Eglise Internationale du Christ | Les prosélytes masqués |
Maison de Jean | Charité bien ordonnée commence par soi-même |
Contre Réforme Catholique | George de Nantes éloigné du diocèse |
Contre Réforme Catholique | Une adepte jugée irresponsable |
Human Universal Energy | Un médecin suspendu pendant 2 mois |
Sectes et santé | Ces sectes qui prétendent guérir |
Secte Aum | La secte Aum continue à s'exprimer et à recruter sur le web |
Secte Moon | 500 vaches pour rapprocher les deux Corées |
Secte Moon | Moon et le Mondial |
Eglise Universelle du Royaume de Dieu | La secte pieuvre |
Mormons | Les mormons construisent leur " chapelle " à Nimes |
Témoins de Jéhovah | Le fisc réclame 300 millions de francs aux témoins de Jéhovah |
Sectes | Débusquer les écoles sous influence |
Secte Moon | Défections aux USA |
Mouvement raëlien | Raël et Hawaï |
Leur objet était le « développement d'activités culturelles, philosophiques et de toutes études en ce domaine, ainsi que l'organisation d'aide humanitaire et philanthropique », leurs ressources provenaient soi-disant exclusivement des dons des fidèles, en quête d'« enseignement christique » et d'« assemblées mystiques » (AFP 12/1/1998).
Mais les « confortables » bureaux et appartements parisiens et leur vaste demeure dans l'Yonne n'ont pas abusé la Cour d'Appel de Paris qui a condamné les deux anciens dirigeants de la « Maison de Jean », épinglée comme secte par le Rapport Parlementaire. Jean-Claude Genel, ancien voyant, et Claude André avaient bénéficié d'un jugement de relaxe rendu le 12/12/1996 par le Tribunal correctionnel de Paris, pour des fais reprochés remontant aux années 1990 à 1993. En appel, ils sont condamnés à un an de prison avec sursis et 150.000 F d'amende.
« La naïveté et la crédulité des victimes ne peut être une cause d'exonération », a conclu la Cour d'appel.
[Extrait]
En 1996, l'abbé George de Nantes, avait été frappé par l'Évêque de Troyes de " suspense a divinis ", peine ecclésiastique lui interdisant de célébrer et de prêcher, avec ordre de quitter le diocèse de Troyes. Le 27 juillet, l'Évêque actuel de Troyes, en raison des erreur doctrinales du gourou et de certains de ses comportements moraux inadmissibles, déclarait toujours en vigueur la condamnation de 1996. Par décret du 7 juillet 1997, l'Évêque de Troyes renouvelait la suspense, lui réintimant l'ordre de s'éloigner de son diocèse. G. de Nantes interjeta appel, à Rome, auprès de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Par lettre du 24 mars 1998, cette Congrégation pontificale a rejeté la demande.
La Contre-Réforme catholique (ou Communion phalangiste) fondée
par l'abbé Georges de Nante, admirateur d'Hitler, avait attiré
près de 25.000 traditionalistes dans les années 70. En 1989,
la communauté a connu une crise interne sérieuse,
dix moniales et un moine quittant la secte en dénonçant
les pratiques sexuelles du gourou, fervant adepte du " baiser mystique
" - allant en fait jusqu'au rapport sexuel entre les " petites épouses
" choisies et l'abbé se prétendant l'éternel masculin.
Mais ce n'est qu'en 1996 que Patrick Collet, catholique ultraconservateur membre de la secte depuis les années 70, se décida à quitter la secte, quand sa femme lui avoua les tentatives de l'abbé pour faire d'elle une de ses épouses mystiques. Sa fille, Jeanne Collet, 24 ans, est elle toujours membre de la secte, à Saint-Parres-lès-Vaudes. Mais, " à la demande des parents, le tribunal correctionnel de Nantes (...) vient d'ordonner la mise sous curatelle renforcée de la jeune fille ". Elle ne pourra donc en particulier plus posséder de compte bancaire.
Les attendus du jugement retiennent que " l'altération de ses facultés personnelles médicalement constatée " place Jeanne Collet " dans l'impossibilité de pourvoir seule à ses intérêts, dans la mesure où elle est adepte d'un mouvement sectaire repertorié officiellement comme tel et susceptible de l'inciter à prendre des décisions contraires à ses intérêts. " La mise sous curatelle est prononcée " eu égard au risque de dilapidation de patrimoine au profit de M. de Nantes ou de sa communauté et à son influence sur une utilisation normale des revenus de Melle Collet ".
Mais l'inquiétude reste : se présentant comme le "sauveur"
de l'Eglise et le dernier prophète des derniers temps, l'abbé,
aujourd'hui âgé de 74 ans, manifesterait par ailleurs des
tendances suicidaires personnelles, que certains anciens adeptes
craignent de voir s'étendre à son entourage .
Le Conseil de l'Ordre de Médecins a prononcé une peine de deux mois d'interdiction d'exercer à l'encontre d'un médecin adepte de HUE, pour avoir contrevenu à plusieurs articles du code de déontologie médicale. " Il est reproché à ce médecin de ne pas exercer sa mission dans le respect de la vie et de sa personne humaine. Ces actes sont de nature à déconsidérer la profession " (Bulletin de l'Ordre des Médecins Midi-Pyrénées n° 9, 1er juin 1986).
Cor au pied ou cancer, sida ou maladies mentales, nombre de groupes
sectaires prétendent guérir tous les maux par des "thérapies
douces". Au risque de laisser mourir leurs "patients". Le pire, c'est que
certains médecins les cautionnent. Revue de
détail.
[Résumé]
Dans une interview menée par François Koch, Jean-Marie Abgrall explique que " lorsque le corps d'un malade est fragilisé, son esprit est beaucoup plus enclin à accepter les bobards qui sont censés le sauver. Les sectes guérisseuses prolifèrent sur le terreau des médecines douces ou parallèles, de l'homéopathie à la naturopathie, de l'ostéopathie à l'hydrothérapie, de l'auriculothérapie à la chromothérapie... Elles sont particulièrement dangereuses, voire criminelles, lorsqu'elles s'ingénient à présenter la médecine classique comme inefficace, nocive ou destructive, et conduisent à priver des personnes atteintes de maladies graves des soins qui permettraient une prolongation de leur vie ou une guérison pure et simple. "
Ce dossier de l'Express présente ainsi de manière synthétique une dizaine de ces sectes qui prétendent guérir, quelquefois avec l'appui de médecins (les Renseignements Généraux estiment que 3 000 médecins - sur 180 000 en exercice - sont proches de sectes), comme :
[Résumé]
Sur son site web (aum-internet.org/index.shtml), la secte affiche " les renseignements sur les lieux et dates des procès, et encourage les membres à y assister. L'un d'entre eux, au retour d'une audience où comparaissait le gourou Shoko Asahara, raconte l'émotion que lui a procurée la vision du Maître. " La secte donne sur le site sa vérité, bien sûr occultée selon elle par les médias. On apprend ainsi que le prêt de la statue de la Liberté parisienne à Tokyo pour l'année de la France au Japon " fait partie de la 'cinquième machination' : la statue new-yorkaise fut un don des francs-maçons français à leurs homologues américains, et le prêt de la France au Japon est inspiré par des motivations similaires : " Remarque bien que le socle est hexagonal, encore le chiffre 6 ! ", dit le Maître ".
La page web contient également la démarche à suivre pour les anciens adeptes désireux de revenir au sein de la secte, ainsi que des vidéos montrant des adeptes manquant de bras pour un théâtre de marionnettes, ou des photos montrant une salle de méditation où les adeptes arborent le fameux casque à électrodes.
[Extrait]
A la fin d'un article consacré au mécénat d'un milliardaire sud-coréen qui a financé un convoi alimentaire à destination du Nord, le journaliste présente les arrières-pensées possible d'un tel geste : la province de Kangwon, à laquelle est destinée le bétail, est un lieu où plusieurs entreprises souhaitent investir en cas de rapprochement des deux Corées.
Le président de la Corée du Sud a ainsi supprimé le mois dernier les demandes d'autorisations préalables pour les hommes d'affaires sud-coréens désireux d'investir au nord du 38e parallèle. La concurrence est toutefois rude car la secte Moon est aussi sur l'affaire. Le révérend Moon Sun-myong, également originaire de Kangwon, est déjà propriétaire d'un hôtel à Pyongyang. Les Little Angels, une troupe folklorique appartenant à " l'église de la réunification ", reviennent d'une tournée dans la capitale nord-coréenne. Selon le directeur de la troupe, Bo-Hi Pak , " la Corée du Nord est beaucoup plus ouverte depuis le changement de majorité en Corée du Sud. J'ai vu la-bas des gens qui respectent leur leader non par force mais parce qu'ils l'admirent sincérement. " Les propos sont étonnants de la part d'un Sud-Coréen, de sucroît " numéro 2 " d'une secte qui a soutenu pendant des années le pouvoir de la junte.
Farouchement opposée à l'Eglise catholique brésilienne, l'organisation entend faire fonctionner ses " temples " comme des " dispensaires spirituels, des urgences, des unités de traitements intensifs pour les accidentés de l'âme, où chacun pourra recevoir un traitement immédiat par une injection de foi " . Cette secte exploite la religion comme un véritable lobbying financier et chapeaute un redoutable empire multimédia. La lutte s'organise dans les studios de la chaîne Record, un géant de l'audiovisuel qu'elle a racheté. Son logo, un coeur rouge entourant une colombe blanche, lui a valu le sobriquet d'Universal.
Au cours d'une messe, pardon, d'une " réunion " dans un temple, les fidèles font bénir divers objets personnels, puis passent à la quête : une énorme bible ouverte qui fait office de tirelire. Des billets tombent, à gros flocons. " L'Universal plaide pour un libéralisme illimité. Le fidèle doit payer, au temple comme à l'hôpital. Il n'y a donc pas plus de maison du bon Dieu que de dispensaire public ", affirme Fernando Altemeyer, prêtre catholique. En plus de la " guérison de toutes la maladies, sida compris ", l'Universal compte parmi ses spécialités la perte de poids : grâce à la lecture de la Bible, elle prétend combattre avec succès de feu de Dieu " les triples mentons, ptoses, bourrelets et autres culottes de cheval "... Très active auprès des toxicomanes, des alcooliques, dans les prisons, et déclare lutter efficacement contre l'illettrisme, avec un taux abaissé à 9,5% des adeptes, contre 20 % auprès de la population brésilienne.
" L'Universal est à l'Eglise catholique ce qu'un Mc Do est à un restaurant ", lâche Alvaro Stievano, gérant de New Tour, agence de voyage de la secte. " (...) Vous avez un petit creux spirituel ? Venez donc à n'importe quel moment ". Sur la chaîne de télé Record, les confessions publiques vont bon train chaque soir. En février 1998, la secte a inauguré un véritable centre Beaubourg de la foi à Sao Paulo, d'une capacité d'accueil de 12.000 fidèles. " N'adorez personne d'autre que Dieu ", hurle un évêque, et de pourfendre pêle-mêle des saints et des stars : Rolling Stones, Mickael Jackson, Madonna, Elvis Presley, Pelé, Lady Diana, Jimmy Hendrix, Jeen-Baptiste et la Vierge Marie...
La secte est également infiltrée dans les domaines politiques et législatifs. Implantée en France, elle envoie en mai 1997 l'un de ses militants les plus chevronnés, Marcio Araujo, député du parti du front libéral de l'Etat de Sao Paulo, afin d'obtenir une chaîne sur un canal satellite. La demande est rejetée par le CSA (Conseil Supérieur de l'Audiovisuel). " Sachez que le rejet de notre demande par votre pays ne restera pas sans suite ", promet le militant dépité.
En Belgique, un rapport de la Chambre des représentants parle " d'une véritable association criminelle ".
[Résumé]
Le pasteur nimois Marc Pernot a la dent dure avec les mormons qui auront pignon sur rue à Nîmes dès mars 1999 : " C'est un mouvement religieux qui ne laisse pas tellement de place à la réflexion personnelle. En ce sens que l'on ne peut élaborer sa propre théologie et sa façon de vivre. A l'Eglise réformée de France, on y est très attaché. Chez nous, nous y réfléchissons ensemble et c'est à chacun de choisir sa façon de vivre. Les mormons ne sont pas une secte, mais ils ont des traits ressemblants, tel un prosélytisme très vivace, avec les Témoins de Jéhovah ". La construction de leur lieu de culte est en bonne voie : un édifice respectable de 500 m2, avenue Pierre-Gamel, juste en face de l'Abbaye de Bethléem et à deux pas du cimetière juif.
" Ce sera notre chapelle. Mais il ne s'agira pas d'un lieu fermé, hermétique ", affirme Isabelle Ribera, 34 ans, responsable de la communication publique de l'église mormone. Elle et son évêque Eric Stegelitz, 40 ans, conjuguent leurs efforts pour donner une image rassurante et très actuelle. Les préceptes mormons interdisent en particulier les consommations de tabac, d'alcool et de café : " à l'époque où Joseph Smith [fondateur du mouvement au 19ème siècle] a donné ce commandement, ce n'était pas très populaire, dit Isabelle Ribera. Mais aujourd'hui, on a tous les appuis de la médecine. Aux Etats-Unis, bon nombre de d'études sur la santé publique sont effectuées sur la base de populations mormones ".
Mais au-delà de ces caractères prohibitifs, la pierre angulaire de la spiritualité mormone, c'est la cellule familiale : " Notre église, explique Eric Stegelitz, est un mouvement chrétien centré sur la famille. Nous pensons que les familles doivent être plus unies. La force d'un pays, ce sont des familles qui fonctionnent bien ".
L'office du dimanche qui sera donné dans la chapelle nimoise, dure 3 heures. Au cours de son évolution, chaque momon mâle est invité à effectuer une mission au service de l'Eglise, le plus souvent à ses frais. En règle générale, il s'agit le plus souvent de faire du porte-à-porte pendant une ou deux années, où bien une mission sanitaire dans un pays du tiers-monde. Autre devoir pour chaque membre : une dîme, versement de 10% de son salaire.
[Texte intégral]
La performance du Nigéria fait un heureux des plus inattendus : la secte Moon. Selon les Renseignements généraux, le château de Bellinglise, à Elincourt-Sainte-Marguerite (Oise), qui accueille la délégation nigériane, appartient à la secte. Déficitaire, l'établissement va, grâce aux 48 chambres louées aux Nigérians, pouvoir se refaire une santé financière.
Le fisc réclame aux témoins de Jéhovah 300 millions de francs correspondant à une taxe de 60% sur les sommes versées par les fidèles en un peu plus de quatre ans, augmentée de pénalités pour non-paiement dans les délais, a annoncé lundi l'association.
La " Fédération Chrétienne des Témoins de Jéhovah de France ", basée à Louviers (Eure), estime que cette mesure relève d'une " interprétation erronée " de la loi et annonce qu'elle va " contester cette décision discriminatoire devant les tribunaux ".
La mise en demeure émane de la direction des services fiscaux des Hauts de Seine-sud, compétente pour la ville de Boulogne-Billancourt où se trouvait jusqu'à récemment les bureaux des Témoins de Jéhovah et où leur siège social reste domicilié après leur déménagement à Louviers.
Le fisc estime que les Témoins de Jéhovah ne peuvent se prévaloir du statut d'association cultuelle qui ne leur a pas été reconnu par le ministère des Finances, et qu'ils devaient donc déclarer les dons qui leur ont été versés, au titre de la loi de finances de 1992.
" C'est la première fois que la réforme fiscale de 1992 sur les dons manuels est appliquée à un mouvement religieux ou à une association ", s'indignent les Témoins de Jéhovah dans un communiqué. " Pendant 50 ans, on nous a fiché une paix royale et tout d'un coup on nous taxe sur le denier du culte ", s'est indigné leur porte-parole, Jean-Claude Pons, dans un entretien à l'AFP.
Les Témoins de Jéhovah ont été classés comme secte dans le rapport parlementaire sur les sectes rendu public en décembre 1995, et établi notamment sur la base de rapports des renseignements généraux.
Revendiquant 200.000 adeptes et 1.700 assemblées en France, les Témoins de Jéhovah se battent depuis plusieurs années pour que leur soit reconnu le statut d'association cultuelle. Certains tribunaux administratifs ont accédé à leur demande, comme récemment le tribunal administratif d'Orléans concernant 29 associations locales, ce qui a pour conséquence d'exonérer ces associations de la taxe foncière. D'autres tribunaux administratifs (Clermont-Ferrand ou Nancy) ont émis un avis contraire.
Le Conseil d'Etat, dans un avis rendu public le 24 octobre, a rappelé les conditions pour qu'une association puisse être reconnue comme association cultuelle: " avoir exclusivement pour objet l'exercice d'un culte " et ne pas porter atteinte à l'ordre public. Le refus par les Témoins de Jéhovah d'accomplir leur service militaire et leur opposition à toute transfusion sanguine sont souvent avancés contre eux comme des éléments de trouble à l'ordre public.
" Alors que la France vient de célébrer le 400ème anniversaire de l'Edit de Nantes, l'esprit de cet acte est en passe d'être bafoué ", s'indignent les témoins de Jéhovah. Ils s'affirment " résolus à défendre leur liberté religieuse et à tenir tête à ceux qui souhaiteraient les rayer du paysage religieux français, comme ce fut le cas des Huguenots il y a 300 ans ".
[Résumé]
Le contentieux opposant les Témoins de Jéhovah au fisc couvait depuis deux ans. Leur consistoire national a décidé de le rendre public. Les Témoins de Jéhovah rappellent que la France célèbre cette année le quatrième centenaire de l'édit de Nantes, qualifié d'"édit de tolérance", et s'estiment " victimes d'une persécution digne des guerres de religion ". Le premier contrôle remonte en effet à janvier 1996, mais ce n'est que le 5 juin 1998 qu'une ordonnance prévoit " la saisie conservatoire des biens mobiliers et immobiliers de l'association, principalement situés à Louviers (Eure). "
Le fisc leur réclame 303 millions de francs, dont 150 millions au titre de la taxation (60%) sur les dons manuels (loi du 19 mai 1992), et 153 au titre des pénalités et intérêts, pour une période de cinq ans, ce qui représente la prise en compte de 60 millions de francs de dons par an.
Pointant le manque de cohérence de l'administration entre cette
décision et les neuf décisions de justice qui ont, ces deux
dernières années, autorisées des exonérations
de taxes foncières sur les lieux de culte (salles du royaume) des
Témoins de Jéhovah, bénéficiant ainsi d'avantages
normalement garantis aux seules associations cultuelles, Henri Tincq conclut
par une remarque révélatrice des raisons poussant certains
à souhaiter que la lutte contre les sectes n'aille pas trop loin
: " Ce
contentieux risque de donner raison à ceux qui souhaitent
un changement de la législation sur les cultes ".
[Henri Tincq oublie seulement de préciser que ces décisions
d'éxonérations des lieux de cultes jéhovistes ont
été frappées d'appel].
" Une enquête de l'Education nationale révèle que près de 6.000 enfants de 6 à 16 ans sont victimes d'une instruction sous influence. Mille enfants sont scolarisés dans des familles de sectateurs, 4.000 sont inscrits dans des écoles liées à des sectes, et plus d'une centaine suivent un télé-enseignement sous des prétextes plus ou moins religieux. D'où la détermination du Sénat, jusqu'alors plutôt silencieux sur la question des sectes. "
Complétant, en y ajoutant une dimension coercitive, la législation de 1882 sur l'instruction obligatoire et la législation de 1959 sur les relations privé-public, les rapporteurs des deux propositions de loi de commission culturelle, adoptée à l'unanimité dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 juin, Nicolas About et Serge Mathieu, " ont ainsi décidé de rendre beaucoup plus contraignantes les obligations de contrôle imposées aux familles qui choisissent d'assurer elles-même l'instruction de leurs enfants. C'est actuellement le cas de quelque 20 000 adolescents, la plupart sans aucun lien avec des sectes ".
Ils suggèrent " d'instituer un examen annuel permettant de vérifier que les connaissances définies par les programmes de l'Education nationale ont bien été acquises. En cas de mauvais résultats, les parents seraient mis en demeure d'inscrire leur progéniture dans une école publique ou privée sous contrat ". Une coercition d'autant plus inédite que le droit en vigueur n'autorise ni le maire ni l'inspecteur d'académie à contrôler des écoles privées hors contrat. Le projet de loi inclut donc aussi " certains établissements privés hors contrat, où s'expriment des formes d'intégrisme religieux pouvant relever de sectes ".
Cinq mois après le rapport parlementaire sur les carences du système éducatif, le rôle de la cellule de l'Education nationale chargée des relations avec l'Observatoire interministériel sur les sectes est souligné. C'est cette cellule, dirigée par Daniel Groscolas, qui est à l'origine de la plainte contre "l'Ecole de l'éveil", liée à la Scientologie.
Les sénateurs proposent aussi d'alourdir la sanction liée au manquement de l'obligation scolaire, passant de l'infraction sanctionnée par une contravention de 1.000 francs à une sanction de 50.000 francs d'amende, voire de six mois de prison. " Loisibles de saisir le procureur de la République, les inspecteurs d'académie pourraient sanctionner aussi bien les parents que les chefs d'établissements privés hors contrat, qui se verraient alors soumis à un contrôle draconien de l'Etat." Ségolène Royal a aussitôt réagi favorablement au vote de ces propositions de loi, se déclarant " d'accord avec la démarche générale", et reconnaissant la nécessité de " mettre en place un dispositif face au vide administratif ".
Selon les observateurs, de plus en plus de moonistes chevronnés quittent la secte (parfois après leurs enfants). Ces gens qui sont entrés dans l'organisation durant les années 70 ont cru aux promesses de Moon : une croissance accélérée qui allait les conduire à dominer le monde. Ils seraient les satrapes, ou les gouverneurs de Moon pour leurs pays d'origine. Les "bénis" et pères et mères d'enfants sans péché, ils seraient des êtres parfaits. Au lieu de cela, ils voient ce qui se passe dans la famille Moon : le fils aîné drogué, en faillite, dont la femme a obtenu le divorce pour sévices graves ; plusieurs des filles de Moon ayant quitté la secte ; magouilles financières. Ceux qui n'arrivent pas à se libérer, sont souvent très malheureux. En France, il y a eu également des départs ces derniers temps, et le mouvement peut faire tache d'huile. Que deviendront ces familles, souvent nombreuses ? Et comment pourrons-nous les aider à retrouver une vie humaine, moralement et matériellement ? (plusieurs articles de Robert Parry dans I.F. Magazine, USA, 9-10 et 11-12/97)