Fondatrice de " L'Institut de Recherches Psychanalytiques ", Maud Pison est née le 20 novembre 1922. Après les études de ses cinq enfants, elle entre à la faculté de psycho-pédagogie de Lyon, obtient sa licence de psychologie et devient psychologue.
En 1960, elle prend contact avec la psychanalyse de K. Rogers et travaille successivement avec Lebon, à Bruxelles, puis à l'Institut médico-pédagogique à l'ARED, au Chesnay, puis à l'hôpital psychiatrique du Vinatier. Elle écrit sa thèse de psychologie : " Pronostics sur les guérisons de schizophrènes " et pratique également des tests de personnalité profonde. Puis, elle suit la formation classique de l'Institut de psychanalyse de la rue Saint Jacques. Mais ne terminant pas son cursus, elle n'est pas validée par l'Institut comme psychanalyste.
A partir des années 1970, elle exerce la psychanalyse dans un cabinet de groupe à Picpus, puis à la tour Montparnasse. Victime d'une forte dépression en 1974, elle ne reprendra son travail qu'en 1975 où elle ouvre un cabinet personnel de psychanalyse, à Paris.
Elle fonde à Sceaux (92), le 24 novembre 1976, la " Société de Recherches Psychanalytiques " avec une équipe de jeunes psychologues ou psychanalystes qui, découvrant ses déviances, démissionneront du bureau ou du conseil d'administration et se sépareront définitivement d'elle le 31 décembre 1976.
En 1978, M. Pison s'installe à Néron (28), où elle crée l'Institut de Recherches psychanalytiques, en déposant à la sous-préfecture de Dreux les mêmes statuts qu'en 1976, modifiant simplement le titre de l'association et la composition du bureau. C'est là qu'elle suivra de nombreux patients venant de la région parisienne et organisera des séminaires de formation de psychanalystes.
A nouveau malade dans les années récentes, elle quittera l'Eure-et-Loir pour s'installer dans le midi, près de Sainte Maxime (83), à Beauvallon où elle poursuit ses activités " psychanalytiques " et attire de nombreux jeunes.
" Constatant l'échec de toutes les psychanalyses des Instituts ", Mme Pison entend " délivrer ses patients de leurs fantasmes et leur donner une liberté qu'ils pourront accepter ou refuser ".
" L'Institut a pour but de guérir les patients : c'est-à-dire de les rendre indépendants par rapport à la dépendance parentale, les aider à ne pas se centrer sur eux-mêmes mais sur une dimension transcendantale, qui les rend libres de leurs désirs pulsionnels désordonnés ".
" L'Institut a également pour but de former des psychanalystes et de leur permettre de délivrer ceux qui viennent leur demander la vie et de retrouver leur capacité de choisir. En un mot, l'Institut conduit les patients et les psychanalystes à la liberté de choisir. Qu'en feront-ils ? C'est leur histoire ".
Toutefois, on ne peut que s'étonner, en parcourant les cours (confidentiels) des séminaires mensuels, de découvrir que l'Institut de Recherches Psychanalytiques de Maud Pison n'ait pas tenu les promesses qu'un programme si ambitieux laissait espérer. Tel un lierre vorace, l'ésotérisme et le mysticisme sont venus phagocyter l'enseignement de la psychanalyse. On passe de la psychose à la métempsycose. L'étude approfondie du conflit oedipien voisine avec le thème de la réincarnation (Mme Pison est la réincarnation de la Vierge, le Dr Gafiano : le Messie) ainsi que d'autres thèmes millénaristes, apocalyptiques (cours sur l'Apocalypse et l'Evangile de Jean) ou théories pseudo-parapsychologiques. Désormais le pendule est devenu l'instrument infaillible des psychanalystes formés par Maud Pison.
On est loin du projet initial de Maud Pison qui voulait fonder une nouvelle psychanalyse, au-delà de Freud et après les nouveaux philosophes : une psychanalyse chrétienne, qui rejoint Dieu. Projet qui séduisit de nombreux catholiques.
Les activités de l'Institut de Recherches Psychanalytiques sont définies dans le Règlement Intérieur, au Titre 2. Elles comportent :
Il va sans dire que ces multiples activités auxquelles participent les analysés et les membres de l'Institut sont loin d'être gratuites: une séance d'analyse = de 300 à 500 F. (Mais il convient de signaler que l'analysé est amené à faire venir toute sa famille en psychanalyse). Le premier séminaire de 1990 qui rassemblait à Beauvallon une cinquantaine de participants = 1000 F. pour une journée. L'article 8 des statuts n'oublie pas de mentionner que " les ressources de l'institut proviennent aussi du revenu des biens des membres, des sommes perçues en contrepartie de prestations fournies par l'association ou de subventions qui pourraient lui être accordées par l'État ou les collectivités publiques ".
Depuis la création de l'Institut de Mme Pison, diverses plaintes ont été déposées, diverses enquêtes ont été effectuées révélant les déviances graves de ce groupe: la dérive ésotéro-mystique de la psychanalyse de Maud Pison entraînant les adeptes dans un délire collectif, la rupture des couples, la séparation des enfants et des parents, pour d'autres, l'abandon des études ou de leur profession, sous prétexte d'embrasser une carrière psychanalytique. Quant à la psychanalyse elle-même, des patients, des médecins, des psychanalystes dénoncent avec force son contenu, le manque de secret professionnel, l'absence de neutralité bienveillante, la pratique et l'extension indues des psychanalyses familiales, ainsi que la psychanalyse d'enfants ou d'adolescents confiée à des membres du groupe après quatre ou cinq mois d'analyse.
On lira avec intérêt l'analyse des théories et pratiques de l'Institut de Recherches Psychanalytiques, rédigé par M. Emmanuel Diet, agrégé de philosophie, ancien Chargé de cours à l'UER des Sciences Humaines Cliniques de Paris VII, membre de la Société Française de Psycho1ogie et du Collège de Psychanalyses.
L'Institut de Recherches Psychanalytiques, par ses pratiques et ses enseignements, n'a rien à voir avec la psychanalyse d'origine freudienne, et ce, depuis son origine.
Il s'oppose à toute formation psychanalytique identifiable comme telle par la communauté scientifique par les traits suivants dans les registres théoriques, techniques et éthiques :
L'ensemble de ces éléments caractérise un fonctionnement de secte d'autant plus pernicieux et destructeur qu'étayé sur la très solide formation psychanalyste acquise par la fondatrice Maud Pison, qui avait mené à son terme son cursus au sein de l'Institut Psychanalytique de Paris, avant de basculer dans la psychose, en 1974, puis progressivement, dans un délire foisonnant à thèmes érotomaniaques, paranoïaques et mystiques. Jack l'Eventreur est ici armé de la compétence de l'anatomo-physiologiste et du chirurgien... On entrevoit, du même coup, les ravages qu'il peut commettre.
Mais il convient d'être formel : depuis bientôt quinze ans, la pensée et la pratique de Maud Pison n'ont plus rien à voir avec la psychanalyse fondée par Freud. L'Institut de Recherches Psychanalytiques est une secte en deçà du lieu commun où le débat théorico-clinique peut s'engager raisonnablement entre les diverses sociétés et groupements d'analystes.
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