(source: Bulletins de liaison du CCMM de
décembre 1994)
Crimes, suicides et incendies en série du 4 au 6 octobre 1994. 53
morts, tous membres de l'Ordre, recensés au Québec (5) et
en Suisse (48). Ils ont été découverts carbonisés
dans des demeures incendiées, après avoir été
poignardés à Morin Heights, Québec ; tués par
balles à Cheiry ou drogués à Salvan, Suisse. Victimes
toutes identifiées. En Suisse : 19 français, 17 suisses,
9 canadiens. 25 femmes, 17 hommes et 6 enfants. Au Canada : 3 canadiens,
2 suisses.
Les médias de nombreux pays ont relaté cet événement-choc.
C'était la première fois qu'un massacre de cette importance
se produisait en Europe, provoqué bien entendu par un groupe sectaire
privé.
Actes prémédités
Le 6 octobre, Joseph Di Mambro, membre de la Synarchie du Temple, remet
à Patrick Vuarnet, membre suisse de l'Ordre qui a été
épargné, 300 enveloppes avec mission de les expédier
de Genève le lendemain. Dans ces enveloppes quelques textes titrés
"Transit pour le Futur, La Rose-Croix, Aux Épris de Justice,
A tous ceux qui peuvent encore entendre la voix de la Sagesse ..., nous
adressons cet ultime message".
S'y ajoute, dans quelques unes, copie d'une lettre adressée
au Ministre de l'Intérieur français, à la formule
d'appel irrévérencieuse, "Très cher Charlie".
La lettre se veut explicative : "rétablir la vérité
quant aux faits qui ont précipité notre départ",
mais ne contient aucun fait tangible, sinon la condamnation (infime) de
Luc Jouret au Québec en 1991.
Alors qu'aucun fait n'a affecté l'Ordre en France, la responsabilité
de l'issue fatale est imputée aux pouvoirs français. "Nous
vous accusons d'avoir délibérément voulu détruire
notre Ordre et d'en avoir fait une raison d'état", "Nous
vous accusons, Monsieur Pasqua, d'avoir prémédité
un assassinat collectif", "Nous avons par conséquent décidé
de quitter les plans terrestres prématurément car nous sommes
conscients de votre volonté de détruire l'Oeuvre que nous
avons accomplie".
Les autres textes cités ci-avant, fortement chargés
d'ésotérisme, sont parfois tout aussi révélateurs
de desseins funestes : "Ceux qui ont enfreint notre code d'honneur sont
considérés comme des traîtres. Ils ont subi et subiront
le châtiment qu'ils méritent dans les siècles des siècles"
(Ultime message, page 2). Dans leur paranoïa, les deux gourous de
l'Ordre, Di Mambro et Jouret, s'estimant menacés gravement par des
adeptes et des autorités policières et fiscales ont décidé
de précéder l'Apocalypse en supprimant tout le produit de
leur oeuvre. Ce fut le carnage infernal.
Décembre 1995 : 2ème massacre
(source: Bulletins de liaison du CCMM de
janvier 1996)
Dans la nuit du 15 au 16 décembre 1995, seize personnes -
treize adultes et trois enfants de 2, 4 et 6 ans - ont été
immolés par le feu dans une clairière d'un plateau du Vercors,
près de Saint-Pierre-de-Chérennes (Isère).
Huit Suisses et huit Français, dont notamment :
côté Suisse, André Friedli, architecte, et Ute Vérona,
fiancée de Patrick Vuarnet, qui sacrifiera Tanya, sa fillette de
6 ans
côté France, Edith Vuarnet (elle fut triple championne de
France de ski alpin) et son fils Patrick, Jean-Pierre Lardanchet, inspecteur
à la Diccilee (ex-police de l'air et des frontières) et son
épouse qui conduisirent à la mort leurs deux fils Aldwin
et Curval âgés de 4 et 2 ans, Patrick Rustand, inspecteur
à la Police judiciaire de Paris.
L'enquête policière, rapidement menée, a déterminé
que quatorze personnes avaient été tuées par une ou
deux décharges de pistolet 22 long rifle, après avoir absorbé
des sédatifs, puis incendiées à l'aide de white spirit.
Les deux exécuteurs sont Jean-Pierre Lardanchet et Friedli. Ils
se sont aspergés de white spirit et ont péri par le feu après
s'être tiré une balle de 9 mm parabellum dans la tête
(armes retrouvées près de leurs corps).
Le Procureur de Grenoble a ouvert une information judiciaire pour
"assassinats" et "association de malfaiteurs" avec possibilité de
complicité extérieure.
Rappel du massacre de 1994
Cinquante trois membres de l'OTS sont morts, quasiment de la même
manière, dans la nuit du 4 au 5 octobre 1994, en Suisse et au Canada.
Conviendrait-il de déduire de ces deux holocaustes impitoyables
qu'un destin funeste pèse inexorablement sur les quelques centaines
de membres restants de l'Ordre ? Perspective hasardeuse.
Relevons simplement ce que l'enquête a révélé,
jusqu'à maintenant :
Quelques défunts de 1995 avaient regretté de n'avoir pas
été du "premier voyage" de 1994.
Les adultes sélectionnés pour la tuerie ont reçu l'ordre
de se rendre immédiatement en un lieu déterminé pour
une cérémonie rituelle liée au solstice d'hiver. D'après
quelques témoignages de leurs familiers, ils ne s'attendaient pas
à la mort. Les injonctions au rassemblement ont été
reçues sur des alphapages (récepteurs miniaturisés)
retrouvés sur quelques cadavres. C'est ainsi que certains membres
de l'ordre communiquaient entre eux, pour déjouer de possibles Surveillances.
Terrorisme occulte
L'OTS a exploité, en les dénaturant, quelques éléments
du champ historique de l'occultisme" pour "imprimer" dans l'esprit des
adeptes-templiers des données irréalistes et aberrantes.
La pire des données est celle de l'avenir apocalyptique de la planète
Terre, qui aboutira par deux fois à la solution finale, le passage
dans l'au-delà. Une mort pour précéder la fin du monde
et y échapper en y rejoignant l'étoile Sirius (d'après
les astronomes, Sirius est une étoile située à 8,6
années-lumière de notre système solaire, plus massive
que le soleil, et la plus brillante du ciel).
On se saura probablement jamais pourquoi les adeptes de l'OTS
ont pu croire que leur avenir se situait à l'apogée de leurs
fantasmes, l'étoile Sirius, d'où ils pourraient participer
à la constitution d'un monde rénové après l'Apocalypse.
L'OTS a encore provoqué un "suicide collectif" de 5 nouvelles personnes
à Saint Casimir au Québec le 22 mars dernier ; 3 adolescents
ont été retrouvés saufs. La police a découvert
sur place des lettres "faisant état d'un départ de façon
parabolique" - sic. (Le Parisien, 24/3/97).