Roses-Croix d'Or - Lectorum Rosicrucianum

J'ai été conçue par une " faute " commise par deux jeunes adeptes de la " Rose Croix d'Or ". Ma mère était divorcée d'un premier mariage et cherchait à se
" raccrocher " à des valeurs spirituelles et fraternelles qui, pensait elle l'auraient aidé à combler son " mal être " intérieur et à compenser ses carences affectives. Mais elle s'est rendue compte plus tard que cette " école philosophique " lui a apporté bien plus de tourments intérieurs qu'une véritable réponse à sa soif de spiritualité. Mon père, quant à lui, sa naiveté n'a eu d'égal que son désir de fuir l'ambiance familiale rurale qui le rebutait ; il a toujours eu une admiration sans borne envers " ceux qui utilisent des mots savants et compliqués " lui donnant l'illusion d'une (" pseudo ") vérité.

Même si mon langage parait quelque peu dur et péjoratif il ne reflète pourtant que la stricte vérité dont mon entourage proche et même plus éloigné pourrait témoigner de l'authenticité. Cependant j'ai bien conscience que tout " témoignage " est subjectif, aussi je ne saurais trop vous demander de faire preuve d'indulgence à mon encontre et de ne pas vous empresser de " juger " trop vite et de me condamner " en considérant d'ores et déjà "invalide " cette expérience, vécue sans aucun doute par une enfant hypersensible.
Même si cela est le cas, le contexte n'en est pas moins réel.

Donc, pour " réparer leur erreur ", mes parents se sont mariés, au sein de la " rose croix " (mais un mariage plus ou moins " montré du doigt " aux vues des circonstances !)

Ma mère a fait une importante hémorragie à ma naissance et, bien que la transfusion sanguine est en principe interdite par la RC, mon père a donné son sang à ma mère (heureusement compatible) ce qui a été exceptionnellement toléré par les " supérieurs hierarchiques " (c'est à dire les " têtes d'or "... ceux qui sont arrivés à un état supérieur de connaissance, état qui a un nom particulier que je ne connais pas) à qui ils avaient adressé un courrier pour leur demander leur autorisation, et il a du même coup " lié irrémédiablement son karma à celui de ma mère " (comme c'est d'ailleurs également le cas dans tout acte d'aide humanitaire). Mon père a ainsi " rabaissé ses vibrations ". (c'est également la raison du " végétarisme ", les " vibrations de peur " de l'animal sont, d'après eux, spirituellement nuisibles.)

Cet homme considère qu'il a, à cause de cet acte commis, perdu des années d'évolution, qu'il a agit par égoisme et qu'il risque même de se réincarner plusieurs fois avant d'arriver à "épurer " suffisamment ses " corps subtils ". (la Rose Croix d'Or est une philosophie gnostique) .

Autant dire que les circonstances de ma naissance et la culpabilité de mes deux parents m'ont, d'emblée, propulsées dans mon entrée de vie avec un lourd poids reposant sur mes épaules, d'autant plus amplifié que je suis fille unique.
D'accord je sais bien que je ne suis pas la seule dans ce cas... mais ceci ne minimise cela en rien.

Dans ma petite enfance j'ai suivi mes parents dans leur multiples réunions dans des pays étrangers et dans des pélerinages sur le chemin des " catharres " ou des " templiers ". Mais je n'ai que bien peu de souvenirs de cette époque d' " avant 4 ans ". J'étais " végétarienne " et mes parents me confiaient parfois à une voisine (réunions obligent) ou à ma grand mère maternelle qui a toujours sû, heureusement pour moi, me montrer énormément d'affection. Mais mes parents avaient bien peu de contact avec leur famille respective. La RC demande à leurs adeptes, dès leur " entrée ", d'envoyer une " lettre de rupture " à chaque membre de leur famille afin de ne plus avoir aucune " attache matérielle " qui constiturait une entrave à leur évolution spirituelle et les empêcheraient de se relier à la " force libératrice de la gnose " ce qui aurait pour conséquence de ne pas suffisamment " élever leur vibration " pour pouvoir réussir à se " détacher " de la matière et à se dégager de la
" sphère réflectrice " qui fait retomber les âmes sur terre encore et encore dans des cycles de réincarnations succéssives et quasi permanents. Celui qui, ici bas est trop identifié à la matière (goût prononcé pour les " choses de la vie ") est considéré comme ne pouvant plus avoir aucune possibilité d'évolution dans cette vie et on lui donne le nom de " cristalisé ".. bien sur personne ne sait exactement qui est " cristallisé " ou pas mais bon nombre de personnes du " monde " sont
" soupçonnées " de l'être dès qu'elle manifeste un " moi " un peu trop fort !
(le fameux " moi " qui est à banir chez les RC correspond purement et simplement à ce qui constitue notre personnalité humaine avec nos goûts, nos sens, nos sentiments, nos passions, nos envies etc... si cette " religion minoritaire " ne pousse pas, dans le fond, à la schyzophrénie, je me demande bien en quoi on peut y trouver un équilibre personnel ! non cette " secte " est destructurante psychologiquement, affectivement, moralement, je me permets de l'affirmer.)

À l'âge de 4ans et demi, mes parents ont divorcé ; ils avaient de violentes disputes quotidiennes, criaient beaucoup et claquaient les portes de l'appartement ; dans ces moments là, mon angoisse était à son comble, je pleurais beaucoup, ressentant une grande solitude intérieure face à leur indifférence à mon égard.
Ils ont tous deux été " mis en quarantaine " et ont été temporairement expulsés du mouvement (mis en période " probatoire " d'un an) pour avoir été trop
" charnels ". (cette situation a été agravée par le fait que ma mère a " jeté son dévolu " sur un homme qu'elle a hébergé chez elle. De part l'influence de son " nouvel amour " ma mère a commencé à faire tout ce qui était " interdit " : elles s'est mise à manger de la viande (elle en est très " gourmande " aujourd'hui) et du poisson, à mettre des habits aux couleurs chatoyantes et prononcées, et a acheté une télévision. Elle n'est jamais retournée vers les rosicruciens.
Pourtant, pendant encore bien des années je n'avais pas le droit de regarder la TV, mon père me l'interdisait ; il ne voulait pas que les " rayonnements de la télévision " me détruisent ma " glande pinéale " ( la " fenêtre de l'âme " ou " 3ème oeil ") ; ce qui aurait eu pour effet d'entraver définitivement toute possibilité d'évolution de mon âme dans cette vie.

Mon père a " réintégré " dès que possible son " école philosophique ". Vis à vis de ses " fêres et soeurs " son " honneur " était sauf : il avait su rester " digne " puisqu'il s'est contenté de quitter le domicile conjugal et de se séparer de cette femme qui était bien trop attachée à la matière ! ! Le fait qu'il ait eu une fille n'était que de moindre importance ! La suite de mon enfance s'est passé de façon difficile ; ma mère, avec qui je vivais, fût perturbée quelques temps.

Ressentant mon existence comme produisant des effets néfastes, je me suis donc appliquée en grandissant à brimer avec application toute manifestation de " spontaneité " (et donc de " désir ", de " plaisir " ou de " sentiments " et autres sensations diverses) provenant de ma personne et pouvant sans aucun doute constituer une entrave à la paix intérieure et morale de mes proches.

Beaucoup " d'éducations à l'ancienne " ressemblent fort à ce que je décris, mais encore une fois cela ne minimise en rien les sentiments de négation de soi, de frustration (et les attitudes qui en découlent) que ce type d'éducation procure.

Cette théorie d' " abolition du moi " proposée par la RC, ressemble fort à un " suicide interne " et ne procure aucune joie si ce n'est celle illusoire de l'ellitisme et de l'approche de la " libération finale " grâce à la " force " de la RC, la seule capable d'élever suffisamment le " taux vibratoire " de l'âme par son " énergie purificatrice " afin de la détacher du cycle infernal des multiples réincarnations successives.

Durant la suite de mon enfance j'ai peu vu mon père (il partait souvent en " conférence " le Week End), il s'est remarié avec une ancienne adepte parfaitement endoctrinée . À chaque fois que je le voyais il cherchait à me faire adhérer à ses vues et passait son temps à m' " enseigner la vérité universelle ", là encore j'ai sû me montrer docile car j'ai compris intuitivement que si je ne " jouais pas le jeu " il ne chercherait plus à me revoir. Je l'ai donc accompagné dans plusieurs week end et j'ai participé à des formations pour " jeunes ", j'ai été abonnée à des revues pour enfants et j'ai eu des copines dans le mouvement (une en particulier) que je voyais régulièrement. J'avais réussi à " gagner l'affection de mon père " qui regardait ma maturation spirituelle avec une fierté qu'il cherchait bien entendu à dissimuler.

Mais un jour, à 12 ans, j'ai vécu une " expérience spirituelle particulière " et je me suis positionnée. J'ai réagis, j'ai tout rejetté. J'ai du subir l'incompréhension totale de mon père, sa profonde déception (qui est encore actuelle à ce jour) ainsi que l'incertitude de ma mère pour qui, je m'en suis rendu compte à ce moment là, ma
" force de caractère " n'a pas été considérée cette fois comme totalement hors propos !

Au regard de cette expérience que j'ai vécue par le passé je dirais pour finir que :

1°) Il a toujours été bien difficile pour moi de faire la part entre mon père et sa secte, tant son discours personnel, son attitude et ses idées sont liées à la philosophie à laquelle il adhère depuis plus de 40 ans aujourd'hui.
2°) On reconnaît un arbre à ses fruits et je n'ai jamais vu de bons fruits sortir d'une expérience sectaire
3°) Un groupe philosophique d'apparence anodine, peut faire bien plus de dégats psychologiques internes qu'il n'y parait à première vue donc un " droit de regard " extérieur et objectif me semble nécessaire au nom de l'Humanité, au nom des droits de l'Homme et des droits de l'Enfant.

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