(*) Articles et documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le web
AFP, 1er janvier 2009
[Texte intégral]
ZAGREB - Une personne a trouvé la mort et trois autres ont
été hospitalisées à la suite d'un rite chamanique qui s'est déroulé dans la nuit
de la Saint-Sylvestre dans une petite localité du centre de la Croatie, a
annoncé jeudi soir l'agence officielle Hina, citant la police.
La police a annoncé avoir trouvé dans une cabane près de la localité de
Saborsko un homme mort, dont le corps avait brûlé, alors que trois autres ont
été hospitalisés dans une clinique psychiatrique.
Selon les premiers éléments de l'enquête policière, les quatre hommes et une
cinquième personne, sortie indemne, ont participé dans la nuit du Nouvel An à
"un rite (...) pendant lequel ils ont fait usage d'une plante toxique", la Scopolia carniolica, connue pour ses effets hallucinogènes.
Une autopsie sera effectuée pour établir les causes de la mort de la
victime, âgée de 59 ans, selon l'édition en ligne du quotidien Jutarnji List.
Le quotidien et l'agence Hina affirment que les cinq personnes ont pratiqué
un "rite chamanique".
Selon une experte locale des "techniques de la médecine non
conventionnelle", Vesna Zarkovic Wender, citée par Hina, il s'agissait
probablement d'une "séance de purification" par laquelle ces hommes entendaient
passer de l'ancienne à la nouvelle année.
Selon Jutarnji List, le cinquième homme ayant participé à cette cérémonie,
qui est le maire de la petite localité de Saborsko, Luka Hodak, s'était
récemment "autoproclamé le premier chaman d'Europe".
Le chamanisme est une religion de certains peuples de la Sibérie et de la
Mongolie, caractérisée par le culte de la nature.
Sur environ 4,4 millions de Croates, près de 90% sont catholiques.
Mme Catherine Picard, ancienne députée, conseillère régionale, présidente de l’UNADFI, vient d’être promue
chevalier de la Légion d’honneur, par le Premier Ministre, à l’occasion de la promotion du 1er janvier
2009. La cérémonie de remise aura lieu courant avril 2009.
(Premier Ministre, 01.01.2009)
RTBF, 2 janvier 2009
[Texte intégral]
Wayne Bent, 67 ans, dirigeant de "L'église du Seigneur de notre vertu" professant une fin du monde proche, avait été arrêté en mai lors d'une descente de policiers dans le complexe de la secte près de la ville de Clayton, dans le nord-est du Nouveau-Mexique.
Le mois précédent, trois mineurs avaient été soustraits à la secte par les services de l'enfance de l'Etat, à la suite d'allégations sur des abus présumés impliquant le gourou.
Selon le procureur de Taos, Donald Gallegos, Wayne Bent "a été condamné mardi à 10 ans de prison ferme, il a été immédiatement conduit dans une prison de l'Etat et pourra demander une libération conditionnelle lorsqu'il aura purgé 85% de sa peine".
Reconnu coupable de contacts sexuels avec un mineur, et de deux chefs de détournement de mineur, Wayne Bent a affirmé qu'il mourrait en prison et a refusé de s'alimenter depuis mardi, a rapporté pour sa part la chaîne de télévision locale KOB.
(Belga)
POUR LA PREMIÈRE FOIS, un ex-dignitaire de l’Ordre du temple solaire (OTS) témoigne. Charles Dauvergne, un breton de 58 ans, ancien prêtre et responsable de l’OTS, a réussi à se « déconditionner » de la secte après une psychothérapie de sept ans et, aujourd’hui, quatorze ans après son départ, il livre un té moignage dans un livre*. Il nous raconte comment il a repris contact avec la réalité et digéré sa douloureuse expérience au sein de cette secte meurtrière qui a fait soixante-quatorze victimes dont neuf enfants lors de plusieurs massacres collectifs entre 1994 et 1997 au Canada, en Suisse, et également en France à Saint-Pierre-de-Chérennes, où seize cadavres avaient été retrouvés en 1995.
Comment êtes-vous entré à l’OTS ?
■ Charles Dauvergne. En 1979, j’ai connu une rupture amoureuse. Je ne savais plus où j’en étais. Des amis m’ont conseillé
d’entrer dans cette organisation spirituelle basée sur l’ésotérisme et dont l’enseignement permettait d’affronter les épreuves de la vie. Cette initiation devait nous mener à un monde meilleur. J’ai trouvé dans l’Ordre une écoute. C’est devenu le cœur de mon existence.
J’ai progressé dans la hiérarchie en devenant sevant, écuyer puis finalement chevalier.
Les rituels de l ’ OTS semblent vous avoir marqué…
C’étaient en effet de magnifiques cérémonies pleines d’émotion Tout le monde était en habits, avec des chanteurs, de la musique. J'avais vrament l’impression d’être utile, d’aider les hommes à vivre dans un monde de paix et d’harmonie.
« Une psychothérapie de sept ans »
Il y avait pourtant des rites grotesques, comme l’apparition des maîtres cosmiques, non ?
Je ne pouvais pas admettre que tout cela n’était qu’illusion. Sinon ma vie entière s’écroulait.
Quand ê tes-vous retombé sur terre ?
Lorsque j’ai appris les massacres de Salvan et de Cheiry en Suisse en octobre 1994, qui ont fait quarante-huit morts. Cela a
été un choc terrible. J’étais consterné , je ’y croyais pas. Quand j’ai vu tous ces corps, ces chalets brû lés, ces sanctuaires
détruits, j’ai compris que ce ne pouvait pas être un message de paix et d’amour. Il y avait eu un dérapage extêmement grave. Le processus de déconditionnement a alors commencé pour moi. Pendant sept ans, j ai suivi une psychothérapie.
Comment expliquez-vous ces massacres collectifs ?
Le gourou Jo Di Mambro était un manipulateur dangereux qui avait perdu toute notion de la réalité . C'est lui qui a imaginé ces histoires de transit vers Sirius. Les adeptes ne savaient pas que cela passait par la mort. Ils avaient préparé leurs valises en pensant partir pour un voyage interplanétaire.
Comment avez-vous réussi à échapper à ces tueries ?
On m’a expliqué que je faisais partie du groupe des Chevaliers de la victoire qui devait poursuivre la mission après
« le baptême du feu » . Je ne savais pas alors qu’il s’agissait de massacres.
Comment analysez-vous aujourd’hui ce passé au sein de l’OTS ?
A l’époque, c’est le monde extérieur qui était une souffrance pour moi. Aujourd’hui, j’ai de nouveau les pieds sur terre.
L’OTS peut-il se reconstituer un jour ?
Non, c'est aujourd’hui une histoire close.
P ropos recueillis par Serge Pueyo
* « Vingt ans au soleil du temple » . Editions Desclé e de Brouwer.
ABC, 5 janvier 2009
[Texte intégral]
Article publié le 5 janvier 2009 dans le site espagnol ABC.ES: http://www.abc.es/20090105/nacional-sucesos/desmantelada-chalet-rozas-asociacion-200901051159.html , sous le titre «Desmantelada en un chalet de Las Rozas una asociación que organizaba fiestas con «yajé». Traduction de Psychothérapie Vigilance.
http://www.psyvig.com/default_page.php?menu=40&page=127
Des agents de la Police Nationale ont arrêté les deux responsables d’une association qui vendait du «Yage», une plante dont le principe actif est un psychotrope, avec l’espoirde la «purification de l’âme et du corps».
L’Organisation Espacio Abierto Para Disfrutarse (Espace Ouvert Pour Se Divertir) continue de faire la publicité de ses «services», sur le Net, où elle offre «un espace pour que tu approfondisses en toi et te connectes avec la richesse inépuisable de ton Être».
Les personnes arrêtées captaient leurs clients à travers des causeries et pamphlets dans les restaurants végétariens et établissements alternatifs. 40 kilogrammes de cette substance, qui peut occasionner la mort par intoxication, et avec lesquels on aurait pu élaborer quelque 40.000 doses dont la vente supposerait des bénéfices de 1.200.000 euros, 30 euros par prise, ont été saisis.
VOYAGES ASTRAUX OU GUERISONS
Les investigations ont commencé au mois de septembre dernier, quand la Police Nationale fut alertée par l’Agence Espagnole du Médicament et des Produits Sanitaires. Selon leurs informations, les responsables d’une association étaient en train d’organiser des causeries ou ateliers où ils faisaient la promotion et distribuaient du «yage», substance à laquelle ils attribuaient des bienfaits et propriétés comme la «purification de l’âme et du corps».
Après de nombreuses recherches les agents confirmèrent l’existence de cette organisation structurée qui se dédiait à l’élaboration, la distribution, la vente et la fourniture du psychotrope.
Les responsables de cette association, un citoyen argentin et une femme espagnole, donnaient des informations sur les usages et propriétés de cette substance dans les restaurants végétariens de Madrid. Parmi ses bienfaits, ils mettaient en vedette la relaxation, le voyage astral, la télépathie, la capacité de guérir, de fortifier, la communication avec les esprits, l’envoûtement, l’apprentissage des «icaros» ou divinations.
Mais en réalité l’un des principes actifs du «yage» ou «ayahuasca» est le diméthyltryptamine (DMT), un psychotrope recensé dans la Liste 1 de la Convention sur les Substances Stupéfiantes signée par l’Espagne, et dont les effets négatifs sont de fortes diarrhées, des hallucinations, des nausées, de forts vomissements, de la salivation, de la midriasis (dilatation des pupilles), une transpiration abondante, des convulsions, des palpitations, de la tachycardie et une augmentation de la pression sanguine, un notable effet aphrodisiaque, des manifestations de peur ou d’agressivité et, dans quelques cas, une intoxication mortelle.
FINS DE SEMAINE AVEC LE «YAGE»
Dans ces causeries initiales, promotionnées dans des revues distribuées dans des établissements de nourriture végétarienne et autres commerces alternatifs, on captait des personnes de toutes sortes et origines sociales comme des avocats, des médecins, des pompiers, des jardiniers, des agents de l’administration, y compris des jeunes gens mineurs. L’objectif de l’organisation était d’obtenir la participation aux rencontres de fin de semaine dans un chalet de Las Rozas, à Madrid, où, entre autres activités, on administrait le breuvage durant la nuit.
Le prix de ces rencontres, auxquelles avaient coutume d’assister une moyenne de trente personnes, tournait autour de 250 euros par fin de semaine. Dans la publicité qu’ils distribuaient on expliquait qu’il y avait des prix spéciaux pour les mineurs qui prendraient du «yage», avec des remises de 50% ou totalement gratuites, selon l’âge des mineurs.
L’intervention des agents s’est produite quand l’association était en train de réaliser une de ces rencontres dans le chalet mentionné. Toutes se trouvaient dans une salle, dans l’attente de commencer les sessions, où était projeté un film pornographique sur un écran panoramique.
Les deux principaux responsables de l’organisation y furent arrêtés: Alberto J.V., de nationalité argentine, et Blanca R.B., espagnole, comme présumés auteurs d’un délit contre la santé publique. En outre, 40 kilos de «yage» cachés au rez-de-chaussée de la demeure ont été saisis, et un «dataphone» avec lequel les participants payaient leur séjour et prises au moyen de cartes bancaires.
Les rencontres avaient été organisées antérieurement dans d’autres villes comme Saint Sébastien ou dans le centre de Madrid, mais à l’heure actuelle ils avaient transféré toute leur activité dans ce chalet de la commune madrilène de Las Rozas.
L’opération a été conduite par le Groupe de Consumo y Media Ambiente de la UDEV du Commissariat Général de la Police Judiciaire.
Pour en savoir davantage sur l’ayahuasca (ou yajé, yague ou natem), consulter la rubrique «Drogues» du site www.PsyVig.com.
Radio Canada, 7 janvier 2009
[Texte intégral]
Le chef de la communauté polygame de Bountiful, Winston Blackmore, a été arrêté. L'homme devra vraisemblablement répondre à des accusations de pratique de polygamie, soit le fait d'avoir plusieurs épouses en même temps.
Selon des documents déposés par la Courrone, l'infraction aurait eu lieu en mai 2005. La Couronne a toujours hésité à déposer des accusations de polygamie contre Winston Blackmore, qui admet ouvertement avoir plusieurs femmes. La Couronne craignait que Blackmore invoque pour sa défense la liberté de religion.
Un autre membre de la communauté de Bountiful a également été arrêté. La GRC et le procureur général de la province, Wally Oppal, vont publier plus d'informations en début d'après-midi.
Le Devoir, 12 janvier 2009 par jean Claude Leclerc *
[Texte intégral]
Cette Église fondamentaliste de Jésus-Christ des Saints des derniers jours a déjà fait l'objet d'enquêtes policières au pays, des autorités américaines ou d'anciens membres ayant dénoncé des «abus». Mais aucune poursuite n'avait été entreprise. Interdite depuis 1892, la polygamie, craignait-on, est peut-être, depuis 1982, protégée par la Charte canadienne des droits et libertés.
Fondée il y a plus de 60 ans par un groupe dissident de l'Église mormone des États-Unis, cette communauté de quelque mille membres pratique encore la polygamie, contrairement à l'Église mère en Utah, qui y a renoncé au XIXe siècle, sous la pression du public et des autorités. Le mariage multiple qui caractérise encore cette petite collectivité permet à un homme d'avoir autant d'épouses qu'il le désire.
Le procureur général, Wally Oppal, un ex-juge de la Cour d'appel, estime que la police a recueilli assez de preuves pour porter une accusation de polygamie et que cette disposition du Code criminel est valide. «Des gens, dit-il, estiment que les personnes en âge de se marier devraient avoir le droit de contracter une union polygame en vertu de principes religieux.» Oppal est d'avis contraire (comme le juriste qu'il a consulté, Terry Robertson, de Vancouver).
«Si cet article du Code est invalide en vertu de la liberté de religion, a déclaré Oppal, laissons un tribunal en décider.» Les experts eux-mêmes sont divisés, les uns pensant que la liberté de religion prime en ce domaine, d'autres, que l'État doit protéger femmes et enfants contre un régime qui leur est «préjudiciable».
Mariages « célestes »
La polygamie existe depuis toujours et dans maintes cultures. Mais les fondamentalistes de cette Église en font une croyance et une pratique essentielles. Pour y rester fidèles, ils se sont repliés au Texas, par exemple, ou en Colombie-Britannique. L'homme peut y contracter un premier mariage, selon la loi du pays. Et il lui est loisible de prendre d'autres épouses par des mariages «célestes». Ce serait une voie privilégiée de salut.
Pour éviter à des procès déchirants, d'aucuns suggéraient d'obtenir d'abord des tribunaux un avis constitutionnel. Mais comme les juges préfèrent trancher de tels problèmes à partir de cas réels, la Colombie-Britannique a décidé de porter des accusations. Le Code rend passible d'un emprisonnement de cinq ans quiconque favorise ou pratique la polygamie sous une forme ou une autre.
Néanmoins, la Gendarmerie royale a procédé avec précaution. «Les arrestations ont été faites avec délicatesse», a précisé le sergent Tim Shields. Des agents en civil sont restés sur place pour rassurer les familles. Contrairement aux autorités du Texas qui ont procédé à une descente massive, en avril dernier, dans une communauté d'Eldorado, le gouvernement de Victoria n'entendait pas retirer des familles les enfants de Bountiful.
Dès le lendemain, Blackmore a tenu une conférence de presse à l'école élémentaire Mormon Hill, dénonçant l'intervention comme un geste de persécution à l'endroit des mormons fondamentalistes. Il s'est dit peu surpris de cette poursuite, qui survient à l'approche des élections, prévues pour le 12 mai, dans cette province.
Réactions
La nouvelle n'a guère provoqué de remous ailleurs au pays. Mais ce procès est sans doute de nature à susciter autant d'affrontements que la controverse sur le mariage homosexuel. L'affaire prendra certes quelques années avant qu'un jugement final n'en décide. Mais, déjà, un commentateur du Vancouver Sun, Michael Smith, prédit que la Couronne va perdre ce procès.
Si la polygamie est reconnue comme un droit fondamental, dit-il, rien ne va plus «empêcher des groupes musulmans d'exiger la reconnaissance de leurs mariages polygames, ni d'intenter des procédures pour que leurs multiples femmes et enfants soient admis au pays».
Il conclut: «Est-ce là ce que veulent les Canadiens? Cela arrêtera-t-il l'exploitation des femmes et des enfants? Wally Oppal devrait prendre garde à ce qu'il souhaite.»
Dans le Globe and Mail, Angela Campbell, directrice de l'Institut de droit comparé de McGill, regrette que l'on n'ait pas pris l'avis des femmes de Bountiful. Elle-même a signé l'une des recherches publiées en 2005 sur la polygamie. Ce volumineux document reposait sur diverses études faites au Canada et ailleurs. Mais aucune consultation n'avait alors eu lieu sur place.
Angela Campbell a visité Bountiful l'été dernier. Elle a pu y interviewer des femmes de la communauté. «Leurs histoires, écrit-elle, sont riches, complexes, sophistiquées et diverses.» On ne saurait, à son avis, les réduire à la caricature qui les présente comme ignorantes, enfermées et aliénées.
Une chose paraît claire cependant. Si la polygamie est jugée inadmissible sous quelque forme que ce soit, aucune communauté ni aucune confession semblables n'auront plus droit de cité au pays.
Bref, religion, sexualité, égalité entre hommes et femmes, rien ne manque pour ouvrir un débat de société, sinon une crise nationale. Pour éviter d'en faire un épouvantail d'élection, il serait peut-être sage qu'un tribunal, et non un parlement, en soit saisi.
*Jean-Claude Leclerc enseigne le journalisme à l'Université de Montréal.
UNADFI, 15 janvier 2009 (Source : Le Journal des Psychologues, Delphine Guérard, décembre 2008)
[Texte intégral]
Pratique sectaire et dérives
de psychothérapies
Dans son rapport 2007, la MIVILUDES
attirait l’attention sur
le fait que des professionnels,
« sous couvert de leur exercice
en tant que psychothérapeutes »,
mettaient en place une relation
thérapeutique basée sur la création
de faux souvenirs de viol,
maltraitance, inceste, vies antérieures
« comme technique de
manipulation mentale au sein de
certaines sectes ».
L’article de Delphine Guérard,
psychologue clinicienne, passe en
revue les méthodes, les postulats
et les principes communs menant
à l’induction de souvenirs… Dans
sa conclusion, l’article soulève
la question des psychothérapies,
« de leur définition, de leur validation,
de leur pratique, de leur
contrôle, de la formation des
praticiens, de leur éthique… »…
et surtout, la question de la protection
du public : « comment lui
donner les moyens de choisir des
professionnels sérieux ? »
Delphine Guérard, décembre
2008)
Sud-Ouest, 15 janvier 2009 par David Patsouris
[Texte intégral]
On ne peut pas toujours juridiquement s'opposer à un permis de construire. Et voilà pourquoi les mormons de Bergerac peuvent se féliciter d'avoir obtenu des services de la Ville le 2 janvier dernier leur permis de construire une église. Celui-ci avait pourtant été mis sous surveillance et l'on avait bien senti que tout serait techniquement mis en oeuvre pour ne pas le délivrer.
Reprenons l'histoire. Les mormons sont présents à Bergerac depuis les années 1970. On les croise souvent dans les rues de la cité de Cyrano. Ils sont souvent très jeunes, ils vont par deux, en costume noir, cravatés, une sacoche à la main, toujours prêts à vous expliquer à quel point il est essentiel de les rejoindre au sein de leur église, celle de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours.
Mystérieuse CPB
Selon nos informations (lire « SO » du 29 mars 2008), cette communauté regrouperait environ 80 membres sur Bergerac. Et l'on trouverait en moyenne une trentaine de fidèles aux réunions.
Les mormons disposaient à Bergerac d'un local au 24, rue Saint-Louis, entre l'église Notre-Dame et la place des Deux-Conils. Seulement voilà, cet appartement qui leur servait de chapelle n'était plus aux normes. Du coup, via l'intermédiaire d'une mystérieuse entité appelée CPB, domiciliée à Thoiry, ils ont acheté une ancienne boutique de vêtements à bas prix au 96 rue Clairat et ont déposé le 11 juillet à la mairie de Bergerac un permis de construire pour un lieu de culte.
Interrogé à ce sujet, Dominique Rousseau, le maire socialiste de Bergerac, n'avait pas vraiment masqué son embarras dans nos colonnes (lire « SO » du 13 septembre 2008) : « Par rapport aux mormons, c'est vrai que je n'ai pas d'a priori très favorables. D'accord, ils n'ont pas été répertoriés comme secte en France, mais leurs démarches et leurs préceptes s'apparentent à des attitudes sectaires. »
Dès lors, le permis de construire déposé, le maire avait expliqué ceci : « On ne peut évidemment pas refuser un permis pour des raisons philosophiques ou religieuses. Cependant, je promets une étude très fine de ce permis sur le plan technique. Et s'il y a une anomalie ou un manquement, comme pour tout autre dossier, le permis sera refusé. »
Il faut donc croire que le permis de construire déposé par les mormons bergeracois était absolument impeccable. En tout cas, sollicité sur le sujet hier, Dominique Rousseau n'a pas souhaité faire de commentaire.
Tribune de Genève, 16 janvier 2009
[Texte intégral]
Le Mouvement raëlien perd son procès contre «La Liberté»
TF | Le Tribunal fédéral confirme un verdict de la justice vaudoise: le journal fribourgeois a respecté l'intérêt du public d'être informé.
Le Mouvement raëlien perd son procès contre «La Liberté» après la parution d'un article consacré aux «Cafés féminité». Le Tribunal fédéral (TF) a confirmé une décision des tribunaux vaudois.
En avril 2005, le quotidien fribourgeois avait relaté l'organisation dans un restaurant lausannois de rencontres sur le thème de la féminité. Le journal avait mis en évidence les liens de deux organisatrices avec le Mouvement raëlien.
Soumission dénoncée
Après avoir rappelé «l'engagement de la secte pour le clonage avec ses relents d'eugénisme», il avait relevé que la «soumission sexuelle de ses disciples femmes» était le centre des principes prônés par Raël et que l'instrument de cette soumission était l'«Ordre des anges», auquel peuvent adhérer de «Belles jeunes femmes prêtes à tout pour le plaisir de Raël».
Selon le TF, qui déboute le Mouvement raëlien et les deux organisatrices, il y avait un intérêt à informer le public sur l'appartenance des deux femmes à l'«Ordre des Anges», ainsi que sur le lien entre les «Cafés féminité» et la secte.
Intérêt public prépondérant
S'il y a atteinte à la personnalité des deux organisatrices, celle-ci est justifiée par un «intérêt public prépondérant», souligne Mon Repos qui rejette le recours des deux organisatrices et du Mouvement raëlien suisse, mettant les frais judiciaires à leur charge.
C'est la deuxième fois que «La Liberté» gagne un procès contre le Mouvement raëlien. En 1998, le journal avait refusé de publier un droit de réponse de la secte suite à un article qui affirmait que celle-ci «prône théoriquement dans ses écrits la pédophilie et l'inceste».
Un veto qui avait reçu l'aval tant de la justice fribourgeoise que du TF. Mon Repos avait relevé qu'un journal a le droit de refuser un droit de réponse lorsqu'il est manifestement erroné.
Arrêt 5A_328/2008 du 26 novembre 2008
Cyberpresse, 16 janvier 2009 par Nathalie Collard
[Texte intégral]
La polygamie - c'est-à-dire le mariage d'une personne avec plus d'un partenaire- est illégale au Canada depuis plus d'un siècle. Ce qui n'empêche pas les adeptes d'une secte mormone fondamentaliste d'environ 1000 personnes de la pratiquer en Colombie-Britannique. Après moult hésitations, le procureur de cette province a finalement décidé de porter des accusations contre deux membres de la secte, mariés plus d'une fois.
L'avocat des deux accusés compte bien s'appuyer sur le principe de liberté de religion contenu dans la Charte canadienne des droits et libertés pour défendre ses deux clients. S'il gagne, la cause pourrait alors se retrouver devant la Cour suprême.
Pourtant, la polygamie a peu à voir avec la liberté de religion. En effet, aucune religion n'oblige ses membres à marier plus d'une personne. La secte de Bountiful est une branche dissidente de l'Église de Jésus-Christ des Saints des derniers jours, une Église qui a banni la polygamie à la fin du XIXe siècle. L'argument de la liberté de religion ne tient donc pas la route.
À notre avis, la polygamie est une pratique complètement archaïque qui nie le droit des femmes et les subordonne au bon vouloir d'un seul homme. D'ailleurs, il n'est pas surprenant que ce soient des hommes qui réclament la reconnaissance des unions polygames puisque ce sont les seuls qui en tirent avantage. Dans la secte de Bountiful, la plupart des femmes sont promises ou mariées dès un très jeune âge alors que les jeunes hommes sont écartés de la communauté durant quelques années pour ne pas porter ombrage aux hommes vieillissants à la recherche de nouvelles épouses. Il est absolument malhonnête d'affirmer que ces femmes choisissent ce mode de vie en toute connaissance de cause. Comme si une très jeune femme qui n'a jamais rien connu d'autre, et à qui on interdit de choisir sa destinée, pouvait décider de son plein gré de marier un homme en âge d'être son père! Le portrait n'est pas plus rose pour les enfants qui se retrouvent prisonniers d'un mode de vie qu'ils n'ont jamais choisi. Et c'est sans compter les nombreux abus physiques et psychologiques observés au sein de ces unions. Légaliser la polygamie consisterait donc en quelque sorte à légaliser une forme d'exploitation. C'est inconcevable. Si un tribunal canadien doit protéger un droit, qu'il protège celui de ces femmes et de ces enfants!
Si des adultes consentants souhaitent vivre une relation amoureuse impliquant plusieurs partenaires, qu'ils le fassent. Ce qui se passe dans les chambres à coucher ne regarde en rien l'État. Mais qu'on laisse le mariage - qui est l'union entre deux personnes - en dehors de ça.
La Dépêche, 20 janvier 2009 par B-H Saint-Paul
[Texte intégral]
Justice. Enquête rouverte dans les Vosges, plaintes en diffamation.
Déjà en proie à une longue et complexe réorganisation voulue par le Vatican, le mouvement du renouveau charismatique des Béatitudes se retrouve un peu plus dans la tourmente judiciaire
Dans un communiqué interne aux Béatitudes diffusé à la mi-janvier, la Modération générale (la hiérarchie) vient d'informer les membres du mouvement que le parquet d'Épinal (Vosges) a rouvert une enquête qui avait fait l'objet d'un non-lieu délivré en avril 2004. Cette enquête concerne le cours Agnès de Langeac de l'abbaye d'Autrey dont des anciens élèves affirment avoir été abusés sexuellement par un prêtre. Contacté, le parquet d'Épinal confirme la réalité de cette enquête dont l'origine ne nous a toutefois pas été communiquée. Cette réouverture provient-elle d'une plainte d'une famille ?
Ou bien des résultats des différentes perquisitions opérées début octobre 2008 - au siège des Béatitudes à Blagnac, et aux domiciles de responsables anciens ou actuels du mouvement - à l'initiative de la juge d'instruction de Rodez ?
Une dizaine de plaintes en diffamation
La juge enquête sur les agressions sexuelles qui auraient été commises par un frère de la communauté, aujourd'hui exclu mais qui vit toujours à Bonnecombe, et sur d'éventuels faits de non-dénonciation d'agressions sexuelles. Selon nos informations, tous les témoins dans cette affaire ont été entendus (y compris l'archevêque d'Albi).
« L'information (sur Autrey, N.D.L.R.) a été transmise par des amis de la maison d'Autrey. Il est probable que cette décision suscite de nouveau des reportages ou des articles de presse. Le gouvernement de la Communauté et les personnes « suspectées » ne seront pas tenues au courant des évolutions de l'enquête. La plupart du temps, ces évolutions ne viennent à la connaissance du gouvernement général que par l'intermédiaire d'articles publiés dans les médias », écrit le responsable de la communication des Béatitudes, qui évoque par ailleurs deux nouvelles plaintes en diffamation à l'encontre d'un journal gratuit et d'une chaîne de télévision.
Cela porte à une dizaine le nombre de plaintes déposées contre des médias : chaînes de télévision, journaux de la presse quotidienne nationale ou régionale, hebdomadaire, journal gratuit et même un site internet.
JO, 20 janvier 2009
[Texte intégral]
13ème législature
Question N° : 30691 de M. Bartolone Claude ( Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Seine-Saint-Denis ) QE
Ministère interrogé : Santé, jeunesse, sports et vie associative
Ministère attributaire : Santé et sports
Question publiée au JO le : 16/09/2008 page : 7947
Réponse publiée au JO le : 20/01/2009 page : 563
Date de changement d'attribution : 12/01/2009
Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : lutte et prévention
Texte de la QUESTION : M. Claude Bartolone attire l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative sur la campagne de lobbying contre les internements psychiatriques menée par la commission des citoyens pour les droits de l'homme (CCDH). Affiliée à l'Église de scientologie suivant le rapport de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs (n° 3507, 12 décembre 2006, p. 80), la CCDH prend notamment contact avec les parlementaires afin de « voir ensemble ce qui pourrait être entrepris pour éviter les abus dans ce domaine ». Il lui demande quelles mesures le Gouvernement compte prendre pour que la propagande de cette officine sectaire soit contrecarrée.
Texte de la REPONSE : La « commission des citoyens pour les droits de l'homme » est une association affiliée à l'Église de scientologie. Elle intervient activement et de façon répétée depuis plusieurs années dans le champ de la psychiatrie sur différents thèmes tels que celui de l'augmentation des hospitalisations sans consentement sur demande d'un tiers prises dans le cadre de la procédure d'urgence en cas de péril imminent. Des instructions ministérielles ont été données dans une note d'information du 27 mai 1997 relative à l'intervention de certaines organisations dans le domaine de la psychiatrie. Il y est notamment indiqué que « la commission des citoyens pour les droits de l'homme (CCDH), émanation de l'Église de scientologie, ne saurait être confondue avec la commission nationale consultative des droits de l'homme placée auprès du Premier ministre ». La plus grande vigilance est recommandée dans cette note d'information. Les autorités sanitaires délivrent une information objective lorsque la CCDH, opposée par principe à la discipline psychiatrique qu'elle considère comme une « pseudo-science » dans une brochure récente, soutient des positions difficilement acceptables. C'est ainsi que, dans son rapport au Premier ministre se rapportant à l'année 2007, la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires a été amenée à prendre position, sur la base d'éléments d'information fournis par la direction générale de la santé, au sujet des critiques formulées par la CCDH sur les effets néfastes supposés de la campagne nationale contre la dépression (surconsommation d'antidépresseurs à l'origine d'actes violents, aggravation du risque suicidaire). La mission a précisé que cette campagne avait pour objet le bon usage des médicaments en limitant la prescription d'antidépresseurs aux seules personnes pour lesquelles ces médicaments s'avèrent nécessaires, après une analyse bénéfice-risque rigoureuse conforme aux recommandations édités par la Haute Autorité de santé et l'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS).
S.R.C. 13 REP_PUB Ile-de-France O
Radio Canada, 21 janvier 2009
[Texte intégral]
Les deux chefs de file de la secte mormone fondamentaliste de Bountiful, Winston Blackmore et James Oler, ont fait une brève apparition mercredi à la cour de Creston, dans le sud-est de la province.
Winston Blackmore, 52 ans, et James Oler, 44 ans, font face à des accusations de polygamie. Winston Blackmore aurait 20 femmes et 80 enfants. James Oler aurait deux femmes.
Leur comparution en cour a été brève, à peine cinq minutes. La Couronne n'était pas prête à déposer les preuves qu'elle compte soumettre à la cour. L'avocat de la Couronne a indiqué avoir une quantité assez importante de documents à remettre à la défense avant de pouvoir continuer les procédures. Par conséquent, l'audition de la cause est reportée au 18 février prochain.
La cause est entendue à la Cour provinciale de Creston, une petite municipalité de 1000 personnes située à proximité de la communauté de Bountiful, dans le sud-est de la province.
Winston Blackmore et James Oler ont été libérés à la condition de se présenter à la GRC deux fois par mois, de remettre leur passeport et de ne pas sortir de la province.
À la sortie du tribunal, Winston Blackmore a déclaré aux médias qu'il n'est qu'un honnête citoyen canadien qui pratique sa religion, comme l'autorise la Charte des droits et libertés.
Le Parisien, 21 janvier 2009 par Jean-Marc Ducos
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EXCLUSIF. La très controversée communauté catholique des Béatitudes est sous le coup d'une nouvelle enquête. Le procureur d'Epinal, Bernard Marchal, a décidé l'ouverture d'une enquête préliminaire suite à «des éléments nouveaux» sur les événements survenus au sein du collège Agnès-de-Langeac, entre 1995 et 1999, à Autrey (Vosges). Un établissement dirigé à l'époque par cette association religieuse visée déjà par plusieurs autres procédures judiciaires.
Nouvel Obs, 22 janvier 2009
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Depuis combien de temps constatez-vous une montée de la résistance à la théorie de l’évolution?
Jean-Baptiste de Panafieu : Lorsque j’étais prof, il y a 15 ou 20 ans, en Picardie et en région parisienne, je n’ai rencontré qu’une opposition frontale d’un jeune témoin de Jéhovah. Mais je constatais déjà, chez les élèves, une méconnaissance inquiétante de la théorie de Darwin, une vision finaliste de l’évolution. C’est d’ailleurs l’une des raisons qui m’ont donné envie d’écrire sur le sujet. Depuis, il y a une recrudescence certaine du sentiment religieux ou politico-religieux en France. J’ai discuté avec des professeurs du public de toute la France : ils racontent que des élèves se lèvent au milieu du cours, en disant« je ne peux pas entendre cela, ma religion me l’interdit » et sortent. C’est très violent. D’autres élèves leur disent qu’ils ont rempli consciencieusement leur copie pour avoir une bonne note mais qu’ils ne croient pas un mot de ce qu’ils ont écrit. Un autre exemple, c’est cet élève que j’ai filmé et qui choisit en travaux pratiques encadrés de « contredire la théorie de l’évolution ». Pour cela, il est allé chercher des documents créationnistes qui pullulent sur internet. Lorsque j’ai commencé ce tournage, il y a trois ans avec Nicolas Jouvin, je m’attendais à des résistances, pas à ce qu’elles s’expriment si fortement.
Qui sont les réfractaires?
Principalement de jeunes musulmans, ce qui explique que le phénomène soit concentré –comme eux- dans les banlieues, par exemple autour de Paris ou de Lyon. Le lycée -qui s’est ouvert aux couches sociales qui n’y avaient pas accès auparavant- agit comme un révélateur. Les élèves anti-évolutionnistes viennent souvent de milieux populaires qui ne connaissant pas du tout la science, ou qui la tiennent pour une simple opinion. Beaucoup fréquentent l’école coranique. De la part de ces jeunes gens, il s’agit aussi d’un défi adolescent et politique. D’un combat identitaire et anti-raciste, car pour de mauvaises raisons, ils voient Darwin, qu’ils n’ont pas lu, comme un colonialiste. Enfin, ils contestent l’autorité et le savoir. Les professeurs sont désarmés, comme ils l’ont été face aux jeunes maoïstes dans les années 70.
Pourquoi «défier l’évolution est-il devenu à la mode», selon la formule du théologien Jacques Arnould?
La bataille contre l’évolution est devenue, depuis une décennie, un thème de militantisme, de propagande anti-laïque pour une petite minorité fondamentaliste, très active, très virulente sur le web. Leurs arguments sont omniprésents sur de nombreux forums de discussion. C’est à la mode, en effet, comme le port ostentatoire du foulard l’a été à un moment. Cela permet de se constituer en groupe, en communauté, de s’opposer. Peut-être les succès rencontrés par les anti-évolutionnistes aux Etats-Unis ont-ils stimulé les fondamentalistes musulmans. Ils se sentent obligés de s’attaquer à quelque chose qui est une description de la réalité et qui fait pratiquement l’unanimité. L’évolution intervient en effet dans un champ dans lequel ils s’estiment compétents : l’origine de l’homme. Il y a donc confrontation directe. C’est un point à combattre absolument pour eux. Car s’ils font tomber cela, ils peuvent imposer leurs idées dans d’autres domaines. Il y a la volonté d’en arriver à un enseignement religieux en parallèle de l’enseignement laïque de l’évolution, sous prétexte que les deux se vaudraient. Ce qui a bien failli être autorisé aux Etats-Unis !
Qu’est ce qui offense la religion, dans cette théorie?
La part de hasard, d’imprévisibilité de l’évolution, ses phénomènes aléatoires... Si l’évolution n’est pas prévisible, d’un point de vue philosophique, cela fonde la liberté de l’homme ! Il aurait tout aussi bien pu ne pas apparaitre ! Et c’est insupportable pour la pensée religieuse qui voit son apparition comme le projet d’une entité supérieure. Ensuite, s’il n’y a pas de « grand projet » déterminé, c’est à l’homme de construire SON projet… y compris religieux, s’il le souhaite. Pour tous les tenants d’une parole révélée totalitaire, au sens où elle prend en compte la totalité de l’existence, de ce qu’est un homme, c’est une pensée blasphématoire. Darwin, c’est le mal. L’un des élèves que j’ai filmé était persuadé que son devoir de croyant était de combattre l’évolution. De façon très touchante, il nous a dit «Si l’homme descend du singe, alors le coran dit une chose fausse et c’est ma religion qui s’écroule ! » Il ressentait un vrai malaise.
Mais il y a des créationnistes dans d’autres confessions…
Certaines églises protestantes sont également très virulentes. Sauf chez les intégristes, le catholicisme n’est plus à ce point dans la confrontation en France. Beaucoup de croyants s’accommodent très bien de leur foi et de la science. Comme cette jeune fille, qui dit dans mon film (voir extrait): « Je suis catholique, je crois en Dieu, cela ne m’empêche pas de croire en l’évolution». Elle « croit » en l’évolution, notez! La société française est très finaliste ou transformiste, elle pense que «la nature fait bien les choses». Elle imagine que les espèces évoluent en fonction de leurs besoins, en réponse directe aux contraintes de l’environnement et toujours dans la bonne direction. C’est rassurant de penser ainsi qu’il puisse y avoir une «mère nature» ou de «Dieu pourvoyeur» de transformations à bon escient. C’est ce qui me fait dire, de façon provocatrice, que la bataille contre l’Intelligent design –pseudo science venue des Etats-Unis et qui prétend que l’évolution est dirigée par une force intelligente- est en quelque sorte perdue. Sans que nous ayons mené la bataille. Et cela n’est pas si grave ! Aujourd’hui, c’est un créationnisme dur que nous affrontons! Et là, il ne faut céder sur rien !
Le meilleur moyen de lutter?
Il faut expliquer et réexpliquer ce que sont la science et les méthodes scientifiques par rapport aux idéologies religieuses. Renforcer la formation en histoire des sciences. Discuter en cours de philosophie du fait que des scientifiques se sont trompés voire ont participé à des projets monstrueux, comme l’eugénisme. Bref, apprendre à distinguer les faits des opinions. Malheureusement certains chercheurs médiatiques ne les distinguent pas eux même, et donnent leurs opinions, à tout bout de champs, sur des sujets qu’ils ne connaissent pas ! Les gens comme Claude Allègre, par exemple, ne rendent pas service aux scientifiques ou aux profs. Il faut aussi inciter les élèves à lire et comprendre Darwin, à ne pas se contenter de la caricature de ses idées. Heureusement, j’ai rencontré des enseignants qui prennent le problème à bras le corps, organisent des sessions communes de philosophie, de SVT, d’histoire en commun, poussant les élèves dans leurs réflexions et dans leurs retranchements.
L’école laïque est-elle en danger?
Cette offensive n’est qu’un des nombreux combats qui ont toujours agité l’école. Elle s’est bien sortie de l’orage des années 70, où certains jeunes remettaient en question l’ensemble de l’enseignement ! Ce combat devrait également faiblir petit à petit… mais son extinction dépend vraiment des conditions culturelles et sociales environnantes. La contestation de la théorie de l’évolution n’est qu’un aspect d’une revendication identitaire culturelle et religieuse, qui a choisi là un bien mauvais cheval de bataille !
Propos recueillis par Rachel Mulot
Sciences-et-Avenir.com
22/01/09
Le Monde - AFP, 24 janvier 2009
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Le pape a annulé l'excommunication de quatre évêques intégristes, dont un négationniste, pour ramener dans le giron de l'Eglise catholique leurs 150 000 adeptes. Un décret de la congrégation pour les évêques, daté du 21 janvier et publié samedi par le Vatican, a levé l'excommunication de Bernard Fellay, supérieur général de la Fraternité sacerdotale Saint Pie X (FSSPX), ainsi que de Bernard Tissier de Mallerais, Richard Williamson et Alfonso de Galaretta.
Cette mesure qui constitue "un pas très important vers la reconstitution de la pleine communion de l'Eglise" concrétise "l'engagement personnel" de Benoît XVI pour mettre fin à vingt ans de schisme, a souligné le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi. Le père Lombardi a assuré que le geste "bienveillant" du pape en direction du petit groupe ultra-conservateur et les propos négationnistes de l'évêque Robert Williamson n'ont "rien à voir", ajoutant que la FSSPX a d'ailleurs "pris ses distances" avec lui sur ce point.
"JE CROIS QU'IL N'Y A PAS EU DE CHAMBRES À GAZ"
Ce prélat britannique de 67 ans a nié l'existence des chambres à gaz, dans un entretien diffusé jeudi par la télévision suédoise au moment même où le Vatican s'apprétait à rendre publique la levée de l'excommunication prononcée en 1988 contre lui et ses trois collègues. "Je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...) Je pense que 200 000 à 300 000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz", a-t-il dit. Ses déclarations ont provoqué une vive émotion à travers le monde et notamment en France où la FSSPX, bien que très minoritaire, est bien implantée.
La FSSPX avait été créée en 1969 par Mgr Marcel Lefebvre, aujourd'hui décédé, en opposition avec l'adhésion de Vatican II aux principes de la démocratie et de la liberté religieuse. Elle fédérait aussi les fidèles restés attachés au rite ancien de la messe en latin abandonnée au profit d'une liturgie plus moderne. La décision de Mgr Lefebvre d'ordonner lui-même quatre évêques sans l'accord du pape Jean Paul II, en 1988, avait conduit à leur excommunication, provoquant le schisme le plus important depuis la Réforme protestante au 16e siècle.
La Dernière heure, 24 janvier 2009 par Mickaël Kaibeck
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BRUXELLES - C'est une première mondiale. Un tribunal belge, la Cour de cassation, vient de reconnaître que les Témoins de Jéhovah ont des pratiques discriminatoires à l'égard des exclus du mouvement qui balance entre religion et organisation sectaire.
Jacques a fait partie de ce qu'il appelle aujourd'hui "une secte" , pendant une quinzaine d'années. "Pour avoir pris la défense d'un de mes clients aussi témoin de Jéhovah qui avait un conflit avec un cadre supérieur de l'organisation, j'ai été exclu" , indique-t-il.
Le problème, c'est que chez les Jéhovah, on indique clairement par écrit aux membres qu'ils ne doivent plus avoir de contacts avec les exclus, aujourd'hui plus prosaïquement nommés "excommuniés" .
Résultat : "Ma femme vivant sous mon toit, cela n'a pas posé de problème mais, par exemple, je n'ai plus vu ma belle-mère depuis sept ans et je n'ai plus de contacts avec mes sœurs."
Et sur base de la loi antidiscrimination de 2003, Jacques a décidé d'intenter une action en justice. Débouté une première fois en référé, la cour d'appel de Liège a finalement reconnu la présomption de discrimination dont a été victime Jacques.
Une première victoire pour Jacques mais pas une condamnation des Jéhovah. "C'était à moi de prouver que j'avais bien été discriminé." Et le Liégeois s'est alors pourvu en cassation.
L'instance suprême vient de rendre son verdict. "La Cour reconnaît que, sur base de la loi antidiscrimination qui a été durcie en 2007, s'il y a des présomptions de discrimination établies, c'est aux Témoins de Jéhovah de prouver qu'il n'y a pas eu discrimination."
Par conséquent, l'affaire devra être rejugée et a été renvoyée vers la cour d'appel de Mons qui devra trancher définitivement.
"C'est une première mondiale. C'est la première fois que la justice ouvre une brèche comme celle-là et je vois mal comment ils pourraient maintenant prouver qu'il n'y a pas eu discrimination. Et s'ils sont condamnés, c'est un jugement qui va avoir des répercussions dans le monde entier."
Note du Webmaste : Vous pouvez consulter l'état d'avancement de ce dossier sur le site d'aggelia.be, don la décision de la cour de cassation
Cyberpresse, 26 janvier 2009 par Christiane desjardins
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Daniel Cormier a été reconnu coupable d'agression sexuelle sur une enfant de moins de 14 ans.
(Montréal) Daniel Cormier, ce pseudo pasteur de 57 ans trouvé coupable d'agression sexuelle sur une enfant de moins de 14 ans, a été condamné à une peine de cinq ans de prison ce matin au palais de justice de Montréal.
La juge Sylvie Durand a tenu compte de plusieurs facteurs aggravants mais d'un seul facteur atténuant au moment de fixer la sentence, soit le fait que Cormier n'a pas d'antécédents. Au nombre des facteurs aggravants, la juge a énuméré les éléments suivants : le crime commis constitue un mauvais traitement à l'endroit d'une mineure, qu'il s'agit d'un abus de confiance et d'autorité, les gestes étaient prémédités et planifiés, la victime était très jeune, soit entre 10 et 13 ans, les gestes posés sont graves et Cormier était en position d'autorité morale.
Cormier a connu la victime par l'entremise de l'Église du Centre-Ville, un mouvement évangélique qu'il avait fondé au cours des années 90, et qui s'était donné pour mission d'aider les sans-abri et les paumés du centre-ville. Parmi sa poignée de fidèles, le pasteur autoproclamé comptait une jeune mère de famille qui se consumait dans la drogue et la prostitution. Il l'a aidée à sortir de la rue, et à lui faire retrouver la garde de ses deux fillettes, que la DPJ lui avait enlevées.
Mais Cormier s'est incrusté, aidant la femme financièrement et en gardant régulièrement ses deux filles, qui avaient 6 ans et 8 ans à ce moment, en 1997. Il est «devenu amoureux» de la plus jeune, et a commencé à la faire coucher dans son lit. Les attouchements, qui ont débuté à l'âge de 9 ans ont augmenté, allant jusqu'à la pénétration, alors que l'enfant avait 10 ou 11 ans.
Deux femmes membres de son église s'étaient inquiétées de son attitude avec la fillette. Cormier avait réagi en disant que c'est «Satan» qui leur avait mis ces idées dans la tête. Un signalement à la DPJ et une enquête policière ont finalement mené à l'arrestation de Cormier, en juin 2003. La jeune victime avait alors 14 ans, et elle se considérait vaguement comme l'épouse de Cormier, puisque c'est ce qu'il lui avait dit.
Cormier a convenu qu'il avait eu des gestes sexuels avec l'enfant, mais il invoquait son fameux mariage, célébré supposément dans sa propre église en juin 1999.
En juin dernier, la juge Durand l'a avisé que ça ne constituait pas une défense. Il n'en avait pas d'autre à offrir.
En rendant sa décision, en octobre dernier, la juge a relevé le fait que Cormier s'était défendu en disant que la fillette était «très éveillée» dès l'âge de 8 ans, qu'elle était tombée amoureuse de lui à l'âge de 9 ans, et qu'il s'agissait d'une fille exceptionnelle et «extrêmement mature».
Le Figaro, 26 janvier 2009 par Anne Jouan
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Mise en place par certaines entreprises pour lutter contre le stress au travail, l'initiative est décriée par les praticiens.
Le «ticket psy» a été récemment mis en place par ASP, une société qui se présente comme «spécialisée en conseil et expertise dans le développement des conditions de qualité de vie au travail». De quoi s'agit-il ? ASP propose à une dizaine d'entreprises clientes des carnets de «tickets psy» (chaque carnet en contient entre 5 et 10). Un peu sur le modèle des tickets-repas. Ces derniers sont délivrés aux salariés intéressés par le médecin du travail. «Il s'agit de consultations d'écoute et de conseil, explique Valentine Burzynski, directrice générale d'ASP. Notre objectif est d'offrir des espaces où le salarié peut prendre du recul par rapport à sa situation.»
Sa société revendique une petite centaine de praticiens dans toute la France. Il s'agit pour l'essentiel de psychologues, puis de psychothérapeutes, seuls quelques psychiatres seraient concernés. Ces praticiens sont entièrement rémunérés par ASP, suite à un contrat conclu entre les deux parties, le patient ne donnant au psy que le ticket.
«Un gadget qui donne bonne conscience à l'entreprise»
Du côté des psychologues, on est plutôt sceptique sur la démarche. Le syndicat national de la profession regrette notamment que la liste des praticiens ne soit pas connue. «Avec le ticket-restaurant, on peut manger presque n'importe où, estime son secrétaire général adjoint, Jacques Borgy. Or avec ce ticket-là, les patients ne peuvent pas avoir accès à tous les psychologues, car le choix se fait à partir d'une liste établie par l'entreprise.» Le syndicat déplore également le manque de clarté sur la formation de ces praticiens. La position du Syndicat des psychiatres français est « pour le moins réservée», déplorant, au nom de principes éthiques, que des psychiatres aient adhéré à une démarche comme celle-là assimilée à du «racolage». La mise en place de ce ticket relève de «la psychologisation croissante de la société, comme s'il fallait toujours avoir recours à un psy », regrette Jean-Pierre Capitain, son président, pour qui ce système de tickets s'apparente à «un gadget qui donne bonne conscience à l'entreprise».
Le Conseil de l'ordre des médecins se montre également très critique. «Nous sommes choqués, car la médecine n'est pas un commerce», martèle Pierrick Cressard, président de la section éthique et déontologie de l'Ordre. Ce dernier insiste sur le fait que les contrats signés entre les praticiens et l'ASP n'ont aucune valeur puisqu'ils n'ont pas été enregistrés auprès des conseils départementaux de l'Ordre, comme cela doit être le cas. À cela s'ajoute le fait, toujours selon l'Ordre, que ce n'est pas à une entreprise de choisir un praticien mais bien au patient puisqu'en France le choix du praticien est libre.
Cette polémique entre les différents types de praticiens de la «psy» intervient dans un contexte particulier. Le Conseil de l'ordre et les représentants des syndicats psychiatriques sont en discussion avec le ministère de la Santé pour que le titre de psychothérapeute soit défini par le Conseil d'État, car, estime le conseil, «on ne se dit pas psy comme on se dit diseuse de bonne aventure.» Aujourd'hui en France, les psychiatres ont fait une dizaine d'années d'études de médecine, les psychologues cinq ans à l'université de lettres, alors que les psychothérapeutes n'ont pas de formation spécifique sanctionnée par des diplômes d'État.
AFP, 28 janvier 2009
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PARIS - L'Eglise de Scientologie et sept scientologues seront jugés du 25 mai au 10 juin devant la 12e chambre du tribunal correctionnel de Paris, pour "escroquerie en bande organisée", a-t-on appris mercredi de source judiciaire.
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En cas de condamnation, l'Eglise de Scientologie risque la dissolution de ses principales structures françaises.
Au terme de son instruction, le juge Jean-Christophe Hullin a estimé que l'Eglise de Scientologie avait trompé les parties civiles "en recourant systématiquement à des tests de personnalité dépourvus de valeur scientifique (...) dans la seule perspective de vendre des services ou divers produits".
Le magistrat constate que le centre de Scientologie, sous couvert "d'identifier et de résoudre (les) difficultés psychologiques prétendues ou de favoriser l'épanouissement personnel" d'une plaignante, ou "de résoudre les besoins en formation professionnelle" d'une autre, a eu "pour seul but de capter leur fortune" en "exerçant une emprise psychologique" sur elles.
Dans cette affaire, le parquet avait requis un non-lieu général, estimant notamment que les mis en examen, "mus par leur seule conviction religieuse", n'avaient tiré "aucun bénéfice personnel", mais le juge n'en a pas tenu compte.
Clicanoo, 30 janvier 2009 par S.G
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À l’instar de leur gourou Juliano Verbard, quatre membres de la secte du Petit Lys d’Amour, dont son lieutenant Fabrice Michel, ont vu hier leur détention provisoire prolongée pour six mois.
Les renouvellements de placement en détention provisoire dans l’affaire de l’enlèvement d’Alexandre se sont poursuivis hier dans le bureau du juge des libertés et de la détention Pierre Bregeat au palais de Justice de Champ-Fleuri. Après Juliano Verbard et deux des frères Daleton avant-hier (notre édition d’hier), quatre autres adeptes de la secte ont vu leur placement en détention préventive reconduit pour six mois. Fabrice Michel, lieutenant et amant de Juliano Verbard au moment des faits restera donc à la maison d’arrêt de Saint-Pierre pour encore six mois. Même sentence pour John Daleton, mais aussi pour deux des jeunes femmes impliquées dans l’enlèvement avec séquestration d’Alexandre Thelahire, mineur de 15 ans. Corinne Michel, 20 ans, sœur de Fabrice, et Sandrine Hoarau, 29 ans, enseignante, resteront également six mois de plus dans le quartier des femmes de la prison de Domenjod. Comme la veille, le JLD a justifié cette décision par la gravité des faits reprochés, l’importance des peines encourues devant une cour d’assises, ainsi que l’emprise qu’exerce toujours visiblement le gourou sur ces adeptes. Deux autres des frères Daleton, Patrice et Yves, attendront le 4 février pour connaître la décision du magistrat à leur égard. Ils pourraient faire l’objet d’une libération sous contrôle judiciaire