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Quelques semaines avant la date prévue, les invités
recevaient une lettre d'annulation, faisant état de " l'hostilité
du gouvernement français ". Ce gouvernement ne s'était pourtant
pas préoccupé (semble-t-il) d'autres réunions, telles
qu'une Conférence tenue à Paris en février 85, sous
l'égide d'un " International Security Council " (de l'organisation
Moon) où des généraux et amiraux (dont beaucoup en
retraite, il est vrai) américains, japonais, chiliens, mais aussi
européens, ont longuement vanté les projets d'" Initiative
de Défense Stratégique " (Guerre des étoiles) et le
Projet " High Frontier ". Il était beaucoup question aussi de la
menace que le communisme en Amérique Centrale faisait peser sur
les États-Unis.
Derrière les organisateurs qui prenaient en charge tous les frais de déplacement et d'hébergement, " l'Académie des professeurs pour la paix mondiale en Afrique du Nord ", se cachait, à peine, la secte Moon.
Le bimensuel Afrique-Asie dénonçait dans son numéro 1.013 (29 juillet/11 août) l'offensive de la secte Moon au Maghreb et parlait d'un " étrange colloque pour d'étranges séminaristes ".
" L'entreprise est insidieuse et vise à constituer dans nos pays des points d'ancrage à partir desquels sera engagée une opération de corruption des élites intellectuelles et de conditionnement de l'opinion ", écrivait Afrique/Asie qui concluait : " Le colloque de Versailles est une des bombes à retardement que la secte Moon place dans les cerveaux de quelques intellectuels arabes et africains. Ce dossier se veut le seau d'eau glacée qui éteindra la mèche ".
(Source : Afrique - Asie 29 juillet/11 août 1985. La revue avait annoncé, à tort, que le colloque n'avait pas eu lieu).
Interrogée au sujet de ce colloque, en particulier par des Versaillais, la direction du Trianon-Palace a tenu à préciser " (Toutes les Nouvelles de Versailles ", 18 septembre 1985), que l'" Académie " avait réservé directement des locaux, sans intervention d'aucun des administrateurs. Cela n'" engage en rien " " la responsabilité morale " de l'hôtel.
De son côté, l'Ambassadeur José-Maria Chaves, Colombien, qui détient, avec son frère Enrique et deux Français (M. Olivier Giscard d'Estaing et le Baron de Kergall), les actions du Trianon-Palace, a affirmé (dans le même numéro du journal) qu'il n'a jamais été question de " faire de l'hôtel un centre d'activités politiques ou religieuses " ; de plus, il nie avoir jamais eu aucun poste de cadre ou d'administrateur chez " CAUSA ".
C'est bien possible, formellement, mais Chaves est un proche ami de M. Moon, de son adjoint le colonel Bo Hi Pak, et fort actif en ce qui concerne CAUSA.
C'est l'ambassadeur J.M. Chaves qui avait organisé la petite
réception, dans les salons des Nations-Unies à New York,
au cours de laquelle les insignes de Docteur honoris causa de l'Université
de la Plata (Argentine) furent remis à M. Bo Hi Pak et à
Mme Moon (représentant son mari, malheureusement empêché,
car il purgeait une peine de prison). Ces insignes récompensaient
un don généreux de 120.000 dollars fait à l'Université.
Et l'on a vu aussi M. J.M. Chaves essayer d'empêcher, au parlement
Européen, la discussion et l'adoption du rapport Cottrell sur les
" nouvelles sectes " en Europe. Il soutenait l'effort intense de " lobbying
" des moonistes.
L'argent a transité par une banque luxembourgeoise. Parmi les membres du Conseil d'Administration, deux frères Tobkin, membres de la Minority alliance, domiciliés à New York, et aussi Rudi Weber, ressortissant autrichien qui réside dans la banlieue parisienne ; avec sa femme Catherine, il est l'un des organisateurs de CAUSA Europe, l'officine de propagande politique de Moon, basée à Paris. Pierre Ceyrac, élu en 1986 député du Nord sur la liste du Front National, en était jusque là le Secrétaire Général. Deux messieurs sont venus en août dernier faire le tour du propriétaire. Il s'agirait du Colonel Bo Hi Pak, N° 2 du moonisme, et d'un chef mooniste français, peut-être M. Ceyrac.
(Le Courrier de l'Oise, 27 novembre 1986, Jacques FRANTZ)
La plus récente de ces réunions a eu lieu à Berlin du 8 au 1O juin dernier, et la " Déclaration de Berlin " occupe une pleine page du Washington Times du 21 juillet 1987. Titre : " L'Avenir des relations germano-américaines ". Parmi les " savants distingués, les analystes de la stratégie et les hommes d'État " invités, on relève des noms connus, tels que ceux de Kai-Uwe von Hassel et Franz Ludwig Comte de Stauffenberg. Ces hautes personnalités se sont montrées " hautement sceptiques et inquiètes au sujet des développements récents dans le contrôle des armements et doutent que des bénéfices nets puissent en résulter pour la sécurité de l'Ouest ou la solidarité de l'Alliance ".
Le journal de M. Moon est accueillant pour la publicité
d'autres organisations. Ainsi, le 18 juin 1987, il publiait une pleine
page - de publicité, cette fois - émanant d'une " Commission
pour enquêter sur les violations des Droits de l'Homme aux États-Unis
". Il s'agit de demander au Président de faire arrêter les
poursuites en cours contre... M. Lyndon H. LaRouche et ses associés
(une autre secte). (Étrange requête, compte tenu du principe
fondamental de la séparation des pouvoirs !). La Déclaration
est signée par des personnes de différents pays, dont pour
la France, Marie-Madeleine Fourcade, " Chef de réseau dans la Résistance
Française pendant la Deuxième Guerre Mondiale, et Conseillère
pour les Droits de l'Homme " ; le Général Revault d'Allonnes
(CRI, " Compagnon de la Libération " ; le Dr Jean-Michel Dutuit,
" du CNRS " ; le Colonel Jean de la Martinière (CR), " des Forces
Françaises Libres " ; et M. N'Guyen Ba-Tong, " Président
du Rassemblement des Forces pour le Vietnam ".
" UNISSONS-NOUS--- et avec l'aide de Dieu, sauvons la France ! " (L'affiche n'est pas imprimée à Mauny).
Un cycle de conférences y a eu lieu de mars à mai, sur le sujet habituel : la menace communiste. L'une d'elles était faite par Mme Suzanne Labin, peu connue en France, mais qui est (ou était encore il n'y a guère) présidente de la branche française de la Ligue Anticommuniste Mondiale. Ce curieux conglomérat a été créé en 1954 conjointement par le Kuomintang (réduit à l'île de Taiwan) et la Corée du Sud. Dans beaucoup de pays, cette ligne est très proche de l'Organisation Moon. Au Japon, par exemple, le Président de la Ligue n'est autre que celui de l'Église de l'Unification, M. Kuboki, et aux Conférences qu'elle organise, on rencontre bien souvent les mêmes personnes qu'à celles de Moon. (Sur l'histoire et les activités de cette Ligue, on peut consulter " L'Empire Moon ", de J-F- Boyer, p. 280 et suivantes, Paris, éd. de la Découverte, 1986).
Les conférences ne sont pas la seule activité de
cette Ligue : elle soutient activement toutes les guérillas " anticommunistes
", en Amérique Latine, en Afrique et en Asie, et entraîne
les cadres d'extrême-droite les plus durs. Taiwan et la Corée
du Sud ont selon Scott et Jon Lee Anderson, contribué à cet
entraînement de façon continue et efficace (Scott et Jon Lee
Anderson, Inside the League, Dodd, Mead and Co éd., New York 1986,
ISBN O-396-08517-2).
Un " Atelier d'Information sur Moon " (Mun-Informations-Workshop) a été organisé du 2 au 8 août à Berlin : conférences, discussions, conférences de presse se sont succédées, avec de nombreux participants. Il s'agissait d'alerter et d'informer le public, le monde politique et religieux, et aussi les participants au congrès mooniste (beaucoup d'étudiants ne savaient pas ce qu'était CARP, et les conditions du voyage à Berlin étaient fort alléchantes) sur les différents aspects de l'Organisation Moon. La presse et la télévision se sont fait l'écho de cette campagne d'information.
Quelques précisions sur le 4e Congrès International de CARP.
Le sens de cette manifestation : selon le président allemand de CARP, il fallait gagner la bataille pour Berlin avant d'entreprendre la "marche sur Moscou" annoncée par M. Moon. Il faudrait que CARP ait 12 000 membres pour faire vaciller le Mur de Berlin. C'est sans doute dans cet esprit que CARP a organisé des manifestations à la frontière entre Berlin-Ouest et Berlin-Est. 40 moonistes ont réussi à passer au Checkpoint Charlie, malgré les gardes, avant d'être refoulés. (The Independent, journal anglais, 11/08/87).
Le Daily Mail du 25/09/87 signale que Gédéon Sherman, fils de Sir Alfred Sherman (connu en Grande-Bretagne pour ses liens avec Jean-Marie Le Pen, qu'il a même invité en Angleterre) a participé au Congrès de CARP à Berlin. Le jeune homme ne serait pas de religion mooniste, mais - selon le Daily Mail - un des dirigeants des "Etudiants Conservateurs", une filiale de l'ancienne Fédération des Etudiants Conservateurs, dissoute par Norman Tebbit, Secrétaire général du Parti Conservateur.
Sir Alfred Sherman est l'un des fidèles des Conférences du Conseil International de Sécurité (Moon). Il était en Décembre 1986 à la Conférence de cette organisation à Copenhague et a déclaré qu'il assisterait à celles où on l'inviterait ; il veut bien travailler avec ce Conseil International et croit que l'Eglise de l'Unification devient plus respectable avec le temps.
L'amitié de Sir Alfred avec Jean-Marie Le Pen (et Moon) a été récemment au centre d'une controverse en Grande-Bretagne, et spécialement au sein du Parti Conservateur.
Pierre Ceyrac, mooniste de longue date,
organisateur de CAUSA, et député
du Front National, a prononcé un discours à la Conférence
de Berlin.
Soixante participants venus du monde entier ont été accueillis par M. Charles de Chambrun, " représentant le Parlement Français ", et, bien sûr, le Président de la nouvelle Association, le Lt-Colonel Bo Hi Pak. " Parmi les orateurs de marque " il y avait " Jean Leduc, titulaire des plus hautes récompenses de l'Institut cinématographique, et Bertrand Tavernier "... (Unification News, Novembre 1987).
GAGNEZ UN VOYAGE GRATUIT AU JAPON !Alors STOP. N'allez pas plus loin. Ce concours est pour vous ! Le concours de beauté pour le titre de M. et Mlle Université est différent des concours de beauté ordinaires ! Ce concours a été institué pour que toute l'étendue du caractère humain puisse être appréciée. Par conséquent, ce n'est pas seulement la beauté extérieure, mais aussi la beauté intérieure qui est évaluée. Conditions : tout étudiant célibataire âgé de 17 à 25 ans qui sera inscrit en Premier Cycle d'Université à temps complet au moment du concours international de beauté en décembre 1988, qui est citoyen Américain ou réside légalement aux États-Unis est admis à se présenter. Les candidats doivent donner l'exemple de principes élevés de morale et de conduite éthique (c'est-à-dire : pureté, abstention de drogues, d'alcool, de tabac, etc.). Gagnants : Un homme et une femme seront choisis parmi les gagnants régionaux pour représenter les États-Unis au Concours International de Beauté qui aura lieu à Tokyo, Japon, en décembre 1988. Les gagnants nationaux pour les États-Unis recevront un voyage gratuit au Japon pour participer à la compétition internationale. |
Cette publicité a d'abord paru sur une pleine page (grand format) du journal de M. Moon à Washington, le Washington Times.
Les journalistes qui ont " couvert " les Jeux Olympiques de Séoul
avaient fait l'objet de toutes les attentions des moonistes ; une équipe
internationale (comprenant aussi des Français) s'est beaucoup occupée
d'eux, à l'intérieur même du Village Olympique (distribution
d'une luxueuse brochure à la gloire du fondateur, visite de l'École
de danse des " Petits-Anges ", de l'usine de boisson Mc Col, etc. Mais
le Révérend a eu une idée encore meilleure : considérant
que les athlètes du Tiers Monde (Asie, Afrique...) sont " très
pauvres ", il a décidé d'offrir à chacun d'eux un
costume sur mesure ou une robe pour les dames. Ce sont huit mille athlètes
qui s'en sont retournés chez eux vêtus par la munificence
de M. Moon. C'est ce qu'a expliqué à Simon Winchester, journaliste
au Manchester Guardian (journal anglais), Michael Balcomb, " missionnaire
" au QG londonien de l'organisation. Si le Révérend a évité
de se montrer en public, le message que ses obligés emporteront
avec leurs costumes trois-pièces est clair : " La Corée est
le pays élu et les Coréens sont le peuple élu ". Les
athlètes africains qui ont passé quelques jours au Paradis
seront trop heureux d'y retourner en 1990, et vêtus de leur beau
costume, d'épouser devant M. Moon, le conjoint que celui-ci aura
désigné. (Manchester Guardian, 22 septembre 1988).
Plusieurs salles ont annulé la location quand elles ont
su qui se cachait derrière ce CARP inconnu d'elles. Il y a quand
même eu de grands shows au laser, des flons-flons, et des compétitions
sportives baptisées pompeusement " Jeux Olympiques pour les étudiants
". ("The Sunday Times" (Londres) 28 mai 89 ; " The Times of London
", 19 août et 25 août 89).
Cette propriété est aussi, depuis 1987, le siège
social de l'association "Les Amis de Chamarande", présidée
par M. MICHEL Brédard, ex-attaché parlementaire de M. Pierre
Ceyrac, mooniste de la première heure. Parallèllement
à la création de l'école de Janville-sur-Juine, a
été fondée à Auvers-Saint-Georges (91), commune
voisine de Janville, une association intitulée "Eveil
de l'Ile de France" qui a pour but de "rassembler les parents concernés
par une éducation de leurs enfants, orientée vers une éthique
spirituelle". (déclaration en sous-préfecture d'Etampes,
le 29/08/1989).
C'est la lettre qu'ont reçue les chefs de région de l'organisation Moon en France. Ils ont. été priés de se démener pour contacter " des organisations religieuses: les Petits Frères des Pauvres, Emmaüs, etc. " et même en chercher dans l'annuaire du téléphone. (On trouve tout dans les pages jaunes...).
" C'est un excellent moyen de développer un réseau important de personnes très intéressantes autour de vous ", concluait la lettre.
Le modèle de lettre ne faisait aucune mention de Moon ni de l'Unification, non plus que l'en-tête du " RYS ". Dans les conversations, même silence: " Qu'est-ce que le RYS ? Qui le patronne ? " Réponse : " Le Vatican, entre autres ", " Nous sommes oecuméniques ", " Mais qui finance? " (les jeunes, venus du monde entier, sont défrayés de tout : voyage, séjour) - " Des donations ". Le président de RYS est un certain " Révérend Chung Hwan Kwak ". (Peu de gens savent que c'est un des plus hauts dignitaires moonistes coréens !).
Un journaliste de l'Est Républicain, intrigué, s'est renseigné à l'Évêché de Metz, qui n'a pas été long à fournir la réponse : RYS, c'est Moon. Et le journaliste, Camille Fradet, de conclure: " Autant le savoir et en tenir compte, sans se laisser convaincre par les arguments humanitaires et pacifistes de ce mouvement, qui recrute sans le dire pour le compte de la plus puissante secte américaine ". (l'Est Républicain, 12/02/90).
En 1989, des dignitaires ecclésiastiques et universitaires n'ont pas été aussi curieux. Selon Unification News, mensuel de l'organisation Moon aux États-Unis (usage interne), le programme italien de RYS a bénéficié du soutien actif de Francis Clark, professeur à l'Université Grégorienne de Rome, Frank de Graeve, professeur de religions comparées à l'Université de Louvain, Mgr P. Bouvier, " vice-président de Caritas International aux Nations-Unies". (Oct. 89). Tant mieux si quelques chantiers ont bénéficié d'une main-d'oeuvre gratuite. Mais ce but louable n'est que secondaire. Le véritable objectif, mentionné dans la lettre (" développer un réseau ") est fort bien exprimé par Camille Fradet. Les laïcs sont souvent moins crédules que les hommes d'Église. De toute façon, le projet RYS en France a été annulé. Il aura lieu, en 1990, en Pologne, où les perspectives de recrutement sont excellentes.
(Un groupe de jeunes Polonais était déjà
en stage l'été dernier au château de Manny, domaine
mooniste).
Après Séoul, Tokyo, New York, Berlin, Bangkok et
Londres, cette année ce sera à Paris du 22 au 25 août.
Quels étudiants, quels professeurs voudront y participer ? En 1987,
la branche française du MJE - Mouvement de Jeunesse Européenne
- (Front National) s'était rendue à la convention de Berlin
sous la conduite de son vice-président, M. J.P. Gendron et de son
épouse, née Le Pen.
Les quatre journées se sont déroulées au CNIT, au Palais des Congrès de la porte Maillot et au stade de Vélizy-Villacoublay.
Le plus instructif est sans doute que la manifestation ait été présidée par le fils aîné de Moon, Hyo Jin, 28 ans. Cela permet d'imaginer l'après-Moon. A la façon dont les membres accueillent Hyo Jin (toute la salle se lève), à la façon dont il prononce ses discours avec un parfait accent américain, on se rend compte que la relève est assurée. On peut toutefois se demander si un " remake " de l'histoire de Guru Maharaj Ji dont le fils était loin de suivre l'exemple monastique du père, ne risque pas d'arriver.
Le fils Moon avait apporté dans ses bagages une attraction qui jurait passablement avec les autres réjouissances typiquement moonistes, danses folkloriques, musique et danse classiques, arts martiaux, etc. En clôture du festival, le vendredi soir, on entendit un groupe rock aux décibels assourdissants et à la dégaine bien éloignée des " principes divins ". On apprit ce soir-là que Hyo Jin possédait un studio d'enregistrement à New York et qu'il était ainsi entré en relation avec le groupe en question. Dans le hall d'accueil, des panneaux présentaient des photos de Hyo Jin en train de chanter lui-même, en " rock star " typique.
La convention a montré combien les Moonistes font grand cas de leurs progrès à l'Est. Comme d'habitude, ils en rajoutent. Cependant, une majeure partie des 3.000 à 3.500 spectateurs du Palais des Congrès et du Symposium venaient d'Europe de l'est. Des Polonaises étaient venues avec 350 compatriotes à l'évidence bien davantage pour profiter d'un séjour à prix réduits à Paris que pour toute autre chose. Idem pour les Tchèques, Soviétiques, Hongrois et Roumains. Parmi les orateurs, une Tchécoslovaque, vraisemblablement mooniste, indiqua que les Principes divins étaient officiellement enseignés à l'université de Brno.
Les " débats " qui devaient constituer la raison d'être
du rassemblement ne furent qu'une mascarade, ne serait-ce que parce que
tout devait se faire en anglais alors qu'une très petite minorité
d'intervenants (et de spectateurs dont les Moonistes qui s'endormaient
profondément dès qu'ils étaient assis) possédaient
cette langue.
" Accoudés au rebord de leur fenêtre, les habitants des HLM qui surplombent le stade Roland-Wagner, à Vélizy (Yvelines), écarquillent les yeux, stupéfaits. Sur la piste d'athlétisme, des délégations de 80 pays défilent, derrière leurs drapeaux, au son d'une marche militaire. Plusieurs centaines de jeunes gens et de jeunes filles saluent, le bras levé, en passant devant la tribune, et poussent un cri guttural à destination d'une brochette d'officiels, pour la plupart asiatiques, plantés au garde-à-vous dans leurs tenues blanches. (...).
Le fils du révérend, Hyo Jin Moon, à la place d'honneur, préside ces curieuses olympiades. Un haut-parleur à la main, il se lance dans une harangue à l'adresse de ses disciples...
Aussitôt, un commissaire de police traverse la pelouse et court vers la tribune en brandissant sa carte tricolore, " Arrêtez tout, ou on vous expulse ! " hurle-t-il. Une dizaine de gardes du corps, l'écouteur à l'oreille, s'interposent lorsque le policier tente d'arracher le porte-voix. Le fils Moon en profite pour s'enfuir dans sa Mercedes noire. Les fidèles sont pétrifiés. Les organisateurs aussi, qui voient les forces de police encercler le stade. (...).
Fidèles à une méthode qui a fait ses preuves, les moonistes avancent masqués: les responsables de la mairie de Vélizy en ont fait les frais.
Les installations sportives de la ville avaient été retenues depuis plus de six mois par un " groupement d'étudiants " qui souhaitaient y organiser des olympiades. La semaine dernière, la mairie apprend qu'il s'agit en réalité, des moonistes. Le secrétaire général, Gil Cornevaux, convoque alors les représentants français du CARP, " Vous m'avez roulé dans la farine ", leur dit-il. Menaçant de tout annuler, il exige un programme imprimé et découvre que, outre les joutes sportives, les organisateurs ont prévu une " bénédiction ", un lever du drapeau mooniste et une mystérieuse cérémonie de " promesses ". Un discours doit également être prononcé par Hyo Jin Moon. Pour le secrétaire général, c'est inacceptable : il interdit en bloc toutes ces manifestations sectaires. Les responsables du CARP promettent alors de respecter les consignes de la mairie. Gil Cornevaux n'y croit guère, et prend ses précautions: il fait verrouiller la sono, enlever la drisse du mât et mobilise la police, avec l'accord de la préfecture.
Effectivement, le CARP ne respecte pas sa parole : le fils Moon, privé de sono, utilise un porte-voix. L'intervention du commissaire Gilbert provoque la fureur des organisateurs: la convention tourne au fiasco. Certains adeptes - principalement de nouvelles recrues des pays de l'Est - quittent le stade, déboussolés. La fanfare de de Levallois-Perret et les majorettes d'Antony ne parviennent pas à endiguer le désastre. Les cadres coréens envoient alors en première ligne Pierre Ceyrac, député européen du Front National et l'un des idéologues de Moon France. Sanglé dans le blouson blanc réservé aux officiels, Ceyrac se jette dans la mêlée, invective le commissaire Gilbert et le secrétaire général Cornevaux, jurant de les traîner devant les tribunaux. Patrick Jouan, président de la section française du CARP, ancien chef des moonistes ardéchois, arrive en renfort. Il menace: " Je vais appeler mes amis : M. Taittinger, le maire de Versailles, le cardinal Lustiger. Et beaucoup d'autres ! ". Gil Cornevaux n'en a cure. Il répète qu'ici c'est lui le patron. Sa détermination finit par triompher. " Ça va, lâche Ceyrac, on ne fera que du sport. Mais c'est une honte pour la France ! ". Patrick Jouan, lui, doit promettre, par écrit, que Hyo lin Moon ne reviendra pas, en fin d'après-midi, pour la remise des coupes. "
" Je trouve profondément choquant et anormal, a confié F. Borotra à Valérie Urman, que les collectivités locales soient à ce point désarmées " et il a annoncé son intention d'interpeller le Ministre de l'Intérieur. " J'ai l'intention de demander l'obligation de transparence des associations qui dépendent d'organisations notoirement sectaires. Tant que des mesures ne seront pas prises pour limiter leurs méfaits, il faut au moins permettre que si une association dissimule ses liens avec une secte, cela entraîne ipso facto la rupture du contrat passé avec la collectivité locale. "
" Car, dans l'affaire de Vélizy, rappelle le député, la mairie n'a pu s'appuyer que sur le règlement intérieur des installations sportives. Si elle avait dénoncé le contrat avec le CARP, et que l'affaire ait été portée au tribunal, nul ne sait ce qui se serait passé... Or, il faut donner aux collectivités locales les moyens juridiques d'éviter les pièges tendus par les sectes. "
Pour plus de précaution encore, le maire adjoint de Versailles chargé des sports invite les collectivités locales à prévoir des règlements intérieurs assez précis pour que des activités sportives ne puissent être le prétexte à une propagande sectaire: " Pas d'étendard, pas de sermons... rien que du sport ".
Enfin, Franck Borotra juge " hautement souhaitable que le ministère
de l'Intérieur transmette aux collectivités locales les informations
qu'il détient sut ces réseaux proches des catacombes, et
qui tissent dans l'ombre de véritables toiles d'araignées...
". Plutôt mécontente de s'être fait prendre dans celles
des moonistes, la municipalité de Vélizy aurait apprécié
que les Renseignements généraux l'alertent à temps,
et non pas après coup : " Cela fait partie de leur mission ", grincent
les élus.
Mais il fallait que cette campagne apparaisse comme indépendante de MM. Moon, Pak et associés. Les annonces étaient donc signées de ce Comité. Mais les plaignants affirment avoir été abusés, car elles ont été commandées et payées par " Unification Church International ". Par la suite, les employés de Moon ont procédé aux mouvements de fonds, rédigé des compte-rendus de Conseils d'Administration qui n'avaient jamais eu lieu, etc.
Pour preuve qu'il y a bien un " racket ", la plainte cite des entreprises de Moon dans des domaines divers, mais ayant toutes pour but concerté et permanent de procurer une puissance croissante à Moon et à ses associés, dans le domaine politique notamment, et avec des visées diamétralement opposées à la Constitution des Etats-Unis, en particulier en ce qui concerne la séparation fondamentale entre les religions et l'Etat.
Quelle que soit l'issue de cette action en justice, elle jettera
peut-être quelque lumière sur le " ténébreux
fonctionnement de l'empire Moon. On en aurait désespérément
besoin ", conclut l'article.
Cependant, il n'a pas été mis fin aux activités
de l'entreprise commerciale mooniste " Tongil Singapour ". (Wall Street
Journal, 3 juillet 1990).
Une publication du CARP domicilié
à l'adresse ci-dessus, indique que "le CARP a créé
un nouveau concept d'art martial, le Wonhwa-Do, pour faire revivre la dimension
spirituelle et religieuse de ces arts (martiaux)".
Le numéro 1 de novembre-décembre 1991 présente
à la rubrique "Livres" un ouvrage de Carlton Sherwood : "Inquisition.
The persecution and prosecution of the Reverend Sun Myung Moon". Après
"le Nouvel Espoir" et le magazine "CAUSA", tous deux défunts, voici
"Référence", nouvel organe de la secte Moon, en France.
" Peut-être aurons-nous la chance d'aller au prochain séminaire (dix jours au lieu de cinq) cet été. Il est intéressant que nous n'ayons payé que 75 roubles, alors que les frais se sont montés à des milliers de roubles par personne ".
La lettre d'information du mouvement de l'Unification (mai 92) confirme cette " lettre de Kiev " en décrivant les " ateliers " pour 7.250 enseignants et étudiants organisés en Crimée durant les mois de mars et d'avril 92.
Selon un article du Detroit News du 18 Septembre 92, par un mooniste, James Hewes, étudiant en droit, il y a eu de Juin à Août des séminaires moonistes à 25 endroits, en Russie, Lettonie, Lithuanie et Ouzbekistan. Selon cet article, environ 20.000 lycéens et étudiants, ainsi que des professeurs de lycées et d'universités, ont participé. L'ambition de ces séminaires est de combler le vide spirituel laissé par la chute du communisme. Environ 3.000 étudiants russes ont participé à des séminaires analogues aux États-Unis depuis 1990.
Néanmoins, fous ne sont pas également satisfaits.
Le New York Times (30/12/92) publie la photo de deux jeunes Russes,
Konstantin Karpachov et Spartak Sotnikov qui ont déposé plainte
contre l'église de l'unification. Karpachov a déclaré
qu'il avait été invité aux États-Unis pour
une conférence sur les Droits de l'homme, qui était en réalité
un programme d'endoctrinement mooniste.
Opposition de l'Université contre "cette duperie qui s'est faite lors de la réservation (...). Qui aurait pu se douter que derrière ce titre (la Fédération des Femmes pour la Paix Mondiale) se cachent des gens proches de la secte Moon et de certains courants politiques". Même réflexion de la MACC - Maison d'Animation Culturelle et de Colloque - du campus Villeneuvois : "Il y a eu tromperie sur l'identité. Mais le plus grave, ce sont les troubles que cette réunion pourrait provoquer sur le domaine universitaire. Les étudiants de Villeneuve d'Asq connaissent bien les manoeuvres des moonistes : dans les résidences universitaires, ils font du véritable porte à porte. Ils ciblent notamment les filles et se présentent comme une association humaniste, visant le bonheur du monde, sans jamais évoquer les liens avec Moon". Madame Moon se produisit finalement à l'ARIA d'Arras (Hôtel Mercure).
Certains s'étonnent : que peuvent bien espérer des
organisations avides d'argent dans des pays ruinés ? Mais n'oublions
pas que l'argent n'est pour elles que le moyen indispensable pour obtenir
de plus en plus de puissance, et d'abord de nouveau adeptes.
L'assistance, pas bien nombreuse, était essentiellement composée de moonistes, dont de nombreux Asiatiques, et des Occidentaux ne sachant pas le français. Aucune importance: Mme Moon non plus. Le discours qu'elle a lu, en anglais (assez pénible) était la simple répétition de celui que son époux a prononcé le 15 mai 1993 dans un grand hôtel de Washington, et publié le lendemain sur deux pleines pages de son journal, le Washington rimes. (Là où M. Moon dit " je ", Madame dit " mon mari " ; quand elle parle de la persécution sans précédent dont il est la victime, elle Sort de la poche de son élégant tailleur un joli mouchoir pour essuyer une larme). Elle connaît son texte par coeur, l'ayant déjà lu - elle en a informé le public - plus de 120 fois : dans les 50 États américains, au Congrès, à l'ONU, 27 fois au Japon, plus à la Diète japonaise, et dans 40 Universités coréennes ; et maintenant, dans tous les autres pays.
Outre les informations bien connues sur les causes des malheurs de l'humanité (Eve forniquant avec Satan, puis Caïn tuant Abel, Jésus échouant misérablement par la faute de Jean-Baptiste et des Juifs...), assez résumées cette fois, ce discours apporte quelques nouveautés relatives: Monsieur Moon, " Messie du second Avènement ", a réalisé en quarante ans l'unité des nations qui a été consommée en 1988 aux Jeux Olympiques de Seoul, 120 nations étant venues en Corée.
Mais c'est maintenant une femme, " dans la position de la Vraie Mère " qui doit préparer le monde à recevoir le " Vrai Père ". M. Moon, 73 ans, semble avoir pris conscience qu'il ne vivra pas éternellement. Sa femme - dix-huit ans plus jeune que lui - est donc mise en avant pour prendre sa succession. Il lui suffit de répéter les discours de son mari.
Bientôt, les maux actuels: liberté sexuelle, homosexualité, adultère, inceste, drogue, alcoolisme, auront disparu, et les familles parfaites, idéales, formeront " les clans, les nations, le monde idéal ". La grande nouvelle est pour la fin : " Mesdames et Messieurs, j'ai le grand privilège de vous annoncer l'établissement de la première Vraie Famille accomplie : mon mari et moi, avec nos treize enfants et vingt-quatre petits-enfants, consacrés absolument au service de Dieu et de l'humanité ".
" Dans chaque famille parfaite, les grands-parents seront dans la position de rois et reines représentant Dieu et les bons ancêtres. Les parents seront en position de rois et de reines représentant l'humanité présente, et les enfants dans la position de princes et de princesses représentant toutes les générations futures ". " Vous tous vous allez vous greffer sur cette lignée (la nôtre) pour créer le monde idéal) ". " Dans cet âge du Testament accompli, le rôle de la mère sera crucial : elle doit unir ses enfants à son mari, et souder sa famille aux Vrais Parents ".
Après la péroraison (" Dieu vous bénisse, vous, vos familles et votre nation ") le public se lève et applaudit à tout rompre.
Voir aussi: Une grand-mère interpelle
Mme Moon.
Tous les invités venus écouter Mme Moon doivent devenir "candidats à la bénédiction". Il n'y a pas assez de moonistes en Europe. Il faut au moins 10.000 membres dans chaque pays, 2.000 "candidats à la bénédiction" (mariage par Moon) en 1995, et une grande cérémonie nationale avec les "glorieux vrais Parents" avant l'an 2.000 (M. Moon aura alors 80 ans).
C'est à quoi se sont employés M. et Mme Ceyrac : en janvier 1994, ils ont lancé un "SOS Familles" avec un rapport sur le SIDA : "le choix des armes ; une alternative à la politique suicidaire du préservatif". Le rapport part en guerre contre la pornographie, la débauche sexuelle, la recherche pour un vaccin anti-sida, qui serait impossible ; l'homosexualité, "tendance pathologique guérissable" ; c'est "une condition favorisant la régression psychique, le narcissisme, la compulsivité, l'immoralité, et l'irresponsabilité sociale".
Une phrase sera particulièrement appréciée
par les familles dont un enfant de tout juste dix-huit ans s'est engagé
brusquement et pour la vie dans l'organisation Moon, sans prendre le temps
de réfléchir et sans rien vouloir écouter de sa famille
et de son entourage : les adolescents "ont une très faible capacité
à anticiper les conséquences de leurs comportements" ; et
plus loin : "ils ne savent pas prendre du recul pour évaluer une
situation", "anticiper l'issue future de leurs comportements". Les recruteurs
moonistes les pressaient souvent de s'engager, abandonnant études,
familles, et même leur pays, sans toujours prévenir leurs
parents : ils étaient majeurs et responsables, leur disait-on. Les
moonistes auraient-ils changé d'avis ? Ou ne savaient-ils que trop
bien ce qu'ils faisaient ?
Grand événement, mercredi soir, à Luxembourg : Hak Ja Han Moon, présidente internationale de la Fédération des Femmes. pour la Paix Mondiale, dont la branche luxembourgeoise est dirigée par le juge de Paix, Paul Franck et son épouse, s'est présentée en chair et en os dans les salons de l'hôtel Intercontinental pour une conférence intitulée : " Les vrais parents et l'âge du testament accompli ". Pour le moins ésotérique, via quelques annonces diffusées dans la presse, la Fédération des Femmes pour la Paix Mondiale a réussi à attirer là quelque deux cents curieux dont on se demande encore ce qu'ils y faisaient tant le discours de la dame, épouse du révérend Moon, était plat et vide de sens. Au demeurant, il y eut presque plus d'applaudissements pour l'intermède musical que pour son intervention lors de cette soirée où la presse n'était pas la bienvenue.
On a beau lire et relire les paroles de cette sainte femme, on n'y trouve
rien d'intéressant. Mais il est vrai que derrière sa façade
religieuse, la secte Moon se révèle être avant tout
un commerce mondial juteux. Avec à travers le monde 146 associations
aux objectifs les plus divers, 35 médias entièrement voués
à la cause de Moon et une cinquantaine d'associations commerciales
parmi lesquelles des banques, des usines machines-outils et des fabriques
d'armes si l'on en croit certaines enquêtes ! Cette formidable
richesse associée à de fort nombreux
ennuis judiciaires, ne peut donc simplement se cacher derrière
le masque pseudo-religieux qu'affichait pourtant mercredi cette femme.
Le phénomène inquiète tellement que de nombreuses
commissions de par le monde s'y sont penchées, avec, à la
clé, des conclusions qui abondent toutes dans le même sens.
Sur la base de différentes plaintes, le Sénat civil de la
Cour fédérale de Karlsruhe a constaté " que
l'on pouvait toujours reprocher à la soi-disant Eglise de l'Unificatipn
du Coréen Sun Myung Moon, dite secte Moon, d'avoir lors de certaines
réunions exposé des personnes à une véritable
terreur psychologique, avoir déclaré un système faciste
et avoir poussé de jeunes gens au suicide ".
Pour sa part, le rapport Frazer, publié aux Etats-Unis, note
" qu'avec l'aide de l'Eglise de l'Unification et de nombreuses autres
associations actives, Moon essaye d'obtenir le plus d'influence possible
aux Etats-Unis pour qu'il puisse dicter sa politique dans certaines questions
importantes, pour qu'il puisse influencer la législation et pour
qu'il puisse enfin avoir main-basse sur la politique électorale
". Et encore : " D'anciens adeptes de la secte ont témoigné
qu'ils étaient devenus, suite à leur adhésion, des
automates battant le pavé chaque jour et durant de longues heures,
à la recherche de fonds destinés à faire vivre le
mouvement ".
Plus éloquent encore, dans un document de séance daté
du 2 avril 1984, et suite à une étude dite rapport Cottrell,
le Parlement Européen " se réjouit que la presse parlée
et écrite dénonce impitoyablement les activités de
la secte Moon et engage instamment les autorites publiques de l'ensemble
de la Communauté à veiller à ce que les adeptes de
Moon ne se voient pas accorder d'avantages fiscaux particuliers, le statut
d'oeuvre de bienfaisance ou tout autre privilège ".
Pendant. ce temps, Madame Moon prêche " l'idéal de
la vraie famille, la purification substantielle du lignage de Dieu et l'idéal
messianique ". Vous avez dit paradoxe ?
Le N° 1 de la "Lettre d'information" de cette FIRPM , datée de l'automne 93, relate un congrès à la Nouvelle Delhi en février 1993, et un colloque au château-hôtel de Bellinglise (Oise), propriété de l'organisation Moon, du 17 au 21 septembre. Sujet: la situation des minorités chrétiennes dans le monde musulman et des minorités musulmanes dans les nations "chrétiennes" d'Europe. (Bien que Bernard Mitjavile ne le précise pas dans son compte-rendu, il doit s'agir de 1992, d'après la photo où figurent "Mr, and Mrs. Blanchard", entre autres).
Les participants ont rédigé une "Déclaration de Bellinglise", appelant au dialogue entre chrétiens et musulmans, et "douze recommandations aux responsables politiques et religieux", qui n'auront pas manqué d'en faire leur profit.
Deux "thèmes de réflexion" qui n'ont servi qu'à
présenter l'enseignement du Révérend Moon en matière
de relations sociales et familiales, et d'appeler au grand
rassemblement du 25 août à Séoul.
Selon les termes de la reprise, la majorité du Conseil d'Administration est nommée par cette Académie, et le Président, Richard Rubenstein, historien des religions (et rabbin) est un bon ami de Moon depuis plus de vingt ans et un habitué de ses conférences et séminaires. Il nie toute influence mooniste.
Cependant, plus de 80% des étudiants sont étrangers
(beaucoup de Japonais), 200 bourses complètes étant offertes,
notamment à des Russes, fortement incités à participer
aux training moonistes. Malgré la neutralité
religieuse affichée par la direction, Moon, revêtu de sa toge
et coiffé du bonnet carré, a adressé un de ses sermons
habituels aux étudiants, professeurs et adeptes invités,
réunis dans le grand amphithéâtre: "... Le monde
entier a tout fait pour m'éliminer mais je ne suis pas mort, et
aujourd'hui je me tiens solidement au sommet du monde ...".
Les " missionnaires " moonistes (dont un certain nombre de Français) avaient commencé modestement dans les pays de la CEI, en offrant aux lycéens des cours de rattrapage d'anglais, ainsi que des soirées détendues, avec discussions sur toute sorte de sujets d'actualité, thé et petits gâteaux. " C'était bien agréable, au milieu de la grisaille du froid de notre vie quotidienne ", racontait une étudiante. Puis on a réussi à faire la connaissance d'enseignants et même de directeurs d'écoles, et les cours d'anglais se sont donnés dans les écoles, comme on sait, les moonistes sont extrêmement gentils, modestes et prévenants. Les élèves les plus intéressants se sont vu offrir des séjours de vacances internationaux en Crimée, en Lituanie... moyennant une participation financière dérisoire. C'est là que certains ont été recrutés pour le " Mouvement de l'unification " mooniste.
Et puis, ce sont des étudiants qui ont été invités à un semestre ou une année d'études dans une Université américaine - celle de Moon à Bridgeport (Connecticut).
Les " missionnaires " finançaient aussi leurs activités en faisant des " affaires ": " import-export " de marchandises de toute sorte.
La chute de Gorbatchev n'a pas mis un terme au développement mooniste. Enregistrée officiellement en 1992, l'organisation Moon opère désormais sur une grande échelle. A Saint-Petersbourg, les réunions se font dans un palais prestigieux, non loin de l'Ermitage. Les moonistes louent pour leurs " séminaires " des résidences de la banlieue chic, où ils offrent aussi de bons repas, gratuits.
Lors d'une réunion d'enseignants à Saint-Petersbourg (année 94-95), les moonistes ont offert aux participants un manuel : " Mon monde et moi - le chemin de l'unité ", qu'ils présentent comme un " Cours sur les principes de perfectionnement moral des écoliers sur la base des enseignements moraux des religions du monde ". Le livre a été compilé et publié par la " Fondation du Mouvement de l'Unification ". Au premier abord, le contenu paraît acceptable, mais il masque son véritable but : pénétrer dans le système de l'Éducation publique (Vladimir Fiodorov, Berliner Dialog n° 2 page 3).
S'il n'est pas encore atteint partout, cet objectif est en voie de réalisation en Kalmoukie (au Nord du Caucase). Le manuel cité, " Mon monde et moi ", dont le premier tirage est de 100.000 exemplaires, serait désormais utilisé dans les écoles de la région, où les moonistes occuperaient déjà des positions clés dans le gouvernement (Fiodorov, lors d'une interview à la radio " Berlin libre " (Sender Freies Berlin), 4 octobre 94).
" La première Conférence internationale sur l'éthique militaire... patronnée conjointement par la Fondation internationale pour l'éducation et l'Académie des Humanités supérieures des Forces Armées russes, avait pour objectif de produire un texte pour l'éducation morale des Forces armées de Russie. Y assistaient 12 membres de l'Académie des Humanités supérieures et 11 représentants de la communauté de l'unification de Corée, USA, Grande-Bretagne, Canada, Pologne et Autriche. "
La Fondation internationale pour l'éducation, fondée par les Vrais Parents (M. et Mme Moon, NdT) et dirigée par Joon Ho Seuk (leader mooniste coréen, NdT), a créé en 1993 un curriculum intitulé " Mon monde et moi " pour l'éducation morale des lycéens. Il est utilisé actuellement à travers toute la CEI et les Pays baltes. C'est une approche religieuse multi-culturelle de l'éducation morale, basée sur les Principes de l'Unification.
L'Académie des Forces Armées russes pour les Humanités supérieures est l'institution la plus prestigieuse en Russie pour l'éducation des officiers. A l'époque soviétique, elle était responsable de l'enseignement de l'idéologie marxiste aux officiers et aux cadets. Quand un représentant de l'Académie a eu connaissance de " Mon monde et moi ", il a conclu que quelque chose de ce genre serait utile pour l'éducation des officiers et soldats. A la requête du général Nikita Chaldimov et du capitaine Youri Moskov, qui ont assisté en mars 94 au Sommet pour la Paix Mondiale à Séoul (organisé par Moon, NdT), la Conférence (sur l'éthique militaire) a eu lieu dans une retraite naguère utilisée par les membres du comité central du PCUS.
M. Seuk a exprimé le voeu que ce manuel puisse être utilisé par les Forces armées non seulement en Russie, mais aussi dans d'autres pays.
Les représentants de Moon : Jack Corley (Intemational Educational Foundation) et Thomas Walsh (Intemational Religious Foundation) ont présenté la vie et les activités du Révérend Moon, la théorie mooniste de l'éducation, et des aspects des Principes divins (2). En conclusion : les moonistes doivent fournir la vision générale de la spiritualité, et les Russes traiter de points particuliers et de la relation du soldat avec ces valeurs.
Titre provisoire du manuel : " Le monde intérieur du soldat. "
Un compte-rendu des conférences du Professeur Dvorkine est paru dans la revue " Berliner Dialog " (en allemand) N° 3, Noël 1995.
Les informations sur lescollèges Hubbard se trouvent dans "Berliner Dialog", N° 2, septembre 1995. Adresse de la revue : Wichern- Verlag, Bachstr. 1-2, D 10555 Berlin.
Le vendredi 8 décembre 1995, Vitali Savitski, président de la commission de la Douma pour les affaires religieuses (et, comme tel, rapporteur d'un amendement à la loi sur les associations religieuses, voté au printemps dernier) se trouvait à Saint-Petersbourg. Il participait à un séminaire de l'association de défense des familles. Alors qu'il se rendait du studio de télévision à son hôtel, il a été tué dans un accident de voiture fort étrange. Les responsables n'ont pas été retrouvés. Son assistant a été grièvement blessé. Vitali Savitski en savait long sur les agissements des " sectes " en Russie, et sur leurs relations avec le pouvoir. L'accident a eu lieu neuf jours avant les élections générales à la Douma.
(1) : " L'Empire Moon ", de J-F- Boyer. La découverte 1986. pages 318, 328, 330-334. En 1986, Moon considérait Gorbatchev comme le mal incarné.
(2) : Il sera difficile aux militaires présents
à cette Conférence et surtout à celle de Séoul
en mars 94 de prétendre qu'ils ne savaient pas qu'il s'agissait
de l'organisation Moon - à moins qu'ils n'aient dormi sereinement
pendant ces présentations. Certes, dans ces cas-là (notamment
en Inde et dans les pays musulmans), les moonistes expurgent les Principes
divins (l'ouvrage de base, la " Bible " mooniste), en supprimant les interprétations
de la Bible : péché et chute d'Ève et d'Adam, rôle
de Satan, échec de Jésus par la faute de Marie, de Jean le
Baptiste et des Juifs, puis échecs des églises chrétiennes,
jusqu'à l'apparition du Messie Moon, qui lui, n'échouera
pas dans l'instauration de son règne universel en sa qualité
de " Seigneur du Second Avènement. " C'est remplacé par des
" mythes " tirés de diverses traditions religieuses. (Unification
News, janvier 1995).
La même appellation trompeuse sert à la secte Moon pour organiser une cérémonie de « bénédiction » de « 3.600.000 » couples (!) le 29 novembre à Washington DC.
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