Déclaration sous serment de Robert Vaughn
Young
(source : Affidavit
of Robert Vaughn Young)
14 octobre 1994
Copyright (c) 1994 par Robert Vaughn Young.
Droits de redistribution accordés pour les buts non
commerciaux.
Traduit en français par Roger Gonnet, Président fondateur
de l'association de Scientologie de Lyon, cadre dirigeant local de la secte
pendant huit années, traducteur d'environ 2 millions de mots des
oeuvres d'Hubbard par écrit, et compétent en matière
technique et administrative sur la Scientologie. OTVII - NOTs, et divers
autres "titres scientos".
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Introduction
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Pourquoi la Scientologie abuse du système légal
?
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Les psychiatres dans le collimateur de la Scientologie
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La doctrine " Fair Game ", sorte de " justice "
scientologue
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" Annulation " de la doctrine " Fair Game "
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Scientologie, avocats et experts
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Scientologie et tribunaux
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Miscavige et Steven Fishman
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Le refus de toute responsabilité légale est
une tactique créée par Hubbard
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Les décès mystérieux de certains
scientologues
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Les manoeuvres de la CSI face à la justice
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La plainte du CSI en question
Graham A. Berry, N° d'Etat : Bar 12503
Gordon J. Calhoun, N° d'Etat Bar. 84509
LEWIS, D'AMATO, BRISBOIS AND BISGAARD
221 N. Figueroa Street, Suite 1200
Los Angeles, California 90012
Tél.: (213) 250 - 1800
COUR DE JUSTICE DE DISTRICT DES ETATS-UNIS
DISTRICT CENTRAL DE CALIFORNIE
Affaire n° CV 91 6426 HLH (Tx)
Date: 4 Avril 1994
Plaignant : Church of Scientology International (CSI),
une organisation religieuse à but non lucratif
contre
Défendants : Steven Fishman et Dr. Uwe Geertz
1. Introduction
J'ai été retenu en tant qu'expert consultant et témoin
expert par le conseil du Dr Uwe Geertz dans l'affaire opposant la CSI (Church
of Scientology International) à Steven Fishman et Uwe Geertz., référence
CV 6426 HLH (Tx), actuellement traitée à la Cour de Justice
des Etats-Unis, District Central de Californie. Les déclarations
qui suivent font partie de mes connaissances personnelles ou sont raisonnablement
appuyées sur l'information et la croyance, et, si on me le demande
en tant que témoin, je peux témoigner de façon compétente
à ce propos.
Cette déclaration est soumise afin d'assister la demande
du Dr Uwe Geertz pour les frais de justice, d'avocat et sanctions résultant
de la demande de classement sans suites de cette action incluant les frais,
le 22 Février 1994.
Les justificatifs de mon expertise sur la scientologie englobent
20 années en tant que membre de l'organisation [scientologue, ndt].
Durant ces 20 années, j'ai tenu pratiquement tous les types de postes
à chaque échelon. J'ai oeuvré au niveau local, régional,
national et international. J'ai été porte-parole et représentatif
de la Scientologie par devant des agences gouvernementales, des média
et Tribunaux. J'ai occupé le poste le plus élevé dans
les relations publiques du sommet de la hiérarchie pour la Scientologie,
dans le monde entier. J'ai travaillé des années durant à
l'échelon qui manie les critiques, les "ennemis", les médias,
les tribunaux, et le gouvernement. J'ai eu entre les mains des documents
privés de la nature la plus secrète, incluant des illégalités
commises par des dirigeants de la Scientologie, ainsi que les couvertures
utilisées. J'ai été utilisé dans nombre de
cas pour manier personnellement les situations "brûlantes" de nature
excessivement sensible, allant de la mort mystérieuse du fils du
fondateur de la Scientologie Ron Hubbard ("Hubbard"), au décès
de Hubbard lui-même. J'ai eu à connaître les procédures
financières et escroqueries portant sur des dizaines de millions
de dollars. Je sais aussi comment la Scientologie manipule les lois pour
éviter la révélation de la vérité.
2. Pourquoi la Scientologie abuse du système légal ?
La Scientologie use des procès judiciaires non pour obtenir justice,
mais pour harceler et ruiner ses adversaires
La demande du plaignant "Church of Scientology International" (CSI) de
démettre ce cas est en accord avec un des textes "sacrés"
les plus essentiels: utiliser les cours de justice non pour gagner mais
plutôt pour harasser les gens et les ruiner. Ce fut la tactique primordiale
d'Hubbard qui émit l'édit que voici en 1955, décrivant
le but des plaintes en justice:
"Le but du procès n'est pas tant de gagner que de décourager
et de harceler les gens. On peut facilement se servir des lois pour harceler,
et si l'on harcèle assez quelqu'un se tenant sur le fil du rasoir,
sachant qu'il n'y est pas autorisé, cela suffira généralement
à provoquer son échec professionnel. Autant que possible,
ruinez-le tout à fait." (Tiré de Hubbard, 1955: "Le scientologue
: Un manuel de dissémination des matériaux")
Voir pièce jointe A. La raison fondamentale pour laquelle les scientologues
se servent de la justice provient de ce qu'Hubbard pensait que le système
de justice qu'il avait inventé était très supérieur
aux autres, et qu'il fallait qu'il devienne la norme planétaire
en la matière.
3. Les psychiatres dans le collimateur de la Scientologie
Le Docteur Geertz est la cible de l'objectif de la Scientologie de détruire
les " psychos "
La clé, pour comprendre le mystère du procès actuel
et les voies tortueuses qu'il a empruntées se trouvera dans la Directive
précitée d'Hubbard, à quoi s'ajoute un autre élément:
le défendant, le Dr Uwe Geertz, est un psychologue. La Scientologie
désire par dessus tout détruire le domaine de la santé
mentale afin d'en prendre les rênes. Le Dr Geertz est donc l'équivalent,
pour la Scientologie, de la "solution finale"; sauf qu'ici, c'est une profession
qui doit faire les frais du génocide.
Les psychologues sont les boucs émissaires de la Scientologie pour
absolument tout, y compris le sexe
On fait rentrer dans la tête de tout scientologue le raisonnement
que tous les ennuis et problèmes - ceux d'Hubbard, de la Scientologie,
des Etats-Unis, du monde, de ce coin de la galaxie et, littéralement,
de l'univers tout entier, sont dus aux psychiatres et psychologues, collectivement
désignés sous le mot "psychos" [psycho sera utilisé
dans la traduction). En fait, Hubbard dit que l'unique cause du crime sont
les "psychos". Il va même jusqu'à dire "Il n'existe aucune
loi qui les protège" contre les attaques. (Voir La Cause du
Crime, Hubbard, pièce B). Voir aussi la déclaration de Stacy
Young, également fournie à la cour aujourd'hui).
Pour Hubbard, les psychos sont coupables de toute maladie historique,
pas seulement au cours des années proches, mais depuis des siècles,
des millénaires et même des millions d'années. D'après
sa vision paranoïaque, tout, y compris le rock and roll, le Troisième
Reich et même le sexe, tout n'est qu'invention des psychos. (Voir
pièce C, "la douleur et le sexe" d'Hubbard). Aussi incroyable
que cela paraisse, Hubbard pensait que les psychos avaient inventé
le sexe il y a des millions d'années. Là où il le
dit, les implications sont claires: tout sexe - y compris l'attraction
entre couples - est mauvais.
Attitude anti-sexe de Ron Hubbard
L'intensité de l'attitude anti-sexe d'Hubbard, en particulier vis
à vis du sexe féminin, n'est connue que de rares scientologues.
En 1981, j'eus accès aux documents les plus privés de Hubbard,
aux agendas et lettres. Cet accès illimité a duré
des années, cela faisant partie de la tâche d'écriture
d'une biographie d'Hubbard; je pus donc lire des lettres envoyées
à ses parents, amis, maîtresses et associés, ou venant
d'eux. Il y avait des centaines de milliers de pages de matériaux,
dont bon nombre étaient des copies carbone de sa main - le tout
détaillant sa vie, ses femmes, ses associés, sa famille et
le sexe. Une bonne part datait des années 30 et 40, et cela allait
jusqu'en 1970. Certains de ces documents étaient des diatribes contre
les femelles, ils étaient couverts de dessins de sexes dans les
marges. Il y décrivait par ailleurs ce qu'il voulait leur faire,
y compris viols et violences. Il suffit de dire que c'était classé
X et sadique. Ce fut mon initiation à l'aspect sombre de Hubbard
(ces papiers furent ensuite enfermés afin que nul scientologue n'en
connut l'existence, ni ne les voie).
L'attitude anti-féminine d'Hubbard paraît d'abord
dans les écrits des années 30-40. Ses points de vue concernant
les "psychos" sont apparus après la publication de ses premiers
livres de Scientologie, en 1950, alors qu'il courtisait les "psychos" afin
d'obtenir la validation de son propre travail. Lorsqu'il fut critiqué
et refoulé, il en fut outragé et commença à
les blâmer de ses ennuis avec les clients et avec la presse.
Le Dr Geertz fait donc partie de la conspiration internationale
(et intergalactique) à annihiler pour que Hubbard et la Scientologie
puissent régner sur terre.
4. La doctrine " Fair Game ", sorte de justice scientologue
La plainte de la CSI fait partie de la doctrine " Fair Game " [gibier de
potence] et les psychos sont déclarés gibier de potence
La CSI exerce la doctrine du "Fair Game - gibier de potence", qui dit que
tout "ennemi" peut être "détruit". Cette doctrine est utilisée
contre les apostats (les repentis), les critiques, la presse, et a même
servi devant les tribunaux. Elle est utilisée contre le Dr Geertz
(ce qui a commencé avec cette plainte afin de le mettre en faillite)
et contre son conseil (cela a consisté à enquêter sur
son compte; le Tribunal a ordonné que cela cesse, et cela s'est
poursuivi jusqu'au vandalisme envers les biens de Mr Graham Berry).
Je montrerai comment a commencé la doctrine du Fair Game
- gibier de potence - et comment elle a continué jusqu'à
ce jour, et de quelle façon le tribunal a été exposé
à ces méthodes de " la fin justife les moyens ". J'expliquerai
ceci en me servant des écrits d'Hubbard (nommés désormais
"scriptures en anglais, c'est à dire l'équivalent de saintes
écritures ou écritures sacrées). Ces documents sont
les règles à quoi la Scientologie ne déroge jamais.
"FAIR GAME" : ceux qui n'ont aucun droit, qui doivent être détruits,
et/ou dont les biens peuvent être détruits
La doctrine du Fair Game a été codifiée le 7 Mars
1965, le jour où Hubbard a publié un écrit intitulé
"Actes Suppressifs: Suppression de la Scientologie et des scientologues:
la loi du Fair Game" (Voir pièce D); il y dit:
" Par FAIR GAME, on entend [que la personne ou le groupe visé]
n'a pas de droits personnels, et qu'aucun scientologue ne peut être
traduit devant une Commission d'Enquête ni punie pour toute action
entreprise à l'encontre d'une personne suppressive ou d'un Groupe
Suppressif, durant toute la période où cette personne ou
ce groupe sont classés FAIR GAME - gibier de potence ".
Une révision de cette pièce, en date du 23 Décembre
1965 l'a modifié ainsi:
" Par Fair Game, on entend : 'ne pouvant plus être protégé
par les codes et disciplines scientologues ou les droits d'un scientologue
".
Quant à " suppressif " Hubbard en donne la définition:
" Une PERSONNE OU UN GROUPE SUPPRESSIF est une personne ou un groupe
cherchant activement à supprimer ou à faire du tort à
la Scientologie ou à un scientologue par des Actes Suppressifs.
"
Les ACTES SUPPRESSIFS sont des actes calculés pour entraver ou détruire
la Scientologie, et sont ensuite décrits en détail dans cette
lettre de règlements d'Hubbard. (L'original contient les caractères
en capitales.) Certains des actes de la liste incluent "désaveux
public de la Scientologie, déclarations publiques contre la Scientologie"
; "demander un remboursement des honoraires versés" et "écrire
des lettres anti-scientologues à la presse". Même le fait
de "traduire un scientologue devant la justice" peut vous valoir
l'étiquette de suppressif. Le règlement interdit également
"meurtre au premier degré, incendie volontaire, désintégration
de personnes ou de biens non coupables d'actes suppressifs". En d'autres
termes, tuer des gens catalogués suppressifs ou détruire
leurs biens fait l'affaire de la Scientologie et c'est donc éthique
dans le système scientologique.
Pourquoi les scientologues ne peuvent témoigner honnêtement
?
Le matériel précité montre aussi pourquoi les scientologues
ne peuvent donner de témoignages véridiques. Si le témoignage
est jugé comme critique de la Scientologie ou d'un cadre scientologue,
il s'agirait alors d'un "désaveu public" et d'une "déclaration
publique contre la Scientologie", qui sont des actes suppressifs. La
personne pourrait dès lors être jetée hors de la Scientologie,
poursuivie; on pourrait lui appliquer la loi du Fair Game. Puisque les
scientologues ne veulent pas que cela leur arrive, ils tenteront de ne
faire aucune remarque qui puisse être jugée critique. C'est
pourquoi les Officiels de la Scientologie insistent que seuls des scientologues
actifs soient acceptés comme experts - ils tricheront pour la Scientologie
plutôt que répondre complètement et honnêtement
au tribunal.
Un exemple où Hubbard lança le FAIR GAME
Les scientologues aiment trouver des exemples montrant où Hubbard
a appliqué une doctrine afin de pouvoir l'imiter. Hubbard donna
un exemple sur la façon d'appliquer le Fair Game dans la Lettre
Exécutive ( d'encadrement) d'HCO du 27 Septembre 1965 sur les "Amprinistiques"
(pièce E). Cela s'appelle un groupe dissident, un groupe usant des
méthodes "techniques" de Scientologie en dehors du contrôle
de la Scientologie. Le texte d'Hubbard décrit trois pages durant
les chefs Amprinistiques comme des dévoyés sexuels - un de
ses sujets favoris pour enfoncer des gens - et dit ce qu'il faudrait faire:
"Chacun d'eux est Fair Game, peut être poursuivi ou harcelé.
On peut empêcher Horner d'entrer où que ce soit dans le territoire
du Commonwealth et en Angleterre puisqu'il a subi un ordre de déportation
d'Angleterre et que son dossier a été remis à jour
au Ministère de l'Intérieur (Home Secretary). Les femmes
et les victimes de Thompson le recherchent toujours pour qu'il soit arrêté.
Watson est recherché pour crime d'homosexualité. Il faut
démolir tout rassemblement qu'ils tiendraient. Les noms de toutes
personnes y allant devraient être pris et on devrait les cataloguer
SP¨(Personne suppressive), puisqu'ils ont quitté la Scientologie.
Ces gens sont suppressifs puisqu'ils cherchent à éviter l'audition
et à garder leurs "retenues" [retenues: exactions que la personne
cache, ndt]. Une fois étiquetés suppressifs, ces gens ne
feront jamais l'objet d'une amnistie et ne pourront jamais plus être
acceptés en audition ou en entraînement. On doit refuser toute
assistance aux gens mêlés aux techniques Amprinistiques. Si
ces gens viennent dans les parages, agissez en les faisant arrêter
par n'importe quelle agence; faites-les arrêter ou déporter,
sous n'importe quelle inculpation. Il se peut que l'Angleterre sente le
roussi pour eux ces temps-ci, ils iront peut-être ailleurs. Le dossier
de justice de Thompson et l'homosexualité de Watson les rendent
vulnérables aux arrestations et à l'interdiction de séjour.".
Hubbard ne s'arrête pas là. Il continue par un ordre en cinq
étapes incluant:
-
(2) Harcelez ces gens par tous les moyens possibles...
-
(4) Démolissez tout rassemblement tenu, prenez les noms de ceux
qui s'y trouvent et émettez un ordre de SP à leur encontre:
vous aurez perdu un tas de rats.
Cet ordre n'a jamais été annulé et c'est donc toujours
un "écrit sacré", un exemple sur la manière
d'attaquer les "ennemis". Voici aussi un autre exemple sur la façon
dont le Fair Game a été exécuté à l'encontre
d'un autre défendant en justice (pièce F): il s'agit de la
déclaration de David Mayo, qui décrit
comment il a été emprisonné six mois durant, indiquant
qu'on lui disait "qu'il ne partirait jamais vivant". (Voir pages
4 à 8). Il décrit la dureté et les menaces subies
lorsqu'il a été l'objet de la doctrine - ou Loi - du Fair
Game.
Comment la Scientologie utilise l'investigation et les médias pour
attaquer et harceler les critiques ?
Hubbard a commencé à réglementer les sections de Scientologie
qui feraient fonctionner le Fair Game en 1966. Le 17 Février 1966,
par exemple, il a créé une section d'investigation publique,
par la lettre de règlements qui porte ce nom et cette date (pièce
G). Il dit qu'elle servirait "les fonctions utiles d'agence de services
secrets et de propagande". Il énumère les données
et s'assure qu'elle fonctionnera. La statistique de production de cette
unité inclut " le nombre de déclarations dépréciatrices
apparaissant dans les journaux cette semaine-là, qui attaquent des
ennemis de la Scientologie".
Hubbard accéléra aussi la priorité quant
à découvrir des preuves "de meurtres, attaques, destruction,
violence, sexe, malhonnêteté", dans l'ordre. Les investigations
faites "qui pourraient mettre à jour ces facteurs dans les activités
des individus ou d'un groupe attaquant la Scientologie ont une valeur proportionnelle
au nombre de ces facteurs.". Notez bien que l'usage de ces "faits",
pour Hubbard; n'est pas la Justice, mais que ça paraisse dans les
médias. "ainsi, continue - t'il, nous nous débarrassons
des groupes suppressifs par l'enquête et la mise au grand jour [de
leurs turpitudes, ndt] ".
Le lendemain, 18 Février 1966, Hubbard écrivit "Attaques
envers la Scientologie" (pièce H) où il pousse à
nouveau l'usage d'enquêteurs. " Par définition, dit-il,
les suppressifs ont commis des actes criminels. Ces gens qui attaquent
ont des secrets. Des crimes non dévoilés. Ils ont peur".
Il a donc cherché à ce qu'on trouve lesquels, car " cela
forçait, disait-il, les gens à se retirer ".
Une semaine plus tard, le 25 Février 1966, il écrivit
une autre Lettre de Règlements "Attaques envers la Scientologie"
où il demandait de "commencer par trouver des preuves de bons
crimes sexuels bien saignants sur les gens attaquant dans la presse.".
Voir aussi la Pièce J, "Comment faire une enquête
qui fait du bruit", du 5 Septembre 1966, dont la cible est "ceux
qui attaquent la Scientologie".
La doctrine de FAIR GAME inclut spécifiquement le fait de porter
plainte en justice
Le 8 Octobre 67, il publia "Pénalités à l'encontre
des Conditions Inférieures" (Pièce K), où le Fair
Game est automatiquement lancé contre quiconque (incluant les membres
du personnel) serait "ennemi". Ces gens, dit-il, qui sont "Fair
Game, peuvent être dépossédés de leurs biens
ou blessés par tous MOYENS par tout scientologue, sans mériter
de peines scientologues. On peut les tromper, leur mentir ou les détruire.".
5. " Annulation " de la doctrine " Fair Game "
L'annulation du " Fair Game " signifie uniquement qu'on n'utilisera plus
ces termes parce qu'ils causent de " mauvaises relations publiques "
Vers la fin des années 60, Hubbard avait des ennuis de plus en plus
graves en matière de relations publiques. L'un d'eux venait du Fair
Game. Pour s'en accommoder, Hubbard écrivit une publication fréquemment
citée par la CSI pour preuve que le Fair Game était annulé.
Mais une lecture attentive [comme en font les scientologues avec leur technologie
d'étude, ndt] montre que rien n'a changé, si ce n'est la
sémantique. L'écrit s'appelle "Annulation du Fair Game",
daté du 21 Octobre 1968. (Pièce jointe L) - Voici le texte
complet de cette P/L (Policy Letter : Lettre de règlements):
"La pratique de déclaration du Fair Game envers des gens
cesse. FAIR GAME ne doit plus apparaître sur des ordres éthiques.
Cela cause de mauvaises relations publiques. La présente P/L n'annule
aucun règlement sur le traitement et le maniement d'un SP." ".
L. Ron Hubbard, Fondateur.
Par conséquent, l'annulation du Fair Game n'annule pas l'usage des
tactiques Fair Game
La règle de base dont se sert la CSI pour dire que le doctrine de
Fair Game a été annulée établit clairement
que l'unique changement se situe dans l'interdiction d'employer l'expression
"Fair Game". Hubbard a été très clair quant
aux tactiques: elles ne changent pas. Comme preuve du fait que le Fair
Game continue, Hubbard a écrit le 16 Février 1969 "Confidentiel
: Cibles, Défense" (Pièce M) où il établit
la liste des cibles vitales auxquelles nous devons passer le plus clair
de notre temps... " La première et principale cible : rendre
l'ennemi impopulaire jusqu'à capitulation complète".
Tactiques militaires à utiliser dans le Fair Game
Le même 16 Février 1969, il écrit: "Confidentiel:
Tactiques de guerre" (Pièce N) où il engage à
se servir de tactiques et de stratégie militaires face à
"l'ennemi". Voici:
"Un bon général démolit un maximum des troupes
ennemies et un minimum des siennes. Il rend la guerre coûteuse pour
son adversaire, pas pour lui. Il coupe les lignes de communication ennemies,
le prive de ses biens, de ses relations. Il prive l'ennemi des avantages
politiques, relationnels, et de pouvoir. Il prend le territoire ennemi.
Il y fait des raids, il harasse. Planifiez, malaxez l'opinion publique,
les gouvernements, etc.".
Les tactiques de Fair Game expliquent cette plainte judiciaire
Quand on a compris la doctrine de Fair Game et l'attitude de "solution
finale" scientologue envers les "psychos" (psychiatres et psychologues),
on comprend cette poursuite devant les tribunaux. On voit aussi que ce
n'est pas tant la déposition des "célébrités"
devant le tribunal qui avait de l'importance, mais celle des Cadres qui
n'obéissaient pas aux ordres du Tribunal. Les raisons en sont simples:
ce sont eux qui ont orchestré l'ensemble de cette campagne.
6. Scientologie, avocats et experts
En quoi les avocats scientologues servent à prétendre aux
frais d'avocats ?
La surveillance fait partie des tactiques habituelles qu'utilise la Scientologie
et la CSI. Elle est souvent le fait du personnel de "l'Office des Affaires
Spéciales" (OSA - les services secrets de la secte, ndt). Les
tâches les plus dures sont confiées à des investigateurs
privés payés par les avocats, afin que l'enquête puisse
passer comme faisant partie des "frais d'avocat". Cette pratique
date de 1977, lorsque le raid mené par le FBI a provoqué
l'effondrement du réseau des services secrets de la Scientologie.
La Cour devrait observer qu'on lui a raconté que ces agissements
étaient le fait de la précédente administration scientologique,
désormais disparue. C'est faux. Je joins les facturations d'un enquêteur
privé qui exerçait une surveillance à l'encontre de
l'auteur Omar Garrison et du repenti Gerry Armstrong en 1982. (Pièce
jointe O). Ces frais ont été facturés par l'avocat
John Peterson ("Peterson"). Cependant, cette enquête a été
diligentée par David Miscavige ("Miscavige") qui, à
cette époque de la mi-82, était mon supérieur dans
une organisation qui se nomme Authors Services Inc. ("ASI") [Société
Services Auteur, ndt]. Authors Services était une société
commerciale supposée servir d'agent littéraire à Hubbard.
Nous nous occupions bien des livres, mais le but véritable était
de servir de bras droit d'Hubbard dans l'association sans but lucratif
"Church of Scientology". Cette investigation sur Omar Garrison et
Gerry Armstrong par Tim Goose était payée par les fonds de
la CSI sur ordres de Miscavige, à qui Tim Goose faisait directement
ses rapports. Peterson n'était là que pour la galerie, pour
faire apparaître cela comme frais d'avocat, et laisser ASI à
l'écart.
Comment Miscavige se sert de relais pour empoisonner l'existence d'un avocat
?
En 1982, Miscavige démarra un système de relais alors qu'il
dirigeait la campagne contre l'avocat Bostonien Michael Flynn. ("Flynn").
Flynn représentait des plaignants dans une action engagée
contre la Scientologie et Hubbard, Miscavige demandait qu'ils soient détruit.
(C'est l'application du Fair Game, bien que les mots n'apparaissent pas,
comme l'a demandé Hubbard). On a dit à Peterson d'engager
un autre avocat sans liaison avec la Scientologie, et ne la connaissant
pas. Ce nouvel avocat devait louer les services d'enquèteurs privés
afin d'entreprendre certaines actions de harassement envers Flynn. Le but
du relais était de cacher le lien avec la Scientologie, et de cacher
les éventuelles illégalités derrière un double
rideau d'avocats.
A la formation du cabinet Bowles and Moxon, avocats du plaignant
dans le cas présent, les enquêtes furent plutôt confiées
à ce cabinet qu'à des gens comme Petersen; Bowles et Moxon
étant scientologues, on peut donc les manipuler et menacer. Peterson,
n'étant pas scientologue, ne pouvait être contrôlé
de la sorte.
Dans cette affaire, experts et conseils sont sous surveillance
La Cour a été informée du fait que le Conseil Graham
Berry était sous surveillance et ordonné que cela cesse.
Cela n'a pas cessé, car CSI ne peut arrêter: ces enquêtes
sont conformes aux "saintes écritures" de Hubbard. Surveillance
et enquêtes similaires ont été menées envers
mon épouse et moi-même. Cela dure depuis des mois. Nous avons
été poursuivis dans les rues, les magasins, et jusqu'à
plus de cent miles (160 km) de chez nous, lors d'une journée au
dehors. Une fois, un des suiveurs que j'ai accosté m'a avoué
devoir me suivre, car il était membre du personnel de Scientologie.
On a fouillé nos poubelles et d'anciens employés et associés
ont été questionnés. Tout ceci est en conformité
avec la doctrine de Fair Game, dans l'espoir qu'on finira par trouver quelque
chose sur la personne afin de la faire taire. (Si cela n'arrive pas, on
concocte un plan. C'est ce qu'ils sont en train de faire, en prétendant
que j'ai agressé un scientologue dans la ville de Hemet (California).
L'insistance mise à me faire impliquer dans cette affaire est conduite
par un de leurs principaux patrons des relations publiques, Ken Holden,
qui reçoit ses ordres de David Miscavige, tête de l'empire
scientologue. A l'heure qu'il est, rien n'est sorti de leurs accusations
sans fondement.).
Exemple de personne mise dans le collimateur par la Scientologie
Pièce jointe P, programme scientologue destiné à manier
un problème de justice en 1979 (nommé :"Passé de
Julie"), concernant Julie Christofferson. Elle a poursuivi l'église
et ce programme fut écrit pour information du fait que des gens
impliqués dans le procès Christofferson sont des criminels
avec casier judiciaire engagés dans une conspiration criminelle
destinée à escroquer l'organisation sous le déguisement
"mère et fille". Julie paraissait blanche comme neige, si
bien qu'il fallait trouver un gros tas de données du passé
[euphémisme scientologue désignant l'obtention de données
en douce], pour pouvoir enfin localiser des faits susceptibles de la gêner.
Ces "faits d'intérêt réel" sont énoncés
dans le paragraphe suivant, dans ce que la Scientologie veut découvrir
sur la plaignante. Le passé criminel, passé de drogues illégales,
arrestations, emploi antérieur, perversions de Julie, tout cela
appuyé et documenté.
Le programme explique ensuite des pages durant comment obtenir
ce résultat. Il n'y a rien qui indique qu'il y ait quelque chose
à trouver de particulier, c'est simplement basé sur l'affirmation
d'Hubbard que quiconque poursuit ou attaque la Scientologie doit être
un criminel par définition. Ce programme était écrit
sous la direction d'Hubbard.
7. Scientologie et tribunaux
Le refus complet d'obtempérer de la part de CSI vient de son dédain
absolu envers tout système ne provenant pas d'Hubbard
La désobéissance générale de CSI au ordres
des tribunaux vient du dédain affiché par Hubbard et ses
remplaçants envers la justice et la loi. Ici et là, Hubbard
a écrit à quel point son système de "justice"
était au-dessus de tout autre. De plus, Hubbard et la Scientologie
ont continuellement subi des attaques des tribunaux. Selon Hubbard, ni
lui ni la Scientologie ne devraient avoir de comptes à rendre à
qui que ce soit.
Selon le système de croyances scientologique, les tribunaux font
partie d'une conspiration criminelle dirigée par les " psychos "
Une autre raison pousse Hubbard et la Scientologie à un tel mépris
des tribunaux: c'est l'idée qu'Hubbard déclare que les Cours
de Justice sont un système destiné à aider les psychologues
et les psychiatres. Ce sont les "psychos" qui font des criminels
afin d'alimenter les tribunaux: la boucle est ainsi bouclée, tout
le système s'entretenant lui-même, avec le gouvernement à
la base. Hubbard veut enfourner de la Scientologie aux criminels et remplacer
le système légal par le sien, recueillant au passage l'argent
qu'il croit destiné aux psychologues et psychiatres. (Voir la pièce
Q, "Le Mental Criminel et les Psychos", la pièce R "La
cause du Crime", la Pièce S "Criminels et Psychiatrie"
et la pièce C "Douleur et Sexe".)
Les dépositions auraient pu être exécutées
La Cour a ordonné à David Miscavige, Norman Starkey, Marc
Yeager, Ray Mithoff, Lyman Spurlock, Marty Rathbun, Greg Wilhere et Jonathan
Epstein de faire leur déposition. La plupart ont, en réponse,
fait des déclarations expliquant à quel point ils étaient
étrangers à ce procès. C'est faux: ces dirigeants
en savent le plus long à ce sujet que toute autre personne.
Quoi qu'en dise Miscavige, il fait tourner toute la Scientologie,
quelles que soient les sociétés ou associations légales
concernées. Les lignes de divisions légales ne sont là
que pour dévier la justice, l'IRS (Fisc américain), et les
autorités. Quant au travail quotidien, Miscavige s'occupe de toutes
les pièces du puzzle scientologique, laïques ou 'religieuses'.
Il publie également des ordres à tous les secteurs et approuve
toutes les transactions importantes. Son rôle à la tête
de la Scientologie est bien connu en Scientologie. C'est uniquement lorsqu'on
en arrive à des affaires du type de ce procès que lui et
ses lieutenants se sentent forcés d'user des arcanes des sociétés
et associations scientologues et prétendre l'ignorance.
8. Miscavige et Steven Fishman
Miscavige connaissait Steven Fishman et entremêla
les lignes légales associations-sociétés quant à
l'argent de Fishman
De plus, Miscavige connaît le défendant Steven Fishman ("Fishman")
et les sommes versées par lui à la Scientologie. Miscavige
a fait expulser des membres de leur poste parce qu'ils avaient été
mêlés à l'argent de Fishman, et maintenant, il déclare
n'en rien connaître. Mais Miscavige savait les sommes importantes
versées par Fishman. Lors d'une réunion aux studios Golden
Era à Hemet, Californie, en 1987, des centaines de membres étaient
présents, Miscavige a parlé de la contribution de 80.000$
de Fishman à un ensemble de bandes magnétiques reliées
cuir. Au cours de cette réunion, Miscavige a tempêté
contre la tête de Golden Era Studio (Wendall Reynolds) parce que
ces bandes n'existaient pas. Miscavige (qui est Président du Conseil
d'Administration du Religious Technology Center [Centre de Technologie
Religieuse, ndt], entité légale ne faisant pas partie de
CSI, a expulsé Reynolds de son poste et l'a envoyé au goulag
scientologue, connu sous le nom de "Projet Force de Réhabilitation",
où il travaille à de très durs travaux depuis deux
ans. (J'ai été puni du même goulag et y suis resté
14 mois. Reynolds s'y trouvait lorsque j'y suis arrivé). Donc, non
seulement Miscavige connaît Fishman, mais il l'a avoué devant
des centaines d'autres gens. Sa déclaration actuelle disant qu'il
ne sait rien n'est qu'un faux témoignage, comme peuvent en témoigner
nombre de personnes.
Les autres (Starkey, Yager, Mithoff etc.) sont les lieutenants
les plus proches de Miscavige, ils font exécuter ses ordres dans
divers secteurs. Ils connaissent aussi l'absence de réelles différences
entre les associations-sociétés légales scientologues,
et le rôle de Fishman en Scientologie. Ils connaissent aussi les
diverses directives Hubbardiennes que j'ai citées.
On poussait Fishman à investir dans des " biens spéciaux
", ce qui n'est qu'une vulgaire escroquerie
L'idée de "cassettes reliées cuir" provient d'une
ligne "biens spéciaux" créée par Miscavige
en 1982, alors qu'il était président d'Author Services, Inc.
(ASI). J'ai rejoint ASI en février 1982 et l'ai quitté en
1989. Une des fonctions d'ASI consistait à faire des millions de
dollars pour Hubbard. Parmi les moyens d'y parvenir, les placements d'argent
d'Hubbard, dirigés par Miscavige, en dépit de son ignorance
en la matière. Miscavige fourrait des millions de dollars dans la
spéculation sur les pétroles, et en perdait sans le dire
à Hubbard. (A une période, on estime que Miscavige avait
perdu 50 millions de dollars appartenant à Hubbard). Les " biens
spéciaux ", c'était l'idée de Miscavige pour rattraper
les millions avant qu'Hubbard (et l'IRS) ne s'en aperçoivent. Cela
consistait à créer des éditions "spéciales
reliées cuir" et d'autres choses qu'on pourrait vendre à
des prix fantastiquement élevés [j'ai ainsi vu passer une
offre pour un des livres de 500 pages, proposé à 80 000FF,
ndt] : de soi-disant "Investissements". Ceux à qui on vendait
ces livres à des milliers ou dizaines de milliers de dollars apprenaient
de l'église que leur "investissement" avait pris de la valeur,
le mois d'après. Au même moment, ces livres valaient peut-être
cent dollars dans le commerce, si bien que Miscavige interdit alors la
vente de ces ouvrages par le biais du commerce. (ASI nie maintenant qu'il
y ait eu une "ligne de biens d'investissement"). C'est ainsi que
Fishman eut à sortir cette incroyable somme de 80.000 dollars pour
un ensemble de "bandes reliées cuir" qui n'existait pas,
ce que Miscavige savait tout à fait.
9. La Scientologie et les " célébrités "
La CSI a triché quant à présenter les " célébrités
" en justice
La prétention "de ne pas imposer de difficultés aux célébrités",
qu'avance la CSI pour éviter qu'elles aient à témoigner
en justice est carrément ridicule. Durant mes 20 ans de Scientologie,
et alors que j'ai souvent eu affaire aux célébrités,
je n'ai jamais rien entendu de tel. C'est tout le contraire qui se passe:
les "célébrités" se plaignaient de devoir constamment
servir, d'être contraintes de faire la promotion de la Scientologie,
et d'être contraintes d'apparaître dans les médias lorsqu'il
y avait des ennuis légaux ou un problème avec les médias.
Le fait qu'elles ne viennent pas pour faire les dépositions ordonnées
montre le contrôle exercé sur elles par la Scientologie. Maintenant,
voilà la CSI retournant sa veste et prétendant s'inquiéter
de leur bien-être parce que CSI veut faire tomber une plainte vieille
de trois ans et ayant coûté des millions de dollars.
Les dépositions des célébrités n'impliquent
pas de " Matériaux confidentiels "
La CSI a prétendu que plusieurs des "célébrités"
auraient à faire face à des matériaux "confidentiels"
si on les forçait à témoigner. Je sais que les matériaux
auxquels pense la CSI n'ont pas de rapport avec les dépositions.
Les matériaux confidentiels sont ce qu'on nomme "niveaux supérieurs"
en Scientologie. Ce matériel est réservé à
certaines étapes de l'audition scientologue, et n'a pas de rapport
avec les dépositions demandées ici aux célébrités,
d'autre part, aucune d'elles ne les connaît bien.
A aucun moment les avocats du Dr Geertz ne m'ont demandé
d'aide pour manier ce sujet, ni ce que ça signifiait, quelles questions
pourraient être posées, comment s'en servir, ou comment on
pourrait présenter le matériel lors d'une déposition,
ni même indiqué la moindre intention de s'en servir. Les avocats
du Dr Geertz ne pourraient pas davantage y parvenir sans l'assistance d'un
expert sur les matériaux visés, car ils sont complexes, tortueux
et bizarres, et n'auraient strictement aucune signification pour quiconque
hors de la Scientologie. Par conséquent, l'idée avancée
par les avocats des défendants exposeraient les "célébrités"
à ces "matériaux de haut niveau" n'est qu'une excuse
fallacieuse, une tromperie. Ce qu'ils craignent, c'est que les autres dépositions
aient lieu, celles de Miscavige, Starkey, Yager, etc.
C'est bien dans le schéma stratégique habituel de
la Scientologie consistant à user de leurs propres arguments de
refus d'obtempérer comme raison d'obtenir que la poursuite soit
abandonnée.
9. Le refus de toute responsabilité légale est une tactique
créée par Hubbard
Tout le monde savait très bien en Scientologie qu'Hubbard gérait
l'affaire, bien qu'il ait publiquement affirmé le contraire. Ceci
faisait partie du programme destiné à éviter qu'il
paraisse avoir des liens légaux avec la Scientologie. La tactique
sert désormais à Miscavige, qui a remplacé Hubbard
en haut de la hiérarchie, et qui la gère exactement comme
Hubbard l'aurait fait. (Voir pièce T, Opération Bulldozer
leak - Fuites, opération Bulldozer, un programme destiné
à créer cette impression.)
10. Les décès mystérieux de certains scientologues
La CSI n'a pas réfuté Young en tant qu'expert
Lors des déclarations effectuées pour prétendre que
l'instruction était achevée, CSI a tenté de réfuter
mon témoignage en tant qu'expert, allant jusqu'à fausser
les faits. Miscavige a par exemple tenté de réfuter l'argument
comme quoi j'étais arrivé sur les lieux [au décès
d'Hubbard, ndt] avant les autorités, en disant que j'étais
venu avec des jardiniers et cuisiniers. Non seulement c'est faux, mais
ridicule, puisque je suis arrivé en même temps que Miscavige,
deux enquêteurs et l'avocat Earl Cooley qui a manié la déposition
du corps d'Hubbard. Miscavige sait que j 'étais un assistant primordial
d'Hubbard, au fait d'une quantité de choses privées, comme
bien d'autres le savent. Miscavige ne peut pas davantage dire la vérité
à mon sujet qu'il ne peut l'admettre quant au fait qu'il est le
patron de toute la Scientologie. Je maintiens mes déclarations et
les documents fournis, et je suis sûr que la justice pourra trier
le bon grain de l'ivraie.
Le décès d'Hubbard a créé une lutte pour le
pouvoir, que Miscavige a remporté
Hubbard est mort en cachette, en Janvier 1986. Il se terrait depuis des
années. Bien que nous soyons en communication écrite avec
lui par Authors Services, Inc., il nous fallait affirmer le contraire,
afin d'empêcher les autorités de l'atteindre. A cette époque,
le plus proche confident d'Hubbard était Pat Broeker, vivant avec
lui, et l'aidant. Lorsqu'il est mort, une lutte de pouvoir eut lieu entre
Broeker et Miscavige pour régner sur la Scientologie. Miscavige
gagna. Ceux qui étaient pour Broeker furent éjectés,
moi inclus. On m'expédia au goulag dans le désert pendant
14 mois. La femme de Broeker, Annie, se rendit, alors que j'étais
au goulag. Elle s'échappa une fois, fut capturée et revint,
sous bonne garde 24 heures sur 24. Pat a disparu et nul n'a entendu parler
de lui depuis. On ignore s'il vit encore.
Mort mystérieuse d'Hubbard et d'autres gens en Scientologie
Quant on en vient au sujet "décès en Scientologie", il en
existe d'importants à discuter, à commencer par celui du
fondateur, L. Ron Hubbard, décédé en Janvier 1986.
Je suis arrivé au Ranch secret près de San Luis Obispo, Californie,
dans les heures qui suivirent sa mort, bien avant les autorités.
J'étais avec Miscavige, l'avocat Earl Cooley, deux enquêteurs
privés et quelques autres personnages clé bien choisis. Notre
travail était de prendre la situation en mains. Ce que nous craignions
le plus était la panique qui s'installerait en Scientologie si les
circonstances de son décès venaient à transparaître.
Par exemple, alors que la santé d'Hubbard se détériorait
durant les dernières semaines, son médecin personnel (le
Dr Gene Denk) avait été expédié à Reno
pour jouer (jeux d'argent), laissant Hubbard sans surveillance médicale.
Ou encore, que la source primordiale d'assistance pour Hubbard était
une personne ayant pris environ 1000 fois du LSD. Ou bien le fait qu'Hubbard
"ait décidé de "quitter le corps" (c'est la façon
qu'utilisent les scientologues pour parler de la mort) ait été
forgée dès le lendemain pour calmer les scientologues. Ou
qu'on s'était dépêchés de faire disparaître
le corps afin d'éviter une autopsie qui aurait mis à jour
tous les "médicaments" qu'il prenait. La vérité
sur la mort d'Hubbard reste donc à révéler.
Quentin, le fils d'Hubbard, mourut également dans de mystérieuses
circonstances en 1976. Il avait disparu de son domicile à Clearwater,
Floride, et on le retrouva inconscient dans une voiture près de
l'aéroport de Las Vegas. (Pièce U, Rapport du Coroner joint
; Quentin Hubbard mourut non identifié sous le nom de "John Doe").
Le moteur de la voiture était en marche, un tube allant jusqu'à
une vitre (bien que cela ressemblât à un suicide, les autorités
trouvèrent le tube par terre à leur arrivée). Tout
comme pour son père, quantité de questions venaient à
l'esprit. Par exemple, Quentin fut découvert très mal rasé,
état dans lequel nulle personne le connaissant n'aurait jamais imaginé
Quentin, très très méticuleux quant à son apparence).
Ou encore, pourquoi la plaque d'immatriculation manquait au véhicule
et fut retrouvée à quelque distance de là, sous un
rocher. Ou que son portefeuille avait disparu, rendant l'identification
impossible. Ou qu'on a trouvé un bouteille de liqueur à demi-pleine,
comme s'il avait bu, ce qui n'arrivait jamais. Ou qu'il y ait eu des traces
de piqures sur ses bras, alors qu'il ne se droguait pas.
Un autre décès mystérieux fut celui de Flo
Barnett, belle-mère de Miscavige. Elle mourut en 1985 de trois balles
dans la poitrine, une dans la tempe, provenant d'un semi-automatique. On
trouva deux lettres annonçant le suicide. Bien qu'elle n'ait mesuré
qu'un mètre soixante, et qu'elle pesât 51 kg, la personne
qui l'a examinée a déterminé qu'elle s'était
suicidée de trois balles dans la poitrine (avec un pistolet) avant
de s'en tirer une dans la tête. (Voir le rapport du Coroner, Pièce
V). Ce que les autorités ignoraient, c'est qu'elle était
partie de Scientologie et qu'elle était associée à
d'autres repentis, ceci irritant énormément son gendre Miscavige.
Le Défendant Uwe Geertz était prêt à
présenter des informations sur d'autres décès, suicides,
meurtres mystérieux de scientologues ou d'anciens scientologues.
11. Les manoeuvres de la CSI face à la justice
La CSI n'obtempère pas aux attendus du jugement
Quelqu'un qui n'est pas habitué aux principes scientologues pourrait
penser qu'il n'y a pas d'autres informations à trouver ; étant
un vétéran de l'affaire depuis 20 ans et tout à fait
au courant du système qui n'a jamais varié, je peux attester
ici que des quantités d'informations n'ont pas été
fournies, bien que le Dr Geertz en ait fait la demande.
La CSI a déjà émis des protestations quant
au nombre de choses déjà fournies au Dr Geertz. Etant très
intime des procédures de rassemblement de données et des
dossiers de la Scientologie, je peux dire que la CSI n'a pas fourni d'importantes
quantités de choses liées au procès, appartenant au
Dr Geertz ou voisines du procès. Il y a par exemple de gros dossiers
(éventuellement sur ordinateur) qui permettraient de connaître
l'effet d'articles opposants dans la presse. On les tient à jour
chaque semaine. Je les connais personnellement pour y avoir travaillé
et les avoir vus. On les pratique depuis des décades. Ils n'ont
pas été communiqués au Dr Geertz, pas plus qu'on ne
lui a communiqué d'autres choses à son sujet, comme les enquêtes
faites par des détectives privés, ses chèques, et
toutes les actions habituellement pratiquées par la Scientologie
en pareil cas. CSI n'a pas non plus fourni le matériel sur l'enquête
du rôle de Fishman en Scientologie, bien que le Secrétaire
Général de CSI, Lynn Farny, ait dit qu'il avait vu et révisé
ces matériaux.
La CSI n'a pas non plus fourni le personnel qui en saurait le
plus quant à la vérité ou à la falsification
des faits reprochés par l'article du Time Magazine.
Ces gens sont Miscavige, Yager, Willhere, Mithoff, Epstein, Spurlock et
Starkey, qui sont au courant des rôles financiers joués par
Fishman en Scientologie et des escroqueries financières de l'affaire.
Il est courant d'altérer les dossiers en Scientologie pour éviter
les poursuites
J'ai commencé à être mis au courant de la pratique
de modification des dossiers et enregistrements scientologues dès
1971. Je travaillais alors comme assistant temporaire du Guardian Office
à Los Angeles, à San Francisco. J'avais sous mes ordres le
bureau "Intelligence" qui obtenait les renseignements et espionnait.
Je reçus un ordre émanant du Guardian Office pour les Etats-Unis
(sis à Los Angeles) me demandant de pratiquer un "nettoyage"
de toute référence au sujet de Marsha Williams, car elle
devait prendre du service comme membre du personnel du Bureau Intelligence-services-secrets
de Los Angeles, et peut-être devenir agent secret. Cela signifiait
que je devais trouver et ôter tout ce qui se référait
à elle, en tout endroit de l'organisation de San Francisco, où
elle avait été employée, afin qu'il n'y ait plus de
trace de son passage là-bas. Ceci permettait de stopper toute enquête
à son sujet par les autorités. J'ai soustrait ces données
en divers dossiers et fichiers, et envoyé le matériel à
Los-Angeles. Je la vis travailler ensuite à Los Angeles, membre
du service secret, en allant moi-même prendre du service au Guardian
Office.
Après que le FBI ait effectué un raid dans trois
églises de Scientologie en 1977, afin d'obtenir des pièces
prouvant des violations de la loi, j'ai travaillé avec des tas de
gens pour détruire en vitesse quantité de preuves supplémentaires
afin d'éviter qu'elles ne tombent aux mains des autorités.
Nous avions tous été instruits oralement sur la méthode
à employer pour parcourir les dossiers et y trouver des documents
qui (1) prouvaient des activités illégales et (2) tout document
montrant qu'Hubbard dirigeait la Scientologie (ce qu'il faisait bel et
bien, mais nous voulions que les autorités croient le contraire),
et de détruire ces documents-là. Durant cette campagne, le
nombre de documents qui furent détruits s'empilait dans des cartons
tassés dans les couloirs. Je ne sais combien de pages ça
faisait, mais le tas mesurait environ 25 mètres cubes. Et ça,
c'était à l'endroit où il y en avait le moins. Sans
aucun doute, nous devions détruire les preuves nous incriminant.
En fait, plusieurs posèrent des questions à ce propos: on
nous répondait de la fermer et de continuer à déchirer
les papiers.
Vers1983, alors que je travaillais dans "l'agence littéraire
d'Hubbard", Authors Services Inc., on nous dit qu'il y avait un risque
que l'IRS fasse un raid, et qu'on devait déménager les documents.
On les mit à une autre étage, et on monta la garde. Il y
avait à peu près 50 casiers de dossiers que nous cachions
aux autorités qui avaient assigné [la Sciento]à comparaître
afin d'obtenir les dossiers. Notre travail consistait à garder ceux-là
hors du circuit. On les maintint à cet étage quelques mois
durant.
Je cite le dernier exemple spécifiquement afin d'anticiper
la réponse de la CSI, qui prétendra qu'il s'agit là
d'exemples datant d'un régime antérieur qui aurait été
annihilé. C'est faux. En réalité, l'exemple précédent
- les dossiers de 1983 - a été conduit sur ordre de Miscavige,
qui gère la Scientologie.
Le décrassage de dossiers pour en ôter des éléments
embarrassants ou incriminants fait donc partie des habitudes, et l'absence
de référence à Fishman dans certains groupes ne veut
pas dire qu'il ne s'y trouvait pas.
Contrairement à ce qu'elle dit, la CSI se sert toujours du personnel
de l'ex Guardian Office
A plusieurs reprises, la CSI a essayé de se dissocier du "Guardian
Office" (GO) qui avait été "raidé" par le FBI
en 1977, et dont une partie des responsables alla en prison, y compris
Mary Sue Hubbard, la femme d' Hubbard. La CSI a soutenu que le personnel
lié à ces affaires avait été balancé.
C'est faux.
La cible précise du raid du FBI était le Programme
Snow White [blanc comme neige] élaboré aux services secrets
du Guardian Office. En 1989, ce programme Blanc comme Neige était
encore en action, l'une des membres du personnel essentiels étant
Marie Haddy. (Voir sa "formule de non-existence" datée du
16 Décembre 89, venant du Chef de l'OSA USA, pièce W). Grace
Mary Haddy était un cadre supérieur du bureau de services
secrets section Intelligence, intimement liée à toutes communications
détaillant les illégalités qui envoyèrent 11
cadres en prison.
Par devant cette Cour paraît Mr Kendrickx Moxon ("Moxon")
qui fut impliqué en tant que co-conspirateur lorsque Mary Sue Hubbard
et d'autres furent jugés. Moxon était le chef du Bureau Legal
du Guardian Office à Washington DC (voir preuve jointe dans la déclaration
de Vicky Aznaran, également fournie au tribunal le 9 Mars 94, qui
comprend la description du rôle de Moxon dans l'entrave à
l'investigation effectuée par le Département de la Justice.)
12. La plainte du CSI
Cette plainte ne concerne pas le plaignant " CSI "
Grâce à mes 20 années en tant que membre du personnel
dans diverses entités scientologues et groupes séculiers
laïques de la Scientologie, je peux dire en toute bonne foi qu'après
avoir lu l'article du Time Magazine et le chapitre
qui concerne la poursuite judiciaire à l'encontre de Steven Fishman
et Uwe Geertz, je n'ai pas pensé à la CSI par elle-même.
Bien que je sois tout à fait conscient de l'existence de
la CSI, c'est l'une des dernières entités qui me seraient
venues à l'esprit. L'article et les sections incriminées
concernent la Scientologie en tant que sujet et pratique, y compris son
côté laïque. Ce côté laïque a trait
aux activités impliquant des millions et millions de dollars qui
ont été cachées à la justice. Cet aspect laïque
montre le fait que les écrits d'Hubbard, les mêmes que ceux
qui servent, dans le cas présent, d'"écrits sacrés",
deviennent irréligieux et laïcs et peuvent servir dans des
entreprises commerciales pour aider l'affaire ou le client. C'est le syndrome
scientologue "Dr Jekyll et Mr Hyde" qui fait qu'en fonction du client
ou de la situation, ils prétendent être soit religieux, soit
commerciaux.
Pour plusieurs raisons, la plainte de la CSI ne tient pas
En plus du fait que l'article de Time Magazine ne concerne pas la CSI,
il existe d'autres raisons pour lesquelles la plainte de CSI ne tient pas
[n'a pas de raison juridique d'exister, ndt]. Certaines ont déjà
été traitées.
-
La CSI a refusé d'obtempérer à la Cour.
-
La CSI n'a jamais eu l'intention d'achever l'instruction, du fait que le
procès a lieu exclusivement pour des raisons malfaisantes, afin
de punir un membre d'un groupe que la Scientologie a promis de détruire,
suivant la doctrine du Fair Game.
-
La CSI n'est pas le véritable plaignant. Familier des structures
ecclésiastiques et légales de la Scientologie, je sais, pour
avoir lu les passages impliqués, que le Dr Geertz ne parle pas du
plaignant, la Church of Scientology International, c'est à dire
CSI. Mais cela fait partie d'un des rôles de la CSI d'intervenir
du fait que c'est elle qui dispose du pouvoir de poursuivre en justice
et d'accomplir la doctrine de Fair Game à l'encontre du Dr Geertz,
via l'Office des Affaires Spéciales [service ayant remplacé
le Guardian Office, ndt].
-
Il est vraisemblable que ce que dit le Dr Geertz soit exact, c'est à
dire qu'on ait conseillé à Fishman de faire une "Fin de
Cycle", [c'est à dire un suicide, dans le jargon scientologue]
de se supprimer, et de tuer le Dr Geertz. Le refus de CSI de fournir une
information et des témoins adéquats a empêché
une défense correcte. Mais, en fonction de mes 20 années
d'expérience en Scientologie, compte tenu aussi du niveau de criminalité
qui a infesté l'organisation - ceci n'étant perceptible que
de rares personnes triées sur le volet - je ne peux écarter
ces affirmations.
-
Même si les affirmations du défendant sont fausses, la CSI
n'a pas souffert. De par leurs propres allégations, les gens de
CSI ne peuvent souffrir des attaques. De plus, selon les propres écrits
de la Scientologie, ils pensent ne jamais souffrir de contrecoups du fait
des articles de presse, en particulier ceux du Time Magazine. Ils ont au
contraire prétendu qu'ils prenaient de l'ampleur face à ce
genre de contre-publicité. Soit la CSI doit admettre qu'ils n'en
ont pas souffert, ou admettre que les prétentions d'infaillibilité
d'Hubbard sont fausses. La vérité que je trouve ici se réduit
à ceci: la plainte a été initiée par application
de la loi de Fair Game "anti-psychos", par une entité qui
n'a pas de membres ni d'établissement (CSI), du fait qu'elle possède
un bras "anti-pyscho" dont la fonction consiste à s'emparer
de tout le domaine de la santé mentale en mains et à détruire
les ennemis d'Hubbard. Je le sais pour avoir travaillé à
ce niveau près de 20 ans, et en connaître intimement les tactiques.
Je déclare sous peine des pénalités de parjure des
lois des Etats Unis d'Amérique et de l'Etat de Californie, que ce
qui précède est vrai et exact.
Fait à Los-Angeles, Californie, le 9 mars 1994.
Signé : Robert Vaughn Young