L'extrême droite et les sectes s'alimentent à la même
source. Derrière le masque religieux, les sectes sont une nouvelle
forme de haine de la pensée.
Pour lutter contre ce totalitarisme spirituel, il faut en comprendre
la finalité. Pendant deux ans, Bernard Fillaire, l'auteur du Grand
Décervelage, a passé au crible les événements,
les mots, les réseaux qui tissent la toile sectaire.
Pour sauver les captifs, une seule solution: opposer la morale
civique à la barbarie et lutter contre tout ceux qui, au nom d'une
prétendue tolérance, pousse chaque jour de nouveaux adeptes
dans la bouche de la Gorgone.
Un ouvrage qui reprend ce qu'un observateur attentif peut noter au jour
le jour en ce qui concerne les organisations sectaires. Une de ses principales
vertus est d'opérer un véritable contrepoint entre les pratiques
et les préceptes des sectes et celles des grandes dérives
totalitaires de ce siècle. Il constitue une courageuse contribution
à une collection dont la nécessité s'affirme de plus
en plus : celle d'écrits internes de sectes, écrits qui sont
autant d'auto-accusations, d'incitations à des pratiques illégales
voire à des crimes, les uns et les autres prémédités.
C'est à force de rassembler ces écrits qu'on disposera d'éléments
qui, devant la justice, permettront de frapper ces organisations à
la tête et non plus un "lampiste" par ci par là.
Mes commentaires
Un des chapitres les plus intéressants (pages 138 à 156)
du livre de Bernard Fillaire nous éclaire sur les nombreux auteurs
du livre Pour en finir avec les sectes
qui, malgré le titre, est loin d'être 100% secte-free.
Il a été édité en janvier 1996 sous la direction
de Massimo Introvigne et J. Gordon Melton, responsables du CESNUR (Centre
d'études sur les nouvelles religions). Ces deux auteurs avaient
violemment critiqué le rapport parlementaire
français, ses méthodes et ses conclusions ("un mandat
de persécution").
D'après la revue BULLES du 3ème trimestre 1996,
Massimo Introvigne, présenté comme un "respectable professeur
d'université italien" par certains, déplore que la France
se soit ainsi "ridiculisée aux yeux de la communauté scientifique
internationale" (qu'il estime représenter) et apparaisse comme
un pays de "discrimination et d'intolérance religieuse".
Le rapport parlementaire aurait causé un "Mururoa socio-religieux
pour l'image de la France à l'étranger".
Cité également dans BULLES du 4ème trimestre
1995, une autre déclaration de cet universitaire italien: "Les
mouvements anti-sectes combattent les grands Nouveaux Mouvements Religieux,
en général respectueux de la loi - tels que les Moonistes,
la Famille (ex-Enfants de Dieu), la Scientologie. Ils sont incapables de
remarquer les groupes plus petits, moins stables, aux tendances apocalyptiques,
qui sont ceux qui peuvent finalement dangereux...".
Autre citation de Massimo Introvigne:
"certaines nouvelles religions possèdent des textes secrets
qui ne sont pas révélés tout de suite à l'adepte.
Ceux qui en parlent sont accusé de dire des mensonges, ce qui est
sans doute vrai, même si on ne peut pas le prouver"
Voir aussi une autre déclaration de Massimo Introvigne au procès
de Lyon contre la Scientologie.
Certaines déclarations des autres auteurs du livre "Pour
en finir avec les sectes" sont toutes aussi surprenantes:
A propos du suicide collectif de Guyana,
"on
a vu les conséquences d'une intrusion dans la communauté
de Jim Jones", dit Régis Dericquebourg. Ce sociologue estime
également que "Les manipulations mentales, cela n'existe pas"
(révélé dans le magazine Eurêka de juin 1996).
Pour Antoine Faivre, la Nouvelle Acropole ne serait
qu'une simple école de philosophie "de nature à stimuler
des modes de pensée qui permettent aux individus de choisir librement
leurs conduites de vie".
Bien d'autres exemples figurent dans ce chapitre du livre Un bonheur
mortel.