La secte auto-proclamée " Contre Réforme
Catholique ", alias " Communion Phalangiste " ou encore " La Phalange
", avait, autour de son gourou fondateur l'abbé Georges de Nantes,
séduit nombre d'adeptes entre des années 1970 et 1989, date de la
sécession opérée par dix moniales et un moine, exaspérés
par les pratiques sexuelles perverses du gourou " baiser mystique " assez
peu symbolique, rapport sexuel tout à fait charnel que s'autorisait celui
qui se présentait comme " l'Éternel masculin " à ses
" petites épouses " déjà mariées ou non à
des adeptes.
Dés la fondation en 1970 à Saint-Parres-lès-Vaudes
(Aube) de la Maison Saint Joseph puis en 1971 de la Maison Sainte-Marie pour les
moniales, cette ligue de la Contre-Réfonne Catholique affiche les
idées intégristes qui avaient valu dès 1966 à 1'abbé
de Nantes d'être " suspens a divinis ". En d'autres termes, interdit
de célébration de la messe par l'évêque de Troyes.
La secte pseudo-catholique développe une propagande très active
servie par le dévouement sans faille ni repos des " moines et moniales
" s'appuyant sur les productions particulièrement prolixes de ce pseudo-théologien
polémiste virulent enregistrées sur nombre de cassettes audio et
vidéo, une intense activité missionnaire et l'encadrement systématique
des jeunes, sollicités dès 8 ans Tout ce programme contribue alors
à une expansion rapide de la secte. On ne lésine pas sur l'endoctrinement
des enfants dans des camps d'une redoutable efficacité culpabilisatrice.
On n'hésite pas à les humilier, à leur imposer une constante
surveillance, à les punir injustement et publiquement, à diaboliser
des parents trop réticents à l'égard des méthodes
musclées. La fanatisation est constante et absolue, sous une bannière
frappée du cour rouge surmonté d'une croix qui donne le change et
entretient la confusion avec les mouvements catholiques.
En 1996, un disciple
dont la fidélité remontait à plus de 15 ans, Patrick Collet,
choisit de quitter ce groupe. Non pour les idées fascisantes de Georges
de Nantes qui ne le choquaient pas outre mesure, mais parce que sa femme subissait
les tentatives du gourou.
Idées fascisantes ? En effet, il n'est pas
inutile de savoir que non content de proclamer son admiration pour Hitler, Georges
de Nantes a formulé en 1979 les "150 points de la Phalange" au nombre
desquels on peut lire entre autres thèses édifiantes le Point 73-2
:
" Il faut vraiment un ferment satanique pour tenir longtemps tout un
peuple, et aujourd'hui le monde entier, dans le culte de la démocratie,
régime d'opinion. Car y a-t-il rien de plus absurde et de plus abject ?
A n'en pas douter, ce qui fait la force de la démocratie, c'est l'amour
déréglé que l'homme moderne se porte à lui-même,
se voulant et s'imaginant son propre maître, son roi et son dieu, mais ne
supportant pas que les autres hommes y prétendent autant que lui ! "
Georges
de Nantes ne mâche pas ses mots :
" Le fascisme est une réaction
de salut contre la démocratie parlementaire et contre le péril bolchevique
" (La CRC au XXe siècle, N°105 Mai 1976)
Si le couple Collet
a quitté la secte en 1996, leur fille Jeanne 24 ans y est demeurée.
Mais " à la demande des parents, le Tribunal correctionnel de Nantes
vient d'ordonner la mise sous curatelle renforcée
de la jeune fille " eu égard à " l'altération
de ses facultés personnelles médicalement constatées "
lui interdisant par là-même tout compte en banque et toute décision
concernant la vente de ses biens, évitant ainsi le " risque de dilapidation
de son patrimoine " en faveur de la secte
Erotomane avéré,
Georges de Nantes qui ne compte plus que quelques centaines d'adeptes en comparaison
des quelque 25.000 inconditionnels qui le suivaient du temps de sa splendeur dans
les années 70, milite désormais avec des arguments d'un singulier
mysticisme :
" La vraie mystique est érotique, c'est-à-dire
pétrie du désir de jouir de l'être aimé, de ses aveux,
de ses ouvres et de son don amoureux "... " les touches, contacts d'être
à être, brûlantes, délicieuses, qui anticipent la pure
béatitude de I 'éternité ".
A propos, Monsieur Tartuffe,
comment vous exprimiez-vous, en 1669, chez Molière? "Le Ciel défend,
de vrai, certains contentements: Mais on trouve avec lui des accommodements; Selon divers besoins, il est une science D'étendre les
liens de notre conscience Et de rectifier le mal de l'action Avec
la pureté de notre intention. De ces secrets, Madame, on saura
vous instruire; Vous n'avez seulement qu'à vous laisser conduire. Contentez mon désir, et n 'ayez point d 'effroi... "(Le Tartuffe, Acte IV, scène 5)