Actualités sur les sectes en avril 2003
(*) Articles ou documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web
Etats-Unis : Scientologie
Les scientologues portent plainte contre le gouvernement allemand
Le Monde , 1er avril 2003
[Texte intégral]
LOS ANGELES - L'Eglise de scientologie, dont le siège se trouve aux Etats-Unis, a porté plainte contre le gouvernement allemand qu'elle accuse de harcèlement, en affirmant que les services de renseignements allemands font surveiller ses activités religieuses, a indiqué cette église.
La branche allemande de l'Eglise de scientologie a demandé à un tribunal administratif de Cologne d'ordonner au ministère de l'Intérieur de "cesser la surveillance de l'Eglise et de ses paroissiens par les services de renseignements intérieurs", selon un communiqué des scientologues américains publié à Los Angeles (Californie).
La plainte demande également que le tribunal allemand "déclare qu'une telle observation est illégale", selon ce texte. L'Eglise de scientologie avait déjà déposé, en octobre, une plainte contre l'Allemagne devant la commission des droits de l'Homme de l'ONU à Genève, estimant que Berlin viole la liberté d'expression de ses membres.
L'annonce de cette nouvelle plainte intervient alors que le département d'Etat a récemment affirmé dans son rapport annuel sur les droits de l'Homme que les scientologues continuaient à être victimes de discriminations en Allemagne, où l'Eglise compte 8.000 fidèles.
France : Tradition-Famille-Propriété
La médaille miraculeuse de Marie
Charlatans , 1er avril 2003
[Texte intégral]
... des arnaques et des hommes . J'ai testé pour vous ...La médaille miraculeuse de Marie
Voici une nouvelle arnaque envoyée, comme souvent, par courrier à des milliers de personnes dans le but clair et affiché de vous soutirer de l'argent, comme ça, gratuitement, pour pouvoir ensuite en soutirer à d'autres. Agrémenté d'un petit cadeau (sic) : une médaille de pacotille jointe dans le courrier qui ne vaut pas plus que 50 centimes d'euros, gravée à l'image de Marie, la vierge chrétienne, ce courrier d'une rare bétise est envoyé par la "Société française pour la défense de la tradition, de la famille et de la propriété (TFP)", tout un programme ! En fait "Tradition Famille Propriété" est reconnue comme secte d'extrême-droite dans le rapport parlementaire de 1995 , en plus d'avoir piqué le concept de cette " médaille miraculeuse" à une autre association religieuse.
Discours réactionnaire le plus ferme qui soit dont voici le texte, reproduit ci-dessous dans un but informatif et pour éviter à certains, ayant aussi reçu ce courrier, de se faire avoir par un groupe, non affilié à l'église catholique, aux idées les plus obscures :
Cher ami,
Le monde entier sera renversé par des malheurs de toute sorte. On croira tout perdu. Là je serai avec vous !"
Ces paroles d'espoir au milieu de la tragédie, c'est la Sainte Vierge Elle-même qui les adressa à sainte Catherine Labouré, lors des apparitions de la rue du Bac, à Paris.
Vous le voyez, elles prennent, en ce début de XXIE siècle, un accent de terrible actualité.
Mais en Mère aimante, la Sainte Vierge est venue apporter un signe visible de sa protection : la médaille miraculeuse.
Voilà pourquoi - après avoir réfléchi sur le cours des événements j'ai décidé de vous envoyer en cadeau la neuvaine de la médaille miraculeuse accompagnée d'une médaille.
Cette médaille, portée aujourd'hui avec foi et confiance, peut être d'un grand secours dans les jours tourmentés que nous vivons, de la même façon qu'elle a déjà sauvé et protégé bien des gens en d'autres occasions de l'histoire récente, en France même.
Cependant si je vous écris aujourd'hui, c'est non seulement pour avoir le plaisir de vous faire ce cadeau, mais surtout parce que je suis sûr que vous êtes également, comme moi, préoccupé par les événements de ces derniers temps et que vous serez d'accord pour considérer qu'il faut la répandre dans toute la France. Aussi, je vous demande de m'aider à la distribuer.
En 1830, lors des apparitions de la rue du Bac à Paris, la Sainte Vierge a présenté la médaille miraculeuse à Ste Catherine Labouré : "Toutes les personnes qui la porteront recevront de grandes grâces en la portant au cou. Les grâces seront abondantes pour les personnes qui la porteront avec confiance".
Retenez bien cette phrase : "toutes les personnes qui la porteront "recevront de grandes grâces". Elle ne dit pas que "certains" recevront des grâces, mais affirme au contraire que "toutes les personnes" en recevront. Elle dit aussi que "les grâces seront abondantes".
A la mort de Ste Catherine Labouré en 1876, le tirage mondial de cette médaille dépassait déjà le milliard d'exemplaires. D'innombrables conversions, guérisons, protections extraordinaires lui confèrent très vite sa renommée de "médaille miraculeuse".
Vous aussi, vous avez sûrement besoin de grandes grâces : qui n'en a pas besoin ?
Mais avez-vous pensé au grand nombre de personnes, en France aujourd'hui, qui ne connaissent pas et ne portent pas la médaille miraculeuse ?
-- Avez-vous pensé combien d'âmes sont guettées par le désespoir, et auraient bien besoin de cette aide puissante ?
Et si, au contraire, tout le monde en France se mettait à la porter avec confiance et dévotion ? -- Alors, ce serait notre pays tout entier qui recevrait de grandes grâces.
Vous et moi n'avons-nous pas l'obligation de faire quelque chose de concret pour répandre encore plus la médaille de la Sainte Vierge ? Ah oui ! notre pauvre pays a vraiment besoin de la Sainte Vierge.
-- Face à l'incertitude grandissante dans laquelle est plongée notre société, n'avons-nous pas besoin - tous - d'un signe visible et efficace de la protection d'en-Haut ?
-- Combien de familles déchirées, d'âmes livrées au désespoir pourraient retrouver la paix si elles se plaçaient sous la protection efficace promise par la Sainte Vierge Elle-même ?
-- Alors qu'augmentent de jour en jour le satanisme et son influence dans la littérature pour enfants, est-ce que les petits portent une médaille miraculeuse ?
-- Aujourd'hui où le suicide, la drogue et la pornographie font des ravages chez les jeunes, combien de familles, d'adolescents, ne connaissent pas la promesse de Marie pour tous ceux qui portent sa médaille ?
Vous le savez comme moi, porter et diffuser la médaille miraculeuse, c'est se mettre sous la protection de la Très Sainte Vierge. C'est se placer sous le signe de l'Immaculée et prendre le bon parti face aux troubles croissants du monde moderne.
Parce-que, dans un monde qui s'enfonce dans le chaos seule la Providence peut donner à l'homme contemporain la protection dont chacun de nous sent l'urgente nécessité ...
j'ai pensé à vous envoyer la médaille miraculeuse et sa neuvaine, et je vous demande instamment de m'aider à les diffuser le plus largement possible en France, en vous joignant à tous les amis et donateurs de la TFP, à travers la campagne "La France a besoin de la Sainte Vierge".
C'est vous, par votre soutien, par votre don, qui allez faire ce travail d'apostolat marial. Diffuser la médaille miraculeuse est probablement une des meilleures façons de rapprocher beaucoup d'âmes de Dieu, dans ces temps angoissants.
Au moyen de la médaille miraculeuse que vous allez m'aider à diffuser, la Sainte Vierge opère d'étonnantes conversions ; au moyen de cette dévotion, Elle protège et accorde des grâces extraordinaires.
Déjà, grâce à la mobilisation de milliers de personnes, depuis le début de cette campagne, en octobre 2001, il a été possible de diffuser gratuitement plus d'un demi million de médailles, suscitant l'intérêt et le dévouement d'un grand nombre.
C'est un résultat encourageant mais je vous propose d'en distribuer bien plus. Ensemble, diffusons la Médaille de la Sainte Vierge.
Oui, avec votre aide, ce sont 100.000 neuvaines et médailles miraculeuses supplémentaires gue je souhaite envoyer dans les prochains mois, à des personnes qui sont susceptibles d'en être touchées.
Avec l'aide de chacun, il faut réellement que nous distribuions la neuvaine et la médaille dans toute la France : dans les familles, dans les prisons, les hôpitaux, il faut la donner aux enfants, aux jeunes, aux adultes et aux vieillards, et même directement sur les places si nécessaire.
Pour gue vous m'aidiez dans cet apostolat marial, je vous demande simplement si vous pouvez participer à la diffusion de la médaille miraculeuse en France en m'envoyant un don de 20 Euros, 30 Euros, ou toute autre valeur de votre choix ?
C'est votre don qui permettra à cette campagne d'aller de l'avant. Mais je ne veux pas m'arrêter à ces 100.000 exemplaires au cours des prochains mois. Avec votre soutien, je souhaite mettre la médaille miraculeuse à la portée du plus grand nombre de personnes en France.
Vous-même pouvez en faire l'expérience : demandez-moi d'autres neuvaines avec sa médaille à distribuer autour de vous et vous verrez par vous-même le regard brillant de joie et de reconnaissance de ceux gui la reçoivent, et vous verrez les merveilles que Marie fait pour ceux qui la prient avec confiance.
Voilà pourquoi je me permets d'insister et vous demande, si vous le pouvez, de soutenir cette campagne en faisant votre possible pour m'envoyer un don de 20 Euros ou même de 30 Euros.
D'avance, je vous en remercie chaleureusement. Ensemble, agissons sous la protection de la Sainte Vierge.Benoît Bemelmans Président
P.S : je vous recommande, pour les raisons exposées dans la lettre de porter dès maintenant la médaille miraculeuse qui accompagne la neuvaine.
Dans un monde qui s'enfonce dans le chaos, seule la Providence peut donner à l'homme contemporain la protection dont chacun de nous sent l'urgente nécessité. Voilà pourquoi je vous demande instamment de m'aider à diffuser la médaille miraculeuse et sa neuvaine le plus largement possible. Merci, si possible, d'envoyer un don de 20 Euros ou de 30 Euros.
Belgique : Scientologie
Scientologie: la secte aussi inculpée
La Libre Belgique , 1er avril 2003 par Roland Planchar
[Texte intégral]
On sait que le juge d'instruction Jean-Claus Van espen a inculpé 9 personnes dans le dossier de la secte de scientologie, selon les cas pour escroquerie, appartenance à une organisation criminelle, exercice illégal de la médecine et de la pharmacie ainsi que violation de la loi sur la vie privée. En vérité, 10 «personnes» ont été inculpées, car la secte l'a été en tant que personne morale, via son asbl (escroquerie et violation de la vie privée).
France : Office Culturel de Cluny (OCC)
Inauguration d'une "Maison du visiteur"
La Croix , 2 avril 2003 par Isabelle Debelleix et Claire Lesecretain.
[Texte intégral]
L'association " Présence à Vézelay " vient d'inaugurer une " Maison du visiteur " pour préparer tous les publics à la visite de la célèbre basilique romane
Le patrimoine est un " tremplin pour l'avenir". Cette conviction porte, depuis plus de 10 ans, l'association "Présence à Vézelay", lancée par l'Office Culturel de Cluny. Cette association, sans être soutenue par le diocèse de Sens-Auxerre (Yonne), ni par la municipalité de Vézelay, a fédéré des énergies locales pour donner naissance à une "Maison du visiteur".
Située au coeur du village et inaugurée le 25 mars dernier, celle-ci veut être un lieu de méditation et d'échanges pour tous les publics qui montent vers la célèbre basilique romane, Sainte Marie Madeleine (XII° siècle) classée au patrimoine mondial par l'UNESCO, et qui voit défiler chaque année quelque 800 000 pélerins et touristes.Il s'agit de leur proposer non pas tant un enseignement théologique, ni une approche technique, mais une initation esthétique.
Celui qui franchit les portes de cette maison est accueilli par un guide-animateur qui, à l'aide de supports scénographiques (diaporama, maquette, reproduction de chapiteaux) l'introduit au monde roman de Vézelay et lui donne quelques clés de lecture essentielles." cette initiation est une autre démarche que celle d'accueillir un groupe constitué dans la basilique" assure frère Patrick, qui, en tant que memebre des fraternités monastiques de Jérusalem, assure les visites et l'animation liturgique de la basilique de Vézelay depuis une dizaine d'années. Frère Patrick ne craint donc pas la "concurrence".
Le partimoine témoigne de la dignité d'un peuple
De leur côté, les quatre guides - qui sont membres de l'office culturel de Cluny - font le pari que la découverte d'un tel patrimoine suscitera "un réveil de la conscience et des changements d'attitude" C'est ce qu'avance leur "Charte du patrimoine", en cours de rédaction : Là se situe l'essentiel pour l'association "présence à Vézelay" : s'ouvrir à l'art roman, savoir regarder, écouter... pour se réconcilier avec ce qui semble, en apparence si lointain.
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Commentaire : J'attire l'attention sur le classement de l'Office Culturel de Cluny dans la liste des sectes par le rapport parlementaire de décembre 1995 - Mathieu Ph Cossu
France : Sectes
Pas de trêve dans la lutte contre les sectes
Le Figaro, 4 avril 2003, par Astrid de Larminat
[Texte intégral]
Pas de répit pour les sectes. Le gouvernement n'entend pas baisser la garde contrairement à ce qu'avait pu laisser croire la nouvelle dénomination de la mission créée en novembre dernier la Miviludes qui oriente la lutte sur les «dérives sectaires» et non plus sur les sectes en tant que groupes religieux.
Le discours de Pierre Steinmetz, directeur de cabinet du premier ministre, lors de la première réunion, hier, du Conseil d'orientation de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, en témoigne : «Le premier ministre a souhaité que la tâche entreprise depuis des années sous l'impulsion de plusieurs parlementaires (...) soit poursuivie et si possible développée.»
Le représentant du premier ministre a même affirmé que les pouvoirs publics ne devaient pas se contenter de «sanctionner les atteintes aux libertés, mais aussi d'identifier et de dénoncer les comportements qui, en amont de la violation d'une liberté, en menacent l'exercice». Une phrase qui risque de faire grincer des dents les responsables des grandes religions et les sociologues du fait religieux, qui considèrent la lutte contre les sectes comme une atteinte à la liberté de croire.
Il importe en revanche, pour le gouvernement, de nuancer le travail de la Miviludes, en distinguant «le fait religieux et le fait sectaire (...) les pratiques nouvelles, non conventionnelles, des dérives véritablement sectaires», poursuit Pierre Steinmetz. Une façon d'apaiser le débat...
Cette dernière préoccupation se retrouve dans le programme de travail du Conseil d'orientation troisième pilier de la Miviludes à côté de la mission permanente et du comité exécutif de pilotage. Ce conseil est composé de parlementaires, d'associations de défense des victimes, d'associations familiales et de personnalités qualifiées. Les responsables religieux n'en font pas partie, mais seront auditionnés. Quatre groupes de travail vont être mis en place. Le premier devra fonder intellectuellement la légitimité de l'État à intervenir pour protéger les personnes contre les abus des sectes.
Le deuxième réfléchira à la façon de légitimer la position de la France face aux sectes vis-à-vis de l'opinion internationale. À cet égard, Pierre Steinmetz a affirmé que «la patrie des droits de l'homme, qui pratique depuis un siècle une laïcité respectueuse des religions, n'a aucune leçon à recevoir de quiconque». Une allusion aux critiques américaines, qui accusent la France de mener un combat liberticide.
Troisième axe de travail, la prévention et la protection des mineurs, priorité du président de la Miviludes, Jean-Louis Langlais. Enfin, un groupe d'étude s'interrogera sur les raisons du succès des sectes.
Par ailleurs, la Miviludes a mis en place une table ronde sur l'aide aux victimes qui devrait déboucher sur l'ouverture de centres spécialisés.
Parallèlement aux travaux de la Miviludes, des parlementaires ont demandé la création de commissions d'enquête dans le domaine de la santé et de la formation professionnelle, deux secteurs où les sectes avancent masquées.
France : Sectes
La nouvelle Mission contre les sectes s'organise
La Croix, 4 avril 2003, par Marianne Gomez
[Texte intégral]
Six mois après sa création, la Miviludes, nouvel organisme de lutte contre les sectes, entre dans sa phase opérationnelle. Elle va d'abord réfléchir à la notion de laïcité et à la prévention auprès des mineurs.
Le nouvel organisme chargé de la lutte contre les sectes est maintenant totalement opérationnel. La Miviludes, mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, a en effet installé hier, à Matignon, son conseil d'orientation.
Cette instance de réflexion, sorte de "cerveau " du dispositif, sera chargée de produire des travaux sur le phénomène sectaire et de guider l'action des pouvoirs publics, au besoin en suggérant des mesures législatives.
Signe du changement souhaité par le gouvernement: le nouveau conseil d'orientation - la Mils, l'ancienne mission, en avait déjà un - est plus étoffé et plus varié que le précédent. Il compte désormais 30 membres de diverses obédiences. On y trouve des parlementaires et des élus locaux, des personnalités qualifiées - parmi lesquelles un avocat, un directeur d'entreprise, un doyen d'université, un représentant de l'ordre des médecins, un anthropologue, un historien des religions, un conseiller d'État ou encore un psychiatre -, et plusieurs associations: celles qui luttent contre les sectes, bien sûr, mais aussi des associations de parents d'élèves du secteur public et privé et l'Union nationale des associations familiales (Unaf). C'est à dessein que les religions n'y sont pas représentées, " pour bien montrer que, dans notre esprit, secte et religion sont différentes ", insiste le président de la Miviludes, Jean-Louis Langlais. Mais, bien entendu, " les représentants des religions seront auditionnés par la Miviludes aussi souvent que souhaitable ", s'empresse-t-il d'ajouter.
L'une des tâches, et non des moindres, qui attend la France aujourd'hui est précisément de persuader certains pays, Etats-Unis en tête, que son combat contre les agissements sectaires n'a rien à voir avec une quelconque volonté d'attenter aux libertés religieuses. Le conseil d'orientation aura ainsi pour mission, entre autres, de développer la coopération internationale, notamment pour défendre la position française au-delà des frontières.
Dans le même ordre d'idées, il se voit confier un chantier délicat et ambitieux : celui de monter un séminaire universitaire d'un an sur le thème " sectes et laïcité ", à raison d'une séance tous les quinze jours. Il s'agit d'essayer de dégager les grandes lignes qui permettraient de distinguer très clairement le fait religieux du fait sectaire.Sectes et nouveaux mouvements religieux, nuance controversée
Cela nécessite de crever un vieil abcès en mettant sur la place publique l'affrontement, parfois violent, qui oppose certains sociologues des religions aux acteurs de la lutte contre les sectes.
Ces sociologues considèrent qu'il n'y a que des nouveaux mouvements religieux (NMR), et qu'il faut cesser de parler de sectes, explique Anne Fournier, chargée de mission à la Miviludes. "Notre idée est de dépasser ce positionnement pour montrer que les deux existent. Pour cela, il faut affiner les concepts en faisant intervenir tous ceux qui connaissent la question : sociologues, représentants des religions, juristes, politologues, psychiatres... " Avec l'espoir, au final, de dégager une position française en la matière.
L'autre thème, soumis à la réflexion du conseil, est celui du succès des sectes: pourquoi l'irrationnel, la pensée magique, se développent-ils de pair avec la pensée scientifique? Pourquoi la quête de spiritualité s'accompagne-t-elle d'un déclin des pratiques religieuses instituées?...
Enfin, de façon plus concrète, le conseil devra imaginer les moyens d'améliorer la prévention et la protection des mineurs. Une table ronde sur l'aide aux victimes a d'ores et déjà été mise en place et les pouvoirs publics envisagent d'agréer quatre structures comparables au centre Georges-Devereux qui, à Bobigny, s'est spécialisé dans l'accueil des sortants de sectes. Sur chacun de ces thèmes, des groupes de travail vont maintenant être constitués. Le conseil d'orientation va procéder à des auditions. Et à la fin de l'année, la Miviludes, nourrie de tous ces travaux, rendra son premier rapport annuel.
Conseil de l'Europe : Scientologie
La scientologie a des émules au Conseil de l'Europe
Le Parisien , 7 avril 2003 par Eric Giacometti
[Texte intégral]
L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe est-elle noyautée par l'Eglise de scientologie ? C'est ce que laissent entendre des mises en garde récentes du comité des ministres du Conseil et d'un groupe d'élus, conduit par Claude Evin.
Du jamais vu au sein de la prestigieuse institution. En ligne de mire, deux opérations menées par des parlementaires de plusieurs pays pour faire la promotion de la scientologie.
La première affaire remonte au 29 mai 2002. L'assemblée adopte alors la recommandation 1562 sur « le traitement et le diagnostic des enfants hypertendus ». Un sujet en apparence banal, si ce n'est que le texte rappelle des doctrines de la scientologie, très en pointe dans le combat contre la psychiatrie.
Des élus (groupe Pompidou) alertent alors les instances du Conseil. Et le 31 mars dernier, un texte virulent est adopté : « Le comité des ministres partage l'avis du groupe Pompidou que certains des points de la recommandation (...) sont dangereusement proches de certaines théories bien connues de l'Eglise de scientologie (...) et que si elles étaient appliquées, elles mettraient en grave danger la santé des enfants. »
Un programme antidrogue sur la sellette La deuxième affaire remonte au 30 janvier dernier. Vingt-trois représentants de l'Europe élargie (Croatie, Turquie, Slovaquie, etc.) et de l'Union (Espagne, Pays-Bas) font enregistrer un document vantant les mérites de Narconon, le plan antidrogue de la scientologie :
« Depuis trente ans, Narconon sauve des vies humaines en Europe, il sauve des toxicomanes grâce au procédé de L. Ron Hubbard, pour se libérer de l'emprise de la drogue. » C'est la première fois que des élus européens tressent officiellement des lauriers au fondateur de la multinationale spirituelle. Les signataires veulent que le Conseil se joigne à eux pour encourager « un avenir sans drogue pour nos enfants ». Cette nouvelle campagne a été lancée par la scientologie « de l'Espagne à la Russie et de l'Italie à la Suède et la majeure partie des états membres du Conseil de l'Europe », le tout pour « créer un environnement sûr pour nos enfants ».Cette fois, le Français Claude Evin et neuf autres élus sonnent l'alerte et publient une déclaration écrite qualifiant d'« inquiétant » le soutien des parlementaires à la secte. « La scientologie a établi des relations dans les anciens pays de l'Est et instrumentalise certains élus, on peut se demander jusqu'où va cette influence », commente un observateur du dossier. En France, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires suit l'affaire avec « grand intérêt ».
Documents en référence :
- Un avenir sans drogue pour les enfants de l'Europe
- Conditions d'une véritable prise en charge des enfants et des jeunes drogués par des professionnels bénéficiant d'une formation adéquate
- Contrôler le diagnostic et le traitement des enfants hyperactifs en Europe
Conseil de l'Europe : Scientologie
Le Conseil de l'Europe s'inquiète de l'influence de la scientologie en son sein
AFP, 8 avril 2003
[Texte intégral]
Strasbourg, 8 avr (AFP) - Le Comité des ministres ainsi que plusieurs parlementaires du Conseil de l'Europe ont exprimé leur préoccupation face à une campagne de promotion de l'Eglise de la scientologie menée par certains élus au sein de l'institution paneuropéenne, a-t-on appris mardi auprès du Conseil.
Dans une déclaration datant du 30 janvier, 23 parlementaires de différentes tendances politiques avaient en effet vanté les mérites d'une méthode de désintoxication baptisée Narconon, inventée par le fondateur de l'Eglise de scientologie Ron Hubbard.
Cette déclaration, signée notamment par des élus turcs, croates, slovaques et espagnols, a été condamnée le 2 avril par un autre groupe de parlementaires, dont le socialiste français Claude Evin, soulignant que cette méthode "fait de ses utilisateurs des proies faciles, plus sensibles à la manipulation mentale".
De son côté, le Comité des ministres a réagi le 26 mars dernier à une recommandation adoptée l'an passé par l'Assemblée parlementaire sur le "diagnostic et le traitement des enfants hyperactifs en Europe", et dont plusieurs points "sont dangereusement proches de certaines théories bien connues que l'Eglise de scientologie prône depuis un certain temps".
En réaction à cette campagne de promotion, un groupe de parlementaires vient de préparer un projet de résolution visant à interdire dans les déclarations écrites toute "propagande à des fins commerciales ou en faveur de personnes ou d'associations", a indiqué le Conseil de l'Europe.
Japon : Aum
Le nouveau leader de la secte Aum à Moscou ...
AFP, 8 avril 2003
[Texte intégral]
TOKYO - Le nouveau leader de la secte Aum, rebaptisée Aleph depuis fin 2000, a quitté le Japon jeudi pour la Russie afin de vérifier la loyauté des adeptes locaux avant le réquisitoire du parquet contre le gourou emprisonné Shoko Asahara, a-t-on appris de sources informées.
Fumihiro Joyu, 40 ans, qui avait nié pendant des semaines à la télévision toute responsabilité d'Aum après le tragique attentat de 1995 dans le métro de Tokyo, est parti à bord d'un avion Aeroflot, a indiqué une source chargée de la sécurité publique, sous couvert de l'anonymat. Il devrait séjourner une semaine à Moscou et ce sera son premier voyage à l'étranger depuis sa sortie de prison en décembre 1999 après une peine de trois ans de prison pour parjure. "Nous présumons qu'il va essayer de resserrer les boulons auprès des adeptes là-bas (pour les empêcher de quitter la secte) alors que le parquet devrait bientôt faire son réquisitoire contre Asahara", a dit cette source.
Après sept ans de procès, l'accusation demandera probablement la peine capitale pour Asahara, 48 ans. Joyu "a besoin de faire en sorte que les adeptes ne soient pas secoués" sinon ils pourraient quitter la secte, a estimé la même source.
Selon les autorités japonaises, il y aurait encore 300 adeptes d'Aum en Russie, pays dans lequel Joyu se trouvait pour diriger la branche de Moscou lors de l'attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo (12 morts, milliers de blessés). La secte ne reconnaît officiellement plus Asahara comme son leader et s'est rebaptisée Aleph. "Je veux expliquer (la nouvelle situation) aux anciens adeptes et orienter les choses dans la bonne direction", a déclaré Joyu, à la presse, depuis l'aéroport.
Joyu qualifiait autrefois Asahara de "messie" mais depuis sa sortie de prison, il affirme avoir perdu la foi en son gourou parce que ses prophéties ne se sont pas réalisées.
Asahara s'est toujours défendu d'avoir commandité l'attaque de Tokyo et un autre attentat mortel au gaz sarin à Matsumoto (centre) en dépit de témoignages de disciples affirmant le contraire.
Conseil de l'Europe : Actualités diverses
Majorité au PE pour interdire le clonage, y compris thérapeutique
AFP, 8 avril 2003
[Texte intégral]
STRASBOURG - Une majorité de députés du Parlement européen (PE) s'est prononcée jeudi à Strasbourg en faveur d'une interdiction du clonage, y compris à des fins thérapeutiques.
Les députés ont approuvé à une courte majorité (234 voix pour, 217 contre et quatre abstentions) un texte interdisant non seulement le "clonage humain à but reproductif", mais également "les activités de recherche visant à créer des embryons humains aux seules fins de recherche ou pour la fourniture de cellules souches, y compris par le transfert de noyaux de cellules somatiques". Le PE entend ainsi "rejeter tout technique qui consisterait à utiliser l'être humain comme un matériau, y compris au stade embryonnaire", selon un amendement ajouté par les parlementaires à un projet de directive (loi) européenne sur "le don, la transformation et le stockage des tissus et cellules humains".
Le texte, adopté en première lecture, doit maintenant revenir devant les ministres des Quinze, qui pourront l'amender. Il sera alors soumis en deuxième lecture au PE qui devra cette fois l'approuver par une majorité absolue de ses membres, soit 314 voix. Un tel résultat paraît improbable au vu de la courte majorité qui s'est dégagée jeudi. Une autre disposition du texte, qui prévoyait d'interdire toute recherche sur les embryons "surnuméraires" (conçus in vitro dans le cadre d'une assistance médicale à la procréation, mais voués à la destruction faute de projet parental), a été rejetée d'extrême justesse par les eurodéputés: l'amendement a recueilli 232 voix pour, 232 contre et 11 abstentions.
En cas d'égalité parfaite, le règlement du Parlement prévoit le rejet du texte.
Une trentaine de pays ont interdit le clonage humain. Ceux qui l'ont autorisé, notamment la Grande-Bretagne, l'ont fait uniquement pour le clonage à des fins thérapeutiques, en l'interdisant comme méthode de reproduction.
Canada : Ecoovie
Sept mineurs retirés des mains de l'ex gourou Jos Maltais
Le journal de Montréal 11 avril 2003 par Denis Lalonde.
[Texte intégral]
Sept enfants de diverses origines dont deux fillettes faisant l'objet d'un mandat de recherche international, ont été trouvés au domicile de l'ex gourou Jos Maltais, à Sainte Anne des plaines, lundi dernier.
Les sept enfants, âgés de un mois à quatorze ans ont tous été pris en charge par la Direction de la Protection de la Jeunesse pour des raisons de sécurité.
Les deux fillettes visées par le mandat sont âgées de huit et dix ans. Elles auraient été enlevées par leur mère, d'origine française.
Pour le moment la DPJ tente d'établir les circonstances entourant l'arrivée de tous ces enfants chez Maltais.
"Il faudra aussi évaluer les conditions dans lesquelles ils vivaient, leur niveau d'éducation et leur développement" affirme Jean Lortie, de la DPJ des Laurentides. "Si, en faisant notre enquête, nous arrivons à la conclusion que un ou des enfants ont été victimes d'actes criminels, des accusations seront portées, mais il est encore beaucoup trop tôt pour tirer de telles conclusions", explique-t-il.
Selon Info-Secte, l'homme, né à East Angus en Estrie, se fait passer pour un micmac. Il a eu jusqu'à vingt fausses identités. Il a été le gourou d'une secte dissoute en 1994. Ses activités sectaires lui ont valu une expulsion dans plusieurs pays d'Europe. Deux ans après avoir été chassé de Belgique, il a été condamné , en 1991, à trois ans de prison dans ce pays, notamment pour usage de faux, escroquerie et abus de confiance.
France : Scientologie
Angers : La mairie s'inquiète des sectes
La Nouvelle République, 11 avril 2003
[Texte intégral]
Le maire d'Angers écrit au préfet au sujet de la présence de plus en plus active de sectes dans la ville, notamment la scientologie. Un arrêté municipal a été pris pour limiter la propagande sur les marchés.
En un seul week-end, à Angers, presque 300 assists ont été administrés. Une femme qui était stressée et courbaturée s'est sentie légère après dix minutes et est repartie avec le sourire. Un homme qui souffrait d'un mal de dents a été surpris de constater qu'après quelques minutes seulement de ce procédé, son mal de dents avait totalement disparu Extrait du journal « Éthique et Liberté », de la Scientologie, qui a pignon sur rue en ville, dans le quartier des halles.
Depuis un certain temps, des bénévoles « scientologues » proposent aux passants sur les marchés des massages et des séances de décontraction.
Anodin ? Pas pour Jean-Claude Antonini, maire d'Angers, qui vient d'écrire au préfet pour s'inquiéter d'une présence de plus en plus active dans la ville de la scientologie, ainsi que d'autres organisations comme les Raéliens qui ont procédé récemment à une campagne d'affichage.« Basée à Avrillé, signale le maire d'Angers, l'association départementale de la scientologie a clairement fait connaître son projet d'augmenter son audience par diverses opérations de promotion sur la ville d'Angers. » Le mois dernier, la mairie a refusé l'attribution de la place Leclerc, sur laquelle les représentants de la scientologie envisageaient d'installer un chapiteau, pendant deux semaines. De la même manière, leur demande d'attribution d'une salle municipale pour une exposition sur leurs activités, n'a pas abouti.
Mise en garde
Depuis le 1er avril, les scientologues sont titulaires d'un bail commercial précaire, dans un local des Halles de la République et, signale la mairie, « des réactions d'inquiétude des habitants et des riverains se sont multipliées ». Jean-Claude Antonini, conscient du flou, voire de l'absence de bases légales pour s'opposer à une telle activité, a néanmoins fait apporter des modifications aux règlements des marchés de plein air pour décourager les pratiques des bénévoles « masseurs » et « relaxeurs » issus de la scientologie : « Ces pratiques (NDLR : les massages, palpations, apposition des mains, hypnose), par leur caractère public, sont en effet susceptibles de troubler le bon déroulement des marchés, de heurter la morale publique et, par conséquent de troubler l'ordre public. »
De même, la mairie rappelle l'interdiction aux commerçants de mettre en vente, « dès lors qu'ils sont susceptibles de porter atteinte à l'ordre public ou aux bonnes murs, des écrits, brochures, dessins, publications, livres, photographies, films et d'une manière générale tout document sonore, visuel ou audiovisuel, sur quelque support et technologie que ce soit. »
Les rondes de la police municipale ont été renforcées aux abords du centre commercial des Halles. « Mais ces mesures sont limitées, précise le maire d'Angers, sachant qu'en l'espèce, il s'agit d'un lieu privé et que le titre d'occupation a été établi en bonne et due forme. » Ce qui n'empêche pas la mairie de mettre les Angevins en garde : « Les sectes s'adressent à un public fragilisé, en particulier des jeunes qu'on appâte aisément avec des messages simplistes comme : non à la drogue, oui au bonheur. J'attire l'attention des parents sur le risque de voir leurs enfants s'engager dans un processus sectaire. »
France : Scientologie
Angers: Interdiction de massages publics, l'Eglise de Scientologie visée
AFP, 11 avril 2003
[Texte intégral]
Le maire d'Angers a pris un arrêté municipal interdisant sur la voie publique les massages, palpations, appositions de mains et hypnoses, face à "un activisme renouvelé de l'Eglise de Scientologie" en Maine-et-Loire, a-t-on appris vendredi auprès de la mairie.
Dans une lettre adressée le 8 avril au préfet du département, le maire Jean-Claude Antonini (PS) évoque "une série de faits préoccupants qui témoignent d'une activisme renouvelé de l'Eglise de Scientologie".
"Les Scientologues mènent une opération d'envergure sur les marchés de la ville, promouvant leurs publications, leurs actions et proposant des "massages relaxants" au public", ajoute-t-il.Face à plusieurs plaintes de riverains, commerçants et habitants, et d'enseignants, le maire explique qu'il a "passé consigne pour que le règlement municipal de voirie comporte désormais des clauses de nature à décourager ou limiter certaines pratiques".
Le maire a ainsi modifié par arrêté les règlements des marchés de plein air, interdisant aux démonstrateurs "massages, palpations, appositions de mains, hypnoses, pratiques (...) susceptibles de troubles à l'ordre public".
"L'association départementale de la Scientologie a clairement fait connaître son projet d'augmenter son audience par diverse opérations de promotions sur la ville d'Angers", justifie le maire, qui a renforcé les passages de la police municipale près des Halles.
Le mois dernier, il avait déjà refusé à la Scientologie l'installation d'un chapiteau sur une place de la ville et la location d'une salle.
Dénonçant les dérives du maire, L'Eglise de scientologie a annoncé dans un communiqué son intention de poursuivre le maire pour discrimination et abus de pouvoir, évoquant "une campagne de discrimination à la chinoise".
Japon : Aum
L'ex-Aum pourrait "commettre des massacres", selon la ministre de la Justice
AFP, 11 avril 2003
[Texte intégral]
TOKYO - Le Japon a averti vendredi que la secte Aum Vérité Suprême qui s'est rebaptisée Aleph depuis fin 2000 et fut responsable de l'attaque mortelle au gaz sarin à Tokyo en 1995, doit continuer à être surveillée par les autorités car elle pourrait commettre des massacres. "A ce jour, il existe encore un danger qu'ils (les militants) puissent commettre des massacres au hasard", a estimé la ministre Mayumi Moriyama, après avoir présenté au Bureau du gouvernement un rapport rédigé par l'Agence d'investigation sur la sécurité publique.
"Il n'y a pas de changements dans la structure fermée du groupe et sa nature trompeuse. En conséquence, nous devons continuer de surveiller ses activités", a-t-elle déclaré.
Selon l'Agence d'investigation, la secte a encore 1.650 adeptes au Japon et environ 300 en Russie.
La plupart de ces membres considèrent toujours comme leur chef le gourou Shoko Asahara alias Chizuo Matsumoto, qui est en attente du verdict de son procès qui dure depuis sept ans. Il est accusé entre autres d'avoir commandité l'attaque du métro de Tokyo qui fit 12 morts et des milliers de blessés en 1995.
Une première période de surveillance policière de trois ans décidée à l'encontre de la secte a été renouvelée le 1er février pour trois années supplémentaires.
Mme Moriyama s'est exprimée au lendemain du départ pour Moscou du nouveau leader de la secte, Fumihiro Joyu, qui effectuerait ce voyage afin de s'assurer de la loyauté des adeptes locaux, selon une source en charge de la sécurité nationale.
Canada : Ecoovie
Trois jours chez lui
Le journal de Montréal 12 avril 2003
[Texte intégral]
Mario Quesada et sa conjointe, Marie-France, ont vécu trois jours, en janvier, chez l'ex gourou qui en est toujours un selon eux. Il vivait alors avec cinq autres adultes et les cinq enfants . Ils ont confié ce qu'ils ont alors vu au journal afin de mettre la population en garde contre celui qui a failli les recruter en leur faisant croire qu'ils pourraient ouvrir un commerce de produits biologiques, comme il en exploite à divers endroits.
"J'étais épatée, emballée par ce qu'il disait. C'était l'fun de voir quelqu'un penser comme nous, il avait une approche biologique, humaniste", raconte Marie-France.
Mais leur séjour leur a ouvert les yeux. "On a bien pu voir que c'était le gourou qui runnait (ndw:dirigeait ?) tout, qu'ils étaient dépendants de lui, brainwashés(ndw: manipulés ?) dit Marie-France. "Ils doivent lui demander la permission pour tout" indique M.Quesada. "Ce qui m'a mis la puce à l'oreille sont les conditions d'hygiène déplorables et l'attitude irresponsable face à la santé des enfants. Ils avaient une toux très creuse mais personne ne s'en occupait. Ils n'allaient pas à l'école, Jos leur transmettait ses enseignements primordiaux"dit sa conjointe. "Les enfants étaient souvent seuls avec Jos et avaient l'air très déprimés" ajoute-t-elle.
Le couple raconte que chez Jos Maltais, la journée débutait quand ils se réunissaient pour regarder, en silence, le soleil se lever. Ensuite ils écoutaient les enseignements de Maltais pendant une à deux heures et déjeunaient avec des fruits. En après-midi ils faisaient la sieste. Ils prenaient un autre repas quand le soleil se couchait et chantaient ou dansaient avant d'aller au lit.
"Jos parle énormément, il finit par nous charmer. Sur le coup j'étais mèlée (ndw: subjuguée ?). mais il y avait quelque chose qui faisait que je ne me sentais pas bien, pas libre" dit-elle.
France : Sectes
Médecines parallèles : manifestation au Conseil régional de l'ordre à Nantes
AFP, 14 avril 2003
[Texte intégral]
NANTES, - Environ 200 personnes en costume breton ont manifesté lundi devant et à l'intérieur de la cour d'appel administrative de Nantes, lors d'une audience du Conseil régional de l'ordre des médecins qui devait juger deux praticiens adeptes des médecines parallèles, a constaté l'AFP.
Les manifestants, qui se sont ensuite dirigés vers la préfecture de Loire-Atlantique, exigent le classement des poursuites contre les docteurs Gérard Colin et Lysiane Rocher.
Ces deux médecins rennais avaient été radiés à vie en octobre 2000 par le Conseil régional de l'ordre de Bretagne pour "charlatanisme, manipulation mentale et comportement sectaire".
Le Conseil national avait ensuite annulé la sanction et demandé une nouvelle instruction à Nantes. La comparution prévue lundi n'a pu avoir lieu, la juridiction professionnelle ayant rejeté le défenseur du Dr Colin. "Mon seul crime", a déclaré celui-ci à l'AFP, "c'est de pratiquer une médecine naturelle, sans prescription de médicaments ni vaccinations".
Parmi les manifestants présents lundi figuraient de nombreux adhérents d'associations favorables aux "médecines douces" et mettant en avant "le rôle du spirituel dans la santé".
Les manifestants interrogés n'ont pas précisé la raison de leur habillement en costume breton.
France : Actualités diverses
Coaching
Libération, 14 avril 2003, par Ondine Millot
[Texte intégral]
C'est une mode, un mot qui envahit les conversations de bureau, et une réalité assez floue. Le «coaching», à savoir «l'accompagnement de personnes ou d'équipes pour le développement de leurs potentiels et de leurs savoir-faire dans le cadre d'objectifs professionnels» (définition de la Société française de coaching) est, sans conteste, la dernière marotte du management. Mais qui sont les coachs et les coachés ?
De culture psy, sans diplôme spécifique requis, le coach est un intervenant le plus souvent externe à l'entreprise. Il propose des séances de discussion ou d'exercices, de 200 à 2000 euros l'heure, dispensées en groupe ou individuellement. Les coachés sont des cadres, dirigeants ou managers.
Témoignages des deux côtés de l'«expérience».
Sara, 28 ans, cadre
«Je travaille avec dix femmes et un homme, le chef du service. C'est la direction qui, un jour, a décidé de nous payer un coach. Mes collègues et moi étions plutôt contentes. C'est un geste valorisant, ça veut dire : on s'intéresse à vous. On n'avait jamais vraiment eu de problèmes de travail, sauf avec une collègue qui voulait changer de job. Mais on s'est dit : si ça fait plaisir à la direction, on va jouer le jeu. La coach, une femme d'une cinquantaine d'années, élégante, s'est présentée en tant que psychologue. Dès la première séance, elle nous a demandé de définir les qualités d'une équipe idéale. Ensuite, pendant trois mois, elle nous a expliqué ce qu'il fallait faire pour atteindre ces qualités. Des choses incroyables de naïveté. Du type : pour une ambiance cordiale, il faut déjeuner ensemble. Pour éviter les conflits, il faut entourer les critiques de deux compliments : "T'as une belle jupe, mais t'as fait une erreur, mais t'es sympa quand même."
On a décortiqué nos tâches, mais les tâches bêtes, genre mettre des étiquettes sur des documents. On ne parlait jamais des relations entre nous. Les séances duraient quatre heures, une fois par semaine, enfermés tous ensemble. Il y avait un côté assez hypocrite. Personne n'allait dire devant notre chef, par exemple, qu'on trouve qu'il ne bosse pas assez. Au bout d'un moment, elle nous a livré ses conclusions. Le problème était qu'on est des femmes dirigées par un homme. "Les femmes, c'est cyclique, a-t-elle dit, donc ça réagit de manière plus agressive." Elle a pris l'exemple d'une épouse qui voudrait que son mari descende les poubelles, mais qui n'ose pas lui dire et s'énerve. Puis elle a conclu qu'on transposait sur notre chef les problèmes qu'on avait avec notre père. J'étais choquée. Ce coaching n'a servi à rien, sauf à nous faire bien rigoler sur le dos de la psy. Le problème de changement de poste de ma collègue n'a pas été évoqué, il a été réglé plus tard. Ah si, quand même : on nous a repeint notre bureau. On le demandait depuis des mois, la coach nous l'a obtenu. Pour ma boîte, ça fait quand même cher la couche de peinture.»
Le prénom a été modifié.
Odile Dollé, 45 ans, consultante-coach
«Je suis devenue coach pour donner du sens à ma vie. On ne peut pas faire ce métier sans être passé par l'entreprise, ni sans avoir fait un travail sur soi. J'ai d'abord été sportive professionnelle, professeur de danse et monitrice de ski. Ensuite, pendant quinze ans, j'étais chargée de la communication d'un fabricant de mobilier de bureau. Je travaillais sur des projets intéressants, mais je n'avais aucune reconnaissance pour tout ce que je donnais. J'ai initié ma reconversion en 2000. J'avais besoin de progresser, ne plus me référer aux autres, mais au contraire être référent. J'ai entamé une analyse, puis une formation au coaching, dans une école réputée. C'est rapide, 36 jours. Je l'ai étalée sur un an, avec une année supplémentaire pour tout digérer.
J'exerce depuis deux ans et demi et ça me plaît énormément. Le coach est un révélateur. Il n'apporte pas de solutions toutes faites, il aide les gens à trouver du sens. Parfois, ça passe uniquement par la discussion. J'ai coaché un journaliste indépendant qui s'ennuyait dans son travail. Il avait 60 ans, voulait devenir écrivain. On a travaillé sur son projet, puis sur comment démarcher des éditeurs. Aujourd'hui, il écrit des romans historiques. D'autres fois, je fais des exercices. Avec une équipe de managers d'un grand hôtel parisien, on a construit un village en légo. Au débriefing, on a cherché à comprendre pourquoi l'un avait voulu être chef du village, l'autre directeur d'école, comment ils avaient regroupé les maisons... Ils voulaient clarifier leur répartition du pouvoir. Pour ce genre de problème, la métaphore est très utile.
Je ne vis pas que du coaching. A côté, je fais du conseil et de la formation. C'est important de ne pas être dépendant du coaching pour manger. Il faut pouvoir se permettre de refuser des contrats, car ca reste une activité délicate. Vient toujours un moment où on vous demande de faire le sale boulot à la place du patron. Ça ne m'est arrivé qu'une fois. Un directeur voulait que je coache quelqu'un qui faisait du harcèlement sexuel. Le message était clair : il fallait que je le débarrasse de cette personne. J'ai refusé, évidemment».
France : Ordre du Temple Solaire (OTS)
Quand le Temple solaire repérait à Montrond-les-Bains
Le progrès.fr 15 avril 2003
[Texte intégral]
Pour Josette, « leur but était d'obtenir gratuitement ma maison ».
Dix ans après, Josette en éprouve une crainte rétrospective : « Je l'ai échappé belle ! »
C'était au début de l'année 1994. Elle était âgée de 60 ans et vivait seule dans une grande villa à Montrond-les-Bains, ses enfants n'étant pas dans la région : « J'avais décidé de vendre et les agences immobilières avaient placé des annonces dans les hebdomadaires nationaux. J'ai reçu la visite de trois hommes, très intéressés. Ils se présentaient comme des hommes d'affaires savoyards qui souhaitaient en faire un lieu de réception dans la région pour des clients potentiels.La proximité de l'aéroport d'Andrezieux-Bouthéon et du casino constituaient à leurs yeux des atouts non négligeables. Ils sont venus à trois reprises, ne discutaient pas le prix et au cours de notre dernière entrevue, ils m'ont proposé de me déplacer en Suisse pour régler les derniers points avec leur notaire, m'invitant à une grande réception où je pourrais rencontrer des gens très intéressants. Ils voulaient même venir me chercher pour m'y emmener. »
A l'époque, Josette a refusé. Elle ne voyait aucune raison d'aller faire ce périple. Devant son refus, les acheteurs sont devenus plus agressifs, voire insultants et menaçants au téléphone : « Je ne me suis pas affolée pour autant mais j'ai préféré vendre la villa à des connaissances. »Quelques mois plus tard, en octobre, la sexagénaire a compris dans quel piège elle avait failli tomber : « Lorsque j'ai vu à la télévision et dans la presse, l'affaire du massacre du Temple solaire, j'ai immédiatement reconnu les hommes qui voulaient acheter ma maison : le docteur Luc Jouret, Joseph Di Mambro, les deux gourous emportés dans le suicide collectif. »
Le troisième, je l'ai reconnu plus tard. C'était le chef d'orchestre, Michel Tabachnik. J'ai reconnu aussi rétrospectivement leur sigle sur des photographies parues dans la presse. Je l'avais vu sur l'agenda de Di Mambro lorsqu'on avait pris rendez-vous. »
La gendarmerie alertée
En juillet 1995, Josette a déménagé. Deux mois plus tard, des voisins l'ont avertie qu'un homme avait pris des photos de sa nouvelle maison : « Je me suis dit : ils m'ont retrouvé et j'ai pris peur au point d'aller à la gendarmerie pour demander une surveillance et une protection ».
Des conseils de prudence et de vigilance lui ont été prodigués : « Je pense que c'était difficile à croire et c'est d'ailleurs pour cela que je n'avais rien dit auparavant. » Aujourd'hui, rétrospectivement, Josette en a encore froid dans le dos : « J'aurais pu faire partie du massacre. A mon avis, leur seul but, en essayant de m'embrigader, était d'obtenir gratuitement ma maison. »
Mexique : Actualités diverses
Inquisition
Le Soir, 15 avril 2003
[Texte intégral]
MEXIQUE - Un « sorcier » brûlé vif
Un indien du Chiapas, dans le sud-est du Mexique, a été lynché puis brûlé vif pour sorcellerie par des villageois.
L'indigène tzotzil, Domingo Xilon, avait refusé de quitter son village de San Juan Chamula comme le réclamaient ses voisins qui condamnaient ses pratiques de sorcellerie. En fait, il était connu dans le secteur pour être plutôt un «guérisseur traditionnel».
La municipalité de San Juan Chamula est, depuis une dizaine d'années, le théâtre de nombreux conflits religieux. L'an dernier, des habitants catholiques du village avaient mis le feu à quatre demeures de familles évangélistes et quelques mois plus tard, quatre indiens, également accusés de sorcellerie, avaient été assassinés Les catholiques du secteur avaient aussi brûlé un temple presbytérien. (AFP)
France : Témoins de Jéhovah
Ils s'inquiètent pour leurs proches
Le progrès.fr 15 avril 2003
[Texte intégral]
[.....]
Témoignage : Ma cousins était veuve. C'était une proie facile. Le plus triste est qu'elle en est morts à 76 ans car elle a refusé la médecine classique au profit de médecins parallèles qu'elle rencontrait dans des hôtels. Hospitalisée pour un oedème, elle avait signé uns décharge, refusant toute piqûre ou transfusion.
Et non seulemenl, elle payait un impôt de 200 francs (30 euros environ) par mois aux Témoins de Jéhovah, mais elle essayait aussi de nous ensorceler. On devrait interdire ces salles du royaume (lieu de culte) qui sont un véritable lavage de cerveau. "Et encore : Une personne de mon entourage familial fait partis des Témoins de Jéhovah, Elle y est depuis 1986, année du décès de sa maman. Elle n'avait que 12 ans. Elle a aujourd'hui 29 ans, a été baptisés Témoin et n'a aucune envie d'en sortir.
Pourtant. les règles sont strictes nourrir le r gourou ". (expression donnée au groupement par les anciens adeptes) 70 suros par mois, aller au rassemblement du royaume tous les week-ends, ne pas se faire transfuser, ne pas fêter les anniversaires, s'éloigner de sa famille. De plus. quand des gens sont dans la peine ou la détresse, inondations du Midi par exemple. sous couvert de solidarité, ils en profitent pour recruter.
France : Sectes
Ça n'arrive pas qu'aux autres
Le progrès.fr 15 avril 2003
[Texte intégral]
Parents stéphanois d'un jeune homme qui s'est donné la mort après avoir participé à des séminaires de développement personnel, ils témoignent pour tenter de prévenir d'autres tragédies.
Ils avaient un fils de 22 ans. étudiant en maîtrise. Celait il y a cinq ans et aujourd'hui, ces parents témoignent pour lancer un appel à la vigilance. car secte ou pas secte, cela n'arrive pas qu'aux autres Un jour notre fils nous a annonce qu'il partait en séminaire de développement personnel. un séminaire annoncé par un animateur de radio ce qui. pour lui était un gage de respectabilité.
Il est parti le vendredi soir pour ce week-end qu'il a dû régler en espèces, dans une propriété aux arbres centenaires dans un département limitrophe de la Loire. Il est revenu le lundi soir très excité, nous disant qu'il venait d'accoucher de son âme, qu'il lui faudrait y retourner encore pour mieux évoluer. Mais je vous rassure, ce n'est pas une secte. cela nous a bien été dit.
Le lendemain, notre fils jeûnait pour se purifier, écrivait sans cesse et voulait nous aider à évoluer car la fin des temps était proche. Nous ne le reconnaissions plus. Il ne dormait plus. Il avait appris à dormir éveillé nous disait-il.
Nous avons contacté notre médecin de famille qui, devant son état délitant. nous conseilla de le faire hospitaliser afin de le protéger contre lui-même. A sa sortie de l'hôpital, trois semaines plus tard, il était toujours sous l'emprise de l'animateur du séminaire qu'il portait aux nues .
Pris au piège
Cependant. poursuivant ses rencontres avec un psychiatre il finit par reconnaître qu'il avait été pris au piège, il alla même en parler à l'Association de défense des familles et des individus (ADFI) pour mettre en garde d'éventuelles victimes. Mais il alternait les périodes de répit et de dépression. Ses études s'en ressentaient et au bout d'un an de souffrances et de résistance à des idées suicidaires il mit fin à ses jours en se jetant du haut d'un pont.
La veille, il écrivait dans son journal : " Dans la vie. il y a des limites à ne pas franchir : vouloir s'améliorer par des techniques occultes ne remplacera jamais le vrai épanouissement. Le seul pouvoir qu'il faut chercher, c'est le pouvoir d'aimer "Suite à son décès, ses parents, comme il souhaitait le faire de son vivant. ont porté plainte, conseillés par l'ADFI. La plainte a été classée sans suite par le parquet malgré une enquête préalable pourtant troublante sur un an. Il n'a pas été possible d'établi avec une certitude suffisante le lien entre le décès et le stage qu'il avait suivi. Aujourd'hui, ces parents meurtris s'inquiétant aussi pour les autres :
" Ces-dites émissions de radio, séminaires et maintenant sites et émissions de radio sont toujours d'actualité."
France : Témoins de Jéhovah
"Des liens familiaux et amicaux rompus"
Le progrès.fr 15 avril 2003
[Texte intégral]
Fille de Témoin de Jehovah, elle s'est heurtée aux nombreux " interdits " de sa mère.
La mère d'Annie avait une soixantaine d'années lorsque sa fille a découvert par hasard qu'elle venait d'entrer chez les Témoins de Jéhovah : " Elle était très croyante, limite bigote.
Un jour. j'ai découvert qu'elle avait recouvert d'un drap une statue de la Vierge et lorsque je lui en ai demandé la raison. elle m'a dit qu'en tant que Témoin, elle ne devait pas avoir de symboles à la maison.
Ce furent ensuite les décorations de Noël cassées et un jour où. alors que nous étions en vacances et qui elle était venue à la maison, nous avons découvert notre appartement complètement vidé de toutes les photographies et statuettes accumulées au cours de nos voyages. D'après elle, ça portait malheur. Je la sentais fanatisée et elle cherchait à m'endoctriner Nos relations se sont détériorées .
Mais la plus grosse angoisse d'Annie portait sur l'interdiction de toute transfusion J'étais coincée entre le respect que je lui devais et les conséquences éventuelles. si l'avais où la laisser mourir "
Si, rétrospectivement. Annie reconnaît que les Témoins de Jehovah ont aidé sa mère à mieux vivre sa vieillesse et à vaincre ainsi la solitude. elle souligne que sa mère a vécu cette nouvelle religion comme elle avait vécu le catholicisme. avec excès,Le perte de son mari alors qu'elle était encore jeune et une tendance à la depression en ont fait une proie facile. Du jour au lendemain, elle a renié toutes ses amitiés passées et tous ses plaisirs d'avant.
France : Les Purs (Frères de Plymouth) (Frères exclusifs)
Les " Purs ", un monde peuplé d'interdits
Le progrès.fr 15 avril 2003
[Texte intégral]
Ancien a Frère de Plymouth n°4, Jean-Philippe Vergnon, ses deux frères et un ancien a" Pur " ont créé une association de victimes des Frères exclusifs.
On n'y entre pas, on naît " Frères de Plymouth-".-plus communément nommes les "Purs". Cette communauté n'est pas recensée comme secte. mais peut être assimilée à une dérive de la religion anglicane, puisque créée par un groupe dissident en 1827 à Dublin . De génération en génération. les enfants sont éduqués dans ce milieu peuplé d'interdits. Ils sont environ dix mille en France, tout particulièrement tans les départements de la Haute-Loire, la Drôme et l'Ardèche.Jean-Philippe Vergnon. aujourd'hui agé de 36 ans y a vécu son enfance et son adolescence :" il y avait des réunions tous les soirs et le dimanche toute la journée. Nous étions interdits de télévision, de radio et d'informatique et ta presse n'était autorisée que sept minutes par jour debout et à l'exclusion des pages sportives. A partir de la sixième. nos parents nous retiraient de l'école et des cours nous étaient dispensés par un frère, avec un programme du Centre national d'enseignement a distance (CNED) revu et corrigé".
A l'adolescence Jean Philippe a entamé une formation en électronique mais le grand chef. Americain à l'époque. a décidé que c'etait interdit. C'est donc vers l'électricité que Jean-Philippe s'est tourné ".Je fus l'un des rares à pouvoir travailler à l'extérieur car la majorité des Purs,, travaillent à leur compte ou pour un membre de la famille .Marié à 19 ans avec une " Pure ". il a eu une petite fille .J'ai commence à découvrir l'autre monde et le jour où j'ai annoncé à ma femme que je quittais tes Frères les chefs sont arrivés et m'ont chassé. Mes parents m'ont tourné le dos et mon épouse a refusé de me suivre".
Pendant trois ans. Jean-Philippe n'a pas pu voir sa fille jusqu'au jour où le juge a organisé des rencontres au Point vert (2). Mais dès que les droits de visite ont été à nouveau accordés en dehors du point de rencontre le père s'est à nouveau heurté à un refus . "Mon épouse a été condamnée à trois ans de prison avec sursis pour ce refus et c'est ma fille qui, à l'âge de 14 ans, a prévenu une assistante sociale de l'appartenance de sa mère à une secte et la justice m'a confiée sa garde. "
Contre les Frères exclusifs ,
Depuis. Jean-Philippe se bat pour que les " Frères " soient répertories parmi les sectes dangereuses et deux de ses propres frères l'ont rejoint. Ensemble. ils ont créé. avec un autre ancien " Pur ", une association des victimes contre les Frères exclusifs. "Lorsqu'on décide de quitter les Frères. on est completement isolé, coupe du monde extérieur depuis la naissance. Nous devons vivre dans une maison isolée sans mitoyenneté, il est interdit de boire et manger avec des " non-Purs". Lorsque mon frère a quitté les " Purs" il était en société avec mon père et s'est retrouvé privé de travail et de logement du hour au lendemain. Il faut réapprendre à vivre".
Actuellement, Jean-Philippe se bat pour une famille lyonnaise
France : Actualités diverses
Croyances religieuses à la baisse parmi les Français,
AFP, 8 avril 2003
[Texte intégral]
PARIS - Toutes les croyances religieuses sont à la baisse parmi les Français, qui ne sont plus que 56 % à estimer l'existence de Dieu "certaine" ou "probable" contre 61 % neuf ans auparavant, selon un sondage CSA réalisé pour Le Monde et La Vie.
En revanche la notion de péché revient en force : 57 % des sondés affirment qu'elle a un sens pour eux (39 % en 1994). Aucune croyance n'est épargnée : l'efficacité des prières est mise en doute par 53 % des Français (43 % en 1989) mais l'astrologie, la voyance, l'envoûtement et la sorcellerie ont encore moins la cote. L'explication des caractères par les signes astrologiques, qui séduisait 60% des Français il y a neuf ans, tombe à 37 %, les prédictions des voyantes voient passer leur crédibilité de 46 % à 23 %, celle des envoûtements et de la sorcellerie tombe de 41 % à 21 %.
Interrogés sur leur appartenance religieuse, 62 % se déclarent catholiques (67 % en 1994), 6 % musulmans (2 %, seule déclaration en hausse), 2 % protestants (sans changement), 1 % juifs. Les orthodoxes et les bouddhistes ne sont pas assez nombreux pour être comptabilisés. Deux pour cent déclarent une autre religion et un pour cent ne se prononcent pas. Mais 26 % se revendiquent sans religion.
A une autre question sur les termes qui les définissent le mieux, 73 % se déclarent "humanistes" (58 % en 1994), 54 % "croyants" (56 %), 52 % "rationalistes" (22 %), 51 % "chrétiens" (56 %), 33 % "athées" (22 %), 28 % "spiritualistes" (17 %), 26 % "indifférents" (24 %), 14 % "agnostiques" (7 %).
Les questions concernant les dogmes religieux précisent les croyances des Français : 55 % croient "tout à fait" ou "un peu" que Jésus-Christ est le fils de Dieu, 47 % qu'il est ressuscité, 28 % croient en un Dieu en trois personnes, trois affirmations au coeur de la foi chrétienne. Mahomet est reconnu comme prophète par 44 % des Français (la question ne leur avait pas été posée lors du précédent sondage).
L'existence du diable est tenue pour certaine ou probable par 27 % d'entre eux, l'enfer par 25 %.
(Sondage réalisé par téléphone le 21 mars 2003 auprès d'un échantillon représentatif de 1.000 personnes âgées de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas).
France : Sectes
Var : des sectes et des prosélytes
Nice Matin, 17 avril 2003 par Fred Dumas
[Texte intégral]
Plus de 40 mouvements sectaires sont implantés dans notre département. Ils rassemblent environ 15 000 adeptes et sympathisants. Si certains groupes ont disparu, d'autres se sont renforcés... Et de nouveaux se sont installés.
Notre département compte une quarantaine de mouvements sectaires, des plus organisés aux plus groupusculaires. Au total, les autorités estiment
à 15 000 le nombre de Varois sympathisants ou membres de mouvements classés comme sectaires par deux rapports d'enquêtes parlementaires de 1995 et 1999. Si le Var est un terreau favorable, les spécialistes l'expliquent aisément : « Notre département a une densité importante de population où les retraités sont nombreux, souvent aisés et disposant de temps libre ».
Pas étonnant donc qu'associations prétendument sans but lucratif, organismes parallèles et lieux de rassemblement très discrets se multiplient sur le littoral comme dans le haut Var.
Si les services de la préfecture observent de près le phénomène, c'est qu'ils bénéficient directement d'informations transmises par les gendarmes et les policiers locaux, spécialement chargés d'enquêter sur le terrain. D'autres services sont également requis pour infiltrer les « groupements suspects » et prévenir tout « dérapage ». L'anonymat complet est la condition de leur efficacité.
« Une pseudo association avec 35 euros ! »
D'entrée de jeu, évacuons l'éternel débat sur les étiquettes. « Religions alternatives » pour les uns, « mouvements sectaires et dangereux » pour les autres : les rassemblements « en marge » posent en tout cas de graves questions. « Puisqu'ils ne sont pas interdits, ils sont donc autorisés ? », s'interroge-t-on. En réalité, le problème est plus complexe.
« La plupart du temps, les sectes s'inscrivent en associations culturelles ou cultuelles. Ainsi, elles bénéficient d'un statut, fondé sur la loi de 1905, et peuvent donc exercer librement, recevoir des biens ou accepter dons et legs. Avec 35 euros, on peut donc créer sa propre association et recruter en toute légalité... », observe un fonctionnaire.
Se considérant comme les représentants d'une « religion parallèle », mais qualifiés de véritable secte par les autorités, les Témoins de Jéhovah sont, de loin, les mieux implantés dans notre département. Officiellement, on compte 2 000 « pratiquants », répartis dans les plus importantes communes du Var.
« Dix-sept temples existent. Les réunions de prières sont fréquentes. Le bénévolat tient lieu de principe. »
L'apocalypse pour 2004 ?
Les Raéliens - hier persuadés d'une vie extraterrestre mais plus volontiers intéressés aujourd'hui par le clonage humain - sont également nombreux « et concentrés sur le littoral, particulièrement l'agglomération toulonnaise » (notre édition du 30 mars). « L'enseignement y est payant tout comme les stages d'éveil, de formation ou de perfectionnement. Rael annonce d'ailleurs l'apocalypse en 2004... » Idem pour le Mandarom qui, malgré ses démêlés judiciaires en cascade, compterait encore une cinquantaine de membres dans le Var.
Mais ce sont de loin les mouvements orientalistes qui inquiètent le plus les observateurs locaux. A l'image de la « Soka Gakkai » qui s'inspire d'une philosophie bouddhiste pour attirer un public large et avide de « foi moderne ». Classé comme « très sensible », ce mouvement connait actuellement un essor sans précédent.
Reste la scientologie, qui, considérée comme une secte, s'est toujours défendue de l'être. « Elle n'a pas de lieu de culte ici mais rassemble une vingtaine de fidèles très engagés dans le Var. La scientologie cible en priorité les milieux bourgeois, les décideurs et les intellectuels. En général, tous les adeptes ont un bagage universitaire conséquent, de solides connaissances et... de l'argent ! » CQFD ?
Enfin, d'autres mouvements très discrets tentent une implantation locale. Leur point commun : ils sont tous affiliés à des églises américaines mais leur développement reste timide.
Pas de danger imminent mais...
Associations mystiques, groupes ésotériques, clubs pseudo philosophiques ou religieux : si certaines entités présentes dans notre département sont étroitement surveillées, aucune d'entre elles ne représente - à court terme - un danger suffisamment sérieux. « Les membres sont volontaires, majeurs, donc libres d'appartenir à une quelconque association. » De même, le trouble à l'ordre public n'est (pour l'instant) pas visé : « ce n'est d'ailleurs pas leur intérêt ! »
Mais une évidence s'impose : au fil des années, ces « docteurs de l'âme » ont déserté les grandes villes pour se réfugier dans les communes plus rurales. Ainsi, les agglomérations ont été, peu à peu, abandonnées au profit des nombreux villages dont le Var dispose... et où la tranquillité est plus grande.
Reste une évidence : au milieu des années 80, on ne dénombrait guère plus de cinq mouvements à tendance sectaire dans l'aire toulonnaise. « Aujourd'hui, ils sont 40 et se développent de façon préoccupante. » Mais c'est vite oublier que les pouvoirs publics les suivent à la trace. En toute discrétion eux aussi...
Belgique : Sectes
CIAOSN : Communiqué de presse
Web, 17 avril 2003 par Fred Dumas
[Texte intégral]
Des représentants de plusieurs pays européens (Belgique, Chypre, Finlande, France, Hongrie, Slovaquie, Royaume-Uni, Suisse, République tchèque, Roumanie) se sont réunis au palais d'Egmont à Bruxelles, en avril 2003, dans le cadre d'une rencontre d'organismes publics chargés de la prévention des dérives sectaires.
Les participants avaient répondu à l'invitation du Centre fédéral belge d'Information et d'Avis sur les organisations sectaires nuisibles (C.I.A.O.S.N.) qui avait placé cette rencontre sous le thème : " Les dérives sectaires dans l'Union européenne. Entre dimensions locales et dimensions globales ".
Cette réunion s'inscrivait dans le prolongement de la réunion de Paris en 2001 à l'initiative de la Mission interministérielle de lutte contre les sectes - MILS - devenue fin 2002 Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES).
Dans cette même optique, les participants ont décidé de se réunir annuellement et de développer également leurs relations bilatérales.
Ces rencontres internationales se déroulent dans l'esprit du respect des droits fondamentaux des personnes et de la recommandation 1412 (1999) de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe relative aux activités illégales des sectes.
Canada : Raël
Les raëliens célèbrent le clonage de Jésus
Web, 17 avril 2003
[Texte intégral
Les Raëliens du monde entier seront réunis ce dimanche dans toutes les villes du monde pour célébrer la résurrection de Jésus par clonage réalisé par les Elohim il y a 2000 ans.
Sa Sainteté RAEL lui-même sera présent au Rassemblement qui aura lieu à Montréal à la salle du Gesù. Il mettra l'accent sur le projet scientifique qui concerne la création d'un ventre artificiel qui permettra dans quelques années la gestation extra corporelle accélérée.
Cette technique, comme cela a été fait pour Jésus, permettra d'obtenir un clone adulte en quelques heures. Une étape complémentaire permettra le transfert de mémoire de cerveau à cerveau faisant que lorsqu'on se réveille dans son clone on est toujours soi-même avec toute sa personnalité et ses souvenirs.
France : Sectes
Les sectes aiment le soleil
Marseille Plus , 17 avril 2003 par Stéphane Rossi
[Texte intégral]
Parce qu'elles agissent de façon insidieuse et qu'elles visent des individus parfois en manque de repères, les sectes représentent un véritable danger pour notre société civile.
Véhiculant des thèses qui vont à l'encontre du bien-fondé ou de la simple morale, les sectes sont des réseaux tentaculaires qu'il devient de plus en plus difficile de combattre. "II est d'ailleurs parfois même difficile de les identifier, tout simplement, lance Didier Pachoud, président du Groupe d'études des mouvements de pensées en vue de la prévention de l'individu (Gemppi).
Créée en 1988 à Marseille, cette association"religieusement et politiquement neutre" s'est donné comme credo, de défendre les victimes des sectes et leurs familles. Epaulée par des avocats, des psychiatres, et des historiens entre autres, la structure aide, chaque année, plusieurs centaines de personnes à s'en sortir en les conseillant et les soutenant psychologiquement et juridiquement.
Mais même si le phénomène est en net repli depuis quelques années, les sectes continuent pourtant à occuper le termin. A Marseille, peut être plus qu'ailleurs. "Le soleil semble les attirer, poursuit le président du Gemppi.
Une cinquantaine de mouvements sectaires sont bien connues et identifiées par les rapports parlementaires de 1995 et 1999. Mais il existe un nouveau sectarisme, éclaté en groupuscules parfois artisanaux que l'on connaît peu. Là, on estime qu'il en existe au moins 200 sur la ville. Une dure réalité avec laquelle l'association jongle au quotidien
Quelles réponses ?
Le principal problème de la Constitution française réside dans le fait que chaque citoyen est libre de se réunir, sans entrave, pour pratiquer la religion qu'il veut. Une brêche dans laquelle se sont enfournées depuis des années les sectes. pourtant, depuis quelques mois, la justice apporte des réponses aux interrogations légitimes des associations.Désormais, les personnes morales peuvent être poursuivies, les associations sectaires peuvent être dissoutes sans que leurs dirigeants puissent les reformer par la suite, amendes à l'appui. Pour l'heure, aucun jugement de ce type n'a été ordonné mais plusieurs instructions sont en cours. Le Fisc s'intéresse de plus près austatut de "certaines associations" et la société civile obtient des victoires probantes, encourageantes mais distillées à dose homéopathique.( comme le démantèlement d'une statue du mandarom dans les Alpes).
GEMPPI mode d'emploi.
Le Groupe d'étude des mouvements de pensée en vue de la prévention de l'individu (GEMPPI) est sis Cité des associations au 93, la Canebière Marseille 1er. L'association y organise une permanence hebdomadaire , tous les samedis de 11h à 12 h et organise régulièrement des cycles de conférences, des séminaires de formation visant à informer le publice le plus large possible sur le phénomène sectaire. Elle dispose, en outre, d'une base documentaire imposante et d'un réseau de bonnes âmes (avocats et conseillers) capable d'aiguiller le publice vers des solutions adaptées au problème de l'individu venu "consulter". L'association est, en outre, l'une des quatre associations recommandées par la Mission Interministérielle de Lutte contre les Sectes (MILS) (1) qui salue régulièrement le travail qu'elle effectue.
Chaque année, le GEMPPI reçoit plus de 1 000 demandes d'information . Renseignements : 04.91.08.72.22
(1) NB : La MILS a été remplacée par la MIVILUDES (Mission Interministérielle de Vigilance et de Lutte contre les Dérives à caractère Sectaires
Japon : Aum
Le gourou de l'ex-secte Aum risque la mort
AFP , 29 avril 2003
[Texte intégral]
TOKYO - . C'est en tout cas la peine requise par le procureur général du tribunal de Tokyo à l'issue d'un procès-fleuve. Shoko Asahara est accusé d'avoir commandité l'attentat au gaz sarin de 1995 dans le métro de Tokyo.
Le procureur a prononcé son réquisitoire pour 13 chefs d'inculpation concernant la mort de 27 personnes. Le verdict du procès est attendu vers la fin 2003 ou au début 2004.
«Les crimes (qu'il a commis) ont été trop graves et même en tenant compte de circonstances atténuantes, nous ne pouvons demander rien d'autre que la peine capitale», a indiqué le chef des procureurs, dont le nom n'a pas été communiqué.Shoko Asahara est considéré comme le cerveau dans 13 crimes commis par Aum, dont les attentats de Tokyo (12 morts, des milliers de blessés) et Matsumoto (1994, sept morts) et le meurtre d'un avocat opposé à la secte et sa famille en 1989.
Agé de 48 ans, Shoko Asahara, qui est pratiquement aveugle, n'a fait aucune déclaration depuis le début de son procès en janvier 1998. Il avait alors nié avoir conçu l'attaque de mars 1995 dans le métro de Tokyo. Il s'est contenté pendant les audiences de murmurer de manière incohérente et de s'assoupir de temps en temps.
Neuf de ses disciples ont déjà été condamnés à la mort par pendaison en relation avec l'attaque à Tokyo et le meurtre de la famille de l'avocat, dont un enfant d'un an. Mais aucune sentence n'a été exécutée car les recours n'ont pas été épuisés. Il s'écoule souvent 20 ans au Japon entre une condamnation à mort définitive et sa mise en oeuvre.
Plusieurs membres de la secte ont affirmé devant le tribunal que Shoko Asahara, de son vrai nom Chizuo Matsumoto, était bien celui qui donnait les ordres.
France : Sectes
Les sectes sont observées
SudOuest, 29 avril par Bernadette Dubourg
[Texte intégral]
Info-sectes Aquitaine s'installe dans la région, où 165 sectes sont recensées, pour sensibiliser les collectivités locales et informer le public
Les chiffres datent (déjà) de 1996. Il y avait, alors, plus de trente sectes et mouvements sectaires officiellement recensés en Gironde, une vingtaine dans les Pyrénées-Atlantiques, une quinzaine en Dordogne, une dizaine en Lot-et-Garonne et un peu moins dans les Landes.
Les 165 sectes, qualifiées comme telles dans le rapport parlementaire, sont tenues de se déclarer en préfecture. Mais, lorsqu'elles sont déclarées à Paris, leurs « filiales » en sont dispensées en province. De plus, les « nouvelles » sectes parfois des microgroupes , ralliées souvent au New Age, présentes dans des mouvements comportementaux ou à travers des actions de formation professionnelle, ne sont pas toujours clairement identifiables.
Il demeure donc toujours un chiffre noir des sectes et de leurs adhérents dans la région.Etudier et informer. Selon le Centre Roger-Ikor (Centre de documentation, d'éducation et d'action contre la manipulation mentale), l'autre grand mouvement d'information et de sensibilisation sur les sectes avec l'UNADEFI (1), il y aurait, par exemple, 4 000 Témoins de Jehovah en Gironde où ont été édifiées une vingtaine de « salles du royaume », ou encore une trentaine de Raéliens (2).
Présent en Aquitaine depuis deux ans à travers son délégué Me Daniel Picotin, avocat et membre de la Commission parlementaire, le centre Roger-Ikor a décidé de passer à la vitesse supérieure et d'ouvrir, cette semaine à Bordeaux, une véritable association-relais, Info-sectes Aquitaine, dont la mission est aussi bien d'étudier l'évolution sectaire dans la région, d'informer les pouvoirs publics, administrations, collectivités locales, mais aussi de renseigner ou d'aider des personnes sous l'emprise d'une secte (3).
« En même temps, nous pouvons dédouaner ceux et celles qui sont victimes de rumeurs », précise Me Daniel Picotin, qui préside cette structure (lire encadré).Cellule de vigilance. L'association a déjà reçu des signalements : « On nous a alertés, par exemple, sur le comportement de l'Eglise de scientologie qui aborde les élèves du collège voisin, à Bordeaux. Ou encore sur une crèche parentale dont deux membres appartiennent à Sahaja Yoga. »
Info-sectes Aquitaine mise beaucoup sur la prévention et envisage ainsi des actions de sensibilisation auprès des proviseurs, des mairies qui « prêtent leurs salles en toute ignorance » ou encore des entreprises qui financent des « formations professionnelles », d'une manière plus générale « tous ceux qui peuvent se laisser abuser ».
Comme par hasard, la cellule de vigilance, créée en 1997 par Jean-Pierre Chevènement, et qui n'aurait siégé qu'une seule fois en Gironde, vient d'être réactivée.
« Il est temps de s'intéresser de nouveau à ce fléau social contre lequel la lutte est moins bien engagée que pour d'autres grandes causes nationales », se félicite Daniel Picotin.(1) Union nationale de la défense des familles et des individus, 01.44.92.35.92
(2) Tous les mouvements cités sont qualifiés de sectes dans le rapport parlementaire.
(3) Une association similaire est en projet en Poitou-Charentes
En savoir plus
Deux permanences par moisInfo Sectes Aquitaine, qui a reçu le soutien financier de la ville de Bordeaux et du Conseil régional, a tenté de réunir des compétences à travers un avocat, un policier en retraite, un notaire associé, un consultant bancaire, une mère au foyer, un journaliste et un responsable associatif. L'association devrait également bénéficier du concours d'une psychanalyste.
A compter du mois de mai, elle tiendra des permanences les premier et troisième mercredis de chaque mois, de 14 heures à 18 heures, au local de l'association, 6, rue Buhan, à Bordeaux. La première aura lieu le mercredi 7 mai. Elle reçoit également sur rendez-vous les personnes victimes de dérives sectaires, en appelant le 05.56.44.25.58.
France : Actualités diverses
La loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat
AFP, 29 avril
[Texte intégral]
PARIS - La loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat, à laquelle Jean Pierre Raffarin a affirmé mardi que le gouvernement ne toucherait pas, est considérée comme un texte fondateur de la laïcité française.
La loi promulguée le 9 décembre 1905 en plein conflit entre l'Eglise catholique et l'Etat marque une étape historique : l'Etat renonce à son pouvoir sur les Eglises et celles-ci ne doivent plus intervenir dans le fonctionnement des institutions. Dès lors, la religion est considérée comme ne relevant plus que du seul domaine privé.
Visant principalement à combattre l'influence jugée abusive de l'Eglise catholique sur la vie politique, elle est l'aboutissement d'une série de mesures, lois, décrets allant dans le sens de la laïcisation de l'Etat, comme la loi de 1901.
Cette loi de 1905 pose le principe de la liberté de conscience et le libre exercice des cultes. Elle précise que "la République ne reconnaît, ne salarie, ni ne subventionne aucun culte". Elle fixe par ailleurs les modalités de gestion des édifices cultuels propriété de l'Etat ou des communes. Ils sont confiés aux associations cultuelles qui peuvent bénéficier d'exemptions fiscales.
Alors que protestants et juifs acceptent cette loi, l'Eglise catholique adopte une attitude de résistance. La séparation est condamnée par Pie X qui récuse ce qu'il considère comme un contrôle de l'Etat sur les activités de culte. Après l'apaisement des passions anticléricales, auquel contribue l'"Union sacrée" de 1914-1918, l'Eglise de France et le gouvernement parviennent enfin, en 1924, à un accord créant des "associations diocésaines", qui contrairement aux associations cultuelles doivent fonctionner sous le contrôle de l'Eglise.
Le régime de Vichy assouplit certaines règles relatives à l'enseignement catholique et aux congrégations, leur accordant des facilités financières.
Toute aide est supprimée en 1945-1946, puis, en 1959, la loi Debré permet aux établissements privés de conclure un accord avec l'État.
Cette loi qui a mis fin au régime concordataire en vigueur en France depuis le début du XIXe siècle, ne s'applique pas à l'Alsace-Moselle, alors territoire allemand.
Ironie de l'Histoire, l'Eglise catholique, longtemps hostile à cette loi, en vante aujourd'hui les bienfaits et ne souhaite aucune révision du texte, contrairement à la fédération protestante.
France : Actualités diverses
La folie psy
Challenges, avril 2003 n°200 par Bertrand Fraysse et Nathalie Funès
[Texte intégral]
Sur les divans, dans les médias et en entreprise, le «marché» est en pleine expansion.
Enfants turbulents, cadres stressés, mères de famille insomniaques... Trois millions dadultes ont déjà tâté du divan. Le nombre de patients suivis parun psy à lhôpital a bondi de 55% en dix ans. Les consultations en cabinet ont progressé de 9% - soit 1,3million de plus - en cinq ans, pour dépasser la barre des 15,8 millions en 2002. Les psys sont partout. Sur le plateau de Loft Story, sur lacouverture des plus gros best-sellers, danslentreprise, et depuis peu dans la police, à la demande des syndicats. Impensable il y a encore dix ans.
A qui profite ce besoin insatiable de se pencher sur soi et de sépancher? Avant tout à la profession. Une nébuleuse où se côtoient praticiens dûment formés (psychiatres, psychologues) et beaucoup dautres, qui «peuvent être des illuminés, les têtes de pont dune vague secte ou tout simplement des charlatans», prévient Alain Létuvé, représentant du Syndicat national des psychologues.
La France est un des rares pays occidentaux à ne pas avoir de titre officiel de «psychothérapeute». Les tentatives de régularisation de la profession ont capoté: nimporte qui ou presque peut ouvrir un cabinet de psychothérapeute ou de psychanalyste. A raison de 30 à 80 euros la consultation, et avec un investissement de départ plus que réduit (deux fauteuils, un crayon et un carnet de notes), cela peut vite valoir le coup... Surtout si le «marché» continue de croître au rythme de ces dernières années. Car la folie psy, cest aussi un business.