Eglise du Christ Internationale | Une secte au pilori |
Lucien J. Engelmajer | La Cour des comptes dénonce la gestion des fonds contre la toxicomanie |
Lucien J. Engelmajer | Les finances florissantes du Patriarche |
Communauté Vuma | Secte : la vie de château |
Nouvelle Acropole | Procès : quatre chevaliers et un gisant |
Union Vsevolod | Lénine, le Christ et Bouddha unis pour le salut de l'humanité |
Fraternité Blanche Universelle | Droit de réponse de la FBU |
Sectes | Jean-Pierre Brard : Les sectes veulent me ruiner ! |
Armée de résistance du Seigneur | La folle guerre de l'Armée de résistance du Seigneur |
Mouvement raëlien | Le Grand Retour des Elohim est proche... |
Fondée en 1979 à Boston par l'évangéliste Keep Mc Kean, l'expansion de la secte est relativement rapide, car " le recrutement est imposé comme la mission principale pour preuve de fidélité, à chaque adepte ". Elle compte en France environ 1000 adeptes et possède un noyau dur de 300 personnes, sous la direction de Brian Scanion.
" On vous arrête dans la rue et on se propose de vous inviter à une réunion pour discuter d'un thème de la Bible. On se garde bien de dire à l'invité où tout cela va le mener. Ce n'est que progressivement qu'on s'immiscera dans sa vie, ses études, ses projets, sa famille et ses proches ", raconte une ancienne adepte.
Le journaliste rapporte ensuite les propos d'un certain Yannick L., présenté comme " officier d'un service de renseigments français qui a infiltré l'organisation pendant deux ans, et est parvenu à grimper jusque dans les sphères dirigeantes de l'Eglise. " D'après lui, l'idée, <i>" c'est de culpabiliser le disciple en permanence, pour le mettre en position de faiblesse, de fragilité et de soumission. Un jour, Brian Scanion nous a parlé en ces termes : ' La culpabilité nourrit et entretient la peur du diable et de l'enfer. Si l'homme venait à ne plus avoir peur du démon, il ne s'intéresserait plus à la Bible. La culpabilité est la clé de voûte de notre entreprise. ' "
[Extrait]
Parmi les dérives dans l'utilisation des fonds publics destinés à la lutte contre la toxicomaine, la subvention annuelle de 6,6 millions de francs accordée au Patriarche (organisation qui accueille des toxicomanes en cours de sevrage) a également choqué les conseillers (Le Monde du 24 octobre 1996). Une enquête de l'inspection générale des affaires sociales destinée à vérifier l'utilisation de ces fonds est en cours, et cette année, pour la première fois, la Mission interministérielle à la lutte contre la drogue et la toxicomanie a "oublié de payer" son obole à l'association de Lucien J. Engelmajer.
Le Patriarche va bien. En dépit de l'opposition de nombreux ministères de la Santé, cette organisation multinationale fondée par Lucien Engelmajer, une personnalité très contestée, et qui accueille des toxicomanes en sevrage, a réussi à prospérer. Comme le détail le rapport de la Cour des comptes, elle a bénéficié, de 1991 à 1993, d'une subvention annuelle de 6,6 millions de francs, "sans aucun contrôle ni production d'un rapport d'activité". Ce financement s'est poursuivi en 1994, en dépit de l'opposition de la Direction générale de la santé. Puis s'est prolongé grâce à des crédits prévus "pour aider des actions nouvelles", et non "pour des structures durables".
Bref, le Patriarche a du talent, arrivant à se faufiler dans les méandres administratifs, et utilisant pour ce faire une foule d'associations satellites. Selon la Cour des comptes, cette association aurait augmenté ses richesses dans des proportions "que la seule la croissance de ses activités explique difficilement". Son patrimoine immobilier serait passé entre 1993 et 1994 de "0 à 41 millions de francs". Dans la seule région Midi-Pyrénées, l'enquête de la Cour des comptes a identifié "au moins onze acquistions immobilières". Et au final, cet organisme de contrôle des comptes public n'est pas loin de penser que "ne sont plus respectées les conditions définissant le caractère non lucratif d'une activité".
[Texte intégral]
Qui a eu l'idée d'autoriser la vente d'un monument historique français à une secte venue d'Allemagne ? Résultat : en quelques années, le château de Fallon, en Haute-Saône, a été mis à sac par les adeptes de la communauté Vuma. Les précieux meubles ont été vendus, les cheminées et les boiseries démontées. En outre, les enquêteurs se sont aperçu que les disciples de Vuma faisaient travailler des enfants dans un atelier où ils confectionnaient des oreillers. Le gourou et son bras droit sont en prison, mais la plupart de ceux qui, dans la région, ont profité des exactions de la secte dorment sur leurs deux oreilles dans des lits appartenant au patrimoine national. Et pourvus, bien sûr, d'oreillers obligeamment fournis par la secte.
Quatre jeunes étudiants désireux de marquer leur entrée dans le corps des chevaliers de la Nouvelle Acropole avaient dérobé un des trois gisants de 1522 de la bibliothèque humaniste de Sélestat le 12 novembre 1992. Alors qu'a lieu leur procès au tribunal correctionnel de Colmar, ils ont depuis tous quitté la scène, même si un seul dit l'avoir fait par conviction.
C'est d'ailleurs cet inculpé qui avait craqué quelques jours après le vol et s'était dénoncé, lui et ses complices, dans une lettre anonyme. La scission entre les étudiants se retrouve à la barre : ses trois compagnons affirment avoir ignoré jusqu'au bout le but de leur expédition, tout comme les dirigeants de la secte. Le gisant a été présenté aux chefs à la fin de la cérémonie, et si aucun n'a eu le réflexe de prévenir la police ou la justice, c'est par solidarité, pour éviter les ennuis. " Une connerie, en somme ", comme le résume Jérôme Sibille, le cinquième chevalier du manipule strasbourgeois, qui, finalement, au bout de deux mois, a réduit la statue en mille morceaux éparpillés dans des lacs de Lorraine. " Une initiative purement personnelle ", dit-il.
Mais le repenti maintient que le vol et la destruction sont bien le fruit d'une décision concertée des dirigeants de la secte, tandis que les trois autres accusés ne renient rien de leur passage dans la secte et continuent d'échanger des propos complices avec Fernando Schwartz, le fondateur de la branche française.
[Résumé]
Courrier International résume la teneur d'un article du journal moscovite Nezavissimaïa Gazetta sur la secte de l'Union Vsevolod (qui signifie que "tout est issu de Volodia" - alias Vladimir Oulianov Illitch - ie : Lenine), que les adeptes appellent "parti". La secte fondée par Micha Botnar et Vera Grichenkova en 1993 a d'ailleurs toutes les chances d'obtenir un statut légal et compte participer à la vie politique locale autrement que par leurs manifestations rituelles de l'Epiphanie dans le quartier d'Octobre-Rouge, à Volvograd.
Le "parti", qui prône l'élimination des problèmes du monde par une hygiène personnelle et par la récitation de mantras, tolère le régime de Boris Eltsine, "mais leur espoir repose sur les frêles épaules d'un petit garçon de 10 ans, habitant la région, qui se trouve être la réincarnation de Vladimir Illitch - ils en ont reçu l'information lors d'une séance de transe".
[Texte intégral]
Suite aux divers articles parus dans les quotidiens Le Parisien et Le Parisien-Essonne des 22, 23 et 27 janvier 1998 dans lesquels notre association, la Fraternité Blanche Universelle, est mise en cause, et compte tenu de la gravité des propos qui y sont rapportés faisant mention de sévices sur enfants, nous tenons à faire les mises au point suivantes :
Dans "le Parisien-Essonne" du 22 janvier 1998, on peut lire :
1. "... Philippe Mailhebiau, un ancien haut cadre d'une secte répertoriée, dans le Rapport parlementaire sur les sectes en France comme l'une des dix plus dangereuses du territoire, la Fraternité Blanche Universelle (FBU)..., cette dernière a été reconnue nocive à l'égard de l'individu sur des motifs de déstabilisation mentale, atteinte à l'intégrité physique et embrigadement des enfants."
Ces propos ont été rénouvelés dans l'édition du 23 janvier 1998 de votre journal.
Nous préciserons ici que M. Philippe Mailhebiau n'a jamais été ni un "haut cadre", ni même un simple cadre de notre association, contrairement à ce qui est indiqué, et n'est pas membre de nos associations.
Quant à la suite de votre texte, il est constitué de propos que l'on peut qualifier de diffamatoires. En effet, outre que le rapport d'enquête parlementaire n'a jamais indiqué, contrairement à ce que vous affirmez, que la Fraternité blanche universelle représentait l'une des dix sectes les plus dangereuses du territoire, vous prêtez à la commission d'enquête, pour justifier vos imputations, des citations qui ne figurent pas dans le rapport : "nocive à l'égard de l'individu", sur des motifs de "déstabilisation mentale, atteinte à l'intégrité physique et embrigadement des enfants".
Nous ne pouvons que nous indigner devant de tels procédés.
2. "... château de Lattay, à Andouillé (Mayenne), connu pour abriter une communauté de la FBU ..."
Nous affirmons n'avoir avec cette "communauté" citée ci-dessus aucun lien ni de droit, ni de fait.
Vous comprendrez que nous ne pouvons qu'élever de vives protestations car, non seulement vous nous associez à une affaire mentionnant des sévices sur des enfants à laquelle nous sommes totalement étrangers, mais, de plus, vous profitez d'une telle occasion pour tenir des propos nous portant gravement atteinte.
Que penser du responsable d'une communauté qui accueille des enfants et utilise pour la « cure » de ces mineurs de moins de 15 ans des traitements pour le moins étranges, à base de piqûres de « plasma marin hypertonique », neuf par jour aux dires d'un,jeune garçon victime d'un tel séjour alors qu'il avait 9 ans en 1994, et dont les parents panent actuellement plainte ? Le TGI de Laval (53), saisi de la plainte, aura à se prononcer non seulement sur ces injections, mais aussi sur les sévices corporels et mentaux, coups, privation de nourriture, obligation de travailler de l'aube à la nuit, infligés à un certain nombre d'enfants, dans ce domaine de Lattay, à Andouillé (Mayenne).
Charlie-Hebdo : Il semblerait que les sectes vous aient pris comme cible...
Jean-Pierre Brard : les Témoins de Jéhovah m'ont assigné le 14 janvier parce que j'ai affirmé qu'ils étaient une secte dangereuse. La Scientologie, elle, m'a attaqué en diffamation, parce que, après avoir décrit leurs pratiques, je les avais traités de "voyous"... Ils ont été déboutés, mais ont porté l'affaire en appel. Si le jugement est confirmé, selon toute probabilité, ils iront en Cassation.
[Résumé]
Peu de textes existent sur cette Armée de résistance du Seigneur, hormis ceux disponibles sur http://www.columbia.edu/~bo23/lra.htm, qui est une armée de rebelles ougandais opérant dans le nord du pays depuis 1986, mais les textes et témoignages existants sont bouleversants : des enfants de la secte, enfants quelquefois capturés lors de véritables rafles (comme 130 jeunes filles du pensionnat catholique d'Aboke enlevées dans la nuit de 9 au 10 octobre 1996), racontent qu'ils doivent montrer qu'ils peuvent tuer pour ne pas être tués.
Cette armée fut créée au départ par une "ajwaka" ("guérisseuse", "médium", en langue acholie) qui "annonçait l'avènement du Jugement Dernier" et racontait avoir "été envoyée sur Terre par le Saint-Esprit pour annoncer aux pécheurs qu'ils pouvaient se racheter. Il leur suffisait de se joindre à elle dans son combat contre l'armée pour purifier le pays où le sang avait tant coulé."
Depuis, la secte a évolué avec l'arrivée d'anciens militaires, et l'évolution de la récupération de la mystique catholique pour exacerber la lutte armée : "[Les adeptes] étaient aspergés d'une eau leur assurant la protection des esprits - même contre les balles ! Cette défense n'était efficace que si les adeptes obéissaient aux vingt commandements de "Sa Sainteté Le Lakwena" [surnom d'Alica Auma, l'ajwaka fondatrice]."
Un exemple atterrant parmi d'autres présentés par le journaliste, des extrémités dans lesquelles la folie sectaire amène les hommes lors de rebellions armées. Certaines sont si difficilement croyables que l'ethnologue allemande Heike Behrend, l'une des seules à s'intéresser à cette guerre magique, avoue avoir envisagé d'abandonner l'objet de son étude par crainte de donner dans des stéréotypes trop proches de certaines images coloniales des "sauvages" violents et guerriers.
[Extraits]
Le 13 décembre dernier, « an 52 de l'ère raélienne », à l'hôtel Palace, à Bruxelles, un rassemblement a eu lieu pour célébrer l'anniversaire de la première rencontre de leur prophète Raël avec des êtres venus d'ailleurs... Un rendez-vous de fête, à l'instar de trois autres « dates clefs » dans l'année, qui commémorent un deuxième contact extraterrestre, l'explosion de la bombe d'Hiroshima et la création, à Jérusalem, du premier Homo sapiens. Toujours par ces fameux visiteurs cosmiques nommés « Elohim »...
Bonne nouvelle, ce jour là, les Elohim ont apporté, via Raël, une précision d'importance : leur ambassade pourra également bien être entourée d'eau. Ce qui devrait considérablement faciliter la tâche de leur apôtre, puisqu'il lui suffit désormais d'acheter «simplement» une île. Auparavant prié de leur édifier un lieu accueillant sur Terre, Vorilhon n'avait cessé, ces dernières années, de multiplier les contacts auprès des gouvernements de nombreux Etats, afin d'obtenir un petit bout de territoire doté d'un statut diplomatique. Chaque fois, en Belgique comme ailleurs, il s'était fait platement jeter (sept refus de la part d'lsraël !). « Le problème n'est pas monétaire, assure l'évêque raélien belge Yves Nawezi, mais politique... ».
Mais ce message tout récent montre aussi un vilain ton menaçant : « L'heure de notre Grand Retour est proche. Vos ennemis, en particulier l'usurpateur de Rome [NDLR: le pape], verront de plus en plus notre bras tout-puissant les frapper », communiquent des «E.T.» subitement agressifs. Alors que certains observateurs étrangers constatent un radicalisme croissant du discours du gourou, les forces de l'ordre se contentent de sourire face à une secte décidément saugrenue, à l'« élitisme soft ». Mais aux fantasmes plutôt « hard ».