Voir aussi : Gerry Armstrong, le silence des contractants et le droit à la dignité.
Je soussigné, Gerry Armstrong, déclare sous serment, sous peine des pénalités de parjure, ce qui suit:
1/ J'ai connaissance personnelle des faits que voici:
2/ Je fus membre de l'organisation maritme scientologique (Sea Org) de Février 1971 à Décembre 1981; j'ai tenu durant cette période un grand nombre de fonctions et voyagé à nombre d'endroits où j'ai directement observé L. Ron Hubbard et d'autres cadres scientologues. A aucun moment je n'ai eu l'impression que M. Hubbard ou d'autres cadres supérieurs scientologues aient considéré la scientologie comme une religion. Selon ce que j'ai personnellement compris durant tout ce temps passé en scientologie, et selon les règles qui m'ont été dites par d'autres membres de la sea org, la scientologie opère tout à fait comme une affaire commerciale, et ses efforts pour être reconnue en tant que religion n'ont d'autre but que d'échapper à l'impôt et aux régulations gouvernementales.
3/ On m'a assigné, en Janvier 1980, le projet de recueillir des matériaux sur L. Ron Hubbard, afin de fournir une documentation biographique à l'écrivain Omar V.Garrison. Au cours des années suivantes, j'ai lu des milliers de pages de documentation, pour l'essentiel écrites de la main d'Hubbard. Il n'était jamais arrivé auparavant que quiconque ait accès à toute cette information rassemblée en un lieu, ni qu'on ait eu la possibilité de voir et d'assimiler toute la vérité à propos de L. Ron Hubbard. A partir de ces documents et d'autres sources, j'ai appris que M. Hubbard avait continuellement menti sur son passé, ses faits et ses diplômes. J'ai aussi appris comment M. Hubbard avait menti sur les pourquoi et comment la scientologie avait établie en tant que "religion". Dans une dépêche qu'il écrivit début 1980 aux personnes ayant la responsabilité du projet de remédier aux problèmes légaux avec l'IRS ou de manier les divers procès en cours réclamant des dommages et intérêts, il annonçait la création de la "religion" scientologique n'était pas dans ses idées des années 1950, mais quelqu'un d'autre, il ne savait pas qui, avait voté pour que ce soit une "église". J'ai personnellement vu et lu cette dépêche.
La déclaration de M. Hubbard est un mensonge. Dans une lettre au chef de la scientologie des USA en 1953, M. Hubbard annonçait: "Nous ne voulons pas d'une clinique. Nous voulons qu'elle opère comme un clinique, mais pas sous ce nom. Peut-être appelerons-nous cela "Centre de Direction Spirituelle" - pensez au titre, voulez-vous? Et nous mettrions de jolis bureaux et nos gars costumés en bleu, avec des diplômes sur les murs et : 1/ nous ferions en sorte que la psychothérapie disparaisse et 2/ nous ferions assez d'argent pour accélérer mon niveau d'action et pour 3/ faire en sorte que HAS reste solvable (HAS: Association des scientologues Hubbard). C'est un problème pratique d'affaire commerciale.
"J'attends vos réactions quant au côté religieux. D'après moi, nous ne pourrions obtenir pire image que celle que nous avons, ni perdre des clients, compte tenu de ce que nous avons à vendre. Une charte religieuse se ferait nécessairement en Pennsylvanie ou au New Jersey si nous voulons qu'elle tienne la route. Mais je suis sûr que je pourrais la faire tenir. Nous traîtons l'état d'être du présent, alors que la psychothérapie traîte du passé et du cerveau. Et çà, mon vieux, c'est de la religion, pas de la science. "
J'ai trouvé nombre de preuves similaires dans les matériaux que j'ai rassemblés avant de quitter la scientologie. La vie de M. Hubbard n'est qu'un continuum de pratiques frauduleuses dans les affaires, de fraude fiscale, de fuite devant les créanciers ou devant ceux qui méritaient récompense, pour aboutir à sa retraite secrète, hors d'atteinte des individus lésés et des juridictions légales. En bref, la vie d'un arnaqueur.
4/ Début 1980, on m'assigna une mission, dont le but consistait à élaborer une stratégie légale et de la mettre en route, stratégie qui permettrait à M. Hubbard de continuer à contrôler la scientologie par l'intermédiaire de son Organisation des Messagers du Commodore, lui-même caché derrière ce rempart , à l'abri des poursuites, des responsabilités et des engagements légaux. L'un des principaux problèmes à résoudre - et l'un des arguments les plus fréquemment utilisés dans divers tribunaux comme contre-preuve de l'aspect religieux de la scientologie, c'est le fait que la scientologie soit structurée de façon qu'Hubbard reçoive les bénéfices des rentrées d'argent. Des années durant, M. Hubbard a fait répondre par ses représentants légaux qu'il ne percevait rien d'autre que ses 35000 dollars annuels de fixe en tant que conseiller, et les droits d'auteur de ses ouvrages. Une autre de ses affirmations concernait le fait qu'il n'ait pas le contrôle sur les rentrées d'argent en scientologie. Le fait est qu'il avait un contrôle absolu sur tous les comptes scientologiques. Encore en 1980, j'ai vu une dépêche de sa main dans laquelle il ordonnait qu'on se serve de fonds illimités de la scientologie pour lui faire obtenir le Prix Nobel. Autre réalité: il recevait des millions de dollars d'une organisation appelée Fondation de Recherches Religieuses. Les paiements effectués à Flag (QG scientologue) par des résidents étrangers aux USA allaient tout droit sur le compte RRF et ne servaient qu'aux fins propres à M. Hubbard.
5/ J'ai appris par l'étude de la documentation que j'avais assemblée, et par la bonne dizaine d'années passées à observer le mouvement scientologique et M. Hubbard, que M. Hubbard avait cruellement trompé ses adeptes au point qu'eux-mêmes cherchent à tromper les autres quant aux vérités sous-jacentes à la scientologie. Les porte-parole de la scientologie et des témoins ont affirmé que M. Hubbard ne contrôlait pas les organisations. Le fait est qu'il disposait du contrôle total, y compris financier, et que les scientologues le savaient. Entre 1978 et 1980, j'ai participé avec environ 250 autres scientologues, à détruire ou cacher les preuves du contrôle d'Hubbard, au cours de plusieurs opérations massives.
Les porte-parole scientologues et témoins ont affirmé en 1980 et 1981 que M. Hubbard ne pouvait plus être joint par l'intermédiaire de la scientologie, ou que les chefs scientologues ignoraient où il était. Le fait est que la plupart des officiers supérieurs étaient continuellement en communication avec lui tout au long de ces années. Les porte-parole et témoins scientologues ont été vraiment très très loin pour tenter de prouver que la scientologie était une religion valable, alors qu'ils savaient qu'il s'agit d'une thérapie comportementale déguisée en "église" , se moquant de surcroît des pratiques des religions honnêtes. En 1980, le Comité des Chiens de Garde (une des branches gouvernant la secte, ndt), le Corps des Chefs de l'Organisation des Messagers du Commodore, qui ne doit de compte qu'à M. Hubbard et qui dominait toute autre organisation scientologique, a ordonné que tout membre de la sea org achève son "Cours de Ministre - d'église -) dans les quinze jours, sous peine d'être envoyé au RPF (goulag scientologue). Faire de tout membre de la sea org un "Ministre de l'Eglise de Scientologie" permettait d'éviter la conscription militaire.
Ce qu'ignorent la plupart des scientologues, et particulièrement les membres de la sea org, c'est qu'Hubbard les avait trompés, puisque la vraie raison pour faire appeler la scientologie une "religion" (en plus d'échapper à la taxation), était de se prémunir des ennuis en se faisant un rempart du Premier Amendement de la Constitution Américaine qui garantit la liberté de religion, ce qui autorisait ainsi Hubbard à perdurer dans son contrôle mental des adeptes trompés.
Il a systématiquement et consciemment menti et trompé ses adeptes en les empêchant de découvrir la vérité ou de se libérer de son traîtement bizarre et cruel, dont un exemple se trouve dans le "RPF" (goulag sciento), ce qui lui permettait de continuer à les écraser économiquement et mentalement, pendant qu'il se faisait des millions de dollars sur leur dos.
6/ Je sais personnellement que, selon les règles établies par Hubbard, la Loi du Gibier de Potence est toujours pratiquée en scientologie. Depuis que mon épouse et moi-même avons quitté l'organisation en Décembre 1981, j'ai été déclaré ennemi, et je crois que ma vie et la sienne sont en danger.
Signé, sous peine de pénalités de parjure, le 22 Juillet 1982.
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