(Source: Circulaire de l'UNADFI du 13 octobre 2003)
Mis en ligne le 14 octobre 2003
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Témoins de Jéhovah, agissements et emprise
L'organisation des Témoins de Jéhovah exerce des pressions constantes
sur les pouvoirs publics pour être considérée comme une
confession au même titre que les communautés religieuses ayant
traditionnellement bénéficié en France depuis le 9 décembre
1905 de dispositions légales spécifiques.
Les Témoins de Jéhovah ont réussi à obtenir notamment
des avantages financiers, entre autres l'exonération de taxe foncière
pour certains de leurs lieux de réunion. Ces avantages leur servent d'argument
de propagande pour faire valoir leur côté religieux. Les ADFI ne
se lasseront pas de redire qu'elles ne se sont jamais opposées aux Témoins
de Jéhovah sur le plan des croyances tant qu'elles n'induisent pas directement
des agissements contraires aux valeurs démocratiques et à la dignité
humaine.
Il ne faut pas oublier en effet que les Témoins de Jéhovah ont une conception bien peu démocratique de la vie en société. On peut relever :
- l'approche dogmatique et dangereuse de la santé qui les amène à refuser toute transfusion sanguine;
- la confiscation de la vie sociale de l'enfant : refus de célébrer toute fête, Noël, anniversaires, fête des mères, etc. tous éléments hautement symboliques de la construction de l'enfant et de son adaptation à la société dans laquelle il est appelé à s'insérer;
- le refus, lorsqu'il existait encore, d'effectuer tout service national;
- l'interdiction de prise de responsabilité dans la société, interdiction de remplir leur devoir de citoyen en refusant le droit de vote quel qu'il soit (même les enfants à l'école ne doivent pas participer aux votes à l'intérieur de leur classe);
- les atteintes sévères à la condition féminine au quotidien;
- la reconstruction d'une micro-société dans laquelle ils n'hésitent pas à mettre en place des simulacres de justice pour les membres
" déviants ", lesquels sont privés des droits les plus élémentaires de ce qu'il est convenu d'appeler les droits de la défense. Sur ce point, comme sur les autres, les témoignages sont nombreux et concordants;
- surtout le lobbying qui est la pire des façons de faire jouer la démocratie par le biais des groupes de pression;
- enfin, autre caractéristique accablante quand il s'agit de la formation des jeunes : l'obscurantisme scientifique des Témoins de Jéhovah vis à vis de la théorie de l'évolution. Selon eux, l'homme a été créé il y a 6 000 ans ; toutes les théories scientifiques des paléontologues, géologues, biologistes ne valent rien, c'est un enseignement " satanique ". On peut imaginer le désarroi de jeunes qui, scolarisés, entendent à la maison que la théorie de l'évolution est une doctrine mensongère et trompeuse.
Telle est la réalité de la manipulation mentale. On peut en déduire
les dégâts qu'elle occasionne au jour le jour dans le mode de vie
et de pensée imposé par la secte à ses adeptes.
Toute prise de position en faveur des Témoins de Jéhovah démontre
encore une fois que le phénomène sectaire est bien difficile à
percevoir lorsque, loin des victimes, on n'entend pas leur témoignage.
Pourtant celles-ci sont seules aptes à parler avec pertinence de ce qu'elles
ont vécu.
L'UNADFI, qui recueille depuis trente ans ces témoignages, se doit de
relayer la plainte des victimes, plainte continue et concordante que la victime
seule n'a pas la force de faire entendre.
Le législateur français, en 2001 par la loi
dite ABOUT-PICARD, a su prendre la mesure de ce que représentait
l'emprise sectaire en considérant que les victimes placées en
" état de sujétion " devaient être protégées.
Cela illustre le principe fondateur du droit moderne selon lequel la loi protège
le faible, en l'occurrence l'adepte d'une secte, contre le fort, l'organisation
sectaire totalitaire.
Le Président
Bernard LE HÉRITTE