Sur demande de l'Ambassade des Etats-Unis, l'UNADFI
a reçu, le 2 avril 1999,une délégation américaine
composée de 4 personnes, soit 10 jours après le colloque
sur la liberté religieuse organisé par l'OSCE à Vienne.
Cette délégation avait mission "d'étudier en France
(et aussi en Autriche, en Belgique et en Allemagne) la politique conduite
par le gouvernement à l'égard des sectes". Il était
précisé en outre que l'information obtenue serait utilisée
pour la rédaction du rapport annuel sur les libertés religieuses
dans le monde, dont la première édition est prévue
pour le 1er septembre 1999.
Les principales questions du débat devaient porter "sur la
façon dont les autorités recueillent, traitent, analysent
et diffusent les informations sur les sectes".
Il était précisé que les délégués
souhaitaient également étudier dans quelle mesure les lois
en vigueur peuvent induire une discrimination à
l'égard de certaines religions.
La délégation américaine se composait des personnes
suivantes :
Le docteur Jeremy Gunn, du Bureau de la démocratie, des droits de
l'homme et du travail au Département d'état, et également
membre de l'Institut de la Paix des Etats-Unis, organisation non gouvernementale.
Le docteur David Little, également de l'Institut de la Paix.
Mademoiselle Karen Lord, conseiller pour la liberté de religion
au Congrès des Etats-Unis, et membre de la Commission de la Sécurité
et de la Coopération en Europe (commission dite d'Helsinki).
La discussion a porté essentiellement sur 2 points :
le rôle de l'UNADFI,
la législation française.
Le rôle de l'UNADFI
Outre l'affirmation du caractère d'association familiale de ses
adhérents, les représentants de l'UNADFI se sont contentés
de répondre aux questions qui leur ont été posées,
en insistant simplement sur ce qui est la vocation de l'UNADFI, à
savoir l'aide aux victimes des groupes sectaires et à leurs familles,
que ces groupes d'ailleurs se réclament ou non d'une référence
religieuse.
La législation française
Les représentants de l'UNADFI ont fait part de l'incompétence
de celle-ci en une matière qui ne concerne que le législateur.
Ils ont cependant attiré l'attention de leurs interlocuteurs sur
la différence fondamentale qu'il y a, selon eux, entre la législation
française et la législation américaine en matière
de religion, et en particulier en ce qui concerne la laïcité
"à la française". Ils ont rappelé que le Préambule
et l'article 1er de la Constitution précisent que, tout en garantissant
formellement la liberté de conscience et de religion, la loi républicaine
s'impose à tous les citoyens, sans distinction de convictions et
de religions. Il ne leur a pas été difficile de trouver des
exemples dans les sectes pour illustrer leurs propos.
Note
Le docteur Gunn devait intervenir, à côté notamment
de MM. Garay, Gordon Melton, Dericquebourg, Introvigne, lors du colloque
organisé par le CESNUR
et le CLIMS à Genève le 15 mai 1999, sur le thème
de "La controverse sur les sectes dans les pays francophones".