Actualités
sur les sectes en août 2007
(*) Articles et documents qui, compte tenu
de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière
ou sur le Web
Projet de lycée sikh à Bobigny le permis de construire a été délivré
AFP, 2 août 2007
[Texte intégral]
BOBIGNY - La maire de Bobigny, Catherine Peyge (PCF), a signé mardi le permis de construire déposé en mai par des Sikhs désireux d'ouvrir à la rentrée un lycée privé acceptant les élèves exclus des lycées publics pour cause de turban, a-t-on appris jeudi auprès de la mairie.
"Les pièces manquantes ont été apportées, les avis défavorables levés et la maire a signé le 31 juillet le permis de construire", a indiqué à l'AFP le directeur général des services, Gérard Brunel.
En mai, Mme Peyge n'avait pas caché ses réticences devant ce projet qui divise par ailleurs la communauté sikh.
Pour pouvoir ouvrir, le futur établissement, baptisé "Lycée européen des Cinq Etoiles", doit encore obtenir l'aval de la commission départementale de sécurité.
"Il nous reste quelques travaux de transformation à effectuer avant le passage de la commission", a déclaré jeudi à l'AFP le porteur du projet, Gurdial Singh, un entrepreneur du bâtiment de 52 ans dont l'un des fils avait été exclu en 2004 du lycée Louise-Michel à Bobigny parce qu'il refusait de quitter son turban.
Pour son établissement, "qui accueillera Sikhs et non-Sikhs", M. Singh met à disposition 650 m2 de locaux au rez-de-chaussée d'une ancienne agence de France Telecom qu'il possède au 82 rue de l'Etoile. Le lycée devrait comprendre "une à trois classes d'enseignement général, plusieurs BTS, un centre de formation des apprentis et plusieurs formations MBA (Master, 3e cycle)", a précisé M. Singh.
Pour Kudrat Singh, de l'association United Sikhs, "ce lycée est une solution surtout pour l'Etat, pas pour les jeunes Sikhs, qui devraient pouvoir apprendre dans les mêmes écoles que tout le monde". La loi sur la laïcité du 15 mars 2004, interdisant les signes religieux dits ostensibles, est un "fiasco", estime-t-il.
Chaque année, plusieurs élèves Sikhs sont pour cette raison exclus des établissements publics de Seine-Saint-Denis, où vivent plusieurs milliers de personnes de cette communauté.
Kidnapé, Alexandre de nouveau enlevé
Clicanoo, 4 août 2007 par Jérome Leglaye et Christian Chardon
[Texte intégral]
Le Journal de l'Ile de la Réunion [4 août 2007]
Hier, en début de soirée, Alexandre, 12 ans, a été enlevé chez lui par quatre hommes cagoulés et masqués. Ceux-ci ont ensuite pris la fuite vers l’Ouest avant de brûler leur voiture à Saint-Leu. Une gigantesque chasse à l’homme a été déclenchée par les forces de l’ordre pour tenter de retrouver les ravisseurs, tandis que le plan alerte enlèvement était mis en œuvre sur l’ensemble de l’île.
Petit Lys d'amour activement recherché
Premier kidnapping le 9 juillet -
Plan alerte enlèvement : premières heures décisives-
Alexandre, 12 ans, kidnappé pour la seconde fois
La nuit vient à peine de tomber et les passants commencent à se faire rares dans la rue Sainte-Anne à Saint-Denis. Tout le monde va bientôt se retrouver devant le repas du soir. La famille T. va elle aussi passer à table. Soudain, ce qui allait être une soirée habituelle va tourner au cauchemar. Quatre ou cinq hommes, habillés de noir et cagoulés font violemment irruption dans l’appartement, situé au deuxième étage d’un immeuble de la rue Sainte-Anne. Au moins l’un des hommes est muni d’une arme blanche, très probablement un couteau. Les agresseurs se précipitent alors sur les enfants qui sont présents avec leurs parents. Ils parviennent à se saisir d’Alexandre, 12 ans, et de son petit frère. Le père de famille tente de s’interposer. En vain. Il est violemment frappé. Alexandre est emmené de force alors que son petit frère parvient à se dégager et à s’enfuir.
L’adolescent est forcé de monter dans une Renault Symbol blanche, immatriculée 209 BVC, qui est garée juste à proximité. Le véhicule démarre le plus rapidement possible en prenant la direction de l’Ouest avec l’adolescent à bord. À peine la voiture disparue, les parents d’Alexandre préviennent les forces de l’ordre en expliquant que l’adolescent avait déjà été enlevé le 9 juillet par Juliano Verbard, le gourou de la secte “Cœur douloureux et immaculé de Marie.” Les policiers comprennent immédiatement la gravité de la situation. Plusieurs patrouilles se rendent au 47 de la rue Sainte-Anne, tandis que le procureur de permanence, Dominique Audureau, est aussitôt prévenu. L’alerte est déclenchée. Le procureur, dans le cadre d’une enquête de flagrance, ordonne à toutes les forces de l’ordre de l’ensemble de l’île de rechercher la voiture des quatre ravisseurs.
LES RAVISSEURS BRÛLENT LEUR VOITURE
De plus, des gendarmes et des policiers se rendent dans les lieux qui pourraient abriter les kidnappeurs. Pendant ce temps, les fonctionnaires du commissariat Malartic commencent à auditionner les parents, la famille du petit Alexandre ainsi que des témoins présents sur place, tandis qu’un véhicule des sapeurs-pompiers se rend aussi sur place pour prendre en charge les membres de la famille qui sont particulièrement choqués. D’après les premières constatations, l’opération avait été minutieusement préparée, comme une véritable opération commando. L’un des voisins raconte : “Je suis rentré chez moi vers 18 h 30. Je n’ai pas vu grand chose, mais je sais que plusieurs de mes amis ont vu des gens qui étaient là depuis la matinée. Ils devaient préparer leur coup depuis longtemps. Je suis abasourdi. Je ne comprends pas comment on peut arriver à faire des choses comme cela. Enlever un enfant, c’est vraiment une honte.”
Pendant ce temps, les recherches s’organisent sur l’ensemble de l’île tandis que vers 21 heures, les techniciens de l’identité judiciaire de la police nationale arrivent sur place pour procéder aux relèvements des indices que les ravisseurs auraient pu laisser sur place. Il semblerait qu’un couteau ait été retrouvé dans la cour de l’immeuble. C’est aussi vers 21 heures que le procureur de la République, qui se trouve rue Sainte-Anne, reçoit un appel sur son portable. On vient de lui annoncer que la Renault Symbol blanche vient d’être retrouvée à proximité de la Ferme Corail à Saint-Leu. La voiture est totalement carbonisée. Les ravisseurs, après avoir quitté le chef-lieu, se sont donc dirigés vers l’Ouest et le Sud avant de faire brûler le véhicule, puis de monter dans une autre voiture, une Hyundai noire, immatriculée 410 BGQ, et de prendre encore une fois la fuite. C’est à partir de là que les forces de l’ordre perdent la trace des ravisseurs, mais aussi et surtout la trace du petit Alexandre. Le plan alerte enlèvement a été déclenché sur l’ensemble de l’île. Les recherches vont continuer toute la nuit. Mais une chose est certaine, les ravisseurs ont parfaitement préparé leur coup, avec un itinéraire de repli et un autre véhicule qui les attendait. Il semble bien que les hommes ont toujours un coup d’avance sur les forces de l’ordre qui se sont lancées à leur poursuite. Il est à peu près certains qu’une cache avait déjà été préparée quelque part dans l’île. Au moment de son kidnapping, Alexandre était habillé d’un tee-shirt blanc de marque Nike, d’un pantalon noir avec des bandes sur le côté et des baskets rouges et blanches de marque Asics. Toute personne qui verrait Alexandre est priée de se mettre en contact avec les forces de l’ordre.
ORGANISATION PARAMILITAIRE
Du jamais vu à la Réunion, et du rarissime en France. Le second kidnapping du petit Alexandre est un fait exceptionnel dont le point fort est l’incroyable organisation du gang qui en est l’auteur. On peut être surpris, de prime abord, par la puissance financière de la secte qui loue des maisons, dispose de voitures, assure son fonctionnement quotidien en totale clandestinité, ce qui suppose un budget hors du commun... Mais ce qui laisse pantois, ce sont ses aptitudes opérationnelles, sa capacité à monter des coups de force, à assurer sa fuite, à proposer des leurres à leurs poursuivants, à se ménager des planques, des positions de retrait et de répit. Le “Cœur douloureux et immaculé de Marie” n’est pas seulement une organisation sectaire menée par un illuminé, un Petit lys d’amour qui se prend pour ce qu’il n’est pas. C’est une organisation paramilitaire inspirée par un stratège machiavélique. À Sainte-Suzanne, le 9 juillet, lorsque Juliano Verbard s’était échappé en livrant un appât aux gendarmes, il était évident alors qu’il connaissait déjà les chemins de son repli, qu’il savait où il allait, où il allait se terrer en attendant que l’orage passe, avant de gagner sa nouvelle planque. Mais nul ne pensait qu’Alexandre était encore en danger. Un second kidnapping n’était même pas au rang des hypothèses les plus folles. Alors pourquoi ? Pour le comprendre il faut sûrement s’inscrire dans la logique de guerre qui anime désormais le groupe sectaire. Pour se venger, peu probable, ce n’est pas de son niveau. Pour finir ce que Verbard et ses complices avaient commencé, aller au bout de l’exorcisme... c’est possible, mais il ne faut pas oublier que ce sont eux, qui sans pression, avaient décidé de relâcher leur proie. L’heure est sûrement à un défi plus grand. Un marchandage avec l’État n’était pas exclu hier soir. Alexandre monnaie d’échange contre les membres de la secte incarcérés... Pourquoi pas !
Gothique : Noir c'est Noir
L'Express mu, 5 août 2007 par Kaline RAULT
[Texte intégral]
Les parents ont peur, les seniors se signent : les gothiques ont débarqué ! Mais la noirceur de ce mouvement tire son origine de la génération des parents : le punk. L’influence rock des années soixante ne doit pas être oubliée, car à chaque époque sa jeunesse désenchantée, sa musique nihiliste et ses pensées contestataires.
DANS LA TÊTE OU DANS LE LOOK ?
S’habiller en noir n’est pas réservé qu’aux gothiques. La dame en noir, la chanteuse Barbara, la dame en noir, avait elle aussi un style gothique appelé « corbeau », mais ses chansons n’ont rien à voir avec le mouvement. Les stéréotypes du gothique dépressif, agressif ou dormant dans un cercueil sont caricaturaux. Une personne s’habillant en rose peut être fan de musique ou de romans gothiques.
Les amateurs d’ésotérisme peuvent être considérés comme une ramification du gothique. Les disciples de Wicca – culte de la nature – peuvent avoir la même allure, mais l’idéologie derrière cette religion est d’origine païenne et pas musicale ! Proche de la nature, l’herboristerie est utilisée ainsi que les incantations aux quatre éléments et à Mère Nature, par exemple. C’est pour cela qu’ils sont appelés sorciers par certains et la sorcellerie a, depuis toujours, eu une connotation sombre, voire diabolique, alors qu’il s’agit avant tout de paganisme en Europe et de recettes de grands-mères comme une potion magique de gallinacé aussi appelée bouillon de poule.
SATANISME ET VAMPIRISME
Un amalgame est souvent fait entre satanisme et gothisme. Les artistes en quête de sensationnel utilisent parfois ces thèmes dérangeants pour se faire de la publicité et manipulent ainsi les adolescents confus et néophytes. Et les médias jouent, intentionnellement ou pas, le jeu des ignares. Certains symboles religieux sont détournés pour provoquer ou parfois simplement pour montrer son opposition au dogme. Bien entendu, certaines personnes peuvent être adeptes du satanisme, mais cela n’a rien à voir avec le mouvement gothique. Quant à la fascination pour les vampires, elle découle de l’univers littéraire et cinématographique. La littérature et le cinéma se servent souvent d’une esthétique sombre et d’un mode vestimentaire faisant référence au gothique. Jane Eyre est un exemple de roman gothique.
Le cinéma expressionniste allemand où le contraste d’ombre et de lumière crée une atmosphère inquiétante s’inspire du genre littéraire gothique. Notons que le film Matrix a fait des adeptes aussi et que l’ambiance « No future » et sinistre ne sont pas sans rappeler le mouvement gothique.
Y A-T-IL UNE PHILOSOPHIE GOTHIQUE ?
Le gothique n’a pas vraiment de philosophie puisque ce mouvement est une sous-culture musicale qui se compose elle-même de plusieurs avatars musicaux, cinématographiques et littéraires.
La musique gothique s’inspire du rock,qui englobe lui-même le Metal, le Grunge ou le Glam Rock. Le punk peut, quant à lui, évoluer vers la new wave ou le batcave. Bref, les seuls points communs entre ces genres musicaux sont le look politiquement incorrect et dérangeant des vêtements et les chansons parfois contestataires et engagées. Mais on ne peut pas dire que la musique gothique a un thème récurrent.
LES PARENTS DOIVENT-ILS FAIRE ATTENTION AUX DERIVES GOTHIQUES ?
Comme toute adhésion à une culture contestataire, il y a un risque d’extrémisme. Extrémisme dans le rejet des autres, dans la noirceur des propos pouvant cacher un mal-être. L’adolescence est une période compliquée où le jeune se cherche et cherche à s’affirmer, parfois de façon maladroite. L’admiration pour un chanteur peut alors devenir de l’idolâtrie ou du mimétisme. Et si la vedette utilise son image en faisant de la surenchère et de la provocation pour compenser son manque de talent musical, c’est à un adulte référent de faire comprendre ce qui est vrai et ce qui n’est qu’une manipulation médiatique à but lucratif. Mais si les parents diabolisent et sombrent dans l’exagération, cela pourrait décrédibiliser la mise en garde et pourrait même créer l’effet inverse, soit de sacraliser un chanteur ou une musique.
Le roi Bjarne a un plan de paix
Politiken, 5 août 2007 par Michael Rothenburg michael.rothenborg@pol.dk
Trad du danois Jacques Richard. 13-8-2007. (ndt: au DK tout le monde se tutoie)
[Texte intégral]
MEDITATION TRANSCENDENTALE AU DANEMARK EN 2007
Une grande photo montre le « Yogi volant » vêtu d’une tunique blanche. Il a la physionomie assez ordinaire d’un nordique, sauf moustache. Sur la tête une sorte de casque doré orné d’un soleil d‘or tient lieu de couronne. Sur la poitrine une chaîne dorée avec de petits soleils d’or et une grosse médaille. Une autre photo le montre parcourant son domaine à pied, et une autre à son bureau maniant son ordinateur.
« 1OO.OOO terriens ont, comme Bjarne LANDSFELDT (plus loin :BL), appris à se soulever à 30 cm du sol, grâce à la Méditation Transcendentale, à en croire l’organisation MT elle-même. Maintenant on manque seulement de 8.000[yogis] pour léviter ensemble en un grand groupe et pour le faire ensemble tout le temps, de sorte que la paix demeure en permanence dans le monde ».
Raja Bjarne est roi pour le Danemark, et une figure de tête dans une organisation qui va établir la paix dans le monde au moyen de la méditation, mais pour le projet, c’est une foi bien pourvue d‘argent, car il a acheté au printemps un domaine très cher au Danemark jusqu’à 56 millions de Kr. Au Nord de Copenhague, à Solhöjgaard, commune de Fredensborg. L’habitation a environ 700m2, une piscine chauffée, une écurie de 1.600 m2. En tout ce sont 100 hectares de terres avec des bois, des étangs, des daims et autres gibiers. La disposition architecturale suit les principes védiques.
BJ y a emménagé récemment avec son épouse, Bolette et leurs huit enfants, sur les tapis des Indes, parmi les critaux, les soleils en carton-pâte, les personnages dorés en prière, et quelques uns avec une lampe sur la tête. Il y a aussi des grues, des cygnes, des éléphants de tous matériaux….
Landsfeldt porte une couronne et une tunique de couleur pastel. Il apparaît ainsi comme un des 33 rajas de la MT. Il est roi non seulement au Danemark, mais aussi de tous les territoires de langue russe , car il n’y a pas encore de raja russe.
Dans chaque pays le raja doit rassembler la racine carrée d’un pourcentage de la population, ce qui pour le DK représente 250 personnes . Il s’en suit que la MT doit avoir suffisamment de méditants, comme la Hollande ou la plupart des pays d’Amérique Latine. Ici cela va bien plus lentement. La MT a demandé au Parlement des subventions en faveur des Yogis, sans résultat jusqu’à maintenant. Il n’y a pas eu non plus de réponse du Ministre de la Défense, qui avait participé en mai 2004 au lancement d’une campagne de presse en compagnie du cinéaste David Lynch, membre de MT, pour récolter de l’argent.
Dans le parc où s’élèvent les couleurs symboliques de la Mt, jaune, orange et rouge, BL secoue sa tête en disant: « C’est insensé que l’Etat danois puisse employer 600 millions de Kr. pour acheter des avions d’observation, qui ne fonctionnent pas, alors qu’ils ont beaucoup moins d’argent pour protéger notre pays contre la négativité, ce qui rendrait le Danemark invincible; en même temps qu’une méthode scientifiquement éprouvée donnerait la paix au monde, y compris contre le terrorisme ».
Comment BL est-il devenu raja?
Après ses études au lycée de Fredericia (DK), BL a travaillé plusieurs années comme observateur de météorologie sur la base américaine de Thulé au Groenland. C’est là que son frère aîné l’a introduit vers la MT. A 24 ans il donnait des cours de MT, et, en
Juillet 2005 en Hollande il a été reconnu raja. « c’était en opposition à toutes les autres formes de développement spirituel par la méditation. J’avais entendu et lu que ce n’était pas fondé sur une longue vie de privation ascétique. C’était, et c’est la simple méditation une fois ou deux dans la journée, et c’est basé sur les fonctions naturelles de l’esprit. Cela n’exige pas non plus de se contraindre d’une autre façon; cela devient une habitude de vie comme de se brosser les dents ».
« Dans la nature la lumière et l’eau comme d’autres choses suivent toujours la voie la plus aisée; et c’est pour cela que l’homme est créé. Si tu t’assieds et que tu lise un rapport ayant trait à ton travail , et que brusquement tu entendes à la radio ta mélodie préférée, tu vas découvrir que quand tu es arrivé en bas de la page, tu ne peux pas te souvenir de ce que tu as lu, parce que ton esprit, naturellement s’est concentré sur ce qui était le plus facile: la musique favorite. Ce sont les impressions premières que tu dois apprendre à suivre quand tu médites ».
Après deux ou trois mois d’entraînement intensif, la plupart, selon BL, peuvent entrer dans le programme Sidhi (Sidhi en sanscrit signifie perfection). « Là tu vas constater une complète tranquillité en toi. Tu reposes entièrement dans le calme. Rien ne peut… », dit BL, et juste à cet instant une sonnerie retentit depuis la cuisine et résonne sur le carrelage. « Rien ne peut te troubler », poursuit-il, impassible, et il dénomme cet état le Quatrième Etat, où l’on est ou bien éveillé, ou en train de rêver, ou en sommeil profond.
… Ce n’est pas une fuite. C’est une sorte de pause dans la supervision, où en même temps tu deviens 100, 500, 1000 fois plus clair , et où l’état d’éveil est une sensation normale d’être frais et sur un sommet. Tu t’aperçois que tu peux atteindre un profond enchantement de l’esprit en dehors des contingences quotidiennes comme de pelleter la neige ou de faire la vaisselle. Généralement tu deviens bien meilleur pour saisir tout ce que la vie présente de beaucoup plus sain et de moins adverse en fait de stress ou de maladie. Absolument pas de difficultés sentimentales à 45 ans . Rien ne peut t’abattre ».
Problèmes de conscience ordinaires
« Les pensées qui surgissent de cette sérénité sont à la foi très élaborées et très puissantes. Si on le veut ainsi, que le corps devienne léger, alors on va d’un certain point de vue transcender, atteindre un état de conscience sans limites, où l’on est aussi maître de la gravitation; et c’est ainsi que brusquement on peut se trouver à 30 cm. au dessus du sol. C’est la technique du vol yoghique. Une aventure complètement sauvage, une extrême liberté,, un souffle spirituel de béatitude »,dit BL.
C’est tranquille à Solhöjgaard (ndt: à Hesselröd). Même les enfants on cessé de crier. Cela agit tout à coup, comme s’il y avait un sens plus profond pour tout.
- Mais ce que tu décris est tout simplement naïf, une évolution personnelle individuelle. Comment peut-on avec ça approcher d’une mission apparemment impossible : créer la paix en permanence dans le monde ?
- Oui mais c’est parce que tous ensemble sont unis dans une commune campagne pour la conscience, et il existe des quantités d‘exemples où ça a marché, quand beaucoup de gens appliquent ensemble la méthode », soutient BL. Il cite un essai nouveau et de longue durée, où plusieurs milliers de méditants MT en Iowa ont été efficaces pour des gens des environs non impliqués dans la MT qui étaient affectés par leurs hormones de stress, et chez qui la réduction de celles-ci,a été réputée significative.
Sur le site www.rajabjarne.dk on décrit d’autres exemples, un entre autres où un groupe de participants pacifistes à Jérusalem était si élevé que la proportion de morts du fait de la guerre dans le Liban voisin a diminué de 76%. En même temps on pouvait mesurer (toujours selon la MT) une réduction de la criminalité, des accidents de circulation et des incendies, et même une amélioration économique.
La MT met aussi en exergue que Maharishi Manesh Yogi a aussi proclamé 1989 comme année de la paix globale, et que ça a été justement l’année où l’Union Soviétique s’est retirée d’Agfhanistan, et où le Mur et les dictatures sont tombés en Europe de l’Est.
Science contestable
Le Dialogcenter danois(ndt:université de Aarhus) et les historiens des religions, comme Michael Rothstein(ndt:Univ. de Copenhague), pensent, comme beaucoup de sceptiques étrangers, qu’il n’y a pas du tout de preuves scientifiques. On peut trouver autant d’exemples de guerres poursuivies sous et après de grandes séances de MT. Si on réussit à donner au mouvement des dates précises, souvent on a du mal à avoir des précisions quant à ces affirmations.
La MT n’est pas une science; c’est une organisation religieuse ressemblant à une secte, qui peut-être ne pratique pas vraiment le lavage de cerveau, mais qui est impérieuse, fondamentaliste, et qui démonise souvent les lâcheurs, disent les esprits critiques. Ils font valoir aussi que les recherches scientifiques et des articles relatifs à l’organisation MT, ne font que mettre en avant la banale idée reçue que la MT , comme toutes les autres méditations, est saine pour le corps et pour l’esprit, et non pas qu’il soit prouvé qu’elle ait créé plus de paix dans le monde.
Le scepticisme vis-à-vis de l’organisation de MT n’est pas quelque chose de nouveau.
Cela a existé bien avant que Maharashi Manesh Yogi ait lancé sa technique de méditation en 1958. Mais « Summer of Love » (Eté d’Amour) de 1967 est devenue une organisation confirmée quand les Beatles et leur entourage de musiciens influents se sont déclarés adhérents. Le lien a procuré un succès éclatant lors d’ une méditation d’une durée d’un mois dans le Nord de l’Inde. En 1968 des rumeurs se sont élevées selon lesquelles Maharashi était un peu trop terrestre dans sa manière de peloter certaines des femmes qui avaient voyagé avec les Beatles, entre autres Mia Farrow. John Lennon voyait d’un œil positif la technique de MT en tant que telle, mais il était très sceptique quant au culte des idoles et des gourous. Les rumeurs d’attouchement ont débordé, et elles ont atteint Maharashi. Elles racontaient que maintenant c’était la chute ainsi que celle du Beatle restant, George Harrison.
Quand Maharashi a demandé « pourquoi », John Lennon a répondu: « Si tu étais un si sacré cosmique, tu saurais pourquoi » .. Sur le chemin du retour Lennon a écrit la chanson sur « sexy Sadie », où Sexy Sadie était un sobriquet à la place de Maharashi, qui dans la chanson se foutait de tout le monde ».
Les 56 millions secrets
Pourtant très peu de gens ont compris que John Lennon a fini par sentir, que Maharashi se moquait des gens. La plupart s’en tenaient simplement à ce que la tête de l’organisation MT lui enseignait ainsi qu’à ses collègues la méditation et qu’apparemment cela rendait les Beattles encore plus créateurs et plus productifs.
L’organisation MT est devenue aujourd’hui la base d’une image exclusive pour beaucoup d’artistes, et de membres s’intéressant à l’art. C’est une exclusivité qui est aussi maintenue, et c’est relativement cher d’apprendre la technique, même si selon les experts cela n’est pas sensiblement différent [du prix] des autres formes de méditation. Au Danemark le prix de la seule introduction est de 15.000 Kr.
- Pourquoi est-ce si cher d’apprendre la MT, alors qu’on doit aboutir à plus de paix dans le monde. Au fait combien de membres avez-vous? Cela fonctionne comme si de cette façon les chances diminuaient d’atteindre votre but ?
- C’est qu’il faut entre autres que l’on insiste sur le fait que ce qu’on obtient est extrêmement précieux. Si les gens pouvaient n’utiliser que 200 Kr pour apprendre une technique de méditation, ils laisseraient tomber, si après deux mois ça ne marchait pas bien. Si on a payé 15.000 Kr, on veut en avoir pour son argent, et alors on se donnera de la peine pour obtenir le résultat maximum. Et ce sont les gens qui se donnent de la peine, qui aussi donnent le plus de chances pour la paix dans le monde », déclare BL. (ndt: 100 DK kr.= 7,6 euros).
« De plus le cours de désintoxication assure aussi que celui qui, comme moi, donne les cours donne la capacité de se concentrer et de devenir plus apte à méditer et à apprendre à partir de nous. Ainsi nous devons ne pas avoir de job pour parvenir à être solidaires ».
- En premier il faut bien joindre les deux bouts. Comment as-tu trouvé le moyen de payer 56 millions Kr. pour cet endroit?
-« C’est une longue histoire; je ne souhaite pas entrer dans les détails. J’ai obtenu différentes aides pour l’organiser ».
- Mais est-ce l’organisation MT ou toi-même qui est le propriétaire?
- « C’est moi; mais quelque soit la somme d’argent, il faut du rendement », dit BL.
Il prétend qu’il a fait baisser le prix de 90 à 56 millions Kr., et il a décidé que les investissements à Solhöjgaard fourniraient un rapport.
Les concombres écologiques reçoivent des cantiques
Quels que soient les plans de BL pour que les projets de rendement économique se réalisent, ça dépend du bon vouloir des Autorités publiques. Mais avant tout on doit cultiver les fruits et les légumes selon les principes védiques, comme les utilisent déjà les organisations de MT en particulier aux USA, en Ukraine et au Brésil: l’écologie vient en complément par le chant et les cantiques sur les plantes.
Cela doit, suivant l’organisation de MT, comporter que les produits arrivant dans la boutique de Solhöjgaard aient dix fois plus de substances nutritives que dans l’agriculture écologique ordinaire.
C’est pourquoi BL croit aussi qu’avec le temps on peut concurrencer les livraisons des firmes saisonnières pour les gens.
Solhöjgaard doit de plus servir comme centre d’enseignement, et un peu plus tard de site pour construire un centre de bien-être, et tout spécialement un hôpital privé MT, selon le principe que mieux vaut prévenir que guérir.
Finalement ça peut arriver qu’il soit nécessaire de loger 250 Hindous, si la mission de recruter 250 yogis de chez nous ne réussit pas.
- Mais ne peux-tu pas bien comprendre ceux qui te critiquent, pour qui il semble que tout ça a l’air d’un gros « bide » (flip)dont le but réel est de ramasser de l’argent pour que toi et les autres leaders de la MT vous puissiez vivre dans le luxe ? Est-ce vraiment nécessaire d’acheter un domaine de 56 millions Kr.?
- Ce n’est peut être pas tout à fait nécessaire; mais en plus du fait que la propriété est parfaitement adaptée à toute une série de nos activités, il y a là une bonne possibilité de marquer que justement l’ensemble n’est pas une plaisanterie, ni un « bide ». Ce n’est pas quelque utopie sectaire, au contraire nous avons une science et une technologie claires, qui ont aidé une grand ensemble d’êtres humains ayant suivi des cours en vue d’une meilleure perception d’eux-mêmes et d’une vie beaucoup plus riche. Simplement nous manquons d’un peu de soutien économique avant que nous puissions établir un groupe capable de procurer la paix au monde.
Rapt d'Alexandre. Dénouement heureux à la Réunion
Le Télégramme, 6 août 2007
[Texte intégral]
L ’ enlèvement d ’ Alexandre, 12 ans, par des membres présumés d ’ une secte a connu un dénouement heureux , hier à L a Réunion, avec la libération du jeune garçon sain et sauf et l ’ arrestation de ses ravisseurs dont le gourou de la secte.
Les enquêteurs disposaient d ’ une information concernant deux maisons louées récemment dans la commune de Tampon et les ont placées sous surveillance. « Ils ont appris que des fidèles s ’ y rendaient pour des réunions de prière et ont attendu qu ’ un maximum de personnes soient dans les lieux pour intervenir » , a déclaré le vice-procureur de la République de Saint-Denis , Dominique Audureau. Quand elles ont fait irruption dans la maison, les forces de l ’ ordre ont été confrontées, selon lui, à une « grosse rébellion » des fidèles voulant protéger , en vain, la fuite de leur mentor, Juliano Verbard, 25 ans, en cavale depuis quatre ans et condamné à 15 ans de réclusion , en 2006 , pour le viol d ’ un enfant mineur, dont les parents étaient membres de la secte. « L e jeune Alexandre a tout de suite été évacué et a déclaré ne pas avoir subi de violences » , a indiqué Dominique Audureau. L ’ enfant a toutefois été hospitalisé à Saint-Denis et a reçu la visite d ’ un pédopsychiatre.
Considéré comme « l’élu »
Outre l ’ arrestation du gourou, les policiers ont également interpellé ses neuf principaux lieutenants ainsi qu ’ une dizaine des fidèles.
Le vice-procureur espère « avoir porté un coup d ’ arrêt définitif à cette secte » . Alexandre avait été enlevé vendredi soir, sous les yeux de sa mère, par quatre adeptes de la secte « Cœur douloureux et immaculé de Marie », fondée en 2001 par Juliano Verbard, surnommé « petit lys d ’ amour » . Il prétendait assister chaque mois à des apparitions de la vierge à son domicile. La secte considérait Alexandre comme « l’élu, le futur messie » .
Une vingtaine de croix retournées
La Dépêche, 7 août 2007 par Philippe Emer
[Texte intégral]
Terre-Cabade - Une vingtaine de croix ont été retournées ce week-end un nouvel acte satanique après
Croix- Daurade et Muret ?
Sure la piste satanique - Il faut chercher et se perdre un peu pour trouver l'allée où une vingtaine de croix ont été soigneusement retournées tête en bas. Les rares visiteurs, venus sur la tombe d'un proche ou de la famille, n'étaient même pas au courant, hier matin.
Pas d'inscriptions, pas de dégradations particulières sur les caveaux, si ce n'est celles dues aux outrages du temps qui passe, inexorable. Le cimetière aux allées plutôt bien entretenues abrite des chapelles tarabiscotées et des temples orgueilleux et centenaires, dont les volumineuses croix de pierre s'effondrent avec l'âge.
De vieilles dalles sont recouvertes de gravats ou de blocs de pierre, posés là comme pour empêcher les morts de s'envoler. Les inscriptions sont effacées. Pas une fleur, même fanée, n'égaye ces monstres de marbre ou de granit, oubliés, qui honorent des familles peut-être éteintes ou parties loin de Toulouse. Parfois une statue s'élève, mais la plupart du temps décapitée dès qu'elle est à portée humaine.
Le plus vaste cimetière de la Ville rose, 40 ha pour l'ensemble Terre-Cabade/Salonique, n'est pas gardé la nuit et il est facile de s'y introduire. La drôle de mise en scène découverte samedi par les gardiens dans une allée de la section 6, division 9, est sans doute l'œuvre d'individus qui se sont ainsi introduits sur place dans la nuit de vendredi à samedi. La police a été alertée samedi et s'est rendue sur place. Lundi midi, les croix renversées, une pratique utilisée comme une signature satanique, étaient toujours en place.
Déjà, le 30 juin, 60 tombes étaient profanées à Croix-Daurade. Avec des dégradations spectaculaires: tags, pots de fleurs brisés, statuettes détruites, mais aussi ces fameuses croix retournées . Des dégradations à une moindre échelle avaient été constatées une semaine auparavant dans le cimetière du nord-est de Toulouse.
D'où l'inquiétude des responsables après la découverte de samedi à Terre-Cabade : « Et si ces croix retournées n'étaient que le signe avant-coureur d'une expédition prochaine à Terre-Cabade, cette fois beaucoup plus grave ? », s'interrogeait un employé du cimetière. Le 8 juillet dernier, 28 tombes étaient vandalisées au cimetière de Muret par de mystérieux visiteurs du soir. Les actes de profanation seraient en hausse de 60 % depuis 2005, selon le site internet «indignations.org».
Alors, rite satanique ou plaisanterie stupide d'ados ? La question ne peut être tranchée pour l'instant à Terre-Cabade.
Laïcité et loi de 1905, suites données au rapport Machelon
Betapolitique, 7 août 2007 par Anne Demetz
[Texte intégral]
Selon une dépêche AFP du 31/07/2007, publiée par le journal La Croix du même jour, Michèle Alliot Marie envisage de permettre aux associations de la loi de 1905 « de donner une partie des dons des fidèles à une association de 1901 ».
Après qu’il ait été question de neutraliser l’article 2 de la loi de 1905, en permettant un financement des cultes direct, arbitraire et sans limitation de plafond, par les maires (rapport Machelon), cette proposition peut paraître inoffensive.
Mais, si on autorise les associations cultuelles de la loi de 1905 à financer les associations de la loi de 1901, on remet en cause un autre des fondements de la séparation stricte des cultes et de l’Etat, qui caractérise la laïcité en France, soit la nécessité pour les associations de la loi de 1905, d’avoir un objet exclusivement cultuel (art.18 et 19 de cette loi).
En d’autres termes, en dépit des affirmations du Ministère de l’Intérieur, selon lesquelles « On ne touchera pas à la loi de 1905 » et que « seuls des aménagements sur des points techniques à droit constant » seraient proposés (Le Monde Edition du 06/07/07), une réforme de la loi de 1905 est bien envisagée.
Or, cette réforme n’est pas des moindres, puisque l’objet cultuel exclusif, requis des associations de la loi de 1905 (en contrepartie duquel, ces dernières sont gratifiées de substantiels avantages fiscaux et de la possibilité de voir les dépenses d’entretien de leurs lieux de culte prises en charge par les communes), est une des meilleures garanties contre les pratiques intégristes et sectaires.
De plus, et contrairement à ce qui est trop souvent affirmé, il n’interdit nullement à une religion d’apporter sa contribution à des activités d’intérêt général (culturelles, éducatives, humanitaires, de santé, de publication..), mais lui impose de le faire de manière ouverte et désintéressée (dans tous les sens du terme), sans volonté d’hégémonie idéologique, en créant des structures légalement distinctes de celles dédiées au culte, qui ne soient pas financées par ces dernières.
Revenir sur l’article 19 de la loi de 1905 est donc inutile. C’est également dangereux.
Ainsi, Guy Coq [1], qu’on ne peut soupçonner d’être un anticlérical acharné, déclarait à propos de la proposition de la Fédération Protestante de France (FPF) de remplacer l’exigence d’un objet « exclusivement » cultuel par celle d’un objet « principalement » cultuel que :
« Ce serait un changement inacceptable de la loi : non seulement des entreprises commerciales pourraient se servir du statut cultuel pour bénéficier d’avantages fiscaux, mais d’autres dérives - les excès sectaires - auraient la voie libre. » (La loi de 1905 en débat - Reforme n°3030 du 8-14 mai 2003 et Protestants. org - site de la FPF).
En effet, les associations de la loi de 1901 ne sauraient être tenues à un objet cultuel, ni même à un objet exclusif. Permettre aux associations de la loi de 1905 de financer des associations de la loi de 1901, revient donc à détourner l’obligation qui leur est faite de ne se consacrer qu’à l’exercice du culte. Elles pourraient, dés lors, soutenir, grâce aux dons qu’elles reçoivent (sur lesquels, rappelons le, rien n’est reversé à l’Etat [2]) toutes sortes d’activités y compris commerciales (les associations de la loi de 1901 peuvent avoir une activité économique et faire, à titre accessoire des actes de commerce).
Si cette réforme voit le jour, on peut se demander comment les juridictions administratives pourraient, demain, apprécier le bien fondé de l’octroi d’avantages fiscaux à des associations se présentant comme cultuelles, quand, jusqu’alors, ces avantages ont été accordés sous condition d’un objet exclusivement cultuel et d’un respect renforcé de l’ordre public [3].
Aussi, répétons que les dispositions de la loi de 1905, qui veulent que l’Etat ne finance pas directement les cultes et que ceux ci ne financent pas des activités non cultuelles, permettent, en France, aux pouvoirs publics d’exercer le rôle d’ ”organisateur neutre et impartial de l’exercice des diverses religions”, attribué aux Etats par la Cour de Strasbourg, sur le fondement de l’article 9 de la Convention européenne des libertés fondamentales.
Toucher à l’une ou l’autre de ces dispositions ne peut qu’altérer ce rôle...
Pour plus amples détails, se référer aux articles du blog déjà parus sur les thèmes de la loi de 1905 et du rapport Machelon.
Notes
[1] Guy Coq, ancien professeur associé à l’IUFM de Versailles, agrégé de philosophie, écrivain catholique.
[2] Elles n’ont pas à verser à l’Etat 60% de la valeur des immeubles ou des fonds reçus à titre de legs, donations ou dons manuels (exonération des droits de mutation à titre gratuit : art. 795-10 CGI). De plus 66% des dons manuels de leurs membres imposables sont supportés in fine par l’Etat (art. 200 e CGI) et elles sont exonérées de la taxe foncière (art.1382-4° CGI).
[3] À rapprocher des arrêts prononcés par les juridictions administratives dans des affaires opposant l’Etat à l”Eglise de Scientologie (CE Arrêt n° 149736 du 08/07/1998, CAA Nantes Arrêt n° 94 NT00009 du 02/03/1999 et CAA Paris Arrêt n° 92PA00880 du 05/04/1994, sur Légifrance : http://www.legifrance.gouv.fr/).
Le polygame "mormon" Tom Green est libre
Come4news, 7 août 2007
[Texte intégral]
Tom Green avait défrayé la chronique en 2000, ce polygame "mormon" a quitté la prison de l'Etat de l' Utah ce mardi 7 aôut . Il avait été condamné à 6 ans de prison pour bigamie et viol d'enfants. Le jugement contre Tom Gren faisait suite à 50 ans de tolérance tacite envers la polygamie que pratiquent différentes sectes mormones.
Sectes polygames qui conservent généralement un profit bas. Ce n'était pas le cas de Tom Green Green qui était passé dans de nombreuses émissions à succès à la télévision dont le célèbre "The Jerry Springler Show" déclarant qu'il était le soldat de la foi.
La goutte qui a fait débordé le vase est son mariage avec Linda Kunz 13 ans
dont il eut un enfant .En 2000 après une année d'enquête le procureur a entamé une procédure judiciaire contre lui. Le Procureur a réussi à obtenir le certificat de naissance de Linda Kunz. Prouvant qu'elle était mineur au moment de l'accouchement.
Il veut rejoindre sa famille ; sa femme légale et ces trois autres concubines et ses 30 enfants dont 20 n'ont pas encore atteint l'âge de 20 ans.
"Mon intention est de vivre une vie paisible loin des médias ". Petit détail la femme officielle de Tom Green c'est Linda Kunz!
Deux de ces femmes appartient à la secte "Fundamentalist Church of Jesus Christ of Latter Day Saints. Une des secte polygame les plus importante qui défraye la chronique régulièrement parce qu'elle était dirigée par Warren Jeffs qui était considéré comme l'ennemi public numéro un. Avant son arrestation
Tom Green est le personnage principal d'un documentaire:One Man, Six Wives, and Twenty-Nine Children which was released in 2000 at the New York International Documentary Film Festival.
PS
Mormon est un sobriquet. Tiré d'un des livres (le livre de Mormon) qu'étudient les membres de L'Eglise des Saints des derniers jours, nom de l'église officielle. L'autre livre étant la bible. Cette église a rejetté la polygamie. Cette église des Saints des derniers jours a connu des sécessions , des dissidences , certaines des sectes dissidentes sont polygames, d'autres les plus nombreuses ne le sont pas.
Les gourous détraqués sévissent aussi en Calédonie
Les nouvelles calédoniennes, 8 août 2007 par Ph.F.
[Texte intégral]
L’arrestation d’un gourou pervers à la Réunion vient rappeler que la Calédonie n’est pas épargnée par les maîtres à penser aux pratiques parfois très douteuses.
L’enlèvement d’un enfant perpétré à la Réunion par un gourou déjà condamné pour viol sur mineur aurait-il pu se produire en Calédonie ? Pas impossible quand on feuillette l’histoire récente de la vie des sectes sur le Caillou.
Une affaire quasiment similaire s’est d’ailleurs produite, il y a quelques années. En 2004, le pasteur de la petite église du « Dernier Jour », implantée dans de nombreux squats de Nouméa, a été condamné à six ans de prison pour agressions sexuelles sur plusieurs jeunes filles. L’homme se faisait confier les jeunes filles des familles de son église, pour les préparer à sa manière à la communion. La plupart des familles étant restées muettes, on ignore combien de petites victimes a fait cet ancien policier du Vanuatu, révoqué par son administration pour escroquerie. Seule certitude, les agissements du pasteur plus soucieux du corps des adolescentes que de celui du Christ, ont duré plus de dix ans. Le gourou n’a pas purgé sa peine. Il a pris la fuite au Vanuatu et fondé une nouvelle église.
Familles aveugles et muettes
Cas isolé ? Hélas non. Il y a quelques années, un homme d’influence, fils de pasteur, instituteur et sorte de père spirituel, avait mis sous sa coupe plusieurs familles de son île. Il a été condamné aux assises à huit ans de prison pour les viols d’une adolescente appartenant à l’une de ces familles. D’autres victimes restées
muettes ?
L’an dernier, le « pasteur » de « l’église de l’arche » implantée dans le squat de Koutio, avait convaincu ses fidèles de se regrouper pour construire à la hâte une arche de Noé version parpaings et béton, en bordure de mangrove, afin de résister au raz-de-marée de 30 mètres qui devait submerger les côtes calédoniennes avant le 1er mai 2006. Plusieurs dizaines de familles n’ont pas hésité à retirer leurs enfants des écoles environnantes pour qu’ils prêtent main-forte à la construction du navire immobile. Ils seraient alors les seuls survivant de l’hécatombe divine destinée à « punir le peuple kanak de ses errements ». Les directeurs d’école ont alerté les pouvoirs publics, la gendarmerie est intervenue pour obliger les familles à reconduire leurs bambins en classe. Il n’a pas été question d’abus sexuels lors de cette affaire. Mais lorsqu’un homme est capable de susciter un tel fanatisme et un tel aveuglement chez les adultes comme chez les enfants, toutes ses tentations peuvent devenir réalité.
L’outre-mer au bonheur des sectes
Comme la plupart de l’outre-mer français, la Calédonie est une terre propice pour les sectes et petites églises en tout genre. Pour plusieurs raisons.
La première est que cette caractéristique est partagée, à des degrés divers, par tous les pays du nouveau monde – Etats-Unis, Canada, Australie entre autres – où aucune religion dominante n’a eu le temps de creuser de profondes racines, et où les églises parallèles trouvent des espaces quasiment vierges. Les pays neufs acceptent plus facilement les idées nouvelles, fussent-elles fantasques.
Deuxième raison, jusqu’à une époque récente, les religions et les sectes ont circulé et se sont répandues par les mers et par les ports (en Métropole, c’est au Havre que les Jéhovah et les mormons ont débarqué des Amériques). Or c’est la vie maritime qui a rythmé la construction et le peuplement des pays d’outre-mer.
Enfin, catholicisme et protestantisme se sont implantés avec une grande facilité dans un monde océanien qui avait pourtant ses traditions spirituelles. Il ne faut donc pas s’étonner que d’autres courants de pensées, d’autres rites soient également bien accueillis.
Christian Estrosi veut s’attaquer au problème
Depuis l’attentat du 11 septembre 2001, les pays occidentaux ont remisé au second rang la lutte contre les sectes, et fait de la menace terroriste la priorité des priorités en matière de sécurité des personnes.
En France, des commissions et des cellules de vigilance contre les sectes s’étaient créées un peu partout, y compris en Calédonie. La plupart de ces structures sont tombées en léthargie. Les services de renseignements ont d’autres chats à fouetter.
La tendance va-t-elle s’inverser après le rapt du jeune garçon réunionnais ? En tout cas, Christian Estrosi, secrétaire d’Etat à l’Outre-Mer, semble décidé à prendre le taureau par les cornes. Il a annoncé que la secte réunionnaise serait dissoute le plus vite possible. « Il nous faut veiller à ce que sur le territoire de la Réunion, comme sur tous les territoires de France, le phénomène sectaire soit endigué. »
Petit Lys d'amour, adepte du "Petit Caillou"
Clicanoo, 8 août 2007 par Sébastien Gignoux
[Texte intégral]
Les investigations des gendarmes sur le “Cœur douloureux et immaculé de Marie” les ont conduits à mettre en lumière les relations entretenues par la secte réunionnaise avec l’Ordre de Saint-Charbel, communauté d’inspiration chrétienne apocalyptique, dont le sulfureux gourou, William Kamm alias “Little pebble” ou “Petit caillou”, vient d’être condamné en Australie pour agressions sexuelles sur mineur.
C’était le jeudi 12 juillet dernier, trois jours après la première disparition d’Alexandre. Dans le cadre de leur enquête, les gendarmes ont placé en garde à vue un certain Guillaume Maillot, 21 ans, originaire de Salazie et proche de la famille du jeune garçon. Visage d’enfant de chœur et attitude pieuse, il nie depuis presque 24 heures avoir une quelconque responsabilité dans la disparition d’Alexandre, qu’il a pourtant joint par téléphone avant de l’embarquer avec lui le lundi précédent.
C’est alors qu’en perquisitionnant le domicile de ce jeune homme a priori sans histoire, les enquêteurs font une découverte surprenante. Dans l’ordinateur de ce dernier, ils découvrent une abondante documentation concernant des pratiques chrétiennes au style plus proche de celui d’une secte que d’une simple paroisse de campagne. Prières alambiquées, conseils de vie, ils découvrent même au détour d’une revue en ligne la biographie d’un saint-martyr, Tarcisius, aux côtés d’une photo de “Maillot Guillaume, 20 ans et demi (île de la Réunion)”.
Des documents pour la plupart issus de sites internet en référence à l’Ordre de Saint-Charbel, une organisation australienne d’inspiration chrétienne, mise à l’index par le Saint-Siège en 2002 pour diverses déviances à l’orthodoxie catholique.
VOYAGES EN AUSTRALIE
La mécanique se met en route dans la tête des gendarmes. Ce type de pratique peu catholique de la foi chrétienne les renvoie directement à l’affaire du Petit lys d’amour, délinquant sexuel en cavale et gourou du groupe sectaire du “Cœur douloureux et immaculé de Marie”. Ce qu’aucun élément dans la disparition d’Alexandre ne laissait entendre jusque-là. Très vite, les gendarmes de la compagnie de Saint-Denis prennent contact avec leurs collègues de Saint-Paul, dont la brigade de recherche planche depuis des années sur l’affaire Juliano Verbard. Au même moment, les gendarmes de Sainte-Suzanne découvrent la maison de la rue Jacques-Cargot, pour voir l’intéressé leur filer entre les doigts.
Ce n’est pas la première fois que les gendarmes de Saint-Paul entendent le nom de l’Ordre de Saint-Charbel. L’importante organisation, classifiée comme secte depuis son excommunication en 2002 par le diocèse de Wollongong (Nouvelles Galles du Sud) puis le Vatican, était visiblement en relation avec le groupe de prière de Verbard. Au cours de leurs diverses investigations chez des membres de la secte, les militaires ont découvert l’existence d’une correspondance entre les deux groupes, installés de part et d’autre de l’océan Indien.
Une correspondance essentiellement liturgique, dans laquelle s’échange en français et en anglais un “charabia mystique” selon les termes d’un enquêteur, très difficilement exploitable d’un point de vue judiciaire. Il s’agit d’exhortations à la prière et de mises en garde contre les attaques que subit sa secte. William Kamm, l’autoproclamé prophète surnommé “Little pebble” (petit caillou, en français) et leader de l’Ordre de Saint-Charbel, compare le groupe du Petit lys d’amour à des “chars d’élite de la Réunion”.
Quand William Kamm s’adresse à Juliano Verbard dans des lettres destinées à être lues ensuite à son groupe en 2005, il l’appelle “son petit prophète”, son “petit Abraham du Nouvel Âge” ou encore “petit soldat de l’espérance et de la vérité de la Réunion”, “petit pinceau d’amour” ou “mon disciple bien-aimé”. Des messages visibles sur le site internet de “Little pebble”.
Plus intéressant encore, les traces de plusieurs voyages de quelques membres du groupe de prière en Australie dans des communautés de l’ordre fondé par William Kamm, sont relevées par les gendarmes, et confirment les craintes de ces derniers de voir le Petit lys se faire la belle vers Canberra, d’où une surveillance accrue des aéroports.
AIDE FINANCIÈRE SUBSTANTIELLE
“Les liens entre les deux communautés ne sont pas très ténus et essentiellement de nature liturgique, confie encore un enquêteur, mais il semble que depuis peu, ils tendaient à se resserrer.” En effet, alors que la pression s’accentue sur Verbard et ses disciples, ces derniers ont demandé et obtenu auprès des instances de l’Ordre de Saint-Charbel une aide financière, assez substantielle au demeurant, pour aider leur petite communauté à perdurer.
Ces contacts encore récents avec la secte millénariste attestent en tout cas d’un soutien avoué de cette dernière pour le groupe de la Chaloupe Saint-Leu, comme d’ailleurs avec nombre d’autres groupes de prière de par le monde, là aussi dirigés par des “voyants” comme Verbard. Il faut dire que les points communs, toutes proportions gardées, entre les deux communautés, existent. William Kamm, alias “Little pebble”, se vante, tout comme Juliano Verbard, alias Petit lys d’amour, d’assister à des apparitions de la Vierge Marie le 13 de chaque mois (pour Verbard, c’est le 8). Comme Kamm, Verbard prédit de sombres lendemains à ceux qui ne passent pas par sa rédemption. Mais surtout, comme le “Petit caillou”, le Petit lys a tendance à descendre en dessous de la ceinture dès qu’il s’agit de faire venir le règne de Dieu. William Kamm, à qui la Vierge Marie aurait conseillé de choisir 12 reines et 72 princesses pour devenir ses femmes, a vu le mois dernier sa condamnation à cinq ans d’emprisonnement pour agression sexuelle sur une adolescente de 14 ans, confirmée en appel par la cour criminelle. Encore un point commun entre les deux gourous.
PS:
Une secte millénariste extrêmement organisée
Né en 1950 à Cologne (Allemagne), William Kamm alias “Little pebble” (“Petit caillou”) fonde l’ordre de Saint-Charbel (du nom d’un saint-libanais) en Australie au début des années 80. Ce prophète autoproclamé, qui n’a jamais eu de fonction dans l’Église, mais prétend recevoir la visite mensuelle de la Vierge, voire parfois de Jésus, se fait remarquer par son culte millénariste basé sur des prédictions catastrophiques.
S’annonçant comme le futur dernier pape de l’Histoire sous le nom de Pierre II, il prédit la fin du monde pour Pâques 2004 et divers désastres qui n’arrivent évidemment jamais. Dès 1984, l’Église catholique d’Australie tente de mettre fin à ses agissements, mais ce n’est qu’en 2002 que l’évêque de Wollongong (Nouvelles Galles du Sud), soutenu par le Saint-Siège, interdit ce groupe de prière marial, alors très répandu dans le pays, et excommunie son fondateur.
L’organisation, dont les quartiers généraux se situent à Nowra, affirme alors réunir 500 000 membres dans 160 pays, les communautés les plus importantes se trouvant en Australie, mais aussi au Canada, en Allemagne ou au Texas, d’où est originaire Malcolm Broussard, prêtre excommunié et premier évêque ordonné par “Little pebble”.
Des chiffres vraisemblablement exagérés, mais il existe toutefois à Victoria, dans le Queensland et en Australie du Sud des communautés regroupant plusieurs centaines de personnes à l’image de la localité de Cambewarra où vit le prophète, dans une propriété de 100 hectares. Prédictions farfelues (chute de comète, troisième guerre mondiale, invasion de l’Australie par l’Indonésie...) détournement des événements chrétiens (baptêmes, ordinations de prêtres) et mariages mystiques composent depuis plus de vingt ans le quotidien du culte.
Rattrapé par la justice en 2005 et condamné pour agression sexuelle sur mineur de 15 ans, William Kamm persiste dans son rôle de pape de l’Apocalypse.
Levons le voile sur la communauté des Béatitudes
Le Parisien, 8 août 2007 par Stéphanie Forestier
[Texte intégral]
Il y a environ deux semaines, un membre des groupes de prières de la communauté des Béatitudes de Vaumoise s'était confié à une association anti-sectes (notre édition du 2 août).
Il se sentait pris au piège et avait peur que cette communauté religieuse se substitue à la médecine pour soigner les gens avec des prières lors de certains offices.
« Ce n'est pas le cas ! » assure Bernard Grenier, le vicaire général de l'évêché de Beauvais, qui ne veut pas que la polémique enfle. « Certes, c'est une communauté nouvelle qui n'a que 25 ans, mais en très peu de temps elle est devenue une référence dans l'Eglise et est sous la responsabilité de l'archevêque d'Albi », précise-t-il.
Un ancien membre « sans doute surpris par la ferveur des religieux »
Cette communauté, composée de religieuses, de frères et de prêtres, accueille à Vaumoise des gens fragiles physiquement mais aussi psychologiquement.
« Ils prennent sous leur aile ceux qui leur demandent de l'aide. Je pense que l'homme qui s'est alarmé et a cru à une secte a dû être surpris par la ferveur manifeste des religieux. Peut-être l'a-t-on invité à participer à des prières, et peut-être ne s'est-il pas reconnu ? »
Même son de cloche du côté du maire de Vaumoise, Germain Nicolas, pour qui il s'agit d'une malheureuse incompréhension. « Nous cohabitons avec eux depuis vingt ans. Grâce à eux, certaines communes désertées par les prêtres ont retrouvé un office. Les offices de guérison existent bien, mais il ne s'agit en aucun cas de soigner les gens par la prière. C'est appelé offices des malades et cela a lieu une fois par trimestre environ. Les gens y viennent prier pour ceux qui se sentent condamnés ou qui ont une maladie grave que la médecine n'a pas réussi à guérir. Ils cherchent du réconfort, c'est tout. D'ailleurs, que ceux qui se posent des questions sur cette communauté viennent à leurs portes ouvertes le 16 septembre. Il n'y a rien à cacher. »
Dès lors, on peut s'interroger sur la discrétion affichée par la communauté, qui ne semble pas vouloir ouvrir ses portes avant le mi-septembre...
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NB : La communauté des Béatitudes une référence ? Voir une point de vue différente : Les Marchands d'âmes par Pascal Michelena
Mathieu Cossu.
Et soudain, Verbard se confesse !
Clicanoo, 9 août 2007 par Christian Chardon - Frédérique Seigle
[Texte intégral]
Parmi les quatorze individus mis en examen pour enlèvement et séquestration d’un mineur de quinze ans en bande organisée, douze ont été incarcérés et deux placés sous contrôle judiciaire. Deux autres ont obtenu le statut de “témoin assisté”, mais pourraient être mis en examen ultérieurement. Avec les aveux de Verbard, rebondissement de dernière minute, l’enquête va connaître un souffle nouveau. D’autres interpellations, et pas des moindres, sont attendues.
“Innocent... Innocent !” Quelques instants seulement après l’intervention de la police dans les deux maisons du Petit-Tampon, louées par la secte de Juliano Verbard, l’une des disciples assises sur le carrelage de la varangue scandait comme une litanie “Innocent... Innocent”. Et ce n’était pas de son implication directe dans le rapt du petit Alexandre, qui trouvait ses premiers instants de réconfort à quelques pas de là dans les bras du commissaire Lebon, dont elle parlait, mais plutôt de celle de Juliano Verbard.
ACTE UN : IL NIE
Après avoir tout fait pour éviter qu’il soit capturé jusqu’à s’opposer physiquement aux hommes du GIPN, la secte mettait en place son plan de remplacement pour sauver son gourou. “Innocent... Innocent”, la thèse dûment défendue par tous les membres de la secte et par Verbard lui-même allait tenir jusqu’au début de la matinée de mardi, retardant l’heure de la présentation des suspects chez le procureur, le juge d’instruction et le juge de la liberté et des détentions. “Il y a du retard à l’allumage”, commentait mardi matin, sans plus de précisions, un policier qui attendait l’arrivée du convoi transportant les membres de la secte au palais de justice de Champ Fleuri. En fait, à Malartic, un gros coup venait de se jouer. Depuis le début de sa garde à vue, Juliano Verbard ne variait pas de version ou très peu. Quelques points de détails contradictoires persuadaient les policiers que l’homme mentait. Mais il le faisait avec intelligence, démontrant même toute sa science de la manipulation. Il niait obstinément. L’instigateur, ce n’était pas lui... le ravisseur, pas davantage... Alexandre “l’élu”, pas du tout, l’enfant ne l’intéressait pas. Et pour étayer sa version et faire preuve de sa bonne foi, il coopérait avec les inspecteurs et leur livrait sur un plateau la plupart de ses complices. Le cerveau, c’était Fabrice Michel, son amant et bras droit de 22 ans. Il avait tout réglé avec la gente féminine de la secte “pour lui faire plaisir”. Mais lui, Juliano Verbard, désapprouvait. Il avait du reste décidé de se tenir éloigné du petit Alexandre, assigné à résidence dans “l’autre maison”. Des affirmations en contradiction avec les constats des policiers faits sur place. Les hommes de la SUD (Sûreté urbaine départementale) avaient notamment découvert, dans la chambre de Verbard, un matelas de grande taille pour le gourou et son amant Fabrice Michel, et un petit, placé à proximité... pour Alexandre. “Jamais il n’y a eu le moindre attouchement sur Alexandre”, affirmait Verbard que les complices avaient rassuré en lui promettant la libération rapide de l’enfant, après la cérémonie du dimanche. Verbard accusait Fabrice Michel d’être le cerveau, mais le dédouanait dans celui de ravisseur : “Il était avec moi au Tampon”, jurait-il. Des rôles qu’il attribuait aux frères Daleton presque essentiellement.
ACTE 2 : IL AVOUE
La stratégie préétablie était bien en place, d’autant que d’autres membres de la secte, placés en garde à vue donnaient eux aussi des versions comparables qui en tout cas ne faisaient pas endosser la responsabilité du rapt à leur gourou. L’une des femmes entendues allait même jusqu’à avouer être le cerveau de toute l’opération. Sauver Verbard à tout prix était le mot d’ordre. Et puis soudain, alors que rien ne pouvait le laisser présager, alors que les gardes à vue touchaient à leur fin et que déjà on préparait les fourgons pour se rendre à la présentation, Juliano Verbard, insistait pour être entendu de nouveau... “J’ai décidé de vous dire la vérité”, clamait-il. Branle-bas de combat dans le monde policier, retour de flamme chez les disciples. Ou peut-être une nouvelle apparition divine qui se sommait de libérer sa conscience. Verbard se confessait, avouait tout, racontait tout, avec autant de force et d’assurance qu’il avait nié jusque-là. Oui, Alexandre c’est mon idée. Oui, j’ai tout organisé car il est l’élu, celui qui doit être mon prêtre. Oui, on voulait l’éduquer aux rites anciens de l’église, à la messe en latin... Et le gourou d’expliquer qui a fait quoi lors de l’opération : renseignements et repérage de la nouvelle adresse d’Alexandre, préparatifs et location des maisons, fourniture des voitures, surveillance avant le rapt, attaque chez les parents, organisation de la fuite, évacuation de la bande après l’incendie de la première voiture, conduite de la troupe à travers bois, installation de la planque... Menée en 48 heures avec un succès flagrant, l’enquête de police se prolongeait par une procédure de garde à vue parfaitement bouclée. Avec un tel dossier, le vice-procureur Audureau pouvait sans états d’âme demander l’incarcération de tous les membres de la bande.
Deux familles autour du gourou
La secte se compose essentiellement de deux familles, liées par les liens sacrés du mariage (Marie-Graziella, qui n’a pas été poursuivie, est une fille Michel, épouse Jean-François Daleton). D’un côté, les cinq frères Daleton, qui ont tous participé au rapt de l’enfant. Deux d’entre eux, John et Yves, en fuite, sont encore activement recherchés par la police. De l’autre, la famille Michel, à laquelle appartient Fabrice, l’amant de Juliano, le grand argentier de la bande. Cette seconde famille est plus en retrait quant à l’enlèvement d’Alexandre, hormis le père, Alexin, qui faisait partie des ravisseurs. Fabrice tient les cordons de la bourse de la secte, sa sœur Corinne effectue des repérages autour de la maison de la famille d’Alexandre avec Sandrine Hoarau ; leur mère Lucie surveille l’enfant pendant sa captivité en compagnie de Noélie Latchouman. Les autres membres sont des adeptes moins impliqués, mais tout aussi convaincus de l’innocence de leur gourou. Parmi eux, certains étonnent. Yoland Hoarau, 51 ans, le loueur des maisons du Petit-Tampon, chef du service des espaces verts de la mairie de Saint-Denis, qui émarge d’un salaire conséquent alors que pour la plupart, ses complices sont RMistes. Un autre point d’interrogation reste posé sur la personnalité de Sonia Flore, 50 ans, que l’on voit peu et qui pourtant semble bénéficier de toute l’estime du gourou, qui la présente comme son inspiratrice. Le gourou avait une muse, Dieu soit loué.
Ça ne s’invente pas
Au cours de la première heure de leur garde à vue, puis ensuite toutes les 24 heures, les suspects entendus ont le droit pendant un certain laps de temps, qui ne dépasse pas trente minutes, de consulter un avocat, le leur ou le permanencier. Ils ont aussi accès à un médecin, en cas de malaise, mais aussi au cours de leur première audition (un intermède souvent apprécié par les gens interrogés), lequel note dans quel état physique ils se trouvent, s’ils sont blessés et si oui pourquoi. Un bilan qui pourrait être comparé à un autre en cas d’accusations de violences. Les membres de la secte de Juliano Verbard, et le gourou lui-même, ont eu droit à la visite du praticien. Et le docteur s’appelait... de son nom Dedieu. Soit les policiers ont de l’humour, soit il était envoyé par son Saint...
Savants et ONG russes s'élèvent contre la "cléricalisation" de la Russie
Romandie News, 9 août 2007
[Texte intégral]
MOSCOU - Une centaine de représentants d'ONG russes de défense des droits de l'Homme et plusieurs scientifiques russes ont lancé un appel pour mettre fin à "la cléricalisation de la société russe", a-t-on appris jeudi.
Fin juillet, dix savants de l'Académie russe des Sciences, deux lauréats du Nobel de physique, avaient déjà adressé une lettre au président russe Vladimir Poutine où ils protestaient notamment contre la proposition de l'Eglise orthodoxe russe d'enseigner à l'école "Les bases de l'Orthodoxie" comme matière obligatoire.
"Nous constatons qu'une nouvelle idéologie nationale et religieuse est en train de se former dans notre pays, en se présentant comme un retour au religieux, alors qu'il est empreint d'une négation de la démocratie, de xénophobie et du culte du pouvoir", estiment les signataires, dont le défenseur des droits de l'Homme Sergueï Kovalev ou l'académicien Iouri Ryjov du Comité de la défense des droits des scientifiques.
"Les scientifiques attirent l'attention de la société sur le grave danger que constitue le cléricalisme en attaquant la Constitution", poursuivent les signataires.
Selon Evgueni Ikhlov, analyste de l'ONG "Pour les droits de l'Homme", le nombre de signataires augmente. "Une centaine de représentants d'ONG, sans oublier plusieurs scientifiques et journalistes" ont déjà signé le texte, selon M. Ikhlov.
Le patriarche de Moscou et de toutes les Russies Alexis II a répondu que "l'Eglise était séparée de l'Etat dans notre pays mais (qu)'elle n'était pas et ne pouvait pas être séparée de la société et du peuple".
Mercredi, l'Union Eurasiatique de la Jeunesse, un mouvement nationaliste, a organisé un rassemblement devant le siège de l'Académie des Sciences. Ses jeunes militants ont dénoncé "le satanisme" des scientifiques et ont appelé à brûler les hérétiques sur des bûchers.
Du temps de l'Union soviétique, l'athéisme était de rigueur et l'immense majorité des édifices religieux fermés.
Depuis la disparition de l'URSS en 1991, les dirigeants de la nouvelle Russie affichent leur foi, et l'Eglise orthodoxe russe est omniprésente dans la vie politique et sociale.
Selon un sondage de l'institut VTsIOM, effectué en décembre 2006, 63 % des Russes se disent orthodoxes. 16% se disent athées.
USA : une adolescente traînée au sol
Le Journal du Dimanch, 12 août 2007
[Texte intégral]
Un pasteur texan et une de ses collaboratrices ont été inculpés pour avoir attaché en juin une adolescente de 15 ans à une camionnette, et l'avoir traînée au sol après qu'elle eut refusé de continuer un exercice dans un "camp d'
entraînement" chrétien.
Charles Flowers, pasteur au Centre de dépassement de la foi, une église évangélique proche de San Antonio, au Texas, a été arrêté vendredi en compagnie de Stephanie Bassitt, conseillère du camp. Selon les dépositions, la victime participait à un exercice de course à pied dans un camp religieux d
'inspiration militaire. Fatiguée, elle aurait refusé de continuer. Bassitt a alors plaqué la fille, l'attachant et la reliant ensuite la corde au pare-choc d'une camionnette. Il l'
a ensuite traînée sur le ventre "plusieurs fois".
Les faits ont été rapportés par la mère de l'adolescente, qui a été hospitalisée pour des blessures non précisées. Les objectifs du camp sont de "préparer de jeunes hommes et femmes à avoir un impact positif sur le monde suivant les principes du Christ".
Assemblée nationale - Question - Mme Poletti Bérengère
JO, 14 août 2007
[Texte intégral]
13ème législature
Question N° : 3411 de Mme Poletti Bérengère(Union pour un Mouvement Populaire - Ardennes) QE
Ministère interrogé : Justice
Ministère attributaire : Justice
Question publiée au JO le : 14/08/2007 page : 5232
Rubrique : ésotérisme
Tête d'analyse : sectes
Analyse : commission d'enquête. rapport. conclusions
Texte de la QUESTION : Mme Bérengère Poletti attire l'attention de Mme la garde des sceaux, ministre de la justice, sur le rapport n° 3507 remis au Gouvernement au nom de la commission d'enquête relative à l'influence des mouvements à caractère sectaire et aux conséquences de leurs pratiques sur la santé physique et mentale des mineurs. Ledit rapport propose, dans le cadre de la formation professionnelle continue, de permettre, en priorité, aux juges des enfants et aux juges aux affaires familiales d'assister à la session annuelle de formation continue sur les sectes, assurée par l'École nationale de la magistrature, d'organiser avec les magistrats, au sein de chaque cour d'appel, des rencontres semestrielles ou annuelles, présidées par le magistrat « référent sectes » ou par un membre de la Miviludes et au cours desquelles pourront être confrontées les expériences, et enfin d'inviter le Conseil national des barreaux à instituer des formations sur le fait sectaire, notamment sur la spécificité des contentieux relatifs au droit de la famille et au droit de l'enfant. Aussi il lui serait agréable de connaître la position du Gouvernement quant à ces propositions, d'une part, et dans quel délai il compte les mettre en oeuvre, d'autre part.
UMP13Champagne-ArdenneN
Suisse : Raël
La secte Raël perd son procès contre un journal suisse
Romandie, 16 août 2007
[Texte intégral]
GENÈVE - Le quotidien suisse La Liberté a gagné le procès pour "tort moral" que lui avait intenté la secte raélienne, a annoncé jeudi le journal.Le mouvement raélien s'était offusqué d'un article publié en 2005 par ce quotidien de Fribourg qui soulignait le message de soumission féminine promue par la secte et rappelait les positions raéliennes sur le clonage et ses relents d'eugénisme.Le Tribunal civil de l'Est vaudois a estimé que chacune de ces dérives idéologiques est effectivement prouvée par la littérature raélienne.
La secte a été condamnée à payer 6.080 (bien lire: 6.080) francs de dépens (3.700 euros)."La nécessité d'informer le public par voie de presse n'est pas en soi illicite ou répond à un intérêt prépondérant. Celui-ci passe avant le droit à l'honneur de la secte ou de ses membres", souligne le jugement cité par le journal.Le mouvement raélien ainsi que deux de ses adeptes cités dans l'article avaient porté plainte contre La Liberté, réclamant chacun 15.000 francs (9.000 euros) de dommages et intérêts.
Le "guide national" pour la Suisse du mouvement raélien, M. Philippe Chabloz, a annoncé à l'agence de presse suisse ATS son intention de recourir contre la décision "inadmissible" du tribunal.Le tribunal fédéral suisse avait déjà donné raison en 1998 au quotidien La Liberté contre les Raéliens qui reprochaient au journal de lui avoir refusé un droit de réponse suite à un article qui exposait que la secte "prône théoriquement dans ses écrits la pédophilie et l'inceste".
La secte n'est pas la bienvenue en Suisse, même si elle dispose d'un siège mondial à Genève : le canton du Valais (sud-ouest) a refusé en février une autorisation de séjour au Français Claude Vorilhon, alias Raël.
Le service de l'état civil et des étrangers du canton avait indiqué redouter des troubles à l'ordre public du fait de la présence du gourou de la secte.Notant que Raël "prône la liberté sexuelle absolue (...) de nature à provoquer des dérives sexuelles à l'égard d'enfants mineurs", le canton a jugé de sa responsabilité de "prendre toute mesure de nature à ne pas favoriser la propagation de messages contraires à l'ordre public suisse et à la protection de la morale au sens de la Convention européenne des droits de l'Homme".
Le canton avait également rappelé que la secte prône le clonage, une pratique interdite en Suisse.
(©AFP / 16 août 2007 16h57)
L'idée d'interdire la Scientologie refait surface en Allemagne
AFP, 16 août 2007 Par Audrey Kauffmann
[Texte intégral]
BERLIN, - L'Allemagne, rendue vigilante par l'Histoire,
s'interroge sur l'opportunité d'essayer d'interdire la scientologie, accusée par
des experts et par les services de renseignement intérieur de confiner au
totalitarisme.
Ursula Caberta, chargée de mission à Hambourg (nord), a relancé cette idée
déjà évoquée en 1996 en présentant la semaine dernière son "Livre noir de la
scientologie".
Selon cette femme, qui vient de prendre sous son aile la fille fugueuse de
scientologues berlinois de haut rang, il y a désormais "assez de matière" pour
interdire cette "psycho-organisation totalitaire" qui, pour noyauter le pouvoir
fédéral, a délaissé en janvier son siège allemand en Bavière (sud) contre un
bâtiment de 4.000 m2 à Berlin.
Mme Caberta a reçu le soutien d'autres experts - dont l'un, Thomas Gandow,
dénonce l'"idéologie d'extermination" de l'être humain développée par la
scientologie - et des ministres de l'Intérieur de deux Laender (Etats
régionaux), le Hambourgeois Udo Nagel et le Bavarois Günther Beckstein.
Le sujet pourrait être débattu lors d'un Conseil des ministres de
l'Intérieur en septembre.
Depuis plus de dix ans, l'Allemagne est engagée dans un bras de fer avec
l'organisation, fondée en 1954 par l'auteur de science-fiction américain Ron
Hubbard.
A la différence des Etats-Unis, de l'Afrique du Sud ou du Venezuela, qui
voient dans la scientologie une communauté religieuse, la Cour constitutionnelle
allemande lui a dénié ce statut.
En 1997, le gouvernement fédéral a refusé de lancer une procédure
d'interdiction, faute de pouvoir prouver que la secte combat avec agressivité
les fondements démocratiques du pays. Mais Bonn a placé l'organisation sous
surveillance étroite en raison de ses méthodes "quasi totalitaires". A l'époque,
le parti chrétien-démocrate (CDU) a exclu trois de ses membres parce qu'ils
étaient scientologues.
"Si l'on a décidé de suivre de près la scientologie, ce n'est pas parce que
c'est une secte mais parce qu'il s'agit d'une organisation politique
extrémiste", a souligné une porte-parole des enseignements intérieurs.
Depuis le nazisme, l'Allemagne observe à la loupe tout mouvement flirtant
aux extrêmes de l'échiquier politique. Un vaste réseau d'informateurs et
d'analystes quadrille le pays.
Par rapport à 1997, les renseignements intérieurs jugeaient en 2006 leurs
craintes au mieux "inchangées", au pire "renforcées".
Car la scientologie cherche notamment à gagner de l'"influence politique" et
a, lors d'une réunion européenne le 8 avril 2006 à Bruxelles, prôné la lutte
contre le "Quatrième Reich" que constitueraient les institutions de l'Union
européenne, lit-on dans le rapport 2006.
Son discours est "guerrier" et prosélyte. Elle dispose d'un "service secret"
et exerce un "vaste contrôle" sur ses membres, au mépris de leur liberté et de
leur "dignité".
Les renseignements intérieurs allemands recensent 5 à 6.000 adeptes au pays
de Goethe. La secte affirme en avoir cinq fois plus (30.000).
La lutte contre la scientologie fait l'objet d'un vaste consensus en
Allemagne, comme l'a illustré le récent émoi collectif lié au choix de l'acteur
américain Tom Cruise, star de la secte, pour incarner un héros anti-nazi, le
comte Claus Schenk von Stauffenberg.
Pour autant, certains experts comme le professeur de droit Heinz Schöch
jugent tout projet d'interdiction condamné d'avance tant il sera difficile de
prouver que la scientologie menace la Loi fondamentale.
Or "si ce projet est lancé, il doit réussir", a mis en garde le
vice-président du groupe parlementaire CDU, Wolfgang Bosbach. Car l'échec d'une
procédure d'interdiction ouvrirait la voie à un renforcement de la secte.
France : HUE
Décès de Maître Dang
MIVILUDES, 17 août 2007
[Texte intégral]
Maître DANG, le fondateur de Spiritual Human Yoga est décédé le 12 août en Australie.
BREF RAPPEL : en avril 2006 le fondateur de l'école Spiritual human yoga (SHY) a été condamné par la justice belge . Son organisation fut répertoriée dansl le rapport parlementaire de 1995 (les sectes en France) sous le nom de "Energie humaine et Universelle (HUE France)".En 2002, le tribunal correctionnel de Montpellier avait condamné le responsable français de HUE à à trois mois de prison ferme pour "exercice illégal de la médecine".
LE SOIR jeudi 20/04/2006, p.8
Justice / Le maître fondateur de l’école Spiritual human yoga condamné
en correctionnelle à Bruxelles
Luong Minh Dang, « médecin » illégal
Polygames de tous les pays, unissez-vous ... au Canada
Le devoir , 17 août 2007
[Texte intégral]
Yves Casgrain, Consultant en mouvements sectaires et animateur du blogue «L'anti-sectaire»
Les jeunes filles de 15 et 16 ans adeptes de l'Église fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours, installée depuis 50 ans dans le petit village de Bountiful, en Colombie-Britannique, éprouvent une jouissance extrême lorsqu'elles sont choisies pour être l'une des épouses d'un de leurs coreligionnaires âgés de 50 ans. Lorsqu'elles prononcent le traditionnel «Oui, je le veux», elles le font librement, sans contrainte aucune et en toute conscience. Pour toutes ces raisons, le ministère de la Justice ne devrait pas tenter de poursuivre les hommes qui ont épousé ces adolescentes.
Voilà, en substance, la conclusion à laquelle est arrivé l'avocat de la défense Richard Peck dans le rapport qu'il a soumis au procureur général de la Colombie-Britannique. Ce dernier, se rangeant derrière ce splendide argumentaire, ne poursuivra pas la secte polygame. Il ne fera aucune démarche judiciaire, sauf peut-être celle de soumettre la question de la polygamie à la Cour suprême du Canada, même s'il croit que la loi canadienne interdisant la polygamie est valide.
Afin de justifier les conclusions de son rapport d'expertise, M. Peck a déclaré avoir été étonné de constater le nombre élevé de jeunes filles ayant déclaré à la police qu'elles considéraient être victimes, non pas de la secte, mais des autorités policières. Elles veulent avoir des relations sexuelles avec les hommes âgés, affirme cet éminent juriste.
À l'évidence, l'argument de la liberté de choix a prédominé dans l'esprit de cet avocat. Pour lui, les jeunes filles ont, en toute liberté et sans menaces de représailles, accepté d'épouser un homme deux ou trois fois plus âgé qu'elles et qui, par-dessus le marché, est déjà l'époux d'une ou de plusieurs autres femmes. Peck est persuadé que, devant un juge canadien, la poursuite n'aurait aucune crédibilité si elle avançait que les jeunes filles sont des victimes car celles-ci affirment le contraire et rêvent toutes de se retrouver dans le lit avec leur quinquagénaire chéri et adoré.
Un témoignage troublant
Toutefois, au-delà de ces arguments quasi lubriques, la vraie -- et la seule -- question valide dans ce dossier, au coeur duquel se retrouvent des jeunes filles isolées du reste de la société, est celle-ci: est-ce que ces jeunes vierges offertes aux adeptes masculins comme des trophées de chasse ont le droit de dire non à ce genre de mariage sans pour autant être victimes d'ostracisme ou, pis, être exclues de la seule Église qui, pour elles, enseigne la vérité qui les conduira directement au «paradis»?
Ironie du sort, la veille où cet hurluberlu d'avocat rendait publiques ses incroyables divagations, CNN diffusait un témoignage fort troublant de Kathy Jo Nicholson, ancienne adepte de cette secte qui se partage entre les États-Unis et le Canada. Dans cette tranche de vie d'une femme américaine se trouve sans doute la réponse à la fameuse question, à laquelle notre brillant avocat n'a manifestement pas songé.
Dans son reportage, la journaliste Amanda Townsend rapporte que Mme Nicholson a eu peur en voyant à la télévision le leader de la secte polygame, Warren Jeffs. Ce dernier est poursuivi par la justice américaine pour inceste et agressions sexuelles sur des mineures.
L'ancienne adepte raconte que, lorsqu'elle a eu 14 ans, Warren Jeffs a commencé à lui indiquer qu'il espérait se marier avec elle. Cependant, constatant le comportement violent du leader envers les enfants et sa tendance à les humilier, Kathy Jo a commencé à douter des principes religieux de la secte, qui force les jeunes filles à se marier à des polygames suffisamment âgés pour être leur père.
Adoptant un comportement non conforme aux règles en vigueur dans la secte, elle fut rapidement mise au pas. Un jour, se rappelle-t-elle, Warren Jeffs lui a pris la gorge et lui a susurré à l'oreille: «Est-ce que tu va être gentille ou as-tu besoin d'être punie?» Après s'être fait prendre à passer une note à un garçon dans l'école gérée par la secte, elle en fut exclue. On l'obligea à travailler dans une usine appartenant à la secte. Là se retrouvaient les jeunes ayant été mis à la porte de l'école.
Menace de mort spirituelle
À 18 ans, elle épouse un jeune homme, adepte du groupe tout comme elle. Son mariage n'a pas été accepté par la communauté sectaire, ni par ses parents, puisque celui-ci a été contracté en dehors de la secte et devant un juge de la paix. Elle et son mari furent excommuniés. Quelques années plus tard, elle réussit à convaincre sa famille de donner la permission à son frère de venir vivre avec elle. Plus tard, ce fut au tour de sa mère de venir vivre avec elle. Sa mère n'est pas retournée auprès de son mari et de la secte.
Des témoignages comme celui de Mme Nicholson pullulent sur Internet et dans les autres médias. Il suffit de quelques secondes pour se faire une idée assez fidèle de la réalité sectaire de cette Église. Évidemment, un avocat ne peut se fier à ces témoignages. Il doit rencontrer les membres du groupe incriminé et les interroger. C'est ce qu'a réalisé Me Peck. Cependant, la conclusion qu'il a tirée de ses rencontres avec les victimes prouve qu'il ne comprend absolument rien à la dynamique sectaire. En suivant aveuglément les recommandations de ce dernier, le procureur général de la Colombie-Britannique manifeste également une ignorance totale de la réalité à l'intérieure d'une secte.
Il serait trop long d'expliquer en détails la vie des adeptes d'une secte. Notons cependant que ceux-ci -- et cela est tout particulièrement vrai pour les membres qui sont nés à l'intérieur du groupe -- éprouvent une très grande peur à l'idée de quitter leur mouvement. Cela s'explique par les enseignements reçus des responsables de la secte. Ceux-ci convergent tous vers un même cul-de-sac: en dehors de la secte, point de salut. À ceux et à celles qui osent retourner vers la société corrompue est réservé un sort abominable: l'exclusion du «paradis»!
Aux oreilles des adeptes, cette seule perspective équivaut ni plus ni moins qu'à une menace de mort éternelle. À cette menace vient s'ajouter celle de perdre à jamais le contact avec les proches demeurés dans la secte. Devant de telles menaces, qui oserait défier l'ordre établi? Voilà pourquoi les jeunes victimes de la secte polygame ont toutes déclaré être parfaitement d'accord avec la règle qui les oblige à épouser un homme qui possède (et c'est bien de cela qu'il s'agit ici... ) plusieurs femmes. Même si certaines d'entre elles le pensent vraiment, cela ne change rien à cette réalité.
Il faut défier les sectes
Lorsque vient le temps de poursuivre les responsables d'une secte, cette loi du silence doit être brisée. Pour y arriver, il faut d'abord gagner petit à petit la confiance des adeptes. Cela n'est pas une mince entreprise, loin de là! Cependant, le cas des baptistes de Windsor dans les années 1980 prouve qu'il est possible, avec un minimum de volonté politique, de convaincre des adeptes de témoigner contre leur leader. Pour permettre la poursuite du gourou de la secte, sise à Windsor près de Sherbrooke, la Couronne avait donné l'immunité aux parents qui avaient battu leurs enfants sur ordre de leur chef religieux. Ce dernier fut condamné le 15 mars 1990 à trente jours d'emprisonnement...
Certes, il ne s'agit pas ici de proposer la même solution (quoique, en y réfléchissant bien, elle pourrait permettre de se concentrer sur les véritables responsables de la secte polygame... ) mais plutôt de plaider pour une solution imaginative qui tiendrait compte des besoins élémentaires des enfants. D'ailleurs, ces derniers ne semblent pas peser bien lourd dans la balance judiciaire.
Faire fi d'une telle recherche de solutions et préférer remettre le dossier entre les mains des juges de la Cour suprême ne fait que repousser le problème. En effet, même si le plus haut tribunal du pays en venait à la décision que la polygamie est bel et bien une pratique illégale, il faudrait quand même intervenir au sein de l'Église fondamentaliste de Jésus-Christ des saints des derniers jours. Le problème se posera avec encore plus d'acuité si les sages de la Cour suprême en viennent à considérer inconstitutionnelle la loi qui interdit la polygamie au Canada.
Voilà pourquoi il faut que les autorités canadiennes aient le courage de défier les sectes qui mettent en péril la dignité et l'intégrité de citoyens, en particulier lorsque ceux-ci sont des enfants. À ce chapitre, il serait bon que le procureur général de la Colombie-Britannique médite cette citation du procureur Paul Crépeau au sujet de l'affaire opposant la Couronne à l'Église baptiste de Windsor: «L'État ne se mêlera jamais des convictions religieuses des gens, mais il ne laissera jamais des enfants subir des sévices au nom de qui que
ce soit... »
Le Canada ouvre un débat sur la polygamie
Le Figaro, 22 août 2007 à Montréal: Ludovic Hirtzmann
[Texte intégral]
Un village mormon de Colombie-Britannique la pratique ouvertement et des études suggèrent de légaliser ce type d'union.
AU CANADA, la polygamie, interdite depuis plus d'un siècle, fait l'objet de débats houleux. Des mormons fondamentalistes, installés dans l'ouest du pays, sont toujours polygames. Impuissant, le gouvernement de Colombie-Britannique veut saisir la Cour suprême.
Bountiful est une bourgade reculée du sud de la Colombie-Britannique, à plusieurs centaines de kilomètres de Vancouver et de Calgary. Depuis la fondation de ce hameau en 1946, une secte dissidente de l'Église mormone y pratique ouvertement la polygamie. Aujourd'hui, un millier de personnes y vivent, pour la plupart des descendants des fondateurs de Bountiful. Le chef de la communauté, Winston Blackmore, a épousé vingt-six femmes et a quatre-vingts enfants. En vertu de leurs croyances, les hommes de Bountiful doivent épouser un maximum de femmes pour gagner leur place au paradis. Les villageois travaillent dans des conditions misérables pour les dirigeants de la collectivité et vivent à l'écart de la société britano-colombienne.
«Trafic de filles »« La vérité est qu'il existe un trafic de filles pour le sexe et la procréation », a confié une ancienne habitante de Bountiful lors d'un documentaire réalisé par la Canadian Broadcasting Corporation. Debbie Palmer, 51 ans, a été mariée à l'âge de 15 ans à un homme de 55 ans, dont elle est devenue la sixième épouse. En 1988, cette mère de sept enfants a fui sa communauté. Le procureur général de Colombie-Britannique, Wally Oppal, se dit « très préoccupé par les abus sexuels commis sur des adolescentes ». Après être restées passives pendant des décennies, les autorités de la province ont décidé de réagir pour calmer l'intérêt médiatique dont Bountiful fait l'objet.
Si, selon le Code criminel du Canada, la polygamie est passible de cinq années de prison, aucune condamnation n'a été prononcée depuis 1937. L'an dernier, le ministère public a renoncé à intenter un procès pour polygamie à Bountiful, craignant que les accusés n'invoquent la liberté de religion, garantie par la Charte canadienne des droits et libertés, pour justifier leur comportement. Le premier ministre et le procureur général de Colombie-Britannique devraient saisir cet automne la Cour suprême du Canada afin que celle-ci décide ou non si la liberté de culte a préséance sur la loi antipolygamie.
Si les Canadiens sont majoritairement opposés à la polygamie, il existe de nombreuses entorses à la législation. La province la plus peuplée du Canada, l'Ontario, reconnaît la polygamie pour les questions de pensions alimentaires et de successions. « L'Ontario accorde aux mariages polygames qui ont été contractés valablement à l'étranger une reconnaissance juridique limitée », explique Nicholas Bala, professeur de droit à l'université Queen's de Toronto et auteur d'un rapport sur la polygamie au Canada. Plus étonnant, un groupe de chercheuses féministes de la même université suggère de légaliser la polygamie. Les musulmans, dont seulement une minorité est polygame au Canada, suivent le débat avec intérêt.
Le gourou pédophile passe aux aveux
L'express de Madagascar , 23 août 2007
[Texte intégral]
Publié sur le web le 23 Août 2007
Juliano Verbard a reconnu avoir violé à plusieurs reprises, et en compagnie de son amant, un enfant de huit ans dont les parents étaient des adeptes de sa secte. Juliano Verbard devra répondre pour viol et actes de barbarie sur mineurs.
C'est une avancée considérable pour les enquêteurs qui travaillent au démantèlement de la secte du Coeur douloureux et immaculé de Marie. Avant-hier, les gendarmes de la brigade de recherches de Saint-Paul ont fait extraire de leurs geôles Juliano Verbard, 25 ans, le gourou de la secte, et son amant et fidèle lieutenant Fabrice Michel, 19 ans, détenus à la Plaine-des-Galets et Saint-Pierre.
Déjà mis en examen le 8 août dernier pour l'enlèvement du petit Alexandre, âgé de 15 ans, les deux hommes ont été entendus pour des faits plus anciens. Au mois d'avril dernier, le vice-procureur Dominique Audureau ouvrait une information judiciaire pour viols, torture et actes de barbarie sur un enfant de huit ans.
Brûlures aux bras
Ce dernier se trouve être le fils d'un couple d'adeptes de la secte. D'avis d'experts, l'enfant a été violé, mais a également fait l'objet de brûlures très prononcées aux bras et aux pieds, au cours de pseudo-cérémonies d'exorcisme s'étant déroulées courant 2005 et 2006. Un autre adepte de la secte a été mis en examen et écroué pour torture et actes de barbarie dès le début de l'enquête en avril. Trois femmes, fidèles de la secte et chargées de la surveillance de l'enfant, sont également mises en examen pour non-empêchement et dénonciation de crime. Elles font partie des adeptes arrêtés lors de l'intervention au Petit Tampon, le 5 août.
Dans l'une des deux maisons louées par la secte au Petit Tampon, les enquêteurs devaient découvrir une chambre réservée à Juliano Verbard et Fabrice Michel. Dans cette chambre se trouvait un grand matelas deux places aux côtés duquel avait été placé un matelas une place de plus petite taille, vraisemblablement destiné à accueillir l'enfant.
Un décor qui fait frémir, au regard des faits criminels reconnus hier par le gourou du Coeur douloureux et immaculé de Marie, et qui laisse présager qu'Alexandre a probablement échappé à un calvaire similaire.
Polygamie : la mince marge de manoeuvre des juges
Le Devoir , 23 août 2007 par Norman Spector
[Texte intégral]
En Colombie-Britannique, le procureur général Wally Oppal examine ces jours-ci les avantages et les inconvénients qu'il y aurait à mettre à l'épreuve la constitutionnalité de la loi interdisant la polygamie en la renvoyant devant les tribunaux. Si d'aventure il décidait de saisir les juges de cette épineuse question, il n'est pas du tout certain qu'il obtienne la réponse voulue.
Personne en 2007 n'oserait prétendre qu'Ottawa a le devoir de bannir les ménages à trois ou n'importe quel autre arrangement conçu par des adultes pour eux-mêmes. Et personne d'ailleurs ne s'attend à ce que le gouvernement fédéral réglemente les relations sexuelles entre adultes consentants. Il est également à noter que personne aujourd'hui ne propose que les enfants soient retirés des foyers où leurs parents entretiennent des relations non conventionnelles, pas plus qu'on interdit aux couples de même sexe d'avoir des enfants, même par des moyens non traditionnels.
La célèbre formule de Pierre Trudeau selon laquelle l'«État n'a pas sa place dans la chambre à coucher de la nation» est communément admise aujourd'hui, pour le meilleur et pour le pire. Il y a deux ans, la Cour suprême a même étiré ce principe au-delà de la sphère intime du foyer pour y inclure des clubs échangistes montréalais. La Cour d'appel de l'Ontario a quant a elle récemment statué qu'un enfant peut avoir trois parents juridiques.
En fait, si les tribunaux avaient à se prononcer sur la polygamie, les juges auraient peu de marge de manoeuvre. Tout au plus pourraient-ils avoir à dire si les Canadiens ont le droit ou non de qualifier ces rapports pluriels de mariages. Il faut se souvenir que, dans le cas du mariage gai, les juges ont soutenu que c'est aux gouvernements qu'il revient de démontrer que l'utilisation de ce terme pour qualifier les unions entre conjoints de même sexe nuirait à la société canadienne.
Il ne sera pas plus facile de faire une telle preuve en ce qui concerne la polygamie. Mis à part le fait que les Canadiens continueraient à entretenir des rapports non conventionnels et à donner naissance aux enfants, cela en toute légalité, il faut aussi se rappeler que beaucoup de sociétés à travers l'histoire ont été polygames et que certaines le sont d'ailleurs toujours. Je ne connais aucune étude pouvant démontrer que la polygamie (en Arabie saoudite par exemple) soit à l'origine d'un mal qui ne soit connu que des autres sociétés qui ont interdit cette pratique au Proche-Orient. Vu sous cet angle, il serait bien sûr impensable de faire un parallèle entre la polygamie et l'excision des femmes, une pratique assez courante dans certaines de ces sociétés.
Le rappel de ces réalités est une autre manière de dire que le dégoût que beaucoup de Canadiens ressentent pour la polygamie est une raison insuffisante pour en interdire la pratique. Soyons francs: une bonne partie du mouvement contre le mariage gai comprenait des personnes qui, en raison de leur croyance religieuse, se disaient dégoûtées par les rapports homosexuels. De même qu'une grande partie du mouvement contre la polygamie rassemble des féministes qui trouvent la polygamie répugnante.
Ce qui ne veut pas dire que l'existence de communautés polygames en Colombie-Britannique ne soulève pas des questions légitimes. L'abus possible des enfants reste un souci, mais c'est un problème social qui touche toute la société et qui devrait donc être traité comme tel. D'ailleurs, si nous sommes vraiment préoccupés par le bien-être des enfants, ne devrions-nous pas renforcer les protections et les avantages liés au mariage afin de contrecarrer les arrangements peu usuels dans lesquels ils vivent?
Pour être honnête, il faudra aussi considérer la question du mariage chez les mineurs, un souci qui surgit notamment avec certains mariages arrangés. Les Britanniques sont en train de débattre de ces pratiques et nous devrions faire de même. Quant à ceux qui craignent un lavage de cerveau dans les communautés mormones polygames, rappelons-leur que personne ne peut dire que les enseignements d'une religion sont supérieurs à une autre.
Après avoir reformulé la définition du mariage pour y inclure les gais et les lesbiennes, il paraît bien difficile de penser à une raison valable pouvant justifier d'interdire à une femme ou à un homme de devenir le deuxième conjoint d'une autre personne -- que ce soit pour des raisons religieuses ou romantiques -- si cet acte est purement volontaire et désiré par toutes les parties. Soyons honnêtes: si les tribunaux décidaient du contraire, est-ce que ceci ne suggérerait pas qu'au Canada, à l'instar des Américains, les juges prennent des décisions basées sur leurs valeurs personnelles et non sur des principes de loi abstraits?
***
Norman Spector est chroniqueur politique au Globe and Mail.
nspector@globeandmail.ca
Les parents des sextuplés dénoncent de nouveau leur transfusion sanguine
Matinternet, 30 août 2007
[Texte intégral]
Les sextuplés nés prématurément de parents membres des Témoins de Jéhovah n'auraient pas dû leur être confisqués et recevoir de transfusions sanguines sans que leurs parents n'aient tout d'abord eu droit à une audience juridique, a fait valoir jeudi leur avocat.
Les avocats représentant les parents, le procureur général de la Colombie-Britannique et le ministère provincial de l'Enfance ont débattu de la question devant le juge en chef de la Cour suprême de la Colombie-Britannique, David Brenner.
Les sextuplés sont nés en janvier dernier. Deux d'entre eux sont décédés peu de temps après, tandis que les quatre survivants étaient pris en charge par la province.
L'avocat des parents, Shane Brady, lui aussi membre des Témoins de Jéhovah, a déclaré devant le juge Brenner qu'une telle saisie signifie qu'on refuse aux parents la justice la plus élémentaire. Il estime aussi que la saisie constitue une atteinte injustifiable à la Charte des droits.
Mais Kris Chren, la représentante du gouvernement, a déclaré que cette cause en est en fait une de risques _ risques de morbidité ou de mortalité. Le gouvernement se devait d'agir face à cette urgence médicale, a-t-il dit.
La transfusion a déjà eu lieu et toute décision du tribunal sera sans effet. Mais les parents veulent que la cour tranche que le processus utilisé par le ministère pour prendre possession des quatre enfants survivants contrevenait aux "principes de justice fondamentaux".
Me Brady prétend que les enfants n'étaient pas en "danger immédiat" et que dans ce cas, il revient au ministère de justifier ces saisies qui, selon lui, contrevenaient à la section 7 de la Charte.
Me Chen a de son côté fait valoir que les médecins ont agit sagement, puisque l'impact d'un taux réduit d'hémoglobine est encore mal compris.
Sectes, doux songes et voix d'en haut
20 minutes, 30 août 2007 - Le blog de Mugueline
[Texte intégral]
Ma bien chère sœur, mon bien cher frère !
Je reçois pas mal de commentaires me demandant où s’adresser pour rentrer dans les sociétés que je décris avec tant de fougue, même si je pourrais paraphraser Churchill en l’adaptant à la franc-maçonnerie, qui disait ‘la démocratie est le pire des régimes, à l’exception de tous les autres !’
Avant tout, une mise en garde de poids, si tu te sens seule, si tu n’as pas trop la pêche et que tu as besoin d’être entourée, pense d’abord à te refaire une santé morale avant de te lancer dans des études initiatiques, mystiques, ésotériques ou hermétiques.
Il existe des milliers d’organisations qui mélangent joyeusement des concepts mal digérés du Bouddhisme, de la Kabbale, de la Rose Croix, des Templiers, des Cristaux, des Esprits de la Nature, des Runes, des Tarots, des Mythes des Anciennes Civilisations, des Nombres et autres choses dont le nom seul enflamme l’imagination, tout cela pour te prendre ton pognon, pour finalement te rejeter comme une couche usagée dès que ton compte en banque est lessivé ou bien que tu as servi de strapontin pour qu’ils aient eu le temps d’infiltrer ton entreprise.
Si vraiment tu cherches des réponses à tes questions qui sortent du domaine des séries ésotériques de vide grenier courantes de TF1 et France2, je te conseille vivement de prendre contact avec des organismes ‘inoffensifs’ comme, sans hiérarchisation de ma part, le Secours Populaire, Greenpeace, le Secours Catholique, Emmaüs, Amnesty International, la Ligue des Droits de l’Homme, Terre des Hommes, Perce-Neige, etc. bref, une organisation axée sur le ‘meilleur-être’ des gens et non sur ton dépouillement financier.
La Quête dont te parlent de nombreux mouvements religieux ou mystiques n’est pas un objet de consommation courante comme voudraient le faire croire les ‘marchands de sable de la pensée’.
Qu’il s’agisse des moines de diverses religions ou des francs-maçons qui ne viennent pas seulement dans les loges parce que le repas et l’alcool coûtent deux ou trois fois moins chers que dans les lieux publics, pas seulement non plus pour faire admirer leurs belles décorations et se faire applaudir dans les réception par des centaines de gens qui se murmurent à l’oreille ‘Il s’y croit, hein !’, qu’ils s’agisse des nombreux groupes de doux rêveurs métaphysiques, le chemin est long, guidé par des anciens et il faut toujours une vingtaine d’années d’observation, de progrès pour commencer à tâter du Moulder (X Files) ou du Frank Black (Millenium) et encore, pour 1% à peine des inscrits au départ.
Les histoires de style Da Vinci Code et Harry Potter sont fort réjouissantes, même si personnellement je préfère le Seigneur des Anneaux, mais ne t’aventure jamais toute seule dans des grimoires, l’imagination peut facilement galoper et il faut être passablement solide et extrêmement encadré par des bien plus anciens pour étudier de tels sujets, et c’est justement là que le danger guette, il suffit de penser à l’OTS, avec leurs théories fumeuses de réincarnation d’Akhenaton et de Ramsès II.
Imagines-tu une ‘société’ de ce style disant à un adepte ‘Toi, c’est marrant, dans toutes tes vies antérieures, tu as toujours été le gland de service !’ Ce n’est pas très porteur, alors on ajoute du Tarot, des éclairages, des cérémonies de magie que même l’institutrice de ton Victorio n’oserait pas organiser pour la fête de fin d’année, de la musique Techno French Touch, un costume rigolo, des psalmodies gréco-latines et te voilà passer en un instant de stagiaire comptable à l’Elue Bleue Volatile des 7 Palais, ce qui bien entendu ne veut rien dire, mais c’est plus fascinant à déclamer.
Petite anecdote que m’a maintes fois raconté Pépère. Il avait 16 ans, en 1972 donc. Il avait rencontré à un arrêt de bus une fringante joueuse de guitare, une américaine aux formes alélchantes, qui chantait du Joan Baez. Comme celui que tu retrouveras ce soir sur le canapé en te demandant son whisky, Pépère se voyait déjà lui secouer la théière. Elle faisait partie des Baha’hi, oh ce n’est sûrement pas l’une des plus dangereuses, mais en deux coups les gros, il s’est retrouvé à leur siège de l’époque, rue de la Pompe, pour écouter deux adultes d’une cinquantaine d’années ayant réponse à tout, un peu comme un technico-commercial surentraîné te convainc d’acheter un nouveau logiciel bourré de bugs, tu en connais un, j’en suis sûr. En deux semaines Pépère était transformé, il se voyait déjà dans une autre vie et si le Pacha ne l’avait pas fermement retenu, il serait parti comme Missionnaire en Afrique.
Je ne te parle pas des Enfants de Dieu, des milliers « d’églises » à la marge du protestantisme, avec une lecture littérale de la Bible, rarement en hébreu d’ailleurs, et quand bien même, les quatre groupes de rédacteurs n’ont pas toujours le même style, il n’y pas de ponctuation dans la version d’origine, etc. (étant traductrice, je sais ce que valent les traductions, alors avec en plus un bonimenteur patenté pour le guider, tu vois les dégâts potentiels), des Mormons, des Scientologues, des Témoins de Jehovah, de Rael.
Le cycle est toujours le même, on appâte la proie, on la persuade que sa vie est misérable, qu’elle trouvera le salut dans le groupe, que l’extérieur est une menace si elle y retourne puisqu’elle n’a pas su la rendre heureuse une première fois, avec un bon chèque à chaque étape et voilà, tu te retrouves brisée, en faillite sentimentale et financière à l’arrivée, quant on ne t’a pas suicidée comme dans le cas de l’OTS, des Davidiens, de tant d’autres, lorsque l’on te dit qu’en mourant ton âme, ton prochain avatar, va se retrouver sur la planète Sirius, mais ta carte de crédit, elle, sera bien là, dans la boîte à gants du ‘Gourou’.
Alors si tu as des doutes métaphysiques, commence par t’occuper des autres, gentiment, ne dit-on pas en latin ‘alteri vivere opportet si vis tibi vivere’ (en gros, ‘essaie de vivre pour les autres si tu veux mieux vivre toi-même’). Donner un sourire, en recevoir, ou pas d’ailleurs, se dire ‘tiens, j’ai été mimi aujourd’hui’ c’est bon, cela peut paraître enfantin, mais c’est mieux que suivre le cours de ses actions en bourse, c’est mieux qu’œuvrer pour les fonds de pensions, qui ont souvent investi des milliards de dollars dans quelques sectes ayant ‘néon sur rue’.
Voilà, petite sœur, petit frère …
Bisous
Sextuplés : les parents en cour
Radio Canada, 30 août 2007
[Texte intégral]
Les avocats des parents des sextuplés nés au début de l'année en Colombie-Britannique sont de retour devant la Cour suprême provinciale. Ils font appel de la décision de la province qui leur a retiré la garde des enfants le temps de leur administrer des transfusions sanguines.
Les médecins ont jugé nécessaire que les septuplés, nés prématurément, reçoivent du sang. Deux bébés sont morts à la suite de l'accouchement.
Les parents, des témoins de Jéhovah, s'opposent toutefois à cette pratique interdite par leur religion.
Foi contre loi
Ils demandent au tribunal d'invalider un des articles de la Loi sur la protection de la jeunesse pour que l'État soit légalement obligé de consulter les parents avant de contester une de leurs décisions relatives au bien-être de leurs enfants.
Les avocats des parents, John Burns et Shane Brady, comptent démontrer au juge Donald Brenner que les parents n'ont pas eu accès à une procédure judiciaire équitable qui leur aurait permis de faire entendre leur position. Le choix médical, estiment-ils, leur a été imposé par la province.
D'autre part, les avocats tentent de convaincre le juge que la décision des parents de refuser cette pratique est conforme aux nouvelles données médicales sur les dangers et les avantages des transfusions sanguines.
L'audience doit se poursuivre jusqu'à vendredi.
Canada : Témoins de Jéhovah