La Scientologie se présente sous de nombreuses facettes. La secte
se dissimule derrière des activités multiformes
pour recruter à visage masqué des nouveaux adeptes : formation
(langues, management, communication, musique, acteurs), sociétés
(informatique, immobilier), thérapies (Dianétique, Narconon,
Criminon), humanitaire.
Le statut de religion revendiqué par la secte lui permet
de bénéficier de certains avantages :
Des exonérations fiscales dans de nombreux pays.
Dans certains pays, il donne un droit de visite aux malades dans les
hôpitaux, la situation de détresse faisant de certains patients
des recrues faciles.
Face aux attaques, elle emploie un système de défense
bien pratique, qui consiste à se proclamer victime de persécutions
religieuses afin de faire passer au second plan les faits qui lui sont
reprochés: escroquerie, publicité mensongère, exercice
illégal de la médecine, non assistance à personne
en danger, fraude fiscale.
La
Scientologie est-elle une religion ? (document disponible sur le site
de Roger Gonnet). Le sociologue canadien Stephen A. Kent voit surtout dans
la Scientologie une organisation irrespectueuse des droits de l'homme,
et qui met souvent des personnes en danger pour leur santé mentale
et peut-être physique.
Une religion compatible avec la confession catholique ?
C'est du moins ce qui est affirmé dans certains tracts de la
Scientologie. Voici un extrait des cours de "plus haut niveau" délivrés
par la secte (Level OT8 Series I, HCO
Bulletin of 5 May 1980) :
"A ceux qui pensent que j'ai marché sur les pieds
du christianisme, permettez-moi de vous dessiller les yeux sur un de ses
mythes favoris. Par exemple, l'histoire de Jésus est loin de correspondre
à la sainte image qu'il se donnait. Non seulement il avait des relations
sexuelles avec des jeunes garçons et des hommes, mais en plus il
se laissait aller à des accès de fureur et de haine non contrôlables,
incompatibles avec son appel à l'amour des uns et des autres (...)".
Ce cours n'est qu'accessible qu'après une phase d'endoctrinement
longue et extrêmement coûteuse pour le scientologue, qui aura
versé près d'un million de francs à la secte avant
d'obtenir le droit d'apprendre ce genre de "scoop". A chacun de se faire
une opinion sur cette "compatibilité religieuse".
Le statut d'association cultuelle de la Scientologie n'a jamais été
reconnu par le ministère de l'Intérieur. Cette organisation
existe légalement sous forme d'associations loi 1901, dites "sans
but lucratif". Compte tenu de ses énormes profits, l'Eglise de Scientologie
de Paris a fait l'objet en décembre 1995 d'un redressement fiscal
d'un montant de 43 millions de francs, entraînant sa liquidation
judiciaire. Mais la secte a resurgi sous forme d'une SARL.
En 1977, au cours d'un procès contre des dirigeants de la secte,
le substitut du procureur de la République avait déclaré
:
"Je me méfie d'une sagesse qui n'est accessible qu'aux
riches, d'une religion qui n'est pas celle des pauvres et des simples,
mais une religion d'argent et d'imposture. La sagesse ne s'achète
pas, elle s'offre gratuitement !" (source: Les nouvelles sectes, d'Alain Woodrow)
Les suites du verdict du procès en appel de Lyon, en juillet 1997
:
La déclaration du juge selon laquelle "L'Eglise de
Scientologie peut revendiquer le titre de religion et développer
en toute liberté, dans le cadre des lois existantes, ses activités,
y compris ses activités missionnaires, voire de prosélytisme."
réjouit les scientologues et provoque la mobilisation des associations
de mise en garde contre les sectes. Pour mettre les choses au clair, Jean-Pierre
Chevènement rappelle, en tant que ministre de l'Intérieur,
qu'il est le seul habilité à reconnaître une association
cultuelle, et que la Cour d'Appel de Lyon a outrepassé son rôle.