvenus à soigner tous les drogués du secteur avec nos spécialistes, martèle le président Jean Calvet, il y a une raison. Ce ne sont pas ces gens là qui y arriveront. Ils sont dangereux, nous les avons déjà combattus et nous allons réagir s'ils viennent fouiner en Seine-et-Marne.» «Il est clair que cette association épend de la scientologie, affirme le Centre contre les manipulations mentales, association parisienne créée par Roger Ikor. Ses membres tentent de recruter des adhérents sur le terrain et les soumettent ensuite à des séminaires de formation dont l'efficacité anti-drogue reste à démontrer.»

Quant à la Mils (mission interministérielle de lutte contre les sectes), elle qualifie, dans son rapport de janvier 2000, la scientologie comme «une organisation multinationale posant des problèmes d'une particulière gravité, notamment au vu d'agissements délictueux constatés dans le cadre judiciaire.»

(1) Sajed 77, 44, avenue Charles-Bras, 77184 Emerainville, tél. 01.64.61.76.75.



   Chine : Falungong

Pékin enrôle la jeunesse dans la lutte contre le Falungong

AFP, 18 février 2001

[Texte intégral]

PEKIN - Le régime chinois cherche à mobiliser la jeunesse dans sa lutte contre la secte interdite Falungong et a obtenu que 12 millions de jeunes s'engagent par écrit à combattre le mouvement, a rapporté dimanche la presse officielle.

Au lendemain de la mort d'un jeune homme de 25 ans, présenté par Pékin comme un adepte du Falungong, qui s'est immolé par le feu dans l'ouest de la capitale, le régime a fait signer samedi par 12 millions de jeunes un texte hostile aux "sectes malfaisantes".

Selon le Quotidien du Peuple, les jeunes ont signé une "convention civile de lutte anti-sectes" stipulant que le signataire "ne croit pas aux sectes, ne propage pas leur croyance et lutte spontanément contre elles".

La campagne de signatures a été menée dans 1.500 "quartiers modèles" de cent grandes villes de Chine. Un demi-million de signatures ont été rassemblées dans la seule ville de Shanghai, la plus peuplée du pays, a indiqué l'organe du Parti Communiste Chinois (PCC).

Les jeunes ont également distribué des tracts dénonçant l'influence des sectes.

Le régime chinois a engagé à la fin du mois dernier une nouvelle offensive de propagande contre le Falungong, accusé d'avoir organisé le 23 janvier sur la place Tiananmen à Pékin l'immolation par le feu de cinq adeptes, dont un a péri. Ce geste a été imité vendredi par Tan Yihui, un cireur de chaussures de la province du Hunan (centre), qui a mis fin à ses jours dans l'ouest de Pékin. Son suicide survient à quelques jours de la visite à Pékin d'une délégation du Comité international olympique (CIO) qui doit enquêter sur la candidature de la ville à l'organisation des Jeux de 2008.

Depuis l'étranger, des porte-parole du mouvement ont démenti que les immolés puissent faire partie du Falungong, qui condamne le suicide. Le Falungong constitue le plus grave défi à la tutelle du PCC depuis les manifestations de 1989 en faveur de la démocratie.

La secte a été interdite en juillet 1999, trois mois après avoir rassemblé plus de 10.000 manifestants devant le siège du régime à Pékin.



   Chine : Falungong

L'église catholique s'inquiète de remarques anti-Falungong à Hong Kong

AFP, 18 février 2001

[Texte intégral]

L'église catholique a fait part de sa préoccupation après des remarques qualifiant le mouvement spirituel interdit en Chine Falungong de "secte diabolique" par le chef de l'exécutif hongkongais Tung Chee-hwa, a indiqué l'édition dominicale du South China Morning Post.

L'évêque Joseph Zen a demandé à M. Tung de corriger sa remarque en faisant valoir qu'elle était inquiétante non seulement pour le Falungong, dont les activités sont autorisées à Hong Kong, mais aussi pour les autres religions. "Le fait que Tung Chee-hwa qualifie le Falungong de secte diabolique est très alarmant, pas seulement pour le Falungong, mais pour nous tous", a déclaré Mgr Zen, cité par le journal.

Le porte-parole de M. Tung, Stephen Lam, a toutefois corrigé les remarques du chef de l'exécutif en précisant que ce dernier avait dit du Falungong qu'il était "plus ou moins une secte" et non une "secte diabolique". M. Lam a mis cette erreur sur le compte d'un problème de traduction entre l'anglais et le chinois. Mgr Zen a par ailleurs estimé, dans le journal catholique Sunday examiner, qu'il n'y avait aucune preuve que le Falungong --mouvement d'inspiration bouddhiste qui allie méditation et exercices physiques traditionnels-- ait commis des délits généralement associés à ceux d'une secte.

Cet évêque a également estimé que les suicides récents par le feu de membres supposés de la secte étaient entourées d'interrogations. La secte a nié être à l'origine de ces suicides, interdits par la secte. Si le Falungong devait être accusé de troubler l'ordre public en manifestant pacifiquement, cela pourrait aussi être le cas demain de l'église catholqiue et d'autres églises chrétiennes, a encore estimé Mgr Zen. Les cinq immolations par le feu du mois dernier avaient permis aux autorités chinoises de relancer avec force leur machine de propagande à l'encontre de la secte, accusée de vouloir renverser le régime. Le Falungong constitue le plus grave défi à la tutelle du PCC depuis les manifestations de 1989 en faveur de la démocratie.[....]



   France : Sectes

La convalescence du Père Gaillard

Web, 15 février 2001 par Jean-Marc Pulvar -

[Texte intégral]

Martinique - Gravement brûlé par des extrémistes en pleine cérémonie religieuse, le 31 décembre dernier, à la Cathédrale de Castries, à Sainte-Lucie, le père Gaillard est toujours hospitalisé dans le service des grands brûlés du CHU de Fort-de-France. Il se remet petit à petit de ce drame qui avait fait deux morts et une quinzaine de blessés.
Le Père Gaillard va mieux après un mois et demi de soins dans le service des grands brûlés du Centre hospitalier universitaire de la Meynard. A tel point qu'il envisage déjà de retrouver le chemin de l'église. Mais l'équipe médicale s'y oppose. Du moins pour l'instant. Elle souhaite que le prêtre prenne son temps avant de reprendre ses activités.

Le Père Gaillard doit faire disparaître les mauvaises images de ce 31 décembre dernier. L'île de Sainte-Lucie découvrait en effet l'horreur le jour de la Saint-Sylvestre. Ce jour là, deux jeunes, se réclamant d'une secte sans pour autant préciser laquelle, faisaient irruption à la cathédrale de Castries, armés de haches et de bidons d'essence. "Les bandits" aspergeaient le corps de plusieurs fidèles avant de les brûler. " J'ai essayé de m'enfuir par une petite porte qui mène à la sacristie, mais elle était bloquée" raconte aujourd'hui le Père Gaillard dans le quotidien France-Antilles. Avant de poursuivre : "je me suis dirigé vers les bandits et leur ai demandé d'arrêter. L'un d'eux m'a jeté de l'essence à la bouche avant de m'enflammer. A cet instant j'ai senti une terrible chaleur et je me suis retrouvé à l'hôpital Victoria à Castries. Je me suis ensuite réveillé dix jours après à l'hôpital de la Meynard, en Martinique."

Kenny Anthony, le Premier ministre de Sainte-Lucie s'est rendu à Fort-de-France pour rencontrer le Père Gaillard. Jean-Paul II lui a envoyé un message spécial. Le service des grands brûlés reçoit, chaque jour, de nombreux messages de sympathie et de réconfort pour le prêtre.



   France : Sectes

Le "gourou" d'une communauté sectaire devant la cour d'assises du Tarn

AFP, 20 février 2001

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ALBI- Un homme de 49 ans, considéré comme le "gourou" d'une communauté à caractère sectaire installée entre 1980 et 1997 dans le Tarn, comparaîtra mercredi devant la cour d'assises à Albi, accusé de viols sur une ancienne adepte, de violences avec armes, extorsion de fonds, exercice illégal de la médecine et recours à des travailleurs clandestins.

Le procès de Jacques Gonsalvez, incarcéré depuis mai 1997, et de son ancienne compagne, Nicole Rémy, 44 ans, poursuivie pour violences, extorsion de fonds et recours à des travailleurs clandestins et placée sous contrôle judiciaire, doit durer jusqu'à vendredi soir.

Le couple avait créé sa propre communauté entre 1976 et 1979 en Haute-Garonne. Il s'étaient installé avec une dizaine d'adeptes dans le village tarnais d'Algans en 1980, adoptant dès lors un fonctionnement de secte, selon les témoins et victimes. La communauté avait été démantelée en 1997, à la suite d'une enquête de gendarmerie menée après une dénonciation anonyme faisant état de violences et séquestrations associées à des traitements médicamenteux et à la suite du témoignage d'une ancienne adepte, relatant avoir été victime de viols infligés par le "gourou".

Professant "un discours à connotation religieuse ne souffrant pas la contradiction", Jacques Gonsalvez avait avec sa compagne, décrite comme immature et soumise à une dépendance psycho-affective, mis en place au sein de la communauté des règles rigides, accompagnées de sanctions. Des sanctions appliquées sous forme de châtiments corporels (coups divers, électrocution avec des piques à boeuf, simulacres de pelotons d'exécution...), souvent vexatoires, perpétrés par le gourou mais aussi entre des adeptes, en proie à la culpabilité et la peur.

L'enquête avait également mis en lumière l'étrange personnalité de Jacques Gonsalvez. Intelligent et narcissique, l'homme avait utilisé plusieurs identités, se réclamait de diverses obédiences religieuses et s'inventait des professions, toutes fantaisistes.



   Chine : Falungong

Pékin "indigné" par une résolution du PE réclamant la liberté de culte

AFP, 20 février 2001

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PEKIN - Le gouvernement chinois s'est dit "indigné" mardi par une résolution du parlement européen (PE) demandant à Pékin de garantir la liberté de culte et plus particulièrement les droits des Tibétains et des adeptes de la secte interdite Falungong.

La résolution du parlement de Strasbourg "a déformé les faits et gratuitement déformé la situation religieuse de la Chine", a déclaré au cours d'un point de presse le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhu Bangzao. "Nous exprimons notre vif mécontentement".

En réponse aux eurodéputés qui ont condamné "les violations graves et persistantes des droits de l'Homme au Tibet et la discrimination permanente (...) que les autorités pratiquent à l'encontre du peuple tibétain", M. Zhu a assuré que "les activités religieuses se déroulent normalement en Chine, y compris au Tibet".

Le porte-parole a également rejeté l'appel du PE à respecter la liberté de conscience des membres du Falungong, interdit en Chine depuis juillet 1999 et qui fait depuis l'objet d'une intense répression. "Une poignée de membres du PE ont poussé des cris en faveur d'une telle secte malfaisante, ce qui ne peut que susciter l'indignation et l'opposition du peuple chinois", a déclaré M. Zhu.



   Chine : Falungong

Pékin dément recourir à l'internement psychiatrique d'opposants

AFP, 20 février 2001

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PEKIN- Les autorités chinoises ont démenti mardi avoir recours à l'internement psychiatrique pour réprimer des opposants politiques ou des membres de la secte interdite Falungong. "Ces allégations sont dénuées de tout fondement. Nous ne pouvons les accepter", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Zhu Bangzao, après la publication d'une étude de 130 pages d'un chercheur britannique dans le dernier numéro du Columbia Journal of Asian Law.

Dans cette étude, Robin Munro, chercheur à l'Ecole des Etudes Orientales et Africaines (SOAS) de l'Université de Londres, dénonce notamment une "longue tradition d'utilisation de la psychiatrie à des fins de répression politique" en Chine, relancée récemment par la répression de la secte Falungong, interdite en juillet 1999 sous l'accusation d'avoir voulu renverser le régime.

Outre des cas précis d'internements abusifs, M. Munro mentionne l'existence d'une vingtaine de centres spécialisés, appelés instituts "Ankang" (paix et santé) spécialisés dans le traitement des malades mentaux particulièrement "dangereux", parmi lesquels figurent des opposants politiques.

Selon des indications fournies par le Falungong et reprises par M. Munro, au moins une centaine d'adeptes ont été placés depuis juillet 1999 dans des institutions psychiatriques, avec des chiffres pouvant atteindre 600, selon certaines estimations.



   France : Sectes

Le dur combat contre la manipulation de l'esprit

La Provence, 20 février 2001 par Jean-Jacques Fiorito

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Selon des rapports parlementaires, les sectes sont bien présentes à Marseille.

Des associations mènent la lutte mais certains groupes sont insaisissables

Combien y a-t-il de sectes à Marseille ? Difficile de répondre. Les statistiques manquent pour faire un véritable état des lieux. Il existe néanmoins des documents fiables, qui ont la forme de deux rapports parlementaires, établis en 1996 et 1999. Ils fournissent des listes de sectes représentées à Marseille (ainsi que dans le département) et dévoilent surtout leurs pratiques.

Les noms d'abord.

On en trouve une cinquantaine, des connus comme les Chevaliers du lotus d'or, l'Église de Scientologie, le Mouvement raëlien, les Témoins de Jéhovah (dont les adeptes seraient plus de 5 000), l'Union des centres et groupes Sri Sathya Sai Baba ; et des moins connus tels l'Anthroposophie, l'Église du Christ, Sôka Gakkaï ou .Tradition famille proprieté

Déstabilisation mentale

Leurs pratiques sont maintenant mises à jour par les Renseignements généraux : déstabilisation mentale, exigences financières exorbitantes, ruptures avec l'environnement d'origine, atteintes à l'intégrité physique, embrigadement des enfants... C'est dans cet environnement que baigneraient près de 15 000 personnes à Marseille et peut-être près de 25000 dans le département selon le Gemppi .

Le Gemppi ?

C'est le groupe d'étude des mouvements de pensée en vue de la prévention de l'individu (1). Avec une association aixoise, l'Adfi, le Gemppi vient en aide à tous ceux qui s'estiment abusés par les sectes. "Mais rien n'est simple", explique Didier Pachoud, l'homme fort du Gemppi.

"Aujourd'hui, le rapport parlementaire et la médiatisation des affaires ont fait entrer diverses sectes dans la clandestinité. Elles ne collent plus d'affiches, n'ont plus de locaux publics. Elles changent de noms parfois. On n'a pas de prise sur elles ". On touche là au problème essentiel des "combattants" des sectes. Si les gros mouvements commencent à se tasser, de nombreux groupuscules, sans aucune structure auraient tendance à essaimer. Rompre avec tout lien pour accéder au paradis "C'est une mouvance diffuse, difficile à cerner, confirme Jacqueline Burguière, présidente de l'ADFI, où l'on trouve de nombreux pseudo psychothérapeutes. Actuellement, beaucoup répandent une idéologie, "le nouvel âge", qui vient des États?Unis. Selon eux, on s'apprête à entrer dans l'ère du Verseau qui sera le paradis sur terre ".

Le problème, c'est que pour accéder à ce paradis, on doit rompre, entre autres, tout lien familial. Le conditionnement commence souvent par là. Ensuite, l'adepte peut avoir droit à des séances de matraquage psychologique.

On sait que, dans une église du 15° arrondissement, un gourou a mis sous hypnose une quarantaine d'adeptes en leur hurlant "Jésus va vous envoyer le Saint?Esprit ". Et de poursuivre : "Si vous êtes pauvres, c'est que vous n'avez pas assez donné à Dieu ". Le gourou se serait alors empressé de faire la quête. Pour servir Dieu bien sûr.

Les musulmans les moins touchés ?

L'argent serait le moteur de bien des mouvements. Mais les histoires sont parfois plus tristes. A la mère d'une jeune fille accidentée, une secte aurait réclamé de l'argent pour obtenir sa guérison. La jeune fille décéda pourtant, malgré le sacrifice financier de la mère à laquelle la secte aurait affirmé que la mort était inévitable parce que la mère n'avait pas été assez généreuse.

Reste à savoir qui est touché par une secte. "Ce sont souvent des gens stressés qui appartiennent à la classe aisée ", révèle Didier Pachoud. On notera aussi que 400 musulmans seraient concernés à Marseille. Mais les musulmans seraient les plus hermétiques aux idées sectaires, bien réelles dans les autres communautés.

On peut joindre le Gemppi au numéro suivant 04 91 08 72 22 et l'ADFI au: 04 42 17 97 96.

 



   Chine : Falungong

Pékin met en garde contre des excès dans la lutte contre le Falungong

AFP, 21 février 2001

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PEKIN- La Chine a reconnu implicitement mercredi que des excès avaient été commis dans la lutte contre la secte interdite Falungong en appelant à réserver la rigueur de la répression aux éléments "radicaux" du mouvement d'inspiration bouddhiste. "La majorité des adeptes du Falungong, y compris ceux qui sont toujours envoûtés par la secte, sont de braves gens qui ont bon caractère mais ont été trompés par Li Hongzhi", le gourou exilé aux Etats-Unis, a estimé l'agence Chine nouvelle dans un commentaire repris par l'ensemble de la presse officielle.

L'agence a estimé que la plupart des membres de la secte restent "nos compatriotes, des frères et des soeurs". "Ceux qui ont ouvert les yeux ne doivent pas être méprisés par leur unité de travail, la société ni par leur famille", a enjoint Chine nouvelle. "Il faut leur porter assistance dans la vie, le travail ou leurs études". Le commentaire, l'un des plus souples vis-à-vis de la secte depuis l'interdiction du mouvement en juillet 1999, a ajouté que les étudiants exclus de leur établissement pour avoir adhéré au Falungong "doivent être autorisés à reprendre leurs cours".

Selon Chine nouvelle, la répression vise uniquement "l'organisation du Falungong et ses pivots, la poignée de manipulateurs, les comploteurs et les organisateurs qui cherchent à semer des troubles ainsi que les éléments radicaux qui poursuivent leurs activités illégales".

L'agence a estimé que l'offensive contre la secte avait permis à 98% de ses membres de rompre avec le Falungong, dont un bon nombre depuis l'immolation par le feu de cinq adeptes le mois dernier sur la place Tiananmen à Pékin.

La publication du commentaire survient alors que débute à Pékin la visite d'une délégation du Comité international olympique (CIO) examinant la candidature de la ville aux JO de 2008. Des organisations de défense des droits de l'homme estiment que la répression contre le Falungong, qui aurait coûté la vie à une centaine d'adeptes en détention, plaide contre la candidature de Pékin.



   France : Sectes

Dérives sectaires dans l'Eglise catholique

Le Monde, 21 février 2001 par Xavier ternisien

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C'est sans doute le prochain dossier brûlant sur lequel l'Eglise catholique de France devra mener une " opération vérité ", comme elle vient de le faire courageusement à propos de la pédophilie.

L'hebdomadaire catholique La Vie lance un pavé dans la mare en posant nettement la question, dans son édition du 15 février : y aurait-il " des gourous dans les couvents " ?

Au terme d'une enquête minutieuse, cinq communautés religieuses, de création récente, sont directement mises en cause pour leurs " dérives sectaires ", passées ou présentes.

Apparitions et messages de la Vierge inventés de toutes pièces pour retenir au monastère une religieuse en proie au doute ; soupçons de pédophilie dans une communauté qui accueille des enfants trisomiques ; emprise psychologique de la fondatrice sur les membres d'une " communauté de guérison "...

Les faits relatés sont graves, même si - souligne le directeur de La Vie, Jean-Claude Petit - ils ne doivent " en aucun cas être généralisés ni jeter la suspicion sur l'immense majorité des communautés ".

Les Sours mariales d'Israël et de Saint-Jean sont une nouvelle fois montrées du doigt . Cette communauté religieuse, fondée en 1982 dans le diocèse d'Autun, est maintenant implantée près de Roanne, dans le diocèse de Lyon. En 1986, les parents de six religieuses dénoncent, dans une lettre à l'évêque d'Autun, les graves dérives imputables à la fondatrice, Tünde Szentes, qui a pris le nom de Mère Myriam : " Immédiateté de l'entrée dans la communauté et de la prise d'habit, la plupart du temps à l'insu des familles ; rupture brutale des relations avec l'entourage ; vexations, humiliations, sévices corporels ; alimentation carencée ; pression psychologique de la supérieure, entraînant une dépendance des sours à son égard, dans un climat de peur et d'angoisse "...

" VICTIME PRÉFÉRÉE " Un an plus tard, un jugement du tribunal ecclésiastique de Lyon conclut à " l'étroite dépendance des sours " envers Mère Myriam. Ce qui n'empêche pas la communauté d'être reconnue, en 1994, comme association privée de fidèles par l'archevêque de Lyon. En 1995, elle est admise comme une " nouvelle branche " des Frères et Sours de Saint-Jean, une " famille " religieuse dont le fondateur, le dominicain Marie-Dominique Philippe, joue un rôle de " conseiller " auprès de Mère Myriam.

Un conseiller qui revient un jour du couvent des sours " avec des bleus au visage et les lunettes cassées ", rapporte La Vie ! La " victime préférée " de Mère Myriam, Sour Marie-Madeleine, est morte le 19 janvier dernier, après avoir été hospitalisée d'urgence. " Elle était souvent frappée au point d'avoir la tête comme un "compteur à gaz" ", assurent plusieurs témoignages. Les parents de la religieuse n'ont été prévenus que deux jours après le décès. Sa mère a ces mots terribles : " Cette femme -Mère Myriam- nous aura volé notre fille jusque dans la mort. "

Face à ces lourdes accusations, la réaction des évêques paraît encore bien prudente. " Attention à ne pas tomber dans une chasse aux sorcières. (...) Certains faits sont délictueux ou criminels, il faut absolument les condamner. Pour le reste, il faut vraiment faire ouvre de discernement ", explique Jean-Charles Thomas, ancien évêque de Versailles.

Quant à l'évêque d'Autun, Mgr Raymond Séguy, il se défend en accusant les journalistes d'être une " mafia " acharnée à " détruire l'Eglise ".



   Etats-Unis : Sectes

Subvention les oeuvres sociales des institutions religieuses

AP , 21 février 2001 par Laura Meckler

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Le projet de George W. Bush de subventionner les oeuvres sociales des institutions religieuses suscite des réserves, non seulement chez les partisans de la séparation de l'Eglise et de l'Etat mais aussi parmi les communautés religieuses qui craignent des dérives.

Même s'ils ne sont pas catégoriquement opposés au plan, les groupes protestants, catholiques et juifs s'inquiètent de risques de discrimination religieuse dans l'embauche des employés d'oeuvres sociales et de coercition pour les bénéficiaires. Ils en arrivent à rejoindre les partisans de la laïcité. ''Nous croyons dans la séparation de l'Eglise et de l'Etat'', affirme ainsi Joanne Negstad, présidente des Services luthériens en Amérique, qui fédère 280 groupes.

Un Bureau des initiatives religieuses et communautaires a ouvert mardi à la Maison Blanche avec pour mission de distribuer des fonds publics à diverses Eglises. Son patron, l'universitaire John DiIulio, a tenté d'apaiser les craintes des groupes religieux. ''Etant donné ce que nous proposons, je pense que ces préoccupations sont mal placées'', a-t-il affirmé, tout en estimant que les questions de discrimination étaient ''un sujet important dont nous allons à l'évidence parler''.

Les adversaires les plus convaincus du projet de M. Bush sont des associations telles que les Américains unis pour la séparation de l'Eglise et de l'Etat et l'Union américaine pour les libertés civiles (ACLU).

Mais les groupes religieux, qui sont déjà parmi les principaux prestataires de services sociaux dans le pays, émettent également des réserves. ''Il y a une foule de questions dont nous avons hâte de discuter'', souligne Diana Aviv, une responsable des Communautés juives unies.

La discrimination religieuse dans l'embauche des employés d'oeuvres caritatives est le principal argument avancé par l'ACLU et d'autres associations qui défendent la laïcité. Contrairement par exemple à la France, le concept de séparation de l'Eglise et de l'Etat ''ne trouve pas d'écho chez les gens'', souligne Terry Schroeder de l'ACLU. Mme Negstad s'inquiète également du fait que des bénéficiaires d'un programme fédéral puissent être forcés à s'affilier à une religion. A titre d'exemple, elle souligne qu'un programme pour enfants en difficulté à Minneapolis fait de la prière une obligation avant les repas.

Les personnes en difficulté ''sont dans une relation de dépendance'', souligne-t-elle. ''Ce qui nous préoccupe, c'est que des activités religieuses soient une contrepartie obligatoire. Nous estimons qu'elles doivent être volontaires''.

Des communautés religieuses s'inquiètent également d'un possible empiètement de l'Etat sur la liberté des églises ou d'une extension du programme à des groupes plus marginaux comme l'Eglise de scientologie, qui est considérée comme une secte en France, ou la Nation de l'Islam.

Des oeuvres sociales liées à des Eglises sont déjà subventionnées par l'Etat depuis des décennies, mais ce sont des organisations dissociées de l'institution religieuse afin d'éviter des problèmes constitutionnels.

Contrairement aux églises et aux synagogues, elles doivent se conformer à une législation anti-discrimination à l'embauche.

En vertu du plan Bush, les groupes religieux pourraient briguer directement des fonds fédéraux.

L'argent ne serait versé que pour des actions pour lesquelles il existe déjà des alternatives laïques. Mais Diana Aviv est sceptique, soulignant le coût élevé de la mise en place d'un service laïque comparable, dans chaque ville où opère déjà une église.



   Russie : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jehovah interdits en Géorgie

AFP, 20 février 2001

[Texte intégral]

TBILISSI- La communauté religieuse des Témoins de Jehovah a été interdite en Géorgie après une décision en ce sens jeudi de la Cour suprême de cette république du Caucase. "Nous allons nous adresser à la Cour européenne des Droits de l'Homme à Strasbourg", a aussitôt déclaré à la presse l'avocat des Témoins de Jéhovah, Me Mamouka Iolachvili.

Une autre organisation religieuse a été interdite jeudi par la Cour suprême de Géorgie, la Société de la Tour de garde de Pennsylvanie. "C'est une décision d'une importance historique. La Géorgie doit être un pays orthodoxe", s'est félicité de son côté le député Gouram Charadze.

M. Charadze a joué un rôle important pour obtenir l'interdiction des Témoins de Jehovah, qui avaient été enregistrés comme communauté religieuse en juin dernier par un tribunal de Tbilissi.



   Chine : Falungong

Dialogue avec un ancien adepte du Falungong

China News, 22 février 2001

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Xie Yufeng a été un adepte fidèle du Falungong, il avait été détenu sept fois par la police et a plusieurs fois refusé de manger pendant une période de 129 jours pour protester contre la lutte lancée par le gouvernement contre cette secte.

Cependant, "il me semble que je suis sorti d'un cauchemar quand je me suis enfin débarrassé du contrôle du Falungong", a-t-il déclaré au journaliste lors d'une récente interview. Voici un dialogue entre Xie et le journaliste, rendu public avec la permission de Xie lui-même.

Q: Comment avez-vous été impliqué dans le Falungong ?

R: Au commencement, comme beaucoup d'autres personnes, j'ai praitqué le Falungong pour guérir d'une maladie. Mais par la suite, quand j'ai lu dans des livres du Falungong des interprétations telles que "porter le discernement à un niveau plus haut", "devenir quelqu'un d'immorte"', je pensais que j'avais trouvé le sens de la vie dans le Falungong. J'étais convaincu de la vérité dans les idées du Falungong concernant la décadence de la moralité humaine et l'approche de la fin du monde. A mon avis, dans le temps, il n'y avait que le Falungong qui put aider le monde à survivre des désastres et atteindre un autre monde parfait.
Petit à petit, j'ai commencé à traiter ma famille et les autres personnes avec indifférence et à considérer la pratique et la sauvegarde du Falungong comme la partie importante de ma vie quotidienne.

Q: Alors, pourquoi avez-vous fait une volte-face ?

R: J'ai été condamné à une peine d'un an en janvier 2000, à cause de la perturbation que j'avais causée dans la société. Cela m'a donné une opportunité de faire une introspection sur ce que j'avais fait et de réfléchir à tête reposée et sang-froid. J'ai enfin réalisé que j'avais été trompé par Li Hongzhi et que j'étais tombé dans ses piègges pervers.

Q: D'après vous, qu'est-ce qui vous a fait quitter votre poste de travail, le Parti communiste, vos amis, votre épouse et votre enfant ?

R: Comme je viens de vous le dire, j'étais attiré au commencement par le Falungong pour me soigner, mais j'ai trouvé plus tard que ma tête était hantée par Li Hongzhi et ses doctrines étranges.Je n'osais pas douter de ce que je faisais, ni dire "non" à Li Hongzhi. J'avais peur que le moindre doute sur Li Hongzhi et le Falungong affectent les effets de ma pratique.

Q: Que pensez-vous de la décision prise par le gouvernement de déclarer la nature perverse du Falungong ?

R: Au début, j'en étais très mécontent. J'ai même décidé de lutter pour la ''vérité'' au prix de la vie. Maintenant, j'arrive à réaliser que la décision du gouvernement est juste. Le Falungong met l'accent sur le culte de la "primauté" de Li Hongzhi et la soumission absolue à ses paroles. Il contrôle le mental de ses adeptes, incite tout le monde à agir de la même façon avec indifférence et sans pitié pour les autres. Le Falungong a concocté des "théories" variées pour créer une atmosphère pénible et pousser ses adeptes à chercher la protection et le salut dans l'autre monde, entraînant ainsi la mort de milliers de personnes.

Q: Pensez-vous que l'interdiction de la secte du Falungong par le gouvernement est une violation des droits de l'homme ?

R: C'est Li Hongzhi et son Falungong qui violent actuellement les droits de l'homme en les privant de leurs droits fondamentaux à la liberté par le contrôle de leur mental et en les trompant. Dès que je suis sorti de ce cauchemar du Falungong, j'ai réalisé que chacun devait respecter les lois de la société et ne pas prendre du large par rapport à elles. Maintenant, je vais déclarer à haute voix que Li Hongzhi est maivais et que les adeptes du Falungong ont été trompés par lui.



   Russie : Témoins de Jéhovah

Procès contre les Témoins de Jéhovah à Moscou: verdict attendu

AFP, 23 février 2001

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Un tribunal de Moscou doit prononcer son verdict vendredi sur l'interdiction éventuelle des Témoins de Jéhovah dans la capitale russe, a indiqué à l'AFP un porte-parole de cette organisation religieuse, Iaroslav Sivoulski.

La branche moscovite des Témoins de Jéhovah a été accusée par le procureur du tribunal de "briser des familles, d'inciter ses adeptes au suicide et de les encourager à refuser des soins médicaux pour des raisons religieuses". "Si le juge décide de nous interdire, ce sera une décision politique", a affirmé M. Sivoulski, évoquant "une pression sur le tribunal" de la part de l'Eglise orthodoxe russe.

Le procès contre la section moscovite des Témoins de Jéhovah a commencé en septembre 1998 sur plainte de parents de membres de ce mouvement religieux. Il avait été suspendu le 12 mars 1999, le tribunal ayant chargé 5 experts en religion, psychologie et linguistique d'effectuer une étude sur les publications de cette communauté.

Le procès a repris le 6 février. Quatre des cinq experts se sont prononcés contre le mouvement religieux. Une loi russe de 1997 proclame la liberté de culte pour les religions dites "traditionnelles" que sont l'orthodoxie, l'islam, le bouddhisme et le judaïsme, et interdit le prosélytisme pour les religions considérées comme nouvellement implantées en Russie.

Les Témoins de Jéhovah affirment avoir près de 250.000 adeptes en Russie, dont 10.000 à Moscou.



   Russie : Témoins de Jéhovah

Les Témoins de Jéhovah ne seront pas interdits à Moscou

AFP, 23 février 2001

[Texte intégral]

Un tribunal de Moscou a refusé vendredi d'interdire la branche moscovite des Témoins de Jéhovah à l'issue d'un procès de plus de deux ans, a annoncé la juge du tribunal Elena Prokhorytcheva.

La juge n'a pas immédiatement motivé sa décision, ce qu'elle fera plus tard par écrit. Cette décision était inattendue, les experts commis par le tribunal étant en faveur de cette interdiction.

Le Comité des parents, qui avait porté plainte contre l'organisation religieuse, a immédiatement annoncé son intention de faire appel. "Je regrette cette décision, mais nous allons continuer à lutter", a déclaré à l'AFP l'un des membres du Comité des parents, Alla Javoronkova.

Certains parents ont pleuré à l'énoncé du verdict tandis que les Témoins de Jehovah ont manifesté leur joie en s'embrassant. Mme Javoronkova a accusé le juge d'avoir pris une "décision politique sous la pression de l'Occident". Lors du procès, la branche moscovite des Témoins de Jéhovah a été accusée par le procureur de "briser des familles et d'inciter ses adeptes au suicide". Le procès s'était ouvert en septembre 1998 sur plainte de parents de membres de ce mouvement religieux.

Il avait été suspendu le 12 mars 1999, le tribunal ayant chargé cinq spécialistes en religion, en psychologie et en linguistique de faire une expertise des publications publiées par cette communauté.

Le procès a repris le 6 février. Quatre des cinq experts se sont prononcés contre le mouvement religieux. Ce procès avait été particulièrement suivi par les organisations religieuses qui se sont récemment implantées en Russie.

Une loi russe de 1997 proclame la liberté de culte pour les religions dites "traditionnelles" que sont l'orthodoxie, l'islam, le bouddhisme et le judaïsme, et interdit le prosélytisme pour les religions considérées comme nouvellement implantées en Russie. [....]



   France : En Bourrel

Le calvaire des anciens adeptes d'Algans

La Dépêche, 24 février 2001 par Fabrice Vironnea

[Texte intégral]

ALBI (81) Second jour du procès de Jacques Gosalvez et de Nicole Rémy: De leur passage à la ferme d'En Bourrel, certains membres de la petite communauté ne se souviennent que du bon vivre, des chants au coin du feu et des discussions " sur les choses de la vie ".

Quelques " tapes amicales ", voire des parties de gifles, font surface avec l'insistance de Michel Treilles, le président de la cour. Mais, des humiliations, des fessées, des électrocutions à la pique à boeuf, des passages à tabac, des corps tuméfiés, des viols... Ils n'en ont jamais vu.

Contrairement à Anne-Marie, Marie-Christine ou Michel qui, eux, les décrivent avec des détails à la limite du supportable.

Hier, lors de la seconde journée du procès de Jacques Gosalvez et de son ex- compagne Nicole Rémy, plusieurs personnes ont décrit, devant la cour d'Assises, leurs conditions de vie au sein de la communauté installée au lieu dit En Bourrel, à Algans, près de Lavaur.

Tous ont rencontré Jacques Gosalvez un peu par hasard. La plupart ont été fascinés par son charisme, ses connaissances. Puis, leur vie a brusquement sombré dans l'horreur, sans qu'ils comprennent, encore aujourd'hui, pourquoi.

Anne-Marie, l'une des partie civile représentée par Me Alain Varret du barreau de Toulouse, et Elisabeth, aujourd'hui décédée des suites d'un cancer, auraient été convaincues de se prostituer par Jacques Gosalvez. Elles ont fait une passe à Toulouse. " Je n'y ai pris aucun plaisir. En punition, j'ai été battue durant trois jours et trois nuits. Elisabeth a été accusée du contraire, elle a subi le même sort " raconte Anne- Marie. Mince, presque filiforme dans sa jupe noire, les cheveux relevés dans un chignon serré, Anne-Marie s'accroche à la barre et essaye d'étouffer des sanglots naissants. Dans le box, Jacques Gosalvez reste assis, droit, les yeux fermés. Il semble écouter les détails des coups, des mesures infamantes et vexatoires, comme s'il était détaché. Parfois, il secoue mollement la tête, ouvre quelques secondes ses yeux sombres puis fixe le témoin.

" ON PRENAIT UNE GROSSE TANEE " Plus les membres s'attardaient dans le cadre idyllique de la ferme d'En Bourrel et plus l'emprise de l'accusé aurait grandi sur eux. Ils affirment que les coups pleuvaient, pour un oui, pour un non, pour rien. Le plus souvent, les membres eux même auraient fouetté, frappé, électrocuté. " Pour ne pas se faire corriger, on proposait de donner les coups. Si on ne le faisait pas, on prenait une grosse tannée ", souffle Anne-Marie.

Lentement, Jacques Gosalvez se lève. " C'est grosso modo la vérité. Il y a là une bonne proportion de vérité. Elle va parfois trop loin. Mais je ne veux pas donner l'air d'ergoter ", sussure l'accusé de sa voix grave et douce. Michel et sa compagne passaient de temps à autres à la ferme d'En Bourrel. Elle aurait été subjuguée par Gosalvez. Lui, s'est heurté à une bande " de chiens sauvages ". " Chaque fois que je posais une question, tous se moquaient de moi. Une fois, j'ai voulu répondre à Jacques... Ils se sont jetés sur moi et m'ont frappé ", raconte-t-il d'une voix tremblante. Les membres du groupe l'auraient accusé de maltraiter sa femme, Michel se serait retrouvé devant un tribunal. " J'ai été poussé sur une chaise et j'ai vu arriver des gens en treillis et cagoule ", raconte-t-il, le souffle court. Accroché à la barre, il explique: " Je me suis retrouvé avec un pistolet sur la tempe, un couteau sous la gorge. Non, ce n'était pas un jeu ".

CAMISOLE CHIMIQUE Didier, militaire à la retraite, est resté quelques semaines à la ferme. Jamais, Jacques Gosalvez ne l'a pas impressionné. " Ceux qui acceptaient la soumission face à Jacques étaient frappés petit à petit. Les autres étaient mis sous camisole chimique ", soutient-il en regardant l'accusé dans son box.

Jacques Gosalvez et Nicole Rémy soutiennent ne jamais avoir soigné, ni même donné le moindre médicament aux membres du groupe. Jean-Paul, aujourd'hui enseignant, a fuit le groupe en laissant sa femme aux mains de Jacques Gosalvez. Il est le premier à utiliser les mots de " secte " et de " gourou ". A la fin de sa déposition, il glisse: " Je garde une image: les gens du groupe avaient les yeux vides, sans expression. C'était ça En Bourrel ". Aujourd'hui auront lieu les plaidoiries et le réquisitoire du ministère public. Le verdict est attendu dans la soirée.



   France : En Bourrel

Quatorze ans de prison pour un ancien gourou

La provence, 24 février 2001 par Fabrice Vironnea

[Texte intégral]

Jacques Gonsalvez, ancien "gourou" d'une communauté d'une dizaine de personnes , installée dans le village d'Algans, de 1980 à 1997, a été condamné, hier par la cour d'assises du tarn à quatorze ans de prison.

La justice lui reproche de multiples faits de violence avec armes et les viols de deux anciennes adeptes, qu'il nie.

Sa compagne, également accusée a été condamnée à trois ans de prison pour violences avec armes et travail dissimulé.

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Je ne manquerai pas de préciser si appel a été interjeté dès que j'aurai l'information.



   Chine : Sectes

Mme Robinson entame ses discussions sur les droits de l'homme en Chine

AFP, 26 février 2001

[Texte intégral]

Le Haut commissaire des Nations unies pour les droits de l'homme Mary Robinson a entamé lundi une visite de travail à Pékin au milieu d'une mobilisation des associations de défense des droits de l'homme. Mme Robinson qui doit notamment participer à un atelier sur le châtiment des "délits mineurs" a été officiellement accueillie lundi par M. Li Tieying, membre du bureau politique et président de l'Académie chinoise des sciences sociales. "Je vais écouter avec intérêt les informations qui me seront fournies" a-t-elle déclaré devant les journalistes, au début de son entretien avec M. Li, en faisant allusion au pacte de l'ONU sur les droits économiques, sociaux et culturels que la Chine doit ratifier prochainement.

La question de la ratification du pacte, signé par Pékin en 1997, doit être discutée lors d'une session du Comité permanent de l'Assemblée nationale populaire (ANP-parlement chinois) qui s'est ouverte lundi à Pékin. Selon diverses informations obtenues de sources diplomatiques et dissidentes, les députés chinois devraient finalement ratifier le texte, mais en émettant des réserves sur le droit syndical.

Avant son départ de Genève, Mme Robinson avait indiqué qu'elle évoquerait la situation des droits de l'homme, et notamment la question de la répression de la secte interdicte Falungong, avec ses interlocuteurs chinois.

L'atelier sur le châtiment des délits mineurs portera principalement sur la question controversée de la "rééducation par le travail", une peine administrative qui permet à la police chinoise d'envoyer une personne en détention pendant trois ans, sans jugement.

Des milliers d'adeptes de la secte Falungong ont été envoyés au cours des derniers mois en camps de rééducation par le travail, une peine qui est également couramment infligée aux opposants politiques mineurs, tandis que les dissidents sont généralement condamnés par des tribunaux à de longues peines de prison pour subversion.

Un groupe de 35 dissidents a écrit dimanche à Mme Robinson pour lui demander d'intervenir pour demander la libération, pour raisons de santé, du dissident Xu Wenli, l'un des fondateurs du parti démocrate chinois (PDC-interdit), condamné à 13 ans de prison en décembre 1998 pour subversion. "Nous demandons à Mme Robinson de rencontrer la femme de Xu Wenli afin d'obtenir des informations sur son état de santé et d'intervenir auprès du gouvernement chinois pour qu'il permettre à Xu Wenli, pour des raisons humanitaires, de se faire soigner en dehors de la prison", relevait notamment la lettre.

Pendant son séjour à Pékin, Mme Robinson doit également rencontrer le ministre des affaires étrangères Tang Jiaxuan, le nouveau ministre de la justice Zhang Fusen ainsi que d'autres responsables gouvernementaux.

En novembre, Mme Robinson et le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Wang Guangya avaient signé un mémorandum d'accord en vertu duquel l'ONU promettait une assistance à la Chine pour l'aider à appliquer le pacte sur les droits économiques et sociaux, mais également le pacte sur les droits civils et politiques. La ratification de ce dernier pacte, signé par Pékin en 1998, n'a toutefois encore jamais été mis à l'ordre du jour du parlement chinois.



   France : Mahikari

Les Yokoshi prêchent en toute impunité

Le Parisien, 26 février 2001 par François Vignolle

[Texte intégral]

La scène se reproduit selon un rite immuable. Un dimanche par mois, 300 à 400 personnes venues de différents départements français convergent à 11 heures vers une salle des fêtes avenue du Président Wilson à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) louée à une société privée.

Le visiteur est rapidement interpellé par une hôtesse en veste bleu azur, prête à vous intégrer parmi les Yokoshi. Les Yokoshi ou membres de Sukyo Mahikari (Lumière de Vérité), une puissante secte guérisseuse d'origine japonaise regroupant environ 500 000 fidèles dans le monde et 28 000 en France, se regroupent par groupe de deux dans l'enceinte sacrée.

Figurant dans le rapport parlementaire Gest-Myard sur les sectes, Sukyo Mahikari impose à ses fidèles, d'origines sociales diverses, l'Okiyome ou la purification de l'esprit et du corps contaminés par des " toxines du monde extérieur ". Devant un autel improvisé, les Yokoshi mettent en application les enseignements du gourou Kotama Okada, ancien officier de la garde de l'empereur du Japon, aujourd'hui décédé.

Un homme, en complet gris clair, dirige la paume de sa main vers la nuque de son voisin " pour transmettre la lumière divine ". Le transfert d'énergie qui agit aussi " sur les objets " s'achève au bout d'un quart d'heure.

Un dialecte " fort en vibrations "
Dans le fond de la salle, une vingtaine d'enfants, machouillant du chewing-gum, ont perdu le fil de la procession bien ordonnée pour se livrer à des jeux de leur âge. Cette agitation n'émeut pas le service d'ordre musclé qui quadrille du regard les rangs des Yokoshi. Ces derniers, un médaillon autour du cou, ont déjà pieusement rejoint leur chaise. A l'unisson, les adeptes, peu avares en génuflexions, entonnent le Miuta, un chant incompréhensible pour le profane en l'honneur de Sukyo Mahikari et de la réincarnation. Un bulletin remis à chacun offre une traduction de ce dialecte proche du japonais, " fort en vibrations ".

Michel, le visage émacié, membre de Mahikari depuis dix-sept ans, s'est passé depuis longtemps de ce support lexical. " J'étais catholique et j'ai été déçu. Mahikari regroupe toutes les religions dans un message d'amour ", récite Michel.

David T., en instance de divorce ne partage pas cet oecuménisme. Le 5 octobre 1999, ce Parisien de 30 ans retrouve son appartement vidé. Son épouse membre de la secte est partie avec sa fille de cinq mois chez ses parents eux-mêmes adeptes. Une mésaventure déjà vécue en Europe par plusieurs pères ou mères de famille. Désormais, David ne voit son enfant que lors de ses droits de garde.
" Quand ma fille arrive chez moi. Elle est molle. Elle n'a pas la forme ", s'inquiète-t-il.

Les cours d'initiation dispensés dans plusieurs dojos de France (lieux de prière) dont celui de Paris dans le XIII e arrondissement, indiquent aux fidèles de manière ésotérique les raisons de leurs maux. On y apprend que " prendre la pilule c'est introduire la maladie dans son corps " et que l'asthme est dû à " la présence d'un homme mort en soi ".

Retour dans la salle des fêtes. Les adeptes de Sukyo Mahikari, soupçonnés d'être proches de la secte Aum à l'origine de l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo en 1995, regagnent leur domicile.

Pour que la purification soit totale, les Yokoshi déposent une offrande dans les urnes. Le grand maître Okada n'a-t-il pas dit : " Dieu a une calculette divine et connaît la situation de notre compte spirituel. "



   Etats-Unis : Sectes

La France épinglée pour son climat d'intolérance religieuse

AFP, 26 février 2001

[Texte intégral]

La France est sévèrement épinglée dans le rapport annuel du département d'Etat américain sur les droits de l'homme, publié lundi, en raison de son climat d'intolérance religieuse et de la fréquence des incidents à l'encontre des minorités.

Le rapport note aussi la persistance de trop longues périodes de détention préventive, la lenteur de la justice, ainsi que les conditions de détention et certains cas de mauvais traitements de prisonniers.

Le rapport est surtout sévère avec l'Etat français pour son attitude d'"encouragement de la méfiance publique" à l'égard des "sectes" religieuses, avec notamment l'établissement d'une liste recensant quelque 173 groupes à surveiller, dont les Témoins de Jéhovah ou l'Eglise de scientologie.

"Le gouvernement n'a interdit aucun des groupes de cette liste. Cependant, la publicité qui en a résulté a contribué à créer une atmosphère d'intolérance religieuse et de préjugés contre les religions minoritaires", note le rapport, qui cite des plaintes concernant la perte d'un emploi ou un refus d'octroi de prêt bancaire.

Le département d'Etat note à cet égard une directive du ministère français de la Justice, demandant aux services gouvernementaux de faire preuve de "vigilance contre de possibles abus commis par des sectes" et également un projet de loi toujours en cours de discussion au Parlement français qui, indique le rapport, "renforcerait les restrictions contre les organisations religieuses ou autres".

Le port en public d'effets religieux reste un problème pour certaines minorités religieuses, relève aussi le département d'Etat, qui donne en exemple le cas du foulard islamique porté par les jeunes musulmanes pratiquantes dans les établissements scolaires publics.

Enfin, le rapport relève l'augmentation des incidents et attentats antisémites à l'automne en liaison avec le regain de tension au Proche-Orient, de même que la hausse des "agressions occasionnelles" contre les membres des communautés d'origine arabe ou africaine découlant des sentiments anti-immigrés.

Le département d'Etat juge toutefois que, dans ce domaine, l'action des pouvoirs publics pour combattre le racisme et les actes de violence est vigoureuse.

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Commentaire :Il est navrant de constater que les Etsts-Unis se sont basés, entre autres, sur les "plaintes" déposées auprès du "tribunal bidon" présidé par Monsieiur Joël Labruyère, Président de l'Omnium des Libertés . Lire l'article suivant .Mathieu Ph. Cossu



   France : Le Mandarom

Le fisc assigne la secte du Mandarom au tribunal

La Provence, 26 février 2001 par Eric Espanet

[Texte intégral]

Digne: Mercredi, le trésor Public tentera de faire révoquer un acte notarié évitant la fuite au Liechtenstein de certains biens de la secte : plus de 4 millions de france

Ce mercredi, au tribunal de grande instance de Digne-les-Bains se jouera un nouvel épisode juridique dans le très long feuilleton opposant la secte du Mandarom à l'Etat français. Il s'agit cette fois, pour le trésor public, de faire annuler un acte, passé en toute discrétion en mars 1999 dans les bureaux d'un notaire marseillais, par Mme Christine Amory, présidente de l'association du Vajra triomphant.

En effet, celle qui a repris le flambeau de l'ancienne association des "Chevaliers du lotus d'or" décidait, ce jour-là, conseillée par d'autres membres influents de la secte, d'un apport "pur et simple" des immeubles situés sur les terrains de la Baume, à Castellane. Au total, 17 hectares changeaient de mains, avec les diverses constructions érigées sur le site de la secte, notamment la fameuse statue qui devrait être démolie au printemps, pour cause de non conformité du permis de construire.

Totalité des apports plus de 4 millions de francs pour une fondation créée dans un paradis fiscal, le Liechtenstein, baptisée du nom initiatique de Gilbert Bourdin, l'ex "gourou" décédé.

Une action paulienne

Immédiatement alertés de cette transaction, les services du trésor public, défendus par M° Philippe Magnan, ont donc décidé d'engager une procédure contre le Mandarom. Cette action en réparation de préjudice du créancier demande la révocation de l'acte notarié, en violation de ses droits, par son débiteur. En effet, 1'Etat réclamait depuis plusieurs années des millions de francs de redressements fiscaux et autres amendes aux responsables de la secte, il entend stopper net cette fuite de capitaux à l'étranger alors qu'il n'est toujours pas payé

Du côté du Mandarom, ce sera l'avocat marseillais M°' Béraud qui défendra les intérêts des membres de la secte.

Du côté de la partie civile comme de celui de la secte, personne ne souhaite communiquer sur ce dossie présenté comme "sensible et epineux ".

Rendez-vous mercredi après-midi, au civil à Digne-les-Bain.



   France : Sectes

Les critiques des USA à l'égard de la France : les mêmes qu'en 2000

AFP, 27 février 2001

[Texte intégral]

La mission interministérielle de lutte contre les sectes (MILS) estime qu'il n'y a rien de bien nouveau concernant la France dans le rapport annuel du Département d'Etat américain sur les droits de l'Homme, qui "se contente essentiellement de reprendre mot pour mot les termes du rapport de l'année dernière".

Dans un communiqué, la MILS, présidée par Alain Vivien, note également que ce rapport concerne "les droits de l'homme dans le monde, sauf aux Etats-Unis", et "mentionne décidément beaucoup le nom de la Scientologie". "La quasi-totalité des faits rapportés et des commentaires concernent les années antérieures de 1996 à 1999", souligne le communiqué.

En outre, "parmi les rares références à l'année 2000" "se trouve un long passage sur une procédure pénale concernant un parlementaire français" qui n'est pas définitive puisque celui-ci a interjeté appel". "Le rapport américain se garde bien de le mentionner, ce qui peut donc être diffamatoire".

La MILS relève encore ironiquement que la mention de ses propres rapports de 1999 et 2000 dans le document du Département d'Etat "se contente d'en donner un très court compte-rendu non critique, ce qui, dans le contexte général de ce rapport, est assez remarquable, voire... encourageant".

Le rapport 2000 sur les doits de l'homme dans le monde publié lundi par Washington épingle une nouvelle fois la France pour son climat "d'intolérance religieuse"

Le rapport accuse notamment l'Etat français d'encourager "la méfiance publique" à l'égard des "sectes" religieuses.

Le département d'Etat cite une directive du ministère français de la Justice, demandant aux services gouvernementaux de faire preuve de "vigilance contre de possibles abus commis par des sectes". Il estime également que la proposition de loi About-Picard visant à renforcer le dispositif de lutte contre les sectes (qui doit encore être discutée par le Sénat) "renforcerait les restrictions contre les organisations religieuses ou autres".

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Pour d'autres commentaires,se reporter sur le site de Roger Gonnet



   Espagne : Moon

L'église du révérend Moon admise au registre des églises en Espagne

AFP, 28 février 2001

[Texte intégral]

L'Eglise de l'Unification du Coréen Sun Myung Moon s'est vu reconnaître par la justice espagnole le droit d'inscription au registre des églises du ministère de la Justice, a-t-on appris mercredi auprès du Tribunal constitutionnel espagnol.

Dans une sentence prise le 15 février et transmise à l'AFP, le Tribunal constitutionnel récuse les arguments qui ont motivé les refus de l'administration à inscrire l'Eglise de l'Unification dans ses registres, ainsi que les rejets des recours déposés par les responsables de l'église à toutes les instances.

Le combat de la communauté espagnole de l'église Moon a duré dix ans, presque jour pour jour: leur première demande d'inscription a été déposée le 1er février 1991 et refusée par la direction générale des affaires religieuses du ministère de la Justice en décembre 1992.

Ce refus avait été confirmé en appel par l'Audience nationale en septembre 1993, puis en cassation par le Tribunal suprême en juillet 1996. Le recours des membres de l'église devant le tribunal constitutionnel, déposé en 1997, était basé sur le non-respect des droits d'association et de liberté religieuse.

Le tribunal constitutionnel a adopté sa sentence à une majorité de sept juges contre quatre.

La communauté des fidèles de l'Eglise de l'Unification compte environ deux cents membres en Espagne, essentiellement à Madrid et Barcelone où se trouvent ses deux temples en Espagne.

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Commentaire : Compte tenu de cette décision, j'espère que l'Espagne trouvera grâce aux yeux des etats-Unis ! Mathieu Ph. Cossu.



   France :Témoins de Jéhovah

La salle du royaume de Noisy le Grand

Le Parisien, 28 février 2001, par Hugues Tailliez

[Texte intégral]

Gelée l'été dernier par des arrêtés municipaux pris en catastrophe, la construction à Noisy-le-Grand d'une salle du royaume par les Témoins de Jéhovah risque de reprendre.

L'association locale pour le culte des Témoins de Jéhovah de Villiers-sur-Marne - dont l'organisation est décrite comme " secte apocalyptique " par le rapport parlementaire de décembre 1995 - vient de gagner trois procès en première instance devant le tribunal administratif de Cergy-Pontoise.

La commune et les particuliers qui avaient intenté une action, annoncent qu'ils doivent faire appel.

En octobre 1996, les Témoins de Jéhovah avaient sollicité un permis de construire pour leur temple, rue du Docteur-Vaillant, dans le quartier de la Grenouillère. Un délai de quatre mois sans réponse de la mairie s'étant écoulé, ils avaient obtenu un permis de construire tacite en février 1997. Michel Pajon avait alors pris un arrêté de retrait de ce permis de construire. Arrêté annulé par le tribunal administratif en octobre 1999.

Le 21 juillet dernier, Michel Pajon avait pris un nouvel arrêté de retrait de permis de construire pour des " irrégularités sur le chantier notamment par rapport aux règles d'urbanisme, du plan d'occupation des sols et de la construction ". C'est cet arrêté que le juge administratif vient d'annuler pour plusieurs raisons, notamment parce que l'élargissement de l'accès à la rue du Docteur-Vaillant n'a pas nécessité de document de voirie et parce que la construction de ce temple n'est pas soumise à l'avis d'une commission de sécurité.

Le juge a aussi condamné la commune à verser 5 000 F (762,25 Euros) à l'association des Témoins de Jéhovah. Constatant le 10 août dernier que les travaux se poursuivaient à la " salle du royaume ", Michel Pajon avait pris un arrêté de plus mettant l'association en demeure de cesser immédiatement les travaux.

Une fois de plus, le tribunal administratif a donné raison aux Témoins de Jéhovah en annulant cet autre arrêté, considérant qu'il s'agit d'une mesure de police qui doit être motivée.

Troisième procédure examinée par le juge administratif, le recours des époux Coquillard, voisins directs de la salle du royaume, et de l'Association noiséenne de défense et de protection contre les sectes, l'ANDPS, a été rejeté.

Ils demandaient l'annulation du permis de construire tacite et par conséquent la démolition de l'édifice.

Le temple de 190 places n'est pas près d'être démoli.