Jesse Prince, transfuge américain
de la Scientologie dont il a été un des leaders, a révélé
au cours d'un très long entretien les méthodes secrètes
d'intimidation exercées à l'encontre des juges. Voici la
teneur de cet entretien, révélé par FACTNET,
site Internet sans but lucratif qui se consacre à la protection
de la liberté de penser contre les torts causés par les sectes
destructrices et de contrôle mental.
Cet " art de la guerre ", inspiré d'un texte chinois millénaire
de Sun Tzu, dont la Scientologie impose la lecture attentive à ses
services de renseignement, permet de connaître les accointances et
les points faibles de l'adversaire. Selon Jesse Prince, chaque juge qui
a à traiter une affaire concemant la Scientologie est l'objet de
deux types de répertoire de données, collectées par
des enquêteurs privés et des représentants scientologues,
l'une " overt data collection " (ODC),
l'autre " covert data collection " (CDC).
Premier pas : le chantage grâce à l'information rassemblée
dans l'ODC
" L'overt data collection " qui répertorie les données
sur des actes fautifs imputables au juge, son profil complet, ses décisions
judiciaires, des documents légaux, ses relations personnelles et
professionnelles, l'histoire de sa vie. Tout détail est recensé
quel que soit le prix pour l'obtenir, dans tous les domaines, goûts
et allergies, repas, boissons, jeu. Ses amitiés actuelles et passées,
ses relations et collègues sont interviewés, " amicalement
" ou " near invisible " (mine de rien).
Au cours de cette CDC, toujours sans aucun souci du prix à
payer, on constitue une recueil secret de données, en acquérant
illégalement des documents concemant le juge, rentrées fiscales,
relevés téléphoniques et bancaires, rapports médicaux,
toute sorte de relevés privés. L'important est de se procurer
ce qui sera source de déstabilisation et d'embarras pour le juge,
en laissant planer la menace que quelqu'un en sait suffisamment pour causer
sa ruine.
Outre ces divers renseignements, on inclura dans la liste de données
les entretiens " amicaux " de l'ODC et des interviews contradictoires
émanant de quiconque nourrira une rancoeur personnelle contre le
juge, en raison de ses faux pas, ses éventuels ennuis et/ou problèmes
familiaux. Les informations dommageables au juge et d'autres éventuels
rancuniers sont particulièrement recherchées. Tout est utilisable
contre ce juge : versements pour la pomographie ou les " sex services
", maniement illégal d'argent, problèmes financiers,
conflits d'intérêts à l'intérieur du devoir
judiciaire, relation avec des gens équivoques, problèmes
familiaux, conjugaux, mentaux ou médicaux.
Seconde étape : la révélation de ces informations
compromettantes sans que la scientologie puisse être accusée
de " magouille "
On assiste là à un mécanisme méthodologique
particulièrement pervers pour parvenir à déstabiliser
un juge. Les messagers scientologues s'adressent maintenant, de manière
apparemment anodine, à de nouveaux interlocuteurs, anciens associés,
anciens employés, amis, ex-épouses, flirts, copains de sport,
barmen etc...Ces rencontres permettent de faire passer subrepticement deux
messages, premièrement dans des bribes d'information secrète,
astucieuse, dérangeante concernant la vie privée du juge,
dans un deuxième temps par la mention de la Scientologie, soit dans
un commentaire favorable la concemant, soit dans la révélation
" en passant " que justement le juge traite d'une affaire concemant
cette même scientologie et que le juge serait bien inspiré
d'y aller doucement parce que " la scientologie est un si bon groupe
religieux ".
Réaction prévisible de la relation du juge face à
cette information dérangeante et au subtil soutien proposé
: l'ami prend contact avec lui et s'enquiert de la rumeur. Le juge vraisemblablement
veut en savoir la source et peut ou non découvrir que la scientologie
a été évoquée.
La véritable efficacité d'une telle tactique est qu'il
n'y a pas un seul, mais plusieurs impacts qui s'accumulent et s'entrecroisent
pour causer la détresse du juge, qui ainsi entend des informations
dommageables non d'une source, mais de plusieurs, réparties dans
le temps, chacune relative à un secret personnel différent.
Sa crainte augmentera donc que quelqu'un puisse dénoncer des points
vulnérables, et il découvre, tôt ou tard que chacune
de ces révélations est associée à un propos
favorable à la scientologie.
Mais, précaution subtile, la scientologie ne peut être
reliée ouvertement à cette tactique de déstabilisation,
aucun message émanant d'elle n'étant délivré
directement au juge, puisque ce sont les relations mêmes du juge,
ainsi dupées dans leur intérêt personnel et légitime
à son égard, qui lui ont apporté ces informations.
Le juge est ainsi placé dans une impasse : soumis à une
menace collective de la part de ses relations il ne peut pourtant les traduire
individuellement devant les Autorités. Même s'ils ont agi
de leur propre gré et indépendamment de leur propre considération
amicale ou professionnelle à l'égard du juge ils ont travaillé
à leur insu, pour la Scientologie, dans des messages d'intimidation
partielle non condamnable en tant que tels, si subtils que les dénoncer
ferait passer le juge pour ridicule ou paranoïaque.
Grande habileté de ces procédés d'intimidation,
parce que, de ce puzzle, ressort une menace : " allez-y doucement, sinon
chacun des secrets de votre privée sera dénoncé ".
La menace, à la fois claire et diffuse ne peut en tout cas, pas
être reliée à la Scientologie.
Et le juge ne peut rien en faire...
Troisième étape : le piège se referme
Si le juge n'a pas tenu compte de cette menace au point d'infléchir
ses décisions en faveur de la scientologie, l'étape suivant
est celle de la " stinging operation " (épinglage), dont
le " sex sting " est la tactique favorite. Par exemple, en Floride,
la scientologie est allée jusqu'à payer 260.000 dollars pour
placer un juge sur un yacht en galante compagnie de deux prostituées
(pour plus amples détails voir www.factnet.org/scientology/adversa.htm),
dans la partie relative aux juges). Certaines décisions récentes
prises par des juges ont semblé si bizarres qu'un article de la
direction même du Wall Street Journal a souligné leur excentricité
(voir www.marcab.com/white.txt).
La coulisse en révélerait sûrement encore beaucoup
plus...
Souhaitons au plus grand nombre de juges la lecture de telles révélations
et surtout leur expansion, afin que ne soit pas compromise leur intégrité
du fait de cette " secte brutale " (ruthless cult).