Après quatre jours de travaux, les congressistes ont regroupé leurs réflexions dans un communiqué commun de soutien aux insurrections anti-marxistes, à travers le monde.
Plusieurs représentants des groupes de résistance ont déclaré qu'ils appréciaient cet appui moral mais qu'il leur fallait surtout de l'argent pour acheter des armes. Un officier de la guérilla du Nicaragua a déclaré à une équipe de la télévision française : " Nous avons besoin d'argent sans cordes pour nous attacher, sans foutaises humanitaires ".
Participaient à la rencontre, outre les représentants de plusieurs insurrections armées anti-communistes, de riches texans, des politiciens d'extrême-droite du Nicaragua et du Paraguay ainsi que... le Révérend Sun Myong Moon.
Source : Charles R. Babcock (Washington Post Service) dans l'International
Herald Tribune du 18 septembre 1985).
Les deux pasteurs étaient encore en Uruguay quand des amis
journalistes leur ont signalé que l'Empire Moon, par homme de paille
interposé, venait d'acheter une station de radio privée.
D'autres officiers se sont élevés contre la " naïveté " de ce général. Selon le Capitaine Richard M. Scales, par exemple, ces réunions n'ont d'autre utilité que d'utiliser les noms et les photos des participants pour établir " la respectabilité de Moon et de ses organisations ".
Le Capitaine Scales, un officier de marine qui ne mâche pas ses mots, ajoute : " Les participants accepteraient-ils en connaissance de cause de se faire payer voyage et hôtel par les riches dirigeants des rackets de la drogue ? L'argent provenant d'une tyrannie bien connue sur les esprits d'innombrables jeunes Américains n'est pas moins répugnant "... (Ajoutons qu'il ne s'agit pas seulement de jeunes Américains, mais de Français, Anglais, Allemands, etc.).
Dans le numéro de Juillet de la même revue (The retired
Officer), le Lt-Colonel William A. Pitt répond à l'article
du numéro de Mai et à l'article du Général
Sparrows ne voyant aucun danger à fréquenter les conférences
de CAUSA : " Moi aussi, j'ai été sollicité par CAUSA...
il ne m'a fallu que cinq secondes pour décider de m'abstenir...
Mon nom et ma réputation ne sont pas à vendre ".
" Parmi tous les hommes d'Église de ce pays, Dieu, me reconnaissant
comme un objet d'amour, m'a visité en prison et m'a dit de travailler
à la situation cruciale du Nicaragua". (Moon est sorti de prison
en juillet 1985). (Washington Post, 29/11/86).
Ce n'était pas la première fois qu'il avait été envoyé filmer des guérilleros : il avait tourné au Nicaragua un film sur les Indiens Miskitos, " Nicaragua was our home " (voir J.F. Boyer, l'Empire Moon, pages 229 à 238). Ce film, " lourdement tendancieux ", (selon le journal Minneapolis Star and Tribune du 1/8/86) a servi lors des tournées de propagande CAUSA en faveur de la Contra au Nicaragua : il s'agissait de collecter des fonds en faveur de ces " combattants de la liberté " à qui les parlementaires américains avaient coupé toute aide officielle. Selon le journal cité, " le film est irresponsable aussi bien envers son sujet (les Indiens Miskitos) qu'envers son public. Il est fidèle avant tout à l'idéologie de CAUSA, et, pour servir cette idéologie, manipule les images et les faits ", faisant dire à certains moments aux images le contraire de la réalité.
Le mensuel " Unification News ", destiné aux moonistes, dans son numéro de novembre 1987, fait un éloge funèbre dithyrambique de Lee Shapiro sous le titre : " Héros et martyr de notre Église " : " II a donné sa vie pour l'humanité et la tradition du Révérend Moon ". Le Washington Times du 26/11/87 donne la parole à l'épouse de Lee Shapiro, présenté de nouveau comme un " journaliste indépendant ". Lors d'une conférence de presse à Washington, Linda Shapiro, en pleurs, a accusé " les Soviets d'avoir assassiné " son mari " délibérément et de sang-froid. Son action était si importante qu'ils ont envoyé contre lui et son groupe quatre hélicoptères qui les ont arrosés de roquettes pendant 20 minutes ".
Lee Shapiro, comme ses camarades, était entré dans
l'Église de l'Unification par idéalisme, pour consoler le
coeur souffrant de Dieu...
Après les réunions officielles (le discours d'ouverture avait été prononcé par M. Moon, qui s'était montré fort aimable envers la politique de M. Gorbatchev et les réformes entreprises en Chine), les Soviétiques ont été gâtés par les dirigeants moonistes, qui leur ont fait visiter une partie des Etats-Unis : réserves d'Indiens, parcs nationaux, New-York, et surtout les ont reçus dans les centres de l'" Eglise " de l'Unification. Ce fut le " bombardement d'amour " intégral et les embrassades ; mais on a aussi visité l'usine de conditionnement de poisson de M. Moon et vu la fabrication du crabe artificiel. Le spirituel n'a pas été oublié, et à ceux qui voulaient bien écouter, on a expliqué l'essentiel des " principes divins " de M. Moon (" Principe de la Création ", " Mission - non accomplie - de Jésus "). Le Lithuanien Virgilius Savitskas a emporté un exemplaire des " principes divins". On a beaucoup admiré aussi les mariages moonistes : " Ce serait une idée formidable à mettre en pratique en Union Soviétique, étant donné le nombre élevé de divorces ", a dit l'un des participants. La " photo de famille " montre le représentant de l'Agence Tass tenant embrassés les leaders moonistes de Seattle (Etat de Washington).
Bref, voilà des néophytes enthousiastes qui vont introduire le moonisme en URSS, spécialement dans les Républiques non russes. (" Unification News ", mai 89).
Les dividendes ne se sont pas fait attendre : le 12 juin 1989, un des invités de M. Moon, Vladimir Lordansky, a publié dans l'hebdomadaire russe " Za Rubezhom " une longue interview de Madame Moon (car M. Moon ne donne pas d'interviews). Dans un récent sermon, M. Moon a annoncé à ses adeptes une nouvelle de très grande importance : Madame Moon est chargée du rôle d'éducatrice de l'Union soviétique.
L'interview reste dans les généralités bienveillantes
; aucune question précise ou embarrassante. Les réponses
sont à l'avenant : ce sont des occasions de montrer M. Moon sous
ses traits officiels : homme de Dieu, mais aussi homme d'action, dormant
deux heures par nuit, s'occupant personnellement des nombreuses entreprises
et organisations qu'il a fondées (plus de 300, dit-elle, rien qu'aux
USA). Nulle part il n'est question de l'origine des fonds énormes
nécessités par tout cela, ni de la manière de se les
procurer. V. Lordansky a bien demandé les buts de M. Moon, mais
s'est contenté d'une réponse fort vague : Dieu lui indique
Sa volonté et l'aide à l'accomplir.
Cette " diplomatie parallèle " n'a pas été du goût du gouvernement de Séoul, qui vient d'établir des relations officielles avec son rival du Nord. Déjà, on avait assez mal pris à Séoul les tractations de M. Moon avec Mikhail Gorbatchev en 1990. A l'époque, M. Moon n'avait pas caché qu'il réunirait sa prochaine " Conférence Mondiale des Médias" à Pyongyang. Ici encore, l'argent est l'arme maîtresse de Moon pour gagner de l'influence ou du moins se faire accepter. Il a " alléché " Pyongyang par une promesse d'assistance financière. Alors qu'il a dû stopper la construction de l'usine automobile mise en chantier en Chine, les banques coréennes ont coupé le crédit à ses entreprises (Tong II, II Wha, II Shin etc.), et leurs actions sont en chute libre à la Bourse de Séoul. Cependant, Moon continue à promettre de l'argent à pleines mains (Time Magazine, 13/0l/92). Il est vrai que le conglomérat (" chaebol ") Moon possède de vastes terrains en Corée du Sud ; s'ils ne sont pas encore trop hypothéqués, ils pourraient servir de garantie à de nouveaux emprunts... si le gouvernement les autorise.
Au moins, dans ses affaires coréennes, M. Moon ne pourra
pas rejeter d'éventuelles contestations sur les traducteurs.
N'est-il pas surprenant que ce lutteur acharné contre le communisme soit ainsi donné en exemple ... à moins que le nationalisme outrancier soit le masque ultime commun à tous deux ?
Après avoir visité les pays d'Europe qui ont consenti
à le laisser entrer, il est parti pour l'Afrique, où il escompte
un accueil triomphal. Il y a longtemps qu'il pense pouvoir s'acheter un
pays africain. "Si j'allais en Afrique", disait-il dans un sermon
le 05/10/80, "je pourrais toucher le coeur du Président de n'importe
quel pays". Si vous avez 30 millions de dollars dans ce pays, vous avez
accès auprès de n'importe qui, y compris le président".
(Il est possible que les prix aient augmenté depuis lors, mais M.
Moon dépense sans compter).
Moon avait commencé son séjour en Amérique latine par plusieurs semaines de vacances dans la jungle brésilienne, où il s'est livré à sa passion pour la pêche à la ligne. Après quoi il est allé voir les Présidents du Paraguay (M. Wasmosy), de l'Uruguay (M. Sanguinetti), de la République Argentine (M. Menen). Tous, selon l'article, l'ont accueilli chaleureusement et se sont montrés très réceptifs à ses théories. Ils ont parlé des problèmes de leur pays : pauvreté, pollution, corruption de la jeunesse; M. Menen y a ajouté le terrorisme et l'athéisme. Réponse de Moon : je peux résoudre ce dernier en quelques heures, pourvu qu'on me fournisse le média approprié. Un autre président (non spécifié) a invité l'église de l'Unification (de Moon) à enseigner la moralité à la jeunesse de son pays, parce que l'Église catholique a baissé les bras.
Après chacune de ses visites au Président, le Vrai
Père a offert un banquet à 350-400 invités - tout
le gratin du pays - dans les plus beaux hôtels. Là, il s'est
présenté à visage découvert, ou du moins connu
: Association pour l'Unité Latino-Américaine (AULA) et leur
a débité son discours : "La Vraie Famille et Moi" (La verdadera
familia y yo). Manifestement, Moon se voit déjà le maître
de l'Amérique du Sud, où il veut commencer par établir
des Cités de la Foi (en lui, évidemment).
Le 14, Moon voulait rencontrer divers responsables du gouvernement ukrainien, puis faire son discours devant un parterre de moonistes et d'invités, dans la plus grande salle de concert de Kiev. Mais le " Centre Poryatunok pour la défense de la famille et de l'individu " avait prévenu les autorités de Kiev, qui avaient déjà eu quelques problèmes avec l'organisation Moon. Résultat : le gouvernement a refusé de recevoir Moon. La salle de concert " Golden Gaie " était bouclée par la police, et personne n'a pu y pénétrer. De même à l'hôtel " Kievan Rus ", où Moon était descendu, seuls 50 leaders moonistes ont été autorisés à entrer. Du coup, ils ont eu droit à sept heures de tête-à-tête avec leur Messie.
Moon est reparti le 15 - ainsi que les adeptes venus de toute
la CEI, venus à Kiev avec leurs familles. (Berliner Dialog, N°
3, Noël 95, Communication d'Alexandre Dvorkine).
Néanmoins, le 15 novembre 1995, un incident technique a contraint l'avion privé de M. Moon à se poser à Roissy. Le révérend "a été autorisé à se rendre à l'hôtel Sofitel proche de l'aéroport mais l'accès au territoire français lui a été refusé. Il est reparti immédiatement dès la fin de l'incident technique immobilisant son appareil."
Note : d'après Jean-Philippe Odent, membre de l'Eglise de l'unification depuis 1973, cette décision d'interdiction de séjour serait en appel (information communiquée en octobre 1997).
Le 23/11/96, Moon a inauguré son nouveau journal, Tiempos del Mundo, lors d'un dîner de gala offert à des douzaines d'anciens chefs d'État et de hauts fonctionnaires et politiciens, à l'hôtel Sheraton de Buenos-Aires. L'orateur-étoile était un habitué de ces galas, l'ex-président américain George Bush. Il a chaudement félicité Moon pour toutes ses réussites, spécialement pour son journal The Washington Times, et maintenant le Tiempos del Mundo (Bush est largement rétribué pour chacune de ses apparitions). Le journal, hebdomadaire, doit devenir quotidien. Publié à Buenos-Aires, il a des éditions par satellite dans toute l'Amérique Latine. Goût de lancement : plus de 10 millions de dollars. (The Washington Times, 24/11/96). Dans son long discours, Moon a affirmé : " Parmi ceux qui ont assisté à la cérémonie d'inauguration de l'Association des Familles pour la Paix Mondiale, et parmi vous, chers amis, se trouvent des gens célèbres, mais il y a une chose que vous ne savez pas. Vous ne savez pas ce qui fait que l'homme est homme et que la femme est femme. La réponse est la suivante : les organes sexuels. "... (discours reproduit dans The Washington Times, 31/12/96)
4.200 moonistes japonaises doivent être envoyées en Uruguay, par équipes de 4, et pour cela , abandonner leurs enfants (à leurs familles, ou à d'autres), nous indiquent nos correspondants japonais. Dans un de ses innombrables discours à ses disciples (l/1/80) Moon cite en exemple l'héroïsme de ses adeptes coréennes, mères bénies (mariées par Moon), qu'il a envoyées en 1ère ligne, leur ordonnant d'abandonner leurs enfants à leurs familles physiques, au besoin avec un mot épinglé au maillot ; " Je reviendrai dans trois ans. Occupez-vous du bébé ".
Dans l'avion, ce monsieur lui fit parler de France-Libertés et proposa une invitation au Trianon Palace dès son retour. Tout allait bien jusqu'au moment où des détails sur le financement étaient abordés : à propos du capital, dont les intérêts devaient subvenir au fonctionnement de la Fondation, sa méfiance fut subitement alertée lorsqu'il lui fit remarquer que le montant était nettement insuffisant et lui offrit de le tripler. Elle resta muette à partir de ce moment là. Nullement découragé, ce monsieur qui se présentait comme " ambassadeur à l'ONU " lui proposa alors d'organiser le soir même un dîner rassemblant les donateurs potentiels. En guise de réponse, elle se contenta de lui donner un numéro où il pouvait le contacter dans la journée.
Arrivée à l'aéroport, elle demanda au consul de France venu à sa rencontre d'enquêter sur ce mystérieux supporter. Résultat des recherches : ce monsieur qui se disait " ambassadeur à l'ONU " a bel et bien été ambassadeur... de Colombie. Mais il n'a pas dû être très apprécié puisque son mandat n'a pas été renouvelé, en raison, comme lui laissait supposer le consul, de quelques accointances pas très claires. Madame Mitterrand en resta donc là avec cet individu. Plus tard, un de ses collaborateurs lui révéla que le Trianon Palace appartenait... à la secte Moon.
La Corée est maintenant la " Nation-Père " (et non plus " Adam "). Avant son 80ème anniversaire, début 2000, le " Père [Moon] veut absolument établir la base pour le Royaume de Dieu ". Il a quitté l'Uruguay pour la Corée, où il a fait une tournée de propagande en janvier-février. La " Mère " Moon devait aller " mobiliser le Japon ", promu " Nation-mère " (et non plus " Ève ") à partir du 23 février. Elle devait y " être aidée par des centaines de missionnaires japonaises qui travaillent en Amérique du Sud " (elles en ont été souvent expulsées). " La confusion qui a lieu actuellement en Asie [est] providentielle, et il y a plusieurs opportunités à saisir ". Il est exact que de nombreuses entreprises, et non des moindres, ont fait faillite ; les prix de l'immobilier se sont effondrés. Avec de l'argent (dollars, marks, francs) on peut faire de très bonnes affaires. Les moonistes passeront à la caisse : " Pour cela, toutes les familles bénies du monde entier sont invitées à offrir un don spécial pour aider des ouvres charitables (sic) en Corée ". " Notre Père suggère que cha-que membre de la famille (père, mère, enfant) offre de tout cour une somme basée sur le chiffre 12 : 12.000 $, 1.200 $, 120 $" (1 $ = environ 6 F). Plus on donne, mieux c'est". Il est précisé que si on ne peut pas donner 120 $, il ne faut pas descendre à 12 $, mais donner ce que l'on peut, 50 $ par exemple. Le symbole est important, mais l'argent l'est encore plus. (Quand on sait que les moonistes, soit ne gagnent rien, soit reversent tout ce qu'ils peuvent à l'organisation, on a une idée des privations et expédients que cela représente).
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