(Source, Le Courrier, Genève 25 août 2001 par Manuel Grandjean)
Introduction
"Ni formalisme, ni rituel, ni cérémonie dévotionnelle."
Payer pour ses dettes
En noir et blanc
Des pouvoirs verrouillé
Combat cosmique
«Cas de rétribution»
Mystérieuses ressources
Histoire dune montée en puissance
Le bric-à-brac de maître Li
Une secte dangereuse?
Sous la gymnastique douce de Falun Gong, une doctrine dure
La répression féroce dont sont victimes les adeptes de Falun Gong
en Chine plus de 260 morts à ce jour a suscité en
Occident un large élan de révolte et de sympathie. La juste condamnation
de ces exactions a cependant occulté tout débat sur les idées
et les pratiques de ce nouveau mouvement religieux qui, après moins de
dix ans dexistence, revendique plus de 80 millions dadeptes dans
le monde (dont 20 millions de Chinois). Même la très sévère
Union nationale [française] des associations de défense
des familles et de lindividu (UNADFI) estime que, à ce jour,
ce mouvement ne présente «aucune caractéristique sectaire».
Falun Gong est cependant bien plus quune gymnastique douce... Immersion
dans la doctrine du mouvement à travers sa «bible»,
le «Zhuan Falun».
Dans sa vitrine suisse sur le net(1), Falun Gong (la «Roue de la
loi», aussi nommé Falun Dafa) ne se présente pas comme
une religion, mais comme une école de qigong(2), la méthode traditionnelle
chinoise de bien-être. Il sagit de ne pas effaroucher lhomo
occidentalis, qui recherche davantage à être bien dans sa peau
quà simmerger dans un corpus touffu de croyances ésotériques.
Car Falun Gong est aussi et avant tout cela: une doctrine forgée par
son fondateur et maître, le chinois Li Hongzhi. Selon le mouvement, ce
dernier aurait «commencé sa pratique dès lâge
de quatre ans et reçu les enseignements authentiques de plus de vingt
maîtres des écoles bouddhistes, taoïstes et de la Grande Voie
initiatique». A ces influences, il faut encore ajouter des croyances
populaires diverses, celles, antiques, de la Chine profonde comme celles, beaucoup
plus récentes, des mouvements soucoupistes...
Au sommet de cette construction, Li Hongzhi, aujourdhui exilé aux
Etats-Unis, sest donné un rôle central et exclusif. Contrairement
aux «faux maîtres» qui, selon lui, pullulent, il est
«le seul à transmettre vraiment la méthode vers le niveau
élevé»(3).
Entre le disciple pratiquant et le maître, cest un lien concret
de dépendance qui sétablit. Au disciple dobserver
scrupuleusement la discipline du mouvement (ce que, dans son jargon, il appelle
«cultivation-pratique») et le maître prendra le contrôle
de sa vie pour son plus grand bien. Li Hongzhi offre notamment à ses
disciples l«épuration du corps jusquà ce
quil soit entièrement transformé en matière à
haute énergie»(4), la protection contre les maladies et les
accidents(5) et, finalement, le salut. Le but ultime restant en effet de sélever
dans les niveaux de réincarnation. A linverse, la pire déchéance
serait de finir sous forme de caillou: «En cas de réincarnation
en une pierre, vous nen sortirez pas pendant dix mille ans.»(6)
Pour échapper à ce destin, il faut pratiquer le bien, mais également
suivre un chemin de souffrance et de renoncement à l«esprit
dattachement». La souffrance est inévitable, parce quelle
va de pair avec la purification et lélimination du karma, soit
la dette contractée lors de cette existence ou des précédentes
pour toutes les mauvaises actions commises(7). Quant au renoncement, il vise
tout ce qui a de la valeur dans la société ordinaire et qui, par
conséquent, entrave lélévation vers un espace supérieur.
Soit notamment le renom, le gain, mais aussi la famille. Vouloir le bien et
la guérison des siens: attachement!(8) En raison des réincarnations
successives, la notion de famille est dailleurs largement relativisée:
«Le long de vos existences dans la transmigration dans les six voies,
vos mères humaines et non humaines sont innombrables. Pendant toutes
vos existences, vous avez eu combien denfants, ils sont aussi innombrables.
Qui est votre mère, qui est votre enfant?»(9)
Le signe et le résultat de lélévation du pratiquant
est laccroissement de son «Gong». «La cultivation
dépend de soi-même et le Gong dépend du maître»(10),
affirme Li Hongzhi qui se réserve ainsi le pouvoir de «sauver»
ou non chaque disciple. «Gong» signifie littéralement
«travail, exercice, maîtrise», mais maître Li en
fait une substance matérielle que les yeux éclairés peuvent
voir. «Le vrai Gong qui détermine le niveau de lhomme
grandit en spirale à lextérieur du corps humain pour monter
finalement au-dessus de la tête et y former une colonne de Gong.»(11)
La colonne dun petit maître de qigong atteint à peine la
hauteur de deux ou trois étages dun bâtiment; quant à
celle des grands maîtres, elle peut dépasser les limites de la
galaxie...(12)
Ce «matérialisme spirituel» ne fait pas exception.
Selon la doctrine de Falun Gong, tout est substance. Ainsi, «le De
[la vertu] est une substance blanche, au lieu dêtre comme ce que
nous croyions autrefois, spirituel ou dordre idéologique, il est
bel et bien une existence matérielle, cest pourquoi les personnes
âgées dans le passé parlaient daccumuler ou de perdre
du De, elles avaient bien raison»(13). De même, le karma est,
pour Li Hongzhi, une substance noire, qui fait que, sauf épuration par
la cultivation-pratique de Falun Gong, «à la longue lintérieur
de votre corps sera tout noir»(14).
En «cultivant et pratiquant», le disciple ne fait pas que
croître spirituellement. Il acquiert des pouvoirs paranormaux, les «pouvoirs
du Gong». Impossible de les énumérer tous puisquils
seraient, selon maître Li, plus de dix mille: «Après un
certain temps de cultivation-pratique, lapparence physionomique de nos
élèves du Falun Dafa connaîtra des changements remarquables,
ils auront la peau fine, le visage coloré»(15), leur vie sera
prolongée(16). De plus, ils pourraient «voir des objets à
travers le mur» ou «lintérieur du corps humain»(17);
connaître le passé et lavenir dun individu, dune
société et même de lunivers(18); lire dans la pensée
dautrui(19); «allumer leur cigarette seulement avec les doigts
levés»(20) et, plus sérieusement, guérir toutes
les maladies, lesquelles nont quune seule cause, la «restitution
du karma», soit lexpiation des fautes(21).
Il serait trop simple cependant que ces pouvoirs, en particulier celui de guérison,
soient donnés au libre usage des pratiquants de Falun Gong. Acquis, ils
sont aussitôt «verrouillés» par le maître,
dans le but de ne pas «perturber la société des gens
ordinaires»(22).
Comme toutes gnoses, Falun Gong établit une claire séparation
entre le cercle des initiés et la multitude des gens qui «ramperont
à jamais dans le cadre tracé par leur ignorance»(23).
Selon Li Hongzhi, le niveau des «gens ordinaires» est le
plus bas dans lequel une vie humaine puisse tomber. Un état qui naurait
mérité que la destruction et lélimination, «mais
les grands Eveillés, par leur grande compassion, ont créé
spécialement ce genre despace, celui de notre société
humaine»(24). La compassion de maître Li, en revanche, ne concerne
que ses disciples: «Les gens ordinaires ne sont que les gens ordinaires,
quils détruisent leur propre santé, ça ne nous regarde
pas.»(25) Dailleurs, «en se plaçant au niveau
des gens ordinaires, avec leur vision et leur état desprit, on
ne peut pas comprendre les choses véritables»(26). Toute critique,
tout débat est ainsi écarté demblée.
A cette séparation entre pratiquants et gens ordinaires correspond naturellement
lexigence dune adhésion inconditionnelle et exclusive au
mouvement. «Si vous mettez vos pieds sur deux bateaux, vous nobtiendrez
rien. Il ne faut non seulement pas mélanger la pratique dune méthode
avec la cultivation de bouddha dans le temple, il en est de même de différentes
méthodes de cultivation-pratique, de différents qigongs et de
différentes religions.»(27)
Enfin, il y na pas moyen déchapper à la «bienveillance»
du maître. «Ce à quoi vous pensez, mon corps de la Loi le
sait entièrement dans dautres espaces. Car le concept des deux
espaces-temps nest pas le même. Observée dans dautres
espaces, la formulation de votre pensée est un processus extrêmement
lent. Il peut connaître votre pensée même avant que vous
layez.»(28) Cette surveillance de la pensée nest évidemment
pas réciproque: «Les pouvoirs du Gong dautrui ne peuvent
pas du tout me pénétrer. Personne ne peut me connaître ni
savoir ce que je pense.»(29) Quant à lautonomie de la
pensée, elle est réduite à sa plus simple expression: «Vous
ne pouvez que répéter mes phrases exactes en signalant que cest
ainsi quà dit le Maître et que cest écrit dans
son livre»(30)
La soumission au maître, ainsi que la valorisation purificatrice de la
souffrance et lexigence de renoncement à tout désir ou attachement
personnel débouchent, dans un contexte de persécution implacable,
sur un discours aux accents clairement apocalyptiques.
Pour expliquer les persécutions dont sont victimes ses disciples, maître
Li explique que nous nous trouvons à un moment historique où «même
les divinités dans le ciel doivent être renouvelées, même
les corps célestes vont se recomposer»(31). Il y a donc combat
cosmique entre des forces anciennes et le maître de Falun Gong.
Les disciples sont les instruments de cette «rectification de la Loi».
Ils sont littéralement programmés par le maître pour agir
selon son dessein: «Il ny a aucune différence entre vous
[disciples hors Chine] et les élèves en Chine, justement on vous
a programmés pour obtenir la Loi ici.» Le pratiquant na
quà «penser à rien et faire seulement tout ce que
doit faire un disciple de Dafa». Tout reniement, ou même manque
de courage dans laffirmation de sa foi, est une «souillure»,
une «honte», un «très grave dommage causé
à la Grande loi». Comment les disciples échapperaient-ils
à cette parole du maître: «La moindre déviation
de votre pensée mettra en danger votre vie»(32)?
Quant aux persécuteurs, ou même les simples contradicteurs, ils
recevront leur châtiment. «Puisque les forces anciennes veulent
absolument nous offrir cette occasion de les éliminer, alors profitons-en
bien.» Cependant, «les plus mauvais parmi les individus pervers
vont être utilisés jusquà la dernière étape»
afin de «tester les disciples de Dafa».
Les ennemis de moins grande envergure reçoivent en revanche déjà
leur punition. De nombreuses histoires de «cas de rétribution»
sont diffusées par les médias du mouvement. Ainsi celui-ci, publié
le 28 juin sur le site www.vraiesagesse.net: «Zhang Yanhua était
directrice du premier hôpital de la ville de Suihua, province de Heilongjiang.
Elle a plusieurs fois insulté Maître Li et le Falun Dafa lors de
réunions. En outre, elle a congédié les membres du personnel
qui pratiquaient le Falun Dafa. En septembre 2000, elle est morte dans un accident
de voiture et le sommet de sa tête a été écrasé
et fendu.»
Briser les êtres qui ne rentrent pas dans un dessein jugé supérieur,
voilà ce qui réunit sans doute le Gouvernement chinois et maître
Li au-delà de la lutte mortelle quils ont engagée.
1 www.falundafa.ch
2 Le qigong (maîtrise de lénergie vitale) est une discipline
traditionnelle chinoise qui a traversé les siècles en engendrant
un nombre incalculable de variantes. Toutes sont basées sur la maîtrise
du mouvement, de la respiration et la pensée.
3 Zhuan Falun, Li Hongzhi, version française, 1998, p. 3. 4 p.
55. 5 p. 83. 6 p. 49. 7 p. 4 et 91. 8 p 125.
9 p. 144. 10 p 22 11 p 23 12 p. 103 et 50 13 p.
21 14 p. 53 15 p. 26. 16 p. 28. 17 p. 33.
18 p. 42. 19 p. 103. 20 p. 137. 21 p. 45. 22 p.
23. 23 p. 1. 24 p. 44. 25 p. 79. 26 p. 15.
27 p. 63. 28 p. 50. 29 p. 64. 30 p. 86.
31 conférence de Li Hongzhi à Washington le 21 juillet 2001.
32 Zhuan Falun, p.28.
«Toutes les activités du Falun Dafa sont gratuites!»
Le mouvement affiche haut et fort son désintéressement. Il ny
a pas de cotisation, les cours sont dispensés bénévolement,
les livres et autres documentations sont disponibles gratuitement sur internet.
Même les dons sont théoriquement refusés.
Les disciples suivent en cela la volonté clairement exprimée du
maître. Celui-ci condamne dailleurs sévèrement les
faux maîtres qui ne pensent quà senrichir.
La règle imposée aux autres semble cependant ne pas sappliquer
totalement à Li Hongzhi. «Vous ne pourrez pas organiser des
stages payants comme moi», ordonne-t-il (Zhuan Falun p. 85). Cest
que, argumente-t-il, «nous avons besoin dargent pour imprimer
des livres et documents ainsi que pour les déplacements de transmission
partout».
En effet, vu lampleur de la campagne mondiale de «relations publiques»
lancée par le mouvement, il semble évident que celui-ci ne manque
aucunement de moyens financiers. Lorigine de ces ressources est occulte,
puisquelles ne peuvent venir, en théorie, des pratiquants.
Falun Gong bénéficie sans doute également de la bienveillance
des multiples organisations et collectivités publiques telles que...
lEtat de Genève. Une disciple dont le témoignage a été
publié par Le Matin du 20 mars dernier se réjouit du fait que
«les salles de gym des écoles genevoises qui accueillent ces
adeptes leur sont, pour la plupart, offertes!»
La première grande apparition publique de Falun Gong avait été
un coup de maître. Le 25 avril 1999, quelque
10000 adeptes défiaient silencieusement le régime chinois
sur la place Tien an Men. Lanalogie avec les manifestations libératrices
qui sétaient déroulées au même endroit dix
ans plus tôt simposent aux yeux des observateurs. La férocité
de la répression qui sensuit aussi.
Le 28 juillet suivant, Pékin déclare
le mouvement «organisation illégale» et lance
quelque jours plus tard un mandat darrêt contre son fondateur, alors
que celui-ci a déjà quitté le pays. Selon le rapport 2001
dAmnesty international, des milliers, voire des dizaines de milliers,
de pratiquants ont été placés en détention. «Beaucoup
étaient astreint, sans avoir été jugés, à
une peine de rééducation par le travail; certains étaient
internés dans des hôpitaux psychiatriques.»
Le gouvernement chinois se défend de vouloir attenter à la liberté
religieuse. Pour lui, Falun Gong nest pas une religion mais «une
secte hérétique pure et simple». Une lettre ouverte
diffusée par lambassade de Chine en Suisse le 19 août dernier,
avance que «dupés par les absurdités de Li Hongzhi, il
y a déjà en Chine plus de 1660 adeptes qui ont trouvé la
mort parce quils voulaient accéder à la perfection».
Notamment parce que, confiant dans la promesse de Li Hongzhi que la pratique
de Falun Gong peut guérir de toutes les maladies, ils ont refusé
les soins médicaux.
La montée en puissance de Falun Gong depuis sa création en 1992
est intimement liée à lévolution économique
de la Chine. Les nombreuses victimes des récentes réformes sont
très attirées par les mouvements religieux et spirituels. Ainsi,
selon un rapport du Service canadien du renseignement de sécurité,
«Falun Gong compte surtout parmi ses adeptes des citadins pauvres ou
de classe moyenne, dont beaucoup de personnes âgées. Ceux-ci ont
vu disparaître lun des meilleurs régimes gratuits de soins
de santé et de pension dans les pays en développement au moment
où ils commençaient à en avoir le plus besoin».
Ce retour de la spiritualité en temps de crise concerne dailleurs
toutes les religions -notamment les autres mouvements dinspiration orientale
ou les Eglises chrétiennes - et est à lorigine de lintensification,
ces trois dernières années, de la lutte de Pékin contre
le «retour des superstitions».
Il ny a donc pas que les adeptes de Falun Gong qui sont persécutés
en Chine, contrairement à ce que pourrait laisser penser la très
forte médiatisation de ce mouvement en Occident.
En Suisse, la cause des adeptes de Li Honzhi a été défendue
au parlement dès lan passé par deux conseillers nationaux
Verts, Patrice Mugny (GE) et Pia Hollenstein (SG). A fin 2000, lassemblée
fédérale a également reçu une pétition munie
de plus de 27000 signatures demandant aux autorités suisses de faire
pression sur la Chine pour que cesse les exactions contre Falun Gong. Enfin,
au terme dune marche dune semaine à
travers la Suisse, un délégation du mouvement a rencontré
hier une délégation du Département des affaires étrangères.
MGn
Pour Li Hongzhi «le qigong est une science, la science la plus élevée». Ce qui est sûr, cest que le Maître de Falun Gong est fâché avec les sciences rationnelles. Ou plutôt juge-t-il quelles nont encore quune connaissance très partielle de la réalité. Il les maîtrise dailleurs très mal, ces sciences, mais peu importe puisque la vérité quil annonce nest visible que dans un autre espace (nous dirions plutôt «une autre dimension»), inconnaissable pour l«homme ordinaire». Les «révélations» de Li Hongzhi concernant lhistoire, lastronomie, la médecine, etc. apportent leur lot de surprises. Petit florilège.
Latlantide revisitée
«Une fois, avec un examen minutieux, jai découvert que lhumanité avait été quatre-vingt-une fois complètement détruite, à chaque fois, seulement un petit nombre de gens avait survécu et un peu de civilisation préhistorique avait été légué, ils entrent dans lépoque suivante et mènent une vie primitive. Quand les êtres humains augmentent en grand nombre, apparaît finalement une nouvelle civilisation.» Zhuan Falun p. 15Les extra terrestres
«Vous le savez, je parle souvent des extra-terrestres, pourquoi est-ce que je parle des extra-terrestres? Cest parce que dans le passé cétaient eux les vrais êtres humains dans lenvironnement de la Terre, cétaient eux les maîtres dici dans différentes périodes de lhistoire, même dans une histoire encore plus lointaine.» Discours à Washington, 21.7.2001
«La soucoupe volante des extra-terrestres apparaît et disparaît avec une vitesse prodigieuse, ils peuvent sagrandir et se rapetisser à volonté. Ils ont pris une voie de développement très différente, ce sont dautres moyens scientifiques.» Zhuan Falun p. 188Le troisième oeil
«Louverture de lil céleste dont nous parlons consiste à percer un passage entre les deux sourcils, en évitant les nerfs optiques de lhomme, afin de laisser la glande pinéale voir directement, cest cela que nous appelons louverture de lil céleste. (...) La médecine moderne a déjà découvert par lanatomie que la partie antérieure de la glande pinéale est munie de toutes les structures tissulaires de lil humain.» Zhuan Falun p. 33Miroir frontal
«Lhomme est muni devant le front dun miroir, posé à lenvers pour un homme qui ne pratique pas, tourné vers la face pour un pratiquant. Quand le pouvoir de la vision lointaine apparaît, ce miroir commence à tourner continuellement. Vous savez quun film présente des gestes cohérents au moyen de 24 images par seconde, et que les gestes y paraîtront saccadés en moins de 24 images. Ce miroir tourne avec une cadence de plus de 24 images par seconde, il réfléchit limage des choses et se tourne vers la face pour vous faire voir, ensuite il retourne à lenvers pour effacer». Zhuan Falun p. 41Ces animaux qui nous possèdent
«Dans lhistoire de lhumanité, il a toujours été interdit aux animaux de posséder le corps humain, sils le faisaient, ils seraient tués, quiconque le voit ne le permet pas. Mais, dans notre société actuelle, il y a des gens qui les recherchent, les veulent et les honorent». Zhuan Falun p. 73
«Contrôler le cerveau de lhomme ordinaire est une chose très facile. Lanimal peut faire venir beaucoup de personnes pour lui demander des soins, des personnes viennent en grande quantité. Bonté divine, dun côté, il soigne les malades ici, et de lautre, lanimal incite des journalistes à faire de la publicité dans la presse». Zhuan Falun p. 75
Le mouvement spirituel Falun Gong est-il une secte dangereuse? A ce jour, les
groupements antisectes et les pouvoirs publics se montrent plutôt circonspects,
quand ils ne sont pas clairement favorables au mouvement de Li Hongzhi.
Ainsi lUnion nationale [française] des associations de défense
des familles et de lindividu (UNADFI) estime que lon ne peut qualifier
Falun Gong de secte que dans le sens le plus anodin du mot, à savoir
de «dissidence».
On comparera pourtant avec intérêt les traits de Falun Gong avec
la définition que lUNADFI donne de la secte dangereuse, laquelle
«est une structure qui sous couvert d'une proposition attractive de croissance
personnelle, d'évolution spirituelle, ou de transformation de la société,
porte atteinte aux libertés et droits de l'être humain, en faisant
usage de manipulations mentales qui asservissent progressivement l'individu,
afin de le soumettre au modèle défini par le ou les dirigeants.
La secte se définit également par des comportements qui mettent
en péril l'équilibre social».
Anne Fournier, historienne, et Michel Monroy, psychiatre, auteurs de La dérive sectaire (Paris, PUF, 1999), fournissent également une définition qui permettra au lecteurs de se faire un jugement. Selon eux, le diagnostic de dérive sectaire émerge dune conjonction significative de facteurs, parmi les suivants:
Le groupe développe une idéologie alternative radicale, exclusive et intolérante.
Sa structure est autoritaire et autocratique, sous la forme dun gourou vivant ou dune organisation héritière du message.
Il revendique une référence exclusive à sa propre interprétation du monde, quelle sapplique aux croyances, aux données scientifiques, à léthique, aux comportements quotidiens, aux rapports interpersonnels, aux moyens de faire triompher la cause du groupe.
Il préconise des ruptures de tous ordres: références antérieures, orientations personnelles, relations, convictions, libre critique, choix affectifs, les relations au monde extérieur devenant marquées par le rejet, la suspicion, voire la diabolisation.
Il met en uvre une transformation des personnes selon un type de modelage standardisant excluant lautonomie.
Il récupère à son profit les forces vives, linitiative, la créativité, lénergie des adeptes, réalisant ainsi une instrumentalisation des individus au seul service du groupe et de ses chefs.
Il multiplie promesses et assurances de tout genre: développement personnel, salut élitiste, toute puissance sur soi-même, santé, pouvoir collectif, promotion interne.
Dans le même temps, il masque les coûts réels, les contraintes, les risques, lemprise progressive, les transformations dans le sens de la dépendance.
Il exploite les inquiétudes et les peurs, développe la culpabilité, la crainte du rejet, la hantise de la déloyauté, la surveillance réciproque.
Il rend problématique à divers égards la perspective de quitter le groupe, devenu une prothèse relationnelle entourée dalternatives menaçantes ou vides.
Il comporte des dangers variables selon les groupes, pour le libre arbitre, lautonomie, la santé, léducation, et dans certains cas les libertés démocratiques ou la sauvegarde personnelle.