Actualités sur les sectes en septembre 2007.

Le Patriarche Décès à Belize du fondateur du Patriarche
Scientologie La Scientologie plus près de son procès
Scientologie L'Eglise de Scientologie se présente en victime de la justice belge
EURD La justice condamne une église évangélique à rembourser un fidèle
Sectes La Guyane sous la menace des sectes
Mormons fondamentalistes Chassés d'une secte polygame, ils se lancent dans le vrai monde
Mormons Fondamentalistes Un "prophète" adepte de la polygamie jugé dans l'Utah
Laïcité Compromis trouvé avec les quatre lycéens sikhs de Drancy refusés en cours
Laïcité En Roumanie, l'Eglise reste en l'Etat
Religions Armée de Marie : excommunications en masse
Sectes Pour Washington; la France respecte "en général" les libertés religieuses
Actualités diverses Le mystérieux écovillage d'Aigle Bleu
Sectes Nouvelles sectes, nouveaux gourous, pouvons-nous tous être manipulés ?
Formation Formation professionnelle : gare aux sectes
Scientologie Une exposition "anti-psy" très discutable
Soins Psy Psychothérapeutes : exercice de la profession
Sectes Les députés PS veulent mieux lutter contre les sectes
Religions Réduction de peine
Scientologie L'Eglise de scientologie instrumentalise les droits de l'homme
Sectes Ecoles de communautés religieuses, la ministre serre la vis
Mormons fandamentalistes Un gourou polygame jugé coupable
Sri Chinmoy Shri Chinmoy prix Nobel de la pais ?
Scientologie Au Portugal, la Scientologie devient religion
Actualités diverses (*) Une secte à la Sorbonne (PDF)

(*) Articles et documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


France : Le Patriarche

Décès à Belize du fondateur du Patriarche

L'Est républicain, 3 septembre 2007

[Texte intégral]

Lucien Engelmajer, fondateur du Patriarche, une association d'aide aux toxicomanes, condamné en janvier 2007 à cinq ans de prison pour avoir détourné des fonds de l'organisme, est décédé jeudi à l'âge de 86 ans, a annoncé sa famille dans le carnet nécrologique de la Dépêche du Midi.

M. Engelmajer, en fuite depuis 20 ans, serait décédé à Belize d'un arrêt cardiaque dans une clinique de ce petit Etat d'Amérique centrale.

L'avocat de ses enfants, Simon Cohen avait indiqué mercredi que le fondateur du Patriarche, une association d'aide aux toxicomanes mise en cause pour ses méthodes sectaires et des détournements de fonds, était gravement malade et avait envisagé de se faire soigner en France.

Sous le coup d'un mandat d'arrêt international, Lucien Engelmajer avait été condamné en janvier à cinq ans de prison et à verser, de même que plusieurs prévenus, des dommages et intérêts à une quinzaine d'ex-toxicomanes qui s'étaient portés partie civile.

Le fondateur du Patriarche, absent au procès où il a été constamment qualifié de « gourou » et de « manipulateur » hors du commun, était sous le coup d'une autre procédure judiciaire pour viols et agressions sexuelles sur mineures, dans l'entourage de l'association.

Créé en France au début des années 1970 et principale structure d'accueil des toxicomanes dans les années 1980-90, le Patriarche a recueilli pendant des années des dons dans toute l'Europe.


Belgique : Scientologie

La Scientologie plus près de son procès

La libre, 4 septembre 2007 par Roland Planchard

[Texte intégral]

Le parquet fédéral demande le renvoi au tribunal de 12 personnes et de l'"Eglise". Escroquerie, extorsion, organisation criminelle, etc., le réquisitoire est salé ! - BELGA

Après le dépôt d'une première plainte en 1997, le juge d'instruction bruxellois Jean-Claude Van Espen avait rendu le dossier de l'"Eglise de Scientologie" spectaculaire, en 1999, en perquisitionnant ses locaux. Cette "Eglise", souvent dite sectaire et évoquée comme telle lors des travaux de la commission parlementaire belge sur les sectes (1997), enfreignait la loi en plusieurs matières, selon ses recherches.

Un dossier de 74 cartons

Mais on attendait que le parquet fédéral, saisi du dossier, trace son réquisitoire de renvoi (ou non) devant le tribunal correctionnel pour savoir ce qu'il allait advenir de cette longue enquête, dont on n'avait plus de nouvelles depuis deux bonnes années. Un travail de longue haleine, car ce difficile dossier est épais de 74 cartons, soit à peu près autant de milliers de pages !

Eh bien, "La Libre" a appris qu'il n'a pas pris à la légère les éléments de M. Van Espen, bien au contraire. En effet, le parquet fédéral nous a confirmé lundi (tout en insistant sur la présomption d'innocence avant un jugement définitif) qu'il venait d'achever le tracé de ce réquisitoire, une étape non négligeable. Or il est particulièrement dense et, pour les scientologues, redoutable.

Douze personnes physiques sont en effet dans le collimateur de la justice ainsi que deux personnes morales. Il s'agit de l'ASBL "Eglise de Scientologie de Belgique" et, voilà qui n'est pas anodin, du "Bureau des droits de l'homme de l'Eglise de Scientologie", une émanation bien plus directe encore de la "maison-mère" de cette riche multinationale.

Pas anodine non plus, la collection des préventions retenues. Le parquet fédéral veut que les 14 inculpés répondent (en tout ou en partie, selon les personnes) d'extorsion, d'escroquerie, d'exercice illégal de la médecine, d'entrave à la pratique de la médecine, de non-assistance à personne en danger, d'infractions à la loi sur le commerce (pratiques malhonnêtes, clauses contractuelles abusives), d'infractions à la loi sur le respect de la vie privée, d'association de malfaiteurs et, enfin, d'organisation criminelle. On pourrait ajouter, à ce sombre tableau, qu'une famille comportant des enfants mineurs, lors des faits, comptait parmi les plaignants.

Pour les scientologues, le ciel est donc noir. Certes, la chambre du conseil doit encore dire - sans doute en novembre ou décembre prochain - si, à son estime, les inculpés doivent bel et bien être renvoyés vers le tribunal correctionnel. Et, certes, il pourrait y avoir appel d'un tel renvoi. Mais l'horizon est là, pour l'"Eglise" et ses dirigeants : celui d'un jugement qui dirait, en pratique, que le fonctionnement même de la Scientologie est hors-la-loi.

Fonctionnement hors-la-loi ?

Pas question de secte, ici : pas plus le juge d'instruction que le parquet fédéral n'ont "chassé" un gourou ou des adeptes. Ils ont simplement tenu compte du droit commun, qui s'applique aux scientologues aussi. Ainsi, l'extorsion de fonds pourrait (semble-t-il, mais on en saura davantage au probable procès) par exemple être associée aux amendes que les adeptes doivent payer dans certaines circonstances ; l'escroquerie, à la vente de cours sans valeur réelle ou d'électromètres surfaits ; les infractions "vie privée" à la tenue de dossiers intimes à l'extrême sur les adeptes.

C'est d'ailleurs tout l'enjeu, pour la Scientologie qui a lourdement investi à Bruxelles, où elle compte de toute évidence poser son plus large pied européen (depuis 2003, elle a acquis de vastes immeubles dans la capitale, rue de la Loi ainsi que boulevard de Waterloo). Car si le tribunal retient ces préventions, cela voudra dire que chaque élément qui caractérise la pratique de la Scientologie serait constitutif d'infraction. Ce qui exclurait de facto que quiconque la pratique encore en Belgique - ou alors, au risque d'une condamnation. On n'en est pas là, mais le chemin est tracé.


Belgique : Scientologie

L'Eglise de Scientologie se présente en victime de la justice belge

Belga, 7 septembre 2007

[Texte intégral]

L'Eglise de scientologie s'est présentée mardi en victime d'une justice belge qui a, prétend-elle, créé un climat d'intolérance et de discrimination à son égard.

Dans les colonnes de La Libre Belgique, le parquet fédéral a informé un journaliste de l'état de la procédure et des préventions retenues contre plusieurs membres de l'Eglise de scientologie, une procédure tout à fait régulière dans les relations entre la presse et la justice en Belgique. Mais pour l'Eglise de scientologie, ces informations révélées aux médias violent le secret de l'instruction ainsi que la présomption d'innocence. L'organisation, qui se dit victime de stigmatisation, prend l'avis de ses conseils pour d'éventuelles actions juridiques.

De son côté, le parquet fédéral a confirmé qu'il comptait poursuivre 12 personnes physiques liées à la scientologie et deux personnes morales, à savoir les asbl Scientology Belgique et le "Bureau européen des affaires publiques et des droits de l'homme de l'Eglise internationale de scientologie". Les préventions les plus lourdes sont celles d'escroquerie et extorsion. Il est aussi question d'exercice illégal de la médecine,
d'infractions aux lois commerciales et aux lois sur la vie privée, ainsi que d'organisation criminelle. "Théoriquement, les peines qui y sont liées peuvent aller jusqu'à dix ans de prison", indique-t-on au parquet fédéral. "Mais à nos yeux, il s'agirait plutôt de peines financières, le dossier étant principalement de nature financière".

La chambre du conseil devrait se pencher cet automne sur un éventuel renvoi en correctionnelle. De nouveaux devoirs d'enquête étant envisageables à ce stade de la procédure, il ne faut pas s'attendre à un procès dans de brefs délais. L'enquête sur l'Eglise de scientologie a débuté en 1997, à la suite de plusieurs plaintes de ses membres ou d'anciens membres. Elle a été mise à l'instruction en 1999. "C'est une longue période", reconnaît le parquet, mais ce genre de dossier financier avance toujours très lentement. Des perquisitions ont été menées, de nombreux documents ont été saisis, et tout a dû être analysé.

Le parquet se défend de vouloir faire interdire l'Eglise de scientologie. "Dans le dossier, il n'est question de secte nulle part. Nous nous sommes uniquement basés sur des plaintes", souligne-t-on. L'organisation, fondée en 1954 aux Etats-Unis par Ron Hubbard, n'est pas qualifiée de secte en Belgique. Une commission parlementaire créée en 1997 l'avait bien inscrite sur une liste de 189 organismes, mais cette liste n'avait pas pour but de cataloguer ces organismes comme sectes, a rappelé Henri de Cordes, président du CIAOSN, le Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles. (belga)


Brésil : E.U.R.D

La justice condamne une église évangélique à rembourser un fidèle

AFP, 10 septembre 2007

[Texte intégral]

La justice brésilienne a condamné pour la première fois la puissante Eglise Universelle du Royaume de Dieu (EURD, évangélique) à rembourser un fidèle qui avait fait un don et l'avait ensuite regretté.

Dirigée par le Brésilien Edir Macedo, l'EURD qui compte plus de 2.500 temples dans le monde "doit rembourser mille dollars plus les intérêts et correction monétaire depuis janvier 1999", selon la sentence du juge publiée dans une revue juridique.

Le juge Carlos Texeira du tribunal de justice de Sao Paulo a estimé que le chauffeur Luciano Rodrigo Spadacio avait été "induit en erreur sous la promesse que sa vie s'améliorerait s'il remettait l'argent à l'Eglise".

Les déboires de Luciano, aujourd'hui âgé de 27 ans, ont commencé en janvier 1999 quand il a été abordé par le pasteur Marcio qui l'a convaincu de vendre ses biens et de remettre l'argent à l'EURD.

Le chauffeur a vendu son seul bien, une voiture dont il a tiré 2.600 reals et a remis la totalité de la somme au pasteur.

Quelque temps après, Luciano a regretté son geste et présenté un recours en justice pour obtenir des réparations pour dommages moraux.

Après avoir perdu en première instance, il a obtenu la semaine dernière que la justice ordonne le remboursement de son don "qui n'était pas spontané mais induit par la promesse de jours meilleurs".

"Si la préoccupation de l'EURD était de donner une nouvelle chance à l'existence de Luciano en améliorant sa situation économique précaire, elle aurait dû lui rendre l'argent dès qu'il a eu des remords", a estimé le juge Teixeira.

L'Eglise Universelle du Royaume de Dieu a été fondée il y a 28 ans par Emir Macedo, un ancien employé de la Loterie de l'Etat de Rio (LOTERJ). Elle revendique plus de six millions de fidèles dans le monde. La moitié d'entre eux au Brésil où se trouvent plus de 2.000 de ses 2.500 temples.


France : Sectes

La Guyane sous la menace des sectes

NewMedia, 10 septembre 2007 par Jacques Costa

[Texte intégral]  

Après l’intervention des gendarmes le 7 septembre dernier pour soustraire 9 enfants privés d’école du giron d’une “association de prières“,la preuve est faite que la Guyane connaît une montée du phénomène sectaire. Plus de 10% de la population seraient en contact avec une secte. Parmi les moyens de lutte contre la montée des sectes, une cellule de vigilance a été créée par la préfecture de Guyane

C’est à l’heure du laitier que les gendarmes sont intervenus le 7 septembre dernier dans une propriété du lieu-dit la Chaumière (commune de Matoury) sur ordre du parquet de Cayenne. Il s’agissait de soustraire 9 enfants mineurs, dont le plus jeune était âgé de 6 mois, du giron d’une “association de prières“, soupçonnée de pratiques sectaires. Ces enfants, qui n’allaient pas à l’école, ont finalement été remis à leur père pour trois d’entre eux et placés dans des familles d’accueil ou dans un foyer pour les autres.

Ce “groupe de prières“ est déjà connu de la justice. Il y a 2 mois, après avoir disparu, une jeune femme d’origine martiniquaise réapparaissait et accusait le groupe de séquestration, de travail forcé et d’humiliations subies de la part des dirigeants de la maison de la Chaumière. L’an dernier, quatre personnes, membres de ce même groupe, avaient été portées disparues, avant de redescendre des montagnes de la Trinité (commune de Saint-Elie, dans l’intérieur de la Guyane), où elles étaient parties en pèlerinage.

En janvier 2005, un adolescent âgé de 15 ans avait perdu la vie des suites de violences après avoir été confié par sa mère à l’église du christianisme céleste. Quatre personnes doivent comparaître d’ici le début de l’an prochain aux assises de Cayenne. Elles sont poursuivies pour “violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner“.


Etats-Unis : Mormons fondamentalistes

Chassés d'une secte polygame, ils se lancent dans le vrai monde

New York Times, 11 septembre 2007

[Texte intégral]

Woodrow Johnson a 15 ans et, selon les règles de la secte polygame dans laquelle sa famille vit, il a un vice qui peut le mener en enfer : il aime écouter des films.

Quand ses parents ont découvert sa cachette secrète de DVD, incluant Die Hard et des comédies, ils ont tout brûlé et lui ont lancé un ultimatum : Arrête d’écouter des films ou tu devras quitter la famille et l’église pour toujours.

Avec la télévision et l’internet bannis, les chemises à manches courtes aussi – un signe de non-modestie – en plus d'une interdiction de regarder les filles, Woodrow a décidé de partir. Et ainsi, il y a 10 mois, avec une septième année en poche et une valise de vêtements, il s’est lancé dans un monde pas familier pour deux sous, où il a appris ce qu’était la peur.

Au cours des six dernières années, des centaines d’adolescents ont été expulsés ou sont partis par eux-mêmes de ce groupe polygame implanté à Colorado City en Arizona et sa ville jumelle Hildale en Utah.


Etats-Unis : Mormons fondamentalistes

Un "prophète" adepte de la polygamie jugé dans l'Utah

Le Monde , 11 septembre 2007

[Texte intégral]

LOS ANGELES (Reuters) - Le soi-disant "prophète" d'une secte installée à la frontière de l'Utah et de l'Arizona passe en jugement cette semaine à St George dans l'Utah, accusé d'avoir forcé une jeune fille de 14 ans à épouser son cousin. Warren Jeffs, 51 ans, arrêté en août 2006 après avoir échappé pendant quinze mois au FBI, est également inculpé de complicité de viol.

Il risque la prison à perpétuité.Depuis la mort de son père Rulon, Warren Jeffs dirige l'Eglise fondamentaliste de Jésus-Christ des Saints des derniers jours (FLDS) qui compte quelque 7.500 membres.

Ces Mormons dissidents vivent dans les villes jumelles de Hildale (Utah) et de Colorado City (Arizona).Leur communauté entend suivre les règles originelles des Mormons, notamment la polygamie abandonnée par ceux-ci il y a plus d'un siècle.Elle a pu se maintenir pendant des années sans être inquiétée par les autorités, malgré les plaintes de "transfuges" concernant notamment des fraudes fiscales et des délits sexuels.

Tout a changé lorsqu'il y a trois ans l'attorney general (ministre de la Justice) de l'Utah a lancé dans son Etat une offensive contre les communautés religieuses pratiquant la polygamie, interdite par la loi.

La jeune accusatrice de Jeffs - qui se fait appeler Jane Doe pour protéger son anonymat - avait 14 ans à l'époque de son mariage forcé en 2001. Elle affirme avoir été contrainte d'épouser, malgré ses protestations, son cousin âgé de 19 ans, dans le cadre de ce que le "prophète" inspiré appelait une "union céleste".Après avoir quitté son mari, elle est allée raconter son aventure à la police et a porté plainte.

Décrit comme paranoïaque et manipulateur, Jeffs mettait en garde ses ouailles contre les contacts avec le monde extérieur. Il interdisait la télévision, internet et les activités sportives. En 2004, il avait chassé de la communauté des dizaines de jeunes hommes, confiant leur femmes à d'autres membres de la secte.


France : Laïcité

Compromis trouvé avec les quatre lycéens sikhs de Drancy refusés en cours

AFP, 11 septembre 2007

[Texte intégral] 

BOBIGNY - Les quatre jeunes sikhs, qui recevaient un enseignement séparé au lycée de Drancy (Seine-Saint-Denis), ont accepté lundi de troquer leur sous-turban considéré comme un signe religieux ostensible contre un élément plus discret, a-t-on appris de sources concordantes.

"Nous avons proposé à ces élèves inscrits au lycée Eugène-Delacroix de tenir leurs cheveux avec un simple élastique, comme tous les jeunes aux cheveux longs, ou avec un filet couvrant leurs cheveux en les laissant apparents", a expliqué à l'AFP l'inspecteur d'académie adjoint Marc Bablet.

Selon Kudrat Singh, porte-parole de l'association United Sikhs, "les quatre garçons ont accepté de mettre le chouchou élastique porté communément par les plus jeunes" sikhs.

Inscrits en classes de seconde (pour deux d'entre eux), en première et en terminale, les quatre adolescents travaillaient depuis la rentrée dans une salle de classe à l'écart des autres élèves.

Depuis la loi sur la laïcité de mars 2004 interdisant les signes religieux "ostensibles", des élèves sikhs sont chaque année mis à l'écart en Seine-Saint-Denis, et s'ils persistent, définitivement exclus.

United Sikhs y recense une quinzaine de jeunes "déscolarisés contre leur gré" de l'enseignement public depuis 2005, dont six cas d'exclusion (pour port de turban ou sous-turban) ayant donné lieu à des recours devant les tribunaux.

Seul le "chouchou" sikh ou rimaal, porté par les plus jeunes enfants, est toléré à l'école primaire publique. "On aimerait que le compromis sur le chouchou trouvé à Drancy soit acceptable partout", a ajouté M. Singh, pour qui cette solution "permet de s'écarter de l'assimilation forcée".


Roumanie : Laïcité

En Roumanie, l'Eglise reste en l'Etat

Libération, 12 septembre 2007 par Luca Niculescu

[Texte intégral] 

Des voix s’élèvent contre l’imbrication entre les institutions, à l’école et dans la vie sociale.


Bucarest  de notre correspondant - Après la chute de la dictature communiste en 1989, les icônes de Jésus et de la Vierge Marie ont remplacé, dans les écoles roumaines, les portraits de l’omniprésent «Conducator».

L’enseignement de la religion est devenu obligatoire dans les écoles publiques, les popes aux longues barbes noires sont présents à peu près partout dans la vie collective, alors que les hommes politiques exhibent leur croyance retrouvée, en participant en grand nombre aux messes pascales et autres cérémonies religieuses.
Pour couronner le tout, l’Etat paye en partie le salaire des quelque 14 000 prêtres orthodoxes, soit 42 millions d’euros par an. «Le phénomène n’est pas singulier, explique le professeur Daniel Barbu, de la faculté de siences politiques de Bucarest. Dans d’autres pays de l’Est, comme la Pologne ou la Slovaquie, on est également passé du matérialisme dialectique à la ferveur religieuse.»

«Chaos».  «Il y a ambiguïté, dénonce pour sa part Remus Cernea, président de l’ONG Solidarité pour la liberté de conscience. Officiellement, il y la séparation de l’Eglise et de l’Etat, mais en réalité les deux institutions sont intimement liées.»
Les hommes politiques ont d’ailleurs tout intérêt à se montrer aimables envers l’Eglise orthodoxe. Près de 90 % des 21 millions de Roumains sont orthodoxes et la crédibilité de l’Eglise est impressionnante : plus de trois Roumains sur quatre affirment avoir confiance dans l’Eglise.

Dans les villages - la Roumanie est à 40 % rurale -, le prêtre est un personnage incontournable. «Ce qui nous dérange le plus, c’est l’enseignement religieux dans les écoles, affirme Smaranda Enache, présidente de l’association Pro Europa. C’est un enseignement confessionnel, où d’autres cultes sont parfois stigmatisés.»

En théorie, les inspecteurs du ministère de l’Education devraient veiller à ce que la religion soit enseignée de façon correcte. «En pratique, estime le professeur Daniel Barbu, ces inspecteurs sont souvent eux aussi des prêtres. Ce n’est pas un vrai contrôle.» Résultat : «C’est le chaos, estime Mircea Vasilescu, rédacteur en chef de l’hebdomadaire respecté Dilema Veche. Dans certaines écoles, les élèves peuvent apprendre que les catholiques ou les protestants sont de mauvais chrétiens. Dans d’autres, on ne fait que prier. Enfin, on peut trouver ici ou là des professeurs corrects qui essaient de faire davantage un cours d’histoire des religions et non du catéchisme primaire.»

Icônes.  En 2006, l’association de Remus Cernea a essayé de faire sortir les icônes des écoles publiques. Une tentative qui a provoqué un énorme débat en Roumanie. Le Conseil de lutte contre la discrimination a donné raison à cette demande, en réclamant l’enlèvement des icônes. Réponse du ministre de l’Education : ce n’est pas le ministère qui a mis les icônes dans les classes, ce n’est pas à lui de les enlever. Un procès est en cours.

Le théologien Mihail Neamtu remet les choses dans leur perspective historique. «La Roumanie n’a jamais connu de séparation réelle entre l’Eglise et l’Etat, sauf durant la parenthèse communiste. Après celle-ci, on est revenu à la tradition du XIXe siècle, c’est-à-dire l’enseignement de la religion dans les écoles publiques, affirme-t-il. De plus, il ne faut pas oublier que pour les Roumains, l’Eglise orthodoxe a contribué à la formation de l’identité nationale. C’est une église qui peut exiger un statut à part.» Le jeune chercheur milite cependant pour une séparation progressive. «Les hiérarques doivent comprendre le caractère implacable du sécularisme et faire en conséquence.»

«Une séparation de l’Eglise et de l’Etat serait de bon augure, tout d’abord pour l’Eglise elle-même, estime Daniel Barbu. Elle pourrait préserver sa crédibilité sur le long terme et devenir une voix critique de la société.» Car même si l’Eglise jouit encore d’une énorme popularité, ses fondements sont menacés. Ces jours-ci, le Conseil national d’études des archives de la Securitate (l’ancienne police politique de la dictature communiste) se penche sur les dossiers des prêtres. Nombre de hauts représentants du clergé orthodoxe ont déjà avoué y avoir collaboré. «L’église orthodoxe doit aussi apprendre à vivre au XXIe siècle, estime Mihail Neamtu, ne plus attendre l’aide de l’Etat, mais aller davantage vers les gens, en essayant de trouver des partenaires économiques ayant les mêmes valeurs pour ses œuvres sociales.»

Milliardaires.  Car, en dépit des apparences, l’Eglise orthodoxe roumaine n’est pas riche. Dans ces conditions, certains hiérarques font des compromis, comme de cautionner les œuvres sociales de milliardaires controversés. L’exemple le plus connu est celui de Gigi Becali, un berger reconverti en homme politique, héraut du christianisme et, selon les sondages, deuxième personnalité la plus populaire, après le président Basescu

Après les écoles, Remus Cernea veut faire sortir la religion des médias d’Etat. Il menace ainsi d’un procès la radio publique qui, chaque matin, commence ses émissions en récitant le «Notre Père».
Le combat pour la laïcité n’en est encore qu’à ses balbutiements.


Canada : Religions

Armée de Marie : excommunications en masse

Le Soleil Québec, 13 septembre 2007 par Claude Vaillancourt

[Texte intégral]

L’Église catholique vient de porter son plus dur coup à l’Armée de Marie en excommuniant non seulement l’ensemble de ses dirigeants, mais aussi les fidèles qui ont participé aux cérémonies d’ordination de six prêtres, à Lac-Etchemin, le 3 juin 2007.

La fondatrice de l’Armée de Marie, Marie-Paule Giguère, le « chef spirituel de l’Église de Jean », le père Jean-Pierre Mastropietro, et le supérieur de la communauté à Lac-Etchemin, le père Éric Roy, sont du nombre des personnes que l’Église catholique vient d’excommunier. La déclaration, émise par Rome le 11 juillet, a été signifiée aux responsables de la communauté lundi dernier. Elle établit que les excommunications sont latae sententiae, c’est-à-dire automatiques.

« Les membres de l’Armée de Marie qui ont participé à ces ordinations sont aussi excommuniés », a fait savoir le cardinal Marc Ouellet, dans une communication au Soleil.

« La population catholique est avertie qu’elle doit rompre avec l’organisation si elle veut rester catholique », prévient encore le primat de l’Église catholique canadienne.

« On avertit les gens de l’Armée de Marie qu’il y a une maladie grave, un cancer grave dans leur organisation. Ils peuvent se faire soigner ou en mourir, ce sera leur choix », a lancé l’archevêque de Québec, sur un ton ferme. Il les invite à consulter le curé de la paroisse locale ou les pères rédemptoristes de Sainte-Anne-de-Beaupré pour exprimer leur repentir et décider de la marche à suivre. « Il y a là d’excellents confesseurs », d’ajouter le cardinal.

« On va continuer », a répliqué le supérieur de la communauté à Lac-Etchemin, le père Éric Roy. « Quand j’ai été convoqué à la réunion de lundi, je me doutais bien de ce qu’on allait nous annoncer. On savait ce que l’on faisait et je suis désolé que l’Église catholique n’ait pas voulu se pencher sur la vie mystique de notre fondatrice. »

De son propre point de vue, « il semble que l’excommunication était devenue un incontournable ». Ordonné au sein de l’Église catholique, le père Roy dit qu’il était conscient des répercussions que l’ordination de prêtres allait entraîner. « Mère Marie-Paul (Marie-Paule Giguère) continue de lutter, c’est l’œuvre de sa vie », a conclu le prêtre excommunié.

Selon Mgr Ouellet, le geste posé en mai par le père Mastropietro est aussi grave que celui qu’avait commis Mgr Marcel Lefebvre, en France, quand il avait consacré des évêques de tendance traditionaliste.

Le commissaire pontifical affecté au dossier, Mgr Terrence Prendergast, archevêque d’Ottawa, avait prévenu les membres de l’Armée de Marie qu’ils avaient jusqu’au 31 mai pour exprimer leurs intentions, renier leurs erreurs ainsi que les actes du schisme et promettre obéissance au Saint-Siège.

« Ces prêtres n’ont pas suivi les injonctions du commissaire pontifical », signale le préfet de la Congrétaion pour la doctrine de la foi, le cardinal William Levada. « Au contraire, le 3 juin 2007, nombreux parmi eux ont participé à l’ordination presbytérale invalide de six membres célébrée par un prêtre de la même association, le père Jean-Pierre Mastropietro », un prêtre natif de Montréal.

« Ils ont commis un péché de schisme », soutient le cardinal Ouellet.

En 2001, la Conférence des évêques catholiques du Canada avait publié une note doctrinale confirmant que les enseignements de l’Armée de Marie étaient contraires aux fondements de la doctrine catholique. Puis, en mars 2007, le cardinal Ouellet déclarait, dans un avis public, que les responsables de l’Armée de Marie s’étaient exclus de la communion de l’Église catholique, que les enseignements particuliers du mouvement étaient faux et que ses activités ne pouvaient être fréquentées ni soutenues par des catholiques. .


Etats-Unis : Sectes

Pour Washington; la France respecte "en général" les libertés religieuses

AFP, 14 septembre 2007

[Texte intégral]  

WASHINGTON -La France a respecté "en général" les libertés religieuses en 2006, malgré l'augmentation des actes antisémites et la persistance de discriminations contre les "religions minoritaires", selon le rapport annuel du Département d'Etat américain publié vendredi.

En France, "la constitution garantit la liberté religieuse, et le gouvernement respecte en général ce droit dans la pratique", note le rapport.

Cependant, les actes antisémites ont augmenté de 6% en 2006, et ceux impliquant des violences sont passés de 99 en 2005 à 134 en 2006. Parallèlement, les actes racistes violents sont passés de 64 en 2005 à 42, dont 11 explicitement anti-musulmans, en 2006.

Le rapport souligne cependant que les hauts responsables du gouvernement français, au premier rang desquels l'ancien président Jacques Chirac et son successeur Nicolas Sarkozy, "ont fermement dénoncé la discrimination, l'intolérance et l'extrémisme religieux".

En revanche, le rapport dénonce la politique gouvernementale contre les sectes, qualifiées de "cultes" ou de "religions minoritaires" dans le document, et tout particulièrement l'action de la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

"Certaines organisations ont estimé que les publications de la Miviludes risquaient de contribuer à la méfiance du public vis-à-vis des religions minoritaires", explique le rapport du département d'Etat, qui évoque aussi un rapport remis en décembre par une commission d'enquête sur les dangers que les sectes représentent pour les mineurs.

"Les groupes religieux minoritaires ont déclaré que les allégations présentées dans le rapport étaient sans fondement et souvent faux", note le Département d'Etat américain.


Canada : Actualités diverses

Le mystérieux écovillage d'Aigle Bleu

Le Soleil , 16 septembre 2007 par Marc Allard

[Texte intégral]

Aigle Bleu est le chef spirituel du Sanctuaire du Feu Sacré. Depuis près de deux ans, lui et ses acolytes recrutent pour fonder un écovillage à l’amérindienne près de Québec. Soupçonnant une secte, plusieurs membres ont quitté le projet. Enquête.

La soirée venue, Aigle Bleu avait convié une quinzaine de personnes autour d’un feu qui crépitait au centre d’un grand tipi dressé près du lac artificiel. Il avait enfilé son costume amérindien et pris soin de purifier ses invités avec de la sauge, du tabac et de « l’encens liquide ». La cérémonie consistait à fermer les yeux et à visualiser des « spirales de lumière ». Puis, à tour de rôle, les membres du groupe devaient échanger le « bâton de parole » et confier leurs émotions.

La plupart étaient gonflés d’enthousiasme. En cette chaude journée de juillet 2006, ils avaient fait le voyage d’un peu partout au Québec jusqu’au domaine Saint-Adolphe. Toute la matinée et l’après-midi, ils avaient admiré ce paradis naturel à une quarantaine de minutes de la capitale, avec ses collines, ses milliers de variétés d’arbres, son lac rempli de truites et ses perdrix bien dodues qui se dandinent sur les chemins de terre. C’est ici, sur un plateau clairsemé, que les dirigeants du Sanctuaire du Feu Sacré promettaient de fonder l’Écovillage de Paix.

Que la communauté à venir soit nimbée de dévotion amérindienne et que son chef porte le nom d’un rapace aurait sans doute inquiété le commun des mortels. « Le côté spirituel, que les autres écovillages n’avaient pas, nous a attirés », précise Daniel Larue *, un père de famille qui, avec sa femme, croyait avoir trouvé l’endroit idéal pour élever son fils. À son image, la majorité des convives étaient aussi écolos que fervents de spiritualité new age — le genre qui pratique le lombricompostage et abuse du mot énergie.

Le Sanctuaire du Feu Sacré

Bref, une clientèle cible pour le Sanctuaire du Feu Sacré. Cette corporation religieuse, enregistrée comme organisme de charité à Wendake, est vouée à la création de l’Écovillage de Paix. Depuis 2001, elle offre aussi des cours et des activités inspirées des Premières Nations — colloques sur la spiritualité amérindienne, aromathérapie, musicothérapie, cristallothérapie, cours de méditation — dont la plupart sont animées par son fondateur, Aigle Bleu.

Selon sa biographie officielle, disponible sur le site Internet du Sanctuaire du Feu Sacré, Aigle Bleu « est un artisan de la nouvelle communauté planétaire, parfois appelée Arc-en-ciel. Sa Mission est de travailler pour l’Avenir de la Terre-Mère et d’une humanité éveillée ». Il a étudié dans une école de spiritualité amérindienne pendant 25 ans (où, prétend-il, il a été ordonné pasteur après avoir réussi l’examen pratique qui consistait à créer de la lumière avec son corps). En plus d’avoir « reçu des enseignements des aînés porteurs de sagesse de plusieurs nations autochtones », il emprunte à d’autres traditions, notamment « le taoïsme, le bouddhisme tibétain, le mysticisme chrétien et l’hindouisme ».

Plusieurs membres de l’Écovillage de Paix ont été recrutés par l’entremise du Sanctuaire du Feu Sacré, ou l’inverse. L’été dernier, à son apogée, l’écovillage en comptait une quarantaine. La journée passée au domaine Saint-Adolphe avait galvanisé les futurs résidants. Daniel avait mis sa maison de Montréal en vente et, à son image, plusieurs voulaient déménager dans la région de Québec pour participer à la fondation de la communauté.

Les futurs résidants pouvaient s’investir dans quatre comités fourre-tout. Dont un, crucial, sur la mission et les règlements. Mais inutile de se casser la tête : fin
novembre, un « songe » s’est insinué dans le sommeil d’Aigle Bleu. Le ciel avait parlé. Et un des membres du Conseil d’administration avait suggéré au chef du Sanctuaire d’enregistrer sa révélation. Quelques semaines plus tard, les futurs résidants recevaient trois épais documents qui constituaient en quelque sorte la charte de l’Écovillage de Paix.

« Ça insultait mon intelligence. C’était bourré de sophismes. (...) Il y avait beaucoup de clauses là-dedans qui pouvaient amener de graves abus de pouvoir », se souvient Michel Grenier. Ce sexagénaire de Lac-Beauport, au crâne chauve et au rire sonore, est l’initiateur d’une fondation dédiée à la promotion des artistes indépendants sur le Web. Deux fois, Vincent Lévesque, le président du Sanctuaire du Feu Sacré, l’avait invité sur son voilier pour le convaincre d’embarquer dans le projet. À la recherche d’un site de spectacle, M. Grenier avait accepté.

Or, cet homme d’affaires à la retraite n’était pas du style à se laisser éblouir par les élucubrations d’Aigle Bleu. Exemple : l’idée que les jeunes résidants de l’écovillage étudient sur place de la maternelle à l’université. Plus précisément à la « Cité de l’Univers », où « l’enseignement proposé sera élaboré dans un contexte communautaire holistique, où les technologies de vie écologiques et de développement humain globaux serviront de laboratoire, comme un immense biodôme naturel ».

Mais par-dessous tout, c’est la hiérarchie de l’Écovillage de Paix qui irritait Michel Grenier et les autres anciens membres du Sanctuaire du Feu Sacré interrogés par Le Soleil. Pour eux, l’organisation devait reposer sur une « communauté intentionnelle », sans dirigeant, où tous les membres sont égaux et participent aux décisions. Bien qu’ils s’en défendent, les initiateurs semblaient vouloir imposer un « noyau dur » à la tête de l’écovillage. En l’occurrence, les trois poids lourds du conseil d’administration : le « directeur spirituel », Aigle Bleu, le président, Vincent Lévesque, et le vice-président, Claude Morin, un ex-prisonnier qui s’est repenti grâce à un certain prêtre amérindien...

Manipulations

Charles Boutin se souvient du double discours d’Aigle Bleu. « En paroles, c’est le genre de gars qui va prôner l’égalitarisme, la voix pour tout le monde, chacun a droit à sa parole, à son vote. En même temps, il mélangeait avec des notions amérindiennes où il y avait des cercles restreints qui prenaient des décisions pour la communauté », dit-il. Même si les règlements suggèrent le contraire, Charles soutient qu’Aigle Bleu était en faveur d’un « partage total des biens ». « Moi, explique-t-il, je cherchais plus un compromis entre la société d’aujourd’hui où l’argent est la valeur dominante (...). Lui, c’est “ On oublie ça le patrimoine individuel ”. »

Avec le sexe opposé, Aigle Bleu entretenait une relation particulière, se rappelle Mélanie Fournier. « On dirait que la femme était en dessous de lui », confie-t-elle. En sa présence, « les hommes étaient toujours servis avant ». Encore un peu secouée au téléphone, Mélanie garde en mémoire ce que le chef du Sanctuaire du Feu Sacré lui a déclaré lors d’un de ces fameux « cercles de parole » frappés d’omerta : « Il y a quelqu’un qui lui avait dit qu’il allait avoir 100 femmes, raconte-t-elle, et il voulait qu’on en fasse partie. »

Geneviève Maheux, elle, affirme qu’Aigle Bleu a tenté de la convaincre de se dissocier de ses proches et de se départir de ses biens. « Il disait que pour évoluer, il fallait peut-être que je brise les liens avec certaines personnes qui n’étaient pas d’accord avec moi et que je continue mon chemin, parce que sinon, ils étaient pour retarder mon évolution. Ça, ce sont des mots de gourou. C’est à partir de là que j’ai commencé à être sceptique. »

Fin avril, Michel Grenier et trois anciens membres de l’Écovillage de Paix ont voulu en avoir le cœur net. Ils se sont rendus au Vermont, à la Sunray Meditation Society où Aigle Bleu se targuait d’avoir étudié pendant un quart de siècle. La prêtresse amérindienne Dhyani Ywahoo les a accueillis. Elle leur a confirmé qu’Aigle Bleu s’était bien instruit auprès d’elle toutes ces années. Mais elle leur a aussi déclaré qu’il avait été banni de la communauté en 2006. Et que, depuis, il n’était plus autorisé à enseigner la spiritualité amérindienne.

L’occulte passé d’Aigle Bleu

Les motifs qui ont mené à cette expulsion restent nébuleux. Joint au téléphone, Aigle Bleu répond que « c’est personnel ». Son collègue et ami Vincent Lévesque plaide l’ignorance. Quant à Dhyani Ywahoo, elle n’a pas retourné nos appels. Le Soleil a toutefois obtenu un échange de courriels dans lesquels Dhyani Ywahoo met en cause Aigle pour « viol de droits d’auteur » sur les produits de la Sunray Meditation Society et « non-respect au code d’éthique ». Ce dernier manquement étant lié, peut-on lire, « à des actions inappropriées à l’égard d’une étudiante adolescente ».

C’est vers la fin des années 70, lors d’un congrès de spiritualité à Montréal, qu’Aigle Bleu aurait connu Dhyani Ywahoo. Après avoir été son étudiant, il est lui-même devenu professeur et prêtre à la Sunray Meditation Society. Par contre, contrairement à ce que laisse croire son teint basané, sa longue tresse noire et le bandeau qu’il porte presque toujours sur le front, Aigle Bleu n’a d’origine amérindienne que son surnom. Il est né en Saskatchewan et a grandi au Québec. Il s’appelle Luc Bourgault et a 53 ans.

Depuis près de 30 ans, Aigle Bleu possède une maison à Stoneham et rend visite au propriétaire du domaine Saint-Adolphe, Louis-Marie Létourneau, en lui promettant qu’un jour, il achètera son terrain. En 2002, avant que les écovillages deviennent à la mode, son projet se nommait « Village de Paix ». M. Létourneau avait par la suite reçu un plan architectural (voir photo). L’an dernier, Aigle Bleu lui avait même expliqué sa stratégie. « Ils vendaient leurs résidences, ils regroupaient leur capital, ils achetaient le domaine et ils venaient se reconstruire ici », relate M. Létourneau. Incapables de réunir le montant demandé, Luc Bourgault et ses acolytes ont finalement renoncé. « L’investisseur » s’était désisté.

Un peu plus d’un an après cette chaude journée de juillet 2006, les anciens membres du Sanctuaire du Feu Sacré ne se souviennent peut-être pas des « spirales de lumière », mais tous se rappellent les espoirs qu’ils fondaient dans l’écovillage. « On était vraiment motivés, mais on ne voulait pas se retrouver avec un gourou et une secte », dit Geneviève.

Aux dernières nouvelles, l’Écovillage de Paix avait perdu une dizaine d’adhérents, notamment en raison des avertissements de Michel Grenier. En entrevue au
Soleil, Vincent Lévesque a décrit ce qui apparaît comme un retour à la case départ. « On n’a pas de terrain encore. Tout ce qu’on fait présentement c’est d’essayer d’élaborer un mode de vie entre les membres pour savoir comment on pourrait vivre dans un écovillage. » Un constat que partage Aigle Bleu. « On est au tout début, on n’a même pas fini d’écrire la structure interne. C’est pour ça qu’on n’est pas prêt à avoir rien d’écrit sur nous. »

Luc Bourgault prévoit prendre une semi-retraite de trois ans dès 2008. Dans une lettre envoyée il y a quelques semaines, le Sanctuaire du Feu Sacré proposait prochainement une « séance de purification spirituelle, dernière chance de vivre un atelier avec Aigle Bleu au Québec avant 2011 ». Des intéressés ?

* Sauf celui de Michel Grenier, tous les noms des anciens membres de l’Écovillage de Paix cités dans cette enquête sont fictifs, à leur demande.


France : Sectes

Nouvelles sectes, nouveaux gourous, pouvons-nous tous être manipulés ?

France 2 - Emission "ça se discute" le 19 septembre 2007 à 22h25 , 17 septembre 2007

[Texte intégral]  

Le 9 août dernier sur l'Ile de la réunion, Alexandre 12 ans était enlevé. Le présumé coupable : un gourou illuminé, fondateur de la secte "Coeur douloureux et immaculé". Convaincu que l'enfant est l'Elu, il le séquestre pendant 48 h00.. Grâce à l'intervention rapide de la gendarmerie, l'enfant aura sans doute échappé au pire Aujourd'hui, plus que jamais les sectes sont d'actualité. En France ils seraient plus de 500.000 adeptes. Plus d'une personne sur 100 a connu ou connait encore l'emprise d'un mouvement sectaire. Des communautés souvent spirituelles jugées dangereuses parce qu'elles exercent une emprise mentale sur leurs adeptes... Il y a 30 ans, les gourous vivaient coupés du monde, entourés de leurs fidèles, ils attendaient les extraterrestres ou invoquaient des divinités hindous.

Mais le visage des sectes change : Aujourd'hui, moins de folklore, mais plus de danger. Les nouveaux gourous investissent aussi notre vie quotidienne. Leurs méthodes de recrutement sont plus sournoises mais ont toujours la même finalité : endoctriner, manipuler, isoler du monde et du milieu familial et extorquer argent et biens. Où se cachent ces nouvelles sectes ? Comment recrutent-elles ? Pourquoi tombe-t-on dans le piège ? Jusqu'où peuvent-elles conduire leurs adeptes ? Pouvons-nous tous être manipulés ? - Mais ces communautés sont-elles toutes vraiment dangereuses ? Sont-elles une réponse à un nouveau besoin de spiritualité dans une société de plus en plus matérialiste et individualiste?
Les invités de Jean-Luc Delarue témoigneront ce soir de leurs expériences douloureuses dans les sectes ou de celles de leurs proches tombés dans le piège. D'autres tenteront d'expliquer pourquoi ils ont fait le choix d'appartenir à une "communauté" sans se considérer pour autant victime.


France : Formation

Formation professionnelle : gare aux sectes

France 5, 17 septembre 2007

[Texte intégral]  

Formation, développement personnel, coaching…, la sphère professionnelle attire de plus en plus les mouvements sectaires. Face à la multitude d'organismes de formation et la diversité des méthodes proposées, la vigilance est de rigueur.

Le marché de la formation professionnelle génère plus de 22 milliards d'euros de flux financiers par an. De quoi attirer escrocs, charlatans en tous genre mais également les mouvements sectaires qui y trouvent une manne financière et un moyen d’infiltrer les entreprises. Avec près 45 000 organismes prestataires recensés, difficile parfois de s’y retrouver. "Il n’existe pas encore de réglementation de la profession de formateur en France. Certains organismes ne connaissent pas toujours les formateurs qu’ils emploient ", avertit Catherine Picard, présidente de l'Union nationale des associations de défense des familles et de l'individu (Unadfi), principale association anti-sectes en France.
Sans tomber dans la paranoïa, il est donc nécessaire de faire preuve de vigilance pour éviter tout embrigadement ou manipulation mentale. "La prévention de l’escroquerie, du risque charlatanesque, voire sectaire, passe obligatoirement, qu’il s’agisse d’organisations professionnelles ou de particuliers, par une évaluation rigoureuse des contenus de formation", souligne, dans son rapport 2006,  la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes).

Les techniques d’emprise des sectes. La formation professionnelle offre aujourd’hui une multitude de méthodes et de concepts issus de la psychologie, de la psychanalyse, de la santé, de la communication. "On constate, depuis plusieurs années, l’augmentation croissante de prestations visant au développement de la personne, de ses capacités comportementales, relationnelles, de son bien-être, de son épanouissement et même de son intelligence émotionnelle, dans une quête de sens à la vie et d’adaptation à une société en mutation", note la Miviludes. Un terrain propice à l’activité des mouvements sectaires même s’il ne faut pas rejeter en bloc l’ensemble de ces méthodes. "Le risque de dérive sectaire dans une formation ne réside pas dans la méthode utilisée mais plutôt  dans la façon dont cette méthode va être dévoyée à des fins de manipulation ou de sujétion des personnes. Les techniques d’emprise des sectes peuvent reposer sur une démarche culpabilisante des participants au stage, sur une remise en question de leur comportement pour les déstabiliser. Les formateurs auront également tendance à porter un intérêt prononcé à la sphère personnelle voire intime, des stagiaires", explique Catherine Picard.

Identifier les dérives sectaires. Comment identifier un risque de dérive sectaire dans un stage ou une formation ?  La Miviludes cite plusieurs critères : la déstabilisation mentale ; le caractère exorbitant des exigences financières ; la rupture avec l’environnement d’origine ; l’existence d’atteintes à l’intégrité physique ; l’embrigadement des enfants ; le discours anti-social ; les troubles à l’ordre public ; l’importance des démêlés judiciaires ; les tentatives d’infiltration des organisations. Les offres douteuses du marché de la formation, répondent à l’un, voire à plusieurs, de ses critères.

En savoir plus

Choisir une formation sans risque de manipulation
Le Journal du management présente les douze questions à se poser pour bien sélectionner une formation (novembre 2005). 

La Miviludes
A lire le très intéressant rapport 2006 qui analyse les dérives sectaires dans la formation professionnelle (rubrique Publications).

L'UNADFI
A consulter notamment la rubrique "Secteurs de pénétration" qui propose de nombreux articles sur l’infiltration des sectes dans la formation professionnelle et le développement personnel.


Belgique : Scientologie

Une exposition "anti-psy" très discutable

Lalibre, 18 septembre 2007 par Roland Planchard

[Texte intégral] 

La scientologie règle ses comptes avec la psychiatrie, au coeur de Bruxelles, par le biais d'une "commission de citoyens"... qu'elle a créée.
Veut-elle recruter donateurs et sympathisants ?
Elle a en tout cas oublié de se présenter ouvertement...

Le titre de l'exposition qui occupe, depuis le 12 septembre, un espace central de la "Galerie Louise", au coeur de Bruxelles, à 150 mètres du palais de justice, est beaucoup plus anodin que le contenu de ladite expo. En effet, quand l'affiche évoque les "abus" de la psychiatrie, c'est en réalité à une attaque en règle que la "Commission des citoyens pour les droits de l'homme" (CCDH) se livre dans ses 14 "tableaux" télévisés (et dans d'autres, en carton).

  "Industry of Death"

 Pour elle, et pour résumer, la psychiatrie est une "fraude". Il faudrait admettre "l'horrible vérité" à son sujet, qu'elle n'existerait "que pour l'argent", qu'elle tuerait davantage que les guerres, aux Etats-Unis par exemple avec 1,1 million de décès dans les hôpitaux psychiatriques - malgré un coût des soins de 69 milliards de dollars par an. Cela va même jusqu'à mettre en scène le régime nazi pour critiquer la psychiatrie moderne, jusqu'à l'affirmation de liens prétendument coupables entre cette science en général et l'industrie pharmaceutique ("Industry of Death"), ou encore à la mise en cause virulente de médicaments (Serentil, Zyprexa, Ritalin, Xanax, etc.). Il est même question d'un "plan d'ensemble pour dominer la culture", quand ce ne sont pas des "asiles d'aliénés" ayant pour rôle "d'assujettir le malade mental"

Vraiment, on en passe et des meilleures, car il faut des dizaines de minutes pour recevoir tous les messages délivrés par la CCDH, avant d'en arriver au 14e écran de TV, qui présente cette "commission" et indique comment on peut agir (contre la psychiatrie s'entend). Ensuite, la sortie... où le visiteur peut encore répondre à un questionnaire apparemment anodin, mais où il est invité à livrer ses coordonnées, avec acceptation éventuelle qu'elles figurent dans le fichier de la CCDH.

Mais où donc est le problème, hormis une opposition viscérale à la psychiatrie ? Eh bien, comme c'est dit très brièvement dans le même dernier tableau 14, c'est que la CCDH a en réalité été créée par l'"Eglise" de scientologie, restant ensuite son satellite (elle avait d'ailleurs été perquisitionnée en même temps que la scientologie par le juge Van Espen, en 1999, en Belgique). Or cette "Eglise" est tenue dans plusieurs pays pour une secte.

Le Parlement belge l'avait évoquée comme telle, lors d'une commission parlementaire de 1997. Plus proche dans le temps : on avait appris voilà peu (LLB 4/9) que 14 personnes (morales et physiques) appartenant à la scientologie belge ou la constituant (y compris l'ASBL "Scientologie de Belgique") étaient poursuivies pour plusieurs faits relevant du droit commun. Le parquet fédéral venait de tracer son réquisitoire en demandant que ces 14 inculpés (certes présumés innocents) soient jugés pour (en tout ou en partie) extorsion, escroquerie, exercice illégal de la médecine, entrave à la pratique de la médecine, non-assistance à personne en danger, infractions à la loi sur le commerce, infractions à la loi sur le respect de la vie privée, association de malfaiteurs et, enfin, organisation criminelle. 

On est donc surpris qu'une exposition, haineuse à dire vrai et mise en place sinon par l'"Eglise", du moins par une de ses émanations, trouve place à Bruxelles sans susciter de réactions. Après tout, les "psys" y sont insultés et la santé des gens, mise en danger. On peut en tout cas le craindre, puisqu'il y a appel au boycott d'une branche majeure de la médecine et que cet appel vise aussi des personnes fragilisées, plus concernées par la psychiatrie. La Galerie pas avertie Quant au visiteur "sensibilisé" par l'exposition, il fera bien de réfléchir avant d'aider la CCDH, comme cela lui est proposé, en devenant membre ou en ouvrant son portefeuille ("Vos contributions sont beaucoup appréciées"). Car il enrichirait la galaxie scientologue et s'avancerait dans un voyage aux rives masquées... 

A propos de masque, nous avons demandé à l'organisatrice de l'événement, côté "Galerie Louise", si elle avait été avertie de la mouvance réelle de son exposant. "Vraiment pas et j'en suis désolée", nous a-t-elle répondu lundi avec sincérité, en précisant ne pas vouloir soutenir ce genre de choses. 


France : Soins Psy

Psychothérapeutes : exercice de la profession

JO, 18 septembre 2007

[Texte intégral]  

13 e législature
Question N° : 4609  de M. Fenech Georges(Union pour un Mouvement Populaire - Rhône) QE
Ministère interrogé :  Santé, jeunesse et sports
Ministère attributaire :  Santé, jeunesse et sports
 Question publiée au JO le : 18/09/2007 page : 5638
 
Rubrique :  professions de santé
Tête d'analyse :  psychothérapeutes
Analyse :  exercice de la profession. décret d'application. publication
Texte de la QUESTION :  M. Georges Fenech appelle l'attention de Mme la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports sur la mise en oeuvre la loi n° 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique. En effet, il semblerait que le décret d'application de l'article 52 concernant l'usage du titre de psychothérapeute n'ait pas encore été adopté à ce jour. En conséquence, il la prie de bien vouloir lui faire connaître, d'une part, sa position sur ce sujet et, d'autre part, dans quel délai elle compte prendre le décret en question. 
Texte de la REPONSE :  
UMP13Rhône-AlpesN


Belgique : Sectes

Les députés PS veulent mieux lutter contre les sectes

7 sur 7 be, 19 septembre 2007

[Texte intégral] 

Le député PS, André Frédéric.Des députés PS dont André Frédéric ont annoncé mercredi qu'ils redéposaient leur proposition de loi visant à mieux lutter contre les sectes en érigeant en infraction pénale la déstabilisation mentale des personnes. L'exposition sur "les abus de la psychiatrie" qui se tient actuellement dans une salle des Galeries Louise à Ixelles illustre une nouvelle fois les pratiques dangereuses et opaques de l'Eglise de Scientologie en particulier et des sectes en général, explique M. Frédéric dans un communiqué.

Le député PS André Frédéric dit avoir contacté le Centre d'information et d'avis sur les organisations sectaires nuisibles, qui lui a confirmé que cette exposition organisée par la "Commission des citoyens pour les droits de l'homme" est en fait organisée par l'Eglise de Scientologie qui l'utilise comme instrument de recrutement puisque les visiteurs sont notamment invités à fournir leurs coordonnées. André Frédéric a présidé en 2006 un Groupe de travail chargé du suivi des recommandations de la Commission d'enquête parlementaire de 1996 visant à élaborer une politique en vue de lutter contre les pratiques illégales des sectes.

"Plus de dix ans après l'adoption de ce 1er rapport, le phénomène sectaire ne s'est pas estompé et a même tendance à s'amplifier. Il est très difficile de connaître le nombre exact des sectes et a fortiori le nombre de leurs adeptes. Les auditions organisées par le groupe de travail en septembre 2006 révèlent que les activités des organisations sectaires n'ont pas diminué dans notre pays, même si elles sont peut-être devenues moins visibles. Les organisations sectaires s'avancent aujourd'hui de plus en plus souvent masquées. A ce jour, on constate que les incriminations que nous connaissons dans notre Code pénal ne sont pas suffisantes et méritent des précisions. En effet, la législation actuelle ne permet pas de réprimer l'atteinte à l'intégrité psychologique de l'individu", note le député PS.

Avec plusieurs autres députés socialistes, il a déposé sous la précédente législature une proposition de loi qui prévoit d'ériger en infraction la déstabilisation mentale des personnes et l'abus de la situation de faiblesse des personnes. Les menaces, intimidations et pressions morales commises intentionnellement sur une personne vulnérable pour obtenir de lui un acte déterminé seront condamnables. Il a annoncé mercredi qu'il redéposera ce texte "en vue de son examen rapide par la Commission Justice de la Chambre. (belga)


Roumanie : Religions

Réduction de peine

AFP, 20 septembre 2007

[Texte intégral] 

BUCAREST - Un tribunal roumain a réduit jeudi en appel à 7 ans de prison la peine infligée en février au prêtre orthodoxe Daniel Corogeanu, accusé d'avoir provoqué la mort d'une nonne lors d'un rituel d'"exorcisme" en juin 2005, a-t-on indiqué de source judiciaire.

Le prêtre avait été condamné en première instance à 14 ans de prison, sous l'accusation d'avoir "privé de liberté" et "soumis à de mauvais traitements" soeur Irina Cornici, âgée de 23 ans.

Le tribunal d'Alba-Iulia (centre) a également réduit de 8 à 6 ans la peine de l'une des quatre religieuses complices de ce décès, et maintenu les peines de 5 ans chacune pour les trois autres femmes.

Daniel Corogeanu, un prêtre à l'impressionnante barbe rousse agé de 29 ans, et les quatre nonnes du monastère de Tanacu (est) étaient accusés d'avoir bâillonné, enchaîné sur une croix et privé d'eau et de nourriture, pendant plusieurs jours, la jeune femme.

Selon le réquisitoire, "les inculpés ont reconnu les faits mais affirmé avoir été motivés par le souhait de délivrer la victime des mauvais esprits qui la possédaient".

Cette affaire avait suscité un vif débat en Roumanie sur les pratiques "moyenâgeuses" tolérées par l'Eglise orthodoxe, majoritaire dans ce pays.


Canada : Religions - Sectes

Ecoles de communautés religieuses, la ministre serre la vis

Le Devoir, 22 septembre 2007 par Martine Letarte

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Écoles juives, musulmanes, scientologues, illégales; plusieurs réalités du système scolaire québécois, autrefois méconnues du grand public et pour le moins dérangeantes, ont éclaté au grand jour ces dernières années. Une école a été fermée officiellement par les tribunaux en juin, mais qu'en est-il des autres? Si le ministère de l'Éducation est souvent montré du doigt dans ce dossier, la ministre, Michelle Courchesne, est sans équivoque. L'heure est au resserrement.

 Plusieurs écoles de communautés religieuses ont fait les manchettes depuis quelques années, mais, dans ce dossier, les écoles juives et musulmanes demeurent les plus courantes dans la province, remarque Marie-Ève Garand, directrice générale du Centre d'information sur les nouvelles religions (CINR).

«L'apparition d'écoles musulmanes est un phénomène tout à fait nouveau, dû au fait que la communauté en a maintenant les moyens et que l'immigration récente a permis l'arrivée de candidats bien formés. Toutefois, même si ces écoles enseignent autre chose que la religion, il faut demeurer prudent parce que, généralement, il y a un tri qui se fait en ce qui a trait à la matière à l'étude, pour ne pas heurter les convictions religieuses. C'est d'ailleurs le but de créer ces écoles», prévient-elle.

Pourtant établies depuis une centaine d'années au Québec, les écoles privées juives ont créé de grands remous dernièrement. «Certaines écoles juives ont un permis du ministère de l'Éducation même si, au secondaire, elles n'enseignent pratiquement que les livres religieux aux adolescents. Si, en tant que société multiculturelle, il est souhaitable de ne pas imposer un modèle unique d'enseignement, il est toutefois de notre devoir de se demander jusqu'où on doit aller», indique Mme Garand.

Les écoles juives devront se conformer

Selon la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, il n'y a pas de doute. Les écoles juives doivent se conformer rapidement. Au début de l'été, elle a réuni les directeurs autour d'une même table pour dégager un terrain d'entente.

La difficulté est que, dans la religion juive, tout garçon doit, dès l'âge de 13 ans et jusqu'à ce qu'il devienne chef de famille, passer la majorité de sa journée à étudier la Torah. L'enseignement d'autres matières n'est pas exclu, mais le partage du temps est problématique.

«Les directeurs d'école comprennent toutefois que, au Québec, la loi oblige les enfants à fréquenter l'école jusqu'à 16 ans, et ils devront la respecter. Ce ne sera pas facile, mais le processus de consultation et de transition a été établi. Toutefois, les écoles juives existent au Québec depuis très longtemps et il faut en tenir compte. Il y aura une période de transition, d'environ un an ou deux, au maximum trois ans, mais si jamais des écoles rejetaient tout simplement nos exigences, elles seraient informées que nous entreprendrions les procédures judiciaires appropriées», affirme la ministre Courchesne, toutefois confiante en la bonne volonté de la communauté.

Petits groupes nébuleux

D'autres groupes religieux, plus petits et plus reclus, exploitent légalement ou non des écoles au Québec, alors qu'on ne sait pas toujours ce qui y est enseigné. Prenons l'Académie des petits phénix de Longueuil. «Cette école, dirigée par l'Église de la scientologie, a un permis du ministère de l'Éducation. Pourtant, on ne sait pas vraiment ce qui y est enseigné. On entend seulement des ouï-dire. Le ministère devrait faire enquête. On ne devrait pas donner de permis sans savoir ce qui est enseigné dans un établissement et avec quelles techniques», soutient Mme Garand, qui, par le CINR, vient en aide aux personnes fragilisées à la suite d'une expérience de croyance.

Le ministère de l'Éducation se défend bien d'accorder des permis sans s'assurer que les écoles répondent bien aux critères prescrits, notamment en ce qui a trait au régime pédagogique et à l'évaluation. «Les règles sont claires. Plusieurs demandes de permis sont refusées, d'autres sont accordées, mais des suivis sont faits. Certaines écoles se voient accorder leur permis sous conditions, alors nous les suivons de plus près. De plus, les permis peuvent toujours être révoqués si les critères ne sont pas respectés. D'ailleurs, en ce moment, il y a un gros resserrement qui se fait», précise Michelle Courchesne.

Mais attention, précise la ministre. «Lorsque je dis que nous suivons ces écoles de près, cela signifie au niveau du régime pédagogique et de l'évaluation. En dehors du programme régulier, on ne peut pas empêcher que des enfants apprennent la scientologie.»

Un contrôle difficile

En juin dernier, la Cour supérieure a fermé officiellement l'Institut Laflèche, une école illégale dans la région de Joliette qui a été fondée par le groupe chrétien La Mission de l'Esprit-Saint. Dans cette école, qui était ouverte depuis une trentaine d'années, les enfants apprenaient entre autres qu'ils faisaient partie d'une race d'élite et vénéraient le fondateur du groupe, Eugène Richer, considéré comme l'Esprit saint. Toutefois, comme l'enseignement à la maison par les parents est permis par la loi au Québec, rien n'oblige les enfants à intégrer le système scolaire.

«On sait que certains enfants du groupe fréquentent maintenant l'école régulière, mais maintenant c'est à la commission scolaire de faire son travail. Elle doit s'assurer, par des évaluations, que tous les enfants de son territoire reçoivent une éducation adéquate», affirme Mme Courchesne.

Du côté de Gatineau maintenant, l'école évangélique pentecôtiste illégale de l'Église Nouvelle Alliance, dénoncée dans les médias l'année dernière, semble toujours bien opérationnelle. «Nous n'avons vu aucune action du ministère dans ce dossier», déplore Mme Garand. Au ministère de l'Éducation, on précise que cette école a déposé une demande de permis qui fait toujours l'objet d'une analyse.

Enfin, le ministère de l'Éducation a récemment exigé la fermeture de la petite école mennonite de Roxton Falls, en Estrie, qui enseignait le créationnisme. Refusant de se conformer aux exigences du gouvernement, l'établissement se retrouvait dans l'illégalité. Toutefois, devant la menace de poursuites judiciaires si la communauté rouvrait l'école cette année, les membres ont affirmé qu'ils déménageaient en Ontario, où le gouvernement est moins strict.


Etats-Unis : Mormons fondamentalistes

Un gourou polygame jugé coupable

Radio canada, 25 septembre 2007

[Texte intégral]

En Utah, le gourou d'une secte polygame, Warren Jeffs, a été reconnu coupable mardi de complicité de viol et d'avoir fui les autorités. Il avait obligé une jeune adolescente de 14 ans à épouser son cousin âgé de 19 ans.

L'homme de 51 ans, dont le procès a duré 10 jours à Saint George, à 500 km au sud-ouest de Salt Lake City, risque la prison. Il a été arrêté en août 2006 à Las Vegas après avoir été longtemps inscrit sur la liste des 10 personnes les plus recherchées par la police fédérale américaine (FBI).

Warren Jeffs est le « prophète » autoproclamé de l'Église fondamentaliste de Jésus-Christ des saints du dernier jour (FLDS) qui a fait sécession avec le mouvement mormon, majoritaire dans l'Utah, à la suite de divergences sur la polygamie. Cette pratique a été abolie dans cet État depuis 1890.

Son accusatrice, dont la justice préserve l'anonymat, a témoigné lors du procès. Elle a déclaré que Warren Jeffs lui avait demandé de se donner « corps et âme » à son mari, en dépit de sa détresse affichée.

Selon l'accusation, Warren Jeff a célébré le mariage forcé dans un motel du Nevada en 2001 et ordonné à l'adolescente de « se multiplier et de repeupler la Terre et d'élever des enfants avec dévotion ». La défense affirmait en revanche que M. Jeffs n'a fait que donner des conseils, comme le font habituellement les responsables religieux.

Le ministre de la Justice de l'Utah, Mark Shurtleff, a salué dans ce verdict « une victoire pour les victimes de Warren Jeffs qui ont eu trop peur pour témoigner ».

Les déboires judiciaires de Warren Jeffs ne sont pas terminés. L'État de l'Arizona veut le juger pour agression sexuelle sur un mineur, en 2002.

Les membres de la FLDS, qui sont environ 10 000, vivent en cercle fermé, en particulier dans deux villes contiguës à la frontière de l'Utah et de l'Arizona, Hildale et Colorado City, dont la secte contrôle les mairies et les polices. La communauté de Hildale a une jumelle située à Bountiful, en Colombie-Britannique, qui compte environ 500 membres.


Belgique : Scientologie

L'Eglise de scientologie instrumentalise les droits de l'homme

Communiqué de presse de la Ligue des Droits de l'Homme - 21 septembre

[Texte intégral]                

        La Ligue des droits de l'Homme dénonce l'utilisation abusive de la terminologie des droits de l'Homme par l'Eglise de scientologie pour tenter de s'octroyer une crédibilité.

        De manière occulte à travers sa  "Commission des citoyens pour les droits de l'homme" , l'Eglise de scientologie organise actuellement à Bruxelles une exposition sur la psychiatrie, l'accuse de  violer les droits de l'homme , exposition fort justement critiquée par ailleurs.
        
        La Ligue des droits de l'Homme s'insurge de la confusion entretenue par les responsables de cette  Eglise à  travers ses publications, le nom de ses différents organes, ses sites Internet, affiches et autres expositions. La confusion est telle (1) que le quotidien La Libre Belgique rapporte dans son édition du 21 septembre 2007 que les propriétaires de la galerie où se déroule l'exposition pensaient traiter avec la Ligue des droits de l'Homme.
        
        Les droits de l'Homme n'appartiennent à personne, ou plutôt à tout le monde, c'est leur essence même. Ceci étant, l'Eglise de scientologie ne cherche pas à défendre les droits de l'Homme mais à faire des adeptes et  se développer. Avec des pratiques, largement documentées et dénoncées, justement contraires aux droits de l'Homme quelle prétend promouvoir. Un
e instruction est actuellement en cours en Belgique à cet égard. La presse a rapporté qu'au terme de près de dix ans d'enquête, le parquet s'apprête à requérir le renvoi de l'Eglise de scientologie devant un tribunal correctionnel. Sans empièter sur la présomption d'innocence  il appartiendra à la chambre du conseil de décider des poursuites et, éventuellement, au tribunal de juger si les infractions sont constituées , cet élément conforte les critiques émises depuis longtemps. Il n'y a qu'à voir la liste des préventions retenues par le parquet : extorsion, escroquerie, exercice illégal de la médecine, non-assistance à personne en danger, violation du droit à la vie privée, etc.         

        Pour autant que de besoin, la Ligue des droits de l'Homme rappelle qu'elle n'entretient aucun lien d'aucune sorte avec l'Eglise de scientologie, dénonce l'instrumentalisation permanente des droits de l'Homme par cette  Eglise  ainsi que la confusion qu'elle entretient sciemment autour de ses activités, et sera attentive aux suites judiciaires réservées à ses pratiques.

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  (1) La confusion est à son comble en France : comment, pour le citoyen non averti, faire la diffrence entre la CNCDH, Commission nationale consultative des droits de l'Homme, respectable organisme public français, et la CCDH, Commission des citoyens pour les Droits de lHomme, organe de l'église de scientologie ?
                

        Contacts :

        Pierre-Arnaud Perrouty, 02 209 62 83, paperrouty@liguedh.be <mailto:paperrouty@liguedh.be>

 


Islande : Sri Chinmoy

Sri Chinmoy prix Nobel de la paix ?

20minutes, 27 septembre 2007

[Texte intégral]  

Le Gourou Sri Chinmoy a reçu un soutien inattendu à sa cause, l'harmonie universelle.

Cinquante et un parlementaires islandais auraient proposé sa candidature au prix Nobel de la Paix 2007, faisant état de son long combat pour l'amitié entre les peuples.

Le mouvement initié par Sri Chinmoy est considéré par l'Assemblée nationale française comme une secte. Sa méthode pour stimuler l'entraide entre les peuples et libérer les capacités illimitées de l'être humain repose essentiellement sur l'élaboration de record. Le dernier en date ? La réalisation du plus grand crayon de papier du monde, le 3 septembre.


Portugal : Scientologie

Au Portugal, la Scientologie devient religion

Le Parisien, 29 septembre 2007 par Ph.B

[Texte intégral]                

Après les EtateUnis, la Suède, le Japon, l'Afiique du Sud, le Portugal vient de reconnaître la Scientologie comme... religion. Dé sormais, les mariages célébrés par l'Eglise de Scientologie — qui a pi gnon sur rue au Portugal depuis 1984 — auront valeur légale.

Des accords spécifiques, jusque-là réser vés à l'Eglise catholique, pourront même être conclus avec l'Etat : exo nérations fiscales, visites d'aumô­ niers dans les hôpitaux et les pri sons...

“ Nous nous félicitons de cette décision qui montre que l'Eglise de Scientologie est reconnue pour ses
activités ”
, a réagi Danièle Gounord, porte-parole des sciento logues en France, pays où elle reste considérée comme une secte par les pouvoirs publics. “ Cela forme un contraste frappant avec les messages alarmistes et mensongers qui circu­ lent ici sous l'impulsion de quelques farouches opposants aux religions émergentes ”, poursuit-elle.

A ce jour, la Scientologie compte plus de 7 500 centres, missions et églises dans 163 pays et plus de 10 millions de membres.


 


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