Moon et la politique


Dis-moi qui tu fréquentes...

(source: Bulles du 4ème trimestre 1985)
 
La dix-huitième conférence annuelle de la Ligue mondiale anti-communiste, fondée par les gouvernements de Taïwan et de Corée du Sud, s'est tenue au mois de septembre à Dallas, dans un nouvel hôtel de luxe de la ville.

 Après quatre jours de travaux, les congressistes ont regroupé leurs réflexions dans un communiqué commun de soutien aux insurrections anti-marxistes, à travers le monde.

 Plusieurs représentants des groupes de résistance ont déclaré qu'ils appréciaient cet appui moral mais qu'il leur fallait surtout de l'argent pour acheter des armes. Un officier de la guérilla du Nicaragua a déclaré à une équipe de la télévision française : " Nous avons besoin d'argent sans cordes pour nous attacher, sans foutaises humanitaires ".

 Participaient à la rencontre, outre les représentants de plusieurs insurrections armées anti-communistes, de riches texans, des politiciens d'extrême-droite du Nicaragua et du Paraguay ainsi que... le Révérend Sun Myong Moon.

 Source : Charles R. Babcock (Washington Post Service) dans l'International Herald Tribune du 18 septembre 1985).
  


Moon et l'Uruguay

(source: Bulles du 3ème trimestre 1986)
 
Deux pasteurs luthériens allemands ont effectué récemment une mission d'études en Amérique Latine où il y a depuis longtemps toutes sortes de sectes (souvent mélanges de rites païens et de religiosité populaire catholique - mais aussi, plus récemment, des " missions " de nombreuses Églises protestantes indépendantes, venues des États-Unis, et disposant de fonds importants). Les " Nouvelles Sectes " représentent un élément nouveau. Arrivés en Uruguay, nos deux pasteurs rendent visite à un journal. Accueil glacial. On les a pris pour des " espions de la secte Moon " ! Ils montrent patte blanche, leurs interlocuteurs se dégèlent et racontent tout ce qu'ils ont sur le coeur. " Nous redoutons une nouvelle dictature sous direction mooniste ", leur dit-on (l'Uruguay est revenu l'année dernière à un régime démocratique civil). Les journalistes critiques (de Moon et de CAUSA, de ses entreprises et de ses journaux) voient leur emploi menacé car même les journaux qui n'appartiennent pas à Moon ont besoin de la publicité mooniste... Les deux Allemands repartent chargés de documents, y compris un projet de loi interdisant toute critique des entreprises moonistes " pour cause d'intérêt national ".

 Les deux pasteurs étaient encore en Uruguay quand des amis journalistes leur ont signalé que l'Empire Moon, par homme de paille interposé, venait d'acheter une station de radio privée.
  


Moon et les militaires en retraite

(source: Bulles du 4ème trimestre 1986)
 
D'après The Retired Officer (USA Mai 86) Causa International a fondé (entre autres) une " Association Militaire " qui organise, aux frais de l'Eglise de Moon, des conférences (tous frais payés comme d'habitude) auxquelles sont invités des officiers en retraite. Des généraux en retraite (il y en a bien à la tête de CAUSA et de la Ligue anticommuniste mondiale !) acceptent ces invitations et en font inviter d'autres, persuadés que " le danger d'une connexion orientale sinistre, vicieuse, est tout à fait illusoire ".

 D'autres officiers se sont élevés contre la " naïveté " de ce général. Selon le Capitaine Richard M. Scales, par exemple, ces réunions n'ont d'autre utilité que d'utiliser les noms et les photos des participants pour établir " la respectabilité de Moon et de ses organisations ".

 Le Capitaine Scales, un officier de marine qui ne mâche pas ses mots, ajoute : " Les participants accepteraient-ils en connaissance de cause de se faire payer voyage et hôtel par les riches dirigeants des rackets de la drogue ? L'argent provenant d'une tyrannie bien connue sur les esprits d'innombrables jeunes Américains n'est pas moins répugnant "... (Ajoutons qu'il ne s'agit pas seulement de jeunes Américains, mais de Français, Anglais, Allemands, etc.).

 Dans le numéro de Juillet de la même revue (The retired Officer), le Lt-Colonel William A. Pitt répond à l'article du numéro de Mai et à l'article du Général Sparrows ne voyant aucun danger à fréquenter les conférences de CAUSA : " Moi aussi, j'ai été sollicité par CAUSA... il ne m'a fallu que cinq secondes pour décider de m'abstenir... Mon nom et ma réputation ne sont pas à vendre ".
  


Moon et les homosexuels

(source: Bulles du 2ème trimestre 1987)
 
Grande-Bretagne. Un " New Patriotic Movement ", créé par l'organisation Moon, se signale par une campagne " contre les droits des homosexuels ", " contre la pornographie ", etc.
  

Moon et le Nicaragua

(source: Bulles du 2ème trimestre 1987)
 
Lors de la 15ème Conférence Internationale sur l'Unité des Sciences (ICUS) le 28 novembre 1986, le Révérend Moon a dit aux participants que Dieu l'avait appelé à aplanir les différends entre le gouvernement marxiste du Nicaragua et les " contras " appuyés par les États-Unis.

 " Parmi tous les hommes d'Église de ce pays, Dieu, me reconnaissant comme un objet d'amour, m'a visité en prison et m'a dit de travailler à la situation cruciale du Nicaragua". (Moon est sorti de prison en juillet 1985). (Washington Post, 29/11/86).


Mort d'un mooniste en Afghanistan

(source: Bulles du 1er trimestre 1988)
 
Selon une radio rebelle située près de Kaboul, Lee Shapiro, 38 ans, aurait été tué le 11 octobre 1987 alors qu'il tournait un film sur la Résistance afghane. Avec son preneur de son, Jim Lindelof, il était depuis plusieurs mois avec un groupe du Hezb-i-Islami, l'un des groupes de guérillas les plus intransigeants et fondamentalistes qu'on dit soutenus par l'Iran. Le principal commanditaire du film était CAUSA International. (Washington Post, 28/10/87). Le même jour, le Washington Times, journal de Moon, mentionne la nouvelle, sans indiquer l'appartenance mooniste de la victime.

 Ce n'était pas la première fois qu'il avait été envoyé filmer des guérilleros : il avait tourné au Nicaragua un film sur les Indiens Miskitos, " Nicaragua was our home " (voir J.F. Boyer, l'Empire Moon, pages 229 à 238). Ce film, " lourdement tendancieux ", (selon le journal Minneapolis Star and Tribune du 1/8/86) a servi lors des tournées de propagande CAUSA en faveur de la Contra au Nicaragua : il s'agissait de collecter des fonds en faveur de ces " combattants de la liberté " à qui les parlementaires américains avaient coupé toute aide officielle. Selon le journal cité, " le film est irresponsable aussi bien envers son sujet (les Indiens Miskitos) qu'envers son public. Il est fidèle avant tout à l'idéologie de CAUSA, et, pour servir cette idéologie, manipule les images et les faits ", faisant dire à certains moments aux images le contraire de la réalité.

 Le mensuel " Unification News ", destiné aux moonistes, dans son numéro de novembre 1987, fait un éloge funèbre dithyrambique de Lee Shapiro sous le titre : " Héros et martyr de notre Église " : " II a donné sa vie pour l'humanité et la tradition du Révérend Moon ". Le Washington Times du 26/11/87 donne la parole à l'épouse de Lee Shapiro, présenté de nouveau comme un " journaliste indépendant ". Lors d'une conférence de presse à Washington, Linda Shapiro, en pleurs, a accusé " les Soviets d'avoir assassiné " son mari " délibérément et de sang-froid. Son action était si importante qu'ils ont envoyé contre lui et son groupe quatre hélicoptères qui les ont arrosés de roquettes pendant 20 minutes ".

 Lee Shapiro, comme ses camarades, était entré dans l'Église de l'Unification par idéalisme, pour consoler le coeur souffrant de Dieu...
  


L'URSS et la Chine populaire ont les faveurs des grandes " Sectes "

(source: Bulles du 4ème trimestre 1989)
 
 La palme revient à M. Moon : l'Association Mondiale des Médias (qu'il a fondée et finance) organisait à l'automne 1988 un voyage d'études de journalistes en Union Soviétique, avec la coopération du Comité Central du Parti communiste de ce pays. Lors de ce voyage, Eugène Pozdnyakov, adjoint au directeur de la section " Amérique du Nord " de l'Agence de presse soviétique Novosti, avait proposé un échange de journalistes, sous le double patronage de l'Association Mondiale des Médias et de Novosti. Cet échange a été réalisé en 1989 : la dixième Conférence Mondiale des Médias, réunie à grands frais par M. Moon à Washington (DC), avait invité du 22 au 25 avril une douzaine de Soviétiques. La délégation était dirigée par le directeur général adjoint de l'Agence Tass.

 Après les réunions officielles (le discours d'ouverture avait été prononcé par M. Moon, qui s'était montré fort aimable envers la politique de M. Gorbatchev et les réformes entreprises en Chine), les Soviétiques ont été gâtés par les dirigeants moonistes, qui leur ont fait visiter une partie des Etats-Unis : réserves d'Indiens, parcs nationaux, New-York, et surtout les ont reçus dans les centres de l'" Eglise " de l'Unification. Ce fut le " bombardement d'amour " intégral et les embrassades ; mais on a aussi visité l'usine de conditionnement de poisson de M. Moon et vu la fabrication du crabe artificiel. Le spirituel n'a pas été oublié, et à ceux qui voulaient bien écouter, on a expliqué l'essentiel des " principes divins " de M. Moon (" Principe de la Création ", " Mission - non accomplie - de Jésus "). Le Lithuanien Virgilius Savitskas a emporté un exemplaire des " principes divins". On a beaucoup admiré aussi les mariages moonistes : " Ce serait une idée formidable à mettre en pratique en Union Soviétique, étant donné le nombre élevé de divorces ", a dit l'un des participants. La " photo de famille " montre le représentant de l'Agence Tass tenant embrassés les leaders moonistes de Seattle (Etat de Washington).

 Bref, voilà des néophytes enthousiastes qui vont introduire le moonisme en URSS, spécialement dans les Républiques non russes. (" Unification News ", mai 89).

 Les dividendes ne se sont pas fait attendre : le 12 juin 1989, un des invités de M. Moon, Vladimir Lordansky, a publié dans l'hebdomadaire russe " Za Rubezhom " une longue interview de Madame Moon (car M. Moon ne donne pas d'interviews). Dans un récent sermon, M. Moon a annoncé à ses adeptes une nouvelle de très grande importance : Madame Moon est chargée du rôle d'éducatrice de l'Union soviétique.

 L'interview reste dans les généralités bienveillantes ; aucune question précise ou embarrassante. Les réponses sont à l'avenant : ce sont des occasions de montrer M. Moon sous ses traits officiels : homme de Dieu, mais aussi homme d'action, dormant deux heures par nuit, s'occupant personnellement des nombreuses entreprises et organisations qu'il a fondées (plus de 300, dit-elle, rien qu'aux USA). Nulle part il n'est question de l'origine des fonds énormes nécessités par tout cela, ni de la manière de se les procurer. V. Lordansky a bien demandé les buts de M. Moon, mais s'est contenté d'une réponse fort vague : Dieu lui indique Sa volonté et l'aide à l'accomplir.
  


Quarante et un an après: embrassades pour le retour au pays du " révérend "

(source: Bulles du 1er trimestre 1992)
 
La presse (mooniste ou non) a annoncé que le " révérend " Moon " s'est rendu du 30 novembre au 7 décembre 1991 " à Pyongyang, capitale de la Corée du Nord et " bastion du stalinisme, où il a été reçu par le président Kim Il Sung, qui avait dépêché un avion spécial pour l'amener de Beijing ". (le Monde du 12/12/91). Au milieu des " Mansei ", M. Moon a embrassé le maréchal " satanique " qu'il aurait tant voulu abattre. Philippe Pons continue dans Le Monde: " Les dirigeants de Pyongyang, adeptes du matérialisme scientifique, sont prêts à pactiser avec une secte dont il n'est pas nécessaire d'être marxiste pour percevoir l'" opium " de son endoctrinement. Ils peuvent, il est vrai, avoir quelques affinités avec les " moonistes ", qui ne laissent guère plus de libre arbitre à leurs adeptes que le régime du " Grand Leader " à ses citoyens ".

 Cette " diplomatie parallèle " n'a pas été du goût du gouvernement de Séoul, qui vient d'établir des relations officielles avec son rival du Nord. Déjà, on avait assez mal pris à Séoul les tractations de M. Moon avec Mikhail Gorbatchev en 1990. A l'époque, M. Moon n'avait pas caché qu'il réunirait sa prochaine " Conférence Mondiale des Médias" à Pyongyang. Ici encore, l'argent est l'arme maîtresse de Moon pour gagner de l'influence ou du moins se faire accepter. Il a " alléché " Pyongyang par une promesse d'assistance financière. Alors qu'il a dû stopper la construction de l'usine automobile mise en chantier en Chine, les banques coréennes ont coupé le crédit à ses entreprises (Tong II, II Wha, II Shin etc.), et leurs actions sont en chute libre à la Bourse de Séoul. Cependant, Moon continue à promettre de l'argent à pleines mains (Time Magazine, 13/0l/92). Il est vrai que le conglomérat (" chaebol ") Moon possède de vastes terrains en Corée du Sud ; s'ils ne sont pas encore trop hypothéqués, ils pourraient servir de garantie à de nouveaux emprunts... si le gouvernement les autorise.

 Au moins, dans ses affaires coréennes, M. Moon ne pourra pas rejeter d'éventuelles contestations sur les traducteurs.
  


La liaison Moon-Corée du Nord

(source: Bulles du 1er trimestre 1995)
 
 "Moon Sun Myung a été invité au service funèbre de Kim Il Sung. Moon n'y est pas allé lui-même, mais Bo Hi Pak, président du "Segye Ilbo" en Corée y a été, accompagné de Mme Pak Kyung Yun, femme d'affaires. Le 15 avril 1 992, lors du 80ème anniversaire de Kim Il ung, sur le stade les noms de sept héros de la résistance pendant l'occupation japonaise ont été promulgués, dont celui de Moon Sun Myung."

 N'est-il pas surprenant que ce lutteur acharné contre le communisme soit ainsi donné en exemple ... à moins que le nationalisme outrancier soit le masque ultime commun à tous deux ?

 Résumé du Shukan Bunshun du 28/07/1994.
  

Tournée de Moon en Europe et en Afrique

(source: Bulles du 4ème trimestre 1995)
 
Moon n'a pu mettre le pied au Royaume-Uni, où il voulait discourir le 4 novembre, au Centre de Conférences Reine Élisabeth II, en face du Parlement de Londres. Le Ministre de l'Intérieur a refusé de lever l'interdiction de pénétrer en territoire britannique, en vigueur depuis 1981. Cette visite "n'était pas favorable au bien public". L'Allemagne Fédérale a fait de même. En France, où il était également persona non grata, il a pu cependant obtenir un visa et faire pour la nième (et non dernière) fois son discours sur "La Vraie Famille et moi". En dehors de ses adeptes, dont beaucoup avaient été amenés d'autres pays, il n'a pas attiré les foules, dans une salle d'un grand hôtel parisien, le 5 novembre.

 Après avoir visité les pays d'Europe qui ont consenti à le laisser entrer, il est parti pour l'Afrique, où il escompte un accueil triomphal. Il y a longtemps qu'il pense pouvoir s'acheter un pays africain. "Si j'allais en Afrique", disait-il dans un sermon le 05/10/80, "je pourrais toucher le coeur du Président de n'importe quel pays". Si vous avez 30 millions de dollars dans ce pays, vous avez accès auprès de n'importe qui, y compris le président". (Il est possible que les prix aient augmenté depuis lors, mais M. Moon dépense sans compter).
  


Moon en Amérique du Sud
Vie de Château et embrassades présidentielles

(source: Bulles du 4ème trimestre 1995)
 
La photo du château de Lobos (à une heure de route au sud-ouest de Buenos-Aires) orne la une du mensuel américain des adeptes de Moon, Unification News (juin 95). Le château a été apporté d'Espagne, pierre par pierre, par ses anciens propriétaires, et est superbement meublé et décoré. L'article ne précise pas si cette demeure, ainsi que les hectares de terrain qui l'entourent et doivent redevenir "le plus beau terrain de polo d'Argentine", ont été achetés ou seulement loués par le Vrai Père. Il a en tout cas convoqué de nombreux disciples, d'Amérique du Sud et d'ailleurs, pour célébrer avec eux le Festival de toutes les choses vraies. Eu plus de la répétition, pendant trois bonnes heures, de ses théories bien connues, les disciples ont été informés du commencement du "deuxième cours de 40 ans", qui peut être achevé en 4 ans, sur la base de notre effort et de notre foi, sans doute pour l'an 2000.

 Moon avait commencé son séjour en Amérique latine par plusieurs semaines de vacances dans la jungle brésilienne, où il s'est livré à sa passion pour la pêche à la ligne. Après quoi il est allé voir les Présidents du Paraguay (M. Wasmosy), de l'Uruguay (M. Sanguinetti), de la République Argentine (M. Menen). Tous, selon l'article, l'ont accueilli chaleureusement et se sont montrés très réceptifs à ses théories. Ils ont parlé des problèmes de leur pays : pauvreté, pollution, corruption de la jeunesse; M. Menen y a ajouté le terrorisme et l'athéisme. Réponse de Moon : je peux résoudre ce dernier en quelques heures, pourvu qu'on me fournisse le média approprié. Un autre président (non spécifié) a invité l'église de l'Unification (de Moon) à enseigner la moralité à la jeunesse de son pays, parce que l'Église catholique a baissé les bras.

 Après chacune de ses visites au Président, le Vrai Père a offert un banquet à 350-400 invités - tout le gratin du pays - dans les plus beaux hôtels. Là, il s'est présenté à visage découvert, ou du moins connu : Association pour l'Unité Latino-Américaine (AULA) et leur a débité son discours : "La Vraie Famille et Moi" (La verdadera familia y yo). Manifestement, Moon se voit déjà le maître de l'Amérique du Sud, où il veut commencer par établir des Cités de la Foi (en lui, évidemment).
  


Moon à Kiev : invisible

(source: Bulles du 1er trimestre 1996)
 
Moon il atterri à Kiev le soir du 13 novembre 1995, venant d'une tournée plutôt décevante en Europe occidentale. Il était invité par une organisation intitulée "Spiritual Development" - nom de l'organisation Moon en Ukraine.

 Le 14, Moon voulait rencontrer divers responsables du gouvernement ukrainien, puis faire son discours devant un parterre de moonistes et d'invités, dans la plus grande salle de concert de Kiev. Mais le " Centre Poryatunok pour la défense de la famille et de l'individu " avait prévenu les autorités de Kiev, qui avaient déjà eu quelques problèmes avec l'organisation Moon. Résultat : le gouvernement a refusé de recevoir Moon. La salle de concert " Golden Gaie " était bouclée par la police, et personne n'a pu y pénétrer. De même à l'hôtel " Kievan Rus ", où Moon était descendu, seuls 50 leaders moonistes ont été autorisés à entrer. Du coup, ils ont eu droit à sept heures de tête-à-tête avec leur Messie.

 Moon est reparti le 15 - ainsi que les adeptes venus de toute la CEI, venus à Kiev avec leurs familles. (Berliner Dialog, N° 3, Noël 95, Communication d'Alexandre Dvorkine).
  


Le révérend Moon désormais interdit d'admission dans l'espace Schengen

(source: Réseau Voltaire. Note d'information. Semaine du 18/06/96 au 24/06/96)
 
Répondant, après six mois de silence, le 10 juin 1996 à une question écrite de Bernard de Froment, le ministre de l'Intérieur a indiqué qu'à aucun moment le gouvernement n'a "souhaité, encouragé ou facilité" la venue en France du révérend Moon du 4 au 6 novembre 1995. Le ministre rappelle que M. Moon étant ressortissant de la Corée du Sud n'a pas eu à demander de visa pour pénétrer dans l'espace Schengen. Le 11 novembre (soit cinq jours après son départ), la DICCILEC a diffusé son signalement aux fins de non-admission sur le territoire. Un avis de même type a été émis par l'Allemagne. Le révérend se trouve donc désormais interdit d'accès à l'espace Schengen.

 Néanmoins, le 15 novembre 1995, un incident technique a contraint l'avion privé de M. Moon à se poser à Roissy. Le révérend "a été autorisé à se rendre à l'hôtel Sofitel proche de l'aéroport mais l'accès au territoire français lui a été refusé. Il est reparti immédiatement dès la fin de l'incident technique immobilisant son appareil."

Note : d'après Jean-Philippe Odent, membre de l'Eglise de l'unification depuis 1973, cette décision d'interdiction de séjour serait en appel (information communiquée en octobre 1997).

 


Moonisme en Russie

(source: Bulles du 4ème trimestre 1996)
 
Le procès de l'organisation mooniste "Collegiate Association for the Research of Principle" (CARP) s'est poursuivi à St Petersbourg le 16 juillet 1996. Les représentants de CARP ont nié que les membres de cette association d'étudiants appartenaient au moonisme; lors d'une perquisition opérée par la police une liste de 700 noms d'enseignants russes membres CARP a été trouvée. (Metaphrasis n° 28, 96).

  

Moonisme en Amérique Latine

(source: Bulles du 1er trimestre 1997)
 
ELAM (conférence des évêques d'Amérique Latine) n'avait pas tort, au début de 1996, de mettre ses membres en garde contre l'offensive imminente de Moon, derrière ses diverses façades. La campagne a démarré en force (presse, banques, conférences à grand spectacle - sur la famille - avec des célébrités, achat de vastes domaines, etc.).

 Le 23/11/96, Moon a inauguré son nouveau journal, Tiempos del Mundo, lors d'un dîner de gala offert à des douzaines d'anciens chefs d'État et de hauts fonctionnaires et politiciens, à l'hôtel Sheraton de Buenos-Aires. L'orateur-étoile était un habitué de ces galas, l'ex-président américain George Bush. Il a chaudement félicité Moon pour toutes ses réussites, spécialement pour son journal The Washington Times, et maintenant le Tiempos del Mundo (Bush est largement rétribué pour chacune de ses apparitions). Le journal, hebdomadaire, doit devenir quotidien. Publié à Buenos-Aires, il a des éditions par satellite dans toute l'Amérique Latine. Goût de lancement : plus de 10 millions de dollars. (The Washington Times, 24/11/96). Dans son long discours, Moon a affirmé : " Parmi ceux qui ont assisté à la cérémonie d'inauguration de l'Association des Familles pour la Paix Mondiale, et parmi vous, chers amis, se trouvent des gens célèbres, mais il y a une chose que vous ne savez pas. Vous ne savez pas ce qui fait que l'homme est homme et que la femme est femme. La réponse est la suivante : les organes sexuels. "... (discours reproduit dans The Washington Times, 31/12/96)

 4.200 moonistes japonaises doivent être envoyées en Uruguay, par équipes de 4, et pour cela , abandonner leurs enfants (à leurs familles, ou à d'autres), nous indiquent nos correspondants japonais. Dans un de ses innombrables discours à ses disciples (l/1/80) Moon cite en exemple l'héroïsme de ses adeptes coréennes, mères bénies (mariées par Moon), qu'il a envoyées en 1ère ligne, leur ordonnant d'abandonner leurs enfants à leurs familles physiques, au besoin avec un mot épinglé au maillot ; " Je reviendrai dans trois ans. Occupez-vous du bébé ".

 

Danielle Mitterand révèle une tentative d'infiltration de France-Libertés

(source : Le Printemps des insoumis, par Danielle Mitterrand. Editions Ramsay, 1998. Page 44-47)

Danielle Mitterand révèle comment la secte Moon a tenté d'infiltrer la Fondation France-Libertés, à l'occasion de sa création.

[Résumé]
 
L'épouse de François Mitterrand, alors Président de la République, raconte que, au cours d'une cérémonie de remise de la Légion d'Honneur, un invité de l'un des récipiendaires vint à sa rencontre, illuminé par un sourire radieux : " Ah, madame la présidente ! Je suis tellement heureux de vous rencontrer ! J'admire tout ce que vous faites et j'aimerais tant vous aider ! ". Un peu surprise d'un tel enthousiasme, elle se demanda comment la réputation de France-Libertés, tout juste née, avait déjà pu forcer à ce point tant l'admiration... Et comme il lui demanda un rendez-vous, elle lui répondit qu'elle prenait l'avion pour New-York le lendemain matin. Il lui annonca que justement il prenait le même avion - qu'il supposait être celui de onze heures - et qu'il serait heureux de bavarder avec elle pendant le trajet.

Dans l'avion, ce monsieur lui fit parler de France-Libertés et proposa une invitation au Trianon Palace dès son retour. Tout allait bien jusqu'au moment où des détails sur le financement étaient abordés : à propos du capital, dont les intérêts devaient subvenir au fonctionnement de la Fondation, sa méfiance fut subitement alertée lorsqu'il lui fit remarquer que le montant était nettement insuffisant et lui offrit de le tripler. Elle resta muette à partir de ce moment là. Nullement découragé, ce monsieur qui se présentait comme " ambassadeur à l'ONU " lui proposa alors d'organiser le soir même un dîner rassemblant les donateurs potentiels. En guise de réponse, elle se contenta de lui donner un numéro où il pouvait le contacter dans la journée.

Arrivée à l'aéroport, elle demanda au consul de France venu à sa rencontre d'enquêter sur ce mystérieux supporter. Résultat des recherches : ce monsieur qui se disait " ambassadeur à l'ONU " a bel et bien été ambassadeur... de Colombie. Mais il n'a pas dû être très apprécié puisque son mandat n'a pas été renouvelé, en raison, comme lui laissait supposer le consul, de quelques accointances pas très claires. Madame Mitterrand en resta donc là avec cet individu. Plus tard, un de ses collaborateurs lui révéla que le Trianon Palace appartenait... à la secte Moon.

 

Moon et la Corée

(source : BULLES du 2ème trimestre 1998)

La Corée est maintenant la " Nation-Père " (et non plus " Adam "). Avant son 80ème anniversaire, début 2000, le " Père [Moon] veut absolument établir la base pour le Royaume de Dieu ". Il a quitté l'Uruguay pour la Corée, où il a fait une tournée de propagande en janvier-février. La " Mère " Moon devait aller " mobiliser le Japon ", promu " Nation-mère " (et non plus " Ève ") à partir du 23 février. Elle devait y " être aidée par des centaines de missionnaires japonaises qui travaillent en Amérique du Sud " (elles en ont été souvent expulsées). " La confusion qui a lieu actuellement en Asie [est] providentielle, et il y a plusieurs opportunités à saisir ". Il est exact que de nombreuses entreprises, et non des moindres, ont fait faillite ; les prix de l'immobilier se sont effondrés. Avec de l'argent (dollars, marks, francs) on peut faire de très bonnes affaires. Les moonistes passeront à la caisse : " Pour cela, toutes les familles bénies du monde entier sont invitées à offrir un don spécial pour aider des ouvres charitables (sic) en Corée ". " Notre Père suggère que cha-que membre de la famille (père, mère, enfant) offre de tout cour une somme basée sur le chiffre 12 : 12.000 $, 1.200 $, 120 $" (1 $ = environ 6 F). Plus on donne, mieux c'est". Il est précisé que si on ne peut pas donner 120 $, il ne faut pas descendre à 12 $, mais donner ce que l'on peut, 50 $ par exemple. Le symbole est important, mais l'argent l'est encore plus. (Quand on sait que les moonistes, soit ne gagnent rien, soit reversent tout ce qu'ils peuvent à l'organisation, on a une idée des privations et expédients que cela représente).


 
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