Actualités sur les sectes en mai 2007

Témoins de Jéhovah La Géorgie condamnée par le CEDH
Religions Un Angevin dénonce l'influence d'une église évangélique
Satanisme Les profanations constituent parfois un rite initiatique
Gothisme Les ados enrôlés de plus en plus tôt
AUM Création d'un groupe dissident
Témoins de Jéhovah Dissolution d'une association : les Témoins de Jéhovah déboutés
Religions Y'a-t-il des JésusCamp en France ? Non mais ....
Actualités diverses Contrôle parental
Raël Les raéliens "blasphèment " sur un site puis s'autocensurent
Témoins de Jéhovah Les grands moyens
Témoins de Jéhovah Transfusions chez les Témoins de Jéhovah
Religions Des dinosaures folâtrent avec Adam et Eve ....
Religions Visite des instances de la Fédération Evangéliste de France au directeur du cabinet du ministre de l'Intérieur
Sectes Trop dure avec les sectes ? l'ADFI risque la dissolution
Sectes Demande de dissolution de l'UNADFI
Scientologie "Promène couillon" - La Dianétique racole
Témoins de Jéhovah La transfusions aussi longtemps que nécessaire
Témoins de Jéhovah La vie avant les croyances, explique le juge
Eglise internationale du Christ Mère indignée
Sectes Rejet en appel d'une demande de dissolution de l'UNADFI
Sectes Il veut vous aider à dire non aux sectes
Aum 31

(*) Articles et documents qui, compte tenu de leur taille, ne sont pas ci-dessous, mais sur une page particulière ou sur le Web


Géorgie : Témoins de Jéhovah

La Géorgie condamnée par le CEDH

AFP, 3 mai 2007

[Texte intégral]

STRASBOURG (Conseil Europe), 3 mai 2007 (AFP) - Témoins de Jéhovah battus : la Géorgie condamnée par la CEDH

La Géorgie a été condamnée jeudi à Strasbourg par la Cour européenne des droits de l'homme à la suite de la plainte d'une centaine de membres de la Congrégation des témoins de Jéhovah qui avaient subi une violente attaque de la part d'un groupe de religieux orthodoxes extrémiste en 1999 à Tbilissi.

Le 17 octobre 1999, une centaine de témoins de Jéhovah, rassemblés dans un théâtre du district de Gladni, avaient été attaqués par des dizaines de religieux orthodoxes dirigés par Vassil Mkalavichvili, appelé "le père Basile", un prêtre défroqué de l'Eglise orthodoxe de Géorgie.

Les témoins, parmi lesquels se trouvaient des femmes et des enfants, avaient été frappés à coups de bâtons et de croix de fer, des femmes avaient été traînées au sol par les cheveux puis précipitées dans les escaliers ou flagellées à coups de ceinture. Un des témoins avait eu le crâne rasé. Onze personnes avaient été hospitalisées après l'attaque qui avait été filmée par l'un des agresseurs et diffusée par les télévisions géorgiennes.

Aucune enquête effective n'avait été menée ensuite, bien que le père Basile se soit vanté auprès des médias géorgiens d'être à l'origine d'une série d'agressions contre les témoins de Jéhovah.

Selon l'arrêt rendu jeudi, la Géorgie a violé les articles relatifs au droit à la liberté de religion, à l'interdiction des traitements inhumains ou dégradants et à l'interdiction de la discrimination.

La Cour européenne déplore que le gouvernement géorgien persiste à affirmer qu'il n'a pas été possible d'identifier les auteurs des violences.

Des sommes ont été allouées à certains requérants au titre de la satisfaction équitable.

D'octobre 1999 à novembre 2002, les témoins de Jéhovah ont fait l'objet de 138 attaques violentes et 784 plaintes ont été enregistrées auprès des autorités géorgiennes, selon le communiqué de la Cour européenne. Aucune de ces plaintes n'a fait l'objet d'une enquête "diligente et sérieuse", estiment les juges européens.

Le prêtre intégriste Basile condamné en juin 2003 à trois mois de prison pour destruction de biens ne s'était pas présenté à son procès mais avait été interpellé en mars 2004 par les forces de l'ordre de Tbilissi.


France : Religions

Un Angevin dénonce l'influence d'une église évangélique

Presse Océan, 3 mai 2007

[Texte intégral]

Un père de famille angevin qui ne voit plus ses cinq enfants depuis octobre 2006, critique l’influence de l’église évangélique de pentecôte sur sa famille. Il denonce notamment les « cures d’âme » proposées par cette église .

Un juge des enfants du tribunal d’Angers a saisi le service d’investigation et d’orientation éducative d’une mesure d’enquête sociale pour connaître les conditions de vie de ces cinq mineurs. L’objectif est de savoir s’ils sont ou non « sous influence ».


France : Satanisme

Les profanations constituent parfois un rite initiatique

La Croix, 4 mai 2007 par Anne-Bénédicte Hoffner

[Texte intégral]

Les profanateurs de cimetières – il y a eu encore un cas mardi, dans la Marne – sont souvent jeunes et adeptes soit du satanisme, soit du néonazisme

Triste litanie. Le 1er avril, veille de la Pâque, 51 tombes juives du cimetière de Lille-Sud sont dégradées. Le 19 avril, 52 stèles musulmanes du cimetière militaire Notre-Dame de Lorette, près d’Arras, sont recouvertes d’inscriptions nazies. Les trois auteurs, âgés de 16 à 22 ans, ont été écroués.

Deux jours plus tard, cinq jeunes sont pris en flagrant délit dans le cimetière Sainte-Marie, au Havre, après avoir eu le temps de profaner 180 tombes de toutes confessions. Depuis quelques jours, la liste n’en finit pas de s’allonger.

Dans la nuit de lundi 30 avril à mardi 1er mai, 114 tombes chrétiennes ont été vandalisées au Mesnil-sur-Oger, petit village de la Marne : selon le procureur, des croix ont été descellées
« pour être placées selon des rites sataniques », et un christ « renversé et recouvert de peinture ».

Profanations "par vagues"

Les experts le constatent souvent : les profanations se suivent « par vagues ». « Les médias montrent ces images pour susciter la réprobation, mais elles peuvent, au contraire, pousser des jeunes psychologiquement fragiles à faire de même », explique Marc Knobel, chercheur au Conseil représentatif des institutions juives de France. Totalement « déstructurés », certains sont prêts, selon lui, à la plus grande des violences « pour se faire remarquer ».

Spécialiste des mouvements sataniques et néonazis et membre de la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes), Jacky Cordonnier ajoute une autre explication. « Le mois d’avril est traditionnellement une période faste : le 30 est à la fois l’anniversaire de la mort d’Adolf Hitler et de la fondation de l’“Église de Satan” aux États-Unis », rappelle-t-il.

Il y a trois ans, à cette date, 127 tombes du cimetière israélite d’Herrlisheim, près de Colmar, avaient d’ailleurs été recouvertes d’inscriptions nazies et antisémites.

Motivations racistes et antireligieuses s'additionnent parfois

Or, à côté des jeunes en mal de sensations, « habitués à se promener dans les cimetières à des heures tardives » et se laissant entraîner dans une sorte de jeu de rôles, les satanistes et les néonazis sont deux des profils les plus courants de profanateurs.

Les premiers, selon Marc Knobel, essaient de « recréer une sorte de religiosité en détruisant les symboles chrétiens ». Parmi les seconds, rares sont, selon lui, les « vrais militants, politisés, comme en Allemagne ». « On baigne dans un racisme crasse, on se dit fasciné par Hitler, on lit des fanzines (revues artisanales), on écoute les groupes musicaux néonazis, et un jour, après s’être abreuvé d’alcool, on suit le groupe », résume-t-il. Profaner peut d’ailleurs constituer une démarche initiatique, un acte rituel pour intégrer un groupe.

Parfois, les motivations s’additionnent, à la fois racistes et antireligieuses. L’un des auteurs de la profanation d’Arras aurait déclaré aux enquêteurs que son « son pire cauchemar » serait
« d’être pédé, noir et juif ».

Les profanateurs brisent toujours un tabou

Selon le P. Benoît Domergues, spécialiste du satanisme, le nombre de ces « actes barbares » serait en hausse. À ses yeux, certains groupes musicaux, sites Internet, jeux de rôles et même jeux vidéo en feraient « la promotion ».

Les sanctions pénales varient entre un et cinq ans d’emprisonnement, accompagnés de 15 000 à 75 000 € d’amende, selon que la profanation a un caractère raciste et qu’il y a eu « atteinte à l’intégrité d’un cadavre ».

Quelles que soient leurs motivations, les profanateurs brisent toujours un tabou : celui du respect dû aux morts. « Les grandes religions partagent la croyance en une vie après la mort : en l’attendant, le mort “repose en paix”, rappelle Jacky Cordonnier. En interrompant ce repos, le profanateur veut priver le défunt de cet après.»


France : Gothisme

Les ados enrôlés de plus en plus tôt

Metro, 4 mai 2007

[Texte intégral]

Jacky Cordonnier, spécialisé dans les dérives sectaires, dresse un constat alarmant

Automutilation, profanations, actes de barbarie, suicides d’une rare violence... De plus en plus de jeunes, attirés par le gothisme et la musique black metal, dérivent vers le satanisme et les sectes dangereuses. La tendance n’épargne pas la région toulousaine. Car s’il existe environ quarante sectes lucifériennes et satanistes en France et une dizaine de groupes néonazis, la Haute-Garonne constitue aussi un terrain de développement des sectes.

“En mars, nous avons dénombré trois nouveaux groupes que nous pensons dangereux dans le département, explique Jacky Cordonnier, expert des groupes sataniques et néonazis. La société est en mal de repères. Certains n’hésitent pas à exploiter la souffrance physique et mentale, notamment à des fins financières.” Dans ce contexte, Internet constitue un vecteur important de développement de ces groupes et de recrutement de nouveaux adeptes.

“Il existe de nombreux sites extrêmement violents qui attirent les jeunes. Ceux-ci ont de plus en plus de mal à faire la différence entre le réel et le virtuel”, commente l’expert. Ces conduites déviantes, loin d’être un épiphénomène, inquiètent les pouvoirs publics. Une mission interministérielle de vigilance et de la lutte contre la dérive sectaire a d’ailleurs été créée pour contrer ce phénomène.  


Japon : AUM

Création d'un groupe dissident

AFP, 7 mai 2007

[Texte intégral]

TOKYO - Japon: création d'un groupe dissident de la secte Aum

Un ancien dirigeant de la secte Aum, responsable du pire attentat terroriste de l'histoire du Japon en 1995, a créé un groupe dissident, ont indiqué lundi les sercices de renseignements nippons.

Fumihiro Joyu, qui affirme vouloir rompre avec le passé meurtrier de la secte, a fait défection en mars dernier avec 65 adeptes, selon la même source. Le nouveau groupe compterait 200 membres.

"Les dirigeants de l'organisation se sont présentés dans nos locaux pour s'enregistrer", a indiqué un porte-parole des services secrets qui n'a pas fourni de plus amples détails.

La naissance officielle de la nouvelle formation, baptisée Hikari no Wa ("l'anneau de clarté") a été annoncée lundi sur le site internet de son fondateur.

Fin avril, les autorités japonaises ont estimé dans un rapport annuel que la secte Aum, toujours sous étroite surveillance, représentait toujours un danger en raison de la loyauté envers l'ancien gourou Asahara restée forte parmi les fidèles.

Rebaptisée "Aleph", la secte compte encore quelque 1.650 fidèles au Japon et 300 en Russie.

Aum Vérité Suprême a été fondé par le gourou Shoko Asahara, 52 ans, condamné à mort pour un attentat au gaz sarin dans le métro de Tokyo (12 morts et 5.500 blessés) en 1995 ainsi que pour 15 autres homicides.


France : Témoins de Jéhovah

Dissolution d'une association : les Témoins de Jéhovah déboutés

La Croix, 4 mai 2007 par Anne-Bénédicte Hoffner

[Texte intégral]

EPINAL - Le tribunal correctionnel d'Epinal a déclaré jeudi irrecevable une demande de dissolution d'une association militant contre la construction d'un lieu de culte pour les témoins de Jéhovah à Deyvillers (Vosges).

Le plaignant, l'Association régionale des témoins de Jéhovah de l'Est de la France, avait déposé une notification en dissolution de l'Association de défense de l'environnement de Deyvillers (Aded) au motif qu'elle orchestrait "une campagne de dénigrement systématique" en menant "des actions de nature discriminatoire pour empêcher la construction d'un édifice de culte".

L'Aded milite depuis 2004 contre la construction d'une "salle du Royaume" dans cette petite ville vosgienne de 1.500 habitants, le maire René Crozat ayant refusé pour des raisons "techniques" la construction du lieu de culte à l'entrée de sa commune.

Dans un référendum organisé en décembre 2004, 98% des votants s'étaient prononcés contre la construction d'un temple de 1.500 places sur un terrain de six hectares acquis 600.000 euros.
En avril à l'audience, l'avocat de l'Aded, Me Gérard Welzer, avait plaidé l'irrecevabilité de la demande de dissolution en arguant qu'"il n'y avait eu aucune infraction", notamment pour trouble à l'ordre public, et que "la "liberté d'association était en cause".

Au prononcé du jugement, le président de l'Aded, Hubert Sylvestre, s'est dit "soulagé", se félicitant que "la liberté" d'expression ait été "préservée" par le tribunal.

En janvier 2006, l'Aded avait porté à l'Assemblée nationale une pétition signée par 800 personnes réclamant le soutien des députés contre le projet de construction des témoins de Jéhovah.

La pétition demandait également aux députés d'intervenir auprès du ministre des Finances pour exiger de la secte le règlement de l'intégralité de sa dette fiscale de 45 millions d'euros, conformément à une décision de la Cour de cassation d'octobre 2004.


France : Religions

Y'a-t-il des JésusCamp en France ? Non mais ....

Témoignage chrétien, 10 mai 2007 par Henrik Lindell

[Extrait]
 
Jesus camp a provoqué des réactions indignées chez pratiquement tous ceux qui l’ont vu. Certains évangéliques, aux Etats-Unis surtout, y voient un film de promotion pour les valeurs qu’ils défendent mais reprochent aux réalisatrices leur mise en cause des méthodes pédagogiques fondamentalistes. L’immense majorité des critiques des médias ont apprécié le documentaire réalisé par Heidi Ewing et Rachel Grady. Leurs analyses témoignent d’une peur des journalistes et autres observateurs à l’égard des fondamentalistes évangéliques en général et de leurs méthodes d’évangélisation en particulier. Cette peur, fondée sur des faits précis aux Etats-Unis, est-elle justifiée en France aussi ? Y a-t-il des Jesus camp chez nous et faut-il en avoir peur ?

«C’est très peu probable», répond d’emblée Jean-Michel Roulet, président de la Miviludes, qui a pour mission de lutter contre les dérives sectaires. En France, cet organisme n’a pas observé de phénomènes d’embrigadement et de bourrage de crâne des enfants dans des camps de vacances gérés par les Eglises évangéliques, ni par d’autres Eglises. «Aux Etats-Unis, explique Jean-Michel Roulet, l’Etat a du mal à contrôler tout ce qui s’y passe. Puis, il règne une autre tradition de liberté religieuse. On tolère mieux le fondamentalisme là-bas. En France, on est plus jacobin. Puis, il y a une culture de scepticisme trop forte pour ces pratiques. Les esprits ne sont pas mûrs pour ce type d’évangélisme. L’Eglise catholique sert encore de régulateur. Ceci dit, il faut toujours rester prudent».

Même discours chez l’Unadfi.
Des camps évangéliques fondamentalistes pour enfants ? «L’Unadfi n’a pas de témoignages d’enfants embrigadés à ma connaissance», dit Dominique Hubert, au nom de l’organisation. Elle est responsable de l’Adfi à Nantes et elle a vu le film. Qui l’a choquée. «C’est la foi comme une entrée en guerre, des gens hystériques, un retour au Moyen Age !». Puis, elle fait part de cette observation : «Cette utilisation d’enfants fait penser aux pratiques des scientologues ou de certaines sectes hindoues». Mais elle ne connaît pas de cas précis d’Eglises évangéliques qui ressemblent à celles visibles dans Jesus Camp. A Nantes, le seul cas documenté qui a un rapport avec l’endoctrinement de mineurs concerne l’Eglise Charisma, une sorte de «Méga Church» qui attire des centaines de jeunes gens aux cultes.

[....]


France : Actualités diverses

Contrôle parental

Libération, 15 mai 2007 par Catherine Maussion

[Extrait]

Orange pressé sur le contrôle parental
Sécurité.

Une start-up, chargée d'élaborer des listes de sites interdits aux enfants, accuse un concurrent de lui avoir volé ses codes, mal protégés par le fournisseur d'accès Internet.

Xooloo attaque Optenet, alias Opus Dei.
Non, ce n'est pas le dernier épisode d'un jeu vidéo, mais un procès en bonne et due forme pour contrefaçon, intrusion dans une base de données, vols de listes, entre deux spécialistes du contrôle parental sur Internet... L'affaire a été classée au pénal. Mais les actions au civil se poursuivent.

 Au ministère de l'Education nationale, on est bien ennuyé par cette histoire. Surtout depuis que les liens entre Optenet et l'Opus Dei refont surface (lire encadré/BAS DE CETTE PAGE). La Délégation aux usages de l'Internet, un organisme interministériel sous la tutelle de l'Education nationale, est tout aussi marrie. Tout comme le ministère de la Famille, ou encore E-enfance, une association très chatouilleuse sur la protection des enfants contre les mauvaises fréquentations sur le Net.

Passoire. Aucun de ces acteurs ne tient à s'immiscer dans le conflit entre Xooloo et Optenet. Tous dénoncent en revanche le contrôle parental passoire censé trier le bon grain de l'ivraie et qui filtre mal. Tout particulièrement le mode renforcé ciblant les jeunes enfants. Et notamment celui d'Optenet qui les laisse ­ un comble ! ­ librement gambader sur un maximum de pages malvenues. Le dernier test piloté par les pouvoirs publics et E-enfance, publié en février, est édifiant. Club Internet a obtenu la note de 9 sur 20. Alice a décroché un 11... Tous deux utilisent Optenet. Tantôt c'est un tchat qui échappe à la vigilance, tantôt c'est un site visiblement pour adultes qui passe entre les mailles.
Depuis novembre 2005, et la signature d'une charte avec les pouvoirs publics, les fournisseurs d'accès Internet (FAI) sont tenus d'offrir gracieusement à leurs abonnés deux niveaux de contrôle parental : un mode «ado», où le Net reste largement ouvert sauf aux sites couchés sur une liste noire et qui sont verrouillés, et un mode «enfant», où la navigation est limitée à une liste blanche de sites dûment autorisés, tout le reste étant interdit. Le mode «ado» ne crée pas trop de soucis. «C'est pas très compliqué de fabriquer des listes noires, surtout pour les sites pornos», explique-t-on à l'Education nationale. L'Université de Toulouse en édite une, réactualisée à l'aide de robots et de mots-clés, qu'elle met à disposition de tous.
L'édition de listes blanches, et surtout leur rafraîchissement régulier, est autrement délicat. Un groupe de travail a été mis sur pied par la Délégation aux usages de l'Internet pour comprendre et trouver les remèdes. Il s'est réuni le 2 mai. Il met en cause les éditeurs de logiciels. Les fournisseurs d'accès Internet sont libres de leurs solutions. Certains comme Free ou AOL développent un contrôle parental maison. D'autres délèguent à des éditeurs privés. Et c'est là que le bât blesse. Seul Xooloo, une start-up créée au début des années 2000, a développé un logiciel et mobilisé d'importants moyens humains pour fabriquer des listes blanches et affiner en permanence la surveillance. Plus de deux millions d'euros ont été investis. Christine du Fretay, présidente de E-enfance, salue le travail accompli : «Nous avons fait trois batteries de tests sur les listes blanches et Xooloo, la solution choisie par Orange, a toujours obtenu 20 sur 20.» Orange vient pourtant de remercier Xooloo, au profit d'une solution beaucoup moins performante. Version officielle d'Orange : «Le contrat avec Xooloo arrivait à échéance et nous l'avons rompu.»

Siphonné.

En réalité, un litige sévère oppose, le petit Xooloo au puissant Optenet. Le premier fournissait à Orange ses listes blanches et le second ses listes noires. L'opérateur est au coeur du conflit. Xooloo accuse Optenet de lui avoir siphonné ses listes blanches. Et Orange, par défaut de protection des listes, lui aurait facilité la tâche. Des saisies opérées chez Optenet attestent d'opérations suspectes. Contacté en Espagne par Libération, Optenet a indiqué ne pas souhaiter s'exprimer sur le sujet. En revanche, Orange, interrogé à ce propos, se défend de jouer un quelconque rôle dans le litige entre les deux éditeurs. Et l'opérateur souligne, en s'appuyant sur le classement de l'action au pénal, que «la contrefaçon n'est pas établie». Quant aux accointances entre Optenet et l'Opus Dei, Orange clôt la discussion en expliquant: «Le ministère de l'Education nationale ne nous a pas informé de ces liens-là et il ne nous revient pas d'enquêter sur nos fournisseurs.»
Alice, de son côté, a toujours recours à Optenet. L'éditeur, se souvient Julie de Blanquat, chez Alice, «n'avait pas de listes blanches et les a "montées" en trois mois». Coïncidence : la proposition est venue au moment des «vols de listes». La piètre qualité d'Optenet inquiète Alice : «Optenet nous a promis de recruter des équipes dédiées.» Mais, les listes sont élaborées en Espagne... et linguistiquement parlant, ce n'est pas l'idéal. Au ministère de l'Education nationale, signataire des accords de coopération avec Optenet lui ouvrant toute grande la porte des établissements scolaires, c'est carrément le malaise.

Optenet, chapelle de l'Opus Dei
Par Catherine MAUSSION

Optenet, créé en 1997, s'appelait avant Edunet. Son siège est à San Sebastián. Elle emploie aujourd'hui «130 professionnels» et possède des antennes en Europe, au Brésil, au Mexique et aux USA. En France, Optenet Center compte parmi ses membres fondateurs Alberto Navarro Mas, gérant de la SARL. Il pilote le bureau d'Optenet à Paris. C'est aussi le gérant des éditions Le Laurier, spécialisées dans les publications de l'Opus Dei, et sise au 19, rue Jean-Nicot, à Paris. Cette ruelle du VIIe arrondissement abrite au numéro 6 le centre Garnelles, le plus fréquenté des treize lieux de rencontre gérés par l'Opus Dei à Paris. C'est à cette adresse qu'est domicilié professionnellement Alberto Navarro Mas. C'est là aussi qu'est domiciliée l'Acut (Association de culture universitaire et technique), considérée comme un des satellites de l'Opus Dei.


Suisse : Raël

Les raéliens "blasphèment " sur un site puis s'autocensurent

Le Matin, 15 mai 2007 par Cathy Macherel 

[Texte intégral]