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La Croix, 2 juin 2008
[Texte intégral]
Les
468 enfants retirés d'une secte polygame au Texas (sud) en avril vont
être rendus à leurs parents à partir de lundi matin, la justice ayant
estimé qu'ils ne couraient pas de danger immédiat, a-t-on appris de
source judiciaire.
Conformément
à une décision de la cour suprême du Texas la semaine dernière, Barbara
Walther, la juge locale chargée de l'affaire a ordonné lundi aux
services de protection de l'enfance d'entamer les procédures à partir
de 10H00 (15H00 GMT) pour réunir parents et enfants.
Selon
la presse locale, la juge a précisé que les parents ne devaient pas
quitter les limites de l'Etat du Texas, qu'ils devaient suivre des
cours d'éducation et qu'ils devaient coopérer avec l'enquête qui se
poursuit sur les soupçons d'abus sexuels au sein de la secte.
Jeudi,
la cour suprême du Texas a confirmé une décision d'appel estimant que
le retrait immédiat des enfants n'était pas justifié dans la mesure où
les autorités n'avaient pas démontré qu'ils couraient un danger
physique imminent.
Cette
décision n'empêche pas que les enfants soient à nouveau retirés si
l'enquête révélait des mauvais traitements, avaient précisé les juges.
Les
enfants avaient été retirés après un raid entamé le 3 avril contre un
immense ranch où vivaient, en communauté recluse, des adeptes de
l'Eglise Fondamentaliste des Saints des Derniers Jours (FLDS), une
secte dissidente de l'église mormone et soupçonnée d'abus sexuels sur
mineurs.
Selon
les autorités, les filles étaient conditionnées pour accepter d'avoir
dès la puberté des relations sexuelles avec des "maris spirituels"
d'âge mûr et les garçons de la secte étaient endoctrinés pour perpétuer
ces pratiques. Aucune inculpation n'a cependant encore été prononcée
dans cette affaire.
En
revanche, le leader de la secte, Warren Jeffs a été condamné l'année
dernière à la perpétuité pour complicité de viol dans l'Utah (ouest).
Radio Canada, 3 juin 2008
[Texte intégral]
La
Colombie-Britannique veut faire preuve de prudence dans le dossier de
Bountiful, pour éviter un fiasco comme celui qui vient de se produire
au Texas.
Bountiful
est cette communauté mormone fondamentaliste du sud-est de la province
qui pratique la polygamie, bien que ce soit interdit au Canada.
Le
procureur général Wally Oppal a nommé un procureur spécial pour
examiner les rapports de la Gendarmerie royale du Canada, qui a mené
plusieurs enquêtes sur cette communauté.
Ce
procureur spécial, Terrence Robertson, évaluera si des accusations
d'inconduite sexuelle, d'abus envers une personne ou de polygamie
pourraient mener à des condamnations lors d'un procès.
M.
Robertson est le troisième procureur spécial nommé par la province dans
ce dossier. Le procureur général a indiqué qu'il n'était pas du même
avis que les deux précédents procureurs, qui recommandaient de ne pas
porter d'accusation.
M.
Oppal veut en quelque sorte que Robertson détermine si le fait de
porter des accusations criminelles contre des membres de la communauté
de Bountiful servirait l'intérêt public.
France Soir , 4 juin 2008 par Jean-Marc Aubert
[Texte intégral]
« Allo,
la gendarmerie, je suis Simon D. B., je vous téléphone de chez ma
tante qui m’héberge, ici à Elne. C’est moi qui ai profané les tombes
dans le cimetière. » Il est presque midi, lundi, quand le
planton de la brigade d’Elne, à trente kilomètres au sud de Perpignan,
dans les Pyrénées-Orientales reçoit cet appel téléphonique. « Il a
été pris au sérieux, nous avons dépêché une patrouille et le commandant
de brigade à l’adresse indiquée où l’intéressé nous attendait »
explique le colonel Francis Hubert, qui commande le groupement de
gendarmerie du département.
Simon D. B., 21 ans, est placé en garde à vue dans
Le
jeune homme placé sous curatelle chez sa tante et employé modèle dans
un centre d’aide par le travail ne semble pas jouir de toutes ses
facultés mentales, puisque lors de sa garde à vue et lors du transport
judiciaire au cimetière pour vérifier ses révélations – sur ses
indications, une des bombes de peinture utilisées et cachée sous un
cyprès a été saisie –, il tenait des propos incohérents. « Le
parquet a demandé une expertise psychiatrique, l’expert a conclu mardi
à une responsabilité limitée. Le plus inquiétant, c’est que l’auteur
présumé répète en garde à vue qu’il va recommencer ! Il raconte
que son objectif qui était de s’attaquer aux tombes du carré des
Catalans n’a pas été atteint », soulignait hier après-midi
Dominique Alzéari, procureur adjoint au parquet de Perpignan. Une
information judiciaire a été ouverte au cabinet du juge d’instruction
de permanence au tribunal de grande instance de Perpignan pour
« dégradations volontaires » et le parquet va requérir une
remise en liberté sous contrôle judiciaire avec obligation de soins à
l’encontre de Simon D. B, « car nous ne pouvons pas retenir des
circonstances aggravantes, puisque ces actes n’ont pas de caractère ni
raciste, ni xénophobe », commentait hier après-midi Dominique
Alzéari.
Le
jeune homme, au casier judiciaire vierge, très coopératif lors de sa
garde à vue a agi dans la nuit de samedi à dimanche, entre
23 heures et minuit, alors que sa tante le croyait endormi dans sa
chambre, « comme pour se livrer à un rituel, car il est attiré par
le phénomène satanique », a-t-il expliqué aux gendarmes,
« mais sans avoir été incité, ni par quelqu’un de son entourage,
ni par un groupuscule quelconque, comme l’enquête le confirme »,
indique une source judiciaire. Des inscriptions sataniques ont été
relevées sur la plupart des tombes profanées. La découverte de ces
dégradations, dimanche matin, avait soulevé une vive émotion à Elne
certes, mais également dans toute
AFP, 4 juin 2008
[Texte intégral]
Dans ce "Genèse-Parc",
qui s'inspirerait des parcs similaires déjà ouverts aux Etats-Unis, les
visiteurs pourraient expérimenter le Déluge dans les montagnes russes
aquatiques, déjeuner dans les restaurants d'une Tour de Babel en
construction, visiter une Arche de Noé en "taille réelle" --soit
"Avec
ce parc à thèmes, nous voudrions que les gens ouvrent leur coeur à Dieu
et à Jésus-Christ, et leur donner ainsi la possibilité de comprendre et
d'accepter
L'entreprise, qui proclame et défend le "créationnisme"
--la création de l'univers en sept jours-- et conteste la théorie
darwinienne de l'évolution, parfaitement admise par les principales
Eglises, espère trouver près de Heidelberg (sud-ouest de l'Allemagne)
un terrain idéal pour l'implantation de son parc de
Reste que, pour l'heure, "Genesis-Land"
est encore à la recherche de la majeure partie des 80 à 120 millions
d'euros nécessaires. Et que le projet est critiqué par les Eglises
protestantes d'Allemagne, qui craignent qu'il apporte en Allemagne un
sujet de polémique très vif aux Etats-Unis, mais jusque-là plutôt
mineur en Europe.
Jan
Baldewien, l'un des responsables de l'Eglise protestante du
Bade-Wurtemberg, a confié au quotidien Frankfuter Rundschau espérer que
le projet capoterait faute de financement. "Beaucoup de bêtises ont pu être évitées par manque d'argent", a-t-il ironisé.
Le Monde, 5 juin 2008 par Stéphanie Le Bars et Elise Vincent
[Texte intégral]
Les profanations de tombe "au nom de Satan" ont le don de les exaspérer. Pour
Franck, 33 ans, et son amie Camille, 22 ans (les prénoms ont été
modifiés), qui font partie de la centaine de membres du club des "vrais
satanistes" français, ces agissements relèvent "d'un rituel néopaïen"
puisant dans "un bric-à-brac symbolique" qui leur est étranger.
"Pour nous, ouvrir ou profaner des tombes n'a aucun intérêt : quand une
personne est morte, c'est la nature qui s'en charge." Mais "il est plus facile pour ces jeunes impliqués dans les profanations de se revendiquer satanistes que néonazis",
relève le jeune homme, dont seuls quelques bijoux symboliques, pentacle
et "croix germaniste", démentent l'apparence plutôt banale.
A les écouter, les satanistes de leur acabit sont plutôt des intellectuels, défendant un principe de base : la liberté individuelle. "Egocentriques libertaires, rebelles à Dieu", résume aussi Olivier Bobineau,
qui a dirigé un ouvrage intitulé Le Satanisme, quel danger pour la
société ? (Pygmalion, 330 p., 21,90 euros). "Si la loi nuit à la
liberté individuelle, on peut la transgresser. Mais on a une limite :
on respecte la vie", théorise Franck, qui a découvert "par hasard", il
y a dix ans, l'ouvrage culte des satanistes, La Bible satanique,
d'Anton-Szandor LaVey.
CULTE DE LA PERSONNALITÉ
"Je me suis reconnu dans cette philosophie existentialiste qui promeut
l'hédonisme, la loi du talion mais aussi la justice rétributive de
Rousseau, la liberté de pensée et la liberté sexuelle. Et puis, Satan
est un symbole d'opposition et de transgression qui me plaît bien",
défend le jeune homme, éduqué dans la foi catholique. Bien manger, bien
boire, avoir une sexualité épanouie, voici "les principes épicuriens"
mis en avant par le couple.
"On est dans le qualitatif, pas dans le
quantitatif", insiste Franck, qui récuse les soupçons de prosélytisme
souvent prêtés aux adeptes de Satan. Camille, que la
noirceur du look vestimentaire place davantage dans une contre-culture
affirmée, revendique aussi un certain élitisme : "Un principe
aristocratique nous amène à vouloir être supérieurs aux autres." Le
sataniste, précisent-ils, ne se saoule pas, ne se drogue pas, car il
risquerait de "perdre le contrôle".
Voilà pour la philosophie. Côté
rites, Franck et Camille se défendent de pratiquer des cérémonies
empruntant aux danses de sabbat, aux sacrifices ou à la magie noire.
Les célébrations les plus importantes sont les anniversaires de
naissance (culte de la personnalité oblige) et les fêtes du solstice.
"Nos fêtes relèvent de la cérémonie païenne, avec des libations et la
célébration de la nature ou de Satan, explique Franck. On n'utilise la
messe noire et blasphématoire que pour ceux qui veulent se libérer de
leurs tabous catholiques."
Alors oui, explique Franck, "pour décompresser, ils déchargent de la
haine", dans un langage barbare, sur une image ou une musique
subversives, genre Black Metal, et connaissent des "transes". Mais ils
peuvent tout aussi bien lire des poèmes de Baudelaire. "Les éléments
macabres nous permettent d'apprivoiser la mort, c'est esthétique",
assure Franck, qui rappelle, dans un sourire, que "les chrétiens
adorent bien un cadavre sur une croix".
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Dégradation de tombes à Elne : un jeune homme mis en examen
Un jeune homme de 21 ans a été mis en examen, mardi 3 juin à Elne
(Pyrénées-Orientales), pour violation de sépultures et dégradation de
biens publics. Il s'était livré aux gendarmes au lendemain de la
découverte de tombes dégradées et comportant des signes sataniques.
Deux députés UMP ont été chargés par leur groupe de réfléchir à
la prévention et la répression des actes délictueux commis sur des
édifices religieux, qui sont en progression. "Entre les
néonazis ou les satanistes, qui représentent une minorité, la bêtise
humaine et les circuits illicites de vente d'objets d'art, les
motivations sont variées. La réponse pénale doit être adaptée", estime
André Flajolet, l'un des députés missionnés. Leurs conclusions, qu'ils rendront fin septembre, pourraient déboucher sur une proposition de loi.
Courrier des Lecteurs de LA CROIX du 5 juin 2008
[Texte intégral]
(Paris)
[Texte intégral]
Comment peut-on modifier et déformer des souvenirs jusqu’à fabriquer de... « faux souvenirs » d’abus sexuels ? Pourquoi après une période plus ou moins longue de thérapie, certaines personnes affirment-elles avoir « retrouvé » des souvenirs refoulés d’abus perpétrés par l’un de leurs proches ?
De nombreuses études ont démontré que les souvenirs sont le plus souvent recomposés, reconstruits, réinventés même. Déformés et inexacts, ils peuvent aussi relever du domaine de l’illusion et du fantasme.
Cette confusion entre des souvenirs réels et imaginés (imaginaires ?) plonge des familles dans un véritable cauchemar. Certains thérapeutes se sont engouffrés dans ce créneau : induire une fausse mémoire à leurs patients, souvent vulnérables. Dans quel but ? Par inexpérience ? Pour exercer une relation d’emprise ? Les couper de leur famille ?
Dès 1993, aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Australie et au Canada, des associations de psychiatres et de psychologues tiraient la sonnette d’alarme. C’est au cours de ces années 1990, en effet, qu’apparaissent aux Etats-Unis une véritable épidémie de souvenirs retrouvés d’abus sexuels.
Elle sera appelée le « syndrome des faux souvenirs », notamment par les auteurs d’un ouvrage de référence du même nom : Elisabeth Loftus et Katherine Ketcham, paru en 1994 [nb1].
Un débat houleux agitait alors les USA. Une controverse opposait à cette époque une fondation : la « False Memory Syndrome Foundation » au mouvement : « Recovered Memory Movement ». Ce dernier, créé dès le début des années 1980 à l’initiative essentiellement de certains psychothérapeutes, s’appuyait sur l’émergence en cours de séances de psychothérapie utilisant la suggestion ou d’autres méthodes régressives, de « souvenirs » traumatiques d’abus sexuels, souvenirs jusque là enfouis ou occultés.
Ce phénomène conduira à des dénonciations publiques et des actions en justice contre les auteurs présumés, la plupart du temps l’un des parents proches ou un familier. Il touchera des milliers de famille et sera particulièrement dévastateur. En réaction, la False Memory Syndrome Foundation sera créée en 1992 par des familles accusées.
Dans les années 1997/1999, ce syndrome se répétera en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, au Canada, en Australie et en Nouvelle Zélande mais aussi dans d’autres pays notamment le Japon et la France. En France précisément, ce phénomène des « faux souvenirs » ne fut d’abord connu que de certains spécialistes.
Ainsi dès 1982, le Père Trouslard avait découvert les ravages causés par une secte pseudo-thérapeutique qui avait conduit certains de ses adeptes à faussement accuser leurs parents d’agressions sexuelles et d’inceste.
Elisabeth Loftus, Katherine Ketcham, Le Syndrome des Faux Souvenirs, Editions Exergue, 1997
Voir le texte complet en PDF - 13 pages Faux souvenirs
Le Soir 7 juin 2008 par Gutierrez - Ricardo
[Texte intégral]
André Frédéric propose un groupe de travail permanent à la Chambre L’ex-président de feu le groupe de travail parlementaire sur les sectes, le député PS André Frédéric, entend bien réactiver l’instrument de veille de la Chambre sur l’activité sectaire : " Ce que j’ai entendu, ici, sur l’essor du néopentecôtisme en Belgique a fini par me convaincre que la Chambre devrait remettre en place, au plus tôt, un groupe de travail parlementaire sur les sectes… Mais une instance permanente, cette fois.(...) "
Lyon Capitale, 9 juin 2008 par Pierre Gandonnière
[Texte intégral]
La MIVILUDES * estime à 25 000 le nombre de personnes en contact avec cette mouvance.
Chiffre aussitôt contesté par le sociologue Olivier Bobineau, auteur « La France au péril des sectes ». Pour lui, il n'y a pas plus d'une dizaine de membres appartenant à des organisations satanistes . Et une centaine seulement de pratiquants réguliers non affiliés sur tout le territoire.
Comment savoir, puisque par définition ce sont des pratiques occultes, cachées ? L'organisation la plus connue est la Church of Satan, créée par Anton Szandor LaVey pendant la nuit de Walpurgis de 1966. Elle a essaimé un peu partout des « grottos », des groupes reconnus comme affiliés.
Elle a même engendré une dissidence The Temple of Seth. La plus dure, sans doute l'Ordre du Dragon Rouge, domicilié en Suède, qui fonctionne comme une véritable loge noire, avec 11 niveaux d'initiation et des ramifications en Italie, en Pologne, au Royaume Uni. La plus française, l'Ordre de Guillaume, mais on ne trouve plus sa trace sur internet.
La plus dangereuse est peut-être le Réseau Charlemagne classé à la fois sataniste et néo-nazi.
* Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
Le satanisme moderne est apparu avec Aleister Crowley (1875-1947).
Pour lui, c'est l'intention qui fait l'acte magique, ensuite tout n'est
qu'une question d' «habileté pratique à mettre en oeuvre les
forces nécessaires». Mais c'est surtout Anton Szandor LaVey qui va le
populariser. Adepte d'Aleister Crowley, cet ancien dompteur naviguera
entre magie de spectacle et sciences occultes. Il croise la route de
Ron Hubbard, le fondateur de l'Eglise de Scientologie. Il deviendra un
véritable gourou satanique dans les milieux du show biz. Outre la
fondation de la Church of Satan, on lui doit l'ouvrage de référence La
Bible Satanique, parue en 1969. Il décrit le satanisme comme une
religion païenne qui n'invoque pas le diable mais mobilise les
forces et les énergies animales qui sont en l'homme. Pour lui, il n'y a
pas de paradis ni d'enfer ailleurs. Tout se passe ici et maintenant.
Selon cette « bible »,
tous les désirs peuvent et doivent être satisfaits. Il prétend poser
des limites mais faut-il le croire : pas de maltraitance des enfants ni
des animaux ? Pour les adultes, c'est à voir. Car le principe est
: traitez les autres comme ils vous traitent, oeil pour oeil, dent pour
dent « soyez la terreur de votre adversaire ». Dans ce monde,
il n'y a pas d'égalité entre les hommes, certains sont destinés à
dominer les autres. « Bénis soient les forts, car ils règneront sur la terre, maudits soient les faibles car ils n'auront que le joug ! »
Le satanisme renverse les signes
Il est symbolisé par le pentagramme inversé : Baphomet. Une étoile à
cinq branches dont la pointe plonge vers le bas, vers les forces
matérielles et animales, plutôt que ver le haut, vers l'aspiration
spirituelle. Il présente une tête de bouc orné de deux cornes : la
dualité, celle du « diable » (diabolum), celui qui sépare. Satan est l'accusateur, le calomniateur, le rebelle, celui qui s'oppose.
Les satanistes célèbrent cinq fêtes. La première est leur anniversaire, la plus importante puisqu'ils sont à eux-mêmes leur propre dieu. Ensuite viennent Walpurgis et Halloween (les équinoxes), puis les solstices. Ils pratiquent trois types de rituels : la luxure (autour du désir sexuel), la compassion (destinée à renforcer les pouvoirs), la destruction (contre un ennemi ou un adversaire). On trouve facilement des textes de premier niveau, ceux qui sont destinés à être rendus publics et qui présentent une version à l'évidence édulcorée des principes. Mais le deuxième niveau est réservé aux initiés.
AFP, 12 juin 2008
[Texte intégral]
RODEZ - Quatre membres de la communauté religieuse des
Béatitudes de l'Aveyron ont été exclus après la dénonciation d'un frère mis en
examen en février dernier pour "attouchements sexuels sur mineurs" commis de
1985 à 2000 et qu'il a reconnus, a-t-on appris jeudi auprès d'un des
intéressés.
Ces quatre personnes, une religieuse, un prêtre et deux laïcs, ont reçu, il
y a un mois, un courrier de leurs responsables signifiant leur exclusion "pour
non-communion avec la communauté, suite aux déclarations de Pierre-Etienne (le
frère auteur présumé d'actes pédophiles, ndlr) avec les média".
Courant février, cet ancien frère de la Communauté des Béatitudes à l'abbaye
Notre-Dame de Bellecombe, près de Comps-la-Grand-Ville, avait été mis en examen
après avoir été dénoncé par Muriel, l'une de ces quatre personnes qui a dit "avoir envoyé un dossier avec les noms des victimes" aux autorités judiciaires.
"On vit une sorte d'inquisition. C'est la conséquence de la dénonciation", a
déclaré cette laïque à l'AFP, regrettant que "tout le monde se renvoie la
balle".
"La vérité a ruiné notre vie, notre intégrité", a regretté cette femme pour
qui "c'est nous qui sommes les criminels" désormais.
Muriel, qui a "accompagné" l'auteur des faits depuis sept ans, a estimé qu'"avec plus d'hommes courageux et des évêques avec plus de convictions", la
situation aurait été différente.
L'évêque de Rodez, pour qui "l'exclusion n'est pas définitive", a indiqué
qu'il n'était pas question pour lui de "chasser" ces exclus de l'abbaye qu'ils
occupent.
"Il faut que cette histoire serve", a souligné cette "stagiaire en
cheminement pour s'engager dans la communauté" présente à l'abbaye depuis 2000.
L'ancien frère, relevé de ses voeux à sa demande et contre l'avis de ses
supérieurs, avait en février dit à l'AFP regretter que lors d'une première
plainte, déposée en 2001 devant le tribunal d'Avranches (Manche), la juge se
soit déclarée incompétente en 2003.
La Communauté religieuse des Béatitudes, née en 1973 à l'initiative de deux
couples et érigée en association privée internationale de fidèles de droit
pontifical, est implantée dans 65 diocèses répartis sur les cinq continents.
AFP, 12 juin 2008
[Texte intégral]
CITE DU VATICAN - Le Vatican va donner vendredi son feu
vert officiel à l'activité du Chemin néocatéchuménal à la suite de la
modification des statuts de ce mouvement controversé de l'Eglise catholique, ont
annoncé jeudi les deux parties.
Le décret d'approbation définitive des statuts du Chemin néocatechuménal
sera remis vendredi à ses dirigeants Francisco (Kiko) Arguello et Carmen
Hernandez par le cardinal Stanislaw Rylko, président du Conseil pontifical pour
les laïcs, a annoncé dans un communiqué cet organe du Vatican chargé des
mouvements catholiques.
Le Chemin néocatéchuménal a annoncé une conférence de presse pour vendredi
après-midi.
Le feu vert du Vatican à ce mouvement d'évangélisation né en 1964 en Espagne
a été rendu possible par "une révision attentive de statuts et l'intruduction de
quelques modifications", indique le communiqué sans plus de précisions.
Le mouvement avait été rappelé à l'ordre en décembre 2005 par le pape Benoît
XVI qui lui reprochait de prendre des libertés avec les pratiques liturgiques de
l'Eglise catholique : messe le samedi au lieu du dimanche, communion en commun
assis autour d'une table, prédication confiée à un laïc plutôt qu'à un prêtre.
Le Chemin néocatéchuménal se veut un mouvement d'initiation chrétienne et
d'éducation à la foi catholique, à travers une vision du monde très
conservatrice.
Le mouvement, qui remporte un vif succès en Espagne, en Italie et en
Amérique latine est critiqué jusqu'au sein de l'Eglise pour ses méthodes
d'encadrement comparées par certains à des pratiques sectaires.
Le Chemin néocatéchuménal avait été reconnu officiellement par le Vatican le
29 juin 2002 mais ses statuts n'avaient eu qu'une reconnaissance provisoire
conformément à la pratique.
Point de bascule, 15 juin 2008
[Texte intégral]
Les Raëliens en appellent à l’ONU pour « discrimination religieuse »
Le mouvement sectaire des raëliens s’estime victime de discrimination religieuse en Suisse, en France, en Belgique et au Canada et a décidé de recourir aux mécanismes de défense des droits de l’Homme de l’ONU.
« L’expression quotidienne du racisme anti-minorité religieuse en France, en Suisse, en Belgique et au Canada a atteint un niveau tel que les raëliens de ces pays ont décidé d’alerter le Haut Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme », a indiqué vendredi le mouvement dans un communiqué.
Le Haut commissariat a confirmé à l’AFP avoir reçu au début du mois de juin des rapports émanant des branches des quatre pays incriminés.
« Une délégation de guides et d’évêques raëliens conduite par Daniel Chabot, évêque raëlien au Québec, se rendra également à Genève le 24 juin prochain pour rencontrer Mme Asma Jahangir, Rapporteuse spéciale des Nations unies sur la liberté de religion ou de conviction afin de lui remettre plusieurs plaintes » contre ces quatre pays, annonce le mouvement.
(...)
AFP, 17 juin 2008
[Texte intégral]
PRAGUE, 17 juin 2008 (AFP) - La justice tchèque a commencé à juger mardi une
mère de famille et cinq autres adultes accusés d'avoir séquestré et sauvagement
torturé deux petits garçons, apparemment au nom d'une secte issue du "Mouvement
de Graal".
"C'est horrible. Je n'arrive pas à comprendre comment j'ai pu agir ainsi", a
déclaré la mère au premier jour du procès devant le tribunal de Brno, dans l'est
de la République tchèque.
Klara Mauerova, 31 ans, risque jusqu'à douze ans de prison ferme. Ses fils
Ondrej, 8 ans, et Jakub, 10 ans, vivent aujourd'hui dans un foyer à Brno et
auront besoin d'une aide psychiatrique pendant toute leur vie, a révélé mardi le
procureur, Mme Zuzana Zamoravcova.
Le martyre des deux frères a été découvert en mai 2007 à la suite d'une
alerte d'un voisin qui avait capté par hasard des images de la surveillance
vidéo installée dans la maison où ils vivaient avec leur mère, à Kurim (est du
pays).
L'enquête a permis d'établir que c'est sous l'influence d'une autre membre
de la secte qui vivait chez elle que la mère a commencé à les torturer sous le
prétexte de chasser le mal prétendument présent en eux.
D'après l'acte d'accusation, elle les enfermait nus et ligotés dans des
cages pour chien, afin de les battre régulièrement pendant des heures entières,
les brûler à l'aide de cigarettes allumées et les blesser avec des objets
pointus, comme des fourchettes.
Ses nerfs ont craqué quand la secte qui préconisait la soumission totale par
le biais de terribles épreuves physiques lui demanda de découper un morceau de
chair sur le corps du petit Ondrej, puis d'obliger l'enfant à le manger, selon
un témoignage.
Parmi les adeptes traduits en justice figure Barbora Skrlova, 33 ans, une
femme aux traits enfantins, destinée à devenir une "déesse" de la secte,
ressort-il de témoignages concordants.
C'est elle qui, disent les spécialistes de la police, est parvenue à
complètement subjuguer Klara Mauerova, jusqu'à obtenir chez elle une
"déformation pathologique de l'instinct maternel".
Barbora Skrlova vivait à l'époque dans la maison de Kurim où Ondrej fut
découvert, nu, pieds et poings liés, dans un obscur cagibi. Au moment de son
interpellation, elle avait réussi à tromper les autorités tchèques en se faisant
passer pour une adolescente de 13 ans, "Anna", soi-disant abandonnée par un
couple de drogués.
Elle s'était enfuie du foyer où elle avait été placée avant que les
éducateurs ne mettent au jour son subterfuge.
Sa trace a été retrouvée au Danemark, avant son interpellation en janvier
dernier en Norvège, où elle vivait sous un nom d'emprunt.
La secte serait issue du "Mouvement de Graal" qui compte plus de 9.000
adeptes dans une vingtaine de pays et s'inspire des thèses ésotériques d'un
Allemand, Oskar Ernst Bernhart, alias "Abd Ru Shin".
Une soixantaine de témoins et six experts doivent déposer devant le tribunal
de Brno et le verdict est attendu pour juillet ou août.
JO,
[Texte intégral]
13ème législature
Question N° : 3406 |
de Mme Poletti Bérengère(Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes) |
QE |
Ministère interrogé : |
Justice |
|
Ministère attributaire : |
Justice |
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Question publiée au JO le : 14/08/2007 page : 5232 |
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Réponse publiée au JO le : 17/06/2008 page : 5221 |
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Rubrique : |
ésotérisme |
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Tête d'analyse : |
sectes |
|
Analyse : |
commission d'enquête. rapport. conclusions |
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Texte de la QUESTION : |
Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur le rapport n° 3507 remis au Gouvernement au nom de la commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs. Ledit rapport propose de permettre aux grands-parents d'un enfant de saisir directement le juge des enfants lorsque la santé, la sécurité ou la moralité de cet enfant sont en danger. En effet, dans ces hypothèses, l'article 375 du code civil permet à chacun des parents, au tuteur, au mineur ou au ministère public de demander au juge des enfants d'ordonner des mesures éducatives pour le bien de l'enfant. Les grands-parents, lorsqu'ils constatent une situation de danger dans l'éducation donnée à leurs petits-enfants, peuvent en saisir le procureur de la République qui pourra décider de saisir le juge des enfants. Or, le plus souvent, les dérives sectaires s'exerçant sur les enfants doivent être rapidement contrées. Il paraît donc nécessaire de modifier l'article précité, afin de favoriser l'action des grands-parents, inquiets des conditions de vie de leurs petits-enfants. Aussi il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à cette proposition, d'une part, et dans quel délai il compte la mettre en oeuvre, d'autre part. |
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Texte de la REPONSE : |
L'honorable parlementaire a bien voulu appeler l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur la situation des mineurs en danger du fait de dérives sectaires et sur l'opportunité de permettre à leurs grands-parents de saisir directement le juge des enfants lorsque la santé, la sécurité ou la moralité de l'enfant sont en danger. Cette préconisation, présentée sous forme d'amendement à la loi n° 2007-293 du 5 mars 2007 réformant la protection de l'enfance, a fait l'objet d'un avis défavorable de la part du Gouvernement, qui a considéré que les grands-parents disposent d'ores et déjà de moyens d'action importants. En effet, lorsque l'appartenance des parents à une secte entraîne une rupture avec les grands-parents, ces derniers peuvent saisir le juge aux affaires familiales pour faire valoir le droit aux relations personnelles avec l'enfant que leur confère l'article 371-4 du code civil, qui dispose : « L'enfant a le droit d'entretenir des relations personnelles avec ses ascendants. » Cette disposition a d'ailleurs été renforcée par ladite loi qui a ajouté un alinéa 2 indiquant que « seul l'intérêt de l'enfant peut faire obstacle à l'exercice de ce droit ». Par ailleurs, la liste des personnes autorisées à saisir directement le juge des enfants, fixée par l'article 375 du code civil, correspond à la liste des personnes susceptibles de devenir parties à la procédure d'assistance éducative. En effet, cette procédure porte sur les modalités d'exercice de l'autorité parentale et a donc vocation à s'appliquer en priorité aux personnes titulaires de l'autorité parentale : les parents, le tuteur ; ou directement concernées par ses modalités d'exercice ; le mineur, la personne ou le service auquel il est confié. L'ensemble de ces personnes sont, à ce titre, habilitées à saisir directement le juge. Pour toutes les autres personnes, le procureur de la République constitue l'autorité auprès de laquelle le signalement judiciaire doit être porté, ce qui lui permet d'opérer pleinement son rôle de filtre et d'orienter au mieux la procédure en fonction des éléments qui y sont contenus. En effet, s'agissant de mineurs pris en charge dans des organisations à caractère sectaire, le procureur de la République peut faire choix, par priorité, de diligenter une enquête pénale, outre la saisine du juge des enfants et, en cas d'urgence avérée, de retirer un mineur de son milieu naturel pour assurer sa protection physique et psychique immédiate. De plus, il peut estimer que la situation portée à sa connaissance ne procède pas d'une intervention judiciaire en protection de l'enfance, mais davantage de l'intervention administrative et envisager ainsi de saisir les services du Conseil général. La saisine du juge des enfants par les grands-parents, même à l'égard de mineurs concernés par des dérives sectaires, n'apparaît donc pas constituer la seule réponse possible. En outre, l'article 375 du code civil dispose également que le juge des enfants pourra, à titre exceptionnel, se saisir d'office. Cette disposition est susceptible de trouver application lorsque des grands-parents informent directement le juge des enfants d'une situation de danger grave et imminent à laquelle leurs petits-enfants se trouvent confrontés. Le dernier rapport de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires rappelle les éléments essentiels de ce dispositif qui paraît en l'état répondre de manière adaptée aux préoccupations manifestées par l'honorable parlementaire. |
Le Parisien, 20 juin 2008 propos recueillis par J-M.D
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Enquête sur une série de suicides dans une communauté religieuseLa controversée communauté des Béatitudes est aujourd'hui au coeur d'investigations menées pour « mauvais traitements ou atteintes
sexuelles ». Les témoignages d'un ancien élève et des parents d'un jeune qui s'est donné la mort sont édifiants.
HUIT SUICIDES au coeur d'une enquête. La communauté des Béatitudes, un groupe catholique au fonctionnement très controversé, est dans la ligne de mire des gendarmes et des policiers qui décortiquent son fonctionnement. Ce mouvement religieux international présent dans les 65 diocèses de France, qui mêle à la fois des familles et des laïcs très croyants, mais aussi des consacrés n'est pas en odeur de sainteté.
Cette communauté fait l'objet depuis février d'une information judiciaire pour « non-dénonciation de mauvais traitements ou atteintes sexuelles par personnes ayant autorité » ouverte au tribunal de Rodez (Aveyron). C'est dans ce cadre que les enquêteurs de l'Office central de la répression de la violence faite aux personnes (OCRVP) ont entendu le 27 mai Nicolas Le Port-Letexier, un ancien élève du cours Agnès-de-Langeac, entre 1995 et 1999. Un lycée privé installé dans l'abbaye d'Autrey (Vosges), une des maisons des Béatitudes, où là aussi des déviances ont été dénoncées. En vain. Car, en avril 2004, un non-lieu avait été délivré dans une enquête sur des agressions sexuelles par une juge d'instruction d'Epinal, faute de charges suffisantes. Mais l'affaire pourrait être relancée. Au moins huit anciens élèves de cet établissement ont mis fin à leurs jours. Comme David Dewailly, dont la famille témoigne.
Une autre enquête est menée par la juge d'instruction Séverine Contival du tribunal de Rodez sur les déviances d'un frère, Pierre-Etienne A., 57 ans, mis en examen pour « agressions sexuelles sur mineurs » et qui s'est dénoncé auprès des autorités judiciaires. Une quinzaine de victimes ont déposé plainte.
« Je ne savais pas que j'allais entrer en enfer »
NICOLAS LE PORT-LETEXIER, 28 ans, ancien élève du cours Agnès-de-Langeac
Pourquoi êtes-vous entré au cours Agnès-de-Langeac à Autrey ?
- Nicolas Le Port-Letexier. Au cours d'une retraite religieuse à l'âge de 11 ans, j'ai eu une révélation. Je voulais devenir prêtre. Mes parents, pas très pratiquants, ont d'abord eu des réticences. Ensuite, j'ai fait la connaissance d'un ami dont les parents étaient proches de la communauté des Béatitudes et il est entré au collège à Autrey. Je découvrais une spiritualité proche de la vie des premiers chrétiens. J'ai convaincu mes parents de m'envoyer dans ce cours réservé aux garçons et supposé former l'élite de la communauté et de l'Eglise. En fait, je ne savais pas que j'allais entrer en enfer.
- C'est-à-dire ?
- Nos enseignants étaient parfois des bénévoles. Certains étaient incompétents. Je n'ai pas eu de cours de maths ni d'anglais pendant des années. L'après-midi, on avait les « chantiers ». On passait des heures à débroussailler le parc, à conduire le tracteur, à déménager des radiateurs en fonte. Mais à l'époque, tout le monde trouvait cela normal. Nous étions enthousiastes et fiers car c'était une vie communautaire. A la cantine, les repas étaient préparés avec les restes de la Banque alimentaire. Je me souviens avoir mangé de la soupe lyophilisée périmée. On a tous vomi. La qualité des repas dépendait, comme on nous disait, de la providence... Le pain était tellement dur qu'on le trempait dans l'eau pour le rendre consommable.
- Et ces curieuses séances d'exorcisme ?
Etre malade, c'était être « infesté diaboliquement ». L'un des directeurs spirituels pratiquait des exorcismes deux ou trois fois par semaine sur les élèves, toujours vers minuit. Un jour, une soeur italienne a imposé ses mains sur moi pour me dire que j'avais un instinct de mort. Il y a de quoi être déstabilisé. Leur stratégie consiste à nous maintenir dans un infantilisme spirituel où domine le culte de l'émotionnel. J'en veux pour preuve qu'il faut un miracle tous les samedis lors des vêpres. On impose les mains pour invoquer la puissance de l'esprit et un malade se relève guéri de tous ses maux.
« Le berger venait me savonner sous la douche »
- Avez-vous observé des dérapages à caractère sexuel comme ceux révélés par le frère Pierre-Etienne ?
- Le responsable de la communauté d'Autrey, qu'on appelle le berger, venait me savonner sous la douche. Le soir, il invitait d'autres jeunes à le masser nu sur le lit dans sa chambre. Il caressait les fesses et embrassait la poitrine d'un autre. Certains responsables avaient des relations sexuelles avec les élèves. Et dire que parmi eux, il y avait celui qui était mon idéal de prêtre. J'ai même brodé son étoile lors de son ordination sacerdotale.
- On parle aussi de suicides parmi les anciens élèves ?
- Huit jeunes à ma connaissance ont mis fin à leurs jours. Le dernier est mort il y a un mois. Il s'agit de David, Aurélien, T., Xavier, Aurélien, Jean-François ainsi qu'un jeune Belge et un Allemand. On apprend cela au hasard des rencontres. La communauté sait cultiver le culte du secret.
- Vous avez pourtant alerté la hiérarchie de l'Eglise sur ces déviances ?
- On a fait une lettre de quinze pages décrivant point par point. Elle a été remise à l'évêque de Nantes dont je dépendais mais aussi à l'évêque de Saint-Dié, dans les Vosges, et à celui de Namur car l'une des victimes était belge. Nous avons été poliment écoutés. L'un des évêques m'a juste fait remarquer que j'avais fait une faute d'orthographe. Et plus tard, il m'a été répondu que seul le silence étanchera ma soif de justice.
- Quel regard portez-vous sur les Béatitudes ?
- Ils ont détruit ma vie. Ils me l'ont volée. Aujourd'hui, j'enterre des amis. Ils ont réussi à nous culpabiliser, à nous faire douter de nous-mêmes. Pour eux, je suis le diable incarné. J'ai fait le deuil de ma vie religieuse et je ne sais pas comment j'ai gardé la foi.
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Paris, le 23 juin 2008 Communiqué de presse de
Jean-Pierre BRARD (Groupe GDR), A l’occasion de la publication du guide des collectivités territoriales Un enjeu dont les élus locaux doivent se saisir
Nous avons également à l’esprit le désarroi du maire de la petite commune de Sus pour faire remonter aux autorités compétentes les carences qu’il avait pu constater en matière de scolarisation des enfants accueillis par la communauté de Tabitha’s et plus grave encore des carences soupçonnées en matière de suivi sanitaire.
Jacques MYARD est Député des Yvelines et membre du groupe d’études sur les sectes
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COMMUNIQUE DE PRESSEM. Philippe Vuilque, président du Groupe d'études sur les Sectes de l'Assemblée Nationale, remercie la MIVILUDES et se félicite de l'édition du guide destiné aux élus M. Philippe Vuilque, président du Groupe d'études sur les Sectes de l'Assemblée Nationale, se félicite de la publication du Guide Les collectivités territoriales face aux dérives sectaires conçu par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (MIVILUDES) en liaison avec l'Association des maires de France et publié avec le concours de la Documentation Française. Philippe VUILQUE |
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE
« LES COLLECTIVITES TERRITORIALES FACE AUX DERIVES SECTAIRES »
Un GUIDE conçu par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires, en liaison avec l’Association des maires de France
DIFFUSION : le 24 juin
Au coeur de la vie quotidienne des français, centres de citoyenneté , lieux d'influence et de décision, employeurs et prestataires de services en charge de compétences sans cesse plus étendues, les collectivités territoriales - régions, départements et communes – sont exposées au risque de dérives sectaires dans de nombreux domaines.
La MIVILUDES a conçu ce guide, en liaison avec L’ASSOCIATION DES MAIRES DE FRANCE, pour répondre aux interrogations nombreuses des élus et des fonctionnaires territoriaux : - Comment déceler le risque sectaire et s’en prémunir? - Comment assurer la protection des usagers ? - Quelle attitude adopter face à la dérive sectaire, dans le strict respect des libertés fondamentales et notamment quelles décisions mettre en œuvre sans risquer, pour des raisons de forme, la censure des juridictions administratives ou judicaires ? Publié avec le concours de la Documentation française, ce guide est tiré à 5000 exemplaires, Il sera consultable sur le site de la MIVILUDES : www.miviludes.gouv.fr, à partir du 24 juin et disponible en librairie au prix de 18 euros. Contact presse MIVILUDES : Claire BARBEREAU / 01.42.75.76.34 – 06 64 40 22 07 |
Localtis Info. 24 juin 2008 par Catherine Ficat (publication de la Caisse des Dépôts
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La mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) en partenariat avec l'Association des maires de France (AMF) publie et met en ligne, ce 24 juin, un guide pratique intitulé "les collectivités locales face aux dérives sectaires", destiné aux élus locaux et agents des collectivités territoriales afin de les aider à déceler le risque sectaire et à y faire face.
Jean-Michel Roulet, président de la Miviludes et Jacques Pelissard, président de l'AMF avertissent : "La mouvance sectaire sait trouver la moindre faille dans la législation ou la réglementation pour poursuivre en toute impunité ses activités nuisibles. Elle comprend également très vite comment troubler la sérénité du débat en invoquant des arguments de mauvaise foi, en procédant à des amalgames simplistes entre liberté de croyance et liberté d'exercice d'activités bien éloignées de toute préoccupation spirituelle."
Ce guide de quelque 150 pages expose d'emblée le "principe fondamental" de la liberté de pensée de conscience et de religion. "La laïcité n'est pas le masque d'une "chasse aux sorcières" mais, au contraire, la garantie du libre épanouissement individuel, dans le strict respect des lois", explique le guide. Le mécanisme de la dérive sectaire est ensuite exposé : séduction, mise en état de sujétion, isolement. Avant de décrire les possibles dérives dans les divers domaines relevant des compétences des collectivités territoriales (sanitaires et sociales, environnement, aménagement, ordre public, culture, éducation, cultes, etc.), les auteurs situent les agents publics "au cœur du risque sectaire". Ils rappellent que "dès lors que les collectivités territoriales s'insèrent dans une "République laïque", les agents de ces collectivités exercent leurs fonctions dans un espace public non confessionnel - et non pas pluriconfessionnel. Cette loi de fonctionnement du service public commande donc que les convictions personnelles de l'agent n'influent nullement sur la manière dont il s'acquitte de ses fonctions. Aussi, dans la sphère professionnelle, elle impose à l'ensemble des agents des services publics un devoir de stricte neutralité ; en matière religieuse, ce devoir de stricte neutralité se confond avec le principe de laïcité qui interdit la manifestation des croyances pendant le travail. L'obligation de réserve, en dehors de la sphère professionnelle est également soulignée.
L'objet du guide, résume Jean-Michel Roulet est de "donner des recettes pour se défendre, alerter sur les dangers, informer sur la jurisprudence". Aussi, pour chaque domaine, il donne les outils juridiques, pour protéger les éventuelles victimes, étayer toute décision et ne pas risquer de poursuites judiciaires de la part de mouvements ou associations visés. Une annexe documentaire consacrée, entre autres, aux signalements des infractions complète le rapport.
Le but de ce guide est bien d'aider les maires, "le métier de maire est le plus exposé" avait déjà prévenu Jean-Michel Roulet en mai 2006 (lire l'article "3 questions à Jean-Michel Roulet, préfet, président de la Miviludes"), mais également les associations de formation de fonctionnaires et les agents des collectivités locales de plus de 10.000 habitants à protéger les éventuelles victimes mais aussi à éviter de consacrer de l'argent public à des activités susceptibles de dérives sectaires.
La Croix, 24 juin 2008 par Isabelle de Gaulmyn (avec Anne-Bénédicte Hoffner)
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Le président du Conseil pontifical pour les laïcs a remis le 5 juin un long document aux responsables des Béatitudes pour les exhorter à la vigilance
ROME
De notre envoyée spéciale permanente
A Rome, on est tout à fait conscient des difficultés internes auxquelles se trouvent confrontées aujourd’hui les Béatitudes, qui y sont d’ailleurs sous observation. Association internationale de fidèles de droit pontifical depuis 2002, la communauté relève du Conseil pontifical pour les laïcs et non plus directement de son diocèse d’origine. Ce qui explique qu’en cas de difficulté, les évêques français renvoient la balle à Rome. Ce statut, explique-t-on, lui a été donné de manière à reconnaître sa dimension internationale et tenir compte de sa présence dans beaucoup de pays du monde. Mais il ne lui a été donné qu’à titre expérimental. Les responsables de la communauté ont, en vain, demandé une approbation définitive de leurs statuts : à la fin de 2007, Rome a décidé de prolonger cette expérimentation encore deux ans.
À la suite d’un certain nombre de plaintes remontées jusqu’à Rome, le Conseil pontifical avait déjà écrit une lettre aux responsables concernant quatre points délicats. Étaient notamment évoqués la nature des engagements – des laïcs, des consacrés, des religieux, des prêtres et des familles vivent ensemble –, le problème de l’insertion des familles avec leurs enfants dans ces communautés, et aussi les pratiques psycho spirituelles des Béatitudes, semblant donner lieu à des dérives.
Sans doute cette première lettre n’a-t-elle pas été suffisamment entendue et une nouvelle réunion a été convoquée le 5 juin dernier, à laquelle participaient le modérateur de la communauté, le conseil international, le responsable provincial, l’archevêque d’Albi, Mgr Pierre-Marie Carré, ainsi que le cardinal Stanislaw Rylko lui-même, président du Conseil pontifical pour les laïcs, signe du sérieux avec lequel le problème est considéré ici. Ce dernier a lu un long document, «très clair», affirme-t-on, comportant toute une série d’exhortations et de recommandations à suivre pour le mouvement. Revenait notamment le problème des relations entre membres de la communauté vivant différents états.
Côté français, la Conférence épiscopale n’est pas restée inactive. Un travail de réflexion a été engagé avec le groupe d’accompagnement du Renouveau charismatique au sein du Conseil pour les mouvements et communautés de fidèles. Des «repères» – qui ne visent pas exclusivement les Béatitudes – ont été établis en avril 2005 sous la responsabilité de la Commission épiscopale pour la vie consacrée, du groupe d’accompagnement pour le Renouveau, et des Conférences des supérieurs majeurs. Cette note de trois pages, intitulée «Rapports du psychologique et du spirituel dans les communautés », dénonce l’utilisation de « thérapie psychologique censée aboutir à une guérison » mais qui provoque souvent « des ruptures avec les familles » . Nulle trace pourtant dans ces divers documents des affaires de suicide évoquées dans certains journaux français la semaine dernière . À Rome, on affirme ignorer tout de cela et on s’étonne seulement, s’il y a des cas vraiment sérieux, que cela n’ait pas été traité au plan judiciaire.
Les Béatitudes ayant un statut pontifical, il revient au Conseil pontifical pour les laïcs de prendre, le cas échéant, des sanctions canoniques. Mais on n’en est pas là : « Nous essayons d’aider la communauté, et de préserver ce qu’il y a de mieux chez elle. » Car, en France comme à Rome, on estime que les Béatitudes font un bon travail, notamment auprès de populations très marginalisées ou très pauvres. De ce point de vue, la prochaine assemblée générale du mouvement, qui se tiendra à Lourdes en novembre, sera cruciale. Rome a annoncé l’envoi d’un observateur. Et pour la suite, il est envisagé qu’un évêque français émérite (c’est-à-dire à la retraite) soit chargé d’accompagner de plus près le mouvement, pour l’aider à mieux appliquer les directives romaines
Un ancien élève du collège des Béatitudes accuse la communauté
Nicolas Le Port-Letexier, 28 ans, élève de 1995 à 1999 du cours Agnès-deLangeac, collège de la communauté situé à Autrey (Vosges), a dénoncé vendredi, dans Le Parisien-Aujourd’hui en France, la mauvaise qualité de l’enseignement et de la nourriture, des séances « d’exorcisme » et même des dérapages sexuels. « Huit jeunes à ma connaissance ont mis fin à leurs jours», ajoute-t-il, assurant avoir remis un document de quinze pages à plusieurs évêques. Dans un communiqué publié hier, les Béatitudes contestent ces accusations. « L’école est reconnue et soutenue par la direction de l’enseignement catholique des Vosges et s’inscrit dans un projet pédagogique clair, connu et accepté par les parents. (…) L’évêque du diocèse de Saint-Dié, qui a assuré sa mission de soutien et de vigilance, accompagne la communauté depuis de nombreuses années et vient rencontrer les jeunes à plusieurs occasions au cours de l’année scolaire. »
Une plainte pour agressions sexuelles, qui aurait été déposée par Nicolas Le Port-Letexier, aurait abouti à un non-lieu début 2004. De leur côté, les évêques qui ont reçu l’ancien élève affirment ne l’avoir jamais entendu, à l’époque, proférer de telles accusations. «Le document qu’il m’a remis contenait surtout des critiques sur le fonctionnement de l’établissement », note Mgr Georges Soubrier, évêque de Nantes. Quant à Mgr Paul-Marie Guillaume, évêque émérite de Saint-Dié, il préfère réserver ses réponses « aux autorités compétentes ».
Par ailleurs, Pierre-Étienne A., un ancien frère âgé de 57 ans, relevé de ses vœux et qui vivait à l’abbaye de Bonnecombe (Aveyron), a été mis en examen le 5 février et placé sous contrôle judiciaire pour agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans. Il a reconnu des dizaines d’agressions entre 1985 et 2000
.LE MOT
Béatitudes
La communauté est née en France en 1973, dans la mouvance charismatique sous le nom de « Communauté du lion de Juda et de l’agneau immolé ». Gérard Croissant, appelé Frère Ephraïm, marié, est à son origine, avec un autre couple. C’est en 1987 que la communauté décide de prendre le nom de « Communauté des Béatitudes », selon elle « plus facile à porter dans la diversité des cultures où elle s’est implantée, et manifestant son désir d’une plus grande ouverture aux pauvres ». Le changement devient officiel en 1991. Elle est aujourd’hui implantée sur les cinq continents, dans 65 diocèses. Actuellement, le modérateur général est le P. François-Xavier Vallays.
JO. 24 juin 2008
[Texte intégral]
13ème législature
Question N° : 25789
de M. Juanico Régis(Socialiste, radical, citoyen et divers gauche - Loire)
QE
Ministère interrogé :
Premier ministre
Ministère attributaire :
Premier ministre
Question publiée au JO le : 24/06/2008 page : 5286
Rubrique :
ésotérisme
Tête d'analyse :
mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires
Analyse :
fonctionnement. bilan et perspectives
Texte de la QUESTION :
M. Régis Juanico attire l'attention de M. le Premier ministre sur l'importance du travail accompli par la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes). À l'heure où le Gouvernement envisage un aménagement de la loi sur la laïcité de 1905, en le justifiant au nom de l'évolution de la société, l'inquiétude est forte. En effet, l'éventuelle modification de la loi du 9 décembre 1905 permettrait à ces groupes d'acquérir une certaine honorabilité auprès des citoyens, sans ignorer l'aspect fiscal : dispense d'impôts locaux, droits aux legs et donations entre autres. La Miviludes dans ce domaine a un rôle d'organisation officielle qui coordonne les actions des différents partenaires, organismes d'État et associations. Au regard du fléau que représentent les sectes et les dérives sectaires dans beaucoup de secteurs, comme la santé, la formation professionnelle, les actions humanitaires, sportives, éducatives et culturelles, il lui demande s'il entend réaffirmer le rôle de la Miviludes dans ses attributions de prévention, d'information, d'organisation et de coordination.
Texte de la REPONSE :
Metro. 26 juin 2008 par Mathias Marchal
[Texte intégral]
Dans un volumineux dossier, le mouvement qui compterait 5 000 membres au Québec détaille les actes de discrimination dont il se juge victime.
L'Agence du revenu du Canada, l'Ordre des psychologues, Le Journal de Montréal, l'Université du Québec à Trois-Rivières, le Salon du livre de Québec, le Parti québécois, le caricaturiste Serge Chapeleau, la chef péquiste Pauline Marois, l'animateur Jean-Luc Mongrain et le Doc Mailloux font partie des personnes ou organisations qui auraient porté atteinte au mouvement ou à certains de leurs membres, selon les raëliens.
Le controversé mouvement prône l'idée que la vie sur Terre a été créée scientifiquement par les extra-terrestres et fait l'apologie du clonage.
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