(Source : ViaNice fevrier 2001)
Une secte apocalyptique s'installe au coeur de Nice : notre grande enquête
Ce n'est pas encore le Watergate niçois, mais ça pourrait très vite le devenir. La semaine dernière, ViaNice révélait l'un des faits les plus choquants de ce début d'année (lire notre édition du 2 février) : une secte internationale classée comme apocalyptique s'installe actuellement dans d'immenses locaux situés au coeur de l'avenue Georges Clemenceau.
En quelques jours, ce qui est en train de devenir "l'affaire Shri Ram Chandra Mission" mettait en cause la responsabilité de la mairie de Nice dans l'aménagement du mouvement sectaire. Le lieu d'implantation de la secte se trouve en effet dans une zone de préemption municipale, ce qui signifie que la Ville de Nice est obligatoirement consultée pour toute transaction sur le périmètre, dans le cas où l'acquisition d'un bien y serait d'intérêt public.
Lorsque des riverains découvrent par hasard la véritable identité de l'association qui leur avait été présentée comme un club de yoga, il est déjà trop tard : la mairie n'a pas utilisé son recours pour briser la promesse de vente accordée par le propriétaire du local à la secte. Avec l'expiration du délai de préemption en décembre, la Shri Ram Chandra Mission entrait à la fois de plein pied dans le troisième millénaire ainsi que dans le quartier des musiciens. Désemparés, les nombreux riverains alertés sollicitent alors comité de quartier, élus et médias locaux. Tandis que Jérôme Rivière, conseiller régional PACA, suppléant de Charles Ehrmann et candidat dans le 4ème canton cherche à récolter des informations, Auguste Verola, actuel adjoint au maire et candidat dans le canton organisait mercredi dans l'urgence une réunion publique sur les lieux afin dit-il "de mettre fin aux rumeurs".
A notre grande surprise, Auguste Verola confirme non seulement les craintes de son auditoire en affirmant que la mairie n'a plus aucun moyen légal d'empêcher la vente, mais il rend alors publique une lettre de Jacques Peyrat datant du mois de Novembre adressée à la préfecture. C'est ici que se rejoignent les investigations des uns et les explications des autres : le notaire chargé de la vente du local avait averti la mairie de ses soupçons sur l'association SRCMF avant de s'engager à vendre ce bien à la secte. Plutôt que de faire valoir son droit de préemption, la mairie a toutefois jugé plus judicieux d'avertir le préfet qui a lui même averti les renseignements généraux, lesquels ont confirmé à Jérôme Rivière qu'ils avaient bien été prévenus.
Avec tous ces hommes avertis, le nombre d'électeurs du quartier allait-il doubler ? C'est précisément ce qui inquiète aujourd'hui le représentant de la mairie. Compte tenu de la proche échéance électorale, Auguste Vérola ne manque pas dans cette très sérieuse histoire de secte de transformer la méditation en magie noire : de la prise de conscience du Shri Ram Gate il dénonce le battage médiatique favorisant la récupération politique de l'opposition à la secte par son adversaire. En peu de jours et de nombreux tracts, la prévention de l'implantation de la Shri Ram Chandra Mission dans le canton est en effet devenue la préoccupation majeure de Jérôme Rivière.
Ce dernier s'indigne de plus du silence dans lequel les décisions de la mairie ont été prises. Cette affaire est loin d'être close, la vente local de l'avenue Clemenceau ne serait pas encore définitivement signée mais prévue pour fin février. Si nous ignorons à l'heure actuelle dans quelle mesure l'État souhaite endiguer la prolifération du mouvement sectaire, Auguste Verola n'a en revanche pas caché sa détermination a ses concitoyens : "s'il s'avérait que la Srcm était bien le mouvement Shri Ram Chandra Mission et s'il s'avérait qu'elle s'installait bien dans la rue Clemenceau, la mairie et toutes les autorités compétentes alertées auraient les moyens de l'en empêcher (...) on a empêché le Palais de la Méditerranée de se faire, on pourra bien empêcher un petit local de se faire." Il semblerait donc que la Srcm soient pour l'instant la seule à ne pas être embarrassée, alors qu'elle n'a jamais caché ses "liens" avec la Shri Ram Chandra Mission. La mairie, la préfecture et les RG découvriront-ils que le site Web de la secte s'appelle www.srcm.org ? Sachons toutefois que si la loi est inflexible, celle de la Shri Ram Chandra Mission est de ne point l'être, il est précisé dans ses statuts que "le Président qui est le véritable maître de l'Association exercera ses pouvoirs par le truchement du règlement intérieur, qu'il peut modifier à son gré..."
Sectes sur le Net francophone Sri Ram Chandra |
Home Page Sectes = danger ! |