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Lucien J. Engelmajer | Mais où est passé le Patriarche ? |
[Texte intégral]
"Sa sainteté le seigneur Hamsah Manarah a quitté son véhicule de chair ce matin à 8 heures à l'hôpital de Grasse". Par ces quelques lignes, signées "OM OM OM", les membres de la secte du Mandarom ont annoncé le décès de Gilbert Bourdin, hier, à l'âge de 74 ans. Le gourou, d'origine martiniquaise, autoproclamé "messie" en 1989 et fondateur de la "religion aumiste", souffrait de diabète et de la maladie de Parkinson. Il avait édifié son temple sur la "montagne sacrée" du Mandarom de Castellane (Alpes-de-Haute-Provence). Au fil des ans, la secte a acquis 55 hectares, d'où n'ont cessé de surgir d'immenses édifices : synagogue, mosquée, temple-lotus, statues de saints, d'animaux, de guerriers braquant des armes de science-fiction sur "les démons extérieurs, toujours proches". La construction d'un bouddha haut de 21 mètres, d'un "christ roi" et d'un "messie" de 33 mètres avait été l'objet d'une information judiciaire sur les dégâts provoqués par le chantier. Au printemps 1995, Gilbert Bourdin avait été mis en examen pour "viols et agressions sexuelles" à la suite de plaintes d'anciennes adeptes.
Additifs à l'article de Libération :
"A 8 heures, le 8 janvier, la Terre devait pivoter sur son axe, le niveau des mers monter de plusieurs centaines de mètres, les eaux engloutir les continents et anéantir l'humanité. (...) Alors , le Dr. Heide Fittkau-Garthe [appelée Aida - "Alles Ist Das Alles" - par ses adeptes] s'est employée à sauver à tenter de sauver quelques spécimens vivants à bord de son arche de Noé personnelle : 12 femmes, 15 hommes, 5 enfants, 6 chats et un chien de race inconnue." Selon plusieurs témoins, ces initiés avaient prévus de se rendre sur le mont Teide, dans l'île de Tenerife, à plus de 3000 mètres d'altitude, pour se séparer de leur "enveloppes corporelles", en attendant que leurs "âmes" soient emportées par une navette spatiale sur la planète "Ciel".
La veille du départ, les policiers, alertés après le dépôt d'une plainte à Düsseldorf par un membre de la famille d'une des disciples, transmise par Interpol le 5 janvier, conduisent au poste tous les invités d'un dîner offert par la fondatrice de la secte, et effectuent plus tard des perquisitions dans trois de ses propriétés, saisissant au passage un stock de brochures de la secte Brahma Kumaris, à laquelle elle avait appartenu dans les années 80. Depuis l'implantation récente d'une trentaine de sectes dans l'archipel (dont 48 membres de l'OTS), attirés par le fort pouvoir d'achat des nombreux retraités y résidant une grande partie de l'année, une brigade spécialisée surveille "tout ce petit monde". Ils sont maintenant "certains d'avoir empêché le suicide collectif de 28 adultes et 5 enfants."
Après deux semaines de prison, Aida est redevenu libre. "Après avoir renoncé à demander 20.000 francs pour se laisser interviewer, cette quinquagénaire aux formes épanouies propose une visite guidée de son "paradis d'amour" : la Finca (ferme espagnole) récemment rénovée, le potager biologique, la cascade de pierres volcaniques et la piscine dans son écrin de palmiers."
Aida, qui passait jusqu'à son arrestation pour une "gentille illuminée" parle à la journaliste de ses vies antérieures, et des révélations par des voix à l'age de 10 ans. Les enquêteurs ont découvert qu'elle avait obtenu avec mention sa thèse de psychologie à l'université de Hambourg sur "les dimensions du comportement des chefs et le sens des réactions d'engagement émotionnel des subordonnés." Son passage à la secte Brahma Kumaris lui avait donné l'occasion, lors d'organisation de séminaires de stimulation, d'avoir de grandes entreprises comme clients : une trentaine des cadres de ces entreprises allemandes la suivront quand elle cessera cette activité à son départ de la secte. Faut-il trouver dans cette fidélité de cadres aisés l'origine des presque 3 millions de francs trouvés par les enquêteurs sur un compte de la Banque nationale d'Espagne ?
Aida dit maintenant n'avoir jamais cru aux ovnis, et que les projets qu'on lui prête sur le suicide collectif de ses adeptes "émanent de femmes jalouses et dépressives". Pourtant, des lettres retrouvées sur ses ordinateurs portables ainsi que des témoignages d'adeptes recueillis lors des arrestations mettent à mal la crédibilité de ses dernières prises de positions : "Avant d'être emmenée en garde à vue, Aida nous a demandé de ne pas dire qu'elle était Dieu et de ne pas parler de la navette spatiale. Je lui ai obéi. J'ai menti. Nous avons tous menti. Je ne crois pas que nous aurions abandonné volontairement nos corps. Mais je doute, en revanche, qu'Aida ait laissé le sien. Elle aime trop la vie.". Et puis, "il y a ce dessin que crayonnait une fille de 6 ans quand les policiers ont fait irruption rue Enrique Anaga. Il représente des petits extraterrestres volant autour d'un grand vaisseau spatial."
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Le tribunal administratif de Lyon a confirmé une décision du conseil général de l'Ardèche qui avait retiré son agrément à une assistante maternelle membre des Témoins de Jéhovah, classés parmi les sectes par une commission parlementaire. Yasmina Pantanella, assistante maternelle à Saint-Bauzille (Ardèche), avait invoqué son appartenance à ce groupe pour ne pas célébrer Noël et les anniversaires des enfants à sa charge. Le département y a vu un "refus d'exercer des pratiques pédagogiques essentielles."
[Extrait]
(Précisons que l'ensemble du dossier montre que les interrogations et les inquiétudes suscitées par l'enracinement des populations de culture musulmane en France sont souvent "injustifiées ou démesurées")
[Mais] on peut notamment s'inquiéter de l'influence croissante du mouvement Tabligh, les "témoins de Jéhovah de l'islam", selon Fouad Imarreyne [du Collectif des associations musulmanes]. "Une calamité", affirme un responsable policier. D'origine pakistanaise, financée par des capitaux saoudiens, cette secte, dont le chef charismatique officie dans une mosquée de Saint-Denis et à qui on attribue la quasi-totalité des conversions en France, affirme ne pas se préoccuper de politique. Ses terrains d'action privilégiés, sont, selon le ministère de l'Intérieur, les prisons et les hôpitaux.
Mais en réduisant ses adeptes à leur seule condition de musulman, elle vise en fait à les désocialiser. Ainsi, les membres du Tabligh refusent toute concession vestimentaire. Ils se déplacent, par groupes de deux ou trois, vêtus de leurs tristes kamiss, ces longues robes grises qui constituent souvent l'uniforme islamiste. Ils peuvent tabasser un type qui ne prie pas correctement ou expliquer que l'école ne sert à rien. Les jeunes envoyés en voyage de formation au Pakistan reviennent bien décervelés et parfois prêts à sombrer dans le terrorisme. Ainsi, Khaled Kelkal était passé dans entre les mains du Tabligh.
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C'est une enveloppe en kraft. En haut, à gauche, un cachet qui évoque irrésistiblement l'encens et le barbotage dans les eaux sacrées d'une baignoire qui fuit : Association du Vajra Triomphant, cité sainte du Mandarom Shambhasalem. En dessous, la mention de La Poste : "prioritaire".
Une secte, le Mandarom, dont le gourou Gilbert Bourdin est accusé d'abus sexuels, peut donc faire distribuer sa mystique fumeuse de manière prioritaire par la Poste, service public. Avec en plus un cachet apparent.
"Que la poste achemine des envois anonymes, d'accord. Mais que La Poste accepte de distribuer des envois avec la griffe de la secte, non" râlent les postiers de SUD PTT PACA.
"J'ai contacté le siège dès que j'ai vu le contrat, plaide le chef des ventes. Le département juridique m'a dit qu'il n'y avait rien à faire tant que la secte n'était pas condamnée en justice. Pour ce type d'envois, nous sommes soumis à la concurrence. Cela s'apparente à un refus de vente." Et voilà comment, pour cause de rentabilité, on transforme les postiers en propagateurs des gaz crâniens de Gilbert Bourdin.
Ceux qui croient encore en un service public laïque devront s'habituer. En Mayenne, toujours grâce aux contrats commerciaux, les postiers ont dû distribuer un prospectus de Tradition-Famille-Propriété, une secte elle aussi pointée dans le rapport de la commission parlementaire d'enquête.
Bientôt, le chapelet glissé dans toutes les boîtes aux lettres ?
En Grande-Bretagne, un avocat travailliste, Chris Mullin, connu de longue date pour son militantisme en faveur des droits de l'homme, a rencontré l'influence des francs-maçons au cours de la bataille qu'il livra contre la justice pour obtenir la révision du procés des Six de Birmingham (ces six irlandais traînant dans les parages d'un attentat de l'IRA en 1974 ayant fait 21 morts et 160 blessés feront seize ans de prison sur la base d'aveux truqués avant d'être libérés). Il affirme en effet que les policiers qui truquèrent les aveux pour obtenir des coupables satisfaisant l'opinion publique "utilisèrent leurs relations au sein de la Grande Loge pour se couvrir".
Pour les journalistes de Marianne, ces brebis galeuses ne doivent pas jeter le discrédit sur la franc-maçonnerie en général, tout comme le fait que des policiers français pensent que leur appartenance au Front National les met au-dessus des lois ne doit pas jeter le discrédit sur la police en général. Reste alors, à leurs yeux, à comprendre pourquoi "l'assimilation de la franc-maçonnerie à une secte cosmopolite avide de conquérir le monde est toujours une valeur refuge de l'extrême-droite".
Le dossier présentant les raisons de cette assimilation est découpé en quatre points : "Des idées révolutionnaires masquées par le rideau de fumée des symboles", "Un goût du secret aggravé par l'hostilité vigilante de l'Eglise", "Des persécutions de Vichy aux attaques de l'extrême droite", et "Des "affaires" qui font mauvais effet et un silence préjudiciable".
Le Canard Enchaîné, 25 mars 98.
Ainsi à Dijon ont comparu récemment trois Témoins de Jéhovah, des "Anciens", à qui un Témoin avait avoué qu'il violait régulièrement sa fille ("Le Bien public", 9/2). Comme ils s'étaient empressés de ne pas alerter les autorités, le Témoin violeur avait continué à sévir une année durant, jusqu'à ce que sa soeur le dénonce. Aux assises, il avait écopé de 12 ans de prison.
Comparaissant pour " non dénonciation de crime ", les trois Témoins, deux retraités de 72 ans et un directeur d'école de 48 ans, se sont défendus avec des arguments extrêmement puissants, par exemple : " Si nous avions eu connaissance d'un crime nous serions peut être allés le dénoncer, mais un viol c'est différent ". Finalement ces gens-là sont vraiment tolérants...
Et d'ailleurs, comme le dit un de leurs textes : " Si la Bible condamne expressément le mensonge, cela ne signifie pas pour autant que nous sommes obligés de divulguer une information véridique à des gens qui ne sont pas en droit de la connaître ". Certes...
Tous trois ont été condamnés à 3 mois de prison avec sursis. Le directeur d'école a bénéficié d'une dispense d'inscription de la condamnation à son casier judiciaire. Il pourra donc continuer à exercer son beau métier. Satan n'est pas si vache que ça...
[Texte intégral]
Six des huits anciens membres de la secte Nouvelle Acropole, poursuivis pour le vol d'un gisant en grès, ont été condamnés vendredi [27 mars] à Colmar (Haut-Rhin) à des peines de prison avec sursis. Le gisant de 1522 avait été dérobé en 1992, lors d'une cérémonie initiatique.
" Depuis quelque temps - un ou deux ans, je ne sais pas -, il dérapait. Il n'était plus intéressé que par ses histoires de braderies, de collectes d'argent, et ses investissements immobiliers. (...) Dans l'association, il y a beaucoup d'argent. Entre les braderies, les dons multiples effectués par les familles, les rénovations de vieilles maisons, sans compter les entreprises diverses, mais aussi le journal Antitox, vendu à plus de 400.000 exemplaires par mois au prix de 20 à 30 francs ". Ces propos de Stéphane Hédiard, ancien secrétaire particulier de Lucien Engelmajer, illustre le désarroi de l'association internationale dont le fondateur a été démissionné lors de la réunion à Miami le 23 février. Celui-ci est maintenant introuvable, et le porte-parole officiel n'en dira guère plus sur les raisons de cette éviction : " Lucien a 77ans, vous savez, et il n'était plus en état d'assumer ses fonctions ".
Au lieu central de l'association, en Haute-Garonne, les nouveaux responsables déclarent : " Nous essayons de tout mettre à plat et de réorganiser de la façon la plus démocratique et la plus transparente possible l'association. Il y a un comité de direction. Et un même souhait : rester dans la ligne du Patriarche, tout en sortant de l'image polémique dans laquelle nous étions de plus en plus enfermés. "
L'association était dans une situation moins confortable ces dernières années, avec la diminution du besoin de lieux de sevrage du fait de la politique de substitution menée par les gouvernements français successifs. De plus " Lucien a décidé brutalement de mettre un terme à tous les lieux de soins pour les anciens toxicomanes touchés par le sida. Cette décision a été très mal comprise dans l'association ", ajoute S. Hédiard. Le journaliste reste sceptique : " Certes, mais a-t-on déjà vu un "gourou" disparaître pour cause d'erreur stratégique ? ".