Statuts légaux des sectes en France

(Source : BULLES du 4ème trimestre 1992)

Les sectes constituées en associations sont-elles à l'abri des lois ?

Les sectes ont la possibilité légale de se constituer en association ou de créer des sociétés. Elles ne s'en privent pas.

 Il n'est pas question un seul instant de leur contester au départ ce droit, qui est une liberté fondamentale, à l'égal de la liberté d'opinion, d'expression, de réunion, de publication.

 Le régime général associatif de la loi de 1901 donne aux sectes la possibilité d'obtenir une existence légale en se constituant comme:

Les sectes peuvent aussi obtenir le statut légal de société.

  


Les associations non déclarées

L'article 1er et l'article 2 de la loi du 1er juillet 1901 stipulent que "deux ou plusieurs personnes peuvent mettre en commun d'une façon permanente leurs connaissances ou leur activité dans un but autre que de partager des bénéfices", et que "les associations de personnes peuvent se former librement, sans autorisation".

Ce qu'elles sont

Ce qu'elles peuvent faire

Ce qu'elles ne peuvent pas faire


Les associations déclarées

 La plupart des sectes (80%), afin de bénéficier de la personnalité morale, préfèrent se constituer sous la forme d'une association déclarée selon la loi de 1901.

Ce qu'elles sont

Ce qu'elles peuvent faire

Ce qu'elles ne peuvent pas faire

Les associations déclarées doivent satisfaire au contrôle prévu par: Dans l'ensemble, les sectes ont choisi ce type d'association qui témoigne de leur honorabilité. D'autres sectes, rares il est vrai mais soucieuses d'afficher un caractère religieux et de se présenter comme une Eglise, se constituent en "association cultuelles".

  


Les associations cultuelles

ou associations loi 1905
 
Le régime des associations cultuelles a été fondé par la loi du 9 décembre 1905, concernant la séparation des Églises et de l'Etat.

Ce qu'elles sont

Ce qu'elles peuvent faire

Ce qu'elles doivent faire

Ce qu'elles ne peuvent pas faire


Les associations reconnues d'utilité publique

Il est inutile de développer ce chapitre, prévu à l'article 10 de la loi du 1er juillet 1901, puisque jusqu'à maintenant aucune secte n'a demandé à obtenir cette reconnaissance qui est accordée par un décret au Conseil d'état.

 Signalons que ne peuvent prétendre à cette faveur les "associations cultuelles" ainsi que toute association ayant pour but la propagation de doctrines spirituelles, religieuses ou philosophiques.

  


Les sociétés

Avec les associations, qu'elles soient déclarées ou non, nous avons pénétré dans une véritable forêt, car chaque secte multiplie ses associations à l'infini. Il faudrait maintenant aborder une jungle amazonienne: la luxuriante et sauvage végétation de sociétés que peuvent créer certaines sectes. Nous n'allons pas nous aventurer dans ce labyrinthe de multinationales, de holdings, de sociétés civiles, commerciales ou industrielles, Sociétés A Responsabilité Limitée (SARL), Sociétés Civiles Immobilières (SCI), Sociétés en Nom Collectif (SCN), Société Anonymes (SA), etc.

 Ce montage de sociétés diverses permet de brouiller les cartes à loisir. Tantôt le gourou apparaît en personne. Quand il s'aperçoit qu'il est repéré, il disparaît, trouve un prête-nom, un particulier honorable qui contracte à sa place; à ce dernier on substituera rapidement une personne physique ou morale, une Société Civile Immobilière dans laquelle les porteurs de parts sont des adeptes-membres de la secte. Selon les cas, le gourou peut ou non réapparaître dans cette société, en être ou non le gérant.

 Toutes notre législation, qu'elle soit associative ou commerciale, n'a d'autre but que de faire respecter les libertés publiques. Mais il devient de plus en plus difficile aux pouvoirs publics de cerner et de contrôler les sectes qui rusent avec nos lois.


 
Sectes et droit
 
Home Page 
Sectes = danger !