S'estimant être un chef religieux persécuté, ce dernier a multiplié les démarches afin que des organisations humanitaires, voire les intellectuels, prennent sa défense au nom des droits de l'homme. Un rôle de martyr qui n'a, semble-t-il, convaincu personne. Reste que cette fuite en avant sur le thème « on me persécute » a fait des dégâts au sein même du mouvement. Raël, Claude Vorilhon pour l'état civil, n'hésite plus à comparer l'intolérance de l'État français au régime nazi. Il demande à ce que son mouvement soit reconnu comme religion nouvelle et compare sa situation actuelle à celle des chrétiens qui, explique-t-il, sont aujourd'hui respectés parce que les premiers d'entre eux ont su mourir. Toutes ces références à la mort et au sacrifice salutaire ont eu pour effet de resserrer la surveillance autour du mouvement raélien.
Depuis le massacre du temple solaire, on prend très au sérieux les états d'âme des responsables sectaires. Mais faut-il céder à la psychose du drame qui se répète ? Il est vrai aussi que Claude Vorilhon a dénoncé le culte de l'Ordre du temple solaire, un groupe selon ses propres mots de "déséquilibrés " qui est responsable de vingt-cinq suicides. La philosophie raélienne plaide aussi en sa faveur puisqu'elle tourne avant tout autour de la jouissance et de l'orgasme cosmique. Seulement, le discours semble de plus en plus confus et quelques signes de malaise persistent. Il y a aussi ce courrier adressé à Amnesty International le 26 février dernier. Sur deux pages, Raël y entreprend notamment une charge contre l'animateur de télévision Christophe Dechavanne qui a porté plainte contre deux raéliens pour violences psychiques et contre lui-même pour incitation à la violence psychique. Dénonçant ce qu'il considère être une folie anti-secte, Raël y met également au pilori l'ADFI présidée par Janine Tavernier qu'il estime être une organisation chargée de lutter contre les minorités religieuses. " Les noirs et les arabes, écrit-il, sont protégés dans ce pays (à contre-coeur) par les autorités, mais le membre d'une secte peut subir n'importe quoi, il aura toujours tort ". Raël évoque ainsi les mésaventures du docteur François Pithon, l'un des responsables du mouvement raélien, ex-chef du service d'ophtalmologie de l'hôpital de Roanne (Loire) aujourd'hui installé à Ferney-Voltaire (Ain) à qui l'on a tenté à 23 reprises de retirer son droit d'exercer la médecine et impose un redressement fiscal d'un million de francs. Un acharnement qui l'amène à conclure : " le développement des religions est hélas aidé par les martyrs, et s'il faut en être un pour le succès de notre foi, j'y suis prêt ".
Les détracteurs du mouvement raélien font observer avec un peu d'ironie que Raël, ex-journaliste spécialise dans l'automobile, n'en a pas pour autant perdu son goût prononcé pour les courses, ce qui fait au moins un point commun avec Christophe Dechavanne. Au moment même où il écrivait ce courrier, Raël faisait, en effet, appel à la générosité de ses adeptes pour qu'ils financent sa participation aux 24 heures du Mans. Malheureusement, le Raël Racing Team n'a pas pu récolter les 300.000 F nécessaires. Il pourra tout de même participer au championnat grand tourisme canadien à bord de sa Chevrolet Camaro de plus de 340 chevaux ! En 1995, La Presse de Montréal a relaté les propos d'un ex-adepte qui levait le voile sur l'étonnant train de vie de Raël. Rien de plus normal pour l'intéressé qui a eu l'occasion d'écrire :
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