Deux cents ans après la DÉCLARATION
DES DROITS DE L'HOMME, quarante ans après la DECLARATION
UNIVERSELLE DES DROITS DE L 'HOMME, de combien il s'en faut que ces
droits soient, aujourd'hui et partout, reconnus et respectés ! Et
s'il est un lieu, entre mille autres, où la dignité et la
liberté de la personne humaine sont bafouées, c'est bien
au pays des sectes ! A telle enseigne que la violation des Droits de l'Homme
est, à notre sens, le critère que l'on doive retenir pour
cerner et définir le mot SECTE.
En effet, le mot " secte ", il est devenu banal de le dire, est un
mot piégé. Hier, ce terme ne comportait aucune idée
dépréciative. A preuve, la prière de Joseph Smith,
fondateur de l'Église de Jésus-Christ
des Saints des derniers jours (les Mormons) : par une belle journée
du printemps 1820, J. Smith, devant la multitude des sectes qui l'environnaient
aux États-Unis, demanda à Dieu de lui faire " savoir laquelle
de toutes les sectes avait raison et à laquelle il devait se joindre
". (Journal de J. Smith).
Depuis l'avènement des " nouvelles sectes '' qui a provoqué
la création d'associations de défense au service des familles
et des individus touchés par ce phénomène, et qui
a suscité, grâce aux médias, un grand intérêt
dans l'opinion publique, ce terme a pris une connotation péjorative,
à tel point que celui qui l'emploie pour désigner l'un de
ces groupes sectaires, peut s'attendre à se voir assigné
en référé pour interdire tel article, tel film ou
tel livre, ou sommé d'insérer un droit de réponse,
ou bien encore poursuivi pour diffamation.
Nous laissons aux sociologues, aux historiens, aux théologiens,
aux juristes le soin de disserter, de chercher et de trouver une définition
satisfaisante et concordante. Quant à nous, dans le droit fil des
Droits de l'Homme, respectueux de toute liberté (la liberté
de pensée, la liberté de croire ou de ne pas croire ou de
croire autrement, la liberté d'association, la liberté d'expression),
quand nous qualifions de " secte '' un groupe quelconque, nous ne tenons
pas compte des idéologies, des doctrines, des croyances, des religions,
des églises. Nous ne considérons que les agissements et les
comportements qui portent gravement atteinte à la liberté
ou à la dignité de la personne humaine. En un mot, le seul
critère que nous retenons est celui de la nocivité, de la
dangerosité : de la violation des Droits de l'Homme.
D'où notre définition empirique et pragmatique d'un
groupe sectaire, d'une secte nocive, perverse et dangereuse: nous appelons
"secte " :
un groupe qui pratique une manipulation mentale :
endoctrinement,
bourrage de crâne,
lavage de cerveau,
terrorisme intellectuel,
viol psychique,
qui aboutit à une triple destruction :
destruction de la personne (sur le plan physique ou psychique),
destruction de la famille,
destruction de la société,
à partir d 'une triple escroquerie :
intellectuelle,
morale,
et financière.
La seule motivation qui nous anime est bien la Défense des Droits
de l'Homme, de ces " Droits naturels, inaliénables et sacrés
de l'Homme " :
droit à la vie, à la liberté et à la sécurité
de la personne ;
le droit à l'alimentation, à l'habillement, au logement,
à la santé, au repos, aux loisirs ;
le droit à la liberté d'expression, à l'éducation
et à la culture, le droit à la liberté de pensée,
de conscience et de religion ;
le droit de choisir son état de vie, de fonder une famille et
de jouir de toutes les conditions nécessaires à la vie familiale
;
le droit à la propriété et au travail ;
le droit de réunion et d'association, le droit à la nationalité,
le droit à la participation politique...
Or ces droits sont bafoués et violés, non seulement dans
des régimes dictatoriaux et totalitaires, mais également
dans ces groupes que nous appelons communément " sectes ". Car,
comme l'affirme le Préambule de la Déclaration des Droits
de l'Homme et du Citoyen, décrétés par l'Assemblée
Nationale le 26 août 1789 : " l'ignorance, l'oubli ou le mépris
des Droits de l'Homme sont les seules causes des malheurs publics ".
Sûrement en tout cas, causes des malheurs des adeptes, de leur famille
et de la société.
1. Voyage au pays des sectes qui bafouent les droits de l'homme
Être libre - Vivre libre ! Pouvoir être libre et vivre libre
selon ses coutumes, ses opinions, ses convictions, est l'un des Droits
les plus " naturels, inaliénables et sacrés de l'homme
". C'est même le droit fondamental, source et racine de tous
les autres droits.
Partons donc pour le pays des sectes, avec la Déclaration des
Droits de l'homme, comme carte ou comme guide pour la route, et examinons
ce qui s'y passe. Immédiatement, au premier carrefour, nous observons
que l'entrée dans une secte ne s'effectue pas librement. C'est
avec une extrême rapidité que l'on devient adepte d'une secte,
étant victime de la duplicité d'un agent recruteur ou du
groupe. Une rencontre dans la rue, la vente d'un journal, un jeu-concours,
l'invitation à une soirée, à une manifestation, à
un week-end ou à un séminaire, le tout sur un mode accueillant
et affectif, suffisent pour recruter un adepte qui deviendra un missionnaire
convaincu et inconditionnel.
" L'entrée dans la Famille des Enfants de Moon s'est opérée
sans heurts. R... traînait dans le jardin du Luxembourg quand un
jeune homme l'a abordé et lui a parlé de Dieu et des problèmes
fondamentaux de l'existence... F. et C. virent aussi leur vie chavirer
au hasard d'une rencontre dans une rue piétonne de Toulouse ou sur
un trottoir parisien... Comprenez bien. on ne discute pas longtemps sur
un trottoir avec " des fous de Dieu "... Après quelques séminaires
d'initiation, en moins de deux mois Jean Liguerber s'engage dans une nouvelle
vie."
" Il suffit de passer place de la Ripone (une des adresses de la Scientologie
en Suisse), pour mettre le pied dans un engrenage spirituel et financier,moral
et économique en d'autres termes, dont il devient difficile de sortir.
On cède à la tentation de passer un test gratuit de QIet paf ! on est happé ! Gobé ! Endetté àterme... ".
(Interpellation de Michel Margot au Grand Conseil (Suisse)
sur les activités de certaines sectes. en particulier celles de
la Scientologie.)
Si, maintenant, nous observons le " parcours obligé " qu'effectuent
les adeptes dans une secte, nous allons découvrir, pour ne retenir
que celles-là, trois atteintes graves portées à leur
liberté et à leur dignité, et qui concourent à
une triple destruction : de la personne, de la famille, de la société.
Les
droits de la personne
La Déclaration Universelle des Droits de l'Homme (1948) proclame,
en tout premier lieu les droits personnels de l'être humain :
à
savoir, le droit à la vie, à la santé, à la
liberté, à la sécurité (articles 3 à
14 - 25 et sq). Or, la première caractéristique des sectes
est la destructuration de la personne humaine, soit sur un plan physique,
soit sur un plan psychique.
" Tout homme a droit à
un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être
et ceux de sa famille, l'habillement, le logement, les soins médicaux
ainsi que les services sociaux nécessaires, la sécurité
en cas de chômage et de maladie "
(Article 25).
Atteintes
à la santé physique
Les conditions d'alimentation, d'habitation, d'hygiène, l'absence
de soins médicaux ou l'exercice illégal de la médecine,
pratiqués dans certaines sectes, constituent une véritable
violation du " Droit à la Santé ".
Alimentation :
Beaucoup de sectes font ou ont fait adopter à leurs adeptes un régime
végétalien, une alimentation carencée, accompagnée
de jeûnes prolongés, qui, par la privation de substances minérales
ou organiques nécessaires à la vie, ont engendré de
graves maladies. L'exemple le plus spectaculaire et le plus affligeant
restera celui de la secte Ecoovie.
" Les conditions d'alimentation carencée avec des périodes
de jeune (sans eau) de trois jours à chaque changement de saison
: en I'espace de six mois j'ai perdu 25 kg. L'état de santé
de la tribu est épouvantable : boutons divers..., oedèmes
de carence sont monnaie courante... . J'étais atteint d'une hépatite
et de diarrhées incurables... "
" Il (mon fils) a présenté des signes de carences alimentaires,
pustules, plaies aux jambes, aux bras, des boutons sur le corps et le cou,
les jambes enflées et noirâtres, il souffrait des articulations
aux genoux ''
(Procès Ecoovie contre
Roger Ikor et le CCMM. Extrait du Jugement de la
17ème Chambre Correctionnelle du T.G.I de Paris, 10 juillet 1985.
BULLES n° 11, page 14).
"Les conditions d'hygiène étaient lamentables.
Les travailleurs bénévoles étaient prêtés
à des agriculteurs pour travailler sans outil avec les mains nues...
"
" Première particularité de ces gens : leur saleté,
une odeur très caractéristique émane de chaque individu
dès qu'on l'approche àmoins d'un mètre. Après
leur départ nous avons fait enlever seize bennes " Propreté
de Paris '' de déchets pour achever le nettoyage des lieux. ".
(Procès Ecoovie
contre Roger Ikor et le CCMM. Extrait du Jugement
de la 17° Chambre Correctionnelle du T.G.I de Paris, 10 juillet 1985.
BULLES n° 11, page 14).
" Il apparaît que les règles les plus élémentaires
d'hygiène ne sont pas respectées... Selon les témoignages
des riverains et les parents des jeunes adeptes ceux-ci vivent dans des
conditions d' hygiène et de salubrité désastreuses.
Les adeptes vivent essentiellement sous des tentes indiennes, ils répandent
leurs excréments et leurs détritus dans le jardin même
ce qui entraîne de très mauvaises odeurs. Ils sont pour la
plupart dans un état de saleté inquiétant, beaucoup
sont dans un état de très grande faiblesse et couverts de
plaies purulentes. "
(Lettre du Maire de Noisy-le-Grand au Préfet
de la Seine-SaintDenis)
" Nous dormions très peu, pas plus de trois àquatre
heures. On nous faisait lever tôt le matin et rentrer tard le soir...
"
(Procès Ecoovie
contre Roger Ikor et le CCMM. Extrait du Jugement
de la 17ème Chambre Correctionnelle du T.G.I de Paris, 10 juillet
1985. BULLES n° 11, page 14).
Les adeptes de Krishnaont un rythme
de travail et d'activités qui nelaissent guère de
place au sommeil. La journée commence à 3 h 30 du matin par
une douche froide, suivie de chants et danses, puis de deux heures de méditation
au cours desquelles on psalmodie 16 fois les " montras" sur un chapelet
de 108 grains. D'où un total de 1.728 " Hare Krishna Rama ".
Onze heures seront consacrées au travail. Peu de temps pour les
repas et la détente. En tout 5 heures de prière. La journée
qui aura été de 19 heures se termine vers 21 h30. Durée
maximum de sommeil pour un adulte : 5 heures.
Absence de soins médicaux :
Les Témoins de Jéhovah refusent systématiquement
pour eux et pour les leurs, les transfusions sanguines et tout médicament
à base de sang. C'est ainsi qu'ils préfèrent laisser
mourir leur mère ou leur enfant plutôt que d'accepter qu'on
procède à une transfusion de sang :
" Selon une dépêche de l'AFP du 7 juin 1985, un garçonnet
de dix ans est mort à Kawasaki (Japon) après que ses parents
ont refusé une transfusion sanguine, en raison de leur conviction
religieuse.Dai Suzuki, fils aîné d'un libraire de
cette ville industrielle du sud du Japon, avait été renversé
par un camion près de son domicile. Les médecins de l'hôpital
où il avait été transporté ont estimé
que son état nécessitait une transfusion sanguine et une
opération chirurgicale.
Bien que leur fils les ait suppliés en disant " je veux vivre,
je ne veux pas mourir ", les parents, adeptes de la secte chrétienne
des Témoins de Jéhovah ont refusé la transfusion et
signé une déclaration écrite affirmant que de telles
pratiques étaient interdites selon l'enseignement de la Bible.Le
garçonnet est mort cinq heures plus tard, a indiqué la police.
"
" Le parquet de Rennes a autorisé les médecins à
effectuer une transfusion sanguine sur un enfant de 2 ans et demi qui devait
subir une opération chirurgicale, malgré I'avis et le refus
formel des parents, témoins de Jéhovah. "
(Ouest-France, 27-28/05/1987)
Les disciples du Christ de Montfavetvont
encore plus loin, puisqu'ils rejettent toute intervention médicale.
Le gourou, Georges Roux, avait déclaré : "la médecine
est nuisible et inutile ", et guérissait miraculeusement toute
maladie par imposition des mains. Des plaintes furent déposées
contre cette secte, pour non assistance à personnes en danger.
" Lorsque des gens ont des crises d'asthme, vous n'avez pas à
appeler le médecin. Par les soins avec vos mains (= harmonisations),
il n'y aura plus d 'asthme. Donc, adieu la cortisone et tous les problèmes
de ce genre ".
(...)
" tous les cancers sont guérissables. Vous pensez bien qu'une
chimiothérapie ne remettra pas d'ordre, au contraire, c'est une
destruction plus profonde. Les rayons X pas davantage. On cerne le noyau,
mais qu'est-ce qu'on fait ? On le brûle, et vous croyez que les cellules
renaissent là où letissu est brûlé.
Oui, elles renaîtront si vous travaillez (= harmonisez) il suffit
de prier et le miracle se fait il n'y a pas de maladie inguérissable".
(IVI Séminaire de Cros (juin 1984). BULLES n°
11, p 12-13).
IVI a d'ailleurs développé ces théories dans un
livre intitulé " Homme nouveau - Nouvelle Médecine ".
Deux membres de la Scientologie ont
été condamnés par le Tribunal Correctionnel de Dijon,
le 9 janvier 1987, pour non assistance à personne en danger : Bernard
Mahieu, 54 ans, directeur du Centre Narconon
(Côte d'Or) et Philippe Chavanne, 23 ans, " superviseur de cours
". En effet, une de leurs clientes, toxicomane, Jocelyne Dorfmann,
commença, dès son arrivée, la première phase
du traitement : le sevrage brutal et absolu. Les symptômes alarmants
se manifestèrent bientôt. On les prit pour une crise en manque.
On ne jugea pas utile d'appeler le médecin immédiatement.
Jocelyne entra dans le coma. On appela finalement le Samu, à une
heure du matin. Trop tard ! (BULLES n° 13, p. 22)
" [Les adeptes] refusaient les soins médicaux et de pharmacie,
malgré les dermatoses, les abcès purulents, etc. dont ils
souffrent. Dans les conseils contenus dans les brochures diffusées
par Ecoovie, on relève des mises en garde précises contre
la médecine ".
(Procès Ecoovie contre
Roger Ikor et le CCMM. Extrait du Jugement de la
17ème Chambre Correctionnelle du T.G.I de Paris, 10 juillet 1985).
A l'Association Mahikari, on observe
rigoureusement les consignes du fondateur Okada qui exclut toute médecine
et toute médication et qui a décrété ceci :
" Les thérapies font croire aux hommes qu'ils sont guéris.
Le résultat en est l'accumulation des graves préjudices suivants
: stagnation des toxines, intoxications répétées,
destruction partielle du corps humain par la chirurgie ".
Ainsi, la plupart des sectes jettent-elles le discrédit sur la
médecine allopathique à laquelle elles substituent leurs
découvertes miraculeuses :
" C'est Ron Hubbard avec la Dianétique,
cette science de la santé mentale qui guérit toutes les maladies
et purifie les esprits, le Révérend Moon,
avec le Ginseng (Alpha Oméga), les Frères
Melchior, fondateurs de la secte des Trois Saints Coeurs avec le pianto,
potion magique qui vient à bout de tous les cancers. C'est encore
La Méditation Transcendantale qui, grâce
à sa découverte majeure en médecine réduit
les maladies de moitié : la tension artérielle baisse, le
taux de cholestérol diminue ainsi que la sécrétion
d'hormones liées au stress, la consommation d'alcool et de cigarettes
s'assagit . Bref, chez les personnes qui fréquentent la Méditation
Transcendantale, le nombre des consultations médicales et des admissions
dans les hôpitaux est inférieur à la moyenne, respectivement
de 44% et de 53% ".
(BULLES n° 18, p. 5. Le masque des sectes)
Exercice illégal de la médecine :
Il n'est pas étonnant que ces pseudo-thérapies attirent l'attention
et parfois la condamnation de tel Conseil Départemental de l'Ordre
des Médecins, ou mieux du Conseil National de l'Ordre.
En 1985, Shri Suhridam Sarvabhutanam, Maître Yogi, directeur du
Centre Culturel de Naturobiotique d'Aix-en-Provence en fit les frais
:
Centre Culturel de Naturobiotique
" L'être humain n'est qu'une transformation des aliments qu'il
consomme, affirmait-il. Attiré par cet argument simpliste et la
vie saine qu'on lui promettait Thierry Villa, diabétique, s'inscrivit
en 1980 et suivit à la lettre le régime conseillé
par le Maître. C'est alors que complètement débilité,
une piqûre d'insuline, faite au Centre, en état de jeûne,
provoque un coma qui entraîne la mort...
" Le Centre fut dissous et le "Maître" , traduit en justice,
convaincu d' exercice illégal de la médecine, d'escroquerie,
de faux et d'usage de faux, fut condamné à une peine
de prison ferme. ''
(BULLES n° 11, p.27)
Membre du Mouvement du Graal, un médecin vient d'être
suspendu de ses charges d'enseignement, en 1988, par le responsable de
la coordination du Diplôme Universitaire d'homéopathie, dans
son " Option Médecine ". Une malade avait déposé
une plainte à l'encontre de ce médecin. La lecture des pièces
du dossier, transmis au Conseil Régional de l'ordre, faisait apparaître
des faits accablants qui ont suscité l'émotion et la stupéfaction
de la juridiction ordinale.
Suite à l'expertise psychiatrique de la thérapie-miracle
de la Scientologie, effectuée par le Professeur Hans Kind, ancien
directeur de la Policlinique psychiatrique de Zurich, Michel Margot adressait
au Conseil d'État (Suisse) cette interpellation : " Du point
de vue de la santé publique, n'y a-t-il pas dans les auditions des
scientologues une sorte d'exercice illégal de la médecine
?". (Interpellation de Michel Margot au Conseil d'État
(Suisse), mai 1989).
Atteintes
à la santé psychique
Depuis quelques temps, il convient de reconnaître que les sectes,
sous la pression des actions médiatiques ou judiciaires, ont dû,
parfois, modifier les régimes physiques draconiens et aberrants
auxquels elles soumettaient leurs adeptes. On a même assisté
à des métamorphoses surprenantes :
" L'écologie pure et dure n'est plus de mise aujourd'hui. Apparemment
les membres de la secte ont complètement changé de look.
Je les reconnais à peine. Avant tenue dépenaillée,
cheveux longs, queue de cheval. Aujourd'hui : costume trois pièces,
cravates, cheveux courts. La secte s'est véritablement métamorphosée.
"
(BULLES n° 20, p. 22-23)
Mais plus grave que l'atteinte à la santé physique est
l'atteinte à la santé psychique des individus. Or, dans notre
parcours au pays des sectes, force est de constater que, chez les adeptes,
on détruit progressivement tout esprit critique, tout libre arbitre,
toute capacité de décision personnelle. Ils croient avoir
adhéré librement mais ils n'ont pas eu conscience de la manipulation
mentale dont ils ont été l'objet. Et ils continuent à
s'affirmer libres, incapables qu'ils sont de se rendre compte du conditionnement
et de l'auto-conditionnement permanents qui les emprisonnent. Le pire est
atteint quand ces adeptes, parvenus aux échelons supérieurs
de la hiérarchie, participent, plus ou moins consciemment, à
la destruction de la liberté chez leurs subordonnés, et entretiennent
le rideau de fumée derrière lequel la secte peux opérer
sans entrave.
" (...) Ce que nous constatons auprès de nos enfants - qu'ils
aient 18 ou 25 ans - c'est qu'ils perdent progressivement leur individualité.
Le Sahaja Yoga et ses promoteurs procèdent à une endoctrination
telle que les jeunes gens cessent de se servir de leur intellect critique.
Ils adoptent une foi aveugle en les doctrines éclectiques et surtout
en la personne de Madame Son Mataji qui, quant à elle, n'a pas de
réticences à se faire appeler " sa sainteté " et à
se faire vénérer comme la " holy mother", donc comme /a mère
mystique de tout ce jeune monde. Madame Shri Mataji distribue même
une image de la Sainte Vierge portant son propre visage.
Nos enfants ne raisonnent plus. Ils répètent machinalement
les phrases, les idées, les thèses qu'on leur a implantées,
comme si un disque tournait. Je ne discute pas du contenu de ces doctrines...
Je juge des résultats : la doctrine agit comme la fameuse " brise
fraîche " qui éteint toute flamme de réaction, de doute,
de critique ou de révolte. Les jeunes contestataires se voient transformés
en agneaux.
Ces procédés provoquent ce que les spécialistes
appellent une " psycho-mutation ", vulgairement connue comme " lavage de
cerveau " .
Comme d'autres prophètes, vous privez les jeunes gens de leur
liberté de décision, de leur liberté d'expression
et de leur liberté de pensée ''.
En date du 23 mai 1989, le Tribunal Administratif d'Allemagne a jugé
que le Gouvernement fédéral avait le droit d'appeler "
secte '' la Méditation Transcendantale reconnaissant que la
preuve avait été rapportée que " les techniques
de méditation pouvaient entraîner des dommages psychiques
et la destruction de la personnalité ".
L'Église de Scientologie est, sans conteste, orfèvre en
matière de manipulation mentale, de lavage de cerveau, de programmation
hypocrite et sournoise, et sait appliquer son " art " sa " science
de la santé mentale ", la Dianétique,
à tous les domaines de la vie quotidienne. GUY Ravor et Larry Wollersheim
en ont fait la terrible expérience :
Guy Ravor, 39 ans, au chômage, répond à une
offre d'emploi anonyme publiée dans un journal belge, qui cherche
un responsable marketing, pour Copenhague. Il s'y rend. En fait de marketing,
il suit les cours de la Scientologie, assure, pendant trois semaines, des
travaux physiques extrêmement durs, subit les tests de personnalité...
et, finalement, sombre dans le piège. Revenu à la réalité,
il écrit :
'' C'était comme un lavage de cerveau. J'étais mort de
fatigue et affamé. Sans que l'on exerce aucune violence sur moi,
je sentais chaque jour ma résistance s'amenuiser. Nous étions
coupés du monde... A chaque rébellion, les services de sécurité
me prenaient à part pour me dire de " passer au travers '', et de
tenter de " manier " la situation. Je n'arrivais pas à me révolter
contre la crasse, la promiscuité, la détresse totale des
jeunes qui vivent la-bas dans des conditions inhumaines... "
Larry Wollersheim, qui avait été transformé
en épave, mentalement et financièrement, a gagné,
à Los Angeles, le procès qu'il avait intenté contre
la Scientologie, laquelle a été condamnée à
lui verser 30 millions de dollars. Dans sa déclaration sous serment,
Larry Wollersheim dénonce " les techniques de lavage de cerveau,
les méthodes les plus sophistiquées de domination mentale...
capables de casser la résistance de n'importe quel patient aux commandements
et aux règlements des utilisateurs de ces techniques qu'il est difficile
d'imaginer, mais par lesquelles on arrive à passer outre la volonté
de l'individu, et à implanter des idées et un contrôle
de la personne. Je commençais à ressentir des douleurs et
un état mental de crainte... Plus tard, j'en vins à comprendre
que j'avais été programmé... ''
Le Professeur H. Kind est d'avis que La
Dianétique, la thérapie miracle de la Scientologie,
peut provoquer des états d'angoisse, des dépressions, des
crises graves allant jusqu'à l'effondrement... La Dianétique
est, avec sa prétention de guérir les maladies psychomatiques,
les névroses et les psychoses, en complète contradiction
avec ce qui est scientifiquement connu des effets de la psychothérapie...
Cette thérapie est " une procédure impersonnelle et inhumaine
", une méthode inefficace et dangereuse. (Pr.
Hans Kind: Expertise psychiatrique des thérapies scientologues)
En juin 1974, je reçois en consultation externe une jeune fille
de 22 ans, venue réfléchir spontanément sur sa recherche
d' une vie communautaire et le problème que cela pose pour elle
qui veut aussi poursuivre ses études. Elle est admise dans une
école d'infirmières et découvre que cette vie en communauté
est une manière de s'émanciper d'une tutelle familiale dont
elle ne réussit pas à se libérer.
L'entretien montre qu'il s'agit d'une fille très lucide, éprise
d'idéal, tout à fait capable d'auto-critique sur ses aspirations
spirituelles.
Je la retrouve internée six mois plus tard pour la première
fois à l'hôpital psychiatrique. On apprend qu'elle s'est engagée
depuis cinq mois dans une communauté del'Association
pour l'Unification du Christianisme Mondial (Association mooniste)
Ce n'est plus du tout la même personnalité que je retrouve
à son entrée à l'hôpital. Aucun dialogue n'est
plus possible, elle exprime un discours passionné où il n'est
question que de mystique, dans une phraséologie pseudo-théologique
impossible àsuivre. Plus rien d'autre ne compte pour elle
: ni ses liens amicaux antérieurs, ni son entrée à
l'école d'infirmières, ni la relation d'aide ébauchée
à la consultation précédente. Elle doit rompre avec
tout son passé, suivre une ascèse exrêmement rigide
et partir n'importe où son organisation décidera de l'envoyer.
Elle qui apparaissait, dans I'entretien de Juin, particulièrement
souple, réfléchie et critique, ne voit plus d'autre avenir
pour elle que vouée corps et âme aux chefs de sa communauté.
Elle se présente avec une rigidité, une passion effrénée,
une négation de la réalité qui ressemble tout à
fait aux états passionnels de structure paranoïaque alors qu'elle
ne présentait aucun de ces traits auparavant.
Nous avons beaucoup de peine à établir avec elle une
relation thérapeutique et à lui faire accepter un traitement
neurologique qu'elle ressent comme une contrainte intolérable qui
s'oppose à la mission qu'elle doit remplir.
Médecins et infirmières sont devenus pour elle des
ennemis qu'il faut fuir à tout prix pour éviter le mal.
(Docteur A. Badiche, Professeur agrégé de
Psychiâtrie, Université de Rennes. BULLES n° 16, p. 11-12)
L'explication biochimique et pharmacologique du syndrome de la secte
Moon du Professeur Peter Masser (Suisse), vient corroborer le diagnostic
du Docteur Badiche :
Les victimes des missionnaires de Moon sont assujetties à des
techniques psychologiques visant à détruire leur personnalité
originale et à leur imposer des traits de caractère nouveaux
et uniformes.
Les méthodes mises en oeuvre comportent essentiellement la
tension nerveuse la privation de nourriture et de sommeil et la vigoureuse
répétition des principes de la nouvelle religion. Ceci induit
de profondes modifications des systèmes neurotransmetteurs catécholaminergiques
et peptidergiques, et en particulier, une inhibition deI'action
de la sérotonine et une élévation du niveau des endorphines.
Il en résulte une destruction du sens critique, une acceptation
servile de la pensée du gourou, des hallucinations et des extases
religieuses, tous phénomènes similaires à ce qu'engendrent
les drogues hallocinogénes.
Les perturbations au long cours des neurotransmetteurs peuvent aboutir
à une psychose, particulièrement de type schizophrénique.
(Biochimie et pharmacologie de I 'asservissement psychique
exercé par la secte destructrice de Moon. par Peter Masner)
Atteintes
à la liberté, à la sécurité
Inutile d'allonger cette liste : toutes les sectes pratiquent la technique
de la manipulation mentale, dont les conséquences désastreuses
ont été relevées dans un article de Science&Vie,
intitulé Les Signes du syndrome de l'endoctrinement :
altération soudaine des hiérarchies de valeurs,
y compris l'abandon des buts de carrière. Changement de comportement
soudain et dramatique ;
diminution de la souplesse mentale et de l'adaptabilité, réponses
mécaniques stéréotypées, spécifiques
de sa secte ;
rétrécissement et émoussement de l'affectivité.
Les victimes sont émotionnellement mortes ou au contraire dans un
état d'exaltation histrionique ;
régression : les victimes deviennent enfantines, se plaisent
dans leur état de dépendance, désirent que les chefs
décident pour elles;
changements physiques, détérioration, perte de poids,
expression et regard ;
parfois troubles psychopathologiques : dissociation, rumination comportement
obsessionnel, pensée délirante, hallucinations... (Science
et Vie, novembre 1988)
C'est ainsi que les sectes, qui se ressemblent comme des soeurs jumelles,
portent gravement atteinte à la santé psychique de leurs
adeptes, détruisant et violant ce qu'il y a de plus sacré
chez eux: leur liberté. Et si ces adeptes, décervelés,
dépersonnalisés, présentent des troubles psychopathologiques,
alors bien vite la secte, qui possédait la science et le pouvoir
de guérison, les rejette et les jette par dessus-bord, les abandonnant
comme des épaves, totalement démunis de tout secours, de
toute protection sociale, car il est bien évident que les sectes
n'assurent pas tous leurs ressortissants à la Sécurité
Sociale.
Nous avons constaté comment les sectes violent les droits à
la santé, à la liberté et à la sécurité,
chez les adultes. Il faudrait effectuer la même recherche auprès
des enfants, qui sont souvent des victimes ignorées.
Atteintes
aux droits de l'enfant
La Déclaration des Droits de l'Enfant (20/11/59) formulait
en dix principes les droits que tous doivent respecter pour assurer la
protection de l'enfant. (BULLES.n° 6, p. 2).
" L'enfant a droit dès sa naissance à un nom et à
une nationalité ; l'enfant a besoin d'amour et de compréhension
afin d'être en mesure de se développer d'une façon
saine, normale sur le plan physique, intellectuel, mental, moral, spirituel
et social dans des conditions de liberté et de dignité ;
I'enfant doit bénéficier d' une éducation qui contribue
à sa culture générale et lui permette, dans des conditions
d'égalité de chances, de développer ses facultés,
son jugement personnel et son sens des responsabilités morales et
sociales pour devenir un membre à part entière de la
société ; I'enfant doit avoir la possibilité de se
livrer à des jeux et des activités récréatives
orientées vers une éducation ouverte sur le monde. ''("
Les Sectes et la loi ", BULLES n° 22, p. 21)
Les exemples ne manquent pas pour prouver que les sectes ne respectent
pas ces droits préqualifiés, et que certains enfants ont
été soustraits à toute vraie reconnaissance de paternité,
à toute affection parentale, à tout contrôle d'hygiène,
de santé, de scolarisation, sans mentionner les morts " inconnus
".
Sans père ni mère :
Moïse David, le fondateur de la secte des " Enfants de Dieu"
(Famille d'amour), inventeur du " Flirty-Fishing
" (méthode selon laquelle les adeptes féminines sont obligées
de se prostituer avec des hommes riches et influents) se vantait, dans
son message de Nouvel An (1982) d'avoir obtenu 4.056 naissances en dix
ans. Mais le plus souvent, le vrai père de ces enfants est inconnu.
Quant aux enfants de membres mâles, dont la mère n'appartient
pas au mouvement, c'est simple : Moïse David conseille de " laisser
tomber la mère " et l'enfant " Ce n'est pas notre responsabilité
" dit-il. (BULLES n° 6, p. 12-13)
M. Moon, dans un sermon célèbre, n'hésitait
pas à dire : " J'ai ordonné à tous les couples
bénis de quitter leurs familles. Les femmes ont pris le rôle
de première ligne, et je les ai envoyées à l'extérieur.
La meilleure manière pour les femmes de surmonter la tentation (de
refuser d'obéir à cet ordre céleste) était
de considérer leurs maris comme leurs ennemis. Pour la même
raison, chaque mère devait considérer son enfant comme son
second ennemi. Alors même si les enfants pleuraient et tentaient
de l'empêcher de partir, cela ne lui faisait pas mal ni ne lui brisait
le coeur".
A Copenhague, siège européen de la secte, lesenfants
voient leurs parents une demi-heure par jour (demi-heure souvent grignotée
pour faire grimper les statistiques). Les parents peuvent aussi voir leurs
enfants pendant les temps d'hygiène (2 h 30 ou 5 h par semaine)
si leurs statistiques sont bonnes. Les enfants sont confiés à
des nurses de langue différente de leur langue maternelle... d'où
problèmes de langue entre parents et enfants...
(BULLES n° 6, p. 18)
Sans hygiène de vie, sans scolarisation avec d'autres enfants
:
A La Citadelle, les enfants étaient soumis, comme leurs parents
à une nourriture très frugale, à des jeûnes
répétitifs (deux fois par semaine), à assister aux
interminables séances du culte sans bouger. On les séparait
de leurs parents jusqu'à les faire vivre totalement chez le couple
Mihaies seul apte à décider de leur nourriture, de leur rythme
de vie (lever-coucher), de leur scolarisation (à savoir ne vont
pas à l'école publique ou privée). Au nom d'une pédagogie
religieuse, les parents devaient battre leurs enfants. (BULLES
n° 15, p. 12-13)
En 1982, pour la rédaction
de son mémoire, un observateur put se rendre au château d'Oublaisse
et visiter l'école des enfants des Dévots
de Krishna. Cette école privée, sans contrat, n'était
pas soumise aux contrôles pédagogiques. Par son enseignement,
elle creusait la marginalité, le fossé par rapport aux valeurs
dominantes de la société environnante. Au-delà du
contenu de l'enseignement, voici l'horaire d'une journée des petits
Krishna :
3 h 30
Réveil, douche.
3 h 30 - 4 h 30
Visite au temple en compagnie des adultes. Incantations.
4h 30 - 7h 30
Lecture du Bagbavatam au temple. Tous les enfants et les adultes
y assistent.
8h 30
Petit déjeuner en compagnie des adultes. Les femmes dansune
pièce, les hommes dans une autre.
9h30- 13h
Enseignement.
13h- 13h30
Déjeuner en compagnie des adultes.
13h30- 16h30
Activités dirigées dans des ateliers (bricolage
et judo pour lesgarçons, cuisine, tissage et couture pour
les filles).
16 h 30 - 17 h
Douche.
17 h 30 - 18 h
Lecture du Bhagavatam faite par un adulte exclusivement pourles
enfants.
18 h 30
Coucher des enfants de 6/10 ans, les 10/15 ans se couchanten
même temps que les adultes à 20 h 30
Cet emploi du temps était le même tous les jours de la
semaine sauf le dimanche, journée sans école. (BULLES
n° 6, P. 8-9)
" Il y a des enfants dans la Tribu souvent emmenés par leurs
parents, nés sur place, dans les bois environnants, car à
Ecoovie les accouchements se font souvent dans la nature. Le gourou ne
néglige pas cette clientèle. Dans une brochure qu'il a fait
éditer à leur intention, Norman William organise le recrutement.
Le pouvoir des parents y est remis en cause, les enfants sont décrits
comme des prisonniers en cage, et la conclusion s'impose d'elle-même
: la fugue. "
(BULLES n° 20, p. 20)
Mais il y a pire aussi. Un ancien de la secte s'est occupé d'un
enfant âgé de neuf mois. Durant de longues semaines, il l'a
vu dépérir. Un témoignage effrayant :
M. X : Il était en très bonne santé. Les quatre
premiers mois, il dépérissait.
Jacques Cotta : Un soir, vous appelez Norman William. Vous lui dites
: " Ça va de plus en plus mal il faut faire quelque chose '' . Qu'est-ce
qui se passe à cemoment-là ?
M. X : Donc, moi, je me suis couché. Norman William est venu
dans la nuit prendre le petit bébé et le lendemain, quand
une personne est venue me réveiller, et j'étais dans la pièce
où avait été mis le bébé, il était
mort, par terre, raide. Mort de déshydratation et de malnutrition.
''
Novembre 1978 : Jim Jones, le pasteur, fondateur de la secte du
" Temple duPeuple " (Guyana), se sent menacé. Son empire sur ses
adeptes commençait à se défaire, un petit nombre ayant
décidé de partir. Il ordonne de liquider les " agresseurs
" et les " traitres " (= ceux qui avaient décidé
de le quitter). Puis on ouvre le feu sur tout ce qui bouge et on achève
les blessés. Ayant commis l'irrémédiable, Jim Jones
retourne l'agression contre lui-même et l'ensemble du groupe qui
doit le suivre jusqu'au bout. Les journalistes arrivés après
le drame trouvent Jim Jones sur son trône, tué d'une
balle, et les 914 corps écroulés, entassés, souvent
des familles enlacées : les baquets ayant contenu la potion mortelle
sont encore là ".
(BULLES. n° 20 et n° 22, Le massacre de Jonestown
(Guyana))
Les
droits et la famille
" La famille est l'élément
naturel et fondamental de la société et a droit à
la protection de la société et de l'Etat "
(article 16)
Si la manipulation mentale détruit, comme on l'a vu, la personne,
soit sur un plan physique, soit sur un plan psychique, elle détruit
également la famille, pourtant reconnue par la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme, à l'article 16, comme " l'élément
naturel et fondamental de la société ", et qui, à
ce titre, " a droit à la protection de la société
et de l'État ".
Atteintes
à l'honneur et à la réputation
" Nul ne sera l'objet d'atteintes
à son honneur et à sa réputation "
(article 12)
Rapidement l'adepte se laisse séduire par son groupe qui devient
sa " vraie famille ", au détriment de sa famille génétique
ou biologique. Avec cette dernière, les relations se distancient,
puis se dégradent. Tandis que l'on appelle Monsieur et Madame Moon
: " nos vrais parents ", Georges de Nantes " notre Père
",Yvonne Trubert" notre mère à
tous ", Madame Shri Mataji" mère
mystique ", et Soeur Myriam " notre petite mère " ; les
parents naturels apparaissent tout-à-coup comme des " gêneurs
" des " perturbateurs ", des parents " ignobles et infâmes
", " névrosés ", " déséquilibrés
". Et il ne s'agit pas de quelques cas isolés. Ces accusations
s'appliquent à TOUTES les familles, sans exception :
Saint Erme
" Il est apparu à la Session de Saint-Erme, en faisant la problématique
et les solutionsdes couples de parents, que nous étions
TOUS logés à la même enseigne : nous sortons TOUS de
familles déséquilibrées et déséquilibrantes
:
parents possessifs qui ne supportent pas que leurs enfants passent
leur temps ou donnent leur coeur en dehors de /a maison ;
parents querelleurs, élaborant en permanence des intrigues,
répandant des critiques et des calomnies à tout propos, partout
où ils passent ;
parents qui se font une idée précise de leur enfant
qu'ils
veulent à leur image (mondain, superficiel, etc) ;
parents qui ont toujours besoin de " surveiller " les miteux
que fréquentent leurs enfants, c'est-à-dire y mettre leur
nez, y exercer une surveillance qu'on n'accepterait de leur part nullement
ailleurs...
mères amoureuses de leur fils et des pères amoureux
de leur fille (ce qui arrive plus fréquemment qu'on ne le pense)
;
parents qui ne s'entendent pas chez eux et qui ont besoin de
faire des histoires au dehors pour trouver une occupation qui en vaut la
peine ".
(Journal interne de la secte de Saint-Erme. Extrait du dossier
judiciaire, 17ème Chambre Correctionnelle TGI, Paris)
Puis l'on adresse à ses parents, à son père mais
plus souvent à sa mère, des lettres odieuses, injurieuses
et diffamatoires qui portent gravement atteinte à leur honneur et
à leur réputation : lettres totalement stéréotypées,
envoyées à la même date, et développant les
mêmes thèmes dans les mêmes termes. Exemples :
" Monsieur le Péteux, Ta lettre est vraiment ridicule. Tu ne pourras donc pas t'empêcher
d'inventer des salades. Menteur ! Hypocrite !...
... t'es-tu fait le porte plume de ta femme ? Décidément
tu es vraiment incapabled'entrer en relation avec des gens normaux.
Tu
es bien resté le sale mec, hypocriteet méchant
que
j'ai toujours connu. La prochaine fois, petit canard, trouve uneentrée en matière plus convenable. Des agriculteurs, même
à 100 km de chez toi te connaissent comme un type quipète plus haut que son cul, un mec méchant et con,
un sale mec...
Non, décidément, tu restes pour moi un mec très
méprisable, un petit con. Cessedonc ton cinéma
personne n'est dupe, à part toi. Tu ne peux pas t'empêcher
defaire chier tous les gens autour de toi et tu voudrais
encore avoir une bonne imagede marque !!! "
(Lettre d'un fils de 30 ans à son père.
Dossier judiciaire, TGI, Paris)
'' Attention à toi, car je te rappelle que ton père
est mort fou et que si tu continues ta vie comme tu I'as commencée,
tu vas devenir folle à ton tour en encore pire que lui, si ce n'est
pas déjà le cas, ce que je suis tenté de croire...
Tu n'as pas un comportement d'une femme saine d'esprit. Depuis toujours,
tu es une femme incohérente, tu es une femme avec qui personne ne
peut discuter. Tu es bête, foncièrement bête. Mais ce
n'est pas tout. Tu tiens des propos délirants. Tu dis non seulement
des choses délirantes, sans rapport avec la réalité,
mais de plus tes fantasmes sont depuis longtemps, et de plus en plus, des
fantasmes structurés... Enfin, stade ultime de la dégradation,
tu poses des actes, des actes dangereux et aux conséquences graves,
rappelle-toi...
Et sans cesse, tu cherches à entraîner d'autres gens à
leur tour dans ton carnage insensé et sans objet ".
(Lettre d'une fille de 35 ans à sa mère.
Dossier Saint-Erme, TGI, Paris)
La mère est la cible privilégiée de ces attaques
: c'est une technique habituelle et facile, utilisée par la plupart
des sectes pour déstabiliser les familles :
"L 'expertise psychiatrique du Professeur Hans Kind expose
longuement les risques de la thérapie des Scientologues : l'auditeur
ne s'intéresse absolument plus à ce que lui raconte le patient.
Tout ce qu'il veut savoir, c'est comment s'est déroulée son
enfance, afin de le persuader que tous ses maux proviennent de sa mère.
Une manière simple de déplacer les responsabilités
et d'isoler le futur adepte de sa famille. "
(" La Suisse ". Rapport Psychiatrique contre la Scientologie,
6/4/1989)
" La cause centrale de presque tous les maux est la mère
(premier prix) et puis l'épouse (premier accessit), c'est-à-dire
la femme ".
(Extrait du dossier judiciaire, procès de Saint-Erme,
TGI., Paris)
Départs,
ruptures, divorces, exil à l'étranger
La séparation psychologique n'est souvent que le prélude
de la rupture complète et définitive avec la famille. Mais
aussi, parfois, d'un départ ou d'un exil à l'étranger.
Pourtant, vivre dans son pays d'origine, sur la terre de sa famille et
de ses ancêtres est un droit fondamental que certaines sectes violent
impunément :
Des jeunes en général, ou des couples avec enfants
très jeunes, quittent chaque année le territoire national
grâce à des ramifications que les sectes entretiennent dans
de nombreux Etats, des départs s'organisent pour des pays lointains.
La distance morale et kilométrique, le mystère qui entoure
l'activité d'une secte et l'ignorance du lieu de résidence,
parfois même du pays où sont partis les enfants laissent les
parents atterrés. Moon, Krishna,
la Scientologie, la Famille
d'Amour et d'autres pratiquent l'exil. Parfois la secte elle-même,
par précaution, écrit ou prend contact avec la famille. Ce
n'est pour adresser en guise de nouvelles, que des extraits de sa doctrine.
" Un jeune étudiant en pharmacie rencontre un scientologue.
Il
se rend à Paris, répond au test de personnalité, se
fait "auditer", moyennant espèces sonnantes et trébuchantes.
Puis, du jour au lendemain, est prêt à tout abandonner, ses
études, ses parents, pour partir aux Etats-Unis. Il allait signer
son contrat. Heureusement son meilleur ami mis au courant l'en dissuade.
"
(Avril 1989)
Association des Amis de la Croix Glorieuse de Dozulé
" Un cours de yoga normal rassemblait des adultes, mariés
ou célibataires, professeurs, éducateurs spécialisés,
médecins, psychiâtres, psychologues, infirmières, artisans,
commerçants... Puis, le Maître prédit l'imminence de
grands cataclysmes : guerre civile, invasion russe, guerre nucléaire...
bref la fin du monde pour décembre 1982. Début décembre,
le Maître et une trentaine de ses élèves, dont des
pères et des mères de famille, abandonnent leur profession,
leur famille, leurs amis, pour aller se réfugier, dans le plus grand
secret dans un lieu où ils seront protégés ".
" Mme Micheline Drolet a quitté la secte, mais sa fille
y est demeurée. Elle est considérée comme une " exclue
'', une pécheresse qu'il faut cesser de fréquenter. " On
m'a dit que les contacts avec ma fille seraient dorénavant limités.
Je ne peux plus aller magasiner avec elle. Je ne peux plus aller au restaurant
avec elle. Je ne peux plus voir ma fille depuis cinq mois ". La fille doit
se marier : sa mére ne pourra assister à la noce qui aura
lieu à la salle du Royaume, avec les Témoins de Jéhovah.
Il est écrit dans la Tour de Garde que " si un exclu membre d'une
famille, vient à la salle, il ne pourra évidemment faire
partie du cortège, ni accompagner la mariée ". Bref il
est interdit de manger avec et de côtoyer un exclu ''.
(Le Devoir (Canada) : " La loi des Témoins de
Jéhovah ")
On comprend, dès lors, comment la dure loi des sectes est à
l'origine de nombreux cas de séparations et de divorces, quand les
deux conjoints n'appartiennent pas ensemble à la même secte.
Si le membre de la secte ne parvient pas, malgré tous ses efforts,
à entraîner dans sa secte, son conjoint (ou ses enfants) on
s'achemine rapidement vers une séparation ou un divorce. La situation
s'aggrave et se détériore encore plus vite, si un époux
quitte la secte. Dramatique pour le couple, la situation l'est peut-être
encore plus pour les jeunes enfants. A qui sera accordé le droit
de garde ? Et respectera-t-on le droit de visite et d'hébergement
de l'autre parent ou des grands parents ?
Atteintes
au droit de visite et d'hébergement
Car les Droits de la Famille, c'est encore pour un conjoint séparé,
ou pour des grands parents, le droit de visite ou le droit d'hébergement
de leurs enfants ou petits enfants. Or, la plupart du temps, les parents
adeptes d'une secte s'opposent à ce que leurs enfants mineurs rencontrent
leurs grands parents " satanisés " ou l'autre conjoint. Les
procès ne manquent pas où les tribunaux de Grande Instance
et les Cours d'Appel ne cessent de rappeler l'article 317-4 du Code Civil,
selon lequel les pères et mères ne peuvent, sauf motifs graves,
faire obstacle aux relations personnelles de l'enfant avec ses grands parents
:
La Citadelle
" Deux membres d'une secte fondée il y a huit ans au Vésinet
(par G. Mihaies, industriel roumain naturalisé français)
viennent d'être inculpés de non représentation d'enfants,
par le Juge d'instruction de Versailles, et arrêtés à
leur domicile par les policiers du Commissariat du Vésinet et écroués...
"
(" La Citadelle ", in Le Monde. 14/7/1988)
La Citadelle
" Le 3 octobre 1988, le Tribunal de Grande Instance de Versailles (jugeant
cette affaire) accordait aux grands parents le droit de recevoir leurs
petits enfants ledeuxième week-end de chaque mois, du vendredi
18 heures au dimanche 19 heures, ainsi que pendant la deuxième moitié
des vacances de Noël et de Pâques et quinze jours pendant les
vacances d'été... ''
(Extrait des Minutes du Greffe du Tribunal de Grande Instance
de Versailles, 3 octobre 1988)
A l'inverse, les Tribunaux sont appelés à statuer sur
des litiges opposant un parent ou des grands parents (membres ou sous l'emprise
d'une secte), qui réclament de jouir de leur droit de visite ou
d'hébergement.
Contre Réforme Catholique
" Les pièces remises démontrent que l'appartenance du
père et l'appartenance au moins idéologique des grands parents
au mouvement extrémiste de l'abbé de Nantes est sinon la
cause, tout au moins le symptôme le plus évident de cette
pathologie familiale. "
(Ordonnance en Référé. Tribunal de
Juvisy 13 juin 1989)
" Madame X est une fidèle trés active de l'Église
Évangélique de Pentecôte. Il n'appartient pas à
la Justice de discuter de l'engagement religieux de chacun. Cependant dans
la mesure où les personnes affiliées à cette sectesubordonnent
leur comportement de chaque instant aux préceptes de leurs croyances,
font oeuvre de prosélytisme, et n'hésitent pas à associer
parfois de très jeunes enfants à leurs réunions et
pratiques religieuses ; il a pu paraître dangereux de confier la
garde d'un enfant de 6 ans à sa mère dans un tel contexte.
Cette crainte explique le contenu de I'ordonnance de non conciliation
confiant la garde au père, réservant le droit de visite de
la mère et ordonnant une enquête sociale.
En relevant que Mme X assiste chaque jour à des offices ou
réunions, que lesdits offices ou réunions donnent lieu à
des scènes de grandes exaltations, voire d'hystérie, que
les fidéles y associent généralement de très
jeunes enfants, et qu'enfin, dans l'hypothèse où l'enfant
serait laissé à sa mère, que celle-ci n'hésiterait
pas à l'associer à ses croyances, ne comprenant pas de son
point de vue, qu'il puisse en être autrement ; le rapport de l'enquêtrice
a très largement étayé les appréhensions initiales
du Juge délégué aux Affaires Matrimoniales.
Dans ces conditions, et eu égard au fait qu'il ne paraît
ni très opportun pour l'équilibre de l'enfant ni très
réalisable d'organiser des visites de la mère au domicile
de la nourrice. Il convient de confirmer en l'état l'ordonnance
de non conciliation dans toutes ses dispositions et restrictions."
(Ordonnance du Juge de la Mise en État TGI, de
Besançon, 29/9/1986)
Atteintes
au droit de se marier et de fonder librement une famille
" L'homme et la femme, sans
aucune restriction quant à la race, la nationalité ou la
religion, ont le droit de se marier et de fonder une famille. Le mariage
ne peut être conclu qu'avec le libre et le plein consentement des
futurs époux "
(article 16)
S'il existe des Droits dela Famille, il existe également
un Droit à la Famille. Or ce droit, non moins fondamental
pour tout homme et pour toute femme de se marier et de fonder une famille,
librement et avec un plein consentement, est violé dans de nombreux
cas par les gourous qui, comme chacun sait, " marient " ou "
démarient " leurs adeptes, selon leur bon plaisir.
Contre Réforme Catholique
Georges de Nantes marie les jeunes appartenant à la phalange et
il dit :
" Je ne conçois pas qu'un jeune phalangiste se marie sans
m'avoir demandé mon avis et avoir obtenu la permission ".
(La Morale Phalangiste. Pentecôte 1987)
Famille de Nazareth
Le gourou " favorise les mariages entre membres du groupe et provoque
la séparation des couples (non mariés jusqu'à présent),
quand l' un d'eux ne rentre pas dans le groupe ".
" Le gourou marie ses participants. A l'issue d'une prise en charge
(psychanalytique) d'une personne du groupe, il pourra demander à
cette personne de se marier avec une autre personne du groupe. Ce qui montre
à quel point le leader peut décider à la place des
éléments du groupe, même pour ce choix qui est l' un
des plus importants dans la vie d'un individu, il va le faire à
la place des participants ."
(Un psychiatre)
Famille de Nazareth
" Le plus surprenant de tout, c'est qu'il avait tout pouvoir sur les
couples qui, soi-disant, je le cite, ne pouvaient tenir que par sa présence
et son travail (de psychanaliste) "
Au cours d'une émission tëlévisée sur Antenne
2, le journaliste demande à une mooniste si elle souhaite, si
elle peut se marier si elle est libre de choisir son fiancé. Réponse
:
" Notre façon de nous marierest très
spéciale dans notre communauté, parce que nous sommes
des frères et des soeurs. C'est une communauté de croyants.
Comme dans toutes les Églises, dans l'Église catholique,
les époux préfèrent avoir une même foi. Nous,
c'est exactement pareil. Moi-même, c'est mon témoignage :
J'ai confiance que le Révérend Moon peut choisir mon époux
".
" C'est Moon en personne qui arrange les mariages sur présentation
de photos. La cérémonie des 1.800 mariages célébrés
à Séoul en 1975 est célèbre. Ne peuvent d'ailleurs
être admis au mariage que ceux qui ont atteint la perfection, c'est-à-dire
qui ont parfaitement assimilé la doctrine ! Le couple aura besoin
ensuite de la permission du " Père " pour donner naissance à
(vos) descendants, à (vos) enfants, pour le monde entier, pour un
monde sans péché et pour le monde de demain " .
(Sectes diablement vôtres. J. Vermander, p. 119-120)
" Le 21 mai 1978 nous avons été bénis en mariage
par le Réverend Moon lors d'une cérémonie rassemblant
118 couples de toute l'Europe. C'est alors que Franziska et moi nous nous
sommes rencontrés pour la première fois... Je ne la connaissais
pas avant que le Révérend Moon me la présente à
cette occasion ".
Les
droits à la vie en société
L' emprise des sectes ne s'exerce pas seulement sur les personnes et sur
les familles. Les sectes concourent à une véritable déstabilisation
de la société. Et ceci de deux manières : soit
en empêchant leurs adeptes de participer à la vie sociale,
économique et culturelle, et donc de jouir de leurs droits économiques,
sociaux et politiques. Soit, au contraire, en les engageant, après
une formation spécialisée, à s'insérer dans
tous les domaines de la vie sociale, économique, politique et culturelle.
La
stratégie du désert
Nous avons signalé dans les chapitres précédents,
combien n'étaient pas toujours respectés les droits à
la santé, à l'alimentation, au logement, à la protection
sociale en cas de maladie ou de handicap, à l'éducation,
à la famille, etc...
Parcourons rapidement les articles 20 à 30 de la Déclaration
Universelle des Droits de l'Homme et regardons si les sectes les observent
scrupuleusement :
" Toute
personne a droit à la liberté de réunion et d'association
pacifiques "
(article 20)
" Toute
personne a le droit de prendre part à la direction des affaires
publiques,... la volonté du peuple doit s'exprimer par des élections
honnêtes "
(article 21)
" Toute
personne a le droit de prendre part librement à la vie culturelle
et de la communauté... "
(article 27)
" L'individu
a des devoirs envers la communauté... "
(article 29)
Que de témoignages nous prouvent qu'en fait, dans certaines sectes,
les adeptes sont privés de leur droit au travail, de leurs droits
syndicaux, de leur droit de prendre part à la vie culturelle, à
la communication, à l'information, à la vie civique, sociale
et économique de leur pays. Ils sont devenus les nouveaux anachorètes
des temps modernes, retirés au désert, enfermés dans
le goulag idéologique et pratique de la secte.
Les Témoins de Jéhovah fournissent,
dans ce domaine un exemple caricatural de ce que certaines sectes pratiquent,
plus ou moins, à leur manière. Persuadés qu'ils sont
l'instrument choisi et unique par lequel Jéhovah dirige le monde,
ils refusent systématiquement toute participation à une organisation
quelconque, qu'il s'agisse :
des Etats, des Organisations de l'Etat (Parlement, Sénat), de l'Organisation
des Nations Unies, ou d'Organisations non gouvernementales ;
du service militaire ou du service civil, ce qui conduit les jeunes conscrits
(Témoins de Jéhovah) à être insoumis et condamnables
à deux ans de prison ;
de l'exercice du droit de vote et de la participation à la vie politique
;
des organisations syndicales ;
des activités culturelles : musique, fêtes populaires, fêtes
familiales (anniversaires) arbre de Noël etc...
des activités caritatives ;
des Eglises ;
Toutes ces orgabisations sont dangereuses, pernicieuses, immorales, satanisées,
donc interdites !
La
stratégie d'insertion et d'ingérence
A l'extrême opposé nous trouvons les sectes qui vont utiliser
les " Droits de l'Homme " pour servir leur projet expansionniste et idéologique.
Loin de se retirer au désert, leurs adeptes, de haut niveau, vont
s'insérer, s'investir, ou s'ingérer dans tous les réseaux
de la vie sociale, économique et politique, nationale, européenne
et internationale.
Droit à la liberté d'association :
S'appuyant sur l'article 20 de la Déclaration Universelle des Droits
de l'Homme, selon laquelle '' toute personne a droit à la liberté
de réunion et d'association... (on oublie, peut être,
l'adjectif qualificatif "pacifique "), que de sectes ont
créé une multitude d'associations, aussi difficiles à
dénombrer que les étoiles dans le ciel. Dans son numéro
sur " Les masques des sectes ", BULLES en a donné une liste
impressionnante encore que non exhaustive.
La Scientologiearrive sans difficulté
en tête de ce hit-parade. Dans tous les domaines de la vie socio-économique,
elle est présente :
dans le domaine scolaire : avec ses crèches, ses maternelles,
ses cours de rattrapage, ses méthodes d'amélioration de l'enseignement
;
dans le domaine culturel : avec ses écoles de musique, de
théâtre, sa fondation pour la communication de la culture
internationale ;
dans le domaine professionnel : avec ses nombreuses sociétés
de formation, de conseil,de marketing, d'informatique ;
dans le domaine médical et scientifique : avec "
La Dianétique " et les thérapies qui en découlent;
et qui guérissent l'individu de ses psychoses ou névroses
jusqu à la toxicomane ;
dans le domaine familial : avec son Association pour la Sauvegarde
de l'Orientation de la Famille de l'Individu et de la Société
(ASOFIS) ;
dans le domaine social et civique : comme nous le développerons
dans le chapitre suivant.
(BULLES : Les Masques des Sectes. N° 18)
Ecoovie, pour être pluspetite
que la Scientologie, n'a rien à lui envier. Son gourou, Norman William
est sur ce terrain un architecte imbattable, qui avait déjà
donné ses preuves en France (de 1972 à 1984), mais qui s'est
surpassé en Belgique, et en peu de temps. Citons :
" Arbres de Vie, Carte verte, Carte vitale, Centre convivial Léopold
II, Centre Oecuménique Franciscain, Co-Eur (Confédération-Europe),
Coeur Plus, Collège Oecuménique Albert Scweitzer, Conseil
Mondial des Peuples, Coordination Continentale de l'Ecologie et des Alternatives,
Coordination Transnationale des Initiatives Sud-Nord, Economie Nouvelle,
Cristal 3, Eu-B, Faculté de Nutrition et de Médecine
de l'Université Albert Scweitzer, Faculté de Théologie,
Famille Assistance, Fédérations et Unions de Hameaux, Fédération
transnationale des universités nouvelles, FEVA (Fédération
Européenne de la Vie Associative), Fondation pont-Spoerry, Générale
d'Achats, Graine de Vie, Odace, OPE (Office du Plein Emploi), Organisation
Mondiale de la Paix, Le Petit Pain du Coeur, Re-Sources, Servitel, Société
Ternale, SOS-Désert, SOS-Désert Transcontinental, Sponaire,
Terre des jeunes, Trésorerie générale pour le Service
de trésorerie groupée, Université A. Scweitzer, Université
pour l'Eco-Développement, etc... "
Encore, aurait-il convenu d'ajouter à ces associations, d'autres
groupes aux objectifs très variés, des ordres de chevalerie,
non créés, bien sûr, par Norman William, mais dans
lesquels on retrouve des membres infiltrés d'Ecoovie.
En fait, ces associations sans but lucratif avaient l'avantage
de permettre à Norman William de se livrer à de frauduleuses
opérations financières, ainsi qu'à des activités
terroristes. C'est oublier que les associations pour être légales
doivent avoir des buts " pacifiques ".
Le Droit à l'accès aux fonctions publiques :
"
Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires
publiques de son pays... toute personne a droit à accéder
aux fonctions publiques de son pays... "
(article 21)
Article précieux pour de nombreuses sectes à la recherche
d'un masque derrière lequel on pourrait s'abriter. Autre possibilité
d'exister et de construire son royaume ou son empire, surtout quand l'autre
visage a été dévoilé.
Pour la secte Moon : c'est une aubaine.
Le postulant mooniste était conduit sur un itinéraire tortueux.
Il entrait pour découvrir Dieu, il découvrait Satan. Il pensait
mieux connaître sa religion, il débouchait sur l'étude
du communisme. Il avait cru entrer dans une église, il entrait en
politique. Désormais plus de masque : Causa,
la branche politique internationale anti-communiste de M. Moon, peut exister,
se développer, à ciel ouvert, parallèlement à
l'Eglise de l'Unification du christianisme mondial, et sans lien apparent
avec elle.On peut organiser réunions, cours, conférences,
séminaires et s'engager dans la bataille electorale. Ainsi M.Ceyrac,
avec quelques autres collègues, sera-t-il élu député
du Front National, de 1986 à 1988. Il était député
au Parlement Européen. Il s'est représenté, mais sans
succès, aux élections municipales de 1989, sur la liste de
"
Alliance pour le renouveau de Lille ". (note : En 1994, il a divorcé
d'avec le Front National).
Le Parti Ouvrier Européen (POE), fondé par Lyndon
H. LaRouche a présenté des candidats aux élections
européennes.
LaSoka Gakkaiavaitfondé,
au Japon, son parti politique : le Komeito, troisième parti en importance
numérique à la Diète nippone.
Le Parti Humanisteprésente égalennent
des candidats régulièrement à toutes les élections.
(BULLES
n° 22, p. 6-7)
Ainsi, certaines sectes avancent-elles sous la bannière politique,
tandis que d'autres cachent leur objectif final. Mais toutes concourent,
plus ou moins consciement, à déstabiliser nos sociétés
occidentales, pour asseoir leur empire.
" Le 25 Décembre 1981, je vous ai interpellé sur la structure
totalitaire de votre organisation et sa dynamique d'infiltration : réseaux
économiques, scientifiques et culturels français, et de subversion
populaire (pacifisme d'inspiration soviétique) ".
Association des Bouddhistes de France.
(Alain Vivien : Rapport sur les Sectes en France, p 71).
Sectes
et escroqueries
Bien qu'elles revendiquent le droit d'être ou de s'appeler " Églises
", telles l'Église de Scientologie, ou
l'Église de l'Unification du Christianisme Mondial de M. Moon,
bien que certaines d'entre elles parviennent à obtenir le statut
légal d'association cultuelle (loi du
9 décembre1905) telle l'Église biblique de la Citadelle,
ces " Églises " ou ces sectes ont bien souvent des moeurs pas très
catholiques : bénéfices commerciaux exhorbitants pour des
associations déclarées sans but lucratif, création
de pyramides de sociétés, comme Ecoovie,
dans les dédales desquelles l'argent circule à flot et facilement,
sans possibilité de vérification, construction de véritables
empires financiers, constitués par le travail exténuant des
adeptes non rémunérés, refus de se soumettre à
la législation fiscale ou fraudes dans la tenue des livres comptables.
Toutes malversations qui valent, de temps en temps, à ces " pauvres
" Églises d'être suivies de très près par les
brigades fiscales, poursuivies pour escroquerie et soumises à d'importants
redressements fiscaux.
" Par exemple, Hare Krishnaa été récemment
tenu de payer les impôts qu'il devait depuis fort longtemps, et a
été soumis à des redevances et des taxations suffisamment
substantielles, pour que le but religieux qui est avoué soit maintenant
clairement déterminé comme doublé d'un but commercial.
Je crois qu'ils ont dû payer quelque chose comme 3 ou 4 millions
au fisc.. ".
" L'empire financier de Moon n'est plus à démontrer
: 500 millions de dollars de bénéfices annuels ! Des monstres
tels que ITT, Hitachi, Unilever ne font pas mieux. Ce chiffre ne figure
sur aucun document de l'Église de l'unification du Christianisme
mondial. C'est pourquoi le fabuleux pactole qui, par des voies plus ou
moins légales, rejoint chaque année les caisses d'un mouvement
plus connu du grand public sous le nom de secte Moon. Moon compte parmi
les 50 premières puissances de la planète. ''
(L'Etat des religions dans le monde en 1989, p 559)
" Le groupe industriel mooniste établi en Corée, au Japon,
aux Etats-Unis, en République fédérale d'Allemagne
et en France, s'il produit des machines-outils, des dérivés
du ginseng, du poisson congelé et des ordinateurs, tire en fait
ses plus gros bénéfices du commerce des armes. Fournisseur
officiel de l'armée coréenne et discret pourvoyeur de gouvernements
" amis " (les juntes argentine et uruguayenne, par exemple), la multinationale
mooniste fabrique tout ou partie du fusil d'assaut M16 (sous licence Colt),
de la mitrailleuse Vulcain (sans l'agrément de son inventeur, la
General Electric) et élabore des composants pour l'aéronautique
militaire.
Par ailleurs, à l'abri de sa couverture non lucrative, l'Église
développe ses propres activités commerciales en marge du
groupe industriel qu'elle contrôle. Le " fundraising " - la
collecte de fonds - mobilise l'essentiel des activités missionnaires.
Au Japon, par exemple, 3.000 revendeurs spécialement entraînés
aux techniques du porte-à-porte travaillent directement pour l'Église.
Ils proposent au public des objets artisanaux fabriqués dans les
usines du groupe en Corée (miniatures, vases, sceaux en ivoire)
et importés par une société appartenant à la
Famille. Présentant ces objets comme sacrés et jouant de
la superstition des Japonais, ils réalisent des bénéfices
considérables (voir Le scandale des vases
et des pagodes). Mais au lieu de restituer ces sommes au fournisseur
officiel - la société importatrice Happy World - ils reversent
intégralement à l'Église, évitant ainsi l'imposition
des profits. L'ensemble du dispositif est géré par un ordinateur
central.
Il est pourtant des pratiques contre lesquelles les législations
fiscales ne peuvent rien : chaque année, des milliers de salariés
et de managers moonistes reversent à la Famille tout ou partie de
leurs revenus. La somme de ces dons atteint 50 millions de dollars...
(Le Canard Enchaîné)
En France, l'organisation Moon est actionnaire d'hôtels prestigieux
(Trianon Palace à Versailles, château-hôtel de Bellinglise
dans l'Oise), d'un château à Mauny (Seine Maritime). Le centre
économique européen se trouve en Allemagne, où les
responsables moonistes se réunissent régulièrement.
L'Église de Scientologie a ses méthodes financières
et commerciales propres qui sont non moins rentables. Cours, stages, auditions,
cassettes, livres, voyages à l'étranger coûtent fort
cher :
" En mars 1989, pour suivre les cours et le processus d'audition qui
permettaient de devenir un thétan opérant, le montant des
services s'élevait à 100.900 F qui se décomposaient
en 11.600 F pour les cours, 36.550 F pour I'audition, 52.750 F pour les
États supérieurs, OT I-II-III-IV-V. A ces sommes astronomiques,
il conviendrait d'ajouter le prix de l'achat de "I'électromètre",
qui ," oscille " entre 20.000 ou 45.000 F !
Alexandre Auderset qui était devenu un haut porte-parole de
la secte, a contracté une dette de 150.000 F. A l'âge de 19
ans, il avait emprunté une somme d'environ 40.000 F à l'insu
de ses parents '' .
(Journal " Pays Vaudois '', 8 décembre 1988)
Au-delà de toute escroquerie financière, il y a encore
l'escroquerie pour publicité mensongère ou tromperie :
" Jeudi 1er juin 1989, comparaissait devant le tribunal correctionnel
de Rennes, Alain Prouteau, 33 ans, gérant de la société
Wide, qui proposait des stages de formation à la vente (4 à
8 semaines pour un prix de 8.000 F). Des annonces publicitaires passées
dans divers journaux de mai à décembre 1988, vantaient la
formation et assuraient un emploi à la fin du stage. 19 sur 27 stagiaires
ne trouvèrent pas d 'emploi. Autre accusation : celle de la tromperie
Prouteau, lui-même scientologue, n'avait pas informé ses stagiaires
que la formation était inspirée et contrôlée
par une secte nommée Église de Scientologie. Le Procureur
a requis 6 à 8 mois de prison, ainsi que 40.000 F de dommages et
intérêts ".
(Joumal "La Croix ", 1989)
Escroquerie morale :
Escroquerie intellectuelle, escroquerie financière, il faudrait
ajouter un chapitre sur l'escroquerie " morale ", au sens des articles
du Code Pénal : attentats aux moeurs(331), outrages aux bonnes moeurs
(283) ; proxénétisme et incitations de mineurs à la
débauche (334 et sq.) ; violences et voies de fait (art. R 38.1
et R 40.1).
A Ecoovie, c'est la pratique de l'homosexualité masculine collective,
comme en a témoigné un ex-adepte, interviewé par Antenne
2 :
Antenne2 : Quels sont les rapports entretenus par Norman William avec
les adeptes masculins de la secte ?
X : Tous les adeptes ont une vie homosexuelle très intense.
Antenne 2 : Vous-même, avant d'entrer dans la secte, vous aviez
déjà eu une expérience homosexuelle ?
X : Non. Je n'avais jamais eu auparavant d'expérience homosexuelle.
Antenne 2 : Alors, comment le chef de la secte, a-t-il pu vous convaincre
à ce type d'expérience ?
X : En justifiant cette pratique dans le cadre d'un enseignement traditionnel,
issu du chamanisme amérindien.
Antenne 2 : Il était censé transmettre ses pouvoirs et
son savoir par l'intermédiaire de rapports homosexuels ? C'est ça
?
X : Oui, exactement. C'est-à-dire que par un échange du
sperme entre deux hommes, il y avait une transmission des pouvoirs, une
transmission de connaissances.
Antenne 2 : Au début, il y a combien, à peu près,
de garçons qui connaissent ces rapports ?
X : Quelques personnes. Trois, quatre personnes.
Antenne 2 : Et puis, petit à petit, ce cercle s'agrandit ?
X : Ce cercle s'étend à l'ensemble de la communauté
masculine.
Antenne 2 : combien à peu près ?
X : Entre soixante et quatre-vingt personnes.
(BULLES n°20, p. 20-21)
A AAO (Organisation Analyse Actionnelle), c'est la pratique de la "
super-sexualité " :
Organisation d'Analyse Actionnelle
(fondée par Otto Mühl)
" Il existe trois groupes A, B, C, classés selon leur dynamisme
et qui connaissent de subtiles codifications qui les différencient
pour l'exercice de la sexualité. La libre sexualité s'exerce
uniquement entre les membres du groupe et fait partie du règlement
de la joumée : le matin, après le petit déjeuner,
échange sur sa vie sexuelle pendant la nuit précédente.
Après le repas de midi : temps de sexualité. Le soir : temps
de sexualité. Coucher vers 0 h 30 : l'homme rejoint le lit de la
femme avec laquelle il a rendez-vous. Cette pratique aboutit à une
dévalorisation de son corps... J'ai mis plus de six mois à
m'en remettre et aujourd'hui, suis-je vraiment remis ? "
(BULLES. n° 7, p. 19-20)
Organisation d'Analyse Actionnelle
" J'aurais encore beaucoup de choses à dire sur AAO et les enfants,
par exemple sur leur précocité face à la sexualité,
parler de leurs névroses, de leurs psychoses, de leurs peurs, de
leurs angoisses. "
Les Raëliens ont eux aussi leur spécialité, la méditation
sensuelle :
" L'Eveil de l'esprit passe par l'éveil du corps. La méditation
sensuelle est une technique très simple, enseignée par les
extra-terrestres pour réveiller les sens... La première étape
passe par une déprogrammation volontaire de tout ce qui nous a été
inculqué avec, à la clé, une prise de conscience de
tous ces conformismes et ces tabous qui empêchent l'épanouissement
sexuel... Le sexe, c'est le problème le plus important pendant nos
stages. "
Les Enfants de Dieu se sont illustrés avec l'institution du "
Flirty Fishing ", c'est-à-dire la pratique de la prostitution
imposée aux adeptes féminines. Voici le message de Nouvel
An qu'adressait, en 1982, Moïse David, le gourou-fondateur de cette
secte (MO):
"... Nos garçons et nos filles ont bien travaillé
et nous avons eu plus de 4.000 naissances, 4.056 en dix ans ! Et depuis
que nous avons commencé le FF (Flirty Fishing) nous avons eu environ
300 bébés de Jésus ! Et à la fin de cette année
(1981),
il y aura environ 70.000 poissons d 'aimés en quatre ans, ce qui
fait environ18.000 par an. Prenons un bon chiffre, généreux,
d'au moins 20.000 poissons baisés chaque année 300 bébés
de Jésus pour 80.000 baises, ça ne fait qu'un pour 266 baises...
Nous avons un bébé de Jésus pour 266 baises de FF.
Nos 2.500 ménages produisent, en gros, environ 700 bébés
par million de baises par an, ou un seul bébé pour 1.500
baises. Donc Dieu bénit le flirty fishing et nous obtenons un pourcentage
plus élevé de bébés de Jésus par rapport
au nombre de baises de FF que de baises en famille ! Alors cela devrait
étre un bon point en faveur du FF ! Ha ! Vous avez une meilleure
chance, 5 contre 1, d'être bénie par un bébé
parle FF ".
MO s'étend complaisamment sur ses expériences sexuelles enfantines
dans une lettre intitulée " Mon sexe d'enfant ", ce qui donne
à sa fille Faith l'occasion d'évoquer sa propre enfance :
" Cela m'a rappelé la façon dont tu m'endormais quand
j'étais petite fille de 3 ou 4 ans. Ouh la la ! Papa était
vraiment le meilleur il me caressait le derrière et le devant aussi
! Les autres nounous que nous avons eues nous caressaient aussi, mais ce
n'était pas aussi doux.
Mon Papa me faisait me sentir bien partout. Je pense donc que nos
parents devraient essayer cela et aider ainsi nos enfants à prendre
des attitudes naturelles. "
De toute façon, les enfants assistent aux ébats amoureux
de leurs parents, parfois plus d'une heure durant : et n'oublions pas que
ceux-ci pratiquent l'amour libre à l'intérieur des communautés,
ou " at home '' pour ceux qui vivent en appartement.
(BULLES n° 6, p 13-14)
Ces flashes rapides et incomplets suffisent à montrer comment
les sectes opèrent une réelle déstabitisation, une
destruction de la société.
2. Quand les sectes se couvrent du manteau des droits de l'homme
Bien peu soucieuses des droits de la personne humaine quand il s'agit de
subordonner leurs adeptes à la réalisation de leurs objectifs,
ces organisations sont promptes à accuser leurs critiques et même
la justice de violer leurs droits, dès qu'il leur est demandé
des comptes.
En France comme aux États-Unis, une organisation " sectaire ", poursuivie
et condamnée pour n'importe quel délit, fraude fiscale, cambriolage
de services publics et vol de documents (Scientologie) ; défaut
de déclaration fiscale, falsification de documents comptables, fausses
déclarations sous serment (Sun Myung Moon aux États-Unis)
exige l'immunité en tant que " religion ".
Après avoir fait traîner le procès en longueur, embauché
les avocats les plus célèbres et les plus chers, fait signer
des pétitions en sa faveur, le " Pére " de l'Église
de l'Unification et fondateur d'une multitude d'entreprises commerciales,
industrielles, politiques et journalistiques, condamné
par toutes les instances et obligé de purger sa peine d'emprisonnement,
a été transformé en martyr. L'organisation Moon a
dépensé des millions de dollars (pleines pages dans les plus
grands journaux américains, grandes réunions et discours
passionnés, envoi de littérature mooniste et cassettes vidéo
à des centaines de milliers de pasteurs, noirs pour la plupart)
pour matraquer une formule simple : Moon a été victime
de la haine raciale et de la discrimination religieuse. (" Comme Martin
Luther King " !). Dans toute cette propagande aucune mention des chefs
d'accusation, qui n'avaient rien à voir avec la religion.
Plus près de nous, en France, les chefs de l'organisation Moon
refusaient de payer l'impôt, ni sur leurs revenus ni sur les bénéfices
de leur entreprise, et même de ne faire aucune déclaration
fiscale. Devant le Tribunal, Henri Blanchard
(président de la " secte " au moment des faits) s'écriait
avec des sanglots dans la voix : " On me fait un procès alors
que je suis venu sauver la France du communisme ! ".
Le Parti Ouvrier Européen :
Tout récemment, le prophète, laïque celui-là,
d'un " culte politique ", (comme le dénomment les Américains),
Lyndon
H. LaRouche a été condamné en dernière
instance à plusieurs années de prison ferme (il a été
arrêté à l'audience) en plus de fortes amendes. Les
membres de son organisation avaient " emprunté " de fortes
sommes à de nombreuses personnes, sans aucune intention d'honorer
les reconnaissances de dettes ; ils avaient aussi utilisé frauduleusement
des numéros de cartes de crédit.
L'organisation a fait paraître dans la presse américaine
de pleines pages de protestations indignées, avec des dizaines de
signatures. M. LaRouche s'estime victime d'une persécution et d'une
conjuration. (Quelques-uns des membres de celle-ci, selon lui : la Reine
d'Angleterre, Henry Kissinger, le candidat démocrate malheureux
Michael Dukakis, et bien sûr le ministère américain
de " l'Injustice ", qui devrait, selon M. LaRouche, rembourser ceux
qu'il lui a escroqués). Tout cela sous la signature d'une " Commission
pour l'Investigation des Violations des Droits de l'Homme ", adresse
en France : 10 rue Juliette Lambert, Paris 17ème. Il est vrai que
M LaRouche ne prêche pas de message religieux; il se sent cependant
victime d'une " chasse aux sorcières " et la foi absolue
dans le message du chef, sa prétention à détenir seul,
toute vérité et et toutes les solutions, les structures de
son organisation, lui ont valu l'appellation de " secte "
qui lui est donnée aux États-Unis.
Pour des raisons qui nous sont inconnues, le " Parti Ouvrier Européen
", nom sous lequel ses fidèles militaient en Europe, n'a pas
été retenu pour les élections européennes :
la liste de M. Cheminade s'est présentée comme le " Rassemblement
pour une France Libre ". Résultat : 0,2 % des voix. Le nom de
Lyndon H. LaRouche n'apparaissait même pas dans la déclaration
du candidat. En Allemagne, la même organisation se présentait
sous le nom de " Patriotes pour l'Allemagne ", en Italie " Patriotes
pour l'Italie ", avec le même succès qu'en France.
Ecoovie :
Depuis décembre 1988, le chef de la secte Ecoovieétait
emprisonné en Belgique. Non seulement ses adeptes, mais Maître
Brigitte Bouvier, avocate de la Scientologie,
s'est violemment élevée contre les " violations des Droits
de l'Homme qui existaient à son encontre ". M. Norman William,
a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse à
La Haye (Pays-Bas), le 11 avril 1989, l'a chargée de " déposer
tout recours auprès des instances européennes et internationales
qui pourraient permettre de sanctionner des violations tout-à-fait
critiquables ". Celles-ci, d'après l'avocate, seraient un "
coup monté ", le résultat " d'actions coordonnées
de personnes qui sont peut-être à ce jour non identifiées
et qui, je pense, ont besoin d'être mises un jour face à leurs
responsabilités dans ces campagnes de calomnies et de discrédit
". Donc, le chef de la secte " Ecoovie " (de quelque nom qu'il s'appelle)
n'est pas un coupable, mais une victime.
Le
lobby des sectes à l'assaut du Conseil de l'Europe
Il existe bien, en Europe, un lobby des sectes. Il s'est déjà
illustré au Parlement Européen, lors de la discussion du
Rapport Cottrell.
Le 26 juillet 1987, pour s'opposer à une Résolution du
Conseil de l'Europe (du 6 mars 1987) qui envisageait de prendre des mesures
en ce qui concerne les abus éventuels dont auront été
convaincues certaines organisations ou sectes religieuses, ce lobby proposait
une autre résolution preconisant :
" des enquêtes sur les personnes ou groupes qui ont été
impliqués dans des kidnappings et des actes de harcèlement
physique et moral des croyants " ;
" d'adopter des mesures répressives à l'encontre de ces
actes " ;
" de mettre en oeuvre la Résolution adoptée le 10 mars
1986 par la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies sur l'élimination
de toutes les formes d'intolérance fondées sur la religion
ou la conviction... ".
Cette résolution fut présentée par dix membres du
Conseil de différentes nationalités, qui ne s'étaient
pas forcément rendu compte de l'origine du texte : on leur avait
parlé de la violation du droit à la liberté de religion
et d'opinion à l'encontre d'association diverses, ils ne pouvaient
qu'être d'accord, ne sachant pas ce qu'étaient vraiment lesdites
associations.
On voit bien comme toutes ces actions sont parallèles et emploient
les mêmes raisonnements spécieux.
En
Allemagne, une décision qui pourrait faire jurisprudence
Pour finir, voici l'épilogue d'une longue action en justice qui
se rapporte bien à notre propos. Le 23 mai 1989, le Tribunal administratif
fédéral d'Allemagne (à peu près l'équivalent
du Conseil d'État en France) a jugé que le Gouvernement fédéral
avait le droit d'appeler " secte " la Méditation
Transcendantaledu Maharishi Mahesh Yogi (Réf. 7 C 2.87).
Il y a plusieurs années, la branche allemande de la Méditation
Transcendantale avait obtenu d'un tribunal allemand une décision
interdisant au gouvernement d'utiliser cette appellation, prétendue
discriminatoire, et de mettre engarde contre les risques présentés
par les pratiques de cette organisation. Ce jugement avait été
confirmé en appel.
Le Tribunal Administratif fédéral a jugé que la
preuve avait été rapportée que les techniques de méditation
de la " secte " du Maharishi " pouvaient entraîner des dommages
psychiques et la destruction de la personnalité ". L'État
doit être neutre, il n'a pas le droit d'être indifférent.
Et il a une fonction de responsabilité vis-à-vis des citoyens
et particulièrement des jeunes : il a le devoir de mettre en garde
contre des pratiques potentiellement dangereuses pour certaines personnes.
C'est ce que le Gouvernement allemand avait fait dans une brochure, que
la Méditation Transcendantale voulait faire interdire, ainsi que
toute mise en garde orale ou écrite.
La décision est sans recours, sauf devant la Cour Constitutionnelle.
Son Président actuel, le Professeur Roman Herzog. écrivait
dans son commentaire de la Loi Fondamentale (qui tient lieu à l'Allemagne
Fédérale de Constitution) : " Il n'est besoin que d'imaginer
ce qui peut arriver si une '' société religieuse " qualifie
de religieuses dans les principes qu'elle se donne, des activités
économiques ou politiques quelconques et... exige pour celles-ci
la protection de l'article 4 (concernant la liberté de religion)
".
C'est bien ce qui est arrivé. De nombreuses administrations avaient
pratiquement capitulé devant des " sectes ", quelques jugements
ayant confirmé l'interprétation de celles-ci. Le jugement
cité dépasse donc de beaucoup le cas de la Méditation
Transcendantale. D'autres " sectes ", sont en litige depuis des années
avec l'État Fédéral Allemand, des Lander et des municipalités,
et cette décision constitue un précédent important.
Dans un arrêt de la Cour Suprême des États-Unis (octobre
1988), il est précisé que " tandis que la croyance religieuse
est absolument protégée par la Constitution, la conduite
motivée religieusement ne l'est pas, mais reste sujette à
une régulation pour la protection de la société ''.
3. Ne pas se laisser prendre au piège des sectes qui bafouent les
droits de l'homme
Au terme de ce douloureux périple au pays des sectes, où
il nous a été donné de constater que les Droits inaliénables
de l'Homme, les droits les plus fondamentaux et universellement reconnus,
sont bafoués par les sectes, alors qu'elles ne cessent d'invoquer
certains articles de la Déclaration de 1789 ou 1948, se faisant
passer pour des Églises persécutées, il serait peut-être
utile de leur rappeler les deux derniers articles de cette Déclaration
de 1948, selon lesquels " tout individu a l'obligation d'exercer ses
droits fondamentaux d'une manière responsable et moralement justifiée
". Tout homme ou toute femme " a le devoir de respecter chez les
autres les droits qu'il revendique pour lui-même ". De plus,
nous devons tous contribuer pour notre part à l'édification
d'une société où il est réellement possible
de bénéficier des droits et de s'acquitter de ses devoirs
inhérents à ces droits :
" L'individu
a des devoirs envers la communauté dans laquelle seul le libre et
plein développement de sa personnalité est possible.
Dans l'exercice de ses droits
et dans la jouissance de ses libertés, chacun n'est soumis qu'aux
limitations établies par la loi exclusivement en vue d'assurer lar
econnaissance et le respect des droits et libertés d'autrui et afin
de satisfaire aux justes exigences de la morale, de l'ordre public et du
bien-être général dans une société démocratique
".
(article 29)
" Aucune
disposition de la présente Déclaration ne peut être
interprétée comme impliquant pour un État, un groupement
ou un individu un droit quelconque de se livrer à une activité
ou d'accomplir un acte visant à la destruction des droits et libertés
qui y sont énoncés ".
(article 30)
Le texte de la secte Moon, l'ordre de mission remis confidentiellement
aux missionnaires moonistes, résume et illustre le défi que
toutes les sectes lancent aux hommes et aux peuples soucieux des DROITS
DE L'HOMME:
" Le texte que nous te remettons aujourd'hui, il ne faudra pas le quitter
ni
le montrer. La violence qui règne sur ce monde décadent
ne
peut aller qu'en empirant.
Les biens matériels contribuent d'une manière générale
à ce que l'être humain que tu es ne devienne qu'un esclave
d'une société qui se moque de ta personnalité
et de tes capacités intellectuelles.
L'esclavage commence dès ta naissance, car tes parents
sont les gardiens d'un épanouissement qui te mettra à leur
merci. Tu es leur bien, leur chose. Ne crois pas que le fait qu'ils t'apportent
de l'affection soit désintéressé. Bien au contraire,
c'est pour faire de toi à tout jamais un robot qui obéirait
inconsciemment. Les sentiments sont faits pour t'asservir un peu plus
chaque jour et pour toujours.
Ton père et ta mère ne sont que des étrangers.
Si tu veux retrouver la sérénité de l'esprit, il
faut nous faire confiance.
La paix de l'âme ne peut en aucun cas être parfaite, si
tu n'abandonnes pas à tout jamais l'esclavage mental et sexuel que
te font subir le monde dit bien pensant.
Les religions actuelles font de toi un être sans force
et ne te permettent aucune initiative...
La purification de ton corps et de ton esprit, tu le devras au seul
homme sur terrequi a compris l'importance de chaque être
humain.
Les membres de notre mission doivent à leur Père spirituel
Sun Myung Moon une obéissance absolue. notamment dans le choix
de leur conjoint et leur travail... ".
En ce bicentenaire de la DÉCLARATION des DROITS
de l'HOMME, qui rédigera et imposera la DÉCLARATION
des DEVOIRS des SECTES ?