Témoins de Jéhovah | Le silence de familles sur des actes présumés de pédophilie à Pézenas |
Amis de la Croix Glorieuse de Dozulé | Une vache, un calvaire ! |
Au Coeur de la Communication | Essor, des verres déformants |
Sectes | Le garde des Sceaux annonce de nouvelles mesures contre les sectes |
Communauté de la Nativité | Une communauté dirigée par une main de fer |
Ordre du Temple Solaire | Une expertise judiciaire sous le signe de Sirius |
Ordre du Temple Solaire | Le juge Fontaine réunit les familles des victimes |
Ordre du Temple Solaire | L'instruction du suicide de l'OTS est close |
Satanisme | Les restes de 25 enfants trouvés en Colombie |
" Chrétiens inquiets " | Présence d'une secte chrétienne à Jérusalem jugée dangereuse |
Mission interministérielle sur les sectes | Alain Vivien nommé à la présidence de la mission |
Eglise pentecôtiste unie | Six adeptes battus à mort |
[Résumé]
Au cours d'une réunion organisée par les témoins de Jéhovah dans la région de Pézenas dans l'Hérault, un adepte de 35 ans, père de famille, reconnaît avoir abusé l'été dernier de ses cousines et de ses nièces, quatre fillettes mineures. La sentence est tombée, il est exclu de la communauté. En lavant leur linge sale en famille, les Témoins de Jéhovah de Pézenas ont rendu leur justice. Pour eux le dossier est clos...
Mais ils ignorent qu'une procédure judiciaire, par la voie officielle cette fois, est en cours. Les fillettes ont parlé, des enquêtes sont déclenchées. Les plaintes sont regroupées au parquet de Béziers qui ouvre une information judiciaire. Le doyen des juges d'instruction délivre des commissions rogatoires aux policiers du commissariat de Pézenas, qui se heurtent rapidement à un mur du silence, pour ne pas dire à une véritable conspiration.
L'ex-adepte, placé en garde à vue, réitère ses aveux. Comme ils ont été passés devant une dizaine de témoins, lors de la fameuse audience qui s'est tenue à huis clos, les enquêteurs décident de convoquer ces Témoins de Jéhovah, ne serait-ce que pour qu'ils confirment l'existence de cette séance disciplinaire interne. Les policiers reçoivent un refus catégorique : personne ne défère à la convocation. Le juge d'instruction biterrois, visiblement agacé donne l'ordre aux officiers de police judiciaire de les placer en garde à vue.
Au commissariat de Pézenas, ces adeptes ne se montrent guère plus coopératifs. Ils refusent de répondre aux questions des enquêteurs et avancent le secret de la confession, auquel ils ne doivent pas déroger !
Le juge d'instruction voit rouge. Dans les jours qui suivent, tous ceux qui avaient reçu les aveux de l'ancien adepte sont convoqués au palais de justice de Béziers. Ils persistent en évoquant toujours le secret de la confession. Ils sont alors mis en examen pour " non dénonciation de mauvais traitements à mineurs de quinze ans ". Dix membres de cette secte vont donc être prochainement jugés devant le tribunal correctionnel de Béziers.
Lorsque Jésus et l'ange Gabriel apparurent à Dozulé, en Normandie, ils demandèrent, lors de leur cinquantaine de visites, à Madeleine Aumont de constuire une croix de 738 m de haut et de 246 m d'envergure. Puis ils rabaissèrent leurs prétentions à une croix au centième...
Une quarantaine de telles croix, qui peuvent être construites, comme tout " monument " ne dépassant pas 12 m de haut, sans autorisation, illumine maintenant la nuit de leur lumière bleue et blanche ici et là en France. Mais ces croix existent aussi là où le maire ou le préfet peuvent imposer que l'architecture des édifices respecte un cadre préétabli. Ainsi, " aux Fins, dans le Doubs, où se trouve une croix magique, un habitant a été obligé, pour des questions d'environnement , de peindre le toit de son hangar en rouge plutôt qu'en gris et de camoufler une fosse à purin avec une haie de thuyas pour ne pas gêner ses voisins ". Hormis le soutien apporté aux opposants à cette croix par les maires de Besançon et de Villers-le-Lac, les élus restent discrets sur la question.
Mais, tout de même, " à Nîmes, le 29 avril 1998, le tribunal de grande instance a rendu un jugement faisant obligation de supprimer le dispositif lumineux sur la croix plantée à Congenies (Gard). A Colombiers-le-Vieux dans l'Ardèche, le maire a édicté un arrêté pour demander de ne plus éclairer la croix qui gêne la circulation routière. "
La secte, qui prédit des cataclysmes déclenchées par une comète en août 1999 si la Normandie ne devient pas " la Nouvelle Jérusalem ", connaît bien sûr des accès de mythomanie, comme le montre cet adepte " qui annonçait en mars dernier la venue de Helmut Kohl à Dozulé pour soutenir l'action de la secte ". Mais leur projet fou de construire la croix de 738 m. de haut sur une base de 42 mètres carrés pour un budget de 1,5 milliards de francs est tout de même un signe que l'argent existe en abondance dans la secte : rien que pour l'étude de faisabilité, l'association Ressources, paravent de la secte, a pu débourser plus de deux millions de francs.
Neuf commerciaux ont été licenciés de la société de distribution de verres de lunettes Essor pour "faute grave". Ceux-ci estiment plutôt avoir été licenciés à cause de leur refus de la philosophie d'Au Coeur de la Communication, association à réputation sectaire, connue " pour ses séances de culpabilisation et ses séminaires de "ressourcement" à Auschwitz ". ACC a en effet infiltré la société Essor, au point que le directeur d'Essor est maintenant le directeur d'ACC, Sam Cohen. " Sam Cohen voulait faire d'Essor le champ expérimental d'ACC ", révèle l'ancien chef des ventes d'Essor.
Il y a un peu moins d'un an, Jean-François Labouze, se fait embaucher chez Essor en tant que cadre commercial. Lors d'un séminaire interne, il voit son PDG faire pleurer plusieurs personnes : " Il savait où frapper. Une telle avait des difficultés d'intégration, tel autre était trop petit... Et quand la tension baissait, il nous parlait de sa femme, des camps de la mort d'Auschwitz ". La femme de Sam Cohen n'est autre que la fondatrice d'ACC...
Puis le train-train de l'entreprise reprend... Deuxième choc fin avril : un directeur des ventes revient complètement perturbé d'un stage aux Etats-Unis, où il a vécu un enfer fait de promiscuité (à quatre dans un studio), de manque de sommeil, et de pressions morales : " ils voulaient tout savoir sur sa vie privée, lui ont soumis un questionnaire hyper-personnel. A tel point qu'il a craqué ".
En mai, nouveau séminaire en Tunisie : en brandissant la menance d'un licenciement, Sam Cohen demande à ses employés " de se repentir du mal qu'on lui a fait, ainsi qu'à son épouse, d'avoir de la compassion pour sa douleur ". Les 3 jours qui suivent, les séances culpabilisation et de délation se succèdent. Finalement, tout le personnel est réintégré, mais le patron prévient que son entreprise va devenir le terrain d'expérimentation d'ACC. A des employés qui lui demande si ACC n'est pas une secte comme le Mandarom, il leur répond que " le Mandarom n'est pas une secte, mais une association de joyeux drilles "...
Nouvelle réunion en juillet : d'après les employés, certains collègues ont dû danser les yeux fermés en se tenant par la main pendant que des membres d'ACC les regardaient.
La coupe est pleine lors de l'annonce d'un nouveau séminaire. Des employés écrivent à leur patron pour rappeler qu'ils sont là avant tout pour travailler et non pas pour atteindre des buts philosohiques. Sam Cohen riposte : " Je suis comme je suis et ceux qui ne sont d'accord avec cette lettre sortent ". C'est ce qu'on fait neuf d'entre eux. Pour les discréditer, Sam Cohen les a accusé d'antisémitisme, de " vouloir couler une des dernières sociétés juives en France ". " C'est tellement minable ", commente Jean-François Labouze (dont le père est juif), " que je ne peux pas répondre. Je n'ai pas à me justifier de ce genre d'ânerie ".
Sam Cohen n'a pas souhaité répondre aux questions du journaliste du Point, qui rappelle que ACC n'est pas seulement active en France mais aussi au Canada, où elle suscite l'inquiétude des associations de consommateurs ayant reçu des plaintes, ainsi qu'aux Etats-Unis, où des séminaires sont organisés par une émanation appelée Learning as Leadership.
Ce désistement est peut-être lié à la découverte, depuis, d'un témoignage d'une personne présentée comme Claire N..., affirmant avoir été guérie d'un cancer à un oeil grâce au 714x. Or, si cette Claire N... est, comme on peut le supposer, Claire Nuer, épouse de Sam Cohen, leur défense basée sur l'ignorance de l'existence de ce médicament devient difficile à justifier].
[Résumé]
Le ministre de la Justice Elisabeth Guigou a annoncé mardi une série d'initiatives pour mieux lutter contre les phénomènes sectaires, alors que la disparition de pièces d'un dossier visant la Scientologie fait l'objet d'une enquête administrative.
Lors
de la séance des questions d'actualité à l'Assemblée,
le garde des Sceaux a dit qu'elle préparait une circulaire prévoyant
la
spécialisation, dans chaque cour d'appel, d'un magistrat " chargé
de coordonner la lutte contre les phénomènes sectaires ".
Elisabeth Guigou a ajouté que les associations de défense de victimes des sectes seront " plus étroitement associées et consultées par les tribunaux " et que les associations de lutte contre les sectes auront la possibilité de se porter partie civile.
Le garde des Sceaux a précisé qu'au 1er mai dernier, 153 procédures pénales avaient été établies, donnant lieu à 73 enquêtes préliminaires et à 80 informations judiciaires, dont 17 achevées à ce jour. Elle a toutefois ajouté que les poursuites " se heurtent à plusieurs difficultés liées notamment à une insuffisance de signalement des faits ".
Juin 1998, à Payzac (Dordogne) : Ludovic Baudin, 31 ans, membre de la " communauté de la Nativité ", abat avec un fusil son père qu'il n'avait pas revu depuis deux ans. " Je n'arrive pas à croire que mon fils a tué son père ! ", clame entre deux sanglots Danièle Baudin. " Lui qui était si pacifique devait être sous influence de la secte qui nous a séparés ", selon elle. Danièle est sortie de cette communauté en 1993 et son mari en 1995, juste après une seconde tentative de suicide. La Nativité, manifestement, n'apportait pas la sérénité.
Les enquêteurs s'interrogent aujourd'hui sur le très étrange couple que forment la fondatrice, Marie-Thérèse Agnès, professeur de français, 60 ans, alias " Marraine " ; et le prêtre François Ducoux, 68 ans, ancien officier de l'armée devenu prêtre, alias " Parrain ".
Au départ, en 1969, cette association se manifeste par des engagements en faveur de la non-violence et du tiers-monde, puis par la fréquentation du Renouveau charismatique. La communauté, limitée à une trentaine de personnes, est installée depuis 1977 rue Poussin, à Limoges. En 1982, elle obtient le label de " fraternité laïque dominicaine ", qu'elle perdra en juillet 1995 après que l'ordre des Dominicains ait réalisé qu'il a été berné.
Le groupe a été régulièrement chahuté par les ruptures ou les exclusions. Des familles entières ont explosé. Vivette, devenue ex-membre en 1987, affirme avoir été rossée pour refus d'obéissance. Devant le cercle des adeptes, en présence de sa fille, l'ancienne prieure fut alors dénoncée comme hérétique et satanique.
Cette exaltation tourne parfois à la violence. Vincent Charpentier, 39 ans, ex-membre depuis 1993, témoigne avec émotion : "Pour me libérer des mauvais esprits, Marie-Thérèse a demandé au père François Ducoux de me déshabiller intégralement, de m'asperger d'eau bénite, avant de me rouer de coups de poing et de claques. Tous deux prétendaient que la douleur provoquait des déclics salutaires et que notre souffrance apaisait celle de Marie-Thérèse". Françoise et Bernard Nouger, 49 ans, exclus en 1992, se plaignent également d'avoir été battus : ils n'étaient " pas assez dans le Seigneur ".
Dans la villa bourgeoise de la communauté, le père Ducoux reçoit froidement : " Vous ne devez pas écrire que nous sommes une secte ! ". Mais il est beaucoup plus bavard à propos du soutien de l'évêque de Limoges, Mgr Léon Soulier. Quant au vicaire général François Blondel, il déclare : " Si nous avions eu connaissance d'une dérive sectaire, nous aurions pu publier une mise en garde ". La discrétion des autorités ecclésiastiques tranche singulièrement avec la position des Dominicains, et laisse perplexe Paul Lavaud, de l'ADFI de Dordogne : il regrette " qu'il faille attendre des faits dramatiques pour que l'on se préoccupe de la nocivité de certains groupes ".
Tribunal de grande instance de Grenoble : aucun expert officiel n'ayant de compétence dans le domaine touffu de l'occultisme, le juge Fontaine a choisi en 1996 l'auteur ésotériste Jean-Luc Chaumeil comme expert dans le procès concernant les massacres du Vercors. Nomination étrange puisque cet occultiste, effectivement érudit dans le domaine, est surtout connu pour son extrême crédulité : il fut en effet victime d'un canular grossier. En 1973, il crut que les photos qu'on lui montra, lors d'une mystérieuse entrevue nocturne en Suisse, n'étaient autres que celles du très légendaire trésor de Rennes-le-Château.
Plus grave, un procès-verbal du 2 février 1996, concernant une écoute sur la ligne téléphonique de Michel Tabachnik, révèlerait, selon certaines parties civiles, que l'expert choisi avait conseillé le chef d'orchestre " pour sortir de la mise en examen ". Et, dans le rapport final, l'expert dédouane de fait le chef d'orchestre, ainsi que les autres compagnons de routes de l'OTS toujours vivants.
En fait la notion (très médiatique) de " crime ésotérique " présente quelques précieux avantages pour certains personnages manipulateurs, car elle permet de délaisser et la piste financière et la piste politique... La requête en annulation de cette expertise a été examinée le jeudi 12 novembre. [Addendum : début décembre, la requête en annulation fut acceptée]
[Résumé]
Grenoble, mardi 17 novembre : un peu moins de trois ans après les tragédies de l'OTS, le juge d'instruction Luc Fontaine doit présenter aux familles des victimes les conclusions quasi définitives de l'enquête sur le drame du Vercors. Les conclusions n'apportent pas d'éléments fondamentalement nouveaux. Pour la justice française, il n'y a eu à St-Pierre-de-Chérennes aucune intervention extérieure. L'hypothèse de survivants au massacre a été écartée.
" Les parties civiles pourraient remettre en cause ces conclusions ", a déclaré Me Joëlle Vernay, une des avocates des familles. Selon elle, en effet, " les dernières expertises sur la crémation des corps, menées notamment avec des porcs, montrent que les quantités de produits inflammables utilisées dans le Vercors et évaluées avec les restes de bidons retrouvés sur place, sont nettement insuffisantes pour produire les effets constatés sur les victimes ". Au vu de ces éléments, Me Vernay souhaiterait que de nouvelles investigations soient menées pour vérifier l'hypothèse d'une intervention extérieure.
L'autre volet de l'information judiciaire concerne les activités de la secte : deux personnes, le chef d'orchestre suisse Michel Tabachnik et un pharmacien de Brest, sont mises en examen dans le cadre de cette information ouverte pour " assassinats et association de malfaiteurs ". Le parquet de Grenoble évoque la possibilité de renvoyer l'affaire devant un tribunal correctionnel et d'organiser un grand procès qui pourrait durer trois à quatre semaines en 1999. Seule condition, pour que ce procès ait lieu : au moins l'une des deux personnes mises en examen doit être renvoyée devant le tribunal.
[Résumé]
Les experts estiment que, problablement, aucune personne extérieure n'a été impliquée dans le suicide de l'OTS dans le Vercors : un policier français et un architecte suisse ont " suicidés " leurs compagnons, neuf autres adultes (dont deux femmes qui auraient tenté de résister et ont été frappées violemment) et trois enfants, drogués puis tués par balles. Les deux hommes se sont ensuite suicidés.
Mais il n'y a donc aucune certitude sur la question. Un avocat des parties civiles invoque " l'arithmétique du bon sens " pour demander à ce qu'on continue de chercher des tiers complices, estimant que la logistique de ce "suicide" nécessite plus de deux organisateurs. " Le juge Fontaine a donc accepté que de nouvelles enquêtes soient diligentées, mais il souhaite boucler son dossier dans les prochains mois ".
La justice suisse avait prononcé un non-lieu pour les précédents massacres de l'OTS perpétrés sur le territoire helvétique (quarante-huit morts), qu'elle considère comme étant l'oeuvre de " fous ". Au contraire, dans son dossier d'instruction, le magistrat français s'est efforcé de mettre en évidence la responsabilité morale des auteurs du massacre du Vercors et de la lier aux enseignements de la secte, y compris ceux, qualifiés de " cosmiques ", du chef d'orchestre Michel Tabachnik.
[Résumé]
Les corps de 25 enfants, réduits à l'état de squelettes pour la plupart, ont été découverts à Pereira, ville de 700.000 habitants située à 175 kilomètres de Bogota. Des bouteilles d'alcool se trouvaient près de la plupart des victimes.
Deux corps étaient attachés à des arbres avec des signes apparents de torture, a annoncé la mairie de Pereira. La plupart des squelettes sont incomplets et les enquêteurs ont dû estimer le nombre des morts en comptant les crânes. Le plus âgé devait avoir 16 ans, alors qu'au moins la moitié des victimes avaient dix ans ou moins.
Les autorités supputent divers motifs qui vont du " nettoyage social " des délinquants par des milices au culte satanique. " Il s'agit d'une ville où le satanisme est largement pratiqué et on dit beaucoup que des enfants sont utilisés dans les rituels ", explique Luis Fernando Henao, un proche collaborateur du maire.
[Résumé]
Suite à un article du quotidien américain New York Times au sujet des " Chrétiens inquiets " (" Concerned Christians "), le commissaire Yaïr Yitzhaki, chef de la police de Jérusalem, confirme l'arrivée récente d'une dizaine de membres de cette secte chrétienne millénariste, qui pourraient être tentés par un suicide collectif.
Début octobre, cinquante membres de la secte avec leurs enfants ont disparu de Denver (Colorado), en vendant tous leurs biens. Ils ont expliqué qu'ils avaient l'intention de se rendre à l'étranger, sans doute en Israël, en compagnie de leur gourou, M. Monte Kim Miller. Cet ancien cadre commercial de 44 ans se dit le " dernier prophète sur Terre " et " l'ultime véhicule de Dieu ". Il avait prophétisé à ses adeptes qu'un tremblement de terre dévasterait la ville de Denver, comme signal de l'Apocalypse. La date ? Samedi 17 octobre 1998... Comme aucun séïsme ne s'est produit, les autorités locales et les familles s'inquiètent : Miller aurait-il ordonné un suicide collectif pour ne pas perdre la face ? " Si rien ne se produit, il faudra bien qu'il trouve un moyen de conduire son groupe à l'Apolocalypse ", affirme Nicole Weaver, 16 ans, qui a passé dix ans dans cette secte. Autre sujet d'inquiétude : les Concerned Christians seraient confrontés à des difficultés financières, ce qui aurait poussé le gourou à annoncer une catastrophe pour en finir au plus vite.
M. Miller annonce une nouvelle prophétie : il sera " tué dans les rues de Jérusalem en décembre 1999, pour ressressuciter trois jours plus tard " et cet événement " marquerait la fin apocalyptique du second millénaire ". D'après ses théories, seuls ses partisans seront sauvés dans la ville sainte.
Dimanche, le gouvernement israélien a annoncé un renforcement de la présence policière sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem, par crainte d'attaques d'extrémistes juifs et chrétiens. L'Esplanade des Mosquées Al-Aqsa et du Dôme du Rocher, à Jérusalem-est, est le troisième lieu saint de l'Islam après la Mecque et Médine, en Arabie saoudite. Certains millénaristes chrétiens pensent que la destruction des Mosquées de Jérusalem et la reconstruction à leur place de l'antique Temple Juif préluderaient au retour du messie et au Jugement dernier.
Voir Des adeptes arrêtés et expulsés par la police israëlienne, janvier 1999.
[Résumé]
Alain Vivien, soixante ans, est un spécialiste des sectes sur lesquelles il a effectué une mission en tant que député en 1982-83. Il préside depuis 1997 le Centre Roger Ikor contre les manipulations mentales (CCMM).
Dans sa mission, il sera assisté par un secrétaire général - un magistrat, Denis Barthélémy - et un " conseil d'orientation " composé de 19 personnalités : juristes, psychiatres, parlementaires, représentants du secteur bancaire ou social, ... . Les membres du conseil d'orientation sont nommés " en raison de leurs compétences et de leur expérience ", par un arrêté de Lionel Jospin, également promulgué mardi. A l'AFP, M. Vivien précise qu'il veille également à la représentation des départements d'Outre-Mer, où le phénomène sectaire se développe. Ce conseil d'orientation se réunira au moins deux fois par an.
Le président de la mission réunira périodiquement un groupe opérationnel composé de 13 représentants de neuf ministères et secrétariats d'Etat pour coordonner la lutte contre les sectes. En feront notamment partie le directeur des affaires criminelles et des grâces, le directeur général de la police nationale, le directeur général des impôts, le directeur général de la gendarmerie nationale et le directeur de la jeunesse et de la vie associative.
Les priorités fixées par la mission sont avant tout de poursuivre l'effort de formation des personnels de l'Etat : magistrats, police et gendarmerie, enseignants. Mais aussi d'informer le grand public, avec en prévision une campagne nationale de sensibilisation. La mission aura également fonction de médiation entre une association ou une famille qui a des problèmes et la justice : si elle est alertée sur un dossier qui lui paraît sérieux, elle pourra le transmettre au procureur de la République. Ce ne sera pas à elle d'instruire ni de juger.
[Texte intégral]
Né le 20 août 1938 à Melun (Seine-et-Marne), fils d'instituteur, Alain Vivien est titulaire d'un diplôme d'études supérieures de lettres. Il a été professeur au lycée de Montgeron en Seine-et-Marne (1964-1965), à l'Institut national tchadien pour les sciences humaines (1965-1967), au collège Marché-Marais de Melun (1968-1973), avant d'être élu député pour la première fois en 1973.
Il le restera jusqu'en 1991 - devenant même vice-président de l'Assemblée nationale en 1982 - avant d'être nommé, en 1991, secrétaire d'Etat aux affaires étrangères.
En 1993, Alain Vivien entre au Conseil d'Etat en service extraordinaire jusqu'en 1997. Il avait été aussi maire de Combs-la-Ville en Seine-et-Marne (1977-1983 et 1989-1992) et président du conseil d'administration de l'établissement public de la ville nouvelle de Melun-Sénart (1985-1990).
Le nom d'Alain Vivien est surtout attaché au premier rapport parlementaire sur les sectes remis au premier ministre, Pierre Mauroy, en 1983, et publié, en raison des pressions des sectes, deux ans plus tard. Il s'était rendu au Guyana après le suicide collectif du Temple du peuple en 1978. En 1997, il prend la présidence du Centre Roger-Ikor contre les manipulations mentales (CCMM), devenant plus que jamais la cible des principales sectes en France. Son domicile de Sucy-en-Brie (Val-de-Marne) est " cambriolé " le 19 septembre 1998 et, le 9 octobre suivant, la voiture de l'une de ses collaboratrices au CCMM a les pneus crevés.
[Résumé]
Alertée par l'ancien leader du groupe qui s'était enfui, la police a découvert 6 corps le week-end dernier dans une exploitation de caoutchouc isolée, à 145 km de Tarauaca, près de la frontière péruvienne.
Les meurtres ont commencé deux semaines auparavant, quand le pasteur Francisco Bezerra de Moraes a annoncé à sa petite communauté de 30 adeptes qu'il entendait la voix de Jésus Christ ordonnant que certains membres, dont l'ancien leader, soient punis de " tortures disciplinaires ". Aux cris de " Dehors, Satan ! ", des adeptes ont été frappés et fouettés. Six personnes en sont mortes, parmi lesquelles un garçon de 13 ans ainsi que deux frères de trois et quatre ans, tués par leur propre père.
Avec calme et sans regret, six suspects arrêtés ont répété qu'il n'avaient agi que parce qu'ils avaient entendu des " voix de l'au-delà ". Ils ont nié avoir été sous l'emprise de l'alcool ou de drogues.