Quatrième partie :

            L’analyse transactionnelle, théorie et organisation

 

 

 

*      Abréviations :

o       L’ITAA : International Transactional Analysis Association, en français l’Association Internationale d’Analyse Transactionnelle

o       L’IFAT : Institut Français d’Analyse transactionnelle

o       A.T : en Français initiale de l’ Analyse Transactionnelle

o       TA : initiale américaine de Transactional Analysis

 

*      La mort sur la route de l’Analyse Transactionnelle

En 1966, à la suite d’une bonne critique d’un journal, un livre écrit par le psychiatre Eric Berne captiva l’imagination publique. Il portait le curieux nom de, « Games People Play : The Psychology of Human Relationships » (Des jeux et des hommes : la psychologie des relations humaines). Le livre introduisait l’analyse transactionnelle, une théorie systématique de la personnalité et de la communication. Il devint un best-seller très couru et un nécessaire de table de salon. Il inspira une chanson et la création d’un nouveau mot « warm and fuzzy » (chaudoudoux) à la langue anglaise. Il donna au mot « jeu » une nouvelle et quelque peu sinistre signification (et excitante aussi). Il changea le monde !

ü      La personnalité humaine, disait Berne, consiste en trois stades de moi.

Le parent que vous avez eu, l’enfant que vous avez été un jour, et l’adulte. Le parent et l’enfant sont émotionnellement fixés dans le temps, l’adulte est rationnel et sans émotion. Ces stades du moi peuvent être représentés graphiquement comme une pile de trois cercles ; et de fait, c’est le logo (l’emblème) utilisée par l’ITAA (Association Internationale d’Analyse Transactionnelle). Quelque fois ces trois stades du moi sont en conflit. Un dysfonctionnement de la communication apparaît lorsque les transactions entre les gens sont croisées. Et à vrai dire cela est exact. En présumant que nous utilisons ces mots comme des métaphores décrivant la manière dont les gens se comportent lors de situations où un problème relationnel surgit. Les comportements doivent être beaucoup influencés par la dynamique familiale.

Si loin si bien.

ü      Ces transactions croisées forment la base des jeux

que jouent les hommes les uns avec les autres. Pendant que certains jeux sont sans dangers, d’autres sont mortels parce qu’ils développent un scénario de vie, qui se finit par la tragédie d’une manière ou d’une autre. Berne croyait que ces scénarios nous étaient donnés par nos parents à travers une série d’injonctions négatives, et que nous avions incorporées celles-ci dans notre moi parent. Faites ressortir ces injonctions, apprenez l’analyse transactionnelle (AT ou TA), et tout deviendra OK. Je souhaiterais pointer que ces injonctions couvriraient une large variété de problèmes humains, de l’alcoolisme à l’homosexualité (longtemps omise !).

ü      Grâce au succès de son livre la réputation de Berne grandit.

Il ne fallut guère plus de temps pour qu’il ne soit plus considéré comme un franc-tireur. Il devint à contrecœur une star médiatisée. Le nombre de membres s’accru, l’ITAA se développa, ce fut l’inflation. Les instituts se développèrent à travers la région, offrant des « groupes de formation/thérapie ». En d’autres mots, pour un peu vous pouviez faire dune pierre deux coups : membre perfectionné de l’ITAA (praticien clinique et/ou praticien formateur). Cela vous donnait le droit de pratiquer ensemble comme clinicien et de monter votre propre institut d’enseignement de l’Analyse Transactionnelle (AT, TA). En plus vous réalisiez une thérapie pour vous. Tout cela en même temps ! En travaillant sur vos propres problèmes, vous battissiez en même temps votre future carrière.

*      Quelle est donc la validité de cette théorie source de tant d’activités folles ?

Puis les médias fous et à l’affût du profit suivirent le public naissant de l’Analyse Transactionnelle. Berne perdit le contrôle de son mouvement et mourut d’une attaque cardiaque massive à l’âge de 60 ans en Juillet 1970. Quelques mois plus tard un autre livre était publié. C’était celui de Jacqui Schiff « Ils sont devenus mes enfants » (All my Children). Ce livre infâme et fameux est référencé comme étant la bible du Reparentage. Eric Berne ne l’a jamais lu. Ce livre fut adressé à Berne deux semaines après sa mort. L’éditeur lui en demandait une relecture.

Ainsi l’Analyse Transactionnelle devint dogmatique, marquée par une pensée contrainte et restreinte, un langage hermétique avec des phrases habiles. Après 1970, ce fut la dégringolade permanente et ainsi la théorie se sclérosa et devint pathologique, et ne pas être « OK », ne fut plus l’expression simple de se sentir malheureux. Cela devint littéralement PAS OK ! La seule position OK (NT : c'est-à-dire témoignant du bonheur et de la bonne relation avec les autres) était JE SUIS OK et TU ES OK. En fait, à partir de 1975, la langue de l’analyse transactionnelle (TA) se réduit a environ 400 termes et phrases, le plus souvent avec des connotations négatives par exemple la phrase « Tu dois écouter » devint « une opération infernale où le détenu d'un établissement exige le droit de déposer des plaintes qui souvent ne sont pas pertinentes ». (23 )

*     Qui était Eric Berne ?

Berne était un psychiatre né au Canada qui avait servi comme psychiatre dans l’armée durant la deuxième guerre mondiale. Durant cette période pour obtenir quelque droit que ce fut, n’importe où, à proximité des étages supérieurs du monde psychiatrique, une psychanalyse était nécessaire. Berne passa des années en analyse, où il n’obtint rien, et à la fin il fut rejeté en temps que membre par l’Association Américaine de Psychanalyse. Profondément blessé par ce rejet, Eric chercha à quitter l’APA en créant son propre système, qu’il décrivit comme un modèle Ford T, un modèle plus maniable et moins onéreux pour la compréhension des comportements humains (24 ). En 1961, il publia « Analyse Transactionnelle en Psychothérapie ». Quelques personnes furent attirées par la simplicité et la gaîté de son langage familier, et se présentèrent dans ses séminaires de Psychiatrie Sociale du Mardi Soir organisés dans sa maison à San Francisco pour échanger des « idées brillantes » et divertir Eric. Il assembla une petite bande de fidèles, quelques européens, et en 1964 démarra l’ITAA (International Transactional Analysis Association). J’assistais à ces réunions de 1965 à 1969.

*      Alors qu’est-ce qui cloche avec l’analyse transactionnelle?

 

Les états du moi ne sont pas réellement des entités qui ont leurs propres existences. Ce sont des métaphores. Et il n’existe pas une chose telle que l’énergie psychique (voir précédemment). En plus, quoique ayant l’air simple, les états du moi sont en fait très compliqués. L’Analyse Transactionnelle enseigne que chaque état du moi contient son propre jeu de stade du moi. En plus, le stade de moi parent est divisé en deux parties « le parent nourricier » (bon) et « le parent critique » (mauvais). Les états du moi enfant sont de même aussi divisé en deux parties « l’enfant naturel » (bon) et « l’enfant adapté » (mauvais ou endommagé). Ainsi, une multitude de sous personnalités sont crées, toutes participant au même système énergique. L’énergie reste constante tout le temps, en accord avec l’hypothèse imaginaire de la constance. Cette hypothèse est graphiquement démontrée par Jack Dusay, un autre disciple de Berne, sous la forme d’un histogramme. L’énergie peut être distribuée parmi les stades du moi, mais plus souvent c’est seulement un seul stade du moi à la fois. Parfois il peut suinter vers un autre stade du moi, le contaminant ainsi. Comme nous savons de  fait que le malheur humain et la maladie mentale sont causés par l’intériorisation d’injonctions parentales négatives, pourquoi alors ne pas réaliser une ablation du « parent » parentectomie (NT : jeu de mot pour ressembler à l’appendicectomie, ablation de l’appendice ) ? Cela en dégonflant le stade du moi parent en faisant replier sur elle-même son énergie pour la transférer ensuite dans un enfant plus satisfaisant, qui après est « reparenté ». Cela est-il logique ?

 

Il fut décidé précocement que le vrai problème pathogène était l’entité appelée « la mère sorcière », aidée par la complicité du « père ogre », le père et la mère intériorisés. Pour quelques raisons, ils haïssent tous les deux leurs progénitures. Mais la mère sorcière fut réellement considérée comme la plus mauvaise et dangereuse!

 

La mère sorcière est décrite dans le texte de l’Analyse Transactionnelle (TA), Que dites-vous après avoir dit bonjour :

 

« La mère sorcière peut être décrite comme le démon. Elle est identique au concept original du ça. C’est l’impulsion d’un ça expérimentée comme une voix intérieure, la voix du parent actuel, et plus précisément, le démon dans le parent, l’enfant mauvais, implanté dans l’enfant et activé et amené à la vie comme avec une électrode » (25 )

 

Tant de gens sont malheureux, autodestructeur ou mentalement malade parce qu’ils sont conditionnés et qu’ils n’ont rien à faire contre cela à moins qu’un Analyste Transactionnel formé soit capable d’enlever la formule magique en maîtrisant la mère sorcière. (26 )

 

En fait Léonard Campos, un collègue d’Eric Berne, dit :

 

« Le thérapeute neutralise les injonctions parentales négatives de l’enfant du parent, juste comme si c’était la tâche du docteur sorcier comme dans les temps primitifs ou médiévaux d’écarter des esprits diaboliques ainsi appelés. Une fois libéré du message ensorcelé, le client est libre d’employer sa puissance Adulte dans le futur pour laisser croître sa propre autonomie. » (27 )

 

En fait, le sujet de la sorcellerie infiltra toute la scène de l’Analyse Transactionnelle à San Francisco, et en 1969 Claude Steiner introduit le terme de « Warm et Fuzzy » (Chaud et Doux, chaudoudoux ) dans le langage sous la forme d’un conte merveilleux ( vraisemblablement à l’origine du mal). C’est à propos d’une ville heureuse où les hommes échangeaient des « chaudoudoux » d’où vient cette supplique inépuisable et tout le monde est OK. Puis un jour une affreuse sorcière vola au dessus de la ville. Détestant la vue des hommes heureux, elle défonça l’économie, inondant le marché avec des « froids piquants » et tout le monde devint « NON OK » !  Je crois qu’ils ont éé sauvés par un thérapeute Analyste Transactionnel. (28 )

 

Ainsi tout vient de la sorcière ! Ce fut aussi Jacqui Schiff qui croyait que la schizophrénie venait de la « mère sorcière », les états du moi enfant de la mère, intégrés dans le stade du moi parent que le patient avait incorporé. Celui-ci doit être éloigné en éliminant le parent, et l’adulte en faisant régresser le parent et le faire retourner au stade de bébé. Toutefois depuis, cette entité peut s’être endormie est ressortir dans une colère meurtrière, ces enfants mis en régression doivent être considérés soigneusement. (29 )

 

*     Le meurtre de John Hartwell

 

John Hartwell était un adolescent de 16 ans souffrant d’une schizophrénie paranoïde. Il fut assassiné en 1972 après avoir été soumis au traitement d’un programme innovant, une communauté thérapeutique, qui s’avérait en réalité être une tentative de famille, à Alamo en Californie. La « famille » fut crée et dominée par un travailleur social psychiatrique, Jacqui Schiff, une étudiante d’Eric Berne. Elle se présenta elle-même comme une « faiseuse de miracles » qui pouvait guérir les schizophrènes grâce à l’Analyse Transactionnelle en les faisant régresser au stade d’enfants puis en les « reparentant ». En 1970 elle publia un livre, « Ils sont devenus mes enfants », dans lequel elle décrivait son travail, sa théorie et ses méthodes de traitements. Les parents inquiets de John l’avaient placés dans ce programme comme une alternative à l’hospitalisation et à la prise de médicaments.

 

Mais John n’était pas d’accord. Sa condition empira. Il avait des hallucinations et ne pouvait suivre les instructions. Il ne pouvait ou ne voulait régresser (« cathect child » soit le moi enfant dans lequel Schiff voulait le mettre) et ainsi prendre le biberon de lait, qui était la voie que Schiff pensait être bonne pour les schizophrènes.

 

Quoique n’ayant jamais été violent chez lui, d’après sa mère, il fut attaché à son lit avec des menottes, le 23 Octobre, Carl, un autre patient enleva les menottes et  une bagarre s’ensuivit. Naturellement, John essaya de se défendre seul. Il fut ensuite emmené dans la salle de bains par Aaron Schiff, un patient « reparenté » que Jacqui Schiff avait adopté, et qui était le garçon porte drapeau pour la marque du reparentage Schiffien.  Dans la salle de bains, John fut chahuté, ligoté par les quatre membres, et bloqué dans une baignoire d’eau bouillante, dans laquelle il fut maintenu pendant trente minutes. Aaron retourna dans la salle de bains avec un pichet et lui balança encore plus d’eau bouillante sur ses parties corporelles exposées. John fut enlevé de la baignoire lorsque Carole nota que la peau des mains et des pieds de John étaient épluchée. Il mourut à l’hôpital trois jours après, alors que son corps avait été brûlé au 2ème et 3ème degré à plus de 70%. (30)

Du sang et de la peau furent retirés de la baignoire par une jeune patiente sur l’ordre de Jacqui Schiff. Lorsque la police arriva, la baignoire était propre. (31 )

 

Jacqui affirma qu’il y avait eu un problème avec le réglage de la température de l’eau.

 

Et le résultat au grand jury d’investigation qui suivit, fut que Aaron, son fils adoptif, qui était devenu thérapeute dans l’établissement, plaida la culpabilité pour pouvoir bénéficier d’une peine réduite du fait d’un homicide involontaire. Cette peine fut plus tard réduite à un délit secondaire d’abus sur enfant.

 

Schiff perdit la licence d’exercice lui permettant de diriger l’établissement et le Cathexis ferma.

 

Après cela elle mena les choses en souterrain. Elle reparenta les patients dans des « maisons thérapeutiques » et installa le Cathexis Institute à Oakland, en Californie. (32 )

 

Elle n’avait pas de souci à se faire. Elle était toujours un cadre formateur très grandement apprécié de l’ITAA (Association Internationale d’Analyse Transactionnelle), et Aaron était toujours un « praticien clinique » de l’organisation. En 1974, juste deux ans après la mort de John Hartwell, l’ITAA accorda à Jacqui et Aaron Schiff le plus prestigieux de ses prix,  « The Eric Berne Scientific Memorial Award » ( Le prix commémoratif scientifique Eric Berne ). A la suite de la mort du fondateur en 1970, Eric Berne, l’ITAA était à la recherche de nouveaux leaders et d’une nouvelle génération de théoriciens. Schiff a aussi écrit un deuxième livre en 1975, The Cathexis Reader : Transactional Analysis in the Treatment of Psychosis (NT : Le lecteur Cathexis : l’Analyse Transactionnelle dans le Traitement de la Psychose ), qu’elle avait écrit avec Aaron et plusieurs de ses « enfants ».

 

Schiff développa des théories sur la « passivité » et les « méconnaissances » pour expliquer comment les gens n’arrivaient pas à résoudre leurs problèmes. Ses théories et ses méthodes particulières furent incorporées dans le corpus dogmatique de l’Analyse Transactionnelle (TA), et c’est toujours le cas aujourd’hui. Cette philosophie de contrôle coercitif et de traitement de Schiff prit le pouvoir.

 

Les membres de l’ITAA cherchant à progresser dans l’organisation, soit comme praticien clinique soit comme formateur devaient se soumettre à la « thérapie formation » de Jacqui, incluant une régression partielle et un « reparentage ». Cela assurait une obéissance loyale des supporters qui voulaient se référer à elle pour leurs patients. Cela leur permettaient aussi de construire leur carrière sur la base des enseignements de Schiff. L’Analyse Transactionnelle traversa une nouvelle phase ( le langage de Schiff fut ajouté) en même temps qu’apparaissait une fascination morbide pour la pathologie, les modèles et les diagrammes.

 

Schiff ne fut pas la seule influence de l’Analyse Transactionnelle. En 1972, le président de l’ITAA, écrivit un article pour une revue psychiatrique dans lequel il chantait les louanges de Werner Erhart, le créateur de E.S.T (NT : E.S.T est devenue par la suite le forum puis Landmark Education). Plusieurs membres de l’organisation furent trempés dans E.S.T et ses méthodes autoritaires et confrontantes.

 

Comme Foster Cline, Jacqui Schiff, avec son mari Moe, démarra un programme pour la jeunesse. En 1965, naquit le Programme de Réhabilitation pour la Jeunesse à Frederiksburg, Virginie, une communauté thérapeutique dans une maison particulière « pour des adolescents en difficultés ».

 

Un jour, un jeune homme barbu et perturbé vint chez Jacqui, se blottissant sur ces genoux en essayant de lui téter le sein. C’est ainsi que démarra l’histoire. Jacqui décrivit l’incident dans « Ils sont devenus mes enfants ». Elle dit, « Son visage était clairement celui d’un bébé d’environ neuf mois, un nourrisson allaité ». Apparemment il s’agissait d’une régression spontanée. Ce jeune homme s’appelait Dennis, adopté et renommé Aaron par Jacqui Schiff, la personne responsable de la mort de John Hartwell.

 

Après sa famille s’agrandit, et de plus en plus de jeunes adultes lui furent adressés pour être « reparentés » selon cette méthode. Tous ses patients étaient désormais étiquetés schizophrènes ou hébéphrènes, et aussi comme des meurtriers potentiels, au regard de leurs diagnostics originels.  Les techniques de Régressions furent alors incorporées dans le programme. Elle considérait ces jeunes adultes comme ses « propres bébés », nécessitant uniquement l’apprentissage et l’utilisation de « la langue de Schiff » et devant s’adresser à elle comme à leur mère. Les contacts avec les parents biologiques étaient strictement interdits, parce qu’ils étaient la cause du trouble.

 

Elle devint célèbre, faisant la tournée de la région avec sa cour d’enfants « reparentés », certains étant encore des « bébés ». Elle apparue à la Télévision et le New York Times lui consacra un article. Elle fut présentée comme une héroïne, prenant en charge chez elle des patients fort dangereux et abîmés et les traitant avec sa « belle gentillesse ». Rien ne pouvait être aussi éloigné de la vérité ! Elle se débrouilla pour obtenir l’aide passive d’Eric Berne. Ce dernier était à ce moment là en piteux état et préoccupé par des problèmes de familles. En 1969, il la présenta à ses collaborateurs lors de son séminaire du Mardi.

 

La même année le Bulletin d’Analyse Transactionnelle débuta une série d’articles intitulés « Reparentage des Schizophrènes » avec une introduction favorable d’Eric Berne, dont l’attitude fut étrange, comme le procédé évoqué. Il marche, écrit-il ! Il ne connaissait rien à propos de la violence des pratiques de Schiff et croyait que les soins apportaient des « pensées positives » ou de la belle gentillesse !

 

A ce moment peu de choses étaient connues sur la schizophrénie et son traitement. La méthode traditionnelle de traitement était de donner de la sécurité, du confort et une occupation sérieuse dans un asile, ou un service hospitalier, avec tous les médicaments qui étaient disponibles à cette période.

 

Inutile de dire que la communauté des psychanalystes spéculaient à propos de l’étiologie de la maladie. Depuis Bowlby, Spitz et Harlow avaient démontré l’importance du lien maternel. Il était suggéré puis présumé que la schizophrénie était le résultat de soins maternels défectueux. La « mère réfrigérante » fut identifiée comme étant la source du problème.

 

  *   John Rosen,

 

Un Freudien protégé de Paul Federn, l’analyste formateur leader de cette époque, affirmait que les schizophrènes n’avaient pas été aimés dans leurs enfances et pensait résoudre leurs psychoses en orientant le Ca vers l’unique langage qu’il pouvait comprendre, grâce à une méthode qu’il appela l’analyse directe. Celle-ci impliquait la « régression » du patient en lui hurlant des insultes et en le terrifiant. Le patient était parfois attaché au sol et Rosen hurlait, «  Je peux te castrer ! Je peux te tuer ! Je peux faire ce que je veux de toi, mais je ne le ferais pas. » (34) Rosen était hautement estimé par la communauté psychanalyste et en 1971 fut honoré par l’Académie Américaine des « Psychothérapeutes » comme étant « l’homme de l’année ». Cependant, en 1983 il perdit sa licence, ayant été reconnu coupable d’actes criminels envers des patients et d’inconduites médicales grossières. Etant parti, on s’aperçut que la majorité de ses patients n’avaient jamais été schizophrène initialement.

 

*     Marguerite Sechehaya,

 

Une psychanalyste suisse, pratiqua une gentille méthode. Elle traitait une fille schizophrène pendant plusieurs années dans sa maison, pratiquant la réalisation symbolique. Elle traitait la patiente comme un bébé et la nourrissait avec des bouts de pommes, qui symbolisaient le lait du sein. Ronald Laing, un analyste anglais franc-tireur, affirmait avoir observé une régression totale et spontanée.

 

Ainsi arriva Jacqui Schiff, qui affirmait elle aussi qu’elle pouvait faire revenir ses patients à leurs stades de bébés.

 

*     Mais que s’est-il réellement passé à Fredericksburg ?

 

Rien de bon. En 1971, l’établissement fut fermé. Un patient accusa Jacqui Schiff de coups et blessures, disant qu’il avait été salement battue jusqu’au sang, ligotée et bâillonnée sur son lit. Au cours de l’enquête qui suivit, Marian Hallet, une ancienne patiente, décrivit l’atmosphère de terreur où le pêché capital était d’oublier d’appeler Schiff « Mom ». Pour cela, les patients pouvaient s’attendre à un sévère passage à tabac. Elle dit qu’un patient fut forcé à avaler un liquide détergeant chaque fois qu’il faisait allusion à ses parents naturels. Elle dit qu’elle avait vu une fois Schiff allaiter un patient mâle et qu’elle s’était vue elle aussi offrir les seins de Jacqui avec la mise en garde de ne pas être déçue si Mom n’arrivait pas à fournir du lait.

Elle dit aussi que Schiff avait promis de ne pas la tuer,…seulement si cela était nécessaire ! (35)

 

Le juge municipal qui accusa Schiff et son fils reparenté et adopté Eric pour coups et blessures fut stoppé dans son élan, mais l’établissement des Schiff ferma. Jacqui s’enfuie, emmenant une partie de sa famille et laissant l’autre derrière elle. Après s’être vue refusée la permission d’opérer en Ohio, elle débarqua en Californie. Initialement il lui fut accordé une salle à l’hôpital Gladman à Oakland, un hôpital psychiatrique traditionnel, grâce à ses anciennes relations avec Eric Berne. Après six mois, ayant crée le chaos dans cet hôpital pourtant bien organisé, elle s’installa dans une maison résidentielle à Alamo. Quelques mois plus tard John Hartwell était assassiné.

 

Mitch Rouzie, qui était l’un de ses patients à cette période, rapporta :

 

« Comme patient du Cathexis Institute, je fut soumis à des régimes de vingt quatre heures de confrontations qui s’éternisèrent durant plusieurs mois. L’objectif hypothétique était de changer le comportement passif en un comportement actif (la passivité était devenue le péché capital- échec de la résolution du problème et chez une personne épuisée était interprétée comme une résistance qui devait être vaincue). Les conséquences du comportement passif incluaient de subir des injures quotidiennes et de rester au coin durant de longues périodes. Il y avait aussi des corrections et des fessées. Je témoignais de cela et recevais étrangement des fessées officielles, certaines avec une cravache, un fouet, ou une pagaie sur nos peaux dénudées. J’avais mal, j’étais engourdi et bien décidé à me soumettre à toutes les choses que Schiff attendait de moi. Comme un membre du personnel du Cathexis j’avais la permission et j’étais encouragé et engagé dans tout ce qui concernait l’intérêt supérieur. »   (36)

 

Marian Hallet, qui était là aussi à cette période, mais qui réussi à s’échapper grâce à l’aide de la police de Fredericksburg, dit qu’elle fut battue et insultée. Une fois, lorsque Jacqui était ivre, c’était une solide buveuse, Jacqui lui offrit ses seins pour téter. Elle prit conscience une première fois qu’un patient en régression, Danny C, essaya de s’enfuir. Jacqui le fit ligoter au pied de la table à café et dut rester sous la table durant une semaine. Lorsqu’il essayait de sortir elle avait la délicatesse de lui filer des coups de pieds. Une corde fut ensuite attachée à sa taille et Aaron et les autres « Grands Garçons » le traînait autour de la pièce comme une vache encordée.

 

Marian dit qu’elle simulait la régression pour éviter les punitions. Marian est certaine que les autres enfants étaient aussi mis dans le même choix, et pour la même raison. Elle a écrit son histoire. Dans une lettre adressée à l’ITAA elle affirma : Jacqui exigeait un contact oculaire renforcé à chaque fois qu’elle en décidait ainsi et n’importe quel enfant qui ne répondait pas à ce contact oculaire direct était frappé.

 

Finalement, voici comment en quelques passages brefs de « Ils sont devenus mes enfants », est décrit cela sur la jaquette du livre : « l’histoire d’enfants malades ayant été guéris. C’est l’histoire de comment une forme « remarquable » de thérapie fut découverte et comme cette thérapie marche. C’est l’histoire de l’amour et du courage ayant beaucoup d’implications pour l’éducation d’un enfant normal aussi bien que pour les soins de la maladie mentale. » (NT : la version  française est légèrement différente)

 

«  C’est comment elle soigna les peurs de castration de Aaron.

Dennis, maintenant légalement adopté par Jacqui et Moe et renommé Aaron, fut mis tout nu.

« Dénudé, Aaron fut solidement attaché  sur la chaise de contention. Je m’approchai de lui avec un grand couteau de chasse. J’étais sûre qu’il croyait que j’allais à coups sur le castrer. Peut-être souhaitait-il être réellement castré ?

« Puis je posais le couteau sur ses organes génitaux dénudés. Aaron pâlit.

« Qu’est-ce que je  vais faire ? Lui demandai-je. Dois-je commencer à couper et ainsi tu ne seras plus un homme ?

« Non, non, s’il te plait ! » soupira-t-il. Je veux continuer à être un homme !

«  Je ne te crois pas. Dis-je. Je pressais légèrement avec le couteau, et il perdit le contrôle de lui même. Il commença à lutter et à hurler.

« Détaché, sain et sauf, le couteau rangé, comme je l’embrassais Aaron se blotti tout tremblant dans mes bras. »   (37)

 

Il est fou d’imaginer que seulement quelques personnes aient à ce moment là pris la dimension de la violence de l’obscénité de ce livre épouvantable (couramment recommandé par ATTACH) (NT : et couramment recommandé par l’Institut Français d’Analyse Transactionnelle. Le Cathexis Institute est également recommandé par Madame Anne-Marie Guicquéro et Christine de Saint-Pierre. Origine et historique de l’Analyse Transactionnelle. Annuaire des psychothérapeutes. Editions du Réel 2004. Pages 32 à 36 ce texte est reproduit sur le site de l’institut français d’analyse transactionnelle)

Mais ensuite Jacqui avait porté le diagnostic d’hébéphrène à tous ces patients «  l’Hébéphrénie était devenue le plus régressif de tous les schizophrènes- et le plus dangereux. » (38) Les hébéphrènes peuvent être séducteurs et charmants, mais ils sont véritablement dangereux. Ce sont des tueurs potentiels  (L’ombre de Candace et du RAD !)

 

Qu’arriva-t-il aux trente gamins qui constituèrent la famille Schiff, à qui il fut ordonné de considérer les autres patients comme leurs frères et sœurs ? Nous savons déjà que l’un fut tué. En plus il y eut au moins quatre suicides. (39) Quatre, incluant Shea Schiff, Aaron Schiff, et Eric Sigmund Schiff, tous membres de l’ITAA, occupent une haute fonction comme membre formateur. Deux qui survécurent, restèrent frères de ces instants, les autres ont disparus, et depuis Jacqui qui n’avait gardé aucune trace d’eux pouvait si elle le voulait expulser un patient sans explications à n’importe qu’elle autre agence.

Marian Halett, qui a passé plusieurs mois dans l’établissement, avant de s’échapper, contacta l’ITAA et l’a supplia de l’aider et de faire arrêter les abus. Elle fut adressée à un membre formateur qui lui expliqua qu’elle était une sale gosse. Non l’ITAA ne pouvait pas aider Marian, parce que Marian mentait !

 

Erro Kerss, qui fut pris en charge par Jacqui en 1968, s’était échappé en 1972, juste avant la mort de John Hartwell. Il appela l’ITAA pour obtenir de l’aide. Il fut adressé à un psychiatre mâle, lui aussi un membre formateur, qui lui demanda d’arrêter de jouer au jeu « C’est affreux » et de bien vouloir brancher son parent nourricier. Mais de toute façon Erro avait ses bordereaux de prise en charge du système d’aide médicale gratuite. Ainsi l’état voulait être bien sur de payer la « thérapie » de Erro.

(NT :C’est grâce à ce système de prise en charge médicale par les systèmes de sécurité sociale que les organismes de « thérapies » sont rémunérés pour leur prise en charge de patient présentant une maladie mentale.

 Le « jeu » C’est affreux est un classique de la pensée paralogique et perverse des analystes transactionnels, Jacqui Schiff dans « Ils sont devenus mes enfants », page 37, le consacre comme traitement des schizophrènes)

 

Cependant, en 1978 le conseil d’administration de l’ITAA institua une enquête sur les activités de Jacqui Schiff (NT : soit 7 ans après les premiers appels à l’aide des échappés de la « maison de l’horreur »). Une patiente fut entendue par le Comité Ethique. (40) (Il m’a été dit que le patient par la suite s’était suicidé. C’est probablement la patiente qui fut forcée de nettoyer la baignoire après la torture de John Hartwell. )

 

Bien que les investigations de l’ITAA révèlent de multiples témoignages d’atroces sévices, et bien que la majorité des enquêteurs du comité veuille censurer Jacqui, cette dernière menaça de les attaquer en justice. Ainsi, il lui fut demandé de remettre un manuel complet de ses techniques de « reparentages » pour obtenir l’approbation des pairs. Son refus de faire cela entraîna de facto son éviction de l’ITAA. Dans le début des années 1980, elle arriva à Bangalore en Inde, laissant la totalité de sa famille en Californie. A Bangalore elle fonda l’Ecole pour la Force de la Spiritualité. Mais les rumeurs de la mort d’un enfant de six ans firent surface, (41), et en 1985 Schiff se retrouva en Angleterre. Puis elle monta une clinique résidentielle de Cathexis à Birmingham, causant la consternation du conseil municipal de Birmingham. (42)

 

Le Cathexis Institute de Oakland continua à travailler sous la surveillance (NT : en anglais Supervision, mode de surveillance des psychothérapies), de son fils adoptif Shea, et de David Kline, un psychiatre qui avait perdu sa licence quelques années avant pour avoir molesté une patiente femelle en régression (NT : nous reprenons les expressions de madame Crossman qui explique l’obscénité de ces drames). Les sévices continuèrent, heureusement ils furent portés à l’attention de l’Association pour la Santé Mentale du Comté d’Alameda. Après cela, Le Cathexis migra vers San Diego et changea de nom.

 

Jacqui se rendit annuellement aux Séminaires d’Eric Berne (NT : dont l’abréviation américaine est EBS), où en 1981 elle justifia de l’utilisation de la violence en affirmant que l’injection d’extraits de sérum de patients schizophrènes à des rats n’entraînait pas de renforcement positif, mais seulement un effet négatif.

Ces prétendues expériences sont en fait totalement fausses (43). Personne d’autre que moi, ayant assisté au séminaire, demanda « De quelles expériences parlez-vous ? » Elle dit qu’elle avait travaillée à Bangalore, en Inde, avec des patients non médicamentés et dit qu’elle espérait gagner le prix Nobel pour isoler le sérum de la catatonie. Son statut d’immigrante était celui d’une missionnaire ! Elle dit qu’elle avait adopté une petite fille indienne lorsque elle était âgée de trois mois et que celle-ci était une hébéphrène meurtrière. (44)

 

En 1995 elle assista à une conférence de l’ITAA à San Francisco. Bien que n’étant pas attendue, elle arriva, et plus de cent personnes lui donnèrent un hommage vibrant. Elle mourut en 2002. Mais son mouvement est toujours en expansion.

 

Après que l’expulsion alléguée de Jacqui Schiff, les affaires continuèrent comme d’habitude. Le nom de « reparenting » fut changé en « Parentage correctif »  (Corrective parenting), dont beaucoup de thérapeutes affirmèrent avoir des ressemblances avec le travail de Jacqui Schiff. Ainsi auraient-il pris leurs distances d’avec leur ancien mentor tout en utilisant ses méthodes ? Cependant une thèse doctorale de Susan Smith, membre praticien clinique de l’ITAA, construite autour d’une étude d’observation ayant interrogée 267 « thérapeutes » connus pour avoir une pratique « régressive », releva que  « 22% donnaient des fessées à leurs patients mis en régression, 82% punissaient leurs clients en les envoyant au coin, et 7% donnaient le sein à leurs clients. » (45)

(NT : les résultats de cette étude sont détaillé dans le livre de Margaret Singer « Crazy Therapies »)

 

L’après Schiff du « reparentage » ne fut pas sans controverse. De 1984 à 1994 quatre procès ont condamnés des adeptes de cette méthode dans la région de Kansas City. En 1988 le « Kansas City Star » publia un long article sur le reparentage son histoire et ses controverses. (46) En 1995 le magazine « Changes » publia un exposé sur le reparentage appelé « Appelle moi Maman » (47). En 1995 le Docteur Margaret Singer consacra à ce sujet un chapitre de son livre « Crazy Therapies » (les thérapies folles). (48) (NT : ce livre n’est disponible pour le moment qu’en anglais, sa lecture est facile, il contient des éléments précieux pour tout professionnel de la médecine de la psychologie ou de l’éducation). En 1999, Andrew Meacham passa en revue le cas de John Hartwell dans son livre « Selling Serenity » (« Vendre la sérénité »). (49). En 2000 le « Chicago Reader » sous la plume de Tori Marlin publia un long article sur Schiff et ses méthodes. Il s’intitulait « A most dangerous method » (Une très dangereuse méthode) (50). De tout cela l’ITAA fit très peu de cas. J’ai écrit de nombreuses lettres, mais obtenues peu de réponses. Cependant, en 1994 Alan Jacobs, un haut membre de l’organisation, qui avait de fait reçu une partie de sa formation de Schiff, obtint l’autorisation de publier un article dans la revue de publication de l’ITAA le « Transactional Analysis Journal ». Son excellent et hautement critique article analysa les méthodes et théories de Schiff avec les 8 critères de Robert J Lifton qui servent à évaluer le totalitarisme idéologique et le lavage de cerveau. Jacobs conclut que « la théorie du reparentage Schiffien, et en particulier les concepts de passivité et de confrontation, sont des exemples qui montrent comment des théories deviennent des idéologies ensuite utilisées pour soutenir et favoriser le totalitarisme, grâce à la réforme de la pensée, le mésusage et l’abus de pouvoir. » (51) Mais cet article reçu peu d’attention et même une certaine hostilité. En 1999, l’ITAA aborda la totalité du problème du reparentage au cours d’une édition complète du « Journal », avec des articles à propos d’un couple de gosses reparentés heureux, et quelques suggestions sur la possibilité de sadisme survenant au cours d’une situation contre- transférentielle. Le message était clair. Des erreurs ont été faites, mais nous ne faisons plus cela ! Nous exprimons du regret pour le mal causé à l’organisation. (52)

 

Mais pas un mot d’excuses pour les victimes !

 

Durant la fin des années 1980, un ancien prêtre charismatique, John Bradshaw, en profita pour capitaliser le concept de Berne sur le stade du moi enfant pour créer l’Enfant Intérieur Blessé (NT : En France beaucoup de leaders de l’analyse transactionnelle utilise ce concept). Il prêcha que  c’était la cause principale de l’addiction ou d’un comportement addictif, couvrant ainsi une large variété d’insatisfactions humaines. En 1990, il publia « Retour à la maison : Régénérer et changer votre Enfant Intérieur », et donna  des conférences sur PBS, voyagea dans le pays, et anima des ateliers. En 1992 dans l’un des ateliers dans une plantation de Cocotier, en Floride, il énonça « Comme nous commençons un nouveau voyage, c’est un voyage de reparentage. Jacqui Schiff nous donna une très célèbre forme de reparentage, où les enfants vécurent réellement avec elle pendant des années. » Cependant il conclut que son propre modèle de reparentage était différent, il est le reparentage de son propre enfant intérieur. Il commanda alors à l’assistance de visualiser la descente de leur mère dans la tombe. (53)

 

Dans « Healing the Shame That Bind You» (Guérir la Honte qui vous ligote), Bradshaw écrit : «  La formation de E.S.T (NT : connue sous le nom du Forum ou de Landmark Education) confronte les actes des personnes à leur histoire mélodramatique. » Ce livre recommande aussi le travail de Pam Levin, une infirmière formée par Jacqui Schiff et qui pratique une régression un peu plus douce. Bradshaw recommande également le livre « The Courage to Heal » (Le courage de Guérir). (54 ) Ce livre est le cahier de formation recommandé par les « thérapeutes » traitant des victimes ayant retrouvées la mémoire d’abus sexuel qui deviennent souvent des fausses mémoires  d’abus sexuel plantées personnellement par le thérapeute. Ces deux livres montre la connexion entre deux « thérapies » construites sur du sable. Une mauvaise théorie en entraînant une autre dans ce monde nébuleux des pseudosciences.

 

 

*      Références

 

23. June Ellis, TA TALK: Terms and References in Transactional Analysis, 1975. Mots et références en analyse transactionnelle.

24. Elizabeth and Henry Jorgenson, Eric Berne: Master Gamesman, (le maître des jeux) Grove Press, 1984.

25. Eric Berne, What Do You Say After You Say Hello? 1972, p. 135. This book is a posthumous compilation of Berne's papers edited by Claude Steiner. Ce livre est une compilation posthume des articles d’Eric Berne édité par Claude Steiner.

26. Patricia Crossman, "Permission and Protection," TA Bulletin, 1966. Yes, I wrote this, and received the Eric Berne Memorial Scientific Award for it in 1976. After all, this concept is essential for reparenting. However, I later realized that TA was a house built on sand and returned the award in 1979. “Permission et Protection”. Oui j’ai écrit cet article, et reçue le prix scientifique commémoratif Eric Berne pour celui-ci en 1976.Après tout, le concept est essentiel pour le reparentage. Cependant, j’ai réalisé tardivement que l’Analyse Transactionnelle était une maison construite sur du sable et j’ai retourné ce prix en 1979.

27. Leonard Campos, "The Transactional Analysis of Witch Messages," Transactional Analysis Bulletin, 1976, p. 108-112. This paper was read at the ITAA Annual Meeting, Monterey 1969. “Les messages ensorcelés de l’Analyse Transactionnelle », papier écrit dans le bulletin annuel des rencontres de l’ITAA à Monterey en 1969.

28. Claude Steiner, "A Fairly Tale," (Un conte merveilleux) Transactional Analysis Bulletin, 1976, pp. 125-127.

29. See Jacqui Schiff, op. cit.

30. Andrew Meacham, Selling Serenity: Life Among the Recovery Stars, 1999, pp. 331-353

31. Personal communication from Alan Jacobs, critic of reparenting, who was on the Board of Trustees of the ITAA when Jacqui Schiff was finally investigated in 1978 for patient abuse. (Communication personnelle de Alan Jacobs, critique du reparentage, qui était membre du comité directeur de l’ITAA quand l’investigation à propos de Jacqui Schiff eut finalement lieu en 1978 après les abus sur enfants.)

32. Tori Marlin, “Une très dangereuse méthode” "A Most Dangerous Method," Chicago Reader, August 11, 2000.

33. Tori Marlin, op. cit.

34. Margaret Thaler Singer and Janja Lalich,  “Les Thérapies folles. Qui sont-elles? Sont-elles efficaces ? » Crazy Therapies: What Are They? Do They Work? 1996, pp. 23-45

35. Tori Marlin, op. cit.

36. Mitch Rouzie, “Lettre à l’éditeur” "Letter to the Editor," Transactional Analysis Journal, April 1999, pp. 158-160.

37. Jacqui Schiff, “Ils sont devenus mes enfants “All My Children, 1970, pp. 218-221.

38. Jacqui Schiff, et al, Cathexis Reader: Transactional Analysis in the treatment of Psychosis, 1975, pp. 76-79. (Le lecteur Cathexis: L’analyse transactionnelle dans le traitement de la psychose.

39. Mitch Rouzie, Personal communication, 1999.

40. Tori Marlin, op. cit.

41. Tianne Steckle, former staff member at Cathexis Institute of Oakland, personal communication, 1983

42. Robin Jones, "The Strange Babies of Small Heath: Women Told to Crawl and Wear Nappies," Birmingham Evening Mail, August 15 1991. See also Tori Marlin, op. cit.

43. Jacqui Schiff, et al, A Program for Schizophrenia: a Biological and Psychological Paper, 1990, p. 33; M. P. Bishop, "Effects of Plasma from Schizophrenic Subjects upon Learning and Retention in the Rat," Serological Fractions in Schizophrenia, 1963, R.G. Heath, ed.
Schiff affirma que l’article de Bishop démontrait que le sang de patients schizophréniques injectés à des rats, inhibé leur apprentissage mais pas leur incapacité à apprendre. Contrairement aux affirmations de Schiff, Bishop trouva que le « choc utilisé dans l’étude était également stressante pour tous les animaux (un groupe contrôle et deux groupes expérimentaux), comme cela était mesuré par le taux de défécation, » mais que « l’échantillon de schizophrène montra un taux extrêmement faible d’apprentissage ». (pp. 86, 82). De plus, l’expérience de Bishop était conçue pour savoir si des agents toxiques étaient associés avec la schizophrénie et pourraient inhiber l’apprentissage chez les rats de laboratoires. L’article n’étudiait pas le traitement humain et/ou la psychothérapie.

44. Jacqui Schiff, "New Discoveries in the Treatment of Schizophrenia," Bulletin of the Eric Berne Seminar, April 20, 1981  Nouvelles découvertes dans le traitement de la schizophrénie.

45. Susan Smith, Regressive Work: Definition, Description and Clinical Application, Doctoral Dissertation, Sierra University, 1987. Travail de régression: Définition, Description et application clinique, Thèse doctorale.

46. Tom Jack man, "History of Reparenting Marked by Controversy and Dissention" Kansas City Star, October 8, 1988. L’histoire du reparentage marquée par des controverses et des dissensions.

47. Andrew Meacham, "Call Me Mom," Changes Magazine, July 1993.

48. Singer and Lalich, op. cit.

49. Andrew Meacham, 1999, op. cit.

50. Tori Marlin, op. cit.

51. Alan Jacobs, "Theory as Ideology: Reparenting and Thought Reform," Transactional Analysis Journal, 24(1), January, 1994, pp. 39-56. Théorie et Idéologie: Reparentage et réforme de la pensée

52. Transactional Analysis Journal, 29(2), April 1999.

53. Pour plus d’informations, regardez Andrew Meacham, Selling Serenity: Life Among the Recovery Stars, 1999. Je recommande de lire ce livre de couverture à couverture!

54. E. Bass and L. Davis, The Courage to Heal: A Guide for Women Survivors of Child Sexual Abuse, 1988. “Le courage de guérir: Un guide pour les femme ayant survécue à des abus sexuels sur enfants.

Les autres parties :

Introduction

L'Etiologie d'une épidémie sociale par Patricia Crossman LCSW

 

 

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