Patricia
Crossman. LCSW.
L'Etiologie d'une épidémie sociale par Patricia Crossman LCSW
Note du traducteur : Dans un souci de clarté
pour cette traduction nous conserverons les initiales AT pour désigner l’Attachment
Therapy et TA pour la Transactional Analysis (Analyse Transactionnelle en
Français)
Abréviations :
o AAPPPH : Association Américaine de la santé et psychologie pré et périnatale
o RAD : Désordre Affectif Réactionnel
o ATTACh : Association pour le traitement et la formation à l’attachement affectif des enfants
o AACWA: Adoption Assistance and Child Welfare Act of 1980. Loi de 1980 sur l’Assistance pour l’Adoption et le bien-être des enfants.
o
Oppositional Defiant Disorder :
Trouble de la défiance et de l’opposition
Mots clefs :
Analyse transactionnelle, Attachement therapy, Holding
therapy, RAD, Rebirth, Rebirthing, Reparenting, Corrective Parenting, Schiff,
Cathexis, Regression Therapy, Thérapie de la régression, traumatisme de la
naissance
Première
partie :
La mort de Candace Newmaker
Les théories de prise en charges médicales et psychiatriques
fondées sur l’ignorance ou les pseudosciences peuvent être dangereuses, même
entre les mains de gens animés de bonnes intentions.
L’ignorance
est pardonnable. Mais parfois, chez certaines personnalités et à certains
moments, l’ignorance est accompagnée d’une arrogance terrible, et même de
charisme, qui tolère et justifie la cruauté comme méthode pour obtenir les
résultats recherchés, en l'occurrence, la prise de contrôle.
C’est à mon avis le cas de Connell Watkins, maintenant
emprisonnée pour le meurtre d’une petite fille de 10 ans (Candace Newmaker), et
qui n’a manifesté aucun remords, et qui est même fière de son travail. C’est
aussi le cas de Jacqui Schiff, qui créa une nouvelle « thérapie »
nommée « reparenting » fondée sur la théorie défectueuse de l’analyse
transactionnelle. Dans la thérapie des Schiff, le patient est
« régressé » à un stade psychologique que le « thérapeute »
suppose être celui d’un petit enfant, puis torturé. Je me propose d’examiner
ces travaux, théories et ces deux personnalités, les structures de ces idées erronées
qui fondent ces techniques, et finalement les conditions sociales qui rendent le
public vulnérable aux charlatans.
Attachment thérapie (AT) :
La dernière décennie a vue une augmentation rapide du nombre
d’enfants victimes de maltraitance, provoquant plusieurs décès. Ces
maltraitances furent occasionnée par des séances de pseudothérapie appelée attachment therapy, généralement effectués
par des pseudothérapeutes ne possédant pas de licence d’exercice ou ayant vu
leur licence retirée.
L’AT est un mouvement souterrain aux multiples facettes qui
se propose de « traiter » les enfants (souvent adoptés ou en famille d’accueil)
ayant des problèmes de disciplines. Ces enfants sont diagnostiqués comme
souffrant d’un « Reactive attachment disorder » (RAD, Désordre
Affectif Réactionnel) impossibilité de s'attacher à celui qui l'élève, en
raison d'un traumatisme ancien.
La seule guérison (d’après l’AT) est de
« reparenter » les enfants, pour obtenir ainsi l’attachement désiré
et une obéissance totale de l’enfant. Les méthodes de « reparentage »
incluent un contact visuel sur ordre, une contention physique, des punitions
avec coups et terreurs, et l’induction d’une régression.
L’AT a explosé sur la scène publique en 2000 avec la mort de
Candace Newmaker, une petite fille âgée de 10 ans. Au Colorado, Candace a
suffoqué après une brutale séance de 70 minutes d’un psychodrame dit de
renaissance ( rebirthing ) enregistré
en vidéo, qui devait conduire cette petite fille a être plus satisfaite de sa
mère adoptive.
Candace Tiara Elmore est
née en Caroline du Nord. Elle fut retirée par les services sociaux à sa famille
de naissance, avec deux autres de ses frères et sœurs. Cette famille pauvre
et désorganisée ne semblait pas la priver d’affection. Finalement, elle fut
adoptée par une opulente femme célibataire, Jeane Newmaker, infirmière pédiatrique.
Bien que décrite par ses instituteurs et ses camarades de classes comme étant
affectueuse, sensible et sérieuse , Candace ne put ou ne voulut pas s’attacher
à sa mère adoptive, qui voulait apparemment plus que ce Candace pouvait lui
donner. Candace avait sa propre histoire. A aucun moment durant l’année, Jeane
n’a cherché une aide pour Candace, et personne n’a envisagé que peut-être
sa mère adoptive devait prendre conseil sur ses propres attentes irréalistes.
Jeane affirma que Candace avait un sérieux problème de comportement à la maison,
même si son comportement scolaire était bon.
Après avoir montré l’enfant
à bon nombre de médecins durant quatre ans, Jeane a entendu parler du
diagnostic de RAD par un travailleur social, travaillant probablement dans la
même agence que celle qui avait placé Candace et ses frères et sœurs. Elle
suggéra à Jeane de participer à un atelier d’AT. Là Jeane en appris plus sur
l’AT et fut dirigée sur le site internet de ATTACh (Association de traitement
et de formation à l’attachement affectif des enfants) l’organisation majeure
représentant la communauté des AT. Elle participa à une conférence d’ATTACh en
Virginie où elle rencontra Bill Globe, une personnalité importante du monde AT.
Convaincue que la
description de Globe des désordres de l’attachement affectif correspondait au
cas de Candace, Jeane approcha Bill Globe pour obtenir son aide. Il lui donna
une copie de la liste du RAD, un questionnaire de 30 items préparé par un
membre de son équipe d’Evergreen (ACE) au Colorado.
Voici quelques questions de
cette liste, dénommée RADQ (« Randolph Attachment Disorder
Questionnaire ») auquel Jeane a répondu par « jamais »,
« modéré » ou « sévère ».
1-
Superficiellement engageant ou charmant
2-
Manquant de contact visuel ou de relations parentales
3-
Affection indifférenciée pour les étrangers
4-
Sans attirance pour les relations affectives parentales (Candace
ne pouvait donner les câlins que Jeane demandait)
5-
Destructrice pour elle, les autres ou les objets
6-
Cruauté envers les animaux (le poisson rouge de Candace était
mort, et manifestement elle en a endossée la responsabilité, car le poisson
rouge n’était pas mort naturellement)
7-
Mensonges en dépit des évidences
8-
Vols
9-
Pas de contrôle de l’impulsivité (Candace était hyperactive)
10-
Régulièrement en retard à l’école
11-
Difficultés à établir des relations de cause à effet
12-
Manque de conscience
13-
Relations appauvries avec ses proches
14-
Fascination par le feu
15-
Fascination pour le sang et l’horreur
16-
Questions irrationnelles répétées
17-
Demandes inappropriées, avec obstination
18-
Construction anormale du discours
(Ce questionnaire a
maintenant été modifié par la communauté ACE, depuis que Randolph a perdu sa
licence de psychothérapeute en Californie pour avoir encouragé un client à
commettre une faute de non-assistance.)
Jeane remplit le
questionnaire plus tard et le faxa à Globe. Avec le questionnaire, Globe
diagnostiqua Candace, sans l’avoir vue, comme présentant un cas sévère de RAD.
Il adressa Candace au mieux connu des thérapeutes AT, Connel Watkins, pour une
intense thérapie AT. Le prix : 7 000 dollars. Le temps : 2 semaines.
Le lieu : Evergreen, Colorado. Le coût : La vie d’un enfant.
Après l’arrivée à Evergreen
pour les deux semaines intensives, venue de sa Caroline du Nord, Candace fut
hébergée dans une famille d’accueil thérapeutique, conçue par Brita St Clair,
et son compagnon Jack Mc Daniel qui l’assistait dans la phase
« intensive ».
« L’intensive »
consistait en une journée de thérapie de contention (réduction d’une crise
de colère), « assise de force » durant de longues périodes d’immobilité,
un entraînement à l’obéissance, et plus. A à un moment, Jeane, une femme large
et grosse, se coucha sur le corps de Candace pour une heure et quarante cinq
minutes, rossant son visage, l’agrippant et lui secouant la tête puis la menaçant
d’abandon. Dans une autre session, les cheveux de Candace furent coupés court,
et elle fut menacée d’un rasoir et de tatouages si elle ne promettait pas
plus d’affection.
La méthode « intensive »
était bien en place chez Connel Watkins. La totalité de la procédure fut enregistrée
sur vidéo. Le matin du psychodrame de la « re-naissance », Candace
se plaignit de ne pas avoir bien dormi et d’avoir fait un mauvais rêve où
elle était assassinée. Elle fut assurée que cela n’arriverait pas. Ainsi,
elle demanda, si elle aurait assez d’air pour respirer ? Elle en fut
assurée, « Oui ». Elle fut mise en position fœtale emballée fermement
dans une couverture de flanelle jusqu’à la tête (sécurisée par un nœud desserré),
symbolisant ainsi le ventre d’une mère. Quatre grands coussins et neuf oreillers
furent placés autour d’elle pendant que deux « thérapeutes » et
deux assistants se mettaient à califourchon sur elle, soit une combinaison
de 670 livres, soit environ 300 kg en tout pesant sur un enfant de 31 kg.
Candace était censée sortir tête la première de ses draps. Elle ne le put,
et une grande déchirure sur le drap près de ses pieds témoigna de sa
lutte frénétique. Sa demande d’informations, ses cris à l’aide et au secours,
tant elle étouffait, furent considérés comme une crise de colère (faisant
partie de la
Il lui fut répondu :
« Avance et crève ». Et quand l’enfant demanda, « Crever, pour
aller au paradis ? » La réponse fut « Oui ». Candace hurla
sa peur. La pression sur son corps était croissante. Candace tenta de marchander
sa sortie. Quand l’enfant dit je veux
sortir pour vomir et déféquer, il lui fut répondu : « t’as qu’à
te faire dessus ».
Pendant ce temps, Jeane
Newmaker s’était accroupie à quelques pas de Candace, lui parlant de temps en
temps de sa « re-naissance ». Pourtant, après 40 minutes, Jeane
devint très fatiguée et demanda à Candace, « Mon amour, veut-tu vraiment
renaître ? », ce à quoi Candace répondit faiblement, mais fermement,
«Non ». Ce fut son dernier mot.
Candace décéda peu après,
étouffant et suffoquant sur son vomi. Jeane, ressentant la dernière réponse de
l’enfant comme un rejet, quitta la pièce en pleurant, pendant que les deux chefs
« thérapeutes » chevauchaient l’enfant agonisant, riant et se moquant
de Candace, bavardant sur son état véritable.
Les participants étaient
tellement pris au piège de leur psychodrame collectif qu’ils ne pouvaient
reconnaître les signes évidents de détresses. Et cela bien que Jeane fut une
infirmière pédiatrique expérimentée !
Au terme du procès, un an
plus tard, les deux chefs « thérapeutes », Connell Watkins et Julie
Ponder furent toutes deux condamné à 16 ans d’emprisonnement, le minimum pour
les mauvais traitements ayant entraînés la mort d’un enfant. Elles ne montrèrent
aucun remord durant le procès. Les assistants non plus qui affirmèrent avoir obéi
aux ordres.
Sa mère non plus ne
manifesta aucun remord. Lorsque le professeur de catéchisme de Candace demanda
à Jeane son soutien pour faire interdire ce « rebirthing », en
l’appelant « la loi Candace » à la mémoire de Candace, celle-ci lui
répondit « Non. Ce serait lui accorder trop d’importance. »
Dans ce contexte d'inhumanité, Candace se distingue par sa sincérité, son
courage et son intégrité. Durant la phase intensive, elle a fait tout ce qu'on
lui demandait ; bien qu'elle n'ait pas abandonné son self-contrôle ou qu'elle
ne se soit pas libérée par abréaction comme ses tortionnaires le voulaient.
Quand Watkins lui a demandé à un moment donné pourquoi elle avait été amenée
à Evergreen, elle répondit simplement "pour être torturée". Quand on
lui demanda pourquoi, elle répondit "parce que vous aimez torturer les
gens". Le professeur de catéchisme la considérait comme un ange avec un
caractère bien à elle. Il lui avait enseigné à être fidèle à elle-même.
Peut-être est-ce cela qui l’avait aidée à supporter son calvaire sans
abandonner et peut-être également ce qui l'a tuée.
Connel Watkins avait
commencé à travailler à Evergreen à la fin des années 1970, sous la supervision
de Foster Cline, un médecin. Elle était « thérapeute » non licenciée
avec un certain niveau dans le travail social. La loi actuelle au Colorado
permet à des « thérapeutes » non licenciés de travailler en
indépendant à condition qu’ils s’inscrivent sur le registre tous les ans et s’acquittent
d’une modeste redevance. Cline était le médecin du Colorado qui a démarré le
mouvement AT et ouvert le centre d’Attachement à Evergreen (ACE), au milieu des
années 1970, et il se prétendait être le père de l’AT. Parmi les
« thérapeutes » ACE, Connel Watkins,
devenue directrice, était
universellement admirée pour ses manières rudes et dures.
La communauté d’Evergreen
s’agrandit et prospéra, suite à l’afflux d’orphelins adoptés de Russie et de
Roumanie durant les années 80 et 90. Le mouvement prit une grande ampleur après
l’inclusion dans le DSMIV (le manuel de diagnostic des troubles mentaux de
l’association américaine de diagnostic), d’un nouveau trouble psychique de
l’enfant, le Désordre Affectif Réactionnel (Reactive
Attachment Disorder (RAD)). Pendant qu’Evergreen restait le centre de
référence mondiale d’AT en pleine expansion, d’autres centres de thérapies de
l’attachement s’installèrent dans le pays, où des « thérapeutes »
ayant perdus leurs licences trouvaient parfois temporairement refuge.
En 1996, il y eut pourtant
un incident sur la route des AT, et Watkins eu quelques ennuis. Cline du payer
pour une infraction aux règles professionnelles relatées dans sa supervision de
Watkins et d’un de ses collègues qui avait réalisé une réduction de colère sur
un enfant de 11 ans avec une méthode appelée « le processus Z ». Le
garçon méchamment meurtri s’était enfui et avait appelé la police. La séance
ayant été enregistrée en vidéo, ce fut sur cette preuve que les inspecteurs
médicaux du conseil de l’état du Colorado décidèrent de sanctionner. Cline
rendit sa licence et quitta l’état plutôt que d’accepter de ne plus jamais
traiter ou superviser des personnes utilisant des stimulations physiques
ignobles ou des injures.
Watkins changea d’enseigne
et devint Connel Watkins et Associés, et dans sa propre maison elle continua à utiliser « le processus
Z, de réduction de colère. Le « processus Z » avait été imaginé par
Robert Zaslow, un psychologue de l’établissement d’Etat à San José, qui
rencontra Cline en 1972 et fut le « parrain » de la thérapie de
l’attachement. L’un des associés de Watkins était Neil Feinberg, LCSW (Licencié
en travail social), qui est resté à l’état major d’ACE. Elle utilisait son
numéro de licence pour facturer les compagnies d’assurances.
En 1999, Connel fut rejointe
par Julie Ponder, qui venait d’obtenir sa licence de thérapeute de
mariage et de famille (MFT), et qui était mariée à un conseiller matrimonial
de Californie. Ponder déclara être une « art thérapeute », et qui
à l’exception des adolescents en difficultés, avait une expérience thérapeutique
faible. Mais elle avait, ou plus exactement au procès elle dit avoir, vécu
des « rebirths » à quatre reprises, qu’elle trouva merveilleux !
Elle a dû partager ses expériences avec Watkins, maintenant sa collègue et
amie.
Puis, durant deux semaines, à
l’automne 1999, Watkins partagea les techniques AT avec le
« rebirther » Douglas Gosney, un autre thérapeute licencié MFT en
Californie, qui était d’ailleurs l’ancien président d’une association de
thérapeutes familiaux de Los Angeles (Los
Angeles Chapter of the California Association of Mariage and Family Therapists).
Il fut un très estimé haut membre du conseil de l’Association Américaine de la
santé et psychologie pré et périnatale (AAPPPH). Gosney avait adapté la
technique du rebirth à la thérapie de l’attachement. Ces techniques furent
synthétisées à partir de son travail avec Arthur Janov, l’inventeur de Cri-
Primal (Primal Scream Therapy), et il
travailla cinq années avec William Emerson, un psychologue du Nord de la
Californie, et avec un collègue du membre du conseil de l’AAPPPH.
Emerson fut reconnu par
l’AAPPPH comme le pionnier dans le domaine du « traumatisme de la
naissance », ayant réalisé « le repatterning » du traumatisme de
la naissance (NT : c’est à dire
ayant effectué le reformatage du traumatisme de la naissance soit la
remise à zéro du cerveau en faisant revivre à la personne le traumatisme de la naissance)
depuis plus de 10 ans. Sa popularité ne fut pas entachée quand il fut forcé en
1994 de rendre sa licence de psychologue en Californie. En 1997 Gosney et
Emerson avait présenté un article au 8ème congrès de l’AAPPPH :
« Naissance, Amour et relation ». De plus Gosney affirma avoir
réalisé plus de 300 rebirths, et avoir subit lui même un certain nombre de
régressions à l’Institut « Lali Mitchel’s Sky Mountain » pour « l’Art Thérapie Expressive ».
(Le « Sky Mountain Institute » est peut être le centre où Ponder à eu
ses propres rebirth). Gosney apprit ses techniques de rebirth à Watkins et Ponder,
qui en avait « réussi » quatre ou cinq avant celui de Candace. Les
vidéos de ces autres rebirths montraient des enfants sortant bien secoués mais
dociles après seulement quelques minutes.
Alors pourquoi Watkins décida
d’employer le rebirth le jour où Candace mourut ? Après tout, sa spécialité
était « la réduction de colère ». Candace n’était pas arrogante,
et obéissait aux ordres. On lui demandait de crier, elle criait. Le jour précédent
sa mort, à la suite des 45 minutes de thérapie compressive sous son énorme
mère, elle avait permis à Jeane de la prendre sur ses genoux et accepta passivement
quelques baisers que Jeane lui posa sur la bouche. Après la thérapie de la
compression Watkins avait noté que la face de Candace était devenue absente,
« comme si personne n’était là », ce que les psychologues appelleraient
peut-être un état dissociatif ?
Watkins décida de renoncer à
l’habituelle « réduction de colère » pour une séance plus légère de
rebirth pour Jeane et Candace. Mais il n’y eu pas de re-naissance, seulement la
mort.
Candace ne
fut pas la seule à mourir.
En 1996, David Polreis, un
enfant adopté Russe avait aussi été traité pour un RAD par des thérapeutes de
l’Attachment au Colorado, où il fut battu à mort par sa mère avec une cuillère
en bois. D’abord elle dit qu’elle avait frappé l’enfant âgé de 2 ans en
légitime défense, mais plus tard elle affirma que « les affreuses ecchymoses
retrouvées sur ses fesses, ses parties génitales et son ventre » étaient
des automutilations.
Un an avant cela, une
fillette de trois ans Krystal Tibbets fut tuée par son père adoptif, une
infirmière. Krystal dut subir une thérapie
de l’attachement qui avait été ordonnée par le tribunal de l’Utah comme
étant une des conditions de l’adoption. Les thérapeutes AT avaient enseigné au
père comment faire une thérapie de l’attachement à la maison, en s’allongeant
sur la tête de l’enfant, puis en pressant avec son poing l’estomac et en provoquant
ainsi une forte pression sur l’estomac pour induire une respiration abdominale.
Cela dans l’espoir de déclencher la colère refoulée de Krystal. Au lieu de cela
l’enfant arrêta de respirer, avec les côtes écrasées.
Deux ans après la mort de
Candace, une enfant de quatre ans Cassandra Killpack, dut subir aussi la thérapie de l’attachement pour un
RAD, et mourut de noyade après avoir volé le soda de sa sœur. Ses parents
adoptifs lui avaient ligoté les mains lui versèrent la moitié d’un gallon d’eau
(environ 2 litres) dans le gosier comme une « intervention
paradoxale », enseigné à eux par le même thérapeute de l’Utah qui avait
traité Krystal Tibbets. Et il y en eu d’autres !
Selon la philosophie AT,
l’objectif d’un enfant semblerait être de rendre ses parents heureux par une
soumission totale à l’autorité parentale. Aussi, selon la philosophie AT,
chaque enfant qui n’arrive pas à réaliser cela peut-être diagnostiqué comme
présentant un RAD. Etant un diagnostic authentique reposant sur la classification
du DSMIV, celui de RAD est donc utile pour les papiers d'assurances. Mais
la thérapie de l’attachement signifie autre chose que l’expression technique
du DSM. Le diagnostic DSM du RAD concerne actuellement une très petite et
spécifique population d’enfants. C’est le nom d’un syndrome initialement observé
en 1980 chez des orphelins Roumains qui avaint été adoptés dans les pays occidentaux
et qui avaient vécu des expériences sévères de privations émotionnelles. (NT
: lorsqu'on parle du WEST ainsi aux USA, on parle du monde occidental);
Ces enfants avaient des difficultés ou étaient incapables de réaliser des
attachements affectifs dans les premières étapes de leurs vies. Le trouble
se manifestant à travers un attachement indifférencié, une incapacité à se
faire des amis ou être trop amical ou un retrait par rapport aux autres.
En d’autres mots, ils n’ont pas de modèle pour réaliser un attachement affectif
stable. Cependant, le RAD, a été décrit par les thérapeutes AT, comme ayant
beaucoup de caractéristiques oubliées par le DSM-IV, afin de couvrir une plus
grande population de troubles psychologiques infantiles, comme le trouble
du déficit d’attention, l’autisme, les troubles de conduites, le trouble du
stress post-traumatique, le trouble bipolaire, et d’autres.
Les praticiens AT affirment
que les enfants atteints de RAD ont potentiellement plus de chance de devenir
des tueurs en série comme Ted Bundy. (NT :
serial killer américain des années 1970). Ils affirment aussi que la plupart
des enfants adoptés souffrent de RAD. « La blessure initiale » des
adoptés est la séparation et la colère envers la mère naturelle, même durant
la naissance. Et la blessure initiale peut même apparaître au cours de la
grossesse, cette expérience étant conservée dans la mémoire cellulaire. Les
enfants atteints de RAD peuvent avoir une force surhumaine à cause de leur
colère refoulée, et ne sont pas capables de ressentir la douleur.
Avant la thérapie AT
standard, également appelée Holding
Therapy , les enfants sont obligés de donner leur accord thérapeutique
(ou « alliance » ), en promettant d’endurer tout ce que le thérapeute
veut. Puis les enfants sont ligotés (avec une sorte de camisole), et plusieurs
adultes les torturent, leur donnent des coups et les chatouillent, les font
crier, les menacent et les stimulent jusqu’à ce que les enfants se mettent en
colère ou crèvent de peur. Puis l’enfant s’effondre en larme et se soumet dans
un comportement infantile. Parfois le biberon est donné à l’enfant, on lui
parle en langage bébé, ou il mange avec les doigts, tout cela pour créer
« un lien affectif ». L’enfant doit donner un regard amoureux
prolongé à son parent adoptif. Si l’enfant ne donne pas ce regard, la contention
peut durer des heures. Une soumission totale est exigée. Ces méthodes sont
enseignées aux parents pour qu’ils les pratiquent à la maison.
Entre les sessions de contentions,
les enfants sont contraints d’être hébergés dans des maisons thérapeutiques,
comme celle construite par Brita St Clair. Les maisons thérapeutiques sont
comme des camps de base. Fréquemment, les enfants ne vont pas à l’école publique.
L’enfant n’a plus de vie privée, il est contrôlé en permanence. Aucune tendresse
ne peut être donnée par « le parent de la maison thérapeutique »,
le postulat étant que cela casserait l’affection envers la mère. Toutefois,
si « la mère thérapeutique » le pense nécessaire, elle peut prévoir
un temps de câlin. Lorsque l’enfant est tenu dans une position de bébé, qu’il
arrête de lutter, il peut lui être donné des bonbons. Les punitions
peuvent être une activité physique épuisante ou une privation d’alimentation.
Les « interventions paradoxales » sont aussi utilisées, et l’enfant
est forcé à répéter des actes de désobéissances.
Les parents sont
spécialement informés afin de ne pas culpabiliser. De tels conseils encouragent
et justifient la colère des parents envers l’enfant. Cette colère ayant pu être préalablement
tempérée et mise sur le dos de la compassion.
Les praticiens AT valident
leurs théories par des faits anecdotiques (à propos d’un cas, histoire de chasse),
et établissent leurs diagnostics avec des listes de questions (NT : non validées). La thérapie
de l’attachement n’a jamais été analysée par un organisme professionnel
indépendant.
Le facteur majeur contribuant à l’épidémie AT est
l’existence d’une population cible de parents adoptifs. Cette population
comprend des parents apeurés, qui veulent entendre que le problème qu’ils ont
avec leur enfant adopté est du à l’enfant et non à eux, et qu’un miracle peut
rentabiliser leur investissement financier et affectif. S’ils ont accès à
internet ils découvriront une multitude de sites d’AT, notamment ATTACh
(l’association pour le traitement et la formation à l’attachement affectif des enfants).
ATTACh publie des articles et des lettres et fournit des informations
générales. Il y a un très fort soutient groupal dans la communauté AT, et de
fait, cette communauté de thérapeutes réactionnaires du RAD est de plus en plus
importante. (NT : les RADneck, jeu
de mots des « Rednecks » signifiant ploucs réactionnaires. Les
enfants sont désignés sous le terme de RADistes (RADishes jeu de mots de radis).
La formulation humoristique est donc : La communauté des thérapeutes
AT est constituées de ploucs réactionnaires qui font pousser des radis. Quand la « thérapie » fait une
victime, les parents biologiques apportent tout leur soutien aux parents
adoptifs.
Il y a au moins 500
praticiens répartis sur tout les USA. Un nombre significatif ont perdu leurs
licences professionnelles, n’ont que de petits diplômes d’universités reconnues
et certains ont acheté leur diplôme. D’autres font du porte à porte sans
surveillance professionnelle. Il y a beaucoup de vidéo en vente décrivant le
travail des AT. Nancy Thomas
une éminente AT « co-thérapeute » et autoproclamée « spécialiste
de la thérapie du parentage » a récemment été interviewée par l’émission
radiophonique « Pleins Feux sur la famille ». Elle parlait comme mère
Térésa !
Un second facteur majeur
s’additionnant au problème AT est que les travailleurs sociaux et le personnel
des agences d’adoption sont faiblement formés et surchargés de travails.
Beaucoup ont été influencés par la propagande AT.
Apparaît ainsi un grand courrant
avec l’acquisition d’une crédibilité
médiatique de l’AT. Ainsi les praticiens AT sont apparus à l’émission
d’Oprah Winfrey (NT : Oprah Winfrey
est une célèbre animatrice de talk-show télévisé américain). Les livres AT
sont publiés par des maisons d’éditions reconnues.
Le plus inquiétant est que
les praticiens AT ont reçus, directement et indirectement, de l’argent du
gouvernement fédéral. Le financement existe ainsi grâce au titre IV-E, de la
loi de 1980 sur l’Assistance pour l’Adoption et le bien-être des enfants.
L’AACWA a modifiée la loi de sécurité sociale pour fournir aux états des
subventions fédérales par l’intermédiaire d’assistance financière pour
« des besoins spéciaux » liés aux adoptions. Adoptez un enfant avec
un problème sévère et reconnu- ou simplement ayant « un haut risque »
d’en avoir un, et vous obtenez de l’argent ! Le conseil d’Amérique du Nord
des enfants adoptables ont plusieurs activistes AT dans leur conseil
d’administration, et publient et vendent au moins un livre faisant la promotion
de l’AT. Le conseil a reçu la permission du département américain de santé et
de services de relations humaines pour développer un programme de formation aux
problèmes de l’adoption destiné à des travailleurs sociaux locaux à
« l’éducation » des parents en respect du titre IV-E.
Dans beaucoup de cas les avocats AT ont présentés les
ateliers de formations comme donnant droit à un crédit d’heure de formation
continue, ce qui est demandé aux travailleurs sociaux licenciés et aux
psychologues. Les ateliers d’AT sont sponsorisés par des groupements tels que
l’Association Nationale des Travailleurs Sociaux, et l’Association des
Thérapeutes du Nord de la Californie. Les organisations d’état qui délivrent
les licences ne surveillent pas la qualité du programme de formation continue,
délégant la responsabilité à des organismes agréés. Ce processus ne signifie
pas nécessairement un agrément ou appréciation consciencieuse du contenu de la
formation.
En 2000, comme un résultat direct de la mort de Candace, l’APA
(Association Américaine de Psychiatrie) a émis des mesures politiques pour
rejeter les traitements coercitifs et de contention des enfants souffrant de
RAD. Toutefois, les praticiens AT ont un autre diagnostic, le trouble de
l’attachement (Attachment Disorder= AD). C’est un diagnostic non reconnu,
supposé pire que le RAD ; c’est une sorte de RAD, mais sans certaines
limites diagnostiques et qui ajoute des signes de l’Oppositional Defiant
Disorder (Trouble de la défiance et de l’opposition), et quelques petites
choses en plus. Les thérapeutes AT disent aux parents que les enfants souffrent
d’AD (pour les effrayer réellement), mais ils facturent pour le diagnostic d’un
RAD, car l’AD n’est reconnu ni par le gouvernement ni par les compagnies
d’assurances.
En 2002, la Société des Professionnels Américains des
Enfants Maltraités a condamné la Thérapie de l’Attachement (AT )
comme étant une pratique de maltraitance sans fondement théorique, et n’ayant
pas de relation avec la théorie très estimable de John Bowlby.
En 2001, la loi de
Candace, a été acceptée au Colorado. Elle interdit l’utilisation du
« rebirthing » comme un
traitement thérapeutique. Une loi similaire, lancées par les grands-parents de
Candace, est depuis peu en vigueur en Caroline du Nord. Cela est seulement le
début. Les praticiens AT peuvent aussi dire, « Mais nous ne réalisons plus
de rebirthing », alors qu’ils soutiennent encore la « Holding
therapy » (thérapie de contention),
qui a aussi entraîné quelques morts. Et le problème de ces thérapies de
contentions coercitives n’a pas encore été étudié par le législateur et les
professionnels au niveau de l’état.
Ceci est une brève introduction à l’AT. Pour plus
d’information, je recommande grandement un livre détaillant en profondeur ces
problèmes, publiés l’année dernière par Praeger Press. Il s’appelle
« Attachment therapy on trial : The torture and Death of Candace
Newmaker » (NT : le procès de
la thérapie de l’attachement : La torture et la mort de Candace Newmaker),
par Jean Mercer, Larry Sarner et Linda Rosa. Jean Mercer est professeur au
département de psychologie à l’école de Richard Stockton et l’une des premières
critiques de l’Attachment Therapy. Larry Sarner est un officiel de
l’Association américaine pour le traitement humain des enfants, et Linda Rosa
un chercheur au Conseil National contre les fraudes en santé.
Ils ont mis en ligne un site internet, www.childrenintherapy.org , où les informations sont mises à jour,
ainsi que les législations actuelles ou proposées, ainsi que la liste
grandissante des pauvres victimes (1)
Références
1-
Voir: Carla Crowder and Peggy Lowe,
"Her Name was Candace," “Son
nom était Candace”
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