Intox de l'opinion publique
La laïcité est une valeur spécifiquement française
: elle n'est pas une simple neutralité de l'Etat et de l'Ecole mais,
comme l'a écrit E. Poulat, elle est leur "engagement à assurer
et à garantir l'exercice de toutes nos libertés". (Voir
BULLES n° 63 p 3 et n° 70 p 6)
Cette valeur est mal perçue ailleurs : une jeune nation avait donné
l'exemple, "la Déclaration des Droits" américaine prévoyait
dans son article premier le "libre exercice d'une religion" avec le
droit de s'assembler "paisiblement".
Les groupes sectaires pour la plupart d'entre eux viennent d'outre Atlantique
; il est donc logique que très vite ils se soient érigés
en "Nouvelles religions" revendiquant des droits de représentation
officielle, en particulier dans notre pays, pays père de la laïcité
!
Les exemples abondent depuis plus de deux décennies, très particulièrement
à l'initiative de la Scientologie qui crée le journal Ethique
et liberté où l'on pourfend la "persécution religieuse"
sous la plume de plusieurs "Révérends". Jamais à
court d'imagination, les auteurs établissent un parallèle entre
les persécutions nazies et les "persécutions"
actuelles.
Le même journal alerte par lettre pseudo officielle le Maire de Paris
sur l'étranglement des libertés religieuses.
Ce même Maire de Paris abusé, patronne un grand spectacle de "l'Ecole
de l'Eveil" au Théâtre du Gymnase, en 1992.
Quelques temps plus tard, les Sénateurs sont invités à
visiter les centres "Narconon" (émanation scientologue).
Le Député-maire de Rennes, au nom du Parlement, est contraint
de démystifier une pétition de la même origine envoyée
à chaque parlementaire.
Dans le même temps, une circulaire émanant de "l'Eglise
de Scientologie" interroge les candidats aux élections européennes
sur le projet culturel futur du continent
Dans un registre totalement différent en 1995, de faux policiers distribuent
à des enfants des "Diplômes d'ambassadeurs pour un monde
sans drogue"
édité par une officine scientologue.
Les ans passant, la manipulation se diversifie : on voit naître en 1995
l'Association des Victimes de l'UNADFI (AVA). Trois militants connus de la mouvance
néo-médicale créent une association inter sectaire qui
dénonce violemment les "poubelles de l'Etat Français"
et pêle-mêle y jettent M. Vivien, les sociétés "anti
sectes", les "policiers et magistrats noyautés par la
franc-maçonnerie" etc.
Parallèlement est créé un "Omnium des libertés"
qui ose faire référence à la Fédération
Internationale d'Helsinki pour dénoncer "les persécutions
de fait" en particulier à travers une lettre ouverte au Président
de la République où la MILS est mise en
accusation et où il est fait référence biaisée à
l'article 9 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme. L'Omnium
des libertés organise alors une pétition pour la liberté
de conscience mettant à l'index les "polices de l'esprit"
(la MILS, l'ADFI, etc.).
Le tout est couronné par la création en 2000 et 2001 d'une "Commission d'enquête sur les Droits de l'Homme" autoproclamée . La presse a fait allusion à ce pseudo tribunal ambulant qui devait faire halte dans différents lieux, en particulier :
- à Lille où, après témoignage des "victimes", sont mis en accusation Alain Gest, auteur du rapport "les sectes en France", Charline Delporte, présidente de l'ADFI-Lille et le Père Trouslard ;
- à Paris où les accusés sont M. Vivien, le Sénateur About et Jean Tibéri, alors maire de Paris ;
- à Marseille ...
Sous le sceau du Premier Ministre, la MILS a dénoncé ces séances
d'hystérie collective où pérorent des "juges"
venant d'une dizaine de groupuscules.
Pour compléter ce lavage de cerveau hexagonal l'International Herald
Tribune édité à Paris adresse sur une pleine page une lettre
ouverte à M. Lionel Jospin qui stigmatise les "violations intolérables
de la liberté religieuse constatées en France" . Le journal
a oublié de préciser qu'il s'agit d'un placard publicitaire qui
devait être précédé de la mention "Advertisement
" (et ne l'est pas). Le journal reprendra cette diatribe plus tard.
***
Au-delà de nos frontières, les sectes tentent d'extorquer
une reconnaissance ou, tout au moins, de se faire une publicité facile.
C'est ainsi que la branche suisse de la Scientologie a décidé
de saisir l'ONU et certains pays ont déjà procédé
à des légalisations. Le processus s'arrêtera-t-il ?
Dans le même temps, les pressions des "lobbies" américains
ne cessent de s'appesantir. Dès novembre 1987, certains étaient
sur le chemin de la capitulation et le Washington Post fait état d'une
rencontre organisée par les Universités catholiques des Etats-Unis
et leur centre de recherche sur la jeunesse réunissant catholiques et
protestants avec des moonistes, des scientologues et des Krishna. Un "révérend"
croit reconnaître dans le rapport final que "quelque chose est
en train de se passer
"
Au sein du pouvoir politique et au Département d'Etat,
les sectes sont défendues par le très officiel Bureau des Droits
de l'Homme dont le président d'alors était très acquis
aux minorités religieuses. Ce dernier provoque une crise entre les Etats-Unis
et la R.F.A. lorsque l'Etat allemand veut barrer la route aux scientologues
dans la haute administration : "les sectes sont poursuivies comme l'ont
été les juifs" ose-t-il écrire . Un peu plus tard,
le président Clinton félicitera la Scientologie pour son 50ème
anniversaire.
Le climat est mûr pour une initiative spectaculaire : en
octobre 1998 le Sénat américain, à l'unanimité,
vote une loi, le "Religion freedom act", qui permettra de promouvoir
la liberté religieuse dans le monde, envisageant 15 sanctions pour les
Etats récalcitrants. Le Président Clinton promulguera cette loi
(au préalable, Madeleine Albright s'était adjoint un "Comité
consultatif pour la liberté religieuse à l'étranger").
Chaque année le Département d'Etat présentera un rapport
sur le sujet. C'est ainsi qu'en 1999 une délégation américaine
de 4 personnes a enquêté en France, y compris auprès de
l'UNADFI.
En juin 2000, à Vienne, l'OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) décide d'auditionner des victimes de ségrégations religieuses : défilent alors les représentants de sectes bien connues. Dans son rapport annuel, le Département d'Etat rend compte et épingle particulièrement la France et les préparatifs de ce qui sera cristallisé dans la future loi About, ainsi que la MILS, organisme "digne du KGB" (sic).
La MILS répliquera en remarquant que "de nombreuses
sectes paraissent avoir reçu des missions
mises au service des
intérêts nord américains" (sic).
Les tenants d'une authentique laïcité, faisant face aux sectes, se doivent d'être vigilants.
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