Depuis son apparition dans les années cinquante, la Scientologie
a toujours fait l'objet de critiques virulentes par des ex-adeptes, des
professionnels médicaux, des journalistes et des tribunaux. La secte
a riposté tant bien que mal par des méthodes maffieuses qui
ont contribué à décourager plus d'un adversaire :
procès longs et coûteux, vols et falsifications de documents,
harcèlement, diffamation...
Mais depuis ces dernières années, un nouveau front
d'opposition à la Scientologie s'est ouvert sur Internet avec l'apparition
du forum news:alt.religion.scientology,
où de nombreux témoignages relatant ses méfaits ont
été publiés. Sous prétexte que des documents
dits "sous copyright" étaient également diffusés,
les avocats de la secte ont tenté légalement de faire supprimer
ce forum, en vain. Grâce à cet échange d'informations,
des internautes du monde entier ont pu s'organiser face à cette
secte riche et puissante. Le résultat de cette coopération
internationale a abouti à une liste impressionnante
de sites web de mise en garde contre la Scientologie.
Comme toute organisation totalitaire, la Scientologie ne supporte
pas que ses adversaires puissent se transmettre et publier des informations
aussi facilement ; et elle a contre-attaqué pour essayer de les
museler. Mais face à cette nouvelle forme d'opposition, cette secte
a commis une grossière erreur stratégique en s'en prenant
aux providers qui hébergent des pages web anti-scientologues de
leurs abonnés, ce qui aurait pu avoir de graves conséquences
sur un des fondements du réseau planétaire : la liberté
d'expression. Les attaques scientologues ont provoqué des réactions
de solidarité de nombreux internautes, y compris de ceux qui ignoraient
tout de la Scientologie auparavant. Par exemple, la tentative de faire
retirer un dossier édifiant intitulé The
Fishman Paper est à l'origine de la création de nombreux
sites miroir en Hollande. Mais étant donné que la secte a
perdu son procès dans ce pays, il lui est désormais impossible
de faire retirer ces documents d'Internet, qui peuvent être consultables
depuis n'importe quel point du globe.
Alors, Internet serait-il le "Viêt-nam" de la Scientologie
?
Comment l'audit(ing) scientologue a « clarifié » le
moteur de recherche Internet Google des « suppressifs » ? Par Xavier Martin-Dupont,
28 mars 2002. Recette scientologue pour que les pages de résultats
du moteur de recherche Googlefaire laissent apparaître essentiellement
des sites de la secte : 1) Afin de monter la mayonnaise, multiplier les noms
de domaine puis créer une ribambelle site web scientologues en y insérant
de nombreux liens URL entre eux. 2) Menacer Google pour qu'il retire de sa
base de données les URL des sites anti-scientologues, sous prétexte
de "violation de copyright" selon le droit américain...
Internet, un rempart efficace contre la Scientologie,
par Mickael Tussier. Une petite introduction sur les nouveaux outils de communication
qui ne font pas l'affaire des organisations totalitaires, ainsi que sur la
guerre engagée par la Scientologie contre des adversaires internautes.
Un des concepts de base du réseau planétaire est menacé
par la secte : la liberté de parole. Sa tactique ? Donner des frayeurs
aux providers dont les abonnés hébergent des documents concernant
la Scientologie, en particulier des documents dits "confidentiels". La responsabilisation
des providers quant au contenu des pages web de leurs abonnés les contraindraient
à un travail de censure, qui non seulement limiterait la liberté
d'expression sur Internet, mais entraînerait en plus une augmentation
non négligeable des coûts d'abonnement pour le grand public.
Interview de Steven Fishman, ex-scientologue.
Suite à une plainte déposée par la Scientologie contre
Steven Fishman, il a rédigé une déclaration sous serment
contenant entre autres, pour étayer sa défense, des cours dits
"confidentiels" de la secte. Le dossier étant descellé, le contenu
de ces documents a été porté à la connaissance
du public, au moyen d'Internet. La secte tente d'enrayer le mouvement au moyen
de procédures légales, en invoquant la "violation du copyright".
En Hollande, la Scientologie a subi une cuisante défaite au début
de 1996.
Ils en veulent
à ma page web ... et à mon fournisseur d'accès, Havas
on Line, par Roger Gonnet, ex-scientologue français. L'avocate
américaine de la secte, Helena Kobrin, a menacé HOL de poursuites
judiciaires si Roger Gonnet ne retire pas une partie des textes de la Scientologie,
en particulier celui de la Procédure (Rundown) NED pour OTs.
Les scientologues censurés par la Scientologie
sur Internet. 1998 : dans le cadre de sa nouvelle stratégie de
positionnement sur le Net, la secte distribue un " Online Start Kit " à
l'intention de ses membres afin que chacun d'eux puisse présenter sa
propre Home-Page pro-scientologie. Ce qui n'est pas précisé,
c'est que le kit d'installation inclue une liste des serveurs et de noms censurés,
pour empêcher l'adepte scientologue de découvrir sur le Net les
critiques qui sont faites sur la Scientologie.
Les scientologues recrutent par E-mail. Libération,
8 mars 1999. Ls Sciantologie prospecte par mail de nombreux internautes avec
leur test de personnalité.
Scientologie contre FACTNET
FACTNET (Fight Agaisnt
Coercive Tactics Networks) est une association basée à Boulder
(Colorado) qui lutte pour la liberté de pensée et de parole,
et qui détient et publie sur Internet des archives électroniques.
Parmi les actuels dirigeants, on y trouve des ex-scientologues : Lawrence
Wollersheim et Arnie Lerma.
Pourquoi
FACTNET refuse-t-elle 12 millions de dollars proposés par la Scientologie
? Message de Lawrence Wollersheim daté du 29 juillet 1997. La
Scientologie avait proposé un arrangement à l'amiable avec
FACTNET, et entamé des négociations. En contrepartie de cette
somme, la secte attendait de FACTNET qu'elle détruise toutes
les bases de données informatiques sur la Scientologie (livres,
décisions des tribunaux, rapports gouvernementaux, et interviews
d'anciens adeptes), et qu'elle ne témoigne plus jamais sur cette
secte. Cette clause était également exigée :
toute parole prononcée par l'un d'eux coûtera 750.000 dollars,
à chaque fois que la secte aura prouvé qu'ils avaient violé
n'importe lequel des termes de l'accord, même sans qu'il soit démontré
qu'elle ait subi le moindre tort. D'autres clauses aberrantes (entre
autres des déclarations publiques auto-critiques et mensongères)
proposées la secte aurait mis FACTNET dans une situation d'incapacité
à se défendre légalement face aux éventuelles
attaques de la Scientologie. Malgré une situation financière
difficile, Larry Wollersheim ne pouvait que rejeter cet accord qui aurait
donné le champ libre à la secte pour la mise à mort
programmée de FACTNET. Voir aussi l'article Un
anti-scientologue signale que l'église lui a offert 12 millions
de dollars pour se taire, par Alan Prendergast, du Denver News, 14
août 1997.
La guerre
sur "news:alt.religion.scientology", par Wendy M. Grossmann, samedi
12 août 1995. Quand les ordinateurs sont saisis parce qu'on suppose
qu'ils contiendraient des matériaux sujets à propriété
intellectuelle qu'on aurait volés, ou que la sécurité
de reposteurs anonymes est violée par la police, les jours tranquilles
d'Internet - endroit calme et privé jusqu'ici, sont comptés.
Nouvelle
guerre mondiale, par David G. Post, directeur de l'Institut de Loi
du Cyber-Espace (Etats-Unis). Cet article évoque très clairement
l'histoire d'ARS :
forum permettant enfin un échange d'informations et de documents
à l'échelle planétaire entre les critiques de la Scientologie
;
ripostes légales de la secte invoquant la "violation de copyright"
sur les documents internes à la secte ;
vaines tentatives d'élimination de ce forum par l'avocate américaine
Helena Kobrin ;
ripostes par un spaming de plusieurs milliers de messages pro-scientologues
pour noyer ce forum et le rendre inutilisable ;
perquisition aux domiciles de certains opposant à la secte pour
saisir le matériel informatique ;
utilisation de remailers anonymes par les opposants pour se prémunir
contre les attaques légales de la Scientologie ;
enfin, problèmes relatifs aux lois du Copyright à l'ère
du cyber-espace, où il est de plus en plus difficile d'exercer un
contrôle sur la circulation des informations et documents, à
plus forte raison à l'échelle planétaire.
Qui a déclenché
le plus grand sabotage jamais perpétré sur le Net ? Par
Colman Jones, Now Magazine, 1996. En mai-juin 1996, ARS a été
submergé de posts pro-scientologues destinés à noyer
ce newsgroup afin d'empêcher les discussions et échanges d'informations
publics entre les opposants à la Scientologie. Ce
spaming
de plusieurs milliers de posts en quelques semaines est le plus vaste exemple
d'abus d'utilisation du Net. Face à cet afflux massif de posts empêchant
le bon fonctionnement de ce newsgroup
du fait de l'encombrement
provoqué, les opposants ont réagi en mettant en place des
robots informatiques d'annulation automatique de ces messages.
Les
Conseils de la Scientologie contre Internet. Recommandations internes
à la secte sur l'utilisation d'ARS, envoyées par Elaine Spiegel,
(d'OSA International), à l'intention
des scientologues ayant la chance de disposer d'un accès à
Internet. Elle les invite à éviter d'engager un dialogue
avec les critiques de la secte et de répondre en postant massivement
des documents pro-scientologues sur ARS. Extrait : "Imaginez 40 ou 50
scientologues postant très souvent des messages sur Internet: nous
aurons tôt fait de faire sauter les SPs[ennemis
de la Scientologie] du système. Ce sera aussi simple que ça,
vraiment.".