La Famille | La Famille et la justice |
Mandarom | Mandarom et justice |
Aum | Quatre ans après, la secte Aum se reconstitue et prospère |
Sectes | Les aveux du "patron" de l'ex-sécurité militaire |
Energie Universelle (HUE - SHY) | Luong Minh Dang alias "Maître Dang" est libre |
Témoins de Jéhovah | Condamnation pour procédure abusive |
Horus | Non assistance à personne en danger, exercice illégal de la médecine etc... |
Sectes | Guérison par la foi - Et quand les enfants meurent ? |
[Résumé]
Les perquisitions massives de "l'opération Moïse" de juin 1993 lors de laquelle 200 gendarmes se rendirent dans 12 centres de la secte La Famille, ex-Enfants de Dieu, laissent un goût amer aux enquêteurs : "Il y a eu des fuites, et les familles d'adeptes restés sur place avaient soigneusement préparé leurs interrogatoires avec les gendarmes". Aucun des 37 mis en examen ne fut condamné et les 70 enfants placé à la Ddass furent remis à leurs parents. Mais le parquet du tribunal a hésité pendant trois ans avant d'opter pour le non-lieu, et le journaliste fait état d'un embarras au parquet d'Aix-en-Provence lorsqu'on évoque les témoignages d'enfants recueillis.
"Nous avons fait appel de l'ordonnance de non-lieu, car le dossier est loin d'être vide !", clament les avocats de la mère de Kristofer, un enfant d'un père adepte de la secte. "Les gendarmes ont saisi chez l'adepte de 47 ans une cassette vidéo où il filme son fils qui baisse son pyjama et se masturbe, ainsi que la bible de David Moïse, un manuel de massages érotiques et un guide du flirty fishing. Devant les enquêteurs, le père affirme que son fils affabule et nie lui avoir demandé de se caresser le sexe devant la caméra. selon lui, l'accusation est montée de toutes pièces pour justifier le refus que lui oppose la justice de voir son fils. "Après avoir passé six mois avec son père, Kristopher est revenu en larmes effondré par ce qu'il avait vu, confie sa mère. Après ce séjour, il avait pris l'habitude de mettre la main au sexe des amis arrivant chez nous, en guise de bonjour, comme on se serre la main."
François Koch estime donc qu'il y a matière pour les magistrats de la chambre d'accusation à annuler le non-lieu. La mère de Kristopher conclue : "Pour Kristopher, qui a eu le courage de témoigner contre son père, c'est essentiel qu'il y ait un procès".
[Résumé]
Le juge d'instruction unique à Digne-les-Bains fit l'objet d'une campagne de calomnies de la part de la secte du Mandarom. Des fax l'injuriant furent envoyés à ses collègues ou aux parlementaires. Il fera même l'objet d'une procèdure rarissime de requête en suspicion légitime, étant accusé par la secte d'être complice de la partie adverse, voire d'être soutenu.. par Jacques Chirac ! La Cour de Cassation mettra vite fin à ce délire.
L'avocat des opposants à la secte ajoute : "Je n'ai pas la preuve d'interventions directes, mais j'ai constaté que des magistrats ont peur de bousculer les intérêts des élus locaux." Ainsi, le tribunal administratif de Marseille imaginera un argument surprenant, pour refuser aux opposants de la secte le droit de poursuivre la secte pour violation de la loi, pour affichage irrégulier du permis de construire d'une monumentale pyramide : "Aucun obstacle n'empêchait de s'avancer au-delà de la voie publique en direction du panneau litigieux!" Les magistrats recommendaient donc de violer la propriété du Mandarom...
Le permis de construire sera finalement annulé parce que le maire s'était appuyé sur un plan d'occupation des sols.. illégal !
[Résumé]
En janvier, les villageois de Kitamimaki, municipalité au nord-ouest de Tokyo, se sont mobilisés contre l'arrivée de la secte Aum, qui venait d'être démasquée comme étant l'acquéreur d'une grande maison du village. "C'est la construction de palissades en aluminium de 4 mètres de hauteur qui a éveillé nos soupçons", commente un opposant à l'installation de la secte. L'acheteur fut vite identifié comme un conseiller juridique de la secte.
La maison est maintenant entourée d'un fossé profond de 2 mètres et également de barbelés, mis cette fois par les opposants qui veulent empêcher toute arrivée de membres de la secte, car ils seraient alors difficiles à déloger. Les opposants, qui se relaient par groupes pour surveiller l'arrivée éventuelle d'adeptes, attendent que la secte accepte la proposition de la mairie de racheter le bien avec une marge de 10 % en faveur de la secte.
Dans d'autres localités où la secte a procédé à des achats de maisons, les opposants se mobilisent également, et une coordination globale pourrait voir le jour. Le gourou a beau être en prison, même si un des membres a été condamné à mort pendant qu'une trentaine d'autres attendent leur jugement, la secte qui a perdu les avantages (notamment fiscaux) réservés aux organisations religieuses n'a toutefois pas été dissoute, prospère financièrement, et recommence à recruter. La nouvelle "fin du monde" annoncée par le gourou est annoncée pour septembre 1999, et les villageois des localités où la secte a acheté se rappellent qu'un an avant l'attentat du métro de Tokyo au gaz sarin, du gaz sarin avait déjà été "essayé" par la secte dans une de ses propriétés au nord-ouest de Tokyo.
"La journaliste Shoko Egawa, qui a suivi Aum depuis l'origine, estime qu'elle demeure un groupe imprévisible et potentiellement dangereux. La police partage cette opinion mais, pour l'instant, n'a rien à lui à reprocher."
Le général Ascensi admet, dans le mensuel "Armées d'aujourd'hui", que ni la consommation de cannabis ni la pénétration des sectes n'épargnent le personnel de la défense nationale.
[Extrait]
(Le journaliste résume un article du général Claude Ascensi, "patron" de la direction de la protection et de la sécurité de la défense, qui a succédé à la sécurité militaire).
Au fil des confidences, on apprend que les armées seraient à l'image de la société et qu'elles n'échappent pas à ses maux, pas mieux que les civils. "La drogue et les sectes, admet le général Ascensi, font donc partie des préoccupations du service", sans être sa mission principale. La drogue, d'abord. Les armées sont essentiellement touchées par la consommation de cannabis et de ses dérivés. "L'usage d'autres produits stupéfiants reste tout à fait exceptionnel, ajoute le général, en raison des contrôles physiques et médicaux auxquels sont régulièrement soumis les personnels".
La consommation de cannabis peut être dangereuse pour la manipulation de certains matériels, munitions et explosifs. Le général Ascensi n'en dira pas davantage. Les sectes, ensuite. "Le phénomène est tout à fait marginal", commente-t-il. Des adeptes de sectes ont déjà été repérés. Le monde militaire paraît peu perméable, mais, ajoute-t-il, la vigilance est de rigueur, "car la manipulation mentale existe, que ce soit à des fins philosophiques ou autres, beaucoup moins avouables". Mais, là encore, le général Ascensi, prudent, n'ira pas plus avant.
En réalité, ce qui perturbe les armées, c'est que
la consommation de drogues et les activités souterraines des sectes
en milieu militaire ont, de l'aveu du service de santé, une conséquence
très directe : celle d'établir entre les clients de l'une
et les adeptes des autres, et leur fournisseur ou leur manipulateur des
liens d'accoutumance et de subordination qui se substituent progressivement
aux relations hiérarchiques. La confrérie des drogués
et des sectateurs risque alors d'imposer sa propre discipline.
[Résumé]
Arrêté le 14 janvier 1999, pour escroquerie et exercice illégal de la médecine, lors d'un séminaire en Belgique, Luong Minh Dang, gourou de la secte HUE est libre après avoir réglé une caution de 50 millions de francs belges (1,24 millions d'Euros) et promis de ne pas quitter le territoire belge. La trésorière de l'association, Madame Vo Thi Minh Hiep, libérée depuis lors, avait également été mise sous mandat d'arrêt en même temps que le gourou.
[Résumé]
La Cour d'Appel de Grenoble confirme un jugement du TGI de Grenoble (30.03.1998), qui avait débouté l'Association les Témoins de Jéhovah, de ses poursuites en diffamation à l'encontre de la mère d'un témoin de Jéhovah. Dans une émission de radio, cette mère avait relaté le suicide de son fils, qu'elle liait à son appartenance à la secte. Elle avait eu notamment connaissance d'incitations faites à son fils de donner sa vie à Dieu, et de culpabilisation pour ses manquements à la foi. La Cour est allée au delà de la décison du TGI, en condamnant l'Association des Témoins de Jéhovah à 20 000 F. de dommages-intérêts pour procédure abusive. Selon les magistrats, cette procédure présente "un caractère d'intimidation en ce qu'elle tend à empêcher l'expression de l'opinion d'une mère sur le décès de son fils."
Le Tribunal Correctionnel de Valence condamne la responsable et deux membres de la secte Horus. Il leur est reproché d'avoir laissé mourir deux adeptes dans la communauté, suite à un refus de traitement approprié, et d'avoir déclaré un faux lieu de décès.
La dirigeante est condamnée à deux ans de prison, dont un avec sursis, pour non-assistance à personne en danger. Une adepte, médecin, écope d'une peine identique pour s'être rendue coupable de non-assistance à personne en danger, exercice illégal de la médecine et complicité de faux en écriture publique. Le troisième prévenu, est condamné pour faux en écriture, à un an de prison, dont onze mois avec sursis.
L'UNADFI qui s'est portée partie civile, est déboutée de ses demandes de dommages et intérêts et devra supporter les dépens, au motif qu'elle n'a subi aucun préjudice.
Bruce Starr, député de l'assemblée de l'Oregon, a déposé un projet de loi visant à rendre pénalement responsables des parents qui s'en remettraient exclusivement à la prière pour guérir leur enfant.
Cette proposition est motivée (entre autres) par la mort d'un petit garçon en 1998.
Le Procureur avait refusé de mettre en examen les parents de cet enfant de 11 ans, mort d'un diabète qui pouvait être contrôlé par un traitement classique. Ils sont membres de l'Église des Disciples du Christ, un groupe d'Oregon City qui s'en remet uniquement à la " guérison par la foi " et refuse le recours aux médecins.
Actuellement, si des parents de l'Oregon soignent leur enfant malade par des prières et non par un traitement médical, et que l'enfant en pâtisse ou meure, la loi de l'État admet comme défense pour les parents leurs croyances religieuses, en cas de poursuite pour mauvais traitements à enfant ou homicide. L'Oregon est l'un des États où la protection des enfants, dont les parents n'admettent que la guérison par la foi, est la plus mal assurée : seuls six autres États ont ces clauses d'immunité totale ? quarante admettent l'argument religieux à des degrés divers.
Le projet de loi déposé par M. Starr a des soutiens dans les
deux partis (1); le débat devrait mettre en balance la protection des
enfants et la liberté religieuse des
" guérisseurs par la foi ". "J'espère
que nous donnerons la priorité aux enfants, qui meurent faute de traitement
médical " a dit M. Starr.
Selon The Oregonian du 22 janvier 1999, M. Starr a déclaré : "
Cela met sur un pied d'égalité tous les enfants de l'Oregon. Quelle
que soit la religion, leurs parents ont l'obligation de leur fournir les soins
appropriés ".
Le journal a fait une enquête en 1998 et a constaté que, depuis le milieu des années 1950, " plus de 70 enfants de Disciples du Christ sont morts, nombre d'entre eux de maladies curables. C'est peut-être l'accumulation la plus importante de morts par suite de guérison par la foi jamais enregistrée ", ont dit les experts.
La traduction de cette lettre a été publiée dans le n°64 de BULLES du 4° trimestre 1999.
(1) Démocrate et républicain, NdT