Actualités sur les sectes en juin 2003
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Chine : Falungong
Sras: 180 membres du Falungong arrêtés pour avoir répandu de fausses rumeurs
La Croix , 5 juin 2003
[Texte intégral]
PEKIN (AFP) - Les autorités de la province de Hebei, dans le nord de la Chine, ont arrêté 180 membres du mouvement Falungong, une secte interdite, accusés d'avoir répandu de fausses rumeurs à propos de l'épidémie de syndrome respiratoire aigu sévère (Sras) ou pneumonie atypique, ont rapporté jeudi les médias officiels chinois.
Ces arrestations sont intervenues dans le cadre d'une enquête concernant 81 cas de fausses rumeurs à propos du Sras, selon la radio d'Etat.
Les membres de la secte auraient utilisé l'épidémie de pneumopathie pour "répandre des rumeurs et déstabiliser l'ordre social", a affirmé la radio dans un reportage sur le sujet.
"Ils ont également utilisé le Sras pour tenter de convaincre d'anciens membres du Falungong de rejoindre ce mouvement", toujours selon la même source.La province de Hebei, à la périphérie de la capitale, Pékin, est l'une des régions chinoises les plus touchées par l'épidémie de Sras avec 216 cas confirmés et 12 morts.
Le Falungong, interdit en tant qu'adepte du "culte satanique" par la Chine depuis 1999, revendique des millions d'adhérents.
Pékin considère la secte comme la menace la plus importante pour l'ordre social depuis les manifestations démocratiques de 1989.
Belgique : Nouvel Age
Le Nouvel Age, une «spiritualité» de plus en plus séduisante
La Libre Belgique, 9 juin 2003 par Pascal André
[Texte intégral]
Le Nouvel Age est considéré par certains comme une mode dépassée. Pourtant, nombre de ses intuitions et revendications fondamentales sont reprises par nos contemporains . Philippe Brasseur
Faut-il encore, en 2003, parler du Nouvel Age, ce mouvement culturel né dans les années 60 aux Etats-Unis? Certains le pensent, d'autres l'affirment haut et fort. Pourtant, le succès des librairies ésotériques ainsi que la multiplication des groupes de réalisation de soi s'inscrivent en faux contre une telle affirmation.
«Le Nouvel Age est porté par une vague irrésistible, explique le philosophe français Michel Lacroix. Beaucoup de gens l'enterrent en pensant que la mode est passée, que ce n'était qu'une étape. Ils ne se rendent pas compte que demeure un état d'esprit, une façon de penser. De nombreux individus, qui se récrieraient si on les classait parmi les adeptes du New Age, ont en réalité complètement assimilé son contenu. Ils adhèrent à ses principaux thèmes: l'attente millénariste, le postulat holistique, le développement personnel, l'exaltation du fusionnel et l'effort vers l'élargissement de la conscience. Quarante ans après sa naissance, le New Age se porte donc plutôt bien. C'est pourquoi il faut continuer à parler de lui.» (1)
Un constat et un souci partagés par l'Eglise catholique puisque, le 3 février dernier, deux Conseils pontificaux (culture et dialogue interreligieux) publiaient conjointement un document provisoire sur cette question. Dans celui-ci, les responsables de l'Eglise reconnaissent qu'il y a du vrai dans les critiques formulées par ce mouvement à l'égard de notre société, mais refusent les «réponses alternatives» qu'il tente d'apporter aux questions de la vie.
«Même s'il est possible d'admettre que la religiosité Nouvel Age répond, d'une certaine manière, aux désirs spirituels légitimes de la nature humaine, expliquent-ils, il est nécessaire de reconnaître que cette tentative s'inscrit (...) à l'opposé de la révélation chrétienne.» (2)
Mais, au fond, qu'entend-on par «Nouvel Age» et que lui reproche-t-on exactement? Est-il aussi dangereux que certains ne le prétendent? Et pourquoi suscite-t-il un tel engouement? A la première question, il n'est guère facile de répondre tant ce mouvement se présente comme un vaste fourre-tout, une sorte de catalogue proposant tout et n'importe quoi: astrologie, channeling, kabbale, orientalisme, réincarnation, spiritisme, mais aussi des produits alimentaires, des thérapies et des stages pour apprendre à se relaxer ou à se surpasser. Il ne s'agit donc ni d'une religion ni d'une secte, mais plutôt d'un mode de pensée, d'une disposition d'esprit qui envahit le monde entier, «un nuage qui change de forme au gré du vent».
Même s'il n'a ni fondateur, ni hiérarchie, ni gouvernement, ni structuration interne, ce mouvement n'en est pas moins tissé de valeurs et de visions communes, dont voici les six principales:
- Ce ne sont ni la foi ni la grâce divine qui sauvent, mais le savoir. Ainsi, la véritable spiritualité est-elle affaire de connaissance. (Gnosticisme)
- L'humanité va entrer «dans un âge nouveau de prise de conscience spirituelle et planétaire, d'harmonie et de lumière, marquée par des mutations psychiques profondes et par un renouveau de la spiritualité» (3) : l'ère astrologique du Verseau. (Millénarisme)
- «Chaque élément de vie contient de façon implicite la totalité et tend à un état d'harmonie avec tous les autres. Il faut donc aborder la réalité de manière globale et non fragmentée. Tout est en interconnexion.» (4) (Holisme)
- L'être humain et le cosmos forment un tout. Respecter la nature, c'est donc se respecter. (Ecologie)
- Le divin n'est pas une personne, mais l'expression la plus élevée de la conscience, la vibration la plus haute du cosmos. L'être humain, quant à lui, n'est qu'une simple vague de l'océan cosmique, une partie du Grand Tout. (Panthéisme)
- Il est impossible pour quelque spiritualité que ce soit d'accéder à une vérité totale et certaine. Toutes les religions et spiritualités se valent donc. A chacun de faire son shopping et de prendre dans le vaste marché du religieux ce qui lui convient le mieux pour son bien-être physique, psychique et spirituel. (Syncrétisme)Avec un tel profil, on comprend que le Nouvel Age suscite tant d'interrogations et d'inquiétudes chez les théologiens romains. Allergique à toute construction dogmatique, ce mouvement culturel se base de plus sur la conviction que les grandes religions monothéistes (judaïsme, christianisme et islam) ont fait leur temps et doivent laisser place à une spiritualité sans frontière, dogme ou péché, une spiritualité libérée du fardeau de la culpabilité, aidant à l'épanouissement personnel en harmonie avec les énergies cosmiques.
Comme lexplique le philosophe Michel Lacroix, il y a, de fait, incompatibilité entre la foi chrétienne et la pensée New Age. La conception de Dieu nest, à lévidence, pas la même", écrit-il dans Actualité des Religions davril dernier. "Lidée dun Dieu personnel et transcendant est étrangère au New Age, pour qui il nexiste dans lunivers quune énergie impersonnelle. Cest en fin de compte, lhomme lui-même qui est Dieu. De leur côté, les techniques délargissement de la conscience popularisées par le mouvement sont abusivement élevées, par ceux qui les utilisent, au rang de pratiques spirituelles. Elles tiennent lieu de mystique. Enfin, il y a dans le New Age un désir effréné de repousser les limites, une aspiration à la toute-puissance, un obscur refus de la finitude qui, si lon y réfléchit, frappent dinutilité la venue du message chrétien.(5)
Quelles que soient les mises en garde des théologiens romains, le Nouvel Age continue de susciter un réel engouement chez nos contemporains. Pourquoi? Tout simplement parce quil répond à trois demandes contemporaines. La première est dordre existentiel: tout ce qui peut concourir à vaincre la souffrance, à trouver la sérénité et le bien-être, est particulièrement bien accueilli aujourdhui. La deuxième demande est culturelle: lOccidental se sent à létroit dans sa propre tradition; il a soif dexotisme et regarde du côté des religions orientales et de lésotérisme. La troisième demande, enfin, est dordre philosophique ou idéologique: nos contemporains sont dans lattente dune représentation totalisante du monde et de laventure humaine(6).
Le Centre québécois de Consultation sur les Nouvelles Religions fait également remarquer que le Nouvel Age est un phénomène propre aux pays industrialisés de culture judéo-chrétienne. Cette spiritualité, confirme Michel Lacroix, est adaptée à lesprit quasiment nietzschéen de notre époque. Elle attire des individus qui se flattent de posséder un potentiel divin. Elle convient à une humanité grisée par lindividualisme, qui entend maîtriser sa vie intérieure et accéder motu proprio à lexpérience mystique grâce à dinfaillibles techniques.(7)
Pas étonnant, dès lors, que son public cible soit davantage le bobo occidental cest-à-dire le bourgeois bohème plutôt bien dans ses papiers mais mal dans sa peau que le sous-prolétaire chômeur.
Même sil est limité à certaines couches de la population, le succès du Nouvel Age ne doit pas pour autant nous laisser indifférents. Car sil y a des choses inacceptables dans cette nouvelle religiosité dun point de vue strictement chrétien, il y en a également dautres tout autant nocives pour lêtre humain et la société. En effet, le rêve de fusion et dharmonie, cette nostalgie du Grand-Tout caractéristique du Verseau, risque de fixer dans la régression, denfermer dans un cocon et de faire oublier quil ny a pas de croissance sans séparation, explique le père Charles Delhez, rédacteur en chef de Dimanche (8). Or, les conséquences dun tel repli sur soi sont graves, car il aboutit généralement à un désinvestissement total de la vie politique et sociale.
La mise en garde du Vatican, on le voit, nest donc pas inutile, même si lon peut regretter que les théologiens romains naient pas profité de loccasion pour se remettre en question: pourquoi les propositions de lEglise ne semblent pas rejoindre les exigences et les attentes des pèlerins de labsolu. Cest bien de pointer les égarements éventuels des sociétés et des hommes, conclut Jean-Paul Guetny, mais cela ne dispense pas dun regard critique sur sa propre vision des choses. (9)
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1) Michel Lacroix, Une mise en garde bienvenue, dans Actualité des Religions, n°48, avril 2003, p.56.
(2) Conseil pontifical de la culture et Conseil pontifical pour le dialogue interreligion, Jésus-Christ le porteur deau vive - Une réflexion chrétienne sur le Nouvel Age. Lu sur http://www.vatican.va
(3) Jean Vernette, Nouvelles spiritualités et nouvelles sagesses, Bayard/Centurion, Paris, 1999, p.107.
(4) Charles Delhez, Nouvel Age et nouvelles religiosités, Christ Source de Vie / Fidélité, 1994, p.79.
(5) Michel Lacroix, Une mise en garde bienvenue, dans Actualité des Religions, n°48, avril 2003, p.56.
(6) Lu sur http://www.cathberne.ch
(7) Michel Lacroix, Une mise en garde bienvenue, dans Actualité des Religions, n°48, avril 2003, p.56.
(8) Charlez Delhez, Nouvel Age et nouvelles religiosités, Christ Source de Vie / Fidélité, 1994, p.133.(9) Jean-Paul Guetny, Chemins buissonniers, dans Actualité des Religions, n°48, avril 2003, p.61.
Suisse : Scientologie
Scientologue coupable de diffamation
La Tribune de Genève, 9 juin 2003 par Bernard Favre
[Texte intégral]
Présidente de l'association de l'Eglise de scientologie de Lausanne jusqu'en 2002, Suzanne Montangero a été condamnée à quinze jours de prison, avec sursis pendant deux ans.
Selon le Tribunal de police lausannois, qui a rendu son jugement fin mai, la scientologue est coupable de diffamation à l'égard de JeanLuc Barbier, ancien adepte de la secte et fondateur de l'Association des victimes de la dianétique et de la scientologie (AVDS). Suzanne Montangero devra encore s'acquitter d'une amende de 3000 francs, verser au plaignant 7000 francs pour tort moral et les frais d'avocat. Avocat de l'accusée, Jean Lob annonce que sa cliente recourra contre ce jugement.
Jean-Luc Barbier, Genevois de 52 ans, est un ennemi farouche de la scientologie, dont il fut un adepte dès 1977. En 1989, il est exclu de l'Eglise et s'enfuit de son siège mondial à Clearwater (USA). Depuis, c'est la guerre. En 1993, Jean-Luc Barbier dépose plainte pour escroquerie, extorsion, usure et contrainte. En 1998, les scientologues lui font remettre un chèque de 125 000 francs, ce qui amène le Parquet genevois à classer sa plainte.
En 1999, Jean-Luc Barbier fonde l'AVDS. Un article publié en février 2000 dans le Quotidien jurassien présente cette association. Suzanne Montangero rédige alors un communiqué de presse, accusant Jean-Luc Barbier de se servir de l'AVDS pour extorquer des fonds à la scientologie. C'est ce communiqué qui fait l'objet de la plainte en diffamation.
Pour être acquittée, une personne accusée de diffamation doit pouvoir présenter la preuve de la vérité de ses allégations ou celle de sa bonne foi. Mais elle n'est pas admise à fournir cette preuve si elle a propagé ses dires sans égard à l'intérêt public ou principalement dans le dessein de dire du mal d'autrui. Or le Tribunal a estimé que Suzanne Montangero a surtout "voulu régler son compte" à Jean-Luc Barbier. Mieux: il observe que "Suzanne Montangero aurait échoué à faire la preuve de la vérité ou de sa bonne foi." Ce qui laisse peu de marge de manoeuvre au recours en cassation.
Chine : Actualités diverses
Le fondateur d'une Eglise protestante en danger de mort, selon ses proches
La Libre Belgique, 9 juin 2003 par Pascal André
[Texte intégral]
PEKIN, - Gong Shengliang, le fondateur emprisonné de l'Eglise de Chine du Sud, une secte évangéliste, est en danger de mort à cause des mauvais traitements subis en prison, selon des membres de sa famille et des amis cités par une organisation de défense des droits de l'Homme. "Gong est à l'article de la mort en raison des traitements qui lui ont été infligés en prison", selon Human Rights in China (HRIC), qui précise que le prisonnier âgé de 47 ans est devenu sourd et incapable de se lever.
"Depuis qu'il a été incarcéré il y a deux ans, la santé physique et mentale de frère Gong s'est gravement détériorée en raison des tortures subies. Sa peau est devenue grise et violacée" selon une lettre ouverte signée par 34 proches de Gong et adressée à la Commission des droits de l'Homme de l'ONU et rapportée par HRIC, qui est basé à New York.
Condamné à mort en décembre 2001 pour coups et blessures volontaires et viol, en même temps que quatre autres membres de sa secte, Gong Shengliang avait vu sa peine commuée à l'issue d'un nouveau procès en réclusion criminelle à perpétuité en octobre dernier.
Le fondateur de l'Eglise de Chine du Sud est détenu à la prison de Jingzhou, une ville dans la province du Hubei (centre) où avait eu lieu le procès des 17 membres de la secte protestante.
Le gouvernement chinois réprime les organisations religieuses qui échappent à son contrôle, souvent très durement dans le cas des églises protestantes évangélistes.
France : Frères exclusifs (Les Purs)
Les Purs sont-ils une secte ?
Le Progrès 12 juin 2003 par Fabienne Mercier
[Texte intégral]
Mercredi dernier, la maison des Bretchs, au Chambon-sur-Lignon, a connu une vive affluence à l'occasion d'une conférence consacrée aux « Plymouth brethren number 4 », plus connus sur le plateau sous la dénomination des Frères ou encore des Purs. Une initiative de l'Avife, Association d'aide aux victimes des frères exclusifs.
Mercredi dernier, la maison des Bretchs, au Chambon-sur-Lignon, a servi de cadre à une conférence-débat sur un sujet sensible, les « Plymouth brethren number 4 » - un groupe religieux plus généralement désigné sous le vocable les Frères ou les Purs, parfois Tayloristes - implantés depuis des lustres sur le plateau Vivarais-Lignon.
Initiée par l'Avife, association récemment créée d'aide aux victimes des frères exclusifs, elle a réuni un large public.
Olivier Delouis, président de l'Avife, rappela en préambule que « l'Avife a pour objectif d'aider les victimes de cette communauté, pas de dresser des listes de personnes à stigmatiser ou à désigner du doigt dans la rue ».
Il rappela que l'objectif de son association, « calqué sur le modèle de celle d'aide aux victimes des Témoins de Jéhovah, est bien de faire enregistrer comme secte les «Plymouth brethren number 4».
Ce classement n'interdisant aucunement la pratique religieuse d'adultes librement consentants, mais il permet seulement aux victimes de bénéficier d'une reconnaissance officielle devant les tribunaux et la collectivité toute entière ».
Un sujet sensible
Il articula son propos en trois points. Une synthèse historique du mouvement de 1820 à nos jours était suivie d'une présentation des doctrines théologiques et des pratiques sociales, familiales et collectives en découlant. Pour finir, il évoqua leurs conséquences sur les individus.
Ensuite, une large place fut laissée au débat. La vivacité et la diversité des interventions témoignèrent - et c'est le moins que l'on puisse dire - du caractère éminemment sensible du sujet abordé. Des bribes de témoignages de personnes exclues de la communauté véhiculèrent une charge émotionnelle certaine.
Plusieurs enseignants apportèrent leur éclairage sur la question délicate de l'éducation des enfants.
Tandis que d'autres voix s'élevèrent pour demander à chacun de raison garder. Pour prolonger la réflexion, nous avons rencontré des représentants des
Frères de Plymouth sur le plateau (voir par ailleurs).
L'Avife, association nationale d'aide aux victimes des frères exclusifs, déclarée en préfecture de Saint-Etienne, a son siège social 181, D, rue des Alliés 42 000 Saint-Etienne Tél. 04 75 06 60 54. Email : avife@voila.fr ou sur internet, http://fei.site.voila.fr
France : Frères exclusifs (Les Purs)
Rencontre avec des membres de la communauté des Frères du plateau
Le Progrès 12 juin 2003 par Fabienne Mercier
[Texte intégral]
A la suite de la conférence de l'Avife, des membres de la communauté des Frères de Plymouth du plateau Vivarais-Lignon ont accepté de répondre à nos questions. Ils nous livrent les grandes lignes de leur pratique religieuse et évoquent certains aspects de leur mode de vie.
A la suite de la conférence de l'Avife (Association d'aide aux victimes des frères exclusifs) au Chambon-sur-Lignon, il nous a paru souhaitable de demander aux personnes appartenant à la communauté des Frères de Plymouth résidant sur le plateau Vivarais-Lignon, de réagir.
Cinq d'entre eux, présents mercredi soir à la maison des Bretchs, ont bien voulu le faire, lundi.Il s'agit d'Yves Chastagnier, responsable d'une entreprise de métallurgie à Tence ; de Paul Mas, retraité de l'agriculture à Fay-sur-Lignon ; d'Edmond Pelissier, commerçant en matériel de protection contre l'incendie au Chambon-sur-Lignon ; de Gérard Vergnon, chef d'une entreprise de stores, protections solaires, à Saint-Agrève et son père, Jean, aujourd'hui retraité.
En préambule, ils exprimèrent le sentiment « d'avoir vécu une forme de lynchage, mercredi soir. Nous regrettons que l'Avife ne nous aient pas invités à assister à sa conférence. Aussi, avons-nous adressé, ce jour, un courrier au président de l'Avife, lui demandant qu'à l'avenir, si d'autres conférences sur ce thème devaient être organisées, nous puissions en être informés au préalable ».
Combien comptez-vous de membres dans vos rangs, sur le Plateau ?
« Autour de 250. En France, nous sommes 1 125 et dans le monde, quelques 45 000, plutôt concentrés dans les pays anglo-saxons, mais aussi en Espagne, en Italie, en Argentine etc. »Où vous réunissez-vous ?
« Nous disposons de six lieux de rencontres : trois assemblées au Chambon-sur Lignon (une principale et deux plus modestes), une à Fay-sur-Lignon, une à Tence, une à Saint-Agrève. Ces assemblées sont gérées dans le cadre d'associations régulièrement déclarées, l'une au nom de l'association chrétienne du Grand pré, l'autre du Haut-Vivarais ».Comment résumeriez-vous votre mode de fonctionnement ?
« S'il n'y a pas de hiérarchie, ce n'est pas l'anarchie pour autant. Dans nos assemblées, chacun peut prendre la parole (NDLR : les hommes uniquement et la langue habituellement en usage est l'anglais). La conduite parmi les Frères est totalement dénuée de caractère officiel. Des « Frères conducteurs » émergent dans les assemblées locales et, en ce qui concerne la communion universelle, il existe un Frère reconnu, spécialement aimé, dont la parole est considérée comme exprimant les instigations du Saint-Esprit Le dimanche est la journée du Seigneur, marquée par trois rencontres. Puis, chaque soir de la semaine, entre 20 et 21 heures, nous nous réunissons, dans l'une ou l'autre assemblée, pour des prières, des études de thèmes bibliques ».Quelles sont les grandes lignes de votre mode vie ?
« Notre vie de chrétien est centrée sur la Cène du Seigneur. Notre vie sociale sur la communauté. Nous accordons un grand intérêt à la famille. La place des femmes est celle qui découle d'un principe établi dans la Bible. Il est exact qu'elles doivent garder la tête couverte, comme les écritures saintes le préconisent. Nous ne partageons de repas, de boissons qu'avec des membres de notre communauté. Nous n'écoutons ni radio, ni télé, n'utilisons pas l'informatique ».Comment se déroule la scolarité des enfants ?
« Nous avons à coeur que nos enfants aient un bagage correct car nous sommes bien conscients que, pour une bonne insertion économique, un minimum est indispensable. Nous encourageons les filles, comme les garçons, à aller jusqu'au bac mais pas au-delà. Car nous considérons qu'il faut vivre sa foi chrétienne dans la simplicité. Il est clair que notre vie religieuse passe avant notre vie professionnelle. Toutefois, il faut noter qu'aucun d'entre nous n'est au chômage.
En primaire, en général, les enfants vont à l'école publique. Ensuite, nous considérons que la vie dans un collège est rarement compatible avec nos valeurs (problèmes de moralité, violence, drogue). Aussi, les enfants poursuivent leur scolarité avec les cours à distance. Cependant, nous avons souhaité les aider et avons mis en place, depuis deux ans, un centre de soutien, à Tence, les Cardamines, où sept professeurs diplômés - et non Frères - prennent en charge vingt élèves de la 6e à la 3e ».Quels sont les motifs qui peuvent conduire à l'exclusion d'un membre de votre communauté ?
« Ils sont extrêmement rares et découlent principalement d'une conduite incompatible avec les enseignements de la Bible, ainsi la fornication, l'adultère, le mariage hors de la communauté, les erreurs de doctrine M. Darby a écrit « la discipline d'exclusion est toujours effectuée en vue de la restauration de la personne qui y a été soumise et jamais dans le but de se débarrasser d'elle ».
Suisse : Scientologie
Un Jurassien obtient gain de cause face à L'Eglise de scientologie
Quotidien Jurassien , 9 juin 2003 par T.B.
[Texte intégral]
Le président de l'Association des victimes de la dianétique a bel et bien été diffamé
L'ancienne présidente de l'Eglise de scientologie de Lausanne vient d'être condamnée pour avoir diffamé Jean-Luc Barbier, président de l'Association d'aide aux victimes de la dianétique et de la scientologie (AVDS), établi depuis quelques années en Ajoie.Début 2000, la présentation de son association dans nos colonnes suscite une lettre ouverte de Suzanne Montangero, alors présidente de l'Eglise de scientologie de Lausanne, très partiellement publiée dans Le Quotidien Jurassien du 6 avril suivant.
"Excédée par les critiques de Jean-Luc Barbier, la présidente a voulu lui régler son compte en le discréditant sur le plan de son comportement privé, en le faisant passer pour un délinquant et un individu méprisable. Elle a agi dans le dessein exclusif de dire du mal de lui, en s'en prenant à sa personne", constate dans ses considérants le juge Jean-Pascal Rodieux, président du Tribunal de police de Lausanne.
Elle a délibérément choisi d'attaquer
II a donc condamné la présidente à quinze jours d'emprisonnement avec un sursis pendant deux ans à verser 2000 fr à Jean-Luc Barbier pour tort moral ainsi qu'à payer les frais de justice et ceux de défense du plaignant.
Le juge Rodieux pose un regard très sévère sur les méthodes de Suzanne Montangero, déjà condamnée en mars 2000 par le Tribunal cantonal vaudois pour avoir diffamé un adversaire de la scientologie dans une publication de l'église.
" Alors que la présidente aurait pu, en toute légalité défendre ses convictions et contester des erreurs éventuelles de la partie adverse, elle a délibérément choisi de s'en prendre à la personnalité et à la réputation de son contradicteur, de plus de manière basse et insistante", souligne le juge.
Observant que l'article auquel elle prétendait répondre, ne renfermait aucune accusation venimeuse contre la de scientologie, il souligne qu'il pourrait se laisser aller à conclure que celle-ci refuse toute critique.
"En tant que présidente d'association, elle aurait dû donner l'exemple de la correction et de la prudence", termine le juge.
Quant à la coupable, elle a déjà annoncé son intention de faire appel du jugement. (tb)
La meilleure défense.
Les conseils aux officiers d'éthique.Jean-Luc Barbier a été adepte de la scientologie pendant quinze ans. Il avait le grade d'officier d'éthique. Il a donc eu accès aux documents internes de l'église, dont un ouvrage de son créateur, Ron Hubbard qui " face aux dangers venant des gouvernements et des tribunaux " conseille :
"Seule l'attaque est la solution aux menaces." Il poursuit: "Fabriquez ou trouvez une menace suffisante contre eux pour les amener à négocier la paix. (...) Cest l'attaque imprévue sur l'arrière des premiers rangs de lennemi qui paie le plus."
Informations dans les écoles
"La condamnation d'une membre du Conseil de l'Eglise de scientologie donne du crédit à notre association qui réunit une trentaine de membres et bénéficie de l'aide d'une soixantaine de donateurs", explique le président de l'Association des victimes de la dianétique et de la scientologie. Il va maintenant proposer au Département de l'éducation d'animer des conférences dans les écoles sur les degrés de manipulation au sein des groupes sectaires. "Il faut bien faire attention, lorsqu'on veut savoir si l'on a affaire à une secte, de ne pas mettre automatiquement une étiquette sur ce qui est différent", avertit JeanLuc Barbier. (th)Lui-même ancien adepte, jean-Luc Barbier refuse de baisser les bras face aux attaques des membres de l'Eglise de scientologie. La justice vaudoise vient de lui donner raison.
Voir le site www.antisectes.net
Suisse : Scientologie
"J'étais Scientologue"
Fémina, 15 juin 2003 par M.T
[Texte intégral]
Après douze ans de militantisme au sein de la secte, Alexandra a quitté la scientologie et reconquis son autonomie. Refusant de se considérer comme une victime, elle assume ses choix passés. Itinéraire d'une ex-adepte.
Mariée et mère d'une fille de 25 ans, Alexandra est une personnalité qui frappe par son rayonnement. De retour en Suisse après un long séjour à l'étranger, elle affirme ne rien regretter de son engagement dans l'univers de la scientologie. "C'était mon chemin de vie, dit-elle. Sans lui, je ne serais pas qui je suis." Elle n'a pas de comptes à régler. Elle a tiré un trait sur douze ans de contraintes et de privation de liberté, ainsi que sur sa fortune personnelle qui est allée tout entière dans les caisses de l'organisation. "Il ne me viendrait pas à l'idée de demander à être remboursée. J'étais adulte et consentante. Personne ne m'a obligée à faire ce que j'ai fait."
Voilà trois ans qu'elle et son mari ont quitté la scientologie. Leur fille avait déjà pris les devants. Ce qu'Alexandra apprécie dans sa nouvelle vie? Le fait de pouvoir penser librement, de s'accorder des loisirs, de fréquenter qui elle veut, de ne plus vivre sous le contrôle constant du groupe, de ne plus culpabiliser à la moindre transgression des règles.
"Tout a commencé à une époque où je n'étais pas très bien dans ma peau. J'avais déjà consulté un psychologue, mais l'expérience avait été désastreuse. Quand je me suis approchée de la scientologie, au contraire, j'ai été suivie par une femme remarquable. En m'aidant à progresser, elle m'a donné une image très positive de ce mouvement. J'ai suggéré à mon mari, qui n'était pas heureux dans son travail, de faire comme moi. Lui, qui rêvait d'aider les autres, a trouvé dans la scientologie un idéal qui correspondait à ses aspirations. Nous avions tous deux envie de nous engager pour un monde meilleur."Comment se traduisait cet engagement?
- Par d'innombrables contraintes. Il fallait être productif, disponible pratiquement jour et nuit. Les responsables nous appelaient à n'importe quelle heure pour nous demander de participer à telle ou telle activité. J'avais pris le téléphone en horreur. Se reposer le dimanche était mal vu. Lire un livre, c'était du temps perdu. Il fallait renoncer aux journaux, à la radio et à la télévision, parce que les médias mentaient. Lorsque nous voulions prendre des vacances, nous devions en demander l'autorisation, et nous justifier. Nous étions contrôlés en permanence. Et puis, bien sûr, il y avait la formation, incessante et très onéreuse. Dès que nous avions fini un cours, il fallait en faire un autre.Pourquoi avez-vous accepté toutes ces obligations?
- Entrer en sciento, c'est comme entrer en religion. Il faut gagner son salut en travaillant pour le bien de la communauté. Le principe est de donner si l'on veut recevoir. Je voulais oeuvrer pour le bien, accéder à un état supérieur afin d'atteindre un idéal de vie et de transformer la société. J'y croyais vraiment. Il est vrai que je recevais beaucoup, mais cette existence me pesait de plus en plus. Le côté positif, c'était tout ce qui touche au développement personnel. Le côté négatif, c'est l'argent qu'on ne cesse de vous réclamer. Au fur et à mesure qu'on s'élève dans la hiérarchie, les stages de formation deviennent plus importants. Au début nous allions au Danemark, puis, à partir du Niveau 5, aux Etats-Unis. Tous les frais étaient à notre charge, et en plus nous étions sans cesse sollicités pour donner à une fondation ou à une autre organisation dépendant de la scientologie. Un jour j'en ai eu marre. J'ai dit: "Ça suffit, nous avons assez donné!" Aussitôt mon mari a été convoqué pour donner des explications. J'ai été considérée comme un être "suppressif", c'est-àdire une personne qui empêche les autres d'aller de l'avant.Comment définir un bon scientologue?
- Un bon scientologue n'a pas d'émotions négatives. Il est heureux, d'humeur égale, il réussit professionnellement, son couple va bien, sa santé aussi. Rien ne saurait le déstabiliser, même pas la mort d'un proche. Un jour, aux Etats-Unis, j'ai déclaré que je m'ennuyais de ma fille, qui était restée en Europe. On me l'a reproché. Il fallait que je me débarrasse au plus tôt de cette émotion négative. Cette "philosophie" m'a toujours dérangée. Je ressens de l'empathie pour les autres; toute ma vie j'ai ressenti des émotions qui m'ont fait pleurer. En scientologie, on estime que si l'on fait tout bien, rien ne peut nous arriver. Même pas la maladie. Vous n'imaginez pas à quel point les scientologues culpabilisent quand ils sont malades, car cela veut dire qu'ils n'ont pas été à la hauteur ou qu'ils sont sous l'emprise d'une personne "suppressive"!Est-ce que vous croyiez à ces histoires d'extraterrestres?
- Non, cela ne me touchait pas. Ce sont des données qu'on nous fournit, et l'explication est simple: si l'on n'y croit pas, c'est qu'on n'est pas prêt. En fait, je n'ai pas l'impression d'avoir été manipulée. J'ai été sous pression, c'est vrai. La surveillance du groupe est constante. J'avais de plus en plus de recul et je souhaitais mettre un terme à l'expérience. Mais je n'osais pas le dire, parce que j'avais peur que cela ne détruise notre couple. Je ne voulais pas perdre mon mari. Et puis, un jour, mon mari a lu un livre de spiritualité qui l'a bouleversé. Il s'est rendu compte qu'il se coupait du monde. Il a réfléchi à sa vie et décidé d'en finir avec la scientologie. J'ai poussé un soupir de soulagement. Auprès des autres, je n'étais déjà plus crédible.
France : La Communion de Satonnay
Un faux évêque mis en examen pour escroquerie en Saône-et-Loire
AFP 17 juin 2003
[Texte intégral]
MACON- Un faux évêque, responsable de la secte "La communion de Satonnay" et qui prétend avoir vu la Vierge Marie dans une commune de Saône-et-Loire, a été mis en examen pour escroquerie et placé sous contrôle judiciaire, a-t-on appris mardi de source proche de l'enquête.
Après avoir été gardé à vue et mis en examen la semaine dernière dans le cadre d'une enquête de la gendarmerie, Marc Arbinet a été remis en liberté sous contrôle judiciaire avec interdiction de se trouver dans le département de Saône-et-Loire. Responsable de l'association "La communion de Satonnay", créée en 1988 et recensée comme secte dans un rapport parlementaire en 1995, Marc Arbinet, prêtre intégriste excommunié par l'Eglise catholique, est soupçonné d'avoir détourné des dons à hauteur de "plus d'une centaine de milliers d'euros", selon la même source.
"Un certain nombre de victimes" identifiées par les enquêteurs, devraient être entendus au cours de la phase d'instruction, a-t-on précisé de même source.
M. Arbinet rassemble dans la commune de Saint-Maurice-de-Satonnay (Saône-et-Loire), entre 200 et 250 "fidèles", venus principalement de l'est de la France, le troisième dimanche de mai, date à laquelle la Vierge Marie lui serait apparue, ainsi qu'en août et en octobre, à la Toussaint.
Il a déjà été condamné pour de tels faits à dix mois de prison avec sursis en novembre 1997 par le tribunal correctionnel de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire), la justice lui reprochant à l'époque d'avoir recueilli plus de deux millions de francs (304.898 euros) auprès de 14 personnes, principalement âgées, entre 1989 et 1993.
Ce n'est pas l'usage de titres religieux qui constitue une infraction, mais l'usage frauduleux de la qualité d'ecclésiastique pour se faire remettre des fonds.
Après avoir été novice dans plusieurs monastères, Marc Arbinet a été ordonné prêtre à Rome en 1976 selon le rite de Pie V par l'évêque dissident Mgr Ngo Tinh Duc, puis consacré évêque peu après. Dès 1977, il a été excommunié par l'archevêché d'Autun, condamnation confirmée ultérieurement par Rome.
France : Croix de Dozulé
Un agriculteur condamné à détruire une croix géante érigée dans un champ
AFP 17 juin 2003
[Texte intégral]
EVRY - Un agriculteur de Pussay (Essonne) a été condamné le 12 juin par le tribunal correctionnel d'Evry à détruire une croix de 7,38 mètres érigée sur une de ses parcelles depuis septembre 1999 sous astreinte de 150 euros par jour de retard dans la remise en état, a-t-on appris mardi auprès du tribunal.
Le tribunal a suivi le parquet qui estimait que la croix "ne constitue en rien une construction ou une installation strictement liées aux exploitations et activités agricoles" contrevenant ainsi au Plan Local d'urbanisme (PLU).
L'agriculteur, catholique pratiquant et par ailleurs cousin du maire de Pussay, avait érigé sa croix sur une parcelle de la plaine de Beauce lui appartenant répondant à un mouvement créé à Dozulé (Calvados).
En 1972, à Doluzé, une jeune fille disait avoir vu "apparaître" une croix blanche dans le ciel et "entendu" Jésus demander l'édification de croix de 738 mètres, la hauteur du Golgotha.
Plusieurs associations encouragent depuis l'édification de croix de 7,38 mètres. Certaines ont été répertoriées comme sectes dans le rapport parlementaire paru en 1996.
Me François Franc-Valluet, avocat de l'agriculteur, a fait appel de cette décision lundi et s'insurge dans un courrier au garde des sceaux de la résurgence "d'une politique clairement anticléricale à l'encontre du culte catholique". "Il y a neuf sortes de zonages dans les POS (plan d'occupation des sols) et aucun pour les édifices religieux. En allant plus loin dans ce raisonnement devra-t-on détruire tous les calvaires?", a déclaré Me Franc-Valluet à l'AFP.
L'avocat de la commune de Pussay, Me Eric Bineteau, joint par l'AFP, a estimé qu'il ne "faut pas porter sur le terrain religieux un problème d'urbanisme".
France : Scientologie
La LDH refuse d'être citée dans une brochure de la scientologie
AFP 18 juin 2003
[Texte intégral]
PARIS - La Ligue des droits de l'homme (LDH) a mis en demeure l'association Ethique et liberté, émanation de l'Eglise de scientologie, de retirer une mention faisant état de son nom dans une brochure publiée par cette association, dans un courrier rendu public mercredi.
Ethique et Libertés vient de publier une brochure consacrée aux droits d'accès aux documents administratifs, comportant en annexe certaines "adresses utiles". Parmi elles, une liste d'associations proches de la scientologie ainsi que la "ligue française pour la défense des droits de l'homme (LDH)" présentée comme "une des associations les plus anciennes de défense des droits de l'homme", "très vigilante sur les droits et libertés encadrés par la loi ''Informatique et libertés''". La brochure ajoute que la LDH avait réagi à un amendement du député Jean-Pierre Brard dans le cadre du projet de loi réprimant les activités sectaires.
Dans une lettre adressée à Ethique et Libertés, le président de la LDH Michel Tubiana la met "en demeure de retirer toute mention faisant état de la LDH" dans cette brochure. Il rappelle que son association "a pris position, après qu'elle ait été modifiée, en faveur de la loi réprimant les agissements sectaires". "L'utilisation de notre association, dans ce contexte, relève de l'abus pur et simple", ajoute-t-il. "Qu'une publication de l'Eglise de scientologie, organisation dont nous n'avons cessé de dénoncer l'idéologie et les pratiques, ose faire de la LDH une référence constitue une manipulation", souligne Michel Tubiana.
France : Scientologie
La scientologie aux portes de l'hôpital
La semaine du Roussillon 18 juin 2003, n° 373 par J.F.
[Texte intégral]
En 5 ans, le nombre de personnes hospitalisées pour troubles mentaux a doublé, Un constat inquiétant pour les médecins qui, face à cette augmentation , doivent, en plus, se coltiner les scientologues.
Mardi 25 mai, une poignée de manifestants se poste devant l'hôpital de Thuir. Les banderoles se lèvent, le groupe distribue des tracts et scande à tout va "Halte aux abus de la psychiatrie". IIs sont quatre et seprésentent comme faisant partie de la Commission des citoyens pour les Droits de l'homme.
Une étiquette qui colle mal à la peau. Leur véritable profession de foi, c'est la scientologie.
La manigance ne trompera personne. "Lorsque j'ai eu confirmation auprès de la police qu'il s'agissait des scientologues, j'ai refusé de les recevoir, confie le directeur du centre hospitalier de Thuir, Jean-Claude Gaches.
Trente minutes après le début de la mise en scène, la gendarmerie de Thuir les déloge dans le calme.
Les scientologues entendaient par cette action symbolique alerter le public contre les internements abusifs et le manque de transparence en psychiatrie. Un discours familier pour ces adeptes, surtout à la veille des états généraux de la psychiatrie qui se sont tenus tout au long du weekend de la Pentecôte à Montpellier
L'hôpital indigeste
S'il est vrai qu'en 5 ans, le nombre d'hospitalisations psychiatriques a augmenté de plus de 40% à Thuir, en revanche, aucune personne n'a fait les frais d'un internement abusif depuis plus de 20 ans. "Lorsqu'une personne fait l'objet d'un placement sous contrainte, l'examen est draconien. II appartient tout d'abord aux pouvoirs publics, le maire ou le préfet, de prendre cette décision, puis au préfet de vérifier l'authenticité de cette hospitalisation d'office. Ensuite, c'est à la commission d'établissement médical d'examiner le dossier. Interviennent alors des médecins et des psychiatres qui, pendant 24 heures, vont observer le patient et décider ou non des soins à lui administrer et de la durée de son séjour."La demande est telle, qu'il est impossible de croire que l'on enferme les gens de façon abusive", souligne le directeur. Au service des admissions, on affirme, "préférer les voir sortir qu'entrer". "Pour le week-end de Pentecôte, nous avions 10 places vacantes et nous avons admis 21 personnes. C'est une gestion très difficile". L'activité a beau avoir doublé, les effectifs n'ont pas changé pour autant. Le manque de personnel et de moyens fait cruellement défaut. L'hôpital réclame toujours auprès de l'Agence régionale de l'hospitalisation une dizaine de médecins, une quarantaine d'infirmiers et une vingtaine de lits pour pallier aux besoins. La requête est si urgente que certains membres du personnel affirment travailler à flux tendu et faire sortir des patients pas tout à fait aptes à retrouver leur liberté. De quoi devenir fou ?
Brésil : Moon
Un hôtel du révérend Moon au Brésil fermé pour délit écologique
La Croix 18 juin 2003
[Texte intégral]
RIO DE JANEIRO (AFP) - Un hôtel appartenant à la secte du révérend Moon dans l'Etat de Mato Grosso do Sul (centre-ouest) a été fermé et les responsables obligés de payer une amende de 100.000 reals (34.000 dollars) pour délit écologique, a indiqué mercredi la police locale.
L'hôtel "Americano de Nabileque" de la secte Moon a été construit sur les berges du Rio Paraguay, dans une réserve écologique et fonctionnait sans licence, selon la police.
La réouverture de l'établissement dépendra d'une autorisation du ministère brésilien de l'environnement (Ibama) qui a été saisi de l'affaire.
D'autre part, des documents ont été envoyés au parquet de l'Etat fédéré du Mato Grosso do Sul pour que les responsables de l'hôtel, où se trouvaient plusieurs touristes de Corée du Sud, soient poursuivis pour délit écologique.
France : Raja Yoga (Brahma kumaris)
Licenciements dans une crèche en Gironde pour appartenance à une secte
AFP , 18 juin 2003
[Texte intégral]
BORDEAUX - La directrice et la psychomotricienne d'une crèche de Saint-Jean-d'Illac, dans la banlieue bordelaise, ont été licenciées après que des parents ont découvert que la psychomotricienne appartenait à une secte et dénoncé son influence sur leurs enfants, a-t-on appris mardi auprès du maire.
La psychomotricienne, responsable régionale de la secte Brahma Kumaris, plus connue sous le nom de Raja Yoga, a été licenciée fin mai par l'association parentale gestionnaire de la crèche pour "prosélytisme" au sein de l'établissement. La directrice a pour sa part reçu une lettre de licenciement pour avoir couvert les agissements de cette salariée recrutée il y a plusieurs années.
"L'association de parents a découvert de façon un peu fortuite (...) que la psychomotricienne appliquait à la crèche les préceptes de sa secte", a expliqué à l'AFP, Pierre Favre, le maire de Saint-Jean-d'Illac.
Ce mouvement hindouiste, identifié par le rapport parlementaire sur les sectes de 1995, pratique notamment le végétarisme et l'ascèse avec limitation du temps de sommeil. Selon M. Favre, certains enfants souffrent de problèmes de comportement directement liés aux méthodes utilisées par la psychomotricienne et les parents n'excluent pas de déposer plainte.
La crèche parentale, dans laquelle la directrice et la psychomotricienne travaillent depuis le début, a ouvert ces portes en 1995. Elle s'est occupée d'une soixantaine d'enfants depuis sa création.
Canada : Témoins de Jéhovah
La Cour d'appel entend la cause des Témoins de Jéhovah de Blainville
Cyberpresse, 18 juin 2003 par Rollande Parent
Montréal - La Cour d'appel du Québec a cherché à savoir mardi du représentant de la ville de Blainville comment le règlement municipal qui limite le droit de religion des Témoins de Jéhovah, un droit fondamental reconnu par les chartes, pouvait se justifier dans une société libre et démocratique.
La liberté de religion comporte deux aspects: celle de croire et d'exprimer ses croyances, a soutenu d'entrée de jeu le juge René Letarte, qui siégeait avec ses collègues Pierre Dalphond et Benoît Morin.
Ces trois juges doivent décider s'il y a lieu de maintenir le jugement de la Cour supérieure qui avait conclu à l'inconstitutionnalité du règlement municipal en cause. Ils devront également examiner si, malgré ce que demandaient les Témoins de Jéhovah, la même cour a eu raison de refuser des compensations de 3500 $ pour chacun des 14 constats d'infraction émis au moment où les Témoins de Jéhovah ont été surpris en train de faire du porte-à-porte.
Le règlement municipal adopté par la ville de Blainville restreint à deux mois par année, de 9h à 19h30 les jours de la semaine, la période durant laquelle le porte-à-porte est autorisé, à la condition d'avoir obtenu un permis de 100 $.
France : Instinctothérapie
Plus de 100 témoins pour le procès en appel du pape du manger cru
AFP 20juin 2003 par Stephanie Auguy
[Texte intégral]
EVRY - Plus de 100 témoins convoqués par la défense seront entendus lors du procès en appel de Guy-Claude Burger, 68 ans, le fondateur de l'instinctothérapie, accusé de viols sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité, qui débute jeudi devant la cour d'assises de l'Essonne.
Le pape du manger cru avait été condamné à 15 ans de réclusion criminelle en décembre 2001 par la cour d'assises de Seine-et-Marne, pour avoir violé des enfants et adolescents.
D'abord programmé le 17 octobre dernier, le procès en appel avait été renvoyé, l'accusé ayant fait citer 59 témoins supplémentaires au dernier moment. Le président Alain Verleene avait alors estimé impossible "d'intégrer ces témoins à l'emploi du temps".
Accusé de complicité, Jean-Claude Rostaing, 35 ans, condamné à cinq ans de prison pour complicité de viols pour avoir obligé sa petite amie à avoir des relations sexuelles avec Guy-Claude Burger, comparaît également.
L'affaire avait débuté en août 1996 avec la plainte d'un ancien adepte de l'instinctothérapie, qui dénonçait "des comportements impudiques et une sexualité débridée impliquant des mineurs" au château de Montramé, à Soisy-Bouy, près de Provins (Seine-et-Marne). Il évoquait également des menaces de mort.
De nationalité suisse, Guy-Claude Burger, fondateur de l'instinctothérapie, répertoriée comme secte, prône les relations sexuelles entre adultes et enfants, tout en affirmant ne pas l'avoir mis en pratique.
L'enquête avait démontré que de jeunes enfants vivaient nus au siège de la secte, dormaient avec des adultes qui les caressaient en public et les embrassaient sur la bouche.
Bien que Sarah Wons, 27 ans, considérée comme victime de viols par l'accusation, se soit rétractée pendant l'instruction, allant jusqu'à témoigner en faveur de Burger, les jurés de Melun n'avaient pas cru l'accusé.
Un expert psychiatre avait expliqué à la barre que l'on "retrouvait chez Burger les mêmes mécanismes de justification des pulsions que ceux qu'on rencontre chez la plupart des pédophiles".
La doctrine de Burger met en avant le retour à l'instinct, entre autres sur le plan alimentaire: manger de la nourriture crue, ni mélangée, ni assaisonnée, des fruits et légumes non épluchés, permettrait d'éviter les maladies, notamment les cancers liés à la cuisson des aliments.
Surnommé le "gourou du manger cru", Guy-Claude Burger, qui accueillait des curistes au château de Montramé, avait en outre été condamné à trois ans de prison avec sursis pour pratique illégale de la médecine en 1997. Il avait également été condamné pour des faits de pédophilie en Suisse avant son installation en France en 1983.
Lors du procès de Melun, la cour n'avait accepté d'entendre qu'une quarantaine des 168 témoins que la défense de Guy-Claude Burger souhaitait faire entendre pour défendre à la fois les fondements scientifiques de sa méthode et les relations adultes-enfants qu'il professe.
Le procès est prévu pour durer jusqu'au début juillet.
France : Témoins de Jéhovah
Coup de folie du boucher de Salleboeuf: sept blessés dont deux enfants, selon les pompiers
AP 20juin 2003
[Texte intégral]
BORDEAUX - Apparemment pris d'un coup de folie, un boucher de Salleboeuf (Gironde) a poignardé vendredi plusieurs habitants de cette commune près de Bordeaux, faisant sept blessés dont deux enfants, selon le commandant Jean-Paul Larrouy-Castera du Centre opérationnal départemental incendie et secours.
Un premier bilan fourni par la gendarmerie faisait état de six blessés dont quatre enfants.
D'après le commandant Larrouy-Castera, un homme et deux femmes ont été grièvement blessés mais leurs jours n'apparaissent pas en danger, deux femmes et deux enfants de cinq ans ont été légèrement atteints. Une femme de 33 ans est par ailleurs en état de choc. Tous ont été transportés aux urgences du Centre hospitalier universitaire de Bordeaux.
Selon les témoins, le boucher âgé de 49 ans a été pris d'un coup de folie. Armé d'un couteau de grande taille, il a d'abord blessé son voisin boulanger âgé de 53 ans, avant de donner des coups de couteau à d'autres personnes, dont sa belle-fille et son petit-fils.
Il a tenté de rentrer dans le groupe scolaire voisin mais en a été empêché par une jeune mère de famille qui a été légèrement blessée. Il a finalement été maîtrisé par le garde-champêtre du village et un homme de 42 ans, paysagiste. Ils ont dû le tenir durant un quart d'heure en attendant les gendarmes.
Selon le paysagiste, "le boucher répétait: 'c'est la fin du monde!' Il nous a parlé des témoins de Jehovah. Il voulait qu'on le lache et bougeait énormément".
Une cellule psychologique a été mis en place. L'homme, placé en garde à vue, doit être entendu par un psychiatre, a déclaré le substitut du procureur de la République de Bordeaux, Jean-Louis Rey, qui s'est rendu sur les lieux.
France : Instinctothérapie
Le « gourou pédophile » défend ses théories Stéphanie Auguy
Le Parisien 20juin 2003 par Stephanie Auguy
[Texte intégral]
Au premier jour du procès du « gourou pédophile » du château de Montramé de Soisy-Bouy, près de Provins, les jurés de la cour d'assises d'Evry (Essonne) ont plongé dans un univers surréaliste où la sexualité se pratique sans tabou avec les enfants.
Condamné le 6 décembre 2001 à Melun à quinze ans de réclusion criminelle, Guy-Claude Burger est rejugé en appel pour viols sur mineurs par personne ayant autorité et pour corruption de mineurs.
A 68 ans, et six années passées en prison depuis son arrestation, Guy-Claude Burger n'en démord pas. « Les pulsions des enfants ne doivent pas être réprimées sous peine de les traumatiser. » Le fondateur de l'instinctothérapie assure même avoir eu, dans sa cellule, le temps d'y réfléchir et de coucher ses idées sur le papier.
« Une vision extra-sensorielle »
La voix calme, le ton posé et réfléchi, cet ancien physicien et violoncelliste affirme que l'organisme humain n'est pas adapté aux aliments transformés, cuits ou en sauce.Des adeptes de l'instinctothérapie vont même assurer, pendant le procès, que manger cru a permis de tuer leurs tumeurs. Autre expérience, autre théorie. A 12 ans, lors d'une relation sexuelle avec un camarade d'école, il aurait eu « une vision extra-sensorielle ». « Toute ma vie, confie l'accusé, j'ai cherché à retrouver cette dimension magique de l'amour. »
Guy-Claude Burger assure n'avoir jamais appliqué ses théories en France. En Suisse, il a été condamné à deux reprises pour avoir eu des relations avec de très jeunes enfants, dont son fils. A 27 ans, Audrey est la seule victime qui a toujours maintenu avoir été violée dès son arrivée au château Montramé, à l'âge de 10 ans. Hier, elle a fait une brève apparition au procès, refusant d'assister à l'interminable défilé de la centaine de témoins. Aujourd'hui, les jurés entendront d'ailleurs plusieurs adeptes venus défendre leur gourou.
France : Scientologie
L'Eglise de scientologie tente d'infiltrer la Guadeloupe
France-Antilles, 20 juin 2003 par E-X.G.
[Texte intégral]
La scientologie s'intéresse à la Guadeloupe
Un communiqué émanant d'une Commission des citoyens pour les droits de l'homme a été adressé aux rédactions de l'archipel pour dénoncer
" l'incroyable augmentation du nombre d'internements psychiatriques forcés " et indiquer que son président, Frédéric Grossman, avait demandé au parquet de Pointe-à-Pitre l'ouverture d'une information judiciaire sur ce sujet.Premier surpris d'une telle annonce, le procureur de la République, à Pointe-à-Pitre, Patrick Vogt, nous a indiqué ne pas avoir eu connaissance d'une telle saisine.
Quant au fond du problème, le procureur nous a précisé que si l'hospitalisation d'office pouvait lui poser problème, c'est quand il apprend que des patients relevant de la justice ont été libérés sans que la justice en ait été avertie... Dans un échange de courriers datés de juillet 2002, entre la préfecture, le CHU et le CHS de Montéran, les médecins se plaignaient à l'administration préfectorale de sa lenteur pour lever des hospitalisations d'office... A l'encontre donc des accusations de ce Comité des citoyens pour les droits de l'homme contre les psychiatres du département !
II apparaît en fait que ce Comité ne serait autre qu'un faux nez de l'Eglise de scientologie. Alain Budon, responsable de l'Observatoire des manipulations mentales, a révélé cette tentative d'intoxication.
De telles tentatives d'intoxications de la presse par les scientologues avaient déjà eu lieu en octobre 2001, devant l'hôpital Charcot, à Plaisir (Yvelines) ou encore en mars 2001, à Port-Mariy. C'est à croire que l'organisation fondée par Ron Hubbard et régulièrement décriée par les associations de lutte contre les sectes, a choisi de recruter aux Antilles.
France : Instinctothérapie
Assises : Un témoin clé absent du procès du gourou
Le Parisien 21juin 2003 par Stephanie Auguy
[Texte intégral]
La tension monte au procès en appel du gourou pédophile. Les avocats de Guy-Claude Burger, et de son adepte, Jean-Claude Rostaing, préparent, pas à pas, leur défense, n'hésitant pas à démonter l'enquête et les méthodes des gendarmes de Provins et de la brigade de recherche de Paris qui ont défilé, hier, à la barre de la cour d'assises d'Evry (Essonne).
Depuis jeudi, l'ancien leader du château de Montramé, à Soisy-Bouy, est rejugé pour viols sur mineurs. Son ancien compagnon, Jean-Claude Rostaing, est accusé d'avoir forcé sa petite amie à avoir des rapports sexuels avec le gourou. Tous d'eux nient formellement les faits et s'avouent « écoeurés » par le jugement, en 2001, de la cour d'assises de Melun : 15 ans de prison pour Burger et 5 ans pour Rostaing. « Je ne suis coupable de rien, clame Jean-Claude Rostaing. Je suis juste victime d'une série d'amalgames et d'une machination montée de toutes pièces par Jean Kicin. »
L'homme, par qui tout a commencé, sera pourtant le grand absent de ce procès. Fin 1995, cet ancien adepte luxembourgeois porte plainte contre Guy-Claude Burger pour travail clandestin et menaces de mort. Il finit par dénoncer également des comportements impudiques et une sexualité débridée impliquant des mineurs, au château de Montramé. Des accusations graves qui permettent aux gendarmes de démarrer leur enquête. Ils reçoivent régulièrement des renseignements et des noms d'éventuelles victimes, car Jean Kicin mène, en parallèle, sa propre enquête. Introuvable lors du procès de Melun, il réapparaîtra peu de temps après, expliquant qu'il se cachait par crainte de représailles mais qu'il assisterait bien au procès en appel. Finalement, Jean Kicin a de nouveau disparu.
Hier, les avocats de la défense n'ont pas manqué de signaler aux gendarmes que les seuls enfants qui ont dénoncé des sévices sexuels avaient, auparavant, été contactés par Jean Kicin. De quoi, pour eux, étayer la thèse du « complot Kicin ».
France : Instinctothérapie
La victime du gourou Burger raconte son enfer
Le Parisien 21juin 2003 par Stephanie Auguy
[Texte intégral]
La voix est douce, un peu tremblotante, mais le ton toujours posé et réfléchi. Devant les jurés de la cour d'assises de l'Essonne, Audrey a lutté pour contenir ses sanglots et ses excès de colère. Hier, la jeune fille de 27 ans a patiemment décrit l'enfer qu'elle vit depuis l'âge de 10 ans. Depuis son arrivée, en 1987, au château de Montramé de Soisy-Bouy près de Provins, et sa rencontre avec Guy-Claude Burger. A 68 ans, « le gourou pédophile » est jugé en appel pour « viols sur mineurs par personne ayant autorité ».
En 2001, il a été condamné à Melun à quinze ans de réclusion criminelle.
« Il était le roi parmi les aveugles ! »
Audrey a fait son entrée au château avec sa mère venue pour pratiquer le « manger cru ». A l'époque, la petite fille vit dans un milieu familial instable, sans père et angoissée par l'école. « A Montramé, confie Audrey, tout était beau. Les gens étaient sympathiques et vivaient sans contraintes. » Elle va rapidement devenir « l'élue » du fondateur du centre, Guy-Claude Burger. « C'était le père spirituel que je n'ai jamais eu », se souvient la victime. Elle est fascinée par sa tendresse et demande même à vivre avec lui au château. Mais le soir du départ de sa mère, c'est le choc. Elle doit partager le lit de Burger. Audrey raconte alors les attouchements et les pénétrations digitales qu'elle va subir jusqu'à son départ en 1989. « Il disait se ressourcer ainsi en énergie, sanglote la victime. En fait, c'est un vampire qui a pris mon innocence. » Pourtant, Audrey n'a porté plainte qu'en 1997. « J'étais amoureuse de son fils, répond-elle pleine de colère. J'étais terrorisée et surtout conditionnée. Au château, Burger était le roi parmi les
aveugles ! »Un témoignage jugé « parfaitement crédible » par l'expert psychologique.
Afrique du Sud : Sectes
Les corps de 8 membres d'une secte exhumés en Afrique du Sud
AFP , 25juin 2003
[Texte intégral]
UMTATA (Afrique du Sud) - Des experts légistes examinent les corps de huit membres d'une secte chrétienne sud-africaine exhumés cette semaine dans la province du Cap oriental (sud-est), a annoncé mercredi la police.
"L'enquête a été ouverte après qu'une femme eut rapporté que sa fille, qui vivait dans la secte, était décédée et avait été enterrée sans son consentement", a expliqué le commissaire principal Nondumiso Jafta, porte-parole de la police.
Les bâtiments de la secte de Umkhobe (Arche) étaient établis dans le parc Mandela, à proximité d'Umtata (sud), et les corps ont été découverts en état avancé de décomposition dans des tombes peu profondes, a précisé le porte-parole.
Nondumiso Jafta a indiqué que 15 membres de la secte ont été arrêtés et inculpés de dissimulation de décès. Des recherches au bulldozer seront effectuées autour des bâtiments de la secte pour établir si d'autres corps y ont été inhumés, a précisé Jonas Ndzambule, chef de la police locale.
Selon des rapports de presse, l'un des cadavres a été découvert les mains liées et un baillon sur la bouche.
Les personnes appréhendées ont expliqué à la police que leur secte attendait la venue du Christ et que les corps découverts étaient ceux de fidèles de l'Arche qui ont succombé à des maladies.
France : Tabitha's place
La secte Tabitha's place rachète un lycée
L'Est Républicain, 26juin 2003
[Texte intégral]
L'ancien lycée professionnel de Foix, mis à prix un euro et finalement vendu aux enchères mardi pour un montant de 2.100 euros, a été acquis par des membres de la secte Tabitha's place, installée à Sus dans les Pyrénées-Atlantiques.
Le groupe Tabitha's place est répertorié, dans le rapport parlementaire de 1995 « Les sectes en France », sous le nom d'« ordre apostolique-thérapeuthique healing environment ». Il était enregistré à l'époque parmi les sectes comptant entre 50 et 500 membres.
Selon le dictionnaire des sectes, ce mouvement fondamentaliste et apocalyptique a été fondé en 1972 aux Etats-Unis et « justifie toute sa vie par une lecture littérale de la Bible ».
L'éducation des enfants, scolarisés au sein de la communauté, y est stricte, avec des châtiments corporels. En octobre 2002, deux membres de Tabitha's place avaient été reconnus coupables, par la cour d'assises de Tarbes, d'avoir volontairement privé d'aliments ou de soins leur fils, âgé de 19 mois, au point d'entraîner sa mort.
Désaffecté depuis 1999 en raison de graves problèmes de structure, le LEP de Foix ne peut être réhabilité et sa démolition est estimée à 600.000 euros. Il semblerait pourtant, de source policière, que les acquéreurs du lycée comptent réutiliser le bâtiment existant.
France : Scientologie
La Scientologie, lobby européen
L'Express, 26 juin 2003 par François Koch
[Texte intégral]
A la recherche de reconnaissance officielle, l'Eglise de Ron Hubbard a infiltré, masquée, le Conseil de l'Europe
On ne prête qu'aux riches! La Scientologie est passée maître dans l'art de l'infiltration. Mais, ayant de plus en plus de mal à pénétrer au coeur de la République française, la secte de feu Ron Hubbard a jeté son dévolu sur une institution plus vulnérable: le Conseil de l'Europe, peu connu du grand public, qui rassemble 45 pays du Vieux Continent et intervient sur les droits de l'homme.Comment opère la Scientologie? En déployant un intense lobbying, particulièrement efficace dans les pays de l'ex-bloc soviétique, la secte internationale cherche à obtenir des prises de position favorables pour les mettre en valeur comme autant de précieux labels de qualité. Deux affaires illustrent cette stratégie gagnante.
Le 30 janvier 2003, Azim Mollazade, membre du Parti populaire d'Azerbaïdjan, convainc des parlementaires de signer un texte faisant la promotion de Narconon: «Il sauve aussi des toxicomanes, grâce au procédé de L. Ron Hubbard pour se libérer de l'emprise de la drogue.» Immédiatement après, Ethique & Liberté, organe de la Scientologie, peut triompher: «La déclaration n 342 signée le 30 janvier 2003 par 23 membres du Conseil de l'Europe reconnaît la valeur du programme Narconon.» Mais la secte ne précise pas que cet écrit n'engage que ses signataires... et qu'il a été neutralisé par une autre déclaration. Le 2 avril 2003, 24 parlementaires, rassemblés par le socialiste français Claude Evin, ont en effet sévèrement critiqué Narconon: «En fait, à la dépendance de la drogue, ce programme substitue la dépendance de la Scientologie.» Réplique d'Agnès Bron, chargée des relations publiques de la secte: «Réduire Narconon à la Scientologie est un amalgame médiocre, puisque cette association est sécularisée! C'est Narconon qui fait de la communication, pas l'Eglise!»
La seconde affaire est plus troublante, car il s'agit d'une recommandation adoptée, le 29 mai 2002, par la Commission permanente au nom de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe sur les «enfants hyperactifs». Le 26 mars 2003, le Comité des ministres a répondu à ce texte: des points «sont dangereusement proches de certaines théories bien connues de «l'Eglise de scientologie», mais qui ne résistent pas à un examen scientifique sérieux». «Encore un amalgame! réagit Agnès Bron. Ce n'est pas l'Eglise, mais la Commission des citoyens pour les droits de l'homme, créée par des scientologues, qui a contesté le fait que les enfants turbulents sont atteints d'une maladie.»
C'est toute l'astuce du lobbying de la secte: utiliser des associations satellites comme autant de faux nez. Le Conseil de l'Europe en a donc fait plusieurs fois les frais.
France : Scientologie
Les antiscientologues marquent des points
L'Express, 26 juin 2003 par François Koch
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Un livre et une nouvelle condamnation embarrassent la secte
Rarement un ouvrage sur la Scientologie aura provoqué autant de hargne de la part des responsables de la secte. Qu'un fonctionnaire du ministère de l'Intérieur publie sur un sujet aussi sensible est, certes, inhabituel.Pour les adeptes de Ron Hubbard, il y a plus grave: le docteur en droit a, de fait, rédigé un précis permettant de traduire les activités de la secte en infractions pénales, notamment l'escroquerie ou l'exercice illégal de la médecine.
Or les scientologues sont extrêmement chatouilleux lorsqu'on évoque les condamnations judiciaires - on en compte au moins six depuis un quart de siècle - qui permettent d'évaluer la dangerosité de leur organisation. «Palisson est un policier des RG», s'emporte Agnès Bron, chargée des relations publiques de la Scientologie francilienne. Et d'ajouter, dans le style de sa secte: «Les RG veulent tuer notre religion!»
Pendant ce temps, en Suisse, devant le tribunal de police de Lausanne, Jean-Luc Barbier, ancien adepte et responsable d'une association de victimes de la secte, vient de faire condamner pour diffamation l'ancienne présidente de la Scientologie helvétique à quinze jours de prison avec sursis et à 4 550 euros de dommages et intérêts.
La responsable scientologue avait accusé Barbier de chantage: avoir exigé le versement d'une somme d' «un montant à sept chiffres moyennant son silence». La scientologue a fait appel de ce jugement.
Grande Enquête sur la Scientologie: une secte hors la loi, par Arnaud Palisson. Ed. Favre, 266 p., 25 €.
France : Tabitha's place
La mairie de Foix acquiert le lycée cédé à une secte lors d'enchères
AFP, 27 juin 2003
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FOIX, 27 juin (AFP) - La mairie de Foix a annoncé jeudi soir qu'elle avait décidé d'user de son droit de préemption pour acheter l'ancien lycée professionnel Jean-Durroux, acquis mardi lors d'une vente aux enchères par des membres de la secte apostolique Tabitha's place.
Désaffecté depuis 1999 en raison de graves problèmes de structure, le LEP de Foix, mis à prix un euro, avait été emporté pour un montant de 2.100 euros par deux membres d'une société civile immobilière, la SCI La Pierre, créée par la secte Tabitha's place, installée à Sus dans les Pyrénées-Atlantiques. Le maire de Foix, Jean-Noël Fondère, a indiqué jeudi lors d'une conférence de presse qu'il faisait valoir son droit de préemption.
Officiellement, il a expliqué sa décision par le refus des nouveaux acquéreurs de proposer un véritable "projet d'urbanisation" pour le site. Il a en outre fait part de la vive émotion ressentie par la population fuxéenne, à la nouvelle de l'arrivée d'une secte dans le département. Le maire a également indiqué qu'il comptait demander à l'Etat, la région et le département de subventionner plusieurs études, la première sur le coût réel de la démolition, la seconde sur un projet d'urbanisation.
Selon M. Fondère, le montant de la démolition estimé communément jusqu'ici à quelque 500.000 euros pourrait en fait attendre le million d'euros.
Le groupe Tabitha's place est répertorié, dans le rapport parlementaire de 1995 "Les sectes en France", sous le nom d'"ordre apostolique-thérapeuthique healing environment". Il y était enregistré à l'époque parmi les sectes comptant entre 50 et 500 membres. Selon le dictionnaire des sectes, ce mouvement fondamentaliste et apocalyptique a été fondé en 1972 aux Etats-Unis et "justifie toute sa vie par une lecture littérale de la Bible". L'éducation des enfants, scolarisés au sein de la communauté, y est stricte, avec des châtiments corporels. En octobre 2002, deux membres de Tabitha's place avaient été reconnus coupables, par la cour d'assises de Tarbes, d'avoir volontairement privé d'aliments ou de soins leur fils, âgé de 19 mois, au point d'entraîner sa mort.
Belgique : Scientologie
L'Eglise de scientologie à nouveau déboutée
Belga, 27 juin 2003
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BRUXELLES - La chambre des mises en accusation de Bruxelles a confirmé le 18 juin dernier la validité des saisies de documents appartenant à l'Eglise de scientologie dans un dossier instruit par le juge Van Espen, a indiqué vendredi le porte-parole de la cour d'Appel de Bruxelles, Guy Delvoie, confirmant au passage une information de "La Libre Belgique".
La chambre des mises a donc débouté la demande de levée des scellés et de restitution des dossiers réclamée par la secte. Le dossier est revenu au parquet de Bruxelles en vue de réquisitions complémentaires et, selon le porte-parole du parquet, il pourrait connaître un développement rapide, l'instruction étant virtuellement clôturée.
On peut s'attendre à un éventuel renvoi en correctionnelle d'ici la fin de l'année. L'affaire remonte à 1997, lorsqu'une plainte pour escroquerie et abus de confiance a été déposée au parquet de Bruxelles par une ancienne adepte de l'Eglise. A la suite de cette plainte, le juge d'instruction Jean-Claude Van Espen a pu identifier différentes personnes et sociétés gravitant autour de l'organisation, reconnue comme secte par le Parlement belge. Des perquisitions ont dès lors été menées en septembre 1999 dans des associations proches de l'Eglise, et des documents ont été saisis, dont de très nombreuses pièces comptables et des données d'identification.
Fin 2002, neuf personnes ont été inculpées, mais surtout, avait souligné le parquet, l'Eglise elle-même était visée via son asbl comme organisation criminelle. Les autres chefs d'inculpation à charge des neuf adeptes de la secte sont ceux de membres d'une organisation criminelle, d'escroquerie, de violation de la vie privée, d'exercice illégal de la médecine et de la pharmacie.
Fondée en 1954 par Lafayette Ron Hubbard (1911-1986), ingénieur et auteur de science-fiction, la Scientologie prétend, grâce aux principes de la "dianétique", permettre à l'homme de guérir lui-même ses troubles en libérant son esprit asservi. L'organisation, qui se présente comme "religion du 21e siècle", impose une discipline de fer et fonctionne comme une multinationale.
L'Eglise de scientologie a connu de nombreux démêlés avec la justice de par le monde, notamment pour escroquerie ou exercice illégal de la médecine, alors que d'anciens adeptes repentis avaient déposé plainte pour avoir été dépouillés de leurs biens.
Belgique : Stop au cancer
Le coup de marteau du Dr Hamer
Le VIF -L'EXPRESS, 27 juin 2003 par Pascale Gruber
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Vous souffrez d'un cancer? D'une maladie grave? «Tout est dans la tête!», assurent certains «médecins». Dans notre pays, des patients crédules risquent d'y laisser leur peau
Certains «thérapeutes» affirment que «chacun d'entre nous a la possibilité de faire basculer notre cerveau dans la guérison complète et définitive». Au risque de priver les malades de tout autre forme de soins...
Ils proclament que «La maladie n'est pas le fruit du hasard». Ils le répètent dans les conférences ou les séminaires qu'ils organisent régulièrement en Belgique.
Ils l'affirment aussi dans l'ombre de leurs cabinets de consultation. Des malades les écoutent. Et les croient. Ils pensent, à leur tour, que le mal dont ils souffrent n'est que le «transposé exact, au niveau de notre corps, d'un conflit psychologique émotionnellement ingérable». Persuadés que leur maladie a été provoquée par leur cerveau, ils s'imaginent alors que seul cet organe pourra les délivrer et les guérir. «C'est ainsi que des patients se privent de soins qui pourraient parfois les sauver, leur accorder une rémission ou les accompagner le plus longtemps possible et avec une bonne qualité de vie. Sous l'influence de pseudo-thérapeutes, ces malades prennent le risque d'accélérer leur fin de vie et de décéder dans de grandes souffrances, tant psychiques que physiques. Souvent désespérées, leurs familles ignorent comment réagir pour les arracher à cette emprise exercée par des charlatans portant parfois le titre de médecins...», s'insurge le Dr Charles Berliner. Voilà des années, déjà, que ce généraliste bruxellois lutte contre les dangers que font courir aux malades certains thérapeutes «parallèles» installés dans notre pays (1). Aujourd'hui, l'un de ses combats le porte à affronter les ravages commis par les adeptes de deux médecins, les Drs Ryke Hamer et Claude Sabbah...
L'histoire du Dr Hamer, un cancérologue allemand, est d'abord bouleversante: en août 1978, suite à une altercation, son fils de 19 ans est abattu. Peu de temps après ce drame, le médecin développe un cancer à un testicule. C'est alors qu'il échafaude la thèse selon laquelle la maladie n'est que l'expression d'une charge émotionnelle. Quelques années plus tard, le Dr Hamer sera radié de l'ordre des médecins et, par ailleurs, condamné à la prison: pour avoir gobé ses dires, des malades ont perdu toute chance de se soigner et, peut-être, de guérir.
En France, le Dr Sabbah lui a emboîté le pas et peaufiné encore sa théorie. En Belgique, d'autres ont suivi. Leurs discours mêlent à la fois idées simples et percutantes («La guérison est un jeu d'enfant») à des élucubrations nettement plus hermétiques ou carrément mystiques. Dans un de leurs sites Internet, ils expliquent ainsi qu'un accident entre une voiture et un camion de lait (mais le mazout fait aussi l'affaire) peut déclencher chez la conductrice un cancer du sein (et forcément du sein, en raison du liquide qui s'est répandu sur la chaussée). Toutes leurs «démonstrations» pseudo-scientifiques ne sont pas du même tonneau, mais elles accumulent en tout cas des certitudes nées de nulle part ou de pas grand chose et des diagnostics ou des thérapies relevant du miracle. Seulement voilà: dans une société où tout le monde a fini par être plus ou moins persuadé que «tout se passe dans la tête», de telles théories risquent de faire mouche auprès de personnesfragilisées par leur maladie.
C'est, peut-être, ce qui est arrivé à cette dame lorsqu'elle a rencontré le Dr E.V., à Bruxelles. A cette époque, un gynécologue venait de lui apprendre qu'il faudrait sans doute procéder à une ablation mammaire, en raison d'un cancer. Avant de s'y résoudre, elle a contacté le Dr E.V. Or ce généraliste homéopathe avait, lui, une tout autre idée de la chose... «Chacun d'entre nous a la possibilité de faire basculer notre cerveau dans la guérison complète et définitive, explique-t-il. En vérité, il n'y a pas de maladies incurables, seulement des malades temporairement incapables d'accéder à leurs facultés personnelles de guérison et des soignants souvent incapables, pour le moment, de les accompagner vers la santé physique et mentale.» Selon ses spéculations, la maladie n'est plus «une ennemie mortelle à combattre à tout prix» mais «la solution biologique parfaite de notre cerveau»: véritable «présent et cadeau de la vie», elle donne la «chance» de trouver l'origine de nos conflits. Les malades apprécieront...
Cette femme a donc cru qu'en «débusquant le surstress responsable de la maladie» elle «basculerait dans la guérison, grâce à une déprogrammation de son cerveau». Elle a refusé la chirurgie et tout autre soin «classique». Depuis des mois, le Dr E.V. est ainsi devenu son interlocuteur privilégié (à 90 euros la séance, parfois plusieurs fois par semaine, et sans compter des «séminaires» qui peuvent coûter 350 euros). Mais le Dr E.V. est aussi celui qui lui a interdit de parler à quiconque de sa maladie et de la «thérapie» qu'elle mène avec lui. C'est lui qui lui parle longuement quand elle craque parce qu'elle constate l'apparition de symptômes inquiétants et émet la volonté d'aller faire des contrôles. C'est lui, enfin, qui a pris la précaution de lui faire signer un document disant qu'il la poussait à se faire opérer! Même s'il l'a convaincue que le stress lié à de simples examens risquerait de tout aggraver...
«Outre les risques mortels qu'ils font prendre à ceux qui les suivent aveuglément, ce qu'il y a de terrible dans le discours de ces thérapeutes, c'est qu'il rend les malades responsables de leur malheur, explique Nady Van Broeck, psychologue et chargée de cours à l'Université catholique de Louvain. Ils font porter un énorme fardeau sur leurs épaules: déjà «punis» par la maladie, les voilà jugés aussi coupables de ce qui leur arrive, puisque c'est leur cerveau qui pourrait tout programmer et déprogrammer!»
A partir de là, pourtant, tout s'enchaîne: si les patients ne réussissent pas à guérir, c'est, leur dit-on, parce qu'ils ne vont pas assez en profondeur pour voir clair dans leur stress, régler leurs conflits internes et/ou assez se relaxer. Leurs tentatives pour y parvenir? Forcément insuffisantes! «Comment démontrer le contraire de ce genre d'assertions: elles sont absolument impossibles à réfuter?», précise Nady Van Broek. Mais terriblement efficaces: ils placent plus encore le malade dans un état de dépendance is-à-vis de son thérapeute.
D'après le Dr E.V, les malades paient aussi le poids du vécu de leurs ancêtres ou de leurs relations non satisfaisantes avec leurs proches. Souvent, dès lors, les familles en prennent pour leur grade. Parents, grands-parents, conjoints, frères et surs: le patient cherche, désespérement, des responsables (ou des coupables) qui entraveraient leur guérison. «Les souffrances psychiques et psychologiques qui découlent d'une telle attitude sont loin d'être négligeables: la personne, déjà fortement culpabilisée, est de surcroît confrontée au poids de l'échec, à celui de la solitude et aux conséquences de ce qu'elle fait involontairement subir à ses proches.» Quant à ces derniers, qui ont souvent l'impression d'être plongés dans un univers de folie, ils sont prévenus: toute tentative pour faire administrer d'autres soins au malade risque de tout compromettre. Certains adeptes des théories des Drs Hamer et Sabbah, hospitalisés trop tardivement, décèdent en étant persuadés que c'est la médecine «scientifique» qui a eu leur peau en interrompant leur processus de guérison...
Le drame de la patiente du Dr E.V. n'est donc pas unique en son genre. Avant elle, et en même temps qu'elle, bien des personnes sensées, sensibles, intelligentes, cultivées, se sont fait piéger. «Les charlatans de la médecine jouent sur une caractéristique humaine très particulière, explique Nady Van Broeck: le besoin de fonctionner sur les illusions. Parmi elles, on trouve celle selon laquelle notre monde serait juste. En effet, nous aimerions croire que chacun obtient ce qu'il mérite et mérite ce qu'il obtient. En général, l'expérience nous montre que ce n'est pas le cas, que les «bons» peuvent être «punis» et les «méchants», «récompensés». Mais ceux qui n'ont pas intégré cette réalité peuvent avoir le sentiment de contrôler une vie où tout n'est pas le fruit du hasard.» Ces personnes estiment alors que si elles ne fument pas, ne boivent pas d'alcool, mangent sainement, expriment leurs émotions, elles ne souffriront jamais de cancers, comme si ces maladies n'étaient pas dépendante aussi de la génétique, de l'environnement ou d'une combinaison de divers facteurs... «Si, en dépit de leurs précautions, elles tombent malades, elles sont prêtes à croire tout thérapeute qui leur propose de prendre un contrôle sur cet événément douloureux, poursuit Nady Van Broeck. A leurs yeux, tout est préférable à une situation jugée hasardeuse ou incontrôlable. Mais elles ignorent le prix, très lourd, qu'elles risquent de payer pour avoir voulu vivre dans cette croyance illusoire les empêchant d'admettre que la vie n'est pas toujours aussi juste qu'on le rêverait...»
Pour asseoir leur influence, les thérapeutes «alternatifs» jouent également sur un autre registre. «Outre l'excellente qualité d'écoute et d'attention qu'ils proposent à une personne malade qui en a bien besoin, ils donnent de l'espoir. Alors qu'aucun médecin sérieux ne fournit jamais la garantie que vous vous en sortirez, eux, ils vous prédisent la guérison. Or c'est un mot que les malades veulent entendre», complète Nady Van Broeck. Il suffit d'y ajouter leur charisme, leur manière de présenter leur système comme une vérité absolue, enfin révélée à des initiés. Un zeste d'illusion faisant penser qu'ils vivent une relation exceptionnelle avec le patient... et la boucle est bouclée. Tout est mis en place pour que ceux qui tombent dans leurs filets n'en sortent pas si facilement.
En réalité, ce n'est pas la première fois que le Dr E.V. fait parler de lui. Divers témoignages ont déjà été rassemblés à son propos. La directrice d'une maison de repos a ainsi raconté comment, appelé à plusieurs reprises au chevet d'une patiente pour un problème respiratoire, il avait expliquéque le dessin aux signes cabalistiques qu'il avait laissé près d'elle lui permettait de la soigner «à distance». Cela n'avait pas empêché la vieille dame de trépasser dans l'inconfort. Appelons un chat un chat: le Dr E.V. n'est pas le seul à entretenir des pratiques qui s'avèrent pour le moins farfelues mais trouvent néanmoins un accueil favorable.
La peur, la honte (y compris d'y avoir laissé des fortunes), la culpabilité empêchent souvent les familles et leurs patients de parler. Faute de preuves, faute de plaintes, confrontés à des médecins ou des thérapeutes qui affirment qu'ils n'empêchent personne de se soigner ailleurs que chez eux ou hurlent au martyre, il est difficile de réagir. Et, finalement, de protéger les malades. Comme cette femme qui souffre d'un cancer du sein. Et qui aurait pu être opérée, voire peut-être guérie, depuis des mois déjà. Quelque part en plein Bruxelles, juste à côté de nous.
(1)Il a créé l'Association contre les pratiques illégales de la médecine (02 343 81 78, e-mail:c.berliner@tiscali.be).
Belgique : Scientologie
La secte vient à nouveau de perdre une bataille
La Libre Belgique, 27 juin 2003
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La secte vient à nouveau de perdre une bataille devant la chambre des mises. Le dossier est (re) transmis au parquet. On avance vers le procès.
Pour les scientologues belges, les décisions judiciaires se suivent et se ressemblent, sans leur être favorables. Le dossier, qui compte plus de 40 cartons (soit environ autant de milliers de pages), vient de faire retour au parquet en vue des réquisitions, après que la chambre des mises en accusation de Bruxelles eut, le 18 juin, à nouveau donné raison au juge d'instruction bruxellois Jean-Claude Van Espen.
Tout découle d'une plainte pour escroquerie déposée en 1997 par une ex-adepte contre l'«Eglise» de scientologie, désignée comme secte nuisible et dangereuse par le Parlement, la même année. En la traitant, M. Van Espen avait été amené à saisir, au mois de septembre 1999, de très nombreux dossiers personnels constitués par la secte à propos de ses membres voire, dans certains cas, de personnes extérieures à elle-même.
Violation de la vie privée
Le magistrat avait ajouté un axe supplémentaire à son enquête, car ces dossiers constituaient autant de violations graves à la loi sur le respect de la vie privée.
Informations médicales, vie intime et sexuelle, données familiales, «confessions» culpabilisantes, rien ne manquait.
La secte, de son côté, avait contesté l'action du juge en affirmant que son instruction n'était que le fruit d'une manipulation. Elle avait également demandé la restitution des dossiers. Mais le 30 janvier 2002, la cour d'appel de Bruxelles confortait la position de M. Van Espen, car la chambre des mises refusait cette restitution. Avec des arguments favorables à l'enquête et en considérant que lesdits dossiers étaient précisément le corps du délit. Il était de fait apparu qu'ils servent à asseoir tant le volet escroquerie que le volet vie privée, en ce qu'ils montrent d'une part une «initiation» pseudo scientifique à un prix de toute façon très surfait et, d'autre part, la conservation de données interdites. A cet égard, la loi permet d'ailleurs à la justice de détruire les dossiers, ce qui se fera peut-être un jour.
Confirmation
Ce sera au parquet à évoquer le sujet car, après que M. Espen eut décidé l'inculpation de neuf personnes ainsi que celle de la secte elle-même en tant que personne morale, via son asbl, à la fin de l'année dernière (association de malfaiteurs, escroquerie, violation de la vie privée, dans un cas exercice illégal de la médecine et de la pharmacie), la scientologie avait contre-attaqué. Elle avait à nouveau demandé, avec des variantes juridiques, cette restitution.
En vain, puisque la chambre des mises a, la semaine dernière et comme nous le confirme la cour d'appel de la capitale, rejeté vivement cette demande, donnant à nouveau raison à l'approche de M. Van Espen.
Voilà comment le dossier est à nouveau dans les mains du parquet, chez le substitut Christophe Caliman qui, après sans doute que des devoirs d'enquête complémentaires soient demandés, pourra tracer ses réquisitions en vue du procès, à venir peut-être dans un an.
France : Mormons
Viols en famille chez les mormons
Le Parisien , 30 juin 2003 par Boris de la Cruz
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Nîmes (Gard) La communauté des mormons nîmoise va se trouver au centre des débats du procès qui s'ouvre aujourd'hui à Nîmes devant la cour d'assises du Gard.
Pendant trois jours, un de ses adeptes, ancien surveillant dans des camps scouts, va être jugé pour « viols et agressions sexuelles sur mineurs par personne ayant autorité ».
Les deux victimes avaient entre 5 et 9 ans au moment des faits. Ils sont aujourd'hui âgés de 17 et 20 ans et ont déposé plainte, en 2001, contre leur oncle.
Mais derrière ce procès se cache le monde opaque de l'église mormone des Saints-Derniers-Jours. Eglise ou secte ? Les membres sont régis par un même code : le secret absolu. Une attitude qui révulse Me Gandillon, avocat de l'une des parties civiles : « Mon client a été abusé sexuellement. A l'exception de ses parents, toute sa famille, qui fait partie des mormons, lui a tourné le dos parce qu'il a brisé le mur du silence. » Un silence, semble-t-il, criminel, car de nombreuses personnes, au sein de l'entourage familial de l'accusé, connaissaient les penchants de l'accusé pour les jeunes garçons. Ce qui ne l'a pas empêché d'encadrer, pendant plusieurs années, des camps d'adolescents. D'ailleurs, après avoir été arrêté, Jean-Jacques S., 37 ans, est passé aux aveux. Il a reconnu avoir pratiqué des attouchements sur d'autres garçons. Il aurait expliqué avoir subi un viol commis par un adepte du mouvement, lors de son adolescence. Au cours de l'interrogatoire, il a dit être attiré uniquement par les enfants.
Le comportement des dirigeants reste énigmatique. Son ancien président, informé des tendances pédophiles de Jean-Jacques S., « a géré le problème » au sein de la communauté à laquelle appartenaient l'auteur et la victime sans le signaler à la justice !
Le plus surprenant, dans ce dossier, reste l'attitude des familles des autres victimes, qui n'ont pas souhaité porter plainte.
France : Instinctothérapie
Guy-Claude Burger, un "grand pervers manipulateur", selon un expert
Le Parisien 21juin 2003 par Stephanie Auguy
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EVRY - Guy-Claude Burger, jugé en appel devant la cour d'assises d'Evry pour viols sur mineures de 15 ans, est "un grand pervers structurel" et "un très grand manipulateur", a estimé lundi à la barre un spécialiste des sectes. Le "pape du manger cru", 68 ans, avait été condamné à 15 ans de réclusion criminelle en décembre 2001 par la cour d'assises de Seine-et-Marne, pour viols sur mineures de 15 ans dans un château situé près de Provins.
Pour le dr Jean-Louis Abgrall, spécialiste des sectes et expert dans cette affaire, M. Burger est "un grand pervers structurel" et "un très grand manipulateur", qui met sur le compte de l'organisation sociale l'existence de l'inceste et de la pédophilie. "Pour M. Burger, la suppression du tabou de l'inceste et de la pédophilie aboutirait à une société sans criminalité. Autrement dit, c'est la société qui produit le crime. C'est d'une immoralité totale qui induit qu'une société parfaite accepterait la pédophilie et l'inceste," a expliqué M. Abgrall, qui s'est basé sur les écrits et conférences de M. Burger.
Il a également tiré de ses lectures que pour l'accusé "deux-trois ans est la période idéale pour initier un enfant à la sexualité". La défense a mis en cause "l'impartialité" de l'expert qui avait déjà évoqué l'instinctothérapie dans un de ses livres avant d'être nommé dans cette affaire. "A force d'étudier les sectes, vous en voyez partout," a dit l'un des conseils de l'accusé. Père de la "métasexualité", l'accusé prône les relations sexuelles entre adultes et enfants.
Déjà condamné en Suisse pour des faits de cette nature, il maintient ne plus avoir mis ses thèses en pratique depuis. Mardi, des adeptes allemands de l'instinctothérapie sont cités comme témoins.
Le verdict est attendu vendredi.